Choriste du mois


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 03. seventeen ain't so sweet

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MessageSujet: 03. seventeen ain't so sweet   03. seventeen ain't so sweet EmptyVen 23 Mar - 23:54


Seventeen Ain't So Sweet by The Red Jumpsuit Apparatus
03. seventeen
ain't so sweet
03. seventeen ain't so sweet 023 03. seventeen ain't so sweet Kit-kit-harington-24184189-100-100
Rose & Basil

Les portes automatiques du Strabucks Café s’ouvrirent de nouveau, provoquant un énième brutal pivot de Basil sur son tabouret. Il savait qu’il n’aurait plus bien longtemps à attendre, mais les quelques minutes qui le séparait de l’instant fatidique où il apercevrait enfin les deux océans rieurs qui servaient d’yeux à Kit, le rendait presque insane. Les minutes étaient longues ; interminables même, et rien n’y faisait, il ne pouvait s’empêcher de s’empresser de voir enfin sa meilleure amie. Peut-être était-ce le stress qui le rendait si nerveux, ou bien la sensation de trahison qu’il trainait derrière lui depuis plusieurs jours. Quoi qu’il en soit, il devait se débarrasser de ce maudit journal dont il était en la possession, et vite !

Ce bouquin lui avait complètement chamboulé l’esprit, et rien de tout cela ne serait jamais arrivé si Mademoiselle Rose n’était pas aussi tête en l’air. Qui a donc pour habitude de trimballer son journal intime absolument partout avec lui ? Et qui donc a pour habitude de le laisser traîner dans les lieux publics, et tout particulièrement sur le lieu de travail de son meilleure ami, curieux comme pas deux ? Encore heureux que ce journal intime se soit retrouvé dans de bonnes mains, et non pas dans quelque chaumière d’individu louche et disgracieux… Du moins, il s’agira de l’argument principal de la thèse de Basil : « ne m’en veux pas d’avoir entièrement pris connaissance du contenu de ta vie ! ». Mais quelle idée lui était passée par la tête d’ouvrir ce journal ? L’excuse du « je voulais seulement savoir à qui il appartenait » ne fonctionnerait certainement pas : il connaissait chaque mot, de chaque phrase, de chaque page de ce satané exemplaire de « la vie de Kit ».

Une nouvelle fois, les portes automatiques grincèrent, signifiant de leur ouverture. Basil fit brusquement tourner son siège, et aperçut la bouille de sa chère et tendre amie. Un pincement au cœur, puis avant même de se rendre compte de la mine de déconfiture qu’il affichait, il se tourna face à la table où il avait laissé l’objet de malheur bien en évidence, et prit une large gorgée de son expresso brésilien favoris pour se donner une once de courage. Il entendait les pas de Kit se rapprocher vers lui, et savait que le moment des confessions allait bientôt montrer le bout de son nez.

Basil prit une toute dernière bouffée d’air, avant de tourner le regard vers Kit, tout juste arrivée à sa hauteur. Il la gratifia d’un sourire et d’un simple « salut » habituel, comme si rien d’anormal n’avait eu lieu. Il avait répété cette scène un demi-million de fois avant de proposer à la demoiselle qu’ils se rejoignent dans un lieu public (avec beaucoup de monde, de préférence, au cas où elle ne supporterait pas la nouvelle qu’il allait lui annoncer et qu’il lui prenait une soudaine envie d’utiliser un objet contendant pour l’assassiner), et avait décidé en commun accord avec lui-même qu’il ne dirait rien de plus après son « salut ». Il attendrait patiemment qu’elle fasse une remarque sur son journal ou qu’elle lui pose une question pour répondre de quoi que ce fusse. Pas un seul mot avant.

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MessageSujet: Re: 03. seventeen ain't so sweet   03. seventeen ain't so sweet EmptySam 24 Mar - 15:11

Un vent froid d’hiver chatouillait le nez de Kit. La jeune femme n’était pas vraiment du matin, et quand elle pouvait dormir, en général, elle ne se privait pas, mais aujourd’hui elle avait été réveillée par la douce sonnerie de son smartphone. En bonne accro du portable, elle avait passé une main ensommeillée sur sa table de nuit et avait déchiffré d’un œil ruisselant de larmes de fatigue le texto qu’elle avait reçu. C’était un message de son meilleur ami, j’ai nommé Mr Talford qui la smsait pour un café matinal au Starbuck du centre-ville. D’un doigt elle avait tapé sur l’écran tactile un simple « OK » qui signifiait pour quiconque connaissait Kit « Je suis dans mon lit, tu peux commencer à compter dans ta tête les deux-mille sept-cent secondes, dans trois-quarts d’heure je débarque ! ». Et après avoir eu recours aux plus aguerris des arguments pour se motiver et quitter sa couette si possessive (notamment un monologue d’anthologie avec sa partie procrastinatrice), Rose était enfin debout et enfilait un jean pendant qu’elle avalait un jus d’orange enrichi en vitamine C.

Et ploup, quarante-quatre minutes plus tard, elle était en passe de franchir les portes automatiques de la célèbre chaîne de café. En entrant elle jeta un petit clin d’œil à Maggie, une des serveuses. Elles avaient été étudiantes ensemble, de très bonnes amies, mais Mag avait lâché les études pour pouvoir consacrer plus de temps à la famille qu’elle était en train de fonder. Depuis, elle bossait chez Starbuck, et quand Kit pointait le bout de son nez, elle savait exactement quoi lui apporter : un Frappucino caramel et une pâtisserie de son choix, Rose les aimait toutes. Au moins comme ça, la commande était rapide et Kit put filer vers son ami installé à une table accolée à la fenêtre. Yeah ! Elle pourrait regarder les passants ! Regarder les passants ne semblait être une activité trépidante vu comme ça. Mais ! Le matin, les gens se rendaient au travail, étaient à la bourre, et après avoir vu un ado en skate tomber sur une grosse dame qui a roulé, littéralement, sur un touriste chinois (oui, même à Lima il y en a ! On n’échappe pas à la mondialisation ...) et son sandwich américain plein de ketchup … c’était vraiment un spectacle dont Kit ne se lassait pas. Elle soupira, rêveuse, le sourire jusqu’aux oreilles tandis qu’elle repensait à ce spectacle apocalyptique.

Son sourire se fana quelque peu lorsqu’elle reconnut l’épais cahier à la couverture noire décorée au tipex de son journal intime. Devant Basil. OK. Elle prit une grande inspiration, retrouva un semblant de calme et ses grands yeux bleus fixèrent son meilleur ami. Incompréhension ? Scepticisme ? Espoir que l’inévitable ne se soit pas produit ? Un peu des trois.

« Salut. » lâcha-t-il d’un air détendu comme s’il ne savait pas ce que contenait ce cahier. Et qui sait ? Peut-être qu’il ne le savait pas ! Il restait cette chance qu’il soit ce genre d’homme, discret et peu curieux qui ait résisté à la tentation de lire le journal de sa meilleure amie. Mais Kit préférait ne pas trop se berner, Basil était un être humain, pas un robot flippant. Néanmoins la jeune femme s’assit en face de lui et posa sa main sur le journal. Petit à petit, elle le rapprocha d’elle. Puis elle se racla la gorge et commença à chantonner le début de No One Knows de Queens of the Stone Age.

We get some rules to follow
That and this
These and those
No one knows ♪

Bon, après la suite de la chanson n’avait pas grand-chose à voir avec leur situation actuelle, mais c’était une façon de faire passer le message.

« Dismoiquetunelaspaslu, pitié, dismoiquetunelaspaslu ! » implora-Kit, les mains jointes devant elle, et les yeux fermés. En ce moment précis, la jeune femme s’adressait autant à Basil qu’à Dieu.

HRP : J'adore la chanson que tu as mis en player *-*
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MessageSujet: Re: 03. seventeen ain't so sweet   03. seventeen ain't so sweet EmptyMar 3 Avr - 16:16

À l’instant même où Kit fredonna l’air, qu’ils connaissaient très bien tous les deux, de Queens of the Stone Age, Basil su que cette entrevue n’allait pas se dérouler de la meilleure des manières, et peut-être même milles fois pire que ce qu’il avait pu s’imaginer en premier lieu. Elle le fixait du regard, telle une harpie. S’il ne la connaissait pas depuis aussi longtemps, il aurait presque pu penser qu’elle pouvait être capable de lui sauter dessus dès qu’il lui avouerait clairement qu’il avait bien lu le contenu de son journal. Mais Kit était bien trop douce pour… mais qu’était-il en train de penser ? Rose Kitteridge ? Douce ? Pourquoi restait-il face à elle sans bouger, pensant qu’il pouvait avoir confiance en cette jeune femme. Elle avait une de ces têtes d’ange, certes, mais surtout le diable au corps !

Kit joignit ses mains et marmonna quelques incantations quasiment inaudibles. Elle resta ainsi pendant une dizaine de secondes, mais qui parurent durer des heures pour Basil. Il aurait voulu l’interrompre et la rassurer, lui dire quelque chose de gentil qui lui redonnerait le sourire, mais rien ne sortait de sa bouche. Cette sensation d’impuissance, il ne l’avait pas ressentie depuis de longues années. Il se revoyait encore dans la cuisine de son ancienne maison, à Anchorage, face à son père, qui lui demandait pourquoi, au diable, il avait laissé sa petite sœur mettre son hamster dans le micro-ondes. Certes, la situation était légèrement différente, mais le résultat était similaire : il avait fait une énorme bourde, et il se trouvait à présent devant ses responsabilités, dans l’impossibilité d’expliquer ses actes.

Basil baissa les yeux, fixant la table des yeux. Il resta ainsi un moment, avant de commencer à jouer avec la condensation de son café qui s’était déposée sur la table. Il formait de petits cercles avec ses doigts, avant d’ouvrir la bouche pour parler. « Je l’ai récupéré lundi quand tu es venu manger au restaurant. » Basil n’avait pas cessé de jouer avec la vapeur d’eau, préférant se mesurer à la gouttelette d’eau plutôt qu’aux deux révolvers qui pointaient dangereusement vers lui dans les yeux de Kit. « Vince savait que je te connaissais et me l’a rapporté, en me demandant si c’était bien à toi. Je voulais m’en assurer, et j’ai regardé l’écriture qu’il y avait sur la première page. Quand j’ai vu mon prénom dedans, je me suis demandé de quoi il s’agissait, et j’ai lu la page en diagonal pour m’informer ce que tu disais à mon sujet… ». En voilà d’une trouvaille ! Il avait seulement lu la première page en diagonal ; mais quelle idée de génie alors ! Kit se sentait soudainement particulièrement fier de cette brillante idée, sortie de nulle part. Il aurait sauté de joie s’il se l’était permis, mais la situation ne s’y prêtait que très moyennement. Il resta donc sur son séant, mais releva tout de même doucement les yeux, puis la tête.

Basil contempla alors sa meilleure amie. Il connaissait par cœur chaque trait de son visage ; le bleu profondément clair de ses yeux ; la forme si particulière de son petit nez un peu recourbé ; ses lèvres rosées toujours ornées d’un charmant sourire ; ses dents si blanches et parfaitement alignées ; ses cheveux noirs, coiffés à la va vite, mais toujours brillants et soyeux. Elle était tout ce qu’il avait de plus beau, et ce mensonge, si petit qu’il soit, ne devait pas s’immiscer dans leur relation, si parfaite qu’elle soit.

« J’aimerai juste savoir qui est ce E. dont tu parles tant. »

Basil avait brusquement pris une attitude tout à fait différente. Ce simple regard qu’il avait lancé vers Kit lui avait fait prendre conscience qu’il était anormal de mentir, autant à Rose qu’à n’importe qui. Ses parents ne l’avaient certainement pas éduqué de cette manière, et il le savait. Il n’avait pas clairement avoué qu’il avait lu l’intégralité de son journal intime, mais la manière d’aborder le sujet de ce garçon nommé implicitement E. dans le carnet montrait bien qu’il ne s’était pas contenté de lire simplement la première page. Bien au contraire…
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MessageSujet: Re: 03. seventeen ain't so sweet   03. seventeen ain't so sweet EmptyMer 11 Avr - 11:53

Les doigts fins de Kit tapotaient doucement le cahier. Son journal, il aurait très bien pu appartenir à une lycéenne. Il était assez banal à vrai dire, enfin, banal quand on ne savait pas qui était son propriétaire. Etait-ce courant qu’une jeune femme de ving-cinq ans passé tienne encore un journal intime ? Ou bien qu’elle décore la couverture tous les jours d’un nouveau motif dessiné au blanco ? D’ailleurs, c’était devenu un petit rituel, la décoration de son cahier. Tous les soirs elle s’installait dans son lit, son ordinateur posé sur son ventre, elle regardait un petit film et tout en réfléchissant au nouveau graffiti qu’elle pourrait faire sur la surface déjà bien plus blanche que noire. C’était bien plus compliqué qu’on pouvait le penser, le manque d’espace réduisant parfois à des choix cornélien.
Mais … Est-ce que Basil venait de dire qu’il l’avait récupéré lundi ? Lundi. C’était il y a au moins trois jours ! Trois gros jours et elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle avait perdu toute sa vie écrite à l’encre indélébile ! Comment ça pouvait être possible … Kit était pourtant vraiment soigneuse avec ses affaire et… oui, bon. Rose Kitteridge n’était pas la personne la plus maniaque du monde en ce qui concernait l’entretient et l’ordre, mais quand même ! A ce point ! C’était désormais prouvé, en ce moment, sa vie était en train de la surpasser. Entre les agressions d’avions en papier sur les chrétiens insatisfaits de son cours, et les rencontre secrètes avec Elijah, qui lui, était beaucoup moins pieux, le lycée devenait sa préoccupation numéro un et elle avait beaucoup moins de temps à consacrer pour une hypothétique vie sociale. Kat et Basil exceptés, ils étaient ses meilleurs amis et la jeune femme arrivait toujours à leur consacrer un peu de temps dans son emploi du temps de ministre.
Le regard étrangement fuyant, Basil continuait à raconter la dramatique histoire du comment du pourquoi, il s’était retrouver en possession du journal. Vince le lui avait tout simplement rapporté. Génial. Parce que Vince l’avait lu aussi en plus ? Kit n’était pas dans la merde. Ce type, c’était une des grosses commères de la ville ! Dans deux jours elle pouvait s’attendre à voir sa vie dévoilée de A à Z dans la rubrique Hot News du journal de la ville. Même si techniquement, tout le monde se foutait totalement de la vie d’une professeure d’éducation sexuelle. Il n’empêchait qu’aux Etats-Unis, c’était trop facile de briser des vies, tout commençait par la réputation. Kit commença à se mordre sa lèvre rosée. Ça commençait vraiment mal.
Son meilleur ami, décidément fasciné par son gobelet de café, était en train de s’enfoncer dans les profondeurs du mensonge. Enfin… non. Kit préférait partir du principe qu’il ne mentait pas. Depuis qu’ils se connaissaient, ils avaient tissé une relation de confiance où les non-dits n’avaient pas leur place. La belle brune croyait ce que disait Basil. Elle ne pouvait s’empêcher d’être un peu sceptique néanmoins, quand il lui disait qu’il n’avait lu que la première page, et en diagonale.
Oui, parce que sur cette première page, il n’y avait pour ainsi dire, rien de très croustillant. C’était le récit de son arrivée à McKinley, entant que prof. Kit y avait raconté en détail combien l’attitude des élèves et des professeurs l’avaient déroutée. Les premiers étaient tellement cruels ! Même si le lycée avait toujours été une jungle, dans son souvenir, les gamins n’étaient pas aussi impitoyables ! Quand aux seconds, cyniques et névrosés, ils l’avaient regardée arriver dans la salle des profs dans sa petite robe aux couleurs flashy, d’un air qui ne signifiait qu’une chose : ok, petit arc-en-ciel, tu ne feras pas trop jours sapé comme ça. Enfin bref, ça avait été une très mauvaise journée. Et si Basil n’avait vraiment lu que ça, il n’avait strictement rien appris à son sujet !
Kit connaissait bien son meilleur ami, il était curieux. Peut-être un peu plus que la moyenne, et il n’aurait pas pu résister, même avec toute la meilleure conscience du monde à lire le cahier dans son intégralité. Ca se confirma quand il lui demanda avec un air innocent qui était E.
Kit se mordit la lèvre un peu plus fort. Ca commençait à faire mal.
« C’est … c’est … » bredouilla-t-elle hésitante. Mag arriva à cet instant, et déposa sa commande devant elle. Parfait. Kit en profita pour amener la paille à sa bouche et à descendre la moitié du contenu de son frapucino glacé (et c’était le grand gobelet !). Maintenant ses dents et son palais était gelé et ses bafouillis nerveux étaient à présent causés par le froid. « C’est un ty-type avec qui je … sors plus ou moins. » arriva-t-elle à dire, la voix de plus en plus chevrotante. Comment dire à Basil qu’elle sortait avec un élève ? C’était… c’était mal ? Non, elle n’en avait jamais eu aucune idée. Mais en parler au beau brun… c’était vraiment une étape à franchir.
Ses grands yeux bleus accrochèrent ceux de son ami, avec une telle intensité que cette fois-ci, il aurait beaucoup plus de mal à s’en défaire ! D’une voix basse et plus rauque qu’à son habitude, elle murmura : « Si je te parle de E. promet, jure le, sur la tête de ta maman, de ta mamie, de ton chat, du chien que tu as eu. Jure sur tes cheveux, Basil, que tu ne le répéteras à personne ! S’il-te-plait. »
Elle tendit sa main, et accrocha celle de son ami avec l’énergie du désespoir.


Dernière édition par Rose Kitteridge le Mar 1 Mai - 16:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03. seventeen ain't so sweet   03. seventeen ain't so sweet EmptyMer 25 Avr - 14:28

Kit se mordit la lèvre inférieure. À cet instant précis, Basil savait que cette histoire était non seulement très importante aux yeux de sa jeune meilleure amie, mais qu’elle n’en était pas fière, voire un peu -énormément- honteuse. De toute manière, le simple fait qu’elle ne lui ait jamais parlé de ce cher E. « aux yeux doux » et « avec un charmant sourire qui [la] faisait planer à douze milles pieds au-dessus de la Terre », lui avait bien fait comprendre qu’elle voulait garder cette relation secrète, et qu’il n’était pas suffisamment digne de confiance pour qu’elle ose venir lui en toucher deux mots. Basil connaissait sa meilleure amie, et il savait qu’elle aimait garder certaines choses un peu privée. Après tout, chacun à son petit jardin secret, et il est normal que quelques anecdotes un peu embarrassantes soient conservées dans leur emballage avec inscrit dessus, gravé en lettres rouges : « CONFIDENTIEL ». Mais la manière dont Kit avait décrit ce fameux E. dans son journal, Basil avait commencé à comprendre un peu les sonnants et aboutissants de toute cette histoire. Mais pourtant, lorsqu’il remarqua le regard de pauvre petit chien battu que Rose revêtit à l’égard de cette séance d’aveu, il s’en détrompa presque instantanément, préférant se préparer au pire. Après tout, Rose était bien le genre de filles à entretenir une relation amoureuse (ou sexuelle, c’est au choix de l’intervenant) des plus dramatiquement improbables…

Gardant dans l’idée qu’il devait s’accrocher à son siège (bien que très confortable, il est très compliqué de ne pas bouger si l’on s’agrippe très brutalement à ce type de tabouret pivotant), Basil ne clignait pas d’un œil. Il fixait Kit, attendant le moment où elle expliquerait toute cette histoire, de long, en large, et en diagonale, de haut en bas et un peu en profondeur aussi. Et au moment où ses lèvres bougèrent enfin, après un long moment de mutisme, la serveuse arriva comme une fleur, interrogeant Kit sur ce qu’elle désirait boire en ce beau jeudi matin. Sans vraiment s’en rendre compte, Basil fusilla la jeune fille du regard, il avait été à deux doigts de connaître enfin l’identité du jeune homme (ou de la jeune fille, et ceci expliquerait assez bien pourquoi elle aurait autant caché cette relation !) que Kit se tapait depuis déjà plusieurs semaines, à ce qu’il avait compris, mais non, cette Maggie-porteuse-de-plateau-chez-Starbucks-Coffee, venait les interrompre pour faire son travail. Rose se fit d’ailleurs une joie de faire durer un peu le moment, buvant plus des trois-quarts de sa boisson… Elle retira finalement la paille de sa bouche, et plongea ses yeux dans ceux de Basil. Il commençait même à lui parler intérieurement, l’encourageant à cracher le morceau : « Allez, vas-y ma jolie, avoue tout. Je VEUX savoir ce que toute cette histoire implique et pourquoi tu ne m’en as pas parlé… ».

Kit baissa les yeux, et avoua que E. était un type avec qui elle sortait… « Plus ou moins. ». Mais comment sort-on avec quelqu’un seulement « plus ou moins » ? Il n’y a pas de juste milieu, soit on sort avec cette personne, et ça fait de lui un petit ami, ou un compagnon, ou peu importe quel nom on est amené à lui donner, ou alors on ne sort pas avec lui, et il n’est qu’un « Plus si affinité », ou encore un « Plan Cul » ou « Plan Cul Régulier », aussi bien connu sous le sigle de « PQR ». Bref, cet abus de langage qu’était ce « plus ou moins », montrait à la fois que Kit n’était pas certaine de vouloir que cette relation se sache, bien qu’elle ait visiblement des sentiments pour ce garçon, mais aussi que : soit cette union était malsaine, soit qu’elle était illégale, ou bien les deux… qui sait ?

Basil restait pendu aux lèvres de Kit, souhaitant vraiment connaître l’identité de ce jeune homme qui troublait tant son amie (et qui aurait droit à une petite visite surprise mais non moins brutale et violente de sa part s’il se risquait à faire du mal à sa chère meilleure amie). Et au moment où il s’y attendait le moins, Kit releva la tête, et captura son attention comme elle ne le faisait que très rarement : elle lui agrippa les mains, et plongea son regard dans celui de Basil, le fixant dans le blanc des yeux, l’implorant presque de jurer sur sa vie qu’il ne vendrait jamais la mèche.

« Ecoute Kit, je sais que tu n’as pas eu confiance en moi jusque-là pour venir me parler de cette relation que tu entretiens avec ce E., mais ça n’est pas pour ça que tu ne peux pas vraiment avoir confiance en moi. Je serai toujours là pour toi, même si tu commets le crime le plus odieux du monde… Je viendrais te porter des oranges en prison, c’est tout. » Dit-il sur le ton de l’humour pour détendre un peu l’atmosphère. « Je ne jurerai pas sur ma mère, ni ma grand-mère, ni sur personne, parce que ça n’est vraiment pas mon genre, mais je te le promets, et j’espère que ça sera amplement suffisant pour que tu me croies… »
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MessageSujet: Re: 03. seventeen ain't so sweet   03. seventeen ain't so sweet EmptyMar 1 Mai - 17:40

C’avait été stupide. Une stupide, une idiote, une effroyable erreur de parler d’Elijah aussi librement dans un journal qui, en voilà la preuve, pouvait être lu et trouvé n’importe où. Encore heureux, elle ne l’avait mentionné que sous la simple lettre de « E », mais, si Basil n’avait pas fait le lien, c’était parce qu’il ne travaillait pas à McKinley. Quiconque qui fréquentait un peu Kit et qui connaissait ses élèves aurait vite fait de faire la relation entre un certain « E » et le beau blond. Surtout qu’il n’y avait pas cinquante-mille prénoms masculins qui commençaient par « E » ! Edgar ? Edward ? Aucun d’eux ne restait de longues minutes après le cours d’éducation sexuel pour s’entretenir avec la prof de certains TP… Elijah Burlingame, si. En fait, il n’y avait que lui et les élèves du club de chasteté qui venaient parler à la fin des cours. Inutile de préciser que les échanges avec ces derniers étaient nettement plus… houleux. Musclés parfois, aussi.

Bref, alors que la tentative de Kit pour noyer le poisson s’était révélée être aussi veine qu’inutile, la jeune femme ne voyait plus que deux solutions pour en réchapper vivante et sans trop en déballer non plus. La première était de creuser un tunnel sous la table avec la petite pelle en plastique qu’elle gardait toujours dans son sac à main. Elle s’enfoncerait, très, très loin, sous terre, et elle ne ressortirait plus jamais de là-dessous. Elle ne recroiserait plus jamais le regard inquisiteur de Basil qui la harponnait sans interruption depuis qu’ils étaient passés aux choses sérieuses. Elle se lierait d’amitié avec une famille de taupes… il devait bien y en avoir, des taupes, entre deux tuyaux canalisations dans les sous-sols de Lima ! Oh, quelle vie de rêve ! Si le plancher du Starbuck avait été fait en marshmallow, elle n’aurait pas hésité une seconde ! Malheureusement, ce n’était pas le cas, et la seule issue de secours possible c’était la grande porte automatique. Trop loin pour y courir avec cinq centimètres de talons.
La seconde option, était tout aussi suicidaire et Kit savait qu’elle ne s’y résoudrait jamais. Mentir à Basil. Lui faire croire que « E » était un … magnat du porno, un garagiste, un shérif déchu pour détournement de drogue. Un type bizarre comme ceux avec qui elle couchait d’habitude… quelques fois. Mais les histoires d’une nuit, ce n’était vraiment pas la tasse de thé de Rose. Malgré les apparences la belle brune était une jeune femme fleur bleue qui avait besoin d’un minimum de sentiments pour coucher. De tels aveux choqueraient sans doute ses élèves comme Jesus, qui la considérait comme un suppôt de Satan prête à pervertir tout ce qui bougeait, mais ils étaient vrais. Et puis, si Basil avait bien lu et retenu les grandes déclarations de Kit, il savait qu’on ne parlait pas d’un banal plan cul comme d’ « un arc en ciel dans une vallée de licornes ». Ou bien, si on le faisait, c’est qu’on était une nymphomane vraiment, vraiment, en manque de sexe ! Son meilleur ami ne croirait jamais tous ces cracks, surtout que quand Kit mentait elle avait le fâcheux tique de rouler les yeux et de prendre un ton chantant… Ce qui n’était pas le top si on voulait donner dans le crédible !
Kit croqua une grosse bouchée de son muffin. Tactique des plus rusées. Testée et approuvée, même si Basil lui hurlait et la torturait pour qu’elle crache le morceau, chaque mot qui sortirait de sa bouche serait tout simplement inaudible. D’ailleurs quand il lui avoua, presque vexé, que si elle n’avait pas eu assez confiance en lui pour venir lui parler de son amour secret, maintenant, il lui assurait qu’elle pouvait, et qu’il lui porterait des oranges en prison.

Seigneur. Pourquoi des oranges ??

« Chéemm pwa quejmai pas kon fouance entwoua ! » baragouina Kit, la bouche pleine de gâteau. Délicieux, d’ailleurs, cette pâtisserie, elle en redemanderait un avant de partir ! Elle avala péniblement sa bouchée (un peu trop vite d’ailleurs puisqu’elle fut prise d’un violent hoquet), avant de retenter de s’exprimer. « C’est pas que j’ai pas, HIC, confiance en toi ! » bien-sûr que non, ce n’était pas ça ! C’est juste qu’elle pouvait être accusée de détournement de mineur si des oreilles indiscrètes trainaient dans le coin ! « Et tu sais bien que j’ai une peur bleue des oranges ! Je ne t’ai pas raconté cette histoire de théorie des oranges tueuses ? De mon cousin qui … HOC, enfin bref, non mais… »
Basil en rajouta une couche, comme si elle n’avait pas déjà une confiance totale envers le beau brun ! Ce n’était pas une histoire de confiance… pas vraiment. « Bon, OK. E… c’est un … garçon. Un élèèèève ♫ » lâcha la belle brune en roulant ses immenses globes oculaires, sa voix s’envolant vers des notes aigües impossibles à atteindre pour un humain normalement constitué.

« HIC, apporte-moi plutôt de fruits-rouges en prison, ça fait moins peur ! »
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