07. Oh ! Elle semble nouvelle !

« En retenue Bradford ! »

Encore et toujours. Et oui, vous l’aurez deviné, Ryan se voyait de nouveau collé, pour ne pas changer à vrai dire. Il avait l’habitude de cette célèbre salle, là où les élèves les plus indisciplinés devaient se rendre sur ordre soit d’un professeur, soit même directement du principal. Ce jour-là, il n’avait eu droit qu’à une seule heure de retenue de la part de son professeur de mathématiques, mais cela avait été sans compter sur l’immense gentillesse (ironie !!) du Principal Figgins, qui lui, avait octroyé au jeune homme deux heures de plus suivant celle déjà obtenue plus tôt dans la semaine. Une après-midi (je ne sais jamais si c’est une ou un #PAF#) complète de bousiller, et pourquoi ? Parce qu’il avait refusé de se rendre au tableau et de résoudre un fichu problème de maths totalement ridicule, sur lequel en plus, Ryan n’avait strictement rien pigé ! Pour dire, sa feuille d’exercices s’était transformé en une ardoise ambulante, on pouvait voir des dessins dans tous les coins ; quelquefois, un chiffre arrivait à percer l’océan de l’encre noir, mais pour la principale surface de papier, c’était illisible ! Vous imaginez vous, le cancre de service arriver au tableau sans aucune feuille valable ? C’était la honte assurée ! Il fallait choisir entre assumer ses conneries et se payer la honte, ou alors, cacher son ‘extraordinaire’ imagination et faire rire la classe … Facile ! Option deux ! 1-0 pour Ryan : ROUND TWO ! Non mais, sérieusement. Il avait fait cela pour le bien de tous, non pas pour se foutre du professeur, là avait été le quiproquo, et maintenant ? Ben maintenant le voilà de retour dans la salle de retenue. Et dire qu’il n’avait pas sécher l’heure de mathématiques, il aurait peut-être dût. Oh ! Et puis, vous savez, les deux autres heures de colle n’ont strictement rien à voir avec la précédente ! C’est sûrement cela le plus étrange. Collectionner les heures de colle à cause de plusieurs détails malencontreux. Ben oui ! On ne peut pas toujours dire que c’est la faute de l’élève tout de même. Figgins, ce cher Figgins, vous voulez savoir pourquoi il a placé de nouveau Ryan en retenue je suppose. Hum … Je sens votre excitation d’ici. Du calme ! Vous allez le savoir bientôt … Très bientôt. Bon, ok ! J’arrête mon suspens ! Et bien tout simplement car l’adolescent avait fumé dans les toilettes et qu’il s’était fait balancé. S’il chopé ce mec … Il ne vaux mieux pas parler des futures conséquences. En réalité, fumer en cachette n’était pas un drame, mais malheureusement, il avait s’agit ici de choses assez illicites et donc peine de mort : DRING ! En retenue ! Et voilà comment il s’était retrouvé ici. La routine les amis ! La routine.

Assis sur sa chaise, troisième table en partant de la gauche à la dernière rangée, Ryan s’ennuyait déjà. Ben oui, il n’allait tout de même faire le devoir que son ‘cher’ professeur de mathématiques lui avait demandé de réaliser. S’il n’avait pas comprit en cours, comment comprendrait-il en retenue ? Quelquefois, un cerveau bien placé ne serait sûrement pas de refus. Un coup d’œil à sa montre lui signala le début de la retenue, et à sa grande surprise ! La professeur en charge de cette fois-ci lui semblait totalement inconnue ! Comment cela était-il possible ? Il connaissait tous les professeurs et tous les surveillants de ce lycée ! Une nouvelle !? Oh, ben en fait, ces heures de colle n’allaient peut-être pas être aussi ennuyantes que cela, un petit bizutage de bienvenue, rien de bien méchant bien entendu, n’allait pas être de refus. Chaque nouvelle arrivée se devait d’être célébrée. Et aujourd’hui, la star que nous allons accueillir sur ce plateau n’est autre que … C’était quoi son nom à elle ? Oups ! Nouvelle recrue signifie aussi ignorance sur le cas étudié.

« M’dame. Vous êtes nouvelle ici, vous ? »

Il n’avait pas levé la main, avait parlé assez fort pour que tout le monde l’entende et ne le fasse pas répéter, et surtout avait gardé cet air rebelle qu’il affectionnait. D’autant qu’il ne le faisait pas exprès, il était comme cela, il avait ces manies. En attente d’une réponse, un examen visuel était de rigueur.

Ce qui fascinait Domenica chez certains élèves, c'était leur entêtement à vouloir tout faire différemment des autres. Elle connaissait leur psychologie et leur façon de procéder. Eux qui se croyaient marginaux, ils se ressemblaient plus ou moins tous. Sa mission du jour était de les surveiller durant leurs heures de retenue : corvée que son statut de nouvelle arrivante lui imposait. Elle n'avait pas eu d'autres choix que d'accepter, ses compères savaient se montrer très persuasifs, notamment les professeurs de maths, qui se débrouillaient toujours pour être privés de cette fonction. Les petits rigolos qui allaient lui faire face étaient souvent des comiques, qui prenaient leurs études à la légère et qui connaissaient la pièce comme leur poche tant ils y avaient passé des après-midis. Les rares qui se préoccupaient de leur avenir étaient ici soit par « accident », soit par manque de cran. Ces derniers étaient de loin les plus intéressants, puisqu'ils étaient assez intelligents pour réussir, mais pas assez pour s'impliquer dans leurs études – souvent par peur de se ridiculiser et de confirmer leur statut d'imbécile, ce qui n'était généralement pas le cas. Il n'en demeurait pas moins que Domenica devait assurer la colle et qu'elle en avait autant envie que d'aller se pendre. On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle était d'une humeur massacrante, elle n'était juste pas aussi patiente et joueuse que d'habitude. L'inconscient qui mettrait ses nerfs à épreuve risquait d'en subir les conséquences...

Elle s'avança d'un pas traînassant dans le couloir et actionna la poignée de la salle. Il était impossible de se tromper : c'était la plus crade et la plus délabrée du lycée. Entre les chewing-gums collés sous les tables, les toiles d'araignées et les tables griffonnées de partout, Domenica n'arrivait pas à définir si c'était le reste du lycée qui était étrangement propre ou si c'était cette salle qui était vraiment sale. Lorsqu'elle passa le seuil de la porte, elle vit des têtes de mioches alignées. Elle en avait déjà croisé beaucoup dans les couloirs et même à son cours ; heureusement pour sa réputation auprès des élèves, aucun n'avait été envoyé ici à cause d'elle. Elle scruta les noms de la liste et en identifia la plupart tandis que les adolescents commençaient à sortir des affaires pour dessiner ou pour faire quoique ce soit d'autre d'ailleurs. Domenica n'insisterait pas : elle savait très bien qu'aucun ne ferait les exercices qu'il lui avait été demandés de faire, et comble du comble, elle ne serait probablement pas capable de les aider selon les matières. Dans un sens, ça l'arrangeait. Elle s'assit sur le bureau et mit les pieds sur le côté, comme les vieux shérifs dans les films le faisaient. Les yeux à l'affût, elle les scrutait. Elle était tolérante, mais elle ne voulait pas qu'il y ait le moindre débordement. Ses doigts vinrent instinctivement sur les trous de son jean délavé et commencèrent à jouer avec. Les heures de retenue risquaient d'être longue. Surtout si elle mettait à profit ces heures pour s'amuser avec son pantalon. De toute façon, elle n'avait aucun cours à préparer, ni aucune copie à corriger pour l'instant. Que pouvait-elle faire d'autre ?

Un élève prit enfin la parole. Elle avait d'ailleurs trouvé étonnant que personne ne parle – ou tout du moins ne lui parle. Deux pauvres courageux avaient échangé quelques mots avant de se taire pour gribouiller sur leur pupitre. Mais aucun ne lui avait adressé la parole. Le brave kamikaze était le stéréotype même de l'étudiant rebelle. Il avait un style plutôt « underground » de gamin insoumis et parlait avec assurance, fort, avec une pointe de provocation. Son propos n'avait rien de grossier ni d'insultant, c'était plutôt son ton et son allure générale qui inspirait l'insolence. Domenica n'était pas impressionnée par cet individu, ce n'était pas le premier élève à vouloir se jouer d'elle et ce ne serait sûrement pas le dernier. Son tempérament de junkie révolté ne l'influençait pas non plus : lorsqu'elle était clodo à Chicago, elle avait fréquenté des dévoyés bien plus menaçants que lui. Elle lui adressa un sourire entendu et se releva, laissant ses pieds retomber sur le lino qui recouvrait le sol.

« Exact, Sherlock. Je suis Domenica Suarez, une nouvelle prof' d'espagnol. Et toi, tu es ? »

Elle aurait pu retourner à son bureau et scruter la liste pour en déduire le nom du môme qui la fixait mais elle préférait l'entendre de sa propre bouche. Elle s'attendait à une réplique effrontée de la part du jeune homme ; ce qui était une mauvaise idée vue le manque cruel de malice que Domenica subissait. Il était aussi possible qu'elle se trompe sur lui, qu'elle s'imagine des choses. Mais ses sens étaient en alerte : ce gamin ne se contenterait pas d'une question gentillette à son professeur. Il avait envie de s'amuser un peu au détriment de la belle hispanique ; Domenica pouvait le lire dans ses yeux. S'il s'avérait qu'elle avait raison, il se lasserait avant elle. Elle pouvait être très forte à ce jeu-là. Il finirait par perdre, elle en avait l'intime conviction.

L’allure de la professeur semblait assez contemporain, enfin, si on peut qualifier un style vestimentaire de contemporain ou non, comme on pourrait le qualifier de vieillot ou carrément faisant partit du patrimoine. Il s’agissait sûrement là du regard des autres qui était remis en jeu, et plus particulièrement du regard de Ryan. Il avait observé son allure dès sa première vision, elle ne faisait pas partit des profs trop c*ns, d’après lui bien entendu. Vous savez, quelquefois on se fait une image d’une certaine personne et puis, en fait, on se retrouve face à quelqu’un de TOTALEMENT différent à ce qu’on pensait. C’est ce qu’on appelle : les apparences ! Quoique, d’autres fois, les apparences sont bien réelles et représentent en tous points la personne vous faisant face ; comme Ryan. Il ne cherchait pas vraiment à se démarquer des autres ou à montrer ce qu’il était dans ses fringues, puise qu’en réalité il ne faisait même pas attention à ce qu’il portait, il n’était pas le genre de mecs à se regarder pendant une bonne dizaine de minutes dans son miroir avant de sortir, pour lui, il fallait qu’il soit zappé de manière con-for-ta-ble ! Rien d’autre ne l’intéressait réellement, ou du moins, pas pour le moment. Sa mère l’avait sermonné déjà à de nombreuses reprises : « Ryan, ton pantalon ! Remonte-moi ça ! » il avait aussi eu le droit à : « T’as un trou dans ce T-shirt, c’est une blague, tu ne vas pas aller en cours comme ça ? » ou même encore : « Mon Dieu ! On dirait un vrai clodo ! » Oui, sa mère avait beaucoup de tact … Et de franchise, surtout de franchise en fait. Mais bon, en réalité, il ne ressemblait pas beaucoup à sa mère, il n’avait que son sang et son amour ; ce qui était certes déjà énorme, mais pas assez pour dire qu’il lui ressemblait. Mais ne nous éloignons pas trop du sujet principal ! Les retenues de Ryan. Maintenant que vous savez pourquoi et comment il s’était retrouvé ici, assistons à cette magnifique scène d’ennui et de glandouillage que va vous offrir Monsieur Bradford. Et premier épisode : la rencontre avec la surveillante.

« Ryan Bradford. »

Hop ! Comment être plus clair que ça ? Impossible ! Il avait répondu à la question sans chercher d’issue ni d’affront. Bon, il y avait toujours cet air maussade et rebelle qui planait autour de cet élève, mais ce n’était pas intentionnel, au bout du compte, il ne le remarquait même plus. Les autres, eux, peut-être, il ne le savait pas puise qu’il n’était pas à leurs places, mais pour lui c’était dans ses habitudes.

Alors voilà. C’était elle la nouvelle prof d’espagnol. Déjà nul en cours de maths, ne parlons pas de l’espagnol mes amis ! Ryan était un cancre, et il ne cherchait pas à lutter contre cela, bien au contraire ! Cela favorisait sa réputation et ses venues en retenue. Et oui. Car quand on parlait de Ryan Bradford, on parlait d’un élève aux trophées victorieux ! Mais sûrement pas de ce que l’on pourrait penser, il s’agit là du trophée catégorisé comme : « le plus collé » « le plus mauvais élève » ou tout autre qualification du genre, et cela le faisait rire ! Il se mettait même à l’utiliser ! C’était sûrement cela le plus marrant. Car, grâce à cela, il pouvait effacer le fait qu’il faisait partit d’une des deux chorales du lycée, les Awesome Voices. Et ne pas passer pour un loser. Que croyez-vous ? Facile la vie d’un chanteur ? Et non … Une brusque envie de fumer le prit. Un coup d’œil à l’horloge lui indique qu’il n’était pas prêt de pouvoir quitter la salle, bon, technique numéro une : les toilettes !

« Hey M’dame ! Est-ce que je peux aller aux toilettes ? C’est urgent là … »

Tout ce qu'elle voulait, là, c'était rentrer chez elle et prendre un bon café noir. Toutes ces pairs d'yeux rivées sur elle la lassaient déjà et, comble du comble, elle était condamnée à subir cette torture deux heures durant. Quant à ce môme, qui la dévisageait avec un air narquois, il commençait un peu à l'agacer. On eût dit qu'il l'observait comme un phénomène de foire afin de tirer le maximum d'informations, elle détestait ça. Après s'être présentée elle-même, elle chercha à connaître son prénom. Il lui répondit de façon claire et concise : Ryan Bradford. Oui, elle en avait déjà entendu parler. Pas en bien, évidemment : il collectionnait les critiques négatives et les remarques acerbes de la part des professeurs. Tous les termes péjoratifs du monde ne suffisaient pas à décrire ce qu'ils pensaient de lui. C'était peut-être à juste titre ; Domenica ne le connaissait pas personnellement et ne pouvait pas se permettre de le juger sur sa réputation. Néanmoins, elle savait à quoi s'en tenir, elle devait être plus vigilante avec lui qu'avec la plupart des autres élèves de cette salle. Jusqu'à maintenant, il n'avait rien tenté et ne s'était pas montré offensant, ce qui encouragea Domenica à ne pas le prendre en grippe sans raison.

Elle lui adressa un hochement de tête et retourna à sa place en silence, attrapant son sac au passage. Elle en sortit son portable et commença une partie endiablée de Doodle Jump – avait-elle d'autre choix ?! Les élèves étaient relativement calmes, beaucoup s'étaient déjà endormis sur leur table, ce qui laissa à Domenica l'occasion de s'occuper autrement qu'en les regardant dans le blanc des yeux. Cinq minutes s'écoulèrent avec une lenteur presque effrayante avant que le petit brun de tout à l'heure ne reprenne la parole. Il demanda poliment s'il pouvait aller aux toilettes, ce qui en soit n'avait rien de choquant. Mais c'était son ton trop innocent qui le trahissait. A moins que la jeune femme ne se fasse un film ; ce qui était fort possible aussi. Un doute persistait, elle ne savait pas trop quoi lui répondre. Si elle le laissa s'en aller, il pouvait parfaitement se balader dans les couloirs, faire un bordel incroyable et c'est elle qui en subirait les conséquences. En revanche, s'il avait vraiment envie d'y aller, elle ne pouvait pas l'obliger à se retenir pendant deux heures, elle n'était pas aussi inhumaine... D'autant plus que c'était « urgent ». Elle quitta l'application de son portable et leva ses prunelles chocolatées sur son interlocuteur.

« Si tu y vas, je vais devoir t'accompagner. Et je ne peux pas laisser la classe sans surveillance. Donc si vraiment tu veux y aller, tu peux sortir par la fenêtre et aller vers les buissons là-bas. Comme ça je pourrais garder la classe et t'avoir à l'œil en même temps. A toi de voir si tu peux te retenir jusqu'à la fin ou si tu veux dire bonjour aux insectes », railla-t-elle.

Elle n'avait pas la mine de quelqu'un de sadique. Et elle ne l'était pas. C'était vrai : elle n'avait pas le droit de s'absenter et elle ne voulait pas prendre le risque de le laisser vagabonder dans le lycée tout seul. Au moins, elle verrait si c'était véritablement pressant... Avec un haussement d'épaules et une moue de la bouche qui signifiait « Désolée, j'y peux rien », elle replongea ses yeux sur son jeu et pianota sur son clavier de portable en attendant de voir ce que le jeune homme déciderait. Bien qu'elle ne montra aucun signe d'attention à son élève, elle ne manquait pas d'observer chacun de ses faits et gestes. Le reste de la classe semblait plus réveillée que précédemment, soudainement sollicitée par cette « animation ».

Lorsque Ryan entendit la suggestion de la prof d’espagnole, il crut tout d’abord à une blague, mais pourtant, elle avait l’air sérieuse. Non mais elle ne voulait pas non plus qu’il prenne un élastique et qu’il se l’attache pour éviter d’uriner !? Et m*rde ! Lui qui voulait profiter de cette excuse de toilettes pour se griller une clope, c’était plutôt mal partit. Bien entendu, il lui restait d’autres techniques, comme par exemple celle de l’activation de l’alarme incendie, ou de l’ami qui débarque en vitesse l’air apeuré comme quoi son frère a eu un accident et qu’il est à l’hôpital … Frère totalement inexistant, bien sûr ! Tellement de moyens farfelus, mais réalisables ! Oui, ils sont réalisables, Ryan les as déjà tous testés ! Et ça marche du tonnerre ! Petite expression ridicule au passage … Le regard surpris et l’air contrarié, le jeune Bradford jeta un léger regard noir à la surveillante. Non, mais n’importe quoi ! Genre, lui, il allait sortir par la fenêtre pour aller pisser dans des buissons. Et en plus ! Elle osait une tentative d’humour sur les insectes. Je t’en fouterai de rencontre avec les insectes, moi ! Il était évident pour Ryan qu’il ne ferait pas cela. Oh que non ! Il lui ferait avaler son téléphone portable en entier s’il le fallait, mais il n’irait pas pisser dehors !

« Je suppose que c’est une blague. – dit-il comme si c’était évident – parce que, si ce n’est pas le cas, alors là, il y a un sacré problème ! Qui a déjà vu une chose pareille avant ? Aucun élève n’est sortit par la fenêtre pour aller pisser. Dans quel monde vit-on !? – les mains tendues vers l’extérieur, il se tournait sur lui-même comme pour mettre à témoins chacun des élèves présents dans la salle, il voulait rallier le plus de personnes à sa cause – N’avez-vous pas l’impression d’avoir dit une petite connerie M’dame ? »

D’accord, il était peut-être un poil trop … Comment dire ? Non obéissant, rebelle, inconscient, etc. Je ne saurais quel adjectif utilisé à son comportement. Mais, il se trouvait en retenue, alors il comptait bien tenter tout ce qu’il pouvait pour y échapper, il avait autre chose à faire que de rester à moisir sur une chaise de salle de classe. Voyons ! Remontant ses manches d’un air machinal, il commençait déjà à en avoir marre de se trouver dans cette foutu salle. Et il voyait bien les élèves autour de lui qui commençaient à se décontracter et à se sentir intéressés par la situation ; un avantage certain pour le jeune homme. En plus de cela, il y avait bien une ou deux connaissances qui pourraient l’aider à faire tourner cette prof en bourrique.