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 02. Hold my hand as i'm lowered

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MessageSujet: 02. Hold my hand as i'm lowered   02. Hold my hand as i'm lowered EmptyDim 29 Jan - 21:37



MAXINE VAUGHN & DORIAN ROBERTSON
« Hold my hand as I'm lowered. »

La brunette referma les boutons de sa veste, entoura son écharpe de laine autour du cou et remonta sa capuche. La nuit était tombée sur Lima, apportant avec elle une fraicheur mordante typique du mois d’octobre ainsi qu’une importante pluie. Max aimait beaucoup cette saison, quand il ne faisait pas encore assez froid pour geler sur place mais que les températures clémentes avaient néanmoins disparu. Il n’y avait rien de plus revigorant et énergisant, même si peu de personnes savaient en profiter. Récemment, elle n’entendait que des plaintes dues aux mois d’hiver qui approchaient, et les plus frileux commençaient à la regarder comme si elle sortait tout droit de l’asile quand elle avait le malheur de se déplacer à pieds plutôt qu’en voiture – ce qui était encore pire quand il pleuvait et qu’elle ne prenait pas la peine de s’accompagner d’un parapluie. Qu’importe, Max avait toujours fait comme bon lui semblait, et tant pis pour le reste. C’était précisément la raison pour laquelle, ce soir, elle avait menti à tout le monde afin de s’octroyer un instant de marche et de détente.

Comme tous les mois depuis son installation en Ohio, Miss Vaughn rencontrait une jeune femme du nom d’Alanis Velasco durant deux heures. Sa séance consistait à extérioriser ses sentiments, bons ou mauvais, qu’elle ressentait ou avait ressenti dans diverses situations présentes et passées. Inutile de préciser que les choses ne se sont pas très bien déroulées dès le départ. Max faisait partie de ces gens qui aimaient garder leurs émotions pour eux et ne pas en faire étalage. Elle s’autorisait à révéler deux ou trois petites choses aux proches en qui elle avait confiance qui, lors de son arrivée à Lima, se réduisaient à un seul homme : Sean Brolin. Seulement voilà, Max était une adolescente brisée et ayant vécu beaucoup trop d’épreuves pour son âge. Elle avait besoin qu’on l’écoute, que quelqu’un soit capable de l’épauler sans la juger. Un peu comme un psychologue quoi. Alanis était plutôt un soutien pour les jeunes en difficulté – tels les délinquants – qu’une psy, mais comme elle restait une amie des Brolin, elle s’était proposée pour accueillir Max dans son bureau deux heures par mois.

Aujourd’hui, Alanis représentait l’une des seules dans l’entourage de Sean et Mary à connaître la vérité, soit que Max n’était pas une nièce de la famille mais une ancienne prostituée qu’ils avaient voulu prendre sous leur aile. Et aux yeux de Max, cette femme était devenue une personne indispensable, un soutien dont elle ne saurait se passer. D’abord fermée lors des premiers rendez-vous, l’adolescente, face à la gentillesse d’Alanis, avait vite fini par raconter son histoire, petit à petit. Et étrangement, à chaque fois qu’elle ressortait de ces séances, elle se sentait bien. Soulagée. Heureuse. Comme si plus rien ne l’empêchait d’avoir enfin une vie normale, et surtout pas ses lourds, honteux et douloureux secrets. Ce soir par exemple, Max s’était dévoilée sur la relation qu’elle entretenait avec Cassie, une autre orpheline du centre d’accueil qu’elle considérait comme sa sœur de cœur, et qui était malheureusement sortie de sa vie depuis. De ses espoirs la concernant. Mais aussi de ses peurs. Et si elle n’avait toujours pas trouvé une famille aimante ? Et si, tout comme Max quelques temps plus tôt, elle vendait son corps pour survivre ? Et si, contrairement à elle, Cassie ne trouvait jamais personne pour la sortir de cette sombre routine ? Alanis avait su l’entendre, la comprendre et la rassurer. Encore une fois, ses mots avaient fait mouche et permis à l’adolescente de cesser de se torturer avec toutes ces questions, et d’aller de l’avant.

Max réfléchissait déjà à son prochain entretien avec elle, lorsqu’elle eut la fâcheuse impression d’être suivie. Elle marchait depuis dix bonnes minutes maintenant et bien qu’il ne soit pas tard, réalisa soudain que tout le monde était déjà rentré à la maison. Les rues restaient désespérément vides de passants, les magasins presque tous fermés. Pourtant, quelqu’un était là, juste derrière. Quelqu’un qui tentait d’être discret sans vraiment y arriver. Sinon, pour quelle raison sentirait-elle ses poils se hérisser sur tout son corps ? Dans le doute, Max préféra voir si ses soupçons étaient confirmés plutôt que de stresser pour rien. Et en faisant volte-face, elle nota un groupe de trois jeunes à l’air plutôt rebelle qui l’observaient. En remarquant que Max les avait repérés, ils se mirent à éclater de rire et l’interpellèrent. « Hé, toi ! Attends-nous ! » Le pire pour elle serait de leur montrer qu’elle ne se sentait pas tellement rassurée. Au lieu de prendre les jambes à son cou, elle se contenta de les écouter et stoppa sa marche. Croisant les bras sur sa poitrine, elle prit un air des plus confiants mais surtout, des plus ennuyés. « Dis-moi, t’as l’air plutôt bonne, » lança celui qui, visiblement, jouait les chefs de bande, en la détaillant des pieds à la tête. Ce qu’elle détestait cette impression de n’être rien de plus qu’un morceau de viande. Ca lui rappelait trop de mauvais souvenirs et malheureusement pour ces trois petits cons, elle pouvait vite s’énerver quand on lui remettait en mémoire cette partie extrêmement désagréable de son passé. Ignorant les deux autres qui sifflaient d’appréciation, elle lâcha, glaciale. « Je vais faire comme si j’avais rien entendu, me retourner continuer mon chemin. Je vous conseille sérieusement de laisser tomber. » Sans attendre, elle s’exécuta, mais sentit très vite une main serrer assez violemment son bras pour la retenir. « Il est hors de question que tu partes. » « Lâche-moi ! » cria Max en se débattant afin de lui faire lâcher prise. Comme ça ne fonctionnait pas, elle n’hésita pas une seule seconde et leva le genou, mettant un coup dans les parties intimes de son agresseur. Il hurla à son tour mais ses doigts ne bougèrent pas. Pour faire bonne mesure et sans perdre de temps, Max se servit de son bras libre pour lui coller un coup de poing bien senti en plein visage. Elle entendit son nez craquer, juste avant de le voir porter ses deux mains à sa blessure. Il pissait le sang.

Désormais libre, la brunette se mit à courir aussi vite que possible. Elle savait que les deux autres la talonneraient jusqu’à ce qu’ils l’attrapent et le lui fassent payer. Sa main lui faisait horriblement mal – elle n’avait pas l’habitude s'en servir pour frapper quelqu'un – mais elle tentait de ne pas y songer. Le plus important était de se mettre à l’abri. Mais où ? Enfin, au détour d’une rue, elle aperçut une vitrine encore éclairée : celle du Gramophone Record, le magasin de musique. Elle ne s’y était encore jamais rendue mais en avait entendu parler. Peu importe, pour le moment, la boutique était sa seule chance de survie. Sans un regard en arrière, elle poussa la porte, entra en trombe et referma derrière elle. Afin que ses poursuivants ne la repèrent pas – si ce n’était pas déjà fait – elle se cacha derrière le premier rayonnage qu’elle aperçut. Max était trempée, dégoulinante de pluie, et une flaque commençait déjà à se former à ses pieds. Elle n’eut même pas le temps de reprendre son souffle qu’une voix masculine s’éleva dans son dos et la fit se retourner violemment, alors qu’elle mourait de peur à l’idée qu’on l’attaque à nouveau.
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MessageSujet: Re: 02. Hold my hand as i'm lowered   02. Hold my hand as i'm lowered EmptyJeu 2 Fév - 22:19

La nuit commençait à tomber de plus en plus tôt dans la région de Lima. Petit à petit, les températures diminuaient, plus ce mois d'Octobre avançait. Cela s'accompagnait d'une petite brise fraîche qui venait caresser le visage de Dorian tous les matins, pour son plus grand plaisir. Il était de ceux qui appréciaient un petit climat frais, souvent accompagné d'une légère brise. Il savourait tout particulièrement cette saison de l'année où les feuilles commençaient à tomber et les températures étaient clémentes. Autant dire qu'ils n'étaient pas beaucoup à partager cette impression. Mais cela ne l’empêchait pas d'apprécier tout autant l'été. Quelques jours auparavant, il profitait encore allègrement des températures assez élevées pour le moment en se faisant une petite confrontation avec Will au basket. C'était ainsi l'occasion pour les deux de se défouler après une journée de travail. Ainsi, gagner était leur seul objectif et afin de se mettre en condition avec la caleur, les tee-shirts étaient prohibés. Ainsi, ils attirèrent des jeunes filles qui étaient là, soit fortuitement, soit qui avaient préparées leur coup depuis quelques temps afin de profiter des corps d'athlètes des deux. Seul Dorian prenait ça à la rigolade, jouant un peu avec son public. Par la même occasion, il taquinait Will sur ses capacités séductrices et son physique encore magnifiquement bien conservé pour son âge.

A travers la vitre de son magasin, Dorian se remémorait cette période désormais révolue. Bientôt, avec le professeur d'espagnol, ils devraient réserver une salle pour jouter à nouveau. Mais bon, il adorait ces confrontations avec l'un de ses plus proches amis. Accoudé au comptoir, le blondinet réfléchissait. La nuit était doucement mais surement tombé sur Lima, comme un rideau parsemé d'étoiles. Un petit soupir fut lancé par le jeune homme qui n'aimait pas forcément travailler à cette heure-là. Le magasin avait toujours eu une politique très stricte concernant ses horaires de fermeture et donc, les employés scellait la boutique aux alentours des 22 heures. Ainsi, il restait encore une bonne demi-heure à Dorian avant d'enfiler son manteau et rentrer chez lui, se poser tranquillement devant un match avec Tyler, son récent colocataire. Il était lui aussi un aficionado de tous les sports, particulièrement le foot américain. En effet, il était Quaterback des Buckeyes d'Ohio State. Un point en commun avec Dorian car le blondinet avait été à son époque, l'arrière de l'équipe de basket de l'Université. Il jouissait d'une belle côte auprès des recruteurs avant qu'une blessure ne le coupe lâchement dans sa fulgurante ascension.

Simplement, pour Dorian, c'était du passé et à présent, il vivait au jour le jour. Carpe Diem étant l'une de ses devises favorites. Mais pour le moment, pour bien profiter du moment présent, il fallait que le temps avance. Et plus rapidement que ça. Les minutes s'égrainent doucement sur la montre du jeune homme. Il passa une main sur ses yeux qui se plissaient de temps à autre, fatigué de la veille. Cependant, il se devait de ne pas tomber comme une loque, tout d'abord pour la réputation du magasin mais aussi parce que de nombreux rôdeurs trainaient dans les parages. Par exemple, le propriétaire du Gramophone rencontrait souvent des voitures avec le rétro complétement détruit, très souvent des poubelles renversés. Récemment, un jeune homme avait été frappé brutalement parce qu'il n'avait pas voulu donner son téléphone à des racketteurs. En venant à Lima, il ne pensait pas avoir à faire avec ce type de vagabonds. Il espérait tout simplement avoir laisser ça derrière lui, à Cincinnati. Mais apparemment, ce genre d'individus se propageaient plus vite que la peste. Par conséquent, Dorian se méfiait constamment, il avait notamment peur d'un braquage, qui, fatalement, l'enfoncerait encore plus financièrement et creuserait sa tombe.

Ce n'était pas parce qu'il ne savait pas se battre qu'il gardait précieusement un petit colt, mais tout simplement en guise de protection. On ne savait jamais ce que ces spécimens pouvaient être capable de faire. Alors, mieux valait être bien protégé même si les poings de Dorian ne serait pas trop inutile si une confrontation devait avoir lieu. Le jeune homme n'était pas forcément de ceux qui aimaient se battre pour se sentir le plus dominant. Au contraire, il laissait ça aux brutes épaisses dont les muscles ne servaient qu'à servir une cause purement égoïste et beaucoup trop souvent, inutile. Tous ces poids portés, ces exercices de fonte étaient juste dans un but sportif, néanmoins le côté esthétique était non-négligeable, surtout pour la gente féminine. Mais bon, évidemment, le fils Robertson n'espérait pas se battre ce soir, et même jamais. Son attention se reporta sur son magasin, les rayons semblaient bien rangés, les instruments de musique étaient parfaitement à leur place. Bizarrement, il n'avait rien d'autre à faire qu'attendre. Attendre que le temps s'écoule.

Mais le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrit et se refermât aussitôt fit sortir Dorian de sa léthargie. Le propriétaire du Gramophone se frotta les yeux avant de mettre une main dans la poche puis de se s'élever sur la pointe des pieds. Entre les rayons de soul et rap, une jeune femme était agenouillé. Le souffle rauque, elle ne remarqua pas la présence du blondinet. Ce dernier se demanda comment régir, elle semblait réellement apeurée, elle leva la tête pour jeter un coup d'oeil à travers la devanture de la boutique. Les cheveux mouillés de la jeune femme retombaient sur son visage et une légère flaque d'eau commença à perler le sol du magasin. Il faudra refaire le nettoyage pensa le fils Robertson. Intrigué, Dorian quitta son comptoir et avança d'un pas sur vers la jeune fille qui n’avait toujours pas noté sa présence. Il ne souhaitait pas lui faire peur mais autant dire que sa voix paraissait beaucoup plus imposante, en pleine nuit et dans une zone totalement vide de témoins. « Mademoiselle, tout va bien ? » demanda-t'il d'un air protecteur et paternel. Il posa en même temps une main sur l'épaule de la brune. Brutalement, elle se retourna vers lui et Dorian croisa ses yeux si beau mais à la fois totalement pétrifié par la peur. Violemment, elle repoussa la main du jeune homme. « Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal. » ajouta-t'il pour gagner la confiance de l'hébergée.
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MessageSujet: Re: 02. Hold my hand as i'm lowered   02. Hold my hand as i'm lowered EmptyDim 5 Fév - 19:43

Comment avait-elle pu se montrer aussi stupide, aussi inconsciente ? Pour quelle raison devrait-elle se sentir davantage en sécurité ici que sur son ancien lieu de vie ? Lima était peut-être une petite bourgade de l’Ohio, mais n’en restait pas moins une ville. Et puis il y avait des malades mentaux partout, comme le disaient si bien les médias – à juste titre pour une fois. Maxine savait que même les endroits tels que Lima pouvaient parfois devenir le théâtre d’horreurs sans nom. Il suffisait d’un monstre, d’un seul… alors le cauchemar pouvait commencer. Et maintenant qu’elle se retrouvait coincée dans un magasin pour avoir fui ses agresseurs, elle regrettait de ne pas avoir joué la carte de la prudence ce soir. Certes elle aimait rester seule un moment après ses séances, afin de prendre un peu de recul et de réfléchir aux échanges. En tirer quelques leçons supplémentaires qu’elle n’aurait pas vues au premier abord. Mais quand même. Il faisait nuit, et il tombait des cordes. Que lui était-il passé par la tête, enfin ? Elle qui, sur tous les gens de cette fichue ville, devrait savoir mieux que quiconque que le danger pouvait survenir n’importe où et n’importe quand.

Le pire dans tout cela était que personne ne partirait à sa recherche avant un bon moment, elle serait donc obligée de retourner dehors, affronter la pénombre, la pluie et bien d’autres choses encore. Tout ça pendant une bonne demi-heure, jusqu’à atteindre sa nouvelle maison. Elle avait menti à ses proches pour s’octroyer cette balade en solitaire et désormais, elle s’en mordait les doigts. Alanis la pensait déjà rentrée, puisque quand elle avait proposé de la raccompagner, Max lui avait assuré que Mary l’attendait dans la voiture au coin de la rue. Quant aux Brolin, ils pensaient que l’éducatrice ramènerait Maxine après leur rendez-vous. Même si l’heure tournait et qu’ils ne les voyaient pas arriver, ils ne s’inquièteraient pas, la sachant entre de bonnes mains. Au contraire, ils imagineraient qu’Alanis et l’adolescente avaient fait un arrêt en chemin pour boire un café ou un bon chocolat chaud. Oh oui, elle aurait tellement aimé se retrouver assise à un comptoir, une tasse brûlante entre les mains, à rire des blagues de son amie… Tout mais pas ce qu’elle était en train de vivre, là tout de suite. Une chose était sûre, jamais elle ne recommencerait une telle folie. Jamais.

Une main se posa soudain sur son épaule, la sortant de ses pensées, alors que son cerveau venait seulement de l’informer qu’une personne se trouvait derrière elle. Il n’en fallut pas davantage pour l’adolescente, effrayée par ce qu’elle venait de vivre dans la rue, qui se dégagea avec violence et recula de quelques pas. Sans vraiment faire attention à ses mouvements, Max cogna un rayonnage, manquant faire tomber les nombreux CD. Malgré cela, elle ne quitta pas l’inconnu du regard. Tous ses sens étaient en alerte et s’il faisait simplement mine de s’approcher à nouveau, elle était prête à cogner. Fort. Mais contre toute attente, il ne bougea pas de l’endroit où il se trouvait et affirma qu’il ne lui ferait aucun mal. Peut-être comprenait-il sa peur ? Etait-il sincère ? Ou au contraire, espérait-il gagner sa confiance pour mieux abuser d’elle par la suite ? Tant de questions, tant de doutes et aucune réponse. Malheureusement, Max n’avait aucun moyen de savoir si cet homme se montrait de bonne foi ou non. Sans réellement le vouloir, elle allait devoir le croire sur parole. Parce que, qu’elle le veuille ou non, il s’agissait là de sa seule et unique option.

« D’accord, » souffla-t-elle, d’une voix presque inaudible tellement elle se trouvait encore sous le choc de la surprise. Elle passa une main dans ses cheveux mouillés, remettant en place les longues mèches qui lui tombaient sur le visage. Elle ne voulait pas rater le moindre geste que le vendeur pourrait faire – qui sait, ce côté observateur lui sauverait peut-être la mise si l’inconnu s’avérait moins sympathique qu’il n’y paraissait. Et maintenant ? Que dire ? Que faire ? Devait-elle lui expliquer la vérité ? Faire semblant d’avoir eu une envie soudaine d’acheter un CD alors que l’heure de la fermeture approchait à grands pas ? Non, c’était beaucoup trop tard pour lui balancer des salades. A moins qu’elle n’ait affaire à un idiot, il comprendrait que sa présence ici n’était pas due à son amour pour la musique. Il l’avait vue regarder avec insistance à travers la vitrine, essayant de se cacher pour ne pas être aperçue depuis l’extérieur. Et surtout, elle ne saurait expliquer sa réaction démesurée quand il s’était fait connaître. Décidément, Maxine était dans de beaux draps. Elle qui ne croyait pas du tout en Dieu – mais alors pas du tout – elle se mit pourtant à prier pour faire face à quelqu’un de bien. Parce que si elle lui racontait ses déboires, il la verrait alors comme une adolescente apeurée et vulnérable… ce qui pourrait le pousser à en profiter. Oh, elle pourrait se défendre, mais cela ne garantissait pas sa sécurité pour autant. Après tout, la brunette n’était rien de plus qu’un petit bout de femme capable de lancer un pied et un poing, sans enchainement particulier comme ceux que l’on voyait dans les films. Elle avait déjà failli mourir face à un seul homme, qui s’était montré plus fort. Et elle n’était pas à l’abri d’un second round.

« J’aurais besoin de rester un peu ici, si ça vous embête pas. J’ai… » Elle soupira, et tenta de retrouver une contenance qui s’était fait la malle bien des minutes plus tôt. Une grimace étira ses traits, traduisant un certain embarras. « Il y a des hommes, dehors… Enfin… » Décidément, jamais elle n’aurait pensé que ce serait aussi difficile pour elle de se montrer dans une telle position de faiblesse. Il fallait croire que ce n’était vraiment pas son truc, de passer pour la damoiselle en détresse. « Bon écoutez, » lâcha-t-elle plus clairement, plus vivement. « Ils m’ont plus ou moins agressée – enfin, ils ont essayé – alors j’ai couru et je suis entrée dans le premier magasin que j’ai vu éclairé. Je vous demande juste de ne pas me foutre dehors tout de suite. Si vous pouviez au moins attendre quelques minutes, histoire de les persuader que je leur ai échappé… ce serait sympa de votre part, ok ? » Là, elle devenait peut-être un peu trop agressive. Ah, les émotions… Max se racla la gorge, consciente que ce n’était pas en exigeant les choses qu’elle allait les obtenir. « Enfin je veux dire, s’il vous plait ? » se reprit-elle alors.

Pourvu qu’il accepte. S’il la forçait à quitter le magasin, jamais elle ne serait capable de s’en sortir toute seule jusque chez les Brolin. Son portable n’avait plus de batterie depuis qu’elle était partie du lycée en milieu d’après-midi, alors comment était-elle sensée prévenir Mary et l’appeler à la rescousse ? Peut-être que cet homme aurait la gentillesse de lui prêter le téléphone de la boutique. Il faudrait qu’elle pense à le lui demander, peu importe s’il décidait de la protéger quelques instants ou de la foutre dehors. Ce serait sa dernière chance. Max en était au point de se dire qu’elle attendait le châtiment de Sean avec une grande impatience, parce que quand elle en serait là, à écouter le sermon de son père adoptif, cela signifierait surtout qu’elle serait sortie d’affaire. Oh oui, jamais une punition ne lui avait semblé aussi attractive jusqu’à maintenant…
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MessageSujet: Re: 02. Hold my hand as i'm lowered   02. Hold my hand as i'm lowered EmptySam 11 Fév - 13:00

La nuit qui était tombée ne rendait pas le jeune homme serein. Malgré ses différentes sécurités mises en place, il ne sentait jamais réellement bien quand la nuit était tombé. Pas spécialement parce qu'il était de ceux qui avaient peur de cette couche sombre qui recouvrait le ciel mais plutôt car il n'était pas dans la tête de ces brutes épaisses. Ils pouvaient être capables de n'importe quoi s'ils se sentent menacés dans leur rôle de dominant. Et Dorian n'était pas être le dominé. Ainsi, c'est plutôt la réaction de son propre esprit qui effrayait le blondinet. Pris par son élan de chevalier blanc, il aurait pu tenir tête à un adversaire beaucoup plus musclé ou armé que lui et ainsi causer sa propre perte. Une tête de mule qui pouvait aller droit dans le mur. C'était en ce point là notamment que sa soeur contrebalançait. Lui cherchant toujours un désir de justice par tous les moyens, étant plutôt droit, tombait souvent dans un panneau. pas parce qu'il était crédule ou autre mais tout simplement parce qu'il était aveuglé par la finalité de ses actes. Dorian s'était fait avoir de nombreuses fois de cette manière, il s'était fait avoir par des filles, des supposés amis même encore aujourd'hui, il se faisait filouter. Sa soeur essayait de l'alerter mais rien ne marchait, sa bonté et son désir justicier prenaient toujours le dessus. fatalement les conséquences se ressentaient parfois.

Cette jeune fille qui avait toute suite gagnée la compassion du fils Robertson avait l'air particulièrement vulnérable dans cette situation. Les cheveux trempés par la pluie battante, les genoux sur le sol. Rien de très glorifiant. Mais la situation ne l'était pas en elle-même. Immédiatement, Dorian avait compris qu'il avait quelque chose qui clochait. Normalement, elles venaient pour lui, pour l'admirer et le draguer. Mais apparemment, la brunette n'était pas là pour ça. Et il l'avait ressenti lorsqu'il avait posé pourtant une main très rassurante sur son épaule. Si elle avait eu une cinquantaine d'années en plus, elle aurait certainement fait une crise cardiaque. Et rien de mieux pour la réputation qu'un mort dans le Gramophone. La jeune intruse cogna le rayon des nouveautés, heureusement elle ne fit rien tomber. Et ses yeux marrons ne quittèrent pas Dorian pendant une seconde. Et ce durant toute leur discussion. Le blondinet essayait de la rassurer, c'est ce qu'il aurait aimé qu'on fasse s'il avait été dans cette situation. Au départ, la jeune adulte tentait de sonder ses volontés et rapidement un sourire amical s'esquissa sur le visage de Dorian. La tension retomba un petit peu mais il y avait toujours cette petite nuance de méfiance encore dans les yeux. mais le blondinet la comprenait parfaitement. C'était parfaitement normal de se méfier d'un inconnu, surtout dans un magasin et à la tombée de la nuit. Il aurait juste suffit de fermer la porte.

Et même en replaçant ses mèches, elle ne lâchait pas un seul mouvement du propriétaire avec ses yeux perçants. Elle semblait en réflexion intense alors qu'elle se remettait doucement sur ses pieds. Elle était un peu plus petite que le blondinet et pourtant, il semblait tellement plus imposante qu'elle. C'était peut-être les cheveux mouillés ou la peur qui se lisait sur son visage mais la jeune fille en menait pas large. Dorian était le dominant, sous cette forme de protecteur qu'il apprécie tellement. Ce rôle qu'il avait avec sa soeur, avec ses amis proches. Et à présent, il sentait presque naturellement proche de la jeune fille, de cet être qui avait l'air tellement frêle. Elle peina à trouver ses mots et ensuite à les articuler correctement. L'effet de la peur très certainement, et mélangé au froid transit, cela n'aidait pas plus. Elle réussit à expliquer sa situation à Dorian, qui se sentit bouillonner de plus en plus, plus l'histoire avançait. Elle voulait rester ici, il n'y avait aucun problème à cela. Par contre, il en était beaucoup moins sûr que Dorian allait rester à attendre patiemment. Surtout qu'en même temps, un visage se posa contre la vitre et alerta les autres de la présence de la jeune fille dans le magasin. Si le propriétaire du gramophone ne faisait rien, ces jeunes hooligans allaient saccager son magasin.

Quelques secondes de réflexion, c'est tout ce qu'il lui fallait. Il n'en demandait pas plus, il avait toujours été un petit peu impulsif. Dorian enlève son blouson, le laissant en simple tee-shirt blanc, et le tendit délicatement à la brunette qui grelottait de froid. Il accompagna sa proposition avec un sourire. « Prenez-ça, vous allez attraper froid. Et je vous conseille d'aller vous mettre derrière le comptoir, s'ils arrivent, vous n'aurez qu'à sortir par la porte de derrière. Ça mène à une petite cour, il vous suffira juste de pousser le portail. ». Le blondinet voulait avant tout qu'il n'arrive rien à la jeune fille. Il lui lança un petit clin d'oeil avant de s'engouffrer dans la nuit, le monde extérieur.

Ils étaient trois. Trois gamins qui devaient avoir la moitié de son âge. Ils étaient là, avec leur capuche sur la tête, l'un saignait du nez. Dorian souria à la vision de sa réfugiée donnant un bon coup de point. Il fut rapidement interpeller par les trois hooligans. « Bon, papy, on a rien contre toi alors si tu ne veux pas repartir avec les deux bras cassés, je te conseille de nous laisser nous occuper de notre amie. Je sais qu'elle est bonne mais il faut faire partager dans la vie.». Un large sourire fendit le visage de Dorian. Ces jeunes n'avaient aucune idée de ce qu'ils avaient dit et ils auraient encore moins idée de ce qui allait leur arriver. La pluie tombait sur les épaules et les cheveux du blondinet. Le tee-shirt blanc était à présent devenu transparent. Les muscles bandés, Dorian essayait de les faire fuir de cette manière. Apparemment, ce serait impossible, ils avaient l'air très attaché à cette fille. Ou plutôt proie. Toujours aucune réponse, les jeunes commencèrent à s'impatienter, ils se craquèrent les phalanges pour accélérer la décision du fils Robertson. « T'accouches connard ?». Le propriétaire du Gramophone se retourna rapidement vers son magasin et lança un clin d'oeil accompagné d'un geste du pouce. Ça s'était sûr, il n'allait pas la laisser tomber. En se retournant, il remarqua que les jeunes s'étaient rapprochés de quelques pas. Et là, dans un geste nonchalant, Dorian cracha au visage du leader. Fatalement, il y'allait avoir de la bagarre.

Profitant de l'effet de surprise, Dorian décrocha une droite en plein dans le nez déjà cassé d'un jeune. Celui-ci s'effondra immédiatement, hurlant de douleur. Ces deux gorilles rappliquèrent aussitôt. L'un d'eux tenta de donner un coup de poing qui fut esquivé par Dorian. Il en profita pour enchainer avec un coup de coude dans le ventre de son adversaire puis donner un coup de genou en plein visage. Le souffle coupé, il était hors d'état de lutter pour quelques secondes. Le blondinet avait du mal à reprendre sa respiration. Le dernier l'attaqua par derrière, avec un coup de pied qui mit le propriétaire du gramophone à quatre pattes. Rapidement, il fut roué de coups de pied, il essaya de se défendre tant bien que mal mais promptement, les deux autres revinrent en jeu. Les coups se firent de plus en plus lourds, préparés. Le leader, le nez complètement détruit, le retourna. Leurs regards se croisèrent. Dorian avait toujours ce petit sourire narquois sur le visage. Un coup de boule. Des coups de poings minutieusement placé sur le nez, sur la bouche. Et pour finir un crachat sur le visage du fils Robertson. La figure complètement ensanglanté, Dorian regarda autour de lui, la nuit était particulièrement étoilé. « Ce fils de pute m'a coupé l'envie de baiser. On rentre. ». Finalement, le blondinet avait réussi. La pluie battante lava son visage. Il n'avait plus la force de se relever, il était las, il avait mal bien évidemment mais cela lui semblait comme une victoire. Son tee-shirt auparavant blanc était parsemé de tâches rouges. Le nez était très certainement cassé, les bleus allaient apparaitre le lendemain. Mais l'objectif était réussi au final. Et le plaisir d'avoir entendu le nez du jeune se craquer était tellement jouissif que le fait d'avoir entendu le sien était tellement secondaire. Soudain, quelqu'un s'approcha de lui.
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MessageSujet: Re: 02. Hold my hand as i'm lowered   02. Hold my hand as i'm lowered EmptyMar 21 Fév - 19:05

Durant de longues années, Max avait appris à avoir confiance en son espèce de sixième sens, plus communément appelé instinct. Suite au décès de ses parents, et n’ayant plus personne sur qui compter, elle avait automatiquement transféré ses bonnes décisions sur ce que lui suggéraient ses « tripes ». Par ailleurs, la brunette devait avouer que ça lui avait plutôt bien réussi jusque-là. Ce fameux instinct l’avait sortie du pétrin à de nombreuses occasions et sans lui, elle ne serait probablement plus de ce monde. Il l’aidait à sentir les coups foireux, ce qui lui permettait de quitter le nid à problèmes avant que maman ne rentre au bercail. Par exemple, lorsqu’une famille d’accueil commençait à se montrer trop violente, elle fuguait pour retourner au centre. Et quand un client de Las Vegas laissait entrevoir des signes d’insistance, elle se planquait derrière son patron ou une collègue capable de se – et donc de la – défendre. Juste avant qu’il ne soit trop tard.

Oui, jusque-là, elle avait pu réussir à survivre sans trop de mal. Sa foi en son sixième sens s’était cependant trouvée ébranlée quand elle avait failli mourir pour un tas de billets verts. Mais le coup de grâce était en cet instant précis : pourquoi n’avait-elle pas senti que rentrer chez elle à pieds était une mauvaise idée ? Pourquoi ne l’avait-il pas empêchée de commettre cette erreur ? Alors, même si désormais il lui soufflait que l’homme qui lui faisait face n’était pas dangereux, elle refusait de l’écouter. Il s’agissait d’un inconnu qui, pour l’heure, n’avait réussi qu’à lui sortir quelques mots réconfortants accompagnés d’un sourire bienveillant. En somme, pas de quoi baisser la garde. Après tout, il pouvait être en train de l’amadouer pour mieux profiter de sa faiblesse. Pour ce qu’elle en savait, les hommes étaient tous les mêmes. Sauf Sean. Mais Sean était l’exception qui confirmait la règle. Ainsi, Max resta sans bouger, méfiante et observatrice, toujours dans l’optique de repérer le moindre mouvement qui confirmerait ses soupçons. Et tant pis pour l’instinct.

Seulement, lorsqu’elle entendit du bruit contre la vitrine et des voix à l’extérieur, elle fut forcée de détourner le regard et ce qu’elle aperçut alors lui glaça le sang. Ceux qui l’avaient agressée quelques minutes plus tôt se trouvaient juste devant le magasin et ils savaient qu’elle était là. Elle s’était relevée lorsque le vendeur l’avait aperçue, ce qui avait été sa seule et unique erreur. Dans le cas contraire, ils ne l’auraient jamais vue, et auraient passé leur chemin sans demander leur reste. Mais maintenant, il était trop tard. Elle fit volte-face et posa des yeux emplis de terreur sur l’homme qui se tenait à ses côtés, le suppliant intérieurement de ne pas la mettre dehors. Elle aurait aimé pouvoir se ruer sur la porte pour fermer le magasin et ainsi, se protéger, toutefois elle ne s’en sentit pas le courage. Max avait plutôt l’impression que ses jambes venaient de se transformer en coton et que bientôt, elles se déroberaient sous elle.

Alors qu’elle perdait espoir, le vendeur retira sa veste et la lui tendit. Puis, il lui conseilla de se cacher derrière le comptoir, lui offrant par la même occasion le moyen de quitter les lieux dans la plus grande discrétion. Ses pensées trop emmêlées par tout ce qui se passait, et souhaitant plus que tout s’éloigner de ces fous qui lui couraient après, elle ne comprit pas immédiatement ce qu’il avait l’intention de faire. « Merci, » dit-elle en attrapant la veste. Elle la passa par-dessus ses épaules en même temps qu’elle rejoignait le comptoir de la caisse, comme suggéré par le jeune homme. Une fois bien cachée, elle s’aperçut qu’au lieu de fermer la porte puis de revenir vers elle, il venait de l’ouvrir avec la ferme intention de sortir. « Mais attendez, qu’est-ce que vous faites ? » cria-t-elle, bien qu’il soit trop tard. L’extérieur et ses dangers venaient de l’engloutir.

Max était perdue, et ne savait pas quoi faire. Pourquoi avait-il rejoint les autres à l’extérieur ? Pourquoi n’avait-il pas pu se contenter de verrouiller le magasin et d’attendre bien sagement qu’ils se lassent de poursuivre leur proie ? Maintenant, elle les entendait et les voyait se rouer de coups, et se sentait bien incapable de faire le moindre mouvement. Elle se retenait uniquement grâce à ses bras, ne sentant plus du tout ses membres inférieurs. Son cœur battait la chamade, elle avait du mal à respirer et sa gorge commençait à lui faire mal. Ses yeux menaçaient de laisser couler des larmes sur ses joues. Elle avait tout simplement l’impression de retourner un an et demi en arrière. Ne te laisse pas abattre, tu n’as pas le droit ! Il faut que tu ailles l’aider, il le faut !, se morigéna-t-elle. Non, abandonner une personne qui venait de l’aider, ce n’était pas dans son caractère. Elle avait peur, peur de se retrouver laissée pour morte dans une ruelle à nouveau, peur d’être emmenée à l’hôpital en urgence et d’entendre encore les médecins dire que ce serait un miracle de la voir s’en sortir. En réalité, elle avait peur que cette fois soit celle qui lui retire sa vie. Elle avait, tout simplement, peur de mourir.

« Hors de question que je reste ici à attendre bien sagement ! » dit-elle à voix haute pour se donner du courage. Remontée à bloc, elle parcourut les alentours du regard mais ne vit rien qui puisse l’aider à combattre ces malfaiteurs. Apercevant alors la porte qui menait sans aucun doute à l’arrière-boutique, elle s’y engouffra et dénicha une vieille batte de base-ball qui devait trainer là depuis pas mal de temps. La prenant bien en main, Max retourna dans le magasin et se dirigea vers la porte, prête à en découdre. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, elle s’effondra en plein milieu d’une allée. Incapable de continuer. Inutile. Jamais encore elle n’avait eu à subir une telle résistance : son esprit voulait aider cet inconnu qui avait bravement affronté les méchants de l’histoire, mais son corps refusait de l’écouter. Il ne répondait plus, presque comme s’il redoutait d’avoir aussi mal que la dernière fois et que, muni de sa propre volonté, il avait décidé de rester caché. Hors de danger. Acceptant sa défaite, Max ferma les yeux. Les bruits de coups lui parvenaient toujours, et elle se mit à pleurer, priant, oui, priant, pour que le silence revienne, et que cet homme courageux dont elle avait pourtant douté réapparaisse victorieux. Ou, au moins, qu’il réapparaisse tout court.

Bientôt, son vœu fut exaucé. Elle n’entendit plus rien dehors, le calme était revenu. Seule la pluie tombait encore, battante. Max essaya de se relever et y parvint tant bien que mal. Il lui semblait que son corps recommençait tout doucement à lui obéir. La batte toujours en main, elle s’approcha lentement, précautionneusement, de l’entrée de la boutique. A l’extérieur, elle ne vit plus rien d’autre qu’une masse de forme humaine gisant au sol. « Oh non, c’est pas vrai ! » Paniquée, l’adolescente sortit à son tour aussi vite que possible et s’approcha du jeune homme blessé. Il était en sang. Trempé et en sang, mais conscient. « Essayez de vous lever, d’accord ? » Avec son aide, bien que ce fut sans nul doute très douloureux pour lui, Max l’accompagna jusqu’au magasin, s’assurant qu’il ait bien un bras passé autour de ses épaules afin de lui permettre de se soutenir. De retour à l’intérieur, elle fit une petite pause pour, cette fois, bien verrouiller la porte, et l’accompagna encore sur quelques mètres avant de le laisser s’asseoir sur la chaise derrière le comptoir. « Mais qu’est-ce qui vous a pris de jouer les héros comme ça ? Ils étaient plusieurs contre vous, vous auriez tout aussi bien pu y rester ! » l’engueula-t-elle tout d’abord sous le coup de la peur, mais néanmoins consciente que ce n’était pas une façon de traiter quelqu’un qui venait probablement de vous sauver la vie. Par conséquent, elle garda le silence un court instant, histoire de calmer ses nerfs à vif. « Je vous aurais bien emmené à l’hôpital mais… je n’ai pas mon permis et je n’ai aucune notion de conduite non plus. Alors il va falloir que vous fassiez avec mes quelques connaissances en bobos à la place, d’accord ? » Elle inspira et expira doucement, autant pour calmer son rythme cardiaque que pour reprendre contenance. « Est-ce que vous avez un genre de trousse de secours dans le coin ? » finit-elle par demander, espérant fortement pour lui que la réponse soit positive. Afin d’alléger un peu l’atmosphère, elle ajouta, avec un petit sourire en coin. « Au fait, la damoiselle en détresse pour qui vous avez vaillamment tenté de jouer les chevaliers servants s’appelle Maxine. Et vous, c’est quoi votre petit nom ? »
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MessageSujet: Re: 02. Hold my hand as i'm lowered   02. Hold my hand as i'm lowered EmptyLun 27 Fév - 22:43

« Par pitié, ne me frappez pas » murmura t’il doucement, avec un sourire en coin. Il l’avait senti dès le début de sa rencontre avec la jeune femme qu’elle était inoffensive. Ou en tout cas, avec lui. Elle était surtout apeurée par ces agresseurs en rut qui attendaient dehors, comme des chiens au pied ‘un arbre. Et ce n’était pas la vue de la brune avec une batte qui ferait changer les choses. C’était même plutôt drôle de voir cette jeune femme avec un objet dont il ne savait même pas qu’il était présent dans le magasin. Surement Declan l’avait oublié en rentrant chez lui. Il faudrait lui rendre et heureusement que la jeune femme ne s’est pas battue avec. Sinon, elle aurait pu la casser et repayer une batte ne paraissait pas forcément très onéreux. Mais actuellement, tout semblait cher pour le blondinet qui vivait dans un perpétuel besoin d’argent. L’adolescente semblait paniquée, elle tâta doucement le pouls de Dorian avant de lui adresser quelques mots. Se relever, tout seul ? Difficile pour le moment, tout ce qu’il avait envie de faire, c’est d’enlever ce tee-shirt ensanglanté qui lui collait à la peau et le démangeait particulièrement. Un peu dans le coltard, il avait du mal à fixer longtemps les yeux de son interlocutrice. Elle semblait totalement effrayée parce qui venait de se passer. Elle se retrouvait à genoux, sous la pluie, à côté d’un corps tabassé par une bande d’agresseurs. Il y’avait donc de quoi. Le blondinet tentait de respirer de manière régulière, et pas saccadée comme il le faisait auparavant. Il ne voulait pas apeurée un peu plus encore l’intruse. La belle brune soudain prit d’une manière peu académique, est-ce qu’il y’en avait une dans ces situations, le corps du propriétaire du Gramophone. Avec un long rauque, il se remit sur ses pieds et respira de nouveau difficilement. Il se reposa quelques secondes puis mit un pied devant l’autre avec l’aide de l’adolescente. Il essayait de ne pas laisser tomber tout son poids sur les épaules de la brunette. Bien évidemment, il devait faire bien le double de son poids et elle croulerait sous la masse du Robertson. Doucement, ils avancèrent sous la pluie battante jusqu’à l’entrée du magasin. Ce fut le soulagement quand il rentra dans le magasin.

La bouffée de chaleur lui monta au visage, raviva la plupart de ses sens. A présent, il lisait facilement la peur sur le visage de son interlocutrice. Dorian prit quelques secondes pour regarder autour de lui, si rien n’avait été abimé dans son magasin. Soudain, il entendit le cliquetis du verrou de la porte de devant. Elle était vraiment apeurée par ce qu’il y’avait dehors. Ça voulait dire qu’elle faisait plutôt confiance à celui qui était coincé avec elle à l’intérieur. Ils continuèrent leur marche quasi-funèbre par rapport à la lenteur à laquelle ils déambulaient entre les rayons vers le comptoir. Chaque pas était une douleur de plus qui se propageait dans tout son corps. Il sentait des goutes de sang perler doucement mais surement sur ses sourcils. Il devait avoir l’arcade sourcilière d’ouverte. Le blondinet avait l’habitude, les coups au basket, il les connaissait. Ils s’en étaient pris des coudes dans le visage. Mais la douleur qu’il ressentait était beaucoup plus aiguë et lancinante. S’il avait été tout seul, il aurait crié pour évacuer la totalité des ruades qu’il avait reçues. Mais il était accompagné par une jeune adolescente qui avait été prise en chasse par une bande brutes épaisses sans foi ni loi. Et il ne pouvait pas fléchir devant elle, surtout pas. Alors, il se mordilla la lèvre inférieure et continua à avancer d’un pas régulier jusqu’à sa chaise derrière le comptoir. Lentement, l’inconnue le déposa dessus. Immédiatement, le propriétaire du Gramophone s’affala dessus, comme une masse. Il respirait bruyamment, tentait de reprendre son souffle après ce périple qui avait duré des heures. Avec habitude, le blondinet tenta de remettre ses cheveux en place mais une douleur aiguë l’atteignit au niveau de l’épaule et il réprima un petit cri de douleur. Il voyait en face de lui le visage paniquée de la jeune brunette. Elle se rapprocha de lui et il lui lança quelques mots qu’il avait du mal à capter totalement. Encore dans le flou, il comprit qu’elle le traitait de héros, mais pas dans le bon sens du terme apparemment. Un petit sourire en coin apparu malgré la douleur.

Et surtout malgré la réprimande de son interlocutrice. Elle avait du caractère quand même, Dorian venait de l’aider avec une attitude très chevaleresque et pourtant, elle trouvait un moyen de lui reprocher quelques choses. S’il n’avait pas si mal, il aurait ri. Mais en tout cas, il appréciait beaucoup le caractère de l’adolescente. Avare en remerciements apparemment. Petit à petit, le fils Robertson reprenait conscience et attendait patiemment sur sa chaise, comme un bon patient. Elle lui expliqua qu’elle n’avait pas le permis, ce qui étira à nouveau un large sourire sur le visage du Robertson. Lui, il l’avait mais il ne savait pas comment il avait fait pour l’obtenir. C’était un vrai danger ambulant lorsqu’il était au volant, encore plus avec son tacot. Il pensa à sa sœur qui aimait se moquer de lui sur ce point là. Il n’était pas un as du volant mais il le vivait bien. Et surtout, ça ne l’empêchait pas de ramener des jeunes filles chez lui. Quand il n’avait pas trop bu. Coupant court à ses pensées, il se concentra à nouveau sur son interlocutrice. Apparemment, ce serait elle qui jouerait le rôle de l’infirmière. Malheureusement, il n’y avait que des disques dans la réserve, et pas de tenue correspondante. Mais bon, tant qu’elle pouvait apaiser ses peines, il accepterait même qu’elle soit immonde. Ce qui n’était pas le cas. Dorian regarda désespérément la jeune femme qui utilisa avec une petite touche d’humour la situation qui venait de découler de leur rencontre. Il sourit à son tour avant de lancer une petite blague : « La trousse est là manant ! » dit-il d’un ton sur. Qui ne dura que quelques secondes puisqu’il éclata de rire. Ce qui entraina une grosse quinte de toux, beaucoup moins drôle. Il désigna un petit recoin de la réserve où se cachait la trousse. Avant qu’elle parte, il ajouta « Je suis sieur Robertson, Dorian de son prénom, ravi d’avoir pu secourir une princesse en détresse comme vous. Maintenant, je veux ma récompense ! Et en deniers s’il vous plait. ». Il adressa un large sourire à son interlocutrice qui revint avec la trousse entre les mains. Elle la posa sur le comptoir et commença à chercher à l’intérieur.

Le blondinet allait avoir besoin de soins, rapidement. Il sentait la douleur de plus en plus importante dans tout le corps et son nez le faisait souffrir. Il devait avoir belle allure comme ça, loin de l’image de chevalier pur qu’on retrouve dans les films. Au contraire, il ressemblait plus à Shrek avec son nez en patate et son tee-shirt en sang. « Princesse Maxine, pouvez-vous m’aider à enlever mon tee-shirt ? » lança t’il innocemment. Sans attendre sa réponse, il se redressa un peu et rentra son cou. Avec l’aide la brunette, le morceau de tissu fut rapidement enlevé, laissant place au corps musclé du jeune homme. Mais surtout, ces blessures. De nombreux filets de sang dégoulinaient sur sa poitrine. Ce n’était pas forcément très beau à voir. Le propriétaire du Gramophone fit un effort pour aider l’adolescente à rendre son travail moins pénible, en tentant de retenir ses hurlements de douleur même si parfois, un petit grognement sortait de sa bouche. « Désolé, je suis un peu douillet de nature. Mais en tout cas, merci d’être resté m’aider. Vous auriez pu vous enfuir comme je vous l’avait proposé, vous ne l’avez pas fait et je vous en remercie. Parce que j’aurais eu du mal à trouver une infirmière aussi gentille à cette heure ci de la nuit. » lança t’il avec un sourire plein de sincérité. Il se mordilla la lèvre alors que l’adolescente passait de l’alcool sur ses plaies.
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