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 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury

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MessageSujet: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptyVen 22 Avr - 17:10

❝ My life would suck without you ... ♫ ❞



    Ma tasse remplie de café dans la main, je regardais les autres professeurs assis aux multiples table de la cafétéria. En ce moment, je m'inquiétais un peu à vrai dire. Pas pour moi, pas pour le Glee Club, loin de là puisque nous venions de remporter les Sectionnals, mais à propos d'Emma. Oui, encore elle, la dernière fois, j'étais inquiet parce qu'elle était malade, mais ce n'était pas la même inquiétude du tout étant donné que je savais d'ores et déjà que cela lui passerait ; que pendant quelques jours, elle aurait de la fièvres et de nombreux maux de tête, mais là c'était différent. Ne pas la voir de toute une journée au lycée m'avait poussé à aller lui rendre visite chez elle le soir même, histoire de me rassurer et surtout de prendre de ses nouvelles. Je m'étais vite rendu compte qu'elle était malade et que l'idée que des bactéries ou autres microbes aient envahi son corps l'a répugnait. J'avais donc pris la décision de rester avec elle, du moins pour la soirée. Pour la première fois depuis un bon moment, je m'étais mit aux fourneaux pour elle, puis nous avions terminé la soirée devant un concert du groupe Coldplay avant de nous endormir, l'un dans les bras de l'autre. Une légère grimace fit son apparition sur mon visage à cette pensée ; c'était surement ce léger détail -qui ne l'était pas tant que ça- qui devait avoir blessé, vexé, choqué, ou je ne sais quel verbe encore, Carl, le petit-ami actuel de Emma. Je me sentais vraiment mal vis-à-vis de ça, je m'étais pourtant intérieurement juré de ne pas avoir de gestes trop intimes avec la rouquine, malgré mes sentiments pour elle. Depuis cet événement, je la trouvais étrange, son regard était tout le temps perdu dans le vide et lorsqu'on lui parlait, c'était limite si elle ne vous regardait pas avec des yeux ronds, comme si elle ne comprenait pas votre langue. Je baissais mon regard sur mes chaussures, ce que je pouvais me sentir idiot. Suite à ce qui c'était passé, elle avait du avoir une discussion avec le dentiste et cette dernière pouvait s'être mal terminée, par ma faute. Je me mettais une gifle intérieurement, je n'avais pas à me lamenter de la sorte, non, ce que je devais faire était simple. Ce qu'elle faisait tout le temps avec moi lorsque je ne me sentais pas bien : aller la voir, discuter et essayer de l'aider, du moins faire ce que je pouvais pour lui venir aide. Ma tasse terminait vide en cinq secondes à peine, alors que je sentais le liquide noir et encore chaud couler le long de mon œsophage. J'attrapais ma veste avant de quitter la cafétéria, manquant presque de rentrer dans une jeune professeur, ne regardant pas devant moi.

    C'est en trottinant doucement que j'arrivais devant la grande baie vitrée du bureau de la conseillère d'orientation. Je pouvais remarquer, non sans étonnement, que la rouquine en question n'était pas en train de donner des conseils à un couple d'adolescents ou alors en train de ranger et d'aligner parfaitement tous ses prospectus. Mes sourcils se fronçaient alors que je réfléchissais à l'endroit où je pourrais trouver Emma ; elle n'était pas à la cafétéria d'où je venais, ni dans son bureau, les deux endroits où je la vois le plus souvent. Le bruit de la porte d'entrée du lycée eut pour effet de me faire me retourner vers un jeune homme en sueur qui devait surement venir du terrain de football. Je soufflais doucement en regardant à travers la porte vitrée du bureau, comme si cela allait faire apparaître la rouquine. La voix de l'adolescent me fit sortir de mes pensées. « Vous cherchez Mademoiselle Pillsbury, Monsieur Schue ? » Je le regardais avec un air étonné alors que reconnais son visage. Je l'avais eu ce matin en cours d'espagnol, je me tournais alors vers lui, quittant enfin le bureau vide du regard. J'acquiesçais alors qu'il souriait en s'essuyant le front avec sa serviette blanche. Il se retournait doucement vers la porte, ne me lâchant pas du regard en pointant le terrain de football du doigt derrière lui. « Je crois l'avoir aperçu assise dans les gradins pendant l'entrainement. » Mes sourcils se fronçaient encore un peu plus. Jamais je n'aurais pensé à aller la chercher dans les gradins. Heureusement que j'avais croisé cet élève, sinon j'aurais chercher Emma encore longtemps. Surtout si je m'obstinais à fouiller le bureau vide du regard en sachant pertinemment qu'il n'y avait pas la conseillère d'orientation à l'intérieur. « Merci de ton aide. »

    Je lui adressais un sourire sincère alors que je lui tapais gentiment l'épaule en passant à côté de lui. Je jetais un coup d'œil à ma montre : l'entrainement venait de commencer, le terrain n'était surement pas vide, donc peut-être qu'Emma y était restée. Il n'y a généralement personne aux entrainements dans les tribunes, à part les quelques cheerios qui sortent avec les footballeurs concernés. Le sol était mouillé à cause de la petite averse qui était tombée sur Lima ce matin, très tôt. Je plongeais mes mains dans les poches de ma veste, et remontait le col de cette dernière en sentant un courant d'air froid s'écrasait sur mon visage. Ces temps-ci, le soleil n'osait pas montrer le bout de son nez et le temps était toujours gris, triste et pluvieux. De quoi vous mettre le moral dans les chaussettes … Je me dirigeais vers le terrain de football, marchant doucement, je pouvais entendre les joueurs criaient d'ici. Arrivé au bas des gradins, je pu apercevoir Emma assise, le regard encore perdu je ne sais où. Je soufflais une bonne fois avant de commencer à monter les marches menant jusqu'à la rouquine. Je m'asseyais silencieusement à côté d'elle et observa les joueurs courant sur le terrain, qui devait être particulièrement glissant et boueux. Je gardais le silence attendant de voir si mon ex petite-amie voulait prendre la parole en première, ce qui n'était apparemment pas le cas. Mon regard se détournait doucement pour se poser sur son visage, si parfait à mes yeux. « Je t'ai cherché partout, jamais je n'aurais cru que tu étais ici, dans ces gradins. » J'avais voulu percer le silence, la pousser à me parler, si elle en avait besoin. De toute façon, qu'elle en ai besoin ou pas, elle se confierait à moi, son état me perturbait bien trop pour que je reste dans l'ignorance. Elle avait l'air d'un fantôme dans les couloirs de l'établissement ces derniers temps, et la voir comme m'inquiéter plus qu'autre chose, surtout que j'étais à peu près sûr que cela était de ma faute et de ce qui s'était passé lors de notre dernière soirée ensemble. Je joignais mes mains et les frottais, sentant le froid s'en emparer. Je baissais mon regard sur ces dernières par la même occasion. Je pensais qu'elle avait assez confiance en moi pour m'en parler, surtout si j'étais la cause de ses problèmes. Je relevais le regard vers le terrain et suivait un joueur qui venait de marquer.

    « Emma, je pense vraiment qu'on devrait parler. Ces temps-ci, je ne te reconnais plus … Avant quand on se croisait dans les couloirs, on se souriait, on se regardait, mais maintenant plus rien. J'ai même l'impression que tu m'ignores. » Je marqua une pause, ne voulant pas lui demander si cela avait un rapport avec ce qui c'était passé lors de cette fameuse soirée. Je la regardais avec un regard que je voulais doux et apaisant, je ne lui faisais pas de reproches. Enfin d'un côté si, je lui reprochais de ne pas être venue me voir pour en parler. Après tout, je lui avais fait comprendre à plusieurs reprises que quoi qu'il puisse arriver, j'étais là pour elle. Je levais les yeux au ciel, en fermant les yeux quelques secondes. Il faisait vraiment froid, je plaignais ces joueurs qui prenaient de gros coup, avec la température cela devait faire doublement plus mal. Je grimaçais légèrement en voyant justement deux joueurs se rentrer dedans. « C'est … à cause de l'autre soir ? Parce que j'ai la nette impression que c'est de ma faute vu que tu m'évites comme à la rentrée, après les vacances d'été … Si c'est le cas, Emma, je suis sincèrement désolé, je n'aurais pas du rester ce soir là. Je suis désolé … » J'étais tellement honteux que je n'osais même plus la regarder dans les yeux, préférant de loin fixer mes mains enlacées. Apparemment plus intéressantes que le regard brun de la jeune femme, ce qui était loin d'être la vérité. Je voulais juste qu'elle se confie à moi, que l'on s'explique et que tout rentre dans l'ordre, car la voir comme ça m'était vraiment insupportable.


Dernière édition par William Schuester le Dim 1 Mai - 17:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptyVen 22 Avr - 22:13

Tout aurait pu paraitre normal, parfaitement ordinaire. Tant que l’on regarde l’image de loin. Mais ne vous approchez pas ! Car l’image n’est pas parfaite. Elle se brise, se fane et se froisse. Elle devient vide, dénuée de couleurs. Un arc en ciel figé dans une photographie en noir et blanc.

Assise derrière son bureau, la conseillère d’orientation avait le regard posé sur la baie vitrée qui lui faisait face. De nombreux élèves défilaient derrière celle-ci : des cheerios, des footballers, des geeks ou des lycéens lambda. La conseillère les voyait sans prendre le temps de les observer, le visage dénué de toute expression, l’air absent. Sur son bureau, les prospectus étaient rangés de façon méticuleuse, les crayons étaient disposés dans le petit pot et il n’y avait pas un seul papier qui trainait. La pièce en elle-même était un tel modèle de propreté et de rangement, que l’image donnait l’impression d’avoir été découpée dans un magasine de décoration d’intérieur. Et pourtant, cela ne choquait personne : ni enseignant, ni lycéen. A vrai dire c’était plutôt l’inverse, si le moindre objet de cette pièce avait été dérangé, cela aurait étonné. Et cette théorie était d’autant plus vérifiable depuis quelques jours. Car la phobie d’Emma Pillsbury n’avait cessé de prendre de l’ampleur depuis la fin du mois de janvier. Lorsqu’elle ne rêvassait pas, ou posait son regard vide sur un objet quelconque, la jeune femme passait son temps à astiquer, nettoyer, polir, purifier, désinfecter et laver chaque outil qui se trouvait en travers de son chemin. Et si la conseillère d’orientation était connue pour être maniaque et maniérée, cela n’était rien comparé à ce qu’il se passait depuis une poignée de jours. C’était comme si sa phobie avait été multipliée par dix.

La porte du bureau s’ouvrit à la volée et le grincement fit sursauter Emma qui, une fois de plus, était plongée dans ses pensées, ces dernières volant bien loin de son entité physique. Fronçant les sourcils, l’air troublée, son regard se posa sur la secrétaire qui venait de faire son apparition dans le petit bureau de McKinley exclusivement réservé à la rouquine de service. La jeune femme lui déposa quelques documents, lui annonçant que Figgins désirait qu’elle termine de les remplir avant la fin de la semaine, ce qui lui laissait donc trois jours pour le faire. Emma acquiesça d’un signe de la tête en guise de réponse. Elle avait à peine écouté les paroles de la secrétaire, mais quand elle vit les papiers, elle sut exactement ce qu’elle avait à faire. Quand l’employée de l’administration quitta les lieux, le regard d’Emma redevint peu à peu absent. Comme si elle replongeait la tête la première dans un bain de pensées confuses, voire douloureuses. Celles-ci se dirigeaient principalement vers la nuit qui avait déclenché ce changement radical de comportement chez elle. La nuit, ou plutôt le matin, puisqu’elle ne se souvenait de rien. Il y avait quelques jours de cela, elle s’était réveillée dans son propre lit, la tête lourde et l’esprit brouillé. Une drôle d’odeur lui était parvenue aux narines et lorsqu’elle avait porté ses mains à son visage afin de les sentir, elle avait reconnu le parfum du savon qu’elle utilisait au quotidien. Et pourtant, aucun souvenir n’accompagnait ces faits troublants. Car c’était là le cœur même du problème : un trou de mémoire considérable qui s’étendait sur plusieurs heures et une bonne partie de la nuit. Le dernier souvenir qu’elle avait ? Celui d’avoir trouvé une lettre déposée sur son bureau, alors qu’elle revenait de la salle des professeurs après le déjeuner. Elle se souvenait vaguement de la signature de l'expéditeur qui, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, se trouvait être Sue Sylvester.

Cette fois, ce fut au tour de la sonnerie de rompre immédiatement le fil des pensées de la conseillère. Celle-ci posa une main contre sa poitrine, sentant derrière cette dernière son cœur faire le grand huit. Elle posa son autre main contre son front afin de vérifier qu’elle n’avait pas de fièvre, une nouvelle manie qu’elle avait eu l’habitude de prendre depuis qu’elle était tombée malade, deux ou trois semaines plus tôt. Constatant que tout allait parfaitement bien, elle poussa un soupir de soulagement. Son regard brun se dirigea vers l’horloge accrochée à l’un des murs de son bureau. Cette dernière indiquait treize heures et une minute. Fronçant les sourcils, Emma se rendit compte qu’elle n’avait même pas déjeuné, et que c’était sûrement pour cette raison que son ventre commençait à grogner de mécontentement. La jeune femme finit par se rendre à l’évidence : elle devait déjeuner. Se levant calmement de sa chaise qu’elle rangea aussitôt derrière son bureau, la conseillère prit la pile de documents que lui avait remis la secrétaire, et les rangea correctement dans le premier tiroir de son bureau. Elle prit alors son sac et se dirigea vers la porte, s’arrêtant net au moment de pousser la poignée. Elle jeta un coup d’œil furtif en arrière et inspecta les lieux avec minutie, veillant à ce que tout soit bien rangé à sa place, et qu’il n’y avait pas un grain de poussière accroché aux meubles. Rassurée, elle put quitter la pièce l’esprit tranquille.

Lorsqu’elle traversa les couloirs de l’école, Emma se laissa guider par ses pas, l’air toujours aussi absent. Comme si elle n’était qu’une coquille vide. Les visages des élèves ou de ses collègues se succédaient, certains lui adressaient même quelques sourires, d’autres des « Eh bonjour, Ms P. ! ». Elle se contentait de leur adresser un vague sourire, l’air ailleurs. Cela ne lui ressemblait pas : Emma n’avait jamais paru aussi froide. Elle avait toujours été là pour les autres, tout en sourires et gentillesse. Elle était même considérée par la plupart comme une personne enthousiaste et dynamique, ce qu’elle était bel et bien en réalité. Seulement, elle traversait une mauvaise passe et personne ne pouvait le lui reprochait – même si, bien sûr, personne ne s’en apercevait car elle n’en parlait jamais. Pas même à Will. Ils s’étaient pourtant rapprochés, tous les deux. Plus encore depuis qu’ils s’étaient endormis dans les bras de l’un et de l’autre. A cette pensée, Emma se mordit la lèvre inférieure, se sentant toujours aussi coupable par rapport à cette soirée qui était à peu près la seule chose qui la faisait réagir. Depuis que Carl les avait découverts, leur relation avait d’ailleurs changé. Il se montrait encore plus jaloux qu’à l’accoutumée. Il y avait d’ailleurs eu de nombreuses prises de bec par rapport à ça, Carl l’accusant d’être toujours amoureuse de Will, et Emma essayant de se défendre du mieux qu’elle le pouvait. Mais c’était avant cette fameuse matinée, avant que tout ne soit bouleversé de façon aussi brutale. Car désormais, lorsque Carl lui faisait un reproche, elle l’observait sans répondre. Au mieux, elle acquiesçait d’un signe de la tête, et s’excusait.

Les pas d’Emma la menèrent vers la sortie. Intriguée, la jeune femme poussa la porte et se retrouva face au terrain de sport. Elle n’était pas vraiment habituée à ce genre d’endroit, à McKinley. Ce terrain, elle ne le fréquentait que lors des matchs qui confrontaient les Titans à d’autres équipes extérieures. Son regard se leva vers les gradins vides. Sans trop en connaitre la raison, mais n’essayant pas non plus de la trouver, elle commença à marcher vers ceux-ci, montant ensuite les marches avant de choisir un rang au hasard. Avant de s’installer, elle ouvrit son sac et en sortit un désinfectant et un mouchoir qui l’aidèrent à nettoyer la place où, quelques secondes plus tard, elle se tenait, le regard désormais posé sur les élèves en tenues de footballers, qui s’échauffaient sur le terrain. Emma plissa les yeux, essayant de reconnaitre certains d’entre eux. Toutefois, avec leurs casques et leurs équipements, il était tout bonnement impossible pour elle de mettre un nom sur un visage. La seule personne qu’elle distingua très nettement parmi les footballers fut leur coach, Shannon Beiste. Celle-ci s’époumonait, donnant des ordres aux garçons qui paressaient au fond du groupe, ou se chamaillaient. Etrangement, cette image ramena l’ombre d’un sourire sur les lèvres de la conseillère. Elle préférait de loin les méthodes de Beiste à celles de Sue, car elle au moins ordonnait les choses, mais récompensait aussi ses élèves lorsqu’elle avait le sentiment qu’ils avaient bien travaillé.

Avec un soupir las, Emma sortit son Tupperware de son sac. Elle avait préparé un sandwich avant de quitter son appartement : un sandwich au beurre de cacahuète et à la confiture, ses préférés. Elle ouvrit la petite boite et se mit à retirer le papier plastique qui permettait aux sandwichs de rester parfaitement conservés, mais également propres. Elle porta le sandwich à ses lèvres, et commença à manger. Loin de la salle des professeurs habituellement bondée, Emma se sentait bien ici, en plein air, pour une fois. Certes, le temps était humide et les nuages qui voilaient le ciel sinistre n’annonçaient pas le retour des beaux jours. Malgré tout, prendre un bol d’air frais était agréable, de temps en temps. Le vent caressait sa peau et la morsure du vent sur ses joues se faisait insistante, mais la conseillère ne se plaignait pas. Elle finit d’ailleurs rapidement son sandwich, et rangea le Tupperware vide dans son sac, avant de reporter son attention sur l’entrainement des sportifs. L’un d’entre eux venait de tomber, et Beiste s’approcha de lui tout en lui adressant quelques mots qui étaient incompréhensibles pour Emma, de là où elle se tenait. De nouveau, son regard finit par se fondre quelque part entre les footballers et leur coach, et ses pensées reprirent le dessus. Pourtant, elle n’eut pas énormément de temps pour se laisser emporter par celle-ci car bientôt, elle vit quelqu’un entrer dans son champ de vision. Elle n’avait pas besoin de tourner la tête pour reconnaitre son visage, la démarche qu’elle observait du coin de l’œil lui suffisait pour savoir qu’il s’agissait de Will Schuester.

La conseillère ne bougea pas d’un cil et attendit que le professeur d’espagnol vienne s’asseoir à ses cotés. Emma se mordit la lèvre discrètement, consciente que le regard de Will étudiait son visage avec attention. Elle ne lui dit rien, pourtant. Le souvenir de la soirée qu’ils avaient passé ensemble flottait encore dans l’esprit d’Emma. Elle culpabilisait tellement par rapport à ça. Elle avait passé une excellente soirée, en compagnie de l’homme qui avait su lui rendre son sourire, trouver les mots justes, et être à ses cotés quand elle en avait eu besoin. Les sentiments qu’elle éprouvait pour Will s’étaient renforcés depuis cette soirée et elle était désormais certaine qu’elle ne pourrait plus l’oublier, que ce but qu’elle s’était fixé quelques mois auparavant était impossible à atteindre. Quand elle l’observait, son cœur se balançait avec légèreté dans sa poitrine tandis que ses yeux s’illuminaient. Même en cette période plus ou moins déprimante. Et pourtant, elle ne lui avait adressé que quelques mots depuis cette fameuse soirée. Pour cause : sa culpabilité rendait les choses difficiles. Devoir dénier aimer Will devant Carl avait déjà été une épreuve en soi, mais devoir affronter le regard du professeur d’espagnol tout en sachant que dans sa tête, le choix était désormais fait, en était une autre. C’était pour cette raison qu’elle n’avait pas su trouver les mots lorsqu’il avait tenté d’engager la conversation avec elle, pour ça aussi qu’il devait certainement penser que quelque chose clochait.

Will prit enfin la parole, lui disant qu’il l’avait cherchée partout mais qu’il n’aurait jamais pensé qu’elle puisse être là, ici dans les gradins. Emma ne répondit pas tout de suite, réfléchissant aux mots justes qu’elle pourrait prononcer. Ne voulant se résoudre à plonger son regard dans celui de Will, elle suivait ses gestes du coin de l’œil. Elle le vit ainsi se frotter les mains frénétiquement, avant de détourner son visage du sien, sentant peut-être que le regard qu’il posait sur elle l’embarrassait. Voyant qu’elle ne répondait pas, Will finit par le faire, lui disant qu’il ne la reconnaissait pas et qu’il avait l’impression qu’elle l’ignorait. En entendant cela, Emma consentit finalement à tourner le visage, et à poser son regard brun et attristé sur lui. « Je ne t’ignore pas, Will » Furent ses premiers mots. Son regard se posa sur les mains de Will, toujours enlacées. Sa gorge se noua quelques secondes et elle attendit d’être sûre de ne pas avoir la voix cassée pour pouvoir reprendre la parole. Elle n’avait pas envie de montrer ses faiblesses à Will, elle en avait déjà assez fait comme ça depuis l’autre soir, lorsqu’elle était malade. Toutefois, le souvenir du matin où elle s’était réveillée dans son lit, sans moyen de se souvenir de la façon dont elle y était arrivée, lui revint à l’esprit et elle faillit craquer. Ne pas savoir ce qu’il s’était passé était peut-être l’une des pires choses qu’une personne pouvait subir. Car quand cela arrive, quand quelqu’un a un trou de mémoire de cette ampleur-là, il se met à élaborer de nombreux scénarios, scénarios parfois pires que ce qu’il s’est vraiment passé. Dans l’esprit d’Emma, c’était ce qu’il se passait depuis une semaine. Elle essayait par tous les moyens de comprendre, d’interpréter l’ininterprétable. Ce qui était impossible. Et frustrant.

Will finit par demander si c’était à cause de l’autre soir. Puis il s’excusa d’être resté, lui disant qu’il avait l’impression qu’elle l’ignorait désormais de la même façon qu’elle l’avait ignoré avant les vacances d’été. Ce qui signifiait : avant le baiser échangé à la fin des cours. Emma secoua la tête et eut un mouvement vers Will, avant de se reprendre et de rester à sa place, bien que sa main se soit rapprochée sensiblement du professeur. Elle se sentait désormais coupable de voir Will dans cet état… alors qu’il n’avait rien à se reprocher. Il était resté parce qu’elle l’avait accepté, aussi. Il ne pouvait pas se blâmer de quoique ce soit. « Ce n’est pas de ta faute » Dit-elle d’une voix tremblante. Elle se sentait faible, mise à nue devant lui. Mais elle ne pouvait pas le laisser croire de telles idioties. « Will, je te le promets, ce… ce n’est pas toi. Je ne t’en veux pas pour ça, ce n’est pas parce que j’étais malade ce jour-là que je n’étais pas pleinement consciente de ce qu’il se passait. Ne culpabilise pas d’être resté. Après tout je n’ai rien fait pour t’en empêcher » Continua-t-elle, sur un ton légèrement amer. A travers ces paroles, elle se reprochait certains faits. Mais le mal était fait. Et elle savait qu’elle ne pourrait rien faire pour revenir en arrière. Et puis, elle n’en avait pas envie : elle ne voulait pas changer ce qu’il s’était passé car dans un sens ça l’avait aidé à comprendre ses sentiments.

« Il s’agit d’autre chose » Finit-elle par lâcher. Elle dégagea son regard des mains de Will et le posa quelques secondes sur le terrain de foot. Elle avait peur de se confier, peur de raconter ses craintes, ses doutes. Cela dit, elle était conseillère d’orientation et avait fait des études de psychologie. Elle savait que parler d’un traumatisme était la meilleure façon de le résoudre. Toutefois, elle savait aussi que les conseils qu’elle donnait étaient plus faciles à dire, qu’à faire. Elle secoua doucement la tête, puis renifla discrètement, s’efforçant de ne pas verser de larmes. Elle ne voulait pas passer pour la dernière des idiotes. « J’ai la tête ailleurs en ce moment. Le semblant de contrôle que j’avais gagné par rapport à ma phobie s’est envolé. Je n’y arrive plus, j’ai l’impression de ne plus avancer. Et je me sens si stupide… ». Les larmes commençaient à lui brûler les yeux et elle passa le revers de sa main sur le haut de ses pommettes, se mordant l’intérieur d’une joue pour s’empêcher de pleurer. Elle détourna une fois de plus le visage et vint ancrer son regard à celui de Will. « Il s’est passé une chose étrange, il y a une semaine. Je n’arrête pas d’y penser, ça me ronge. Tu n’y es pour rien là dedans, je te le répète. Alors s’il-te-plait, ne sois pas désolé. Tu n’as aucune raison de l’être ». Un sourire qui se voulait rassurant se dessina sur ses lèvres. Elle avait envie de prendre la main de Will pour appuyer ses propos mais se retint. Elle n’avait pas le droit… Elle était toujours avec Carl, en dépit de tout ce qu’il s’était passé.
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptySam 23 Avr - 13:17


    « Je ne t’ignore pas, Will » Je hochai la tête comme pour lui faire comprendre que j'avais bien reçu le message, même si c'était comme ça que je percevais les choses. J'avais encore fait une bourde qui nous a fait renvoyer au point de départ, qui nous faisait rejouer aux deux adolescents qui se cherchent. Ce genre de comportement me rappelait le lycée, lorsqu'un garçon et une fille sont amoureux, que tout le monde le sait, sauf eux, les concernés. Je recroisais encore ce cas avec mes propres élèves, comme quoi les générations n'étaient pas si différentes que ça. Mais d'un côté, le fait qu'elle m'ai répondu ne pas m'ignorer, me soulagé et m'enlevait un poids. Déjà que savoir que Emma n'allait pas bien, ne me rendait pas bien, alors si en plus cela s'avérait être de ma faute, je m'en voudrais tellement … Le ton qu'elle avait employé était tremblant, comme si elle retenait ses larmes de couler. Je posais donc mon regard sur elle, les sourcils froncés. J'aurais à nouveau voulu pouvoir lire dans ses pensées, savoir ce qu'il se passait dans son esprit et par la même occasion comprendre ce qui la mettait dans un tel état. Je pouvais bien faire ça pour elle ; à chaque fois que je n'allais pas bien, que j'avais besoin de quelqu'un pour m'aider à continuer d'avancer, elle était là pour moi. Maintenant, c'était à moi d'être là pour elle. Pas seulement parce que je l'aimais, mais également parce que la personne qu'elle était le méritait amplement, plus que certains en tout cas, dont je ne citerais pas le nom. Elle me soufflait alors que ce n'était pas de ma faute, ce qui eut pour effet de me faire rire ironiquement alors que je levais les yeux au ciel. Si ce n'était pas de ma faute, pourquoi agissait-elle de la sorte avec moi ces derniers temps ? Que c'était-il passé dans sa vie qui ai pu la bouleverser ainsi ? Je secouais la tête négativement, étrangement, je n'arrivais pas à me convaincre que je n'y étais pour rien, j'étais sûr qu'au fond, j'y étais pour quelque chose. Elle avait l'air d'avoir compris que je ne la croyais pas entièrement et que je continuais de m'en vouloir, puisqu'elle ajouta. « Will, je te le promets, ce… ce n’est pas toi. Je ne t’en veux pas pour ça, ce n’est pas parce que j’étais malade ce jour-là que je n’étais pas pleinement consciente de ce qu’il se passait. Ne culpabilise pas d’être resté. Après tout je n’ai rien fait pour t’en empêcher »

    Je souriais doucement. A vrai dire, c'est bien parce que je savais qu'elle me laisserait rester que j'avais décider de le faire. J'étais conscient qu'elle ne m'empêcherait pas de rester assis dans son sofa, surtout dans l'état où elle était. Son regard fixait mes mains enlacées, toujours avec cette lueur perdue dans ses yeux, alors que je fixais son visage, essayant de voir quelque chose qui pourrait répondre aux nombreuses questions que je me posais. J'acquiesçais doucement : ce n'était donc pas de ma faute, ce n'était pas à cause de cette fameuse soirée où Carl nous avait trouvé l'un dans les bras de l'autre, alors c'était quoi ? Je ne voyais vraiment ce qui pouvait la mettre dans un état pareil.

    Je me retournais vers les tribunes situées plus hautes que nous. Un sourire étira mes lèvres inconsciemment lorsque je me rappelais le match que nous étions venu voir, Emma et moi. Les Titans avaient gagné, nous avions crié de joie, puis nous nous étions enlacer avant de fêter cette victoire avec les spectateurs autour de nous. Non, je ne mettrais pas la faute sur le froid qui frappait ce soir là. Cette pensée m'arrachait un nouveau sourire. A l'époque, cette accolade était le début de tout ce que j'éprouvais à présent pour la rouquine. J'étais pourtant marié, mais je m'obstinais à penser qu'entre moi et Terri tout allait bien, alors que c'était réellement le contraire. Si seulement je l'avais compris plus tôt ... Je reposais mon regard sur Emma qui avait toujours cet air perdu et bouleversé. « De toute façon, quoi que tu aurais pu faire, je serais rester … » Et c'était bien ça le problème. Malgré tous mes efforts pour oublier la rouquine, effacer les sentiments que je ressens pour elle pour la laisser vivre sa relation amoureuse avec Carl, je n'arrivais pas à me tenir loin d'elle. Je n'arrivais pas ne pas être tout le temps là pour essayer de l'aider, de la faire sourire. C'était plus fort que moi, même si je savais que c'était mal et que ça me faisait mal. Je baissais la tête en pensant que peut-être, elle avait réussi à totalement m'effacer de sa vie, ou en tout cas de sa vie amoureuse. Ce que je n'arrivais pas à faire. Quoi qu'il en soit, je ne regrettais certainement pas la soirée passée aux côtés de la rouquine. Je devais l'avouer, mettre mis aux petits soins pour elle m'avait amusé, mais cela m'avait fait comprendre quelque chose : je ne pouvais rien faire pour nier ce qu'il y avait entre nous, cette alchimie que je n'avais qu'avec elle. Maintenant, j'en étais sûr et certain. « Il s’agit d’autre chose » Je la regardais en fronçant les sourcils, affichant un air sérieux. Dans ma tête, toutes sortes de scénarios commençaient à se monter. Du pire au moins grave. Je voyais qu'elle hésitait à me parler de cette ''chose'', j'attendais donc silencieusement de voir si elle se décidait à se confier. Je l'entendis renifler doucement ce qui me fit tourner la tête vers elle. J'avais envie de prendre sa main dans la mienne, mais je ne pouvais pas, elle était avec Carl et je me devais de respecter son choix, même si il m'était difficile à accepter. Je déglutis difficilement, ne sachant pas quoi faire, ni quoi dire, à ce moment précis. Elle avait plus de facilités pour me conseiller et m'aider étant donné qu'elle était psychologue et conseillère d'orientation, c'était après tout son métier de faire ça, de comprendre les gens et de par une démarche, les conseiller. Je soufflais discrètement, en gardant mon regard posé sur elle, comme si je veillais sur elle. Elle reprit la parole, heureusement sinon, je ne sais pas ce que j'aurais dit après cette déclaration pour briser le silence qui s'était légèrement installé. « J’ai la tête ailleurs en ce moment. Le semblant de contrôle que j’avais gagné par rapport à ma phobie s’est envolé. Je n’y arrive plus, j’ai l’impression de ne plus avancer. Et je me sens si stupide… »

    Je ressentis un pincement au cœur lorsque je la vis passer le revers de sa main sur le haut de ses joues. Je déviais le regard quelques secondes avant de reposer mon regard sur la rouquine et de prendre sa main dans la mienne. Au diable sa relation avec Carl et les préjugés, je ne le faisais que pour l'aider. Je caressais le dos de sa main avec mon pouce, posant mon regard sur nos mains. Je me décidais à plonger mon regard dans le sien, essayant de lui faire comprendre que ce geste était pour moi, une façon de l'aider. « Tu n'es pas stupide, Emma. Tu es .. admirable. La façon dont tu te bats contre ta phobie est admirable. Le contrôle que tu avais gagné ne s'est pas envolé, tu l'as juste .. oublié. Alors tu vas me faire le plaisir de le rattraper, d'accord ? Laisser tomber maintenant, ça, ça serait stupide, après tous les efforts que tu as fais. Et … Je ne veux pas tu oublies que je suis là pour toi, pour t'aider à vaincre ta phobie. Parce que tu la vaincras, Emma. »

    J'avais toujours été franc avec elle, et je le resterais. Il était vrai que je ne m'étais jamais vraiment penché sur ses problèmes avec sa phobie, mais c'était décidé, à partir de maintenant, j'en faisais un problème personnel. Je ferais tout pour l'aider : Carl avait réussi à l'aider, je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais pas le faire moi aussi. Je serrais un peu plus sa main dans la mienne, comme pour appuyer mes propos. Ses yeux bruns fixaient les miens, plus clairs. Je pu me perdre dans son regard comme j'aimais le faire habituellement et je lui adressais un sourire sincère, voulant lui monter le moral et pas autre chose. Un courant d'air froid passa ce qui me fit frissonner malgré mon col remonté. Son regard resta planté dans le mien, alors qu'elle reprenait la parole. « Il s’est passé une chose étrange, il y a une semaine. Je n’arrête pas d’y penser, ça me ronge. Tu n’y es pour rien là dedans, je te le répète. Alors s’il-te-plait, ne sois pas désolé. Tu n’as aucune raison de l’être » Je la regardais plutôt inquiet. D'un côté j'avais à être désolé, mais pas pour la raison qu'elle pensait. J'étais désolé de l'avoir blessée, de l'avoir trahie, de l'avoir fait souffrir, alors que je n'avais aucune raison de lui faire tout ce mal. Je l'aimais et je l'avais laisser s'échapper. Je ne pouvais pas lui en vouloir après tout, tout cela était entièrement de ma faute. Je baissais les yeux sur nos mains, honteux, avant de venir par poser mon regard sur le terrain de football où l'on pouvait apercevoir Beiste parler à ses joueurs. Je chassais toutes ses pensées de mon esprit avant de me retourner vers la rouquine qui m'adressait un sourire qu'elle voulait rassurant. « Qu'est ce qu'il s'est passé il y a une semaine ? Je sais que d'habitude, les rôles sont inversés, mais justement, je te dois bien ça. En parler te fera du bien, Emma … De toute façon, je ne bougerais pas d'ici tant que tu ne m'en auras pas parlé. » lui déclarais-je sur un ton décidé et doux à la fois.


Dernière édition par William Schuester le Dim 1 Mai - 17:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptyDim 24 Avr - 21:58

Emma nageait en pleine confusion et bien que la présence de Will à ses cotés ait un coté rassurant pour elle, elle se sentait toujours bouleversée par la tournure qu’avaient pris les événements. Pendant des semaines, voire des mois, la jeune femme avait été tourmentée par son incapacité à choisir entre Carl et Will. Malgré son vœux de vouloir se rapprocher du premier afin d’oublier le second, cela n’avait pas fonctionné et elle s’était vite rendu compte que les sentiments qu’elle éprouvait pour Will ne l’avait pas quittée. Désormais, elle était sûre d’elle, elle savait ce qu’elle voulait même si elle avait sûrement choisi le cas le plus difficile. Étrangement, elle aurait pensé que faire ce choix l’aurait libérée d’un poids colossal, que cela aurait peut-être même pu l’aider dans la lutte contre sa phobie. Hélas, à peine avait-elle réussi à résoudre une énigme, qu’une autre était aussitôt apparue. Et malgré le courage dont elle était dotée pour vaincre sa phobie, cette fois-ci c’en était trop, et elle ne parvenait plus à avancer. Pire encore, elle avait l’impression de reculer. Une situation qui épuisait ses forces et sa capacité à toujours voir la coupe à moitié pleine.

Ce matin-là, lorsqu’elle s’était réveillée dans son propre lit, vêtue d’un pyjama qu’elle ne se souvenait pas avoir mis, la panique l’avait gagnée après quelques secondes d’hésitation. Il n’y avait rien de plus frustrant que d’avoir l’impression d’oublier un fait important. Car à chaque fois qu’elle essayait de résoudre cette équation, son esprit devenait flou et elle faisait face à un trou béant, un gouffre sans fond, sans souvenirs. C’était comme si sa mémoire avait fondue temporairement et qu’elle n’était plus apte à se remémorer les quelques heures qui avaient précédé ce réveil douloureux. Et à chaque fois que ce constat refaisait surface, que les questions recommençaient à se succéder, les larmes venaient lui brûler les yeux. Elle se sentait encore plus impuissante face à ce mystère qui l’angoissait jour après jour depuis qu’il était apparu, que face à la phobie qui la guettait depuis des années. Malheureusement pour elle, cette phobie semblait prendre encore plus d’assurance, maintenant qu’elle était plus vulnérable. Et au bout du compte, ne parvenant plus à gérer la situation comme elle tentait de le faire depuis toujours, Emma avait finalement craqué, plongeant dans un état second mêlant indifférence et souffrance.

La voix de Will parvint aux oreilles de la conseillère malgré le vent qui se levait et sifflait sur le terrain de sport et ses gradins. Échappant au regard du professeur d’espagnol, elle ne fit pas le moindre mouvement, se contentant d’observer le terrain de sport d’un air impassible. Il lui avoua qu’il ne serait jamais parti, ne l’aurait jamais laissé seule ce fameux soir qui les avait réunis. Emma acquiesça doucement d’un signe de la tête. C’était bien la raison pour laquelle elle n’avait pas essayé de l’en empêcher. Elle connaissait la détermination de Will, savait qu’en la voyant dans un tel état, il ne serait jamais parti. Alors à quoi bon déployer des efforts de persuasion quand c’était de toute façon peine perdue ? Le regard triste d’Emma se posa sur la silhouette de Beiste, sans pour autant s’intéresser à ce que cette dernière faisait. Perdue au milieu de pensées vagabondes qui ne faisaient que l’affaiblir davantage, elle mit plusieurs secondes avant de se souvenir de la présence de Will. Lorsqu’elle daigna enfin ancrer son regard dans le sien, en lui racontant qu’elle avait perdu tout contrôle sur sa phobie, et qu’il s’était passé quelque chose qui l’avait bouleversée, elle sentit le regard de Will s’intensifier. Il dégagea son regard du sien l’espace de quelques secondes avant de le poser de nouveau sur elle. Elle se perdit quelques secondes supplémentaires dans son regard, essayant en vain de décrypter les pensées du professeur d’espagnol grâce à ce simple contact visuel.

Emma s’apprêta à fuir une nouvelle fois son regard lorsqu’elle sentit une main prendre la sienne. Surprise, elle leva un sourcil interrogateur avant de jeter un coup d’œil à sa propre main qui était désormais dans celle de Will. D’ordinaire les contacts physiques l’angoissaient, mais cette fois le contraire se produisait. Elle se sentit légèrement apaisée, la chaleur de la peau du professeur d’espagnol réchauffant légèrement ses doigts glacés et engourdis. Elle adressa alors un nouveau sourire à l’adresse de Will, afin de lui montrer que ce geste ne la gênait pas. Elle n’ajouta pas un mot, se contentant de l’observer silencieusement. Ce fut lui qui, une fois n’est pas coutume, reprit la parole. Il lui dit qu’elle n’était pas stupide, mais admirable et qu’elle devait à tout prix continuer de se battre et de gagner de l’assurance par rapport à sa phobie. Il ajouta qu’il était là pour elle, tout en serrant sa main comme pour appuyer ses propos. Elle soupira légèrement, son souffle chaud provoquant de la fumée devant son visage. Finalement Will lui demanda ce qu’il s’était passé, précisant qu’il ne bougerait pas de là avant qu’elle ne le lui raconte. Cette fois, Emma fuit l’étreinte de son regard et ses grands yeux bruns se posèrent sur ses mains enlacées à celles de Will.

Une boule se forma dans sa gorge, et elle patienta plusieurs secondes avant de parler, de peur que les mots ne restent coincés dans celle-ci. Un frisson parcourut son échine. Raconter ce qu’il s’était passé à Will était une chose difficile à faire, dans l’absolu. Il y avait peu de choses à raconter, pourtant. Sa mémoire lui faisait défaut, c’était bien là tout le problème. Elle hésita quelques secondes, secondes qui ressemblèrent à des heures, avant de rassembler tout son courage et de plonger son regard dans celui de Will. « Ce qu’il s’est passé ? A vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée. Je… » Commença Emma avant se s’arrêter brutalement. Elle serra la main de Will dans la sienne, comme pour se donner un peu plus de courage. « Il y a une semaine, je me suis réveillée dans ma chambre sans le moindre souvenir d’y être parvenue. J-Je ne sais pas comment c’est arrivé. Seulement, ce matin-là, j’avais la tête qui tournait et une sensation étrange… comme si, je ne sais pas, comme si quelqu’un avait volé mes souvenirs, ou comme si on m’avait droguée. Je sais que ça peut paraitre incroyable… ». Son discours était assez décousu et elle s’en rendait bien compte, mais elle avait du mal à mettre les mots sur ce qu’elle avait ressenti. Elle avait l’impression de devenir folle, à force.

Elle plissa les yeux, essayant de rassembler ses pensées, de les mettre en ordre. La dernière chose dont elle se souvenait était cette fameuse lettre, sur son bureau. Une lettre de Sue. Mais elle avait beau chercher, tenter de se rappeler le contenu de cette lettre, elle n’y arrivait pas… C’était tellement frustrant ! Près d’une vingtaine d’heures s’étaient écoulées entre le moment où elle était revenue dans son bureau après avoir déjeuné et le moment où elle s’était réveillée dans ses draps. Vingt heures vides, vingt heures absentes, qui lui avaient été retirées. En vingt heures, il avait pu se passer tellement de choses. Des choses auxquelles elle essayait de ne pas penser mais qui, inévitablement, revenaient à la charge dès qu’elle baissait sa garde. Les pires scénarios s’étaient tissés dans son esprit, des intrigues effroyables à vous en donner froid dans le dos. Et si elle avait été enlevée ? Et si elle avait été le témoin d’une scène monstrueuse et que l’on avait décidé de la droguer pour qu’elle oublie ? Et si on avait profité d’elle ? Emma baissa la tête, sur le point de s’effondrer, comme à chaque fois que ces questions réapparaissaient.

Elle posa sa main libre sur sa poitrine, tandis que les doigts de sa main libre serraient ceux de Will. « Incroyable, mais surtout terrifiant » Commenta Emma dont le regard accrochait toujours celui du professeur d’espagnol. « Et depuis, je n’arrête pas d’y penser. J’aimerais savoir ce qu’il s’est réellement passé en ce fameux vendredi 28 janvier. Parce que ne pas savoir, ça me tue. Et j’ai l’impression qu’au plus j’y pense, au plus la situation empire ». Une larme roula sur sa joue et elle s’empressa de l’écraser. Elle sentait le pouce de Will caresser le dos de sa main et malgré ce geste qui se voulait rassurant, elle ne parvint pas à retrouver son calme. Elle baissa son regard, les larmes ne tardant pas à venir le voiler. Lâchant doucement la main de Will, elle posa ses coudes sur ses genoux et se cacha les yeux à l’aide de ses doigts. Elle se mordit la lèvre, tenta de se reprendre, de ne pas éclater en sanglots devant cette personne en particulier qui comptait tant à ses yeux.

Si elle avait pu, elle aurait pris ses jambes à son cou et se serait enfuie. Mais le froid avait glacé ses os et elle ne parvint à esquisser un seul mouvement pendant plusieurs secondes. Finalement, les larmes brouillèrent sa vue avant de couler sur ses joues. Elle secoua la tête en signe de dénégation, mais ne parvint pas à se calmer. Elle s’était si longtemps retenue de pleurer que cette fois elle ne parvenait plus à s’arrêter. Finalement, au bout d’une minute environ, elle essuya ses larmes, cachant toujours ses yeux du regard inquisiteur de Will. Elle se retourna vers sa gauche, dos à Will, et passa des doigts tremblants sur ses yeux dans l’espoir de masquer la rougeur de ces derniers. Ses joues humides étaient gelées avec le vent glacial qui soufflait. Elle poussa un soupir, se sentant honteuse de s’être laissé aller devant Will. Elle se retourna d’ailleurs vers ce dernier, espérant qu’elle n’avait pas l’air aussi affreuse que lors de cette fameuse soirée où il était venu alors qu’elle était malade. « Je suis vraiment désolée » Lança-t-elle à son attention d’une voix timide, levant finalement son regard vers lui. Elle qui avait toujours réussi à cacher ses sentiments lorsqu'elle était près de lui, voilà qu'elle venait de s'exposer, se laissant aller sans pouvoir se retenir.
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptyDim 1 Mai - 17:32


    Il m'était déjà arrivé de me mettre à la place d'Emma, d'imaginer ce qu'elle ressentait tous les jours qu'elle vivait avec sa phobie. Je savais très bien que ce n'était pas toujours facile pour elle, voir jamais, mais je savais également qu'elle était plus forte que cette ''maladie'' qui l'empêche de vivre la vie qu'elle voudrait. Lorsqu'elle sa relation avec Carl avait commencée, je m'étais rendu compte que Carl l'aidait beaucoup. Pour preuve, j'avais été très étonné de la voir manger son sandwich avec la croute. Elle avait oublié, m'avait-elle confié. Oublier. Jamais elle n'oubliait ce genre de choses, comme nettoyer ses raisins avant de les manger ou encore regarder plusieurs fois derrière elle avant de quitter son bureau, pour s'assurer que rien n'était en désordre ou de travers. Je m'étais sentis faible : pourquoi n'avais pas pris sa phobie plus au sérieux dès le début de notre relation comme l'avait fait Carl ? Si j'y avait pensé plus tôt, peut-être que tout aurait été différent entre elle et moi. Un soupir traversait mes lèvres, ce qui fit apparaître un petit nuage de buée qui disparu bien vite. Mais malgré tout, je ne pouvais pas me mettre dans la peau d'Emma, ce qu'elle vivait, je ne pouvais pas le deviner, l'imaginer, mais je devinais combien c'était difficile pour elle de combattre ça. Je le savais très bien : un jour, elle se débarrasserait de cette phobie, mais pour cela il ne fallait surtout pas qu'elle baisse les bras. Sinon, elle le regretterait amèrement un jour ou l'autre … Moi aussi, pour ne pas l'avoir poussé à continuer ses efforts, donc je n'étais pas prêt à la laisser subir sa satanée phobie.

    Je frissonnais légèrement en sentant le vent soufflait de plus en plus fort. Je remontais un peu plus le col de ma veste pour me couvrir le cou, tomber malade ne serait pas une bonne chose. Je la voyais acquiescer silencieusement lorsque je lui répondis que je ne l'aurais de tout façon jamais laissé seule le fameux soir que nous avions passé ensemble. Je m'en voulais tout de même un peu d'un côté, cette soirée nous a rapproché, Emma et moi, cela avait rendu Carl fou de rage, mais cela m'avait permis de réfléchir sur mes sentiments envers la rouquine. Je l'aimais, maintenant j'en étais sûr, seulement les choses n'étaient pas aussi simples que ce que je l'aurais souhaité. Elle était avec Carl et je l'avais profondément blessée. Je m'en voulais tellement … Je soufflais de découragement, en restant discret, avant d'encrer mon regard dans celui d'Emma, si brun. Je ne voulais pas rompre ce contact, trop souvent elle fuit mon regard, cette fois qu'elle plongeait son regard dans le mien, je ne voulais pas perdre ce contact visuel si plaisant et réconfortant. J'étais perdu dans son regard, si bien que je n'aurais su dire combien de temps j'étais resté comme ça a parcourir chacun des traits de son visage triste, d'habitude si joyeux.

    J'attrapais sa main alors qu'elle allait détourner la tête, de honte surement. Alors qu'elle n'avait absolument aucune raison de se sentir de la sorte. Pendant quelques secondes, je m'étais demandé si mon geste ne la ferait pas mal réagir, étant donné qu'elle évite tout contact physique habituellement à cause des microbes et des bactéries qui peuvent se transmettre, mais elle ne fit rien de cela. Au contraire, elle m'adressa un sourire et je compris que mon geste la réconfortait, plus que ce qu'il la gênait. Nous nous étions observé quelques secondes encore une fois, alors que je lui avouais que j'étais là pour l'aider à combattre sa phobie. J'étais là pour elle à tout moment, elle devait le savoir. Elle comptait énormément à mes yeux, et cela malgré sa relation avec Carl. On le disait très souvent, les sentiments ne se contrôlent pas, on n'aime pas qui on souhaite aimer, on aime la personne que l'on doit aimer, un point c'est tout. Et même si j'avais mis un certain temps avant de comprendre que les sentiments que j'éprouvais pour Emma étaient plus qu'amicaux, j'espérais que la personne qui me convenait c'était elle et pas une autre. Son regard se posa sur nos mains enlacées, je fis de même, gardant le silence, attendant qu'elle m'explique ce qui la tracassait. Car, comme je venais de lui dire, je ne bougerais pas d'ici tant qu'elle ne se serait pas confié. Je voulais l'aider, elle semblait réellement perturbée, réellement stressée, mais surtout vulnérable. Je pouvais le voir rien qu'à l'air qu'affichait son visage et rien qu'au ton qu'elle employait. Au fond, je voulais réellement lui venir en aide, mais j'espérais vraiment que cela n'était rien de grave ...

    Je la sentis longuement hésiter, comme si elle pesait le pour et le contre. Avait-elle peur de se confier à moi ou alors avait-elle peur de ce qu'elle avait à me confier ? Je lui adressais un sourire chaleureux et encourageant, comme pour l'aider à me parler, alors que son regard recroisait le mien encore une fois. « Ce qu’il s’est passé ? A vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée. Je… » Je fronçais légèrement les sourcils. Comment ça elle ne savait pas ce qu'il s'était passé ? Sa phrase m'intrigua, je me réinstalla sur mon siège, sentant la main de la rouquine serrer un peu plus la mienne. Sa peau contre la mienne réchauffer ma main froide, je l'en aurais presque remercier pour ça, mais je ne voulais pas la couper dans son élan. Elle avait l'air décidée à tout me dire, je gardais donc mon regard sur elle, écoutant attentivement ses paroles en tentant de comprendre. « Il y a une semaine, je me suis réveillée dans ma chambre sans le moindre souvenir d’y être parvenue. J-Je ne sais pas comment c’est arrivé. Seulement, ce matin-là, j’avais la tête qui tournait et une sensation étrange… comme si, je ne sais pas, comme si quelqu’un avait volé mes souvenirs, ou comme si on m’avait droguée. Je sais que ça peut paraitre incroyable… » Mes sourcils se froncèrent un peu plus encore, alors que j'appuyais mon coude sur mon genoux, prenant appui sur ma tête avec ma main libre, l'autre gardant précieusement la main d'Emma. Donc si je comprenais bien, ce qui la tracassait c'était de ne pas savoir ce qu'il s'était passé. Après tout, je la comprenais très bien, lorsque l'on ne sait, on peut s'imaginer pleins de scénarios pas tous joyeux … Je ne savais pas vraiment quoi répondre à la conseillère d'orientation après cette déclaration. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce genre de problème, à tout sauf à ça d'ailleurs. « Tu ne te souviens vraiment de rien ? Même pas d'un léger détail, quelque chose que tu aurais vu ou entendu avant ? » Je voulais savoir si elle se souvenait de quelque qui aurait pu se passer avant qu'elle n'oublie tout. Un petit quelque chose qui pourrait nous mettre sur une piste : un objet, une personne, un événement, ou je ne sais quoi encore. Je serrais un peu plus la main d'Emma dans la mienne, sentant que ce n'était pas simple pour elle de me parler de cela. Cela devait être réellement frustrant et inquiétant. Elle qui était déjà assez inquiète de nature, cela ne devait pas l'aider à se calmer.

    Je commençais à me sentir mal à côté d'Emma qui était sur le point de fondre en larmes alors que je ne pouvais rien faire pour l'aider ou même la rassurer. Si je pouvais tenter les ''ce n'est rien'', mais ce serait tellement hypocrite. Je ne ferais pas ça pour elle, certainement pas. Car ce n'était pas rien, c'était loin d'être rien. Elle posait sa main libre sur sa poitrine avant de reprendre la parole. « Incroyable, mais surtout terrifiant » Je voulais bien la croire lorsqu'elle disait ça. Pour ma part, lorsque j'oubliais où je posais mes clés de voiture, je devais vite irritant. Rien que pour ça, je pouvais tourner en rond pendant des heures en lâchant des jurons, ce qui n'était vraiment pas mon style. Mais cela m'étonnerait qu'Emma ai oublié où elle a mit ses clés … Mais dans son cas, je ne pensais pas que cela soit oublier, cela devait surement être ne pas savoir du tout, ce qui devait être encore pire. Son regard était toujours plongé dans le mien, je pouvais voir a quel point cette histoire la terrifiée, ce qui m'arracha un pincement au cœur. « Et depuis, je n’arrête pas d’y penser. J’aimerais savoir ce qu’il s’est réellement passé en ce fameux vendredi 28 janvier. Parce que ne pas savoir, ça me tue. Et j’ai l’impression qu’au plus j’y pense, au plus la situation empire » Je grimaçais légèrement en entendant ça. Pourquoi n'était-elle pas venue me voir plus tôt ? Je secouais la tête de gauche a droite, dans un geste lent, en voyant une larme rouler le long de la joue à Emma qui s'empressa de l'écraser comme pour m'empêcher de la voir. Je ne voulais surtout pas qu'elle pleure … Si elle se mettait à verser des larmes, comment étais-je censé réagir ? Je ne savais pas quoi dire, quoi faire sur le moment, ne voulant pas la blesser encore plus que ce qu'elle l'était déjà. « Emma, ne pleure pas, s'il te plait .. On trouvera ce qui s'est passé : quelqu'un a bien dû te voir ce fameux vendredi 28 janvier ou alors cette journée te reviendra en mémoire toute seule. Il faut peut-être juste te laisser un peu de temps et t'angoisser comme ça n'est pas forcément la meilleure des choses à faire, même si je sais que c'est dur pour toi … » Je caressais le dos de sa main avec mon pouce, comme pour appuyer mes propos, mais également la rassurer, ce qui a première vue n'avait pas l'air de fonctionner à merveilles. En tout cas, pas comme je le souhaitais. Sa main quitta la mienne et elle se mit à pleurer en prenant son visage entre ses mains. A vrai dire, je ne devais pas lui dire de ne pas pleurer, car le faire lui ferait peut-être le plus grand bien. Laisser couler les larmes est parfois la meilleure des solutions pour tout évacuer. Simplement ne plus retenir les larmes, se laissait faire. A peu près tout le monde dit que pleurer est un signe de faiblesse, je n'étais pas d'accord du tout. Je préférais ne rien faire au départ, je voulais la laisser pleurer, peut-être être qu'elle irait mieux après, mais au bout d'un instant, ma main se posa dans son dos et je décidais de la prendre doucement dans mes bras. Son parfum m'enivra une nouvelle fois, alors que je posais mon menton sur ses cheveux roux. Une fois que j'eus senti qu'elle se clamait peu à peu, je la lâchait lentement, alors qu'elle se tournait, dos à moi, pour essuyer ses larmes sans que je la vois. Elle daignait enfin se retourner vers moi, je lui adressais un regard que je voulais chaleureux. « Je suis vraiment désolée » Je lui souriais doucement, pour lui faire comprendre que je ne lui en voulais vraiment pas d'avoir verser quelques larmes devant moi. « Tu n'as pas a l'être .. » soufflais-je à la rouquine qui semblait être congelée à cause du vent et de la température vraiment basse. Enfin, je recroisais son regard brun … Je me levais rapidement et quittais ma veste pour finalement la déposer sur les épaules de la jeune femme, après tout, si je tombais malade, cela ne serait pas si grave que ça. Je me rasseyais et posais mon regard sur Emma, en lui souriant légèrement, avant de lui dire sur un ton calme et doux. « Je ferais tout pour t'aider à savoir, Emma »

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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptySam 7 Mai - 18:42

Le regard planté dans celui de Will, Emma se sentit rougir. Elle se sentait si honteuse. Comment avait-elle pu se laisser aller de la sorte ? Elle avait baissé sa garde, dans un moment de faiblesse inspiré par l’ombre d’un mauvais souvenir – qui n’en était même pas vraiment un. Mais à force de jouer à cache-cache, à force de dissimuler ses sentiments ou ses craintes, elle avait cédé et s’était montré sous un jour complètement différent. Emma finit par poser son regard sur ses mains, ses joues humides en feu. Ce moment l’avait encore rapprochée de Will. Il l’avait prise dans ses bras, l’avait réconfortée à sa manière. Elle pouvait encore sentir son menton posé sur son épaule, et la proximité qui s’était installée entre eux. Une proximité qui la rassurait, mais pas seulement. Elle s’était surprise à repenser aux moments qu’ils avaient partagés ensemble, lorsqu’ils sortaient ensemble. La fois où il l’avait embrassée, celle où ils avaient dansé. Quand il s’agissait de ces moments-là, sa mémoire ne lui faisait pas défaut, car ces instants partagés avec lui étaient bien trop précieux pour elle. Et entre ses larmes, l’étreinte de Will avait été apaisante. Elle s’était même surprise à vouloir nouer ses propres bras autour de son cou, de poser sa tête contre son torse. Une chose qui n’était pas anodine lorsque l’on s’appelait Emma Pillsbury et que les contacts physiques avaient quelque chose de terrifiant.

Peu à peu, elle se confiait à lui, répétait exactement l’erreur qu’elle avait faite plusieurs mois auparavant, quand Carl ne faisait pas encore partie de sa vie, et qu’elle s'était éperdument entichée d’un homme qui se trouvait être marié. Elle s’était pourtant juré de ne pas retomber dans ce piège-là, elle se l’était promis. Mais en plongeant son regard dans celui de Will, elle avait compris que ce serait bien plus difficile que prévu. Les sentiments qu’elle éprouvait pour lui – sentiments qu’elle avait fini par comprendre, puis accepter – ne devaient pas constituer une excuse. Carl était toujours là et elle devait cesser de le faire souffrir. Secouant la tête délicatement, elle tenta de chasser des pensées qui restèrent pourtant bien accrochées à son esprit toujours aussi troublé. Elle avait fait son choix, mais n’en assumait pas les conséquences. Pourtant, l’heure des décisions avait sonné. Et si elle voulait aller dans la direction qu’elle avait choisie, cela impliquait de faire souffrir Carl, de le décevoir. Elle redoutait plus que tout le moment où elle devrait prendre son courage à deux mains, et lui faire quelques confessions. La simple idée de tenir une telle conversation la mettait dans tous ses états. Pourtant, il fallait qu’elle soit honnête, qu’elle arrête de nier. Car au plus elle attendrait, au plus la réaction de Carl serait amère.

Emma essaya de se concentrer de nouveau sur les paroles qu’avait prononcées Will. Il lui avait demandé si elle ne se souvenait vraiment de rien. Plissant les paupières, la conseillère sonda sa mémoire, sans grand résultat. La dernière chose dont elle se souvenait était cette lettre signée par Sue. Son contenu ? Elle n’en avait pas la moindre idée. L’image se brouillait dans sa mémoire. Elle se souvenait avoir déplié le papier lisse, se souvenait avoir parcouru les lignes avec une certaine appréhension. Quand elle y repensait, tout un tas de sentiments se mêlaient les uns aux autres, s’entrechoquaient. Surprise, inquiétude, ahurissement, anxiété, hésitation. Un tourbillon d’impressions qui l’envahissait mais qui n’aboutissaient à rien du tout. Cela ne rimait à rien. Elle n’était qu’une conseillère d’orientation, qui pouvait lui vouloir du mal ? C’était la question qui revenait sans cesse. Ne pas savoir, était la pire chose qu’il puisse arriver à une personne. Peut-être qu’elle finirait par retrouver la mémoire, un jour. En attendant, cet incident l’avait plongée dans un état secondaire qui ne lui ressemblait pas et qui semblait inquiéter Will. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure, mal à l’aise. Elle se remémora les paroles que Will avait dites, lui disant qu’il ne fallait pas qu’elle pleure, qu’elle finirait par trouver ce qu’il s’était passé mais qu’en attendant elle devait arrêter d’angoisser. Paroles auxquelles elle n’avait pas répondu, ses sanglots ayant pris le relai.

Will finit par lui dire qu’elle n’avait pas à être désolée. Emma leva de nouveau son regard humide vers lui, acquiesçant doucement d’un simple signe de la tête. Elle frissonna légèrement sur son siège, le vent se levant de plus en plus, glaçant ses os. Le professeur d’espagnol sembla s’en rendre compte puisqu’il se leva et retira sa veste qu’il posa sur les épaules de la jeune femme. Elle fronça les sourcils, ouvrit la bouche pour répliquer que ce n’était pas la peine, avant de finalement choisir le silence. Elle savait que de toute façon, il ne l’écouterait pas si elle lui demandait de reprendre sa veste. Ses lèvres dessinèrent le mot « merci » avant qu’elle n’esquisse un petit sourire timide. Elle huma l’air, se réjouissant du parfum qui imprégnait la veste de Will. Ce parfum lui rappelait une nouvelle fois les moments qu’ils avaient passé ensemble mais cette fois elle tint bon et écarta les souvenirs temporairement de son esprit. Il finit par ajouter qu’il ferait tout pour savoir et Emma le regarda intensément. Will était déterminé, et elle savait qu’il ferait le nécessaire. Mais cela aboutirait-il à quelque chose ? Rien n’était moins sûr. Elle soupira doucement. Il fallait à tout prix qu’elle arrête de s’inquiéter de la sorte. Plaçant une mèche rousse derrière son oreille, elle passa une main sur l’une de ses joues rougies par le froid.

« Merci, Will. J’espère trouver moi aussi des réponses, même si pour le moment cela semble impossible. Tu me demandais tout à l’heure si j’avais le moindre souvenir de cette fameuse journée et en fait, il y a bien quelque chose. » Elle examina le regard clair du professeur d’espagnol avant de poursuivre. « La dernière chose dont je me souviens est une lettre que j’ai trouvé sur mon bureau quand j’y suis retourné, après le déjeuner dans la salle des professeurs. Je ne me souviens plus du contenu de celle-ci, mais elle était signée par Sue. Cela n’a sûrement aucune importance, il s’agit d’un détail. Et puis cette lettre est certainement à la poubelle à l’heure qu’il est, je ne l’ai pas trouvée dans mon bureau en y revenant le lendemain. » Emma se tut enfin après ce long monologue. Elle ne faisait pas le moindre rapport entre Sue et ce qu’il s’était passé. Après tout, Sue était peut-être (très) sadique, mais elle ne lui voudrait jamais de mal. Soupirant de nouveau, elle regarda Will avec un mélange de tendresse et d’inquiétude. Elle était heureuse qu’il soit là pour elle, même si elle n’avait pas voulu se confier à lui au début, de peur de prendre goût à ces longs moments en tête à tête qu’ils passaient l’un avec l’autre – comme si ce n’était pas déjà trop tard.

Emma lança un coup d’œil furtif au terrain de football. Au loin, Beiste parlait avec un footballer qui semblait lui donner du fil à retordre. La conseillère ne reconnaissait pas l’élève en question, mais il s’agissait peut-être de Duncan. Haussant les épaules, elle espéra que le footballer ne soit pas irrespectueux envers Shannon ; Emma l’appréciait énormément. Reportant finalement son attention sur Will, elle inspecta ses traits d’un air inquisiteur. Elle aurait pu dessiner son portrait sans modèle tant elle connaissait son visage dans les moindres détails. C’en était presque douloureux, dans sa situation. « Merci, Will » Répéta-t-elle. « J’étais terrifiée à l’idée d’en parler à quelqu’un, mais je me rends compte que dans un sens, ça me soulage. » Elle s’interrompit un instant, hésitant légèrement. « Tu sais, ça compte pour moi. Carl m’en voudrait s’il savait que je me confiais à quelqu’un d’autre qu’à lui, mais ce n’est pas la même chose, je n’y arrive pas avec lui parce que quelque chose a changé… parce que je… » Fronçant les sourcils, elle se rendit compte de l’aveu qu’elle était en train de faire. « Je… oublie ce que je viens de dire, cela n’a pas d’importance. » Elle s'éclaircit la gorge et détourna rapidement le regard, sentant que celui de Will pourrait la faire flancher, si elle continuait à le scruter comme elle le faisait. Ses joues avaient repris une teinte rosée plus prononcée, et la conseillère se maudit. C’était trop tôt, elle ne pouvait pas faire ça. Rectification : ce n’était pas qu’elle ne pouvait pas, mais plutôt qu’elle était effrayée de le faire.
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptyMer 11 Mai - 17:08

    Le fait qu’Emma se laisse aller de la sorte devant moi, ne me paraissait pas banal, loin de là. Cela ne lui arrivait pas souvent, pour ne pas dire jamais, de pleurer de la sorte. Elle essayé toujours de garder une certaine maitrise sur elle-même en retenant les larmes. Mais on ne peut pas les retenir infiniment, surtout dans son cas. Sa phobie qui lui complique de plus en plus la vie et sa mémoire qui lui joue des tours, elle a tout pour craquer. Puis ce moment de détresse nous a rapproché, à nouveau, comme nous l’avions été lors de la fameuse soirée où la rouquine était malade. Naturellement, je l’avais prise dans mes bras pour la réconforter, que faire d’autre, à vrai dire ? J’aurais pu tout simplement lui souffler quelques paroles réconfortante sans inclure un rapprochement physique entre nous, mais je n’avais pas vraiment réfléchi aux conséquences que ce rapprochement pouvait entrainer : la jalousie de Carl. Lors de la fameuse soirée, le dentiste n’avait pas eu l’air d’apprécier ma présence près de sa belle. Surtout qu’il aurait normalement dû être à ma place pour prendre soin d’Emma et être tout simplement présent. D’un côté, je ne pouvais pas m’éloigner de Emma, ne pouvant tout simplement pas l’oublier, mais de l’autre côté, je comprenais la réaction de Carl par rapport à l’alchimie qui pouvait exister entre nous. De plus, la conseillère d’orientation ne me repoussait pas, ce qui me laissait une petite lueur d’espoir à laquelle je pourrais me raccrocher … De plus, je savais pertinemment que les contacts physiques avaient tendance à faire fuir la rouquine, mais ces derniers temps ce n’était pas le cas. En tout cas, pas avec moi. Ce geste pouvait paraitre banal et sans importance pour certains, mais pour Emma cela ne l’était pas, donc par conséquent, cela ne l’était pas pour moi non plus. Peut-être ne m’avait-elle pas oublié en fin de compte. Je secouais doucement ma tête de droite à gauche, chassant ces pensées qui ne me faisait que du mal.

    Dire qu’il y a quelques mois, j’étais marié avec Terri, mon amour de lycée avec qui je pensais former une famille. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme cela était prévu, enfin, peut-être était-ce mieux ainsi après tout. Si seulement les sentiments que j’éprouvais pour Emma avaient été plus clairs dès le départ, peut-être que les choses seraient différentes aujourd’hui. Si je ne m’étais pas acharné à croire que tout allait bien avec Terri … Après, il y avait eu Ken Tanaka, mais j’étais encore marié à cette époque. Pourtant l’idée qu’Emma se marie avec cet homme me tiraillait. Même si je ne voulais pas l’avouer. Puis maintenant, il y avait Carl. Cela n’était pas pareil qu’avec Ken Tanaka, pour Emma comme pour moi. Emma avait de réels sentiments pour le dentiste, ou en tout cas, c’était comme ça que je percevais les choses, puis il était bien plus beau garçon que l’ancien coach de l’équipe de football du lycée. Je me souvenais qu’Emma m’avait dit qu’elle épouserait Ken Tanaka car elle ne souhaitait pas finir sa vie seule. Je soupirais doucement alors que mon regard se perdait à nouveau, quelque part sur l’immense terrain de football. Après quelques instants perdu dans mes propres pensées, je reposais mon regard sur Emma qui avait l’air de ne pas réussir à se rappeler quoi que ce soit qui pourrait nous dire ce qu’elle avait fait ou dit lors de cette journée, dont elle avait tout oublié. De mon côté, je ne voyais pas ce qui avait bien pu se passer ce jour-là pour la conseillère d’orientation, après tout, tout le monde l’appréciait au lycée. Je ne voyais vraiment pas qui pourrait lui vouloir du mal. Mais ce qui me tracassait le plus à ce propos, c’était comment elle avait pu perdre la mémoire. Un coup ? Un médicament ? Ou pire, de la drogue ? Je grimaçais légèrement à cette dernière pensée que je ne voulais pas concevoir. Elle leva enfin ses yeux rougis vers moi, je lui adressais alors un sourire que je voulais réconfortant. Je la voyais frissonner alors que le vent se levait à nouveau. Je me levais et déposais doucement ma veste sur les épaules de la rouquine, ne voulant pas qu’en plus de perdre la mémoire, elle retombe malade comme elle l’était quelques jours auparavant. Je sentais qu’elle avait envie de se lever à son tour pour me rendre ma veste malgré le froid qui persistait. Je pu lire sur ses lèvres un « merci », alors que nous échangions un sourire. J’étais bien décidé à aider Emma pour découvrir ce qu’il s’était passé pour elle ce jour-là.

    « Merci, Will. J’espère trouver moi aussi des réponses, même si pour le moment cela semble impossible. Tu me demandais tout à l’heure si j’avais le moindre souvenir de cette fameuse journée et en fait, il y a bien quelque chose. » Je fronçais doucement les sourcils, soudainement intrigué par les paroles de Emma. Après tout, tout était bon à prendre étant donné que l’on ne savait rien de ce qu’elle avait fait de sa journée. Je plongeais mon regard dans le sien, comme pour l’encourager à me parler. « La dernière chose dont je me souviens est une lettre que j’ai trouvé sur mon bureau quand j’y suis retourné, après le déjeuner dans la salle des professeurs. Je ne me souviens plus du contenu de celle-ci, mais elle était signée par Sue. Cela n’a sûrement aucune importance, il s’agit d’un détail. Et puis cette lettre est certainement à la poubelle à l’heure qu’il est, je ne l’ai pas trouvée dans mon bureau en y revenant le lendemain. » Je levais les yeux au ciel, sentant l’agacement monter en moi. Comment avais-je pu ne pas penser à Sue ? Si c’était elle derrière tout ça, je jurais qu’elle entendrait parler du pays. Qu’elle critique mes cheveux si cela la fait se sentir mieux dans sa peau, mais qu’elle ne fasse rien à Emma. Maintenant qu’Emma venait de me dire ça, j’imaginais toutes sortes de films, sachant que Sue Sylvester est capable de tout, mais surtout de n’importe quoi. J’étais tout de même heureux qu’Emma daigne se confier à moi en fin de compte. Il faudrait que je me renseigne sur Sue et ce qu’elle avait fait ce certain 28 janvier. Je voulais avoir les idées claires, car que Sue soit derrière cette histoire ne m’étonnerait pas tant que cela. Seulement, je m’inquiétais puisque Sue ne semblait pas avoir de limites en ce qui concernait ses idées tordue. Je priais pour cela ne soit pas Sue derrière cette histoire de perte de mémoire et qu’elle n’a rien fait à Emma … Peut-être essayais-je tout simplement de me convaincre, mais cette idée m’effrayait un peu à vrai dire. « Tout d’abord, tu n’as pas à me remercier, Emma. Je trouve ça normal de t’aider, après tout ce que tu as fait pour moi. Je ne fais que te renvoyer l’ascenseur. Par contre, concernant Sue, je ne prendrais pas ça comme un détail. Peut-être que le fait d’être en quelques sortes son souffre douleur alterne mon jugement, mais je pense qu’aller lui parler de cette journée ne serait pas du temps perdu. Tu l’as connais comme moi, elle peut très bien être impliquée d’une façon ou d’une autre dans tout ça … » Mes doutes au sujet de la coach des cheerleaders persistaient alors que nous échangions à nouveau un regard qui n’était pas anodin à mes yeux …

    On pouvait encore entendre les joueurs sur le terrain de football crier. Un sourire étira mes lèvres lorsque je vis Beiste au loin, alors que Emma reprenait la parole de plus belle. « Merci, Will » Je lui souriais comme pour lui dire que j’acceptais ses remerciements même si ils n’étaient pas nécessaires. « J’étais terrifiée à l’idée d’en parler à quelqu’un, mais je me rends compte que dans un sens, ça me soulage. » Cela me soulageait aussi. J’avais peur de ne pas réellement l’aider en l’écoutant. Elle qui avait l’habitude d’écouter les gens et de leur donner des conseils pour résoudre leurs problèmes, mais moi, j’écoutais seulement mes élèves et les aidais comme je le pouvais. C’était plutôt la rouquine que les élèves allaient voir dans ce cas-là. Elle avait plus souvent l’occasion d’écouter les gens et leurs soucis personnels que ce que je l’avais. Enfin, moi j’entendais les problèmes d’adolescents, auxquels elle ne devait certainement pas échappé non plus. Des choses comme ‘’elle a couché avec mon copain’’ ou alors plus embêtant ‘’je ne chante pas avec lui, il m’a volé ma copine’’. Nous devions être pareils à leur âge, mais ces problèmes peuvent parfois devenir très délicats à arranger. Je posais mon regard sur mes mains enlacées alors qu’elle continuait après avoir hésité un moment. « Tu sais, ça compte pour moi. Carl m’en voudrait s’il savait que je me confiais à quelqu’un d’autre qu’à lui, mais ce n’est pas la même chose, je n’y arrive pas avec lui parce que quelque chose a changé… parce que je… » Je relevais brusquement la tête et fronçais les sourcils, mon regard vaguement a plusieurs endroits rapidement. Une grimace d’incompréhension apparue sur mon visage. J’ouvris la bouche pour répliquer, ne comprenant pas vraiment où la rouquine voulait en venir, commençant à me faire des idées, mais elle reprit la parole la première ne me laissant pas le temps de poser la question qui me brulait les lèvres. « Je… oublie ce que je viens de dire, cela n’a pas d’importance. » Je la regardais, un air troublé collé au visage. Que voulait-elle dire par là ? Quelque chose a changé entre elle et Carl. Serait-ce en rapport avec la soirée que nous avions passé ensemble ? Ou ce qu’elle voulait dire c’est que quelque chose avait changé entre nous ? Toute une liste de questions se bousculait dans ma tête, auxquelles je n’avais malheureusement pas de réponse. Mon regard faisait des allers-retours entre elle et mes mains liées. « Je crois qu’au contraire cela a toute son importance … » soufflais-je presque que pour moi ne sachant pas si Emma avait entendu. Je voulais absolument lui poser cette question, mais j’avais peur qu’elle le prenne mal, qu’elle m’en veuille par la suite. Tant pis, je voulais me lançais car il me fallait une réponse. « Tout ne va pas avec Carl ? » Je fuyais son regard à mon tour, ayant presque honte de poser cette question. Je me frappais intérieurement d’avoir finalement décidé de poser cette question, la question qui troublait mon esprit depuis un moment déjà.

    Je cherchais à présent un moyen de changer de sujet, mais aussi d’aider Emma et sa mémoire. Soudainement, le bal de promotion me revint à l’esprit. Je toussotai donc comme pour briser le silence. « Qu’est ce que tu dirais de m’accompagner au bal du lycée ? » Je la regardais, sans ajouter un seul mot, me contentant de fixer ses yeux bruns. Cela me rappelait bizarrement le lycée lorsque l’on courrait après les filles pour qu’elles nous accompagnent au bal. Je souriais intérieurement en pensant à ça. « J’y assiste en tant que chaperon, puis cela te changerait certainement les idées. » Je posais sur elle un regard que je voulais chaleureux. Qu’elle m’accompagne me ferait énormément plaisir. Je ne dirais pas que c’était l’idée de passer une autre soirée à ses côtés qui me faisait cet effet, cela serait mal vu, mais surveillait les élèves serait certainement plus divertissant à ses côtés. Même si parfois juste regarder les élèves entre eux était en soit un divertissement … On devait s’attendre à tout avec ces jeunes. J’attends une réponse de la part d’Emma, j’espérais qu’elle me donne une réponse positive.
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptyMer 11 Mai - 20:25

La présence de Will rassurait Emma. Le fait de s’être confiée à lui l’avait aidée, et elle avait compris que garder les choses pour elle n’était sûrement pas la meilleure chose à faire. C’était pourtant ce qu’elle conseillait toujours à ses élèves de faire : se confier. Elle leur répétait inlassablement qu’elle était là pour eux, pour leur donner des conseils et qu’ils devraient en profiter. Elle avait déjà appris à ses dépends que le fait d’intérioriser n’améliorait en rien les choses, bien au contraire. A tout garder pour soi, on finissait par exploser. C’était pourtant bien plus facile à dire qu’à faire, et dans un sens, elle comprenait les élèves qui ne souhaitaient pas lui parler de leurs problèmes. Parfois, il s’avérait que communiquer n’était pas si facile que ça. La conseillère d’orientation poussa un soupir, plongeant ses mains gelées dans les poches de la veste de Will pour se réchauffer. Elle jeta un coup d’œil furtif à Will, qui observait le terrain sans grand intérêt. Il avait l’air plongé dans ses pensées et Emma n’osa pas en interrompre le cours. Son propre regard se posa sur les footballers qui affrontaient le froid. Il ne s’agissait que d’un point d’accroche : elle les voyait sans pour autant les observer. Et pour cause, ses pensées recommençaient à s’agiter dans tous les sens. Elle essaya de se concentrer vainement sur la fameuse journée qui avait tout fait basculer pour elle. L’absence de souvenirs, ce trou béant qui la hantait, rendait les choses plus difficiles qu’elle ne l’aurait pensé, ayant des conséquences sur son comportement tout comme son attitude vis-à-vis de sa mysophobie. Et au moment où les choses commençaient enfin à s’arranger, cet incident était intervenu, et avait de nouveau tout chamboulé.

La voix de Will ramena la conseillère d’orientation à la réalité. Elle fronça les sourcils, se retournant vers lui et ses grands yeux clairs qui la scrutaient déjà. Il lui dit qu’elle n’avait pas besoin de le remercier, qu’il ne faisait que lui renvoyer l’ascenseur pour toutes ces fois où elle l’avait aidé. Il ajouta qu’il n’était pas certain que la lettre de Sue soit un détail puisqu’elle était prête à tout. Emma haussa un sourcil, réfléchissant à la question, l’air troublée. Il était vrai que Sue Sylvester n’avait jamais été des plus tendres avec elle, lui attribuant toutes sortes de prénoms farfelus tout en se moquant ouvertement de ses manies liées à la phobie dont elle souffrait. La conseillère avait pu le constater à plusieurs reprises : le coach des Cheerios ne faisait de cadeau à personne, et prenait même un malin plaisir à blesser les autres, dans un sadisme qu’elle ne cherchait même pas à cacher. A McKinley, les élèves s’écartaient sur son passage, effrayés qu’elle puisse s’en prendre à eux comme elle l’avait déjà fait par le passé. Toutefois, Emma n’imaginait pas qu’elle puisse être capable de lui faire du mal, à elle. C’était peut-être naïf que de penser ça, mais elle ne pensait pas avoir mérité un tel comportement. Après tout, la conseillère ne s’en était jamais prise à ses Cheerios, et n’avait jamais cherché à la nuire. Alors pourquoi lui voudrait-elle du mal ? C’était insensé. « Je ne sais pas » Répondit Emma, qui réfléchissait à voix haute. Elle leva son regard vers Will qui semblait si sérieux. « Je ne vois pas pourquoi elle ferait une chose pareille… Mais tu as sûrement raison. Sue est capable de tout. » Un nouveau soupir franchit les lèvres de la jolie rousse. Elle espérait de toutes ses forces que Sue n’était pas à l’origine de ce qu’elle vivait désormais. Pourtant, les paroles de Will avaient semé le doute dans son esprit. Dommage que la lettre ait si mystérieusement disparu, elle aurait peut-être apporté son lot de réponse.

Lorsqu’Emma confia à Will que cela comptait pour elle de pouvoir lui confier toutes ces choses, même si Carl le prendrait mal s’il venait à le découvrir, elle fit une grave erreur dont elle se rendit compte à peine une seconde plus tard. Elle ne savait pas ce qu’il lui était passé par la tête pour qu’elle dise des choses pareilles. Le regard loin de celui du professeur d’espagnol, elle se maudissait d’avoir baissé sa garde de la sorte. Parler de Carl à Will n’était certainement pas la solution à ses problèmes. Et si Will prenait cette phrase comme une invitation ? Et s’il se mettait à espérer ? Emma plissa les paupières, se rendant à l’évidence : elle n’avait jamais été capable d’être discrète vis-à-vis de ses sentiments. Entre Will et elle, cela avait toujours été ainsi. Une étrange alchimie les liait, ainsi qu’une complicité qui avait fait plus d’un jaloux par le passé. Pourtant cela ne voulait pas dire qu’elle avait le droit de lui faire des avances. Elle devait faire davantage attention, réfléchir avant de prendre la parole.

Elle sentit le regard de Will se poser sur elle, et elle fit tout ce qu’elle put pour l’ignorer, les joues brûlantes. Elle entendit le professeur d’espagnol murmurer des mots qu’elle ne comprit pas, le vent soufflant trop fort pour qu’elle puisse entendre ces paroles. Après plusieurs secondes silencieuses, il finit par lui demander, d’une voix parfaitement innocente et qui se voulait désintéressée, si cela se passait vraiment mal avec le dentiste. Emma se mordilla la lèvre inférieure. Elle ne pouvait pas en vouloir à Will de lui poser cette question, après tout elle lui avait tendu une sacrée perche en lui lançant que quelque chose avait changé avec son petit ami. Elle l’avait cherché, sans réellement le vouloir. Elle hésita, puis secoua la tête en signe de dénégation. Non, cela n’allait plus avec Carl, dès qu’ils se voyaient il lui faisait des crises de jalousie, dès qu’il l’appelait c’était pour savoir ce qu’elle faisait. Il épiait ses moindres faits et gestes, voulant à tout prix savoir ce qu’il se tramait entre Will et elle. Emma culpabilisait : après tout, sans cette soirée en compagnie de Will, les choses se seraient passées différemment. Seulement, cela lui avait aussi permis de faire le point sur ce qu’elle ressentait vraiment pour les deux hommes, et ce n’était pas négligeable. Tout ce qu’elle avait à faire désormais, était assumer ses choix et être honnête avec Carl. Malheureusement, elle attendait le bon moment pour le faire. Un moment qui n’était pas encore arrivé.

Se résignant à répondre à Will, la conseillère d’orientation se tourna vers lui et planta son regard dans le sien, inquisiteur. « Non, ça ne va pas. Carl est… jaloux. Il ne supporte pas le fait que je passe autant de temps avec toi » Emma baissa les yeux, honteuse. « Je ne peux pas lui en vouloir, après tout. » Elle s’éclaircit la gorge, confuse. Elle ne savait pas pourquoi elle racontait tout ça à Will. Peut-être parce que lorsque les choses avaient tourné au vinaigre avec Terri, il était venu la voir pour lui raconter ce qu’il s’était passé. La jeune femme se souvint que pour la première fois de sa vie, elle avait ressenti une certaine compassion à l’égard de l’ex femme de Will quand celui-ci lui avait expliqué qu’elle avait simulé sa grossesse. Après tout, comme elle l’avait dit à l’intéressé : il était trop important pour qu’on puisse risquer de le perdre. Elle le savait mieux que quiconque. Emma acquiesça d’un signe de la tête discret, comme pour se conforter dans cette idée.

Elle s’apprêtait à se justifier, quand Will la prit de court en lui proposant d’aller au bal avec lui. Surprise, Emma écarquilla les yeux avant de plonger son regard dans celui de Will. Le bal de la Saint Valentin ? Il lui proposait vraiment de l’accompagner là-bas ? Pour une fois, la conseillère d’orientation n’était pas censée y aller pour surveiller les élèves lors de cette soirée qu’ils attendaient avec impatience. D’habitude, elle proposait toujours son aide à Figgins mais elle avait préféré s’abstenir à cause de la période qu’elle traversait. Seulement, la proposition de Will changeait la donne et même si sa raison lui soufflait de refuser, elle avait envie du contraire. La perspective d’une soirée en la compagnie de Will était plutôt alléchante. Ce dernier ajouta que cela pourrait lui changer les idées. Un sourire se dessina sur les lèvres d’Emma. En effet, elle était certaine que passer du temps avec lui était le meilleur moyen d’oublier ses problèmes, même si c’était tout sauf raisonnable. Car malheureusement, elle imaginait déjà la tête de Carl si elle annonçait qu’elle passerait la St Valentin en compagnie de son ex petit ami. Elle réfléchit plusieurs secondes à la question. Le moment était peut-être venu d’assumer ses choix et de prendre les choses en main. Elle scruta le regard de Will comme pour y chercher une réponse, avant d’hausser les épaules. Oh et puis zut ! Le cœur battant à tout rompre, elle hocha la tête. « On n'est pas un peu vieux pour aller à un bal de la Saint Valentin du lycée ? » Dit-elle pour plaisanter, même si sa voix soudainement tremblante montrait qu’elle n’était pas aussi à l'aise que ce qu'elle voulait montrer. « C’est d’accord, je veux bien… t’accompagner. Tu as raison, ça me changera les idées ».

Elle se perdit quelques secondes dans le regard clair de Will avant de sursauter, se souvenant du rendez-vous que Rachel Berry avait pris avec elle en début d’après-midi. Ôtant sa main de la poche de la veste de Will, elle consulta sa montre et se rendit compte qu’elle était déjà en retard. Elle lança un regard d’excuse à Will. « Je suis désolée, je vais devoir y aller. J’ai un rendez-vous avec Rachel. » Elle ramena son sac sur ses genoux avant de le passer sur son épaule. Se levant, elle plissa sa jupe correctement avant de jeter un dernier coup d’œil à Will. « A demain soir, Will. Et encore merci... ». C’est un sourire accroché aux lèvres que la jeune femme repartit, descendant les escaliers des gradins avec plus de confiance qu’elle ne les avait gravis un peu plus tôt. Et tandis qu’elle se dirigeait vers son bureau, elle réfléchit à la façon dont elle allait annoncer les choses à Carl… Une conversation qui s’annonçait difficile et désagréable.
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MessageSujet: Re: 06. My life would suck without you - Emma Pillsbury   06. My life would suck without you - Emma Pillsbury EmptySam 14 Mai - 19:18


    Je n'avais jamais perdu la mémoire, mais je pouvais tout de même imaginer le sentiment que cela pouvait être. Emma devait être en train de s'imaginer toutes sortes de scénarios, pas forcément glorieux et rassurants. Je soupirais doucement, me sentant si impuissant face à la perte de mémoire de la rouquine. Je ne savais que faire, pour cause je ne pouvais rien faire. Pourtant, j'aurais tellement aimé pouvoir l'aider … Maintenant qu'elle m'avait parlé d'une quelconque lettre signée par Sue Sylvester, mes doutes se retournaient vers elle, elle en était plus que capable et c'était bien ça qui m'effrayait. La coach des cheerleaders était capable de tout pour parvenir à ses fins, mais si elle était coupable pour ce qui arrivait à Emma, pourquoi l'aurait-elle fait ? Certes, Sue me détestait moi, mais elle n'avait rien contre la conseillère d'orientation. A moins qu'elle ai fait ça pour me toucher, sachant que je tenais énormément à Emma ? Tout cela se bousculait dans ma tête, ne sachant qu'en penser et me demandant si je n'en faisais pas trop. Peut-être étais-je trop dur envers Sue, peut-être n'avait-elle rien à voir avec cette histoire et je l'accusais à tort. Pourquoi m'en voulais-je ? Elle n'avait qu'à pas lancer les élèves contre les casiers, critiquer mes cheveux, appeler Emma par tous les prénoms possibles sauf le sien, vouloir à tout prix détruire le Glee Club ou encore faire du chantage à Figgins pour m'humilier et me décourager. Si elle n'était pas comme ça tout le temps, peut-être que je ne la jugerais pas coupable dès qu'une chose pas nette arrivait. Au départ, je m'inquiétais parce que le comportement d'Emma me paraissait plus que étrange, mais maintenant je me souciais de ce qui avait bien pu entrainer tout cela dans la vie de la jeune femme. Comme si ses difficultés à gérer sa phobie ne suffisaient pas … Un nouveau soupir traversait mes lèvres : pourquoi tout était si compliqué ?

    « Je ne sais pas » Je relevais la tête vers elle lorsqu'elle prononça ces quatre mots. Nos regards se croisèrent, alors qu'elle reprenait. « Je ne vois pas pourquoi elle ferait une chose pareille… Mais tu as sûrement raison. Sue est capable de tout. » Pour être franc, j'accusais Sue alors que moi non plus je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu pousser la terrible coach des cheerleaders à faire ça à Emma. Si seulement Emma avait encore la lettre en question, nous en saurions peut-être un peu plus. Je haussais doucement les épaules, pour faire comprendre à Emma que j'étais tout aussi perdu qu'elle dans cette histoire. Emma me confia que tout me raconter lui avait fait du bien, l'avait libérée, et qu'elle ne pouvait pas faire ça avec Carl car quelque chose avait changé. J'avais de suite affiché un air intéressé, mais surtout intrigué suite à ces aveux. Que voulait-elle dire par là ? Qu'elle avait plus de facilités à me parler à moi ? Qu'entre Carl et elle, tout n'allait vraiment pas bien ces derniers temps ? Des milliers de questions emplissaient mon esprit alors que mon cœur se mit à battre anormalement plus rapidement. Peut-être n'était-ce que des sous-entendus, peut-être s'était-elle mal exprimé, mais je prenais cela comme je voulais l'entendre. C'est à dire, elle ne m'avait pas oublié, tout comme moi je ne l'avais pas rayé de ma vie, tout simplement parce que je n'y arrivais pas. De plus, la voir tous les jours dans son bureau, ou la croiser dans les couloirs après chaque cours ne facilitait pas les choses. Nous ne pouvions le nier, entre Emma et moi, il y avait ce quelque que nous n'avions avec personne d'autre. Elle ne semblait pas avoir entendu les mots que j'avais chuchoté, j'avais d'ailleurs espéré qu'elle n'entende pas. Je baissais la tête, le regard posé sur mes mains enlacées, mais sentant le regard d'Emma sur moi, je me décidais enfin à planter mon regard dans le sien. « Non, ça ne va pas. Carl est… jaloux. Il ne supporte pas le fait que je passe autant de temps avec toi » Je voulais détourner le regard, mais le gardait en fait encré dans le sien si brun. Je me sentais coupable vis à vis de cela car si son couple ne fonctionnait pas, c'était en partie de ma faute et je m'en voulais. Bien sûr, lorsque j'ai appris qu'elle fréquentais un autre homme, je m'étais sentis plus que mal, mais j'avais du l'accepter et faire avec. « Je ne peux pas lui en vouloir, après tout. » Je baissa le regard finalement, me sentant tellement mal vis à vis d'Emma. Elle essayait de reconstruire quelque chose avec quelqu'un d'autre que moi, ce que je n'arrivais pas à faire sans elle, et je me devais de respecter son choix, mais je m'étais débrouillais pour apparemment tout gâcher pour elle. Je secouais la tête, m'injuriant intérieurement, avant de souffler à la rouquine. « Je suis désolé, Emma.. » Je fuyais à présent son regard si réconfortant, honteux.

    Je comptais bien me rattraper, essayer de lui changer les idées à propos de sa perte de mémoire. Je lui proposais alors de m'accompagner au bal de promotion du lycée ; j'y serais chaperon et l'idée de passer toute la soirée seul ne m'enchantait pas vraiment. Je la sentis hésiter, je pensais qu'elle refuserait par rapport à Carl qui serait à mon avis contre le fait qu'Emma m'accompagne. « On n'est pas un peu vieux pour aller à un bal de la Saint Valentin du lycée ? » dit-elle après avoir hausser les épaules. Je rigolais doucement à la remarque de la psychologue : elle n'avait pas vraiment tort, mais bon .. Cela ferait surement remonter quelques souvenirs de jeunesse, mais une soirée en compagnie d'Emma à surveiller des élèves en train de danser, devrait bien se passer. On ne ferait surement même pas attention à nous, les jeunes seront bien trop occupés à danser et s'amuser, oubliant leurs problèmes le temps d'une soirée. C'est ce que je voulais qu'il se passe pour la rouquine, qu'elle oublie sa perte de mémoire, même cela pouvait paraître ironique dit comme ça. « C’est d’accord, je veux bien… t’accompagner. Tu as raison, ça me changera les idées » Je lui souriais, réellement heureux qu'elle accepte d'aller au bal à mes côtés. Je me sentais presque comme l'un de ces adolescents qui demande à une jeune fille de l'accompagner pour le bal, comme à l'époque où j'étais au lycée .. Je soupirais doucement, un sourire flottant sur les lèvres en pensant à ça. Je me contentais de la fixer, ne sachant que dire, je pensais d'ailleurs que mon sourire pouvait être interprété comme une réponse tellement il reflétait ce que je ressentais à l'instant même.

    Nous restions là à nous fixer, sans prononcer un mot, juste le sifflement du vent qui venait de se lever à nouveau. Je la vis sursauter, ce qui m'étonna et elle s'empressa de me dire. « Je suis désolée, je vais devoir y aller. J’ai un rendez-vous avec Rachel. » Je hochais la tête pour lui faire comprendre que je comprenais. Je la suivais du regard mettre son sac sur son épaule. « Aucun problème, le devoir t'appelle, je comprends. » Je lui lançais un sourire réconfortant, me doutant bien qu'avec tous ses problèmes, régler ceux des élèves n'était certainement pas une mince affaire. « A demain soir, Will. Et encore merci... » Un sourire toujours accroché aux lèvres, je me levais doucement en plongeais mes mains dans les poches de mon jean. « A demain soir .. » Je levais la tête au ciel en soufflant doucement avant de poser mon regard sur la rouquine qui descendait les marches des gradins. Mon regard se dirigeait alors vers le terrain lorsqu'Emma était trop loin pour que je puisse encore l'apercevoir. Cela c'était plutôt bien passé, Carl ne nous avait pas attrapé ensemble cette fois. Cette pensée m'arracha une grimace … En sentant le vent s'écraser sur mon visage, je me rendis compte que la conseillère d'orientation était partie avec ma veste sur les épaules. Surement la récupérerais-je au bal .. C'était en tout cas ce que je pensais alors que je descendais les marches des gradins à mon tour. Un coup d'œil à ma montre me rappela que j'avais cours dans moins d'une demie heure. Il allait falloir que j'oublie Emma et ses problèmes le temps d'un cours d'espagnol .. Ce qui n'allait pas être simple. Mais l'idée d'aller au bal avec Emma me faisait oublier tout le reste. Je poussais alors la porte d'entrée du lycée ...


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