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 03. Une brebis égarée croise son berger?

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MessageSujet: 03. Une brebis égarée croise son berger?   03. Une brebis égarée croise son berger? EmptyVen 30 Mar - 19:03

Fran Fabray était à court d’idée pour s’occuper à Lima. Il faut dire que malgré son charme indéniable, la petite ville ne regorgeait pas d’autant d’activitiés que New-York, loin de là. Fran avait oublié à quoi ressemblait passer un dimanche en banlieue, et qui plus est en Ohio. Très peu de magasins étaient ouverts et les rares restaurants qui étaient ouverts étaient majoritairement des « diners » américains qui ne proposaient qu’une sélection limitée de plats baignant dans l’huile. Autant dire que pour Fran, habituée des cuisines exotiques et autres mets délicats, cela revenait à faire un régime forcé.

Evidemment, aucun exposition ou activité culturelle ne tenait place les dimanches et pour être absolument honnête, les autres jours de la semaine non plus. Lima était une ville moderne comparée au reste de l’Etat d’Ohio mais elle demeurait rurale, les pieds sur terre, bien loin des vernissages snobs à la New-Yorkaise, un verre de champagne dans une main, un toast au caviar dans l’autre. Ici, l’événement mondain de l’année était la fête de l’agriculture ou le festival de la moisson, rien de transcendant selon les standards élitistes de Fran.

Traditionnellement, les dimanches à Lima étaient passés en famille mais Fran Fabray n’était pas sûre d’avoir l’énergie de supporter un repas entre son père parlant de politique et sa mère lui reprochant l’échec de son divorce. Elle aurait aimé passé du temps avec sa soeur Quinn, mais son beau-frère lui sortait par les yeux, elle ne se sentait pas capable de regarder sa bouche interminable s’ouvrit pour sortir des banalités qui l’ennuyaient à mourir. Vraiment, elle se demandait ce que sa soeur pouvait lui trouver. Quinn avait une intelligence aiguisée et un sens de la répartie tandis que ce pauvre Sam lui faisait l’effet d’un imbécile heureux. Il avait un certain charme mais Fran sentait que cela ne durerait pas. Il faisait partie de ses hommes qui ne brillent qu’avec le charme de l’adolescence. Sa peau fine et blanche se couvriraient de rides disgracieuses et sa chevelure déjà peu abondante se ferait de plus en plus rare. Elle se demanda si sa soeur supporterait une telle décadence, on verrait bien. Fran n’avait croisé Noah Puckerman qu’une poignée de fois mais elle sentait qu’il convenait mieux à sa soeur. Même si elle refusait de l’admettre, elle sentait que Quinn ne pouvait dissimuler l’effet que le faisait le garçon, à tort ou a raison. Il semblait plus vif et malicieux que Sam, ce qui pour Fran n’était pas vraiment difficile, mais il avait un regard intelligent qui la séduisait.

Fran s’arrêta un instant pour voir où elle était. Elle avait marché sans relâche, perdue dans ses pensées, malgré le fait que ses chaussures n’étaient absolument pas prévues pour la marche. Fidèle à elle-même, Fran refusait de se fondre dans la masse en adoptant des vêtements « moches mais confortables » comme la majorité des filles de Lima. Elle refusait de poser les yeux sur une chemise à carreaux, signe suprême des « red necks » selon elle. Fran portait un chemisier noir en soie et une jupe en tweed crême. Elle aimait le contraste de la tenue qu’elle avait complété avec des escarpins noirs Sergio Rossi. En tournant la tête, elle se rendit compte qu’elle était à côté de l’église de Lima. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu’elle y était entrée, pour sa confirmation sans doute ? La famille Fabray était très pieuse mais le départ de Fran à New-York l’avait un peu déconnectée de la foi familiale. Etant enfant, elle se rappelait être très excitée de mettre sa robe du dimanche pour aller à l’église. Fran fit quelques pas et plusieurs fidèles qui allaient entrer pour la messe lui lancèrent des regards sympathiques et approbateurs. Il fallut quelques instants à Frannie pour comprendre pourquoi et elle ne put s’empêcher de rire quand elle réalisa la raison de ces sourires encourageants : sa tenue, très classique, semblait parfaitement étudiée pour ne pas choquer le puritanisme de l’église et donner l’image respectable dont la famille Fabray s’était éloignée au fil des frasques des ses enfants. Fran ne put s’empêcher de se demander le genre de regard que sa tenue de la veille, un short en jean accompagné d’une simple tunique blanche, lui aurait vallu.

Fran hésita à suivre le reste des fidèles et se ravisa au dernier moment. Après son divorce, la perte de son travail et les épreuves que sa soeur avait suivi suite à une grossesse non désirée, elle n’était pas certaine de vouloir remercier Dieu pour ça. Elle songea que si Dieu voulait qu’elle reprenne le chemin de l’église, il devrait lui faire une signe. A peine eut-elle terminé sa pensée qu’elle se cogna par accident à une personne qui allait entrer dans l’église. Fran s’excuse platement et leva les yeux en entendant une voix masculine et assurée venant de la personne qu’elle venait de bousculer. Fran Fabray fut surprise de voir que la voix venait d’un jeune homme qui semblait à peine sorti de l’adolescence. Ses cheveux étaient impeccablement coiffés et sa chemise n’avait pas un seul faux-pli. Fran se rendit compte qu’elle était en train de le dévisager et s’excusa de nouveau.

- Désolée, je ne suis pas moi même aujourd’hui...


Les mots étaient sortis d’eux même et elle n’était pas convaincue de savoir elle-même ce qu’elle entendait par là.
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MessageSujet: Re: 03. Une brebis égarée croise son berger?   03. Une brebis égarée croise son berger? EmptyMer 4 Avr - 14:11

Le dimanche, Jesus adorait le dimanche. C'était le jour de la semaine où il pouvait souffler un peu sereinement, où l'on ne l'attendait pas au tournant, au tournant d'un couloir pour lui slushé la figure tant qu'à faire. Bien sûr que c'était pour l'office que le jeune Sainsbury affectionnait particulièrement ce jour de la semaine mais pas seulement pour prier et se recueillir, à l'église il pouvait pour une fois compter sur les autres et être en communion avec une communauté bienveillante, et ça, ça ne lui était pas permit tout les jours. On attendait toujours beaucoup de lui et parfois, il était bon de se dire que pour une fois personne n'avait les yeux rivés sur ses gestes et ses mots en attendant un faux pas. Entre la présidence du Celibacy Club, la gérance du glee club qu'il s'efforçait de subtiliser à ses incapables de camarades, les cours, son père, sa mère, Mgr Holyfrog et tous les enfants du cathé assoiffés de connaissances, il en était persuadé, cela faisait beaucoup de monde à satisfaire !
Une fois sur deux il suivait la messe de la paroisse protestante avec Grace. Même s'il y allait d'abord pour passer un moment avec son ami, il trouvait intéressant aussi de pouvoir voir ailleurs ce qui se faisait, retrouver Dieu en d'autres circonstances, par d'autres moyens. Ses parents n'avait jamais daigné le suivre et faisait le reproche aux protestants d'être trop progressistes mais Jesus pouvait leur affirmer que non, le révérend Hamilton était parfait et ses sermons toujours justes et pertinents. Aujourd'hui était l'un de ses jours où le jeune homme partirait donc seul à l'office sans sa famille.

Sa chemise blanche et son pantalon d'un noir profond était déjà sur un fauteuil près de son lit, pliés et soigneusement repassés par sa mère à coup sûr, cette dernière avait du mal à saisir le concept d'adolescent autonome et indépendant, mais Jesus s'y était fait et s'accommodait de ces petites marques d'attention qui le faisait toujours sourire honteusement, tout cela était tout de même terriblement infantilisant pour quelqu'un comme lui. Une fois douché, habillé, son petit déjeuner prit et son manteau avec, il partit en chemin pour l'église du vieux quartier. L'air glacial lui piquât instantanément le nez lui arrachant un frisson violent sous ses couches de tissu pourtant épaisses. Peu importait, Lima n'en restait pas moins magnifique en ce dimanche de décembre.
Les arbres décharnés et tortueux ornaient fièrement la route et la légère brise hivernale finissait d'achever les dernières feuilles encore cramponnées à leur branche. Quel calme, quelle plénitude, il aurait pu être dans un film perdu dans ce grand spectacle de la nature – elle n'était pas si présente en vérité ! - perdu dans ses pensées.
Sur le chemin, Jesus en profitait en effet pour réfléchir et faire le point. Cela lui paraissait important d'être en paix avec lui même et de faire le vide dans son esprit avant de l'occuper à la prière et être en paix avec sa foi. Rien ne devait le parasiter car c'était des instants précieux que ceux d'une prière à la messe, en communion avec dieu, en communion aussi avec les hommes dans ce lieux de culte ou la spiritualité et la générosité deviennent presque palpables, à portée du doigt, littéralement. En vérité s'il menait une campagne farouche pour le club de chasteté au lycée, ce n'était pas seulement pour jouer aux évangélistes kamikazes, il ne pouvait pas comprendre comment les autres pouvait réellement être heureux sans ces instants pour s'échapper du quotidien, sans ces moments à communiquer avec le Créateur. Qui irait communiqué avec ce taré prétentieux de Darwin ? Personne, ce fou était six pied sous terre et ses adorateurs avaient sûrement besoin selon Jesus de se raccrocher à quelques chose, aux risques de tomber tout droit aux Enfers !

Il était un peu en retard et voyait la foule silencieuse pénétrer déjà dans l'enceinte de l'église, le froid ça vous ferait taire même la pire des Devon et Jesus glissa son nez dans son manteau, silencieux lui aussi. Il pressa légèrement le pas en pensant que Grace l'attendrait impatiemment, ce n'était pas à son habitude d'arrivé en retard. Perdu à présent dans la marche mécanique et rapide qu'il s'efforçait de tenir les yeux rivés sur ses pieds et le nez toujours niché au chaud, il percuta un obstacle de plein fouet à une cinquantaine de mètre de l'église
Il leva les yeux pour identifier ce qui obstruait ainsi son passage et une jeune femme d'un blond impressionnant se révéla aussitôt devant lui, apparemment aussi déboussolée que le garçon. Elle murmura des excuses bien particulières et ne mit pas longtemps à attiser la curiosité de Jesus. « Ce n'est rien, c'est moi qui vous demande pardon, j'étais moi même perdu dans mes pensées. » Elle paraissait lasse étrangement, lasse et quelque peu abattue. En lui montrant l'église, il lui proposa d'y aller ensemble, c'était certainement son intention d'y aller aussi de toute façon. « Je suppose que dans ces moments là, rien de mieux que l'office pour se recentrer sur soi même justement. Je vous y accompagne ? » Il esquissa un sourire bienveillant et attendit la réponse de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: 03. Une brebis égarée croise son berger?   03. Une brebis égarée croise son berger? EmptyJeu 5 Avr - 20:28

Fran ne savait pas quoi penser du jeune homme. Il lui avait parlé avec une voix calme mais persuasive qui rappelait celle des hypnotiseurs. Son premier réflexe fut de hocher la tête et de suivre les fidèles qui entraient dans l’église mais elle s’arrêta et fit volte-face.

- Je ne suis pas certaine de vouloir. Ça fait trop longtemps et j’ai...comment dire...j’ai trop de choses en tête pour me tourner vers la prière.

Trop de choses en tête était un euphémisme. Fran se demandait parfois si elle n’avait pas un problème mental. Elle se sentait par moment angoissée puis prise de violents accès de rage l’instant suivant. Elle ne parvenait pas à mettre ses pensées en ordre et se sentait constamment tiraillée entre apathie et révolte. Depuis son arrivée à Lima, elle n’avait pas versé une seule larme mais l’attention pourtant innocente et altruiste du jeune garçon semblait l’émouvoir d’une manière qu’elle ne parvenait pas à s’expliquer elle-même. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et elle étouffa un sanglot. Elle détourna la tête mais il était trop tard, quelques larmes s’étaient échappées de ses yeux déjà rougis, il ne lui restait plus qu’à limiter les dégâts.

- Je suis désolée...je ne suis pas sortable en public.

Fran s’interrompit pour frotter ses larmes mais d’autres surgirent aussitôt.

- Je suis un désastre...et je suis en train de sombrer en sanglot devant un parfait inconnu. Ce n’est pas d’une église dont j’ai besoin...plutôt d’un hôpital psychiatrique.

Elle voulut rire mais sa tentative de détendre l’atmosphère ne fit que provoquer l’effet inverse. Elle était incapable de regarder le garçon, d’une part parce qu’elle avait honte et aussi parce que les larmes lui brouillaient la vue. Fran Fabray s’écarta de l’entrée de l’église et chercha un mouchoir en papier dans son sac. Elle en trouva un tout chiffonnée et le tamponna sur ses yeux. Frotter ne feraient que les irriter davantage tandis que tamponner éviteraient qu’ils deviennent trop bouffis. Même dans les situations les plus désespérées, Fran Fabray savait comment sauver les apparences.

Comment en était-elle arrivée là ? Fran Fabray, miss populaire et élue « most likely to succeed » était en train de pleurer sur le parvis d’une église dans laquelle elle ne pouvait se résoudre à mettre les pieds. Fran était une personne ambitieuse, qui aimait relever les défis et généralement les remportait mais cette fois-ci, elle se sentait inutile et vulnérable. C’était une situation nouvelle et handicapante pour elle. Elle avait trop honte pour se l’avouer à elle-même et il n’était pas question qu’elle demande l’aide de qui que ce soit. Frannie était une Fabray et les Fabray lavaient leur linge sale en privé. En pleurant devant ce jeune homme, elle avait failli à cette règle primordiale. Le pauvre garçon avait sûrement pris la fuite devant cette folle qui avait fondu en larmes sans la moindre raison. Maintenant, Fran sentait qu’elle avait une bonne raison de ne pas entrer dans l’église. Elle connaissait les congrégations et savait que les ragots s’y propageaient à la vitesse de l’éclair. Si elle mettait un pied dans l’église, le garçon aurait vite fait de signaler la blonde psychotique qu’il avait croisée à l’entrée.

Fran sécha ses larmes et respira un grand coup. A sa surprise, elle se trouva nez à nez avec le jeune homme. Son expression était encore plus enigmatique que lorsqu’elle l’avait croisé la première fois. Elle ne dit rien, attendant qu’il lui parle en premier.
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