Ne dit-on pas que c’est dans les pires moments qu’on l’on découvre ces vraies amies ? Et bien s’était le cas de Saphira, elle découvrait aujourd’hui combien elle avait pu se tromper sur Madison, combien à cause de Duncan elle avait faillit passer à côté d’une vraie amie, d’une amie généreuse et sincère. L’entraînement des cherrios avait été un véritable enfer, Saphira n’était pas au mieux de sa forme. Elle n’avait le goût à rien, et pourtant elle donnait tout ce qu’elle avait pour ne pas décevoir le coatch mais surtout pour redresser la tête et la tenir haute. Ho non ce n’était pas évident quand vous surpreniez des regards, des murmures et des sourires en coin. Elle s’était fait avoir comme toutes les autres, elle avait jouée, elle avait tout donné et elle avait tout perdu. Elle aurait dû écouter Madison et Ezrael quant ils lui disaient de se méfier de lui. Mais elle n’en avait rien fait. Elle avait choisit d’écouter son cœur et à présent elle s’en mordait les doigts.

Elle avait passé des jours à pleurer avant de se persuader qu’il ne lui restait plus aucunes larmes à verser. Et finalement, alors qu’elle lassait ses lacets et écoutait les murmures bien peu discret des cherrios qui l’entouraient, elle se rendait compte combien elle s’était trompée, combien les larmes pouvait lui venir encore facilement, et combien son corps épuisait avait encore de douleur à écouler. Duncan parviendrait-il un jour à la laisser en paix ? Ce mal qui la rongeait s’apaiserait-il suffisamment pour qu’elle puisse l’oublier ? Elle en doutait. C’est alors qu’une main et une présence la firent sursauter. Elle avait redressé son regard sur une cherrios qu’elle ne pouvait encore pas supporter quelques semaines plus tôt et qui était devenue, aujourd’hui, une vraie amie… Elle avait tenté de lui sourire avant de baisser les yeux pour essayer de contenir les larmes qui n’attendaient que de couler… Elle savait que le silence serait plus éloquent que des mots pour répondre à sa question, parce que oui, oui, avec Duncan s’était terminé… Elle avait donc achevé de se préparer avant de serrer les points sur les genoux. Elle avait temps envie de parler à Madi, de tout lui expliquer, mais elle ne savait trop par où commencer. Mais son amie allait l’y pousser et s’est en laissant couler les larmes et en posant sa tête sur son épaule qu’elle allait s’épancher…

-J’ai couché avec lui. Le soir du bal (de la Saint-Valentin), j’ai couché avec Duncan, j’étais persuadée qu’il m’aimait autant que moi je peux l’aimer. J’étais persuadée qu’on avait un avenir ensemble. Je… je ne lui demandais même pas de changer, je voulais seulement qu’il nous laisse une chance, et j’ai cru que lui aussi le voulait. Il s’est montré tendre, attentionné, je me suis endormie et réveillée dans ses bras… Mais une semaine plus tard, on le charriait sur nous et … et… et il est redevenu le Duncan contre lequel tu avais tenté de me protéger… Il n’est qu’apparence, il se moque de ce qu’il m’a fait, il se moque de ce que je peux ressentir. Je n’étais finalement qu’un nom de plus pour lui… Mais… le pire… c’est que je ne parviens même pas à le détester… Je l’aime moi, et s’il me demandait de revenir aujourd’hui je le ferais… J’ai besoin de lui… Il me manque tellement si tu savais… Ho Madi ? Qu’est ce que je vais devenir ?

Avait-elle exprimé, entrecoupé de sanglot, sans même oser croiser son regard. Complètement anéantie et perdue qu’elle était. Elle tremblait de la tête au pied. Elle aimait Duncan bien plus qu’elle n’aurait jamais pu l’imaginer, mais elle savait aussi que jamais il ne changerait…

Repliée sur elle-même, elle n’avait pas eu conscience que la vie en dehors de ses petits problèmes pouvait continuer. Repliée sur elle-même elle n’avait pas imaginé qu’un autre drame se jouait juste à côté de chez elle. Antoine était son ami, dès qu’il était arrivé à McKinley elle s’était bien entendue avec lui, il avait même prit leur défense à elle et Duncan durant la soirée pour qu’on leur donne leur chance, à tous les deux, d’être ensemble. Antoine avait réussi à rendre le sourire à Madison et leur couple semblait vraiment… solide alors à aucun moments elle n’avait envisagé que les choses puissent se passe, pour Madison, comme elles s’étaient passées tout comme elle avait du mal à se faire à l’idée qu’elle ne reverrait peut-être plus jamais le garçon...

-Ho Madi, pardon, je suis tellement désolée… J’aurais dû être là plus tôt pour toi…

Saphira culpabilisait de s’être à ce point refermée sur elle et d’avoir été aveugle aux autres malheurs que ses amies pouvaient vivre alors qu’elle se regardait le nombril.

-Il n’est pas envisageable qu’il revienne pour la fac ?

Contrairement à ce qu’elle vivait avec Duncan, Madi pouvait être sûre de l’amour que le garçon éprouvait pour elle. Antoine était quelqu’un de bien, d’attentionné. Quelqu’un que Madi méritait et qui la méritait. Saph ne pouvait imaginer que les choses pourraient s’en arrêter là après tout ce qu’il s’était passé.

Décidemment en ce moment rien n’était évident en matière de couple. Saphira devait aussi se rendre à la fois compte et à l’évidence, qu’égoïstement elle avait réussi à faire du grabuge dans le couple de son grand frère. Ezrael. Elle ne l’avait pas voulu, au contraire même, si elle ne connaissait pas encore Chris elle leur souhaitait à tout deux tout le bonheur du monde. Son frère rayonnait depuis qu’il était avec elle et si la jeune fille n’était pas un ange de douceur, du moins s’était ce que l’on en disait, rien que cela aurait pu la pousser à l’aimer... Mais non satisfaites de se moquer d’elle pour sa rupture avec Duncan, pour sa bêtise de lui avoir fait confiance, voilà à présent que les commères s’en prenaient au couple d’Ez, que des bruits de couloirs circulaient pour faire de Saph, en plus d’une traînée, une briseuse de ménage. Ho bien sûr elle avait cherché dans le regard de Duncan un signe avant-coureur de jalousie. Elle avait espéré lire en lui ne serait-ce qu’une infime trace de blessure qui aurait pu lui prouver qu’elle ne s’était pas totalement trompé sur lui. Qu’il tenait encore à elle malgré tout ce qu’il avait bien pu lui dire. Mais dans les yeux du footballer n’avaient circulé que de la colère. De la colère de la voir revenir aussi forte et fière qu’elle le pouvait. Mais qu’il soit rassuré, il l’avait bel et bien brisée même si elle tentait de le cacher…

-Et si on partait toi et moi ! Cet été, juste une semaine ou deux entre filles, à faire les folles sans conséquences ! Ho dis oui Madi…

Se surprit soudain Saphira à demander à sa nouvelle meilleure amie, enserrant ses mains dans les siennes et lui jetant un regard suppliant. Elle avait tout à coup ressentie le besoin de fuir loin, loin de toutes ces histoires. De ne plus être la petite fille sage et d’agir à l’instinct… comme… comme Duncan le lui avait appris…