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 05. Let's fight

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MessageSujet: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyLun 14 Fév - 0:05

    Leah parcourait les couloirs du lycée à cette heure de grande affluence, son uniforme des Cheerios faisait quelques envieuses, créait une poignée d’admiratrices et beaucoup d’hostilité. Être populaire ne signifiait pas être aimé, cela signifiait que l’on était respecté, que personne ne viendrait vous souiller d’un slushy glacé et collant. Cette immunité dont avait joui la jeune fille pendant ses deux premières années à McKinley n’était plus aussi solide maintenant qu’elle avait rejoint les Awesome Voices. Elle n’avait pourtant subi aucune représailles jusqu’à présent malgré sa véhémence à s’indigner de cette maltraitance des membres des deux Glee Clubs. En connaissant bien Leah, on pouvait se demander pourquoi elle continuait ce jeu de la popularité, pourquoi elle portait encore cet uniforme alors que Sue Sylvester était un vrai tyran, pourquoi elle n’affichait pas plus franchement sa position concernant ces querelles… Après tout, c’était une fille gentille, généreuse, protectrice et qui était incapable de la cruauté que ses semblables exerçaient chaque jour. Alors pourquoi s’habiller chaque matin aux couleurs des Cheerios et entretenir les apparences? La réponse est simple : elle souhaite qu’on lui foute la paix. Sa vie familiale est déjà assez douloureuse pour qu’elle ne s’inflige en plus un statut d’outsider au lycée. D’autant qu’elle adore la danse et apprécie le défi que faire partie des pom-pom girls du Coach Sylvester représente. Voilà pourquoi, en ce début d’après-midi, en sortant de la cafétéria avec trois livres serrés contre la poitrine, elle traverse le couloir d’une démarche assurée tandis que sa jupe volette sous l’effet de son déhanchement.

    Il lui restait une heure avant son prochain cours et, en élève sérieuse, elle avait décidé de se rendre à la bibliothèque pour avancer son devoir de littérature à rendre deux semaines plus tard. Il s’agissait d’une dissertation sur l’œuvre de Shakespeare qui allait lui demander plusieurs heures. Elle aurait pu la bâcler comme la plupart des élèves mais Leah avait à cœur de réussir au mieux ses études et si sa grand-mère était trop confuse pour faire la différence entre un A+ et un C-, ça n’y changeait rien. Ainsi, elle pénétra la bibliothèque avec conviction, passa devant l’exécrable bibliothécaire qu’elle salua par politesse d’un signe imperceptible de la tête. Entre elle et M. Gaté, ce n’était pas l’amour fou. Elle pouvait même affirmer avec certitude qu’il la haïssait autant qu’elle le méprisait. Il semblait détester tous les représentants de la race humaine et plus spécifiquement ceux qui traînaient dans sa bibliothèque, alors pourquoi faire ce métier? Cela dépassait la jeune lycéenne. Elle ne supportait pas de l’entendre débiter des tonnes d’insultes aux élèves, de les humilier et de les terroriser. C’était cent fois pire que les petites séances Slushies des footballeurs. Cet homme à l’accoutrement ridicule était sensé être un adulte responsable, or, il faisait souvent beaucoup plus de remue-ménage que les élèves qu’il prenait à partie.

    Leah lui avait déjà lancé plusieurs remarques acerbes et pensait que la justesse de celles-ci avaient du vexer intérieurement le bibliothécaire. Cette conviction s’était imposée à elle quand elle avait reçu de violentes contre-attaques. Depuis, elle ne perdait pas une occasion de tenter de lui rabattre son caquet, ce qui rendait difficile l’efficacité du travail à la bibliothèque. Elle espérait qu’il se contenterait de jouer à ce jeu stupide en ligne ce jour-là et qu’elle pourrait consacrer une heure à Shakespeare. Elle s’installa à une des rares places libres, bien trop près de M. Gaté à son goût, et ouvrit deux de ses livres devant elle. Elle s’abima dans la lecture du chapitre concernant la dissertation et tout ce qui se passait autour d’elle disparu peu à peu au profit de la prose de l’écrivain anglais.
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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptySam 26 Fév - 15:24

Spoiler:

    C'était un jour de travail normal. Jusque là. Florent travaillait à son bureau dans la bibliothèque calme... pour une fois. Il avait rapidement reprocher à deux cookies du fond d'être un peu bruyant. Ce n'était pas leur faute, ils étaient malade: mais ils en profitaient pour bavarder. Alors entre leurs bavardages volontaire et leur toux involontaire, ce n'était plus possible. Rien de grave, cependant. Il n'était pas de très bonne humeur aujourd'hui mais qu'importe. Ce n'était pas leur problème. Enfin... il se fichait pas mal de savoir si c'était leur problème ou pas, s'il avait envie de crier il n'allait pas se gêner. Mais il allait déballer sa vie pour bien leur faire comprendre que ce n'était pas eux. En plus, ils étaient habitués: les seules fois où ils le regardaient bizarrement étaient quand il disait bonjour avec une humeur joyeuse qu'ils ne lui connaissaient pas. Par exemple, quand sa belle-fille était allée dormir chez son père parce qu'elle ne voulait plus le voir. Quel bon jour que celui-ci ! il avait été tranquille toute la journée, et sans doute il le serait toute la semaine. Mais maintenant elle était revenue, malheureusement, et il ne pouvait plus être tranquille chez lui. Alors il venait, fatigué et de mauvaise humeur, au lycée, et il trouvait tous ses collègues en salle des profs autant de mauvaise humeur que lui. Parce que de toute façon, quand on demande "ça va" le matin, c'est juste une façon de dire bonjour. Quel imbécile irait dire "oh que je suis content d'être là !" alors qu'il venait travailler ? Tout l'épuisait maintenant. Les vacances lui tardaient d'ailleurs... et aux élèves aussi. Tant de semaines sans repos, c'était trop loin. Et ces disputes stupides à cause de la chorale. Pff... le Glee club. Il n'avait jamais entendu rien d'aussi stupide. maintenant, les élèves n'étaient plus là pour travailler, c'était éduland ici ! Bientôt ils mettraient le tunnel de Shakespeare, le grand huit de Platon... Ou alors ils en feraient un supermarché tiens. Je prends une barquette mathématiques... oh ! Les statistiques ! Ça me plaît pas je repose. Quand Flow voyait son frère avec son cours d'histoire. Pourtant il avait confiance en son frère, largement ! Mais il se doutait qu'il y avait des petits rigolos qui ne faisaient pas bien leur travail ici.

    Une élève entra. Il jeta un bref coup d'œil et reconnut Leah, une fille plutôt arrogante et qui ne cachait pas ce qu'elle avait à dire. Il ne la détestait pas loin de là, elle était très sympathique certainement. Mais elle ne comprenait pas que si elle ne se calmait pas, elle allait se faire démonter. Il faisait tout son possible pourtant pour lui dire d'arrêter, mais elle était têtue et n'arrêtait pas. En plus, elle l'avait pris en grippe - non pas lui, il ne prenait personne en grippe, ce n'était pas son genre. De toute façon, il n'était pas là pour être aimé, ni détesté, il était payé pour être un monstre. Alors il l'était. Il fallait bien apprendre à les calmer ces gus. Mais bon. Il n'allait pas non plus lui courir après pour lui expliquer les bonnes manières, il n'était pas son père non plus. Mais rien ne l'énervait plus que quelqu'un qui ne lui disait pas bonjour. En la voyant passer, comme il le faisait toujours, il parla d'un ton on ne peut plus naturel, parce que de toute façon il n'avait rien à lui reprocher aujourd'hui:

    - Bonjour.

    Mais elle passa sans faire un geste. Enfin... peut-être avait-elle fait un geste, il n'avait pas vu grand-chose. Il se contenta de lui jeter un regard noir et reprit son travail. Ayant besoin d'un livre, il se leva. Malheureusement, même si elle ne l'avait pas fait exprès il ne songea même pas à cette possibilité, ce fut le moment que choisit la jeune fille pour baisser les yeux sur son livre.

    - Leah, déjà que vous avez du mal à me dire bonjour, alors vous pourriez au moins éviter de me snober, c'est la moindre des choses.
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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyLun 28 Fév - 20:41

    Elle se plongea dans sa lecture mais au bout de quelques secondes, il était là. Bien sur, il n’allait pas la laisser tranquille plus d’une minute. Elle soupira bruyamment et avec insolence. Il lui reprochait de ne pas lui avoir dit bonjour et de le snober. Elle aurait franchement préféré pouvoir l’ignorer pour l’éternité, mais M. Gaté n’était pas quelqu’un qu’on ignorait. Il était beaucoup trop bruyant, voyant pour qu’on puisse faire comme s’il n’était pas là. D’ailleurs la tenue qu’il portait aujourd’hui était particulièrement ringarde et immonde. Comment pouvait-on avoir si peu de goût ? Cela dépassait la Cheerleader. Si elle ne pouvait pas l’ignorer, elle pouvait toujours faire tout l’inverse : s’acharner. Elle s’imagina en train de vider des litres et des litres de Slushies sur le bibliothécaire et le regarder essayer de se relever en dérapant et tombant sur le liquide glacé. Uhm, ce serait si bon, ça évacuerait un peu tout son stress d’être méchante pour une fois. Mais pas avec n’importe qui, avec le méchant bibliothécaire, elle n’aurait pas eu de remords. Enfin, elle ne le pensait pas. Mais de toutes manières, c’était exclu encore une fois, elle n’était qu’une élève, il était un adulte. Elle se ferait renvoyer sur le champ si elle usait d’attaques physiques. Alors, elle se contentait des attaques orales, apparemment ça ne devait pas tant lui déplaire d’avoir trouvé une partenaire de joute puisqu’il ne l’avait pas dénoncée à Figgins.

    Elle était restée quelques secondes, consternée, le regard toujours sur les pages du livre à penser à tout cela. Elle finit par lever la tête pour adresser un sourire ironique au responsable de la bibliothèque de McKinley. Elle lui répondit d’une voix chuchotante pour déranger au minimum les élèves qui essayaient de travailler dans ce milieu hostile :

      « Je sais que vous désirez absolument attirer l’attention sur vous, Monsieur Gaté, mais je suis désolée de vous apprendre que la plupart des élèves viennent ici pour les livres et pas pour vous voir. »


    Elle posa le stylo qu’elle était en train de tripoter en lisant, c’était un tic à elle, ça l’aidait à se concentrer. Elle prit soin de l’aligner le long du livre, de replacer la feuille à carreau prévue pour prendre des notes en faisant comme si le bibliothécaire n’existait plus et finit par se lever pour se planter devant lui et rajouter :

      « Bonjour, Monsieur Gaté. Puisque vous avez tant besoin d’une marque d’amitié de ma part. Maintenant, vous ne voulez pas retourner faire votre… euhm… Ce que vous faîtes ici… ? Du genre, insulter les élèves ? »


    A ces mots, elle lui fit un sourire niais comme s’il avait été un enfant de maternel un peu collant à qui la maîtresse dirait de retourner faire son coloriage. Ouh, elle se sentait déjà mieux. Il y avait peu de personnes sur qui elle pouvait passer ses nerfs, elle n’oserait jamais hausser le ton contre sa grand-mère et encore moins faire preuve de sarcasmes, de toutes manières cette dernière ne comprendrait rien… Elle tenait trop à ses amis pour se les mettre à dos en se permettant quelques sautes d’humeur, elle ne pouvait pas se lâcher sur les professeurs ou Bryan Ryan car elle risquait des sanctions. Et quand à ses ennemis, elle essayait de ne jamais descendre plus bas qu’eux. Florent Gaté était le seul à avoir atteint un tel niveau abyssal qu’elle pouvait sortir l’artillerie lourde et se lâcher. D’ailleurs, elle ne se gêna pas pour parader devant lui, fière de ses piques assassines. Elle se mit à effectuer une petite danse de la victoire en silence en tournant sur elle-même, poings serrés devant le visage et amorçant chaque rotation de la victoire d’un petit coup de hanche qui faisait voleter sa jupette rouge. Puis, elle se rassit brusquement et fit de nouveau comme s’il n’existait pas. Elle n’avait pourtant aucun doute sur le fait qu’il n’en resterait pas là.

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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyJeu 3 Mar - 17:56

Spoiler:

    Ce qui agaçait Flow, ce n'était pas l'insolence des élèves à son égard. Certes, personne ne devait apprécier d'être mis face à une telle réponse, mais c'était bien le cadet de ses soucis. Il avait bien entendu des gens critiquer son travail, ses efforts, voire les cours qu'il donnait encore quand aux lycéens quand il était étudiant. Et il avait bien fini par comprendre que ceux qui ne faisaient rien étaient les premiers pour critiquer les autres - le travail des autres. Et il était plutôt du genre à se plaindre de ses anciens élèves qui le trouvaient génial. Il aurait aimé, pourtant, les surprendre en train de dire "pff Gaté qu'est-ce qu'il était nul ! Notre bibliothécaire, cette année, c'est le meilleur !" Mais il y avait si peu, désormais, de bibliothécaires qualifiés qui savaient de quoi ils parlaient et qui veillaient au travail des étudiants. Ensuite, quand ils passeraient leurs examens, ils seraient contents d'avoir pu profiter de sa présence. Ils ne le remercieraient pas, bien sûr ! Et ce n'était pas ce qu'il désirait. Il voulait juste que ses élèves comprennent l'importance de ces valeurs telles que le travail, le véritable bonheur... et la politesse. Flow aurait pu facilement répondre à Leah qu'il s'en fichait bien des marques d'attention, car rien n'était plus vrai. Mais pourquoi s'en défendre ? Puisque justement, rien n'était plus vrai, il n'avait que faire également de ce que les élèves pensaient de lui: l'autorité ne se gagne pas en étant aimé, comme disait Machiavel, ni dans le fait d'être détesté: il devait être craint: apparemment c'était réussi, il y avait un silence de tombe dans cette bibliothèque. enfin, tant qu'aucun élève un peu plus insolent que les autres ne venait le perturber. Il ne doutait pas qu'en prenant ce ton grave il allait pétrifier la moitié des élèves présents sur leur siège.

    - Mademoiselle, quand vous poursuivrez vos études, que vous serez à la fac et que des sales cons vous enverront balader quand vous leur poserez des questions, vous aurez le droit de remettre en cause ce qu'ils diront. Mais là vous êtes devant moi, et je ne dis rien qui soit gratuit ou injustifié, alors vous feriez mieux de vous tenir tranquille.

    Flow aimait bien Leah. Voire même, il l'adorait. le monde avait besoin de gens de caractère ! Mais cette cocotte, si elle continuait, elle allait se faire démonter ensuite. Il avait peut-être horreur qu'on ne lui dise pas bonjour, mais il n'était pas susceptible. S'il prenait la peine de s'user la voix à crier, ce n'était que pour les élèves. Par contre il y avait quelque chose qui était clair: qu'on ne se méprenne pas sur lui. Il retourna donc à son occupation: il alla chercher son livre parce qu'il était en train de faire un dossier pour que les élèves puissent retrouver plus facilement les ouvrages de la bibliothèque selon leur thème, avec des résumés de chacun.

    - Je sais que dans les lycées vous n'êtes pas très habitués à ce concept qu'est le travail, vu que vous-mêmes ainsi que certains de mes collègues ne pratiquez pas souvent cette occupation, mais je suis en train de travailler et vous me dérangez dans mon travail avec vos mouvements d'humeur. Vous pouvez donc aller voir qui bon vous plaira pour vous plaindre de me voir reprocher leurs défauts aux élèves, et sans doute on vous donnera raison, parce que de toute façon ici c'est "éduland", on ne peut pas travailler, l'école c'est faire pour s'amuser. Donc quand vous aurez un surveillant qui vous laissera allumer des bougies et danser la zoubida sur les tables, vous serez contents, mais après quand vous vous réveillerez la veille de vos examens, que vous n'aurez rien fait et que personne ne viendra vous aider de toute façon parce que c'est trop tard, peut-être que votre "surmoi" vous rattrapera pour vous faire comprendre à qui la faute.

    Flow n'était pas naïf, il se doutait que dans les nombreux présents de la bibliothèque aujourd'hui, deux ou trois élèves avaient dû tenir compte de ce qu'il avait dit et qu'une angoisse allait faire qu'ils l'écouteraient. Seulement deux ou trois malheureusement. Et parmi eux, un qui de toute façon n'en avait pas besoin et travaillait déjà. Un jour, il y arriverait, il rendrait ces petits adultes...
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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptySam 5 Mar - 22:26

Spoiler:

    Leah avait peut-être un peu abusé avec le bibliothécaire, au vu de ses réponses il était vexé. Du moins, Leah le comprit comme cela. Elle n’avait pas l’habitude d’être méchante mais Monsieur Gaté était une des exceptions. Elle jugeait que ses cris et ses insultes justifiait qu’on le traite de la même façon. Bien sur, elle évitait d’hausser la voix et d’employer des noms d’oiseaux pour ne pas finir chez le principal Figgins. Mais si elle pouvait le remettre à sa place, elle le faisait sans hésiter. Mais voilà qu’aujourd’hui il semblait d’humeur maussade et peu enclin à emplir la bibliothèque de ses scènes mélodramatiques.

    Ainsi sa petite danse de la victoire l’avait fait passer pour une pimbêche plus qu’autre chose. Bien sur, les autres élèves de la bibliothèque savaient comment était Florent Gaté, ils lui étaient certainement reconnaissants de les défendre ainsi. Ou pas. Ils s’en foutaient après tout, la plupart avaient des écouteurs sur les oreilles ou des boules Quies pour ne pas être dérangé par le bruit des élèves ou de M. Gaté.

    Le professeur se lança dans une grande tirade dans laquelle il déplora que les étudiants ne travaillent pas, que les professeurs ne fassent pas mieux et que personne ne reconnaisse qu’il leurs rendait un sacré service en les forçant à travailler dans le calme. N’importe qui, ne connaissant pas les deux protagonistes et ayant assisté à la scène depuis l’arrivée de Leah aurait pris partie pour le professeur. Après tout, elle lui avait à peine dit bonjour, puis elle avait été insolente. Et enfin elle s’était comportée en véritable garce avec sa danse de la victoire. Alors que M. Gaté ne semblait pas animé de la même hargne qu’à son habitude. Peut-être était-il malade ? Elle eut envie de lui demander mais il finissait ses remontrances d’une voix égale. Elle se permit de lui répondre :

      « Je ne sais pas à qui vous vous adressez, mais je travaille beaucoup et je suis première de la classe dans plusieurs matières. Ne prétendez pas que je souhaite danser le Mia jusqu'à c'que la soirée vacille, une bagarre au fond et tout le monde s'éparpille ! Seulement je crois que quelqu’un doit vous tenir tête ou alors cette bibliothèque deviendra votre palais où vous pourrez exercer votre tyrannie ! »


    Et votre mauvais goût, pensa-t-elle en ne pouvant s’empêcher de lorgner les vêtements extravagants du bibliothécaire. Leah était toujours debout, devant le bibliothécaire. Elle se demandait s’il allait finir par être lui-même ou s’il allait faire un malaise sur place prouvant ainsi que c’était sa santé fragile qui le rendait si peu virulent.

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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyJeu 10 Mar - 14:06

    Il ne savait si ce n'était qu'une impression ou non, mais Flow voyait les élèves s'éloigner depuis qu'il s'était énervé. En fait il ne les voyait pas vraiment "s'éloigner", ces élèves: il avait plutôt la curieuse impression qu'ils avaient eu tendance à se décaler d'une place vers le fond. L'autre fois, il discutait avec son frère, et on lui aurait dit que les élèves ne venaient pas lui poser des questions parce qu'il leur faisait peur. Pff... Mais là c'est eux qui lui font peur. Voilà encore une de ses contradictions: n'affirmait-il pas dans le même temps que la crainte était le meilleur moyen de maintenir l'ordre ? Apparemment, Leah, elle, n'avait pas trop peur de lui. Et tandis qu'il se remettait à écrire, elle se remit à parler. Ce qu'il entendit surtout, c'était une élève annoncer à voix haute devant son public qu'elle était première de sa classe. Que croyait-elle ? Qu'il respectait davantage un élève "premier de sa classe" ? Les génies n'existaient pas: c'était quelque chose que personne ne lui ferait croire. Si elle travaillait, alors elle réussirait. Ce n'était que justice. Il n'y avait aucune marque de respect particulière à avoir pour quelqu'un qui recevait ce qu'il avait payé. Mais Flow, face à une telle remarque, ne bronchait pas. Si elle méritait deux claques de dire ça, il n'y avait pas non plus de raison de le lui expliquer, là maintenant, parce qu'il ne l'avait jamais fait. D'un autre côté, déjà il n'avait jamais vu personne lui répondre, mais encore moins insister ainsi. Et à vrai dire, il était surpris. Ce n'était pas le genre de Leah, pourtant, de continuer à répondre de cette façon. Elle avait peut-être un sérieux défaut de courtoisie, mais comme elle venait si bien de le rappeler, c'était elle-même une jeune fille que ses collègues qualifieraient de "modèle", même s'il ne supportait pas cette classification. Un élève n'était pas un "modèle", foutaise monstrueuse. Mais bon, que faire contre les cuistre, à part de leur dire:

    - Ne soyez pas cuistre.

    Mais elle n'en avait pas fini. Par désespoir, il enfouit son visage dans ses mains même si, derrière, il souriait... Mais par respect pour la jeune fille, il cessa vite de sourire et se rappelait qu'il ne méritait que de s'énerver devant un tel comportement. En plus, cette façon de lui répondre était ridicule. Est-ce qu'elle savait de quoi il parlait ? La définition d'un tyran ? Parce qu'il voulait quand même voir jusqu'où elle allait aller, il la laissa finir en la regardant à travers ses doigts. Certains avaient tourné les yeux, intrigués.

    - Voilà, c'est bien ce que je disais, un professeur qui fait son travail c'est un tyran: donc c'est éduland ici ! Je vous ferai remarquer que nous incarnons l'autorité, et non pas la tyrannie. Mais vous ne devez pas savoir la différence, vous de toute façon les jeunes vous avez que deux mots de vocabulaire: "oh elle est cool ta meuf, elle est cool ta bagnole, elle est cool ta maison"... ou le contraire: "oh elle est moisie ta meuf, elle est moisie ta bagnole, elle est moisie ta maison". Mais comme je pense que la connaissance n'appartient à personne en particulier, je vais vous le dire: le garant de l'autorité est lui même subi à sa propre loi. Je n'ai pas le droit de forcer à faire le poirier au fond de la salle, sinon oui je serais un tyran, mais ce n'est pas le cas. Mais je comprends que pour vous les élèves, nous soyons tous des tyrans, c'est normal, tout le monde le pense quand il est jeune, même moi. Heureusement qu'on est pas le même quand on est ado et adulte.

    Heureusement, oui ! Mais il ne prendrait pas le risque de leur montrer, comme preuve, sa tête quand il était ado, sinon il se retrouverait aussi sec sur facebook et il le regretterait mortellement.
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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyMar 15 Mar - 1:15

    Leah se sentait un peu impertinente mais elle n’y pouvait rien, ce professeur l’énervait. En temps normal, même face à M. Gaté, elle se serait rassise gentiment et aurait grommelé dans son coin. Après tout il n’avait pas vraiment tord, même si elle ne se sentait pas visée par ses paroles. Elle se souvenait de ce que lui disaient ses parents, de ce que répétait sa grand-mère quand elle avait encore toute sa tête. Tu es une enfant douée et talentueuse, Leah. Tu es vouée à faire de grandes choses. Etait-il possible que ça lui soit monté à la tête ? La blonde se pencha sur cette possibilité un instant… La réplique du bibliothécaire eut le don de l’aider à retomber les pieds sur terre. Elle n’était pas infaillible. La preuve, elle n’avait aucune idée de ce que signifiait le mot « cuistre ». Elle dut avoir une expression étrange sur le visage alors qu’elle ouvrait la bouche pour rétorquer une réplique qu’elle n’avait pas encore élaborée dans son esprit. Cuistre ? Elle resta la bouche ouverte une seconde puis bafouilla :

      « Mais, mais pas du tout ! »


    C’était tout ce qu’elle pouvait dire sans risquer d’avouer qu’elle n’avait rien compris aux accusations du professeur. Cuistre aurait aussi bien pu être un légume oublié qu’une insulte du Moyen-âge… Elle déglutit. Pourquoi avait-elle décidé de lancer les hostilités envers l’affreux bibliothécaire ? Elle aurait du attendre qu’il s’en prenne violemment à quelqu’un pour avoir matière à le blâmer ! Elle se sentait idiote et impuissante alors qu’il la ridiculisait devant toute la bibliothèque qui semblait avoir abandonné les livres et cahiers pour tendre l’oreille avec attention. Qui gagnerait ce bras de fer ? M. Gâté était bien parti, il gagnait du terrain. Elle l’avait traité de tyran et il s’en insurgeant en argumentant qu’il devait avoir de l’autorité pour faire son boulot. Oui, mais vous pourriez être plus poli et bienveillant envers les élèves, pensa-t-elle. Mais aussitôt, elle se dit que ce n’était pas son rôle d’être amical avec les élèves. Il n’était pas leur ami après tout, il lui dirait certainement cela si elle opposait son argument. Elle ravala donc ses paroles et subit la caricature exagérée du bibliothécaire. Cool, moisi… Oui on entendait beaucoup ces mots dans les couloirs mais ce n’était pas parce qu’une personne n’employait pas le mot « cuistre » qu’il était forcément limité à deux mots de vocabulaire.

    Il mettait son attitude sur le dos de la jeunesse et de la rébellion qui caractérisait cet âge. Leah n’était pas d’accord, elle acceptait toutes sortes d’autorités et pas seulement les autorités maternelles et bienveillantes de certains professeurs qui les couvaient ! Elle était tout de même une Cheerios de Sue Sylvester et elle acceptait son autorité même si elle ne supportait pas sa méchanceté. La différence, c’est qu’elle ne répondait pas à Sue parce qu’elle avait peur que celle-ci infeste son casier des mille plaies de l'Égypte et que de toutes façons, elle ne pourrait que s’attirer des ennuis. Et puis, elle aimait les ambitions de Sue, le surpassement de soi qu’elle enseignait à ses pom-pom girls. Mais ce n’était pas pareil avec M. Gâté. Peut-être parce qu’il n’y avait aucune raison de le respecter ou peut-être parce qu’elle ne le connaissait pas énormément. En même temps, il ne donnait pas envie d’approfondir et de lui demander comment allaient ses enfants. S’il en avait ce devaient être des Gremlins, à coup sûr, des méchants Gremlins. Aussi, Leah décida-t-elle de ne pas répondre avec violence, de calmer au maximum ses accès d’insolence. Elle répondit avant de s’asseoir en faisant mine de se remettre au travail :

      « Vous avez raison, Monsieur Gâté. Vous êtres « trop cool » et je suis « trop moisie ». Je m’en excuse. »

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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyVen 18 Mar - 19:15

    Cela faisait longtemps que Flow n'avait pas pris de café.... ce fait commençait à lui peser. Et il était là depuis au moins une heure déjà, et il n'était pas non plus sorti fumer. Il attendait que le problème soit terminé avec Leah, qui s'indignait de ne pas être cuistre, et il prendrait une petite pause. Même si, la dernière fois, il s'était heurté au proviseur qui lui avait violemment reproché de laisser ses élèves sans surveillance, cela n'allait rien changer à sa façon de faire, et s'il avait envie d'aller fumer, il irait, un point c'est tout. un jour, peut-être, il paierait les conséquences de ses conneries et il aurait des problèmes. Il irait à l'hôpital, peut-être, pour se faire opérer. Il dirait à ses élèves que pour des raisons bien indépendantes de sa volonté, il devrait s'absenter quelques mois. Et on lui mettrait un remplaçant ! Ah cette idée le faisait bien rire. Un remplaçant, lui ? Il doutait déjà des qualités de ce soit-disant bibliothécaire qui viendrait le remplacer. Et de toute façon, il n'aimait pas qu'on fasse son travail à sa place. Et il n'en était pas encore là. Pour l'instant, tout ce qu'il voyait et qui l'intéressait, c'était que Leah prenait enfin la peine de se rasseoir et surtout de se taire. Avec des excuses, en plus : est-ce qu'elle pensait qu'il en avait quelque chose à faire de ses excuses ? Bien... elle avait raison. S'excuser, au fond, n'est-ce pas comme reconnaître la valeur de l'autre ? Mais lui était encore énervé, c'était bien dommage, hein ?

    - Bah oui, mademoiselle, je suis désolé, mais il faut bien vous prévenir. Parce que moi je ne le prends pas mal, mais un jour vous allez faire la même chose à quelqu'un qui a une susceptibilité supérieure à la mienne et vous allez vous faire démonter, jeune fille.

    Sauvée par le gong. Le gong, c'était l'un des élèves avec qui il sortait fumer devant le lycée, cet élève qui passait devant la porte ouverte de la bibliothèque que lui criant un mot. Et aussitôt, Flow vit son propre sourire revenir.

    - Vous venez fumer, monsieur ?
    - Oh, à ce propos... vous ne me devez pas quelque chose, vous ?

    Il prit sa tasse, son manteau, son briquet et suivit le jeune garçon dehors. A son retour, cette fois de bonne humeur, il pouvait toujours faire la tronche à Leah, mais elle était là, encore tête baissée.

    - Leah, arrêtez d'être sombre. Non, sérieusement, ce n'est pas la peine de s'excuser. Quand je vous dis quelque chose, c'est pour vous, dans deux jours je ne m'en souviendrai plus.

    Enfin calme, son café à côté, il reprit son travail, parce qu'il avait bien l'intention de finir avant la fin de l'année, sinon les élèves risquaient de prendre comme prétexte qu'ils ne pouvaient pas se mettre à réviser temps qu'ils n'auraient pas le récapitulatif des ouvrages. Alors, un élève se leva, fit un grand bruit avec sa chaise et partit sans un regard. Flow croisa les yeux de Leah et déclara:

    - Vous savez, il y a 25 ans, à mon époque, quand un élève était bruyant comme est en train de le faire votre camarade, le surveillant il prenait sa trousse et vlan ! il lui envoyait dans la tronche. Eh oui, avec mon bibliothécaire de l'époque, vous auriez moins ri ! Une fois, Guillaume a rendu un livre un peu corné et le bibliothécaire a cassé la table en tapant dessus. Ouais, elle est restée cassée en deux, comme ça, pendant plusieurs semaines...

    Parfois, il parlait de Guillaume, de même qu'il parlait de sa famille, et il oubliait un peu qu'il était devant ses élèves et qu'ils ne savaient sans doute pas qui était Guillaume.
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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyLun 28 Mar - 18:43

    Le regard rivé sur son livre, elle fit mine d’être absorbée dans sa lecture mais en fait elle ne faisait que ruminer. Ca l’agaçait de devoir s’écraser ainsi devant le bibliothécaire mais en même temps, elle ne voulait pas devenir une pire nuisance que l’adulte extravagant. Elle fit mine d’ignorer la voix de celui-ci quand il ajouta qu’il n’était pas vexé mais qu’elle risquait tomber sur quelqu’un de moins conciliant qui lui en collerait une… Du moins, elle devina que c’était ce qu’il voulait dire par « démonter », elle ne pouvait imaginer qu’il ait fait un sous-entendu plus salace à une élève mineure malgré le fait qu’elle porte une jupe courte et ne se cache pas de ses nombreuses conquêtes. Elle eut envie de lui dire qu’on pouvait bien essayer de la « démonter » mais qu’elle ne se laisserait pas faire. Elle était gentille mais ni cruche, ni naïve. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, même face à Sue Sylvester, elle savait doser sa dose de soumission et d’insolence. Parfois, Leah se disait que si la coach Sylvester la gardait c’était peut-être parce qu’elle aimait bien que la blonde lui tienne un tout petit peu tête…

    Leah se contenta de fixer avec insistance un mot sur le livre, elle savait à peine si c’était des mathématiques ou de la littérature qu’elle était venue faire. Parce que maintenant elle ne pensait qu’à l’exécrable bibliothécaire qui l’avait traitée d’huitre ou de cuivre, elle n’avait pas bien compris… Peut-être un mélange des deux ? Il l’avait traitée d’huître en cuivre, oh le vile ! Elle allait lui jeter un regard noir mais elle vit que son attention était attirée par un élève dans le couloir et il sortit dans la foulée. Leah, en habituée de la bibliothèque, savait que le bibliothécaire avait des potes de cigarette. Il quittait son poste et allait s’en griller une comme on dit. Parfois les élèves en profitaient pour faire n’importe quoi, en même temps, on ne pouvait pas leur en vouloir. Le bibliothécaire était si stricte qu’on ne pouvait tousser sans attirer ses foudres, alors quand le tyran s’en allait, les tyranisés prenaient du bon temps. Leah était persuadée que s’il laissait plus de libertés aux élèves, ils se tiendraient bien plus tranquilles en son absence.

    Mais, cette fois-ci, il ne semblait qu’y avoir des étudiants sérieux absorbés par leur travail au point que la plupart n’avaient pas du remarquer le départ de Monsieur Gâté. Avec un soupir de lassitude, Leah reporta son attention sur son boulot pour se remémorer qu’il s’agissait de littérature et plus particulièrement d’une dissertation sur Sahkespeare. Elle souffla à nouveau pour calmer ses nerfs et pouvoir se replonger dans l’œuvre de l’écrivain Anglais. Elle resta focalisée quelques minutes et commença même à griffonner quelques notes pour sa dissertation quand Florent Gâté réintégra la bibliothèque, une odeur de tabac froid le suivant. Elle fronça les sourcils quand il s’adressa à elle pour lui demander d’arrêter d’être sombre de la sorte et qu’il aurait vite fait d’oublier leur altercation. C’était bien ça le problème ! S’il avait une mémoire de poisson rouge comment était-il censé se calmer, apprendre de ses interventions inutiles et nuisantes ? Elle grogna :

      « Je ne suis pas sombre, je travaille, Monsieur Gâté. »


    Elle avait eu envie de l’appeler Monsieur Gâteux comme les élèves le surnommaient souvent dans son dos. Mais elle s’était abstenue, faisant tout ce qu’elle pouvait pour l’ignorer en se concentrant sur Shakespeare. Mais elle fulminait intérieurement, elle avait envie de lui faire entendre raison mais il semblait impossible de lui faire comprendre qu’il fallait être un peu tolérant dans la vie. Un raclement bruyant de chaise fit lever les yeux de la pom-pom girl. Elle observa l’élève chargé de livres qui n’avait pas les mains libres pour replacer silencieusement le siège. Alors bien sur, il aurait du poser ses livres, ranger la chaise et les ramasser pour partir. Mais il en avait été autrement. Peut-être par fainéantise, par oubli, par je-m’en-foutisme ou alors pour persécuter celui qui n’acceptait que le bruit qui provenait de lui : le bibliothécaire. Elle eut envie de lui faire un clin d’œil comme s’ils avaient été dans le même camp pour casser les pieds de Monsieur Gâté. Mais au lieu de ça, elle eut le malheur de vouloir observer la réaction du professeur et croisa son regard. Elle le regretta, ça lui donnait une raison de réengager les hostilités. Et il ne laissa pas passer l’opportunité.

    Il se mit à évoquer le bon vieux temps, quand elle l’appelait Gâteux, ce n’était pas pour rien ! A l’époque, les bibliothécaires savaient faire régner l’ordre dans leur bibliothèque ! A coup de trousses dans la tronche des élèves bruyants et de poigne de fer qui brisait des tables en deux. Leah n’était pas au courant que les rats de bibliothèques étaient de type Rambo quelques années auparavant. Elle ne cacha pas son agacement en soufflant et levant les yeux au ciel. Et voilà qu’il évoquait un certain Guillaume dont Leah ne connaissait rien. C’était peut-être un camarade d’école de l’époque. Mais quel était le rapport ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire à elle qu’un certain Guillaume avait l’habitude de corner ses pages ? Elle railla :

      « Oui, ben allez-y si vous pensez que c’est intelligent de lapider les élèves avec des fournitures de bureau. Mais je doute que vous ayez la force de fendre une table en deux pour faire peur à un Guillaume ou un Tartempion. Alors peut-être que si vous laissiez un peu les élèves souffler, ils auraient moins envie de faire les guignols dès que vous tournez la tête ! »


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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyMer 30 Mar - 21:30

    Elle travaillait... Leah travaillait... Bien sûr, il n'en avait jamais douté. Et depuis longtemps il savait bien qu'elle avait au moins le mérite de travailler. Mais des mérites, elle en avait plein, là n'était pas la question. Et des défauts, il fallait bien en avoir aussi. Il n'avait rien à lui reprocher pour son caractère, mais elle avait une certaine tournure d'esprit qui était quand même attristante. Cette façon de se croire la meilleure... Il fallait qu'il lui fasse comprendre qu'elle devait arrêter cela avant qu'il ne soit trop tard. Et il l'avouait, il aimait beaucoup la jeune fille et il ne voulait pas la voir devenir ce qu'il avait pu connaître dans sa jeunesse, parce qu'elle ne méritait pas cela. Non, cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle pouvait être agaçante, ou faire du bruit ici, ou se faire mépriser de tous. Il déplorait plutôt qu'elle ait à subir cette façon de penser alors qu'elle pouvait si facilement réussir dans la vie. Et si elle faisait ce truc idiot aussi, les pompoms girls ou il ne savait trop quoi qui, de toute façon, était stupide, au moins elle pouvait se passionner pour quelque chose. Il ne lui demandait pas d'être modeste là-dessus: c'était comme s'il allait voir les footballeur pour leur dire "han mais on a tous le même niveau en foot". Il suffisait de le voir pour comprendre que lui ne faisait pas beaucoup de sport, mais il se consacrait à autre chose: la culture. Et pas simplement la sienne, il voulait aussi pouvoir en faire profiter les autres. Alors ce n'était pas elle, certainement très bonne dans son domaine, qui allait lui donner des leçons sur le sien. Mais il ne pensa pas à cela pour l'instant, car il se contentait de sourire à sa réponse. C'était pareil avec sa belle-fille, quand il lui disait d'arrêter d'être sombre, elle lui répondait qu'elle ne l'était pas. Ou quand il la regardait, c'était "quoi ? tu veux ma photo ?" Comme s'il avait besoin de sa photo, elle ne croyait pas qu'il en avait déjà plein ? Toutes ces filles se ressemblaient, dans le fond, Leah et toutes les autres. Avec chacune leur petite particularité en plus. Et il aurait aimé rassembler toutes ses petites particularités dans sa famille, il n'aurait pas eu à se plaindre tout le temps ainsi.

    - C'est bien Leah, travaillez.

    Et lui aussi, il était temps qu'il s'y remette. Mais il se retrouva confronté à un nouvel accès de colère de la jeune fille. Bon sang, elle n'avait pas fini encore ? Pff cette pauvre petite racontait n'importe quoi maintenant. L'avait-elle déjà vu lancer une trousse dans quelqu'un déjà ? Et pourquoi parlait-elle de Guillaume ? Comment connaissait-elle Guillaume ? En tout cas, vu ce qu'elle racontait dessus, elle ne devait pas le connaître, non, sinon elle ne penserait pas qu'il serait possible de lui faire peur. Quant à cette idée que les élèves seraient plus sage avec moins d'autorité, il en doutait fort. Ce ne serait même pas tenable s'il n'avait pas cette poigne de fer. Mais qu'il la laisse croire ce qu'elle voulait, il n'avait pas l'impression qu'elle avait l'intention de l'écouter un jour.


    - Non, ne vous en faites pas, Guillaume n'était pas du genre à avoir peur de qui que ce soit. Guillaume, c'est un ami... non, un monstre. Je tapais les gens et je me cachais derrière ensuite quand on était en boîte... Quoi ? ne me regardez pas comme ça, moi aussi j'aime m'amuser ! Si vous croyez que je passe ma vie derrière ce bureau à taper des photocopies pour que les petits traumatisés que vous êtes ne soient pas perdus, vous vous trompez.

    Il fut interrompu par une quinte de toux et une étrange douleur au poumon. Mais cela ne dura que très peu. Il se redressa et se remit à travailler, pour suivre l'exemple enfin bon que donnait Leah.
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MessageSujet: Re: 05. Let's fight   05. Let's fight EmptyJeu 5 Mai - 13:57

Leah ne replongea même pas dans son bouquin après ses railleries, elle savait que le bibliothécaire allait répondre. Alors au lieu de faire comme si elle se fichait de ce qu’il dirait et de simuler un intérêt pour Shakespeare qui s’envolerait dès qu’il élèverait la voix, elle le fixa avec un air quelque peu ironique. Ca arrivait bien trop souvent ces joutes verbales, tant et si bien que les plus sérieux des lycéens poussaient un soupir à chaque fois que Leah et M. Gâté étaient réunis dans l’arène de la bibliothèque. Ils savaient qu’ils ne s’ignoraient jamais longtemps. Certains pensaient même qu’ils se connaissaient en dehors du lycée pour avoir tant de matière à se crêper le chignon. Mais ce n’était pas le cas, Leah ne le supportait pas tout simplement. Ou alors, peut-être était-elle curieuse face à ce personnage haut en couleurs. Peut-être aurait-elle voulu le connaître mieux finalement ? Si c’était le cas, elle ne se l’avouerait jamais bien entendu. Elle préférait le critiquer, le vanner et quitter la bibliothèque avec fracas quand elle estimait avoir atteint la limite de tolérance Gâté. C’était un peu le drame constant de la bibliothèque de McKinley. Sur quel sujet allaient-ils se prendre la tête aujourd’hui ? Si les lycéens n’avaient pas de ragots plus croustillants, ils en parleraient certainement dans les couloirs. Mais non, ces disputes faisaient partie du décor, elles n’étaient pas intéressantes mais si elles cessaient elles manqueraient certainement.

E
lles manqueraient même à Leah. C’était la pensée qui effleura la blondinette alors que le professeur ouvrait la bouche pour répondre. Il continua à parler du Guillaume inconnu. Cette récurrence rendait la cheerleader quelque peu curieuse. Qui avait-il pu être pour le bibliothécaire ? Un ami ? Un frère ? Un amant ? Et oui, il fallait se l’avouer les tenues extravagantes du professeur ne laissaient aucune ambiguïté sur ses préférences sexuelles. Du moins, s’il n’était pas homosexuel, Leah pourrait jurer qu’il était bisexuel. Il lui donna une partie de réponse. C’était un ami. Pourquoi parlait-il au passé ? Etait-il mort ? Leah secoua la tête, non tu as trop d’imagination ma petite ! Mais il corrigea aussitôt pour le qualifier de monstre. C’était apparemment en rapport avec sa taille puisque le Gâteux se servait de lui comme d’un bouclier pour pouvoir emmerder un maximum de personnes sans représailles. Leah leva un sourcil de surprise et d’incrédulité. Si elle pouvait très bien imaginer l’homme frapper un passant et s’abriter derrière son armoire à glace de copain, elle le voyait beaucoup moins danser en boîte avec un verre de whisky-coca dans la main.

E
lle prit une mine agacée, jeta un œil à sa montre et rassembla ses affaires d’un air affairé. Elle vint le rejoindre à son bureau pour finir la conversation et railla :

    « Les petits traumatisés que nous sommes n’avons pas besoin d’entendre vos frasques de jeunesse qui sont aussi inintéressantes qu’un accouplement d’escargots. Enfin, je suis sûre que vous trouvez ça intéressant vous ! »


E
lle posa ses affaires qui pesaient sur ses bras devant M. Gâté et en extirpa le livre qu’elle avait emprunté la semaine dernière et qui arrivait à la fin du prêt. Elle le tendit à l’homme et conclut avant de s’éloigner à nouveau chargé de ses affaires :

    « Voici pour vous. Je dois aller en cours, M. Gâté. Ne martyrisez pas trop les élèves. A demain. »


Elle n’avait pas fini sa dissertation et il faudrait qu’elle revienne le lendemain en espérant qu’elle pourrait mieux se concentrer cette fois-ci. Elle quitta les lieux sans un dernier regard pour le bibliothécaire, elle poussa la porte à battant de sa hanche et sortit avec un petit sourire inexplicable sur les lèvres.

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