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 05. Let's talk while I'm ready

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MessageSujet: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 21 Fév - 21:49

Le mardi se déroulait dans une routine impeccable. En temps normal. Physique était le seul cours de la journée scolaire d’Edena Miller. Depuis que le cap des dix semaines de grossesse avait été franchi, dans le coin de noël, la jeune femme avait cessé d’avoir des nausées et de tomber de fatigue en tout temps. Elle en remerciait le ciel. Mais de l’autre côté, Noël avait amené le retour de l’appétit de la jeune demoiselle et le poids qu’elle avait perdu pendant le premier trimestre avait été repris. Déjà, une courbe se voyait sur le ventre de la jeune demoiselle. On aurait dit que depuis qu’elle avait quitté les cheerios, elle avait pris du poids. Un peu pas beaucoup. Et la rumeur commençait à courir. En cette semaine de retour en classe, elle avait impression que tout le monde ne lui demandait que si elle avait vraiment pris tant de poids que cela pendant les vacances.

«Qu’est-ce qui se passe Edena? On se laisse aller? »

«Oh… s’il te plait… j’ai pas envie d’en parler! »

« Pourquoi tu veux pas?»

«Parce que je suis enceinte, merde! »

Sur le coup, pour l’adolescente, c’était comme si son monde s’était brusquement arrêter. Elle regarda rapidement autour d’elle. Une bonne douzaine de paires d’yeux la dévisageait. Sa vie deviendrait un enfer, voilà la pensée qui lui traversa la tête. Elle n’avait pas crié. Mais sa voix lui avait paru si forte. La prof n’était pas encore arrivée, elle pourrait fuir dans la direction opposée. Dans son entourage proche, les gens savaient qu’elle était enceinte. Pire, ils savaient qu’elle avait totalement planifié sa grossesse. Elle avait attendu d’avoir passé le cap du trois mois pour l’annoncer à d’autre gens… mais elle n’était pas prête à ce que tout le lycée sache qu’elle était enceinte. La jeune demoiselle prit son sac, le mit sur son épaule et partit dans la direction opposé. Le lycée pourrait bien appelé à la maison, Edena s’en foutait. Elle n’irait pas en classe. Pas en ce mardi froid du début de janvier. Elle retourna à sa case. Elle enfila son manteau, son cache-nez, son foulard, sa tuque, ses mitaines et changea ses espadrilles pour des bottes hautes. Il faisait froid et il ne fallait justement prendre aucun risque. Elle pensait qu’elle avait peut-être croisée dans le corridor son enseignante. Elle avait bousculé quelqu’un s’était excusée machinalement et était repartie.

Mais où aller se cacher quand on sèche les cours? Parce que, quand l’on s’appelle Edena Miller et que l’on est la digne fille d’Élizabeth Rose Miller, infirmière, et de William Phileas Miller, militaire de carrière, on ne sèche rarement les cours. Machinalement, la jeune demoiselle se réfugia dans l’appartement de son Sébastien, tombé au front un mois auparavant. Mais midi arriva, et Edena mourait de faim. C’est pour cette raison que la jeune demoiselle se réfugia dans le centre commercial, ayant éliminé le Breadstick comme option de repas à cause du prix de l’assiette et le Mc Donald qui semblait définitivement pas être dans les plans du bébé, sauf peut-être bien les frites et les muffins. Il lui fallut une bonne demi-heure pour décider ce qu’elle voulait manger. Assise seule dans un coin de la foire alimentaire, Edena se sentait si seule. Elle avait beaucoup respecté Quinn quand cette dernière était tombée enceinte de Puck l’année précédente. Parce qu’à ce moment-là, Sébastian et elle commençait sérieusement à envisager d’avoir un bébé pour rendre le déploiement moins pénible. Mais ce n’était pas tout le monde qui comprenait pourquoi une adolescente gardait un bébé. Encore plus déprimée par cette idée, son repas terminé, la jeune femme s’aventura vers les boutiques.

«C’est impossible… il n’y a pas de bébé assez petit pour rentrer dans ses pyjamas. »

Avant, lorsque la jeune Edena se trouvait à perdre le moral par rapport à une chose, elle se réfugiait dans une bibliothèque ou chez Alexander. Mais elle savait que des livres ne lui seraient d’aucune idée en ce moment et l’absence de son homme lui semblait encore plus vrai quand elle se retrouvait seule dans la chambre de son homme. Alors, Edena avait commencé à se réfugier dans un magasin de vêtements de maternité et de bébé dans le centre commercial. Elle fouillait les rayons un par un de toutes les boutiques de vêtements pour enfants. Elle finissait toujours par trouver une merveille qu’elle n’avait jamais espérée dans ses rêves les plus fous. À deux heure, cet après-midi-là, Edena, droite comme un pic, une main déposée doucement sur le petit ventre rondouillard qui avait lentement remplacé le ventre plat qui avait toujours été celui de la jeune demoiselle, contemplait la section nouveau-né de la boutique. Le prof avait-il parlé de la saute d’humeur d’Edena? Combien de gens savait maintenant à cet heure-ci?
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyMer 23 Fév - 9:56

Je vous l'avais bien dit l'an dernier quand Quinn Fabray est tombée enceinte, ça allait devenir une mode. Maintenant c'est Edena Miller qui attend un enfant. Et elle compte elle aussi le garder.....

Ce fut par ces mots que l'attention de Chris fut perturbée, se concentrant sur la discussion qui venait de commencer par ces simples mots. Alors que jusqu'à présent, elle était en pleine correction de ses copies, la jeune professeure ne parvenait plus qu'à se concentrer sur les points de vue des professeurs qui discutaient entre eux au sujet d'Edena et de sa grossesse. Certains exprimaient ça comme une malédiction qui risquait de s'étendre au reste des filles de l'école, d'autres encore affichaient leur clémence vis à vis de cette grossesse, ne pouvant pas faire d'une seule élève une généralité. Mais la plupart d'entre eux restaient néanmoins sceptique vis à vis de cette annonce car selon eux, la grossesse d'Edena allait lui gâcher sa vie. Secouant la tête devant une telle ineptie, Chris préféra sortir. Mettant ses affaires dans le casier que le proviseur Figgins lui avait octroyé pour éviter qu'elle n'ait à trop déplacer de lourdes choses en raison de sa grossesse qui en était maintenant à bientôt huit mois, elle sortit ensuite du lycée. Par un bienheureux hasard, elle n'avait pas cours cet après midi, son emploi du temps allégé concentrant désormais ses heures de classe pour qu'elle ne soit plus qu'à mi-temps et ce, jusqu'à ce qu'elle mette au monde sa fille.

Alors qu'elle se dirigeait vers sa voiture, la dernière vraie conversation qu'elle avait eue avec Edena en classe lui revint en mémoire. Il se trouvait que le sujet parlait justement des grossesses adolescentes qui étaient en général causés par des facteurs divers selon les documents qu'elle tenait en main. A ce moment là, sans qu'elle puisse dire quoi que ce soit, Edena avait littéralement pété les plombs et le débat avait été écourté alors même qu'elle n'avait pu exprimé elle même son opinion. Car pour Chris, ce débat était avant tout un moyen d'expression pour ses élèves et d'utiliser un texte aussi "nul" , disons le franchement, était la solution la plus aisée qu'elle ait pu trouvé pour qu'ils puissent penser par eux mêmes en s'écartant des routes déjà tracées par des personnes qui pensaient tout savoir. Mais de là à imaginer qu'ELLE ait pu avoir une opinion pareille, c'était au delà de l'imaginable. Son erreur avait été de justement ne pas rectifier cette erreur avant qu'Edena ne puisse se confirmer dans cette idée et depuis lors, les choses avaient changé car la lycéenne ne prenait plus parti dans les débats proposés en cours.

Soupirant, Chris ne savait plus quoi faire avec Edena. Certes, elle s'en voulait terriblement de ce qui s'était passé et elle cherchait désespérément un moyen de lui faire comprendre qu'elle était loin d'être son ennemie. Bien au contraire, car elle avait appris de la bouche des autres professeurs ce qui lui était arrivé et inévitablement, elle n'avait pas pu s'empêcher de faire le rapprochement avec sa vie. Le père de leur enfant était mort tous les deux et elles se retrouvaient seules pour l'élever. Il y avait cependant une différence de taille : si Chris avait la chance d'avoir des personnes qui pourraient l'aider comme ses amis, Ashton, James et Mathis entre autres, elle doutait fortement que cela soit pareil pour Edena qui devrait subir les rumeurs, les ragots et des tas d'autres choses qu'elle ne souhaitait à personne au monde. L'univers lycéen était en effet bien cruel.

Garant sa voiture sur le parking du centre commercial, Chris avança alors jusqu'aux boutiques spéciales femmes enceintes et se dirigea vers le rayon maternité dans le but de voir s'il y avait eu des nouveautés depuis sa dernière venue quelques mois plus tôt et d'acheter des tenues plus appropriées pour son bébé maintenant qu'elle connaissait son sexe. Ce fut alors que son regard reconnut la silhouette d'une adolescente de dos qui était venue pour la même chose qu'elle. Edena ne l'avait pas encore vue. Doucement, elle s'approcha d'elle et lui mit la main sur l'épaule.

Bonjour Edena, est ce qu'on peut discuter, s'il te plait? J'aimerais vraiment et surtout que l'on parle d'une chose qui n'a pas vraiment été claire entre nous et qu'il serait bien temps de rectifier..... lui dit elle, en lui adressant un sourire rassurant.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyJeu 24 Fév - 4:11

La vie nous réserve toujours des surprises. Des gens que l’on rencontre et qui changent notre vie par leur seule existence. Des choix que l’on pose et qui nous mène à des endroits totalement imprévus. Des nouveaux départs que l’on prend et qui change le cours de notre vie.

Edena avait grandi dans une famille comme celle que son enfant aurait eue idéalement. Son père était un militaire et sa mère, une infirmière. En enfant, jamais elle n’avait vu le métier de son père comme quelque chose de dangereux parce qu’elle n’avait jamais compris vraiment ce que son père faisait dans la vie. En adolescente, elle avait compris en lisant les journaux ce qu’impliquait le fait d’être militaire. Mais elle avait vraiment compris les responsabilités d’un militaire lorsque son copain lui avait annoncé qu’il avait fini de remplir les papiers qui l’engageaient officiellement dans l’armée. Elle avait toujours su que son Alexander voulait devenir un militaire. Il avait 16 ans, elle en avait tout juste 14 quand ils avaient commencé à sortir ensemble et il en parlait déjà. Ce n’était pas que cet adolescent qui rêvait de s’engager dans l’armée pour faire exactement comme dans les jeux vidéo. Non, son copain rêvait de cette carrière plutôt que n’importe quelle autre. Il lui avait déjà dit que s’il n’avait pas eu les cadets dans sa vie, il aurait eu beaucoup de misère à ne pas faire de conneries pendant son adolescence. Mais il avait découvert les sentiments d’appartenance, d’attachement et de solidarité avec les cadets. Il y avait exactement les mêmes valeurs dans l’armée.

Mais quand son frère, son père et Alexander avaient été déployé pour la première fois, elle avait eu totalement peur. Peur que son monde entier ne s’écroule sous le choc. Peur que son ange gardien ne marche sur une bombe. Pour la première fois de sa vie, elle réalisait vraiment ce que sa mère avait vécu, ce que son père vivait. Tous les soirs, elle avait attendu pour des nouvelles. Tous les soirs, elle avait regardé les nouvelles. Tous les soirs, elle avait espéré qu’aucune nouvelle n’annonce qu’un militaire américain était décédé suite à un accident, à une intervention. Chaque annonce faisait monter le stress de la jeune demoiselle. Chaque soir où elle n’avait pas de nouvelle la mettait dans un état terrible. C’était à ce moment-là qu’elle avait envisagé pour la première fois d’avoir un enfant. Parce que la simple idée de perdre Alexander lui broyait le cœur. Parce que la simple éventualité qu’il ne pourrait pas lui revenir lui broyait le cœur. Parce que la simple terreur qu’elle avait était celle de son absence et de ne pas avoir eu la chance de lui dire je t’aime pour une dernière fois. Et quand il était revenu, parce qu’il avait fini par revenir, elle avait profité de lui comme jamais. Elle avait profité de chaque respiration, de chaque caresse, de chaque occasion de se blottir dans ses bras. Quand elle avait su qu’il repartirait alors qu’il était à peine de retour sans les traumatismes de la guerre, elle lui en avait parlé de nouveau… Elle lui avait dit qu’elle ne survivrait pas à sa mort.

Étonnement, il avait accepté sans résister. Et ils avaient commencé à concevoir. Mais dans les films, la fille tombait toujours enceinte au premier essai surtout quand ce n’était pas prévu. Edena et Alexander l’avaient désiré le bébé. La première parce qu’elle ne survivrait pas à la disparition de l’autre. Le second parce qu’il l’avait vu se décomposer pendant son absence. Et il avait été redéployé et Edena avait eu finalement un test positif après plus de douze tests négatifs. C’était un mois après la fameuse chicane entre la professeure de sociologie et elle-même. La jeune femme se retourna quand une main se posa sur son épaule. Elle regarda la prof de sociologie. Juste par le regard que l’enseignante posait sur elle, Edena savait qu’elle savait pour son état. Juste par le regard, elle savait qu’elle était pour parler de cette fois où Edena avait dit qu’elle… elle pensait qu’une adolescente pouvait vraiment vouloir des enfants. Elle avait dit ça parce que ce matin-là, le test avait été négatif. Edena avait sauté un plomb et elle avait craché sa frustration à l’enseignante sans parler sur sa grossesse, sur sa volonté d’être enceinte et sur son envie du ventre rond de l’enseignante.
« Bonjour Edena, est ce qu'on peut discuter, s'il te plait? J'aimerais vraiment et surtout que l'on parle d'une chose qui n'a pas vraiment été claire entre nous et qu'il serait bien temps de rectifier… »

« Oui… on peut en discuter. Du bébé et de moi. C’est de ça, hein? C’est du bébé que vous voulez parlez avec moi… »
Edena qui avait parler d’une voix quasiment mécanique se retourna aussi vers le rayon. Sa main saisit une grenouillère citron sur laquelle était brodée quelques petits dessins enfantin. La jeune femme regarda le prix. Elle pouvait s’imaginer en train de serrer l’enfant à l’intérieur du tissu. Elle ne regardait pas l’enseignante. Un sourire illumina le visage de la jeune femme. Elle ne savait pas si son bébé était un garçon ou une fille. Un soupire. Il est vrai qu’il existe des décisions qui changent notre vie.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 28 Fév - 23:55

Lorsque Chris avait su qu'elle était enceinte, ça avait été le plus beau jour de sa vie. A égalité avec celui de son mariage bien sûr. Elle ne pouvait pas savoir à ce moment là que la vie lui retirerait Matthew à peine quelques semaines plus tard, par un cambriolage qui avait mal tourné. Et pourtant, elle l'avait supplié de ne pas y aller, d'appeler ses collègues qui s'en chargeraient plutôt que lui. Car Matthew était policier et il avait ce sens de la justice. Mais ce soir là, il avait agi en véritable tête brûlée et cela lui avait coûté la vie.

Repenser au dernier souffle qui s'était écoulé du corps de Matthew dans le coma et le silence qui s'était suivi ensuite était encore douloureux pour la jeune professeure de sociologie. Elle avait beau prétendre le contraire, il y avait quelque chose dans son regard qui était une preuve suffisante pour savoir qu'il y avait encore cette blessure en elle qu'elle ne parvenait pas à refermer malgré les mois qui passaient. Chris avait pourtant essayé et l'enfant qu'elle attendait lui rendait un peu de joie mais il y avait ce manque intense dans son coeur qu'elle ne pouvait pas combler.....

Arrivant au centre commercial, elle resta quelques instants dans sa voiture, le temps pour elle de se réapproprier un visage impassible qui ne montre pas sa tristesse. La voir ainsi aurait amené pas mal de questions de la part des autres personnes qui auraient croisé son regard et elle ne voulait pas permettre cela, jouant avec un masque qui cachait ce qu'elle pensait vraiment en voyant les familles heureuses qui s'y baladaient.

Ce fut en entrant dans la boutique qu'elle reconnut Edena. L'adolescente, de dos, observait les vêtements pour nouveaux nés visiblement. Se dirigeant vers elle, après un instant d'hésitation, elle prit alors la parole pour avoir une discussion avec elle.

Je souhaiterais tout d'abord mettre les choses au point Edena afin que le quiproquo qu'il y a entre nous soit dissipé définitivement. Le jour où tu as cru que j'étais contre les grossesses pour les adolescentes, c'était absolument faux. Je voulais juste faire naître le débat mais en aucun cas, je ne suis pas d'accord avec ça. S'il y a une raison suffisante pour désirer un enfant, pourquoi pas? Du moment que c'est vraiment un désir et non pas un accident. Je sais ce que tu traverses, Edena, les gens en ont parlé. Et si je sais par quoi tu dois passer, c'est que je suis dans la même situation que toi. L'homme que j'aime est mort peu de temps après que je sois tombée enceinte..... lui avoua t'elle. C'était la première fois qu'elle en parlait avec une élève. Tous ignoraient que Chris était veuve, pensant probablement qu'elle avait divorcé ou que son mari vivait encore à New York. La vérité était trop dure à avouer et elle n'aurait pas supporté qu'ils ressentent de la pitié pour elle. Mais Edena, c'était différent car elle savait, traversant la même chose qu'elle et de ce fait, elle n'aurait pas pitié. Elle comprendrait, tout simplement.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyMar 1 Mar - 19:34

Edena avait pensé que la deuxième fois serait moins difficile que la première. La première fois, elle avait conduit jusqu’à la base militaire. Il n’avait pas réussi à avoir de permissions pendant les dernières semaines qui précédaient le décollage. Jamais ils n’avaient été séparés aussi longtemps. Jamais… Dans l’aéroport, elle s’était blottie dans ses bras. Il était dans son uniforme et l’année scolaire n’était pas encore commencé. Il se tenait droit et il y avait cette lueur de fierté dans son regard. Il n’était qu’un simple fantassin mais il était terriblement fier de son métier.

La seconde fois, il y avait eu une permission. Pendant trois jours, ils étaient restés ensemble. L’école était commencée mais Edena avait séchée volontairement ces trois jours de classe. Elle avait profité de chaque seconde. De chaque minute. De chaque heure. Elle avait perdu espoir d’être enceinte parce que le test, celui fait deux semaines plutôt, était négatif. Le quatorzième test était négatif. À ce point, Edena était désespérée. Il y avait eu du romantisme et de la douceur pendant ces 72 heures. Mais pire encore, il y avait eu le poids du départ prochain, beaucoup de je t’aime de murmurer quand il y avait des silences. Il y avait eu des baisers volés à toute heure du jour ou de la nuit. Il y avait eu la peur que le temps accélère. Il y avait eu la peur que tout se passe trop vite. Edena ne voulait pas qu’il parte. Elle ne voulait pas qu’il y retourne. Même s’il aimait ce pays. Même s’il adorait se sentir utile à sauver un peuple des talibans. Il aimait ce métier plus qu’il avait tout aimé dans sa vie. Elle n’avait pas été capable de conduire le lendemain. Ils étaient embarqués dans le véhicule d’Edena… mais c’était Alexander qui avait conduit. Une main sur le volant et une main sur Edena.

Il était si gentil. Il était si… si prévenant. Le dernier baiser avait été amer. Ils étaient arrivés vite… bien trop vite à l’aéroport. Les dernières minutes avaient filé plus vite que l’éclair. Elles avaient été pénibles. De décoller ses lèvres d’Alexander lui avait fait mal. Ce que lui dit l’enseignante la fit frissonner. Elle comprenait vraiment? Elle aussi était veuve.
« Je souhaiterais tout d'abord mettre les choses au point Edena afin que le quiproquo qu'il y a entre nous soit dissipé définitivement. Le jour où tu as cru que j'étais contre les grossesses pour les adolescentes, c'était absolument faux. Je voulais juste faire naître le débat mais en aucun cas, je ne suis pas d'accord avec ça. S'il y a une raison suffisante pour désirer un enfant, pourquoi pas? Du moment que c'est vraiment un désir et non pas un accident. Je sais ce que tu traverses, Edena, les gens en ont parlé. Et si je sais par quoi tu dois passer, c'est que je suis dans la même situation que toi. L'homme que j'aime est mort peu de temps après que je sois tombée enceinte... »

« Quand j’ai sauté les plombs, le test de ce matin-là était négatif… et je voulais tellement être enceinte. Nous comptions que le temps qui nous séparait avant le déploiement. Il était militaire. Et j’avais peur qu’il ne me revienne pas… J’avais peur que si je n’avais pas une bouée de secours. Son absence serait beaucoup trop lourde à porter si j’étais seule. C’était une bonne raison, non? Parce que j’avais peur… J’ai peur parce qu’être mère célibataire à 19 ans… ça fait peur. Parce que peu de gens comprennent. Toutes mes condoléances madame. »
Elle prit le pyjama qu’elle tenait encore dans ses mains et le mis dans le petit panier. Le jaune était une couleur neutre… idéale pour le bébé si on ne savait pas le sexe. Elle n’était pas sur de vouloir le savoir. Elle voulait se garder des surprises pour quand le bébé verrait le jour… La jeune femme sourit doucement en prenant une petite tuque assortie à la grenouillère et en la câlinant doucement.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptySam 12 Mar - 13:47

Lorsqu'elle avait vu Edena dans la boutique, Chris n'avait pu s'empêcher de faire le rapprochement entre la situation de l'adolescente et la sienne. Toutes les deux se retrouvaient mère célibataire après la mort tragique de l'homme qu'elles aimaient et à présent, il fallait bien continuer. Mais Chris ne ovulait pas qu'Edena soit seule dans cette épreuve déjà bien assez difficile comme ça. Elle avait eu la chance d'avoir Ashton à ses côtés et puis il y avait un point sur laquelle la situation différait : Edena était une adolescente encore et que les prochains mois à venir allaient être horribles pour elle. D'une part, il y aurait le manque et l'absence de son compagnon mais d'autre part, il y aurait aussi les regards des autres lycéens et de certains professeurs qui la jugeraient en permanence au fur et à mesure que la taille de son ventre augmenterait.

Parler à coeur ouvert avec Edena lui faisait énormèment de bien. Cela n'était pas vraiment évident mais à part elle, personne, pas même son meilleur ami ne pouvait comprendre à quel point elle se sentait malheureuse sans Matthew, sans sa présence, sans ses sourires, leurs blagues.... Chaque moment passé ne vivraient désormais que dans ses souvenirs et il n'y en aurait plus aucun avec lui. Jamais leur fille ne connaîtrait son père en dehors de par les photos qu'elle avait prise de lui et d'eux durant les cinq années qu'avait duré leur mariage.... Ses confidences semblaient avoir touchées suffisamment Edena pour qu'elle explique ce qui s'était produit pour qu'elle comprenne sa réaction durant son cours et justifia aussi le choix qu'elle avait d'être enceinte.

Il vivra désormais en toi et à chaque fois que tu regarderas ton enfant quand il viendra au monde, ce sera une partie de lui que tu verras. Mais tu n'as pas à te justifier avec moi, Edena. Je te comprends et j'aurais fait le même choix que toi. Alors peu importe ce que les gens peuvent dire ou diront sur toi, peu importe la souffrance que cela t'apportera.... Si tu as besoin de quoi que ce soit, soutien ou argent ou autre chose encore, viens me voir. Non pas comme une professeur mais comme une amie..... lui demanda t'elle, la regardant dans les yeux, en souriant avant de reprendre, toujours en souriant.

Je t'ai vue en train d'observer les prix et de reposer les vêtements qui te semblent trop cher pour ton budget. Si tu le souhaites, je peux te donner des vêtements que j'avais acheté quand j'ignorais encore le sexe de mon enfant. Il y a notamment ce modèle que tu viens de mettre dans le panier et des tas d'autres. Si tu veux bien sûr. Mais ce n'est pas une question de pitié, je peux te l'assurer. Juste de soutien. Je n'en ai plus besoin maintenant.....lui proposa t'elle avant d'annoncer qu'elle attendait une fille, en voyant le regard interrogateur d'Edena.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 21 Mar - 23:11

La vie nous surprends souvent. Nous nous découvrons des gens que nous n’aurons jamais su l’importance qu’ils pourraient potentiellement changés nos vies. Quand Edena avait été mise dans la classe de madame Lorentz, elle ne pensait pas qu’elle pourrait se retrouver devant un rayon de vêtements pour nouveau-nés à côté de la prof. En fait, l’adolescente avait été un peu jalouse de l’enseignante à cause de la courbure de son ventre. Déjà quand l’année scolaire avait commencé, l’enseignante était déjà au début du deuxième mois et Edena en avait marre d’essayer… bon, fallait-elle qu’elle l’admettre, ce n’était pas l’idée d’essayer qui énervait profondément la jeune femme. C’était le fait que la jeune demoiselle n’arrêtait pas de perdre espoir pendant près d’une longue année. Elle avait eu plus de maturité et de patience qu’elle n’en avait eu jusqu’à l’heure. Et même si elle n’était pas le genre de fille qui était impatiente. Edena l’était devenue avec le temps. Avec l’attente d’un résultat positif. Elle ne voulait pas être seule dans ce vaste monde. Seule dans cet univers. Seule dans ce monde. Même si elle venait d’une famille nombreuse.
« Il vivra désormais en toi et à chaque fois que tu regarderas ton enfant quand il viendra au monde, ce sera une partie de lui que tu verras. Mais tu n'as pas à te justifier avec moi, Edena. Je te comprends et j'aurais fait le même choix que toi. Alors peu importe ce que les gens peuvent dire ou diront sur toi, peu importe la souffrance que cela t'apportera.... Si tu as besoin de quoi que ce soit, soutien ou argent ou autre chose encore, viens me voir. Non pas comme une professeure mais comme une amie… »

« Il n’est pas mort… parce qu’une petite partie de lui existe encore. Une petite partie de lui va courir dans les bois… et jouer au hockey. Il voulait que son enfant que ce soit un garçon ou une fille joue au hockey. Mais pas la ligue nationale… Merci beaucoup madame… de me proposer votre aide et votre support. Parce que mes amis ne comprennent pas nécessairement. »
Edena se sentait bien dans ce rayon. Bien mieux qu’elle ne l’avait été pendant la brève partie de la journée où elle avait été en cours. Elle s’y était sentie misérable. Mais le regard d’Edena fuyait quand même celui de l’enseignante. Elle savait que la jeune enseignante la comprenait parfaitement sa situation. Mais malgré tout, l’adolescente n’avait pas vraiment envie d’en parler en entier. Elle n’avait pas envie de faire comme si elle en était fière. Par moment, il lui semblait idiot de vouloir un enfant. Comme quand cette journée-là elle avait laissé tomber le masque qu’elle portait depuis le départ de son copain. Mais, le plus souvent, l’idée d’avoir un enfant lui semblait comme étant la meilleure idée. Comme la fameuse journée où elle avait appris que son Alexander ne reviendrait pas ou lors de sa première échographie. Il y avait trop de vêtements. Elle ne savait pas où commencer à s’attaquer au rayon. Bonnet, chaussettes… trop de vêtements et trop de choix.
« Je t'ai vue en train d'observer les prix et de reposer les vêtements qui te semblent trop cher pour ton budget. Si tu le souhaites, je peux te donner des vêtements que j'avais acheté quand j'ignorais encore le sexe de mon enfant. Il y a notamment ce modèle que tu viens de mettre dans le panier et des tas d'autres. Si tu veux bien sûr. Mais ce n'est pas une question de pitié, je peux te l'assurer. Juste de soutien. Je n'en ai plus besoin maintenant... »

« Je… je ne veux pas encore acheté trop de choses en fait pour l’instant. Je suis la cadette d’une famille de cinq enfants. Mon plus grand frère a déjà deux enfants. Un garçon et une fille. Il m’a dit qu’il m’enverrait des vêtements ou qu’il viendrait les porter. Mais j’avoue que j’aimerais bien avoir peut-être un petit coup d’œil sur votre stock... c’est vrai que ce n’est pas donné. »

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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptySam 16 Avr - 16:44

(pardon pour l'immense retard :/)

Qui aurait pu croire cela? Deux femmes, âge différent, situation différente et pourtant qui traversaient toutes deux la même chose : une grossesse seule, sans l'homme qu'elles aimaient et un avenir qui s'annonçait difficile mais qu'elles acceptaient, sans autre choix possible en mémoire de cet homme qui avait partagé leur vie et leur avait apporté un cadeau inestimable : un enfant. A côté de cela, que pouvait représenter les rumeurs et toutes les mauvaises choses qu'elles devaient affronter pour une durée qui s'annonçait longue, voire qui durerait toute leur vie.

De proposer son aide à Edena était une chose qui paraissait normale pour Chris. Elle ne parvenait pas à imaginer le fait d'être ennemie avec elle alors qu'elles traversaient la même épreuve à quelques mois de différence. A son âge, Chris n'aurait probablement pas eu la force que celle ci avait. C'était Matthew et l'amour qu'il lui avait donné qui l'avaient fait murir pour qu'elle devienne la femme qu'elle est aujourd'hui. Pour beaucoup de personnes qui l'avaient connue à l'époque du lycée, elle était d'ailleurs restée la pom pom girl nunuche et idiote de service, celle qui croyait tout ce qu'on lui disait et qui se faisait avoir à tous les coups selon la réputation qu'on lui donnait.

Peu de personnes peuvent véritablement comprendre. Éventuellement, celles qui font preuve de beaucoup d'empathie mais tu trouveras beaucoup plus de soutien en allant vers les personnes qui traversent la même situation que toi. Mais si ce sont véritablement tes amis, ils doivent comprendre ton choix et te soutenir quoi que tu décides. Mais fais le pour toi avant tout. Ce ne sera pas facile, tu risques d'avoir des moments difficiles, voire même qui te sembleront insurmontables mais ça vaut la peine au final. Donner la vie n'est pas quelque chose d'anodin, c'est merveilleux tout simplement. Le choix que tu dois faire n'est pas facile et il te suivra pendant le reste de ta vie.... répondit elle, essayant ainsi de la rassurer car l'adolescente semblait perdue. Elle aussi avait hésité quand elle avait apprit qu'elle attendait un enfant, elle devait le reconnaître mais elle l'avait gardé et ne regrettait pas du tout son choix.

La discussion vira ensuite tout naturellement vers les vêtements. Lui proposant de lui offrir ceux dont elle n'aurait pas l'utilité; la jeune professeure voulait faire un geste envers Edena, afin qu'elle ne se retrouve pas dans une situation encore plus difficile, financièrement parlant cette fois ci.

J'avoue que les vêtements pour nouveaux nés sont chers, dit elle, n'osant pas avouer le fond de sa pensée, qui était de songer au fait que les vendeurs pensaient que seules les familles aisées se permettaient d'avoir des enfants. On y va tout de suite ou tu préfères un autre jour? Si tu n'as pas le temps, je te donne mon adresse et tu passes quand tu veux. lui proposa t'elle, prête à sortir un morceau de papier et un stylo pour lui noter son adresse.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyJeu 21 Avr - 20:01

Il nous arrive tous dans la vie d’avoir besoin d’une épaule où s’appuyer, d’une personne avec qui l’on peut parler sans avoir à mettre les filtres que l’on s’impose quand les gens autour de nous ne peuvent pas exactement comprendre la complexité et l’urgence de vivre qu’il peut nous arriver de ressentir ou encore d’un simple confident qui peut sécher nos larmes et étouffer la tempête qui habite nos trippes.

Edena était dans cette situation. La troisième guerre mondiale se produisait dans son univers. Les fragiles support de son monde menaçait de collapser d’un instant à l’autre. Pourtant, Edena se comptait comme quelqu’un d’extrêmement chanceuse : elle avait le droit à une famille compréhensive. Était-ce parce qu’elle venait d’un état beaucoup moins conservateur que l’Ohio que la jeune demoiselle n’avait pas eu à se battre contre ses parents pour faire comprendre que rien ne l’arrêterait dans sa décision d’avoir des enfants… avec Alexander, même si elle était si jeune? Était-ce simplement parce qu’elle avait hérité d’une famille extraordinaire qui avait élevée une fille qu’ils savaient difficile à faire changer d’idée? La situation n’avait jamais été vraiment claire. Choses certaines… Edena ne l’avait pas caché à sa mère. Et sa mère ne l’avait pas empêché. Une partie d’Edena se disait qu’Élizabeth avait préféré seconder sa fille que de lutter contre elle. Car madame Miller était le genre de femme qui n’aimait pas les conflits.
« Peu de personnes peuvent véritablement comprendre. Éventuellement, celles qui font preuve de beaucoup d'empathie mais tu trouveras beaucoup plus de soutien en allant vers les personnes qui traversent la même situation que toi. Mais si ce sont véritablement tes amis, ils doivent comprendre ton choix et te soutenir quoi que tu décides. Mais fais le pour toi avant tout. Ce ne sera pas facile, tu risques d'avoir des moments difficiles, voire même qui te sembleront insurmontables mais ça vaut la peine au final. Donner la vie n'est pas quelque chose d'anodin, c'est merveilleux tout simplement. Le choix que tu dois faire n'est pas facile et il te suivra pendant le reste de ta vie… »

« Certaines de mes amies comprennent… parce qu’elles m’ont vu quand Alexander a été déployé la première fois. Elles m’ont vu avoir de la misère à me lever le matin parce que j’avais peur qu’il meure. Dites moi… est-ce que ca fait moins mal? Le fait qu’il ne soit pas là? Parce que, par moment, c’est simplement insupportable… parce qu’il y a des jours où je ne veux juste pas me lever. Juste dormir jusqu’à tout oublier.»
C’était l’une de ses rares fois où Edena parlait de son métier. Et la première fois de tout l’échange qu’Edena parlait en regardant l’enseignante dans les yeux. Tout le long… elle avait cherché à fuir… cherché à disparaître. Elle avait cherché à s’effacer jusqu’à ce que cela passe. Mais peut-être bien que Chris pourrait donner les réponses que l’adolescente voulait et qu’elle n’avait pas le courage d’aller chercher auprès des autorités qui étaient disponibles… auprès des groupes de paroles de femmes qui avait perdu des hommes aux combats.
« J'avoue que les vêtements pour nouveaux nés sont chers, On y va tout de suite ou tu préfères un autre jour? Si tu n'as pas le temps, je te donne mon adresse et tu passes quand tu veux. »

« J’aimerais bien voir ce que vous avez dans votre stock… aujourd’hui… enfin, si vous voulez bien. »
Edena rougit. Elle s’en voulait d’avoir sauter une coche contre l’enseignante dans une classe. Quelque chose qui avait terni la relation. Madame Lorentz était vraiment une personne gentille et compréhensive. L’adolescente se sentait mal à l’aise d’accepter. Mais la prof semblait être la seule personne qui pouvait comprendre l’exacte situation d’Edena, car peu n’importe ce que sa mère pouvait dire… William Miller n’avait jamais été gravement blessé au front et il était toujours revenu en un seul et unique morceau dans la maison de la famille.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 9 Mai - 16:56

Parler ainsi à coeur ouvert était une chose assez rare pour Chris. Bien sûr, elle pouvait le faire aisément avec les personnes qui l'entourent mais combien d'entre elles avaient traversé la même épreuve qu'elle même? Bien sûr, elle ne leur souhaitait pas vu la souffrance que cela apportait mais comment leur faire comprendre? A moins de faire preuve d'une empathie très avancée, il n'avait aucune chance qu'ils puissent le savoir un jour. Pour Edena, ce devait être encore pire que pour elle car elle devait subir en plus de tout le reste les regards des autres élèves. Et dire qu'on disait qu'elle était courageuse. Edena l'était tellement plus qu'elle, sans aucun doute. Heureusement, pour l'adolescente, il y a aussi quelques personnes sur qui elle pouvait compter, d'après les paroles qu'elle lui dit. Quant aux questions, cela était très difficile pour Chris d'y répondre. Elle hésita puis joua la carte de la franchise.

Ça dépend des jours en fait. Parfois, ça ira, tu parviendras à avancer en étant mieux mais les autres, ce sera encore très dur. Les moments où tu retrouveras à l'hôpital pour connaître le sexe de ton bébé, notamment car tu aimerais qu'il soit là avec toi. Mais n'y va pas seule si tu le peux. C'est un conseil que je peux te donner. lui répondit elle, les larmes perlant au bout de ses cils. Détournant le regard quelques instants pour reprendre son calme, elle aborda le sujet des vêtements trop chers. Ravie que l'adolescente accepte, elle lui adressa un sourire et elles quittèrent la boutique se rendant jusqu'à sa voiture. Le trajet ne prit pas beaucoup de temps et rapidement, elles arrivèrent au domicile de la professeure de sociologie. Invitant Edena à entrer, elle lui proposa de s'asseoir sur le canapé ainsi que quelque chose à boire et à manger avant de se diriger vers sa chambre, passant devant celle prévue pour son enfant et qu'Ashton était en train de réaliser peu à peu. Elle n'avait pas le droit d'y entrer avant que celle ci ne soit terminée par ordre de son meilleur ami, ce qui l'avait beaucoup fait rire quand il lui avait dit cela. Prenant le carton contenant tous les vêtements pour enfants qu'elle avait acheté avant de savoir qu'il s'agissait d'une fille, elle l'amena jusqu'au salon et laissa Edena regarder et choisir ce qu'elle voulait pour son propre enfant. Elle pourrait même tout prendre si elle le désirait, Chris n'en ayant pas vraiment l'utilité.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 23 Mai - 0:12

Edena ne se voyait pas comme quelqu’un de courageux… même si c’était ce que ceux qui comprenait qui disait. En fait, elle se perçevait comme étant quelqu’un de lâche, d’extrêmement et de terriblement lâche. Si elle avait été un tant soit peu courageuse, elle aurait compris qu’Alexander ne partait pas à la guerre pour la tester. Si elle l’avait été, elle n’aurait pas eu peur d’affronter la possibilité de la mort d’Alexander avec plus qu’un vague souvenir de son premier amour. Mais elle n’était pas assez courageuse pour être capable d’enfermer son cœur dans une toute petite boîte pour laisser l’eau couler sous le pont. Pour laisser le temps l’aider à pardonner au destin et à faire face, seule et comme une grande à l’avenir. Elle avait aussi été irréfléchie et elle avait agi en suivant son cœur et son instinct pendant un bref moment. Elle avait foncé tête première dans la vie. Certains aurait pris de la drogue, d’autre auraient fait l’amour comme des fous. Edena avait choisi pour affronter ses peurs – était-ce seulement cela être courageux? – de prolonger la vie plutôt que de jouer avec la sienne.
« Ça dépend des jours en fait. Parfois, ça ira, tu parviendras à avancer en étant mieux mais les autres, ce sera encore très dur. Les moments où tu retrouveras à l'hôpital pour connaître le sexe de ton bébé, notamment car tu aimerais qu'il soit là avec toi. Mais n'y va pas seule si tu le peux. C'est un conseil que je peux te donner..»

« Je vais le prendre ce conseil madame. Mais, Alex et moi avions décidé que nous ne voulions pas savoir le sexe du bébé avant l’accouchement. Assez tristement, nous avions fait des plans dans le cas où il ne revienne pas d’Afghanistan. Et je vais respecter cette volonté… toutes les volontés qu’il avait ou que nous avions. »
L’adolescente avait parlé d’une voix détaché. Elle n’avait pas relevé les larmes au coin des yeux de la prof, comme elle ne voulait pas que la prof remarque cette distance qu’elle mettait entre Alex et elle. Mais pourtant, à cette seule pensée, le cœur d’Edena se serra. Elle allait respecter ce qu’il aurait voulu. Elle se mit en marche en suivant l’enseignante jusqu’à sa voiture. Ni une ni l’autre ne parla pendant le trajet. Edena pensait à ces nombreuses promesses qu’elle avait fait à son amoureux : réaliser ses rêves, amené l’enfant dans les sources chaudes, devenir chirurgienne, se remarier avec un homme qui était aussi bien qu’elle, envoyer l’enfant dans une école où il serait accepté peu n’importe, lui montrer des bonnes valeurs. Chris avait-elle fait la même chose avec Matthew? Edena n’osait pas poser la question sachant que c’était peut-être un terrain houleux. Ce l’était pour Edena. L’adolescente déclina poliment dans la maison l’offre de nourriture et de breuvage et de boissons. Dans la maison de l’enseignante, elle se sentait étrangement mal à l’aise. Elle la regarda avec un petit sourire amener la boîte. En silence, l’adolescente se plongea dans les tissus doux et léger comme dans les tissus plus épais qu’il y avait dans la boîte. Elle laissa s’échapper
« Wow… ils sont vraiment ravissant comme vêtements, madame. »



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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 27 Juin - 12:27

(Jesuis sincèrement désolée pour ce retard immense et que ce soit si court. Je te propose qu'on le close ce RP vu qu'il date quand même? Je te laisse le choix à la fin du RP. A toi de décider.)

Je comprends, tu sais. Pour ma part, nous n'avions pas fait de projets véritablement. C'est arrivé si vite..... répondit elle, le regard accroché à une jolie petite robe rose et blanche, refusant de s'attarder sur ses pensées macabres. En entendant Edena parler, Chris ne put s'empêcher de sentir la tristesse l'envahir. Il y avait tellement de ressemblances entre elles deux au niveau de leurs situations actuelles mais Edena était trop jeune pour connaître la mort de l'être aimé. C'est tellement injuste, songea t'elle avec l'envie de taper du poing sur la table et d'aller faire une réclamation pour spécifier à la mort ce qu'elle pensait d'elle, ce qui n'était pas des choses jolies jolies, loin de là. Mais elle ne le fit pas, et se contenta d'accompagner l'adolescente jusqu'à sa voiture puis de rouler jusqu'à chez elle, laissant la musique combler par le silence qu'aurait dû remplir leurs discussions, même si au lieu de ça, Chris préféra laisser Edena perdue dans ses pensées et souvenirs.

Une petite demie heure plus tard, après avoir proposé diverses boissons et alimentations qu'Edena refusa, elles se retrouvaient toutes deux perdues dans divers cartons contenant des vêtements d'enfants. Buvant le cocktail multivitaminé qu'elle avait pris pour elle, Chris commentait chaque vêtement qui plaisait à Edena, les repliant soigneusement afin qu'elle puisse les reprendre pour son propre enfant. Si c'était un garçon bien sûr.

Tu sais, même s'il s'agit d'une fille, tu pourras venir me voir afin que je te donne les vêtements de Mara. Elle aura grandi d'ici à ce que tu mettes ton bébé au monde et n'aura plus besoin des vêtements de naissance que je lui aurais acheté. Pareil pour le mobilier et des tas d'autres choses encore. Je serais même ravie de te les offrir. lui dit elle entre deux vêtements pour petit garçon.

Une fois cela conclu, elles n'en parlèrent plus, continuant ainsi jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun vêtements dans le carton. Chris était contente de voir qu'en dehors d'un ou deux vêtements, il ne restait plus rien de ce qu'elle lui avait montré. Entre temps, elles avaient parlé également des cours et des autres choses auxquelles Edena ne pourrait plus participer le temps qu'elle mette au monde son "Moustique" comme elle l'appelait déjà avec tendresse.
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MessageSujet: Re: 05. Let's talk while I'm ready   05. Let's talk while I'm ready EmptyLun 11 Juil - 21:19

Il y avait près d’une dizaine d’années qui séparait l’existence d’Edena et celle de Chris. Et malgré toute la différence qu’il pouvait y avoir entre les deux personnes, il y avait tellement de ressemblances. La jeune demoiselle ne comprenait plus pourquoi elle avait sauté les plombs dans la classe de madame Lorentz quand elle était encore en train de tenter de concevoir un bébé. Il était vrai qu’à cette époque, il manquait beaucoup des pièces au puzzle, beaucoup trop de pièces pour avoir le droit de voir la vision d’ensemble, pour être capable de prendre la distance qui était nécessaire pour avoir cette chance. La tension qui lui avait semblé exister pendant ses longs mois semblait brutalement s’être évanouie pour Edena qui avait compris que l’enseignante ne voulait pas nécessairement son mal.
« Je comprends, tu sais. Pour ma part, nous n'avions pas fait de projets véritablement. C'est arrivé si vite… »

« Je comprends. C’est lourd de perdre un être qui nous est si cher, surtout quand ce n’était pas aussi prévu. Je veux dire… on savait les risques de la vie de militaire. Mais on le sait quand c’est trop tard. »
Trop tard pour les plans qu’il y avait à faire, trop tard pour un dernier baiser, trop tard pour un dernier câlin. Personne ne prévoit la mort de son copain, de son ami, de son amant. Il faudrait être étrangement tordu pour se mettre en tête l’idée qu’un être cher pourrait un jour disparaitre. Même avec un copain qui était militaire, Edena ne s’était pas totalement préparer. Elle s’était inquiétée et elle avait prié pour qu’il revienne à la maison. Bien qu’elle n’était pas trop croyante.
« Tu sais, même s'il s'agit d'une fille, tu pourras venir me voir afin que je te donne les vêtements de Mara. Elle aura grandi d'ici à ce que tu mettes ton bébé au monde et n'aura plus besoin des vêtements de naissance que je lui aurais acheté. Pareil pour le mobilier et des tas d'autres choses encore. Je serais même ravie de te les offrir. »

« Nous verrons rendu là… mais pour le mobilier, j’ai déjà le stock que mon frère le plus vieux a laissé en stockage chez nos parents après la naissance de sa plus jeune. »
Un sourire illumina le visage de l’adolescente alors qu’elle rangeait dans un sac l’ensemble des pyjamas et des grenouillères unisexes qu’elle pourrait donner à son enfant quand le temps serait juste. Elle le savait très bien. Il serait bientôt l’heure de souper chez les Miller et Edena le savait. Sa mere aurait eu vent de son absence en cours et poserait des questions. Elle ferait mieux d’y aller assez rapidement. C’est ainsi qu’elle en était venu à s’excuser à l’enseignante pour dire qu’elle devait mieux partir. Sur le pas de la porte, après avoir remis son manteau, ses gants, sa tuque et son foulard, la jeune demoiselle murmura doucement.
« Merci beaucoup, madame ! »
[i]La jeune demoiselle se ouvrit la porte en sortant dans l’air froid de cette fin de janvier.[/b]




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