C’était un ciel nuageux qui planait au-dessus de Lima en ce froid mardi du début de Mars. À peine les yeux s’était ouvert sur le ciel d’un gris de pluie qu’Edena avait voulu les refermer. Ce n’allait pas être une bonne journée. Elle le sentait très bien. Dans ses jambes. Dans son corps. Elle n’avait pas envie de se lever pour aller en cours. Juste envie de rester blottie dans les draps chauds de son lit. Seulement se lever pour aller aux toilettes et aller se faire un peu à manger. Mais, malgré son envie de dormir jusqu’à ce que cette journée soit passé, Edena P. Miller savait très bien qu’elle ne pouvait se permettre de perdre encore une journée de cours. Dans les jours qui avaient suivi la mort d’Alexander, elle n’y avait pas été. Elle avant aussi manqué de nombreux cours pour des raisons médicales à cause de sa grossesse. Il lui fallut un long moment pour se convaincre qu’elle ne pouvait pas rester couché. Un coup de pied de son enfant lui fit doucement ouvrir les yeux. L’adolescente ne pouvait pas rester couché parce qu’il méritait mieux. Il méritait une vie à lui tout seul. Une magnifique existence qu’elle attendait doucement. C’est pour cette raison qu’elle s’habilla et qu’elle se dirigea vers le lycée pour une magnifique journée qui ne lui tentait pas – trop nombreuse ses temps-ci parce son ventre n’en finissait plus de s’arrondir. Elle était enceinte encore enceinte, encore plus enceinte.

Le début de la journée ne s’était pas si mal déroulé. Elle avait été très heureuse de constater la présence de certains de ses amis dans ses cours. Elle avait été heureuse qu’ils lui sourient et que certains lui parlent même si beaucoup de gens avaient mis entre eux une distance à cause de sa grossesse. Beaucoup d’entre eux ne comprenaient pas ce qui l’avait pousser à envoyer sa vie en l’air en tombant enceinte. Mais Edena ne le voyait pas de cette manière. La jeune demoiselle savait par contre que cette journée ne pouvait pas rester aussi belle et aussi bonne. Elle le sentait à l’intérieur lorsque – splash – un grand verre plein de glace et de sirop gracieuseté d’un quelconque membres de l’équipe de football lui atterri en plein visage. Frissonnante, dégoûtante, collante et humiliée, Edena se réfugia dans la salle de bain ou elle pleura un bon coup après s’être débarbouiller et avoir remercié le ciel que son vêtement noir ne soit pas taché par l’horrible liquide rose qui avait par contre détruit le peu de maquillage qu’Edena avait pris le temps de mettre avant ce morne matin de mars. Finissant par reprendre le contrôle, elle sortit de la cabine de toilette pour remarquer qu’un nouveau grafiti critiquait sa décision de tomber enceinte. Morose, la jeune demoiselle sortit dans la salle et fila à sa case quand elle entendit.

«Salut Edena ! Je ne t’avais pas reconnue… On ne peut pas dire que ça t’aie fait du bien de quitter les Cheerios. Enfin, tu pourras toujours passer les auditions pour faire le ballon... »

Comme je l’ai déjà mentionné, l’avant-midi avait été dur. Particulièrement dur sur le moral d’Edena Penelope Miller qui n’en pouvait plus. Et cette invective qui venait de la frapper pendant la récréation du midi l’avait atteinte comme au ralenti. Comme la slush reçue un peu plutôt dans la journée. Elle ne regarda même pas la personne qui lui lançait. Elle se surprit elle même lorsqu’elle s’entendit dire.

« Ah ! Fuck You ! Fout moi la paix. J’ai pas besoin de toi en plus sur mon dos en plus du reste. »