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 01. Kentucky Fried Chicken

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MessageSujet: 01. Kentucky Fried Chicken   01. Kentucky Fried Chicken EmptySam 11 Sep - 11:22

ON AIR /// Gossip - Jealous Girl


KFC (Kentucky Fried Chicken) : (sens 1) Chaîne de restauration rapide américaine connue notamment pour ses recettes à base de poulet frit. (sens 2) Poste de police .



Everleigh, Taleen, Timothy et Allyson : Bāndô les regarda un à un, avec le même intérêt qu’un boucher charcutier aurait pour ses bêtes dont il tapoterait les fesses avant l'épreuve du ferrage. Alignés en rang d’oignons, les cinq adolescents menottés restaient muets, les mains dans le dos, la croupe vissée sur les chaises. Et dire qu’ils étaient là pour une sombre histoire de cul.

Ce joyeux bordel avait pourtant démarré sur les chapeaux de roues. Les tweets, événements facebook et autres flyers avaient servi la promotion du concert ; la salle était bondée... Difficile de reconnaître ses camarades dans la masse de fêtards venus de Lima et des alentours : si on s’amusait à compter ces moutons noirs, on dénombrerait, sans surprise, davantage de moues boudeuses d’étudiants de la Jane Addams Academy que de bouclettes blondes des élèves proprets de McKinley. On y retrouvait l’entourage de Bāndô, avec qui elle gardait contact depuis son départ forcé. Avant que le live ne commence, alors que la musicienne aidait ses comparses à opérer les derniers réglages, elle adressa quelques gestes complices aux visages connus qu’elle arrivait à discerner dans la foule. L’heure approchait ; il était temps de laisser place à la passion qui avait poussé chaque cas social à se présenter à ce rendez-vous musical. Portes closes, l’amphithéâtre plongea alors dans l’obscurité ; le crissement d’un ampli tout juste éveillé siffla dans la salle pleine à craquer. On entendit les accords d’une guitare électrique, les cordes en nylon d’une basse rejoignant l’entité sonore : une voix s’éleva enfin. Le chanteur prit la parole, la lumière éclairant le devant de la scène, faisant apparaître sa seule ombre. Le monologue fut bref ; lançant un ultimatum, le leader charismatique intima l’ordre "d’arrêter de penser", de seulement "ressentir", dans un anglais approximatif. Ajoutant bien évidemment les trois mots d’ordre d’une jeunesse désabusée : sex, drugs & rock’n’roll. L’initiateur s’éloigne du micro : un solo nerveux de guitare s’élève, reconnaissable entre tous : Smells Like Teen Spirit ouvre les hostilités.




L’assistant dépêché pour le concert allume les projecteurs sur l’ensemble de la scène, découvrant un claviériste, un bassiste, un guitariste et l’unique figure féminine de ce quintette, Bāndô, qui enchaîne rapidement derrière les cordes pour imposer le son de ses toms. Le chanteur reprend les paroles de feu K. Cobain avec une prononciation parfaite ; les spectateurs oublient l’accent japonais qui s’était profilé quelques minutes auparavant dans le discours du soliste. Il n’en faut pas plus au public pour s’échauffer et intervenir au refrain que tous ont entonné au moins une fois dans leur courte vie : comme un seul homme, la foule assiste le chanteur « Hello, hello, hello, how low ? », chœur soutenu par Bāndô qui ne lâche pas ses baguettes pour autant, se penchant sur le micro ajusté à sa hauteur, entre deux cymbales. Le tube de Nirvana s’achève sur les neuf répétitions d’un « denial » craché à la figure de la vox populi. Le leader, torse nu, un masque d’Hannya cachant son visage, tourne le dos aux teenagers piqués au vif par l’hymne anthologique de toute une génération. Le groupe ne prend pas le temps d’observer une pause ; la transition se fait par la voix de Bāndô, qui pose les baguettes le temps d’assurer l’introduction d’un classique d’Aerosmith, Eat the Rich ; la tête de proue de la formation lui avait donné cette partie pour la simple raison qu’il peinait à aligner autant de mot en quelques secondes. Fort de sa maîtrise de la langue et de son flow, sa collègue était plus apte à assurer cette minute à cappella, proche du rap par la vitesse du débit de paroles… La chanson est engagée par la batteuse, qui se permait de devancer Steven Tyler d'un temps dans la mesure : le groupe se jette à l'eau : le son de la grosse caisse résonna dans l’amphithéâtre, donnant le rythme du titre explosif d’un des meilleurs groupes de rock de la décennie.
Au regard de Smells Like Teen Spirit, le refrain se chante en duo, la voix du leader soutenue par le chœur de Bāndô ; « EAT THE RICH » sonne alors comme un avertissement aux élèves de McKinley au service de l’élan de camaraderie offert aux comparses de la Jane Addams Accademy. Le guitariste électrise la foule enivrée d’un rock sauvage. La fin de la chanson arrive d'une manière aussi brutale que le début de la piste suivante : seul maître de cérémonie, le clavier occupe l’espace sonore avec l’introduction de READY TO DIE du punk Andrew W.K. Il ne leur en faut pas plus pour se déchaîner à l'écoute de cette musique aux vertus d'exutoire : le rythme effréné du titre parfait l’ambiance survoltée de la salle.


« YOUR LIFE IS OVER NOW
YOUR LIFE IS RUNNING OUT
WHEN YOUR TIME IS AT AN END
THEN IT’S TIME TO KILL AGAIN
WE CUT WITHOUT A KNIFE
WE LIVE IN BLACK AND WHITE
YOUR JUST A PARASITE
NOW CLOSE YOUR EYES AND SAY GOOD-NIGHT


YOU BETTER GET READY TO DIE
YOU BETTER GET READY TO KILL
YOU BETTER GET READY TO RUN
CAUSE HERE WE COME
YOU BETTER GET READY TO DIE !
GET READY TO DIE !
GET READY TO DIE ! »


READY TO DIE s’achève sur ses paroles ; le leader s’empare d’une bouteille de saké, en buvant une partie avant de déverser le reste sur son crâne et d’en asperger sur la première rangée de groupies face à lui. Accompagné du claviériste, il s’éclipse alors au fond de la scène, disparaissant dans l’ombre. La lumière est faite sur Bāndô, qui a abandonné sa batterie, nouvellement remplacée par une guitare classique. Un doigté preste annonce la couleur : Chop Suey de SYSTEM OF A DOWN sera joué en acoustique. Le solo prend fin : Bāndô a prit la place du leader, au centre de la scène, délaissant l’instrument à cordes pour n’offrir que le son de sa voix que les spectateurs découvrent après l’avoir entendu en simple accompagnement. Les premiers couplets sont parfaitement maîtrisés, les paroles s’enchainent sur un rythme rapide qui n’effraie pas la soliste, aussi à l’aise dans l'univers rock que sur le terrain antinomique du rap. On ne parierait pas sur cette adolescente revêche au look androgyne et à la silhouette filiforme qui pourrait bien se faire dévorer par plus grand que soi, mais cette première observation est aussi trompeuse que tous les signes extérieurs dont la musicienne est parée : sa présence scénique sera une surprise pour tous. Voilà que la jeune japonaise déploie une énergie si puissante qu’elle en devient inquiétante, sortie d’un corps aussi frêle. Colère et mélancolie, deux sentiments qui s’opposent dans cette chanson ; Bāndô les traduit sans complexe, imprégnant sa propre acrimonie dans les extraits où la violence domine le texte. On retrouve alors avec stupéfaction, une douceur âcre dans les passages où elle pose sa voix suave et éraillée, comme un métal précieux que l’on aurait brisé. La tête brûlée incarne alors la preuve qu'il n'y a nul besoin de maîtriser les sept octaves pour exister sur scène ; dominée par ses émotions, Bāndô livre une part de son âme à son jeune public, crachant sa haine alternée par un blues mélancolique. Cet exercice en devient presque schizophrénique, lorsque l'on sait que la pudeur toute japonaise de cet être, et son caractère impossible, en font une parfaite asociale qui joue à l'occasion, les bouts-en-trains en cautionnant un humour propre au personnage, véritable façade en vue de protéger son intimité. Sur scène, l'adolescente tombe le masque, éclipsant sa claustrophobie en incrémentant son vécu dans le chant. Le spectateur prend alors cette énergie noire en pleine figure, buvant la colère et l’amertume d’une écorchée vive. Une souffrance subtile se lit dans sa diction, captant l’ambiance atrabilaire de l’amphithéâtre. Le bassiste et le guitariste qui accompagne cette complainte suffisent à remplir pleinement l’espace. Omettant de prendre une pause, prise en otage par la salle comme si elle ne pouvait se défaire de la communion avec le public, Bāndô profite du seul répit qu'offre l’introduction de Standing in the way of control pour souffler un instant. Kuro, le leader, lui lance un regard interrogateur ; le poing serré sur la poitrine, la chanteuse tourne le dos à la fosse, dissimulant son mal. Elle lui répond par un sourire qui se veut rassurant. S’ensuit un rock survitaminé qui balaie le léger malaise instauré par Chop Suey pour laisser place à une énergie positive. L’humeur se fait plus festive, la chanteuse, plus engageante à l'égard du public, se déplaçant de part et d'autres de la scène en communiquant une toute nouvelle allégresse, traduction directe d'une fureur de vivre. De brefs gestes, elle les encourage à suivre le mouvement. La parenthèse Gossip se termine pour laisser place à la reprise de Buckcherry, que Bāndô enchaîne sans sourciller sous le regard inquiété de Kuro, au parfum de ses difficultés à tenir le crachoir faute de quelques soucis récents de santé. La prestance dont elle avait fait preuve pour la cover de SYSTEM OF A DOWN, revient au devant avec cette fois un nouveau visage : les paroles de Next to you narrent une fois de plus un passif, la nostalgie est mise au ban par la promesse d'ébats : le sexe est à l’honneur. Ses sourires charmeurs vont droit aux intéressés, explosant la barrière des genres : Bāndô retrouve avec amusement, certaines de ses conquêtes dans le public, Travis, Tina et Kate à qui elle ne peut s’empêcher de lancer des regards complices. Chauffée à bloc, la salle s’agite de toutes part, certains tirant leur plaisir de la seule musique, d’autres réceptionnant le message teinté d'érotisme, comme son ex, qui ne tarde pas à lui envoyer sa culotte sur scène. L'anarchiste, reconvertie en Don Juan au féminin, ne se laisse pas déconcentrer, laissant échapper un sourire amusé en rattrapant l’objet qu’elle glisse dans sa poche de pantalon en remerciant sa détentrice d’un geste de la main. En phase avec son environnement, elle revient vers ses musiciens et le chanteur qui reprend la guitare pour l’occasion. La chanson s’achève sur une vague de liesse communicative. Bāndô cherche son ex du regard, voyant qu’elle a prit la porte des coulisses de l’amphithéâtre, reconvertie en coulisses pour l’occasion. Joan Jett & the Blackhearts attends le groupe mais la chanteuse fait signe au leader pour observer une pause, autant pour ses poumons que pour le bon temps qu'elle veut s'accorder.

Kuro prend alors la place de son acolyte, censée assurer le chant sur cette partie ; il ne la connaît que trop bien et prend sa suite sans problèmes pour l'avoir couvert plusieurs fois auparavant... Embrasé par sa prestation, le corps de Bāndô répond à l'appel de son ex, dont l'ombre a disparu dans le corridor. Alerte, la japonaise suit le parfum de sa compagne jusqu'à la pièce dans laquelle elle s'est retirée. Une fois à l'intérieur, aucune trace de la vagabonde... Cachée derrière la porte, celle-ci la referme avant de fondre dans les bras de Bāndô.


« Je m’attendais pas à te voir là… »

La voix légèrement brisée de la nippone vient renchérir l'attirail de son charme tout relatif. Si bon nombre d'adolescent de son âge se désintéressent de l'asiatique pour son caractère et son physique qui ne plaît pas forcément à la masse, il se trouve que ce garçon manqué qui ne manque pas d'affirmer sa féminité dès que l'occasion se présente, profite d'un succès mérité auprès du "sexe faible", attirant la curiosité de ces messieurs.
Le ton sarcastique de Bāndô suscita l'interrogation de sa partenaire, qu'elle toisait d'un air salace.


« Tu n’aimes pas ta surprise ? »

Mais avant qu'elle n'aient pu entamer quoique ce soit, alors que Bāndô lorgnait sur le décolleté de la belle, les mains posées sur ses hanches, la porte s'ouvrit avec fracas : l'air crédule de la japonaise était similaire à celui d'un voleur prit la main dans le sac. Kate ? Elle l'avait laissé sur le bord de la route comme un vulgaire chien que l'on abandonne en juillet pour mieux profiter de ses vacances d'été. Entre temps, elles avaient renoué, mais l'extrême jalousie de Kate la bien-nommée, rebutait son amie "et plus si affinités".
La furie lui lança des éclairs du regard, la torpillant comme si Bāndô était la dernière des criminelles de guerre de classe A. Ce n'était plus du gaz qu'elle sentait dans l'air, mais toutes les centrales d'Europe et d'Asie réunies. Il y avait un moyen d'éviter Tchernobyl II, mais la maladresse légendaire de la nippone n'allait pas l'aider à tasser la colère de la folle furieuse. Soudain, Bāndô eut un de ces réflexes incontrôlables, se tirant gaiement une balle dans le pied.


« Joyeux anniversaire au fait, c'était hier, non ? »

Le souhait était sincère, elle venait de se rappeler, dans un éclair de lucidité, de "l'événement". Le regard noir de Kate ne la rassura pas, pas plus que le silence qui suivi sa déclaration.

« C'est aujourd'hui ? »

Pas une mouche qui vole.

« Ok.. demain alors ? »

L'indicible haussement de sourcil de l'outragée arracha à Bāndô un sourire forcé.

« Ah ! Tu vois quand tu veux. »

Il n'en fallu pas plus à l'adolescente pour avancer dangereusement vers la japonaise dont le visage recula, son corps refusant de prendre ses jambes à son cou.

« Espèce de… »

Kate décrocha une claque magistrale à Bāndô, le bruit de sa menotte contre sa joue blanche (qui vira au rouge vif) résonna dans toute la pièce. Sur cette belle mise au point, son ex repartit en claquant la porte ; la musicienne se retourna vers celle qui lui avait promis monts et merveilles sur scène, mais elle ne trouva qu'une profonde colère dans son regard assassin.

« J’espère que tu es contente de toi »

Elle répondrait « assez oui », si ça ne tenait qu’à elle, mais elle avait comme l’impression qu’il était plus que temps de se la fermer. Mais son silence n'arrangea rien ; la demoiselle emboîta le pas de Kate, laissant Bāndô en plan.

« Hey ! Reviens… Oh et puis merde… »

Elle se caressa sa joue endolorie avant de balancer un « Aie » dix plombes en retard.

« M’a fait mal la pute. »

Bāndô se laissa tomber sur le siège, face au miroir. Elle ferma les yeux, se reposant un instant. Après un quart d'heure de pause bien méritée, la soliste sortit de la salle pour rejoindre son groupe. Refermant la porte derrière elle, la nippone se retourna vers un amphithéâtre aussi vide qu’un concert de Larusso. Un peu plus et Ennio Morricone lui jouait un air d'harmonica sur fond d'Il était une fois dans l'Ouest en faisant rouler des boules de poussière sur le sol.
« Wow. Sympa les gars, y’a une orgie et j’ai pas été prévenue. »

Seulement, le western avait prit un arrière-goût de vengeance : Bāndô ne devina pas tout de suite ce qui s'était tramé pendant qu'elle rencontrait Bouddha au détour des Chutes du Niagara dans sa méditation solitaire. Tout à coup, elle entendit un bruit métallique : une lampe torche roula jusqu’à ses pieds. À peine eut-elle le temps de relever les yeux vers l'ombre qui venait de s'inviter au concert, qu'elle se retrouva nez-à-nez avec un policier. Celui-ci était revenu chercher l'objet perdu dans la descente. La musicienne reçut alors l'illumination : cette tordue de Kate avait appelé les flics pour se venger indirectement de son ex en mettant fin au concert.
L'échange de regard entre le représentant des forces de l'ordre qui la dépassait de deux têtes et la nippone qui ne savait plus où se mettre, sembla durer une éternité jusqu'à ce que Bāndô s'empare d'un balai posé contre le mur à sa droite.


« Vous dévé me confondre. Yé fé les ménagzes, Nétwayé, baléyé, astiké »

Sur cette très mauvaise imitation de Zouk Machine, le policier haussa un sourcil.

Et voilà comment elle s’était retrouvée là, au « KFC », sans avoir commandé de menu. Entourée de poulets aussi gros et gras qu'un Chicken Wings sauce barbecue.

À sa gauche, Everleigh, l’air revêche, suivie de la discrète Allyson. À sa droite, une blonde à la crinière opulente, secondée par un gringalet tatoué. Autant dire que Bāndô était dans son élément, au milieu de cette faune sauvage de cas sociaux. La main imprimée de Kate sur sa joue gauche commençait tout juste à disparaître. C’est là que vint enfin un policier, qui s’adressa au milieu du peloton.


« Allez les gosses, vos identités, je suppose que vous avez pas de papiers sur vous ? »

Bāndô le regarda alors comme si elle avait, en face d’elle, le dernier des crétins, aliénation née de l'imagination d'un mutant Bush-Steevy. Il la toisa un instant, se demandant ce qu’elle voulait : maintenant qu'elle avait capté son attention, elle déblatéra un long pamphlet en japonais, jouant les offusquées. Volant la vedette à Kate Winslet dans les bras du pauvre Jack, elle simula la barrière de la langue, faisant mine de ne pas comprendre l'anglais. Son insistance était telle, qu’il finit par la croire, plus agacé de se faire agresser en nippon que résignée à accepter son bobard.

« Doucement, doucement, s'agiter ne va pas faire avancer les choses… »

N'ayant pas pour habitude de fermer sa grande bouche, Bāndô répondit au tac-o-tac, articulant un anglais parfait.

« Ben oui connard »

À la seconde où ses lèvres cessèrent de se mouvoir, elle comprit qu’elle venait, dans sa bêtise intersidérale, de se faire griller, ne résistant pas à l’appel de la sainte Injure.

« Oh ça va. »

Il soupira avec dédain avant de lui demander où était ses parents, moyen de pression ultime pour un adolescent en crise.

« Ils sont morts dans un accident tragique »

La gravité de ses propos et l’air olympien de Bāndô le fit douter un instant... Il attendit qu'elle mette fin à cette blague fumeuse mais rien ne se produit. Elle laissa un silence de plomb s’installer. Il la crut, visiblement gêné, pensant que des cas sociaux de la sorte ne se forgeait pas tout seul : ce malheur devait en être un parmi tant d’autres. Toujours d’un air grave, accusateur de surcroit, la nippone ajouta.

« C’était eux. Dans l’Titanic. À la scène de boucherie avant que l’autre ne joue au ping-pong avec l’hélice. Et oui, y’a des bridés dans les superproductions américaines, ça t’embouche un coin connard ? »

S'en était assez, avant de se faire avoir pour une troisième fois, le policier partit chercher son supérieur, le shérif de Lima. Ce qui laissa le temps à Bāndô de jeter à nouveau un œil sur ses comparses. S’ils savaient. Et non. Ils ne sauraient jamais. Même pas sur son lit de mort. Tant mieux. Qui sait ce que ces dégénérés lui feraient s'ils avaient conscience ne serait-ce qu'un instant, que sa libido les avait conduit au bercail. Bof, elle leur dirait quand ils seront en âge de jouer au rami devant Columbo. En attendant, elle ne put s’empêcher de l’ouvrir à nouveau.

« Justin Bieber, Les Demoiselles de Rochefort version « poudre » et une échappée de la P’tite Maison dans la Prairie. Paye ta brochette de rebelles endimanchés. »

Timothy se reconnaitrait dans la comparaison avec l'enfant juvénile, Taleen et Everleigh, blonde et brune accusée d'être camée et Allyson et son faux air d'ange lui valait le rapprochement avec la série préférée des p'tits vieux de Lima.

La subtilité d'une chanteuse et musicienne passionnée avait disparu dans l'espace-temps : Bāndô, l'emmerdeuse publique numéro un était de retour.






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MessageSujet: Re: 01. Kentucky Fried Chicken   01. Kentucky Fried Chicken EmptyDim 12 Sep - 21:12

    Taleen était impatiente de se rendre au lycée comme jamais. Depuis la rentrée, elles s’y était rendue en traînant les pieds, les brimades des footballeurs et des Cheerios lui pourrissaient la vie chaque jour et elle ne trouvait aucun réconfort en rentrant chez elle car son beau-père lui menait la vie dure. Mais ce soir, cette nuit, elle trépignait de se rendre à McKinley. Ce n’était pourtant pas une heure pour s’y rendre, il était fermé à double tour. Et il n’y aurait aucun membre du corps enseignant, ni aucun sportif ou pom pom girl… Ce serait un lycée de rêve en réalité. Taleen était allongée dans son lit, dans le noir, elle attendait qu’il fut l’heure. Son beau-père travaillait et sa mère la croyait endormie profondément mais dès qu’elle fut certaine qu’elle avait elle-même succombé au sommeil, elle s’extirpa de dessous la couette. Elle était déjà prête : mini-jupe bleue en simili cuir, un débardeur blanc long, un gilet court sans manches en cuir, une cravate bleue négligemment nouée. Elle enfila ses mini-bottines bleues à talons, ajusta ses boucles blondes et retoucha son maquillage. Comme à son habitude, ses yeux étaient charbonneux, ses cils allongés par le mascara. Elle étala du gloss transparent sur ses lèvres et attrapa son sac noir clouté. Il tinta bruyamment quand les bouteilles de bières qu’il contenait s’entrechoquèrent. Elle sortit dans le couloir en silence, descendit deux étages pour se retrouver au rez-de-chaussée, franchit doucement la porte et alla rejoindre sa voiture garée loin de la villa.

    Enfin, elle était partie pour sa première soirée agréable depuis son arrivée à Lima. Le concert de rock promis par Bandô serait certainement épique, l’ancienne élève du lycée Jane Adams Academy avait fait une campagne de publicité sur tous les réseaux sociaux possibles et il y aurait seulement des amoureux de la musique. Elle passa devant chez Tim, ils avaient décidé d’aller ensemble à la soirée, il était là à l’attendre et ils firent le trajet dans l’habitacle empli par les sonorités rock d’un groupe New-Yorkais dont Taleen connaissait le chanteur. A peine garée sur le parking, les deux choristes s’élancèrent vers l’entrée. Tout était ouvert, Bandô avait du soudoyer un employé pour qu’il oublie malencontreusement de verrouiller. Un joyeux brouhaha provenait de l’amphithéâtre et en tendant une bière à Timothy, elle s’empressa de rejoindre le lieu du concert. Quand ils entrèrent dans l’amphithéâtre, Taleen eut un choc. Des dizaines de personnes, peut-être une centaine, étaient là. Debouts, assis, un verre à la main, des bières partout, des cigarettes, une pièce enfumée, des rires… Taleen se sentit enfin chez elle, elle inspira l’air vicié par la cigarette. Les alarmes à incendie avaient du être déconnectées, la blonde en profita pour s’en allumer une et décapsuler une bière. L’ambiance de dépravation, de rock’n’roll qui régnait dans l’air lui rappela ses soirées à Manhattan. Un sourire sincère illumina son visage tandis qu’elle s’enfonça dans la foule avec Timothy. Ils allèrent se placer non loin de la scène et très rapidement, la voix du leader du groupe s’éleva dans la pièce. L’accent japonais scanda un discours grisant, elle était pendue à ses lèvres, son regard fasciné observait le groupe dans la pénombre. Sex, drugs & rock’n’roll. Une clameur s’éleva du public et Taleen joignit sa voix à ce cri de ferveur tandis qu’un solo de guitare agressif retentissait dans l’amphithéâtre. Smell Like Teen Spirit… Nirvana. Taleen écrasa sa cigarette sur le sol, engloutit le contenu de sa bouteille de bière et se mit à se balancer sur le rythme effréné de ce morceau mythique.

    Le public entonnait d’une seule voix les paroles accompagnant le chanteur, Taleen se sentait prise d’une transe libératrice. Tous ses soucis s’envolèrent sur le champs, les Slushys, les humiliations, la guerre entre les chorales, son beau-père, sa mère… Elle vivait le concert comme une évasion délicieuse, elle jouissait de chaque note de musique, de chaque inflexion de voix et elle aurait rêvée se trouver sur scène avec eux. Voilà ce qu’elle voulait faire, soulever une foule, faire du rock’n’roll à l’état pur. Elle soupira d’aisance en saisissant une autre bière dans son grand sac qui pesait sur son épaule. Elle en but la moitié et s’interrompit quand les premières notes du tube d’Aerosmith succédèrent au premier morceau. Ce fut Bandô qui entonna l’introduction, elle assura carrément et Taleen ne put s’empêcher de la fixer avec admiration. Elle aurait voulu être à sa place, chanter à ses côtés, avoir un public elle aussi. Cela lui fit penser aux solos du Glee Club qui semblaient impossibles à obtenir. Elle grogna intérieurement à l’idée de ne pas avoir une seule partie à chanter seule. Elle ne se laisserait pas faire. Autour d’elle, les lycéens s’agitaient de plus en plus violemment, un pogo se mettait en marche. Les amateurs de rock’n’roll se jetaient les uns sur les autres et une vague parcourut l’amphithéâtre. Taleen s’y joignit avec enthousiasme en prêtant tout de même attention à ne pas abimer ses chaussures couteuses. Elle renversa de la bière en suivant le mouvement mais elle s’en moquait, et sans qu’elle s’en rende compte, elle fut séparée de Tim. Elle essaya de lui faire un signe mais il ne la vit pas et elle décida de reporter son attention sur le concert. La chanson s’interrompit brusquement et l’introduction au synthétiseur sembla bien mince face à la débauche de sons qui résonnait quelques instants plus tôt. Mais les autres instruments démarrèrent tous en chœur. Taleen reconnut le morceau électrisant et se mit à sauter sur place, les bras en l’air, entonnant le refrain.

    Les chansons s’enchaînaient et Taleen était totalement fan du groupe et de l’ambiance qu’ils mettaient dans cet amphithéâtre souvent emplie par la voix agaçante de Rachel Berry. Lorsque System of a down fut totalement maîtrisé par Bandô, la salle était survoltée. Taleen, les yeux fermés, totalement engloutie par le son électrique dansait avec fougue et abandon. Ses préoccupations s’étaient définitivement envolées, elle ne faisait même plus attention aux bières pesant sur son épaule, elle ne savait même plus où elle se trouvait. Seule la musique comptait. C’était une sensation d’oubli si agréable qu’elle aurait voulu que ce concert perdure pour l’éternité. Voilà ce que devait être le paradis : un concert de rock qui n’a jamais de fin. Plusieurs chansons s’enchaînèrent. Taleen échangea quelques mots avec une afroaméricaine ultrasexy qui dansait à ses côtés. La blonde lui tendit une bière mais l’élève de la Jane Addams Academy se mit à rire de bon cœur. Elle saisit la bouteille et l’envoya exploser contre le mur le plus proche. Elle tendit ensuite un verre à Taleen et versa le contenu d’une bouteille dans le gobelet avec un clin d’œil entendu. Ok, cette jeune délinquante ne buvait pas de bière, mais seulement des alcools forts. Ce n’était pas un problème pour la fille du chanteur de Van Halen, elle engloutit la substance en un éclair et rendit son clin d’œil à la jeune fille. Au goût, elle reconnut la Téquila ainsi qu’un jus de citron. L’acidité fit frémir la chanteuse et elle partit d’un rire franc en tendant à nouveau son verre à l’inconnue à la peau noire. Elle ne se rendit pas compte que la beauté exotique la lorgnait avec intérêt et que son regard s’arrêtait plus particulièrement sur la courbe de ses fesses moulées dans la jupe en cuir. Elle ne vit pas non plus la pilule qu’elle glissa dans sa boisson alors qu’elle regardait sur la scène ne voyant plus Bandô. Cette dernière avait disparu alors que quelques instants plus tôt, elle faisait des signes vers le public. Taleen ne s’en inquiéta pas et engloutit le contenu de son verre à nouveau.

    Quelques minutes plus tard, elle commença à se sentir bizarre. Elle se sentit euphorique, elle fut prise de rires incontrôlés auxquels se joignit sa fournisseuse de Tequila. Puis elle se mit à trembler et à force de danser, ses mollets se contractèrent sous l’effet de crampes violentes. Elle commença à s’éloigner de la foule en faisant des signes d’excuses à sa compagne de concert. Mais cette dernière la suivit avec un air inquiet. Elle lui conseilla d’aller s’allonger et lui promit qu’elle ne la quitterait pas d’une semelle. La blonde avait du mal à coordonner ses mouvements, elle marchait étrangement et la sublime black la soutint pour la mener jusque derrière la scène. Là, dans les coulisses, elle l’allongea sur un large coussin posé au sol. Taleen se sentait malade, elle n’avait aucune idée de la façon dont c’était arrivé et elle ne se posait même pas la question. Elle était juste là, à observer avec fascination et effarement l’environnement qui se distordait autour d’elle. Elle rit à nouveau et soudain le visage de la belle black se retrouva dans son champ de vision, très proche du sien. Et elle l’embrassa goulument. Taleen écarquilla les yeux de surprise mais elle ne protesta pas. Ses membres semblaient lourds, impossibles à déplacer et elle n’avait aucune volonté de mettre fin à cette séance de baisers. Elle n’avait toutefois aucune volonté que cela continue non plus. Elle n’avait plus aucune volonté.

    L’élève de la Jane Addams Academy commença à l’embrasser dans le cou quand un cri résonna dans la salle. La musique s’interrompit, c’était le chanteur qui venait de hurler à tout le monde de courir. Les flics étaient là, ils étaient venus pour eux ! La belle inconnue qui l’avait droguée se redressa vivement, elle s’apprêta à partir, puis se ravisa en décrochant le sac de Taleen de son bras. Puis elle prit ses jambes à son cou. Taleen resta là, à fixer le plafond dont les imperfections dansaient étrangement. Elle savait qu’elle avait des hallucinations, elle avait fini par déduire que la jeune femme l’avait droguée mais ça ne la mit pas en colère, c’était juste une constatation molle. Autour d’elle, les gens criaient, riaient, couraient… Ils fuyaient mais elle restait là, immobile. Elle était dans les vapes quand une lueur extraordinairement belle l’éblouit. Elle tendit les bras vers la lumière avec une fascination qui lui fit s’écrier :

      « Oh ! Le soleil il est dedans ! »


    Mais la lumière se déplaça pour éclairer le sol, le visage d’un policier la regardait avec désapprobation. Il lui demanda ce qu’elle avait pris. Taleen le regarda sans comprendre, mécontente que le soleil soit devenu un méchant policier. Il répéta sa question avec un ton plus vindicatif, elle se rendit alors compte qu’il lui parlait. Elle eut l’impression de voir ses paroles plutôt que de les entendre… Ses yeux entendaient… Elle rit à cette idée et répondit :

      « Tequila ! Ahah… Mais aussi de la bière.Vous pouvez vous en aller mainte… »


    Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle fut prise d’une convulsion à l’estomac, elle eut le reflexe de rouler sur le côté et le jet de vomi jaillit sur les chaussures de l’agent de police. Elle n’avait pas pu s’en empêcher, elle se replaça aussitôt sur le dos et lâcha un : « Oups » avant de ricaner de soulagement. Elle allait nettement mieux maintenant. Agacé, le policier la saisit par le bras pour la mettre debout, il appela un collègue et lui ordonna de la porter jusqu’à la voiture afin qu’il puisse terminer l’inspection du lycée. Le deuxième n’eut aucune difficulté à soulever Taleen qui était pourtant un poids mort, il la mena jusqu’au panier à salade où il la déposa sans précautions. Il lui passa les menottes et lui mit la ceinture de sécurité. Plusieurs minutes plus tard, la voiture se mit en branle et elle se retrouva au commissariat avec toute la bande qu’ils avaient chopée.

    Une blonde qui avait l’air toute gentille, une brune à l’air revêche, elle l’avait déjà vue quelque part. Enfin, il y avait Bandô et Tim. Quand ils furent tous mis ensemble devant un bureau derrière lequel un policier essayait de les interroger. Taleen fit des sourires niais à ses deux amis en leur adressant un hochement de tête en se rendant compte que ses mains n’étaient pas disponibles pour qu’elle les agite en signe de salut. L’agent de police leur demandait leurs identités. Taleen le reconnut, c’était celui sur qui elle avait vomis, cette idée la fit sourire. Son identité ? Elle allait ouvrir la bouche pour répondre sans vraiment savoir ce qui franchirait ses lèvres quand Bandô se mit à gesticuler en parlant japonais. La blonde s’esclaffa en comprenant ce qu’elle voulait faire. Mais alors que le policier commençait à la croire elle lâcha une insulte en anglais avec un accent parfait pour finalement abdiquer en avouant son bilinguisme. Elle raconta que ses parents étaient tragiquement morts… dans le Titanic. Taleen rit encore de bon cœur, elle était fan de Bandô, elle avait une façon de répondre qui était aussi impertinente qu’hilarante. Encore dans les vapes, Taleen tenta une réplique avant que le policier ne s’éclipse :

      « Eh ben moi, mon père c’est le chanteur de Van Halen… Si, si j’te jure. »


    Elle s’esclaffa encore devant le regard dédaigneux du policier qui ne pouvait imaginer qu’elle disait vrai. Elle ne prêta même pas attention aux dires de l’agent qui assura qu’il allait chercher le shérif. Elle ne percuta même pas qu’elle se trouvait sur le lieu de travail de son horrible beau-père car elle n’était jamais venue le voir au commissariat. Elle savait qu’il y bossait mais son esprit embrumé ne fit pas le rapprochement. Elle secoua la tête avec conviction quand Bandô l’accusa d’être une camée. Non, elle n’avait jamais pris de drogue. Du moins pas volontairement. Elle conclut avec une voix pâteuse :

      « La drogue, c’est mal, m’voyez ? »


    C’est alors que surgit le shérif dans la pièce. Elle vit d’abord ses pieds, son buste avec l’étoile épinglée sur son uniforme et puis son visage. C’était son beau-père. Elle se raidit instantanément et tout sourire s’effaça de son visage. Elle déglutit avec difficulté quand il la reconnut et qu’elle vit une lueur de folie passer dans son regard. Il s’exclama :

      « Alors, petits merdeux… On se fout de la gueule des flics c’est ça ? On fout le bordel dans le lycée ? On boit et on fume alors qu’on est encore mineurs ? Vous croyez certainement que vous ne risquez rien, spécialement toi, petite pute ! »


    Il saisit le menton de Taleen pour la forcer à le regarder quand il l’insulta directement. Elle vit le plaisir qu’il prenait à la voir ainsi menottée, à sa merci. Il pouvait décider de ce qui se passerait ensuite et il ne s’en priverait pas. Il allait apprécier plus que tout de la voir ainsi soumise à lui, de détenir le pouvoir. Elle secoua la tête violemment pour se dégager de son emprise et il se releva pour conclure :

      « C’est bon je m’en occupe, Riley, ferme la porte en partant. Je vais leur passer l’envie de recommencer. » Il attendit patiemment de se retrouver seul avec les délinquants puis, ajouta : « Votre jeune âge ne vous apportera pas l’immunité ici, c’est moi qui décide de ce que je fais de vous. Et vous allez passer toute la nuit en garde à vue. On va recommencer à zéro : donnez-moi vos identités. Pas la peine pour toi, Miss Van Halen… »


    Il jetait un regard dédaigneux à chacun d’entre eux. Il n’avait aucune envie de leur faciliter les choses et il allait les interroger à la manière forte. Il s’en moquait qu’ils soient mineurs et n’aient rien fait de grave. S’ils se foutaient de lui, il sortirait les bonnes vieilles méthodes et il allait foutre la trouille de leur vie à ces gamins récalcitrants. Taleen ne disait rien, elle était totalement bloquée. Elle savait de quoi son beau-père était capable et s’il ne ferait de grave ici, elle pourrait toujours s’en prendre plein la tronche à la villa familiale. Elle déglutit difficilement en concluant que quoiqu’il arrivait, elle serait dans sa ligne de mire alors autant faire preuve de courage et ne pas s’écraser devant lui. C’était tout ce qu’il attendait, qu’elle ait peur, qu’elle se taise et lui obéisse mais elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Elle lui dit donc avec un air de défi :

      « Et alors ? S’ils ne répondent pas, qu’est-ce que tu vas faire ? Nous frapper ? Ben vas-y fais toi plaisir, commence par moi ! »

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Timothy Ainsworth
Timothy Ainsworth
I don't give a damn 'bout my bad reputation
Age : 25 ans
Occupation : Prof de guitare à domicile, travaille dans un foyer de groupe, chanteur du groupe Against The Odds
Humeur : Sérieuse
Statut : Autre moitié fiancée d'Ainston
Etoiles : 4932

Piece of Me
Chanson préférée du moment : This is gospel - Panic! At The Disco
Glee club favori : Ne se prononce pas
Vos relations:
I don't give a damn 'bout my bad reputation ♪
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MessageSujet: Re: 01. Kentucky Fried Chicken   01. Kentucky Fried Chicken EmptyLun 13 Sep - 14:53

"Deux bouteilles de vodka." lança Tim en pointant les objets tant convoités qui trônaient derrière le comptoir. "On ne sert pas les mineurs. Et je vais te faire une confidence..." finit-il par dire dans un murmure "personne ne sert les mineurs." et il sourit comme s'il venait de sortir sa meilleure blague. "C'est toi le mineur... j'fais 2 fois ta taille p'tit con." tournant les talons, le majeur levé en direction du vendeur, il se dirigeait vers la sortie de l'épicerie. Encore un commerce à rayer de sa liste.

Ça, c'était avant que la nuit noire s'abatte dans les rues de Lima. A présent, Tim rôdait dans le bureau de son beau père, tel un véritable criminel. Son sac empoigné, il choisissait minutieusement les bouteilles qui allaient passer la soirée avec lui, avant qu'il ne les jète comme sa mère voulait le jeter dehors. Les concerts de ce genre étaient sérieusement rares à Lima, et pour Tim c'était l'occasion d'oublier tous ses problèmes, encore pire que lorsqu'il se rendait au Glee Club dans ses meilleurs jours.
Sa mère et l'idiot qui lui servait de nouveau père étaient endormis, rude journée de travail disaient-ils, et Taleen ne tarderait plus à se pointer devant chez lui. Vêtu d'un débardeur noir dans lequel il flottait magistralement et d'un jean troué juste sous les poches, il se précipitait vers l'entrée pour enfiler des Dc Martens noires. Certainement ferait-il frais dehors, mais la chaleur humaine qui émanerait dans l'amphithéâtre l'empêchait d'enfiler quoique ce soit d'autre sur le dos. Ouvrant et refermant la porte discrètement, il se dirigeait vers l'entrée de la majestueuse propriété de son beau père. C'était au moins une chose dont il pouvait se vanter car il n'avait pas beaucoup d'autres mérites à clamer sur les toits. Pauvre idiot, pensait Tim. Son rêve devenait clair petit à petit. Il devait ouvrir les yeux à sa mère pour qu'elle se rende compte de son erreur, qu'elle pique tout le fric à ce cher docteur, et qu'ils se barrent tous les deux d'ici comme des voleurs. Ça au moins il pouvait le partager avec elle : la sensation d'avoir pêché, l'adrénaline qui fait battre le coeur comme jamais, et surtout le sentiment d'être tout puissant et hors d'atteinte. C'était ce qu'il voulait ressentir ce soir, et pour ça il s'en donnerait les moyens. Les bouteilles de whisky et de tequila qui s'entrechoquaient dans son sac en étaient la preuve.

Quelques secondes plus tard, sous le coup de l'impatience, il se décida à entamer une bouteille. Le whisky c'était sacrément dégueulasse, si bien qu'il recracha le liquide sur le trottoir et évitait à sa langue tout contact avec son palet. A peine eut-il déposé la bouteille dans son sac et bouclé la fermeture de ce dernier que Taleen débarquait en voiture. Par réflexe, il grimpa à l'avant. Ca allait carrément être LA soirée, et son amie était déjà bien décidée à se mettre dans l'ambiance puisque le son électrisant du rock occupait toute l'atmosphère.
Le trajet fut court, mais la surprise impressionnante. A peine arrivés sur le parking, les deux adolescents pouvaient s'imaginer la folie et l'anarchie qui régnait à l'intérieur du lycée. Les gens se dirigeaient en groupe vers les portes anormalement déverrouillées de l'entrée de McKinley. C'était définitivement la première fois que Tim franchissait ce seuil sans avoir l'extrême conviction qu'il ferait marche arrière avec le plus grand des plaisirs. Tout le monde savait que les gleeks avaient de terribles réputations, même lui avant qu'il ne se décide d'intégrer une chorale, mais il n'avait jamais pris ces légendes au sérieux. Il en vivait dorénavant les conséquences : slushys, insultes, et ce même de la part de personnes qui auraient baissé les yeux face à lui dans d'autres circonstances. C'était vrai, Tim n'était pas imposant comme pouvaient l'être les footballeurs. A défaut d'être un tas de muscle, il avait un tas d'emmerdes, mais sa taille et la réputation qu'il avait construite lui permettait certains privilèges.
Ce soir, il était loin de tout ça. Tous ceux qui étaient présents à cet instant étaient égaux, et ce malgré leur popularité, car après tout ils étaient tous aussi fous pour participer à ce concert improvisé. C'était carrément une invitation à la débauche, le genre de truc qui finit soit par une descente soit par un coma éthylique ce qui au final reviendrait au même : ça finirait mal. Et pourtant, à en juger par la lueur qui brillait dans chaque oeil, personne ne s'en souciait. Le maître mot était : vivre l'instant présent, au Diable le futur. De toute façon Tim était convaincu que son futur serait apocalyptique et ce malgré les leçons que lui avait fait Mr Ryan.

Un sourire en coin, Tim attrapa avec plaisir la bière que lui tendait Taleen tout en marchant d'un pas déterminé vers l'écho presque jouissif qui résonnait dans l'amphithéâtre. Tout en se frayant un chemin vers la scène, Tim constatait avec délire l'ambiance de dépravation que l'on pouvait presque sentir courir dans ses propres veines. Il décloua la cigarette d'une pauvre fille de sa bouche et la porta à la sienne, mimant un merci peu convaincant face à sa consternation. La flemme d'en allumer une, pensait-il.
Peu de temps après, la voix du leader du groupe atténua le brouhaha momentanément avant qu'il ne reparte de plus bel. Des cris d'approbation retentissaient tandis que Tim dissimulait un sourire moqueur destiné à l'accent ridicule du chanteur. Le concert commençait enfin. Tim se mêlait au troupeau. Pour une fois, il avait envie de se sentir intégré à la masse, il n'était plus le mouton noir dans la bergerie. Jetant un regard complice à Taleen, il sortit la bouteille de whisky de son sac et en prit une longue gorgée dont il ne se sépara pas cette fois. Le liquide coulait tel un brasier dans sa gorge, il le sentait parcourir son corps, et pris d'un spasme soudain il lâcha un "hah" de soulagement. Sans qu'il s'en rende compte la bouteille avait fini dans les mains de quelqu'un d'autre, et il n'était pas encore assez atteint pour lui sauter à la gorge afin de la lui arracher avant de lui casser sur la gueule. Il fronça simplement les sourcils, puis comme si tout ceci n'était jamais arrivé se mit à chanter avec le reste de la foule. Taleen, à côté de lui semblait en transe. Quant à lui il sentait peu à peu l'effet de l'alcool s'emparer de son organisme. Il ne fit même pas attention à la prestation de Bandô, et en un rien de temps fut séparé de son amie. Il poussa un soupire. C'était même pas la peine d'essayer de la retrouver dans la foule, ils se verraient à la fin du concert... ou pas.

Loin des clameurs, Tim avait remarqué ce petit groupe qui se démarquait du reste. Cinq gars qui formaient un cercle parfait autour d'un mec dont la gorge devait s'enflammer à mesure que la bouteille se vidait. Il finit par briser le verre sur le sol avant d'essuyer de sa manche ce qui coulait sur son menton. Les abrutis qui étaient autour de lui chantaient en choeur sa victoire. Ça ressemblait plus à un vacarme intempestif. Pris d'une vague de chaleur, Tim tourna les talons dans l'espoir de retourner dans la folie du concert, mais il fut interpellé.

"Hé toi, joins-toi à nous." Hésitant, il n'eut pas le temps de répondre qu'on lui agrippait le bras et qu'on l'emmenait au centre du cercle. On lui jeta une bouteille remplie au quart avant de lui ordonner : "tu bois ou on te voit". Ignorant totalement la signification de cette phrase, il porta la bouteille à ses lèvres et but d'une traite. Un malaise soudain l'empêcha de continuer. C'était fort ce truc ! "On te voit !" cria le groupe en se jetant sur lui. "Allez vous faire foutre bande de tapettes !" lança-t-il tandis qu'ils essayaient de lui ôter ses vêtements. D'un coup de poing bien placé il dégagea un des gars avant de mettre à terre un deuxième d'un coup de tête. Ce qui avait commencé comme un jeu terminait en baston générale. D'autres personnes se noyaient dans la masse et quelques instants plus tard ce qui était un petit groupe se révéla être un océan de violence. Tim s'en extirpa sans difficulté lorsqu'il entendit les premiers accords de I love rock'n roll de Joan Jett & the Blackhearts. La foule entamait le refrain seule, alors que le groupe avait coupé toute l'instru, puis le son repartait de nouveau. Tim titubait, et sa voix ressemblait plus à celle d'un ivrogne qui dormait sous les ponts que celle d'un choriste de la troupe de Mr Ryan. Ce dernier ferait une syncope s'il l'entendait chanter. Assis sur les marches de l'amphi, les gens le bousculant dans sa décadence, il finit par se retourner pour finalement vomir sur une fille allongée par terre. Il préférait vomir plutôt que de ne pouvoir profiter du concert. Et alors qu'il se sentait mieux, les gens couraient dans tous les sens en direction de la sortie. La descente tant attendue ! C'était prévisible, mais tout le monde s'était convaincu qu'il y avait de l'espoir qu'on ne remarque pas leur activité illégale. Taleen n'était plus là, Bandô non plus, et Tim ne pouvait s'empêcher de jurer.

"Putain nan pas pendant du Joan Jett ! Bande de bâtards !"
Il fut rapidement rammené à la réalité lorsqu'un flic l'empoigna avec une raffinerie digne de son rang. "Oh calme-toi c'est pas parce que t'as un badge que tu dois te sentir comme un maître Pokémon !" Tim ravala vite son insolence lorsqu'il se rendit compte que c'était sa fin. C'était bon, sa mère le foutrait dehors... s'il la jouait cool il aurait peut-être encore une chance, et il pourrait faire le coup à sa mère du "j'étais au mauvais endroit au mauvais moment."
"T'as pas intérêt à salir la banquette." lui conseilla le flic. "C'est toi la banquette... connard" murmura-t-il.

Ils étaient enfin là, assis et bien plus grillés que ne pourraient l'être les poulets face à eux. Tim reconnut sans difficulté Taleen et Bandô. Il y avait Everleigh, elle était chez les Awesome Voices mais Tim ne lui avait jamais vraiment parlé... ou il ne lui en avait pas donné l'occasion... ou l'envie... bref ils ne se connaissaient pas plus que ça. Et un autre blonde dont il ignorait le nom. De toute façon même si elle était blonde elle ne pouvait pas égaler Taleen. Dans le bon sens du terme. Tim se surprit à penser des choses bizarres... c'était le délire dû à l'alcool, il se convaint qu'il n'y était pour rien.
On leur demanda sans tarder leur identité. Evidemment... Tim aurait bien répondu une connerie, mais il ne pouvait s'empêcher de voir sa mère sur le mur du fond et son beau père à côté qui jubilait à l'idée qu'il avait enfin réussi à se débarrasser de lui. Et là Bandô sortit une connerie à laquelle Tim ne put s'empêcher de rire. Impuissant, il s'empressa de chercher du renfort. C'est là que Bandô lui lança la pire des insultes : Justin Bieber. Tim la connaissait provocatrice envers lui mais là elle avait clairement dépassé les bornes de l'entendement.

"J'temmerde Pucca." riposta-t-il dans un sérieux qui faisait franchement peur. La bataille verbale n'eut pas le temps de continuer que le Shérif débarquait. Tim le savait, c'était le beau père de Taleen. Encore plus con que le sien d'après elle. Il n'y avait jamais cru, mais lorsqu'il l'entendit parler à Taleen, il se sentit sérieusement mal pour elle. Au moins jamais son beau père à lui n'avait même pensé à le frapper. Surtout que Taleen n'avait pas l'air franchement fraiche quand elle avait parlé à l'officier.

"C'est bon Taleen." dit-il dans un élan de courage. Il se voyait déjà à la rue de toute façon, autant en profiter... "Timothy Roïde, fils du docteur Roïde, évidemment. Il n'hésitera pas à vous coller au cul son meilleur avocat alors attention à vos excès de colère !" l'avisa-t-il.
C'était à présent officiel, il venait de signer un contrat pour vivre sous les ponts.
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MessageSujet: Re: 01. Kentucky Fried Chicken   01. Kentucky Fried Chicken EmptyLun 13 Sep - 22:04

Une journée habituelle placée du point de vue d’Allyson Keenan. C'est-à-dire chieuse évidemment. Devoir s’occuper de son bébé de frangin, il y avait mieux pour passer son weekend. Par exemple, se préparer pour la méga fête qu’organisait Bāndô ce soir même. Heureusement, tout n’était pas perdu, elle pourrait y aller. Son frangin dormirait, elle y veillerait personnellement même si elle devrait l’assommer pour ça. Lui donnant un verre de jus de fruit tranquillement, elle lui adressa un grand sourire tout en le surveillant du coin de l’œil. Un simple somnifère serait finalement la solution la plus sure pour pouvoir faire ce qu’elle voulait. Et hop, même pas la peine de faire la cuisine. Quelques minutes avaient suffit pour que Ben dorme à poings fermés sur le canapé. Elle fila donc dans sa chambre et se prépara tranquillement pour la soirée. Un simple jean déchiré au niveau des genoux et des fesses, un T-shirt mi grunge mi rock de couleur sombre et des bracelets aux poignets. Allyson n’attendait plus que le klaxon de la voiture de ses potes qui passeraient la prendre. Quand ils arrivèrent, elle saisit son sac et le jeta par la fenêtre de la chambre de sa mère, suivant le même chemin pour sortir.

Il était tard. La moitié de la ville de Lima était probablement endormie ou en tout cas chez eux. L’autre moitié, la plus jeune, semblait s’être décidée à se réunir dans le lycée de la ville. La fête battait son plein à l’intérieur tandis qu’Ally se faisait ploter sans se soucier de qui était les personnes en sa compagnie. La musique résonnait tout de même suffisamment fort pour qu’on l’entende de l’endroit où elle se trouvait. Le bureau de Will Schuester. Son prof d’espagnol n’avait pas pris ses menaces à la légère mais dès le lendemain, il allait probablement se demander où seraient passés les notes de ses prochains cours. S’il savait que ses potes et elle s’en étaient servis pour fumer des pétards, il le serait surement lui aussi, en pétard. Allongée sur le bureau à fumer un bon pét, l’adolescente riait en voyant le monde technicolor qu’il y avait sur les murs. En quête d’un bon trip, un des gars tenta de l’embrasser mais elle lui refila juste son bédo à la place. Se faire ploter était une chose mais embrasser, non. Elle le fit afficher une moue boudeuse. Ne supportant pas sa tronche de déterré, elle lui fit une soufflette pour le contenter et partit ailleurs. Elle passa devant le bureau de la conseillère d’orientation. Cette pauvre cruche aussi aurait une surprise en voyant tous les crachats et les vomissements dont sa pièce était emplie. Le concert commençait. Chopant une bouteille à un mec trop occupé à lécher les amygdales de sa compagne de jeux, Ally écoutait les sons qui déferlaient dans l’amphithéâtre bondé. Bāndô et son groupe de nippons survoltés entonnaient des chansons qui définissaient parfaitement le slogan « Sex, Drugs & Rock n’ Roll ».

Un air de Nirvana résonnait à fond dans l’amphithéâtre. Entonnant à la suite de Bāndô les paroles de Smells Like Teen Spirit parmi la foule de spectateurs, l’adolescente se retrouvait noyée sous les voix des autres personnes présentes ce soir là. Et le concert continua ainsi, empli de la voix des chanteurs asiatiques. Mêlant la brutalité du rock à la douceur de leurs voix, le mélange des genres donnaient quelque chose de vraiment original et qui était vraiment génialissime à entendre. Buvant sa bouteille pour s’humecter le gosier, l’américaine au visage d’ange encouragea ceux-ci à continuer à chaque fin de chanson. Ce fut sur Next to you qu’un mec s’approcha d’elle et lui proposa des buvards. Très intéressée, elle le suivit à l’arrière de la scène et s’ensuivit un échange entre les deux premiers mots de la soirée. Sexe et drogue faisaient vraiment un très bon ménage, songea t’elle, l’esprit obnubilé par les caresses brutales de son partenaire de jeu. Aucun des deux ne se préoccupait de ce qu’il se passait aux alentours. La seule chose qui y parvint fut le fait qu’un autre mec vint se joindre à eux. Passant en second plan, elle rabattit son T-shirt, les laissant se tripoter tant qu’ils voulaient pour prendre l’air, sa bouteille presque vide à la main. Elle en saisit une seconde, pleine cette fois et se rendit à l’extérieur. L’air frais de la nuit lui fit du bien alors qu’elle venait de fermer les yeux et resta plantée là quelques minutes avant de retourner à l’intérieur. La foule semblait encore en transe mais sous l’emprise des buvards, Allyson se trouva dans un autre monde, dansant et chantant en parvenant à boire quelques lampées de whisky quand elle ne mettait pas à côté, sa vision des choses étant double. Cela fut de courte durée car subitement tout s’arrêta. Ce fut le cri du chanteur suivit par le silence. Seule une sirène de police se faisait entendre. Etait ce dans sa tête ? Probablement. Mais pourquoi fuyaient-ils tous ? Que se passait il donc pour qu’ils prennent la poudre d’escampette ? Un mec tenta de la trainer à sa suite mais défoncée à mort, elle lui hurla de dégager. Grave erreur qui amena l’attention des flics sur elle qui lui demanda ses papiers. Eclatant de rire devant l’incongruité de la situation, elle eut soudain une illumination et cracha à la figure du représentant de l’ordre, vidant le reste de la bouteille de whisky sur son pantalon.

« C’est votre maman qui va pas être contente. On vous a jamais dit qu’il fallait porter des couches quand on sait pas se retenir ? En plus vous puez l’alcool. Vous êtes indignes de ce boulot. Allez, je vous promets que si vous m’laissez partir, vous aurez droit à un nettoyage intégral. Et en bonus, je vous taille une petite pipe.… » lui hurla t'elle, un sourire aux lèvres. Il devait être sourd, abruti ou gay vu qu’il lui tordit le bras pour la menotter. A moins que ce soit les trois. Jetée sans ménagement aux côtés de ses comparses de la soirée, Ally discutait avec eux comme si de rien n’était jusqu’à ce qu’un gros balèze, qui tenait plus d’un Casimir que John Céna, lui intima l’ordre de se taire.

« Même pas juste. Jvais l’dire à la fée Clochette et elle va venir vous enfoncer sa baguette dans le cul. Ah mais jsuis con, vous le faites déjà. C’est à ça que ça sert vos matraques, jviens de réaliser en fait… »Affichant une mine boudeuse lorsque Casimir lui redit de se la fermer, Allyson ne broncha donc plus mais n’en pensait pas moins. Observant du coin de l’œil qu’elle avait cerné de maquillage sombre les quatre personnes assises à côté d’elle, Allyson ne bronchait pas, s’ennuyant presque en comparaison de ce qu’il s’était produit dans l’amphithéâtre. Elle n’en avait rien à foutre de ce que pouvait dire les flics en face d’elle, elle ne dirait rien du tout, ils pouvaient se foutre leur matraque bien profondément dans un coin de leur anatomie si tel était leur bon plaisir. Une envie de rire la prenait en contemplant la tête de gland qui les interrogeait et qui semblait être tiré tout droit d’une série pour ados boutonneux et qui en était un également. Comprenant qu’il ne tirerait rien d’aucun d’entre eux, il partit. Sage résolution qu’Ally mit à profil pour se replonger dans ses pensées là où elle s’était arrêtée.Soupirant toutes les deux minutes, elle s’emmerdait grave tse demandait bien qui était le connard ou la connasse qui avait pu les balancer. Ce fut là que le chef étoilé, un cuisiner probablement, débarqua. Elle ne broncha pas, observant le ventilateur au plafond pendant quelques minutes. Laissant les autres parler, elle afficha une mine offusquée lorsque Bando osa la comparer à une héroïne d'une série déprimante pour vieillards séniles.

«Mais non, elle c'est Mulan, la super guerrière qui sort toujours tout le monde du pétrin. » chantonna t'elle en riant encore. Laissant la blonde et le tatoué se démerder avec le chef cuistot jusqu'à ce que le tatoué qui venait de se présenter sous le nom de Timothy Roïde annonce que son père allait leur coller un des meilleurs avocats de la ville aux fesses. Levant les yeux au ciel, elle répondit

«Hey, le droide, jpense pas que ça leur pose un souci, ils aiment ça le corps à corps. Ils croient que ça ajoute à leur virilité», répondit elle aussitôt, en matant le mec à l'étoile devant eux. Celui ci partit vers son bureau mais Alysson le retint encore pour s'amuser.

« Hey ducon attend » ordonna t’elle. Elle vit le gars s’arrêter et se retourner vers elle. Allyson était pliée de rire et s’adressa à Bando. « Tu vois tu dis Ducon il s'arrête. » puis se reconcentra sur le chef étoilé.
« Joël Robuchon, ce serait cool si tu pouvais servir à quelque chose, je crève la dalle. Tu peux faire une pizza ? Sans olives, je supporte pas depuis que j’ai avalé un noyau. Non finalement, poulet frites c’est mieux. Et puis t’as du stock à écouler avec les gigolos qu’il y a dans la chambre froide. Mais pas celui qui pisse du whisky. Celui là, vends le, t’en récolteras un sacré bon prix dans un bar. J’en suis persuadée. »

Elle eut une petite moue lorsqu’il s’avança vers elle et lui demanda d’une voix qui se voulait autoritaire mais néanmoins calme son identité. Elle se lança alors dans une imitation de Dark Vador.

« Schhhhhhhhhhhhhhh Luke, je suis ton père. Schhhhhhhhhhhhhhhhhh »
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MessageSujet: Re: 01. Kentucky Fried Chicken   01. Kentucky Fried Chicken EmptySam 16 Oct - 15:05

Comme dirait Monsieur Garrison de South Park, « La drogue, c’est Mal ». En atteste, la brochette de déchets humains qui empestait l’alcool et la colle à des kilomètres. Il y avait cette Everleigh. Enfin. Non. Plus maintenant. Un de ses parents, ou beaux-parents, ou tuteurs, bref, un adulte responsable, était venu la récupérer au poste, sous les yeux vitreux de ses quatre autres comparses.

« Emmène-moi, tel Allan Théo ! »

Comment ne pas passer à côté du moulin à paroles tokyoïte ? Peut-être en se bouchant les oreilles. En attendant, Bāndô était la seule détenue sobre et saine. Sa drogue était plus économique, variée et il n’y avait pas à en subir les effets secondaires… si on omettait les mélodrames des filles qu’elle lourdait comme des vieilles chaussettes trouées, et la colère des garçons à qui elle coupait l’herbe sous le pied en matière de tromperies. Il n’y avait pas à dire : le sexe, c’était la MDMA des beaux gosses. Bon. Elle n’était pas particulièrement séduisante, on la fuyait plus qu’on ne l’accostait, mais quand Bāndô tombait son masque de guignol, elle savait utiliser ses atouts. De ce fait, Tim et Taleen ne connaissaient que la nippone de jour. D’ailleurs, la nuit ne faisait que commencer et elle avait une furieuse envie d’aller visiter une collègue. Il fallait sortir d’ici. Sa libido allait la mettre sur les crocs. Mais pour le moment, elle était plutôt à son aise, habituée à se retrouver face à des agents qui jouaient de leurs plaques pour impressionner une jeunesse insouciante. Il en faisait une belle, de jeune insouciante, ce Justin d’Ohio. Efféminé ? Tim l’était, assurément. Sa bouille de gosse lui valait les brimades de Bāndô : qu’il se rassure, elle avait baptisé sa dernière victime "Hannah Montana des plaines". En comparaison, il pouvait s’estimer heureux. C’est donc tout naturellement qu’elle lui répondit, armée d’une nouvelle référence au petit Bieber et à son producteur.

« Pucca, c’est coréen, bordel, j’ai une tête de communiste ? Fais gaffe, j’vais appeler Usher, il va te donner la fessée ! »

Allyson surenchérît avec une héroïne de Disney ; qu’est c’qu’ils avaient ce soir ? Bāndô haïssait cordialement ce studio de plagieur qui avait honteusement pompé une œuvre japonaise pour propulser le Roi Lion en haut de la pyramide des dessins-animés intouchables. Elle s’énerva alors sur la blondinette qu'elle ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam, sans réelle animosité.

« Ta race ! J’suis pas une chintok’ de merde ! Avec ses p’tits doigts d’ouvrières payée 2 balles de l’heure, ta Mulan elle fabrique nos pompes, que nous, les jap’, on va te foutre dans l’cul si tu continues à te planter sur ma poire ! »

Faussement outrée, elle se retourna vers l'agent de police, l'alpaguant avec la force de conviction d'une minorité visible discriminée.

« Nan mais t’entends ça, mec ? Va-y, sors ta paperasse, je vous colle tous un procès au cul pour racisme. J’ai pas mes mains de libre pour vous pointer du doigt un à un là, mais TOI, TOI, TOI et TOI, vous allez faire dans vos frocs, jure ! »

Taleen n’avait pourtant rien fait, elle se justifia après réflexion.

« Bon, toi, parce que tu pousses la Brit’ a te traiter de panda, et ça c’est encore une attaque chinoise dirigée contre moi. Tu crois que j’te vois pas sous tes deux cuvettes de chiottes qui s’battent en duel ? »

Encore une fois de plus, le ton n’était pas incisif. La nuance était difficilement perceptible, mais son entourage savait différencier les insultes affectives des réels quolibets. Taleen se savait assez appréciée de la japonaise pour ne pas subir son courroux. Mais ce dont elle ne se doutait pas, c’est que l’admiration qu’elle lui portait était plus ou moins réciproque : si l’adolescente enviait la soliste en la voyant déambuler sur scène avec autant d'aisance, cette dernière avait beaucoup de respect pour ces fortes têtes qui avaient le cran d'être au Glee Club, se collant, en tout conscience, une cible sur le front. Mais ce qui nourrissait la considération de Bāndô, était davantage cette aptitude à chanter devant leurs petits camarades. Car -aussi contradictoire que cela pouvait paraître-, la scène était moins impressionnante qu’une assemblée d'élèves toute aussi bien composée d'amis que d'ennemis face auxquels il fallait accepter de se produire. Après tout, un concert était rempli d’étranger, cette foule qui ne formait qu’une entité unique, ce n’était qu’un démon à qui il fallait faire face. Bāndô avait réellement l’impression de plonger dans l’inconnu... une agréable sensation de précipiter une chute inévitable. Lâcher prise dans un monde qui l'étouffait. En clair, elle n’aurait jamais les couilles d’intégrer une chorale, mais cela, elle se gardait bien de le sous-entendre. C’était important de montrer qui était le maître ici, il fallait dresser ces petites bêtes et cacher ses faiblesses à leur yeux pour les soumettre à son autorité.
Alors qu'elle taquinait joyeusement Taleen, le policier levait les yeux en l'air, ne semblant pas la croire quand elle affirmait être la fille du célèbre rockeur.


« Ey ! Elle déconne pas, trou d’balle ! C’est pour ça qu’on est tous ses potes, pour lui sucer l’pognon. »

Taleen imita aussitôt Monsieur Garrison. Mal, la drogue ?

« Ouais, aussi mal que de s’promener avec du faux cul d'mouton sur soi. Avec la thune que t’as, t’aurais pu te payer une brebis et même la faire buter Halal. Tu chies dans la colle, Taleen ! »

Après cette remarque sur le gilet et la jupe qu'elle portait, Bāndô se tourna les yeux vers Allyson qui revenait à la charge avec du lourd : une imitation respectable de Star Wars, la japonaise ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, riant intérieurement en bonne handicapée de l'émotion positive qu’elle était. Dark Vador était son père ? Ça tombait bien.

« Ouais, et moi j’suis ta mère, et j’t’ai bercé trop près du mur ! »

« Ducon », très inventif, elle commençait à bien l’aimer, cette Allyson ! Trêve de plaisanteries, le shérif ramena sa graisse et cassa l'ambiance. Bāndô ne comprit pas tout de suite qu’il n’était pas là pour dérouler des carambars avec eux. Elle rétorqua vivement quand il les décréta "mineurs de leur état".

« Et. Oh. Le vieux. T’es gentil mais j’suis majeure et vaccinée. Par contre, on m'a rien prescrit contre ton haleine de chacal, "apparemment", parce que j’vais dégueuler dans deux secondes si tu continues à ouvrir ta boîte à merde… T’as bouffé un rat mort au p’tit déj’ ou quoi ? Sa mère, t'envoies méchamment ! »

Malgré l'aigreur avec laquelle il s'adressait à Taleen, la nippone ne saisit toujours pas l'occasion de se la fermer ; elle renchérit quand le shérif traita sa collègue de "pute".

« Faut pas exagérer, y’a des Cheerios qui font plus catin qu’elle quand même m’sieur... Bon, ok, elle a deux tampons d’Mairie collée aux yeux, ça peut induire en erreur dans l’genre nanas cocardée par son mac. Mais bon. T’as bien saisi qu't'as pas la Winehouse en face de toi quoi. Dans l'genre miro, tu fais des étincelles. Pourtant tu sais à quoi ça doit ressembler, une pute, tu dois t’en taper tous les quatre matins, y’a que ces braves dames pour accepter les p’tits queues. »

Il fallut qu’il prenne Taleen par la gorge pour que Bāndô réalise qu’il n’était pas un de ceux qu'on matait verbalement. Elle mettait un temps à comprendre, mais quand tout s’emboîtait, notre petite frappe partait au quart de tour, sa nature impulsive et colérique prenant le pas sur toutes formes de réflexion. Ce qui lui avait valu plusieurs retours de bâton : foncer dans le tas ne l'effrayait pas, la violence la galvanisait.
Elle se leva immédiatement, faisant face au shérif, leurs deux visages n'étant séparés que de quelques centimètres. Son réflexe relevait presque de l'instinct canon : oui, n'ayons pas peur des mots, Bāndô était le chien de garde qu'il était bon d'avoir en sortie. Le fusillant du regard, elle avait amorcé son coup, prête à lui exploser à la figure. Ce qu'elle fit au moment ou les mots "Van" et "Halen" furent déglutis de la bouche de l'officier : il goûta au coup de tête japonais. Mal exécutés, ils pouvaient faire autant de dégât au récepteur qu'à l'envoyeur, mais on sentait l'aisance de l'ex-délinquante. Le shérif recula, le nez en sang, Bāndô secoua la tête comme un chien mouillé.


« Sale chiure... »

Elle comprit que cet homme avait un lien avec Taleen : au vu de son comportement, il ne pouvait être que négatif. L'idée qu'on vienne rajouter des problèmes à la pile d'emmerdes que pouvait avoir ses camarades, la rendait folle furieuse. Bāndô pouvait tailler dans le gras avec ses proches, quand il s'agissait de les protéger de la vermine, elle était sur le front, en première ligne. Mais la japonaise était loin d'imaginer que le shérif était la source de tous les maux de Taleen.

« Ouais, c’est ça, ferme la porte, parce que va y avoir du sang. Enlève moi ces putains d'menottes, qu'on règle ça cash, sac à merde... »

Altruiste ? Il ne fallait pas non plus s'imaginer qu'elle était le Chevalier Blanc qui sauvaient les demoiselles (torchées) en détresse. La cause de sa réaction brutale résidait principalement dans le fait qu'elle ne supportait pas la violence d'un adulte envers ses semblables. Ça ne lui rappelait que trop son géniteur.
Ne lâchant pas le shérif du regard, Bāndô s'adressa à Taleen.


« Tu l’connais ce bâtard ? J’espère que c’est pas ton daron, parce que j’t’annonce que tu vas devenir pote avec Oliver Twist. »

Si elle en avait les moyens, Bāndô aurait rendu Taleen, orpheline, mais les mains liés, elle n'avait qu'une marche de manoeuvre réduite. Quant à la morale, la raison, l'éducation et toutes ces valeurs bancales, elle n'en avait cure : le pitbull voyait rouge.

« Vas-y putain ! Enlève moi ces merdes, que je te refasses le portrait, t’as peur d’une gosse ? T’es juste à chier, va-y, magne ton gros cul, que je le botte dans la s’conde et qu’on en finisse. »

Le simple fait que sa consistance d'adolescente chétive soit un handicap face à un homme armé, ne lui effleurait pas l'esprit, elle voulait juste le bouffer, se fichant totalement des conséquences. Elle ne savait que trop bien se sortir des situations périlleuses pour rater une occasion de mettre les deux pieds dans le purin. En espérant qu'elle n'éclabousse pas ses trois compères de fortune...


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