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 05. Sing !

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MessageSujet: 05. Sing !   05. Sing ! EmptyMer 23 Mar - 18:44

    Assise sur une chaise de la salle de répétitions des New Directions, Erin feuilletait avec attention les partitions que lui avait prêtées Monsieur Schuester. Ce dernier souhaitait que la jeune fille participe enfin réellement aux thèmes de la semaine - jusqu'alors, elle se contentait de faire les choeurs derrière Rachel ou Finn et ça lui suffisait amplement. Elle détestait tout simplement devoir chanter devant un public. Au début de l'année scolaire, elle avait passé les auditions pour le Glee Club des New Directions, et Mister Schue lui avait fait remarqué le manque de puissance de sa voix particulièrement aiguë. Cette petite remarque avait suffit pour rendre Erin très vexée et de plus en plus complexée par sa voix. De plus, sa timidité maladive n'arrangeait pas grand chose par rapport à l'estime ridicule qu'elle avait d'elle-même. Même la gentillesse excessive de Mister Schue à son égard ne parvenait pas à la rassurer, alors, il lui avait posé un ultimatum : chanter ou partir. Erin avait longuement hésité, avant de choisir la première option. Malgré sa discrétion au sein du club, il lui semblait que ses camarades étaient une partie de sa famille, bien qu'elle n'aille de véritables conversations qu'avec Kurt ou Jackson, et ça lui aurait fait mal au coeur de devoir partir. Elle avait donc décidé qu'elle participerait au prochain thème de la semaine. Mais elle n'avait jamais réellement participé, et ne savait pas trop quoi faire. Le directeur de la chorale lui avait prêtées quelques unes de ses partitions et lui avait promis d'envoyer quelqu'un pour l'aider à mettre en place sa représentation. Inutile de dire qu'elle ne savait pas qui allait l'aider. Elle n'en n'avait tout simplement aucune idée.

    Tandis qu'elle tournait les pages du cahier-classeur de Mister Schue, Erin se demandait si elle avait fait le bon choix. En partant de la chorale, elle n'aurait plus eu à supporter des slushies à cause de son appartenance au clan des losers. Mais elle n'aurait pas eu plus d'amis à McKinley. Finalement, être dans la chorale ou non n'importait que très peu pour elle. Cependant, elle aimait l'idée d'avoir un lieu où elle pouvait être elle-même, et ça, ça n'avait de prix. Erin tourna encore une fois une page. Le thème de la semaine était la mort - le chinchilla de Brittany ayant vécu ses derniers instants. Ca ne l'inspirait pas. Les rares moments où on lui avait parlé de ça, c'était à l'église, il y a fort fort longtemps. Son éducation dans un milieu très catholique ne l'avait pas préparé à cela. Elle ne voyait pas par quel bout prendre le thème. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle voulait chanter du Lenny Kravitz et que les partitions de cet artiste ne se trouvaient pas dans le répertoire. Elle referma le classeur, un peu déçue, se releva et plissa les pans de sa jupe en tweed. Peut-être qu'elle pourrait trouver la partition sur le net. Elle extirpa de son sac son netbook et après quelques brèves recherches, trouva ce qui lui convenait. Calling All Angels. Ca ne traitait que très peu le thème de la semaine, mais ça lui semblait amplement suffisant. Erin posa son pc sur le piano inoccupé et - entendant des pas dans le couloir se rapprocher - alla s’asseoir sur sa chaise. Et puis, on poussa la porte et le sourire timide qu'Erin arborait s'évanouit. C'était Calvin Collins que Monsieur Schuester lui avait dégoté en tant que professeur. Le jeune homme lui faisait bien plus peur de les footballers : il ne parlait jamais, ne bronchait pas et personne ne semblait jamais remarqué sa présence. A part Erin, qui avait commencé à s'imaginer des histoires stupides sur les raisons de sa discrétion. Bataillant avec elle-même pour ne pas prendre ses jambes à son cou, elle se leva prudemment et marcha jusqu'à Calvin.

    B-Bonjour. » lança-t-elle en joignant les mains derrière son dos. « C'est bien toi que Monsieur Schuester a envoyé ? » ajouta-t-elle en plissant sa jupe maladroitement.

    Erin alla chercher son netbook et se mit derrière la petite banquette adjacente au piano de la salle.

    On devrait s'y m-mettre. J'ai trouvé une chanson qui traite le thème de la semaine. Plus ou moins. J'ai remarqué que Rachel prend souvent des petites libertés par rapport à ça... Alors je me suis également permise. » dit-elle se remettant droite sur ses pieds. « Il faut commencer par s'échauffer la voix, non ? Euh... Comment on fait ? »

    Les connaissances d'Erin en matière de chant se limitaient à reprendre les dernières paroles du soliste sans lui faire trop d'ombre - connaissance acquise en faisant les choeurs derrière Rachel. Elle était sans aucun doute la seule de la chorale à ne pas savoir comment s'échauffer la voix et elle savait très bien que sa question allait sembler stupide à Calvin.
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MessageSujet: Re: 05. Sing !   05. Sing ! EmptySam 26 Mar - 17:27

Erin Sullivan & Calvin Collins
« Non, ce n’est pas totalement ça. C’est la base qu’il faut prendre dans ce cas là. Tu ne peux pas te fixer sur un segment qui n’a pas de valeur. » Expliqua calmement le jeune Collins à son disciple. « Prends ton cahier de maths et relis le théorème de Thalès. Et essaye de le comprendre. Je reviens dans un instant » dit-il en se levant de sa chaise, une mine pédagogue sur le visage. S’avançant vers les rayons de cette bibliothèque, il s’accorda un moment de répits en cherchant un livre à emprunter et à lire ou relire selon son choix. Observant parfois l’élève dont il était le tuteur pour voir s’il avait besoin d’aide, il observa les bouquins, parfois dans un sale état, et observa celui d’orgueil et préjugés. Il l’avait déjà lu quatre ans plus tôt, mais en avait gardé un bon souvenir. Il y a peu, il avait pu voir le film sur le sujet. En voyant la couverture de ce livre, l’envie de le relire lui pris et il retourna vers son élève en le gardant dans les mains.

Il s’installa alors et observa sa montre. Il ne lui restait plus que dix minutes pour lui expliquer, si l’élève peinait encore. Mais en voyant le résultat de l’exercice sur la fiche de ce dernier, le sourire de Calvin s’installa sur ses lèvres : « Et bien voilà, on y arrive. C’est exactement ça, mais tu as compris au moins ? » Demanda-t-il prêt à consacrer, de nouveau, du temps à des explications si ce dernier n’était pas encore sur de lui. Mais l’élève acquiesça et le jeune Collins comprit qu’il en avait fini avec lui. Rangeant le peu d’affaire qui trainait sur la table, le jeune homme salua son disciple et s’enfuit vers le bibliothécaire afin d’y enregistrer son empreint. Au moins trois fois par semaine, il se rendait à la bibliothèque pour y aider quelques élèves en difficulté. Mademoiselle Pillsbury, la conseillère d’orientation du lycée, lui en envoyait afin d’occuper ses heures d’études. Généreux et pédagogue dans l’âme, dû sans doute au fait qu’il éduquait sa petite sœur à la place de ses parents, Calvin était assez apprécié de ses adolescents pourtant pas toujours très enthousiaste à l’idée de travailler et de prendre des leçons avec un garçon de leur âge.

Parcourant les couloirs du lycée, il n’en avait pas fini avec l’aide qu’il pouvait apporter aux autres. Un rendez vous dans la salle des New Directions, il devait aider une des membres de ce club à s’affirmer et à prendre conscience de sa capacité vocale. Erin Sullivan était un membre assez discret qui se plaisait à rester dans les chœurs sans trop se donner en spectacles à l’instar de Rachel Berry ou Mercedes Jones qui, elles, se plaisaient a prouver leur puissance vocale. Qui avait tord ? Qui avait raison ? Il y avait sans doute un juste milieu dans tout cela. Mais ce qui était étrange, c’était que Monsieur Schuester fasse appel à lui pour faire avancer la jeune élève alors que lui-même était relativement discret dans le groupe. Sachant que Mademoiselle Pillsbury fréquentait le directeur de la chorale, il y avait fort à parier qu’elle avait mis son grain de sel. Pas bête, Calvin n’avait pas tardé à comprendre que l’aide qu’il devait donner à Erin était aussi pour le changer lui. Et ce point ne l’enchantait guère. Entrant alors dans la pièce, il perçut un sourire de la part de la jeune fille, mais ce dernier disparut lorsqu’elle put mettre un visage sur celui qui allait l’aider. Fronçant les sourcils, il se demanda alors si elle n’espérait pas y trouver quelqu’un d’autre. Peut-être y avait-il un membre dont elle avait le béguin ? Quoi qu’il en soit, elle le salua rapidement en s’assurant bien de son identité. Calvin nota le bégaiement, ce qui le troubla encore un peu plus :

« Bonjour ! Oui, c’est bien moi, semble-t-il. » Répondit-il avec un léger sourire. Il l’observa se placer et observer son mini ordinateur. Elle avait déjà préparé leur heure apparemment. Calvin posa son sac sur une chaise et la rejoignit tout en l’écoutant parler, sans trop d’assurance. Elle débitait les mots sans que Calvin ne puisse en placer une. Elle proposa alors des échauffements, et le jeune Collins ne put s’empêcher d’élargir son sourire d’une façon amusé. Erin semblait se mettre la pression. Cela s’entendait à son timbre de voix et a sa façon de poser des questions les unes à la suite des autres. Sans trop vouloir la brusquer, il lui dit :

« Déjà, commençons pas le commencement » Il parcourut le salle, prit un chaise et la posa prêt du piano. Il ignorait si la jeune fille savait jouer du piano, mais si tel n’était pas le cas, il s’installerait sur le tabouret de celui-ci pour jouer des notre lors de leurs exercices. En attendant, il s’appuya les paumes de ses mains sur le dossier de la chaise et demanda : « J’aimerais entendre de ta bouche ce que Monsieur Schuester attend de toi et ce dont tu te sens capable de corriger. » Calvin l’observa alors, prêt à décoder chacune des expressions d’Erin. Mais ce qu’il ressentait actuellement, c’était un peu de frayeur. Faisait-il si peur que ça ?

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MessageSujet: Re: 05. Sing !   05. Sing ! EmptyDim 27 Mar - 21:11

    Erin sentait ses mains manicurées devenir désagréablement moites - signe de son impressionnement face à Calvin. C'était plus qu'atroce. Elle avait beau être aller voir une dermatologue réputée, ce problème allait et venait au gré de sa timidité. Elle ne pouvait même plus serrer la main de quelqu'un sans avoir honte de cette particularité. C'était l'un des aléas de ce défaut - plus d'inconvénients que d'avantages, le seul en date étant la prudence générée dont elle avait grandement besoin. Erin se racla lentement la gorge en essuyant discrétement ses mains moites contre la banquette du piano. Elle mit un peu d'ordre dans ses idées maladroites et confuses pendant que Calvin tirait une chaise de l'estrade vers elle et l'instrument et s'appuyait dessus négligemment. Dans cette position - aussi naturelle qu'elle fut pour le jeune homme - il faisait encore plus peur à Erin - ça lui semblait être une attitude particulièrement psychopathe. Elle sentit une boule lui monter dans la gorge et - alors qu'elle venait à peine d'essuyer ses mains - ces dernières devinrent brusquement humides. Elle les croisa alors derrière son dos pour éviter d'y penser et son regard bleu se posa sur son netbook, à la recherche d'un assemblage mots qui lui éviterait de bégailler ostensiblement. Elle leva un sourcil curieux en entendant avec quelle bienveillance il lui demandait son avis sur ces capacités. Elle enjamba la banquette et s'assit dessus en soupirant discrètement. Elle résista tant bien que mal à l'idée de se dénigrer, mais ce fut sa bouche qui commanda sans son consentement - qu'elle n'aurait jamais eu.

    M-Mister Schue s'attend à ce que je chante super-bien. En gesticulant grossièrement comme Rachel lorsqu'elle fait la diva. »

    Erin baissa honteusement les yeux à cette phrase. Elle n'avait pas pour habitude de dénigrer ses camarades, d'autant plus que c'était elle qui insistait pour faire parti du choeur de Rachel. Elle ne s'était jamais plainte de l'excéssivité de la jeune femme : c'était d'ailleurs grâce à l'exubérance de Berry qu'Erin était jusqu'alors passée inaperçue au Glee Club - l'une des meilleures choses qui ne lui soient jamais arrivées, jusqu'à ce que Mister Schue lui en fasse le reproche. Erin releva la tête et passa discrètement une mèche de cheveux blonds derrière son oreille, puis, reprit :

    En faite, je chante pas très bien. J-Juste, peut-être, mais trop aigu. C'est vraiment affreux. Et en plus je n'ai aucune puissance vocale... Une vraie voix de gamine. Imagine Babra Streisand, trois fois plus aiguë, et incapable de tenir une note correctement. »

    Erin soupira bruyamment et posa un doigt fin et gracile sur une touche du piano. Elle jeta un coup d'oeil à la partition sur son netbook et commença à jouer les notes sans trop d'enthousiasme, se contentant de suivre platement les notes figurant sur son écran. Elle n'avait jamais aimé jouer du piano, mais son éducation catholique et irréprochable l'y avait contrainte depuis sa plus tendre enfance. Elle se serait largement plus plut avec un triangle ou une flûte - c'était bien plus discret - mais c'était toujours sa mère qui avait le dernier mot et Erin la détestait en partie pour cela. Elle s'arrêta de jouer, cherchant la réponse à la deuxième partie de la question de Calvin : qu'est ce qu'elle se sentait capable de changer ? A vrai dire, elle ne s'était jamais posé la question. Elle avait trop peur de se sentir déboussolée en changeant sa voix, comme si on lui enlevait une partie d'elle-même. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle n'avait jamais entendu assez clairement sa voix pour connaître ce qu'elle pouvait encore changer, avant qu'il ne soit trop tard. Elle jeta un oeil confus à la pendule, suspendue au dessus de la porte d'entrée, avant de reporter son attention sur ses mains. Elle se racla la gorge et prit une grande bouffée d'air frais, indécise.

    Peut-être que si je faisais quelques efforts... J'arriverai à contrôler ma voix, non ? »

    Erin se remit droite sur la banquette.

    Mais le problème majeur... C-C'est que je suis timide ? »

    Elle avait dit cela comme si c'était une question existencielle dont elle ne savait pas la réponse. Bien sûr que si, elle la connaissait, et même plutôt bien. Sa timidité l'empêchait même de vivre au quotidien. Il lui était impossible de marcher dans les couloirs seule sans avoir la boule au ventre et le feu aux joues. C'était comme aller vers l'inconnu, et elle avait trop peur pour cela, elle était encore un peu trop jeune. Elle se sentit brusquement rougir, ce qui la décontenança légèrement.

    Je veux dire... Je s-serai incapable de chanter devant un public, aussi réstreint soit-il. Je ne chante même pas en voiture, c'est pour dire... »

    Erin soupira. Elle s'en voulait presque : parler d'elle, ça sonnait comme faux dans sa bouche. Elle ne le méritait pas. Du moins, c'était ce dont elle s'était convaincue avec le temps. Elle releva la tête vers Calvin, et lui fit un petit sourire désolé. Elle n'était pas un cas facile et doutait fortement qu'elle puisse se transformer du tout au tout en une ou deux heures. C'était encore trop tôt pour elle. Elle soupira de nouveau. Non, c'était le bon moment. Elle avait besoin qu'on lui remette les pendules à l'heure pour les Sectionals. Si elle ne se sentait pas à l'aise, elle allait faire capoter tout le travail acharné qu'elle avait fait avec ces co-équipiers, et c'était hors de question.

    T-Tu crois que c'est possible ? Je veux dire, c'est possible de changer ça ? » demanda-t-elle avec une toute petite voix.

    Erin se remit laborieusement droite sur son siège. Elle avait tendance à se tenir peu droite, et ça accentuait son manque de confiance en elle. En faite, elle avait en ce moment plus besoin d'un pédo-psychatrique qu'un professeur de chant, surtout vu comment elle se sentait peu à l'aise avec Calvin. Elle lança un regard à ce dernier, attendant avec patience sa réponse et espérant qu'il trouverait les mots justes pour la motiver, elle et sa timidité excessive.
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MessageSujet: Re: 05. Sing !   05. Sing ! EmptyVen 22 Avr - 15:01

Erin Sullivan & Calvin Collins
Se tenant sur le dossier de la chaise qu’il avait amené au piano, Calvin observa les faits et gestes de sa camarade de chorale. Sans même qu’elle n’est besoin de parler, il savait qu’elle était mal à l’aise. Il en ignorait les raisons, il ne connaissait rien d’elle. Il ne savait pas si cela faisait partie de sa personnalité ou si un événement avait provoqué cet effacement. Lui avait subit un traumatisme étant enfant. Ca ne le rendit pas aussi timide que la demoiselle, mais bien plus prudent sur les mots qu’il employait. Il cachait une histoire et se voulait invisible pour éviter les questions. C’était assez différent, mais il y avait un point commun. L’envie de ne pas être vue, l’envie d’être invisible. Pourtant, il savait que cela n’était pas une solution. Il devait s’affirmer, changer, évoluer. Il n’était pas le jeune homme qu’il pensait être : renfermé, coupé du monde. Calvin se sous-estimait. Il ne voyait pas l’aide qu’il apportait à ceux qui l’entouraient. Et c’est pourtant cela qui le faisait vivre et qui lui donnait un soupçon de bonheur. Exister aux yeux du monde, c’était vivre ! S’effacer, c’était survivre. Personne ne mérite survivre, chacun a le droit au bonheur. Erin devait se livrer aux yeux du monde.

L’écoutant lui répondre, il remarqua qu’il n’était pas loin de la vérité. La timidité revenait souvent dans ses paroles. Elle était consciente d’avoir un problème, ce qui était déjà une bonne chose. Calvin s’installa sur sa chaise en l’écoutant pianoter et parler. Il avait plus l’impression d’entendre une patiente à une séance de Psy, plutôt qu’une élève ayant besoin de conseil pour sa voix. Un sourire marqua ses lèvres lorsqu’elle affirma pouvoir faire un effort en terminant sur le fait que son problème était sa timidité. Malheureusement, il n’y avait pas de remède miracle à tout cela. Il y avait toujours un déclic à un moment où a un autre, suivit d’une évolution. Mais on ne choisissait pas d’avoir de l’assurance du jour au lendemain. Incapable de chanter en public ? Elle le croyait. Elle avait joué les chœurs, c’était un second rôle, mais chaque rôle était important. Si elle avait réussi cela, elle pouvait réussir à surmonter un solo. Le manque d’assurance de la demoiselle était palpable à des kilomètres à la ronde. Ses dernières questions le prouvaient une fois de plus.

Le sourire bienveillant de Calvin était toujours marqué sur ses lèvres. Il était conscient qu’il y avait un gros travail à fournir. Mais il savait aussi qu’ils avaient très peu de temps devant eux. Le jeune Collins se leva et se dirigea vers la porte, il ferma celle-ci afin que plus un bruit ne les dérange, mais aussi que personne ne puisse déranger le monde restreint de la jeune fille. Marchant d’un pas assuré vers le piano, Calvin joignit ses mains, les index collés de leur longueur et les tapota sur ses lèvres d’une mine pensive :

« As-tu peur du ridicule Erin ? T’es tu déjà ridiculisé en public ? » Demanda-t-il sans attendre de réponse. « Je me souviens d’une fois où j’ai dévalé quelques marches de l’escalator du centre commercial. J’ai observé les gens autour de moi, certains m’ont regardé d’un air amusé. Je me suis senti bête, je ne savais plus où me mettre. » Expliqua-t-il. « Et puis le soir, j’ai compris que rien de tout ça n’allait changer ma vie. Les gens allaient peut-être en rire jusqu’à ce qu’ils dorment…mais d’ici quelques jours, y penseront-ils encore ? » Calvin se plaça à côté d’Erin et d’une main joua un joli morceau au piano. La mélodie était délicieuse et parfaitement joué malgré sa position. Et il fit alors une mauvaise et désagréable note. Il reprit le morceau et continua la mélodie sans cette grossière erreur. « Tu vois, l’erreur est toujours possible, mais vas-tu te souvenir de mon erreur jusqu’à la fin de ta vie ? Ou penseras-tu à cette mélodie ? » lui demanda-t-il avec bienveillance. « La timidité est une prison auquel il faut s’évader. Tu dois trouver la force de te dire que tu ne vaux pas moins qu’un autre à être connu. Te souviens-tu des erreurs des autres ? » Demanda-t-il afin de lui faire prendre conscience que le monde se foutait des petites erreurs de chacun. On a toujours possibilités de les effacer en montrant de quoi nous somme capable.

Calvin retourna sur sa chaise et observa la demoiselle. Il était conscient qu’il n’était pas psy, ni même son ami pour que ses paroles aient un impact plus fort encore que ce qu’il pouvait donner. Il ajouta alors : « Montres- moi de quoi tu es capable et ne doutes pas, je ne vais pas te faire signer dans une maison de disque ou te rayer définitivement de la liste des membres de la chorale. On est là pour voir tes possibilités. Rachel Berry, c’est Rachel Berry. Je veux entendre du Erin Sullivan moi. » Lui sourit-il en espérant l’aider dans sa quête d’assurance.

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MessageSujet: Re: 05. Sing !   05. Sing ! EmptyDim 24 Avr - 14:14

    Les paroles de Calvin mettaient du baume au coeur d'Erin, en même temps qu'une flopée d'interrogation venait l'atteindre : elle n'avait jamais vu les choses sous cet angle. Oui, elle avait terriblement peur du ridicule et de l'échec, plus que d'une souris - et Dieu seul savait combien elle avait peur des souris. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait enseigné que si elle ne pensait pas arriver à faire quelque chose, elle devait s'abstenir de le faire, question d'honneur et de principe. Peu importait la chose - que ce soit faire cuire un oeuf au plat ou chanter une chanson - elle ne pensait jamais y arriver, et si par hasard elle essayait, elle était convaincue que cela allait se solder par un échec cuisant. L'anecdote de l'escalator la fit sourire. Et ce que Calvin dit après la rendit pensive, plus pensive qu'elle ne l'a jamais été. Rater quelque chose ne pouvait pas détruire une vie, et les personnes témoins de ce ratage s'en fichaient comme de l'an 40. Elle n'y avait jamais pensé. On lui avait raconté que l'année dernière, Rachel avait perdu sa voix et avait chanté faux - devant tout le monde au Glee Club ! - mais que personne ne lui avait tenu compte de cela. Au contraire, on l'avait épaulé, et on lui avait fait comprendre qu'il y avait plus grave que perdre sa voix à cause d'une infection mineure. Alors pourquoi devrait-elle avoir autant peur de l'échec ? Elle même ne le savait que très mal.

    Les gestes suivants la tirade de Calvin mirent mal à l'aise Erin. Si c'était elle qui gâché cette mélodie par une note aussi grossière et désagréable à entendre, elle se serait éclipsée de la salle de répétition en pleurant et s'excusant, la voix dévastée et assourdie par des sanglots incontrôlables. Elle avait toujours réagit comme cela, fuyant devant ce qui lui semblait insurmontable. Et pourtant, en voyant Calvin reprendre la mélodie comme si de rien n'était, elle comprit à quel point c'était stupide d'être bouleversée par un échec. La mauvaise note avait presque rendu la suite de la mélodie plus intéressante à entendre, et plus appréciable. Erin ouvrit grand les yeux, abasourdie. Calvin avait raison. Dans une heure tout au plus, elle aurait oublié la mélodie et sa manière de poser les doigts sur les touches du piano. Et même si elle l'entendait plus tard, quand elle aurait quitté le lycée, elle n'aurait même pas l'impression de l'avoir un jour entendue. Le miracle de la mémoire humaine... Calvin reprit sa tirade. Encore une fois, il avait raison. Erin ne se souvenait pas des erreurs des autres, alors pourquoi les autres devraient se souvenir des siennes ?

    Tout cela bouleversait les idées, les clichés et les préjugés qu'on avait inculqué à Erin depuis qu'elle était petite. C'était la première fois que quelqu'un lui exposait les choses autrement, et surtout, avec autant de bienveillance et sans la prendre pour une attardée timide et bornée. En faite, c'était tout simplement la première fois qu'on essayait de l'aider à vaincre cette timidité maladive, qui l'empêchait tout simplement de vivre. Madame Pillsbury-Howell avait ces troubles obsessionnels compulsifs et arrivait cependant à "vivre" avec, alors pourquoi Erin ne pouvait-elle pas ? La voix de Calvin l'interrompit dans ses pensées. ... Une chanson ? Erin écarquilla grand les yeux. Ses mains devinrent moites à l'instant même où Calvin prononça ces mots. Il lui demandait de ne pas douter, et pourtant c'était ce qu'elle faisait. Elle avala difficilement sa salive, un peu trop mal à l'aise pour que ça en soit normal. Si elle chantait, elle chantait seule. Devant un public imaginaire, mais devant aucune personne concrète. Ca l'intimidait encore plus de chanter devant un seul spectateur. Elle baissa le regard sur les touches du piano. Quelle chanson pouvait-elle interpréter ? La dernière fois qu'elle avait chanté, c'était devant Monsieur Schuester, et l'unique remarque de ce dernier sur la faiblesse de sa voix l'avait tout simplement anéanti. Elle ne voulait pas que ça recommence, même si elle savait pertinemment que Calvin était là pour l'aider.

    Erin ne dit rien. Ses doigts se posèrent sur les touches du piano, et ce contact l'électrisa. Malgré toutes ces réticences, elle avait envie, et surtout, elle allait chanter. La mélodie était minimaliste. Juste un piano, comme dans la chanson originale. Ses doigts s'enfonçaient lentement, délicatement, et lorsqu'elle jugea le moment opportun, sa voix s'ajouta à la mélodie.

    It sure is hard to dance across the room when you've got one foot on the floor and one foot outside the door... »

    Elle adorait cette chanson. Elle l'avait écouté un milliard de fois, seule dans sa chambre, appréciant l'idée qu'elle était pareil à Laura Veirs, la chanteuse. Une voix enfantine, triste, fragile. Ca lui correspondait parfaitement. C'était la chanson qu'elle écoutait tout le temps, la chanson n°1 du top 10 de son Ipod. Mais elle n'arrivait pas à apprécier le fait de la chanter, alors qu'elle entamait un deuxième mini-couplet. Elle avait beau savoir que Calvin avait fermé la porte, elle avait l'impression qu'à la moindre fragilité, un footballer allait ouvrir la porte à la volée et rire de son échec. Elle balaya cette idée et reprit.

    The peace i've known, floating along, the deep green river with you and a song is something like the peace i hope to make with you my whole life long... »

    Encore hésitante, sa voix tremblait légèrement. Elle avait terriblement peur de rater... Si peur qu'elle dû fermer les yeux, sentant les larmes affluer sous ses paupières closes. Elle baissa la tête, tentant de se concentrer sur la mélodie, et de faire abstraction de Calvin, qui devait se rencontre compte de chacune de ses fausses notes, comme elle le pensait. La mélodie se complexifia légèrement : à cet instant, un air d'accordéon était censé soutenir le piano. Elle imagina dans sa tête un accordéoniste éphémère, et après un court instant, sentit les larmes s'estomper.

    Paddling through the hail storm, clothes ravaged, the leaves all torn, a part of me was born... »

    Elle s'arrêta brutalement. C'en était assez. Elle ne voulait plus chanter, malgré le sentiment de plénitude qui l'avait envahi à l'instant même où sa voix avait commencé à chanter malgré la réticence d'Erin. Elle ferma brusquement le piano, excédée, et l'instrument poussa une note atroce, comme un hurlement grave de douleur. Elle sentit de nouveau qu'elle allait fondre en larmes. Elle avait si honte ! Si honte de s'être laissée aller, si honte d'avoir chanter avec autant de ferveur, si honte de ne pas s'être arrêtée dès la première fausse note... Elle eut envie de quitter la pièce en pleurant, mais une force invisible la retint. Elle mit son visage dans ses mains, pour éviter de montrer ostensiblement qu'elle pleurait à Calvin. Il n'y était pour rien, il n'avait même pas demandé spécialement d'aider Erin, et il avait à supporter cette crise de larmes puérile. Au bout d'un long moment, ses sanglots s'arrêtèrent tous seuls, comme par miracle. Elle passa le bout de ses doigts en dessous de ses paupières, essuyant ainsi la preuve de ses larmes. Elle renifla péniblement et releva la tête.

    D-Désolée... » chuchota-t-elle en évitant le regard de Calvin. « J'ai vraiment honte... D'habitude, je ne pleure pas comme... comme une madeleine... D'habitude... J-Je ne chante pas ! »

    Sa voix se brisa et les sanglots faillirent revenir. Mais elle se retint à temps et posa ses mains moites sur le couvercle du piano. Au moins, elle savait que si elle chantait devant au minimum une personne, elle allait fondre en larmes. Cette ironie stupide et peu drôle la fit pourtant esquisser un mince sourire désolé. Calvin n'aurait réellement pas dû venir. Le pauvre... pensa Erin en essuyant ces mains sur sa jupe en tweed. Si elle n'avait pas intégré les New Directions, il ne serait pas là, à la voir à moitié sanglotante et il n'aura pas à donner de son temps pour une telle idiote. Erin avait toujours cette manie de se traiter d'idiote. Elle trouvait que ça lui correspondait parfaitement. Elle renifla. Oui, se dit-elle une fois de plus, je suis bien une idiote.

    Tu n'aurais peut-être pas dû me demander de chanter... » lança-t-elle en passant une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille.

    Spoiler:

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MessageSujet: Re: 05. Sing !   05. Sing ! EmptyLun 25 Avr - 19:04

Erin Sullivan & Calvin Collins
Pendant son monologue, Calvin avait eu l’impression d’avoir tout l’attention de la jeune fille. Et il l’avait. Est-ce qu’il faisait mouche ? Il l’ignorait, mais il essayait. La timidité était un fardeau que tout le monde devrait avoir la force de se débarrasser. La vie était trop courte et trop unique pour se refuser de vivre à cause du regard d’autrui. Enfant, Calvin s’était effacé aux yeux du monde pendant de longue année. Mais il avait trouvé son juste milieu à présent. Il ne craignait pas le regard des gens tant qu’ils ignoraient de quoi sa vie était réellement faite. Mais il s’agissait de sujet trop grave, il n’avait pas peur du ridicule, loin de là. Calvin se retrouva silencieux après avoir proposé à Erin de chanter. Il remarqua la frayeur dans les yeux de sa camarade de chorale. Sur les lèvres du jeune homme s’installa un sourire chaleureux afin de la rassurer. Il s’assit sur sa chaise et attendit qu’elle débute.

Lorsqu’elle commença à jouer du piano, le jeune Collins pensa à une victoire. Il allait l’entendre chanter. Et ce fut le cas. La voix fragile, mais agréable de la jeune fille parvint à accompagner les notes. La chanson était assez douce et malgré une certaine gêne palpable, elle prenait de l’assurance au fil de la chanson. Appréciant la prestation, Calvin fut frappé par un arrêt brutal, inconcevable. Allant jusqu’à fermer le piano en laissant échapper des notes affreuses, contrastant avec ce qu’elle avait pu chanter. Elle fondit alors en larme et le jeune homme fut témoin de cette scène sans même comprendre où il se trouvait. L’observant, il attendit une explication. Il savait que cela viendrait, il ne savait pas comment il allait réagir. Il était ce jeune homme généreux, prêt à beaucoup de chose pour aider son prochain mais il savait que parfois, pousser les gens à l’excès était bien plus bénéfique si l’on attendait un fort changement. Mais et si cette chanson rappelait des souvenir à cette jeune fille ? Il serait malvenu de la brusquer. Erin s’excusa alors. D’habitude, elle ne pleurait pas. D’habitude, elle ne chantait pas. Pourquoi étaient-ils là alors ? Qu’attendait monsieur Schuester de lui ? Pourquoi l’avait-il envoyé vers lui ? Il y avait certainement une raison ! Cela lui échappait. La dernière phrase de la jeune fille timide était sans doute de trop. Un froncement de sourcil s’installa sur le visage de Calvin et les mots traversèrent ses lèvres sans qu’il ne les contrôle. Avec un ton, légèrement dur, il lui demanda :

« Alors quoi ? On vient ici pour faire quoi ? Une partie de belotte ? Parler de Rachel Berry et de son assurance à toute épreuve ? » Le regard cherchant celui de Erin, il se leva et se dirigea vers la porte. Il ouvrit cette dernière et remarqua le passage des élèves. Regardant l’un d’entre eux, il se rendit compte de l’air sévère qu’il devait toujours avoir. Il fit demi-tour et parcourut la salle d’un pas rapide pour prendre la guitare électrique. Allumant les enceintes, il mit le volume assez fort pour que le couloir puisse en profiter. « La méthode compréhensible ne fonctionne pas, alors autant avancer avec ce qu’on a. » grattant quelques notes sur les cordes afin de vérifier ses accords, il jeta parfois un regard a Erin en lui expliqua : « Les gens s’en foutront de toi si tu fais des erreurs. Ils ne s’intéresseront pas à toi et ceux qui sont dans ce cas seront compréhensifs. Les premiers riront peut-être. Mais qu’est ce qu’on en a à faire. Tu auras tout le temps de leur faire regretter lorsque tu auras rattrapé tes erreurs. Tu as une jolie voix. Alors arrête de t’empêcher de t’évader et de rejoindre l’univers que la musique te propose. Vis pour toi, pas pour les autres. Une fois que tu le feras, tu prendras plaisir à partager. » Expliqua-t-il comme un professeur de musique le ferait à un élève hésitant. Commençant les premières notes d’une chanson rythmée, sur sa guitare, Calvin s’apprêta à lui faire comprendre que le but était de prendre du plaisir avant de penser à toucher les gens. « Je n’ai pas une grande voix, mais je sais me faire plaisir en chantant ce qui n’est même pas fait pour mon timbre à la base. Et je me fous de ce que pensent les autres. » L’instrumentale de « Bad Romance » de Lady Gaga commençait à être reconnaissable. « On s’en fout de ce que voient les gens en nous. S’ils nous prêtent attention, c’est que nous sommes intéressants à leurs yeux, non ? Alors autant s’offrir en spectacle. » Pour conclure ses paroles, Le jeune homme commença les paroles de la chanson de sa voix grave, légèrement rock :

« I want your ugly
I want your disease
I want your everything
As long as it’s free
I want your love

I want your drama
The touch of your hand
I want your leather-studded kiss in the sand
And I want your love
Love-love-love
I want your love

You know that I want you
And you know that I need you
I want your bad, your bad romance

I want your love and
I want your revenge
You and me could write a bad romance
I want your love and
All your love is revenge
You and me could write a bad romance


Oh-oh-oh-oh-oooh!
Oh-oh-oooh-oh-oh!
Caught in a bad romance
Oh-oh-oh-oh-oooh!
Oh-oh-oooh-oh-oh!
Caught in a bad romance
»

Il était certain que Calvin prenait du plaisir avec cette chanson qui, rappelons le, n’était pas du tout fait pour lui. Mais les regards qu’il lançait à la porte ouverte le faisaient terriblement sourire. Voir les gens ralentir leur allure pour voir qui faisait autant de ramdam était assez jouissif. Seulement, il n’était pas là pour cela. Alors tout en continuant à jouer de sa guitare, il jeta un regard, accompagné d’un sourire, à Erin et l’invita à la rejoindre : « Allez, viens continuer avec moi. Le deuxième couplet est pour toi. » L’arc sur ses lèvres était bien trop joyeux pour que quiconque ose refuser une telle invitation. Chanter seul une chanson était une chose, s’acharner dessus à deux était encore mieux. Attendant la jeune fille, il continua la pause musicale en espérant qu’elle daigne venir.