Il était 15h30, Milo avait fini les cours et son entraînement, il avait donc prévu de commencer l'exposé que lui avait donné Mme Devonshire, cette mégère de prof de français lui en faisait voir de toutes les couleurs. Mais il avouait qu'il était le seul responsable de cette persécution, et que dans un sens il méritait cette pseudo punition avec cette pimbêche de Célia Stenford. En effet, il devait faire un exposé devant toute sa classe en compagnie de cette cheerleadeur sans cervelle, il se demandait d'ailleurs ce qu'elle faisait. Ils s'étaient donnés rendez-vous à la bibliothèque à 15h30. Milo cherché du regard la jeune femme qu'il ne voyait pas, ce n'était pas dans ses habitudes d'aller à la bibliothèque, il se sentait un peu perdu derrières ces étagères remplies de livres. Il regardait impatiemment l'horloge accroché au dessus du bureau de la bibliothécaire. Il était 15h38, cela faisait 8 minutes que cette écervelée le faisait attendre, il détestait attendre, et encore moins attendre quelqu'un qu'il n'appréciait guère, cette Célia allait passé un sale quart d'heure, c'est Milo qui vous le dit.

Pourquoi Milo la détestait autant ? Pour cela il faut remonter deux ans en arrière, à sa tout première rentrée au McKinley High School. Cela faisait 2 ans qu'il était arrivé en Amérique, il avait fait d'énorme progrès en anglais, et désormais il se débrouillait plutôt bien et il arrivait à se faire comprendre par les autres même si des fois cela n'est pas toujours facile, mais il s'y était fait et par moment ça lui fasait sourire. Enfin, lors de sa rentrée, tout le monde savait qu'il n'était pas Américain, et tout le monde tenta de la caser avec cette Célia Stenford vu qu'elle aussi elle était française. Seulement, il ne l'avait encore jamais et ne savait pas à quoi elle ressemblait, il savait juste qu'elle avait postulé chez les Cheerleaders, et lui avait fait la sélection de l'équipe de football, il se disait alors que peut-être ils allaient être le cliché parfaitement Américain du lycée, mais qui était typiquement Français, cette idée le faisait doucement sourire et il n'y voyait pas vraiment d'inconvénients. Seulement, à force de recevoir les demandes incessantes de ses amis pour savoir comment cela ce passé avec Célia alors qu'il ne lui avait jamais parlé, l'enthousiasme fit place à la lassitude, puis à la rancœur, pour finir à la haine. Il en avait assez qu'on lui pose toujours la même question et il fallait que ça cesse, c'est pourquoi il c'est mis en tête de penser que cette jeune fille ne valait pas plus qu'une simple Cheerleader sans cervelle et superficielle et qu'elle n'en valait pas la peine. Il pensait qu'elle avait été stupide de croire que comme ils étaient français, ils devaient forcément finir ensembles au bal de promo ce qui est totalement grotesque, nous ne somme plus aux XVème siècle. C'est ainsi que sans vraiment la connaître, et après l'avoir jugé assez simplement, les deux jeunes adolescents ne se parlèrent désormais que pour s'insulter ( en français bien évidemment ) devant tout le lycée et de montrer à tout le monde qu'ils n'étaient pas fait l'un pour l'autre, même si ils venaient du même pays et de la même ville.

Seulement aujourd'hui, il était à la bibliothèque en train de l'attendre, pour faire un exposé totalement inutile que personnes n'écoutera jamais vu que personne ne s'intéresse au français et que cette vieille chouette de Devonshire aller le payer pour lui avoir affligée de faire cela avec cette idiote de Stenford. Il était 40, elle n'était toujours pas arrivé, cette Cheerleader tout juste bonne à faire des roulades allait comprendre sa douleur. Milo n'était pas prêt de la louper. Il se voyait déjà passer l'après-midi en sa compagnie et cela lui donner envie de se pendre sur le champs. De plus il n'y avait presque personnes dans ce lieu mort et désert, personnes avec qui tuer le temps, car à cet instant, les secondes paraissaient des minutes, et les minutes paraissaient comme des heures. Et rien de plus énervant que d'attendre. Quelques secondes après avoir regardé l'heure pour la millième fois, Milo aperçut cette blonde avec sa mini-jupe rouge de Cheerleader débarquer dans la bibliothèque tout sourire, la réaction de Milo ne se fit pas attendre plus longtemps, il se précipita vers elle, la fusillant du regard, il se mit devant elle, à quelques centimètre de son visage pour lui hurler dessus :

< - Tu ne sais donc pas être à l'heure, on avait dit 15h30, et il est déjà 40, tu ne crois pas que j'ai que ça qu'a faire de mes journées ? Peut être que toi sa t'enchante de passer ton après-midi dans ce lieu miteux mais moi j'ai d'autres choses à faire que de rester avec toi ! >

Un énorme " Chuuuuuuuut " se fit entendre, c'était la bibliothécaire assise derrière son bureau, elle paraissait avoir plus de 1000 ans, Milo ne l'avait jamais vu auparavant dans l'établissement et il comprenait pourquoi, elle devait passer toutes ses journées à lire des bouquins totalement inintéressants. Il regardait toujours la jeune femme avec un regard de défi, près à passer à l'attaque...

(ndlr : dans ce sujet, Célia parle en français.)



"C'est dingue Milo, à cette distance je peux clairement sentir les millions de postillons qui s'échappent malencontreusement à chacun de tes mots. >d'un grand sourire narquois< et c'est tout bonnement répugnant !"

Oui, elle était un peu en retard, gosh ça n'avait rien de grave ! Ne devait-il pas se sentir plus qu'heureux d'avoir à supporter sa compagnie dix longues minutes de moins ? Roulant des yeux, elle le dépassa sans rien ajouter d'autre, visiblement déjà agacée par ce qui se profilait. Et dire que la journée avait déjà si mal commencé par un devoir sur table de physique suivit d'une heure longue comme l'éternité à parler de la théorie du créationnisme et ô combien il était fou de croire à l'évolution. Sans rire, dans quel genre de lycée de plouc "made un ploucland" on scandait encore ce genre d'ineptie ? Célia, assise au fond de la salle, avait préféré se taire comme toujours. A l'entrainement des Cheerios même combat, alors que l'ensemble des pom-pom girl pouffaient en cadence et redoublaient de bêtises (au point d'arriver à surprendre Célia encore et encore) et que Sue, toujours aussi psychorigide hurlait ses consigne/ordres dans son mégaphone; Célia ne disait rien. Elle ne s'était pas faite entendre de la journée, songeant que si elle avait ouvert la bouche s'aurait immanquablement été pour une mise à mort rapide et implacable. Malheureusement c'était monsieur Milo ici présent qui en profitait.

"Qu'il patiente un peu, ça lui fera les pieds à cet idiot !", c'est ce qu'elle s'était dit en voyant son retard, sur le chemin de la bibliothèque, jetant un rapide coup d'œil à la pendule, marchant d'un pas pressé dans ce couloir qui menait à la grande salle peuplée de livre et désertée de tous. Ai-je besoin de préciser que ces deux là s'entendaient comme chiens et chats ? Aucune doute, Milo et Célia vivaient un véritable amour digne d'un Walt Disney !

"Bon, on fait vite >s'asseyant à la première table venue< je n'ai aucune envie de passer le reste de ma journée en ta compagnie... >fouillant dans son sac, elle en tira une feuille blanche ainsi qu'un bic noir, écrivant en lettre capitales en haut de la feuille "FRENCH PEOPLE"< ...probablement pour la même raison que je ne dors pas la tête emballée dans de la glace !"

Pourtant n'importe qui connaissant les deux français auraient pu vous dire que tout ça n'avaient aucun sens ! A vrai dire ils avaient même beaucoup en commun, plus que leur lieu de naissance. Oui mais ça aucun des deux ne voulaient le savoir, et pour cause : Célia avait déjà fait une véritable overdose de Milo à peine arrivée à McKinley. Pas la peine de vous refaire le résumé, mon compère s'en est chargé un peu plus haut, néanmoins il a omis de donner la version vécut par Célia et qui pourtant vaut le détour !

A peine arrivée à McKinley, donc, elle apprend par des cris de fan hystériques (made in Cheerios) qu'un garçon "super canon" (passez moi l'expression) ET futur joueur dans l'équipe de football était LUI AUSSI français. Célia aurait adoré répondre "hourra, voilà qui me fait une belle jambe qui me fera gagner tous les concours de jambes." si elle avait pu en caser une entre tous les petit jappements satisfaits de ses comparses Pom-pom girls (inutile de préciser qu'elle ne pouvait déjà pas encadrer la moitié des Cheerios à ce moment là.). Et voilà, en l'espace d'une petite minutes à peine sa vie lycéenne était toute tracée : il fallait qu'elle sorte avec ce type dont elle ne savait rien et qui serait probablement le dernier idiot sur terre avec qui elle voudrait être, ils iraient au bal de promo ensembles à la fin de la terminale, et puis ils se marieraient et aurait des enfants, un pavillon en banlieue, un labrador et un Scénic. Charmant.

Les rumeurs concernant leur "non mise en couple" (oui je sais ça n'existe pas) avaient filé de bon train : "en fait il la trouve trop grosse/moche/stupide" disaient certaines; "elle a dit qu'il n'avait aucune chance, il est même pas quaterback !" disaient d'autres. Toute cette masse ambiante et gluante de stupidité avait finit par les faire se détester tous les deux, haine basées sur des "qu'en dira t-on" des plus navrants. Et oui, des fois les contes de fées les plus idylliques terminent à l'eau avant même d'avoir commencé !
Triste de voir que leur efforts pour s'éviter jusque là avaient été réduits à néant par un exercice de français par groupe de deux. Travailler avec Milo n'allait pas être une partie de plaisir, elle hésitait encore entre bâcler le travail (plus vite ce serait finit mieux ce serait), ou repousser jusqu'au dernier moment l'instant fatidique où il faudrait qu'ils s'asseyent tous les deux autour d'une feuille et d'un stylo pour rédiger ce fichu commentaire. Ils avaient tous deux opté pour la première solution.

"Hm... >retirant le capuchon de son stylo de ses lèvres, une bonne dizaine de lignes déjà écrites sur la feuille< Il paraitrait que les français seraient du genre aigris... et imbus d'eux même... >le lorgnant de haut en bas d'un faux air songeur< étrange, j'arrive pas à déterminer si c'est un stéréotype, ou bien la réalité !" ~

L'amour fou, je vous dis !

Milo avait lancé cette phrase d'une manière assassine, il ne lui faisait aucuns cadeaux. Elle lui répondit alors en français, preuve de sa grande intelligente, il se demandait d'ailleurs si elle savait parler l'anglais. Il la dévisagea de long et en large et il se dit finalement qu'elle ne savait pas parler l'anglais, et le français aussi d'ailleurs. Le jeune homme se dit que cette après-midi qu'ils allaient passer à la bibliothèque n'était pas prête de se terminer, et puis d'ailleurs il ne postillonné pas, c'était encore une de ses pseudos tentatives d'intimidation, mais Milo ne marchait pas, il les connaissait toutes. Elle se précipita alors sur la première chaise venue en disant qu'elle ne voulait pas passer le reste de sa journée en sa compagnie, mais c'était tout réciproque. Le jeune homme la laissait parler, il se disait que plus elle en ferait, moins il se fatiguerait et plus vite ça sera terminé. Elle avait pris une feuille blanche, un stylo et commençait à écrire toutes sortes de choses. Finalement cette journée allait passer plus vite qu'il ne l'avait pensé. Mais lorsqu'elle lui tendit la feuille elle fit une stupide allusion envers Milo qu'il ne calcula même pas, il fallait que ça se finisse au plus vite.

Il lut les questions une à une, elles étaient toutes aussi stupides et inutiles les unes que les autres, mais cela collé au sujet, il la regarda dans les yeux en en lui lançant :

< - Ce n'est pas parce que tu es une Cheerleadeur que tu peux te permettre des remarques aussi idiotes, car je te ferais signaler que toi aussi tu es française, dans ce cas là tu fais aussi partie des gens aigris et imbus de leur personne. Mais ça tu es beaucoup trop arriéré pour le comprendre. Il faudra que je dise à Sylvester qu'elle arrête de vous faire des roulades, ça te retourne le cerveau. Déjà qu'il n'était pas à sa place à la base. Enfin bref, passons, c'est bon pour les questions, mais on doit faire un exposé pas un questionnaire alors si tu permets! >

Il lui arracha la feuille des mains et nota quelques informations dessus. Qu'est ce qu'elle pensait ? Qu'il allait se laisser insulté sans rien dire, c'était mal le connaître, elle allait comprendre qu'il ne fallait pas jouer avec le jeune homme. Et même si pour cela il devait la ridiculiser devant tout le lycée, en cet instant il n'avait plus de pitié pour cette fille qui le provoquait à chaque instant. Il ne comprenait pas d'ailleurs pourquoi il y avait autant de haine entres eux, d'accord ils n'avaient pas étaient présentés dans les meilleures conditions, certes les rumeurs n'avaient rien arrangé, mais ils auraient pu tout simplement s'ignorer, faire comme si aucuns d'eux n'exister et passer à autre chose. Milo savait pertinemment que cette situation était de la faute de cette blondasse sans cerveau tout juste bonne à remuer un pompon et crier tout fort des slogans que personnes n'écoute. C'est elle et tout simplement elle qui avait fait de cette situation ce qu'elle est aujourd'hui, elle avait instauré ce climat de haine et de rancœur envers les deux adolescents.

< - Voilà je pense que maintenant ça ressemble plus à un exposé et il sera beaucoup présentable que ce que tu as fait auparavant Madame Je Sais Tout! >

Bon il faut l'admettre, c'est un peu gamin de sa part, mais il ne faut pas lui en vouloir. Tout est toujours de sa faute, il n'est qu'une victime...

"Ouuuuh mais dis moi c'est que je l'ai énervé le petit Milo ! >l'observant d'un air amusé, un sourire en coin de lèvres< tu as raison ! Mon Dieu si tu savais ce que Sue Sylvester nous inflige pour que nous, les Cheerladers, ayons l'air aussi bête que les joueurs de football que l'on encourage ! C'est révoltant !"

Amusée, elle croisait les jambes sous la table, mordillant le bout de son stylo d'un air inattentif au possible. La joute verbale avait dores et déjà débuté au bout de..... 35 secondes montre en main ! Chapeau, clap clap clap, un véritable record ! Et "oh god !", ce qu'elle adorait se faire passer pour la dernière des idiotes aux yeux de ce cher Milo qui, bien entendu, était dupe comme l'ensemble des élèves de ce lycée de ploucs ! Alors que ce dernier avait passé les dernière minutes à ruminer pour ne rien dire, elle avait commencer la rédaction d'un sondage sous forme d'un questionnaire, destiné aux élèves du lycée. Quel meilleur moyen y avait-il pour avoir l'avis d'un échantillon type de la population américaine quant à leur confrère outre Atlantique ? Nous ne le saurons jamais, car à peine avait-elle terminée la rédaction de la cinquième question : "citez trois stéréotypes français que vous jugez plausibles." qu'il lui arracha sa feuille des mains.

"Mais... OUAOUH !! >d'une voix volontairement exagérée et suraiguë< alors tu veux dire que tu vas faire touuuut le long exposé toi tout seul ? >papillonnant des yeux, elle relève ses jambes por s'asseoir en tailleur sur sa chaise< mais c'est GE-NIAL ! J'avais justement besoin de temps pour me refaire les ongles !!"

Il voulait de la Cheerios idiote ? Il allait en avoir !! Plantant un regard plein de provocation sur le jeune homme, un sourire mutin vint étirer ses lèvres. Elle ne dit rien à sa remarque, songeant qu'elle pourrait bien le laisser faire ce qu'il voulait quitte à ce qu'ils se plantent. Après tout, cet exposé n'avait rien de décisif dans sa moyenne pour ce semestre.

Quelques minutes (étrangement silencieuses) plus tard, qu'elle passa à rédiger elle même quelques idées qui lui passait par la tête, il lui tendit la feuille dans une remarque sarcastique : pour changer ! Le trouvait-elle prévisible ? Probablement ! Ces deux là ne s'étaient jamais échangé une seule phrase qui n'ait pas été ponctuée d'une remarque cinglante à souhait. Et le temps n'y avait rien changé ! Oh ça non, avec lui elle ne savait pas être gentille, probablement parce que sa vue seule au détour d'un couloir suffisait à la mettre dans un état proche de la pulsion meurtrière. Ça l'apprendra à l'avoir trouvée grosse moche et idiote (quoi, c'est vraiment ce qu'elle pense !!), et quoi ? il avait parfaitement démontré qu'il ne valait pas mieux qu'un de ces autres idiots de footballer bon à n'accorder de l'importance qu'au physique ou même qu'à la popularité ! Alors qu'il ne vienne pas lui faire la morale en la faisant passer pour plus idiote qu'elle n'était, car après tout il n'avait jamais cherché à en savoir plus sur elle que ce qu'on lui en avait dit.... quoi, elle aussi ? Ah oui c'est vrai !

Qu'importe, elle récupéra le devoir, le parcourant rapidement des yeux pendant les deux minutes qui suivirent. Reposant la feuille devant elle, elle conclue d'un air sérieux et étrangement neutre.

"C'est pas mal, ça résume bien. Je pense qu'on devrait ajouter une partie concernant l'influence de l'immigration sur la culture française >griffonnant quelques mots à la suite de ce que le jeune homme avait écrit< après tout, je suis prête à parier que tu as mangé plus de Kebab que de cuisses de grenouilles dans ta vie, hm ?"

L'exemple n'était pas à applaudir mais qu'importe l'idée était là, elle aurait tout aussi bien pu prendre l'exemple de Daft Punk et Cabrel ! A cet instant là elle songea que personne d'autre ici, à part lui, ne devait connaître ce bon vieux chanteur qu'elle écoutait avec ses parents étant petite. Relevant l'espace d'une seconde ses yeux sur lui, elle eu l'air songeuse un instant, avant de secouer la tête imperceptiblement comme pour se remettre les idées en place. N'importe quoi Célia, ce type là était un idiot finit ! Et si il pensait trouver en Célia une petite lolita sans cervelle il se plantait sur tout la ligne ! Et bien quoi, ce n'est pas parce qu'elle faisait partit des Cheerios qu'elle devait prétendre être comme elles ! Milo se plaisait-il à se croire semblable à ses camarades de stade ?

< - Qu'est ce qu'il y a Stenford ? Tu as des crises de convulsions maintenant ? Ou bien c'est ta schizophrénie qui refait surface à force de devoir boire des boissons protéinées bourrées de produits chimiques ? >

Elle était là à le regarder, puis d'un seul coup elle se secoue la tête, les gens normaux et civilisés ne font pas ça en général. Mais Milo était en compagnie de Célia Stenford, et avec elle tout est possible. Et voilà que maintenant elle se mettait à parler de Kebab, c'était du grand délire, Milo se disait que si elle avait besoin de manger, qu'elle le fasse, à moins que son entraînement de Cheerleader ne lui empêche de manger et dans ce cas là elle deviendrait une de ses nombreuses anorexiques qui peuplent cette pauvre planète. Il ne comprenait pas vraiment le rapport.

< - Mais c'est n'importe quoi! Tant que t'y est parle de Macdonald, c'est complètement stupide. Et je tiens à t'informer que si tu ressens tellement le besoin de manger, parce que tu ne parles que de ça, la lycée a à ta disposition des distributeurs automatiques! A moins que ton seul désir dans la vie est de ressembler à Nicole Ricchie! >

La guerre avait était déclarée, mais à cet instant c'était une guerre armée et sans merci, avant qu'ils ne commencent à s'insulter, on pouvait qualifier leur relation comme la Guerre Froide. Pas de contact, pas de paroles plus hautes que l'autre. Juste des regards assassins et des bruits de couloirs transformant la vie de chacun. Milo n'allait pas la laissé gagner cette bataille, il ne faisait pas de galanterie avec cette énergumène en provenance directe d'un magasin Toys R Us. Il n'allait pas faire preuve de galanterie, de sympathie, et de courtoisie, ce que d'habitude il fait preuve face à une jeune fille, non il allait être comme elle, fourbe, méchante, et sans pitié. A ces mots, il trouvait que cela ressembler étrangement à la coach des Cheerios, en effet, Célia était le portrait craché de Sue Sylvester, la terreur de McKinley High School. Pas étonnant d'ailleurs vue qu'elle passait son temps avec cette femme sans cœur. Il lui prit la feuille des mains une seconde fois, la regarda avec un air de sadisme profond et raya avec un enthousiasme légendaire la phrase qu'elle venait de noté.

< - Totalement inutile et sans intérêt, tout comme toi. Sur ce, je pense que nous en avons fini. Alors c'est avec un grand plaisir et une immense joie que je me vois dans l'obligation de prendre congé de ta présence nauséabonde. >

Une pointe de douleur lui traversa le crâne alors qu'elle posa un point final à ce qu'elle venait d'écrire, attendant de voir ce que Milo dirait vis à vis de l'idée qu'elle venait d'exposer. Oh pitié pas maintenant, elle n'avait même pas pensé à emmener un quelconque cachet pour tuer dans l'oeuf la migraine qui s'implantait peu à peu dans sa tête. Elle avait prit l'habitude d'avoir ce genre de crise depuis ces deux dernières semaines. Des effets secondaires présents pour lui rappeler constamment une soirée qu'elle avait malgré elle oubliée. Se massant la tempe droite du bout de ses doigts, elle l'écoutait cracher son fiel d'un air ailleurs, occupée à cacher les piques de douleur qui lui perforaient maintenant le cerveau de part en part.

Elle aurait adoré lui dire que la schizophrénie était une psychose grave à ne pas prendre à la légère et certainement pas provoquée par la consommation de boissons quelles qu'elles soient. Que si effectivement elle avait été schizophrène, elle aurait probablement prit un malin plaisir à lui arracher les yeux pour les assaisonner de citron et les lui faire manger en prétextant que l'étagère à côté d'eux lui avait sommé de le faire.

Mais elle n'en dit rien. L'observant un instant, alors qu'elle feignait un sourire confiant cachant avec brio la rage qu'elle éprouvait en cet instant. Elle le regardait sans ciller, trouvant son attitude à vomir. Mais de quoi parlait-il au juste ? Pourquoi la discussion était passé de la culture française et ses influences au Mac Donald et à Nichole Ricchie ? Bonne question, était-ce son état actuel qui l'empêchait de bien saisir le rapport, ou alors le garçon était-il tellement embourbé dans sa propre bêtise qu'il ne parvenait même plus à faire des phrases ayant un sens ? A moins qu'il ne cherche juste à la provoquer sans raison, probablement comme l'aurait fait n'importe quel élève de collège mal dans sa peau.

Alors non, pour une fois Célia Stenford ne répondit rien, ne chercha pas à trouver une réplique cinglante et intelligente qui aurait probablement cloué le bec du type en face d'elle. Voir Célia se laisser démolir sans rien répondre ; en voilà du changement qui en surprendrait plus d'un ! A la place de ça, elle grimaça une micro seconde, passant une main sur son visage qui était certainement plus pale de d'ordinaire, toujours concentrée sur sa feuille, écrivant la fin de sa phrase quoi qu'en dise Milo à propos de son idée. Elle avait reconnu que son travail à lui avait le mérite d'être intéressant, lui n'était probablement pas assez mature pour faire de même.

Alors qu'elle mettait un point final à son commentaire, il lui arracha des mains, laissant le stylo qu'elle tenait encore entre ses doigts marquer un profond sillon noir qui dévalait le papier blanc jusqu'à sa fin. Il n'avait pas même lu ce qu'elle avait écrit que, les yeux plantés sur elle illuminés d'un lueur de sadisme, il balaya d'un trait sec ce qu'elle venait de faire. Observant d'abord la feuille barrée d'un air monotone, elle releva les yeux vers l'air satisfait qu'abordait le lycéen en face d'elle.

"D'accord."

Dit-elle sans l'ombre d'une émotion quelconque, se levant pour poser son sac sur la table en face d'eux, fouillant une poche dans l'espoir infime d'y trouver un tube d'aspirine. Elle grimaça de douleur en constatant qu'elle n'avait rien. Une fois de plus il lui avait démontré quel type antipathique il était, et elle se félicita de voir que leur entrevue n'avait durée qu'une petite demie heure à peine. Elle voulait juste partir d'ici. Elle n'en avait rien à faire des petites humeurs de Milo tout comme en cet instant elle se contrefichait de ce fichu exposé à faire. S'il pensait que le travail était finit grand bien lui fasse, et même si le travail était médiocre peu importe : elle n'avait rien à prouver face à Margaret.

"On se revoit en cour de français."

Récupérant son sac, elle quitta la table sans rien ajouter d'autre, mais probablement de manière trop brusque pour être innocente. Passant la porte de la bibliothèque, elle la referma derrière elle pour se plaquer bien vite contre le mur d'à côté. Elle avait chaud, son maillot de Cheerios qu'elle ne supportait déjà pas d'ordinaire lui collait à la peau, pourtant ses mains glacées se resserrèrent plus fort contre la bretelle de son sac de cours. Ne lui restait plus qu'à retrouver le chemin de l'infirmerie. Serrant les dents alors qu'un nouvel éclair déferlait dans sa caboche, elle se dit que vraiment cette journée n'était pas faite pour elle !

Alors qu'il se réjouissait d'en avoir fini avec cette fille qui avait le don de lui pourrir la vie. Milo ne comprit pas pourquoi, mais un certain élan de compassion vint lui torturer l'esprit. En effet, après avoir lancé ses insultes comme du venin, il remarqua que Célia n'avait pas l'air dans son assiette. Mais du genre vraiment pas bien du tout, limite à l'extérieur de l'assiette. Enfin, il la regarda s'en aller, elle était d'une pâleur, il n'avait encore jamais vue cela avant, on aurait dit qu'elle allait s'écrouler par terre et mourir d'un instant à l'autre. Le Milo plein de rage et de rancœur l'aurait laissé pourrir à même le sol en la regardant souffrir et en savourant cette agonie, mais il n'était pas du tout comme cela. Il n'allait tout de même pas la laisser dans un état comme ça. Si il lui arrivait quelque chose, il s'en voudrait pour le restant de sa vie, il ne pourrait plus trouver le sommeil, et n'arriverait même plus à se regarder dans une glace sans y voir la honte et la culpabilité le ronger à chaque instant de son existence. Non, il fallait faire quelque chose au plus vite, mais quoi ? Aller la voir et lui demander ce qui ce passe ? Elle allait le remballer sans même attendre qu'il ouvre la bouche. Cette situation le gêné énormément, en premier point car c'était sa pire ennemie au lycée, et qu'a ce moment de sa vie, il allait lui parler pour lui dire autre chose que des insultes, second point, en tant que pire ennemi lui même de cette demoiselle, il n'avait pas vraiment eut l'occasion de lui parler. Il ne savait donc pas comment lui faire comprendre que son acte n'est que purement amical, et non pas un moyen de la ridiculiser ou de l'enfoncer plus bas qu'elle ne l'était déjà. Il fallait qu'elle comprenne cela pour qu'il puisse lui venir en aide. Il se dit soudain que tant pis si elle l'enverrait balader, il aurait eut au moins la politesse et la galanterie de lui venir en aide dans une situation que l'on pourrait qualifié de difficile.

Il se leva de sa chaise, traversa la pièce en passant devant le bureau de cette vieille bibliothécaire en lui lançant un simple " Au revoir " sans grande conviction. De toutes manières, il n'allait pas remettre les pieds ici avant un bon bout de temps. Alors la politesse, on peut sans passer. Il poussa la porte d'entrée et se retrouva instantanément dans le couloir désert du lycée McKinley, un des lycée les plus perdus et les plus pourris de tout l'Amérique. Enfin, il chercha du regard cette demoiselle qui venait de filer à l'anglaise, mais pas une trace d'elle. Il se demande si elle n'avait pas courut, mais pour quelle raison aurait-elle fait ça. Mais il entendit un petit bruit de respiration, très doux et très discret, cela ne pouvait être qu'elle. Célia était plaqué contre le mur à côté, elle avait l'air vraiment mal en point, Milo se dirigea donc vers elle avec un petit sourire poli, avec un peu de compassion dedans pour montrer qu'il n'était pas venu en tant qu'ennemi.

< - Ça ne va pas ? Tu as besoin d'aide, je peux t'emmener à l'infirmerie si tu veux ? >

Il avait parler presque en chuchotant, en pensant que quelqu'un l'avait peut être entendu. Il ne comprenait pas pourquoi il avait fait ça. Parce qu'il avait parler gentillement avec la fille qu'il ne peut pas supporter ? C'est bien une réaction d'un lycéen typique d'ici, froid et figé dans son esprit avec l'impossibilité de changer d'avis sur une personne, et bien Milo n'était pas comme cela.

La tête appuyé contre le mur derrière elle, elle gardait les yeux fermés, attendant au calme que sa crise s'estompe un peu pour rejoindre l'infirmerie. Elle avait dû rester là deux... trois minutes tout au plus, mais la porte à côté d'elle s'ouvrit une seconde fois. Elle ne bougea pas, sachant pertinemment même sans avoir à ouvrir les yeux, de qui il s'agissait. Et là, elle n'avait pas du tout, mais pas du tout envie de lui parler. Enfin parler, un bien grand mot, elle n'avait surtout pas envie de hurler ou de se faire crier dessus. Qu'il passe son chemin !

Mais, n'entendant pas le doux son des pas de Milo s'éloignant, elle ouvrit les yeux pour constater qu'il était toujours là et que, oh diable il la fixait. Les yeux braqués sur lui, elle se demanda si tenter la télékinésie par le regard ne serait pas un bon moyen de lui faire tourner les talons pour qu'il ne revienne plus jamais. Mais visiblement Célia n'avait aucun pouvoir psychiques car le garçon, bien loin de s'en aller, s'avançait maintenant vers elle.

"Écoute Milo. Je ne sais vraiment... vraiment pas ce que je t'ai fais et... >levant au ciel des yeux embués< ouaouh je dois probablement vraiment le mériter >prenant une longue inspiration difficile elle étouffe un rire amer< ...mais je n'ai vraiment pas la tête à ça pour le mo..."

Il lui coupa la parole sans vergogne, et alors que la demoiselle s'attendait à recevoir une phrase assassine pour l'achever, elle n'eut pas droit à sa mise à mort. Bien au contraire. La voix calme du lycéen en face d'elle lui arracha un regard interloqué. Une brève pensée lui traversa la tête en cet instant : où était le piège ? Y en avait-il ? Pourquoi diable Milo Desmay ne la laissait-il pas juste tranquille ? Était-ce encore un moyen détourné de la ridiculiser d'avantage ? Ne pouvait-il pas y avoir trêve entre eux deux pour une journée à peine ?

Peut-être qu'elle était là, la trêve. Et puis de toute façon elle avait besoin d'aller à l'infirmerie, peu importe le reste. Soupirant doucement, elle hocha la tête, murmurant vaguement.

"Je veux bien oui, s'il te plaît..."

Elle le suivit sans broncher jusqu'à l'infirmerie qui était à quelques couloirs de là, se laissant reposer parfois sur lui, elle était contente de voir que les couloirs majoritairement vides ne seraient pas susceptibles de chuchoter quoi que ce soi à leur sujet. Ce n'était pas la première fois que Célia venait voir l'infirmière au sujet de ses migraines répétées, aussi, quand ils passèrent la porte de l'infirmerie, cette dernière n'eut pas l'air surprise.

"Toujours la même chose ?" demanda t-elle alors qu'elle se dirigeait déjà vers une petite armoire blanche non loin de là. Célia hocha du chef avant de s'asseoir sur le lit vide adjacent. On lui donna un cachet et un verre d'eau qu'elle s'empressa d'avaler.

"Merci. De m'avoir emmenée ici. >reposant son verre sur la table basse à côté< enfin je suppose que ce n'est qu'un élan de générosité passager, non ?"

Sa voix s'était défait de l'intonation agressive qu'elle avait généralement quand elle lui parlait. A la place, elle avait l'air plus calme et détendu, constatant simplement que, très probablement, tout ceci n'était qu'une trêve d'une petite heure. Une trêve sans doute provoquée par un élan de pitié qu'il avait envers elle. Elle n'arrivait pas bien à savoir, était-il aussi idiot et mesquin qu'elle le pensait ?