05. Run From Love

♦ - ♥ - ♠ - ♣ - Chris Lorentz & John Lawrence - ♣ - ♠ - ♥ - ♦

John avait passé la journée dans la paperasse à préparer des procès. En effet, il se devait de parfaitement maîtriser un dossier pour pouvoir le soumettre à la Cour et avoir du répondant lorsque la partie adverse s'amusera à vouloir l'objecter. Les répliques cinglantes se préparaient un minimum. Toutefois, il s'était promis de sortir tôt. Une fois n'étais pas coutume, il se rattraperait un autre jour. La raison ? Et non, il ne sortait pas Scarlett ce soir ! Il faut dire qu'elle était de l'histoire ancienne -mais je ne me prononce pas sur les sentiments de John à son égard désormais, ça dépendra en grande partie de la fin de notre RP en cours-. Alors, bande de curieux, vous voulez vraiment savoir ? C'était très simple : il avait rendez-vous chez le coiffeur. Déçu par la banalité, n'est-ce pas ? Hé ! C'est vous qui avez demandé à savoir !

Ainsi donc le procureur avait pris rendez-vous durant les heures d'ouverture de l'homme aux mains d'argent. Enfin, aux ciseaux d'argent. Et encore, ce n'était certainement pas de l'argent ! Bref, il comptait rafraîchir sa coiffure. Pas la couper de beaucoup, mais au moins assainir les pointes et redessiner le dégradé. Oui, il se permettait d'y aller "pour si peu". D'une part il en avait les moyens, alors pourquoi se priver ? D'autre part il n'avait que rarement du temps pour lui même mais pour être plus efficace dans son travail il s'imposait des pauses. Ces dernières lui permettaient de souffler un peu, de s'aérer. De se libérer aussi de son quotidien particulièrement sombre et difficile. Il était plus touché par les affaires qu'il traitait qu'ils ne voulait le dire. Il était humain. Or quoi de mieux que les potins mondains d'un coiffeur pour s'évader ? Bonus : on se renseignait sur les personnes en vue, ou au contraire démodées. John se demandait bien de qui on parlerait cette fois. Il ne se doutait pas que la plupart des racontars aborderaient le mariage d'une rock-star avec un inconnu. Apparemment le chanteur commençait à se faire oublier malgré la parution on-line de son nouvel album. On montait aussi vite qu'on redescendait dans ce milieu. Alors quoi de mieux qu'un gros coup médiatique ? Un mariage était parfait. Autant si ça avait été hétéro ça serait passé inaperçu, surtout dans l'ombre du Prince William et de Kate Middleton. Mais un mariage homo... déjà c'était très "in" ! Alors que pour les hétéros c'était assez passé de mode... En plus cela créerait la polémique. Quel coup de pub !! On allait en parler partout. Tout bénéf' donc pour la star en mal de reconnaissance. Mais concernant l'inconnu ? Et bien c'était là un moyen de monter dans la lumière. Il couchait pour réussir, comme beaucoup. Rien que pour le fric. Ou la gloire. Les valeurs se perdaient de nos jours. Mais peu importait. Ce qui comptait c'était de savoir si ça se terminerait dans 2 mois ou si ça tiendrait jusqu'à 6 mois ? Parce que voyez-vous, il y avait des sous à se faire là-dessus si on se montrait assez visionnaire.

John sortirait de son coiffeur conforté dans son idée. Il ne comptait pas se marier si vite ! Il souhaitait profiter de la vie avant. De sa jeunesse, de sa beauté, de son charme. A quoi bon se caser et s'empâter ? Il avait déjà une employée pour faire le ménage. Quant à la cuisine... la plupart du temps il était au restaurant, en dîner d'affaires ou autre. Sinon il pouvait se faire livrer. Ou cuisiner un truc lui-même. Il n'était pas si mauvais... Et avec son succès, à peine sortait-il dans un bar qu'il avait déjà des prétendantes. Et oui, c'était ça d'être un beau gosse. Et d'avoir d'avoir du pognon. A quoi bon s'encombrer et se retrouver à se faire engueuler dès qu'on rentre ? Haha ! Vraiment, il était bien libre et sans corde au cou !

Attrapant les clefs de sa voiture, il sortit de son bureau. Il allait la retrouver. Sa divine Mercedes. Féline et fidèle. Il ouvrit la porte avec attention et se glissa sur le siège conducteur. Après avoir enclenché la clé et fermé la portière il caressa son volant. Quel excellent choix il avait fait le jour où il l'avait acquis ! Il mit le moteur en route et sorti du parking du tribunal pour se rendre en centre-ville. Il ne s'attendait vraiment pas à ce qui allait lui arriver.

Il y avait des jours comme ça où tout allait mal. Profitant d'un après midi où elle n'avait pas à donner de cours vu son emploi du temps allégé depuis quelques jours pour qu'elle puisse profiter pleinement de son dernier mois de grossesse en prenant le plus de repos possible. L'envie de se faire une teinture de cheveux la prit alors et Chris n'hésita pas bien longtemps. Selon certaines personnes, la teinture pouvait apporter des soucis au bébé mais après avoir téléphoné à sa gynécologue, elle fut totalement rassurée en entendant que tant qu'il n'y avait pas d'ammoniaque dedans, cela ne représentait aucun danger. Une place venait justement de se libérer chez le coiffeur de la ville pour l'après midi.

Le trajet fut fort court jusqu'à la banque mais cela ne l'empêcha pas pour autant de prendre sa voiture, bien qu'elle conduisit avec énormèment de prudence, suffisamment lentement pour qu'il ne lui arrive rien. Bien sûr, elle détestait devoir conduire à cette allure de torture neurasthénique mais la prudence et la vie de son enfant valait ce petit sacrifice, d'autant plus que sa voiture n'était plus toute jeune et que son kilométrage s'avérait déjà très élevé quand Matthew et elle l'avaient acquise durant la première année de leur mariage. Il lui fallut donc un quart d'heure au lieu des cinq minutes habituelles pour arriver à la banque et faire un retrait d'argent. Il lui restait encore une bonne heure avant son rendez vous chez le coiffeur et elle en profita pour faire un tour dans les boutiques toutes proches pour acheter un beignet au chocolat, encore une envie subite à laquelle elle ne voulait pas renoncer et préféra y céder.....

Ce fut une demi heure plus tard qu'elle sortit des magasins avec bien plus de choses qu'elle avait prévu d'acheter au départ. Un nouveau haut pour le moment où elle retrouverait sa taille d'autrefois et quelques tenues estivales car le temps s'annonçait déjà ensoleillé selon les prévisions météorologiques et les discussions qu'elle entendait et qui annonçait un été radieux comme rarement il n'avait été. Mais auparavant, elle réfléchissait à la couleur et la coupe qu'elle allait demander une fois qu'elle serait dans le salon de coiffure. Des reflets acajou et au niveau de la longueur qu'elle voulait conserver longue, une frange et un rafraîchissement au niveau des pointes afin de les égaliser serait la meilleure option selon elle. Cependant, ce qu'elle n'avait pas prévu, ce fut sa voiture qui refusa de démarrer. Ô bien sûr, il y avait déjà eu plusieurs signes avant coureurs mais jamais rien de bien sérieux : des ratés et parfois quelques difficultés à démarrer mais en dehors de ça, rien n'aurait pu lui laisser prévoir que sa voiture la laisserait tomber à un moment pareil alors qu'une heure plus tôt, elle allait encore à peu près bien. Redescendant de celle ci après de nombreux essais infructueux, elle interpella un homme qui arrivait vers elle, se rendant probablement à la voiture qui était garée juste à côté de la sienne et qui en comparaison, était un véritable bijou.

Excusez moi de vous déranger, monsieur. Bonjour. Ma voiture refuse de démarrer et je n'ai pas le numéro d'un garagiste. Accepteriez vous de m'y conduire afin que je demande s'il serait possible de venir chercher ma voiture? Évidemment, je vous dédommagerais le prix de l'essence et le dérangement que cela doit vous occasionner..... lui demanda t'elle, réellement gênée de le déranger de la sorte.

John venait tout juste de garer avec soin sa jolie voiture. Cette dernière paraissait plus belle que jamais… Il faut dire que le procureur lui en avait donné les moyens ! En effet, la jeune Mercedes s’était faite rouée de coup par une ex de John. La furie était jalouse de ne passer qu’en second dans son cœur… Pourtant on savait tous très bien que ce n’était pas le cœur qui commandait les hommes mais bel et bien leur … hem, enfin bref, ce sur quoi Scarlett avait le monopole –bah oui, il ne la trompait pas ! Macho mais pas sal… ordure. Les femmes avaient cette fâcheuse habitude de s’énerver pour un rien. Si d’ordinaire l’homme de droit ne disait rien et prenait sur lui d’un air las, cette fois sa conquête était allée trop loin !! On n’abîmait pas impunément sa voiture. La pauvre, elle n’y était pour rien… Quelle lâcheté de s’en prendre à un être innocent et sans défense !

Mais voilà que John, en y repensant, s’énervait. Se faire casser sa voiture par un garagiste, le comble ! Quoi qu’il en fut, aujourd’hui l’allemande était pleine d’énergie –oui il venait de faire le plein- et plus belle que jamais. Non pas qu’elle fut tunée, quelle horreur sur une Mercedes, mais elle était brillantes, sans poussière sur le tableau de bord, sans trace d’essuie-glace ou d’insecte sur le pare-brise et sans aspérité sur les sièges. Tout était comme neuf. Non, mieux. Comme dans une publicité ! Le genre de choses impossibles à reproduire IRL. Du mois elle en donnait l’impression car, oui, il y avait des traces de doigts sur les poignées, le volant, et même sur le rétroviseur intérieur si on regardait bien !

Il souffla un bon coup et sortit de sa voiture après avoir pris son portefeuille. Claquant la porte dans un geste maîtrisé, il plaça son argent dans la poche arrière de son jean. Oui, il était en jean. La tenue américaine par excellence. Mais avec une chemise. Une chemise blanche ! Et bien entendu des lunettes de soleil… des Ray-Ban. Il faisait les choses avec classe.

Alors qu’il regardait l’état de ses ongles –manucure, or not ? That is the question… - une jeune femme interrompit le fil de ses pensées. Le district attorney leva les yeux sur son visage. Wahou, un canon ! Quels yeux, mes aïeux. La vie était bien faite, parfois ! Puis il la scruta rapidement en entier, comme la plupart des gens font. Il n’était pas un voyeur. Mais ce rapide regard lui permis tout de même de noter un fâcheux détail : elle avait une tarte au four. Et zut ! Pour une fois qu’il tombait sur une jolie brune il fallait qu’elle soit grosse ! Avec un peu de malchance en plus son mari devait trainer dans le coin… Cela n’empêcha pas l’inconnue de commencer à draguer John. Oh mon dieu. Il savait que les femmes enceintes avaient plus d’envies parfois, mais quand même ! Bon, voyons, comment s’y prenait-elle ? Ecoutons-la un peu… Espérons que ce ne soit ni une demande de briquet, ni un questionnement sur l’heure !

… Ah ! Le coup de la panne ! Pas mal. Un peu commun mais terriblement efficace. Dommage cependant qu’on ne soit pas sur un bord d’autoroute… Ah oui c’est vrai, de toute façon elle était enceinte. Alala, il y avait des choses qui gâchaient la vie, vraiment !

« Hahaha ! Vous avez de la chance, j’ai le numéro d’un garagiste qui m’A-DO-RE ! », S’amusa-t-il en sortant son téléphone portable. Certes il venait de dépenser une somme importante pour faire réparer sa voiture… mais il fallait également savoir qu’il avait menacé d’attaquer le garage, celui pour lequel travaillait Scarlett, si celui-ci ne prenait pas une partie des frais à sa charge. Après tout c’était leur employée, et dans leurs locaux, que s’était passé l’incident. John n’avait pas vraiment faire usage de ses talents ou de sa fonction mais comme dit l’adage, « quand il faut, il faut ! ».

« Par contre je ne vais vous donner que le numéro de téléphone, je vous laisse les appeler avec votre portable. C’est une longue histoire… »

Il sortit un stylo et un petit carnet de la poche de sa chemise et nota le numéro sur une feuille qu’il arracha ensuite pour la tendre à la belle brune.

« Tenez !

C'est avec un sourire colgate et sans avoir enlevé ses Ray-Ban qu'il s'était adressé à elle. Pourquoi diable John n'était-il pas tombé sur une si belle créature avant qu'elle ne se fasse attraper par un autre ?

Le destin semblait vraiment jouer contre elle. Pour une fois qu'elle voulait s'améliorer physiquement et faire quelque chose pour ses cheveux ternes et abimés, voila que sa voiture ne démarrait pas. Furieuse de ce contretemps, la jeune professeure eut tout de même de la chance, semblait il car elle se dirigea vers un homme qui avait justement le numéro d'un garagiste dans son répertoire téléphonique. Soulagée, elle saisit le papier qu'il lui tendit après qu'il lui eut expliqué qu'il valait mieux que ce soit elle qui appelle.

Remerciant l'homme au sourire Email Diamant (la magie du Blanc Clac

) en souriant en retour, Chris composa le numéro sur son portable et parvint à avoir le garagiste. Après une rapide discussion, elle raccrocha, passablement embêtée. Ce n'était pas tant pour le coiffeur qu'elle annulerait mais elle avait ensuite rendez vous à l'hôpital pour sa dernière visite pré-natale et ça, elle ne pouvait absolument pas la décaler.

Ils ne peuvent venir chercher la voiture que dans trois heures minimum car il y a eu un accident sur l'autoroute et que les voitures sont dans un sale état. Je suis désolée de vous déranger encore mais vous ne savez pas, par le plus hasard où se trouve l'arrêt de bus le plus proche. Je ne me vois pas marcher jusqu'à l'hôpital qui se trouve à l'autre bout de la ville.... lui demanda t'elle, gênée de profiter de sa gentillesse à son égard. Elle fut surprise lorsqu'il lui proposa de l'emmener.

Merci beaucoup, je vous le revaudrais, vraiment. Je suis un peu obligée de tout faire toute seule, mes amis travaillant tous..... répondit elle, lui adressant un nouveau sourire. Prenant ses affaires dans le coffre de sa voiture désormais inutile, elle les mis dans le coffre de la superbe voiture qu'il avait. Sans vraiment le vouloir, Chris se mit à songer à la raison qui avait poussé ce bel homme à montrer sa Mercedes partout. Était ce dans le but éblouir les jeunes et séduisantes femmes vénales qu'il croisait sur son chemin ou pour compenser par rapport à sa propre mécanique qui était peut être défectueuse ou bien moins impressionnante et rutilante que la voiture somptueuse avec laquelle il paradait dans toute la ville? Gênée par ses pensées peu orthodoxes, elle se sentit rougir et pour éviter de continuer à penser à cela, elle prit place sur le siège passager, claquant la porte mais pas violemment, sentant à quel point son propriétaire y tenait. Il suffisait pour cela de voir avec quels soins celle ci était entretenue pour comprendre. Mais n'importe qui possédant une voiture aussi chère en aurait probablement prit autant soin que l'homme qui avait gracieusement offert de la conduire à l'hôpital.

Au fait, je m'appelle Chris. Je suis professeure au lycée de McKinley. Merci encore à vous de ne pas vous être comporté comme un gros tas de morve inutile et misogyne. dit elle pour engager la conversation, ce qui était préférable plutôt que de rester silencieux durant tout le trajet. Du moins, selon son avis personnel.