Leçon privée feat Claire Wells & Aiden Michaels

« Des cours privés, après l’école ! C’est vraiment nécessaire ? »

« Aiden, tu es mon élève le plus faible en français. Si tu ne veux pas redoubler, il te faudra redoubler d’efforts – sans mauvais jeu de mots. »

Ainsi, Aiden se voyait obliger de suivre des cours privés afin d’améliorer son niveau en français. Il était vrai qu’il avait énormément de difficulté, comme dans n’importe quelle matière. Cela venait en partie du fait qu’il était hyperactif. Aiden avait toujours eu de la difficulté à ne rien faire d’autre qu’écouter pendant plus d’une heure. Si seulement les professeurs étaient un peu plus… interactifs !

Il faut dire aussi qu’il avait un peu la tête ailleurs. Le pauvre garçon aspirait à devenir célèbre et tout ce qui le motivait réellement, c’était la musique. Alors qu’il ne voyait aucun intérêt dans les maths, le français ou la bio.

Sa première leçon privée allait donc avoir lieu le soir même, après les cours. Heureusement pour Aiden, il avait eu la chance de tomber sur quelqu’un qu’il connaissait. Ce n’était pas un parfait inconnu – ou pire encore, quelqu’un qu’il détestait – qui allait lui donner ces cours privés. C’était Claire, une des rares cheerios qui avait daigner parler à Aiden. Après tout, Aiden n’était pas ultra populaire et collait encore moins au portrait du mec musclé, sportif (et abruti).

Il espérait ainsi que ces leçons privées puissent être davantage intéressantes, puisque Claire était relativement agréable avec lui – du moins, pas désagréable. C’est donc avec abattement qu’Aiden se contraint à rester à l’école une fois les cours terminés (quel malheur), alors que la plupart des élèves s’en retournaient chez eux.

Ne souhaitant pas particulièrement être en retard pour sa première leçon, il n’attendit pas pour se rendre à son casier, ou il déposa des bouquins pour en prendre d’autre. L’éternelle routine du lycéen : échangez des bouquins ennuyeux pour d’autres bouquins tout aussi ennuyeux. Il referma sa case, replaça son sweet rouge, puis se dirigea vers la cauchemardesque salle de français.

Lorsqu’il arriva, il poussa faiblement la porte (comme si l’absence totale de motivation se couplait à une absence totale d’énergie) et s’étonna de voir que la pièce était vide ; hormis des tables, des chaises et quelques tablettes, il n’y avait aucun signe de vie. Aiden examina brièvement sa monte pour se rendre compte qu’il était arrivé à l’avance de quelques minutes. Combien de fois était-il arrivé en avance dans un cours de français ? Très peu, voir jamais.

Profitant des quelques minutes de temps libre qu’il lui restait, il alla s’asseoir à sa place habituelle, au fond de la classe, et y déposa ses livres. Il sortit de cette pile une feuille froissée sur laquelle il avait déjà gribouillé quelques esquisses. Aiden n’était certainement pas un dessinateur dans l’âme, mais il aimait barbouiller ses feuilles de dessins moches, pour passer le temps. C’est d’ailleurs ce qu’il faisait dans la plupart de ses cours – plutôt que d’écouter.