Choriste du mois

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 08. This is the start of something new

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MessageSujet: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyMer 24 Aoû - 21:02

Par ici, de toute façon, nous ne regardons jamais vers le passé très longtemps. Nous avançons vers l’avant, ouvrant de nouvelles portes et accomplissant de nouvelles choses, parce que nous sommes curieux… Et la curiosité nous attire dans de nouveaux chemins.
– Walt Disney
Edena se releva comme si rien n’était. Sa cheville droite qui avait osé défier le crayon élançait. Elle sentait le regard de plusieurs étudiants fixé sur elle. Sur son ventre. Il y eu un moment où personne n’agit. Personne ne parla. Pourtant, dans un corridor de lycée, juste avant le midi, tout le monde sait que le silence est quasiment impossible à obtenir. Et pourtant, il était là et opprimant sur son passage tout le monde. Le temps semblait s’être figé. Que fallait-il faire dans le cas où une femme enceinte de sept mois et deux semaine se tape la plonge (et du même coup, la honte) du siècle dans un escalier bondé et tout ça à cause d’un idiot de crayon? Et n’allez pas croire que du côté d’Edena, il ne se passait rien. Son corps entier était en alerte. Hurlant « AUX BARRICADES ». Si la personne qui aurait fait la chute dans les escaliers n’avait pas été enceinte, la chute aurait probablement été filmée et mise sur YouTube pour le plus grand amusement du monde entier. La foule aurait éclaté de rire. Fallait-il qu’elle parle? Qu’elle dise un truc pour détendre l’atmosphère? Oui, c’était probablement la meilleure chose à faire. Edena sourit, redressa les épaules et déclara d’un ton quasi cérémonial.
Edena P. Miller – Ça va. Même pas mal. Y’a pas mort d’hommes! Circulez! Y’a rien à voir!
Mais qu’est-ce qui avait bien pu nous mener à cet instant bien précis? Pour se faire, nous remontrons un peu plutôt dans la matinée.

La température s’était encore réchauffée dans les deux derniers mois. Mars avait été incertain et pluvieux, comme il l’était habituellement. Le ciel morose avait accompagné le tournoi de football. De belles journées ensoleillées avaient accompagné certains des matches dont certains s’étaient joué sur un terrain encore humide. Avril était venue finir d’achever la neige qui résistait tant bien que mal à la chaleur qui voulait s’imposer annonçant à grands cris l’arrivée de l’été et des fameux examens de fin d’années. Et par la rotation de la terre, mai avait fini par succéder à avril. Mai avait amené avec lui, les blitz de matière à apprendre et à maitriser pour les examens qui viendraient en juin. Mais juin, pour sa part, était encore loin. Loin dans le futur. Nous étions dans la seconde semaine du mois de mai. Et mai avait amené avec lui sur ces deux premières semaines un temps incertain. Certaines journées affichaient un magnifique soleil qui aurait pu éblouir les gens. D’autres affichait un ciel noir.

Quand Edena P. Miller ouvrit les yeux en ce matin tiède de mai, elle se demanda si elle avait vraiment aller à l’école. Elle avait le pressentiment que quelque chose d’immense allait se produire. Quelque chose qui par sa simple existence, bousculerait le cours de sa vie. Et l’adolescente n’était vraiment pas sûre qu’elle avait envie de voir tout changer. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour se réhabituer au minimum à sa vie telle qu’elle était aujourd’hui. Des mois. Presque six. Depuis le début de mai, elle était fonctionnelle. Elle vivait une vie paisible en frôlant les murs du lycée dans son silence extraordinaire. Personne ne la remarquait ou presque et cela lui plaisait bien. Les gens lui cédaient des places. Enceinte de sept mois et demi, la jeune future maman vivait sa petite vie tranquille sans déranger personne. Par contre, sa capacité de concentration avait légèrement chuté tout comme ces notes. Comme tout être, elle s’était acclimatée à une situation particulière et assez douloureuse. Mais n’allez pas croire pour autant que la page était tournée sur le deuil d’Edena. Elle avait encore mal. Mal à l’absence et mal à sa solitude. Car quelqu’un dans le portrait de la vie de la jeune future maman manquait encore à l’appel. Le père. Où était le père n’est-ce pas? Edena avait appris à composer avec l’absence d’Alexander, avec sa mort à lui qui l’avait fait mourir un peu, elle. La douleur de l’absence s’éclipsait presque totalement quand le bébé bougeait dans son ventre. Cet enfant était la bouée de sauvetage de la jeune femme. Mais ce matin-là de mai, Edena aurait aimé qu’il soit présent et qu’il la pousse à se lever. Par les rideaux entrouverts de sa chambre, Edena voyait apparaitre un ciel incertain. Un ciel d’un bleu azur qui se couvrait par bout de grands nuages noirs. Non. Ce n’était pas un bon pressentiment. L’adolescente se retourna dans son lit. Si elle ne se levait simplement pas? Si elle restait ici? Avec son mauvais pressentiment que les choses allaient changer? Si…
Elizabeth R. Miller – Penny! Qu’est-ce que tu fais? Tu vas encore être en retard. Allez! Tires-toi de ton lit!
Madame Miller, matriarche de la fratrie Miller venait d’entrer en trombe dans la chambre de sa fille. Edena savait très bien qu’Elizabeth faisait cela non seulement pour le bien de sa seule fille mais aussi pour son troisième petit enfant et le seul qu’elle verrait réellement grandir. Edena protesta un moment mais finit par se lever du lit. Elle saisit les vêtements qu’elle avait sortis la veille et entra dans sa salle de bain pour prendre une douche rapide. Edena avait bien établi son rituel de douche et de bain. Elle avait besoin de sa routine à elle. Celle qui lui permettait d’être stable et équilibrée à ces yeux. Chaque matin, elle mettait la radio, l’allumait et se laissait aller. En ce matin incertain de mai, c’était du Natasha Bedingfield qui était le mix qu’elle mit sur son i-pour et l’adolescente ne put s’empêcher de pousser un peu la chansonnette sous la douche.
Edena P. Miller – I am unwritten, can't read my mind, I'm undefined.
I'm just beginning, the pen's in my hand, ending unplanned

Staring at the blank page before you
Open up the dirty window
Let the sun illuminate the words that you could not find

Reaching for something in the distance
So close you can almost taste it
Release your inhibitions
Feel the rain on your skin
No one else can feel it for you
Only you can let it in
No one else, no one else
Can speak the words on your lips
Drench yourself in words unspoken
Live your life with arms wide open
Today is where your book begins
The rest is still unwritten

Oh, oh, oh

I break tradition, sometimes my tries, are outside the lines
We've been conditioned to not make mistakes, but I can't live that way

Staring at the blank page before you
Open up the dirty window
Let the sun illuminate the words that you could not find

Reaching for something in the distance
So close you can almost taste it
Release your inhibitions
Feel the rain on your skin
No one else can feel it for you
Only you can let it in
No one else, no one else
Can speak the words on your lips
Drench yourself in words unspoken
Live your life with arms wide open
Today is where your bo…
Un cognement à la porte de sa salle de bain la fit taire brusquement. Edena n’avait pas une horrible voix. Mais n’empêche qu’elle ne chantait rarement à tue-tête et qu’elle s’était laissé emporter. La chanson unwritten aurait pu être la chanson qui la représentait le mieux. Elle était non-écrite. Comme cette journée qui s’annonçait pleine de rebondissement. Vingt minutes et un peu de crème anti-vergeture plus tard, elle sortit de la dite chambre de bain portant une paire de pantalon en jean et un chandail en cache-cœur rouge cerise. Elle prit son sac à dos. Il pleuvait dehors – eut-elle le temps de constater en descendant les marches pour se rendre au rez-de-chaussée où elle trouva sa mère en train d’attacher ses cheveux dans son habit d’infirmière. Dans la cuisine, son père et ses deux frères étaient en grande conversation sur un sujet quelconque de l’actualité politique. En passant devant le miroir, Edena ne put retenir une moue – elle avait l’air enceinte terriblement enceinte. C’est ainsi que les trois hommes s’écrièrent :
William P. Miller, Eric P. Miller et Edgar P. Miller – Non, tu n’es pas grosse, tu es ravissante.
Eric P. Miller – Pour une baleine.
Edena P. Miller- Eric, idiot!
Elizabeth R. Miller – Eric, si tu fais pleurer sa soeur, tu te trouve un nouvel appartement.
Edena entra dans la cuisine, prit un muffin encore chaud et retourna s’assoir dans le sofa du salon pour le manger tandis que son père et ses frères continuèrent leur discussion. Elle avait jugé brillant de cesser d’écouter les nouvelles et de lire les journaux voyant l’impact que cela avait sur son énergie maintenant qu’elle était enceinte. Son muffin terminé, Edena prit les clefs de sa bagnole, donne la bise à chacun de ses frères, à son père et à sa mère et fila suivit de peu par sa mère qui se lança encore dans une suite de recommandation pour la journée. La pluie avait cessé. Une parcelle de ciel bleu était bien visible. Edena s’engouffra dans sa voiture, parti son moteur et démarra vers le lycée. Elle salua Beverly dans le stationnement avant de filer dans son cours de biologie. Les cours se déroulèrent plutôt bien. Et bien assez tôt arriva le repas du midi.

L’adolescente se dirigea donc vers le self où elle acheterait son repas. Un cartable dans les mains, elle ne regardait pas au sol lorsqu’elle entra dans les escaliers. Une marche, deux marches, trois marches et pouf. Edena dégringola l’escalier en se collant la honte du siècle devant un quart du monde entier qui la regardait. Il y eu des regards inquiets en sa direction. Edena chercha la cause de sa culbute pendant un moment avant de trouver le coupable quelques marches plus hautes. Un stylo bille gisait innocemment au milieu de la marche attendant la prochaine personne à tuer dans les escaliers qui menait du premier étage au rez-de-chaussée. Edena se releva doucement.
Edena P. Miller – Ça va. Même pas mal. Y’a pas mort d’hommes! Circulez! Y’a rien à voir!
Oui, c’est souvent quand le ciel est incertain, quand l’on n’est pas sûr qu’il nous faille avancer vers l’avant nécessairement, quand une décision ne nous semble pas la meilleure à prendre et, surtout, quand l’on a peur de ce que l’avenir nous réserve qu’il ne faut pas hésiter à aller vers l’avant en suivant notre instinct. Parce que cette journée au ciel sombre pourrait être le premier jour du restant de notre vie. À la fois, la plus belle et la plus terrifiante de notre vie. Mais cette grande réflexion viendra un peu plus tard à notre jeune acrobate qui n’aurait pas dû se croire bonne au point de défier un crayon dans un escalier. La foule se dissipa lentement. Quelque curieux dont certains amis proches restèrent sur place.

Edena souffla pendant un petit moment. Debout au rez-de-chaussée. Jusqu’à ce qu’une douleur aigue lui virila le ventre. Une douleur irradiante et toute légère au début qui s’emplifia petit à petit jusqu’à lui couper totalement le souffle. Du ventre, la douleur s’étendait jusqu’au dos. Et la douleur disparue complètement sans laisser de moindre trace de son existance. Edena appuya une main sur son ventre. Des larmes avaient perlé sur le coin de ses yeux. La jeune demoiselle murmura
Edena P. Miller – Et merde!
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyJeu 25 Aoû - 12:00

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Tellement de choses c’étaient passés ces temps si même les plus inattendues et improbables que la jeune femme en était épuisé. Le pire c’est que tout ceci était loin d’être fini. Les ND et les AV étaient plus en compétition que jamais… une seule des deux chorales pourrait représenter le lycée au concours… ce qui voudrait dire la dissolution de l’autre… Dakota en avait des frissons… Les ND étaient là depuis le début, ils avaient donc par conséquent plus de chances qu’eux… Si les Av venaient à disparaitre cela lui serait vraiment très douloureux. Non pas parce que leur chorale aurait perdu face à l’autre mais parce qu’elle verrait une sorte de famille secondaire de dissoudre… Pourquoi ne pas faire une seule et même chorale commune pour ce fameux concert… de toute façon depuis le début tout avait été très claire, une seule des deux resterait…

Dakota souffla d’un air lasse se qui fit voler une mèche de cheveux qui se trouvait devant ses yeux. Si bruyamment que plusieurs élèves se retournèrent vers elle. Même le professeur fit même une petite pause pour la dévisager. Elle secoua la main d’un air gêné et s’excusa avant de se recroqueviller sur son siège en espérant y disparaitre totalement alors qu’en même temps elle rassemblait ses cheveux en chignon grossier qu’elle fit tenir avec un stylo pour être sur que plus aucune même ne lui arracherait un autre souffle. Quand la sonnerie retentit la jeune femme ne mit pas des heures à rassembler ses affaires et quitter la classe.

Elle se dirigea vers sa salle de répétition. Quand elle eut refermé la porte derrière elle, Dakota se figea. Elle balaya du regard la salle et la tristesse qui s’empara d’elle fut immense… Comment… Comment pourrait elle dire adieu à ce lieu, à tout ce qu’elle y avait vécu… c’était comme renoncer à une partie de sa vie… la meilleure partie… Malgré les moqueries, les attaques de slushy et le statut de looser qui lui avait été attribué… Elle avait vécu les meilleurs moments de sa vie… dans cette salle avec les autres… Des éclats de colères, de sanglots, de rire… tout avait été si intense. A chaque fois qu’elle franchissait cette porte tout ses problèmes s’évaporait comme de l’eau face à la chaleur humaine qui irradiait la pièce. L’entre aide, la complicité, l’envie de dépasser ses limites mais surtout la détermination et la combativité… voila ce qu’était les Awesome Voice ! La jeune femme se redressa alors fièrement en pensant aux deux derniers adjectifs qu’elle avait employer pour qualifier sa chorale « détermination et combativité » ! Elle n’avait pas le droit de pleurer sur un sort qui n’était même pas certain… Tant qu’il y avait un petit espoir elle se devait de mettre tout son cœur à l’entretenir… Oui elle se battrait aux côtés de ses amis pour défendre leurs chances ! Elle fit un « oui » entendu de la tête avant de saisir la poignet de la porte et sortir dans le couloir.

« grouuuu » Hum ?! Malgré le brouhaha du couloir la jeune femme n’eut pas de mal à entendre son estomac lui crier famine. Perdu dans ces pensées elle en avait complètement oublié qu’il était l’heure de déjeuner. Soit… En général elle attendait un peu que pas mal de gens sois passé au self comme ça elle était relativement tranquille… Mais là elle devait avouer qu’elle avait vraiment faim, la détermination creuse terriblement ! Elle alla tout d’abord à son casier où elle enfourna son sac puis se dirigea vers les escaliers… Une marche puis deux… puis trois… Elle ne s’aperçu pas qu’au milieu de ceux-ci que son épaisse chevelure tomba en cascade sur ses épaules.

Elle fut bientôt en haut mais un bruit allarment lui fit faire demi tour. Elle se retourna donc vers les escalier juste à temps pour voir une de ses camarades faire une chute impressionnante… Elle resta alors figé. La jeune femme qui avait fait cette cascade était enceinte… Ce qui rendait sa chute encore plus incroyable… Incroyablement inquiétante ! Dakota avait porté la main sur son cœur de par la peur. De nature serviable elle se précipita et dévala littéralement les escalier pour la rejoindre. Elle s’interrompit sur la dernière marche quand elle vit la jeune femme se relever et faire circuler les gens, elle en fut vraiment soulager. Comme Edena avait fait circuler les gens elle n’osa plus s’approché ce qui aurait de nouveau attiré l’attention sur la jeune maman. Elle la vit ensuite chercher quelque chose du regard probablement le coupable de sa chute… Dakota fit de même. Elle écarquilla les yeux quand elle le trouva. Elle porta instinctivement la main à ses cheveux et découvrit enfin qu’il était lâché. Mon dieu Edena avait glissé sur son stylo… S’il lui était arrivé quoi que se soit elle ne se le serait jamais pardonné… S’il lui était arrivé quoi que se soit…

Elle n’eut pas le temps dit penser plus quand elle entendu la jeune lycéenne gémir. Dakota faillit défaillir quand elle fit la Edena posé la main sur son ventre alors que des larmes trônaient sur ses joues… Circulation… Pas circulation… Elle s’en ficha royalement et se précipita vers la jeune mère.

- Est-ce que ça va ?

Dakota eut envie de se donner une gifle, non mais qu’elle question stupide… Pourquoi d’ailleurs est-ce qu’on la pose dans ce genre de citation alors que l’on voit pertinemment que ça ne va pas… Miss Evans prit le visage de la jeune femme dans ses mains pour la regarder dans les yeux. La lycéenne ne connaissait la jeune mère que de vue aussi ce geste aurait pu paraitre bien trop familier mais dans la douleur peu importe la bien séance… Et puis la brunette se sentait tellement coupable pour sa chute. Elle voulait s’assurer que tout serait ok.

- Tu as mal au ventre ? tu veux t’asseoir ? tu veux un verre d’eau ? oui un peu d’eau fraiche ça te ferait du bien non ?

Le fait d’avoir des douleurs est vraiment plus que désagréable ajouté une personne à moitié hystérique par la peur et vous obtenez l’envie d’allé vous pendre . Dakota aurait fait n’importe quoi pour qu’elle se sente mieux… Elle aurait s’en doute due commencé par se taire… Elle s’en rendit compte au moment ou elle s’agasse elle-même.

- Je suis vraiment désolé, je ne me suis pas perçu que j’avais fait tombé mon stylo…

Dakota aurait très bien pu se taire et laissé ce stylo sans propriétaire fixe mais elle était bien trop humaine et honnête pour ne pas prendre ses responsabilité.

- De quoi as tu besoin ?

C’est fou comme parfois on peu se sentir tellement impuissant face à ce genre de situation.
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyLun 29 Aoû - 3:23

J’a
La culpabilité est un sentiment irrationnel, le sentiment d'être responsable de tout le mal du monde. Le remords, lui exprime une nostalgie, le regret de ce qui aurait pu être et n'a pas été.
– Antonio Tabucchi
Vous remarquez, cher lecteur, que l’être humain a plusieurs grandes qualités. L’Homme est doté de compassion, d’altruisme, de tendresse, de désir, de vie, de cohésion et d’espoir. Mais il ne faut pas oublier que l’Homme est aussi capable d’indifférence à l’égard d’autrui, d’égocentrisme, de haine, d’aversion, d’absence, de destruction et de méfiance. C’est ce qui fait qu’il est si intéressant de se pencher sur l’être humain. Pour cette raison l’ensemble des sciences humaines et sociales trouvent leur raisons d’être. Il est un seul et unique objet d’étude mais qui peut être repris sous divers angles. Chaque comportement humain peut être décomposé de milles et une manière. Sous la forme psychologique on se demandera ce que l’individu pense face à sa société. La sociologie place la communauté avant l’individu. La politique se penche sur les rapports des hommes et du pouvoir qui les relies.

Il y a donc autant de manière d’analyser la réaction de la foule face à la remarque qui disait que tout était correct qu’avait lancé Edena Penelope Miller qu’il y a de sciences humaines et sociales dans le monde. Mais malgré toutes les analyses, nous pouvons constater que le simple fait qu’elle soit encore sur ses deux pieds, encore capable de parler et encore vivante, rassurait grandement la foule qui lentement mais surement se dispersant. Edena entendit même quelques rires à distant. Elle resta immobile. Avec une sourde douleur dans le ventre. Comme un petit brulement. Une douleur légère qui s’accentuait par moment. Les psychologues en diront ce qu’ils voudront, Edena venait de se coller la honte du siècle devant une bonne majorité du lycée et l’effet que cela faisait était très déplaisait. C’est surtout dans ces moments-là, ceux où l’on devrait se rouler dans une petite boule pour tenter de disparaitre entre deux craques du plancher, telle les petites boules de poussières, que l’on a besoin d’un ami ou d’une simple connaissance pour venir nous voir. Edena sortit de son sac son téléphone cellulaire. Était-ce une bonne idée d’embêter une de ses connaissances? Mais de toute façon qui appeler? Et surtout quoi dire? Parce qu’il fallait avoué que de se taper la honte, n’était pas une bonne raison pour appeler. Et d’ailleurs, elle se doutait que si elle appelait Beverly, Glenn ou Lexa en disant : « hey! Je viens de tomber dans les escaliers et mon ventre s’est pris un bon coup, qu’est-ce que tu penses que je devrais faire? », elle obtiendrait de bonnes réponses – enfin, une réponse qui lui plairait. Car il fallait très bien savoir qu’Edena adorait l’école et que l’idée de manquer des cours de la révision de fin d’année pour une échographie d’urgence était de loin l’option la moins plaisante du monde. Elle hésitait d’ailleurs à relever la tête pour confronter les quelques curieux qui étaient encore présent sur les lieux. Et si l’un de ses bons amis était dans la foule? S’ils la regardaient et qu’ils ne savaient pas vraiment comment agir. Combien de temps s’était-il écoulé depuis la première douleur? Et si ce n’était qu’une fausse alerte? Si le bébé n’était que choqué d’avoir eu lui aussi à assumer la maladresse de sa mère? Si? Si? Si?
Dakota Evans – Est-ce que ça va ?
Dieu merci, une inconnue s’était rapprochée d’elle. Dieu merci quelqu’un s’était soucié de son sort. Edena massa doucement d’une main l’endroit où la douleur provenait. Là ou commençait la protubérance. Elle était moins forte maintenant, cette douleur. Ce n’était plus comme un coup de couteau qui lui coupait d’un coup le souffle. C’était plus comme un point, le même que l’on ressent lorsque l’on court toute suite après avoir mangé. Le même que l’on ressent dans une piscine après une longue séance de natation. Edena n’avait pas vécu ses sensations depuis longtemps. Mais elle se rappelait exactement de la sensation. Comme je vous l’ai déjà mentionné plutôt, l’Homme est doté de compassion. Et c’était justement ce qu’Edena pensait qui avait guidé la jeune femme dont elle ignorait l’identité vers elle. Bien sur, elle ne tarderait pas à savoir qu’il en fût autrement et qu’un autre sentiment ait guidé l’adolescente. La jeune future maman ne savait pas l’identité de son interlocutrice et pour le moment, elle s’en foutait un peu. L’inconnue avait un air vaguement familier. Comme quelqu’un que l’on croise souvent dans un corridor, dans les toilettes, mais que l’on ne connait pas parce que nous n’avons aucun cours en commun. Peut-être était-elle dans une chorale, même. Edena s’en battait Mathusalem. Elle avait juste besoin de quelqu’un à côté d’elle pour lui parler. Quelqu’un pour lui changer les idées. Lui parler de tout et de n’importe quoi. Et Dakota était exactement la personne désigné pour cela. Edena se foutait du fait que c’était une parfaite étrangère. Parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait peut-être dans sa chute fait du mal à son bébé, au bébé d’Alexander, et que cela, elle ne se le pardonnerait jamais.
Dakota Evans – Tu as mal au ventre ? tu veux t’asseoir ? tu veux un verre d’eau ? Oui un peu d’eau fraiche ça te ferait du bien non ?
Le côté protecteur de l’inconnue lui faisait du bien. Il la rassurait. Était-il normal qu’elle se sente aussi paniqué? Était-ce normal qu’elle ait aussi peur? Edena ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle devrait avancer de l’avant et s’en aller à son cours. Quel jour étions-nous déjà? Un mardi, n’est-ce pas? Les mardis avait toujours apporté la poisse à Edena. Elle n’aurait pas du se lever ce mardi-là. Voilà tout. C’était un mardi qu’Alexander avait perdu la vie. L’étrangère rassurait Edena qui se redressa. Non. Il ne se passerait rien de grave. La future maman en était presque sûre… en fait, disons qu’elle avait un doute raisonnable.
Dakota Evans – Je suis vraiment désolé, je ne me suis pas aperçu que j’avais fait tombé mon stylo…
La culpabilité… n’est-ce pas? Quel horrible sentiment! C’est un des détails qui vous caractérise l’être humain. Ses notions de bien et de mal, qu’on impose à l’être humain, nous apprennent qu’il faut s’excuser lorsque l’on fait quelque chose de mal. Et Edena Penelope Miller en savait un vrai rayon sur la culpabilité, sur le fait de se sentir mal, de se torturer avec un détail. Elle avait passé la plus grande partie de sa grossesse à se culpabiliser, à se sentir mal et à se sentir triste. Oui, pour la jeune future maman, les mois de sa grossesse n’avait pas nécessairement été les plus beaux mois de toutes sa vie. Mais ils avaient aussi été parmi les plus beaux. Si elle n’avait pas été enceinte, le chagrin qui l’avait assiégée avec la culpabilité, elle ne saurait pas où elle serait aujourd’hui. Quand le militaire lui avait appris que le soldat A. Robert avait perdu la vie dans une explosion, elle s’était fait envahir de la culpabilité, celle de ne pas l’avoir sauvé, celle de ne pas l’avoir retenu. Était-ce vraiment de la culpabilité, cela ressemblait d’avantage à un étrange mixte de culpabilité et de regrets de choses qui ne se produiront jamais. Edena ferma doucement les yeux. Elle ne savait pas trop quoi dire pour l’instant et se contenta d’hocher la tête. Le temps de laisser le petit tourbillon humain l’emporter. Le temps de la laisser digérer la chute qu’elle avait fait et qui lui restait à travers la gorge. Elle aurait du faire plus attention.
Dakota Evans – De quoi as-tu besoin ?
La gentillesse de Dakota fit sourire doucement Edena. Elle ne l’avait pas fait exprès. Et comme je l’ai dit plutôt, si quelqu’un de normal serait tomber dans l’escalier, cela n’aurait pas fait tout un plat. La jeune future maman garda une main appuyée sur cet endroit. Elle murmura d’une voix douce et calme
Edena P. Miller – Non… un peu mal… mais ça va passer. Je ne dirais pas non à m’asseoir, par contre… le temps que ça passe. T’inquiète pas. Je ne t’en veux pas. Des accidents ça arrive à tout le monde. Je… hum… J’ai pas besoin de rien.
Une autre douleur vrilla. Aussi forte que la première. Edena étouffa à peine un petit gémissement. Elle avait soudainement plus mal qu’avant. La jeune demoiselle ferma doucement les yeux.
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyJeu 1 Sep - 14:28

L'aiguille de l'horloge avançait tellement lentement. Beverly soupirait, jetait un énième coup d'oeil à sa montre, soupirait de nouveau, refaisait sa queue de cheval typique des cheerleaders, écoutait quelques bribes des équations compliquées du professeur de maths, regardait de nouveau sa montre, croisait les jambes, souriait au garçon trois rangs derrière, regardait encore sa montre... Et à chaque fois, elle s'apercevait combien les cours de maths sont désintéressant et horripilants. Elle gardait cependant le sourire et hochait la tête lorsque le professeur semblait la regarder, pour lui faire croire qu'elle était intéressée, avant de replonger dans l'ennui le plus total.

C'était un fait avéré, Beverly détestait les mathématiques.

Non seulement, les cours avaient principalement cours de onze à douze heures, et donc son estomac criait famine et elle n'arrivait plus à se concentrer le vendre vide, mais en plus, le professeur paraissait lui-même endormi, et son cours était soporifique au possible. Sa grand-mère avait pourtant été claire. Les mathématiques, c'était important, comme une dizaine d'autres matières futiles, pour son futur, et, si jamais elle ne gardait pas une moyenne irréprochable, elle nh'ésiterait pas à contacter la coach Sylverster pour lui dire de virer Beverly. Cette dernière était donc une des rares cheerleaders à avoir une très bonne moyenne, mais les cours l'ennuyaient particulièrement. Pas qu'elle y mette de la mauvaise volonté, mais la danse, c'était sa passion, sa vie, un point c'est tout.

La sonnerie raisonna enfin dans le couloir, et Beverly se dépêcha de rassembler ses affaires pour se précipiter à l'extérieur. Même si tous les élèves n'avaient que la nourriture en tête, et le self comme direction programmée, et que les couloirs étaient vite bondés, c'était comme une grande bouffée d'air, un peu d'oxygène que de sortir de cette salle infernale. Beverly entendit le professeur l'appeler pour lui parler, mais elle fit comme si elle n'avait pas entendu et sortit. Mais à son grand malheur, le professeur la rattrapa. Elle fit deson possible, mais ne la lâcha pas avant une dizaine de minutes. Affamée et agacée par le manque de logique de son professeur, qui ne comprenait pas qu'elle mourrait de faim, elle se dépêcha en direction du self, avant de remarquer une drôle de cohue, et des élèves surexcités.

Plusieurs élèves se dirigeaient vers le self. La plupart arboraient un sourire moqueur, plusieurs ricanaient bêtement, mais certains semblaient choqués, voire effrayés. Beverly haussa un sourcil et se demanda ce qui s'était passé pendant que son fichu prof de maths n'aie l'idée de la retenir, avant de voir un groupe de footballers du lycée. Tous riaient à gorge déployée, et Beverly crut entendre un prénom. Elle se figea, et, remarquant un coup d'œil d'un de footballers sur son uniforme de cheerleaders, elle décida de profiter de sa position. Elle intercepta donc le garçon en question, un sourire forcé en coin. Celui-ci la dévisageait d'un air qui lui déplaisait, mais elle voulait comprendre ce qu'il s'était passé pour provoquer ces comportements étranges. Et être certaine de se tromper quant à l'identité de la personne dont ils se moquaient...
Elle lui demanda donc tout naturellement la cause de leurs éclats de rire, inquiète mais aussi curieuse.

- T'as pas vu ? La fille là, Elena, ou un truc comme ça. Elle est tombée dans les escaliers ! Énorme ! Devant tout le monde et tout, trop fun ! Mes potes et moi, on aurait bien voulu filmer, mais c'était trop tard, elle était déjà par terre ! Tout les autres font genre ils sont trop choqués, tout ça parce qu'elle est enceinte, mais en fait, ils s'en foutent, ils sont déjà tous en train de manger comme si il c'était rien passé.

Beverly était scandalisée et complètement terrorisée. Elle répondit de manière très sèche, voire brutale au jeune homme.

- Déjà, son prénom, c'est Edena, et pas Elena. Et ça t'es venu à l'esprit qu'elle ait pu se faire mal ? Que le bébé puisse être en danger ? Ah non, désolée, toi, tu pensais à la vidéo qui aurait pu faire rire des débiles de ton genre !

Il fronça les sourcils, son sourire s'effaça en comprenant que les filles jolies n'étaient pas forcément d'accord avec lui ; et ses copains se rapprochèrent. Beverly décida qu'il était temps pour elle de disparaître et fit rapidement demi-tour, sans oublier de lui jeter un dernier regard noir.

Elle se précipita vers l'escalier et remarqua vite Edena, accompagnée d'une jeune fille brune. Rassurée en voyant qu'elle n'était pas toute seule, Beverly s'approcha quand même. Elle entendait son cœur battre dans sa poitrine et elle avait l'impression que tout le couloir entendait le rythme affolant des poum poum, poum poum qui tonnaient dans sa poitrine.

Depuis qu'Edena lui avait demandé d'être la marraine du petit, elle se sentait responsable du bébé autant que de la mère. Elle avait toujours adoré et admiré Edena, mais elle se sentait d'autant plus protectrice depuis que celle-ci était enceinte, et donc en partie vulnérable. Beverly savait aussi que s'il arrivait quelque chose au bébé, si cette chute avait eu un impact... Problématique sur l'enfant, Edena serait inconsolable. Parce que ce bébé était la dernière chose qui lui restait d'Alexander. Et que, si elle arrivait à en parler, qu'elle progressait et qu'elle guérissait, même si cette guérison était lente, elle fonctionnait. Et que sans le bébé... Sans le bébé, Edena ne pourrait jamais guérir. Même avec toute la bonne volonté de Beverly, avec toute l'amitié et le bonheur qu'elle avait à revendre... Personne ne pourrait remplacer Alexander. Ou leur enfant.

Elle resta un peu à l'écart, histoire de se calmer, quelques secondes, sachant très bien que quelqu'un de complètement terrifié par la chute ne ferait qu'alarmer, sûrement pour rien, les personnes encore présentes... Mais quand elle vit la grimace brève d'Edena, ses yeux se fermer et sa main se porter à son ventre, elle comprit que quelque chose n'allait pas. Elle bondit vers le duo.

- Que s'est-il passé ? Edena, ça ne va pas ? On devrait peut-être aller à l'infirmerie, si tu as mal...

Elle jeta un regard complètement paniqué à la jolie brune à côté d'Edena, en quête d'informations sur la fameuse chute.
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyLun 5 Sep - 23:50

Le temps découvre les secrets. Le temps fait naître les occasions. Le temps confirme les bons conseils.
– Jacques-Bénigne Bossuet
Le temps est un concept bien relatif, mes chers lecteurs, vous le remarquerez en voyant simplement le grand nombre d’expression et de vieilles maximes qui ne font que tourner autour de ce concept. Le temps peut se figer, mais il peut aussi accélérer. C’est probablement parce que nous sommes pris au plein milieu de la tourmente du temps que nous réalisons à peine que le temps est compté et tellement limité qu’il nous faut profiter de chacune des secondes qui nous sont offertes dans la vie. Si à peine une demi-heure plutôt, dans une classe de mathématique, le temps semblait s’étirer jusqu’à l’infini pour Beverly Paxton. Le temps avait brusquement déboulé – tout comme Edena dans l’escalier qui elle avait vu son temps à elle se figer pour un instant qui lui avait semblé être une éternité encore. Depuis plusieurs mois, elle vivait au ralenti. Elle vivait lentement, consciente de chacune des petites variables qui émanaient des petits problèmes de la vie normale des jeunes de son âge.

Parce qu’enceinte, le choix n’était pas vraiment de se préoccuper de son rythme de vie. Il fallait se placer en avant-scène. S’assumer pleinement. Et brusquement, avec cette chute, le temps avait repris pour Edena son rythme normal. Sa tête s’était remplie d’une foule de question. Son corps entier était en alerte. Qu’est-ce qu’était la sensation d’une contraction? Pouvait-elle vraiment provoquer son propre accouchement en ne faisant qu’une seule chute dans l’escalier? Non. C’était impossible. Edena repoussa encore un peu plus creux en elle cette idée qui la terrorisait. Si tout cela n’avait été que son ressort, elle n’aurait jamais accouché. Elle resterait enceinte jusqu’à la fin de ses jours et mourait enceinte. Sur ce point, la jeune demoiselle aurait aimé avoir un moyen de sauter cette épreuve. Elle avait beau avoir tout lu, tout vu sur ce sujet. Elle avait beau avoir fait tout les exercices de respiration possibles et inimaginables. Cette peur continuait de la hanter en tout temps. Celle de donner naissance. De donner littéralement la vie. Être ronde, maladroite et épuisée ne la dérangeait pas plus que cela. Mais l’idée d’être seule était exactement ce qui la tétanisait. L’idée d’avoir mal. L’idée d’être confronter au fait de voir ce petit bout d’Alexander et d’elle… cette ultime preuve d’amour. Le temps ne pouvait pas s’être arrêter pendant si longtemps pour décider de revenir à la vitesse grand V exactement au moment où Edena avait besoin de reprendre du recul. De reprendre une distance par rapport aux événements qui s’annonçaient. Par rapport à la naissance de son enfant. Et si elle n’était tout simplement pas prête? Si elle ne serait simplement pas une bonne mère?

Les questions tournaient dans la tête d’Edena en vitesse grand V pendant que la douleur s’apaisait de nouveau. Elle était une mer qui attendait de savoir si la tempête allait vraiment se déclarer. Ironiquement, Edena serait littéralement devenue une mère après que la tempête ne se soit déclarée en elle. La jeune demoiselle ferma doucement les yeux. Il restait un peu plus d’un mois et demi à sa grossesse. Son enfant serait donc un prématuré s’il naissait en mai. Mai était un beau mois pour naître. Dehors les fleurs s’affichaient officiellement. Le muguet avait pris pied dans le parterre soigneusement entretenu de la maison des Miller. Il serait suivi de chacune des belles fleurs dont Elizabeth, la matriarche de la famille, raffolait. Mais le muguet était la fleur préféré d’Edena. Parce qu’elle annonçait les bonnes nouvelles, la fin de l’école… L’adolescente rouvrit les yeux en y pensant. Son enfant serait en mai peut-être… elle aurait préféré Juillet. Il aurait été un patriote. Il aurait été à terme. Mais le temps peut parfois nous réserver des surprises. Des revirements de situations qui sont inattendus. C’est exactement ce qui fait que malgré la difficulté de la vie, cette dernière est si amusante et si intéressante à vivre et à explorer. Edena reprenait doucement son souffle. Elle était presque certaine qu’elle n’était pas censée avoir mal. Presque certaine qu’une douleur qui raisonnait dans le corps comme un coup de poignard était une excellente raison pour consulter un docteur. Presque certaine que c’était même la bonne chose à faire. D’appeler un ami ou une connaissance pour qu’il la conduise à l’hôpital. Elle ne voulait pas inquiéter la jeune inconnue qui était indirectement la cause de sa chute. Edena excisa un sourire qui se voulait rassurant à son égard. Mais la jeune future maman n’avait visiblement pas été capable de cacher convenablement ses sentiments parce qu’une Beverly complètement paniqué sauta à côté d’elle.
Beverly Paxton – Que s'est-il passé ? Edena, ça ne va pas ? On devrait peut-être aller à l'infirmerie, si tu as mal...
Il vous est surement déjà arrivé, cher lecteur, de voir une personne que vous aimez profondément à un moment où vous avez précisément besoin d’un ami proche. Quelqu’un en qui vous avez une confiance quasiment aveugle. Si c’est déjà le cas, vous savez exactement comment Edena Penelope Miller s’était senti en voyant sa proche amie et future marraine s’inquiéter de la sorte et lui prouver du même coup que par moment, il était normal d’avoir peur… de ne pas être sur de la direction dans laquelle aller. La jeune future maman aurait sauté dans les bras de Beverly. Comment son amie avait-elle appris qu’elle était encore au pied des escaliers? Edena n’en avait absolument aucune idée et à cet instant précis, la jeune demoiselle s’en foutait comme l’an quarante. Elle avait envie d’avoir son amie près d’elle. Qui s’inquiétait. Beverly avait raison d’être celle qui était la conscience d’Edena ces temps-ci. Et quand sa grande amie agissait comme une petite mère à son égard, la jeune future maman n’avait aucun doute qu’elle était la meilleure personne pour devenir la marraine. Jamais elle ne douterait et toujours Beverly trouverait le moyen d’être à la hauteur.
Edena P. Miller – Rien… j’ai juste chuté comme une idiote. Mais… ça ne va pas. Je pense que j’ai blessé le bébé. C’est… C’est à l’hôpital que je devrais aller Bervely. L’infirmière ne pourra rien faire pour… moi.
Avant, l’enfant d’Edena était bien à son aise dans le ventre d’Edena. Il avait de l’espace pour tout faire. Mais avec le temps. Avec le temps, Edena savait qu’il avait eu de moins en moins de place. L’inconnue avait beau être superbement gentille. Elle n’avait pas la même importance que Beverly dans l’univers d’Edena. La jeune femme ferma doucement les yeux en réfléchissant à toute vitesse. Il fallait qu’elle appelle quelqu’un qui serait en mesure de venir la chercher. Toute sa famille était au travail. Elle se voyait très mal appelé l’un de ses frère. Sa mère était sur le plancher des urgences. Et Dieu, elle flipperait complètement en voyant sa fille arriver aux urgences. Aucun de ses amis n’était une bonne option. Edena mordillait sa lèvre inférieure en passant dans sa tête la majorité des noms de son répertoire téléphonique. Et soudainement, la meilleur des options se dressa dans sa tête comme une solution magique à la problématique. La sonnerie raisonna une fois, deux fois, trois fois. Il fallait qu’elle décroche. Edena s’appuya sur Beverly en essayant de ne pas se laisser submerger par le souffle des événements qui l’arrivait.
Edena P. Miller – Madame Lorenz… je m’excuse de vous appeler… Mais j’aurais besoin d’aide et vous m’aviez donné votre numéro pour ça. Je me suis blessée dans les escaliers et eummm… j’ai mal. Est-ce que vous pourriez aller me conduire au Saint-Rita?
Edena souffla en un seul souffle. Presque étonnée d’avoir elle-même la force d’admettre qu’elle ne pourrait pas tolérer ad vitam aeternam cette douleur sourde. Elle finit par raccrocher après un petit coup de téléphone qui se solda par une description de l’endroit où Edena, Dakota et Beverly étaient toute trois... confrontée à l'instinct du temps

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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyMer 7 Sep - 2:19

Les journées semblait s'étirer plus longues qu'avant. Assise dans sa salle de cours, attendant les premiers élèves de la matinée, Chris pensait au futur. D'ici quelques semaines, elle dirait au revoir à certaines de ses classes qui partiraient, obtenant leur graduation. Beaucoup de départs et beaucoup d'arrivées. Un perpétuel renouveau qui se produisaient chaque année et qui lui serrait le coeur à chaque fois. Pour les élèves en revanche, c'était un soulagement : la fin des études du secondaire et le début d'autre chose. Certains iraient à l'université, d'autres travailleraient dans l'entreprise familiale ou se lanceraient dans la vie active, d'autres encore se marieraient ou partiraient tenter leur chance loin de Lima. Tant de projets différents pour combien de réussite au final? Loin d'être une défaitiste, Chris n'en était pas pour autant une rêveuse et elle se doutait bien que pour beaucoup d'entre eux, la vie ne serait pas tendre.

Les cours de la matinée furent consacrés à cela : l'avenir. Durant trois heures, la jeune professeure et maman exposa puis laissa débattre les élèves sur l'avenir qu'ils désiraient, leur demandant durant les cinq dernières minutes de lui rendre en guise de devoir pour le prochain cours, l'avenir tel qu'ils le voyaient, sans leur préciser que ce serait à un autre élève de le lire lors du rendu de la copie pour qu'ils en discutent. La sonnerie retentissante mit ainsi fin aux cours et Ms Lorentz les laissa donc sortir tandis qu'elle même rangeait ses affaires pour rentrer chez elle durant l'heure du midi qu'elle pourrait partager avec Mara comme à chaque fois. Durant ses heures de cours, c'était sa propre mère qui s'en chargeait, ravie de passer du temps avec sa petite fille qu'elle gâtait vraiment beaucoup, la couvrant de cadeaux et de câlins. Mais alors qu'elle fermait la salle à clé et qu'elle se dirigeait vers la salle des professeurs pour y déposer ses affaires avant de partir, elle entendit la sonnerie de son téléphone portable. Qu'elle ne fut pas sa surprise de constater qu'il s'agissait d'Edena et décrocha aussitôt. En entendant ce qu'elle vint à lui dire, son teint devint de plus en plus pâle et elle faillit tout lâcher ce qu'elle tenait dans ses mains si elle ne s'était pas reprise aussitôt.

Bien sûr, j'arrive tout de suite. Dis moi où tu te trouves et je passe te prendre. En attendant, respires calmement par la bouche en contrôlant ta respiration, ça va calmer la douleur. dit elle en prenant tout de même la peine de laisser les clés de la salle sur la rangée de portes clés, repartant dans le sens inverse, écoutant les indications de lieux. Marchant le plus rapidement qu'elle le pouvait, dans le sens inverse de la foule se dirigeant vers le self, elle parvint enfin à la distinguer, en compagnie de deux autres filles, Dakota et Beverly. Rassurée de constater qu'Edena n'était pas seule, elle s'accroupit auprès d'elle et lui demanda si elle était capable de se relever pour marcher jusqu'à sa voiture. Par mesure de précaution, elle demanda aux deux adolescentes de l'y aider, tandis qu'elle marchait devant de manière à garer sa voiture juste devant le lycée pour éviter que la future mère doive effectuer un trajet encore plus long.

Il vaut mieux que tu sois en position semi-allongée à l'arrière. Une des filles grimpera avec toi pour t'aider si besoin est. Allez, mettez vos ceintures, on file immédiatement. leur ordonna t'elle, sentant que la situation était urgente. Mais mieux valait ne pas affoler Edena ni les filles davantage. Conduisant rapidement mais avec précaution, elle veillait à ce qu'Edena ne souffre pas trop du mauvais état de la route, lui posant des questions quand c'était malencontreusement le cas. Pendant ce temps, Beverly se chargeait de prévenir l'hôpital de leur arrivée. Dans un crissement de pneus, elle se stoppa devant l'entrée et sortant aussitôt, aida la jeune femme à descendre avec le plus de douceur possible tandis que les infirmiers arrivaient déjà avec une chaise roulante pour l'emmener à l'intérieur. Garant ensuite sa voiture sur le parking, elle entra et les rejoignit.

Il faut que je prévienne le lycée de votre absence afin que nous n'ayez aucune sanction. Edena, j'aurais également besoin du téléphone de tes parents ou d'une personne que je pourrais joindre pour les prévenir, au cas où tu devrais rester ici plus longtemps que prévu. On ne sait jamais après tout et je préfère être prudente. Ne t'en fais pas, on est là et on ne te laissera pas seule tant qu'on peut rester, je te le promet. la rassura t'elle, lui caressant doucement les cheveux.
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyVen 9 Sep - 16:31

Une mère, c'est vaste comme le monde. Elle est l'univers de chaque enfant qu'elle a porté, un univers unique qu'elle a inventé à chaque maternité.
– Pierre Karch
Au fur et à mesure que son ventre s’était arrondi, Edena s’était attaché de plus en plus à son petit ange, à son petit bout d’amour à elle. Elle s’était souvent surprise à lui parler, le soir avant d’aller se coucher. Elle lui avait inventé un monde et elle lui avait parlé de son père, de ses peurs. Mais peu de gens savaient qu’elle parlait quand elle était nerveuse, quand elle était triste, quand elle était heureuse, à celui qu’elle avait baptisé simplement son petit moustique. Elle avait résisté à la tentation de savoir le sexe de son enfant pour pouvoir choisir officiellement le nom, pour pouvoir décorer la chambre selon un sexe bien précis, bien plus qu’une décoration à la Winnie l’ourson qui faisait unisexe. Et pour la première fois, la jeune demoiselle avait peur pour son enfant et elle s’en inquiétait. Pour la première fois, elle se sentait vraiment comme une mère parce que son enfant était en danger et que son monde entier semblait s’écrouler. Parce que son bébé devait avoir mal si elle avait mal. C’était pour cette raison qu’Edena avait pilé sur son orgueil pour appeler un adulte responsable qui viendrait pour les aider pour l’aider à reprendre le dessus sur cette situation. Chris décrocha et Edena déballa le tout en ne cachant qu’à peine son inquiétude.
Chris Lorentz – Bien sûr, j'arrive tout de suite. Dis-moi où tu te trouves et je passe te prendre. En attendant, respires calmement par la bouche en contrôlant ta respiration, ça va calmer la douleur.
Tout se déroulait vite. Beaucoup trop vite. Le léger ton de panique de Chris ne fit qu’accentuer la panique de la jeune demoiselle. Elle s’était appuyée contre le mur et elle avait terriblement peur. Son cœur battait la chamade. La jeune demoiselle avait l’impression d’attendre. D’attendre longuement. Trop longuement. Edena inspirait lentement et expirait lentement par la bouche. Son souffle tremblait doucement. Son corps entier était en alerte. Qu’est-ce qui se passait? Ça ne pouvait pas être ce qu’elle pensait. Edena fut soulagé de voir Madame Lorentz arriver dans le corridor. Un adulte aurait des outils que Beverly et Dakota n’avait probablement pas. Et Chris en particulier avait une signification encore plus particulière pour l’adolescente. Parce qu’elle savait exactement comment Edena se sentait – pas en ce moment particulier – mais face à sa maternité, face à son bébé bouée de sauvetage. La jeune demoiselle écouta l’enseignante lui demander si elle était capable de marcher, Edena hocha la tête en se relevant doucement. Sa cheville élançait encore et Edena se surprit à s’appuyer sur Beverly et l’inconnue en cherchant son souffle. L’adolescente marcha soutenue vers le stationnement. À une reprise pendant le cours trajet, elle dut s’arrêter pour reprendre son souffle, la douleur étant devenue plus aigüe et plus douloureuse. Elle respirait lentement, très lentement. Devant la voiture, la jeune femme attendit qu’on lui ouvre la porte et elle se laissa doucement tombé sur le banc arrière.
Chris Lorentz – Il vaut mieux que tu sois en position semi-allongée à l'arrière. Une des filles grimpera avec toi pour t'aider si besoin est. Allez, mettez vos ceintures, on file immédiatement.
Edena P. Miller – Beverly… c’est Beverly qui reste à l’arrière avec moi. Il est pas prêt. Il est trop petit. C’est pas des… contractions. Je veux pas que ça soit des contractions, alors ça n’en est pas.
La réaction d’Edena Penelope Miller pouvait sembler enfantine. Mais il aurait fallu être capable de se mettre au centre même de sa tête pour comprendre pourquoi elle ne cessait d’insister sur le fait que ça ne pouvait pas être des contractions, parce que l’on était au mois de mai – et bien que le mois de mai est bien pour naître, ce n’était pas la même chose que de naître à terme. Une tonne d’image de prématurés grave lui traversaient la tête pendant qu’elle s’installait sur le fauteuil arrière. Elle ne voulait pas. Doucement, elle se calla contre le banc où l’avait rejoint son amie. Elle tentait en vain de retenir des larmes de paniques qui lui brouillaient de plus en plus la vue. C’était grave comme situation. Grave parce qu’Edena vit à peine passer le temps qui les séparait de l’hôpital. D’une main, elle serrait un coin de la jupette d’uniforme de Beverly qui était au téléphone avec les urgences pour prévenir de l’arrivée d’une adolescente enceinte avec des douleurs abdominales. Tout allait trop vite. Trop vite pour quelqu’un qui avait pris goût au temps au ralenti. Le cerveau de l’adolescente n’enregistrait plus rien. Quelle musique jouait dans l’automobile? Y’avait-il non seulement de la musique? Une nouvelle vague secoua l’adolescente lui arrachant une plainte alors que l’on entrait sur le terrain de l’hôpital. Il y avait treize minutes de voiture qui séparait l’hôpital du lycée. Vraiment, parce qu’Edena n’avait vu que quelques secondes passées. Ce fut soutenue par Chris et Beverly que l’adolescente fut transférer de l’automobile à un fauteuil roulant et elle était bien trop préoccupée à retrouver son souffle pour s’interresser à tout ce qui se passait autour d’elle. Ce fut le retour de Chris qui la ramena un peu plus au monde réel.
Chris Lorentz – Il faut que je prévienne le lycée de votre absence afin que nous n'ayez aucune sanction. Edena, j'aurais également besoin du téléphone de tes parents ou d'une personne que je pourrais joindre pour les prévenir, au cas où tu devrais rester ici plus longtemps que prévu. On ne sait jamais après tout et je préfère être prudente. Ne t'en fais pas, on est là et on ne te laissera pas seule tant qu'on peut rester, je te le promets.
Edena essaya d’articuler une phrase, mais la seule chose qu’elle réussit à dire fut une légère plainte alors qu’une autre douleur la secoua encore et encore. L’infirmier, visiblement un nouveau venu, hésitait pour savoir à quel endroit il fallait envoyer la jeune femme en premier et il en discutait avec une infirmière un peu plus expérimenté – comme le Saint-Rita était un hôpital de formation associé à l’université de la ville d’à côté, cela faisait partie du processus. Parfois, il y avait des délais parce que l’on ne savait pas trop à quel endroit il fallait envoyer le patient. La jeune demoiselle s’en foutait généralement, mais avec la panique qui l’envahissait l’adolescente aurait tout fait pour qu’une intervention divine se produise et que son dossier soit précipité à l’avant par un quelconque miracle. C’est pour cette raison qu’elle fut – en partie – grandement soulagé de voir apparaître la silhouette familière de sa mère au bout du corridor, juste avant qu’elle ne remarque que madame Miller dans son uniforme d’infirmière en chef avait le chignon en parti défait par la course qu’elle menait vers le fauteuil roulant de sa fille.
Elizabeth R. Miller – EDENA PENELOPE MILLER! QU’EST-CE QUE TU AS ENCORE FAIT? J’ai entendu l’annonce sur le système radio! Je veux la totale échographie, scan… vous en prenez soin, c’est ma fille! Attends que j’appelle ton père toi!
Edena P. Miller – Maman, arrête… tu me fais honte! C’est rien… je suis… tombée dans l’escalier. Ça va passer… Oh! P’tain… ça fait mal!
Elizabeth R. Miller – Oh! Bébé t’inquiètes pas! Maman est là!
Pour les gens qui en sont à leur première rencontre avec madame Miller, elle pouvait vous sembler étrange. Mais la mère de famille était présentement dans un état de panique. Sa seule fille et la benjamine de ces cinq enfants venait de se présenter aux urgences et la mère ne voyait absolument aucune raison de rester calme. Elizabeth distribuait des ordres à une infirmière tierce en câlinant doucement les cheveux de sa fille avec une tendresse qui n’était que maternelle.
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyMer 14 Sep - 21:53

Tout passa trop vite. Beverly comprenait à peine ce que lui racontait Edena tellement elle était abasourdie, ne saisissant que certains mots« ça ne va pas... blessé le bébé... l’hôpital Bervely. »

Edena dut s'apercevoir de l'absence dans laquelle Beverly s'était plongée, car elle sortit son portable et appela un professeur, alors que Beverly restait incapable de bouger. Paralysée. En état de choc. C'était anormal. Anormal. Ce n'était pas prévu du tout. Pas si vite. Edena avait mal. Le bébé aussi, peut-être. Edena avait mal. Tout se répétait en boucle dans son cerveau sans qu'elle parvienne à échapper à cette désagréable sensation qu'elle évoluait dans un rêve. Un rêve angoissant où elle était immobile, les membres figés. Et puis la professeure déboula, et même en prenant conscience que rester là sans bouger ne ferait pas l'affaire, n'aiderait sûrement pas sa meilleure amie, Beverly ne put se réveiller de sa torpeur. Son estomac commença par protester quand la professeure les mena jusqu'à sa voiture.

Tout en étant parfaitement consciente qu'elle pourrait mourir de faim pour Edena, Beverly se demanda s'ils apportaient de quoi manger à des heures pareilles à l'hôpital. C'était idiot de penser à ça dans un tel moment, mais elle accusa son cerveau qui tournait bizarrement depuis qu'Edena avait parlé d'hôpital. Car dans la tête de Beverly, tout était clair. Edena et hôpital rimaient avec accouchement, et accouchement et mai avec bébé prématuré. Bébé prématuré. Était-ce une catastrophe ou une chance de pouvoir voir ce fameux bébé plus tôt ? Beverly n'en avait aucune idée. Et puis, entendre son prénom la ramena à la réalité une bonne fois pour toutes.

- Beverly… c’est Beverly qui reste à l’arrière avec moi. Il est pas prêt. Il est trop petit. C’est pas des… contractions. Je veux pas que ça soit des contractions, alors ça n’en est pas.

L'air effrayé d'Edena l'angoissa elle-même, mais Beverly monta tout naturellement avec Edena à l'arrière.

- Je suis là Edena. T'inquiète pas. Je compte pas faire docteur, mais même si c'est des contractions et qu'il est tout petit, ils ont plein de machines prévues à l'hôpital. Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, et tu te rendras à peine compte que ton bébé sera plus petit que les autres tellement tu le trouvera beau.

J'avais chuchoté ça très vite, mais avec une voix déterminé, pour convaincre Edena, et me convaincre par la même occasion. Edena paraissait terrifiée. Fragile. J'avais envie de la bercer et de lui promettre que tout irait bien. Mais j'avais une boule dans la gorge, et tout ce que je parvins à faire, fut de m'emparer de mon téléphone portable et d'appeler l'hôpital. De dire que j'avais avec moi une amie enceinte qui avait mal. Peut-être un peu trop brutalement, rapidement. Ils durent se douter que je m'inquiétais, car on me rassura, à l'autre bout du fil. Comme on pouvait. On préparait tout pour l'arrivée d'Edena. Tout allait bien se passer. Tout allait bien se passer. Beverly remarqua qu'Edena serrait le coin de sa jupe de Cheerleader, et s'en empara. Elle serra la main de son amie, comme pour lui insuffler du courage.
Edena avait toujours été courageuse. Beverly l'admirait énormément pour ça - mais là, elle était inquiète pour son amie. Pour les dangers des accouchements. Pour sa jeunesse, son air d'enfant effrayé qui contrastait étrangement avec son ventre tout rond. et puis la voiture s'arrêta, et, tandis que le professeur Lorentz et moi soutenions Edena, les infirmiers arrivèrent, prirent le relais, l'assirent sur une chaise roulante. Le professeur Lorentz proposa d'appeler les parents d'Edena quand un détail me revînt en mémoire. Etait-il possible que la mère d'Edena...?

Et puis, alors qu'un infirmier hésitait où envoyer sa meilleure amie et qu'elle ne pouvait que le supplier du regard de se dépêcher, une femme approcha. Je la reconnus instantanément, compris immédiatement ce qui allait se passer. Connaissant la mère d'Edena, on ne pouvait que s'attendre au meilleur... Ou au pire. Beverly tressaillit en entendant le cri de guerre.

EDENA PENELOPE MILLER! QU’EST-CE QUE TU AS ENCORE FAIT? J’ai entendu l’annonce sur le système radio! Je veux la totale échographie, scan… vous en prenez soin, c’est ma fille! Attends que j’appelle ton père toi!

Malgré la menace, on sentait facilement que sa mère était tendue, anxieuse. Mais je voyais Edena, malgré la douleur, être un peu... Mal à l'aise?

Maman, arrête… tu me fais honte! C’est rien… je suis… tombée dans l’escalier. Ça va passer… Oh! P’tain… ça fait mal!

Alors que le ton de sa voix m'alarmait, la mère d'Edena devînt immédiatement plus douce en entendant sa fille souffrir. Son visage changea complètement, passant d'un semblant de colère à un air angoissé et attentif.

Oh! Bébé t’inquiètes pas! Maman est là!

Je ne pus retenir un sourire presque attendri. Il était certain que l'enfant d'Edena aurait une parfaite grand-mère... Alors que la mère d'Edena donnait des ordres de tous les côtés pour qu'on s'occupe au mieux de sa fille, Beverly s'approcha timidement de sa meilleure amie.

- Tu vois ? Avec ta mère, tu es entre de bonnes mains. Le seul souci à te faire, c'est que peut-être que les vêtements qu'on a acheté pour le bébé seront un peu grand au début... S'il arrive aujourd'hui.

Je lui fis un sourire presque timide, encore un peu inquiète, mais rassurée à l'idée que sa mère fasse partie de l'opération "bébé-d'Edena".
Et plus le temps passait, plus l'option 'accouchement imminent' était une éventualité à ne pas écarter. Aussi terrifiante, intimidante soit-elle, elle allait peut-être devenir bien réelle. Peut-être que ce jour, qui avait commencé de manière tellement banale avec un cours de mathématiques, allait se transformer en un magnifique souvenir... La naissance du bébé d'Edena. L'arrivée du bébé de ma meilleure amie... De mon filleul...
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyLun 19 Sep - 3:45

Accouchement : Une telle douleur devrait être suffisante pour sauver le monde pour toujours.
– Toi Derricotte
Edena était immobile sur le fauteuil roulant. Elle aurait aimé ne pas avoir autant lu sur la maternité, sur la naissance, sur les complications possibles face à une maternité à un aussi jeune âge. Elle aurait aimé être une illettrée pour la seule fois de sa vie. Elle aurait aimé être amnésique. Elle aurait aimé ne pas avoir conscience des complications possibles. Ne rien savoir du tout, à part son nom. Pas d’âge. Pas de date. Pas de nombre de semaines écoulés. Pas de problème respiratoire possible. Elle en était à trente-quatre semaines de grossesse. Une semaine de moins et le bébé aurait été un grand prématuré. Edena savait qu’elle n’aurait pas eu la force de le voir dans un incubateur avec des fils reliés partout sur lui. Elle ne serait pas capable de l’affronter. Pas capable de survivre à cette vision de son enfant en danger. Elle l’aimait. Elle l’aimait trop pour être capable de le voir comme ça. Trop pour le voir en position de faiblesse. Trop pour être capable de le donner à une infirmière qui changerait le premier lange dans l’unité de soins intensifs néonatal. Trop pour être capable de paraitre insensible.

La douleur lui coupait le souffle encore la ramenant à la réalité. Incapable de penser. Juste cette impression d’un couteau qui était implanté directement dans son ventre. Edena reprit conscience de l’odeur de citron et de clou de girofle des urgences. Enfant, quand son père venait chercher sa mère et qu’elle venait avec lui, elle était sûre que l’on faisait des gâteaux dans les hôpitaux et que l’on ne guérissait pas les blessés. Tout l’hôpital sentait comme cela en fait. Edena finit par relâcher le souffle qu’elle avait retenu pendant toute la contraction. Les vagues étaient effrayantes. La douleur était tétanisant. Et Edena comprenait très bien pourquoi elle avait été installée dans un fauteuil. Jamais elle n’aurait été capable de marcher. Il faudrait éventuellement qu’elle le fasse. Et il y avait aussi une culpabilité sourde qui l’habitait. Elle n’avait pas planifié la naissance de son enfant. Elle n’avait pas fait le plan de naissance. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle avait l’intention de faire. Quel était la bonne marche à suivre?

Il y a des moments où l’on ne devrait pas avoir à faire de choix. Des moments où l’on ne devrait absolument rien faire en fait. Suivre exactement une procédure préétablie. Mais donner naissance n’était pas de ses moments. Il fallait écouter son corps. Écouter ses limites. Écouter sa tolérance à la douleur. Péridurale, accouchement naturel, césarienne. Tant de choix. Trop de choix. L’esprit d’Edena était perdu au milieu de cette tempête de choix. Au milieu de ce surplus de choix que l’on pouvait poser. Elle serrait la main de sa mère qu’une infirmière venait tout juste de réussir à convaincre de poinçonner parce qu’elle ne serait pas en état de s’occuper de son urgence avec sa fille en salle de travail ou en salle d’accouchement. Edena se mordillait doucement la lèvre inférieure, les yeux mi-clos.
Beverly Paxton – Tu vois ? Avec ta mère, tu es entre de bonnes mains. Le seul souci à te faire, c'est que peut-être que les vêtements qu'on a acheté pour le bébé seront un peu grand au début... S'il arrive aujourd'hui.
La gentillesse de son amie avait aidé à rassuré la très insécure jeune future maman. Il fallait qu’elle admette que le fait d’avoir sa mère auprès d’elle dans l’éventualité où elle accouche aujourd’hui était un élément rassurant. Madame Miller après tout était la mère de cinq enfants, quatre garçons et une fille. Elle avait fait ça cinq fois. Et elle connaissait l’équipe médicale complète. La future mère ne pouvait quand même pas s’empêcher de sentir les larmes lui monté aux yeux. De se sentir de nouveaux désarmée devant la vitesse des faits. Elle se surprit à hoqueter.
Edena P. Miller – Je sais… mais j’ai pas ma valise. J’ai pas tout fini la chambre. Ce n’est pas parfait.
Elizabeth R. Miller – Penny-chérie, regarde moi. Pas un seul de mes cinq accouchements n’a été parfait. Ta chambre a été fini après ta naissance parce que ton père était en service quand j’étais immense comme une baleine. Ce n’est pas parfait. Mais s’il est là, près à sortir. On ne pourra pas le retenir. On va aller te faire faire une écho et voir comment on procède. Je vais appeler ton père et Edgar et Eric pour qu’ils viennent si tu veux.
Edena P. Miller – Juste si j’accouche. Okay?
Elizabeth Miller s’était agenouillée à la hauteur de sa fille comme elle le faisait avec Eric Porter quand il était en colère après l’accident. Elle lui avait tenu la main sans rajouter ce qu’elle pensait en voyant sa fille fermée ses yeux et en sentant la main de sa fille se serrer sur la sienne. La crampe était là encore et encore. Légère mais toujours présente et Edena se sentait si mal à l’aise d’avoir autant d’attention. Sa mère s’installa derrière le fauteuil et elle le poussa doucement accompagnée des amies et de Dakota qui suivait sans nécessairement être à sa place. La jeune femme ferma doucement les yeux. Elle respirait calmement en tentant de se convaincre que si sa mère croyait que cela n’était pas grave… alors ce n’était pas grave. Pourtant, il lui semblait qu’elle venait de passer devant la file d’attente qu’il y avait dans les échographies. Edena s’assit assez rapidement sur la chaise d’échographie et remonta le chandail. Elle avait l’habitude des échographies parce que sa maternité à un âge aussi jeune avait été qualifié de risquée. La jeune future maman grimaça un peu alors que la préposée après un bref avertissement avait mentionné que c’était froid. Sur la gelée on passa le petit ultrason et l’adolescente fixa l’écran avec un sourire. L’une de ses mains serrait celle de Beverly, l’autre était celle de sa mère. Il y eut un moment où personne n’osa parler avant que le médecin ne dise.
Docteur – Hum… Il va falloir vous faire des examens, mais je pense que vous allez accoucher aujoud’hui mademoiselle Miller. Votre placenta est légèrement décollé. Vous me l’installez en salle de travail quatre, s’il vous plait, Elizabeth. D’ailleurs, vous n’étiez pas aux urgences vous…
Elizabeth R. Miller – Je ne suis pas en service docteur Wilson. C’est ma fille.
Edena resta sous le choc immobile. Non. Non. Non. Le médecin échangeait des banalités avec Elizabeth devant une Edena qui n’enregistrait absolument plus rien. L’adolescente fixa Beverly en clignant des yeux. Pour Elizabeth, c’était peut-être la routine, mais pour Edena c’était un véritable choc. Non. Non. Non. Cela ne pouvait vraiment pas ce produire. C’était impossible. Le médecin devait avoir fait une erreur. Edena se releva et s’écroula pratiquement dans le fauteuil, le cœur battant. La future maman ferma doucement les yeux. Tandis que quelqu’un poussait le fauteuil. Edena se releva doucement avant même d’arriver dans la salle de travail numéro quatre. Elle devait être en train de mourir avec le cœur qui battait à ce rythme. Edena une main appuyé contre son ventre passa la porte de la chambre et s’assis sur le lit avant de murmurer. [/i]
Edena P. Miller – Donc, c’est ici que je vais… okay. J’ai vraiment peur là. Vraiment peur.
La chambre était impersonnelle. Une petite chambre individuelle comme la plupart des chambres du Saint-Rita. Les murs n’étaient pas verts. Ils étaient jaune chaleureux et magnifique. Elle s’avança vers le lit. En soupirant totalement nerveuse. Elle prit la jaquette d’hôpital qui y était installer et alla se changer pour l’enfiler et retourna s’assoir sur la couverture et rongea ses ongles pendant que sa mère sortait de la pièce pour aller appeler Edgar, Eric et William.
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MessageSujet: Re: 08. This is the start of something new    08. This is the start of something new  EmptyDim 9 Oct - 18:40

Même en essayant de la rassurer, Beverly connaissait assez Edena pour savoir qu'elle avait peur. Les larmes qui lui montait aux yeux, le son de sa voix... Quelle autre fille de leur âge n'aurait pas été terrifiée ? Même en ayant attendu ce bébé, en l'ayant aimé avant même de le voir, l'accouchement n'était pas une option. Et Edena allait accoucher. Avant la date prévue. A cause d'un foutu stylo.
Beverly commençait aussi à angoisser, ne sachant pas comment rassurer sa meilleure amie. Elle avait lu certains trucs sur les accouchements, mais elle avait vite arrêté, puisque ceux qui parlent de leurs accouchements sont ceux qui ont eu droit à des trucs particuliers, des complications, et que chaque ligne de plus de lue ne faisait qu'empirer l'angoisse de Beverly. Alors, elle avait juste arrêté de chercher des livres, des informations, et elle se retrouvait démunie. Et toujours angoissée. Presque autant qu'Edena.

L'échographie était étrange, et, si Beverly parvenait à définir les contours du bébé, elle ne voyait pas grand chose, et cela l'inquiétait. Non ; en vérité, le plus inquiétant, c'était le silence du docteur, ses sourcils froncés, et, finalement, son verdict...
Placenta décollé. Accouchement immédiat. Ces quatre mots qui finissaient par répondre aux questions angoissantes, par une réponse plus angoissante encore.
Beverly sentit son ventre se nouer, mais elle garda un visage impassible, malgré les larmes qui lui montait aux yeux, pour ne pas effrayer davantage Edena, qui lui tenait fermement la main. Beverly serrait fort cette main, pour rassurer Edena, et se rassurer elle-même par la même occasion. Car oui, elle était effrayée par un accouchement, même si ce n'était pas le sien. Elle s'était déjà attachée à ce petit, ce bébé tant attendu, tant voulu, tant espéré. Comme une relique d'Alexander, un souvenir vivant. Une bouée de sauvetage pour Edena. Un baume. Une remède contre ce deuil interminable et douloureux.
Elle était habituée à gérer la peur ; avant les galas de danse, les examens, elle savait rester maîtresse d'elle-même, se contrôler, se détendre. Mais là ? La panique, tout simplement. Cet imprévu qui chamboulait tout.

On conduisit Edena dans la salle d'accouchement, toujours sur ce fauteuil roulant, qui perturbait la Cheerios. Le fait qu'ils ne fassent pas marcher Edena était comme une raison supplémentaire pour s'inquiéter...

Beverly suivait en silence, terrifiée. Elle voulait soutenir Edena durant le moment de l'accouchement, mais serait-elle capable de supporter la vue de son amie en train de souffrir ? Du sang, des cris de nouveau-né ? En cet instant, elle admira les infirmiers dont sa peur était une routine. Ce n'était vraiment pas le genre de métier dans lequel elle se voyait, plus tard. Elle était trop inquiète et angoissée. Ou alors c'était parce que la santé de sa meilleure amie était en jeu, ainsi que celle du bébé ?

La porte s'ouvrit, découvrant une pièce jaune, agréable, claire. Malgré l'ambiance contraire, Beverly se sentait à l'étroit, elle avait l'impression de manquer d'air. Sa gorge serrée y était sûrement pour quelque chose...

Et, même si l'atmosphère était censée détendre, Beverly était inquiète. Par ce changement de dernière minute. Elle s'était imaginée des centaines de fois un accouchement parfait, le jour J, prévoyant de se préparer mentalement pendant la semaine qui précèderai ce fameux accouchement. Là, elle n'avait rien prévu, ni quoi dire, ni quoi faire pour aider Edena de quelque manière qui soit. Edena paraissait aussi déstabilisée qu'elle. Voire davantage.

- Donc, c’est ici que je vais… okay. J’ai vraiment peur là. Vraiment peur.

Beverly ne réfléchit pas vraiment, et décida que, manque de temps oblige, elle improviserait, elle ferait de son mieux. La mère d'Edena était dans le couloir, partie appeler ses fils. Beverly inspira profondément, pour calmer son cœur qui battait à cent à l'heure.

- C'est normal. Moi aussi j'ai peur. C'est pas tous les jours que sa meilleure amie accouche... Mais je suis sûre que ça va bien se passer. T'inquiète pas. Et puis je suis là, d'accord ?

Soit, la présence de Beverly ne changerait pas grand chose quant au déroulement de l'accouchement, mais elle tenait à soutenir son amie ; à l'aider à continuer de faire des efforts même quand elle serait épuisée, à lui offrir une main à broyer quand elle souffrirait, bref, le nécessaire pour qu'Edena, malgré la présence de sa mère, ne se sente pas seule dans cet accouchement ; qu'elle oublie, par la présence d'amis, l'absence d'Alexander...

Beverly lui sourit, et puis son regard se porta sur le ventre d'Edena. Le stress de dernière minute, c'était une chose, oublier que sa meilleure amie avait peut-être encore mal en était une autre. Beverly s'agenouilla près d'elle, lui reprenant la main.

- Tu as mal ? demanda-t-elle doucement.

C'était assez étrange, parce que l'accouchement serait sûrement bien plus douloureux qu'à l'instant, mais savoir qu'Edena, qu'elle considérait comme une sœur, pouvait souffrir et qu'elle était impuissante la rendait folle de rage et d'inquiétude.
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