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 01. That Damn Hot Gynecologist.

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MessageSujet: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyMar 6 Déc - 6:54


that damn hot gynecologist !





Balançant nerveusement sa jambe tout en se mordillant la lèvre inférieure toutes les vingt secondes, Charlie ne se sentait définitivement pas à l’aise dans cette salle d’attente. La luminosité qui inondait la pièce lui donnait mal à la tête, l’odeur qu’elle associait à celle des hôpitaux lui donnait la nausée, quant à ces horribles peintures accrochées aux quatre coins de la salle, elles lui donnaient tout simplement l’envie de se lever et de claquer la porte en repartant. Il fallait espérer que le gynécologue de Lima qu’elle était sur le point de rencontrer était plus doué avec les femmes qu’avec l’art parce que dans le cas contraire, la jeune femme avait du souci à se faire.

C’était la première fois que Charlie allait chez le gynécologue. Depuis qu’elle était toute petite, elle était terrorisée par cette la vieille bâtisse qui se situait dans les quartiers sud de la ville. A chaque fois qu’elle jetait un coup d’œil à la petite plaquette annonçant le nom du médecin, elle ne pouvait s’empêcher de grimacer et de changer de trottoir. Pour elle, gynécologie rimait avec l’enfer. Derrière cette porte se trouvait son pire cauchemar. Devoir ouvrir les jambes et parler sexualité avec un médecin – ou tout du moins était-ce la façon dont elle voyait les choses – non merci. Alors, elle avait repoussé l’échéance au maximum, en faisant en sorte de s’y rendre le plus tard possible. Si elle avait eu le choix, elle n’y aurait jamais mis les pieds et à vrai dire, rien ne l’y obligeait : elle était encore vierge, et de ce fait elle ne considérait pas la gynécologie comme une priorité. Mais bien sûr, il avait fallu que sa mère s’en mêle et à partir de là, elle s’était laissée influencer. Cette dernière disait qu’il était important de se rendre chez un gynécologue, et quand sa fille lui répliquait que sa vertu était intacte et que son corps était plus sain que celui de la plupart des bonnes sœurs du pays, Paige Brown ne baissait pas les bras. Au contraire, elle lui sortait une argumentation en béton qui laissait la jeune femme pantoise.

Voilà pourquoi elle se trouvait là, dans cette salle d’attente, à regarder les minutes filer à une vitesse fulgurante sur l’horloge murale. Parce qu’elle avait écouté sa mère. Charlie souffla lourdement et leva ses yeux verts en direction du plafond et de ses néons lumineux, cherchant malgré elle un moyen de sortir discrètement de la pièce sans qu’on ne la remarque, ce qui s’annonçait plutôt difficile. Il y avait deux autres femmes dans la salle. L’une d’entre elle devait avoir à peu près son âge, bien que la fatigue qui se lisait sur ses traits lui donnait au moins cinq ans de plus. Quant à la seconde, elle devait avoir la quarantaine et ne semblait plus toute fraiche. Depuis qu’elle était arrivée, deux petites minutes à peine après Charlie, elle ne cessait de lui jeter regard noir sur regard noir. L’étudiante n’en comprenait pas vraiment la raison, alors elle faisait simplement son possible pour éviter le visage austère et ce regard voilé par la haine.

Penchant la tête sur le côté tout en scrutant la peinture qui s’écaillait dans un coin du plafond, Charlie chercha un moyen de détourner son attention de la peur qui la dévorait, sans grand résultat. Tous ses efforts étaient vains : elle avait beau s’efforcer de penser à quelque chose de joyeux, ou à un événement particulier, rien n’y faisait. Même le souvenir du dernier épisode de sa série préférée ne parvenait à gommer la crainte qui la faisait trembler. Elle plissa les yeux, lasse de la situation. Le gynécologue avait déjà cinq minutes de tard, et il n’était pas bon de la faire attendre de la sorte. Elle était déjà de nature impatiente, mais si en plus il fallait qu’elle soit apeurée, alors elle ne s’en sortirait jamais.

Gonflant les joues pendant une seconde, elle finit par relâcher l’air puis détacha son regard du plafond pour se pencher vers son sac afin de le récupérer. L’ouvrant sans grand ménagement et tirant si violemment sur la fermeture éclair qu’elle était à deux doigts de déchirer le tissu, elle attrapa son iPod au fond de son sac et s’empressa d’enfoncer ses écouteurs dans ses oreilles. Une seconde plus tard, une chanson de Coldplay résonnait dans celles-ci et elle respira de soulagement. Ses doigts glissèrent sur l’écran tactile afin de choisir une chanson un brin plus motivante et énergétique : elle avait besoin de quelque chose qui bouge, qui déménage, et qui la sorte de son état de torpeur. Plissant les yeux, elle chercha l’artiste parfait avant de tomber sur le nom des Arctic Monkeys. Un large sourire se dessina sur ses lèvres et son doigt se pressa aussitôt sur le titre de sa chanson préférée du groupe anglais « Old Yellow Bricks ». Un dixième de seconde plus tard, son pied remuait au rythme de la musique, tandis qu’elle prenait sur elle pour empêcher son corps de s’agiter lui aussi. C’était plus fort qu’elle, dès qu’elle avait cette chanson dans les oreilles, son corps semblait n’avoir qu’une envie : s’éveiller à son tour. Lorsqu’elle était seule dans sa petite maison des vieux quartiers c’était bien sûr différent, et autant dire qu’elle ne se refusait rien. Elle bondissait généralement sur ses pieds en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, et commençait à exécuter une chorégraphie improvisée. La plupart du temps, cette dernière se terminait par une vilaine chute sur le parquet mais elle n’en avait cure ; de toute façon elle avait l’habitude des bleus qui violaçaient sa peau translucide.

« You are the fugitive but you don’t know what you’re running from, you can’t kid us and you couldn't trick anyone, Houdini, love, you don’t know what you’re running away from » Fredonna-t-elle sans même s’en rendre compte. Et si au début sa voix n’était que murmure, n’entendant absolument pas sa voix résonner dans la pièce à cause de ses écouteurs qui l’empêchait de percevoir le moindre son en dehors de la chanson qui hurlait dans ses tympans, elle haussa soudainement la voix en entonnant le refrain. Tout sourire et heureuse d’avoir su éloigner ses craintes, Charlie jeta un coup d’œil à ses voisines et se rendit compte que toutes les deux l’observaient d’un air visiblement ennuyé... Surtout la vieille bique qui semblait fulminer. Arquant un sourcil, sa voix s’interrompit dans l’air et comprenant son erreur, elle baissa aussitôt les yeux vers le sol, légèrement honteuse. Ok, maintenant elle avait vraiment une raison valable de prendre la sortie.

Après quelques secondes d’hésitation, la jeune fille roula des yeux et posa brièvement son regard sur la porte entrouverte. Et si elle quittait vraiment cette foutue salle d’attente ? Après tout, elle économiserait le prix d’une visite chez le gynécologue et surtout l’embarras que lui procurerait un tel entretien. Une fois, l’une de ses amies lui avait parlé de son expérience chez le gynéco et d’après elle, ils possédaient une sorte d’instrument de torture dénommé spéculum. Quand l’amie en question s’était lancée dans des explications poussées sur l’utilisation de ce très cher objet, Charlie n’avait pas pu s’en empêcher et avait affiché une mine dégoûtée, comme prise de nausée. C’était peut-être de là que lui venait son traumatisme pour les gynécologues, en fait. Ah, si seulement, oui si seulement elle pouvait quitter cette pièce, là, toute de suite. Et que soit maudite sa mère qui était une fois de plus parvenue à la convaincre de faire quelque chose contre son gré.

Au moment où la jeune femme fronça les yeux et, prise d’une subite envie de mettre son plan à exécution, se leva et s’apprêta à quitter la salle en douce, la porte de celle-ci s’ouvrit à la volée sur un jeune homme en blouse. Charlie s’immobilisa au milieu de la pièce, le regard vissé sur le médecin qu’elle scrutait d’un air étonné ; il n’avait rien à voir avec le vieux cinquantenaire grisonnant à l’allure perverse qu’elle s’était imaginé. En réalité, il était plutôt jeune et n’avait pas l’air d’un sadique tout droit sorti d’un asile psychiatrique. Ce qui était plutôt rassurant. Charlie coupa son iPod et au même moment, le médecin appela son nom. Son corps se raidit aussitôt et elle faillit perdre pied. Quelle idiote, elle aurait dû quitter les lieux avant, au lieu de réfléchir pendant dix minutes à la façon dont elle pourrait s’y prendre ! Désormais elle était prise au piège ! Oh malheur…

Elle s’avança tout de même vers le gynécologue, non sans trébucher au passage sur l’une des chaises alignées le long du mur, avant d’arriver près du médecin. Sur sa blouse, une petite plaquette indiquait qu’il s’appelait « W. Pillsbury » et elle fronça les yeux, se rendant compte qu’avec toutes ses bêtises, elle en avait presque oublié son nom. D’après ce qu’elle avait cru comprendre, il était nouveau dans le cabinet, ce qui n’était pas du tout rassurant aux yeux de la jeune femme. « Oh malheur » pensa-t-elle de nouveau. Cependant, elle reprit contenance et releva le menton d’un air déterminé. « Bonjour ! » Lança-t-elle à ce cher Pillsbury. Se rendant compte qu’elle avait toujours ses écouteurs accrochés à ses oreilles, elle s’empressa de les ranger dans la poche de sa veste, puis suivit le gynécologue en direction de son bureau. Son bureau ou autrement dit, le pire cauchemar de Charlie. Pourvu qu’il soit agréable, pensa la jeune femme en levant les yeux au ciel.
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptySam 10 Déc - 0:34

Regardant la montre à son poignet, Wyatt poussa un soupir clairement excédé. Depuis combien de temps était-il en réunion maintenant ? Une heure ? Peut-être pas tant... Mais beaucoup trop de toute façon et si les discussions métaphysiques de ses nouveaux collègues s’étendaient encore il allait finir par être en retard pour son premier rendez-vous de l’après-midi. Ça devait bien faire une semaine qu’il avait commencé à travailler dans le vieux cabinet du centre ville de Lima, mais ces deux vieux pervers n’arrêtaient pas de vouloir le convoquer pour parler avec lui de tout et de rien, mais surtout pour s’assurer qu’il ne ferait pas d’erreur et s’informer de ses patientes. Comme s’il se pouvait qu’il fasse la moindre erreur... Cette réunion, comme les deux autres qu’il avait dû endurer cette semaine-là n’avait aucun but précis. Sous couvert de parler de la rénovation de la salle d’attente, ils le contraignaient à rester là pour qu’il donne son avis de «jeune». Est-ce qu’il avait l’air d’une décoratrice d’intérieur ? Avait-il mentionné quelque part sur son CV une passion pour le patchwork ? Très clairement, ce n’était pas le cas, et plus ils essayaient d’attirer son attention en envoyant vers lui toute sorte de catalogues et d’échantillons de papier peints tous plus hideux les uns que les autres, plus Wyatt se fermait dans le mutisme le plus total, se contenant de lancer de temps à autre un regard furieux et condescendant dans leur direction.

Passablement énervé par la conversation qui dérivait de plus en plus vers le bavardage «oh et ma femme dit que celui-ci », « oh mais ma fille aurait choisi », le gynécologue sortit discrètement son téléphone sous la table de la salle commune en faisant mine de regarder l’un des magazines proposant une large gamme de cadres de décoration bon marché tous plus affreux les uns que les autres. Les chatons mignons ou la nature morte ? Sérieusement, aurait-il pu tomber plus bas ? Tapotant impatiemment sur l’écran, hésitant sur ce qu’il pouvait faire pour passer le temps discrètement, il entra dans l’agenda pour regarder d’un peu plus près ses rendez-vous de l’après-midi. Son premier rendez-vous, pour lequel il était désormais en retard c’était certain, répondait au doux nom de Charlie Watson-Brown... Ce nom là ne lui disait rien. Il n’avait pas encore eu le loisir de rencontrer toute la clientèle de son prédécesseur dans le cabinet, mais il était à peu près certain de ne pas avoir lu ce nom là dans les papiers qui lui avaient été remis. Et sa mémoire ne le trompait que rarement, et la plupart du temps quand une grande quantité d’alcool était impliquée. Une nouvelle patiente ? Voilà qui était excitant. Depuis qu’il avait commencé à exercer la gynécologie Wyatt avait eu l’occasion de rencontrer toutes sortes de créatures, avec plus ou moins d’enthousiasme. Malgré son jeune âge comparé aux mammouths qui jouaient les fées du logis de l’autre côté de la salle, il commençait lui aussi à avoir de l’expérience, mais la nouvelle patiente était toujours une perspective amusante. Laissant son esprit vagabonder loin des deux autres, il se mit à essayer d’imaginer qui pouvait bien se cacher derrière un nom pareil. Charlie ce n’était pas un prénom commun pour une femme, mais ce n’était probablement pas une vieille peau. Oh oui, celle-ci devait être jeune. À mi-chemin entre la conviction et le souhait le jeune homme poursuivit sa réflexion. Oserait-il espérer une jolie rousse à la mine rebelle ? Certainement pas; Brown, brune, aucune certitude là-dessus mais statistiquement il avait plus de chances de ne pas se tromper. Serait-elle une plantureuse jeune femme qui venait d’emménager en ville, contrainte de changer de médecin ? Ou bien... une première fois ? «Dr Pillsbury, vous êtes d’accord ?» Relevant les yeux qui s’étaient perdus dans le vague à force d’avoir fixé le nom de sa prochaine patiente, Wyatt tomba nez-à-nez avec une infâme tapisserie à fleurs dont même Granny Pillsbury, aux goûts plutôt douteux, n’aurait pas voulu. Passablement irrité par ce choix qui venait couronner une réunion totalement inutile, il saisit l’un des grands cartons bourré d’échantillons, pris l’une des plaquette aux teintes grises et désigna au hasard un gris perle «Je trouve que ce genre de couleur serait parfait, pour ce qui est des objets, je demanderai à Marissa de vous transmettre une sélection. Si vous voulez bien m’excuser maintenant, j’ai un rendez-vous à honorer.» Se levant d’un bond il attrapa sa blouse blanche sur le dossier de sa chaise et tourna les talons sans laisser la moindre chance de répondre aux deux autres idiots. Dans ses souvenirs les gens n’étaient pas tous si bêtes à Lima... Faisant un signe de la main par la fenêtre à la secrétaire qui étouffait un petit rire aigu en le voyant enfiler le vêtement blanc avec calme, il évita la salle d’attente en coupant par la porte menant directement à son fief.

De retour pour quelques secondes dans la salle de consultation, il soupira une fois de plus, faisant rouler ses épaules doucement pour se détendre avant de repartir à l’attaque. Il espérait sincèrement ne pas avoir affaire à une dinde trop farcie à laquelle il devrait prescrire tout un tas d’antibiotiques pour qu’elle puisse retourner battre le pavé. Ces filles là plus que les autres étaient une véritable plaie. Elles étaient persuadées en le voyant qu’il serait intéressé par elles. Elles ouvraient leurs jambes avec le plus grand plaisir comme s’il allait s’en réjouir lui-même et n’arrêtaient pas de poser des questions personnelles du genre «Et pourquoi est-ce que vous avez choisi ça », « Vous avez une petite amie ? Est-ce qu’elle ne trouve pas ça bizarre ? », sans oublier le traditionnel «Docteur, est-ce que vous auriez des recommandations pour... vous savez... » prononcé d’une voix détestable affectant la timidité et la gêne, de grands yeux qui vous papillonnaient sous le nez et un petit pouffement de rire qui vous donnait envie de les gifler. À choisir, Wyatt préférait très largement avoir une femme enceinte qui le harcèlerait de question sur son bébé et sa grossesse. Elles au moins étaient mignonnes, et en général elles n’essayaient pas de laisser leur numéro dans la poche de sa blouse immaculée. Restait la dernière solution qui ne l’enchantait guère : la vieille. Sans s’attarder sur cette hypothèse malheureusement fréquente et vraisemblable, le jeune homme poussa la porte de la salle d’attente avec un large sourire avenant sur son visage. Trois femmes, deux vieilles, une jeune. Laquelle ? La plus jeune semblait sur le point de partir, iPod vissé aux oreilles, l’air décidé, il ne put s’empêcher de la fixer avec surprise... Qui était-elle venu voir pour repartir alors que les deux autres membres du cabinet devaient encore débattre sur le tableau le plus laid qu’ils allaient accrocher. Dans un élan de désespoir à l’idée de devoir endurer le flirt honteux de l’une de ces femmes entre deux âges dont il ne tenait pas à faire la connaissance malgré les regards plein d’affection qu’elles lui jetaient, il lança un rapide «Charlie ? Charlie Watson-Brown ?». Lorsque la jeune fille s’avança timidement vers lui son cœur sauta un battement tant il était soulagé. Finalement quelque part Dieu l’avait entendu.

Répondant par un hochement de tête à son bonjour presque effrayant tant il semblait convaincu, Wyatt ouvrit le chemin jusqu’à l’embrasure de la porte et invita la jeune fille à passer dans son bureau, ne remarquant tout d’abord pas son air visiblement inquiet. Ce ne fut qu’une fois assis en face d’elle de l’autre côté de la table en verre qu’il eut le loisir de contempler cette allégorie de l’embarras. Première fois, pensa-t-il. Il était passé le temps des suppositions, il avait maintenant tout le loisir de l’interroger pour en savoir un peu plus sur les raisons qui l’amenaient ici. Prenant son plus beau sourire, il croisa ses mains devant lui comme il le faisait si souvent, et d’une voix grave demanda «Alors Charlie ? Qu’est-ce qui vous amène ici ?» Penchant légèrement la tête sur le côté, il détailla les traits de son visage pâle. Elle était jolie, très jolie même, mais toute cette tension qu’elle dégageait gâchait l’harmonie de son teint et l’on pouvait distinguer de petites rides d’inquiétude entre ses sourcils froncés. « Il me semble que c’est la première fois que vous venez ici ? Je n’ai pas vu votre nom dans mes dossiers, il va donc falloir vous en ouvrir un. » Prenant délicatement la souris de son ordinateur dans sa main droite, il cliqua quelques fois pour éditer une nouvelle fiche, détournant alors son regard de la jeune fille pour se concentrer sur ce fichu logiciel datant de Mathusalem. « Watson-Brown, Charlie, date de naissance ? » Tapant doucement son nom tout en l’interrogeant, il se tourna à nouveau vers l’étudiante en arquant un sourcil dans l’attente d’une réponse.


Dernière édition par Wyatt Pillsbury le Dim 18 Déc - 23:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptySam 10 Déc - 5:50

La peur au ventre, Charlie suivit le médecin d’un pas quelque peu trainant. En dépit de son air des plus enthousiastes en saluant le gynécologue, elle ne se sentait pas très fière. A vrai dire, elle était terrorisée à l’idée de se retrouver en tête à tête avec ce Docteur Pillsbury, et cherchait malgré elle une nouvelle façon de se défiler. Que pouvait-il bien cacher derrière cette grande porte mystérieuse ? Le sanctuaire du tueur en série sadique… ou plutôt le sanctuaire du pervers ? Charlie se demandait quel était le pire cas de figure. Dans le premier, elle se trouverait face à des instruments de torture dignes des pires films d’horreur. La salle baignerait dans l’obscurité, les fenêtres seraient condamnées, et le rire diabolique du médecin résonnerait à ses tympans avec une telle force qu’elle en deviendrait sourde. Il la clouerait à son espèce de lit et sortirait son spéculus… ou spéculum, elle ne savait plus très bien. Oui… c’était terrifiant. Cependant, le sanctuaire du pervers n’était pas très rassurant non plus, si l’on imaginait des portraits de femmes nues aux quatre coins de la pièce. Pire encore, Charlie, dont l’imagination était galopante – et qui avait peut-être trop regardé le sitcom How I Met Your Mother, également – imaginait désormais le médecin se mettre en tenue d’Adam pour faire sa consultation. Après tout, il fallait déjà être à moitié taré pour exercer un tel métier, alors il ne fallait pas demander ce qu’il se passait dans la tête de ces types en blouse blanche qui, à Noël, demandaient des spéculus à Santa.

Ses grands yeux verts se plissèrent lorsque le médecin ouvrit la porte et, l’espace d’une seconde, elle fut tentée de faire demi-tour en prenant ses jambes à son cou. Toutefois, lorsqu’il poussa la porte et l’invita à entrer dans la pièce, elle fut surprise de voir à quel point celle-ci était normale… normale, voire même banale. La lumière filtrait derrière les grandes fenêtres qui donnaient sur l'extérieur, et il n’y avait pas l’ombre d’une photographie pornographique sur les murs de la pièce. Légèrement rassurée, Charlie inspira longuement et laissa ses muscles crispés se relâcher. Elle s’empressa d’aller prendre place sur la chaise que lui désigna le gynécologue, et croisa aussitôt ses jambes, comme elle le faisait toujours lorsqu’elle était anxieuse. Son pied s’agita de nouveau et elle se sentit un peu plus à l’aise. En attendant que le Doc s’installe face à elle, elle ne put s’empêcher de jeter des coups d’œil furtifs de part et d’autre de la pièce, à la recherche du moindre indice qui, inéluctablement, trahirait la sanité d’esprit de son futur interlocuteur. Parce qu’il devait y avoir une faille dans le système, Charlie en était persuadée. Levant les yeux vers le plafond à la recherche de mosaïques tordues, elle soupira en constatant la blancheur de celui-ci. Son regard vrilla vers le fond de la salle, mais encore une fois, tout était propre. Charlie fronça les sourcils, et son regard s’arrêta finalement sur le bureau du gynécologue qui, lui aussi, était d’une propreté exemplaire. Le contraste entre la salle d’attente de toutes les horreurs et ce cabinet plutôt rangé était saisissant. Cela devait révéler une dualité quelconque dans la personnalité de l’homme auquel elle était confrontée.

Terminant l’inquisition de la pièce, elle posa naturellement son regard vert sur le gynécologue. Trop préoccupée par son propre malaise, Charlie n’avait pas encore fait attention à l’homme avec qui elle devrait partager quelques détails de sa vie intime – qui n’était pas très palpitante, d’ailleurs. Elle qui avait imaginé un petit vieux édenté dont l’odeur trahirait le manque d’hygiène évident, était forcée de constater qu’elle avait eu tort sur toute la ligne. Était assis devant elle un jeune homme aux cheveux châtains et au regard vert si intense qu’il la rendit confuse. Elle se redressa légèrement sur son siège, et laissa ses propres yeux étudier le visage du médecin. A première vue, il semblait très jeune : elle ne lui donnait pas plus de vingt-six ans. Ce constat aurait pu lui faire peur : était-elle vraiment censée se mettre à nu devant un type qui venait à peine de sortir de l’adolescence ? Certes, elle était plus jeune que lui, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute, mais elle était toujours étudiante. Charlie savait que Lima était une ville un peu paumée, après tout elle y vivait depuis quasiment toujours pour le reconnaitre. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de trouver ça louche que l'on choisisse un candidat aussi jeune pour occuper une place comme celle-ci.

Devant l’intensité du regard vert émeraude, elle ne put s’empêcher de détourner les yeux. Ces derniers se posèrent alors sur un carton à peine ouvert, qui dépassait du bureau en verre, et elle leva aussitôt les yeux au ciel. Il était donc nouveau ? Grands Dieux, que faisait-elle dans cette pièce, déjà ? Secouant la tête pour se remettre les idées en place, elle s’intéressa de nouveau au Docteur Pillsbury quand ce dernier prit enfin la parole et brisa le silence qui rendait Charlie encore plus anxieuse. Elle fixa un instant la dentition parfaite du docteur puis, se rendant compte du silence qui avait suivi sa question, se tassa au fond de sa chaise d’un air embarrassé. Qu’est-ce qui l’amenait ici ? A vrai dire, Charlie se le demandait également. Elle avait eu tort de suivre les conseils de sa mère. Depuis quand une vierge comme elle devait prendre rendez-vous chez le gynécologue ? La jeune femme se mordit la lèvre et plongea son regard dans celui du médecin, non sans une certaine gêne.

« Hm… eh bien, j’imagine que c’est la gynécologie, en fait… ». Elle ressentit aussitôt l’envie de se gifler tant sa réponse était stupide. Haussant rapidement les sourcils, elle laissa son regard glisser sur la blouse blanche du gynécologue, et se surprit à fixer le nom inscrit sur celle-ci au niveau de son torse. Les yeux verts du médecin la rendaient mal à l’aise, pour une raison qui lui échappait. Peut-être était-ce la façon qu’il avait de l’observer comme si… comme si elle était sa nouvelle proie, son nouvel objet de science qu’il pourrait bientôt décortiquer sous tous les angles. Charlie grimaça à cette pensée. Se concentrant sur le nom du médecin, elle sursauta au bout de quelques secondes en comprenant pourquoi ce nom lui était si familier. Elle détacha son regard de la blouse et le reposa sur le fond de la pièce, qui était toujours aussi propre. Pillsbury, cela rimait avec… eh bien, avec Ms Pillsbury, cette fameuse conseillère d’orientation qu’elle avait eue au lycée. Etrange pourtant, car ce médecin ne semblait pas avoir la même chevelure flamboyante que la psychologue de McKinley High… cela dit, Charlie n’était pas dans un livre d’Harry Potter, il fallait qu’elle arrête de voir des familles Weasley partout.

Oubliant ses spéculations tordues et complètement hors propos, Charlie hésita avant d'étudier de nouveau le visage de son interlocuteur qui lui, l’observait sans retenue. Il fallait dire qu’elle n’avait pas fait preuve d’une grande intelligence jusqu’à présent… Le médecin lui demanda d’une voix posée si c’était la première fois qu’elle venait ici, et cette fois-ci la jeune femme réfléchit avant d’ouvrir la bouche et d’articuler de nouvelles bêtises. Elle fronça les sourcils, et croisa les mains sur ses genoux, elle reprit la parole calmement cette fois. « Oui, c’est exact. C’est la première fois que je viens ici docteur… Docteur Pillsbury ». Ce dernier saisit la souris de son ordinateur et, commençant à pianoter sur le clavier, lui demanda sa date de naissance. Elle plissa les yeux une seconde. Elle n’avait pas spécialement envie de créer ce dossier dans l’ordinateur du beau gynécologue, cela rendait les choses bien trop concrètes pour elle.

Faisant un effort, elle finit toutefois par lui répondre. « Je suis née le douze février 1995… c’est facile à retenir, c’est deux jours avant la Saint Valentin » Dit-elle sur un ton enthousiaste. Pourtant, en voyant l’expression du médecin, elle comprit aussitôt son erreur. « Excusez-moi, oubliez ce que je viens de dire, ce n’était pas une remarque très intelligente… ». Elle s’agita sur son siège, secouant la jambe avec plus d’énergie encore. Ce qu’elle pouvait être stupide, parfois… Et aussi maladroite physiquement qu’elle ne l’était verbalement. Elle se mordit une nouvelle fois la lèvre, avec l’envie d’aller se cacher quelque part au lieu d’être installée là face à ce gynécologue qui, il fallait l’avouer, était plutôt séduisant. Malheureusement elle ne pouvait plus faire marche arrière… et tant qu’il ne sortait pas le spéculus, elle n’avait aucune raison de s’inquiéter. « Bref, douze février 1995, à San Diego. De sexe féminin, comme vous l’avez certainement remarqué, et… ehm, étudiante. Si cela peut vous être d’une quelconque utilité ».
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyDim 11 Déc - 22:11

Qu’est-ce que pouvait bien avoir cette fille pour gigoter dans tous les sens comme ça. Depuis qu’elle s’était assise dans le fauteuil en face de lui elle n’avait pas cessé une seconde de balancer ses jambes croisées de manière presque frénétique. Il y avait quelque chose de profondément troublant dans ce comportement nerveux qui empêchait Wyatt de se sentir parfaitement maître de la situation. Il n’avait pas encore ouvert la bouche qu’elle était déjà presque tremblante à la perspective de devoir répondre à ses questions. Elle n’avait même plus besoin de répondre à la question, il était bien persuadé que c’était la toute première fois que cette fille là passait la porte d’un gynécologue et apparemment, elle s’en faisait une montagne. D’ordinaire il aurait laissé un instant de silence prolongé pour attirer l’attention de sa patiente, mais l’étudiante était si absorbée par la salle dans laquelle ils se trouvaient qu’elle semblait l’avoir oublié complètement. Il y avait quelque chose de particulièrement vexant là-dedans d’ailleurs... Depuis quand les cabinets médicaux étaient-ils plus intéressant à examiner que lui ? Certes il préférait que les patientes restent sagement à leur place et ne jettent pas tout leur dévolu sur lui, mais la voir se désintéresser à ce point de sa présence était assez irritant. Posant son regard sur elle de manière plus insistante, il continua à la détailler de manière plus ou moins professionnelle, en imaginant sans trop de difficulté ce qui pouvait se cacher sous ces vêtements. Sa profession alliée à sa passion pour l’effeuillage des femmes avait entraîné son regard au point de pouvoir donner les mensurations d’à peu près n’importe qui, y compris sous un gros pull d’hiver. Ce n’était donc pas cette tenue très légère qui allait l’empêcher de deviner l’anatomie de sa nouvelle patiente qui était loin d’être désagréable, bien qu’un peu trop maigrichonne à son goût.

Lorsqu’enfin celle-ci se décida à revenir dans le monde des présents, il ne put retenir un sourire narquois en remarquant le trouble qu’il avait causé chez la jeune fille. Alors comme ça elle était moins téméraire qu’elle en avait bien voulu lui faire croire... La manière qu’elle avait de détourner les yeux pour chercher une échappatoire imaginaire était tout simplement adorable. Il avait l’impression d’être le grand méchant loup qui attendait sagement que ce charmant agneau vienne se jeter dans sa gueule et ce sans avoir rien fait. La sensation était étrangement agréable et flatteuse. C’était probablement la première fois qu’il rencontrait une fille aussi nerveuse avant même d’avoir enlevé son t-shirt, et la toute-puissance qu’il ressentait était aussi mauvaise et peu professionnelle que délicieuse. Toute la colère qui l’avait habité quelques minutes auparavant lorsqu’il était encore coincé avec les deux papys tricot qui lui servaient de collègues s’était complètement dissipée laissant place à un grand calme. En fait, elle lui rappelait un peu sa sœur aînée... Il ne l’avait jamais examinée, Dieu l’en préserve, mais il était persuadée qu’elle avait le même genre de comportement chez son médecin. La naissance de sa petite Emily avait dû l’aider à ne plus paniquer pour un rien dès qu’il s’agissait de son propre corps, il n’en restait pas moins que sa sœur était restée très pudique et la scène qui pouvait se dérouler dans son cabinet n’était pas difficile à imaginer. Elle n’aurait eu qu’à relever son haut pour passer une échographie et pourtant Emma devait sûrement avoir eu les joues d’un rouge pourpre du début à la fin. Cette nervosité et tout cet embarras qui n’avaient pas lieu d’être provoquèrent un élan de tendresse du jeune homme pour cette inconnue. Pourtant il retint de justesse un éclat de rire en entendant la réponse de la jeune fille recroquevillée dans le fond de son siège. «Eh bien je suppose que nous sommes deux à être dans ce cas là, n’est-ce pas...» Son ton était moqueur, plus qu’il n’aurait dû l’être en bon professionnel, mais quelque chose lui disait que s’il était trop froid elle finirait par prendre ses jambes à son cou et fuir loin de la ville pour ne plus jamais risquer de le recroiser. «Pas de raison médicale particulière donc.» Cette remarque ajoutée au dernier moment n’avait pas eu pour but d’accentuer le malaise de Charlie, et pourtant il regrettait presque ses paroles. Ce petit animal apeuré avait besoin d’être amadoué, et l’homme qui avait réussi à poser la main sur elle avait très certainement dû consacrer de longues heures à la rassurer pour avoir une chance de ne pas finir avec une plainte pour harcèlement sexuel. Il devrait lui aussi déployer tout son attirail de délicatesse et de douceur pour tenter de ne pas la braquer... La tâche ne s’annonçait pas simple, mais le défi était intéressant à relever.

Ne perdant pas une miette du spectacle qui lui était offert il remarqua que son regard s’était attaché plus que de raison sur la petite broche portant son nom qu’il avait gardée depuis ses années d’internat, cadeau de sa sœur pour le féliciter de sa réussite. Est-ce que le nom de Pillsbury lui disait quelque chose ? D’ordinaire il ne parlait jamais de ses patientes à Emma, secret professionnel oblige, mais si l’occasion se présentait de glisser un mot à propos de l’une de ses anciennes élèves il avait plaisir à le faire avec une certaine malice. Si sa théorie se révélait exact elle avait dû grandir à Lima et donc fréquenter le fameux McKinley High et passer par les mains expertes de l’aînée Pillsbury, qui l’avait certainement mise nettement moins mal à l’aise. Souriant de plus belle en l’entendant mentionner son nom, il lui avait semblé devoir attendre un temps infini avant d’avoir sa réponse. Aussi amusante soit-elle, il n’allait pas passer l’après-midi à attendre qu’elle réalise qu’il ne mordait pas pour l’examiner. Cette fille était décidément étrange, et plus le temps passait, plus elle semblait s’emmêler les pinceaux et monter en pression. Un simple haussement de sourcil à sa remarque sur son anniversaire avait réussi à augmenter la fréquence des va-et-viens de sa jambe. Il n’allait tout de même pas devoir rester complètement impassible pendant toute la demi-heure de son rendez-vous... L’option robot très peu pour lui. S’il avait voulu faire un métier de grand ponte blasé il aurait choisi la gérontologie, pas la gynécologie. Ce qui était le plus excitant c’était justement de voir ce que d’ordinaires les femmes cachaient à tous les autres, percer tous leurs mystères en toute impunité. Refusant de passer tout cela sous silence comme elle l’aurait sûrement voulu, il s’entêta en soutenant son regard fuyant et d’une voix plus chaleureuse répondit : «Je suppose que c’est un moyen mnémotechnique comme un autre pour votre petit-ami.» La gêne qu’elle éprouvait ne semblait pas décroître le moins du monde et Wyatt commençait à arriver au bout de ses maigres ressources pour calmer la jeune femme, oscillant sans cesse entre la tentation de la piquer au vif et celle de l’apaiser par tous les moyens. Si seulement elle avait pu se calmer avec une sucette comme ces maudits enfants de pédiatrie, il lui en aurait collé une dans la bouche 5 minutes plus tôt.

Prenant son mal en patience il nota consciencieusement les informations qu’il récoltait. Elle était plus vieille que ce qu’il pensait. Avec tant de réserve il aurait juré qu’elle avait 17 ans à peine sonnés et qu’elle expérimentait les premières joies de l’amour et de ses conséquences. «San Diego, alors vous n’êtes pas de la région ? Pas de lycée McKinley pour vous, vous avez manqué quelque chose vous savez...» Laissant échapper un petit rire il ne put s’empêcher d’ajouter «Je vous avouerai que je reçois somme toute assez rarement des hommes dans ce cabinet, mais vous avez raison de préciser, sait-on jamais, un médecin normal du fin fond de l’Ohio, c’est suspect.» Lâchant l’écran des yeux il se leva en premier pour encourager la jeune fille à faire de même. «Trêve de plaisanterie, je vais vous mesurer et vous peser», passant de l’autre côté du bureau pour se placer à côté de la toise il ne la quitta pas des yeux, s’attendant à la voir s’évanouir à tout moment. «Il vous suffit d’enlever vos chaussures, pour le moment ça suffira.» Une étape après l’autre, il ne fallait pas précipiter les choses. Lui laissant la place de s’installer contre le mur sous le mètre, il posa délicatement ses doigts sous son menton pour le relever légèrement et la forcer à se tenir droite. Il devait bien avouer que ce genre de familiarité n’était pas son genre, mais il y avait quelque chose de captivant chez cette fille... Peut-être était-ce sa timidité qui le poussait à sortir de son habituelle froideur, mais il fut lui-même surpris de ce comportement. Une fois les mesures prises il revint s’asseoir à son bureau en évitant consciencieusement de la fixer pour trahir l’intérêt inhabituel qu’il avait pour ses réponses, mais aussi (un peu seulement) pour ne pas l’embarrasser davantage. Si sa date de naissance avait réussi à la perturber, qu’allait-il en être de ses relations sexuelles... «Alors Mademoiselle Watson, êtes-vous sexuellement active ? Est-ce que vous prenez la pilule ? Avez-vous des remarques particulière à me faire à ce sujet avant que je ne vous examine ? N’hésitez pas à être franche, ce ne sont absolument pas des questions piège et il n’y a pas de mauvaise réponse.» Au fur et à mesure que les questions s’accumulaient Wyatt réprimait le sourire presque sadique qu’il mourrait d’envie d’arborer. Ce rendez-vous était décidément beaucoup plus instructif que prévu et il aurait été très dommage d’empiéter sur son temps de consultation pour le bon plaisir des guignols de la nature morte.


Dernière édition par Wyatt Pillsbury le Dim 18 Déc - 23:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyLun 12 Déc - 6:16

Contre toute attente, le gynécologue ne semblait pas se moquer d’elle et de ses réponses plutôt douteuses. Charlie n’aurait jamais imaginé croiser une personne aussi équilibrée dans un cabinet de gynécologie. A chaque fois qu’elle imaginait l’un de ces médecins, son imagination débordante l’associait toujours à un pervers sadique. Le genre de type dont la bibliothèque ne contenait en réalité que des films pornos ; le genre de type qui se frottait les mains d’un air perfide qu’il ne cherchait même pas à dissimuler avant de piocher dans ses outils de travail et de se mettre à la tâche. Bref, un vieux moche au sourire louche qui ne portait pas de slip et pour qui l’hygiène ne semblait pas être une priorité. Autrement dit, tout le contraire de cette charmante créature masculine à qui elle faisait face depuis plusieurs secondes désormais.

Sans s’en rendre compte, Charlie abandonna toute inquisition suspicieuse de la pièce dans laquelle elle se trouvait pour pouvoir de concentrer sur son interlocuteur. Elle n’était pas de celles qui voyaient des proies partout et qui pensaient que les hommes n’étaient que de vulgaires jouets que l’on jetait après usage. Au contraire, elle se sentait souvent embarrassée lorsqu’elle fixait trop longtemps la même personne et détournait rapidement le visage quand elle croisait le regard de celle-ci. Pourtant, sans vraiment en comprendre la raison – peut-être parce que son esprit était déjà suffisamment occupé comme ça pour analyser son propre comportement – elle se surprit à détailler les traits du visage du médecin avec intérêt. Des taches de rousseur parsemaient la peau diaphane du garçon, qui contrastait aisément avec ses cheveux châtains et ses grands yeux verts qui pétillaient de malice. Il était bel homme, il n’y avait aucun doute là-dessus. Et pourtant il y avait quelque chose dans ce visage qui troublait la jeune fille. Peut-être était-ce la façon dont il la regardait… ou peut-être le fait qu’elle ne comprenait pas comment il était possible qu’un type aussi canon fasse un tel métier.

Détournant rapidement le regard du sien lorsqu’il haussa les sourcils d’un air énigmatique, Charlie commença à fixer la pointe de ses pieds, légèrement honteuse de son comportement. Elle qui se tenait toujours à l’écart de la gente masculine qu’elle évitait un maximum, ne s’était pas montrée aussi curieuse depuis longtemps. Elle se rassura toutefois en se disant qu’elle réagissait de la sorte parce qu’au fond, elle était toujours aussi effrayée par ce qui l’attendait et qu’elle préférait connaitre son ennemi avant de l’affronter. Secouant la jambe de plus belle, elle arqua un sourcil tout en levant de nouveau ses yeux verts en direction du gynécologue. Ce dernier esquissa un sourire en coin suite à sa remarque sur la raison qui l’avait amenée ici, puis remarqua qu’il n’y avait donc aucune raison médicale qui l’avait poussée à prendre ce rendez-vous. Charlie secoua la tête d’un air réprobateur : non, elle n’avait pas le sida, ni de champignons à des endroits incongrus. Elle venait simplement pour… En fait non, elle ne savait toujours pas pourquoi elle était là.

La jeune fille croisa ses mains sur ses genoux tremblants à cause du mouvement régulier de ses jambes, puis soupira tout en douceur. Peut-être que finalement, cela ne serait pas si terrible qu’elle ne l’avait pensé. Elle avait fait toute une montagne de cet entretien, et pourtant il n’y avait pas l’ombre d’un risque pour le moment. Elle se trouvait face à un médecin qui, en dépit de la profession étrange qu’il exerçait, semblait normalement constitué. Il était d’un calme olympien et paraissait plutôt inoffensif en fin de compte. La seule chose qui la gênait chez lui était la façon dont il laissait ses grands yeux la dévisager sans complexe. Elle n’avait pas l’habitude d’être étudiée de la sorte, ce qui la rendait nerveuse.

Le médecin esquissa un sourire digne des publicités pour dentifrices lorsqu’elle prononça son nom en l’informant qu’elle venait bel et bien dans ce cabinet pour la première fois de sa vie. Charlie fronça les sourcils et posa inéluctablement son regard sur la rangée de dents blanches. En effet, ce sourire n’était en rien comparable à celui qu’elle avait prêté à son image de gynécologique tout ridé. Elle se mordit la lèvre puis rencontra de nouveau le regard du Docteur Pillsbury. Elle lui révéla sa date de naissance et laissa échapper malgré elle une remarque sur la Saint Valentin – la pire célébration de l’année, soit dit en passant. Le gynécologue ajouta quelques mots qui rendirent Charlie encore plus mal à l’aise en dépit du ton décontracté de son interlocuteur. Un petit ami ? Très peu pour elle. « Hm, pas vraiment en réalité. Je n’ai pas de… enfin, cela n’a pas d’importance de toute façon ». Elle rompit le contact visuel avec le médecin et observa le bureau de celui-ci d’un air neutre. Elle sentit son regard clair posé sur elle mais fit de son mieux pour ne pas le croiser de nouveau.

Elle l’entendit pianoter sur son clavier, puis il lui fit une réflexion à propos de San Diego. Il lui parla aussitôt de McKinley, ce qui attira l’attention de la jeune fille. Ne parvenant pas plus longtemps à résister aux yeux du gynécologue, elle lui jeta un regard interrogateur. Elle ne savait pas s’il était vraiment intéressé par ce qu’elle lui disait ou s’il s’agissait simplement d’une façon de la mettre en confiance, mais elle ne pouvait pas l’ignorer de toute façon. Pour la première fois depuis qu’elle était assise sur ce siège face à lui, elle esquissa un sourire timide avant de répondre à ses questions. « Non, j’ai déménagé à Lima quand j’étais toute petite, je me souviens à peine de la côte ouest ». Croisant ses doigts, elle inclina le visage puis poursuivit, sans vraiment savoir pourquoi elle se confiait de la sorte au gynécologue. Peut-être parce qu’au plus elle parlait, au plus elle repoussait le moment où elle devrait faire face à l'attaque du spéculus. Hm, oui cela semblait être une très bonne raison de poursuivre la conversation. « Et j’ai bel et bien fréquenté McKinley High. Les footballers bâtis comme des bulldozers, les cheerios qui se promènent les fesses à l’air… oui, je connais tout ça. A vrai dire, ce n’est pas vraiment quelque chose qui me manque ». De nouveau, elle posa son regard sur le nom du médecin. Elle brûlait d’envie de lui demander s’il avait un quelconque lien de parenté avec Ms P, mais se retint de le faire. Elle n’avait pas envie de l’ennuyer avec ses questions.

Après lui avoir fait une nouvelle remarque, il lui dit qu’il devrait la mesurer et la peser. Se tortillant aussitôt sur sa chaise, Charlie fit la moue : elle n’avait aucune envie de commencer à se déshabiller. Il précisa qu’elle ne devrait enlever que ses chaussures, et si le « pour le moment » qu’il ajouta la dérangea beaucoup, elle finit par suivre les conseils du médecin. Se penchant vers le sol, elle défit les lacets de ses bottines puis les retira de ses pieds l’une après l’autre. Se redressant sur sa chaise, elle en profita pour retirer sa veste tout en évitant soigneusement le regard du médecin qui était posé sur elle. Elle n’avait pas l’intention de se déshabiller, bien au contraire. Seulement il faisait trop chaud dans ce cabinet pour qu’elle puisse supporter cette veste.

Elle s’avança vers le médecin et s’installa dos au mur, droite comme un piquet. Elle sentit son cœur cogner avec violence contre sa poitrine lorsque ce Pillsbury s’avança vers elle, et fronça les sourcils alors qu’il releva délicatement son visage, sans jamais détourner son regard vert du sien. Charlie s’éclaircit la gorge d’un air gêné puis s’empressa de retrouver son siège lorsqu’il s’écarta d’elle, l’air satisfait par le résultat qu’il reporta ensuite sur son ordinateur. Elle étendit ses longues jambes devant elle afin de se détendre les muscles, puis porta son attention sur la gynécologue. D’un imperturbable, il enchaina alors question sur question, désirant savoir si elle était sexuellement active – Charlie écarquilla les yeux -, si elle prenait la pilule – elle fronça le nez d’un air désapprobateur -, ou si elle avait quelques remarques avant l’examen. Les pommettes de l’étudiante prirent un teint violacé alors que les questions du gynécologue résonnaient dans sa tête.

Alors comme ça, c’était maintenant que les choses sérieuses commençaient réellement. Au revoir, discussions innocentes autour de sa date de naissance ou du lycée McKinley. Il entrait dans le vif du sujet avec un professionnalisme qui la désarçonnait. Charlie fronça de nouveau les sourcils et secoua la tête un moment, avant de se recroqueviller au fond de son siège. Pourquoi était-elle là, déjà ? Mon Dieu, pensa-t-elle. Elle détacha avec difficulté ses yeux verts du regard inquisiteur du médecin et choisit d’observer ses pieds, pour changer. « Non, je ne prends pas la pilule » Répondit-elle dans un premier temps. C’était de loin la question la plus simple qu’il avait posée. Elle remua légèrement, honteuse à l’idée de ce qu’elle s’apprêtait à dire. « Hmm… en réalité, d-docteur Pillsbury, je ne suis pas non plus sexuellement active » Elle appuya sur les deux derniers mots, puis releva soudainement le menton et ancra son regard au sien. « Disons que je n’ai pas encore goûté aux plaisirs de la vie ». Elle laissa échapper un petit rire nerveux, puis conclut d’une voix à peine audible : « … je suis vierge ».
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyVen 16 Déc - 22:14

Sans jamais se départir de son sourire éclatant, Wyatt commençait sérieusement à s’inquiéter de la santé mentale de la jeune fille. Ce n’était pas humain de trembloter de la sorte pour un rendez-vous avec lui. Si elle avait rendez-vous avec l’oncologue qui allait lui annoncer qu’elle n’avait plus que trois semaines à vivre pourquoi pas... Mais là, tout ce qu’elle risquait, dans le pire des cas, c’était un frottis. Il avait très clairement affaire à un petit animal effaré. On aurait dit une biche prise entre des phares, toute tremblante et paralysée par un peur irrationnelle dans le fond de sa chaise. Comme si le médecin allait lui sauter à la gorge pour lui faire avouer tous ses péchés de chair. Non. Bien sûr qu’il ne ferait rien de tel. Il se contenterait de poser la question avec tact et professionnalisme, c’était tout. Tantôt elle l’épiait pendant qu’il s’occupait de rentrer les informations dont il disposait dans son ordinateur, tantôt elle fixait avec une attention démesurée son pot à crayon, sans jamais rester tout à fait immobile. Finalement peut-être qu’elle n’était pas si effrayée que ça... Elle le dévorait presque des yeux par moments, mais en voyant ses réactions Wyatt était tenté de croire qu’elle ne s’en rendait pas même compte. Secouant la tête vigoureusement après avoir répondu que tout allait bien, elle avait l’air de tenir toute une conversation intérieure avec elle-même que le jeune homme aurait beaucoup aimé entendre. Elle avait un petit quelque chose de félin, à vous fixer avec une indolence presque irritante pour vous fuir quand vous étendez les doigts pour la caresser. Comme pour le replonger exprès dans la perplexité elle déclara du bout des lèvres qu’elle n’avait pas de petit-ami. Cessant un instant de taper sur son clavier Wyatt resta en suspens l’espace d’une seconde. Tournant la tête vers elle pour plonger son regard dans le sien dans le but de comprendre pourquoi cette révélation avortée, mais à peine avait-il croisé les yeux gris de la jeune fille que celle-ci était retournée à la pointe de ses pieds. La teinte rosée de ses oreilles qu’il apercevait derrière le rideau de cheveux bruns lui arracha un sourire bienveillant. Elle était mignonne. Mais un peu trop perdue, c’était certain. Pourquoi était-elle venue au juste si elle n’avait ni problème de santé ni petit ami ? Et ces remarques qu’elle n’arrêtait pas d’ajouter pour annuler tout ce qu’elle disait. C’était insupportable. Pourquoi fallait-il que les gens passent leur temps à s’excuser ou à nuancer leurs moindres mots. Certes, tout le monde n’avait pas la chance d’avoir atteint un niveau de perfection comme le sien, mais tout de même, il n’y avait pas de risque pour leur vie s’ils assumaient un peu leurs paroles. En plus ça avait une certaine importance pour lui... C’était un peu l’objet de sa visite, du moins il osait l’espérer. «En fait, Charlie, ça en a pour moi...» Laissant sa voix traîner sur la fin de sa phrase, il fut soudain saisi par l’éventualité qu’elle aille se faire des idées tout à fait inappropriées. Une fille aussi terrifiée devait avoir une imagination débordante, il valait mieux être le plus clair possible et ne pas laisser le moindre doute planer. « Vous comprenez bien que la présence d’un petit ami change la donne pour votre gynécologue. » Il avait presque renchéri avec précipitation, pour dissiper le malentendu qu’il voyait déjà croître dans le cerveau paranoïaque de cette vierge effarouchée du cabinet médical. De justesse il avait contrôlé l’inflexion de sa voix pour ne pas paraître plus suspect que normal. Décidément c’était épuisant de devoir surveiller la moindre de ses actions, et Wyatt ne retint pas un léger soupir agacé. Ils ne faisaient que tourner autour du pot et c’était tout sauf productif.

Mais de toute évidence il fallait en passer par là pour qu’elles desserre les lèvres... Et il n’osait même pas penser à ses jambes, redoutant d’avance le moment où il devrait la faire s’installer sur la table. Laissant là ces pensées qui ne présageaient rien de bon il poursuivit le badinage innocent pour détendre l’atmosphère et fut agréablement surpris en voyant qu’elle se décidait enfin à lui parler un peu plus que par monosyllabes. Finalement ils avaient plus en commun qu’attendu, être passé par McKinley signifiait toujours quelque chose dans la vie d’un adolescent. On était soit du côté du gobelet, soit du côté de la glace pilée. Et étrangement il avait du mal à l’imaginer côté gobelet. Surtout vu sa manière de parler des cheerleaders... Il n’était plus lycéens depuis plusieurs années et il fallait avouer que ces années ne lui manquaient pas particulièrement. Bien sûr il était déjà brillant, reconnu et populaire, mais il devait porter une certaine attention à ses actions pour entretenir tout cela. Ça avait été l’une des raisons qui l’avait poussé à ne pas entrer dans le glee club, et il en concevait toujours une certaine amertume. Il s’était laissé dicter sa conduite par de stupides normes pyramidales alors qu’il savait pertinemment que chanter était plus qu’un loisir pour lui. Même s’il chantait rarement en public, il n’était pas rare qu’il fredonne une mélodie pour passer un moment de faiblesse ou simplement pour manifester sa joie. Lorsqu’il avait auditionné pour la chorale de Bryan Ryan après être revenu à Lima il avait bien sûr gardé en tête tout le dédain qu’il avait pour William Schuester en se délectant d’avance de sa réaction en le voyant dans le camp adverse lors des compétitions qui les opposeraient inévitablement, mais il n’y avait pas eu que ça. Lorsqu’il chantait il dégageait une véritable énergie dans laquelle on avait envie de se laisser aller. Il faisait montre d’un entrain inhabituel et d’une sincérité peu commune pour son personnage. Il avait été privé de tout cela à cause d’une fichue hiérarchie d’arriérés mentaux. « Ah les filles n’ont d’yeux que pour les footballeurs pas vrai... J’ai fait partie de l’équipe de hockey à l’époque vous savez, toujours mieux classés que les Titans dans les championnats régionaux mais que voulez-vous le sacro-saint football américain l’emportait toujours. » Affectant un ton de déploration il gardait néanmoins le même sourire avenant pour ajouter avec malice «Et nous n’avions pas le droit à ces fameuses Cheerios court vêtues. Vous avez déjà assisté à un match de hockey mademoiselle ? Vous auriez fait une supportrice parfaite je n’en doute pas». Ne parvenant pas à la quitter du regard il lui semblait qu’elle voulait demander autre chose, mais n’insista pas sur ce point. Les confessions n’avaient d’intérêt que s’il avait décidé de les faire, il ne fallait pas qu’elle espère plus de lui que ce qu’il voudrait bien lui dévoiler.

Revenant au but même de la visite qu’il avait presque perdu de vue il attendait patiemment les réponses qui semblaient ne pas vouloir venir, pianotant sur le verre de la table sans faire de bruit. Il venait de la mesurer et pourtant il avait l’impression qu’elle rétrécissait au fur et à mesure qu’il parlait. Le spectacle était assez divertissant, mais plus sérieusement il avait besoin qu’elle se décide à ouvrir la bouche pour finir de remplir ce maudit dossier et passer aux choses sérieuses. Il n’était pas sûr qu’elle soit prête à faire plus que retirer sa veste et ses chaussures mais ça n’allait pas suffire. Remplissant le champ des traitements il manqua sa touche en l’entendant parler de «plaisirs de la vie». Mais quand est-ce que cette fille allait arrêter de le surprendre ? Une seconde elle était plus sainte que la mère de Dieu et la suivante elle se mettait à parler comme une vieux pervers mélancolique. Retenant à grand peine un rire nerveux, ses sourcils se haussèrent de plus belle en discernant quelque part derrière sa barbe imaginaire un vague «je suis vierge». Il fallait bien avouer que ça ne le surprenait plus vraiment... Il commençait à se douter que personne n’avait réussi à approcher la jeune fille de suffisamment près pour en faire sa partenaire. Il n’en demeurait pas moi qu’elle était très jolie, bien trop jolie pour être le genre de fille qu’on laisse tranquille. Et puis quand elle ne tremblait pas comme une feuille elle était assez amusante, presque envoutante. Chassant ses pensées en se concentrant à nouveau sur l’écran d’ordinateur il tapa méticuleusement le très médical et froid «pas d’activité sexuelle à ce jour». Est-ce qu’elle attendait une réponse particulière à cela ? Le petit rire nerveux qu’elle avait émis aurait pu le laisser supposer, mais était-il en mesure de lui apporter les réponses qu’elle voulait à ce sujet... Levant les yeux au plafond Wyatt décida de ne pas s’attarder sur le sujet, conscient qu’il n’avait pas la délicatesse nécessaire pour apaiser le cœur d’une jeune fille en fleur pleine d’anxiété à l’idée que le premier homme à avoir accès à la partie la plus intime de son corps soit un médecin. « Bien, j’en ai fini avec les questions pour le moment, il me faudra un carnet de santé ou quelque chose de la part de votre médecin qui atteste que vous êtes en bonne santé et qui me donne quelques indications sur les traitements que vous avez reçus dans le passé. Au cas où nous serions amenés à nous revoir pour traiter quelque chose en particulier. Est-ce que vous avez des menstruations régulières ou des problèmes à ce sujet qui fasse que vous ayez besoin d’un traitement ? » Regardant les mains de Charlie crispées sur ses genoux il s’en voulait un peu de ne pas avoir répondu à cette bouée lancée à la mer. Mais ce qui était fait n’était plus à faire, il n’était pas psy après tout, il se contentait de l’examiner et de la conseiller.

S’installant dans le fond de sa chaise, Wyatt hésita un instant sur la marche à suivre maintenant que la partie théorique était bel et bien terminée... Laissant son regard dériver sur les étrier de sa table il ferma ses paupières un bref instant pour se concentrer puis après avoir soufflé il revint planter son regard dans celui de sa patiente. « Je vais vous demander de vous lever et de bien vouloir ôter votre t-shirt et votre soutien-gorge.» Détournant inconsciemment le regard Wyatt se sentit trop lâche pour regarder la jeune fille droit dans les yeux, de peur de rire de sa réaction en entendant cette nouvelle étape décisive pour elle. «Je dois ausculter votre poitrine pour m’assurer qu’il n’y a pas de grosseur anormale, vous comprenez ? Cette étape est importante pour dépister d’éventuels cancers du sein, je vous conseille donc de retenir les mouvements que je vais vous montrer pour les reproduire chez vous de manière assez régulière. » Gardant le plus grand calme il fixa à nouveau la jeune femme sans sourire cette fois-ci, les traits fermés, il ne savait pas quelle image elle pouvait avoir de lui et pour une raison étrange cela le troublait, il était presque inquiet à l’idée qu’elle ne prenne la fuite le laissant sur le carreau.
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyLun 19 Déc - 2:26

Charlie ne comprenait pas pourquoi le gynécologue s’efforçait à être aussi doux et gentil avec elle. Depuis qu’elle était entrée dans la pièce, il ne cessait de se montrer réconfortant autant dans ses paroles que dans sa façon d’être. Ses sourires se succédaient, plus éclatants les uns que les autres. La jeune fille restait toutefois méfiante. Etait-ce une façon de l’attirer dans son piège ? Même si elle doutait désormais se trouver face à un pervers de la pire espèce, elle restait sceptique, associant toujours gynécologie avec dépravation. Elle avait peut-être tort : après tout, sur quoi se basait-elle pour porter de tels jugements ? Elle n’avait jamais mis les pieds dans un cabinet de gynécologie avant, et n’avait pas non plus lu d’article dans la rubrique faits divers du journal de Lima, contant les histoires louches de gynécologues violeurs. Elle ne pouvait pas faire autrement, cependant. En faisant attention et en décortiquant avec soin les moindres faits et gestes de son médecin, elle se protégeait. Certes, il était difficile de ne pas succomber au sourire du professionnel assis face à elle, qui avait l’air plus doux qu’un agneau, bien qu'impitoyablement canon. Mais elle n’osait pas baisser sa garde, de peur de se faire avoir.

Lorsque Charlie avoua au Dr Pillsbury qu’elle n’avait pas de petit ami, celui-ci l’observa à la volée, détournant son attention de l’écran de son ordinateur pour scruter son regard. Charlie se sentit gênée et ses joues rougirent aussitôt. La chaleur émanant de sa peau la rendant inconfortable, elle s’empressa de jeter un coup d’œil au dos de l’écran, plissant les yeux tout en feignant rigoureusement l’intéressement. Une fois de plus, elle sentit les yeux verts du gynécologue s’attarder sur elle. Elle ne savait pas comment interpréter ces regards qu’il lui lançait. Elle avait été plusieurs fois consulter un médecin généraliste, et jamais il ne l’avait observée de cette façon. Il était vrai que l’homme en question avait dépassé la cinquantaine depuis un moment déjà, et une alliance était enfoncée sur l’annulaire de sa main gauche –même si elle avait toujours soupçonné qu’il soit gay. Quand bien même, cela ne justifiait pas l’intérêt que semblait lui porter le beau brun. Alors Charlie, qui ne parvenait plus vraiment à raisonner avec logique, se dit que c’était à cause de son âge. A Lima, il devait avoir l’habitude de recevoir de petites vieilles qui réclament de nouveaux stérilets, pas de jeunes vierges inexpérimentées répondant à ses questions en étant complètement à côté de la plaque.

La tirant de sa rêverie, il lui dit que le fait d’être célibataire avait de l’importance à ses yeux. Arquant adroitement un sourcil, la jeune fille releva le menton pour croiser son regard, légèrement désorientée par cette réponse. Ah, mais voilà que Monsieur révélait enfin ses penchants de pervers ! Après tout, ils se connaissaient depuis quoi ? Cinq minutes, tout au plus ? Et il osait déjà s’autoriser ce genre de commentaire. Charlie s’apprêtait à lever les yeux au ciel, quand il se rattrapa en lui disant que c’était à cause du métier qu’il exerçait. Se sentant aussitôt idiote pour être paranoïaque à ce point, la brunette roula des yeux. Elle nota toutefois la précipitation avec laquelle il avait répondu et de nouveau, se surprit à inspecter son regard en quête de réponses. De toute évidence, il avait remarqué son embarras mais également la façon dont elle se méfiait de lui. Sinon, il n’aurait jamais répondu de la sorte. Se détendant un peu plus, Charlie respira longuement. Contre toute attente, elle commençait à apprécier ce gynécologue, même si ses doutes persistaient. Il semblait l’avoir cernée et faisait attention à ses paroles comme à ses gestes. Ce qui était définitivement un bon point pour lui.

Quand ils en vinrent à parler de McKinley, une fois de plus l’intérêt du gynécologue sembla suscité. Il lui dit qu’il avait fait partie de l’équipe de hockey, tout en ajoutant quelques mots à propos des cheerleaders. Charlie esquissa un nouveau sourire empreint de timidité lorsqu’il laissa entendre qu’elle aurait fait une bonne supportrice. A vrai dire, la jeune fille avait suivi un ou deux matchs de hockey du temps du lycée, mais ne s’en souvenait plus vraiment. La plupart du temps, elle squattait les gradins du terrain de football américain, pour encourager son petit ami de l’époque même si elle détestait ce jeu. Le hockey, en effet, c’était plus divertissant. Joignant les mains en dessous du bureau de verre, la jeune fille se trémoussa de nouveau sur son siège avant de répondre. « Je vous remercie... Et oui, j'ai assisté à quelques matchs de hockey du temps de McKinley. Et je ne dis pas ça pour flatter votre égo, mais j’ai toujours préféré le hockey au football américain ». Elle ne lui révéla pas la partie « je n’ai pas pu venir vous voir jouer souvent parce que j’étais trop occupée à chauffer un banc des gradins du stade des Titans, pour suivre des yeux mon chéri de l’époque ». En repensant à cette période, elle eut un pincement au cœur. Elle n’aimait pas ressasser ce genre de souvenirs, qui étaient des plus douloureux pour elle. Alors, pour oublier tout cela, elle se contenta d’accrocher le regard du gynécologue avec plus d’insistance encore. Peu à peu, l’image du footballer s’effaça et son cœur reprit une course normale.

Légèrement rassurée maintenant qu’elle savait que le médecin avait fait partie de la même école qu’elle – après tout, ça leur faisait un point commun et désormais, elle ne le considérait plus vraiment comme un pervers de première – Charlie se laissa mesurer par le docteur Pillsbury avant de retrouver le confort de son siège. Cependant, les questions difficiles arrivèrent enfin et la nervosité de Charlie repartit de plus belle. Alors que sa jambe avait enfin arrêté de s’agiter, elle recommença à se balancer frénétiquement. Elle fit comprendre au médecin qu’elle était vierge et que non, elle n’avait pas encore goûté aux plaisirs de la vie. Cette petite expression fit d’ailleurs son effet auprès du médecin qui la dévisagea un moment, sans rien dire cependant. Puis il haussa les sourcils et se contenta de tapoter de nouveau sur le clavier. Quand il reprit la parole quelques secondes plus tard, elle lui fut reconnaissante de ne pas avoir répondu à ses dernières petites phrases concernant sa virginité. Ce n’était pas quelque chose dont elle avait honte, mais elle ne le criait pas non plus sur tous les toits.

Elle acquiesça simplement d’un geste du visage lorsqu’il lui dit qu’il aurait besoin d’un carnet de santé et, fronçant les sourcils, elle se pencha vers son sac qu’elle récupéra. Elle dut plisser les yeux en glissant ses doigts dedans, pour retrouver le carnet qu’elle avait fourré au milieu du désordre qui y régnait. Elle le récupéra finalement et extirpa du bout des doigts le carnet qu’elle posa sur le bureau, en face d’elle. Elle releva le menton et posa le regard sur celui du médecin. « Le voici, je suis désolée j’avais complètement oublié de vous le montrer. Quant au mot du médecin, si vous en avez besoin, je peux m’en procurer un, ce n'est pas un problème ». Elle écouta ensuite la seconde partie de son discours, et cilla une seconde en entendant parler de menstruations. Elle secoua cependant la tête. « Non, rien de tout cela, docteur Pillsbury ».

Le médecin posa alors son dos contre le dossier de sa chaise et l’observa, semblant hésitant. Charlie retint son souffle, se demandant ce qu’il allait se passer maintenant qu’elle l’avait aidé à remplir son petit formulaire. Quelques secondes s’écoulèrent, s’étirant alors que la jeune femme se demandait ce qui était en train de se passer dans la tête du médecin. Finalement, il souffla légèrement puis croisant son regard, il lui dit qu’il était temps pour lui de l’ausculter, et que cela signifiait qu’elle devait enlever son t-shirt ainsi que son soutien-gorge. Alors qu’il quittait son regard, Charlie sentit un frisson la traverser. Elle l’avait toujours su, au fond d’elle, que cela arriverait à un moment ou à un autre. Cependant, elle ne s’était pas suffisamment préparée psychologiquement… Le médecin lui expliqua qu’il devait faire ça afin de dépister certaines anomalies, comme un cancer par exemple. Contrainte de constater qu’il avait raison et que cette décision n’avait pas été prise dans le but de la reluquer, Charlie se résigna. Elle afficha une moue troublée un instant, puis jeta un coup d’œil sur sa tenue. « O-oui, d’accord » Répondit-elle d’une voix mal assurée.

Elle portait un simple débardeur blanc en dessous de la veste qu’elle avait déjà retirée, ainsi qu’un jean serré et une paire de converse usées. Pas si féminine que ça mais elle n’en avait cure, elle préférait les vêtements confortables à ceux qui la rendaient mal à l’aise. Elle se mordit la lèvre inférieure, tachant de se rappeler quel soutien-gorge elle avait choisi, avant de balayer ces pensées d’un signe de la main : cela n'avait pas la moindre importance. Elle n’avait pas l’intention de plaire au gynécologue, dans tous les cas. Elle jeta un dernier regard à ce dernier, avant de laisser ses doigts glisser en dessous du tissu de son t-shirt. Embarrassée, elle s’en débarrassa pourtant rapidement, comme si elle essayait de se donner du courage… ce qui bien sûr ne fonctionnait pas. Sa peau mise à nue, elle jeta un coup d’œil à son soutien-gorge et eut un sourire en coin en voyant qu’il s’agissait d’un tout simple, sans le moindre motif pour décorer le tissu d’un blanc nacré.

Elle se leva alors, puis à la recherche d’un peu d’intimité, se tourna dos au médecin. Elle fit passer ses doigts dans son dos puis détacha rapidement le sous-vêtement d’une main experte. Ses doigts tremblaient toujours, témoins d’une gêne qu’elle ne parvenait définitivement pas à dissimuler. Elle le posa sur la chaise derrière elle, là où elle avait également déposé son t-shirt et sa veste. Sans pouvoir s’en empêcher, elle passa en revue sa poitrine avant de fermer étroitement les yeux. Elle ne s’était jamais vraiment mise à nue comme cela devant un homme et même si cela n’était que strictement professionnel, elle se sentait terriblement mal à l’aise. Cela lui rappelait des souvenirs qu’elle avait enterré des années plus tôt. La proximité avec un homme… avec quelqu’un du sexe opposé… cela l’empêchait de se détendre. Prenant une seconde pour dissimuler ses craintes en s’imposant une expression neutre, elle se tourna lentement vers le docteur Pillsbury. « C’est bon, je pense ».
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyJeu 22 Déc - 22:22

Elle était entrée depuis une dizaine de minute à tout casser, peut-être moins, et pourtant il avait l’impression de commencer à la connaître par cœur. Le médecin était presque capable d’anticiper ses réactions, de prévoir la manière dont elle allait esquiver son regard, les moments où au contraire elle allait ressentir le besoin de se noyer dans ses yeux verts. Et de manière très étrange il se laissait faire, il suivait le tempo qu’elle lui imposait en tremblotant. Il en venait même à lui parler de sa vie... Pourquoi ces confidences ? Pourquoi est-ce qu’il prenait le temps de l’apprivoiser, de la rassurer en leur trouvant des points communs alors qu’il n’y était absolument pas tenu. Sans aller jusqu’à dire qu’il n’était pas un médecin sérieux, il était rare qu’il fasse preuve d’autant de dévouement avec une patiente. Son caractère impulsif et fondamentalement impatient l’avait toujours poussé à brûler toutes les étapes pour se ruer sur la ligne d’arrivée. Mais Charlie Watson-Brown avait ce petit quelque chose, une attitude si franche qu’il avait du mal à jouer au docteur distant et froid. C’était peut-être la première fois qu’il rencontrait une fille dans son genre dans son cabinet, et ce mélange de devoir professionnel et d’intérêt personnel le déroutait. Il avait presque envie d’en parler à Emma, mais la pensée qu’elle ait pu avoir ce genre d’intérêt pour Will Schuester au moment de lui donner des conseils suffit à le dégoûter de cette hypothèse. Et puis il ne s’agissait pas de la même attirance de toute façon. Elle était différente de ce qu’il avait l’habitude de voir, voilà tout, pas le moindre sentiment en vue. Il évita un bref instant de poser les yeux sur elle, faisant mine de chercher un papier imaginaire dans la pile de paperasse à trier. Quand on la regardait avec attention on pouvait presque lire ce qu’elle pensait sur son visage. Ses grands yeux qui papillonnaient de gauche à droite en le fixant de temps à autre étaient des fenêtres sur son cœur et chacune de ses émotions transparaissaient avec une étonnante transparence. La scène devait être hilarante vue de l’extérieur, tous les deux assis face-à-face, se regardant en chiens de faïence, guettant la prochaine incartade de l’autre, tâchant d’anticiper ses réactions, ses réponses. Il n’avait plus la moindre certitude quant aux réponses de l’étudiante, et plus il parlait avec elle, plus il avait l’impression qu’elle ne disait que la moitié de ce qu’elle pensait. Au moment où elle semblait s’apaiser et lui faire confiance, elle parvenait à trouver une issue de secours pour fuir et remettre à plus tard le moment où elle se détendrait pour s’en remettre à ses mains expertes. De toute évidence, ce moment n’était pas près d’arriver, mais en attendant, elle semblait disposer à parler de McKinley, il fallait savoir se contenter du peu qu’elle lui donnait. Tiquant légèrement il ne comprit d’abord par pourquoi elle le remerciait. Avait-il dit quelque chose qui ressemblait à un compliment ? Réfléchissant un instant il finit par conclure que sa remarque sur ses talents supposés de supportrice avait suffit à la faire rosir une fois de plus. Si ça ce n’était pas être en manque de compliment... Elle n’avait pas de petit ami, certes, mais est-ce qu’elle n’avait pas quelques garçons pour la complimenter et lui faire un peu la cour ? Wyatt trouva la scène étonnamment pathétique. Que pouvait bien cacher cette fille pour faire fuir les garçons à ce point ? Elle n’avait pourtant pas l’air totalement inexpérimentée, sa manière de lui parler — quand elle arrêtait de trembler — était relativement naturelle, pas le genre à avoir grandi dans un pensionnat pour jeunes filles de bonnes familles en Grande Bretagne. Lui adressant son sourire le plus charmeur il ne put s’empêcher de la pousser un peu plus loin « Vraiment ? Vous êtes une perle rare... Je ne sais pas ce qu’est devenu l’équipe après que j’ai quitté le lycée, mais c’est avec plaisir que je vous inviterais à un match de hockey professionnel si l’occasion se présente. Il y a toujours quelques match sur la patinoire de Lima si ma mémoire ne me trompe pas, vous y êtes déjà allée ? Et contrairement aux stades de foot les gradins sont toujours chauds. » S’il avait été mauvais, il aurait accompagné sa remarque d’un clin d’œil, rien que pour la voir rougir et baisser les yeux pour analyser sa remarque dans les moindres détails. Alterner une attitude professionnelle et des remarques visant uniquement à lui faire perdre pied, il ne se reconnaissait pas, mais il s’amusait énormément.

Le balancier de ses jambes était un indicateur infaillible de sa nervosité, aussi agaçant qu’utile. En voyant le rythme diminuer après qu’il n’avait pas relevé sa remarque sur sa virginité, Wyatt ne retint pas un léger soupir de soulagement. Il allait bientôt devoir l’ausculter de plus près et si elle se braquait contre lui ce serait peine perdue. Il n’avait pas envie de la voir crier au loup alors qu’il ne faisait que son métier. Saisissant le carnet de santé sans la regarder, il frôla ses doigts par inadvertance. Le gynécologue retira immédiatement sa main pour feuilleter le livret. « Vous êtes plus prévoyante qu’attendu mademoiselle, je suppose qu’on vous a dit à quoi vous deviez vous attendre si c’est votre première visite chez moi. » Souriant innocemment il finit de remplir le dossier avant de repousser le carnet vers elle d’une main. « Non pas besoin de mot, mais j’aurais une dernière question : si tout est en ordre, pourquoi venir me voir ? Est-ce que vous souhaitez commencer à prendre la pilule ? Ou bien avez-vous des inquiétudes en particulier dont vous voudriez me faire part ? » L’objet de sa visite restait un mystère et le médecin ne parvenait tout simplement pas à comprendre ce qu’elle venait faire là, effrayée comme elle pouvait l’être, si elle n’en avait pas besoin. Est-ce qu’elle était venue pour faire comme ses copines ? Est-ce que ses parents l’avaient forcée à venir redoutant un petit-fils prématuré ? Est-ce que c’était de la curiosité ? De tous les cas de figures possibles le dernier semblait être le moins vraisemblable. Il était bien plus curieux à son sujet qu’elle ne semblait l’être. Elle avait amené son carnet de santé, certes, mais le reste de ses questions avait semblé être une surprise pour la jeune femme. Qu’était-on aller lui raconter au sujet des visites dans une clinique gynécologique... Bien sûr il était au courant des mythes qui couraient à propos des gynécologues. Il avait lui-même abusé de ce genre de racontards pendant ses études pour faire enrager les autres étudiants qui avaient choisi la chirurgie, quelle qu’elle soit, comme spécialité. Il y avait toujours une sorte de compétition entre la chirurgie esthétique et la gynéco pour savoir lequel était le mieux loti avec les femmes, qui voyait le plus d’horreur, qui concluait le plus facilement avec les patientes. La plupart du temps ce n’étaient que des paroles en l’air pour se faire mousser à l’université, mais il suffisait qu’une seule histoire soit vraie pour que toutes les autres bénéficient d’une crédibilité sans pareil. Wyatt avait toujours usé du côté macho des rumeurs, celui qui disait que les gynécologues étaient les mieux placés pour séduire les femmes, et qu’eux au moins ne mettaient pas en cloque la première venue. Mais une fois il avait surpris une conversation entre deux lycéennes à propos de son résident à l’université qui le faisait passer pour le dernier des pervers, un malade obsédé sexuel qui n’avait choisi ce métier que pour pouvoir tripoter les filles. Il fallait bien avouer que les petits yeux rapprochés et la face de rongeur du pauvre homme ne le servait pas... Mais jamais il n’aurait pu imaginer que ce genre de remarque puisse s’adresser à lui. Il était bien trop beau et bien trop jeune pour qu’on le traite de pervers en manque de sexe ! Pressant ses mains l’une contre l’autre pour s’assurer qu’elles n’étaient pas trop froides, il fixait le dos de la jeune fille qui s’était enfin décidée à se déshabiller. Sa peau était vraiment pâle, et même s’il savait que ce n’était absolument pas le lieu ni le moment de s’inquiéter de ce genre de détails il ne put s’empêcher de se demander si elle était aussi douce qu’elle en avait l’air. Ce n’était pas tout à fait une lycéenne, mais elle était plus jeune que lui de presque sept ans... Et il fallait bien avouer qu’il était plus agréable d’avoir affaire à une jolie poitrine ferme d’une fille dans la vingtaine qu’à un gant de toilette défraîchi de plus de cinquante ans.

Elle était face à lui, ses mains tordues par l’anxiété, une moue gênée sur le visage. Wyatt fixa un bref instant son expression d’embarras, interloqué par tant de candeur. Elle était mignonne... vraiment mignonne. Le jeune médecin fit doucement le tour de son bureau pour venir se placer face à elle. « Ça risque de ne pas être très agréable, je m’en excuse... » Plongeant ses yeux une dernières fois dans les siens il détourna le regard et ses yeux se perdirent dans le vague alors qu’il se concentrait sur les gestes qu’il avait déjà répété des centaines de fois. Prenant son poignet il souleva son bras pour placer sa main sous sa poitrine et entamer la recherche systématique de la moindre grosseur anormale. Sans avoir besoin de la regarder il pouvait imaginer l’expression de douleur sur ses traits, elles avaient toute la même, ce même pincement qui témoignait de la violence qui leur était faite. À mesure que sa peau touchait la sienne il avait l’impression qu’elle creusait le dos pour lui échapper et fuir cette proximité imposée. Pourtant, aussi rebuté qu’il pouvait l’être à l’idée de lui faire du mal, il n’avait pas le choix et poursuivit sans souffler un mot. Sa peau commençait à se contracter sous l’effet du froid. Ce n’était pas encore l’automne et il n’avait pas encore jugé nécessaire d’allumer le chauffage, relâchant enfin son emprise sur la jeune fille il attrapa à côté d’elle les vêtements qu’elle venait d’ôter pour les lui tendre. « Voilà. Tout m’a l’air on ne peut plus normal. Si vous voulez enfiler votre haut avant que nous poursuivions l’examen, il ne doit pas faire très chaud. » Lui souriant une dernière fois il se dirigea vers la porte menant vers la salle commune où il espérait ne pas avoir à recroiser les deux autres médecins. « Je vous laisse ôter votre pantalon et votre sous-vêtement et vous installer, j’en ai pour deux petites minutes. » Il ne savait pas exactement pourquoi il sortait, mais il avait l’impression que jamais elle n’aurait le courage d’ôter ses vêtements s’il restait dans la même pièce qu’elle.
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyLun 26 Déc - 16:36

Légèrement plus à l’aise après ces quelques répliques qu’ils avaient échangées, Charlie parvint à se tenir droite et immobile sur sa chaise pendant plusieurs secondes. Le regard que le gynécologue posait sur elle la déroutait toujours autant : en dépit de ses efforts, elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi il l’observait avant autant d’insistance. Après tout, elle n’avait rien d’exceptionnel, elle était la fille banale par excellence. Alors, peut-être n’était-ce que son comportement qui dérangeait le médecin ? Il fallait dire que depuis qu’elle avait fait son entrée dans ce bureau, elle n’avait cessé de l’épier elle aussi d’un air étrange. Certaine de se trouver face à l’archétype même du sadique pervers, elle avait voulu enregistrer le moindre de ses mouvements dans le but de percer à jour celui qui, à premier abord, semblait pourtant parfaitement sain. Heureusement pour elle, cela n’avait mené à rien puisqu’elle s’était vite rendu compte de son erreur. Certes, elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle avait confiance en lui ; de toute façon, cela faisait bien longtemps qu’elle s’était fait la promesse de ne plus jamais accorder sa confiance à une personne du sexe opposé. Cela faisait bien trop mal. Charlie fronça le nez à cette pensée : non, elle ne commencerait certainement pas à rompre ses résolutions avec ce docteur Pillsbury.

Pourtant, au fur et à mesure que les secondes défilaient, l’intérêt que portait la jeune femme à son égard grandissait de manière inéluctable. Sa curiosité l’incitait à essayer d’en connaitre davantage à son sujet, et à l’heure qu’il était une bonne centaine de questions lui brûlaient les lèvres. C’était peut-être sa façon d’être si mystérieux. Son visage portait des traits neutres, quant à ses yeux, ils avaient beau être d’un vert éclatant, ils manifestaient des émotions qu’elle ne parvenait à déchiffrer. C’était sans compter cet air sérieux qu’il échangeait parfois contre une douceur infinie et qui la désarçonnait bien plus qu’elle ne le laissait voir. Décidément, ce médecin avait quelque chose d’insaisissable qui la troublait bien plus que de raison. Elle haussa un sourcil et quand elle se rendit compte qu’il scrutait ses yeux de la même façon, détourna rapidement le regard. C’est à ce moment-là que sa jambe reprit son balancier régulier et nerveux.

Ses prochaines paroles furent de nouveau une surprise pour Charlie dont le regard restait pourtant bien loin du sien. Il lui avoua que ce serait avec plaisir qu’il l’inviterait à voir un match de hockey si l’occasion se présentait, et l’étudiante sentit ses joues brûler. Cela sonnait comme une invitation à sortir, ce qui était étonnant quand on savait qu’ils se connaissent depuis même pas dix minutes. Dans une autre situation, la jeune fille n’aurait jamais réagi de la même façon. Elle aurait sûrement planté son regard dans celui de son interlocuteur, tout en déclinant gentiment mais néanmoins catégoriquement l’invitation. Cela arrivait parfois à l’université où quelques garçons semblaient s’intéresser à elle. Elle ne comprenait pourtant pas ce qu’ils voyaient de si exceptionnel en elle : elle passait le plus clair de son temps à les fuir et n’était pas très intéressante en soi. Elle n’avait pas vraiment de réputation là-bas, puisqu’elle était discrète et passait plus de temps à la bibliothèque qu’aux soirées étudiantes -là où il était beaucoup plus difficile pour elle de passer inaperçue compte tenu de son attitude après s’être servie en alcool.

Seulement, cette fois-ci, elle ne déclina aucune offre, se contentant d’ignorer l’invitation comme si elle ne l’avait pas entendue tout en se concentrant sur la question du gynécologue. « Non, je n’ai jamais été voir de match à la patinoire mais j’en ai entendu parler… Un jour, peut-être » Ajouta-t-elle en se tournant de nouveau vers le médecin dont le regard semblait gagner en intensité. Elle lui adressa brièvement un sourire timide avant de se tortiller sur sa chaise d’un air embarrassé. Au fond, elle était impatiente de quitter ce bureau et ce beau gynécologue, car elle sentait que les choses ne tarderaient pas à se compliquer pour elle. En repensant au speculus, la jeune fille fronça les sourcils et jeta un coup d’œil à sa jambe qui, de nouveau, faisait trembler tout son corps.

Lorsqu’elle lui tendit son carnet de santé qu’il réclama, ses doigts frôlèrent furtivement les siens ce qui arracha un nouveau froncement de sourcil à l’intéressée. La question à laquelle elle s’était attendue arriva enfin quand le docteur Pillsbury lui demanda ce qui l’avait poussée à venir le voir dans ce cabinet de gynécologie. Elle secoua la tête à ses deux dernières questions, ne souhaitant pas prendre la pilule, et n’ayant pas non plus d’inquiétudes en particulier. Non, si elle était venue se confronter à lui, c’était avant tout pour faire plaisir à sa mère. Sauf que bien sûr, ce n’était absolument pas la réponse qu’elle souhaitait lui donner. Elle croisa son regard vert en se redressant puis lui répondit après une seconde d’hésitation. « Non, je… je souhaitais simplement être certaine que tout, hm… que tout fonctionnait bien chez moi » Répondit-elle d’une voix incertaine. Elle-même n’était pas sûre de connaitre les raisons l’ayant poussée à prendre rendez-vous, en dehors de l’obstination de sa mère. Devant le regard inquisiteur du médecin, elle rosit légèrement puis baissa les yeux en direction du sol.

Le moment tant redouté arriva enfin, quand le docteur Pillsbury lui déclara qu’elle devrait enlever son t-shirt et son soutien-gorge afin qu’il puisse examiner sa poitrine. Plutôt pudique, Charlie rechigna à se dénuder devant lui mais accepta quand même, admettant malgré tout qu’il ne faisait que son travail. Lorsqu’elle se retrouva debout et dos à lui, le haut de son corps nu et à la merci du médecin, elle soupira longuement, se donnant du courage. Elle entendit ses pas retentir sur le parquet et elle releva le menton, ses yeux s’accrochant désespérément au plafond. Une fois de plus, elle sentait son regard posé sur elle et elle était à peu près sûre qu’à l’heure actuelle, celui-ci parcourait sans gêne les courbes de son corps. Elle serra les dents, se forçant à rester en place et à ne pas prendre la fuite comme elle mourrait d’envie de le faire. Elle le vit alors apparaitre près d’elle puis, lentement, il vint se placer face à elle. Charlie plongea ses yeux dans les siens et retint sa respiration. Il la prévint que le contact de ses mains sur sa peau pourrait être froid et elle acquiesça d’un signe de la tête, sans prendre la peine d’ajouter quoi que ce soit. Et puis, il quitta la chaleur de son regard et posa ses mains sur sa peau laiteuse. La jeune fille grimaça aussitôt. Elle n’était pas habituée à ce genre de contact et en plus de sa main gelée qui lui donnait des frissons, elle éprouvait des difficultés à rester droite, les doigts du médecin lui chatouillant la peau. Elle se mordit la lèvre à plusieurs reprises mais passa finalement l’épreuve sans broncher.

Quand il s’écarta enfin d’elle, elle ne put s’empêcher de soupirer d’un air soulagé. Il se tourna et attrapa ses vêtements qu’elle avait abandonnés sur la chaise, puis les lui tendit en lui affirmant que tout était normal. Il mentionna la « suite » de l’entretien et malgré la chaleur que lui procurèrent son t-shirt et sa veste qu’elle enfila en quelques secondes, elle sentit un nouveau frémissement lui parcourir l’échine. Il se retourna alors et lui dit qu’elle devrait enlever son pantalon et son sous vêtement. Charlie se figea aussitôt, alors qu’un seul mot résonnait dans son esprit troublé. Speculus. C’était forcément ça ! Il allait sortir son instrument de torture, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Le médecin se dirigea vers la porte, comme pour lui dire qu’il la laissait tranquille pendant qu’elle se déshabillait, mais la jeune fille comprit qu’elle en serait incapable. Abandonner son soutien-gorge, d’accord, mais le reste… Non. Hors de question.

Secouant la tête pour se remettre les idées en place, elle finit par retrouver ses esprits. Elle s’élança et rattrapa rapidement le médecin. Quand elle parvint à sa hauteur, elle posa une main sur son poignet, le forçant à s’arrêter et à la regarder. Elle posa son regard confus sur lui, et se mordit si fort la lèvre qu’elle crut que celle-ci en saignerait. « Je suis désolée, je… je, non ! Je ne peux pas ! C’est à cause du s-speculus… je suis désolée, c’était une erreur ». Elle s’approcha de lui un instant, sans raison apparente. Arquant un sourcil, Charlie resta silencieuse plusieurs secondes pendant qu’elle scrutait son regard avec une curiosité à peine dissimulée. Elle aurait pu avoir confiance en lui, si elle l’avait voulu. Il était doux avec elle, et se montrait réconfortant à chaque fois qu’elle flanchait et montrait ses faiblesses. Au fond, peut-être même qu’elle l’appréciait… un peu. Seulement, elle ne pouvait pas le laisser faire, elle était bien trop effrayée pour cela.

Elle sursauta presque quand elle prit conscience du silence maladroit dans lequel était plongée la pièce. Elle fit un pas en arrière puis se retourna et récupéra son sac près du bureau. Fouillant dedans, elle en sortit son portefeuille et en retira plusieurs billets qu’elle fourra dans sa main. Elle était si confuse qu’elle ne prit pas le soin de compter le nombre de dollars qu’elle lui avait donné, mais elle n’en avait cure. La seule chose qu’elle voulait, pour le moment, était quitter cet endroit : quitter ce cabinet qui la terrorisait, et quitter ce médecin bien trop mignon à son goût. « Je… » Commença-t-elle d’une voix à peine audible, avant de secouer la tête. Elle tourna les talons puis n’attendant pas qu’il la retienne, ouvrit la porte du bureau et s’engouffra dans le couloir. Quand quelques secondes plus tard elle retrouva l’air frais et le vent glacial qui lui mordit la peau, elle soupira longuement, reprenant sa respiration. Elle était honteuse d’être partie de cette façon. Plus jamais elle ne pourrait remettre les pieds dans ce cabinet après cet épisode. Mais surtout : plus jamais elle ne pourrait regarder le docteur Pillsbury en face.
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MessageSujet: Re: 01. That Damn Hot Gynecologist.   01. That Damn Hot Gynecologist. EmptyJeu 29 Déc - 4:13

Dire qu’il lui faisait de l’effet aurait sans doute été un peu présomptueux. En réalité c’était plus comme si chacun de ses regards et la moindre de ses paroles avait un effet sur elle, mais certainement pas celui qu’il avait sur les autres filles. Wyatt avait beau ne pas avoir la carrure d’un footballeur — montagne de muscles large comme une armoire à glace ne correspondait pas exactement à sa description — sa présence était souvent gage de tranquillité et de sécurité pour les membres du beau sexe. La plupart de ses petites amies aimaient se réfugier dans ses bras, blottir leur tête dans le creux de ses épaules qui semblaient bien plus frêles qu’elles ne l’étaient en réalité. Ce qu’il préférait par dessus tout c’était quand elles s’accrochaient à son bras, le pressant de toutes leurs forces pour montrer une forme d’enthousiasme ou de joie d’être à ses côtés, et surtout mettre en avant une poitrine souvent généreuse. Oui, il avait toujours eu un faible pour celles qui feignent d’être mignonne, qui jouent de leur côté mielleux pour vous plaire. Ces filles faussement faciles qui vous frôlent sans raison, simplement pour être sûres d’avoir toute votre attention. Un regard par en-dessous, de grands yeux qui vous papillonnent sous le nez, une moue boudeuse, il ne lui en fallait pas beaucoup plus. Il avait toujours été assez primaire sur ce plan là, il fallait bien l’admettre, aussi navrant que cela puisse être il restait un homme comme un autre. Toujours était-il que cette fille là n’était pas franchement son type. Elle n’était pas rousse. Sa poitrine était tout sauf opulente. Elle avait de jolies jambes mais ce n’était pas un mannequin. Non, vraiment, il avait déjà vu mieux. Mais il n’arrivait pas à détacher ses yeux de son corps agité par de légers tremblements. C’était comme si le balancement nerveux de sa jambe était une sorte de pendule qui était censé l’hypnotiser. On avait l’impression qu’elle jouait au chat et à la souris à le fixer pour mieux fuir son regard à la seconde d’après. Peut-être que tout était savamment calculé après tout, et qu’elle était loin d’être aussi innocente qu’elle le prétendait, toute vierge qu’elle semblait être. Peut-être que c’était sa technique à elle pour faire tomber les hommes que de jouer les filles inaccessibles et peureuses. C’était vrai, son instinct lui disait de la rassurer et de la prendre dans ses bras pour la calmer. Mais sa raison qui l’emportait de loin avait également l’irrépressible envie de la taquiner et de faire tomber son masque. Sur un ton tout à fait neutre il l’invitait à se joindre à lui pour un match de hockey, la dévisageant sans scrupule. Était-elle habituée à ce genre de propositions ? Il avait moins d’intérêt pour la réponse en soi que pour la manière qu’elle aurait de contourner le problème. Pas un instant sa proposition n’avait été sérieuse, contrairement aux apparences, mais il s’amusait des réactions de la jeune fille et aurait pu pousser la plaisanterie encore plus loin si sa conscience professionnelle n’avait pas fait son entrée triomphale. Souriant de plus belle en entendant sa réponse timide, il baissa les yeux sur ses mains agrippées à ses genoux agités. « Mais j’attendrai de vous revoir avec grand plaisir. » Et voilà que le balancier infernal était reparti. Chance que la chaise ne grince pas pensa-t-il. En revanche il ne pouvait pas garantir qu’il en irait de même avec sa table de consultation qu’il n’avait malheureusement pas encore eu le temps de renouveler.

Prenant le carnet entre ses doigts il réprima à grand peine le sourire provoqué par le froncement de sourcil furieux que le contact avec sa peau avait entraîné. Continuant à débiter sur le même ton monocorde et froid toutes les questions nécessaires dans le cours de leur entretien, il n’en était pas moins curieux. La fixant plus intensément dans l’attente d’une réponse qu’elle finit par marmonner après un bref silence. Pourquoi tant de précautions ? Est-ce qu’elle avait des secrets qu’il faudrait encore lui arracher ? Aurait-elle... eu d’autres genre d’expériences dont elle n’osait pas parler ? Est-ce que l’absence de petit ami cachait une petite amie qu’elle ne voulait pas se résigner à sortir du placard ? Fronçant les sourcils en attendant, il bu ses paroles presque avide, pour être infiniment déçu par la réalité. Si elle cachait encore quelque chose, il ne voyait plus comment le lui arracher. Est-ce qu’il n’avait pas fait preuve de tout le professionnalisme qu’on attendait de lui ? N’avait-il pas montré sa bonne volonté en faisant preuve d’humour et de patience avec elle ? Cette réponse était un peu décevante... Certes son imagination était sans doute allée un peu plus loin que de raison, mais la jeune fille avait l’air de douter de sa propre réponse, à tel point qu’il hésita un instant à pousser l’enquête plus avant. Mais s’il était plus direct, il était à peu près certain de la voir se refermer comme une huître. Se contentant donc du peu qu’elle lui offrait, il ajouta en jouant avec le stylo noir posé devant lui « Eh bien nous verrons ça quand je vous examinerai, mais tout me semble parfaitement en ordre pour le moment. » Si tant est qu’elle lui mentait, il ne mettrait pas longtemps à le découvrir une fois qu’il aurait la possibilité de se passer de sa timidité pour interroger son corps directement. Procédant par étape, il faisait preuve de toute la délicatesse du monde en posant ses mains sur elle. Elle était plus mince qu’il ne l’aurait imaginé et lorsqu’il avait brièvement baissé les yeux sur elle il avait discerné la forme de ses côtes sous sa poitrine. Comme attendu elle était aussi raide qu’un bout de bois. On entendait presque le grincement de ses dents qu’elle serrait de toutes ses forces en sentant son regard sur elle dans le silence de sa respiration interrompue. Il avait pratiqué ce genre d’examen des centaines de fois peut-être, et pourtant c’était comme s’il repartait à zéro. Sa nervosité était communicative et il avait beau se forcer à fermer les yeux le menton haut pour se concentrer sur les zones qu’il palpait du bout des doigts, il était parfois obligé de recommencer les mêmes gestes deux ou trois fois pour être sûr d’avoir accompli les bons mouvements. Sa peau tiède semblait ardente sous ses doigts et ses joues tout à fait empourprées trahissaient la chaleur qui avait enflammé son visage blanc. Après avoir reculé de quelques pas il ne manqua pas d’entendre le profond soupir de Charlie alors qu’il lui tendait ses vêtements. Depuis quand était-ce devenu une telle épreuve que d’être touchée par ses doigts fins ? Il ne lui avait pas fait mal, il ne l’avait pas brusquée, alors pourquoi fallait-il qu’elle attaque son ego de manière systématique avec ses mimiques effrayées et ses soupirs de soulagement quand il détournait le regard ou qu’il ne la touchait plus.

Prenant sur lui pour ne pas lui asséner une remarque cinglante, il s’éloigna d’elle pour ne plus avoir à entendre les battements de son cœur affolé. Il ne lui restait plus grand chose à faire, juste le temps de s’occuper des derniers contrôles d’usage. Le spéculum resterait à sa place mis en chômage technique par la jeune fille en fleur qui ne lui faisait somme toute qu’une visite de courtoisie dont il ne savait si elle était agréable ou non. Sa gorge asséchée par les longues explications qu’il lui avait données, il avait besoin de changer d’air et de se ressourcer avant de revenir affronter la boule de stress qui aurait probablement contracté chaque muscle de son corps, lui rendant la tâche encore plus difficile. Mais il n’avait pas encore atteint la porte qu’il sentit une étreinte sur son poignet droit. Interrompant ses pas pour se retourner vers sa patiente, il la dévisageait avec de grands yeux étonnés. Pourquoi venir le chercher alors qu’il lui laissait un peu d’espace pour se déshabiller ? Et surtout pourquoi venir prendre sa main alors que quelques minutes auparavant elle semblait profondément dégoûtée à l’idée qu’il puisse prendre possession de son corps. Ses pupilles dilatées battaient de gauche à droite en le fixant comme si sa vie en dépendait. Elle essayait de lui dire quelque chose mais de toute évidence les mots restaient bloqués dans sa gorge et ses ongles râpaient presque le dos de sa main. Se mettant tout à fait face à elle, il avait à peine ouvert la bouche pour l’interroger sur la nature de son nouveau problème qu’elle s’était rapprochée d’un pas supplémentaire, ne se trouvant plus qu’à quelques centimètres de lui. De quoi lui parlait-elle ? Spéculus ? Erreur ? Restant sans voix pendant plusieurs secondes qui lui parurent une éternité, Wyatt cherchait quoi répondre à cette phrase sans queue ni tête sortie tout droit de l’imagination d’une psychotique. « Mais de quoi parlez... » La brunette lâcha sa main qu’elle avait serrée jusqu’alors pour fondre sur son sac à main comme un vautour pour en tirer à la va-vite quelques billets de dix dollars et les lui plaquer dans le creux du poing. Puis après un ultime bafouillage qu’il ne réussit pas à comprendre, si tant est qu’il eut été possible de le comprendre, elle disparut, claquant la porte derrière elle, laissant son carnet de santé et un Wyatt Pillsbury complètement décontenancé. Est-ce qu’elle venait juste de... fuir ? Est-ce que la scène où il était abandonné par une patiente venait réellement de se dérouler sous ses yeux ? Jetant un coup d’œil sur la liasse de billet qu’il tenait toujours dans le creux de sa main, il constata qu’il y avait deux billets en trop. Machinalement il revint s’asseoir à son bureau, posant les billets en excès sur la couverture du petit carnet de santé, et son regard se perdit complètement dans le flou. Même dans ses pires cauchemars ce genre de choses n’arrivait pas. Comment avait-elle pu ? Le bruit de la secrétaire contre la porte le tira de ses rêveries et il tourna son visage vers la jeune femme en étirant ses lèvres de manière peu naturelle en un sourire. « Est-ce que tout va bien docteur Pillsbury ? » Ne prenant pas la peine de lui répondre, il hocha la tête d’un air gentil et reporta son regard sur les pages blanches de l’objet abandonné dans sa course folle vers la liberté. Il était hors de question qu’il lui facilite la tâche pour récupérer cet objet-là. Tant qu’il l’aurait, il aurait une raison de la revoir et de lui arracher de gré ou de force des explications à propos de l’événement le plus troublant de sa jeune carrière qui ne faisait que commencer à Lima et semblait déjà si pleine de rebondissements.

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