| | 01. [Brook's Loft] My house is your home | |
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| | | | | Sujet: Re: 01. [Brook's Loft] My house is your home Sam 29 Oct - 18:08 | |
| « Oui maman je te promets de passer souvent ! ... J'ai rempli le réfrigérateur hier, tu as encore des dragées dans la boite sur la table du salon... J'ai recousu ta robe rouge... Non pas celle qui est chez le teinturier ... Jeudi … Il faut la récupérer jeudi. … Écoute je peux pas faire de miracle … Remet le bonjour à Kevin … Moi aussi je t'aime … Au revoir maman. » Et Luka raccrocha. Comment sa mère avait-elle pu survivre sans lui durant tant de temps ? Il se posait la question. Sans doute, le chantier qu'il trouva en revenant de New York avait-il confirmé ses pires craintes concernant la capacité de madame Lexy à gérer sa propre maisonnée. C'est sûr, ça le changeait grandement d'un internat stricte et complétement étriqué dans ses traditions conservatrices. On n'avait jamais rien sans rien ! Et ça, il fallait vraiment le garder à l'esprit surtout quand on se nommait Luka Lexy, et que notre plus grand rêve était de devenir célèbre et de prendre la suite d'Anna Wintour à la tête du plus grand magasin textile du monde. La fashion week était cependant bien loin des tracas quotidien de Lima et il fallait avouer que le trottoir n'avait rien d'une scène de défiler. Le jeune homme s'y trouvait sur le trottoir et c'était sans compter sur un pavé mal fixé, une fuite dans la borne à incendie et une malchance chronique... Le bruit que fit la valise dans l'énorme flaque n'augurait pas un très bon devenir aux affaires personnelles qui s'y trouvaient. Se relevant avec peine, regardant ses vêtements éparpillés sur le sol, Luka secoua la tête avec une impuissance qui aurait fait fondre le cœur d'un ours polaire. Le tout était de ne pas s'énerver...
Ok, c'était pas malin d'avoir balancer son pied dans la bouche d'incendie ! Mais en même temps, elle l'avait bien cherché. Des semaines de boulot réduites à du tissu mouillé, il y avait mieux comme début de nouvelle vie. Je ne vous avais encore rien dit ? Si Luka s'était trimballé avec ses effets personnels, ce n'était pas parce qu'il avait décidé d'embrasser une carrière de trapéziste amateur dans le cirque itinérant de l'Ohio. Quoique, il aurait pu faire une très belle carrière dans le milieu du spectacle ! Mais non, disons qu'il avait cédé à l'ennui et décidé de rejoindre Ellen, sa pauvre amie qui souffrait atrocement de la solitude. Bien sûr, il était nécessaire qu'il donne l'impression de croire à son apparente bonne humeur. Néanmoins, il savait bien combien Lima ennuyait la jeune fille et combien elle se sentait isolée. Remédier à la détresse humaine, c'était en somme son but de la journée. Point positif : il ne l'encombrerait pas avec des bibelots et des vêtements inutiles. Il avait préféré les jeter dans une benne. Mouillé, tout ça ne valait plus rien au yeux de Luka.
892 City Center. Fallait avouer que ça avait la classe comme endroit. Cela changeait assurément du pavillon Lexy, ressemblant aux autres pavillons des autres familles aisées de Lima, comportant cette même clôture d'un blanc écaillé faisant office d'uniforme pour toute la rue. Première étape : réussir à passer le concierge qui avait pas l'air super heureux de la life. Encore, avec un grand sourire, une identité en bonne et due forme, et, au cas où, un billet tout frais, on pouvait envisager l'éventualité d'accéder aux ascenseurs. Apparemment, même la classe n'avait pas de signification dans l'Ohio. Il y eu le journal du concierge qui se baissa, le regard du concierge qui scruta, la tête du concierge qui acquiesça, le journal du concierge qui se releva. Ting, l'ascenseur arriva. (Vous remarquerez le soucis poétique de faire rimer les verbes !)
« Remballe ton sourire Brooks, tes femmes de ménages vont penser qu'on couche ensemble » dit-il avec un clin d'œil exagéré et un sourire moqueur. « Il faut vraiment repenser cette déco. » Le charme de Luka, un charme si délicat si... discret ! Et puis, des retrouvailles qui valait la peine d'être vécue rien que pour les conseil décoration d'un styliste débutant. La tendance, y'avait que ça de vrai et, au vu des produits qu'on trouvait dans la ville, le jeune Lexy se ferait un plaisir de tout confectionner lui même. Au moins une occupation qui ne serait pas limitée à nourrir des chats, ranger des chaussures par paire, pendre du linge et laver des vitres. Cela étant dit, il ne se sentit quand même pas à l'aise de mettre les pieds autre pars que dans sa chambre d'adolescent qui avait gardé le papier peint bleu ciel de son enfance. On allait devoir faire un travail d'adaptation, et, pour ça, il fallait pas compter sur un thérapeute personnel. L'expérience de la vie devait suffire.
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| | | | Sujet: Re: 01. [Brook's Loft] My house is your home Dim 30 Oct - 13:18 | |
| Les apparences sont parfois trompeuses. C’est ce qu’on avait appris à Ellen depuis son plus jeune âge. Depuis toujours la petite fille qu’elle était, avait été conditionnée à mentir, à dissimuler ses sentiments, et mieux encore, à percer ceux des autres. Un des avantages à faire partie de familles influentes et riches, on maitrisait tous les rudiments de l’hypocrisie dès qu’on était en âge de marcher. C’aurait été facile, pour El, de cacher ce qui n’allait pas à Luka. La seule correspondance qu’ils avaient entretenue avait été par mail et webcams interposées. La jeune femme aurait très bien pu lui faire croire que tout allait dans le meilleur des mondes dans l’Ohio, que sa rupture n’était plus qu’un lointain souvenir et que tout était redevenu comme avant. Mais elle ne l’avait pas fait. Parce qu’elle-même avait changée au cours de ces cinq ans. Elle avait mûri, ses expériences l’avait fait grandir, d’une façon certes, bien douloureuse, mais peut-être pour le mieux. Elle était moins la petite fille gâtée tout droit descendue de Los Angeles. Bien sur la Californie lui manquait, le dynamisme d’une grande ville aussi, mais elle avait fait son deuil. Ellen s’était maintenant résignée à devenir la plus brillante looseuse de Lima.
« Remballe ton sourire Brook, tes femmes de ménages vont penser qu'on couche ensemble »
Brave petit. Pas dupe pour un sous.
Son sourire forcé de pub pour dentifrice s’éclipsa instantanément. Mais elle ne put s’empêcher de garder une moue moqueuse, un sourire en coin faisant apparaître une petite fossette. Ah ! Il était vraiment toujours pareil ! En l’entendant, El réalisa que les gens de Lima n’étaient vraiment pas des marrants. C’était peut-être ça qu’il l’avait enfoncée encore plus. Pas un habitant pour rattraper l’autre, tous étaient soit trop souls, soit trop dépressifs pour avoir le ton de plaisanter. Ou sinon de l’humour noir sur la façon dramatique dont ils avaient perdu leur job. Qui pouvait rêver mieux ?
« T’aimerais bien hein ? Aucune chance, il est trop tôt pour que je sois soûle, et je ne fais jamais de cochonneries chez moi, bien essayé ! »
Tout ce qu’il y avait de plus vrai, bien que ça tienne du discours de bonne sœur pour El. En effet, elle n’avait jamais ramené d’homme chez elle. Premièrement parce qu’elle considérait son loft bien trop luxueux pour le profaner, et qu’ensuite elle descendrait encore plus bas dans l’estime du voisinage qui n’était qu’une bande de snobinards aigris. Luka le découvrirait bien assez tôt. Quoi qu’Ellen en fût sûre, le sourire chaleureux du jeune homme serait capable de dérider même la vieille folle du septième. Un jour cette voisine avait mis son chat dans l’ascenseur, et presser le bouton numéro six, Ella en avait encore des cicatrices ; mais elle s’était puérilement vengée en faisant de même avec le chien du quatrième, elle se considérait quitte maintenant quand elle avait vu l’état du chat …
« Il faut vraiment repenser cette déco. »
A peine arrivé et il refaisait déjà l’appartement. Mais il n’avait franchement pas tort, les quelques toiles qui habillaient les murs faisaient vraiment pauvres, et c’était un carton rempli de livres qui faisait office à El de table de chevet. Elle n’avait jamais pu les déballer, finir de s’installer signifiait tourner la page une bonne fois pour toute et elle n’était pas prête. Pas encore. Elle avisa son ami d’un pauvre regard, et fronça les sourcils. Il y avait quelque chose qui n’allait pas. Luka était légèrement mouillé alors qu’il ne pleuvait pas dehors. Et ensuite … Il était créateur de mode ! Styliste ! Obsédé par les fringues et les nouvelles tendances comme une groupie prépubère ! Où était donc passé son énorme valise remplie de ses créations, et de ses découvertes ?
« Luka. Où sont tes affaires ? » demanda la jeune femme sur le ton qu’elle employait quand une personne était décédée. Mais avec Luka, perdre ses vêtements revenait plus ou moins au même. C’est comme quand elle lui avait appris le 6 mai 2012 qu’elle avait cassé le talon d’une de ses Gucci. Le pauvre en avait presque les larmes aux yeux… et ce n’était qu’une paire d’escarpins. Mais une valise entière ? Comment diable avait-il réussi à trainer sa carcasse dégoutée jusqu’à son Loft ? Elle croisa les bras sur sa poitrine et avec une mine sévère, attendit avec appréhension la réponse de son ami. |
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