A l’intention de Cassandra Hamilton, directrice des Second Chance.


Lorsque j’ai quitté le pensionnat catholique, après des années passées au milieu d’autres filles, c’était pour entrer dans un univers qui m’était totalement inconnu, et dont j’ignorais complètement les règles. C’était alors un choix qui me paraissait indispensable. Mon monde me semblait bien trop étriqué, je m’étais laissé envahir par des préceptes qu’on m’avait inculqué toute ma vie, sans que je puisse dire quoi que ce soit. Alors je suis entrée au lycée de McKinley High, et pendant ces trois merveilleuses années, trois choses m’ont permis d’ouvrir les yeux, et d’avancer dans une vie qu’on ne me dicterait pas, mais qui serait celle que j’avais choisie.
La première chose, c’est quand j’ai assisté à un lancer de slushy, directement sur un choriste. Je ne savais même pas ce qu’était un slushy, mais c’était à l’époque un bon moyen de différencier les loosers, des winners. J’ai pu observer ces loosers, ceux que tout le monde rejetaient parce qu’ils étaient différents, ceux qui étaient maltraités parce qu’ils avaient des rêves que personne ne comprenait. Ils me semblaient si familiers, que j’ai rapidement compris que j’étais comme eux : une outsider. Je ne suis jamais entrée dans le moule, je n’ai jamais ressemblé aux autres. Malheureusement, je n’ai jamais pu les rejoindre, et me pliant aux exigences familiales, je me suis toujours contentée de les regarder, de loin, mais parfois, leurs chansons m’accompagnent encore quand je passe devant le lycée.
La seconde chose, c’est d’avoir rencontrée celle qui est encore à ce jour, ma meilleure amie. Grace à elle, je n’étais pas seule, dans un monde que je ne connaissais pas. Je ne sais pas si j’aurais pu tenir trois ans dans un lycée, sans quelqu’un à mes côtés ayant les mêmes croyances, les mêmes principes moraux, et avec un sens aussi fort de ce qui est juste. Si je suis devenue celle que je suis aujourd’hui, si je n’ai pas rompue les promesses que nous avions faites à l’époque, c’est en partie grâce à elle, et pour m’avoir permis de ne pas être seule, même dans les pires moments de ma vie et ce après plusieurs années de séparation, je lui en serais toujours reconnaissante.
La dernière chose, et pas des moindres, c’est d’avoir eu la chance de connaître l’amour, moi qui n’avais jusqu’à mon entrée au lycée, jamais adressé la parole à un garçon qui ne soit pas membre de ma famille.

Aujourd’hui, des années après, je suis encore marquée par ce que j’ai eu la chance de connaître alors que je n’étais qu’une enfant, à peine une adolescente, et mes souvenirs se sont mués en aspirations, en envies. J’ai passé cinq années loin des gens qui étaient comme moi, loin de ma meilleure amie, et aujourd’hui plus que jamais, j’ai besoin de ressentir à nouveau. J’ai besoin d’appartenir à quelque chose.

Si je me tourne vers les Second Chance, c’est pour plusieurs raisons. Cette chorale, formée par Cassandra Hamilton, est rattachée à l’Eglise, que je fréquente régulièrement depuis ma plus tendre enfance. J’ai passé des journées entières sous la lourde charpente de l’Eglise de mon père, j’ai l’habitude d’être entourée par cette atmosphère si particulière, et propre à ce lieu. Je suis croyante, pratiquante, mais ma foi a récemment été mise à mal par des évènements douloureux. Me permettre de chanter dans une Eglise sera bénéfique pour moi, dans le sens où je pourrais ainsi renouer avec des habitudes qui m’étaient chères, et bénéficier de cette seconde chance que l’on donne à ceux qui sont dans le besoin. J’ai l’intime conviction qu’en chantant auprès des autres membres, je pourrais retrouver confiance en Dieu. J’ai également besoin de cette seconde chance pour renouer avec celle qui était si chère à mon cœur, et dont je me suis éloignée durant les dernières années. Maintenant que nos chemins se recroisent à nouveau, je ne veux pas laisser passer cette chance de renouer avec ma meilleure amie, et avec des croyances qui font parties de moi.

J’ai bien conscience de ne pas avoir la même passion pour le chant qui anime les autres membres de la chorale, ni même d’avoir une voix qui me propulserait sur le devant de la scène ou m’obtiendrait un solo, mais pour avoir fréquenté un chanteur pendant près de trois ans au lycée, j’ai toujours une musique dans la tête, et une chanson dans le cœur, qui n’attendent que de pouvoir s’exprimer.


J'espère vivement obtenir une réponse positive.

Christabella Alessa Gillespie

C'est avec plaisir que je t'annonce que ta demande d'intégration à une chorale est acceptée ! Bienvenue chez les Second Chances Christa et content que ton choix se soit tourné vers les bleus finalement.

Owh merci beaucoup !