La rentrée avait eu lieu depuis une semaine déjà et la routine s'était à nouveau installée au lycée McKinley. Ayant reprit le chemin des cours pour encore quelques semaines, Chris avançait dans les couloirs avec de plus en de difficulté à mesure que le temps passait et que sa grossesse arrivait à terme. En attendant, elle était contrainte de devoir subir la présence d'un élève à ses côtés pour transporter ses affaires. Bien sûr, Chris détestait cet état de fait, ne supportant pas de voir les élèves courir vers elle comme si cela allait leur apporter des points en plus. Pour d'autres par contre, ils avaient été contraints pour s'être montrés désagréables avec elle. C'était le cas de Duncan pendant un mois complet. Par ordre du proviseur Figgins, le jeune sportif n'avait pas vraiment un choix acceptable. En effet, c'était soit il aidait la jeune professeure à porter ses affaires pendant un mois complet soit il pouvait faire une croix sur son poste dans l'équipe. Et comme le sport était aussi important pour eux que le cheerleading pour les Cheerios, il était évident que le choix qu'il allait faire ne serait pas de son goût.

Et ce fut le cas. En vrai tête de mule, Duncan Baxter n'était pas vraiment la compagnie rêvée pour discuter. S'il avait pu, il eut été probable qu'il l'aurait plantée sur place ou même qu'il lui aurait fait mangé l'intégralité des copies qu'il devait porter pour elle à chaque intercours entre les salles de classe.

Tu sais, Duncan, je compte demander au proviseur pour n'avoir qu'une seule salle de classe jusqu'à ce que j'accouche. Franchement, ça serait nettement mieux pour nous deux. Tu ne serais plus obligé de venir m'aider contre ton gré et moi je ne serais plus contrainte de subir ta mauvaise humeur constamment. Tu peux pas savoir à quel point tu m'agaces quand tu fais ta tête de ... Enfin, quand t'es comme ça. Je n'y suis pourtant pour rien. Alors pourquoi tu fais pas un effort? Ce serait plus agréable pour nous deux si ça se passait bien, tu sais??? lui dit elle, un jour, pendant un intercours alors qu'il l'aidait à porter ses affaires à son prochain cours.

Se retrouver aux prises avec un élève qui paraissait aussi désagréable que Duncan était vraiment difficile pour Chris. Elle ne savait pas du tout ce qu'il pouvait bien lui reprocher. La jeune professeure ne comprenait pas son raisonnement et c'était pourquoi elle avait tenté une approche avec lui, en lui demandant directement la raison qui le poussait à être aussi maussade avec elle alors qu'il ne faisait que lui donner un coup de main qu'elle n'avait même pas demandé. Ce n'était tout de même pas sa faute si le proviseur Figgins avait ordonné au sportif de faire cela, bien au contraire car elle avait envisagé une toute autre solution qui aurait pu arranger tout le monde mais pour le moment, il restait intraitable au sujet de Duncan.

Une moue contrite s'afficha sur le visage de la future mère en entendant la réponse de Duncan. Ne répondant pas immédiatement, elle réfléchissait à ce qu'il venait de dire pour trouver une solution qui pourrait leur convenir à tous les deux.

J'avoue qu'à ta place, je ne serais pas plus ravie de faire ça mais franchement, qu'est ce que ça t'apporte de plus à agir ainsi envers moi? Met toi à ma place. Imagines que tu sois obligée d'être assisté à faire des choses que tu ne peux pas faire et qu'en plus de ça, tu dois subir la mauvaise humeur de la personne qui t'aide, est ce que tu apprécierais?? lui demanda t'elle. Je te propose un marché. Le proviseur t'a donné un mois à venir m'aider pour porter mes affaires. Je ferais en sorte que cela soit réduit à une semaine. Mais pendant cette semaine, nous aurons des conversations d'adulte à adulte. C'est à dire interdiction de râler sans avoir un motif valable que tu m'expliqueras. Et si au bout de la semaine, tu es parvenu à me prouver que tu sais sourire et pas uniquement considérer ça comme une corvée, on retournera voir le proviseur pour que tu sois libéré de cette tâche. Ça te parait convenable comme marché ou non? reprit elle, faisant cette proposition pour qu'éventuellement, cela se passe au mieux entre eux. La haine était une chose inutile selon elle, pire encore quand elle n'était pas adressée à la bonne personne. Si Duncan avait tout à fait le droit de ressentir de la colère envers le proviseur, ce n'était pas à elle d'en assumer les conséquences ni de récolter les pots cassés, sous prétexte qu'on lui avait envoyé un élève pour l'aider à transporter ses affaires.