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 06. [Schuester's] Trust me.

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MessageSujet: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyMer 1 Juin - 15:34

❝ trust me ... ♫ ❞


Je souriais. Depuis ce fameux bal, je souriais tout le temps. Lors des répétitions, mes élèves devaient souvent me faire revenir sur Terre. J'étais ailleurs, mais pas comme quelqu'un qui est préoccupé, mais plutôt comme quelqu'un qui est heureux, qui est amoureux. Cette dernière chose, je l'étais depuis longtemps, mais maintenant, j'allais plus que bien. Les critiques de Sue Sylvester à propos de mes cheveux ou encore l'orientation sexuelle de mon coiffeur, qui serait gay selon la coach des cheerios ce qui expliquerait ma coiffure de lesbienne. Je m'en fichais totalement, cela ne m'atteignait même plus, d'un coté, cela touchait plus mon coiffeur que moi … Bryan Ryan qui me rabaissait et qui détruisait le moral de mes élèves : tout cela ne marchait plus pour me faire baisser les bras. Dire qu'il y a une semaine, voir un peu plus, j'étais seul et amoureux d'une personne qui en aimait soit disant une autre, n'arrivant pas à totalement me remettre de mon divorce. La cause de ce changement plus que brutal ? Le bal de promotion, qui s'était déroulé le soir de la St Valentin. Cet endroit était normalement réservé aux élèves, mais Emma et moi y étions pour chaperonner, j'avais pensé que cette soirée pourrait lui changer les idées, lui faire oublier cette fichue perte de mémoire. Jamais je n'aurais pensé que cette soirée aurait été si importante pour nous .. Non, d'ailleurs, si vous me l'aviez dit, je vous aurais rit au nez. Carl avait décidé de rompre avec la rouquine qu'il disait trop proche de moi. Suite à la soirée lors de laquelle la conseillère d'orientation, qui est maintenant ma petite-amie, était malade et que je n'avais absolument pas voulu laisser seule. Sous aucun prétexte, je l'aurais laissé dans cet état sans l'aider. A notre plus grande surprise, Carl était arrivé, voulant sûrement vérifier l'état de sa petite-amie, et nous avait trouvé l'un dans les bras de l'autre. Emma s'était endormie dans mes bras et cette proximité entre nous n'avait apparemment pas plu au dentiste. Ce que je comprenais … La cause de leur rupture est basée sur la jalousie, par ma faute, mais Emma m'avait glissé à l'oreille lorsque nous dansions au bal de promotion, qu'elle pensait à rompre depuis un moment, ce qui m'avait légèrement étonné. Je mordais dans mon cookie alors qu'un nouveau sourire étirait mes lèvres alors que les paroles qu'Emma avait chanté dans le creux de mon cou, repassaient dans mon esprit. Je suivais du regard un professeur passait devant ma table, sans vraiment faire attention à ce dernier. Je terminais de boire mon café, pensant déjà à quitter la cafétéria, sachant qu'Emma ne viendrait pas ce midi. Quelque chose avait changé entre nous .. Nous nous étions retrouvé et je ne saurais mettre de mots sur ce que je ressentais ces derniers temps. Je me sentais bien, c'était tout ce qui comptait et je voulais que cela dure. Je me levais et rangeais ma chaise sous la table, faisant attention en sortant de la salle à ne bousculer personne.

Le couloir était bondé d'élèves qui couraient, criaient et même parfois s'embrassaient. Je n'y fis pas attention, continuant de marcher, ma sacoche sur mon épaule. Je me frayais un chemin parmi les élèves qui n'allaient pas tarder à rejoindre les salles de cours étant donné que la sonnerie commençait à retentir. Je me dirigeais vers un bureau que je connaissais plus que bien, celui de la conseillère d'orientation, d'un pas lent et rassuré. Arrivé devant ce dernier, je remarqua qu'il était vide, j'entrais tout de même poussant doucement la porte. Tout était bien rangé, classé et nettoyé, ce qui m'arracha un sourire. Je la connaissais tellement .. D'ailleurs, je ne savais pas pourquoi je regardais autour de moi de la sorte, c'était sûr et certain que tout allait être en ordre. Jamais Emma ne quitterait son bureau si celui-ci n'était pas impeccable. Tant que tous les papiers ne seraient pas classés, tant qu'un grain de poussière sera toujours présent ou encore qu'un de ses prospectus était de travers, elle ne partirait pas sans être satisfaite de son rangement. Sa phobie devenait un véritable handicap pour elle … Je ne savais pas comment l'aider, et encore si je pouvais. Je m'appuyais doucement sur le bureau, fixant un point invisible un peu plus loin. Rien qu'en étant avec Carl, elle avait réussi à s'améliorer, grâce à lui, elle n'avait plus eu peur de sa phobie, jusqu'à cette fameuse perte de mémoire … Si Carl y était arrivé, pourquoi pas moi ? Je passais une main lasse dans mes cheveux, réfléchissant à une quelconque façon de débarrasser Emma de sa phobie, ou en tout cas l'aider à ça. Un sourire étira mes lèvres, je pensais avoir une idée pour y arriver, ou en tout cas, je l'espérais. Je tournais sur moi-même, cherchant un bout de papier. J'ouvrais le tiroir de son bureau, soulevant les quelques dossiers, ne trouvant rien sur quoi écrire. Je prenais soin de tout remettre en place, ne voulant pas subir les foudres de ma petite-amie ce soir. Après avoir trouvé quelque chose sur quoi écrire dans cet ordre trop parfait, j'attrapais un stylo au hasard dans un des pots à crayon sur le bureau. « Passe chez moi ce soir vers 19 heures, j'ai une petite surprise. Will. » J'avais hésité à ajouter un ''je t'aime'', mais je ne l'avais finalement pas mit. Cela me rappelait notre baiser échangé avant les vacances d'été. Un nouveau sourire fit son apparition sur mon visage à ce souvenir. Je fermais le stylo, le rangeais correctement avant de sortir du bureau. J'avais deux heures de cours cette après-midi, j'allais essayer d'éviter Emma jusqu'à ce soir, pour conserver l'effet de surprise. Qui sait, ses yeux bruns qui ont le don de m'apaiser pourraient me faire craquer et lui dévoiler ma surprise … Je fermais la porte derrière moi, et me dirigeais vers ma salle de cours.

Je m'inquiéterais toujours du niveau d'espagnol de certains élèves de McKinley, même si je devais avouer que cela m'amusait beaucoup. J'avais franchement rit lorsqu'un élève avait répondu un ''calcetines'' à mon ''adiós''. Le pire dans tout ça, c'était que cela en l'avait même pas choqué une seconde. Ca devenait vraiment inquiétant dans certains cas .. A croire que j'étais un mauvais professeur. Pas forcément pour le cancre qu'était cet élève, mais pour d'autres. Je secouais doucement ma tête de gauche à droite, comme pour faire fuir ces mauvaises pensées de mon esprit. Je jetais un coup d’œil rapide sur ma montre qui affichait dix huit heures trente huit. J'allais devoir lâcher toutes ces copies qui me restent à corriger pour rejoindre Emma chez moi. Même si faire cela ne me dérageait pas plus que ça, il n'y a pas photo Emma vaut largement toute une pile de copies d'espagnol à corriger. Surtout rien qu'en pensant à toutes les fautes que je pouvais rencontrer en les lisant, à en croire le niveau de certains de mes élèves. J'attrapais ma veste au passage, prenait possession de ma sacoche et sortais de ma salle de cours, vide. J'espérais de tout cœur que mon idée fonctionne et surtout ne fasse pas fuir ma petite-amie, qui pourrait avoir peur du défi qui se présentera à elle. Je plongeais ma main dans la poche de mon jean, essayant de trouver les clés de ma voiture avant d'atteindre cette dernière. Je démarrais en direction de chez moi, un léger sourire flottant sur mes lèvres, rien qu'à l'idée de retrouver Emma.

Je descendais de ma voiture, ne remarquant pas celle d'Emma garée aux alentours. A vrai dire, il n'était que dix huit heures cinquante deux. Emma était une personne ponctuelle, mais pas u point d'arriver à l'avance tout le temps, surtout qu'elle devait avoir du travail, elle aussi. Je savais à quel point elle aimait son travail et tout le temps qu'elle y consacrait. Tout comme moi, elle était fière de ce qu'elle faisait et prenait son rôle au lycée très à cœur. Après tout, nous étions en quelque sortes leurs modèles et les personnes sur lesquelles ils peuvent s'appuyer en cas de besoin, nous devions être irréprochables, ou c'était en tout cas, la limité que nous nous fixions. Étant adulte, nous avions vécut des choses que les adolescents ignorent ou alors prennent à la légère et c'était notre rôle de les guider, mais de leur laisser le choix à faire. C'était à eux de prendre leurs directions, leurs décisions, nous ne sommes là que pour les conseiller. Après tout, c'est en faisant ces choix et en faisant des erreurs que l'on arrive à grandir et que l'on devient la personne que l'on doit être. Je rentrais ma clé dans la serrure et ouvrais la porte en souriant doucement : le côté psychologue d'Emma m'avait peut-être atteint en fin de compte. Je me surprenais à sourire franchement en entrant avant de jeter ma veste et ma sacoche sur le fauteuil à l'entrée. Je me frottais légèrement les mains, ne bougeant plus, essayant de me rappeler ce que je voulais sortir avant l'arrivée de la rouquine. Je me dirigeais vers la cuisine et revenait avec la panière où se trouvaient tous les fruits que j'avais pu acheter, en passant des raisons aux fraises. J'avais bien sûr remarquer qu'Emma nettoyait toujours ses fruits avant de les manger au déjeuner, et toutes les personnes qui mangent souvent à la cafétéria avaient dû le remarquer. Alors que je déposais la panière contenant les fameux fruits, j'entendis quelques coups sur la portes. Un sourire étira mes lèvres alors que je courais ouvrir la porte, à la personne qui venait de frapper et qui devait très certainement être Emma. Je ne m'étais pas tromper .. « Hey » Nous ne nous étions pas vu aujourd'hui, mais nous nous étions croisés hier dans les couloirs et ailleurs dans le lycée à plusieurs reprises, ce qui me paraissait être une éternité. Elle m'avait manqué et je n'avais plus peur de le dire, plus peur même de le penser, plus rien ni personne ne m'en empêcher à présent. Je lui adressais un léger sourire avant de m'écarter et de la laisser entrer, le petit vent froid me ramenant à moi et me rappelant que ma petite-amie était dehors. Je prenais son manteau et nous nous dirigions vers la salle à manger. Je me faufilais jusqu'à la cuisine pour attraper deux verres et une bouteille d'eau avant de revenir vers elle. Arrivant dans son dos, je déposais un léger baiser sur sa joue froide. « Comment s'est passée ta journée ? » lui demandais-je alors que je m'asseyais et que je lui faisais signe de faire la même chose. Je continuais de sourire bêtement, rien que sa présence me faisait sourire, même lorsqu'il n'y a aucune raison pour que je souris. Je lui remplissais son verre et fis de même pour le mien, avant de plonger mon regard dans le sien. Ma main se déposa sur la sienne, encore froide, et je lui soufflais sur un ton que je voulais doux et rassurant. « Emma, ce soir, nous allons te débarrasser de ta phobie. » Me rendant compte que j'avançais peut-être un peu trop les choses, je m’empressai d'ajouter en prenant sa main dans la mienne. « Je te promets de faire tout ce que je peux pour t'aider .. Je sais que depuis ce fameux jour dont tu n'as plus de souvenirs, les choses sont compliquées pour toi. Tu as perdu toute confiance en toi et tu laisses ta phobie prendre le dessus .. Je veux que tu reprennes le contrôle, comme tu le faisais avant, lorsque tout s'était arrangé. » Je gardais mon regard dans le sien, comme pour lui laisser le temps de lire dans mes yeux que j'étais très sérieux. Je voulais absolument tenir ma parole. Je ne voulais pas que sa phobie revienne plus forte. Je veux qu'Emma se reprenne comme lorsqu'elle était avec Carl et que tout s'arrangeait. Je voudrais pouvoir l'aider comme le dentiste l'avait fait et je tiendrais ma promesse. Tout d'abord, en apprendre plus sur cette fameuse perte de mémoire, mais là n'était pas le sujet ce soir. Je ne voulais surtout pas lui rappeler ce jour-là. Je lançais un coup d’œil aux fruits posés entre nous sur la table. Ce serait la première étape pour Emma .. Il fallait juste que je trouve un moyen de rendre cette épreuve plus simple pour ma petite-amie ce qui n'allait pas s'annoncer être une tâche facile. Je lui souriais à nouveau avant de reprendre la parole. « Il faut que tu le veuilles toi aussi, Emma .. » On ferait ça ensemble.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptySam 4 Juin - 15:53

Riant aux éclats, la conseillère d’orientation de McKinley High traversait les couloirs du lycée aux cotés de Patrick Freeman. La sonnerie venait de retentir dans l’enceinte de l’établissement et les élèves couraient déjà dans les couloirs, prêts à retrouver les salles de classe après l’heure du déjeuner qui venait de s’écouler. Ce jour-là, Emma avait décidé d’éviter la salle des professeurs afin de déjeuner en compagnie de son ami de longue date. Lui adressant un sourire au détour d’un nouveau couloir, elle lui répondit avec entrain qu’elle avait beau avoir adoré ce déjeuner qu’ils avaient pris ensemble, elle devait désormais rejoindre son bureau afin d’avancer dans la pile terrifiante de documents qui l’occuperait pendant une bonne partie de l’après-midi. Elle lui adressa un petit signe de la main tout en le gratifiant d’un nouveau sourire. Empruntant le couloir opposé à celui que prenait Patrick, elle se dirigea d’un pas léger vers son bureau. Parmi les élèves qui se bousculaient, Emma était à part, dans sa bulle que même la maladresse d’un élève ne pourrait venir faire éclater. Il fallait dire que depuis ce fameux bal de la Saint Valentin, elle avait renoué avec sa bonne humeur et sa joie de vivre.

Après avoir traversé une crise passagère, elle avait retrouvé le bonheur aux cotés de Will, celui qu’elle avait toujours aimé et ce qui, visiblement, n’était pas près de changer. Cette soirée de la Saint Valentin avait été la meilleure qu’elle n’ait jamais passée, malgré des débuts houleux qui avaient failli tout gâcher. Elle avait enfin osé respecter les décisions qu’elle avait prises, et combattre la peur qui la hantait, celle d’un rejet. Oui, Emma Pillsbury avait, l’espace d’une soirée, fait abstraction de sa timidité, avouant à Will par quelques moyens détournés l’ampleur de ses sentiments à son égard. Cela n’avait pas été une chose aisée pour elle qui avait toujours eu du mal à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, et avait encore eu davantage de difficulté à prononcer ces mots à voix haute. Pourtant, elle ne regrettait rien. Cela s’était merveilleusement bien passé et lorsqu’elle y repensait – ce qui arrivait très souvent, il fallait l’admettre – ses lèvres esquissaient un sourire, tandis que ses pommettes s’empourpraient légèrement. Emma Pillsbury était amoureuse. Et si ce n’était pas nouveau, la tournure qu’avait prise sa relation avec Will Schuester, l’était bel et bien.

Se concentrant de nouveau sur le chemin qu’elle prenait, la jeune femme arriva enfin au couloir menant à son bureau. Elle leva le regard et aperçut au loin la silhouette de Will qui se dessinait parmi la cohue d’élèves. Elle ne l’avait pas encore croisé de la journée, et malgré l’envie d’aller le rejoindre, elle se fit sage et entra plutôt dans son bureau. Aussitôt ses grands yeux bruns se posèrent sur les étagères sur lesquelles étaient rangées plusieurs livres. Tout était parfaitement en place et, plissant les paupières, elle eut un petit soupir de soulagement en ne croisant pas la moindre poussière du regard. Ce dernier passa en revue le reste de la pièce, avant qu’elle ne s’avance vers son bureau, déposant son sac à coté de la chaise sur laquelle elle s’assit. Elle ne vit pas immédiatement le bout de papier qui se trouvait sur la surface lisse du bureau, ses yeux s’attardant sur les élèves qui passaient encore devant son bureau. Enivrée par cette sensation de bonheur et de sérénité, elle ne les observait pas vraiment, se contentant de les voir sans les regarder. Today is gonna be the day when they’re gonna throw it back to you… Back beat the word is on the street that the fire in your heart is out… Cause maybe you’re gonna be the one that saves me ♫. Soupirant de plus belle en se souvenant des paroles de cette chanson, qui était désormais sacrée à ses yeux, elle finit par poser le regard sur son bureau, et poussa un petit hochet de surprise en y découvrant le papier qui n’était pas là lorsqu’elle avait quitté la pièce. Le prenant délicatement entre ses mains, elle lut les quelques mots que lui avait adressé Will. Le sourire ayant repris leur place sur ses lèvres rosées, son regard s’attarda longuement sur la signature de son petit ami.

« Passe chez moi vers 19 heures, j’ai une petite surprise. Will. »

And after all, you’re my wonderwall ♫.

*

« Ms P. ? Ohé, je suis là ! ». Emma secoua la tête, son regard se posant sur le jeune homme qui lui faisait face et qui de toute évidence commençait à s’impatienter. Chassant les souvenirs de son esprit troublé, elle tenta de se concentrer de nouveau sur les paroles du garçon… sauf qu’elle ne s’en souvenait tout simplement pas. Se mordillant la lèvre inférieure, elle lui lança un regard d’excuse : « Pardonne-moi, j’ai eu un moment d’absence… Tu, hm, tu disais ? ». L’adolescent, visiblement rancunier, leva les yeux au ciel tout en lui répondant que ce n’était pas grave, qu’il reviendrait plus tard car il avait cours. Emma le suivit du regard lorsqu’il quitta la pièce, se sentant coupable de ne même plus se souvenir de ce dont il lui avait parlé. Haussant les épaules, son regard se dirigea de nouveau sur le bout de papier sur lequel était couchée l’écriture de Will. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien sous entendre par le mot « surprise ». Intriguée, Emma s’imaginait bon nombre de choses : un diner en sa compagnie, peut-être ? Hm… ou une chanson qu’il lui interprèterait ? Emma fronça les sourcils tandis que des scénarios se recréaient déjà dans son esprit. Jetant un coup d’œil à la montre nouée autour de son poignet, elle sentit une vague d’impatience la submerger. Encore deux heures. Deux très longues heures.

*

« When I was younger I saw my daddy cry and curse at the wind, he broke his own heart and I watched as he tried to reassemble it. And my momma swore that she would never let herself forget and that was the day that I promised I'd never sing of love if it doesn't exist. But darlin' you're the only exception, you are the only exception... ». Assise derrière le volant de sa voiture, la rouquine de McKinley fredonnait joyeusement la chanson qui passait sur la chaine de radio qu’elle avait choisie. Un petit cadran sur son tableau de bord indiquait qu’il était dix-huit heures quarante-cinq, et pourtant, elle venait d’arriver dans la rue de Will. Tout en continuant à chanter la chanson de Paramore, elle chercha des yeux une place de parking avant d’en trouver une non loin de l’immeuble dans lequel se trouvait l’appartement de son petit ami. S’y garant avec prudence, elle coupa finalement le moteur et observa son reflet dans le rétroviseur. Elle n’avait fait aucun détour par chez elle avant de venir, et le regrettait légèrement en voyant les cernes discrètes qui s’étaient dessinées sur son visage. Elle ne faisait pas partie de cette catégorie de filles pour qui l’apparence était quelque chose de primordial, et qui ne sortiraient jamais de chez elles sans ressembler à un pot de peinture. Toutefois, elle se sentait assez nerveuse à l’idée de passer une soirée avec Will mais surtout, elle voulait être jolie pour lui. Plissant les yeux qui frémirent aussitôt dans le reflet du rétroviseur, elle passa une main sur sa joue avant de laisser son bras retomber.

Elle remit le rétroviseur en place, puis fixa un point inconnu, au fond de la ruelle. Cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas mis les pieds chez le professeur d’espagnol. Depuis cette fameuse soirée durant laquelle elle avait promis à Will des choses coquines qui la faisait rougir à chaque fois qu’elle y repensait, en fait. La jeune femme eut un sourire furtif en se souvenant de la rapidité avec laquelle elle avait quitté l’appartement de Will, pieds nus de surcroit, terrifiée à l’idée de se mettre à nu devant lui – au sens propre comme au sens figuré. Depuis, les choses ne s’étaient guère améliorées puisqu’elle n’avait jamais osé franchir le cap avec Carl. Ce n’était pas une tare d’être toujours vierge à vingt-neuf ans, mais ce n’était pas non plus quelque chose dont elle se vantait. Heureusement, cette fois-ci, elle ne devrait plus l’annoncer à son actuel petit ami puisque ce dernier le savait depuis de longs mois. Cela constituait un véritable soulagement pour la jeune femme qui avait toujours eu énormément de difficulté à l’avouer. La première fois qu’elle l’avait révélé, c’était à Will lors d’une soirée qu’ils avaient passé en amoureux dans son appartement. Elle avait lu une certaine déception dans son regard, une déception qu’elle souhaitait ne jamais lire à nouveau. Et puis, elle l’avait finalement avoué à Carl qui avait eu plus ou moins la même réaction que Will. Emma secoua la tête, abandonnant soudainement du regard le point qu’elle s’était fixé. Elle ne devait plus songer à ces choses là, pas maintenant en tout cas. C’était un problème qu’elle résoudrait plus tard.

Un mouvement dans son rétroviseur attira son attention, et elle eut un sourire en reconnaissant la voiture de Will qui traversait la rue. Le cœur d’Emma fit un bond dans sa poitrine, et la jeune femme posa sa propre main sur celle-ci, comme pour calmer le palpitant qui s’agitait déjà. Elle patienta quelques minutes, observant ces dernières défiler sur le cadran de la voiture avec un mélange d’impatience et d’appréhension. Elle avait hâte d’être avec Will mais se sentait nerveuse à l’idée qu’il lui ait préparé une surprise. Le cadran afficha alors dix huit heures et cinquante neuf minutes, et la jeune femme consentit enfin à sortir de sa voiture, non sans replacer quelques mèches rousses correctement au préalable. Elle ferma la voiture et s’engagea dans la rue. Après avoir sonné à la porte de l’immeuble elle gravit les marches de l’escalier menant à l’appartement de son petit ami. Devant la porte de celui-ci, elle hésita cependant, son poing tremblant se levant doucement. Inspirant une grande bouffée d’air, elle finit par frapper doucement sur la porte. Elle jeta un dernier regard à sa tenue, haussa un sourcil et plissa d’une main experte sa jupe. La porte s’ouvrit soudainement devant elle, et Will apparut derrière celle-ci, tout sourire. Aussitôt, les lèvres d’Emma dessinèrent un sourire en réponse.

« Salut Will » lui répondit-elle sur un ton joyeux. Il la fit entrer, puis il prit son manteau rouge qu’il rangea. Emma observa l’appartement de Will, ses grands yeux bruns écarquillés pétillant de plus belle en le reconnaissant. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus mis les pieds dans cet appartement, et pourtant elle avait l’impression qu’il lui était toujours très familier. Tout était exactement comme dans son souvenir. Les meubles ne semblaient pas avoir changé de place, seules quelques photos avaient disparu de leurs cadres pour laisser de la place à de nouveaux clichés. Les narines de la conseillère d’orientation frémirent légèrement en s’imprégnant du parfum de la pièce : celui de Will, si particulier à ses yeux. Elle finit par se retourner, certaine de croiser le regard du professeur d’espagnol lorsqu’elle remarqua qu’il n’était plus là. Elle cligna des yeux, avant d’entendre ses pas résonner. Elle eut un léger sursaut en sentant ses lèvres déposer un baiser furtif sur sa joue, puis elle se retourna pour le voir, deux verres et une bouteille d’eau en mains. Cette vision la fit sourire davantage encore, et elle eut une curieuse envie de s’approcher de lui et de se blottir dans ses bras, ce qui ne lui ressemblait pourtant pas du tout. S’abstenant de le faire, elle chassa cette pensée de son esprit. Il lui demanda comment s’était passé sa journée et Emma plissa les yeux, inclinant légèrement la tête sur le coté, comme si elle réfléchissait. A vrai dire, la matinée avait été des plus banales, son déjeuner, agréable, et l’après-midi légèrement secoué par le flot continu de questions qui s’entrechoquaient dans son esprit.

« Elle s’est bien passé » Répondit-elle en s’asseyant sur le sofa, à coté de Will. Elle replaça de nouveau une mèche de cheveux, avant de poursuivre. « Assez ordinaire, en fait. Ou tout du moins, jusqu’à ce que je découvre un morceau de papier égaré sur mon bureau après l’heure du déjeuner ». Elle lui lança un regard complice et jeta un coup d’œil aux verres qu’il remplissait d’eau. Quelques secondes défilèrent, tandis que son regard fixait les verres d’un air vague. Au moment où elle allait lui demander comment s’était passé sa journée à lui, elle sentit la main de son petit ami se poser sur la sienne. Son regard rejoignit aussitôt le sien, et Will lui annonça soudainement qu’ils allaient se débarrasser de la phobie de la jeune femme lors de la soirée. Ne s’y attendant pas, Emma fut si surprise qu’elle renversa légèrement l’eau de son verre sur sa jupe sans même s’en rendre compte. « Pa-pardon ? » Demanda-t-elle, troublée par cette phrase. Se débarrasser de sa phobie… la jeune femme fronça le nez, peu convaincue. Cela faisait des années qu’elle essayait désespérément de le faire, avant de se faire progressivement à l’idée qu’elle n’y arriverait peut-être jamais, tout en comprenant les conséquences que cela aurait sur sa vie. Son regard interrogateur croisa de nouveau celui de Will qui se voulait rassurant. Il lui serra légèrement la main, tout en lui promettant de tout faire pour l’aider car il désirait qu’elle reprenne le contrôle comme elle le faisait avant.

Emma poussa un soupir, fuyant le regard sérieux de Will pendant quelques secondes. Elle n’avait jamais eu un grand contrôle sur sa phobie, mais s’était pourtant toujours efforcée de la combattre, jusqu’à sa crise récente qui l’avait amenée à baisser les bras. Sa phobie était terrifiante, mais surtout tenace. Carl l’avait certes beaucoup aidé avec celle-ci, et le psychologue qu’elle avait pendant un temps consulté aussi, mais tout cela avait changé et puis, elle n’avait fait que de minces progrès. Elle continuait de prendre plusieurs douches par jour, de laver ses fruits avant de les manger, de faire une moue dégoutée en voyant une poussière trainer sur ses meubles pourtant propres. C’était son quotidien depuis des années, elle avait appris à vivre avec cette phobie. Elle devait pourtant admettre que cela constituait un frein à ses relations amoureuses, mais qu’elle en souffrait également quotidiennement. Se sentant soudainement perdue et désarmée, elle retourna finalement son regard empreint de tristesse vers Will, cherchant dans ses yeux clairs un peu de réconfort. Elle ne savait pas ce qu’il lui avait préparé, mais sa nervosité avait pris de l’ampleur. « Je ne sais pas, Will. Je… je veux bien essayer bien sûr. Crois-moi j’aimerais vraiment m’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Mais j’ai peur d’essuyer un nouvel échec, de voir mes efforts réduits à néant ».

Elle baissa le regard, observant sa main dans celle de Will. Ce contact, bien que minime, était pourtant une source de réconfort pour elle. Elle était heureuse, plus qu’elle ne l’avait jamais été. La seule ombre qu’il y avait encore au tableau – et pas des moindres – était cette phobie. Elle se souvint de la fois où Will lui avait donné une carte comportant le numéro de téléphone d’un psychologue. Cela s’était passé juste après la fameuse soirée durant laquelle elle avait pris peur, refusant de se libérer de sa virginité dans les bras du professeur d’espagnol. Elle s’en souvenait comme si cela s’était passé la veille, et pourtant maintenant qu’elle y repensait, elle sentit le découragement faire face en se rendant compte qu’elle n’avait pas beaucoup évolué depuis. Plongeant de nouveau son regard dans celui de Will, elle le vit désigner du menton une corbeille de fruits qui était déposée sur la table basse face à eux et qu’elle avait à peine aperçue. Elle lança un regard empli d’interrogations à son petit ami qui lui déclara qu’il fallait qu’elle le veuille, elle aussi. Elle acquiesça d’un signe de la tête, un sourire se reformant sur ses lèvres. Après tout, elle voulait bien essayer comme elle l’avait dit à Will. Cela ne lui coûterait rien, sinon un peu d’appréhension. De plus elle voulait également lui faire plaisir, lui montrer qu’elle appréciait son aide et que cela comptait énormément à ses yeux. Elle s’approcha donc de lui sur le sofa, et serra sa main dans la sienne. Elle se perdit quelques secondes supplémentaires dans son regard, puis approcha légèrement son visage du sien. « Je veux bien essayer, Will. Je ne promets rien mais je ferai tout ce que je peux en tout cas. Et… merci de vouloir m’aider ». Elle lui adressa un sourire éclatant, hésita, puis écarta lentement son visage du sien pour regarder les fruits de toutes les couleurs qui se trouvaient dans la panière. Elle retrouva le regard de son petit ami, puis prit de nouveau la parole, sa voix pleine d’enthousiasme. « Alors ? Explique-moi ce que tu veux que je fasse ».


Dernière édition par Emma Pillsbury le Ven 10 Juin - 11:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyDim 5 Juin - 16:08


« Salut Will » me lançait-elle en entrant dans mon appartement. Sa voix m'avait manqué, même si nous avions passé du temps ensemble il y a peu. Rien n'avait changé, ni bougé, depuis sa dernière visite, qui était également sa première. Lorsqu'elle était venue, c'était lors de notre première soirée ensemble en tant que couple. Je m'en souvenais très bien d'ailleurs .. Nous avions même dansé dans ce même salon où nous nous trouvions. C'était également ce soir là que j'avais appris qu'elle n'avait jamais sauté le pas avec un homme, à cause de sa phobie, m'avait-elle dit. J'avais été certes étonné, mais en y repensant pas tant que ça, maintenant que je comprenais l'ampleur que prenait sa phobie dans sa vie, je comprenais mieux. J'avais été déçu aussi, avant de réaliser que je n'avais pas de réelles raisons de l'être. Après tout, c'était son choix -ou plutôt celui de sa phobie- que d'être encore vierge à son âge, elle disait attendre le bon, celui qui l'accepterait avec ses problèmes, mais elle attendait surtout d'être prête à affronter ces derniers. Ces problèmes qui lui pourrissaient la vie .. Rien que d'y penser, cela me mettait le cafard. Elle avait pourtant fait de nombreux efforts pour s'en débarrasser, elle avait vu une psychologue également, je crois, mais rien n'y faisait, sa phobie persistait et même grandissait pendant certaines périodes. J'avais fait de nombreuses recherches à ce sujet, pour voir si je pouvais aider la rouquine d'une façon ou d'une autre, et j'avais lu que les tocs étaient encore plus présents en période de stress. Sa perte de mémoire devait en être la cause ces derniers temps. Tout ce que nous avions à ce propos, c'était le mince souvenir d'Emma au sujet d'une certaine lettre signée par Sue Sylvester, elle-même. Je soupirais doucement avant de revenir au salon où se trouvait la conseillère d'orientation et de déposais un baiser sur la joue de ma petite-amie. Cela me faisait tout de même plaisir de la voir, nous ne nous étions pas vu de la journée. Moi d'un côté essayant de l'éviter pour conserver l'effet de surprise de cette soirée et elle de son côté, sûrement occupée à remplir de la paperasse et à écouter et guider des élèves. Je sortis de mes pensées en lui demandant comment s'était passée sa journée. Je m'asseyais sur le sofa, posant délicatement la bouteille et les deux verres sur la table basse en face de nous. « Elle s’est bien passé » Je remplissais les deux verres alors que je voyais du coin de l’œil Emma s'asseoir à mes côtés. Nous deux, assis sur le sofa, me rappelait cette soirée où Emma n'était vraiment pas dans son assiette. Je ne l'avais pas vu de la journée, ce qui était plus que rare venant d'elle qui n'était jamais absente. J'avais décidé d'aller la voir le soir-même et puis les choses s’enchaînant j'étais resté avec elle toute la soirée, puis toute la nuit. Tout se passait bien avant que Carl ne décide de faire une visite surprise. Je soufflais doucement à cette pensée, écoutant la suite des paroles d'Emma. « Assez ordinaire, en fait. Ou tout du moins, jusqu’à ce que je découvre un morceau de papier égaré sur mon bureau après l’heure du déjeuner » Je lui souriais, même si je n'avais aucune raison de le faire. Sa journée avait été ordinaire pourtant elle adoré son travail. Son poste de conseillère d'orientation lui collait à la peau, dans son caractère et dans sa façon d'agir avec les gens, elle savait écouter et conseiller les gens mieux que quiconque. Je l'admirais pour ça d'ailleurs, la façon qu'elle avait de capter l'attention des adolescents et la façon déconcertante dont ils l'écoutaient au pied de la lettre. Elle me lança un coup d’œil que je compris de suite. Je lui renvoyais un regard innocent, fronçant les sourcils comme si je ne comprenais de quoi elle voulait parler. « Un morceau de papier, vraiment ? La personne qui la déposait l'a signée ? » Je penchais la tête sur le côté, observant Emma avec un air faussement intrigué par la personne en question. Prenant mon courage à deux mains, je posais une main sur la sienne dans un geste lent.

Je ne pourrais de toute façon pas lui cacher indéfiniment mes plans pour notre soirée, rien qu'à tous les deux. Je caressais le dos de sa main avec mon pouce, pour la rassuré, mais aussi pour me rassurer et enfin me lancer. Je lui avoua alors que j'avais pour mission ce soir de la débarrasser de sa maudite phobie. Sa réaction ne m'étonna pas, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me saute au cou en me disant qu'elle n'attendait que cela de ma part, mais je devais avouer que je ne m'attendais pas à ce qu'elle aille jusqu'à renverser de l'eau sur sa jupe sous le coup de l'étonnement. Je lâchais sa main quelques secondes pour aller chercher quelque chose pour qu'elle puisse s'essuyer. Je revins vite m'asseoir à ses côtés, je me perdu dans son regard brun, alors que je pouvais lire de la surprise mélangeait à de l'étonnement dans ses yeux. Ma main rejoignit rapidement la sienne, avant qu'elle ne bafouille quelques paroles. « Pa-pardon ? » Je baissais les yeux quelques secondes, fixant nos mains enlacées. Rien que ce geste là était un pas contre sa phobie, mais entre nous il était devenu presque normal, tellement normal, qu'elle ne se rendait pas compte de tout ce que cela impliquait vis à vis de sa phobie. « Carl a réussi à t'aider lui .. Je devrais pouvoir y arriver aussi, non ? » lui demandais-je en gardant le regard baissé. « Et puis, on ne va pas attendre que cela prenne une trop grande importance, non plus. Tu ne vas pas vivre avec ce calvaire toute ta vie, Emma. Je ne peux pas .. » Je me sentais déjà assez coupable de ne pas avoir eu cette discussion avec elle plus tôt. Il y avait longtemps que j'aurais dû l'aider déjà, mais je n'avais rien fait, prenant cela à la légère, mais les choses avaient à présent changées. Je comptais réellement aider Emma avec ses problèmes, l'en débarrasser définitivement. Cela arrangerait les choses pour elle et peut-être aussi pour nous. Je serrais un peu plus sa main dans la mienne en lui soufflant que je ferais tout pour qu'elle y arrive. Je lui promettais ..

Je la regardais très sérieusement, décidé à ne pas lâcher l'affaire si facilement. Elle fuyait mon regard, ce qui, à mes yeux, ne prévoyait rien de bon. Je ne voulais pas qu'elle baisse les bras, je voulais qu'elle retrouve ce courage qu'elle avait avant face à sa phobie. Avant elle aurait tout fait pour battre tout ça, mais après avoir essuyé plusieurs échecs, je comprenais qu'elle n'ai plus envie de se battre. Cependant, elle devait se reprendre et relevais la tête. Un jour, elle se débarrasserait de tout ça, j'en étais certain. Je n'en doutais pas une seule seconde. Elle releva enfin les yeux vers moi, j'essayais de la regarder de façon à la rassurer. Je lui adressais un léger sourire en coin. Cela ne devait pas être simple pour elle tous les jours, j'en étais conscient, mais rester sans rien faire n'arrangerait en rien les choses. C'était même la pire des solutions à envisager. « Je ne sais pas, Will. Je… je veux bien essayer bien sûr. Crois-moi j’aimerais vraiment m’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Mais j’ai peur d’essuyer un nouvel échec, de voir mes efforts réduits à néant » Je sentais dans son ton que sa voix était voilée par la tristesse. Je comprenais son désespoir, pourtant il fallait qu'elle soit forte. Mon regard se reposait instinctivement sur nos mains que je levais doucement en l'air, recroisant les yeux bruns de ma petite-amie avant de lui dire. « Rien que ce geste est un pas en avant, Emma .. Pour certains, ce geste est banal, mais je sais que pour toi, il est loin de l'être. Il est loin de l'être pour moi aussi .. » Je déposais un bref baiser sur sa main avant de la poser contre mon torse sans la lâcher du regard. Je lui souriais doucement. Je sentais qu'elle avait peur, qu'elle craignait le pire pour cette soit-disant surprise que je lui avais préparé, mais il n'y avait réellement aucune raison de l'être. Je me rapprochais un peu plus, avant de lui souffler. « Peut-être que tu essuieras des échecs, encore une fois. Mais cette fois, tu ne seras pas seule .. » Je serais là pour elle quoi qui puisse arriver. Maintenant, plus rien ne m'en empêchera ..

Je jetais un coup d’œil a la panière remplie de fruit posée un peu plus loin. Ce serait notre première étape. Pas la sienne, la nôtre car nous surmonterions cela ensemble. Je la vis se rapprocher un peu plus de moi sur le sofa et je sentis sa main serrer un peu plus fort la mienne, ce qui m'arracha un sourire de soulagement. Je me perdais encore dans son regard alors que je sentais son souffle s'écrasait sur mon visage, le sien se rapprochant lentement de ce dernier. Un sourire fit son apparition au coin de mes lèvres. « Je veux bien essayer, Will. Je ne promets rien mais je ferai tout ce que je peux en tout cas. Et… merci de vouloir m’aider » Je la sentis hésiter, puis elle se recula doucement et je la regardais observer les fruits de différentes couleurs dans la panière. Je lui souriais pour lui répondre, n'ayant rien à dire à cela. Il était normal, à mon avis, que je l'aide. Si je l'aimais vraiment, je me devais de le faire pour elle. Le sourire qu'elle affichait me fit chaud au cœur. « Alors ? Explique-moi ce que tu veux que je fasse » Je me levais doucement du sofa et attrapais la panière remplie de fruits. Il y avait des raisins, des fraises, des cerises et toutes autres sortes de fruits. Je revenais m'asseoir près de ma petite-amie et posais la fameuse panière entre nous. « Je veux tout d'abord que tu mélanges les fruits dans la panière, comme ça, ça fait plus de suspens : tu ne sais pas sur quel fruit tu tombes. » Je rigolais doucement avant de remonter les manches de ma chemise, tout en expliquant la suite de mon idée à Emma. « Ensuite je mets un fruit dans une de mes mains et tu choisis une main. Si tu tombes sur la main où il y a le fruit, tu le manges, sans le nettoyer avant, par contre, si tu tombes sur la main vide, c'est moi qui mange le fruit. » J'attrapais un raisin que je lançais en l'air et que je réussis à rattraper directement avec la bouche. Je savais que cela n'allait pas être simple pour la rouquine, mais je le ferais avec elle. J'attrapais une fraise dans une de mes mains et les cachais dans mon dos afin de changer de main à plusieurs reprises. Je me rasseyais correctement et regardais Emma dans les yeux attendant qu'elle choisisse une main pour que l'on puisse commencer notre jeu. Du moins, j'espérais qu'elle le prenne comme ça. Je lui adressais un léger sourire pour la réconforter et l'encourager à faire ce premier pas vers la libération de sa phobie, du moins je l'espérais aussi.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyVen 10 Juin - 13:00

En dépit du regard réconfortant que posait Will sur elle, Emma se sentait nerveuse et agitée. Ce rendez-vous sonnait comme une mise à l’épreuve, même si elle ne savait pas encore ce qu’elle devrait faire. La présence du professeur d’espagnol, assis à coté d’elle sur le canapé, avait quelque chose de rassurant, et pourtant, rassurée, elle ne l'était pas tant que ça. S’il y avait un démon qui avait poursuivi Emma toute sa vie, c’était bien sa phobie. Depuis ce jour où son frère l’avait poussée dans la fosse à purin, tout avait été bouleversé dans sa vie. Certes, selon ses parents et les quelques souvenirs qu’il lui restait de ses premières années, avant que l’idiotie de son frère ne la marque à vie, elle avait déjà montré quelques signes avant coureur ; mais entre quelques grimaces devant de la poussière et les quatre douches quotidiennes qu’elle prenait en moyenne, il y avait un grand fossé. Désormais, Emma Pillsbury était indissociable de sa phobie, et à bien des égards, c’était ce qui la caractérisait aux yeux des personnes qui l’entouraient. Imaginez donc une Emma sans manies, sans brosses à dents impeccablement rangées dans son sac… Imaginez son appartement ou son bureau en désordre, poussiéreux. Ces images étaient difficiles à obtenir pour la simple et bonne raison que la mysophobie dont elle souffrait était ce que l’on remarquait tout de suite chez elle, mais aussi ce qui la caractérisait. Et lorsque le courage lui avait filé entre les doigts suite à quelques crises, lorsque la conseillère d’orientation avait perdu sa force à se battre contre cette phobie qui régissait sa vie, c’était la raison pour laquelle elle s’était finalement faite à l’idée qu’elle ne pourrait peut-être jamais s’en défaire. Que ses efforts étaient vains, et que se battre contre cela ne rimait plus à rien. Parce que c’était cause perdue, et que l’espoir n’en devenait que plus douloureux.

Le visage baissé, la jeune femme se sentait perdue. Son regard était posé sur ses mains, enlacées à celles de Will, et pourtant elle ne les regardait plus vraiment, se contentant de recueillir la chaleur de sa peau qui l’apaisait. Elle aurait certainement préféré passer une soirée plus « banale » en compagnie de celui qui était redevenu depuis peu son petit ami. A l’image de cette soirée qu’ils avaient passée ensemble quelques semaines auparavant, alors qu’elle avait succombé à ces satanés microbes, et qu’il était venu à son chevet. Emma plissa légèrement les yeux, se souvenant qu’elle ne pourrait jamais passer une soirée « normale » avec qui que ce soit, tant qu’elle serait préoccupée par tous ces microbes et germes terrifiants. Elle avait déjà eu beaucoup de mal à trouver quelqu’un dans sa vie à cause de cette obsession qui faisait davantage fuir les gens qu’elle ne les attirait. Peinant à retrouver son sourire, la conseillère se rendit compte qu’elle avait encore plus peur qu’elle ne l’avait imaginé. Heureusement qu’elle savait que Will serait à ses cotés et qu’elle ne serait plus seule, en l’occurrence, quoiqu’il en advienne. Ou tout du moins était-ce ce qu’elle espérait puisqu’au fond, elle était persuadée que c’était sa phobie qui le ferait fuir tôt ou tard. Réprimant un nouveau soupir qui faillit franchir ses lèvres, la jeune femme sentit la main de Will serrer la sienne et son regard légèrement voilé se posa sur le professeur d’espagnol, dont le regard fuyait pourtant le sien.

D’une voix douce et réconfortante, il lui que si Carl était parvenu à l’aider, il devrait pouvoir y arriver également. Devant cette réflexion, Emma se sentit sourire malgré elle, une esquisse furtive qui échappa à l’attention de Will qui ne l’observait pas. En effet, le dentiste avait tout fait pour qu’elle se sente plus à l’aise avec sa phobie. Cette pensée fit resurgir une pointe de culpabilité. Carl avait été là pour elle, dans les bons comme dans les mauvais moments. Toujours partant pour l’aider, ne lui tournant même pas le dos lorsqu’elle lui avait avoué être toujours vierge. Et elle, qu’avait-elle fait pour le récompenser ? Elle en avait aimé un autre sans avoir le cran de le lui avouer. Cette fois, Emma poussa un soupir, tout en écoutant les nouvelles paroles de Will qui peinèrent à gommer ses remords. Il lui dit qu’ils ne pouvaient pas attendre que cette phobie prenne une trop grande importance, et qu’elle ne pouvait pas vivre avec ça toute sa vie. Emma acquiesça tristement, sans être aussi convaincue que son petit ami l’était. Elle était parvenue à vivre avec cela pendant une vingtaine d’année, qui disait que cela ne pourrait pas continuer ainsi ? Hélas, se perdant dans ses réflexions à ce propos, elle se rendit compte qu’il avait raison. Si jusqu’à présent, elle avait survécu, cela ne s’était pas fait sans de gros sacrifices. Le souvenir de la première soirée qu’elle avait passée avec Will alors qu’ils venaient de se retrouver et commençaient à peine une nouvelle relation, lui revint à l’esprit. Ce souvenir n’était pas près de disparaitre de sa mémoire. Elle se souvenait avec exactitude des sentiments qui l’avaient bercée alors qu’ils dansaient ensemble. Un mélange d’admiration, d’amour et de bonheur. Son cœur avait battu à cent à l’heure, bien sûr, et pourtant elle ne s’était jamais sentie aussi apaisée que ce soir-là… jusqu’à un certain point. Car lorsque les choses s’étaient brusquement accélérées à l’image de sa respiration soudainement irrégulière, Emma avait senti la panique grandir en elle. Et la terreur que le regard de son petit ami avait réussi à effacer, était aussitôt revenue à la charge. Malgré la compréhension dont avait fait preuve le professeur d’espagnol, elle avait su lire la déception dans ses yeux clairs. Une déception qu’elle risquait de retrouver rapidement si elle ne faisait pas d’effort et se laissait guider par cette phobie.

Abandonnant les souvenirs déplaisants, Emma retrouva le regard de Will lorsque celui-ci daigna le lever vers elle. Lorsqu’elle lui fit part de ses hésitations et de sa peur d’essuyer un nouvel échec, il jeta un coup d’œil furtif à leurs mains enlacées avant de les lever afin de les lui montrer. Emma arqua un sourcil, comprenant soudainement où il venait en venir alors qu’il le lui expliquait. Il lui dit que ce geste n’était pas anodin comme il pourrait l’être pour certains, ni pour elle, ni pour lui, et qu’il s’agissait d’un pas en avant. Emma acquiesça doucement d’un signe de la tête alors qu’il déposait un baiser furtif sur le dos de sa main. Il ajouta que si échec il y avait, elle ne serait pas seule cette fois. Les grands yeux bruns effrayés de la jeune femme s’attendrirent devant ces paroles et elle reprit son calme. Il avait raison, elle ne devait pas se laisser aller, elle devait se battre. Mais le plus important était qu’elle y croie, qu’elle ne se laisse pas malmener par des doutes qui persistaient sous cette couche de bonne volonté. Et si elle ne le faisait pas pour elle – bien que ce soit le cas – il fallait au moins qu’elle essaye pour lui. Elle repensa au regard voilé de déception qu’il avait eu, bien des mois auparavant, et se sentit soudainement ragaillardie. Elle lui dit qu’elle voulait bien essayer tout en le remerciant de nouveau.

Se perdant dans son regard, elle finit par lui demander ce qu’il voulait qu’elle fasse et il se leva, attrapant la corbeille de fruits que la jeune femme avait à peine remarquée. S’asseyant de nouveau à ses cotés, il la posa entre eux tout en lui expliquant les règles du petit jeu qu’il avait apparemment imaginé. Elle devrait donc mélanger les fruits dans un premier temps, lui expliqua-t-il. Emma acquiesça vaguement d’un signe de la tête. Cette idée ne lui serait jamais venue à l’esprit, mais cela ne lui semblait pas insurmontable, même si cela était contraire à ses principes. Dans sa propre cuisine, les fruits n’étaient jamais mélangés. Tout était à sa place, les fraises avec les fraises ; les framboises avec les framboises. Même les raisins verts étaient séparés des raisins noirs… « Hm, d’accord, je pense que cette première étape n’est pas insurmontable » déclara-t-elle, non sans un sourire pour accompagner ses paroles. Will retroussa alors ses manches et poursuivit ses explications : il lui dit qu’il choisirait ensuite un fruit et le cacherait derrière son dos. Emma devrait alors choisir une main, et si elle tombait sur la main contenant le fruit, elle devrait le manger. Dans le cas contraire, ce serait à Will de s’en charger. La jeune femme se sentit bien moins rassurée devant cette nouvelle perspective, qui était bien plus difficile que la précédente. Se mordillant la lèvre inférieure, la jeune femme s’éclaircit la gorge : « Je veux bien essayer, mais… ». Emma secoua la tête, ne se donnant pas la possibilité de poursuivre cette phrase.

Will attrapa alors un raisin entre ses mains qu’il lança en l’air avant de le rattraper avec sa bouche et de l’avaler. Les lèvres de la conseillère dessinèrent un nouveau sourire, amusée par cette petite démonstration. Oh, elle pourrait toujours essayer elle aussi, mais son petit doigt lui disait que le raisin finirait sa course sur le sol de l’appartement de Will. Fronçant les sourcils, elle attrapa la corbeille qu’elle posa sur ses genoux. Il y avait des fruits de toutes les couleurs. Des fraises, des pêches, des bananes, des raisins, des pommes, des framboises, des pruneaux et même de petits kiwis. Les fruits avaient beau se retrouver dans la même corbeille, ils n’étaient pourtant pas les mélangés. Haussant les sourcils, Emma retroussa à son tour les manches de son cardigan vert pomme afin de ne pas le salir. Elle avança alors ses doigts vers l’objet, non sans une certaine grimace. Déranger l’ordre de ces fruits n’était pas naturel chez la jeune femme. Jetant un coup d’œil furtif à Will, elle prit confiance, et plongea ses mains dans les fruits. Elle fut d’abord lente, déplaçant les fruits l’un après l’autre, avant d’accélérer le mouvement. Elle se sentait un peu ridicule, à mélanger des fruits comme s’il s’agissait d’un geste héroïque, alors qu’il ne s’agissait que de simples aliments.

Lorsqu’elle en eut terminé, elle posa un regard fier sur Will tout en poussant un soupir de soulagement. Elle savait que ce qui était à venir ne serait pas aussi basique que cela, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’être satisfaite quand même. « Je pense que c’est bon » Annonça-t-elle, réjouie par cette petite nouvelle. Will piocha alors un fruit si rapidement qu’Emma ne le reconnut pas. Il cacha ses mains derrière son dos, tout en lui adressant un sourire qui semblait vouloir dire « passons aux choses sérieuses, maintenant ». Emma fronça le nez, sentant son cœur bondir dans sa poitrine. Elle devait absolument choisir la bonne main… Elle n’avalerait jamais un fruit n’ayant pas été nettoyé au préalable. Elle jeta alors un regard inquiet aux fruits qu’elle avait mélangé, les étudiant rapidement. Elle doutait fortement que Will les ait passés sous l’eau avant de les mettre dans la corbeille, et Emma sentait sa confiance faire demi-tour. « Je… euh… » Hésita la jeune femme. Elle leva son regard vers le plafond, adressant ses amitiés à Dieu par la pensée : s’il existait, elle aurait bien besoin d’un petit coup de main, là. Secouant aussitôt la tête, elle leva une main tremblante vers Will.

Elle plissa de nouveau les paupières, et pointa du doigt la main droite de Will : « Okay, donc je choisis celle-ci… » Dit-elle avant de changer d’avis et de montrer l’autre main de son petit ami. « Hm, non, celle-là en fait. Je… Oui, celle-là ». Le sourire qu’elle arborait s’évanouit sur ses lèvres, et elle s’écria : « Attends ! ». Reprenant sa respiration, elle observa les deux mains de Will d’un air sérieux. Oh non… Elle n’avait pas le droit à l’erreur, malheureusement. Levant les yeux au ciel, elle finit par suivre son tout premier instinct et pointa une nouvelle fois du doigt la main droite de Will : « Celle-ci… Cette fois, je ne change plus d'avis, promis » Dit-elle sur un ton d’excuse. Elle n’avait plus qu’à prier, désormais… Elle imaginait déjà la scène : voir la main de Will s’ouvrir sur le fruit qu’il avait choisi quelques secondes auparavant, et sentir la panique monter en elle. Elle posa alors sa main sur l’avant-bras de Will, plongeant son regard dans le sien. « Si jamais je tombe sur le fruit, je… Tu me laisseras le passer sous l’eau, avant, n’est-ce pas ? ». Soudainement paniquée, la conseillère lança à Will un regard implorant. Peut-être qu’elle parviendrait à l’attendrir… ou peut-être pas. Dans tous les cas, Emma Pillsbury s’en remettait désormais au hasard, tout en croisant les doigts pour qu’il ne la laisse pas tomber.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyMer 15 Juin - 21:32


La phobie d'Emma était aussi une des nombreuses faces de son caractère. Souvent au lycée, lorsque l'on parlait de Miss P., la première chose que l'on disait à son propos était qu'elle était maniaque. Certes, ce n'était pas d'une pensée méchante que partait cet état d'esprit, mais il y avait pleins d'autres choses à penser sur elle d'abord, des qualités qui passaient apparemment après sa phobie, ce qui, à mes yeux, n'était pas normal. Elle était attentive aux élèves, elle trouvait toujours une solution aux multiples problèmes des élèves, elle avait toujours les mots justes .. En clair, elle était adorable et ça tout le monde le savait dans son entourage. Mais on reconnaissait surtout Emma a sa façon de nettoyer ses raisins avant de les manger, son nez froncé lorsqu'elle voit un grain de poussière sur son bureau ou encore ses fameux et nombreux désinfectants, mais toutes ces choses l'empêchaient de vivre pleinement sa vie et je ne le supportais plus. Tout ce que je savais, c'est qu'elle avait cette phobie depuis son enfance suite à un différent avec son frère, que je n'avais d'ailleurs jamais vu. Cela n'avait pas dû être simple pour la rouquine tous les jours de vivre avec un handicap comme celui-ci, cela pourrait être pire, nous sommes d'accord, mais ce n'était pas anodin non plus. Elle avait appris à vivre avec au quotidien, acceptant jour après jour sa phobie, n'ayant aucun autre choix. Je voulais à tout prix l'aider, mais peut-être que je me trompais sur toute la ligne, peut-être était-ce plus simple pour elle de continuer à vivre avec tout ses problèmes plutôt que de tracer un trait définitif dessus. Après tout, je ne savais pas exactement ce qu'elle vivait, je ne savais pas non plus ce qu'elle ressentait, mais je m'étais mis en tête de l'aider. Je hochais doucement la tête, comme pour me rassurer dans mon choix et dans mon jugement. Peut-être faisais-je une erreur dans ma démarche, mais je voulais essayer, car qui ne tente rien n'a rien, comme le dit si bien le proverbe. Je serrais un peu plus sa main dans la mienne, ce geste était devenu rassurant pour moi. Comme si sentir la chaleur de la peau d'Emma contre la mienne effaçait tous mes doutes, toutes mes craintes .. J'étais si bien depuis que nous nous étions retrouvés que même les élèves l'avaient remarqué, même si je faisais tout auparavant pour ne pas laisser mes soucis personnels empiétaient sur leur concentration et leur motivation pour la chorale. J'essayais de cacher toutes ondes négatives quand tout n'était pas rose pour moi, mais j'avais l'impression que les adolescents captaient ces ondes, puis Emma avait réussit à faire s'envoler tous ces problèmes qui occupaient ma vie ces derniers temps. Puis, il fallait l'avouer, mes élèves s'étaient toujours douté que quelque chose se passait entre Emma et moi et ils n'avaient pas faux. Loin de là …

Je me sentais fautif d'un côté et craintif, mais décidé à changer les choses de l'autre. Fautif car Carl avait réussi a l'aider et que lorsque nous étions sortis ensemble pour la première fois, je n'avais porté que trop peu d'attention à sa phobie. J'aurais peut-être dû m'y intéresser plus tôt, peut-être que cela aurait changé les choses entre nous, mais surtout pour elle. Je m'en voulais d'avoir pris ça à la légère, alors que c'était tout sauf un problème léger. Je soupirais doucement et remplissais mes poumons d'air d'une traite quelques secondes après, comme pour me donner du courage. Puis craintif car je voulais lui faire comprendre que je serais là pour elle, à chaque moment, même -et surtout- dans les plus difficiles, qu'elle passait avant tout. Je ne voulais pas refaire la même erreur qu'avec Terri, laisser sous-entendre que le Glee Club était plus important que mon couple, même si pendant un certain temps avec mon ex-femme cela avait été le cas. Je m'étais éloigné de Terri a cause de ça d'un côté, pour me rapprocher un peu plus chaque jour de la conseillère d'orientation du lycée McKinley, envers qui, en réalité, j'avais toujours ressenti une attirance particulière. Seulement pour ne pas ruiner mon mariage, pour ne pas faire souffrir Terri et surtout pour notre enfant -inexistant de plus-, je n'avais jamais voulu me l'avouer. Maintenant je le savais, je l'avouais, je le comprenais, j'étais amoureux d'elle, sûrement depuis le début, mais tellement d’événements, de personnes et sentiments nous avaient tenu loin l'un de l'autre entre temps .. En levant nos mains enlacées, je me rendais compte que malgré tout ça, nous avions pu nous retrouvés. Nous avions pris le temps de mieux nous connaître et notre relation ne s'en sortait que plus forte grâce à ça. C'était d'ailleurs à cause de cela que notre couple n'avait pas fonctionné la première fois, nous ne connaissions qu'une facette de l'autre, du moins Emma ne connaissait qu'une de mes facettes. Après mon divorce, mon âme de séducteur malgré moi avait pris le dessus et j'avais tout gâcher entre la rouquine et moi, ce qui m'avait apporté beaucoup de regrets. Peut-être était-ce mieux comme ça après tout .. Cela m'avait permis de prendre du recul par rapport à mon divorce et à ce qu'était devenue ma vie. Un nouveau soupir traversait mes lèvres. De toute façon j'étais décidé, je ne lâcherais rien tant que sa phobie ne la lâcherait pas. C'était une promesse que je me faisais, et je ferais tout pour la tenir. Pour Emma ..

Je l'entendis me répondre qu'elle voulait bien essayer, ce qui me soulageait d'un côté. Je n'aurais pas réussi à la forcer à le faire .. Elle me remerciait une fois de plus, alors qu'elle n'avait aucune raison de le faire. Certains diraient que je faisais ça par jalousie par rapport à Carl, oui, effectivement il y avait un peu de cela, mais c'était surtout par amour que je le faisais. Je lui fis comprendre que maintenant elle n'était plus seul contre sa phobie, que je serais avec elle pour passer toutes les étapes difficiles ou non pour s'en débarrasser. Je l'accompagnerais à chaque pas vers la guérison, si guérison il y avait, car c'était bien cela qui l'effrayait. Elle avait peur de ne pas réussir, d'à nouveau essuyer un échec, que tous ses efforts ne soient que peine perdue. Je posais donc le panier de fruits entre nous, ma première épreuve allait pouvoir commencée. « Hm, d’accord, je pense que cette première étape n’est pas insurmontable » Je demandais à Emma de mélanger tous les fruits dans le panier, il étaient tous regroupés ensembles, les fraises entre elles, les cerises entre elles et encore toutes sortes de fruits. « Rien n'est insurmontable » Le sourire qu'elle affichait me fit chaud au cœur, je ne voulais pas non plus que mon idée de la débarrasser de sa phobie pendant notre soirée lui plombe le moral au point qu'elle se tracasse à ce sujet pendant des heures. Je lui expliquais ensuite le déroulement des choses après, elle devrait choisir une des deux mains que je cacherais dans mon dos : si elle tombait sur la main où se trouvait le fruit, elle devrait le manger, sans le passer sous l'eau, si c'était le cas contraire, je le mangerais. Je la sentais moins partante, ou plutôt moins partante pour cette deuxième étape que j'avais concocté pendant la journée. « Je veux bien essayer, mais… » Je relevais rapidement la tête vers elle en sentant le doute s'installer dans sa voix et surtout son ''mais'' qui était resté en suspend. Je ne voulais pas qu'elle baisse les bras, pas déjà, je voulais au moins qu'elle essaye. Je plongeais mon regard dans le sien, comme pour l'encourager à me faire confiance et à ne pas laisser ses craintes la guider. Emma secoua la tête et n'ajouta rien. Je ne dis rien non plus, laissant le silence s'installer alors que je poussais doucement le panier de fruit vers ma petite-amie. J'attrapais un raisin entre mes doigts, le laissait en l'air et l'attraper avec la bouche avant de l'avaler. Ce geste avait l'air d'amuser la rouquine installée en face de moi. Je suivais la corbeille de fruits qu'Emma posa sur ses genoux dans un geste lent portant une attention particulière aux fruits. Un sourire étirait mes lèvres lorsque je la voyais remonter ses manches ce qui lui donnait un air confiant et décidé. Son regard se posait sur moi, alors que le mien fixait sa main au-dessus du panier rempli de fruits. Emma déplaçait doucement les fruits au départ, les bougeant un par un, puis son geste devint plus rapide et tous les fruits furent changé de place. Un sourire victorieux prit place sur le visage radieux de ma petite-amie alors que je posais sur elle un regard plus que fier. Peut-être portais-je trop d'importance à ce geste, après elle ne venait pas de soulever une voiture, mais seulement de mélanger des fruits. C'était déjà un pas vers la guérison à mes yeux, pas n'importe quoi …

« Je pense que c’est bon » Je hochai doucement la tête pour lui faire comprendre que j'étais d'accord. Je regardais une fois de plus les fruits tous mélangés. Je me réinstallais sur le sofa correctement avant de rapidement attraper un fruit, le plus vite possible, pour qu'Emma ne puisse l'apercevoir. Je changeais de main une fois, puis deux, puis trois fois dans mon dos, dans un geste discret pour que la rouquine ne le devine pas. Mon sourire s'agrandissait, je trouvais l'idée du jeu amusante, j'espérais que ce soit de même pour elle. Je choisissais une main définitive pour mon fruit, avant de lancer sur un ton joueur. « Quelle main ? » Mon regard devint moins joueur dans les secondes qui suivirent : Emma fronçait du nez ce qui n'annonçait vraiment rien de bon. Lorsqu'elle faisait cette mimique, c'était signe d'un léger manque de confiance ou alors une petite frayeur dans son esprit. Je la connaissais que trop bien, sa réaction ne m'étonna donc que très peu, lorsqu'elle me lança un « Je… euh… » très hésitant, sur ton peu sûr. Je la sentais hésiter, ne plus être sûre d'elle, comme si elle avait une folle envie de fuir en courant en me laissant seul pour manger des fruits tout au long de la soirée. « Allez Emma, lance-toi ! Je suis là, tu ne risques vraiment rien, je te le promets. » Je savais que pour elle, ce n'était pas aussi simple, mais il fallait qu'elle essaye. Pour elle, pour moi : pour nous. Sa main se leva en ma direction, légèrement tremblante ce qui m'arracha une grimace. J'avais presque envie de lui prendre la main pour la baisser, lui dire qu'elle n'avait pas à faire ce choix et que nous arrêtions tout, mais je ne devais pas faire ça. Je ne devais pas baisser les bras moi non plus, cela ne l'aiderait en rien, vraiment en rien. Je secoua doucement ma tête de gauche à droite, pour chasser cette idée de mon esprit, reprenant mon courage à deux et jurant de ne pas craquer devant les yeux bruns implorants d'Emma. Seuls ses yeux pouvaient me faire cet effet, mais je ne devais pas céder. Pas ce soir ... La voix d'Emma me fit sortir de mes pensées. « Okay, donc je choisis celle-ci… » J'allais sortir ma main droite de mon dos et l'ouvrir pour lui montrer ce qu'elle contenait, ou pas, mais elle reprit la parole avant donc je me bloqua dans mon geste attendant la suite. « Hm, non, celle-là en fait. Je… Oui, celle-là » Je rigolais doucement devant l'hésitation de ma petite-amie. Elle n'avait pas l'air décidée, je gardais mes deux mains derrière mon dos, arborant un sourire taquin. « Attends ! » s'écria Emma avant de reprendre une respiration normale. Mon sourire disparut aussitôt, ce n'était plus drôle, en tout cas apparemment plus pour elle. Mon sourire se crispa ensuite, la fixant avec un regard que je voulais réconfortant et protecteur envers elle. Elle leva les yeux au ciel, avant de dire « Celle-ci… Cette fois, je ne change plus d'avis, promis » Elle revenait sur son choix de départ : la main droite. J'allais passer ma main droite devant moi lorsque je sentis une pression sur mon avant-bras, relevant les yeux dans un geste lent, je croisais le regard de celle que j'aime. Son regard brun plongea dans mon regard clair, je sentis que mon cœur loupa un battement, un instant où plus que son regard ne comptait. Je me sentais faiblir face à elle, face à ce regard qui me faisait toujours craquer. « Si jamais je tombe sur le fruit, je… Tu me laisseras le passer sous l’eau, avant, n’est-ce pas ? » Mon regard resta ancré dans le sien, si elle essayait de m'amadouer cela fonctionnait et plus que bien, mais je ne devais pas. Je lui avais promis de tout faire pour l'aider et si j'abandonnais tout maintenant, je faillirais à la tâche. J'avalais difficilement ma salive, entre-ouvrant doucement la bouche pour répondre quelque chose, mais aucun son ne parvint à sortir de ma bouche. Non, je ne devais pas, je ne pouvais pas. Je secouais doucement la tête de gauche a droite, ne lâchant pas Emma du regard lui susurrant juste ces quelques mots « Non, Emma .. Je ne te laisserais pas faire ça. Je ne peux pas .. » Je soufflais doucement, comme pour évacuer toute la pression que j'avais ressentit pour prononcer ces mots. « Si je veux vraiment que tu guérisses, si je veux vraiment t'aider, je ne peux pas faire ça. » Je passais ma main droite devant moi, jetais un coup d’œil a Emma avant de l'ouvrir doucement. Nous pouvions à présent apercevoir une fraise, petite et rouge. Je n'osais même pas relever mes yeux vers elle tellement je me sentais mal de lui faire subir ça, peut-être m'en voudrait-elle après ça. Je tendais ma main ouverte vers elle, alors que ma main gauche attrapait une fraise semblable à celle qu'Emma allait devoir avaler. « On va le faire ensemble. Si tu le veux .. » Ma main s'élevait vers ma bouche, et j'attendais qu'Emma attrape la fraise et fasse de même. Nous la mangerions en même temps, tous les deux. Elle devait le faire, et elle le pouvait, je le savais. Je me rapprochais doucement d'elle sur le sofa, réduisant la distance entre nous, comme pour lui faire comprendre que j'étais présent. Espérant d'un côté que ma présence la rassure … Ce serait déjà ça de gagner. Mon regard s'ancrait dans le sien, comme quelques secondes plus tôt, mais cette fois-ci mon regard était encourage, mais je le voulais surtout tendre envers celle que j'aime depuis longtemps déjà et à qui je tiens plus que tout ..
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyVen 24 Juin - 19:25

Désorientée, Emma baissa les yeux. Elle avait beau avoir confiance en Will et savoir qu’il faisait tout pour l’aider, elle ne savait pas vraiment où ce jeu les mènerait. Elle lui était reconnaissante de vouloir s’impliquer autant dans sa lutte contre sa mysophobie qui, pendant longtemps, avait été une lutte personnelle. Enfant, elle s’était refermée sur elle-même, développant des manies qui la caractériseraient plus tard. Loin de se couper du Monde et de rester dans son coin, elle évoluait pourtant dans son propre univers. Obsédée par les germes et la saleté, c’est ce qui la différencia bien vite de ses camarades de classe. Assise derrière son pupitre, elle prenait toujours soin d’essuyer soigneusement ses crayons avant de les utiliser, portant parfois des gants en latex qu’elle avait piqué dans l’un des tiroirs de sa mère, pour ne pas se salir les mains. Elle ne partageait jamais ses affaires, regardait avec horreur les autres gamins se curer le nez ou mettre leurs mains pleines de boues sur leurs cahiers. A la cantine, elle apportait ses propres couverts, certaine qu’elle attraperait une maladie si elle utilisait ceux de l’école; et la seule fois où elle oublia de ramener les siens, elle refusa d’avaler le moindre aliment, se tassant au fond de sa chaise, les yeux embués de larmes. En grandissant, sa phobie ne s’atténua pas et prit, au contraire, encore plus d’assurance. Au lycée, elle ne faisait partie d’aucun club, se contentant d’aller en cours et de rapporter de bonnes notes à la maison. Elle parlait peu, n’avait pas vraiment d’amis, hormis ce garçon prénommé Mike qui lui vouait un culte sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle avait toujours été plus ou moins seule, et quand elle atteignit l’âge adulte et fut embauchée à McKinley après ses études, elle commença enfin à établir des relations humaines. Mais au fond, sa phobie la freinait toujours, et ce au quotidien. Il ne se passait pas un seul jour sans qu’elle ne prenne mille précautions pour éviter les germes; pas un seul jour sans qu’elle regrette de ne pas pouvoir être capable de dépasser ses craintes les plus profondes. Et lorsque son regard se posa de nouveau sur les yeux clairs de Will, ce regret se renforça un peu plus.

La conseillère savait que si elle voulait entretenir une relation sérieuse avec le professeur d’espagnol, cela ne ferait pas sans un certain nombre d’efforts de sa part. Cette fois-ci, elle avait le sentiment que cela pourrait marcher : ils semblaient sur la même longueur d’onde. De son coté, Emma avait compris que c’était la personne avec qui elle voulait être. Pendant des mois, elle s’était contentée de l’observer de loin, tout en ressentant le besoin de s’approcher. Elle avait bien essayé de le fuir, de couper les ponts pour de bon, et de refaire sa vie avec un autre comme s’il n’avait jamais existé. Mais cela s’était révélé impossible. D’abord parce qu’ils se croisaient toutes les semaines dans les couloirs de McKinley, et qu’à chaque fois qu’elle croisait son regard elle sentait son cœur se serrer. Et puis, donner de nouveau sa démission à Figgins, bien qu'elle l'envisagea à plusieurs reprises, n’aurait pas apporté de solution non plus. Le lien qui les unissait était bien plus fort qu’elle n’avait voulu le croire. Elle s’en rendait enfin compte, et était d’autant plus heureuse d’avoir su exprimer ses sentiments à demi-mots puisque cela l’avait menée là où elle en était aujourd’hui. Assise à coté de Will dans le salon de ce dernier, le regard ancré dans le sien, se sentant dévorée par un sentiment qu’elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion d’expérimenter sans que cela soit secret. Oui, elle devrait faire son maximum pour permettre à cette relation d’évoluer correctement. Elle n’avait pas le droit de se laisser abattre, de se laisser guider par les peurs qui la dévoraient. Elle devait faire face et essayer de s’en débarrasser du mieux qu’elle le pouvait.

La main toujours posée sur l’avant bras de Will, Emma chassa ses pensées en agitant légèrement la tête. Elle se mordit l’intérieur de la joue : elle savait que lui lancer ce regard implorant n’était pas fair play. Après tout, ce ne devait pas être simple pour lui non plus, et pourtant il l’aidait du mieux qu’il le pouvait. Elle n’avait pas le droit de lui mettre des bâtons dans les roues, surtout après les encouragements qu’il avait énoncés. Pourtant, elle n’avait pas pu s’en empêcher, sentant la panique monter en elle et la faire flancher petit à petit. Elle était terrorisée à l’idée de se confronter à ses craintes et pourtant, était bien résolue à le faire. Curieux dilemme que celui qui la partageait. Fronçant les sourcils, elle desserra finalement l’étreinte de ses doigts autour du bras de Will. Celui-ci lui dit qu’il ne se laisserait pas faire et malgré ce que cela impliquait pour elle, Emma se sentit légèrement soulagée : elle pouvait compter sur lui, il était bien plus fort qu’elle et il pourrait lui tenir tête si jamais elle essayait encore de l’amadouer avec ses mots et ses grands yeux de biche. Penaude, elle hocha la tête sans prononcer un seul mot lorsqu’il poursuivit en lui disant qu’il ne pouvait pas la laisser faire s’il voulait qu’elle guérisse. La gorge nouée, Emma laissa sa main retomber et posa son regard sur le poing de Will qui comportait peut-être le fruit. Elle s’en remettait au hasard, mais n’était pas certaine qu’il serait de son coté sur ce coup-là. C’est donc avec une grande appréhension qu’elle le vit écarter les doigts. Dans sa paume se tenait une fraise minuscule et lorsque la conseillère l’aperçut, elle se figea aussitôt. Echec et mat.

En apparence sereine, Emma était pourtant littéralement paniquée et bouillait de l’intérieur. Elle savait ce que signifiait la présence de cette petite fraise dans la paume de Will. Pour n’importe qui, avaler cette fraise serait une banalité - après tout, ce n’était qu’une fraise, pas vrai ? Mais Emma ne le voyait pas de cet œil-là. Car lorsqu’elle l’observait, elle avait l’impression de pouvoir voir tous les microbes que ce maudit fruit pouvait contenir. C’était tout bonnement impossible, bien entendu. Mais guidée par ses peurs, c’était pourtant le ressenti de la jeune femme. Elle patienta quelques secondes afin de reprendre son calme, avant de loger son regard dans celui de Will. Le professeur d’espagnol lui tendit alors la fameuse fraise tout en piochant un autre fruit dans la corbeille de son autre main. Emma déglutit avec difficulté puis il lui proposa de les manger ensemble. Elle étudia longuement l’expression de Will avec un mélange d’appréhension et de reconnaissance. Puis son regard se posa sur le fruit et elle sentit le courage l’abandonner. Prenant une longue inspiration, elle finit par dire : « D’accord je… vais essayer ». Elle approcha le fruit de son visage et l’examina un instant avant de jeter un coup d’œil à la cuisine, se demandant si elle ne pourrait pas détourner l’attention de Will et courir jusque là-bas pour laver la fraise. Avec un soupir, elle se souvint des résolutions qu’elle avait prises quelques minutes auparavant. La suite se déroula très rapidement. Elle ferma les yeux, ouvrit la bouche, approcha encore le fruit, et le jeta entre ses lèvres, l’avalant tout rond sans même croquer dedans.

Emma fronça le nez, grimaça puis se mit à tousser de plus en plus fort, sentant le fruit bloqué quelque part. Ce fruit allait finir par l'étouffer ! Après quelques secondes douloureuses, elle parvint à retrouver son calme, malgré les larmes qui lui brûlaient les yeux. Elle secoua la tête, légèrement choquée, avant de se tourner vers Will qui avait blêmit entre temps. Elle essuya ses yeux d’un revers de la main, avant de reprendre sa respiration. Malgré quelques secondes de panique, elle parvint à dessiner un sourire, prenant conscience de ce qu’elle venait de faire. Ce n’était pas grand-chose, mais cela représentait beaucoup pour elle. Elle était parvenue à dépasser temporairement sa plus grande peur, et même si ce n’était pas demain la veille qu’elle irait se rouler dans la boue, cela la satisfaisait déjà beaucoup. Elle jeta un coup d’œil reconnaissant à Will puis posa sa main sur la sienne. « Je crois que j’ai réussi ! » Dit-elle sur un ton enthousiaste. Elle haussa les sourcils, se sentant soulagée. Finalement, elle était toujours en vie, cette fraise ne l’avait pas tuée. Il fallait qu’elle continue dans ce sens si elle voulait vaincre peu à peu sa phobie. Soupirant, la jeune femme jeta un coup d’œil à la corbeille de fruits qui était toujours entre Will et elle, et la prit entre ses mains afin de la poser sur l’accoudoir du canapé.

Elle posa alors son regard sur son petit ami. « Je crois que je mérite une pause… Enfin, si tu n’y voies pas d’inconvénient » Dit-elle tout en lui lançant un regard attendrissant, espérant que ce serait suffisant pour qu’il accepte… Elle était sur la bonne voie après tout, il ne serait donc peut-être pas d’accord. Haussant les épaules, Emma se pencha et attrapa le verre d’eau sur la table de sa main libre. Elle le porta à ses lèvres et en but quelques gorgées tout en observant Will du coin de l’œil. Elle finit par le poser délicatement sur la table et elle se redressa sur le canapé. Elle plongea ensuite son regard dans celui du professeur d’espagnol et arqua un sourcil. « Encore merci pour tout ce que tu fais pour moi. Je pense que je n’y arriverais pas toute seule ». L’air sérieux, elle scruta le regard de Will, hésitant un moment avant de se mordre la lèvre et d’adopter une moue rieuse tout en abandonnant l’idée qui lui avait effleuré l’esprit. « Alors, tu as prévu beaucoup de jeux comme ça ? Si la difficulté est à chaque fois plus grande, je ne suis pas certaine d’être encore vivante à la fin de la soirée, tu sais » Dit-elle en faisant allusion à la fraise qui était mal passée. Le ton de sa voix ne comportait pourtant aucune trace de reproche, bien au contraire. Tout sourire, la jeune femme serra la main de Will dans la sienne. Elle savait qu’elle ne devrait pas être soulagée puisque visiblement, le professeur d’espagnol avait prévu d’autres choses pour elle. Pourtant, la présence de Will à ses cotés avait quelque chose de rassurant.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyMer 6 Juil - 16:01


En passant par l'idée des jeux, je voulais la débarrasser de sa phobie pour deux raisons. Pour une première raison qui était que je voulais qu'elle se débarrasse de cet handicap, qu'elle puisse pleinement vivre sa vie sans se soucier de cette maudite phobie. Elle ne peut pas regarder quelqu'un croquer dans son sandwich avec la croûte sans afficher un air dégoûté. Puis deuxièmement, pour que notre couple fonctionne mieux. Tant que sa phobie serait là, il y aura toujours un certain blocage entre nous, une certaine gêne et toujours cette peur que cette phobie gâche tout entre nous. J'avais déjà foutu en l'air ma première chance avec la rouquine et il était hors de question que cela se reproduise. Je voulais que cette fois soit la bonne pour nous, depuis que j'étais avec Emma tout allait mieux dans ma vie. Je souriais, Bryan Ryan ne m'effrayait même plus, Sue ne m'atteignais plus .. J'étais heureux et cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose de la sorte. Je ne voulais pas laisser filer ces sentiments si bons à ressentir. J'étais fou amoureux d'elle et j'étais prêt à tout pour l'aider. J'étais prêt à faire de nombreux efforts pour ne pas la perdre, comme la faire passer avant tout le reste, même avant le glee club, même si elle ne me le demandait pas. Je m'étais donc fixé comme objectif premier de m'occuper d'Emma et sa phobie, avant même de me préoccuper du glee club, ce qui n'était pas une tâche facile puisque le glee club était devenu une raison de vivre pour moi. Ces enfants étaient devenus comme les miens, grâce à eux le glee club survivait et je leur devais énormément. Je replongeais mon regard dans celui de ma petite-amie me rappelant que sa phobie nous avait également empêché de sauter le premier pas. Lors d'un de nos premiers rendez-vous, les choses s'était accélérées, mais Emma avait rapidement mit fin à tout ça. Elle m'avait dit que tout allait trop vite et que cela faisait un long moment qu'elle n'avait pas eu de relations sexuelles .. C'était ce moment qu'elle avait choisi pour m'avouer qu'elle n'en avait en fait jamais eu. Ma première réaction avait été de la fixer, pour voir si elle ne rigolait pas, même si je ne voyais pas pourquoi elle aurait fait une chose pareille. Puis voyant qu'elle était plus que sérieuse et également gênée de m'avouer cela, j'avais ressenti un sentiment de déception. Certes, je savais que ce n'était pas de sa faute, que sa phobie guidait ses faits et gestes, mais surtout prenait le dessus sur certains points de sa vie. Je ne pouvais pas lui en vouloir, je m'étais empressais de changer le voile qui recouvrait mon regard et lui chuchotait que ce n'était pas grave, que l'on pouvait regarder un film. Je l'avais ensuite embrassé sur le front, la sentant toujours coupable.

Je décidais donc de prendre les choses en main, pour que notre relation soit plus que sérieuse, il fallait qu'Emma prenne le contrôle sur sa vie et donc sur sa phobie. On s'était retrouvés lors du fameux bal de promotion, j'avais compris depuis longtemps que c'était celle avec qui je voulais être, mais je n'avais pas vraiment osé lui dire étant donné qu'elle entretenait une relation amoureuse avec son dentiste. Sa main était toujours posée sur mon avant-bras, ce qui m'avait fait la sensation d'un frisson qui m'avait parcourut l'échine. Je ne céderais tout de même pas : elle devait remplir sa part du marché, c'est a dire manger ce fruit sans le rincer avant. Je sentis finalement ces doigts se desserrer autour de mon bras. Peut-être m'en voudrait-elle d'être aussi dur, mais si je le faisais c'était pour l'aider, et cette idée me motiver à rester impassible face à la rouquine. Sa main glissait le long de mon bras et son regard se posait sur mon poing, où se trouvait le fruit. Je pouvais lire dans son regard qu'elle commençait à légèrement paniquer a l'idée de manger ce fruit. J'ouvrais doucement ma main et on pouvait dès à présent apercevoir la petite fraise que j'y avais glisser quelques minutes plus tôt. Je sentis Emma se figée alors que son regard restait posé sur le minuscule fruit dans ma main. Je la regardais alors qu'elle me fixait également, étudiant l'expression de mon visage avec attention. « D’accord je… vais essayer » Je lui adressais un hochement de tête pour acquiescer. Je suivais ses gestes avec un regard bienveillant et plus qu’intéressé. Elle prit le fruit dans sa main, l'observa un instant, jetant même un coup d’œil vers la cuisine, avant de le jeter dans sa bouche. Mes sourcils se froncer alors qu'Emma s'étouffait et donc toussait de plus en plus fort. Je posais ma main dans son dos, essayant de l'aider à recracher le fruit qui allait finir par l'étouffer. Un air inquiet avait prit place sur mon visage alors qu'elle Emma tournait son regard brun vers moi, reprenant une respiration normale. Cela n'était peut-être pas une si bonne idée que ça en fin de compte .. Je vis ses lèvres s'étirer dans un sourire satisfait. Je sentis sa main se posait délicatement sur la mienne, alors qu'elle me lançait, sur un ton enthousiaste : « Je crois que j’ai réussi ! » Je rigolais doucement, heureux et fier d'Emma. Je ne pus m'en empêcher et la pris dans ma bras quelques secondes. J'étais si soulagé que tout cela fonctionne, qu'elle soit motivée pour se débarrasser de sa phobie sûrement pour les mêmes raisons que moi. Je desserrai mon étreinte autour de la rouquine. « Tu vois, ce n'est pas si terrible ! » Je lui souriais doucement, ajoutant tout de même : « Si on oublie le passage ''étouffement'' dans l'histoire, bien sûr. » Je lui frottais me dos dans un geste doux et lent. J'étais fier d'elle, qu'elle prenne sur elle pour réussir à combattre ce qui l'empêchait de faire ce qu'elle voulait de sa vie. Emma prenait la corbeille pleine de fruits et la posait sur l'accoudoir. Je lui souriais doucement une nouvelle fois. « Je crois que je mérite une pause… Enfin, si tu n’y voies pas d’inconvénient » Je hochai la tête, prenant la main d'Emma dans la mienne, un sourire toujours accroché aux lèvres. « Bien sûr ! » Après qu'elle ai finit de boire quelques gorgées de son verre d'eau, je m'approchais d'elle et déposais un léger baiser sur ses lèvres. Peut-être qu'elle prendrait cela comme une récompense, je voyais seulement ça comme un désir de mon côté. Je m'étais retenu trop longtemps de le faire ces derniers temps. Je lui glissais à l'oreille en susurrant. « Je suis fier de toi, Emma .. » Mon regard clair scrutait donc son visage, son parfum flottant jusqu'à mes narines. Ce parfum que j'aime tant .. Je lui souriais, satisfait, alors qu'elle reprenait la parole. « Encore merci pour tout ce que tu fais pour moi. Je pense que je n’y arriverais pas toute seule » « Tu n'as pas à me remercier, Emma .. Je t'aime et je ferais tout ce qu'il faut pour t'épauler, dans n'importe quelle situation. » Nos regards ne se lâchaient plus, peut-être cherchait-elle a savoir si j'étais sérieux en disant ça. Je l'étais, j'étais même plus que sérieux. « Alors, tu as prévu beaucoup de jeux comme ça ? Si la difficulté est à chaque fois plus grande, je ne suis pas certaine d’être encore vivante à la fin de la soirée, tu sais » Je riais doucement en passant une main lasse dans mes cheveux bouclés. A vrai dire, il fallait beaucoup d'inspiration pour trouver d'autres jeux de la sorte. Oui, j'en avais .. La soirée était loin d'être terminée. Je baissais mon regard sur nos mains enlacées avant de lui répondre sérieusement. « Oui, j'en ai prévu quelques autres, mais c'est à toi de décider si l'on continue. Je ne veux pas te forcer, si tu ne veux pas. Dans le cas contraire, je t'aiderais comme il se doit. » Sa main serrait un peu plus la mien, ce qui m'arracha un autre sourire .. Je voulais lui laisser le choix, que si l'on arrivait à se débarrasser de sa phobie, elle ne pense pas que je sois le seul à avoir jouer un rôle dans l'histoire. Car après tout c'était son combat avant tout et je veux qu'elle prenne cette décision, pour que la réussite lui paraisse plus belle plus tard.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyDim 10 Juil - 15:50

Passé le moment de surprise dû aux violentes quintes de toux qui l’avaient assaillie après qu’elle ait avalé le fruit, Emma se sentit soulagée et bien plus sereine. Dans sa petite vie rangée de conseillère d’orientation dans le lycée d’une petite ville, à l’heure actuelle, il n’y avait plus qu’une seule grande ombre au tableau qui illustrait sa vie : sa phobie. Parvenir à mettre temporairement ses craintes de coté et à faire confiance à l’homme qu’elle aimait représentait un pas de géant pour la jolie rousse. De sa vie, elle n’avait jamais vraiment eu l’impression d’être sur la bonne voie. Parfois, il était vrai qu’elle avait eu quelques espoirs, comme ces fois où les choses s’étaient singulièrement améliorées lorsqu’elle avait été voir une psychologue qui l’avait aidée. Dans le cabinet de cette vieille femme au sourire réconfortant mais à la peau creusée par les rides, elle avait trouvé lors des premiers rendez-vous une atmosphère accueillante et plutôt réconfortante. Derrière ses lunettes noires et rectangulaires qui lui donnaient un air strict, la psychologue qu’elle avait consulté s’était avérée être d’une grande aide, au début. Sans accorder sa confiance, Emma l’avait écoutée avec patience, se mettant à la place de tous les élèves qui venaient quotidiennement dans son bureau : la place du patient. Jouer ce rôle n’avait pas été une tâche aussi aisée qu’elle ne l’avait pensé. Elle qui avait toujours eu l’habitude de donner les conseils et d’être celle qui aide, avait trouvé cela étrange de se voir donner des instructions. Pourtant, elle avait essayé. Petit à petit, elle avait constaté quelques changements : elle prenait quatre douches par jour au lieu des cinq qu’elle s’octroyait depuis toujours ; elle se baladait avec moins de brosses à dents dans son sac ou encore, il arrivait qu’elle prenne entre ses mains un objet qu’elle n’avait pas lavé au préalable. Tant de petites choses qui, réunies, la faisaient avancer. Et cela aurait pu continuer ainsi. Seulement, la psychologue lui avait ensuite proposé des médicaments et Emma l’avait vu d’un mauvais œil, ne voulant pas se droguer pour guérir. Cette période coïncida avec celle de sa rencontre avec Carl et, persuadée qu’elle parviendrait à se soigner, elle avait espacé les dates des rendez-vous, avant d’arrêter complètement d’y aller vers le mois d’octobre. Après cela, ce fut au tour de Carl de l’aider, et malgré sa réticence, elle décida de lui faire confiance. Certes, les résultats furent au rendez-vous, mais elle n’avait jamais réussi à se défaire suffisamment de sa phobie pour mener une vie normale.

Aujourd’hui, elle savait ce qu’il lui restait à faire. Persévérer, encore, toujours, et ne jamais baisser les bras. Peu importe le temps que cela prendrait, en plongeant son regard dans celui de Will, elle avait pris conscience que cela en valait la peine. Elle avait bien trop de choses à perdre si elle continuait à se laisser aller, à ne rien faire. Elle restait toujours méfiante, bien sûr. Et au fond, elle était terrifiée à l’idée d’échouer et de voir ses efforts réduits à néant, comme elle l’avait dit à Will plusieurs minutes auparavant. Cependant, ce rendez-vous dans l’appartement de son petit ami avait eu beaucoup d’effets sur sa volonté et sa détermination. Emma était prête à traverser les différentes étapes qui la mèneraient tôt ou tard à la guérison. Cette perspective, celle de ne plus vivre avec cette crainte permanente, était des plus alléchantes. La jeune femme ne pouvait qu’esquisser sourire après sourire en imaginant la vie qui serait la sienne si elle respectait ses engagements. Une vie normale, voilà ce dont elle aspirait, ce qui la faisait rêver. Pouvoir traverser la rue sans laisser son regard longer les trottoirs sur lesquels s’entasse la saleté ; pouvoir manger des fruits sans passer un temps fou à les laver ; pouvoir vivre, et surtout pouvoir partager une relation stable avec Will Schuester.

Un sourire se forma aux commissures des lèvres de la conseillère qui releva le menton afin de planter son grand regard brun encore embué de promesses, dans celui de Will. Ce dernier semblait ravi qu’elle soit parvenue à passer son épreuve, et la fierté qui se lisait dans ses yeux clairs calma les dernières inquiétudes de la jeune femme. Emma acquiesça d’un signe de la tête lorsqu’il lui dit que ce ne fut pas si terrible que ça, au final, si l’on oubliait qu’elle avait failli s’étouffer avec la fraise. Elle sentit aussitôt la main de Will s’attarder sur son dos, et esquissa un nouveau sourire devant ce contact. Certes, elle était toujours Emma Pillsbury, la mysophobe de service. Mais il lui semblait avoir réuni assez de force pour envisager que les choses pourraient s’améliorer. Et elle savait que si elle parvenait à apaiser ses frayeurs un jour, ce serait grâce à l’homme qui se tenait assis à coté d’elle à ce moment précis. C’était là sa plus grande conviction. Lorsqu’elle lui proposa de faire une pause, elle accueillit la réponse de Will avec un certain soulagement. Elle n’avait pas envie de relâcher ses efforts, mais elle avait le sentiment qu’elle ne devait pas non plus essayer d’aller trop vite et de brusquer les choses ; c’était là un conseil qu’elle avait souvent donné, et qui lui semblait judicieux.

Emma reposa son verre sur la table basse et se redressa sur le sofa. Elle croisa le regard de Will et celui-ci s’approcha rapidement d’elle pour l’embrasser furtivement. Un sourire se composa sur ses lèvres lorsqu’il écarta son visage du sien. Un baiser, un contact avec un homme : voilà ce qui avait été la chose la plus effrayante qui soit aux yeux d’Emma, avant qu’elle ne rencontre Will, puis Carl. Désormais, pourtant, lorsqu’elle sentait son cœur bondir dans sa poitrine après que sa main se soit glissée dans celle de Will, ou que les lèvres de ce dernier se soient pressées contre les siennes, elle savait que cela n’avait plus grand-chose à voir avec la peur. Car au contraire, c’était un sentiment bien différent qui l’envahissait à chaque fois et qui rendait ces gestes de plus en plus faciles et presque machinaux, automatiques. Elle restait littéralement paniquée à l’idée qu’un jour, ce genre de contact puisse évoluer, mais à peine cette pensée lui effleura l’esprit qu’elle s’empressa de secouer la tête, frissonnant de la tête aux pieds de panique. Écartant cette pensée, elle se concentra sur Will qui lui glissa à l’oreille qu’il était fier d’elle, et cette phrase fut si réconfortante qu’elle sentit à son tour une certaine fierté la gagner.

La conseillère remercia de nouveau Will pour l’aide qu’il lui apportait et il lui répondit du tac au tac qu’il l’aimait et qu’il était prêt à tout pour l’épauler. Emma écarquilla ses grands yeux bruns lorsqu’elle entendit une certaine expression franchir les lèvres de Will. Il lui avait déjà dit qu’il l’aimait, une fois : bien des mois auparavant, alors qu’ils se trouvaient dans un couloir vide de McKinley. Emma ne lui avait jamais répondu, se contentant de l’observer bouche bée avant de recevoir le baiser qu’il lui donna. Cette fois, elle se sentit rougir de façon singulière, ses joues s’empourprant presque à la seconde où il avait prononcé cette phrase. Après l’avoir longuement scruté du regard, elle détourna quelques secondes ses grands yeux bruns, se sentant légèrement étourdie mais essayant de le dissimuler du mieux qu’elle le pouvait en dépit de la trahison de ses pommettes rosies. Lorsqu’elle retrouva suffisamment de courage, elle ancra son regard à celui du professeur d’espagnol et lui lança un « Merci » d’une voix presque inaudible, mais qui était on ne peut plus sincère. C’était là la seule réponse qu’elle avait osé formuler à voix haute, alors que d’autres mots s’étaient dessinés dans son esprit désormais embrumé, des mots qu’elle n’avait pas eu assez de cran ni assez de courage pour les prononcer.

Elle finit par changer de sujet en lui demandant s’il avait d’autres jeux à lui proposer. Will laissa un rire lui échapper et Emma en profita pour poser une main aussi discrète que délicate sur ses pommettes afin de vérifier que celles-ci ne brûlaient plus. Elle suivit du regard le geste de Will, qui passa une main dans ses cheveux, et esquissa un nouveau sourire. Il jeta alors un coup d’œil à leurs mains, avant de lui dire qu’il en avait prévu quelques-uns, mais que ce serait à elle de lui dire si elle voulait relever ses défis, puisqu’il ne voulait pas la forcer. Emma plissa les yeux un instant avant de poser sa main libre sur sa jupe, jouant avec les plis de celle-ci de façon distraite. Le souvenir de la fraise sale lui donnait des frissons et elle n’avait pas particulièrement envie de renouveler l’expérience, toutefois elle s’était promis d’essayer. Repensant à son autre résolution, qui était de ne pas d’essayer d’aller trop vite dans le processus de « guérison », elle trouva un compromis parfait. Elle pressa ses doigts contre la main de Will et dans un geste qui était tout sauf naturel pour elle, elle se pencha vers lui et déposa finalement un baiser sur sa joue. Reculant aussitôt son visage du sien, elle lui dit d’une voix enthousiaste : « Hm, dans ce cas je veux bien essayer encore l’un de tes jeux. Un seul, et puis tu pourras toujours garder les autres en réserve pour une prochaine fois, si tu veux ». Ses yeux pétillants de détermination ne parvenant plus à se détacher des siens, elle patienta quelques secondes avant de détourner son regard et de montrer d’un signe de la tête la corbeille de fruits installée sur l’accoudoir, à ses cotés. « Et je te promets de ne pas m’étouffer ce soir ! » ajouta-t-elle tout en souriant toujours. Son sourire finit toutefois par s’évanouir lorsqu’elle adopta un air bien plus sérieux. Elle baissa le regard et observa la main de Will d’un air détaché. « Je crois… Je crois que tu as réussi à me convaincre. J’ai vraiment envie d’y arriver cette fois. Je pense que de toute façon, je n’ai pas d’autre solution si je veux que nous… Enfin, si je… si je veux pouvoir… évoluer ? » Elle prononça le dernier mot d’une voix hésitante, ayant eu beaucoup de difficulté à trouver le mot approprié. Évoluer était pourtant ce qu’elle désirait le plus, ce mot couvrant bien plus de choses qu’elle ne pouvait l’imaginer. La perspective d’une vie sans terreur et sans crainte était selon elle la plus belle qui soit. Relevant le regard, elle gomma l’air sérieux qu’elle arborait pour le remplacer par un sourire d’une sincérité flagrante. « Et donc, je suis presque impatiente de découvrir ton prochain jeu » Elle haussa les sourcils dans une moue attendrissante, malgré le fait qu'elle soit bien plus préoccupée par la nature de ce défi qu’elle ne le laissait entrevoir.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptySam 16 Juil - 20:15


J'étais prêt à attendre le temps qu'il faudrait pour que sa phobie s'en aille pour de bon. J'étais prêt à faire des sacrifices pour aider Emma à combattre cette dernière pour vivre pleinement et normalement sa vie. Je savais qu'elle avait pris sur elle, qu'elle avait fait des efforts pour s'en débarrasser auparavant et peut-être me trouvait-elle un peu prétentieux de prétendre que moi, je pourrais réellement l'aider alors qu'elle n'a rien pu faire depuis tant d'années. Pourtant, je savais que si elle s'accrochait, elle pouvait s'en débarrasser, la preuve, il y a quelques minutes avec cette fameuse fraise : si au départ, la rouquine était réticente, elle avait fini par avaler le fruit sans le rincer comme elle avait l'habitude de le faire. Ma main serrant sa main était déjà un geste plus que banal pour elle, et donc par conséquent pour moi également. Mon regard fixait nos deux mains enlacées, alors que j'essayais d'imaginer ce que pouvais vivre Emma tous les jours, au quotidien. Je soupirais, nous avions déjà les moqueries incessantes de Sue en commun. Mon regard clair se relevait vers elle lorsqu'elle me remerciait à nouveau de l'aider comme je le faisais. Je lui répondais sans réfléchir que c'était normal, que je l'aimais et que je serais à ses côtés quoi qu'il advienne. Sa réaction fut immédiate : ses grands yeux bruns s'écarquillèrent et la couleur de ses joues virèrent au rosé. Je lui avais dit que je l'aimais qu'une seule fois auparavant avant les vacances d'été, ne lui laissant pas la possibilité de répondre capturant ses lèvres avant qu'un mot ne puisse traverser ses lèvres pour me répondre. Pour moi, ces mots ne se disaient pas n'importe quand, à n'importe qui. Ces trois mots, qui ont l'air si simples, mais qui sont loin de l'être en réalité, ne sont pas des mots en l'air. Ce sont des mots que l'on pense, que l'on ressent … Je n'entendis presque pas son « Merci » tellement il était inaudible. Cela ne m'étonnait qu'elle ne me réponde pas la même chose, il lui fallait plus de temps, et je lui accordais. Rien que le fait qu'elle me fasse confiance concernant sa phobie prouvait qu'elle m'aimait. Je lui adressais un sourire sincère et amusé, la voyant rougir de plus belle. « De rien » lui répondis-je simplement, un sourire accroché aux lèvres.

Bien sûr que j'avais d'autres jeux à lui proposer, mais je lui laissais le choix. Elle seule pouvait décider si l'on continuait ou pas. Je voulais voir sa réaction, et puis d'un côté lui laisser le choix la rendait un peu plus responsable de sa guérison. Je ne voulais pas que dans quelques temps, elle pense ou dise que c'est entièrement et seulement grâce à moi si sa phobie l'a quitté. C'était elle l'actrice principale dans l'évolution de sa phobie, c'était elle qui se surpassait pour ne plus en entendre parler, mon rôle était de l'accompagner seulement. Je l'observais jouer avec les plis de sa jupe, distraite et apparemment préoccupée par le dilemme que je lui imposais. Je ne voulais pas la presser sur la route de la guérison, si nous voulions que cela fonctionne, nous devions prendre notre temps. Mes yeux s'étaient baissés, mais je relevais instantanément mon regard vers Emma lorsque ses doigts pressèrent ma main. Je la voyais approcher son visage du mien, je me laissais faire et fermais les yeux en sentant ses lèvres embrassait ma joue. C'était si rare qu'elle agisse comme ça que je gardais les yeux fermés quelques secondes de plus, profitant de l'instant. « Hm, dans ce cas je veux bien essayer encore l’un de tes jeux. Un seul, et puis tu pourras toujours garder les autres en réserve pour une prochaine fois, si tu veux » Le ton motivé qu'elle avait employé étira un peu plus mes lèvres. Je hochai la tête pour acquiescer. L'enthousiasme de ma petite-amie ne faisait que me motiver encore un peu plus. Il y avait une lueur d'espoir dans son regard, une lueur particulière qui me réchauffait le cœur. « Et je te promets de ne pas m’étouffer ce soir ! » Je rigolais doucement en serrant un peu plus la main de la rouquine. « J'aime beaucoup cette promesse. » Mon sourire s'effaçait petit à petit en voyant le visage d'Emma prendre un air sérieux et poser son regard sur nos mains. Lorsqu'elle prenait cet air sérieux, je savais que ce qu'elle allait me dire l'était tout autant. « Je crois… Je crois que tu as réussi à me convaincre. J’ai vraiment envie d’y arriver cette fois. Je pense que de toute façon, je n’ai pas d’autre solution si je veux que nous… Enfin, si je… si je veux pouvoir… évoluer ? » Je voyais tout à fait ce qu'elle voulait dire. Oui, pour que nous évoluions, pour que notre couple évolue, il le fallait. Je le savais, elle le savait. Je déposais à mon tour un baiser sur sa joue pour lui répondre. Il le fallait pour nous. Son visage se releva affichant à nouveau un sourire que l'on ne pouvait qualifier que de sincère. « Et donc, je suis presque impatiente de découvrir ton prochain jeu » Je la fixais quelques instants sans rien dire. Peut-être que ce deuxième jeu qu'elle demandait était en trop ce soir. Je secouai doucement la tête avant de lui souffler « Non, pas ce soir .. » Ma montre affichait une heure plus que tardive, puis avec la moue qu'affichait Emma, je n'étais pas sûr de ne pas craquer au prochain jeu. Cela avait déjà été compliqué de ne pas manger la fraise à sa place en voyant ses grands yeux bruns me supplier. Je craquais déjà en plongeant mon regard dans le sien … « On va s'arrêter là pour ce soir. Il est tard. » Je lui adressais un sourire alors qu'une idée qu'Emma pourrait interpréter comme un défi. J'ouvrais la bouche, mais aucun son n'en sortit. D'un côté, je mourrais d'envie de le lui demander, d'un autre, j'avais peur, peur de sa réaction à ce que j'allais lui proposer. « Emma, est-ce que tu .. Est-ce que tu voudrais passer la nuit ici ? » bafouillais-je honteusement, en baissant la tête. Après tout, peut-être que lorsque Carl l'avait aidé avec sa phobie, ils avaient sauté le pas ensemble. Peut-être me trompais-je sur toute la ligne .. Peut-être que dormir avec quelqu'un n'était plus un problème pour elle. Je me sentais si idiot sur le moment que je fuyais lâchement le regard brun de ma petite-amie. C'était à ce moment-là que je comprenais que j'avais été loin d'elle longtemps, trop longtemps à mon goût. Je passais ma langue sur ma lèvre inférieure, attendant une réaction ou une parole de la rouquine. Qu'elle dise ou qu'elle fasse quelque chose, peu importe quoi, même juste un mot, un geste qui puisse me rassurer.

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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyLun 25 Juil - 0:29

Reprenant peu à peu confiance, Emma se sentait désormais parfaitement à l’aise, sur ce sofa, en compagnie de Will. Pendant longtemps, elle avait rêvé de partager une telle proximité avec le professeur d’espagnol le plus craquant de McKinley High. Lorsqu’elle repensait à cette période, Emma avait un peu honte. S’enticher d’un homme qui portait aussi fièrement son alliance, ce n’était pas tout à fait ce dont elle avait pu rêver, lorsqu’elle était adolescente et qu’elle rêvait encore du prince charmant, en grande naïve qu’elle était. La conseillère s’était souvent sentie coupable et égoïste, à une certaine période. Quel genre de femme était-elle pour flirter gentiment avec le mari d’une autre ? Pourtant, malgré toutes les résolutions qu’elle avait pu prendre à chaque fois qu’elle rentrait le soir et se jurait de prendre une bonne fois pour toutes ses distances avec Will, elle n’avait jamais su s’y tenir. Car dès lors que son regard croisait le sien, elle sentait inéluctablement les filets de son propre piège se refermer sur elle-même. Emma aimait Will, et l’avait certainement toujours aimé. Elle ne se souvenait même plus de la première fois où elle avait senti son cœur bondir dans sa poitrine en croisant son regard. Alors, elle avait finir par se faire une raison : certes, elle se sentait coupable, mais puisqu’elle ne pourrait de toute façon jamais l’avoir, si elle continuait à l’observer de loin, où était le mal ? Au fond, ne croyant pas une seule seconde qu’elle pourrait un jour vivre une aventure avec lui, cet amour secret était en quelques sortes rassurant pour elle. Car à cette époque, Emma, qui n’était jamais sorti de sa vie avec un garçon, était effrayée à l’idée de rencontrer un jour un homme libre qui puisse s’intéresser à elle ; effrayée devant l’inconnu et tous les bouleversements qu’une relation pouvait apporter. Elle frissonnait à la simple idée qu’un homme puisse la toucher, se méfiait de la gente masculine de la même façon qu’elle combattait les microbes jour après jour. C’était précisément pour cette raison qu’aimer un homme marié représentait la solution idéale, lorsqu’elle y avait songé la première fois, bien avant que le couple de Will se mette à battre de l’aile tout en laissant entrevoir de l’espoir pour la conseillère d’orientation : il ne se passerait jamais rien entre eux, elle ne devrait jamais affronter ses propres craintes, et de cette façon elle se « protégeait ». Ce fut là la plus grosse erreur de jugement qu’elle n’ait jamais faite. Puisqu’au lieu de la protéger, cette relation amicale et ambigüe qu’elle avait construite avec le professeur l’avait finalement amenée là où elle en était à ce jour : en couple avec un homme qu’elle aimait tellement que l’idée de le perdre à cause des peurs qui la tourmentaient, était insurmontable.

Emma secoua soudainement la tête en essayant de dégager ces pensées de son esprit. Préoccupée malgré ce sourire dont elle s’était composée pour rassurer Will, les vieux souvenirs l’avaient frappée, parvenant à lui faire perdre pied l’espace de quelques secondes. Fronçant les sourcils, la jeune femme retrouva le regard de Will et le scruta de nouveau, ce qui mit un terme aux dernières pensées fugitives. Elle avait désormais entièrement confiance en lui. Will lui avait prouvé à quel point il se démènerait pour qu’elle puisse enfin combattre sa phobie, ce qui était pour Emma la plus belle déclaration d’amour qui soit. C’était pour ça qu’elle avait finalement accepté un autre jeu : elle savait qu’il ne lui demanderait pas de se rouler dans la boue avec lui. Il était raisonnable, connaissait les limites de la jeune femme et surtout, la connaissait certainement mieux que quiconque. Haussant un sourcil, Emma jeta un coup d’œil furtif à sa main, reposant toujours au creux de celle de Will. Maintenant qu’elle avait accepté son invitation à faire un autre jeu, sa curiosité la poussa à se questionner sur la nature de tous ces jeux qu’il avait pu imaginer. D’après ce que le professeur d’espagnol lui disait, il avait préparé tout un assortiment d’autres jeux dans le même style que celui qu’ils venaient de faire. Emma était admirative devant l’imagination de son petit ami : visiblement, il y avait longtemps réfléchi avant de l’inviter ce soir-là.

Son regard brun se posa sur la corbeille à fruits et la jeune femme arqua un sourcil, soudainement frappée par un souvenir lointain qui peinait à percer dans son esprit : ces jeux en rapport avec sa phobie lui rappelaient vaguement quelque chose, mais elle ne parvenait plus à savoir quoi. La jeune femme plissa les paupières quelques secondes, creusant dans sa mémoire. Elle était certaine d’avoir déjà vécu quelque chose de ce genre récemment, mais la seule émotion que ce vague sentiment lui inspirait était une crainte si enfouie qu’elle n’en parvenait plus à trouver l’origine. C’était une impression étrange, frustrante. Emma leva ses grands yeux bruns vers Will, la moue inquisitrice, comme si elle essayait de chercher la réponse à ses questions à travers les traits de son petit ami. Au bout de quelques secondes cependant, déconcentrée par le regard clair et troublant de Will, elle oublia ses interrogations aussi rapidement que celles-ci étaient arrivées, et esquissa un énième sourire, ses pensées se redirigeant presque automatiquement vers les jeux du professeur d’espagnol. Ce dernier jeta un coup d’œil à sa montre et secoua la tête d’un air désapprobateur. Emma haussa les sourcils lorsqu’il lui répondit finalement qu’il était tard et qu’il valait mieux s’arrêter là pour le moment. La rouquine le dévisagea d’un air doux, se demandant d’où provenait ce soudain revirement de situation, certaine que cela n’avait rien à voir avec l’heure qu’il était. Elle entrouvrit les lèvres, s’apprêtant à lui demander s’il était sûr de sa réponse, puis se ravisa et referma la bouche. Elle décela une lueur étrange dans son regard, et pencha légèrement la tête. « Parfait » Répondit-elle finalement, après quelques secondes de flottement. « Tu as raison, après tout : chaque chose en son temps, nous aurons tout le temps de nous intéresser à ce que tu as préparé, plus tard ». Elle ponctua sa phrase d’un sourire franc. Will eut alors une réaction pour le moins étrange. Il plongea son regard dans le sien d’un air embarrassé. Il ouvrit puis ferma la bouche à une reprise, comme s’il était indécis quant aux paroles qu’il s’apprêtait à prononcer. Puis, d’une voix mal assurée, il prit la parole et lui demanda si elle voudrait passer la nuit ici.

Emma ouvrit de grands yeux incrédules au moment où Will baissait la tête. « Passer la nuit ici » était une façon détournée de dire qu’il voulait qu’elle passe la nuit avec lui, qu’elle partage les mêmes draps que lui. Emma déglutit avec difficulté en songeant à ce que cette phrase pourtant innocente au premier abord, pouvait bien recouvrir. Ses pommettes virèrent immédiatement au rose, et elle sentit une vague de chaleur la submerger, comme si la pièce avait soudainement pris feu et qu’elle sentait la pointe des flammes lui lécher le visage. Ce fut à ce moment précis qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait jamais révélé à Will qu’elle était toujours vierge. Aux yeux de n’importe qui, il aurait été tout à fait logique de considérer qu’elle avait sauté le pas avec Carl. Après tout, ils étaient sortis ensemble pendant environ huit mois, une période durant laquelle elle aurait largement eu le temps de se donner au dentiste – et ce serait mentir que de dire que l’occasion ne s’était jamais présentée, d’ailleurs. Seulement, Emma Pillsbury restait Emma Pillsbury, la vierge de vingt-huit ans qui était toujours effrayée de ce que les hommes cachaient dans leur pantalon, celle qui encore à l’âge de quinze ans n’avait jamais entendu parler du mot « sexe », et croyait dur comme fer qu’il suffisait d’un baiser particulièrement langoureux pour mettre une femme enceinte. Aussi, Emma avait toujours pris ses jambes à son cou lorsqu’une phrase lourde de sens comme celle de Will, lui était adressée. C’en était devenu un mécanisme, elle avait toujours fait ça et elle avait beau savoir qu’un jour elle devrait faire face à ce qui était à la fois sa plus grande crainte et sa plus grande honte, elle n’avait jamais changé d’attitude.

A bien des égards, cette situation ressemblait à celle de cette fameuse soirée durant laquelle les choses s’étaient brusquement accélérées entre Will et elle, celle où elle lui avait révélé être encore vierge. Bien sûr, elle était désormais plus mature, et considérait la chose de façon bien moins dramatique que la dernière fois. Loin d’être prête, elle ressentait néanmoins la conviction que s’il y avait bien un homme avec qui elle finirait par sauter le pas, ce serait celui devant lequel elle se tenait. Certes, il était hors de question que cela soit pour ce soir, mais elle devrait un jour ou l’autre se forcer à grandir, si elle voulait vraiment se débarrasser de ses craintes les plus profondes, une bonne fois pour toutes. Ainsi, lorsque les yeux Will retrouvèrent les siens, elle soutint longuement son regard clair, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir répondre, désormais. Emma ne lui en voulait pas d’avoir posé cette question, mais était incapable de trouver une réponse correcte. Les pensées s’entrechoquaient dans son esprit, et cela se ressentit dans la réaction qu’elle eut. Elle se mordit la lèvre inférieure, puis dégagea presque aussitôt son regard de celui de Will. Sa main libre se mit à jouer avec une mèche rousse puis à tapoter délicatement sur sa joue encore brûlante, tandis que son regard fixait le verre d’eau posé sur la table. La question résonnait dans sa tête, et semblait programmée pour être répétée en boucle. « Est-ce que tu voudrais passer la nuit ici ? ».

Emma ferma alors les yeux très fort pendant près d’une seconde entière, ses paupières se fronçant sous cet effet, puis les ouvrit et se décida à croiser le regard de Will. Elle prit une grande inspiration, l’observa un instant. « Hm… Tu veux dire ici, a-avec… » Commença-t-elle à dire avant de plisser légèrement le nez et de s’arrêter net. Elle fit la moue, et se rendant compte que sa main serrait si fort celle de Will qu’elle allait finir par la broyer si elle continuait, elle desserra légèrement ses doigts, coincés entre les siens. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et elle dut se calmer et tenter de reprendre ses esprits avant de prendre la parole, la voix tremblotante, le regard loin de celui du Will. « C’est-à-dire que… Je n’ai rien ramené et je… tu es… je... Hm. Je ne sais pas si je suis prête pour… tu sais ». Elle grimaça, secoua la tête, honteuse. Elle sentait les larmes prêtes à affluer devant ses yeux, et elle déploya de nouveaux efforts de concentration pour ne pas se laisser dominer par celles-ci. Timidement, elle retrouva le regard de Will. Elle se rendit alors compte d’une chose importante : elle n’avait pas envie de commettre la même erreur que la première fois. Elle ne voulait plus voir la déception sur son visage, ne voulait plus tout gâcher et risquer de le perdre. Elle devait y mettre du sien, et même si cela ne signifiait pas qu’elle balancerait sa petite culotte à l’autre bout de la pièce dans les dix minutes qui suivraient, il y avait forcément un moyen de parvenir à un compromis. Will risquait de penser que le problème venait de lui, ou qu’elle ne l’aimait pas suffisamment pour y mettre du sien dans ce couple. Horrifiée par ces dernières pensées, elle finit par prendre une décision, et planta un regard soudain déterminé dans celui de Will. Elle esquissa un sourire timide qu’elle adressa à Will et s’approcha de lui sur le canapé. « D’accord » Dit-elle finalement, « je veux bien dormir ici ». Levant le menton, elle s’empressa de rajouter d’un air sérieux : « en tout bien tout honneur, j’entends bien. Et j’aurai sûrement besoin de ton aide pour me dénicher quelques affaires pour dormir, aussi. Mais, hm, oui… c’est d’accord ». Elle était terrifiée, et même pire que ça, mais parvint à ne pas trop le montrer. Elle n’avait pas envie de se jeter à corps perdu dans de nouvelles explications concernant le fait qu’elle soit toujours vierge, et passa donc sous silence cette partie. De toute façon, il n’avait pas besoin de le savoir puisqu’elle était bien décidée à tout faire pour que les choses restent calmes.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyMar 26 Juil - 3:14


La confiance dans un couple me semblait être un point vital. Je voulais qu'Emma se sente en confiance à mes côtés, et si je voulais qu'elle se débarrasse de sa phobie, c'était même primordial. Je n'avais pas toujours été honnête avec elle, je n'avais pas toujours été un petit-ami exemplaire et j'en étais bien conscient. De plus, je n'étais pas fier de tout ce que j'avais pu faire qui avait pu blesser la rouquine. Par conséquent je voulais d'un côté me racheter de mes erreurs passées, et d'un autre prouver à la rouquine que je prenais cette seconde chance que l'on avait ensemble très au sérieux, et que je ne la laisserais filer sous aucun prétexte. Je l'avais tellement attendue, tellement espéré que ce serait considéré comme plus qu'idiot de tout gâcher. En apprenant que la conseillère d'orientation avait trouvé quelqu'un d'autre, qu'elle partageait désormais sa vie avec un autre homme, je m'étais tout d'abord mit en tête de me rapprocher d'elle, en espérant apercevoir ne serait-ce qu'une lueur de sentiment à mon égard dans la prunelle brune de ses yeux. Puis, je m'étais rendu à l'évidence, Carl l'aimait, elle l'aimait, il l'aidait a combattre sa phobie, il réussissait où moi j'avais échoué dans ma relation avec Emma. Je l'aimais, je ne voulais que son bonheur et si elle le trouvait avec Carl, je devais me contenter de l'accepter. Pourtant, aujourd'hui, je me retrouvais dans mon salon à lui proposer des jeux tout droits sortis de mon imagination pour faire fuir ses manies en lui tenant la main et en la fixant amoureusement. Je me demandais encore comment j'avais pu ne pas apercevoir toute l'attention que m'accorder Emma alors que j'étais encore marié à Terri. Désormais, je me souvenais de certains mots ou regards échangés dont je ne comprenais le sens ou les sous-entendus que maintenant. J'étais à l'époque tellement préoccupé à me convaincre que tout allait bien dans mon mariage avec Terri, que je ne me rendais pas compte qu'au fur et à mesure, je tombais sous le charme de la conseillère d'orientation aux conseils et réflexions toujours justes. Voilà où nous en étions aujourd'hui et ce n'était pas pour me déplaire, seulement rien n'était encore fait. Nous avions encore des efforts à faire, chacun de notre côté pour que notre couple aille toujours de l'avant. Je savais que nous pouvions construire quelque chose ensemble et cela commençait tout d'abord par surmonter deux premières épreuves : pour Emma, c'était de lutter contre sa phobie et pour moi, c'était d'être patient et de l'aider du mieux que je pouvais ainsi que regagner la confiance de la rouquine, jusqu'à balayer jusqu'à la dernière crainte qu'elle pouvait encore éprouver à mon propos.

Toute la journée, j'avais réfléchis à de multiples jeux que je pourrais proposer à Emma concernant ses craintes de la saleté et des microbes. Que ce soit à la cafétéria pendant une discussion avec Shannon devant un café bien chaud ou encore en écoutant vaguement Sue me débiter de nombreuses insultes au sujet de mes cheveux, ou plutôt de mes ''bouclettes Schuesteriennes'' en la citant mot pour mot. Donc oui, j'avais pleins de jeux à proposer à Emma pour clôturer en quelque sorte cette soirée dans mon appartement, mais j'avais décidé que ce serait tout pour ce soir. Après tout, je ne voulais ni brusquer les choses ni brusquer Emma elle-même. J'étais déterminé à aider ma petite-amie, elle le savait, mais nous ferions les choses biens et à notre vitesse, en prenant notre temps. Un léger silence s'installait entre nous, pas gênant, mais qui nous laissait assez de temps pour nous perdre dans nos pensées. Je fixais Emma qui gardait son regard braqué sur la corbeille à fruits, un air intéressé scotché sur le visage. Puis, ses yeux bruns recroisèrent enfin mes yeux verts, le temps de quelques secondes pendant lesquelles nous échangions un sourire sincère qui voulait en dire long sur ce qui nous traversait l'esprit à ce moment-là. Je voyais Emma ouvrir la bouche, puis la refermer aussitôt sans qu'aucun son ne parvienne jusqu'à mes oreilles. Mes sourcils se fronçaient doucement en voyant ceci, mais je n'en dis rien. « Parfait » Cela me soulageait un peu qu'elle comprenne mon choix, même si en réalité, ce n'était pas à cause de l'heure tardive que je préférais en rester là en ce qui concernait les jeux. « Tu as raison, après tout : chaque chose en son temps, nous aurons tout le temps de nous intéresser à ce que tu as préparé, plus tard » Je lui lançais alors un sourire timide, qui en disait déjà long sur ce que j'allais lui proposer par la suite. Mes doigts serraient un peu plus fort la main d'Emma, alors que je levais vers ma petite-amie un regard embarrassé. Après une tentative ratée pour lui demander dans un premier temps, je réussis à articuler les mots justes pour lui demander si elle voulait passer la nuit ici.

Poser cette question à Emma n'avait pas été simple pour moi. Je savais qu'il y avait peu de chances qu'elle accepte ma proposition, mais en réalité, cette dernière sonnait presque comme un deuxième jeu. Je baissais la tête, observant d'un œil peu attentif nos mains enlacées posées sur le sofa. Puis une question persistait dans mon esprit : avait-elle sauté le pas avec le fameux dentiste, celui qui avait partagé huit mois de sa vie ? Je n'osais même pas lui poser la question. Je me souvenais encore de ce soir, après qu'elle m'ait invité -sur je ne sais quel coup de tête- à faire des choses soit disant ''coquines'' où finalement nous n'avions pas sauté le pas. Non, Emma avait filé -sans ses chaussures- me laissant en plan dans la chambre où je l'attendais. Nous n'étions même pas encore officiellement ensemble, mon divorce n'ayant pas encore été prononcé. Emma s'était par la suite excusé à cause de son comportement, et je lui avais répondu qu'elle avait bien fait. Sa première fois ne devait pas se dérouler comme ça, sur un coup de tête .. Après tout qu'elle ai sauté le pas avec Carl serait une bonne chose, mais si au fond, cela m'arrachait un pincement au cœur d'y penser. Nos regards s'accrochèrent après avoir longuement gardé les yeux baissés pour ma part, puis Emma rompit brusquement le contact visuel qui s'était naturellement réinstallé entre nous. Je regardais ses doigts fins jouer avec une de ses mèches rousses, le regard vaguant ailleurs …

« Hm… Tu veux dire ici, a-avec… » Dit-elle, brisant le silence, après avoir prit une longue inspiration. Oui, je voulais bien dire avec moi, dans mon lit, dans mes draps. Soudainement, ma bouche s'ouvrait mimant un cri de légère douleur mélangé à de la surprise en sentant Emma serrait ma main si fort que bientôt je ne la sentirais même plus. Je hochai doucement la tête pour acquiescer, alors qu'elle reprenait d'une voix tremblotante, fuyant encore mon regard. « C’est-à-dire que… Je n’ai rien ramené et je… tu es… je... Hm. Je ne sais pas si je suis prête pour… tu sais » Je fronçais les sourcils : jamais je n'avais parlé de coucher ensemble ce soir. Je lui avais juste proposé de dormir ici, rien de plus. Je la sentais s'agiter, s'embarrasser et tout cela pour un rien. Je me rapprochais d'elle sur le sofa, caressant le dos de sa main avec mon pouce pour l'aider à se calmer. « Je t'ai proposé de dormir ici, Emma, rien de plus. » Je secouai la tête de gauche à droite pour appuyer mes derniers propos. Je savais bien qu'elle n'était pas encore, de plus avec sa récente perte de mémoire, cela ne m'étonnait pas. J'allais ajouter que je comprenais et que je ne lui en voulais pas, loin de là, pour la rassurer et lui éviter de culpabiliser, mais elle fut plus rapide que moi et reprit la parole, après avoir plongé son regard dans le mien. Une lueur étrange brillait dans son regard ce qui eut pour effet de légèrement me surprendre. « D’accord. je veux bien dormir ici » Un sourire franc étirait mes lèvres alors qu'elle continuait sur un air des plus sérieux, que je ne lui connaissais que rarement. « en tout bien tout honneur, j’entends bien. Et j’aurai sûrement besoin de ton aide pour me dénicher quelques affaires pour dormir, aussi. Mais, hm, oui… c’est d’accord » Je déposais un léger baiser sur sa joue en m'appuyant sur le dossier du sofa avec ma main libre. Je voyais qu'elle prenait sur elle en disant ça et en acceptant de passer la nuit ici, avec moi, mais après tout, si l'on voulait que cela fonctionne, il nous fallait faire des sacrifices et des efforts pour l'autre. J'étais si fier d'elle … « Bien sûr, je ne l'entends que comme cela. Si tu ne me demandes pas de nuisette pour la nuit, je pense avoir un tee-shirt à te donner. » lui répondis-je, le sourire aux lèvres. Je serrais un peu plus sa main dans la mienne, alors que je l’entraînais doucement dans ma chambre. Je dû rompre le contact physique entre nous, afin d'ouvrir plusieurs de mes tee-shirts, essayant d'en trouver qui pourrait aller à Emma. Puisqu'ils étaient tous trop grands pour la rouquine de toute façon, j'en prenais un et lui tendais, cela lui ferait une nuisette en fin de compte. Je plongeais un regard doux dans le sien, avant de lui glisser à l'oreille : « Je te laisse te changer, je vais ranger les fameux fruits. » Je me dirigeais vers le salon, attrapant la corbeille à fruits et la rangeais à la cuisine, à sa place habituelle. Je faisais un autre aller retour pour aller chercher nos deux verres, posés sur la table basse du salon. Après avoir éteint toutes les lumières, je revenais sur mes pas arrivant devant la porte de ma chambre. Je donnais quelques coups, demandant à Emma si je pouvais entrer, en bon gentleman. Faire une erreur ou quelque chose de travers cette nuit était réellement le dernier de mes souhaits. Emma me faisait confiance et j'ai appris que la confiance se perdait beaucoup plus vite que ce qu'elle se gagnait. Avec la permission d'Emma, j'entrais et la trouvais flottant dans mon tee-shirt trois fois trop grand pour elle, ce qui m'arrachait un léger rire. Après avoir enfilé un tee-shirt et quitté mon jean, je me glissais doucement sous les draps, sentant qu'elle faisait de même, j'éteignais la seule lumière qui restait allumée dans la maison. Un silence agréable s'installait alors que je fixais le plafond de la chambre : j'entendais la respiration d'Emma juste à côté de moi, sa présence, son parfum … Puis, sachant que je ne trouverais pas le sommeil sans avoir la réponse à cette question, je me décidais à briser le silence. « Emma, j'aimerais te poser une question .. » commençais-je en laissant un vide, avant de tourner mon visage vers elle, me reperdant dans son regard brun si unique. Après avoir déglutis avec un peu de difficulté, je me lançais enfin, sachant que je risquais peut-être de le regretter. « Toi et .. Carl. Vous avez .. enfin, vous avez sauté le pas ? Enfin, tu sais .. » Je me sentais si idiot de poser, mais d'un autre côté une partie de moi mourait d'envie d'avoir la réponse. Peut-être allais-je le regretter d'ailleurs, mais j'avais décidé d'être franc avec elle, j'espérais juste qu'elle ferait de même ou du moins qu'elle essayerait ..
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyMer 27 Juil - 2:43

Contre toute attente, Emma avait fini par accepter la proposition de Will. En prononçant les mots qui scellèrent son accord, la jeune femme se sentit à la fois soulagée et effrayée. Malgré les mots de Will qui l’avaient rassurée, lorsqu’il lui avait dit qu’il ne l’avait invitée que pour dormir et rien de plus, au fur et à mesure que les secondes défilaient, elle sentait l’appréhension la gagner. Elle avait déjà dormi avec Carl auparavant, certes. Mais cela était toujours arrivé chez elle, de sorte qu’elle avait pu maitriser les choses et se sentir apaisée dans un environnement qu’elle connaissait à la perfection. Voilà pourquoi elle aurait préféré être chez elle, ce soir-là, lorsqu’elle accepta l’offre de son petit ami. Elle ne connaissait que très peu l’appartement de ce dernier, et se sentait légèrement intimidée. Ici, elle ne maitriserait rien du tout, et c’était peut-être ce qui la terrorisait le plus, au fond. De plus, en parfaite maniaque du contrôle qu’elle était – maniaque tout court, en fait – elle considérait également le coté pratique de la chose. Elle n’avait absolument rien ramené qui puisse lui être d’une quelconque aide cette nuit-là. Se redressant délicatement sur le sofa, Emma essaya de se souvenir du contenu de son sac à main. Il y avait bien ses fidèles brosses à dents – quelle chance qu’elle ne se balade jamais sans ces dernières, car il aurait été bien entendu hors de question qu’elle emprunte celle de Will. En revanche, elle doutait fortement que des gants en latex, du gel désinfectant pour les mains, un flacon de bombe lacrymogène, des lingettes ou encore un miroir de poche, un trousseau de clefs et un portefeuille ne l’aident beaucoup. La jeune femme baissa les yeux et détailla sa tenue d’un œil expert, avant de pousser un bref soupir. Elle n’avait plus qu’à espérer que Will ait quelque chose dans son placard à lui prêter parce que : d’un, elle ne pouvait définitivement pas dormir dans cette jupe et ce petit chemiser ; de deux, si elle voulait être crédible en disant qu’elle voulait que tout se passe en tout bien tout honneur, elle avait plutôt grand intérêt à ne pas dormir en sous vêtements ou entièrement nue; de trois, s’enrouler dans ses lingettes désinfectantes tout en cachant les parties intimes avec les gants en latex ne lui serait pas non plus d’une très grande aide. En définitif : elle n’avait plus qu’à faire confiance au professeur d’espagnol.

Haussant un sourcil tout en essayant de faire disparaitre l’image de sa petite personne faisant joujou avec le contenu de son sac pour dissimuler son corps, Emma leva finalement son regard vers Will qui l’observait, le sourire aux lèvres. Il semblait ravi de la réponse de la jeune femme à sa proposition ; qui, dans un sens, aurait pu passer pour un autre jeu lui permettant de lutter contre sa phobie. Et oui, Emma devrait affronter beaucoup de choses ce soir, et cela constituait un véritable challenge en soi. Tout d’abord : elle passerait la nuit dans des draps qui lui étaient inconnus et ne savait pas depuis combien de temps ils n’avaient pas été changés, par exemple. Une question qui ne viendrait peut-être pas effleurer l’esprit du commun des mortels, mais qui fut la première à traverser celui de la conseillère d’orientation. Et puis, il y avait tellement d’autres détails à prendre en compte ! Lorsque l’idée lui vint que peut-être Will dormait nu, Emma ouvrit de grands yeux terrorisés. Ce fut d’ailleurs à cet instant précis qu’elle décida de se concentrer sur le regard clair de Will afin d’occuper son attention suffisamment longtemps pour ne pas se pencher de nouveau sur ce genre de problèmes posés par cette nuit improvisée chez son petit ami. Will s’approcha d’elle et l’embrassa sur la joue, ce qui fit sourire Emma qui tenait toujours précieusement sa main dans la sienne. Cette simple réaction la rendait heureuse : elle n’avait finalement pas lu cette fameuse déception qu’elle redoutait tant de percevoir dans le regard de Will, comme la dernière fois. Et elle avait beau être effrayée à l’idée de ce que son accord insinuait, elle savait qu’elle avait eu raison de le faire. Tout comme elle l’avait pensé un peu plus tôt dans la soirée, elle devrait faire des sacrifices si elle voulait que cette relation fonctionne. Et si le mot sacrifice sous entendait dormir avec l’homme qu’elle aimait, peut-être que si elle mettait ses craintes de coté l’espace de quelques heures, elle s’amuserait beaucoup – sans mauvais jeu de mot.

La jeune femme esquissa un nouveau sourire lorsque Will lui dit qu’il pourrait lui prêter un tee shirt pour la nuit, à défaut d’une nuisette. Elle parvint à ne pas faire transparaitre sur son visage la nouvelle vague d’appréhension que cette phrase lui inspira : cela devenait concret, elle allait vraiment dormir avec lui. Elle n’eut pourtant pas le temps de s’attarder là-dessus puisqu’à peine eut-elle le temps d’acquiescer d’un signe de la tête qu’il l’entraina par la main vers le couloir puis la chambre. En chemin, Emma attrapa son sac à main à la volée, l’étonnement dû à la vitesse à laquelle les choses allaient n’ayant pas d’impact sur sa lucidité. Dans la chambre, ils s’arrêtèrent devant les placards de Will, et Emma profita du temps qu’il mit à chercher parmi ses vêtements quelque chose qui lui irait, pour inspecter la pièce du coin de l’œil. Elle était venue dans cette chambre une seule fois, et le souvenir qui en résultait n’était pas très glorieux : à l’époque, suite aux moqueries de Sue concernant son manque évident de sex appeal, la rouquine avait décidé de prendre les choses en main en proposant un rendez-vous plein de promesses au professeur d’espagnol. Seulement, prenant peur après quelques minutes en sa compagnie, elle avait quitté cette même pièce en courant, nus pieds, vers la sortie. Emma fronça le nez et détourna son attention du lit qui trônait au milieu de la pièce, tout en remarquant au passage que tout était parfaitement rangé et, d’après son œil perçant, propre.

Will lui tendit un tee shirt et ancra son regard dans le sien avant de lui murmurer au creux de l’oreille qu’il la laissait se changer, et qu’il partait ranger les fruits. Emma lui adressa un sourire timide puis attendit patiemment qu’il quitte la pièce pour se diriger vers le lit, s’asseoir et fouiller dans son sac à main. Elle constata avec regret que ce sac contenait tout ce qu’elle avait prévu. Se mordant la lèvre inférieure, elle piocha une brosse à dent au hasard et referma la fermeture éclair du sac qu’elle posa dans un coin de la pièce. Droite comme un piquet au milieu de la chambre, elle plissa les yeux, et son regard s’arrêta sur la porte de la chambre qui donnait sur la salle de bain. Elle se dirigea vers cette dernière et s’y glissa en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de temps devant elle, et fut donc très méthodique. Elle ouvrit un placard au hasard et tomba sur un gant de toilette dont elle se servit pour se débarbouiller rapidement, non sans avoir jeté au préalable un coup d’œil envieux à la cabine de douche dans laquelle elle aurait préféré pénétrer – malheureusement, le temps lui manquait. Une fois son visage propre, elle se lava les dents à l’aide de sa brosse à dents trouvée dans le sac et du tube de dentifrice planté à coté du lavabo. Après avoir lavé ses mains du mieux qu’elle le put, elle se décida enfin à quitter la petite pièce. Bien sûr, il lui manquait tous ces produits qu’elle utilisait d’ordinaire, et ce nettoyage express n’était rien comparé au rituel habituel qu’elle s’octroyait d’habitude avant d’aller dormir. Pourtant, la perspective et l’appréhension de cette future nuit lui occupait tellement l’esprit qu’elle dédramatisa la situation : elle était propre, et c’était là le principal.

De retour dans la chambre, elle jeta un coup d’œil au tee shirt que lui avait prêté Will et grimaça légèrement : bien qu’il soit trois fois trop grand pour elle, elle le jugea quand même trop court. Poussant un long soupir qui lui permit de se donner du courage, c’est le cœur sur les montagnes russes qu’elle se déshabilla enfin puis plia ses vêtements correctement avant de les poser sur une chaise. Ce fut à cet instant précis que Will tapota à la porte, pour demander la permission de rentrer. Emma, en tenue d’Eve – ou presque - lança un : « une seconde », fixant la porte tout en priant pour qu’elle ne s’ouvre pas maintenant. Elle enfila à la hâte le tee shirt de Will et jeta un coup d’œil à son reflet dans un miroir de la chambre : le tee shirt lui tombait au milieu des cuisses, et était bien sûr tellement large qu’elle flottait dedans. Elle passa une main dans ses cheveux que l’agitation avait décoiffés et, se donnant de nouveau du courage, autorisa enfin Will à entrer. Lorsqu’il pénétra dans la pièce, elle soutint son regard tout en tirant sur le bout de son tee shirt d’un air gêné, comme pour cacher un peu ses jambes. Cette situation pour le moins inhabituelle l’embarrassait énormément et lorsque Will se changea, elle se précipita vers le lit, légèrement paniquée. Heureusement pour elle, le professeur d’espagnol ne parut pas s’en rendre compte et la conseillère se glissa dans les draps de ce dernier alors que la pièce était déjà plongée dans une semi obscurité. Will fut rapide et la rejoignit aussitôt. Ils échangèrent un regard puis le professeur d’espagnol éteignit la lampe de chevet.

Dans les draps du lit de son petit ami, Emma commença enfin à se détendre, ses muscles crispés se reposant enfin. Elle resta muette, le silence qui s’était installé était trop parfait pour qu’elle ne sache comment le perturber. Pourtant, il y avait tellement de choses qu’elle aurait aimé dire à Will. Elle aurait aimé le remercier, lui dire qu’elle était finalement heureuse d’avoir accepté sa proposition, lui dire que le fait de le sentir à ses coté lui faisait presque oublier toutes ses préoccupations quant à la propreté des lieux. Lui dire qu’elle l’aimait. Pourtant, elle n’en fit rien et se contenta de fermer les yeux quelques secondes. Elle n’avait pas sommeil, les pensées se bousculant dans son esprit. Lorsqu’elle finit par se décider à parler, tout en espérant qu’entre temps, Will ne s’était pas endormi, ce dernier prit la parole avant elle et lui dit qu’il aurait aimé lui poser une question. Dans l’obscurité de la chambre, les sens d’Emma se remirent en alerte. Elle fronça les sourcils, inquiète quant à la nature de cette fameuse question qu’il voulait lui poser. « Hmm ? » Acquiesça-t-elle finalement, tout en espérant que l’anxiété ne perçait pas dans sa voix. Elle roula sur le flanc et plissa les yeux pour mieux discerner le visage de Will. Lorsque le professeur d’espagnol se décida enfin à poser sa question, Emma se figea soudain.

Il venait de lui poser LA grande question, celle qu’elle avait pourtant cru pouvoir éviter. La jeune femme laissa quelques secondes s’écouler, et remercia intérieurement Will d’avoir éteint toutes les lumières parce que de cette manière, il ne pouvait pas voir ses joues rougir violemment, une fois de plus. Enfonçant sa tête dans l’oreiller, Emma chercha une façon de formuler correctement sa réponse, en vain. Elle finit par secouer la tête puis lui répondit enfin. « Non… Nous ne l’avons pas fait » Dit-elle dans un souffle. Elle essaya de déchiffrer l’expression arborée par Will mais ne parvint à aucun résultat, à cause de l’obscurité. Après quelques nouvelles secondes d’hésitation, elle poursuivit sur le même ton. « Je ne suis jamais parvenue à… à me lancer. J’avais trop peur, je suppose, à cause de… tu sais, mes « problèmes » » Continua-t-elle d’une voix si faible qu’elle peinait à se faire entendre. L’obscurité l’aidait pourtant à trouver ses mots. « Et j-je pense aussi qu’au fond, je savais que ce n’était pas Carl l’homme avec qui j’avais envie de… » Ajouta-t-elle finalement. Elle haussa les épaules, penaude, puis s’éclaircit la gorge comme pour mettre un terme à sa phrase inachevée. Elle se sentait tellement honteuse, désormais. Oui, c’était une honte. Une honte d’avoir vingt-huit ans et de devoir encore avouer à son petit ami qu’elle était vierge. Elle posa les mains sur son visage et se frotta les yeux du bout des doigts, sentant que les larmes ne tarderaient pas à venir, larmes qu’elle repoussa avec détermination. Retrouvant un semblant de calme, elle écarta ses doigts de son visage et espéra que son petit manège soit passé inaperçu. Elle avança alors sa main en dessous des draps, cherchant à tâtons celle de son petit ami. Lorsque ses doigts atteignirent les siens, elle quitta la douceur de son oreiller sans même s’en rendre compte, et partit se blottir contre Will. Cela ne lui ressemblait pas, et pourtant ce fut presque naturel. Elle avait besoin de réconfort, et le simple fait de se retrouver dans ses bras lui en apporta. Il n’y avait aucune arrière pensée là-dessous, et Emma savait que Will le devinerait suite aux paroles échangées plus tôt. « Je suis désolée » Dit-elle finalement dans un nouveau murmure, alors que sa main effleura l’une de ses bouclettes. « J’aurais préféré t’apporter une réponse plus… satisfaisante. Je ne voulais pas te décevoir, une fois de plus… ». Emma poussa un soupir, puis se tut, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine.
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyVen 5 Aoû - 18:48

Lorsqu'Emma accepta de passer la nuit ici, avec moi, dans un appartement très différent du sien, une sensation étrange m'envahit. Un mélange de soulagement et de confiance. Oui, bien de la confiance car si elle avait accepté ma proposition, c'était parce qu'une confiance s'était installée entre nous. Il en existait une depuis bien longtemps, évidemment, cette confiance là était différente : c'était celle que l'on accorde à la personne que l'on aime, pas comme celle que l'on avait envers un simple ami, ou même son meilleur ami. J'étais si fier qu'Emma me l'accorde que je ne me fis pas prier, j'attrapais sa main dans un geste doux et la menait jusqu'à la chambre. Après lui avoir donné quelques vêtements pour la nuit -un tee-shirt trop grand-, je sortais de la chambre, lui laissant de l'intimité pour se changer alors que j'allais ranger tout ce que l'on avait sorti pour passer une bonne soirée à combattre sa phobie. Je m'empressai de revenir devant la porte de la chambre sur laquelle je donnais quelques petits coups sur cette dernière, pour demander à Emma si je pouvais entrer. Ma main se posait sur la poignée dans un geste lent, attendant d'avoir la permission de la rouquine pour la baisser. « une seconde » me lançait-elle de l'autre côté de la porte en bois. Je soufflais doucement, prenant cette seconde pour ranger mes pensées qui se dispersaient dans tous les sens. Il ne se passerait de toute façon rien cette nuit, je l'avais dit à Emma et elle avait demandé à ce que tout se passe en tout bien, tout honneur et je ne voyais pas les choses se passaient autrement, de tout façon. Tant qu'Emma ne serait pas prête à sauter le pas, tant que sa phobie l'en empêchera, je patienterais pour elle, pour nous. Je secouais doucement la tête, en entendant Emma m'autorisait à entrer. Je refermais la porte derrière moi et me retournais, pour apercevoir Emma portant mon tee-shirt bien trop grand pour elle, qui lui arrivait par conséquent au milieu des cuisses. Je lui adressais un léger sourire en la voyant tirer dessus pour cacher le reste de ses jambes. Je voyais bien qu'elle était gênée et je préférais donc ne rien dire pour ne pas en rajouter une couche, même si je n'en pensais pas moins. Je commençais donc à enlever mon tee-shirt et lorsque ceci fut fait, mon regard trouvait Emma glissée sous les draps. Elle avait dû réellement se précipiter pour atteindre le lit en si peu de temps, mais je n'en dis à nouveau rien. J'enfilais donc un autre tee-shirt rapidement trouvé dans un de mes tiroirs avant de quitter mon jean. Je m'asseyais sur le lit marquant une pause, après avoir éteint la lumière ce qui avait eut pour effet de plonger la chambre dans le noir. J'allumais la lampe posée sur la table de chevet dans un geste rapide, avant de me glisser sous les draps. Je tournais la tête vers Emma, nos regards se croisèrent et s'accrochèrent le temps de quelques secondes où un silence plana, puis je me décidais à éteindre la lampe et à me coucher, sentant la présence de ma petite-amie dans les mêmes draps que moi.

Le silence continuait de flotter dans la pièce, il n'était pas gênant ou encore dérangeant, bien au contraire, il était reposant, relaxant et plutôt plaisant. Sentir la présence d'Emma à mes côtés me faisait me sentir bien. Une question me brûlait la langue, mais j'hésitais à la poser à Emma, ne voulant pas qu'elle le prenne mal, qu'elle ne veuille pas me répondre, que je la vexe … Puis, je décidais de me lancer, de plus l'obscurité serait un atout, elle ne pourrait pas lire la crainte dans mon regard. Je lui demandais si je pouvais lui poser une question, la question fatidique qui me trottait dans la tête depuis un moment déjà. « Hmm ? » Je sentais Emma rouler dans le lit, mon regard se posait quelques secondes sur elle, tournée de mon côté, me fixant. Mon regard s'habituant peu à peu au noir, je décidais de fuir ses yeux bruns, fixant la porte en face de moi. Je déglutissais avec difficulté, avant d'enfin ouvrir la bouche. Je terminais par enfin lui demander, non sans peine, si elle et Carl avaient sauté le pas lorsqu'ils étaient ensemble. Je me figeais, attendant une réponse ou ne serait-ce qu'une réaction de la part d'Emma. Le silence qui venait de s'installer était différent de celui présent précédemment, celui-ci était pesant et stressant. Je soufflais doucement, comme pour me donner du courage. Après tout, j'avais posé la question, je n'avais plus rien à craindre -quoi que la réponse que pourrait me donner la rouquine-, je ne pouvais pas revenir en arrière. Je roulais à mon tour sur le côté, posant mon regard sur la silhouette de ma petite-amie. Un léger sourire étirait mes lèvres, comme pour la rassurer à ma façon. « Non… Nous ne l’avons pas fait » Je sentis comme un poids s'envoler, mes muscles se détendaient : j'avais ma réponse, qui d'un côté me faisait chaud au cœur, mais d'un autre le serrait. Je ne dis rien, attendant qu'Emma reprenne la parole, ce qu'elle fit. « Je ne suis jamais parvenue à… à me lancer. J’avais trop peur, je suppose, à cause de… tu sais, mes « problèmes » » Je parvenais à peine à l'entendre, heureusement, nous étions proches et j'arrivais à entendre chacun de ses mots, même de sa petite voix. Cette proximité me rassurait et me plaisait. [color=lemonchiffon]« Et j-je pense aussi qu’au fond, je savais que ce n’était pas Carl l’homme avec qui j’avais envie de… »/color] Elle ne termina pas sa phrase, mais j'en devinais facilement la fin. Je devinais également qu'elle parlait de moi, du moins, je l'espérais secrètement. Une sensation étrange m'envahit, alors qu'un sourire béat fit son apparition sur mon visage. Emma devait lutter contre sa phobie, elle ne pouvait pas vivre sa vie pleinement à cause de tous ses problèmes, et être l'homme avec qui elle voulait en grande partie s'en débarrasser était en quelques sortes un privilège, étant donné qu'Emma était celle que j'aimais. Je la sentis bouger sous les draps, je réussis à voir à travers l'obscurité une de ses mains se posait sur son visage. Je ne voulais pas que ma question la bouleverse, même si je savais qu'elle n'avait pas été sans effet pour la rouquine. Je fermais les yeux quelques secondes pour remettre mes pensées en place, mais les rouvris rapidement en sentant les doigts de la rouquine attrapait ma main. Mon regard parcourut sa silhouette alors qu'elle bougeait et venait se caler dans mes bras. Sa réaction m'étonna au départ, mais je ne m'en plaignais pas. Son parfum venait chatouiller mes narines alors que mes yeux se fermaient à nouveau automatiquement, mes bras entourant Emma dans un geste protecteur. Je savais qu'Emma ne cherchait rien en faisant ça à part du réconfort que je pouvais lui donner. Sa main se levait vers mon visage et effleurait mes cheveux dans un geste lent avant qu'elle ne me murmure un « Je suis désolée ». Je secouais doucement la tête en posant mon index sur ses lèvres, juste le temps de lui glisser quelques mots à l'oreille. « Non, ne le soit pas .. » « J’aurais préféré t’apporter une réponse plus… satisfaisante. Je ne voulais pas te décevoir, une fois de plus… » Je replaçais une de ses mèches derrière son oreille, lui adressant un sourire sincère. « Tu es loin de m'avoir déçu ce soir, Emma. » Nous prendrons notre temps, nous ferons par étape, mais surtout j'attendrais qu'elle soit prête. Je resserrais mon étreinte autour de ma petite-amie, posant mon menton sur sa tête, respirant son parfum. « Je suis fier de toi, Emma, je te le répète » J'essayais de croiser son regard malgré l'obscurité, avant d'ajouter. « On va prendre notre temps, ne t'en fais pas. J'attendrais que tu sois prête. J'attendrais le temps qu'il faudra .. »
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MessageSujet: Re: 06. [Schuester's] Trust me.   06. [Schuester's] Trust me. EmptyDim 21 Aoû - 7:38

Lovée entre les bras du professeur d’espagnol, Emma ferma les yeux quelques secondes, se laissant submerger par une nouvelle vague d’émotions diverses et variées. La colère, la tristesse, l’appréhension. Et puis la honte, surtout. En dépit de toutes les excuses qu’elle pouvait se trouver par rapport à sa virginité, elle savait au fond d’elle que la peur qui la dévorait était ce qui l’empêchait réellement de sauter le pas une bonne fois pour toutes. Après tout, qu’est-ce que ça lui coûterait, au juste ? Elle n’aurait qu’à faire le vide, oublier la présence de ces minuscules microbes qui lui rendaient la vie impossible, et se laisser aller. Cela ne semblait pas si difficile que ça, au premier abord. Et pourtant, au plus Emma essayait de se convaincre qu’elle devait mettre de côté ses craintes, au plus celles-ci resurgissaient avec encore plus de force qu’auparavant. Sa phobie était peut-être responsable de son comportement, mais elle savait également qu’il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus douloureux à accepter. Elle avait toujours vécu avec la certitude qu’elle finirait probablement ses jours seule, sans l’ombre d’un passé affectif. Au fil des années, elle s’était habituée à cette idée, aussi effrayante que réconfortante. Oui, cette pensée avait été bel et bien réconfortante pour Emma qui, de cette façon, avait choisi la facilité. Il était tellement plus facile de se laisser emporter par ses frayeurs, que de les affronter directement. Malheureusement, il s’avéra qu’au plus les années passaient, au plus reprendre le dessus semblait difficile à ses yeux. Et la voilà qui, approchant la trentaine, avait enfin un petit ami qu’elle aimait et qui n’attendait plus que son accord pour sauter le pas. Même si sa mysophobie était une bonne couverture et excuse, au fond, Emma savait qu’il y avait bien autre chose. La peur d’échouer, notamment, mais surtout la peur de se retrouver face à ce qui la terrorisait certainement le plus, en dehors des microbes.

Soupirant discrètement, le visage contre le torse de son petit ami, Emma se mordit la lèvre, toujours aussi bouleversée. Sa voix brisée s’éleva faiblement dans la pièce, apportant son lot d’excuses à Will. Je suis désolée, trois petits mots qui couvraient pourtant tellement de choses. La jeune femme passa une main légère sur sa joue humide afin d’écraser la larme qui s’apprêtait à dévaler sa pommette. Fronçant ses paupières closes, elle patienta quelques secondes supplémentaires afin de se décider à ouvrir les yeux. Dans l’obscurité ambiante à laquelle son regard avait fini par se réajuster, elle discerna le regard de Will posé sur elle lorsqu’elle leva son menton de façon timide afin de lui jeter un coup d’œil furtif. Le professeur d’espagnol hocha la tête d’un air désapprobateur avant de poser un doigt sur les lèvres de la conseillère. Celle-ci cessa quelques secondes de respirer, avant que le souffle de Will ne vienne lui chatouiller la nuque ; il lui dit d’une voix douce qu’elle n’avait pas à être désolée. Emma enfouit son visage dans son t-shirt, toujours confuse. Elle se sentait obligée d’être désolée, et le serait certainement toujours, même si elle parvenait un jour à surmonter ses angoisses. Désolée, parce qu’elle savait qu’elle l’avait déjà déçu par le passé : il avait beau affirmer le contraire, Emma savait que la fois où elle lui avait avoué être encore vierge, il n’avait pas seulement été surpris, mais surtout profondément déçu. Elle l’avait lu dans son regard clair, et les quelques secondes de flottement qui précédèrent ces mots qu’il prononça pour la rassurer furent certainement les plus longues jamais connues par Emma. Désolée, aussi, parce qu’elle répétait la même erreur que la première fois.

Emma sentit Will s’agiter légèrement à ses côtés, et lorsqu’elle osa lui jeter un regard pour savoir ce qu’il faisait, elle sentit ses doigts s’attarder sur l’une de ses mèches rousses, avant qu’il ne la replace derrière son oreille. Un frisson parcourut la conseillère d’orientation qui essaya pourtant de dissimuler cette réaction du mieux qu’elle le put. Son petit ami lui dit alors qu’elle était loin de l’avoir déçu, au cours de cette soirée. L’ombre d’un sourire apparut sur le visage de la jeune femme, qui était quand même fière de ce qu’elle avait accompli ce soir-là. Cela pouvait paraitre absolument anodin, aux yeux de n’importe qui. Mais manger ce fruit avait été un pas de géant pour la conseillère et cela représentait bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer. Toutefois, cela ne faisait pas tout, elle le savait bien. Sentant le menton de Will se poser sur le sommet de son crâne, Emma poussa un bref soupir de contentement, malgré son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine.

Will lui répéta alors qu’il était fier d’elle, puis ajouta qu’ils prendraient leur temps, qu’ils attendraient tout deux qu’elle soit prête, qu'importe le temps que cela pourrait prendre. Reconnaissante mais également rassurée par ces paroles, Emma serra la main de Will dans la sienne, avant de remuer légèrement. Elle leva le menton et le couva d’un regard doux. Sa main libre remonta sur sa nuque et alors qu’elle ferma doucement les yeux, elle passa ses doigts entre les cheveux de son petit ami, ces petites bouclettes brunes qu’elle aimait tant chez lui. Les paupières toujours étroitement serrées, elle finit par faire glisser sa main jusqu’à l’épaule de Will. Elle ne savait pas comment une telle chose était possible, mais ces gestes permirent de ralentir la course chaotique de son cœur. La respiration de nouveau régulière, elle ouvrit les yeux et scruta le regard de son petit ami. « Merci, Will. Je sais que ce n’est pas la première fois que je te le dis ce soir, et que tu n’as peut-être pas envie que je te le répète sans cesse, mais merci » Souffla-t-elle d’une voix aigüe. Se mordant de nouveau la lèvre inférieure, elle poussa un bref soupir avant de poser son front contre celui de Will. Cette situation était inédite, elle aurait pu être effrayante et à vrai dire, elle l’avait été au début alors que les pensées désordonnées de la jeune femme appréhendaient déjà le pire. Mais désormais, désormais c’était complètement différent. La confiance qu’elle avait en Will avait au moins doublé d’intensité ce soir-là, et ce n’était pas peu dire.

Elle l’observa comme si c’était la première fois qu’elle le faisait, le fixa un long moment et détailla chaque parcelle de son visage, comme si elle voulait que cette image reste indéfiniment gravée dans son esprit. Et c’était ce qu’elle voulait. Elle lui adressa un sourire timide puis répéta : « Merci ». Approchant de nouveau son visage du sien, elle finit par presser délicatement ses lèvres contre les siennes. Une douce sensation la submergea et au bout de quelques secondes, elle décida d’écarter son visage du sien. Posant son front contre le torse de son petit ami, elle sentit un nouveau sourire gagner ses lèvres. « Bonne nuit, Will » Murmura-t-elle avant de fermer définitivement les yeux, conquise par des émotions qui n’avaient plus rien à voir avec la peur ou l’inquiétude. Cette nuit-là, quelque chose avait changé entre eux. Leur confiance réciproque s’était renforcée, mais pas seulement. Se laissant bercer par cette sensation agréable, Emma sombra rapidement, emportée par Morphée, et la promesse que cette relation fonctionnerait ; qu’elle y mettrait du sien pour que cela fonctionne même s’il fallait pour cela dépasser ses plus grandes peurs.
RP clos ~
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