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 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde

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MessageSujet: 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde   07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde EmptyVen 24 Juin - 19:12

« Mrs Frances, j’espère que notre entretien vous a comblé et que votre fils saura s’intégrer du mieux qu’il peut dans mon établissement. » Ange faillit ricaner. Tout cela semblait si faux, si préfabriqué. Du toc en quelque sorte. Il fallait que les phrases habituelles soient dites, il fallait que les courbettes d’usage soient exécutées. Un drôle de rituel que celui de l’intégration d’un élève au beau milieu de l’année. Ange pensa que c’était surtout le principal qui devait être comblé, comblé d’avoir pu s’en mettre plein les poches pour reprendre une expression quelque peu populaire, les frais d’inscription pour le milieu d’année semblant particulièrement élevés pour un lycée de province, de l’Ohio qui plus est. Le sourire de Mrs Frances ne se fit pas attendre. Ange avait toujours admiré sa mère pour cela. Après tout, c’était toute sa vie qui était basée sur le sourire. Rien de tel qu’un sourire pour remercier, apaiser, contrarier. Le sourire pouvait dire tout et son contraire. Sa maîtrise était difficile, mais le niveau que sa mère avait atteint était exceptionnel. Il l’enviait. Il voulait le même. Il voulait pouvoir sourire quand il pleurait, il voulait pouvoir sourire pour ne pas à avoir à dire merci, il voulait pouvoir sourire de manière cynique. Il connaissait une dizaine de sourire. Il savait les maîtriser. Mais sa mère semblait tous les connaître, pour chaque occasion, elle avait un sourire. « Je vous remercie, Monsieur, et j’espère aussi que mon fils s’intègrera. » Tandis qu’elle serrait la main du principal, Ange parvenait à lire dans les yeux de sa mère l’impatience. L’entretien avait trop duré, il était long et ils ne parvenaient pas à s’en échapper. Sa mère avait pourtant tout tenté. Le rendez-vous urgent, l’appel important, … Mais dès qu’elle usait d’un stratagème qui revenait à le laisser seul en compagnie du principal, Ange ne pouvait pas la laisser faire et ruinait ses plans. Elle voulait rentrer chez elle, cela se sentait. Le principal sembla tenir sa main une éternité. Elle cessa de le regarder pour se concentrer sur son fils. Elle savait pertinemment qu’il n’avait pas envie d’être là. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle se sentait mal, qu’elle avait peur d’être une mauvaise mère. Elle ne battait pas son fils, elle lui donnait de l’argent. L’amour ? L’amour n’existait plus pour elle, elle n’allait pas non plus lui en faire cadeau. Non, elle lui donnait de la compassion. Un regard qui voulait dire : « Je sais, je sais. Mais c’est pour ton bien, Ange. A ce soir ! » Sans dire un mot, elle lâcha la main de l’Indien et tourna les talons. Une fois à la porte, elle se retourna, afficha un grand sourire comme elle seule semble savoir les faire, et annonça son départ. Figgins se rassit dans son siège, mais, avant qu’Ange n’ait pu emboîter le pas et suivre sa mère à l’air libre, il le rappela, l’enjoignant de regagner le siège devant le bureau. Ange lança un regard de détresse vers sa mère, mais celle-ci se contenta d’afficher un sourire moqueur et de tourner les talons, sans chercher, ni à réconforter, ni à aider son fils.

S’en suivirent les pires minutes de toute la vie d’Ange. Il lui semblait que tout ceci durait une éternité. Il regardait la bouche de Figgins s’agiter. Il n’écoutait pas, il n’entendait même pas. Il ne faisait que regarder. C’est à ce moment précis qu’Ange remarqua que la bouche avait des capacités incroyables de déformation. Elle semblait capable de se tordre dans de nombreuses positions sans jamais ressentir la douleur. Les muscles de la bouche peuvent être vraiment fascinants quand il ne reste plus rien d’autre à faire. Ange se tournait les pouces. Littéralement. S’il avait eu une passoire, il aurait sans doute passé le temps. Mais il n’en avait pas sous la main et devait se contenter de ses pouces et de la bouche du principal. Ce dernier ne semblait pas vouloir s’arrêter. Il continuait de parler, de parler, de parler encore et toujours comme s’il ne savait faire que cela. Il avait envie de sortir, de courir sur l’herbe, de crier, de faire tout sauf d’écouter l’homme continuer de déblatérer. Mais la bonne éducation le retint. C’est un des défauts de vivre en ville. Dans une vraie ville j’entends. Pas Lima par exemple. Ou alors, Lima au Mexique. On empêche très tôt les enfants d’être impolis et, de fait, une fois plus grands, ils ne peuvent pas l’être. C’est triste. Même si cela l’est moins que de vivre à la campagne et de parler avec un patois incompréhensible. Ange laissa ses pensées divaguer ce qu’il pensait être quelques secondes quand la voix du principal le ramena depuis les cieux à terre. Il semblait qu’il avait posé une question, ou donné un ordre, et, évidemment, ne l’ayant pas entendu, Ange n’avait pas pu agir en conséquence. Il tenta de sourire, comme le faisait sa mère, puisque, de toute manière, un sourire reste toujours passe-partout. Figgins le regarda et lui désigna la porte. « A présent, je vais te faire visiter le lycée. » S’il ne s’était pas retenu comme l’éducation le voulait, on aurait pu entendre un soupir s’échapper de la bouche du jeune homme, mais comme il était éduqué, au contraire de certains, rien ne se fit entendre et il se dirigea sagement, mais avec une certaine fébrilité, signe de son impatience et de son envie de se dégourdir les jambes, vers la porte.

A peine l’air frais avait il frappé de toutes ses forces le visage du jeune homme que son envie de rentrer dans le bureau se fit ressentir. Tout autour de lui était horrible. Sans la présence lumineuse de sa mère, tout lui semblait vieux, décrépi, sale, plein de terre et de boue, les gens semblaient acariâtres, mauvais, sales eux aussi, issus de la paysannerie canadienne. Il voulait rentrer dans le bureau, se sentir en sécurité auprès du vieux fou et de ses chaussettes à motifs. Avec son pull ample, il commença à opérer un demi-tour parfait quand Figgins pris la parole. Il s’était arrêté dans l’antichambre, le combiné à la main. Il en cachait le microphone de sa main et cherchait au dehors un allié pour le remplacer dans son rôle si important. « Glenn McAllistair ! Occupez-vous d’Ange. » Ange frissonna. Un Irlandais … Il ne manquait plus que cela pour combler le bonheur manquant du jeune homme. Se retrouver dans une école cosmopolite dirigée par un Indien, entouré par des paysans ploucs bouseux et guidé par un Irlandais. Intérieurement, il remercia sa mère de lui avoir fait porter des vêtements achetés à la friperie qui dataient de la saison précédente. Au moins, l’Irlandais ne serait pas tenté pour le prendre pour un riche, il ne serait pas tenté de lui soutirer de l’argent, puisque, tout le monde le sait, les Irlandais sont les pires voleurs qu’il puisse exister en ce bas monde. A ce moment-là, il adressa une prière au Seigneur, chose qu’il ne faisait absolument jamais, mais il avait des circonstances atténuantes. Par ailleurs, il avait déjà vu sa mère faire de telles choses et la vie lui souriait, presque – si l’on exceptait le fait qu’elle soit séparée et qu’elle vivait dans l’Ohio, évidemment.
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MessageSujet: Re: 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde   07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde EmptyLun 27 Juin - 18:00

Selon Glenn, cette matinée avait plutôt bien commencé. Il s'était réveillé de bonne humeur pour constater qu'il ne neigeait plus, enfin, et que le soleil brillait malgré le temps toujours un peu froid. Comme d'habitude, il avait prit un soin particulier à sa tenue choisissant une simple veste col Mao noir sur une chemise bleue, un pantalon à pince noire et ses bottes cavalières. Après cela, il s'en était tranquillement allé en cours au volant de sa toute nouvelle voiture;

Par chance, il n'avait que des cours intéressants ce matin là, comme littérature et français. Tout en écoutant le professeur, il avait parcourut twitter en large et en travers, lisant toutes les nouvelles rumeurs qui encombrait la toile. En ce moment, tout le lycée ne parlait plus que du championnat de football qui allait avoir lieu et qui était ouvert à tous les élèves. Rien n'était encore confirmé mais déjà on guettait le panneau d'affichage à l'affut de la moindre affiche, du moindre petit papier qui permettrait d'en savoir un peu plus. Bref, le lycée était sur des charbons ardents, à croire que le bal de la Saint Valentin, qui avait eu lieu il y a peu, n'avait pas suffit.

Les cours se terminèrent rapidement et le blond suivit ses camarades dans le couloir, en direction de son prochain cours. Alors qu'il passait devant le bureau de Figgins en envoyant innocemment des sms sans rien demander à personne, il se fit apostropher par l'homme en question.

« Glenn McAllistair ! Occupez-vous d’Ange. »

D'abord, Glenn ne comprit pas vraiment ce que disait l'indou. S'occuper d'Ange ?! Tout le monde savait que le proviseur était un féru de religion, voire un bigot, mais là, le blond était sur que sa raison avait finalement rendue l'âme. S'il commençait à voir des anges partout … C'est alors qu'il eut l'idée de regarder à côté de l'homme. Et il comprit. Ange devait certainement être le nom du garçon qui était là.

Glenn n'avait pas du tout envie de servir de guide à ce grand mec à l'air un peu cinglé avec ses cheveux de savant fou mais il avait été bien élevé et puis, cela pouvait toujours lui apporter des bons points auprès de l'administration de McKinley. Il s'approcha donc tout en détaillant d'un œil critique la tenue de sa nouvelle charge. Celui-ci portait des vêtements de seconde main et un pull trop grand pour lui. Le fashionista se retint de fermer les yeux et de hurler d'horreur. Okay, il avait parfaitement conscience que tout le monde n'avait pas les moyens de s'habiller avec de la marque ou autre. Mais, il existait des tas de magasins peu chers où on pouvait trouver son bonheur sans trop dépenser. Pourquoi fallait-il que les gens persistent à s'habiller et en l'occurrence, se coiffer comme des ploucs ? C'était au delà de son entendement. Il offrit néanmoins son sourire de circonstance à son taré de proviseur.

-Bien Mr Figgins. Il se tourna ensuite vers Ange et lui tendit la main. Bonjour, je suis Glenn, comme tu l'as surement deviné ! Suis-moi je vais te montrer l'école.

Il guida le jeune homme vers la sortie en saluant le proviseur qui était déjà passé à autre chose. Le couloir s'était vidé depuis le temps, si bien qu'ils ne se trouvaient que tout les deux, dans une atmosphère un peu gênée. Le blond ne savait pas vraiment par où commencer. Malgré que ce soit un lycée de bouseux, il y avait énormément de salles et d'activités, c'était dur de choisir. Finalement, il haussa mentalement les épaules et entra dans son rôle de guide touristique.

-Suis-moi, on va commencer par l'aile gauche puis on fera le tour. Je t'expliquerais aussi la hiérarchie de McKinley, tu en auras bien besoin ! Ici, on ne rigole pas avec la chaîne alimentaire, aussi ridicule que cela soit.
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MessageSujet: Re: 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde   07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde EmptyLun 27 Juin - 20:45

« Dieu, si jamais tu m’écoutes, aide-moi. Je te jure d’aller à l’église avec Mère dimanche prochain. Mais, s’il-te-plaît, fais que l’Irlandais ne m’attaque pas. » Plus l’autre se rapprochait de lui, plus Ange prenait peur. L’atmosphère se faisait plus pressante, plus lourde, d’ailleurs une odeur de boue, une odeur de paysan se rapprochait de plus en plus de lui. L’espace d’un instant, il leva les yeux au ciel, réitérant sa promesse au Seigneur, en quête d’un espoir pour échapper à la visite guidée de la part d’un plouc. Il espérait avant tout qu’il n’avait pas d’accent. Ce serait le pire. Cela aurait stéréotypé. En y accordant un peu plus d’attention, Ange remarqua que le garçon se démarquait tout de même quelque peu du reste de la foule. Il semblait à part, un peu plus civilisé. Si c’était un Irlandais, il avait sans doute été au contact du Vieux Continent, ce qui expliquait beaucoup de choses. Il était habillé bizarrement. Bizarrement par rapport aux personnes de la campagne. En arrivant pour la première fois, il n’avait pas fait attention aux tenues des uns et des autres. Ils avaient des salopettes sans doute, mais ils ne méritaient pas que son regard s’y attarde pour vérifier si cela était vrai ou pas. De toute manière, même si la salopette reviendrait un jour en force – ce qui, je vous rassure, ce ne sera sûrement jamais le cas, qui encore aujourd’hui voudrait ressembler à un paysan ? – Ange n’en porterait pas. Ce dernier effaça de son visage tout sourire pouvant s’y trouver. Il n’avait pas envie de paraître sympathique. L’autre était là pour le faire visiter, c’était en quelque sorte son larbin. On ne sourit pas aux personnes inférieures, sauf … Sauf quand on veut les remercier. Ce qui est, là encore, différent du sourire de remerciement pour une personne égale ou supérieure. Le sourire à un larbin était toujours rempli de sous-entendus. Il était largement associé à de la condescendance, puisqu’il fallait tout de même rappeler sa position à autrui, et à de la pitié – jamais de compassion –, puisque ce n’était pas forcément de la faute de la personne si elle était inférieure. Oh, bien sûr, les mots de sa mère lui traversèrent l’esprit. Mais il n’avait pas envie de faire des efforts, et ce, encore moins avec un de ces fichus bouseux venus d’une île. Plus tard, il promit par la pensée à sa mère que, oui, plus tard, il s’intègrerait. Il glisserait peut-être un mot gentil dans la conversation. Il essaierait de ne pas être trop arrogant. Mais ce ne sont que des tentatives, personne n’est obligé d’atteindre ses objectifs.

« Dieu, si jamais tu m’écoutes, aide-moi. Je te jure d’aller avec Mère dimanche prochain et le suivant. Mais, s’il-te-plaît, fais que je ne tombe pas malade à cause des bactéries qui semblent proliférer ici bas. » Ange adressa une nouvelle prière en regardant l’autre lui tendre la main. Il m’y un temps avant d’y répondre. Il hésitait. On ne savait pas où cette main avait traîné. Qui nous dit que, juste avant d’aller en cours, il n’était pas allé nourrir ses cochons ? Il déglutit avant de finalement serrer la main tendue, mais se fit la réflexion qu’il lui faudrait la laver le plus rapidement possible pour enlever toutes les germes et toutes les bactéries qui pouvaient s’y trouver à présent. Une poignée de main ferme, pour prouver qu’il dominait et que l’autre devait se plier à ses règles, à ses envies, à sa personne toute entière. Il commença à le suivre dans les couloirs vides. L’état de décrépitude du lycée faisait peine à voir. Il était d’autant plus flagrant qu’il n’était pas habité. On aurait dit qu’ils se promenaient tous les deux dans une sorte de maison hantée. A tout moment, Ange s’attendait à voir débarquer derrière lui un monstre quelconque, venu là pour le sucer, de son sang ou de son argent, arrivé à ce point là, peu lui importait. Un frisson passa sur ses bras et ses poils se hérissèrent. Ou alors, Dieu ne l’avait pas écouté et l’autre l’emmènerait dans un coin sombre, lui soutirer de l’argent. Il avait tellement lu et vu de choses sur ce qui se passait dans les lycées de province. Il se rappelait de ce film où deux jeunes hommes se promenaient dans les couloirs vides d’un lycée. Mais la comparaison s’arrête là puisque l’un était brun et l’autre blond, et, surtout, qu’ils étaient armés et voulaient tuer quiconque croisait leur chemin. Cette image refaisait cependant surface dans la tête d’Ange, qui se pouvait s’empêcher d’avoir peur. Les affiches tombaient des murs, elles étaient ternes, sans aucune couleur ou alors délavé. Il lui semblait qu’il n’y avait rien dans ce lycée, rien de véritablement digne d’intérêt. De son intérêt. Il avait envie de prendre ses jambes à son cou, d’arrêter de suivre un Irlandais inconnu et de retourner à New York.

L’autre ouvrit la bouche un peu plus longtemps. Et Ange pût constater que, dans l’Ohio, il y avait des gens « normaux ». « Merci, Dieu, merci. Ils connaissent le dentifrice. » Agréablement surpris, Ange n’en laissa pas pour autant sa bouche faire un sourire. Bien, ils connaissent le dentifrice, ce qui est, à notre époque, quelque chose d’habituel. Enfin, à ce qu’il pensait. Ce n’était pas pour autant qu’ils savaient ce qu’était un dentiste ou encore user de fil dentaire. Mais il faut un début à tout. Il ne voulait pas leur lancer la première pierre tout de suite. Il se concentra sur la bouche de son compagnon d’infortune. Elle était différente de celle de Figgins. Plus petite, plus douce, moins charnue. Mais les paroles qui en sortaient ne semblaient pas avoir de sens. Hiérarchie ? Chaîne alimentaire ? Ridicule ? Venait-il de dire que tout son discours était ridicule ? Il n’en savait fichtrement rien. Il ne voyait que l’ennui pointer le bout de son nez au bout du couloir. Il hésitait à le suivre. Il avait besoin de repérer les lieux, mais il pouvait le faire seul. Il était grand, majeur, tous ses vaccins étaient à jour – il y avait mis un point d’honneur avant son déménagement et avait aussi fait ceux contre le paludisme, la fièvre typhoïde, l’hépatite A, la rage et l’encéphalite japonaise. D’ailleurs, il se félicitait d’avoir fait ce dernier, puisqu’il avait croisé une jeune fille aux yeux bridés dans les couloirs.

« Glenn, je t’arrête tout de suite. Merci de cette visite. Mais je pense pouvoir me débrouiller seul. Je te libère. Tu peux retourner vaquer à tes occupations. » Il avait prononcé ces paroles d’un ton sec. Il voulait se montrer vexant, au cas où l’autre ne comprenait pas qu’il ne voulait pas de lui et qu’il voulait se retrouver seul. Il ajouta cependant un sourire de convenance, mais, dans ses yeux, on pouvait lire tout le mépris qu’il éprouvait pour son compagnon, son lycée et tout ce qui l’entourait. Lima, Ohio semblait être le bout du monde, l’endroit où l’océan rejette tous les déchets, même les Irlandais. Mais, en tant que déchet de première classe, ne venant pas de n’importe où dans le monde, il s’octroyait des droits et des privilèges sur ses camarades qui ne semblaient avoir connu que la campagne.
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MessageSujet: Re: 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde   07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde EmptyLun 27 Juin - 22:14

« Glenn, je t’arrête tout de suite. Merci de cette visite. Mais je pense pouvoir me débrouiller seul. Je te libère. Tu peux retourner vaquer à tes occupations. »

Ils avaient à peine fait quelques pas que déjà Ange lui lançait ses paroles et pas de la manière la plus poli qu'il soit. Non seulement, il ne savait pas s'habiller mais en plus il s'agissait d'un rustre, et bien, on allait beaucoup s'amuser. En effet, Glenn nota parfaitement le ton cassant avec lequel il s'était adressé comme il remarqua le mépris présent dans ses yeux derrière son sourire. Malgré tout, le blond ne put s'empêcher d'éclater d'un rire moqueur et, il fallait l'avouer, condescendant en l'entendant. Ah, c'était magnifique la naïveté ! Après quelques minutes, il se reprit tant bien que mal en riant toujours un peu. Encore prit dans son émotion, il commença à répondre dans sa langue maternelle avant de se reprendre.

-Oh mon Dieu, c'est tellement mignon ! Hum, je veux dire, je ne sais pas d'où tu viens mais sache que si je te laisse seul, je vais te retrouver dans moins d'une heure en larme dans les toilettes.

Cette déclaration n'était pas une simple mise en garde, elle était aussi prophétique. Dans la Cour des Miracle qu'était le lycée McKinley, la chair fraîche était prisée par les tourmenteurs. Il était certain que dès qu'Ange se montrerait au grand jour, il serait slusher, voire même jeter dans la poubelle, avant d'avoir eu le temps de dire « Chanel ». Surtout avec une attitude et un prénom pareil.

-Bien sur, rien ne me ferait plus plaisir que de te laisser te débrouiller seul mais je ne peux décemment pas te laisser te jeter dans la gueule du lion. Ne crois pas que ton attitude ne face peur à qui que ce soit. Il y a des gens ici qui sont passé maître dans l'art du mépris, et je peux t'assurer qu'ils sont bien meilleurs que toi. Je l'ai appris à mes dépens.

En effet, lorsqu'il était lui même nouveau, il n'avait pas échapper au slushy facial de bienvenue même s'il s'était ensuite venger. Et, malgré le respect qu'il avait gagné en s'opposant à certaines cheerios, il devait toujours faire attention sans jamais relâcher sa garde. Il s'en était plutôt bien tiré et avait su faire connaissance avec des gens populaires, ce qui l'épargnait un peu. Mais, il avait vu d'autres nouveaux, des gens qui venaient de grandes villes et avaient débarquer, persuadé de susciter l'admiration de tous, se faire littéralement détruire par les efforts conjugués des cheerleaders et des footballeurs. Et il sentait que c'est ce qui risquait de se passer avec Ange s'il ne faisait rien.

-Et je te conseille d'arrêter de te comporter comme si tu étais supérieur à quiconque ici. Laisse-moi te dire une bonne chose, tu n'es rien ici, si ce n'est un mec bizarre, mal fringué et avec un nom très singulier. Autrement dit, tu es une proie facile. Ne te fie pas aux apparences, ici l'ordre règne mais ce n'est pas l'administration qui le fait respecter, mais bien les élèves. Et ils sont sans pitié. Il y a très peu de personnes qui te défendront ici, alors ne décline pas mon aide.

Après sa tirade, Glenn regarda encore une fois le jeune nouveau, fermant les yeux face à sa tenue. Au moins, il n'aurait rien à déplorer lorsqu'il se ferait slusher pour la première fois. Il planta ensuite ses yeux dans ceux de l'autre et lui sourit comme un adulte sourirait à un enfant un peu simple d'esprit.

-Maintenant, je veux bien croire que tu puisses retrouver tes classes tout seul, mais j'aimerais te montrer les endroits à éviter et la machine à slushies, plus connue sous le terme de ''cauchemar des élèves''. Après si ça ne t'intéresse pas, va t-en mais ne vient pas te plaindre lorsque tu te retrouveras dans une poubelle pleine.

Sur ce, il reprit son chemin, sans attendre le jeune pédant qu'il était censé guider. Glenn n'avait pas de temps à perdre avec quelqu'un qui ne voulait pas se faire aider.
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MessageSujet: Re: 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde   07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde EmptyLun 27 Juin - 22:58

Ange commençait à tourner les talons, persuadé que l’autre préfèrerait le silence à toute autre sorte de façon d’ouvrir la bouche. On disait que la parole était d’argent et le silence d’or. Mais il avait bel et bien peur que ses camarades ne soient pas au courant de ce qui se faisait – ou non – ni de l’application des maximes fondamentales. D’ailleurs, la voix de l’autre l’interrompit dans son mouvement de fuite. Ange en était fort outré. Ils ne comprenaient donc rien les bouseux ? Il savait qu’il ne fallait pas leur parler en chinois, ils comprendraient encore moins. Mais même leur anglais semblait détestable et instable. Comme s’ils n’avaient jamais vraiment appris à le parler. Il planta ses pieds dans le sol, certain d’avoir le droit à une longue litanie sur son comportement odieux. S’il n’était là que pour entendre des reproches, il aurait mieux faire de rester sur son île à lui. Là-bas, les reproches ne se disaient pas. On s’écartait de la personne, on ne lui parlait plus, peu importait de savoir si elle avait compris ou non où elle péchait. Il lui était difficile de garder son sérieux plus longtemps. L’autre se sentait supérieur puisqu’il disposait de l’ancienneté. Il se sentait supérieur parce qu’il était différent. Mais il n’avait pas l’air d’avoir compris comment tout se jouait ici bas. Il lui semblait que le monde était rose, rempli de papillons et de licornes. Il lui semblait que remettre quelqu’un à sa place le ferait changer de comportement. Folie rurale ! A cet âge avancé de la vie, rien ne changeait plus. Les habitudes étaient ancrées dans les mentalités, les gestuelles dans les coutumes, bref, tout était immuable et ce n’était pas un bouseux qui viendrait changer la donne. Comment peut-on être aussi utopiste à son âge ? Ne sortent-ils jamais de leur campagne en Ohio ? Un jour, Ange avait regardé un reportage sur les Amish. Il était à présent certain que ces derniers étaient beaucoup plus avancés que les paysans de Lima, quoi que les apparences semblent le démontrer. Le rite du Rumspringa leur permet de découvrir ce qu’était la vie en dehors de leur communauté. Dans ce cas, ils sortaient – ou non – de leur communauté fermée et sectaire pour voir de leurs propres yeux ce qu’était le monde moderne. A McKinley, il faudrait aussi envisager la création de séjours scolaires en dehors de l’Ohio. Ne serait-ce que dans l’Etat voisin. Un voyage à New York serait sûrement bénéfique pour plus d’un, mais ils n’avaient pas tous les moyens, cela, Ange voulait bien l’entendre. Ils ne seraient cependant pas aussi naïfs que le jeune blond qui se tenait en face de lui. Il n’imaginait pas que la culture du pauvre était aussi … pauvre. Culture du pauvre mais pas pauvre culture, Lima démontrait tout le contraire. Ange repensa aux paroles de sa mère. Peut-être que, finalement, il était en pleine mission. Oui, comme les images de ces missionnaires dans les colonies africaines. Son but à lui ? Faire découvrir le « vrai » monde à des lycéens éperdus d’utopie qui croyait en la gentillesse du monde. Si gentillesse il y a, elle est forcément intéressée. Il ne faut pas se voiler la face, il ne faut pas fermer les yeux sur cette réalité. Et l’autre qui affichait un sourire condescendant. Comme si il en était capable. Il ne pouvait pas, le monde était trop rose pour qu’il y ait de la place pour la condescendance. Les jeunes à la campagne ont tout de même de drôle de mœurs. Ange s’étonna une nouvelle fois qu’une étude ethnologique n’avait pas encore été menée dans cette contrée reculée des Etats-Unis d’Amérique. On envoie des gens en Amazonie étudier les Papous alors que les lycéens de McKincley sont drôles, spirituels, inconditionnellement utopistes. Il en parlerait ce soir à sa mère, voir si elle avait la même opinion que lui après sa journée. Elle avait de la chance, elle, de pouvoir rester cloîtrer dans son monde, de ne pas se mélanger tout en répétant « Intégration » à longueur de temps.

La politesse ne semblait cependant pas être une des parties de l’éducation des enfants de Lima. Il faudrait le signaler au maire. Un tel manquement était fort regrettable. Le blond, sans demander son rester, avait tourné les talons, sans même attendre la réponse d’Ange. Certes, ce dernier l’avait fait en premier, mais c’était fort légitime. Il n’attendait pas de réponse après son quasi-monologue et n’avait donc pas besoin de l’attendre dans l’espoir d’une piètre réponse. Cette dernière l’avait fort amusé et il voulait y répondre mais l’autre l’en empêchait. Cela montre bien l’étroitesse d’esprit dont font preuve les gens de la campagne. Le sang ne fît qu’un tour dans les veines du blond. Il n’eût pas le temps de souffler qu’il avait rattrapé l’autre, s’était planté devant lui et lui souriait de toutes ses dents, histoire de lui montrer qu’il connaissait le dentifrice, le dentiste et le fil dentaire contrairement à certains. Il l’aurait volontiers frappé, mais son éducation l’en empêchait. Il lui donnerait une claque verbale que le petit mettrait longtemps à oublier.

« Tu sais quoi ? Ton petit lycée ne me fait pas peur. Tu ne dois pas le sentir différent. C’est exactement le même que tous les autres. Je viens juste d’un lycée supérieur, c’est tout. » Un sourire se dessina sur les lèvres d’Ange. Il aurait bien dit qu’il était plus que supérieur à celui dans lequel il se trouvait, mais n’osait envenimer les choses, déjà bien empoisonnées à présent. « Les règles ne changent pas, la … » Il mit quelques secondes, le temps que sa gorge et son palet se firent au mot qui cherchait à se frayer un chemin jusqu’à l’air. C’était une opération fort compliquée, puisque le mot en question ne faisait parti, ni du vocabulaire de quelqu’un de bien élevé, ni de celui de quelqu’un élevé tout court. De fait, il ne prononçait jamais ce mot, ou, en tout cas, jamais dans un tel contexte. « … Chaîne alimentaire reste la même. Seules les personnes changent. » Là encore, Ange marqua une légère pause, le temps que son adversaire, si l’on pouvait qualifier quelqu’un comme lui ainsi, reprenne ses esprits. « Tu crois quoi ? Qu’en m’insultant, tu vas te sentir mieux. Je vois au fond de toi cette personne blessée. Laisse-moi deviner. Tu en as reçu des … » Le mot sonnait bizarrement dans sa bouche, il n’en prenait jamais, ou alors, il les connaissait sous un autre mot, sans doute usité par toute la société huppée, mais qui n’avait pas encore fait son apparition dans les basses sphères. D’ailleurs, il ne le prononça finalement pas. « … Gratinés à ton arrivée. Tu en as beaucoup souffert. Et tu veux aider les gens pour que le monde soit meilleur. Laisse ta compassion en dehors de tout ça. » En même temps que les mots sortaient de sa bouche, ses mains appuyaient son propos. « Je n’en veux pas. Tu crois faire des fleurs aux nouveaux alors que tu ne fais que les effrayer. La vie n’est pas faite de conseils, elle est faite d’expériences. » Il laissa la consonne finale de son dernier mot retentir dans l’air, pour lui donner plus de consistance avant de reprendre de plus belle. « Alors, tes remarques désobligeantes mais inopérantes, tu peux te les garder. Je peux en faire des bien pires. » Cette fois-ci, il resta planté devant son compagnon. Il était hors de question de le laisser filer à l’Irlandaise, qui, comme chacun sait, est une manière de s’enfuir assez lâche, mais de faire croire que l’on a gagné le combat. Ils sont fourbes, ces iliens.
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MessageSujet: Re: 07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde   07. Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde EmptyVen 16 Sep - 21:55

Glenn se retint de lever les yeux au Ciel en voyant Ange se planter devant lui, apparemment près à se lancer dans une autre diatribe condescendante et ennuyeuse au possible. Il ne comprenait vraiment pas, le nouveau venait de la congédier de la façon la plus rude qui soit et alors qu'il lui accordait son souhait, il le pourchassait ! Le jeune créateur aurait très bien pu le contourner et s'éclipser, le laissant planter là, mais on lui avait appris les bonnes manières, contrairement à ce qu'Ange semblait penser. Il reste donc où il était et écouta distraitement le jeune homme qui était parti dans une tirade qu'il devait certainement trouver pleine d'esprit et d'une tournure à couper le souffle. Selon lui, Glenn avait un problème de compassion trop important ainsi qu'un certain complexe d'infériorité dû aux lancers de slushie qu'il avait apparemment enduré en trop grand nombre et qui l'obligeait à effrayer les nouveaux venus. A un certain point, il ne sut pas s'il devait rire ou s'offusquer de la pseudo analyse psychologique à laquelle Ange le soumettait mais il devait avouer que c'était assez drôle à voir surtout quand on savait qu'ils ne se connaissaient pour ainsi dire pas. Il était vrai cependant que le sourire du blond était fascinant tant il transpirait l'hypocrisie, Ange devait surement croire que celui-ci était parfait et ne laissait rien deviner mais c'était loin d'être le cas. A un moment, Glenn regarda sa montre, trouvant que le temps passait à une lenteur effroyable. Enfin, après plusieurs minutes, le monologue cessa mais Ange resta devant lui, lui bloquant le passage. Après un silence, Glenn ne se retint plus et eu une réaction plus qu'inattendue, il se mit à rire. Non pas un rire pincé, hypocrite ou dédaigneux mais bien un rire sincère et franchement amusé. Il se dit qu'il adorerait discuté encore plus avec Ange dans un futur proche. Une fois son hilarité un peu calmée, il prit la parole.

-Par Chanel, j'ai adoré cette petite analyse psychologique sortit de nulle part ! C'est magnifique à quel point tu crois tout savoir sur cette ville, ce lycée et sur moi alors que tu viens juste d'arriver ! Mais tu sais quoi ? Tu as raison, je ne devrais pas t'empêcher de faire ce que tu veux alors si tu y tiens vraiment, tu peux t'en aller maintenant et te débrouiller seul. Je promet de garder ma compassion pour moi. Par ailleurs, mes remarques n'avaient rien de désobligent, c'était simplement ma trop grande générosité qui s'exprimait. Mais, j'ai foi en toi, je suis sur que tu es un ''maître'' en la matière !

Et il n'était pas complètement sarcastique en disant cela, il pensait vraiment qu'Ange avait de la répartie, bien plus que bien des personnes de ce lycée, mais il savait que le nouveau n'avait aucune chance d'en être le maître, surtout à McKinley. Il attendait avec impatience que le blond croise le chemin de Sue Sylvester ou même de Summer. La coach était connu dans toute la ville, et peut-être même dans l'état tout entier, pour sa répartie cinglante et, en général, toujours servit à point nommé. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il regardait The Sue Corner, il était toujours bouche bée devant les trésors de répliques qui s'échappait de ses lèvres pour détruire la vie/les rêves/les espoirs des autres. Il avait beaucoup appris en la regardant. Et ça, ce n'était que Sue ! Le lycée, étonnamment, connaissait son lot de personnes douées avec les mots et dotées d'une langue acérée. Sans parler des sportifs qui, eux, répliquaient physiquement et avait, en de très rares occasion, de véritables traits d'esprit. Mais si Ange se sentait capable d'affronter cela tout seul et de se débrouiller, c'était son problème ! Glenn avait bien réussi tout seul, sans l'aide de personne n'est-ce pas ? En attendant, il en avait assez de perdre son précieux temps.

-A présent que les choses sont mises au clair, aurais-tu l'extrême obligeance de t'écarter de mon chemin ? Ma si triste et souffreteuse psyché et moi-même avons énormément de choses à faire et comme tu ne veux pas que je te fasse faire le tour, j'en déduis que je suis libéré de mes obligations n'est-ce pas ?

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