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 01. Hit me with your best shot

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
Humeur : Changeante
Statut : Célibataire, "collabore" avec Tate Bartowski
Etoiles : 11641

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MessageSujet: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptySam 3 Déc - 18:26

La librairie des vieux quartiers. Ses hauts plafonds, son étage trop étroit, sa chaleur ambiante, son odeur de vieux bouquins et ses clients bizarres, mais somme toute attachants. En haut du grand escalier, Ecaterina lança un regard circulaire à la pièce. Nostalgique, elle soupira longuement. Mine de rien, cet endroit lui avait énormément manqué –comme tout les autres, en réalité. La jeune femme n’y avait travaillé que quelques mois lorsqu’elle était encore adolescente, mais c’était un endroit qu’elle chérissait et pas seulement parce qu’un bon nombre de ses livres préférés s’y entassaient ici et là. A l’époque, la librairie était son refuge peut-être même, sa seconde maison. C’est dans ce lieu qu’elle passait le plus clair de son temps après le lycée, elle y faisait même ses devoirs quand l’afflux de clients était moindre. La blondinette en gardait un bon souvenir puis cela lui avait permis de gagner un peu d’argent pouvoir elle aussi subvenir aux besoins du petit foyer qu’elle formait avec Dorian et Lynn. Travailler ici, lui avait appris à devenir davantage indépendante. Dans le passé, Ecaterina ne s’était jamais réellement aperçue que cet endroit comptait pour elle. Elle se rappelait de cet air bougon qu’elle arborait lorsqu’elle prenait son service à quinze heures tous les jours. C’était la perspective de croiser ses camarades de classe qui la mettait dans cet état parce qu’au fond, ce petit boulot, Ecaterina l’adorait.

Dès son retour en ville, Cat s’y était rendue. Quinn et Oxanna lui avait dit qu’elle existait toujours et lui avaient même proposé de l’accompagner, mais la blondinette souhaitait s’y rendre seule, pour des tas de raisons qu’elle préférait garder pour elle. Le propriétaire était différent, mais les lieux avaient gardé cette même magie qui l’avait faite succomber. Dès les premiers instants, elle était tombée amoureuse de cet endroit, c’est ce qui l’avait poussé à remplir ce formulaire d’embauche. Face à la vitrine de la boutique, de nombreux souvenirs s’étaient immédiatement imposés à elle. Ecaterina se souvenait de tout ces longs après-midi où Jacob Ben Israël venait lui poser des questions indiscrètes au rayon des encyclopédies dans l’espoir de pouvoir étoffer les pages de son blog de potins, mais sans succès. Ecaterina avait toujours été tenace et Ben Israël n’était jamais parvenu à ne serait-ce que savoir la couleur de ses sous-vêtements du jour. Les professeurs de McKinley y venaient souvent faire leurs emplettes, c’était agréable de pouvoir échanger avec eux ailleurs que dans les couloirs. Puis, il y avait cette soirée pluvieuse où Gale était venu s’abriter. Un hasard, encore une fois. Le destin avait toujours été plus ou moins en leur faveur, elle qui n’y croyait pas tellement trouvait ce constat plutôt drôle. Pour Ecaterina, cette rencontre fortuite restait un beau souvenir, parfois douloureux, mais elle ne souhaitait pas l’oublier pour autant.

Dans le fond, c’était peut-être cette soirée qui l’avait contrainte à postuler de nouveau dans cet endroit. Lorsqu’elle avait pris la décision de rester pour de bon à Lima, Emma lui avait conseillé de renouer avec ses anciennes habitudes. La jeune femme n’avait pas attendu une minute de plus ; elle s’était rapidement rendue à la librairie, avait discuté longuement avec la nouvelle propriétaire qui semblait déjà l’apprécier pour ses goûts éclectiques en matière de littérature et en sortant, elle était redevenue cette petite blonde qui vendrait des livres et qui serait obligée d’empiler deux marches de bois pour atteindre la plus haute étagère. A la différence près qu’aujourd’hui, elle n’était plus lycéenne. De ce côté-là, les choses étaient redevenues comme avant, cela avait été facile : c’était le début de la rédemption.

Descendant les marches tranquillement, Ecaterina lança un regard nonchalant par-dessus son épaule. Elle avait retrouvé son rythme de travail depuis longtemps déjà ; ranger, organiser méticuleusement et accueillir les clients étaient devenu son quotidien. Les cours lui manquaient, Seth lui manquait aussi, l’inspiration n’était toujours pas au rendez-vous, mais la vie chez Will et Emma était agréable. C’était quelques fois difficile de croiser des gens, de se remémorer quelques souvenirs, seulement, elle parvenait à faire face avec un flegme dont elle ne se pensait plus capable ; Will, Emma et Emily étaient devenus des alliés de choc et même si elle n’en oubliait pas Dorian, en trois mois à peine, elle s’était faite à l’idée que son ancien professeur d’espagnol et sa conseillère d’orientation de fiancée faisait partie intégrante de sa vie. Ils l’aidaient, et elle estimait qu’ils méritaient une place toute particulière dans son petit cœur.

Maintenant au bas de l’escalier, la jeune femme se hissa sur la pointe des pieds ; elle fureta du regard les environs et constata qu’il n’y avait plus aucun client dans les rayons. Il était encore tôt dans l’après-midi, et bientôt, la boutique fermerait, mais pour l’heure, elle devait encore débarrasser l’allée de tout ces cartons empilés. Avec un peu de chance, il resterait du papier bulle qu’elle pourrait faire éclater entre ses doigts. S’avançant d’un pas déterminé dans l’allée, Ecaterina ne s’attarda pas sur le tintement de la clochette à l’entrée qui signalait l’arrivée d’un nouveau client. La blondinette s’accroupit, rassembla une petite pile de cartons déjà défaits puis soudain, tourna la tête pour saluer le dit client. Quand elle croisa le regard de la jeune femme qui s’approchait d’elle, une lueur de défi illumina son regard : Savannah Williams –ou comment faire du forcing en dix huit leçons. Un sourire narquois se dessina sur le visage de la blondinette puis étouffant un petit rire, elle lâche ses cartons avec délicatesse et se tourna vers elle.

« Non, ne dis rien. » commença-t-elle sur un ton très serein ; elle ferma doucement les yeux « Je perçois un flot de paroles, tu as répété ton discours, tu es sûre de toi. » Elle marqua une courte pause, histoire de faire monter la pression puis elle tendit ses mains devant elle, faisant des mouvements de doigts qui se voulaient mystiques « Bientôt, tes lèvres vont se mettre à remuer, » Dans une attitude de voyante du dimanche, Ecaterina posa les doigts sur ses propres tempes en faisant mine de percevoir des ondes invisibles. Brusquement, elle rouvrit les yeux et baissa les bras aussi vite puis, pencha la tête et concéda avec impudence « Et comme je me fous éperdument de ce que tu vas me dire, je pense que la meilleure des choses à faire pour toi, » La blondinette la gratifia d’un franc sourire, et désigna la porte du menton, accompagnant son geste d’un petit mouvement de main désinvolte, elle continua « C’est de bouger, de débarrasser le plancher, de prendre tes jambes à ton cou. » Une seconde, elle se stoppa et ses sourcils se haussèrent d’un une expression de satisfaction, elle chuchota exagérément avant de se pencher un petit peu sur la jeune femme « En gros, de dégager. Maintenant, je bosse. »

Ecaterina se retourna, ne prenant même pas la peine de regarder une dernière fois Savannah et s'accroupit de nouveau pour continuer son travail, comme si de rien n’était. Depuis cinq ans, elle s’était beaucoup adoucie, elle avait pris sur elle et s’était défaite de cette épaisse armure qu’elle avait mis tant de temps à forger. Seulement à ce moment précis, elle avait des raisons d’agir avec autant de virulence à l’égard de la jeune blondinette parce que Savannah Williams n’était pas venue lui rendre une simple visite de courtoisie.


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Dim 22 Jan - 0:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptySam 17 Déc - 15:45

La chanson de Katy Perry résonna dans les oreilles de la jeune blonde. Sa voix s’éleva dans les airs, chantonnant en rythme avec la chanteuse. Savannah ferma les yeux pour savourer sa pause musique. Elle marchait tranquillement dans les rues de Lima avec un objectif bien précis, celui d’aller à la librairie. Ce lieu qui ne lui inspirait pas du tout, même pas l’envie de lire car voir tous ces lycéens prendre autant de plaisir à lire du Shakespeare lui donnait l’envie de s’étouffer de rire. A l’époque, elle ne se souvenait pas avoir été comme ça, non elle profitait de chaque moment avec ses amis, avec son petit ami, et aller au talent lors des examens. Néanmoins même en accumulant les excès c’est-à-dire les soirées qui se finissait à trois heures du matin les jours de semaine, en arrivant en retard le lendemain avec un mine affreuse, elle avait réussi à avoir son diplôme. Certes au rattrapage, mais elle l’avait eu quand même. La véritable raison pour laquelle elle se rendait à la librairie c’était pour avoir une conversation avec Ecaterina Robertson qui commençait à l’exaspérer depuis quelques temps. Cette dernière n’aimait pas particulièrement que Blondie voulait qu’elle soit l’égérie de sa marque pourtant elle savait pourquoi, mais apparemment elle faisait la sourde. Ce comportement agaçait beaucoup la blondinette mais elle ne disait rien, savant très bien que toutes les deux allaient bientôt se dire les choses en face.

Lorsqu’elle entra dans la bibliothèque, la musique toujours dans les oreilles, l’odeur des vieux libres la fit tousser. Elle détestait cette odeur, cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds dans un lieu pareil … Respirant l’air frais avant de rentrer complètement, elle afficha un sourire sur ses lèvres très hypocrite, savant très pertinemment qu’elle n’allait pas être accueillis à bras ouverts par sa camarade. Elle la vit et se dirigea d’un pas lent vers elle. Le petit rire que sa camarade échappa, suffit à enlever son rire hypocrite pour afficher une expression de surprise. Okay elle ne s’attendait pas à recevoir des fleurs mais tant de mépris quand même … puis elle rigola à la simple idée des paroles qui allaient suivre. Elle enleva les écouteurs de ses oreilles, vit les lèvres d’Ecaterina bouger mais fit signe de ne rien entendre en fouillant dans quelques bouquins. Elle vit l’expression de son visage qui voulait dire très clairement « Dégage. », puis lorsqu’elle lui dit qu’elle se moquait éperdument des mots qui allaient sortir de sa bouche et qu’elle continua à baratiner des mots dans le même genre avec une douce pointe de méchanceté, l’expression de surprise de Savannah avait fait place à des yeux qui lançaient des éclairs. Elle n’aimait pas qu’on la cherche, non elle n’aimait pas même si la plupart du temps c’était sa faute. Elle savait que la conversation n’allait pas en rester là. Tout simplement car elle n’aimait pas qu’on lui donne des ordres et deuxièmement qu’elle n’aimait pas jouer la petite demoiselle gentille, sympathique, naïve et docile.
D’un coup sec, Blondie ferma le livre poussiéreux qu’elle tenait dans les mains puis le posa rapidement sur une étagère sans y faire un minimum attention. Ses yeux lançant des éclairs, n’avaient pas lâché ceux de sa camarade. « Tu ne peux pas savoir à quel point je suis extrêmement ravie de te voir moi aussi Raiponce ! » dit-elle d’un ton qui laissait entendre toute sa franchise, son hypocrisie, et son mépris face à ses dernières paroles. Elle voyait bien qu’elle lui avait tourné le dos et continuait son travail comme-ci de rien n’était mais tant pis. Savannah savait très bien que tôt ou tard, la jeune femme allait répondre à ses piques, car elle faisait tout pour la chercher. C’était tellement drôle car aucune des deux n’allaient lâcher la faire de si peu en fait .... « Tu sais j’allais te demander comment ça allais mais … en fait j’ai changé d’avis ! » Elle fit un grand sourire dévoilant de belles dents blanches incapables avant d’effacer toute joie hypocrite, pour celui-ci d’un visage avec les sourcils froncés et une bouche qui s’efforçait de ne pas dire les véritables pensées. Il fallait qu’elle évite de lui envoyer une centaine de piques, qu’elle se contrôle un minimum un peu. Du moins c’est ce qu’elle faisait, ce n’était pas le genre de filles à réagir au quart de tour pour un rien. Mais quand un personne l’exaspérait un peu trop, elle avait une soudaine envie que cette fameuse personne disparaisse de la Terre et ne plus du tout entendre son prénom qui lui donnait envie de vomir. Heureusement, Ecaterina ne faisait pas partie de ces personnes, car logiquement elle ne lui aurait pas donné un surnom amical comme Raiponce mais un autre encore plus dure à entendre. Savannah la tigresse comme on disait et ça certaines personnes pouvaient le témoigner comme la fameuse Anna Preston, celle dont elle ne pouvait pas voir même pas en entendre parler avant de réveiller un mépris indescriptible. « D’après tes récentes paroles, j’en conclus que c’est toujours non pour être mon égérie ? Après c’est ton problème si tu préfères bosser dans une librairie minable avec des lycéens boutonneux après tout. » La jeune femme jeta un coup d’œil à un lycéen qui les regardait, avant qu’il ne détourne le regard dès qu’il croisa celui-ci de la fille qui l’avait légèrement insulté de boutonneux. Savannah n’était pas méchante non. Elle se défendait juste … en était un peu trop cruelle certes mais c’était sa manière à elle de se défendre.

Blondie posa son sac à main près d’un carton sans se préoccuper de la réaction qu’allait bien pouvoir avoir sa camarade. Ses mains se promenèrent sur les différentes étagères, prenant quelques livres au hasard, avant de les poser n’importe comment les jugeant pas intéressant du tout, après réflexion. Certes son comportement pouvait être jugé puéril mais elle se moquait bien de ce que les autres allaient dire, soit on l’aimait soit on ne l’aimait pas après tout.


Dernière édition par Savannah Williams le Ven 30 Déc - 16:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyLun 19 Déc - 17:29

Si Ecaterina agissait avec autant de désinvolture à l’attention de Savannah, c’est qu’il devait bien y avoir une raison. Elles s’étaient parlé lors du mariage de Sam et Quinn et sans passer par l’exécution de pirouettes habiles et autres flatteries inutiles, la jeune créatrice avait fait savoir à Ecaterina qu’elle souhaitait l’engager pour représenter la marque de vêtements qu’elle avait elle-même crée. Arguant sa proposition avec talent, elle s’appuyait sur le fait que son ancienne camarade de lycée avait de l’expérience dans le milieu et que son charmant visage l’aiderait à faire connaître son travail ailleurs que dans la petite bourgade qu’était Lima. Ouah, un retour en arrière douloureux qui avait obligé la jolie blondinette à se refermer instantanément et à de nouveau endosser son joli manteau d’indifférence et de sarcasmes –ce qui fut bien plus facile que ce qu’elle n’avait pensé. Néanmoins, Ecaterina avait poliment refusé cette proposition, lui expliquant qu’elle avait définitivement tournée la page et se gardant bien de lui expliquer les réelles raisons de ce refus catégorique. Cependant, Savannah était têtue, beaucoup trop têtue. Depuis plusieurs semaines déjà, elle ne comptait plus le nombre de bouquets de fleurs qu’elle recevait à l’appartement de Will et Emma ou encore les e-mails doucereux à son attention. Ecaterina n’appréciait pas sa façon de faire les choses. Savannah ne s’intéressait à elle que part pur intérêt, elle ne lui avait pas caché, d’ailleurs et même si elle ne l’avouerait pas à la principale intéressée, cela la blessait profondément et la ramenait à une époque qu’elle souhaitait oublier. Elles avaient côtoyé le même lycée, mais elles ne se connaissaient absolument pas. Savannah ignorait donc que poser devant un objectif n’avait rien d’une partie de plaisir pour Ecaterina.

D’entrée de jeu, elle s’était montrée un peu trop agressive ; peut-être avait-elle était trop virulente ? Sans aucun doute, Ecaterina n’était plus habituée à être aussi désagréable. Elle admettait volontiers que cela la mettait mal à l’aise. Elle n’était plus comme ça, dorénavant, elle s’était considérablement adoucie. Elle en voulait à Savannah de l’obliger à agir de la sorte et renouer avec son ancien elle et tous ses vieux souvenirs. La jeune femme le faisait inconsciemment, certes, mais cela n’empêchait pas que la blondinette n’éprouvait aucune sympathie pour elle, au contraire. En effet, Savannah méritait peut-être bien qu’elle soit désagréable avec elle. Ecaterina ne supportait pas ces gens qui refusent l’idée même qu’on leur dise non. Malheureusement pour Savannah, elle n’était pas tombée sur la plus docile des jeunes femmes et bien qu’elle fût profondément agacée par le forcing dont elle la gratifiait, jamais elle ne baisserait les bras. Savannah était têtue, c’est vrai, mais Ecaterina l’était tout autant –voir un petit peu plus.

Affairée à plier ses cartons, Ecaterina lança un regard en biais à Savannah. Son attitude ne jouait pas en sa faveur, si elle pensait pouvoir la déstabiliser en utilisant le cynisme, elle se fourrait le doigt dans l’œil et jusqu’au coude : à ce jeu, elle n’était pas en reste et bien qu’elle manquait de confiance en elle, elle savait se montrer impudente face à la provocation et visiblement, Savannah avait choisi cette partition, ce n’était pas très malin. C’est vrai, Ecaterina le méritait. Cette fois, elle l’avait provoqué en premier, elle avait agit sur le coup de la surprise et elle le regrettait. Toutefois, c’était tant pis, elle ne pouvait plus faire marche-arrière, maintenant. Un petit sourire mesquin se dessina au coin de sa jolie bouche et elle arqua un sourcil en constatant que Savannah se complaisait à fureter dans les différents rayons, déplaçant les bouquins qu’elle avait soigneusement rangés plus tôt et en les redéposant où bon lui semblait. Un petit rire succinct s’échappa d’entre ses lèvres. Savannah se faisait vraiment une fausse image d’elle, si elle pensait pouvoir l’énerver aussi facilement, c’est qu’elle était soit naïve, soit particulièrement stupide. Très sereine, Cat glissa une longue mèche de cheveux derrière son oreille, rassemblant d’un geste expert la petite pile de carton défaits. La voix cristalline de la blondinette derrière elle raisonna une nouvelle fois et penchant doucement la tête, elle se releva lentement.

« On est à Lima, » commença t-elle « Ta boutique a beau exposer des créations sublimes, elle est tout aussi minable que cette libraire. » Elle esquissa un petit sourire condescendant et emboîta le pas au garçon que Savannah désigna d’un regard méprisant. Ecaterina s’approcha de son comptoir pour encaisser l’achat du jeune homme et reposa son attention sur la visiteuse. Toujours aussi sereine, elle reprit « Redescends de ton petit nuage, on n’est pas à Los-Angeles et c’est sur la Place Bellefontaine qu’elle se trouve ta boutique, pas sur Hollywood Boulevard. »

Le jeune homme en face pouffa d’un rire spontané suite à sa remarque et Ecaterina échangea avec lui un sourire malicieux. Il récupéra le livre que la blondinette lui tendit avec gentillesse et lui souhaita de passer une bonne fin de journée. Refermant le tiroir de sa caisse enregistreuse avec lenteur, Ecaterina lança un regard à Savannah, non loin d’elle. La jeune étudiante n’était pas quelqu’un de pessimiste, à la base. Comme tout le monde, elle avait des rêves et des attentes, mais elle gardait les pieds profondément ancrés sur terre. Elle savait que rien n’était facile, elle en était la preuve vivante ; elle n’avait que vingt-deux ans et elle était déjà épuisée alors qu’elle avait la vie devant elle. Le fait qu’un bon nombre de personne pense que Lima, dans L’Ohio était en passe de devenir le nouvel Hollywood, cela la faisait sourire, mais pas de joie : c’était pathétique. Décidément, elle était bien trop cynique.

Soupirant avec nonchalance, Ecaterina contourna son comptoir et s’approcha de nouveau de Savannah. Elle regarda brièvement le plafond avant de reprendre la parole, un sourire naturel illuminant son visage.

« J’aime travailler dans cette librairie minable, elle me rappelle plein de choses. J’adore cet endroit. » dit-elle avec une pointe de nostalgie dans le ton. Elle élargit son sourire et reposa avec quiétude ses pupilles d’un bleu très clair sur Savannah « Ce n’est peut-être pas le job le plus gratifiant du monde, je te l’accorde, » Elle opina du chef puis, plissa les yeux dans une expression de furtive réflexion « Mais, pour le moment, ranger des bouquins, conseiller les clients et faire partager ma passion, c’est la seule chose que je suis capable de faire. » Elle émit un léger rire, s’éloignant un peu de Savannah, ses talons cliquetants sur le sol « Une fille minable dans une librairie minable. Tu vois, ça suit une certaine logique. Je suis persuadée que tu peux trouver quelqu’un de mieux pour incarner ta marque. » conclut-elle, sincère.

S’éclaircissant la voix, Ecaterina contourna Savannah pour de bon, cette fois pour ainsi rejoindre un rayon un peu plus loin. Ne souhaitant pas alourdir l’atmosphère –déjà bien chargée, elle pivota sur ses pieds à mi-chemin et vrilla le visage, ses longs cheveux glissant sur son épaule droite.

« Puis tu sais, je n’ai pas fait la couverture de Vogue. » concéda-t-elle ; une nouvelle fois, elle plissa les yeux, tentant de se remémorer « Quand les gens pensent mannequinat, instantanément ils s’imaginent des défilés, des filles anorexiques, de la cocaïne à foison et Kate Moss qui s’invite pour des orgies improvisées aux Bahamas. » Elle se mordilla la lèvre inférieure, tendant légèrement la main devant elle « Je n’ai fait que des publicités locales. Pas de défilés ou de collaboration avec de grands couturiers. Ça, c’était le rêve de ma mère, mais j’ai toujours été beaucoup trop petite et trop, enfin tu vois… » Elle désigna sa poitrine par un mouvement de mains maladroit signifiant qu’elle était un peu trop gâté à ce niveau là et hocha la tête, presque nerveusement. Son visage se détendit pourtant puis elle fronça les sourcils en même temps que son joli nez ; elle reporta son attention sur Savannah avec une fausse mine dégoutée « Je doute vraiment que tu ne veuilles que la fille qui a vendu des tampons parfumés à toutes les ados pré pubères de l’Ohio représente ta première collection automne-hiver, je me trompe ? »
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyVen 30 Déc - 16:02

Ecaterina s’était le genre de fille qui ne mordait que quand on lui en donnait l’occasion. Et pour son bonheur, Savannah était arrivée, telle une magnifique princesse aux cheveux blonds, comme Cendrillon en fait. Sauf qu’elle ne faisait pas les tâches ménagères et qu’elle n’avait pas deux demi-sœurs aux grands pieds ... Trêve de bavardage.

Savannah regardait toujours droit dans les yeux sa camarade Ecaterina S. Robertson. Elle la regardait d’un air hautain, presque … presque méprisant. Elle ne prêtait pas attention aux divers pics qu’elle prenait un malin plaisir à lui lancer. Pour la simple et bonne raison qu’elle savait que ça ne se finirait jamais. Quoi qu’elle disait, quoi qu’elle fessait, il y en aurait forcément une pour faire plonger l’autre du côté noir, du côté du mal ... La jeune fille possédait pleins de théorie bidons lorsqu’il s’agissait de décrire sa relation avec sa camarade, que ce soit Cendrillon ou Raiponce ou encore Star Wars, elles étaient toutes bonnes. Lorsqu’elle suivait du regard la fameuse Raiponce de ses yeux foncés, qu’elle l’écoutait d’une oreille distante, elle ne pouvait s’empêcher de laisser s’afficher sur son visage un petit sourire moqueur. C’était tellement drôle de voir …. De voir à quel point certaines personnes pouvaient se montrer brutales dans leurs propos juste pour n’oser dire la vérité, ne pas oser montrer son véritable visage. A ses yeux, du moins plutôt de ce qu’elle voyait, elle se cachait derrière une carapace, elle se protégeait de quelque chose … Pourquoi ne pas dire la vérité ? Il y aura bien un jour où la vérité explosera tôt ou tard …

Blondie se promenait parmi les quelques rayons, se fichant pas mal de savoir que sa chère camarade était partie voir un client. Elle ne faisait pas attention à ces critiques toutes les plus sanglantes les unes que les autres. Mais au fond cela l’énervait. Le fait qu’elle comparait sa boutique très convoité à cette petite librairie minable l’énervait, la comparaison avec Hollywood Boulevard et la Place Bellefontaine lui restait dans sa mémoire. Elle savait très bien que si elle répondait cela allait aggraver les choses au lieu de les arranger mais elle s’en moquait bel et bien comme de l’an quarante. Les paroles tournant en boucles dans son esprit, elle finit par arrêter de faire la sourde oreille. Elle passa sa main dans les cheveux comme pour enlever la fureur qui l’avait envahi soudainement. « Tu crois que tu es la mieux placé pour critiquer mes créations ? Pour comparer ma boutique à cette minable et ridicule librairie ? Imaginons une seconde que je souhaite avoir des rêves en grandeur, visé haut, qui sera la meilleure personne pour oser me dire ce que je n’ai pas à faire ? C’est ton problème après tout si tu préfères garder les pieds dans tes petits souliers et se plaindre de tout ce que tu n’as pas su saisir lorsque tu en avais l’occasion … » Son regard s’était perdue dans la tonne de livres qui s’offrait à elle. Ecaterina devait être partie voir quelque part ailleurs, sûrement aider un client ou quelque chose de ce genre. A vrai dire elle ne s’en préoccupait plus du tout. Ce qu’elle lui avait dit avait eu comme effet une sorte d’électrochoc, enfin pas dans le bon sens mais plus dans le sens contraire. En arrivant à la librairie avec comme but de flatter la jeune fille, elle était arrivée naïvement pensant que sa technique allait marcher mais elle avait très vite remarqué que cela n’allait pas être facile. Plus les minutes avaient filés, plus elle s’était rendue compte que sa technique n’était pas la meilleure. En effet, il fallait dorénavant qu’elle passait à la technique qu’elle contrôlait le mieux c’est-à-dire le renvoi de pics directs. Certaines fois ça marchait et d’autres fois ça ne faisait qu’empirer la situation. Savannah médita sur ses dernières pensées puis prit son sac qu’elle posa sur un meuble bas. Elle vit Ecaterina s’approcher d’elle un sourire dessiner sur ses lèvres avant de s’adresser à elle d’un ton sûre d’elle. En ce moment même, Blondie crut être une psychologue qui devait s’occuper des personnes qui n’avaient guère confiance en elle. C’était en tout le cas le sentiment que laissait paraître la personne en face d’elle. Mais même cette soudaine nostalgie qui avait envahi l’endroit où elles se trouvaient, ne suffit à pas à alléger l’atmosphère. « Tu peux arrêter une seconde tes conneries Ecaterina ? Peut-être que tu es une fille minable sans aucuns avenir … je n’en sais rien du tout. » Un petit rictus se dessina au coin de ses lèvres avant de s’effacer comme si de rien n’était. « Je ne suis pas venue ici pour t’entendre te plaindre, pour t’entendre dire tout ce que tu dois forcément dire à ta psychologue. Tu aimes cet endroit ça je le sais, j’ai suffisamment compris je crois. Sauf que là tu te rattaches à quelque chose qui ne t’apportera rien dans ta vie, et encore le bonheur est éphémère alors même ça, ce n’est pas la vraie raison qui pourrait te faire rester dans cet endroit. »

Elle la suivit une nouvelle fois du regard, même si elle ne se préoccupait guère de l’endroit où elle allait. Elle pouvait toujours apercevoir ses yeux, la regarder droit dans le blanc des yeux pour voir la sincérité de ses paroles. Quand elle entendit le nom Vogue elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Vogue … Vogue ce nom faisait rêver pas vrai ? La réalité elle par contre le faisait moins. Contrairement à ce que certains pouvaient penser, Blondie n’avait jamais assisté à des grands évènements comme les défilés de Dior … enfin si mais à la télé. Certes elle en rêvait mais ça elle savait que ça serait impossible. Pour cela il faudrait avoir des mannequins dignes de ce nom, avoir des contacts importants … en gros tout ce qu’elle n’avait pas en fait … mise à part des incapables surtout du côté des mannequins tout juste sortis de l’école qui ne savait même pas faire deux pas avec des talons hauts sans se casser la cheville. « Mise à part Angelina Jolie je me demande bien qui a fait la couverture de Vogue alors … » Elle voyait toujours le visage d’Ecaterina non loin d’elle. Certes elle pouvait s’approcher mais elle n’en avait aucune envie. Enfin ce n’est pas qu’elle n’en avait pas envie … mais au vue des paroles, les sortes de confessions dont elle lui faisait part, si elle commençait à la prendre face à face en l’obligeant à l’affronter du regard, elle était sûr que cela allait jeter le froid, ou plutôt renforcer le froid glacial présent. « Les grands défilés … ça me fait rire. Tu crois vraiment que j’ai fait des grands défilés avec des grands couturiers ? Alors là si tu penses ça tu es bien trop naïve. »Elle inspira, commençant à reprendre son calme petit à petit … mais la réflexion qu’elle lui fit sur son choix de la prendre en tant qu’égérie n’arrangea pas les choses.« Avant que je m’agace, car j’en ai vraiment marre d’entendre des inepties pareilles je vais m’époumoner à te répondre que Oui ! Oui je veux que la vendeuse qui a venu des tampons parfumés à des ados pré pubères représente ma collection ! Si tu crois qu’avant de devenir ce que je suis, c’est-à-dire styliste, j’étais au top du top et bien tu te trompes ! Moi aussi je bossais dans un endroit minable mais en faisant des efforts tu vois j’ai changé ! Alors s’il-te-plaît arrête de faire le Caliméro et réfléchis sérieusement à ma proposition. »
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyVen 30 Déc - 21:19

Lorsque Savannah enchaina sur sa tirade cinglante, Ecaterina plissa les paupières alors qu’une lueur malicieuse illumina soudainement ses jolis traits. Elle ne s'autoproclamée pas comme étant la meilleure personne pour dénigrer le travail de Savannah –loin d’elle cette idée. Quand bien même l’antipathie qu’elle éprouvait à son égard la pousserait dans cette direction, elle n’avait pas l’arrogance nécessaire pour mettre en doute la qualité certaine de ses nombreux travaux. La blondinette avait déjà eu l’occasion de porter de très jolis vêtements, elle savait qu’il s’agissait d’une tache fastidieuse que de les créer. Elle en était donc respectueuse et jamais elle ne se permettrait d’attaquer le talent de la jeune créatrice. En revanche, elle devait avouer que son ambition la faisait sourire. Elle n’y pouvait rien après tout si elle était d’un naturel cynique.

Pourquoi installer une boutique de vêtements à Lima alors qu’aux vues de son discours, Savannah souhaitait réellement percer dans le monde cruel de la mode ? Tout le monde savait que Lima était une ville de laquelle on ne sortait pas à moins d’avoir des contacts à l’extérieur ou une chance inouïe. Rachel Berry avait réussi. Mais bien que son ambition l’ait toujours frappée et qu’elle fût persuadée du talent de celle-ci, Ecaterina était farouchement convaincue qu’elle avait eu beaucoup de chance au cours de ces dernières années. Elle était tout simplement tombée sur les bonnes personnes, au bon moment.

Ecaterina ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas que cette ambitieuse jeune femme vienne s’enterrer ici dans l’espoir de faire partie de l’élite de la mode. Rien dans l’environnement de Lima ne s’y prêtait. Personne ne portait des Louboutin. Il n’y avait même pas de boutiques de luxe. Pas de Dior, ni de Chanel et le seul Jimmy Choo qui vivait en ville, c’était le type bizarre qui tenait le restaurant vietnamien tout près du Breadsticks. Il y avait quelque chose qui ne collait pas. Un truc qui lui échappait et regardant Savannah avec curiosité, Ecaterina essaya de mettre le doigt sur ce qu’il clochait. D’ordinaire, elle saisissait les choses beaucoup plus vite. Cela la troublait, elle n’était pas habituée aux énigmes de ce genre –était-il seulement nécessaire de la résoudre ?

« Cat. » précisa t-elle, par habitude « Personne ne m’appelle, Ecaterina. Mais continue, je t’en prie. » Elle croisa doucement les bras en suivant la jeune femme du regard, son sourire se détendant peu à peu.

Elle trouvait drôle la manière dont les gens pensaient pouvoir comprendre leur congénère en un claquement de doigt. Dans la façon de s’exprimer de Savannah, Ecaterina retrouvait tout le mépris et l’égocentrisme dont été dotées les petites pestes exécrables de WMHS. Furetant dans sa mémoire, elle tenta de se souvenir si elle avait fait partie de l’équipe des cheerios, à l’époque. Elle ne s’en souvenait plus, mais elle décréta qu’elle avait toutes les qualités requises pour en être au moins leur leader. Cette suffisance, cette impression de tout savoir et de tout avoir vécu, cela l’insupportait. Pourtant ne dérogeant pas à son calme immuable, Ecaterina se contenta de prendre les choses à la légère –il était inutile de s’énerver, enfin.

« Je ne consulte pas de psy. » concéda-t-elle dans un hochement de tête « C’est sûr que j’en aurai bien besoin, pourtant. » Un rire très rauque résonna dans la pièce. Ecaterina décroisa les bras avant de s’avancer tranquillement jusqu’à une étagère partiellement vide « Parler, ce n’est pas trop mon truc. Excuse-moi si je t’ai donné l’impression de vouloir te faire des confidences, ce n’était pas dans mes intentions. Je cherchais juste à te faire fuir. » ajouta t-elle avec toute la franchise dont elle était détentrice.

Ecaterina était toujours persuadée que Savannah essayait de tout faire pour la mettre hors d’elle. D’autre avait essayé avant elle et mise à part Finn et Rachel, personne n’était parvenue à réellement lui faire quitter son calme olympien –même pas Dorian. Elle avait beaucoup pleuré pendant leur dispute, mais elle n’avait pas crié –elle exécrait devoir le faire, c’était inutile. Cat n’était pas dupe, toutefois. Plus Savannah la poussait dans un sens et plus elle se forcerait à avancer dans la direction totalement opposée. On appelait ça, l’esprit de contradiction.

« Je ne continue pas à travailler ici par appât du bonheur, crois-moi. » reprit-elle en riant. Elle passa son index sur le dessus de son joli nez tout en se retournant vers Savannah « J’aime les livres. J’écris –j’écrivais. » Haussant les sourcil très rapidement pour ne pas se laisser submerger par le regret d’avoir abandonné sa discipline de prédilection, elle laissa un autre sourire s’ébaucher sur son visage « Je ne vais pas t’apprendre ce qu’est la passion, tu sembles passionnée par les fringues. A ce propos, j’adore cette robe que tu portes, c’est l’une de tes créations ? » Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille. Soudain, elle eu une absence et laissant ses doigts triturer sa boucle d’oreille, elle continua sur un ton très calme « Toi, tu t’intéresses à l’apparence. Moi, à l’intellect. Je ne dis pas que l’un vaut mieux que l’autre, mais… » Elle laissa sa phrase en suspens. Sortant subitement de sa rêverie, elle cligna furieusement des yeux et esquissa un dernier petit sourire triste « Peu importe. Tu comprends ce que je veux dire, je suppose. »

Ecaterina ne prenait pas en compte les petites piques de Savannah concernant sa soi-disant façon de se plaindre et de –comment avait-elle dit ? Jouer le Caliméro. Elle savait que ce n’était pas ce qu’elle tentait de faire et peu importe si Savannah pensait le contraire, elle n’en avait que faire de toute façon. Un moment, elle s’arrêta sur les paroles de la blondinette. Elle n’avait jamais pensé que Savannah était une grande créatrice, elle avait de la classe, certes, mais tout de même. Avec tout le respect qu’elle lui devait, venir débaucher une petite minette dans son genre pour être l’égérie de sa première collection, c’était franchement minable.

Horreur. Ecaterina ferma brusquement les yeux. Non, elle ne tomberait pas dans ce piège. Elle n’avait pas envie de devenir aussi méchante et cruelle que les filles comme Savannah qui s’appuyaient sur les failles des autres pour les faire buter. Il en était hors de question. C’est pourquoi, échangeant un regard appuyé avec son ancienne camarade de lycée, elle rongea son frein et se tut. Patientant sagement que la bavarde cesse enfin de s’égosiller.

« En tout cas, on peut dire que tu es plutôt douée pour la parlotte. » Ecaterina se mit à rire en rejetant sa tête en arrière. Elle inspira une courte bouffée d’air tiède et marcha jusqu’à une table tout près d’elle « L’attention que tu me portes me touche, vraiment. » Elle passa une main dans ses longs cheveux puis s’assit à moitié sur la table. Par politesse, elle tourna la tête vers sa locutrice « Peut-être que si tu étais plus grand et plus musclés, je me sentirai même un peu flattée. » Un sourire taquin passa rapidement sur son visage et elle inclina la tête. Une seconde fois, elle inspira et porta son attention sur le sol « Tu ne me connais pas. J’ai toutes mes raisons de refuser ton offre –alléchante pour quelqu’un d’autre, mais pas pour moi. » S’intéressant au carrelage nickel, la jeune femme marqua une pause puis reprit, sereine « Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et même si j’ai encore pas mal de boulot à faire de côté-là, je pense être devenue quelqu’un de bien. Me replonger dans tout ça, ça ne serait pas très bon pour moi. Et pour mon entourage. Trop de… » Elle releva la tête en haussant les épaules puis esquissa un sourire de circonstance « mauvais souvenirs. »

Elle ne s’attarda pas dans cette direction et détourna le regard. Joignant les mains, elle se décolla de la table sur laquelle elle était assise puis, enchaina « Je suis désolée d’avoir été agressive tout à l’heure. Je te promets que la prochaine fois, tu auras le droit à mon plus beau sourire comme tous les autres clients. » Enfin, elle rejoignit ses cartons pliés après avoir conclut « Tu auras peut-être même le droit à une remise de 10% –cadeau de la maison ! »
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyLun 2 Jan - 19:09

Savannah regardait la scène comme si elle assistait à quelque chose de dramatique mais qu’elle ne pouvait absolument rien y faire. Mais en y repensant le terme adéquate n’était pas vraiment celui de dramatique. Non c’était plus une longue et douloureuse descente pour elle. Mais où menait cette descente ? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle savait c’était que si Ecaterina n’acceptait pas son offre, elle allait se confronter à un cruel dilemme. A un problème bien plus sérieux que celui à laquelle elle se confrontait actuellement.
Elle l’écoutait maintenant d’une oreille attentive même si elle n’en avait aucune envie, la suivant aussi du regard. Elle disait tout le temps la même chose, elle ne lui disait pas pourquoi elle se comportait de cette manière. Certes peut-être que cela lui rappelait de mauvaises souvenirs mais Blondie n’en avait rien à faire. Elle était égocentrique, le savait bien, et se moquait de ce que les autres pouvaient penser de ce trait de caractère qui pourtant faisait son charme si mystérieux. « Okay tu as gagnée. J’ai pas besoin de toi pour mes vêtements, reste dans ton milieu minable ». Elle en avait marre. Elle tentait de se contrôler en faisant une feinte pas si géniale que ça mais tant pis au moins elle pouvait dire qu’elle avait essayé. Ça marchait toujours ce genre de choses-là. Enfin dans les films apparemment. C’était énervant pour elle de voir quelque chose lui échapper. Elle n’avait pas l’habitude de voir les choses lui filer entre les doigts, que quelqu’un ose lui dire non. Ayant été gâtée depuis sa chère et tendre enfance, lorsque son père fut partit elle ne l’avait jamais accepté. Et cette sorte de mésaventure renforça son côté capricieux mais pas dans le mauvais sens du terme. Elle possédait une très bonne affinité avec sa mère, à vrai dire c’était la seule personne qui savait réellement comment la faire sourire lorsque elle n’allait pas bien. Sûrement un fil invisible mère/fille qui les réunissait. Tout ce que disait Ecaterina, faisait revenir à Blondie des souvenirs dont elle aurait préféré effacer de sa mémoire. Après tout elle avait raison, elle voulait tellement l’avoir comme égérie qu’elle se mettait presque à la supplier. Chose qu’elle faisait apparemment sans s’en rendre compte, elle, Savannah Williams ! Elle soupira à cette simple idée. Il n’y avait aucune raisons de rire, la situation, leur soi-disant querelle prenait des proportions étranges, leur reflétant la véritable réalité en plein dans le visage.

Savannah ne voulait pas jouer la carte de la sympathie avec sa camarade. Non elle n’avait pas envie soudainement de retourner sa veste, c’était tellement … non ce n’était pas son genre de faire ça. Elle ne dit rien avant que la blonde ne rejoigne tranquillement ses cartons. « Je te connais pas. Je l’avoue. Et le plus bizarre tu vois c’est que je n’ai pas vraiment envie de te connaître » Elle passa la main dans ses cheveux avant de regarder droit dans les yeux une nouvelle fois la jeune femme. « Je ne vois pas à quoi cela m’avancerait que l’on soit amies ou non. Je te connais pas Raiponce et tu as entièrement raison ». Blondie n’affichait aucun sourire sur son visage. En ce moment-même, elle n’avait pas envie de rigoler, de croquer la vie à pleine dent car elle était affreusement sincère. Elle se doutait que si une personne lui disait ce qu’elle venait de dire elle serait vexée et irritée mais elle s’en moquait car cela n’allait jamais arriver. Personne n’oserait lui envoyer des pics aussi cinglants qu’elle le faisait à moins de vouloir soudainement avoir des envies suicidaires et vouloir que la jeune femme ait soudainement de lui en mettre une. Mais elle s’était toujours contrôlée, du moins elle avait toujours essayé et cela semblait porter ses fruits. Elle n’était pas une racaille venant du ghetto qui ne pensait qu’à se battre après tout. Le changement de comportement d’Ecaterina suffit à la faire rire. Soit elle était en train de rêver soit elle venait bel et bien d’entendre que la prochaine fois d’une remise cadeau. « Quel plaisir ça serait d’avoir une remise de 10% offerte par la maison ça me touche ! » Un ton faussement aigue s’éleva dans les airs. Elle s’en fichait de sa remise, déjà qu’elle n’arrivait pas à passer une heure dans cette librairie sans se demander c’était quoi le but de passer sa vie ici, qu’est-ce qu’elle allait bien faire d’une remise. « Je ne veux pas de ta remise pour des … bouquins ! » Le dernier mot fut lâchée avec tellement de dégoût qu’elle commença à se demander s’il fallait ou non qu’elle commence la sincérité ou alors s’il fallait qu’elle s’excuse pour son comportement. La deuxième hypothèse était tellement inimaginable et stupide. Elle n’avait pas à s’excuser pour son comportement. Savannah était telle qu’elle était, elle se moquait bien si on la détestait ou non, cela n’allait guère l’empêcher de vivre sa vie.

Blondie s’appuya contre une étagère qui se mit à vaciller avant de se stabiliser. « Je hais les gens comme toi. » Les bras croisés, elle avait tourné la tête pour éviter le regard de sa camarade. « Je te hais car je ne te comprends pas. » Dit comme ça c’était tellement évident pour elle. « Je ne sais pas pourquoi tu préfères rester dans ce milieu si … petit. Tellement de personnes se seraient bousculés pour cette offre. » Si Savannah haïssait Ecaterina c’était tout simplement pour cette raison. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne voulait pas affronter une fois pour toute le passé et recommencer sur une nouvelle fois. Peut-être que les livres la faisait penser à autre chose et qu’être sous les feux des projecteurs allaient la ramener à un passé douloureux mais parfois il y avait des choses qui ne voulaient pas s’effacer malgré les multiples efforts que l’on pouvait fournir. « Tu ne peux pas pleurer ton passé. Tu ne peux pas l’éviter car il y a toujours quelque chose pour te ramener à lui ... » La jeune femme ferma les yeux toujours pour tenter d’éviter le regard de sa camarade. Elle aussi avait des instants de faiblesses, et elle détestait ces instants … « Tu ne peux pas le cacher non plus. La seule chose que tu peux c’est l’affronter et ça même si tu ne le veux pas. » En fait, c’était comme si elle se parlait à elle-même. C’est vrai elle n’avait jamais accepté tant de choses dans son enfance et pourtant elle tentait de vivre avec mais n’y arrivait pas. Combien de fois avait-elle voulu que son père soit présent lorsqu’elle était alors qu’une adolescente ? On disait toujours que l’absence d’une mère était quelque chose d’irremplaçable, mais c’était la même chose pour l’absence d’un père et ça même pour une fille. Combien de fois avait-elle souhaité quand elle voyait son petit ami parlé avec sa mère que ce soit avec son père qu’il partage ce moment ? Oui … mais on ne choisissait pas les moments que l’on vivait. La seule chose que l’on pouvait tracer soi-même, c’était son avenir en mettant tous les espoirs de son côté.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyMar 3 Jan - 17:14

« Ce sera avec grand plaisir, Williams. » rétorqua-t-elle avec un petit sourire lorsque Savannah lui conseilla de rester dans son milieu minable. Pointant la porte du doigt, Ecaterina ajouta avec sérénité « La porte est de ce côté. Attention à la marche, tes chaussures ne tiendront pas le choc. » Un hochement de tête concis et Ecaterina s’accroupit pour récupérer tout ses cartons. Une fois dans ses bras, elle releva le menton pour avoir tout le loisir de regarder Savannah, et avant de se détourner, elle termina « Bon courage, à plus. » Dans un dernier sourire éclatant, elle toisa Savannah puis se dirigea de son pas gracieux vers la porte de la réserve.

Si Savannah savait à quel point tout cela lui était égal. La seule chose qui lui importait à ce moment très précis, c’était de rentrer pour avoir un moment avec Emily avant de se caler devant une rediffusion de Lilo et Stich qui ferait pleurer la petite princesse pour la centième fois –elle devait admettre que la fausse mort du petit extra-terrestre bleu lui faisait aussi beaucoup, beaucoup de peine. Son offre, sa boutique, ses vêtements… elle s’en fichait éperdument. Au fond, cela l’agaçait que Savannah ne comprenne pas ; tout le monde n’avait pas des rêves de gloire. Ecaterina avait eu l’arrogance de penser qu’elle avait un tant soit peu de talent pour être publiée, elle était vite redescendue de son petit nuage et aujourd’hui, même si elle ne savait pas très bien de ce qu’il en deviendrait d’elle et de son avenir, elle estimait avoir une bonne vie. Elle admettait que cela lui faisait un vide de ne plus se rendre en cours, de ne plus écrire, mais au final, ce n’était pas si grave que ça, elle avait connu des moments bien plus difficiles, non ?

Ecaterina était de retour à Lima, ses amis étaient près d’elle, il y avait Gale et au fond, tant que tout cela se maintiendrait, elle ne demanderait rien d’autre. Elle n’aspirait pas à devenir une jeune femme célèbre, comme Savannah. Elle tenait à sa petite vie tranquille et à son quotidien qui pouvait paraître morose aux yeux de gens comme la jeune créatrice qui voyaient tout en strass et en paillettes, mais qui lui convenait ; sa vie, c’était la vraie vie. Ce n’était pas elle qui était dans le faux, mais Savannah. Tant mieux si elle avait de l’ambition, tant mieux si elle avait des rêves plein la tête, mais le fait qu’elle veuille la convaincre d’être la complice d’une telle mascarade la mettait particulièrement mal à l’aise ; il ne s’agissait plus d’une simple tentative de sa part de la rameuter en tant qu’égérie. Il fallait que Savannah cesse enfin son petit manège, cela devenait pesant. De son côté, Ecaterina n’essayait pas de la forcer à voir les choses de son point de vue alors, pourquoi s’obstinait-elle de la sorte ?

La blondinette éclata d’un rire rauque quand elle entendit Savannah s’adresser de nouveau à elle ; n’était-elle pas censée ne plus avoir besoin d’elle ? Ouvrant la porte de la réserve, Ecaterina s’engouffra à l’intérieur et déposa ses cartons avec attention. Entendre Savannah lui dire qu’elle ne voulait pas être son amie ne la toucha pas et se penchant pour ranger le bas d’une étagère en vrac, elle concéda d’une voix étouffée par la proximité « Ça tombe bien, tu sais. Je n’ai absolument pas envie d’être ton amie non plus. »

Plissant les yeux en faisant de la place sur l’étagère, elle fronça le nez quand elle tomba sur un exemplaire d’un magazine que son seul collègue masculin avait l’habitude de lire en catimini dans le rayon des bandes-dessinés. Ouvrant la bouche outrée par la couverture du magazine, elle le cala sous son bras puis se leva en rebaissant convenablement son top sur ses hanches. Sortant de la réserve, elle lança un regard distrait à Savannah non loin d’elle et reprit son chemin vers le destructeur de document posé sur un meuble.

« C’est comme tu veux, on a des prix des attractifs. Je ne sais pas moi, le tact pour les nuls, ça ne te tente pas ? » Elle la gratifia d’un grand sourire avant de hausser les épaules, lui montrant ainsi qu’elle n’en avait rien à faire, de toute façon.

Ecaterina déchira une première page du magazine de son collègue. Allumant la machine, elle passa la feuille entre les lames coupantes qui transformèrent le ramassis de jeunes femmes courtes vêtues en confettis. Trouver ce magazine était une occasion inespérée ; au moins, elle passerait ses nerfs sur celui-ci et pas sur cette pauvre Savannah. Continuant son petit rituel pendant un bon moment, elle lança un regard par-dessous ses longs cils à la jeune femme. Bon sang, elle en connaissait des gens têtus, mais alors celle-ci, c’était la championne toute catégorie. Intérieurement, elle priait tous les dieux pour qu’elle se fasse la malle et qu’elle lui fiche la paix : mieux, elle priait pour qu’un client débarque et qu’elle puisse enfin détourner son attention d’elle. Reportant son regard sur les feuilles déchiquetées, le bruit d’enfer de la machine la fit revenir à la réalité. Ce fut à ce moment que Savannah reprit la parole. Ecaterina arqua subtilement l’un de ses sourcils bien dessinés tout en prenant une moue. Elle la haïssait ? Ouch, ça lui faisait beaucoup de mal de l’apprendre… non, c’était de l’ironie, elle s’en fichait comme de l’an quarante et encore, cette expression était la plus polie qui lui était venue à l’esprit. Néanmoins, elle daigna l’écouter.

« Et bien, on dirait que je ne suis pas la seule à avoir besoin d’un psy. » dit-elle, amusée. La dernière page du magazine passa dans la machine, Ecaterina la referma avant de se retourner vers Savannah « Tu as un petit ami, non ? » demanda t-elle avec une douceur naturelle « Écoute, ce que tu ne comprends pas, c’est que j’ai affronté les choses qui m’ont détruite à un moment donné. » Elle penchant brièvement la tête, haussant les sourcils aussi vite en même temps « Contrairement à toi, on dirait. » S’éclaircissant la voix, elle toussa en avançant vers une étagère et plissa les paupières dans un effort de réflexion « Parle à ton petit ami, ça t’aidera. Moi, ça m’a beaucoup aidé, à l’époque… et c’est moins onéreux qu’une consultation chez un psy. » Pivotant sur ses pieds, elle frôla son épaule avec son menton puis, chantonna « Il faut tourner la page, Savannah. C’est un travail exténuant et douloureux, mais après ça, je suis sûre que tu comprendras ce que je ressens. » Spontanément, elle la gratifia d’un clin d’œil amicale. Elle s’apprêta à reprendre son chemin vers l’étagère, mais elle se ravisa, tenant à rajouter « Enfin, avant de monter sur tes grands chevaux, sache que je n’essaie pas de te donner des conseils, j’essaie juste de… » Elle émit un court rire en voyant le regard assassin que lui lançait Savannah « D’accord, laisse tomber. »
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyDim 8 Jan - 13:51

Savannah en avait marre. Marre d’entendre sans arrêt la même chose nuit et jour. Elle avait l’impression que ce que lui disait Ecaterina, c’était exactement la même chose qu’avait dit Ruby, sa colocataire lorsqu’elle lui avait proposé d’être mannequin pour sa marque de vêtements. Elles avaient toutes la même réaction … ce rejet soudain … et ce pessimiste.

La jeune femme ne put s’empêcher d’étouffer un petit rire lorsqu’elle vit l’insistance que mettait sa camarade pour la pousser dehors. Apparemment elle avait beaucoup d’espoir … mais c’était mal connaître Savannah Williams qui était très têtue sur ce genre de choses. Elle ne pouvait s’empêcher de crier haut et fort ce qu’elle pensait, sans penser aux conséquences, aux impacts douloureux que pouvaient avoir ses paroles. Même si elle s’en rendrait compte parfois et rentrer dans le magnifique jeu de l’hypocrisie juste pour énerver les autres. Voir une personne qu’elle ne pouvait pas voir en peinture s’énerver contre elle, était très … jouissif. Certes dis comme ça cela sonnait un peu masochisme mais elle fonctionnait comme ça. La souffrance de ses ennemis lui était un véritable régal.
Savannah considérait Ecaterina un peu comme son ennemie. Elle ne pouvait s’empêcher de tenter de la pousser à bout et parfois même de venir à bout de la rage qui bouillonnait dans son corps à coup de gifle. Normal, qui n’aurait pas une réaction semblable à celle-ci, tous les humains fonctionnaient de la même façon après tout. Elle la suivait des yeux sans vraiment l’observer. Elle l’entendait marmonner toute seule dans son coin, mais elle s’en fichait. Elle se moquait de son opinion, car cela n’allait pas changer sa façon de penser sur la situation actuelle. Le tact pour les nuls … cette réflexion très subtile de sa camarade suffit à faire réagir la blondinette. « Regarde-toi avant miss Barbie. Tu es mal placée pour faire des réflexions sur le tact. » Elle n’avait pas pu s’en empêcher. Non. C’était comme si elle était une bombe à retardement et qu’à chaque minute, Ecaterina tentait d’activer cette bombe. Une personne censée aurait dit qu’il ne fallait pas qu’elle réagisse mais elle ne voyait pas les choses comme ça. Elle se disait que si elle ne répondait pas à ses pics, cela serait lui apporter beaucoup trop de plaisir et elle ne voulait pas être la responsable de sa soudaine allégresse. Cela rimerait trop avec supplice à ses yeux. Elle la regardait déchirer un magazine avec des photos dont seuls certains garçons avaient apparemment l’envie de regarder ça. Les différents copeaux du papier déchirés s’attisaient peu à peu dans la poubelle. Savannah ne pouvait s’empêcher de rigoler intérieurement. Eh bien … si elle avait envie de passer ses nerfs sur un stupide magazine au lieu de s’attaquer férocement à elle, elle n’allait pas la faire changer d’avis.

La soudaine douceur maternelle d’Ecaterina ne suffit pas à apaiser la tension qui régnait dans la librairie calme. Ce lieu qui était censé être un endroit reposant, où des personnes venaient pour oublier leurs petits soucis du quotidien en se plongeant le nez dans des bouquins ennuyeux, était devenu en quelques minutes un lieu de règlement de comptes. L’air si léger s’était transformé pour devenir presque irrespirable. Toute cette tension … toute cette haine qui se faisait ressentir à peine traversé la porte de la librairie.

« Ne crois pas que tu es la seule ici à avoir vécu des choses qui t’ont détruite. » Savannah se détourna de l’étagère où elle s’était récemment appuyée pour s’emparer d’un livre qui traînait dans un coin puis elle le tourna entre ses doigts. Quand on la voyait, on pensait soudainement que toute sa vie avait été rose, douce, grandiose malheureusement ça n’avait pas toujours été le cas. Et voir à quel point certaines personnes avaient cette idée-là dans leurs tête, l’exaspérait, la haine qui l’habitait pour ces personnes naïves grandissait un peu plus à chaque instant. Tourner la page, c’était tellement facile à dire qu’à faire, surtout quand chaque chose, chaque minuscule chose pourtant si … innocente restaient gravés sur cette page. Alors que faire lorsque c’est la page qui ne voulait pas se tourner ? Il fallait juste vivre avec. Vivre avec ce trou béant dans la poitrine qui ne pouvait être remplacé au fil des années et qui parfois empêcher de respirer calmement. Oui, il fallait prendre patience et attendre que ce soudain coupement de respiration cesse. Faire l’aveugle, ignorer les erreurs du passés tout en évitant de faire les mêmes pour ne pas avoir à subir de nouveau les mêmes douleurs. « Je n’ai pas besoin d’un psy, merci quand même. Toi aussi tu as un petit ami apparemment mais je ne te le demande pas, donc je ne vois pas pourquoi tu me demande ça subitement … » Savannah était perdue. Trop de pensées se bousculaient dans sa tête. Le fait de passer à l’agressivité puis soudainement à une voix amicale en disant que ce n’était pas des conseils qu’elle disait, c’était limite troublant. Oui, elle avait un petit ami. Non, elle n’allait jamais prendre pour son psy. Elle n’aimait pas se confier, elle trouvait ça tellement inutile d’embêter ses amis avec ses ennuis provisoires. Certes, c’était sûrement idiot de garder tout pour soi car cela suffisait à augmenter la souffrance et ne point l’atténuer mais c’était simplement provisoire. Demain serait un jour meilleur comme on disait si bien. Et puis il fallait profiter du présent, profiter des souvenirs qui était en train de se créer et ne point s’apitoyer sur son sort. Oui Savannah vivait dans cette optique-là. Alors la simple idée de se confier à Ryder n’était même pas envisageable. Elle s’était déjà confié à lui, du moins parler plus tôt, lui expliquant certaines choses comme par exemple le pourquoi du comment elle éprouvait cette haine intense envers son père, elle avait déjà pleurée devant lui ne pouvant retenir les larmes qui coulaient doucement sur ses joues. Tout comme Hallie sa meilleure amie. C’était les deux seules personnes qui connaissaient réellement sa vraie personnalité après sa mère. Qui savait qu’elle n’était pas qu’un tyran sans cœur qui prenait un véritable plaisir à voir ses ennemis souffrir. Tout le monde a un cœur en guimauve après tout, même les plus tenaces, les plus redoutables, même ceux qui se forgent une carapace incassable au cours des années.

« Ce que je voulais dire … je me suis mal exprimée. » Savannah reposa le livre puis s’avança vers Ecaterina en s’arrêtant avec quelques mètres. « Je n’ai pas envie de partir dans les détails, d’avoir envie de parler de choses comme celles-là avec toi ou même avec un psy. » Ses paroles n’étaient même plus cohérentes même si elle comprenait très clairement ce qu’elle voulait dire mais n’arrivait pas exactement à l’expliquer. « Cette conversation ne rime à rien. Mais je ne partirais pas pour autant. » Elle restait sur ses positions. Elle ne voulait pas partir, avoir fait tout ce trajet pour un rien. Depuis le début, elle n’avait jamais eu une conversation semblable avec Ecaterina alors autant en profiter et mettre les choses aux points comme il le fallait. La jeune femme lui sourit, un petit sourire qui s’estompa vite fait montrant toute son amertume. « Ils sont pas là tes chevaliers servants, tes collègues ? Ça m’étonne qu’aucun ne soit venu à ta rescousse. » Autant changer subitement de conversation même si ce n’était pas forcément la bonne solution.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyMar 10 Jan - 14:59

Les mains levées devant elle, Ecaterina se détourna de l’entrée pour enfin s’éloigner de Savannah. Bizarrement, ce soupçon de rage intérieure qui s’était montré plus tôt s’était finalement dissipé grâce à la destruction du magazine de pervers de son collègue. Intérieurement, elle se congratula même d’être aussi impartiale puis rejoignit un coin opposé de la boutique. La situation était pesante, désagréable. Elle n’aimait pas le conflit, elle n’aimait pas être obligée de se défendre à coup de piques acerbes et de mots blessants, mais que pouvait-elle faire d’autre, se laisser marcher sur les pieds ? Il en était hors de question, elle avait peut-être l’air d’être fragile, mais elle avait assez d’amour propre pour ne pas se laisser malmener. Alors quoi, capituler et accepter la proposition de Savannah ? Ce n’était pas envisageable, elle n’avait même pas eu besoin d’y réfléchir quand la jeune femme lui avait fait cette offre : c’était non, un point c’est tout. Personne ne parviendrait à la faire changer d’avis… bon sang, c’était si compliqué que ça d’accepter les décisions d’autrui ? Coulant un regard vers la jeune femme, elle la jaugea d’un rapide coup d’œil –apparemment oui, c’était compliqué pour elle.

L’atmosphère électrique de la librairie colla un frisson à Ecaterina qui se frotta discrètement les avant-bras avant de s’engouffrer derrière son comptoir, près de la caisse enregistreuse. En réalité, elle n’avait même pas besoin de faire preuve de sarcasme, elle avait la nette sensation que Savannah se montait toute seule, comme une grande. C’était simple, il lui suffisait de remettre une pièce dans la machine pour qu’elle prenne son ton pompeux et qu’elle se mette à déblatérer tout un chapelet de phrases préconçues ; dans d’autres circonstances, peut-être que ça l’aurait amusée de voir quelqu’un s’acharner autant. Seulement là, elle trouvait cette mascarade tout bonnement pathétique.

Soufflant par dépit, Ecaterina pivota sur ses pieds en écartant les bras. Elle fixa Savannah en secouant la tête et résignée, elle se courba lentement et appuya son coude contre la surface dure du comptoir puis posa son menton sur sa main ouverte. Un moment, elle garda le silence, se contentant d’examiner la jeune femme avec un certain intérêt ; c’était plutôt drôle, elle avait l’impression de se voir il y a cinq de ça. Quand elle-même passait son temps à se cacher en se fondant dans la masse. Savannah n’essayait pas de se fondre dans la masse, elle. Au contraire, elle voulait qu’on la remarque, qu’on se souvienne d’elle. Elle avait beau tout faire pour le dissimuler, sa soif de reconnaissance transpirait par tous les pores de sa peau. N’empêche qu’au fond, Ecaterina se reconnaissait en elle. Savannah était bien trop sur la défensive, ce n’était pas bon pour elle, ni pour les autres, il fallait qu’elle en prenne conscience. Se mordant la lèvre inférieure, Cat plissa les paupières, l’observant sans retenue.

« Il faut que tu apprennes à accepter le rejet. » dit-elle, calmement. Elle esquissa un sourire timide et appuya plus fort son menton sur sa paume « Il faut relativiser les choses, un refus, ce n’est pas la fin du monde. Au contraire, c’est un don. » Elle pencha doucement la tête, ses cheveux recouvrant d’eux-mêmes son épaule gauche.

Une expression compatissante passa furtivement sur son visage lorsqu’elle pinça les lèvres et qu’elle se redressa, mais elle ne dura pas ; elle n’avait pas envie d’être compatissante envers Savannah, ce qu’elle lui faisait subir depuis quelques minutes la mettait bien trop hors d’elle pour qu’elle mette sa principale qualité en avant cette fois-ci. Ne souhaitant pas que Savannah s'en rende compte, elle renchérit :

« Tu es toujours autant sur la défensive ? Je veux dire, excuse-moi, mais j’ai l’impression que quoi que je dise, ton discours est déjà programmé et que la seule chose qui te vient à l’esprit, c’est de ma sauter à la gorge. » Elle haussa les sourcils en même temps que ses épaules et inclina sa tête de l’autre côté « Franchement, ça me donne encore moins l’envie de travailler avec toi. »

Cette fois, son regard se teinta de pitié. Elle avait de la peine pour Savannah, elle ne parvenait pas à l’expliquer, mais elle savait que ce genre de comportement était la preuve que des drames avaient eu lieux dans sa vie, elle était assez bien placée pour le savoir. Et voilà, elle ressentait vraiment de la compassion pour elle, maintenant ! Serrant les mâchoires, elle détourna son regard, n’omettant pas de se gratifier mentalement de quelques jurons bien gratinés.

La créatrice lui tendit une perche pour sauver les apparences, et sans attendre, la blondinette l’attrapa au vol « Si ça peut te rassurer, je n’ai pas envie de connaître les détails de ta vie –aussi passionnante et exaltante soit-elle. J’en ai déjà bien assez avec les détails de la mienne, tu peux garder tout ça pour tes amis… » Elle sourit narquoisement « Dont je ne fais pas partie, cela va sans dire. » Avec décontraction, elle fit mine d’épousseter le bois du comptoir du plat de la main. Aussi, elle retint un long soupir lorsque Savannah avoua enfin que cette conversation ne rimait à rien ; et bien, c’est qu’elle en avait mis du temps avant de le comprendre, la blonde « Absolument, à rien. Tu me fais juste perdre mon temps et vice-versa. Je croyais que les jeunes créatrices dans ton genre étaient toujours over-bookées. Comme quoi, les mythes et les légendes… »

Cessant les allées et venues de sa main sur les rainures du bois, elle tapota le bout de ses ongles sur le comptoir à la place. Soudain, elle fronça les sourcils et leva le menton, regardant dans les alentours. Son regard fureta dans les recoins du magasin quand ses pupilles claires s’arrêtèrent sur un tabouret plus loin ; Savannah ne voulait pas partir, soit. Elle quitta le petit endroit, se dirigeant d’un pas élégant vers le tabouret, elle l’empoigna et fini par le poser à côté de la jeune fille.

« Ça peut durer des heures, alors autant que tu sois à ton aise. Je t’en prie, assieds-toi. » Elle la gratifia d’un grand sourire digne d’une publicité pour du dentifrice et dégagea son visage d’une longue mèche. Ecaterina retourna à son comptoir où elle regarda sa montre, concentrée « En fait, j’ai bientôt terminé, la cavalerie ne devrait pas tarder à arriver. Charlie, ma collègue. Une vraie peau de vache, comme toi. Mais, je la trouve plutôt sympa, elle. » dit-elle le plus naturellement du monde en s'appuyant de nouveau sur le support. Elle arqua un sourcil, défiant ouvertement Savannah du regard « Et puis, ce n’est pas comme si j’avais besoin de quelqu’un pour me défendre. »
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyDim 15 Jan - 19:11

Savannah se contentait de faire un sourire forcé face aux nombreux piques de sa camarade. Elle avait l’habitude, ce n’était pas la première fois après tout qu’une personne prenait un malin plaisir à la chercher. Le petit sourire forcé affirmait et montrait bel et bien que la situation l’énervait mais elle tentait de se contrôler. Certains crié, pleuré, s’acharnaient sur des magazines ringards pour calmer leurs nerfs … et bien non, elle, elle renvoyait les pics en tentant d’appuyer là où ça faisait mal.

Elle ne jetait plus un coup d’œil à Ecaterina, la jugeant maintenant trop inintéressant vu la façon dont elle cherchait à se débarrasser d’elle. Toutes ces moqueries … c’était affectif ? Cela serait bien drôle alors. Elle avait reçu des cours gratuits de Tim ou elle l’avait copié … qu’est-ce qu’il pouvait être traite celui-là parfois. Rien que quand il sortait avec des filles qu’elle ne pouvait pas voir mais là … La jeune fille ferma les paupières durant quelques instants, rigolant intérieurement de ses pensées débiles. Il n’y avait qu’elle pour imaginer ça après tout. Elle écoutait inlassablement les paroles de la blonde sans s’empêcher d’y montrer un ennuie soudain. On aurait dit sa psy … du moins la psy qu’elle avait rencontré durant une dizaine de minutes selon les conseils de sa mère lorsqu’elle était à peine âgé de seize ans … Soi-disant car son comportement d’achat qualifié comme étant « compulsif » avait été provoqué par son entré dans l’adolescence et le manque de son paternel. C’était du grand n’importe quoi en y repensant. Quand elle repensait à cette visite, elle éprouvait du dégoût, de la haine, elle détestait les gens qui posaient tout un tas de questions sur sa vie. En quoi cela pouvaient-ils les intéresser ? Ce n’était pas une attardée mentale non plus. C’était ce qu’elle s’était acharnée à faire comprendre à la psychologue avant de sortir de la pièce exaspérée en claquant la porte durant dix minutes de conversation. Oui, c’était à ça que lui faisait penser Ecaterina en cet instant même. Elle lui faisait penser à ces blondes âgés à lunettes avec leurs bloques notes et leurs ensemble strict qui donnait tout simplement envie de partir en courant dès qu’elles ouvraient la bouche. La façon dont elle disait avec tant de légèreté qu’elle était toujours sur la défensive, qu’elle n’avait pas vraiment envie d’être amie vu son comportement, ne lui faisait rien du tout. Même pas un petit pincement au cœur. A croire qu’à la longue son cœur était anesthésié par les reproches ainsi que par les rejets. « Tu sais quoi ? Continue à jouer la psy et je pense que je vais m’en aller. » Lui poser autant de questions revenaient à tenter de comprendre de réparer ses blessures, de tenter de voir son âme … Chose qu’elle ne laissait jamais faire au risque de passer pour l’insociable de la vie. Même pour sa meilleure amie et sa mère, Savannah était vu comme une femme mystérieuse malgré son côté extravertie.
La blondinette tourna la tête vers celle qu’elle surnommait Raiponce. « Je ne veux pas te souhaiter à la gorge tu sais … au contraire j’aimerais bien te serrer dans mes bras. » C’était sombrement ironique qu’elle ne put s’empêcher son petit sourire hypocrite. « Je rigole. C’est une marque de fabrique, comme on dit. » Son visage montrait toute son innocence. C’était difficile de croire qu’une fille comme elle était vu comme un tyran pour certaines personnes et pour les personnes qui travaillaient sous ses ordres. Mais après tout, ce n’était pas sa faute si elle agissait ainsi … c’était tout simplement elle, Savannah Williams.

Ne jetant toujours pas le moindre regard à sa camarade, elle eut un petit sursaut invisible quand elle entendit le bruit d’une chaise racler contre le sol de la libraire. Sa tête pivota vers le meuble avant de regarder les yeux écarquillés Ecaterina. Ce n’est que quand celle-ci lui expliqua les raisons du pourquoi elle avait emmené cette chaise à côté d’elle qu’elle leva les yeux au ciel. C’était de l’humour peut-être. De l’humour digne d’une Raiponce. Sauf que ce n’était visiblement pas très drôle. « Waouh … tu as fait des efforts à faire si tu veux faire comique dans un futur prochain Raiponce. » Néanmoins elle ne rechigna pas contre le fait de s’asseoir, commençant à avoir mal à la jambe à force de se tenir debout. « Merci pour cet effort que tu as fait ! J’ai cru que j’allais devoir m’asseoir par terre … ça aurait été bien malheureux n’est-ce pas ? » Elle posait cette question n’attendant en aucun cas une raiponce. Elle trouvait ça … plaisant de voir la jeune femme réagir au lieu de ne rien dire jouant à imiter la muette. Qu’est ce genre de personnes pouvaient l’agacer. Dire même rien qu’un petit « Okay » n’avait apparemment jamais tué personne jusqu’à présent. On dit que le mépris est la pire des méchancetés qui soit … mais dans certaines circonstances, la meilleure chose à faire était de répliquer au pire devenir blessant et cassant.

Elle la vit retournée à son comptoir et cette fois-ci sacrifia quelques minutes pour la voir la défier du regard. C’était tout bonnement pathétique et … drôle. « Je suis une peau de vache … haha ! Comme dit si bien ma grand-mère : On se regarde avant de critiquer ! » Au pire, elle allait partir dans quelques minutes, dans quelques longues minutes alors ça servait à rien d’être sympathique. Elle n’était plus la maternelle à la recherche de camarade. Non elle avait passé l’âge il y a de ça très longtemps.
Savannah n’avait pas relevé la remarque d’Ecaterina sur les soi-disant mythes et légendes des stylistes aux emplois-du temps overbooké. Elle était trop naïve cette petite que ça la faisait rire. Ou alors c’est qu’elle le faisait exprès, ce qui voudrait dire qu’elle jouait très bien la comédie. Apparemment elle n’avait besoin de personne pour se défendre et bien … c’était bien pour elle. Car elle n’en donnait pas l’impression. Du moins c’était ce que voyait la jeune femme. Derrière ces pics envoyés en retour, elle savait que sa camarade était une personne fragile, sensible … après peut-être que ce n’était qu’une illusion. L’habit ne fait pas le monde après tout. « Sérieusement Ecaterina tu n’as plus douze ans pour t’obstiner autant ! Grandis ma vieille ! » Elle se leva brusquement de sa chaise, se dirigeant d’un air déterminé vers le comptoir. « N’essaye même pas de retourner mes propos contre moi, ça serait trop pathétique. » Puis elle lui tourna le dos, faisant virevoltant ses cheveux courts blonds d’un geste magnifique. Récemment elle était perdue. Certes c’était toujours le cas mais là elle avait retrouvé suffisamment la raison pour faire comprendre à Raiponce que les choses allaient finir mal. Elle se dirigea vers des prospectus qui proposaient plusieurs sports, certains dont elle ignorait qu’il y avait dans les environs de Lima. S’emparant d’un bout de papier qui parlait de boxe féminine elle ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire. « Oh de la boxe féminine ! C’est pour toi ça dis donc ! Ah … en fait non. Tu te ferais aplatir dès le premier round. »
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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptyLun 16 Jan - 19:43

Le coude calé sur le support en bois, Ecaterina ne lâcha pas son interlocutrice du regard, la fixant avec curiosité. Si Savannah n’était pas aussi détestable, probablement qu’elle aurait eu un tant soit peu de tendresse pour elle. La façon dont elle s’obstinait à la rallier à sa cause, c’était mignon. Emily avait elle aussi cette façon particulière de montrer son mécontentement lorsqu’elle n’avait pas ce qu’elle voulait. Une fois, elle lui avait fait savoir exprès qu’elle ne l’aimait plus juste pour lui faire du mal et la faire céder. Sur le coup, ça avait blessé Ecaterina, mais ce n’était qu’une enfant. Néanmoins, elle lui avait expliqué que ce n’était pas de cette façon qu’on s’adressait aux gens et qu’il fallait tenter de discuter au lieu d’essayer à tout prix de se venger ou de faire plier les autres à sa requête ; comprendre, accepter le choix des autres et s’y faire. C’était la vie, c’était comme ça que les choses étaient censées se passer. Ecaterina n’avait pas eu une mère digne de ce nom, mais elle lui avait appris quelques bases et, aussi étrange que cela puisse paraître, elle la remerciait d’avoir au moins pris le temps de lui inculquer ce genre de valeurs. Savannah lui faisait penser à Emily, elles agissaient exactement de la même façon. En plissant les paupières, Ecaterina s’arrêta sur le visage de la jeune femme ; elle paraissait si jeune. Tout ce maquillage, tous ces beaux vêtements qu’elle portait ne dissimulaient pas l’adolescente qu’elle était encore, il lui restait du chemin à parcourir avant de devenir adulte et jamais elle n’y parviendrait si elle persistait à agir de la sorte. Ecaterina ébaucha un sourire lorsqu’une image s’imposa à elle : Savannah ici présente, était une petite fille dans un grand magasin de jouets à qui l’on refusait d’acheter la dernière poupée à la mode ; son entêtement n’était rien d’autre qu’un gros caprice. Tout en se mordillant la lèvre, Cat se redressa. Elle décida qu’elle ne devait pas rentrer dans son jeu. Tant pis pour son petit cœur fragile, tant pis si elle se sentait blessée par les propos qu’elle lui vomissait littéralement à la figure ; parce qu’elle avait beau avoir fait des erreurs au cours de sa vie, elle savait au moins qu’elle agissait de la bonne manière –elle était devenue adulte, elle.

Savannah semblait penser que Cat essayait à tout prix de l’agacer ; elle se trompait. La manière dont elle s’adressait à elle ne différait pas de celle qu’elle utilisait d’ordinaire. Elle était maladroite et pas diplomate pour un sou, mais elle n’essayait pas pour autant de faire sortir Savannah de ses gonds –à quoi bon ? Son débit de parole était aussi naturel que la blondeur de ses longs cheveux. Mais soit, si cela faisait plaisir à Savannah de penser qu’elle était assez importante à ses yeux pour qu’elle se mette en quatre pour tenter de la démolir, elle n’allait pas lui briser ses espoirs. En revanche, elle prenait un malin plaisir à la provoquer, Ecaterina le sentait. C’était tellement palpable que c’en devenait presque étouffant.

D’un geste fluide de la main, Ecaterina dégagea son visage d’une mèche de cheveux. A partir de maintenant, elle laisserait Savannah parler jusqu’à qu’elle soit elle-même agacée par sa propre voix. Ce n’était pas difficile pour la blondinette de se retirer dans sa bulle. Elle l’avait fait toute son adolescence et continuait à s’y réfugier quand le monde qui l’entourait lui paraissait trop abstrait. Ecaterina sentait un poids sur ses épaules ; elle était fatiguée par sa journée de travail et surtout, usée par la vaine tentative de la créatrice de la faire céder. Seulement, Cat était persuadée que c’était ce que recherchait Savannah ; avoir ses ennemis à l’usure, elle avait déjà lu ça quelque part, c’était plutôt malin. Frôlant son front du bout des doigts, Ecaterina admettait que la situation devenait oppressante ; l’attention que lui portait Savannah était gênante, elle n’aimait pas ça.

Pinçant subtilement les lèvres, Ecaterina jeta un regard anxieux à sa montre puis, reporta aussitôt son attention sur Savannah. Tout en se retournant, elle roula des yeux quand elle rouvrit la bouche lui faisant dos, dorénavant. Elle avait l’impression qu’elle parlait pour ne rien dire, c’était exaspérant. Appuyant ses paumes sur le comptoir, la blondinette l’écouta lui dire qu’elle se ferait rétamer en moins de deux si elle prenait des cours de boxe. Ecaterina esquissa un petit sourire, sachant pertinemment qu’elle avait raison. Il n’était pas nécessaire de sortir d’une grande école pour le deviner, il n’y avait qu’à la regarder –quoi qu’elle parvenait très facilement à prendre le dessus sur Seth. Les clefs de bras, c’était son crédo. Enfin, toujours décidée à l’ignorer pour la bonne cause, Ecaterina ne rétorqua pas et posa son regard sur l’horloge face à elle. Fixant l’aguille d’un œil avide, elle pencha très lentement la tête, quand soudain…

« HEY ! » claironna-t-elle trop fort se retournant d’un même chef. La mine illuminée et les poings joints devant elle, Ecaterina secoua la tête pour effacer cet air réjoui qui s’affichait sur son visage ; elle se racla la gorge « Hum, je… » Subitement, elle contourna son comptoir en désignant du doigt une porte dans un coin reculé de la librairie « Tu permets ? » demanda-t-elle. Sans attendre la réponse de Savannah, Cat se dirigea vers la porte et à mi-chemin, elle se retourna, marchant maintenant à reculons « Peut-être que tu peux te permettre de fureter à droite et à gauche pendant tes heures de boulot, mais ce n’est pas mon cas, alors… » Elle arriva dos à la porte, tournant la poignée en même temps « Continue ton expédition –il y a un étage, si tu préfères les comics. On a reçu le nouvel Ultimate Spiderman. Seth le trouve gé-ni-al et crois-moi, l’avis de Catalano est précieux, c’est un fanatique de comics. » Elle se mit à rire bêtement puis, s’arrêta nette ; elle lança un regard incertain de droite à gauche et repointa du doigt la porte derrière elle « Je vais chercher un truc. » l’informa-t-elle dans de petites œillades précipitées. Derechef, Ecaterina se retourna et ouvrit la porte, entrant sans attendre davantage dans la fameuse pièce.

Refermant à sa suite, Ecaterina se plaqua contre la porte, esquissant un sourire satisfait. Son service était terminé, enfin ; elle émit un long soupir. Savannah lui en voudrait sans doute ne pas l’avoir mise au parfum. Plus encore de l’avoir laissée en plan dans la boutique, mais elle estimait qu’elle n’avait aucun compte à lui rendre. Passant une main dans ses cheveux, la jeune fille s’avança. La lumière trop agressive de la salle de pause lui fit plisser les yeux, c’était le désavantage d’une pièce sans fenêtres. Détachant son badge épinglé à sa poitrine, elle ouvrit son vestiaire et récupéra ses affaires. Jetant un coup d’œil à sa montre, son sourire s’élargit et elle compta mentalement ; un, deux,… la porte qui donnait sur la ruelle s’ouvrit à la volée et Charlie entra aussitôt. Ecaterina enfila sa veste, referma son casier et passa la hanse de son sac à son épaule. Se retournant sur la jeune femme, elle lui demanda de lui retenir la porte et la gratifiant d’un sourire, elle passa devant elle avant de sortir de la pièce, sereine.

L’air qui s’insinua dans ses poumons lui fit le plus grand bien. Elle ne fuyait pas, pas vraiment en tout cas et elle se félicita d’avoir su garder son calme, malgré les circonstances. Savannah était une cliente de la librairie comme une autre, elles avaient eu une discussion qu’elles avaient toutes les deux jugée inutile : le dossier était bon à archiver, elle ne voulait plus jamais avoir affaire à elle. Jetant un regard à droite puis à gauche de la ruelle, Ecaterina arqua un sourcil et prit son chemin ; elle ne prenait pas de voiture pour se rendre au travail. Dans quelques minutes à peine, elle serait à la maison. Quant à Savannah –un petit sourire s’ébaucha au coin de sa jolie bouche. Elle se fichait pas mal de Savannah, à vrai dire et à cette pensée, elle aspira une autre goulée d’air, apaisée. Tournant à l’angle de la ruelle, Ecaterina sauta la bordure d’un trottoir avec légèreté, retrouvant l’animation rassurante des rues des vieux quartiers.
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MessageSujet: Re: 01. Hit me with your best shot   01. Hit me with your best shot EmptySam 21 Jan - 23:39

Savannah n’arrivait pas à voir vraiment clair dans le jeu de sa camarade. Elle la trouvait maligne … manipulatrice … bien trop à son goût. Elle l’observait depuis son entrée dans la libraire, elle la connaissait mais pourtant c’était comme si elle se trouvait en face d’un inconnu. Comme si Ecaterina lui avait fait découvrir une facette qu’elle ignorait …

La jeune femme l’observait, elle n’écoutait pas ce que l’autre blonde lui disait. C’était tellement et sombrement idiot. N’importe qui, qui connaissait Savannah Williams, savait qu’elle n’était pas du genre à baisser les bras à chaque défaite, qu’elle était ce genre de personne à suivre à la lettre ce qu’on lui disait. Elle n’aimait pas qu’on lui donne des ordres, même un tout petit ordre de rien du tout … Donner des conseils revenaient à donner un ordre, car au fond écouter les conseils donner c’est appliquer ce que l’autre dit de faire. Echec, rejet … elle ferma les paupières durant à seconde pour effacer ces paroles de son esprit. Elle avait envie de rire. Non pas que cela était très drôle non, mais c’était ironique. Elle avait envie de rire d’un rire bruyant, de rire jaune. Même si au fond c’était blessant pour elle de voir l’opinion que les autres se faisaient d’elle était complètement fausse.
Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, lorsqu’Ecaterina commença à baratiner des choses qu’elle jugeait comme inintéressante. Toutes ces choses qu’elle lui disait … elle n’y comprenaient plus rien. Un coup elle se la jouait en hypocrite, en autre fois en psychologue sincère avec ses conseils à la noix … il y avait de quoi ne plus rien comprendre à la situation. Mais Blondie fit comme si elle suivait tout, comme si elle comprenait en faisant un oui avec sa tête. Cependant elle ne put s’empêcher de dire clairement sa façon de penser avec que sa camarade fasse un pas vers une porte. « A quoi bon d’accepter ton refus … tôt ou tard peut-être que tu changeras d’avis … » Elle esquissa un sourire faussement réjouie. « Mais merci de m’avoir fait comprendre certaines choses sur toi Ecaterina. » Elle ne savait pas si elle l’avait entendu ou non. A vrai dire elle s’en fichait un peu, étant donné que depuis le début c’était comme parler à un mur. Comme si elle se parlait toute seule, se faisant un monologue. Savannah et Ecaterina et Savannah se ressemblait beaucoup sur certains points, elles avaient tout pour être amies. Sauf qu’apparemment la vie en a décidé autrement, peut-être qu’elles n’ont pas su se rencontrer au bon moment ou peut-être est se dut que finalement elles n’étaient pas faites pour être amies. Cela était la vérité … la réalité.

Lorsqu’Ecaterina referma la porte derrière elle laissant la blondinette toute seule, celle-ci ne put s’empêcher de mettre automatiquement la tête dans ses mains en s’appuyant sur une étagère. Non elle ne pleurait pas, elle ne montrait aucuns signes de faiblesse. Elle n’en pouvait plus. Cette situation lui avait faites comprendre certaines choses, la seule difficulté c’était d’admettre que Raiponce pouvait avoir raisons sur certains points. C’était dur de se remettre en question. On ne peut pas demander à quelqu’un de faire ça, c’était un sujet tellement délicat. C’était comme lui demander de ne plus être lui-même mais de jouer un rôle, d’arborer le masque de quelqu’un autre. Non c’était complètement inimaginable de se remettre en question. Alors quand Savannah entendait les réflexions du genre « il faut que tu acceptes ceci » cela ne lui donnait pas vraiment de sourire face à la vie.
D’un geste lent, elle releva la tête et regarda à droite et à gauche. Personne. La librairie était vide. Tant mieux, elle n’avait pas envie de se retrouver face à boutonneux à lunettes qui fréquentait ce lieu nuit et jour. Faisant claquer ses chaussures à talons sur le sol, elle se dirigea vers la porte de sortie. Elle se moquait bel et bien de savoir ou non si sa camarade allait revenir. En fait, elle n’aurait jamais dû aller à la voir. Au début elle avait pensé que cela aurait pu être une bonne chose mais apparemment non. Ce n’était que maintenant après qu’une multiple de piques soit sorti de sa bouche, que de la haine l’est traversé dans le corps, qu’elle s’en rendait compte, qu’elle se rendait compte que ce n’avait pas été une bonne idée. Dorénavant les choses étaient clairs, c’était un peu comme si elle se trouvait en face d’un ennemi et que ceci-ci était un avant-goût de la guerre qui allait avoir lieu. Perdre … ne faisait pas partit du vocabulaire de la belle blonde.
Lorsqu’elle ouvrit la porte et mit un pied sur le béton, elle put apercevoir une crinière brune sortir de la porte où s’était éclipsé Ecaterina. Cela devait sûrement être la soi-disant peau de vache. Elle ne lui prêta pas d’attention particulière et se contenta de referma la porte. Le vent lui mit comme une gifle au visage, faisant virevolter ses cheveux blonds. Elle inspira cet air frais, c’était tellement plus plaisant de se retrouver dans le froid si agréable quand dans une atmosphère lourde et pesante. Elle sourit aux personnes qui passaient devant elle poliment. Dans le jeu pour camoufler ses véritables pensées, elle était assez bonne. Excentrique elle disait haut et fort ce qu’elle pensait, pourtant derrière ça, il avait une personne qui avait besoin de ne pas être sans cesse remis en doute, de ne pas se poser inutilement des questions. Car après tout qu’est-ce qu’avait fait Ecaterina Robertson mise à part dire remettre en question le choix de l’égérie ? Dire non était la chose qu’elle avait le plus souvent répéter. En conclusion, elle avait perdu une demi-heure de sa vie à se prendre la tête avec une fille exaspérante et sombrement pathétique. Mais maintenant le dossier est clos. Elle n’avait plus envie de revenir sur cette discussion, elle n’avait jamais existé d’ailleurs. A cette simple pensée, la jeune fille se mordilla la lèvre inférieure. Elle était bien bonne pour trouver une autre égérie, peut-être une personne qui ne l’énerverait pas à chaque fois qu’elle ouvrirait la bouche et surtout à qui elle pourrait faire confiance.
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