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 03. A new year's eve you won't forget

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MessageSujet: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyMer 28 Mar - 16:49

«Oui chaton ? C’est moi. Je t’entends très très mal donc j’imagine que ça a déjà commencé ?» À l’autre bout du fil une Lexie au bord de l’hystérie qui avait déjà dû boire une sacrée quantité d’alcool mais semblait absolument ravie de ce début de soirée. «Je suis désolé j’ai été retenu au cabinet plus longtemps que prévu. Oui je sais je crains de travailler le 31...» Laissant échapper un rire amusé en écoutant les élucubrations de la rousse pétillante, le médecin desserra sa cravate en se laissant tomber sur son canapé. «J’appelais juste pour le dress code en hôte discipliné. Comme pour le mariage de la reine ? Haha j’espère que tu n’attends pas de moi que je porte un kilt parce que c’est hors de question.» Passant sa langue sur ses lèvres desséchées par le froid mordant de l’hiver, il cala sa tête entre deux coussins pour reposer sa nuque lasse après une journée de travail. «Oui oui, promis je fais un effort. De toute façon mon armoire n’a plus de secret pour toi pas vrai ? Lequel ? Quoi ? Allô ? Lexie ?» Détachant le combiné de son oreille pour regarder l’écran, la communication avait été coupée par dieu sait quel ahuri qui avait dû sauter sur son amie tout aussi déchaînée. Lâchant l’appareil sur la table basse, il enfouit son visage entre ses mains pour frotter ses yeux fatigués. Quelle idée de travailler un 31 janvier, vraiment... Il était déjà près de 22h30 et s’il voulait avoir une chance de fêter les douze coups de la nouvelle année dans les bras de sa partenaire favorite il avait plutôt intérêt à se bouger parce qu’il était bien certain qu’elle ne l’attendrait pas. Se déshabillant sans cérémonie sur le chemin le menant à la salle de bain, il éparpillait ses vêtements sans retenue et tourna le bouton d’eau chaude au maximum en attrapant au passage une serviette propre. L’eau brûlante qui coulait sur ses muscles endoloris et dans ses cheveux toujours bruns lui arracha un soupir de satisfaction. Rinçant une dernière fois le savon qui moussait sur sa tête, il enroula négligemment sa serviette autour de sa taille en allant se planter devant le placard ouvert. La première fois qu’elle avait fouillé dans ses affaires la cadette Preston s’était moqué de son addiction flagrante aux costumes. Il en avait de toutes les coupes, de tous les couturiers, toujours dans des tons sobres. Rien ne manquait, veste et pantalon, parfois trois pièces, des cravates à en perdre la raison, un tiroir dédié uniquement aux boutons de manchettes. Farfouillant entre les cintres pour trouver son bonheur, il se souvint tout à coup d’un costume noir qu’il avait acheté en compagnie de la jeune femme. Il passa rapidement la masse impressionnante de costumes dans tous les dégradés de bleus sombres qui existaient sur terre pour trouver l’objet de sa quête. Parfait. Attrapant une cravate tout aussi noire, il enfila le premier boxer qui lui passa sous la main avant de s’habiller rapidement. Une ceinture, un coup de sèche-cheveux pour discipliner ses mèches rebelles et il était enfin prêt à décoller.

Par un miracle certain, il trouva une place pour son éternelle voiture de sport rouge criant à tout Lima que son salaire pouvait atteindre des sommets juste devant la maison. Fermant la portière en s’assurant de n’avoir rien oublié à l’intérieur, il composa le numéro de Lexie sur son téléphone portable en se dirigeant vers la maison qui semblait très agitée. Pas de réponse bien entendu... La pension avait beau être grande il se débrouillerait pour la retrouver à un moment ou à un autre. À peine avait-il passé la porte d’entrée qu’il s’était retrouvé avec Samuel sur le dos. Écartant les bras sous le coup de la surprise sans lâcher sa prise ferme sur la bouteille de champagne qu’il avait jugé bon d’amener, il attendit patiemment que le choriste passablement ivre se décide à le lâcher. Depuis quelques temps il semblait être en permanence sur un petit nuage mais Wyatt n’avait pas encore pris le temps de s’inquiéter de la cause d’un tel changement. Et ce n’était pas ce soir que ça allait arriver parce que ses plans ne l'incluaient pas. Après s’être dégagé comme il put de cette emprise de fer, il tapota sur l’épaule du brun. «Tu n’as pas vu Lex’ par hasard ?» lui cria-t-il pour se faire entendre au milieu du vacarme régnant jusque dans l’entrée. «Bonne annééééée !» lança Samuel avant de repartir en sens inverse en s’accrochant aux épaules de deux filles qu’il ne connaissait pas le moins du monde. De toute évidence il ne faudrait pas compter sur son aide pour trouver l’hôtesse. Refermant la porte derrière lui, le gynécologue emprunta les escaliers à sa gauche qui menaient tout droit au sous-sol de la vieille bâtisse où la fête semblait battre son plein. Posant la bouteille parmi les cadavres déjà présents sur la table qui faisait office de bar, il attrapa un verre au contenu orangé qu’il descendit sans être sûr de ce qu’il pouvait contenir. Quoi que ce fût, c’était tout à fait buvable et même assez agréable. Saisissant un second verre, il se mit à déambuler entre les petits groupes discutant un peu partout dans la pièce en essayant de repérer une chevelure rousse qui ne soit pas celle de la sœur aînée de préférence. Il n’avait pas eu à la recroiser depuis l’incident dans les couloirs après le mariage de sa sœur en évitant soigneusement de rendre une quelconque visite à la cadette délurée dans ces murs maudits. Il fallait dire que les colocataires qui appréciaient de le voir étaient somme toute assez peu nombreux, mais il en lui fallait plus pour manquer la fête de fin d’année de la décennie. Son premier nouvel an à Lima. Hallie le passait sûrement avec sa meilleure amie, cette blonde un peu mégalo mais toujours drôle qui n’entretenait pas non plus de bonnes relations avec l’autre sœur. Peu de chances de la croiser ce soir donc. Ses amis à Lima n’étaient pas si nombreux, et Lexie était clairement celle qui se détachait du lot, hors de question de passer cette soirée rituelle sans elle. Emma fêtait ça avec William et Emily, peut-être qu’Ecaterina et le blond aux gros bras seraient aussi de la partie. Il avait très poliment décliné l’invitation de sa redoutée patiente Summer Davis qui avait l’air tout sauf honnête et ne le tentait vraiment pas plus que ça. Connaître plus de sa sexualité débridée qu’il n’en savait déjà lui aurait probablement été fatal, aussi ouvert fût-il.

Sirotant doucement son deuxième verre, il le troqua contre un gobelet bleu posé sur le vrai bar cette fois, à côté des accros à la teq’paf qui semblaient trouver une dimension particulièrement amusante à y jouer en groupe. Laissant ses yeux s’attarder un peu sur le ventre dessiné de l’une des jeunes filles qui ne manqua pas de lui envoyer une œillade appuyée, une silhouette élancée et rousse au loin attira davantage son attention. Vidant le verre qui ressemblait à quelque chose comme un Bloody Mary trop épicé, il se lança à la poursuite de la rouquine. Heurtant deux ou trois personnes au passage, son souffle saccadé fit s’emballer les battements de son cœur et lorsqu’elle fut enfin à portée de main, il enveloppa son visage de sa main gauche en cachant ses yeux. «Devine qui c’est ?» murmura-t-il à l’oreille de la jeune femme en posant son autre main sur son ventre pour l’attirer à lui. Il déposa un baiser léger sur sa nuque nue où quelques mèches rebelles retombaient avant de la faire tourner tout sourire. Et quelle ne fut pas sa surprise devant ce visage certes connu mais tout à fait différent de celui qu’il s’était imaginé. «Charlie...»
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyMer 28 Mar - 22:30

Assise sur le bord de son lit, les jambes tremblant sous l’effet de la nervosité, Charlie observait d’un air moyennement convaincu sa toute nouvelle coloration dans le miroir situé face à elle. Dans l’après-midi, elle avait enfin mis à exécution la surprise qu’elle préparait pour Lexie : parce qu’elle était invitée chez celle-ci pour leur toute dernière soirée de l’année, elle avait décidé de sortir le grand jeu en adoptant la couleur de cheveux qui collait à l’image de la pension Preston : le roux. Elle avait déployé des efforts incroyables et s’était même surpassée pour ne pas gaffer et révéler son petit secret à la Terre entière –un peu plus tôt dans la journée, elle avait néanmoins prévenu son hôtesse qu’une petite surprise l’attendait, mais il ne fallait pas lui en vouloir pour autant : le seul fait de pouvoir garder ce secret pour elle relevait du miracle. Mais elle avait tenu bon, et voilà qu’elle se trouvait donc avec une superbe crinière rousse qu’elle avait presque hâte de dévoiler… enfin, si elle parvenait un jour à quitter sa chambre pour s’aventurer en direction de la Pension.

Plissant les yeux, ses doigts s’enroulèrent machinalement autour de la mèche de cheveux qu’elle tenait délicatement. Se levant soudainement du lit, la jeune femme passa rapidement en revue sa silhouette entièrement dénudée –l’avantage d’habiter seule dans une maison, était que l’on pouvait s’y balader en tenue d’Eve sans que cela ne choque personne- puis détourna le regard. Ses yeux verts se posèrent instantanément sur toutes les tenues qu’elle avait négligemment entassées sur ses draps : cela faisait environ une heure et demie qu’elle se battait en vain contre sa garde-robe, et autant dire qu’elle n’en menait pas large. Soupirant, elle fit quelques pas et attrapa une robe rouge dont elle caressa le étoffe vaporeuse avec envie : cette tenue avait beau faire partie de ses préférées, elle l’avait déjà portée lors d'une soirée chez les Preston et il était hors de question qu’elle passe pour la fille qui recycle ses tenues à chaque fois qu’elle daigne sortir de son trou. Poussant un nouveau sourire, elle reposa la robe sur le lit et en attrapa une jupe bleu nuit qu’elle rejeta rapidement après un froncement de nez perplexe. Son regard trouva alors la robe sombre qui lui avait déjà fait de l’œil une demi-heure plus tôt. La soulevant à son tour, elle suivit du regard les contours du décolleté avant de frôler le tissu, les sourcils froncés. Elle hésita une seconde, pinça les lèvres, jeta un coup d’œil aux autres vêtements pêle-mêle sur son lit, puis acquiesça finalement du menton : c’était celle-ci qu’elle choisirait. Repoussant une mèche rousse de son visage, la jeune femme trottina en direction de sa commode dont elle ouvrit le premier tiroir. Sa main libre se balada parmi ses sous-vêtements, indécise. Certes, ce n’était pas comme si elle finirait nue à la fin de la soirée devant un homme séduisant, pourtant l’instinct de la jeune fille la poussa à attraper du bout des doigts cette paire sombre de sous-vêtements qu’elle ne portait qu'en de rares occasions. Satisfaite, elle courut jusqu’à la salle de bain et s’habilla avec hâte après avoir consulté pour la énième fois sa montre qui lui indiquait que les secondes défilaient bien trop vite.

Vingt minutes plus tard –non, elle n’avait pas fait deux chutes sur le parquet entre temps, pas du tout- la jeune femme balança d’un geste de la main sa crinière rousse par-dessus son épaule et enfila son manteau d’un noir aussi profond que sa robe. Après avoir descendu lentement les escaliers, elle attrapa ses escarpins et s’assit sur le bord du sofa. Portant la paire devant ses yeux, elle respira calmement et pointa du doigt la première chaussure. « Mary » Dit-elle le plus sérieusement du Monde avant de pointer son index en direction de la seconde chaussure. « Mary, hm, Mary bis… pas de bêtises ce soir, je compte sur vous. Je ne peux pas me permettre de tomber, pas dans cette robe ! Compris ? ». Déposant un baiser sur chaque escarpin en espérant que cela lui porterait chance, la jeune femme ferma étroitement les yeux et adressa une prière au Seigneur, le suppliant de ne pas la laisser trébucher. Soulagée, Charlie posa ses escarpins sur le parquet et les enfila enfin. Avec un peu de chance, Dieu ne serait pas trop occupé à vider les bouteilles de tequila pour fêter cette nouvelle année, et entendrait sa demande. Pitié, pensa la rouquine.

La circulation avait beau être dense, Charlie ne mit pour autant pas plus de dix minutes pour atteindre la Pension Preston. La musique qui résonnait à l’intérieur de la grande maison lui parvenait distinctement aux oreilles, et elle imaginait déjà la foule de personnes qui se trémoussaient dans le sous-sol des Preston. Un sourire esquissé aux lèvres, Charlie monta deux à deux les petites marches devant la maison après avoir quitté sa voiture qu’elle avait garée une rue plus loin. Marchant toujours aussi lentement tout en comptant sur Mary et Mary bis pour ne pas la lâcher, elle poussa un grand soupir avant de frapper à la porte. Elle attendit une poignée de secondes avant de se rendre à l’évidence : il ne fallait pas rêver, les fêtards étaient bien trop occupés avec la boisson pour entendre ses pauvres petits poings contre la porte. Elle ouvrit donc cette dernière et pénétra dans le lieu de la déchéance absolue que représentait la Pension. Ici, il n’y avait de place pour la timidité, et si Charlie ne s’était pas immédiatement sentie à sa place dans cet endroit, elle s’était finalement habituée au vent de folie qui soufflait avec force sur cette fameuse maison.

La rouquine s’empressa de quitter les alcooliques qui l’accostaient déjà dans l’entrée pour se diriger vers le sous-sol où Lexie serait probablement occupée à resservir les verres qui étaient déjà vides. Souriant de plus belle en reconnaissant la jolie rousse au loin, elle cria vainement son nom ; autant dire qu’avec la musique qui hurlait aux tympans des invités, Lexie n’avait alors aucune chance de l’entendre. Charlie dut presque lui courir après pour suivre le rythme imposé par son amie, mais finit par arriver à sa hauteur. Tapotant son épaule, la brunette devenue rouquine esquissa un grand sourire en voyant la réaction de l’hôtesse de la soirée devant ses cheveux. « Woooow, Charlie » s’exclama l’intéressée. Charlie la serra un moment dans ses bras, puis lui expliqua les raisons d’un tel changement. Lexie –qui observait davantage ce qui se passait derrière son amie que son amie elle-même- acquiesçait derechef à chacune de ses paroles. Lorsqu’elle porta enfin son attention sur elle, ses grands yeux s’illuminèrent et, prenant Charlie par la main, elle l’entraina près du grand comptoir. Saisissant un verre vide, la Preston le remplit rapidement à l’aide d’une boisson-mystère. Charlie accepta le verre qu’elle porta rapidement à ses lèvres et sous l’insistance de Lexie, le vida aussi rapidement. Lexie la récompensa en la serrant de nouveau dans ses bras avant de repartir en direction d’autres invités.

Fronçant les sourcils, la jeune femme reprit un verre de cette boisson qu’elle ne connaissait pas, et se dirigea au hasard parmi la foule. Elle aperçut au loin Samuel Youngblood qui montait les escaliers, Santana Lopez qui s'égosillait d'un air bien éméché, et un groupe de jeunes qui criaient pour encourager un type qui avait la tête à l’envers et qui buvait de la bière. Charlie éclata de rire en voyant le rouge lui monter au visage, puis détourna le regard et s’intéressa à d’autres personnes.

Au cours des deux heures qui suivirent, la jeune fille but suffisamment d’alcool pour décider de s’arrêter là, en adulte responsable qu’elle était –ce qui, en effet, ne sautait pas aux yeux lorsqu’on la voyait se balancer de droite à gauche en caressant le visage de certaines personnes au passage. Elle qui démarrait au quart de tour lorsqu’il y avait de la boisson dans le coin n’avait pas échappé à cette règle. Elle n’avait pour autant plus bu une seule goutte d’alcool depuis une demi-heure, et se contentait désormais de passer d’invité en invité, leur offrant à tous son plus beau sourire –enfin, cela excluait bien sûr Samuel qu’elle avait prodigieusement évité depuis le début de la soirée.

S’écartant de Lexie avec qui elle avait tenté d’avoir une conversation plus ou moins sensée, elle se dirigeait vers sa sœur ainée lorsqu’une personne l’immobilisa en posant une main devant ses yeux. Un sourire se forma aussitôt sur le visage de la jeune fille qui se mordit légèrement la lèvre inférieure tout en humant l’odeur qui émanait de cette grande main sensuelle sur sa peau. Une seconde main vint se placer sur son ventre, et en dépit du malaise qu’elle aurait dû ressentir devant cette approche impromptue, il n’en fut rien et un frisson lui parcourut même l’échine. La voix de l’homme derrière elle –puisque oui, ces mains ne pouvaient être que masculines, décréta Charlie- murmura alors quelques mots à son oreille et cette fois, le sourire de la rouquine s’évanouit alors que ses sourcils se fronçaient en chœur. Oh, cette voix ne lui était pas inconnue, ça non… Elle frissonna de nouveau lorsqu’elle sentit ses lèvres s’attarder dans sa nuque, et ne fut capable d’esquisser le moindre geste en dépit des battements insistants de son cœur contre sa poitrine. Mais Wyatt se dégageait déjà de son étreinte, la tournant dans sa direction. En retrouvant les taches de rousseur sur ce visage, ces grands yeux verts profonds, et ces lèvres pleines, Charlie retint son souffle. Oh non… La jeune fille tenta de détourner le regard mais, comme hypnotisée par le visage de son interlocuteur, resta figée devant lui. Il prononça alors son prénom, l’air surpris, et elle fit un pas en arrière. « Wyatt… » Répondit-elle en retour.

Foutu destin, pensa-t-elle, Dieu n’était pas du tout en train de vider ses bouteilles de tequila en fait : non, il avait sûrement la main plongée dans une boite pleine de popcorns, se délectant du spectacle. Heureusement qu’elle avait un peu de respect pour Lui, parce que s’il s’était agi d’une autre personne, elle n’aurait guère hésité à tendre son majeur pour afficher son mécontentement. Laissant cependant Dieu et son sadisme de côté, Charlie ancra son regard à celui de Wyatt, et se souvint enfin qu’elle devait respirer si elle ne voulait pas finir l'année aux urgences. Détaillant des yeux la tenue du garçon, elle acquiesça d’un bref signe du menton, tout en chassant les souvenirs qui remontaient petit à petit à la surface. « Mon Dieu… » Murmura-t-elle, tout en posant ses deux mains devant ses yeux. Respirant doucement, elle secoua la tête avec détermination et patienta quelques secondes avant de retrouver le regard du gynécologue. Elle ne pouvait pas rester là, plantée face à lui… Non, elle n’avait pas le droit de… Dieu, qu’il avait de beaux yeux… et ce nez droit, ces grands yeux clairs… Elle pouvait presque encore sentir sa peau contre la sienne et… S’éclaircissant la gorge, elle fronça les sourcils et afficha un air troublé. « Je… je… Hm, Lexie est là-bas si tu la cherches, elle… Enfin bref ». Se retournant, la jeune fille vola le verre qu’un type qui se tenait près d’elle tenait entre ses mains, et le vida d’une traite. Si elle n’adressa pas un seul regard d’excuse à sa victime, celle-ci s’intéressa néanmoins à elle et tendit les bras dans sa direction. Quand elle comprit que ses mains se dirigeaient vers sa poitrine, elle se dégagea rapidement et son dos heurta alors le torse de Wyatt. Décidément, ce ne devait pas être sa soirée…
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyJeu 29 Mar - 1:41

Foutu destin. Voilà les seuls mots qui résonnaient dans l’esprit de Wyatt en constatant avec effroi son erreur. Relâchant immédiatement le poignet de la jeune fille qu’il tenait encore délicatement dans sa main, il ne savait pas quoi ajouter, trop abattu par l’identité de celle qu’il venait d’embrasser. Charlie Watson-Brown. Que venait-elle faire là ? Question idiote, elle était amie avec Lexie, il avait fini par le comprendre quand la jeune femme avait fait mention de son nom une ou deux fois après leur rencontre chez elle. Mais pourquoi fallait-il qu’il la croise elle au milieu de tous ces inconnus ? Et surtout comment avait-il pu se tromper à ce point ? Confondre Lexie et Charlie ? Sa santé mentale était bien plus endommagée qu’il ne l’imaginait, à moins que ce ne soient les cocktails maisons de la pension qui lui fassent cet effet... Il aurait bien mieux fait de rester tenir compagnie à la jeune femme au ventre couvert de sel plutôt que de s’entêter à chercher l’hôtesse. Maintenant le mal était fait, et il devrait se tirer seul de ce mauvais pas. Un détail le froissait malgré tout et il n’arrivait pas encore à mettre le doigt dessus. Toujours était-il qu’il s’en voulait terriblement d’avoir balbutié son nom sous le coup de la surprise et que maintenant il était impossible de faire demi-tour, tant et si bien qu’il allait sûrement devoir se justifier auprès de l’étudiante qui le dévisageait avec le même air surpris qu’on pouvait lire sur son visage. S’il avait su tenir sa langue il aurait toujours pu se raccrocher aux rideaux en essayant de lui faire croire que tout ceci était prémédité malgré la dimension profondément étrange de la situation. Il n’avait pas revu la jeune femme depuis la dernière soirée à laquelle il avait essayé d’assister à la pension et dont il gardait toujours un souvenir assez vif. Ce soir là il était venu chercher du réconfort dans les bras de Lexie mais s’était vu mettre à la porte par la gérante de la galerie aussitôt arrivé, en compagnie de sa bonne amie d’université déjà connue dans ses services comme la première patiente à avoir fui son cabinet. Leur histoire commençait à être terriblement compliquée et la voir se tenir debout devant lui sur ces chaussures vertigineuses dans une petite robe vaporeuse ne pouvait que lui rappeler la raison de ce moment de flottement qui ne le caractérisait d’ordinaire pas. Il savait deux choses à propos de cette fille : la première, elle était encore vierge aux dernières nouvelles, la seconde : elle n’avait pas peur de se mouiller. Sa peau fut parcourue d’un frisson alors que ses yeux s’attachaient à ses lèvres à peine maquillées qui avaient dû semer un peu de rouge sur les gobelets en plastiques ingurgités ou la peau de quelque victime innocente de ce démon en costume d’ange. Il le savait sans doute mieux que quiconque, l’alcool avait la capacité de transformer cette frêle créature terrifiée en une sorte de bombe sexuelle prête à vous allumer un régiment entier. Or sa réaction lui indiquait a priori qu’elle se situait encore entre deux eaux. Toujours bouche bée devant elle, cherchant un souffle d’inspiration et d’air pour enchaîner sur cet échange de prénom particulièrement dérangeant, il fut coupé dans son élan par la réaction de la jeune femme. Disparaissant derrière ses mains, elle refusait même de le regarder en face ce qui blessa Wyatt bien plus qu’il n’aurait voulu l’admettre. Ce n’était pas comme s’il était le seul à porter la responsabilité dans cette histoire et la voir réagir de la sorte était une atteinte sévère à son ego de mâle. Serrant les dents en la voyant engloutir le verre d’un inconnu qui se trouvait là, il était sur le point de tourner les talons pour suivre la direction indiquée lorsque ledit inconnu esquissa un mouvement en direction de la jeune femme. Reculant pour l’éviter, elle vint buter contre lui et il la reçut dans ses bras avec douceur. Entourant sa poitrine après laquelle le garçon ivre semblait en avoir de son bras, Wyatt la pressa contre lui. «Je crois que tu t’égares là l’ami, va donc voir au bar si elle y est.» dit-il avec mépris en se déplaçant pour ouvrir la voix au soulard.

Et voilà que la situation empirait. L’odeur suave de son parfum l’enivrait et il mit un certain à relâcher son étreinte, ne pouvant s’empêcher de caresser la peau nue de son bras du bout des doigts. Il ne l’avait touchée que deux fois de manière somme toute assez superficielle et pourtant son corps lui semblait étrangement familier. C’était comme si son instinct reconnaissait la souplesse de son épiderme brûlant, les angles aigus de ses maigres épaules, la cadence des battements de son cœur qui cognait contre sa cage thoracique et qu’il ressentait comme s’il avait dû prendre son pouls. Il aurait pu rester des heures en la tenant contre lui. Il ne savait pas pourquoi mais il y avait une sorte d’alchimie contre laquelle il ne pouvait pas aller lorsqu’il était avec elle. Au début elle avait attisé sa curiosité par son comportement démesurément réservé, et puis elle lui avait laissé en souvenir de langoureux baisers dans l’étreinte gelée des eaux noires du lac. Elle était un mystère qu’il n’arrivait pas à percer. Il ne savait rien d’elle et pourtant tout lui disait qu’il devait la connaître. Qu’ils étaient faits pour se rencontrer. Quelles que soient les circonstances, quel qu’en soit le prix à payer, il voulait se débarrasser de ce sentiment d’inconfort lorsqu’il se trouvait à ses côtés. Seulement le regard qu’elle lui avait lancé ne semblait pas laisser de place au doute, elle n’avait pas la moindre envie de revivre cette fameuse soirée riche en rebondissements qu’il avait préféré écourter avec violence avant de voir la situation lui échapper complètement. Une fois de plus il ne savait pas sur quel pied danser, mais s’il avait réussi à s’éloigner d’un pas, il ne relâcha pas sa main cette fois. Détaillant les traits de son visage pour scruter la moindre de ses expressions, enfin il comprit ce qui l’avait amené à la confondre avec Lexie. Les cheveux ! Écarquillant ses yeux qui ressemblaient plus à des soucoupes qu’à ses habituelles amandes d’un vert profond, il ne put s’empêcher de porter une main à ses mèches lâches sur le devant. Glissant ses doigts entre les cheveux d’un roux flamboyant, il replaça délicatement la mèche rebelle derrière son oreille en caressant son visage du bout des doigts. «Ça... change.» Décidément, il avait bien du mal à être loquace. «Mais je dois avouer que ça te va à ravir.» Lui adressant un sourire attendri, il passa son index sous son menton pour la forcer à relever la tête afin de mieux l’observer. Lui qui était déjà prisonnier de ce charme envoûtant qu’elle dégageait, voilà que son cœur de supremacist battait lui aussi pour cette fausse rousseur qui mettait en valeur la pâleur de sa peau de porcelaine. Avait-elle fait ça en sachant l’effet que ça aurait sur lui ? Impossible. Qui aurait pu lui parler de son amour pour les rousses ? Et comment aurait-elle pu savoir qu’il serait là ce soir ? Non, il devait y avoir une autre raison aussi triviale soit-elle, seulement son esprit et sa raison tout entiers se noyaient dans les reflets auburn qui trahissaient le brun passé de sa chevelure.

Il aurait aimé s’attarder indéfiniment sur sa coiffure et se perdre dans son regard clair, mais voilà que le trouble-fête semblait disposé à revenir à l’assaut accompagné de deux armoires à glace cette fois. En les voyant s'approcher, Wyatt commença immédiatement à battre en retraite. Un combat le soir du nouvel an, très peu pour lui. Il était pacifiste, et bien trop fin et civilisé pour se battre avec des brutes épaisses. «Je crois que nous allons avoir de la compagnie...» Sans attendre la réplique de la jeune femme, il l’entraîna derrière lui direction le rez-de-chaussée. Une chance il était déjà venu plusieurs fois dans cette maudite pension et commençait à se repérer un peu. La traînant sans lâcher sa main, en profitant même pour mêler ses doigts aux siens dans un geste d’un naturel déconcertant, il esquiva sans difficulté les sacs à bière qui semblaient avoir calé dans la montée, et il poussa la porte coulissante de la cuisine qui avait été momentanément désertée par tous les fêtards affamés. Fixant Charlie des yeux, il finit par éclater de rire en prenant appui sur une chaise, se décidant finalement à lâcher sa main. «Eh bien... On peut dire que tu as le chic pour me faire courir.» Relevant le regard vers elle en mordillant la commissure de ses lèvres, il garda le silence avant d’ajouter de sa voix la plus grave «Ça faisait longtemps...» Priant intérieurement pour que personne ne vienne les troubler dans cette discussion qui s’annonçait enrichissante, il la dévorait du regard, avide de la moindre de ses réactions, toujours aussi fasciné par sa chevelure. Que pouvait-il trouver à cette fille qui lui fasse oublier Lexie ? Il n’allait pas tarder à mettre le doigts dessus, encore fallait-il qu’elle sorte de son mutisme et se décide à lui répondre. «J’espère que tu n’es pas tombée malade après... notre bain de minuit.» Simple mais efficace. Wyatt Pillsbury n’était pas du genre à tourner autour du pot, et se torturer l’esprit en imaginant mille questions sans jamais en poser une seule n’était clairement pas dans ses intentions. Au moins il serait fixé avec sa réaction.
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyJeu 29 Mar - 12:45

Charlie ne parvenait tout simplement pas à croire que l’histoire se répétait de nouveau. La dernière fois qu’elle avait croisé Wyatt, elle se trouvait également à la Pension Preston pour profiter des bienfaits d’une soirée dûment arrosée qui avait effacé toute trace d’embarras chez la jeune fille. Elle qui était d’ordinaire si réservée et qui rejetait les hommes dès que l’un d’eux s’approchait d’elle, avait délaissé toute inhibition aux vestiaires et avait bien failli déraper en compagnie de son « cow boy ». Il exerçait un tel pouvoir sur elle qu’elle avait elle-même pris certaines initiatives, en l’attirant vers elle sans lui laisser la moindre chance de s’en sortir. L’alcool avait sans aucun doute joué un grand rôle dans cette soirée, mais au fond elle savait qu’il n’était pas le seul responsable de ses actes. C’était lui. Elle l’avait su dès qu’elle avait croisé son regard, dans l’entrée de la Pension. A chaque fois qu’il faisait un pas vers elle, elle s’empressait d’en faire deux autres ; lorsqu’elle sentait son souffle sur sa peau, ses lèvres ne demandaient alors que les siennes ; et quand il avait le malheur de scruter ses prunelles ou de la déshabiller du regard comme il avait tendance à le faire, cela la rendait encore plus folle.

Ce soir-là, lorsqu’elle tenta d’échapper à l’alcoolique de première dont elle avait dérobé le verre et sentit les bras du médecin se refermer autour d’elle, tous ses sens se mirent en alerte. La boisson qu’elle venait d’avaler d’une traite n’était plus rien comparée à la tension qu’elle ressentit presque aussitôt. Elle aurait voulu s’échapper de son étreinte, courir le plus loin possible au risque d’abimer les magnifiques escarpins qu’elle avait choisi de porter pour la dernière soirée de l’année. Elle aurait tant préféré oublier son visage, ou le son de sa voix, ou pire encore, la douceur de sa peau contre la sienne. Parce que cela aurait constitué la solution de facilité : elle n’aurait plus à se confronter à ses craintes, elle pourrait continuer sa vie en solitaire. Mais il n’en fut rien, parce qu’il était là, qu’il venait de chasser le type complètement bourré qui avait voulu s’en prendre à elle, et qu’en dépit de tout, il ne la lâchait toujours pas. Charlie ne put s’en empêcher et ferma étroitement les yeux quand elle sentit ses doigts caresser son bras. Les rêves qu’elle avait pu faire de lui au cours de ces dernières semaines ne lui avaient pas fait justice : il la rendait encore plus folle dans la réalité, et c’en était difficilement supportable.

Après quelques secondes de flottement, le médecin s’écarta d’elle tout en gardant précieusement sa main dans la sienne. Instinctivement, elle pressa doucement ses doigts contre sa peau et soupira légèrement. Ses yeux parcoururent son visage, s’arrêtant tour à tour sur son front, ses yeux, ses pommettes, sa bouche… avant de retrouver son regard clair. Sa poitrine se soulevait au rythme de la course déchaînée de son palpitant, si bien qu’elle avait l’impression d’avoir couru un marathon de plusieurs kilomètres. Elle finit cependant par se reprendre, se rappelant la fin de la dernière soirée qu’ils avaient passée ensemble. Il lui avait bien fait comprendre qu’il ne pouvait pas être avec elle –ou qu’il ne le voulait pas, elle ne le savait plus très bien- en l’entrainant hors du lac au moment même où elle était prête à s’abandonner à lui. En y songeant de nouveau, la jeune femme quitta la chaleur réconfortante de son regard clair pour river le sien au sol. La vérité était qu’elle ne savait plus vraiment quoi penser de toute cette situation. D’un côté, il ne pouvait s’empêcher de la toucher dès que l’occasion se présentait, et de l’autre, il l’abandonnait à son sort quand les choses se corsaient. Et autant dire que l’alcool qu’elle avait bu jusque-là ne l’aidait en rien à retrouver le fil de ses pensées…

Rompant le silence qui s’était installé entre eux alors que, paradoxalement, la musique continuait de crier dans les tympans de la jeune fille, Wyatt s’intéressa alors à ses cheveux d’un roux flamboyant. De sa main libre, il replaça une mèche derrière son oreille, et en sentait ses doigts frôler la peau de son visage au passage, elle s’empressa de retrouver son regard tout en s’efforçant de ne pas commettre un acte stupide. Il avait beau lui caresser la peau depuis qu’elle avait atterrie dans ses bras, il fallait à tout prix qu’elle se calme. Ses yeux se posèrent furtivement sur ses lèvres puis elle secoua la tête d’un air confus lorsqu’il remarqua à quel point la couleur de ses cheveux la changeait. Au lieu de répondre, elle se contenta de baisser de nouveau le regard alors que son cœur rugissait dans sa poitrine. Reprenant la parole, il la complimenta et lorsqu’il constata qu’elle ne l’observait pas, il plaça avec délicatesse ses doigts sous son menton pour l’obliger à le regarder. Charlie retint son souffle tandis que les doigts qui étaient prisonniers dans la main du gynécologue s’agitaient légèrement, caressant distraitement sa peau qu’elle était malgré elle curieuse de redécouvrir. Après une seconde d’hésitation, elle esquissa à son tour un sourire, en réponse à celui qu'il lui adressait, et prit une longue inspiration. « Merci… » Lui répondit-elle enfin, tout en douceur. Réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien ajouter, elle maudit l’alcool qui l’empêchait de raisonner correctement.

Avant même qu’elle n’ait le temps de lui retourner son compliment –et Dieu sait qu’elle aurait pu en formuler une longue liste si elle l’avait voulu- le type ivre que Wyatt avait chassé une minute plus tôt revint à la charge, et cette fois-ci, il n’était pas seul. En dévisageant les deux hommes robustes qui l'accompagnaient, elle sentit son sang se glacer. S’il ne faisait aucun doute que Wyatt pouvait se défendre verbalement contre un type complètement saoul, elle n’était pas certaine qu’il fasse le poids contre ces deux-là. De toute évidence, il en vint à la même conclusion qu’elle puisqu’il l’attira rapidement hors de la salle. Le suivant du mieux qu’elle le pouvait, la jeune fille fit en sorte de ne pas trop trainer malgré ses talons vertigineux. Lorsqu’elle parvint, saine et sauve, dans la cuisine de la Pension, elle remarqua que ses doigts étaient désormais mêlés aux siens et retint un sourire. Toutefois, il lâcha hâtivement sa main et éclata de rire après leur folle course parmi les invités tous plus saouls les uns que les autres. Incrédule, Charlie le dévisagea un moment avant de rire à son tour. Elle ne connaissait pas vraiment la raison de cette hilarité soudaine, mais cela n’avait pas la moindre importance. Profitant d’avoir ses deux mains libres, elle plissa tranquillement sa robe noire puis releva le menton en direction de Wyatt. La réflexion de ce dernier la fit sourire, et alors qu’il s’était éloigné d’elle, elle fit un pas vers lui. « Je suis désolée, je n’avais pas l’intention de t’attirer des ennuis ». Gênée, elle écarta nerveusement une mèche rousse de son visage avant de jeter un coup d’œil furtif en direction de la porte.

Maintenant qu’elle était avec Wyatt, elle n’avait plus aucune envie de le quitter, et au fond d’elle, elle espérait même pouvoir passer un petit moment en sa compagnie. C’est vrai, elle ne parvenait que difficilement à dissimuler l’attirance qu’elle éprouvait à son égard, et sans qu’elle ne s’en rende seulement compte elle s’était d’ailleurs encore approchée de lui jusqu’à s’appuyer contre une chaise placée à ses côtés. Mais c’était plus fort qu’elle, elle était désormais seule avec lui et ne pouvait plus détacher son regard du sien. Une fois de plus, il l'hypnotisait. Elle ne parvenait à comprendre comment il était capable d’une telle chose, mais elle se laissait néanmoins faire, n'étant de toute façon pas en mesure de lui résister. Si cela ne tenait qu’à elle, si elle se laissait guider par son instinct, elle serait déjà dans ses bras. Pourtant, elle faisait de son mieux pour tenir en place et éviter de lui sauter dessus. Elle avait la chance d’être plus sobre que la dernière fois, et avec un peu de chance, cela lui permettrait d’éviter quelques erreurs.

Ne détournant jamais le regard, Wyatt lui dit alors que cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus avant de lui demander si elle était tombée malade après le bain improvisé qu’ils avaient pris dans le lac. Charlie sentit ses joues s’empourprer à la mention de cet épisode. L’eau autour d’eux, ses mains explorant désespérément le visage du médecin, la proximité de leurs corps… Charlie déglutit doucement et posa une main sur sa joue brûlante. Elle aurait bien besoin d’un bain glacial, justement. « Nope… je ne suis pas tombée malade » lui répondit-elle d’une voix mal assurée alors qu’elle avait l’impression que la chaleur ne faisait que grimper dans son corps. Un vertige l’atteignit alors de plein fouet et elle se cramponna à la pauvre chaise le temps que celui-ci disparaisse. Passant le revers de sa main sur son front tout aussi fiévreux, elle fit un nouveau pas vers Wyatt et attrapa sa main. En apparence, cela lui permettait de ne pas s’effondrer sur le sol. En réalité, elle n’avait qu’une envie, sentir sa peau contre la sienne. Quittant le regard du médecin, elle le posa sur leurs mains enlacées et sourit.

Finalement, elle la lâcha et décida de s’éloigner du gynécologue afin de faire le tour de la cuisine. Plutôt familière avec cette dernière grâce à toutes ces fois où elle s’était invitée chez les Preston, elle se dirigea vers le frigidaire qu’elle ouvrit et dont elle explora le contenu. Si elle devait passer plus de temps avec Wyatt, alors il lui faudrait un remontant, histoire de se donner un peu de courage. La jeune femme jeta alors son dévolu sur un saladier rempli d’un cocktail inconnu et elle l’attrapa. Prenant au passage deux verres dans une armoire, elle se dirigea vers le comptoir et jeta un coup d’œil à Wyatt, lui faisant signe de s’approcher. D’une main légèrement tremblante, elle remplit les deux verres avant de se retourner vers son gynécologue. « Un petit remontant, Docteur Pillsbury ? ». N’attendant pas sa réponse, elle souleva l’un des verres et le lui tendit. Charlie attrapa alors le second, et sans attendre le top départ, le vida d’une traite. Ah… voilà qui lui rafraichissait un peu les idées, enfin presque. Elle avait tendance à devenir complètement déjantée lorsqu’elle buvait rapidement et en grandes quantités, mais tant pis. Cette tension grandissante qui existait entre Wyatt et elle était bien trop difficile à supporter, et il lui fallait quelque chose pour tenir bon.

Reposant le verre sur le comptoir, elle fronça les sourcils puis retrouva le regard de Wyatt. Elle hésita une seconde, puis un sourire se dessina sur ses lèvres. « Tu sais, tu ne devrais probablement pas rester seul avec moi. J’ai tendance à mal me comporter lorsque tu te trouves, disons, à proximité… ». Elle prit une brève inspiration et posa une main sur le comptoir. Il y avait un bon millier de choses qu’elle désirait lui dire mais qu’elle avait peur de prononcer. Et elle avait beau préférer s’éloigner de lui et éviter les bêtises, elle ne pouvait concevoir qu’il s’éloigne d’elle à nouveau. Se mordillant le bout de la lèvre, son regard examina le sien et elle se décida enfin. « J-je m’excuse pour la dernière fois. Je n’aurais pas dû te mettre dans l’embarras, c’était stupide de ma part. C’est que… » Elle laissa sa phrase en suspens, haussant les sourcils devant le regard qu’il lui jetait. « Comment tu fais ça ? Comment tu fais pour me… Je n’arrive même plus à me concentrer quand tu me regardes comme ça ! » Lâcha-t-elle, encore plus confuse qu’avant. Ses pensées s’embrumaient, peut-être à cause de l’alcool, mais plus probablement à cause de Wyatt. Bon Dieu, si seulement elle pouvait se défaire de certaines craintes, si seulement elle pouvait… oser.


Dernière édition par Charlie Watson-Brown le Jeu 29 Mar - 21:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyJeu 29 Mar - 14:48

Calmant sa crise de rire en essuyant le coin de ses yeux hilares, Wyatt savait parfaitement que c’étaient surtout ses nerfs qui le lâchaient, bien plus que le comique de cette course poursuite à travers la foule ivre de la fête du nouvel an de la Pension Preston. Il ne pouvait pas la laisser en bas seule et sans surveillance. C’était la laisser exposée au danger des quelques balourds qui avaient de toute évidence réussi à s’incruster à la soirée et cette idée ne lui plaisait pas du tout. Il ne la connaissait pas. Il ne savait rien d’elle, de ses amis, de ses sorties. Il ne savait pas quel autre homme avait posé ses mains sur elle. Si elle avait résisté en essayant de s’échapper comme elle venait de le faire ou bien si elle s’était abandonnée dans des bras séducteurs comme elle l’avait fait, avec lui. En réalité, il n’avait absolument pas envie de penser à ce genre d’éventualité mais c’était plus fort que lui. Il était jaloux de ces inconnus qui n’existaient peut-être même pas. Il voulait la garder pour lui sans pour autant être allé la chercher. Après la soirée où il s’était égaré volontairement sur le chemin devant la ramener chez elle, il ne l’avait pas recontactée. Il n’avait pas son numéro de téléphone portable de toute façon, et il se voyait assez mal le demander à Lexie au détour d’une conversation. Amis certes, mais il ne voulait pas paraître grossier. Chacun était libre de faire ce qu’il voulait mais pas de le raconter à l’autre le lendemain. Alors il avait laissé le temps passer. Il avait fait tout son possible pour retrouver sa rousse et oublier cette jeune femme imprévisible et dangereuse pour elle-même. Elle était trop jeune et trop inexpérimentée pour oser affronter Wyatt Pillsbury, et même s’il se surprenait à imaginer lui faire faire ses premières armes, cela devait rester du domaine de la fantaisie. Si elle avait été une groupie de plus il l’aurait oubliée avant même de passer l’angle de sa rue, seulement elle s’acharnait à le hanter. Il la voyait parfois dans les rues de Lima, que ce soit elle ou non. Et maintenant, elle apparaissait rousse devant lui, comme pour lui hurler que quoiqu’il fasse son intérêt n’était pas près de s’éteindre. Mais elle avait une vie à elle. Elle allait sûrement à l’université, rencontrait des amies, des amis sans doute, suivait des cours, travaillait peut-être... Il s’intéressait à ce qu’elle pouvait faire, à ce qu’on pouvait lui faire, à ce que les autres hommes pouvaient lui faire surtout. Elle dégageait cette aura à laquelle il était particulièrement sensible, pas tout la fait la vibration de la demoiselle en détresse, mais quelque chose dans ces eaux là. Lorsque son regard se posait sur vous il était impossible de se défiler et c’était comme si son être tout entier était captivé par ses iris gris à la couleur si particulière. Si lui-même ne se sentait pas la force d’y résister tout à fait, qu’en serait-il des autres qui n’avaient pas son sang froid ? Un sourire toujours accroché aux lèvres malgré la retombée de sa nervosité passagère, il regarda la jeune femme mimer sa gêne en s’excusant d’une petite voix. «Si tous mes ennuis pouvaient être aussi charmants.» murmura-t-il sans être sûr qu’elle l’entende. Et il fallait admettre que les véritables ennuis ne faisaient que commencer maintenant qu’ils étaient seuls avec pour seule compagnie la tension palpable dans l’air.

Comment aurait-il pu en être autrement ? La dernière fois qu’il l’avait vue il avait les mains sous ses vêtements trempés et ne se lassait pas d’embrasser encore et encore ses lèvres fines. Et puis devant le constat que tout allait beaucoup trop vite il avait dû tirer sur le frein à main de toutes ses forces pour ne pas la faire sienne au milieu de ce lac avec une bande de gamins venus chercher des sensations fortes comme seul public. Ce n’était pas comme s’il n’en avait pas eu envie. Ce n’était pas comme si malgré le trajet silencieux jusqu’à chez elle il avait dû prendre une bonne dizaine de douches froides pour reprendre ses esprits. S’il n’était pas lui-même tombé malade c’était grâce à un système immunitaire coriace et des compléments alimentaires qu’il prenait religieusement chaque matin. Elle ne l’avait plus regardé une seule fois sur le chemin du retour. Elle avait eu l’air si blessée, si honteuse. Elle n’avait pourtant rien fait de mal, il avait été incapable de réfréner ses ardeurs alors qu’il était censé être l’adulte responsable et sobre de l’histoire et en croyant bien faire, il lui avait causé du tort. Ses souvenirs lui revenaient peu à peu en la regardant de la tête aux pieds pour s’assurer qu’il s’agissait bien d’elle et pas d’une illusion qui viendrait le conforter dans son obsession naissante. Peut-être que s’il avait décidé de lui faire sauter le pas ce soir-là tout aurait été différent. Peut-être qu’il n’aurait pas été au mariage en compagnie de Lexie. Peut-être qu’il n’aurait pas eu à affronter Anna en combat singulier dans les couloirs de la pension. Peut-être qu’il ne serait pas en train de se demander quoi dire à cette fille qui le regardait comme une diabétique devant un morceau de sucre géant. «Tant mieux...» répondit-il sans conviction pour ne pas laisser le silence intenable se réinstaller dans la pièce vide où le vacarme de la fête ne parvenait que de manière étouffée. Si elle n’avait pas été malade peut-être l’était-elle à présent. Titubant fiévreusement, une main posée sur son front comme pour prendre sa température, elle vint s’accrocher à une chaise avant de tomber à nouveau dans ses bras. Ses grands yeux verts sondant son regard pour tâcher de comprendre ce qui lui arrivait, la surprise ne se dissipa pas lorsqu’elle entremêla ses doigts au sien dans un sourire satisfait. Hésitant une seconde, il porta à son tour sa main sur son front pour évaluer la chaleur de son corps en poussant les mèches rousses en bataille. La regardant avec tendresse, il prolongea ce contact qu’elle semblait supplier et pour lequel il ne fallait pourtant pas le prier. «Tu ne te sens pas bien ?» l’interrogea-t-il d’une voix teintée d’inquiétude. Elle ne semblait pas avoir de fièvre mais qui savait combien de verre elle avait déjà bus avant de descendre celui de monsieur mains baladeuses au sous-sol... Sans lui répondre, Charlie virevoltait déjà vers d’autres horizons et préféra fouiller le frigo en ayant l’air d’y chercher autre chose que le frais. S’il lui restait le moindre doute, son aisance dans la cuisine était une preuve de plus de sa proximité gênante avec Lexie. Mais il s’était posé ce genre de questions auparavant, et ça ne l’avait pas arrêté la première fois. Passant outre les détails de sa relation avec sa maîtresse actuelle, il saisit le verre tendu devant lui qui avait l’air tout aussi suspect que les trois autres déjà derrière lui. «Puisque c’est si gentiment proposé...» À peine avait-il porté le gobelet à ses lèvres que Charlie avait renversé sa tête pour descendre d’un trait le verre plein qu’elle s’était gardé. Soit elle était nerveuse... soit elle était nerveuse. Et après un premier aperçu de ses prouesses alcoolisées, le médecin se mit à redouter la tournure qu’allait prendre les choses.

Après avoir lui-même vidé son verre, il attendit patiemment qu’elle se remette de son impressionnante descente en continuant à détailler ses lignes cachées derrière les volutes de sa robe. Sans doute avait elle triché pour l’effet pigeonnant, et le souvenir de cette poitrine plate sous ses doigts lui tira un sourire. C’était sans doute mesquin de l’imaginer nue alors qu’il peinait à garder son calme en essayant de dédramatiser la situation mais son subconscient n’avait pas l’air de vouloir coopérer. Il voulait cette fille. Et il n’y avait qu’à la regarder pour savoir qu’elle le voulait aussi. Alors pourquoi attendre ? Pourquoi tant de retenue quand il aurait suffi qu’il la soulève pour l’emmener à l’étage et consumer enfin ce désir qui le taraudait. Une fois le plaisir de la nouveauté passé peut-être que son intérêt s’en irait et qu’ils pourraient continuer chacun de leur côté. Seulement outre le fait que déflorer la meilleure amie de Lexie dans le lit de Lexie où il avait couché avec Lexie ne lui disait franchement rien, il n’avait pas envie de perdre cet intérêt. Il n’avait pas envie de retomber dans la monotonie des sentiments en demi-teinte et du plaisir facile. Il avait envie de comprendre pourquoi son cœur semblait battre plus fort en sa présence. Pourquoi elle le rendait parfois mal à l’aise. Pourquoi il voulait la protéger des autres alors que rien ne l’y obligeait. Elle avait encore les joues rosies par les souvenirs qu’il avait fait exprès de ramener à la surface et à présent elle semblait se battre contre elle-même pour rester à l’autre bout de la cuisine. Immobile. Loin de lui. Surpris, Wyatt sentait sa poitrine se tendre en l’entendant parler. Le sourire sur ses lèvres n’était pas moqueur ou même tendre, il la fixait sans pouvoir détourner les yeux et ce malgré le trouble qu’il causait en elle. Peut-être même à cause du trouble qu’il causait en elle. Se levant doucement de sa chaise, il emporta son gobelet entre ses doigts pour venir se placer devant elle, l’obligeant à rester immobile dans cet angle où elle était venue s’enfermer. Laissant le verre vide à côté du saladier suspect, il appuya ses mains de chaque côté d’elle. «C’est une mise en garde pour moi... ou pour toi ?» demanda-t-il en arquant un sourcil. «Comment je fais quoi ?» insista-t-il en rapprochant son visage du sien jusqu’à sentir son souffle sur sa peau. «Peut-être que tu devrais arrêter de te concentrer sur ce qui s’est passé ou ce qui ne s’est pas passé ce soir là.» lâcha-t-il d’une voix neutre en se redressant un peu, resserrant l’espace de ses bras sur la paillasse de la cuisine. «Peut-être que si tu arrêtais de ne te concentrer que sur ce que tu penses qu’il s’est passé ce soir là, tu verrais que tu n’as pas été stupide du tout et que ce n’était simplement pas le bon soir.» Son pouls n’avait jamais pulsé aussi fort dans sa jugulaire et il sentait progressivement l’alcool se mêler à son sang qui circulait bien trop vite. «Dis-moi comment je te regarde.»
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyJeu 29 Mar - 23:56

Charlie n’avait jamais très bien tenu l’alcool, et elle l’avait prouvé de nombreuses fois. Aussi, à cause de cette faiblesse, elle était toujours la première que l’on invitait aux soirées étudiantes de l’OSU ; après tout, c’était un moyen comme un autre de s’assurer une bonne soirée. Lorsqu’elle buvait, la jeune femme oubliait qu’elle était timide et plus réservée que la moyenne, mais elle oubliait surtout qu’elle craignait bon nombre de choses dans la vie, et que c’était précisément ces craintes qui la bloquaient. Néanmoins, elle parvenait toujours à terminer la soirée seule, sans la moindre compagnie masculine. Elle faisait tout un tas de choses quand elle était éméchée, elle riait, grognait, grimaçait, racontait bêtise sur bêtise, imitait ses camarades, professeurs et famille, dansait à en avoir mal aux chevilles, et parfois elle faisait même le grand écart au beau milieu de la pièce pour amuser la galerie. Mais s’il y avait bien une chose qu’elle ne faisait jamais, c’était draguer les plus beaux garçons de la soirée et finir dans les draps de ces derniers. Il s’agissait là de l’unique résistance qu’elle opposait. Contrairement à la plupart de ses connaissances qui se rendaient aux fêtes les plus déjantées du campus dans le seul but de se faire draguer à outrance puis s’assurer un passage à la casserole épique, Charlie était connue pour faire attention et ce même sous l’influence de l’alcool. Quelques étudiants s’étaient déjà aventurés de ce côté-là : ils se rapprochaient, dansaient contre elle d’une manière qui ne laissait aucun doute sur leurs intentions, et essayaient même parfois de l’embrasser. Pourtant, aussi ivre fût-elle, elle ne se laissait jamais attraper. Wyatt était son exception.

La jeune fille ne savait pas ce qui l’avait poussée à se jeter dans ses bras de la sorte, plusieurs semaines plus tôt. Elle ne le connaissait pas, ne l’avait vu qu’une seule et unique fois. Elle n’avait aucune idée de la façon dont il se comportait avec les autres filles, ne pouvait deviner si, comme ses amies, il n’allait aux soirées organisées que pour s’assurer une bonne partie de jambes en l’air et déserter au petit matin. Les seules paroles qu’elle avait échangées avec lui avaient été d’ordre professionnel, et s’il était vrai que ses mains s’étaient déjà aventurées sur sa poitrine, cela n’avait pour autant rien de personnel. Alors pourquoi, oui pourquoi avait-elle ressenti le besoin d’abandonner ses habitudes pour poser ses doigts sur son visage, pour briser toutes les règles qu’elle avait pu mettre au point et embrasser un homme qu’elle ne connaissait même pas ? Après ce fameux soir, c’était une question qu’elle s’était souvent posée. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Elle avait d’abord mis ça sur le compte de l’alcool, mais en y réfléchissant davantage, ce n’était pas une excuse puisqu’elle s’était déjà faite draguée par le passé et n’avait pourtant jamais réagi de la sorte. Ensuite, elle s’était dit que peut-être, l’attirance ressentie cette fameuse nuit n’était que le fruit de son imagination. Maintenant qu’elle se trouvait face à lui, dans cette cuisine qu’elle aurait préférée plus étroite, elle savait que ces deux théories étaient particulièrement ridicules. Le problème ne venait pas d’elle, le problème venait de lui. Il possédait un charisme indéfinissable, et tout chez lui semblait l’attirer : de la douceur de ses gestes à son parfum étourdissant, de son regard troublant à son sourire éloquent. Elle ne le connaissait peut-être pas véritablement, mais elle avait l’impression de tout savoir de lui. Et le pire dans tout ça ? Cela ne lui suffisait plus.

Lorsque le médecin s’inquiéta de sa santé, elle se déroba rapidement en secouant la tête d’un air réprobateur alors qu’elle réprimait de nouveaux frémissements entrainés par leur proximité. Elle se dégagea de ses bras et s’aventurant dans la cuisine, essaya d’effacer les nombreuses images qui faisaient déjà leur apparition dans son esprit. Elle ne savait pas où cette petite beuverie qu’elle leur préparait les mènerait, mais elle était bien décidée à ne pas songer aux conséquences de ses actes. Cela ne signifiait pas qu’elle allait immédiatement se jeter sur lui, faire valser tout ce qui se trouvait sur la surface lisse du comptoir, et faire en sorte qu’elle occupe pleinement ses pensées. Non, telles n’étaient pas ses intentions -même s’il fallait avouer que cette possibilité excitait un peu plus les battements de son pauvre cœur. Elle voulait simplement passer un peu de temps en sa compagnie, voir où tout ceci les mènerait et si possible, comprendre par la même occasion le mystère de cette alchimie qu’elle n’avait jamais expérimentée auparavant. Bien sûr, elle aurait tout donné pour être capable de poser ses deux mains sur ses joues, et goûter de nouveau à ses lèvres pleines qu’elle mourait d’envie de retrouver. Mais était-ce vraiment raisonnable ?

Après avoir rempli leurs deux verres, la rouquine ne tarda pas à vider le sien, ne se souciant ni du feu qui reprenait vie au fond de sa gorge, ni du regard intéressé de Wyatt face à elle. Au contraire, elle esquissa quelques pas pour s’éloigner de lui, et s’adossa au comptoir sur lequel elle posa ses coudes pour être certaine de ne pas défaillir si jamais la fièvre revenait à la charge. Elle n’avait pas envie de passer pour la victime de service qui ne savait pas tenir l’alcool, même si au fond c’était plus ou moins vrai. Loin de Wyatt, elle parvenait presque à s’échapper à son emprise. Elle restait fascinée par lui, mais parvenait à canaliser l’envie de lui retirer les boutons de sa chemise, ou encore celle de balader ses doigts sur sa peau nue. Elle ne se contrôlait pas entièrement, certes, mais c’était déjà un début. Pourtant l’équilibre précaire de sa situation se retrouva rapidement bouleversé lorsqu’il plongea de nouveau son regard dans le sien.

Quand elle lui fit part de ses inquiétudes, l’intérêt du garçon parut piqué au vif et il ne tarda pas à s’approcher d’elle. Penaude, Charlie retira ses coudes du comptoir et se redressa légèrement avant qu’il n’arrive à sa hauteur et pose une main de chaque côté d’elle. Le regard de la jeune fille quitta le sien et se balada sur le corps du médecin, étudiant brièvement la proximité qui existait entre eux et qui la troublait déjà tant. Relevant graduellement le menton pour rencontrer ses yeux verts, elle retint son souffle lorsqu’elle le vit approcher son visage du sien tout en lui demandant si la mise en garde qu’elle avait faite lui était destinée ou non. Encouragée par l’expression du gynécologue, elle eut un sourire timide. « Pour moi… mais peut-être pour toi aussi, finalement » Murmura-t-elle avant d’hausser les épaules. Attrapant une mèche rousse entre ses doigts, elle la rejeta en arrière. Son pouls s’accéléra de nouveau quand le médecin s’intéressa de plus près à ses paroles. Charlie s’apprêta à répondre à sa question lorsqu’elle fut déstabilisée : il s’approcha si près d’elle que son souffle chatouillait sa peau. Cette sensation entraina de nouveaux souvenirs et elle gémit légèrement, en plein combat contre elle-même pour chasser certaines images de son esprit. Mais c’était impossible. Elle posa une main fébrile sur sa cuisse, se souvenant de la pression des doigts du médecin contre cette dernière, dans le lac. Elle parvint néanmoins à s’éclaircir la voix, retrouvant le peu de fierté qui lui restait. Wyatt lui recommanda alors d’oublier ce qui s’était passé dans ce fameux lac, et Charlie le dévisagea avec perplexité lorsqu’il ajouta qu’il ne s’agissait pas du bon soir. Jusque-là, elle avait pensé que le problème venait d’elle, que Wyatt avait beau aimer s’amuser avec elle, il connaissait les limites qu’il ne voulait pas franchir en sa compagnie. Elle s’était dit qu’elle n’était peut-être pas à son goût, peut-être pas suffisamment séduisante pour lui, ou même trop inexpérimentée. Après tout, elle lui avait révélé au cours de leur première entrevue qu’elle était vierge, il n'était donc pas sans savoir qu’elle n’avait jamais sauté le pas avec un homme.

« Ce n’est pas parce que je m’efforce d’oublier ce qui s’est passé que j’en suis capable ». La jeune femme plissa les yeux, comme pour mieux discerner le regard de celui qui occupait ses pensées depuis plusieurs semaines. « Pas le bon soir ? » Répéta-t-elle, un sourire amusé se formant sur son visage. « J’ai comme l’impression que je devrais éviter de te demander ce que tu entends par « bon soir », je me trompe ? ». Haussant les sourcils, ses lèvres formèrent le mot « oups ». Son regard clair se fit de nouveau insistant, et elle osa à son tour approcher son visage du sien, alors qu’elle sentait les mains du gynécologue posées sur le comptoir s’approcher dangereusement d’elle. Il lui demanda finalement de lui décrire la façon dont il le regardait et elle acquiesça calmement. Levant une main vers son visage, elle frôla furtivement du bout des doigts l’une des joues du garçon avant de laisser son bras retomber le long de son corps. « Tu me regardes comme si… » Elle se redressa de nouveau et résista à l’envie de lui caresser encore la peau. « Comme si j’étais la personne qui comptait le plus à tes yeux. Comme si tu ne voulais plus que je m’en aille, comme si tu voulais que… » Elle s’interrompit et hésita encore un peu avant de laisser un silence s’installer entre eux. Son sourire ne tarda pas à retrouver ses lèvres. Réduisant avec résolution les derniers centimètres qui séparaient leurs deux visages, son nez finit par frôler la mâchoire du médecin avant de laisser place à ses lèvres qui se dirigèrent lentement vers son oreille. « Je t’avais prévenu, Wyatt… » Lui dit-elle à voix basse. « Je ne peux pas être raisonnable quand tu te trouves à cette distance… je ne peux pas ». Soupirant, elle écarta à contre cœur son visage du sien et retrouva rapidement ses yeux. « Si tu voulais que j’arrête de me concentrer sur le passé, alors tu as ce que tu désirais. Seul le présent m’importe ».
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyVen 30 Mar - 2:03

Il devait faire environ une tête de plus qu’elle. Incliné dans sa direction, il la dominait complètement et le sentiment de confort né de cette position ne faisait qu’aiguiser le plaisir qu’il concevait à n’être qu’avec la jolie rousse. Acculée contre le comptoir, prisonnière de l’espace de ses bras, elle n’osait pas le regarder plus de quelques secondes d’affilée, cherchant sans cesse à baisser les yeux ou à trouver à cette cuisine un intérêt qui n’existait pas. Plus elle s’entêtait à le fuir, plus il avait envie de l’enfermer dans une étreinte étouffante qui la contraindrait à ne voir que lui et à oublier tous les autres. Quand enfin ses prunelles se posaient sur lui, c’étaient des pupilles dilatées par la cuisine sombre et l’alcool sans doute qui oscillaient à une vitesse impressionnante qu’il avait le loisir de découvrir. Était-il si terrifiant ? Quel était le mal à se laisser aller à ce que son corps semblait lui dicter ? Pourtant plus elle le dévorait du regard et moins elle semblait disposée à se rompre la distance faible qui les séparait. Wyatt quant à lui avait abandonné l’idée de se restreindre. Il était déjà si près d’elle, bien plus près que de raison à en croire les pulsations de son sang qu’il ne maîtrisait plus, et pourtant l’envie de se rapprocher se faisait encore sentir. À cette distance, il pouvait observer la moindre de ses réactions. Le plissement de ses yeux et les petites rides entre ses sourcils, les mouvements presque imperceptibles de son visage qui trahissaient sa nervosité, sa respiration besogneuse qui s’interrompait alors qu’il n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle. Il aurait pu passer des heures à l’épier sans se lasser. Encore tellement de choses à découvrir. De manière scientifique, il décortiquait et analysait ses réflexes les plus minimes, comme si connaître son corps dans les moindres détails l’aiderait à la connaître elle. Seulement sa méthode pêchait cruellement : elle était bien plus qu’un sujet de laboratoire et les enjeux de cette expérience qu’il était en train de mener n’avaient pas été fixés de prime abord dans un postulat clair. Que cherchait-il exactement en se rapprochant d’elle ? Continuer ce qu’il avait arrêté à contre-cœur la dernière fois ? Était-ce simplement de la curiosité ? Ou bien autre chose qu’il refusait de s’avouer... C’était sans doute idiot, mais l’idée de posséder sur le bout des doigts ses mouvements, même les plus sensibles, était une maigre consolation qui ne justifiait pas cet engouement inexplicable qu’il avait pour la jeune femme mais dont il se contentait pour l’instant. Cette donnée seule revenait sans cesse dans son esprit où le calme qu’il essayait d’instaurer était troublé par les mêmes images, encore et toujours. Pas exactement des photographies. Bien pire que des photographies en réalité. Des flashs que lui inspiraient son odeur, son regard passionné, son sourire timide, le son du gémissement qu’elle laissa échapper. Haussant un sourcil intrigué par ce suave soupir sonore qui était venu se loger tout droit dans le creux de son oreille, il se surprit à imaginer que les souvenirs dont il n’arrivait pas à se débarrasser ne hantaient pas que lui. Refermant ses doigts sur le carrelage du plan de travail pour se concentrer à cette pensée, il fut forcé d’admettre qu’elle n’avait pas eu tort... Il risquait autant qu’elle de perdre le contrôle à cette distance. Mais c’était aussi pour cela qu’il était venu jusqu’à elle. Pour voir jusqu’où il pouvait aller. Pour voir si les barrières qu’il avait érigé la fois précédente allait enfin s’écrouler. Pour voir si celle qui était aux antipodes de toutes les filles qu’il pouvait regarder dans la rue ou draguer dans les bars serait capable de lui faire perdre la raison rien qu’un instant comme aucune autre avant elle.

Suivant le trajet de la mèche rousse égarée, le médecin pressa ses lèvres ensemble en déglutissant doucement. Elle semblait bien trop consciente de sa présence à lui, sans même se rendre compte de l’effet qu’elle pouvait produire. La couleur chatoyante de la masse de cheveux attachés de manière faussement négligée qu’elle passait son temps à réagencer sous son nez était insupportablement tentante. Wyatt n’était pas aveugle et savait parfaitement quelles étaient les filles qui l’attiraient. Son type n’était d’ailleurs pas bien difficile à cerner et il n’en concevait aucune honte. Pourquoi perdre son temps à se mentir alors que l’on est capable d’obtenir celle que l’on veut ? Après avoir grandi dans un milieu ginger supremacist, choyé par toutes les femmes comme le benjamin prodige qu’il était, il ne fallait pas s’étonner de la confiance inébranlable du gynécologue en compagnie des femmes. Il en avait tellement vues. De tous les âges, dans toutes les situations, il était un expert de la question féminine et savait en général parfaitement désamorcer ou tout simplement éviter les crises hystériques. S’il était bien sûr toujours surpris par tel élan de folie de Lexie ou telle lubie de Hallie, dans l’ensemble, il parvenait toujours assez rapidement à les cerner et à leur donner ce qu’elles voulaient. Mais avec Charlie, c’était comme si son radar était brouillé par le signal ennemi. Elle se défendait contre lui en l’empêchant de lire dans ses yeux ce qui se tramait dans son esprit. Tout ce qu’il savait, ou pensait savoir, il le déduisait sans aucune certitude de gestes qu’il avait eu le loisir d’observer sur d’autres. Tant et si bien qu’il ne savait plus comment se comporter et laissait l’instinct prendre le relais là où son expérience manquait. Il avait parlé trop vite et trop affairé à se rapprocher le plus possible de son visage sans la toucher, il ne s’était pas rendu compte que ses mots avaient trahi sa pensée. Voilà donc ce que son esprit affûté préparait en le torturant avec tous ces souvenirs superflus. Il voulait s’offrir une deuxième chance de faire ce qu’il avait préféré laisser à un autre ce soir là. Imaginant une seconde la jeune femme dans les bras d’un autre, cette idée le contraria tellement que ses traits paisibles se durcirent sans qu’il puisse répondre immédiatement à sa question amusée. Elle avait l’air de beaucoup se divertir en le voyant se débattre avec ses propres désirs et sa bouche formant un O feignant le remords était une provocation de plus. Retenant sa réponse, il préféra revenir sur le cœur du malaise en planta ce visage qui la perturbait tant juste devant ses yeux. Tout entier tendu dans l’attente, il accompagna un peu le mouvement de ses doigts sur sa joue trop vite avorté. Dans ses yeux verts brillait l’impatience d’une réponse qu’il redoutait. À juste titre. Sa réponse était édifiante et jamais il n’aurait imaginé que son regard pût transmettre ce genre de sentiment. À l’écouter parler, il avait l’air du parfait amoureux transi qui se meurt pour un regard de sa belle. Et ce même si les princes dans les contes de fées que l’on vend aux petites filles n’avaient très certainement pas le même genre de projets en tête que ceux que Wyatt concevait à cet instant. Fermant les yeux en sentant son nez passer le long de sa mâchoire, il frissonna lorsque ses cils battirent sur la peau de sa joue avant d’entendre le murmure grave qu’elle soufflait dans son cou. Ne rouvrant les paupières qu’en prenant conscience de son mouvement de retrait, il constata avec effroi qu’elle affichait encore un sourire calme alors qu’il était sur le point de perdre pied. «Je n’ai pas l’impression qu’on parle du même présent.»

Faisant volte-face, il dégagea d’un revers de bras une partie de la table en poussant les verres vides ou pleins sans ménagement avant de revenir se planter devant Charlie qu’il attrapa par les hanches pour la soulever de terre. Après un demi-tour hasardeux qui marquait le manque d’équilibre dû à l’alcool qui commençait à se faire sentir, il déposa la jeune femme sur la table sans trop de ménagement. Les yeux rivés sur les siens, il écarta l’une de ses jambes pendant dans le vide avec son genou, les mains toujours accrochées au tissu vaporeux de sa robe noire, s’installant dans l’espace qu’il venait de forcer. Caressant doucement ses côtes qu’on devinait sous ses vêtements, il ne résista plus à l’envie de plonger sa main dans ses cheveux en laissant son pouce sur sa joue. «Ça, ça s’appelle ne pas être raisonnable, mademoiselle Watson-Brown.» Penchant la tête pour se frayer un chemin jusqu’à sa gorge, il y déposa un baiser chaud tout en enfonçant un peu plus ses doigts dans ses cheveux. Le goût salé de sa peau le rendait fou et il se résigna à détacher ses lèvres de sa peau blanche, non sans y avoir laissé une marque rouge. Traçant le bord de ses lèvres avec son autre main qui s’était perdue sur le dos de la jeune femme, il resta une seconde arrêté devant son visage, le souffle court, sans oser rompre tout de suite l’équilibre qu’il semblait avoir retrouvé. Mais la tentation finit par l’emporter et il pressa doucement ses lèvres contre ses siennes. Retrouvant les mêmes sensations que la première fois, il prolongea ce baiser avec un peu plus de ferveur. Ses doigts sur la fermeture éclair de la robe, le reste de la fête et les rires de l’autre côté de la porte semblaient avoir disparu et rien n’existait en dehors de Charlie sur la table d’une cuisine qu’il n’aurait même pas pu situer. Descendant doucement le curseur, il sentit soudain une vibration dans la poche de sa veste contre la cuisse de l’étudiante. Détachant son visage du sien visiblement aussi surpris qu’elle, il mit encore deux sonneries à comprendre qu’il s’agissait de son téléphone portable. Furieux contre lui-même et contre le destin qui l’avait interrompu alors qu’il avait abandonné jusqu’à l’idée d’arrêter ce qu’il avait entrepris de faire quoi qu’il puisse arriver, il tira malgré tout l’appareil de sa poche en fronçant les sourcils. La voisine ? Pourquoi diable sa voisine l’appelait-il alors qu’il était sur le point de régler une bonne fois pour toute la question de la virginité ou non de la jeune femme ? Malgré la colère, le gynécologue était plus qu’intrigué par cet appel inopportun et après un dernier regard en direction de Charlie, il se sépara d’elle. «Je suis désolé, il faut que je prenne ça.» dit-il à mi chemin entre les excuses et l’exaspération. Retournant dans le coin qu’il venait de quitter, il décrocha le téléphone en le collant à son oreille. «J’espère que vous avez une très bonne raison pour me... Quoi ? Attendez je ne comprends rien de ce que vous dites. La police ? Quoi ? Quoi la police ? Madame Miller ? Allô ?» Plus alarmé que jamais, il n’arrivait pas à croire qu’il allait réellement devoir arrêter. S’appuyant sur la paillasse, il se retourna vers Charlie l’air abattu. «Il semblerait que la police soit chez moi...» déclara-t-il froidement en fixant ses pieds nus et les chaussures qui étaient tombées sur le sol. «Elle n’a pas su me dire pourquoi mais... Je ne vais pas pouvoir rester.» Relevant les yeux désespéré vers la jeune femme, il s’approcha d’elle et posa sa main dans sa nuque brûlante. «On dirait que ce n’était pas le bon soir.» Pressant ses lèvres contre son front, il secoua la tête dépité et sortit de la cuisine sans un regard en arrière pour retrouver sa voiture.
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyVen 30 Mar - 21:30

Malgré l’alcool qu’elle avait pu avaler au cours de cette soirée, pour se détendre ou se rassurer, Charlie savait ce qu’elle faisait et avait conscience de la portée de ses gestes. Contrairement à la dernière nuit qu’elle avait passée avec Wyatt où elle agissait de façon totalement impulsive, fonçant tête baissée vers une conclusion à laquelle elle avait échappé de justesse, cette fois-ci l’alcool ne pourrait pas lui sauver la mise en apportant une excuse susceptible de justifier son comportement. Certes, elle n’était pas tout à fait dans son état normal : son alcoolémie lui permettait d’être un peu plus courageuse qu’à l’accoutumée, et à en croire ce qui se déroulait sous ses yeux, c’était tant mieux. Prisonnière de l’emprise du médecin en costume qui la dévorait toujours du regard avec une langueur dont elle ne se lassait pas, elle ne parvenait plus à se concentrer sur quoi que ce soit en dehors de ses yeux qui semblaient ressusciter des émotions qu’elle avait enfouies au plus profond d’elle des années auparavant. Elle ne savait pas comment il faisait, comment il parvenait à la faire frémir rien qu’en l’observant de ses grands yeux verts. C’était comme s’il cherchait à la déstabiliser à chaque fois, et si tel était le but recherché alors le gynécologue n’aurait pu être plus victorieux, car elle n’avait d’yeux que pour lui. Son regard guettait ses réactions et passait au crible le moindre de ses mouvements. Ses mains étaient toujours posées près d’elle, ses épaules étaient droites, son visage, penché vers elle en quête de nouvelles réponses. A chaque fois qu’elle lui en fournissait, elle étudiait attentivement son regard afin de déterminer si oui ou non, ces répliques lui suffisaient. Et autant dire que ses yeux lui donnaient de précieux indices sur les pensées qui se dissimulaient derrière ce visage qu’elle observait, encore et encore, sans jamais s’en lasser.

La tension qui existait entre eux stimulait les sens de Charlie. Non seulement elle était sensible à son parfum qui la troublait de plus en plus, mais à chaque fois que sa peau entrait en contact avec la sienne, elle avait l’impression que son corps entier se consumait graduellement. C’était la raison pour laquelle elle avait essayé de limiter les contacts entre eux, au début. Elle savait que dès qu’elle sentirait ses mains sur sa peau, elle n’aurait plus aucune chance de s’en sortir. Mais c’était déjà trop tard, à vrai dire toute tentative de s’éloigner de lui avait été vaine depuis qu’il avait posé une main devant ses yeux, et ses lèvres dans sa nuque. Et maintenant qu’il se tenait à seulement quelques ridicules centimètres d’elle, elle n’avait qu’une envie : se hisser sur la pointe de ses pieds et s’emparer une bonne fois pour toutes de ces lèvres qu’elle n’en pouvait plus d’ignorer. Elle parvint néanmoins à résister longuement, créant quelques subterfuges pour tromper ses envies. En trouvant la mâchoire de Wyatt, elle avait résisté à l’appel de ses lèvres pour s’attarder sur sa joue puis murmurer quelques mots au creux de son oreille. Dans sa poitrine, son cœur s’affolait déjà mais ce n’était rien comparé à son corps qui en voulait toujours plus et dont elle avait de plus en plus de mal à contrôler les pulsions. Elle garda néanmoins ses mains en place et s’écarta du médecin dont elle observa la réaction avec délectation. En voyant l’expression folle de son regard, elle esquissa un sourire. Elle n’avait en aucun cas l’intention de manipuler Wyatt -de toute façon, elle était loin d’être une grande séductrice et manquait cruellement de pratique. Cependant, il était amusant de voir ce qu’elle était capable de provoquer, et à la perspective de toutes ces choses qu’elle avait encore à apprendre, elle frissonna de nouveau, consciente malgré elle que ses pensées étaient loin d’être très catholiques. Mais c'était plus fort qu’elle, plus fort que tout. Elle avait toujours été une fille sage en respectant les limites qu’elle avait elle-même posées. Aucun dérapage en cinq ans. Pas le moindre écart de conduite. Elle en avait pourtant croisé, des garçons séduisants ; ce n’était pas parce qu’elle s’interdisait de retomber dans les mailles de leurs filets qu’elle n’observait pas ce qui se passait autour d’elle. Pourtant, aucun d’entre eux n’avait attiré son attention comme Wyatt. Il était le seul capable de la fasciner, le seul capable de réveiller l’espoir perdu de la jeune fille. Elle n’en avait même pas envie, parce qu’au fond elle savait que cela serait tôt ou tard douloureux, mais elle n’y pouvait rien, tout cela la dépassait. Alors, sans vouloir se l’avouer, elle espérait et espérait encore.

A la réflexion de Wyatt, Charlie sourit davantage et arqua un sourcil, comme pour le mettre au défi de la contredire. Elle savait ce qu’elle entendait par « présent », et à en croire les troublants signaux qu’il lui envoyait à la pelle, elle était quasiment certaine qu’ils parlaient bel et bien du même présent. Sa main s’approcha tranquillement du garçon, et ce bien qu’elle se soit juré de rester en place, mais ce dernier fut plus rapide qu’elle. A sa grande surprise, il se retourna et dégagea d’un grand geste brusque tout ce qui pouvait se trouver sur la table derrière lui. Charlie suivit du regard la chute des verres en plastique rouge sur le sol avant de relever le menton afin de l’observer lui. Ses yeux verts étaient emplis d’une détermination qu’elle avait déjà pu lire auparavant, mais avant qu’elle ne puisse davantage s’attarder sur les traits de son visage, il la soulevait déjà du sol et esquissant un demi-tour, la posa sur la table qu’il avait libérée avant même qu’elle n’ait le temps de réagir. D’un geste expert, il dégagea l’une de ses jambes pour pouvoir s’installer face à elle. Si le cœur de Charlie avait déjà battu avec force auparavant, ce n’était rien comparé à la puissance de ses battements à cet instant précis. Troublée par l’énergie de Wyatt, elle en resta un moment bouche bée alors que les mains du gynécologue ne lâchaient plus son corps. Ses membres fébriles se crispèrent quand il plongea une main dans ses cheveux, et cette sensation qui ne tarda pas à l’envelopper se fit si présente qu’elle ne parvenait plus du tout à réfléchir de manière sensée.

Le médecin ajouta quelques mots qui eurent pour seul effet d’accélérer encore un peu plus la course de son pauvre cœur. Charlie scruta les prunelles de Wyatt puis croisa les jambes derrière les siennes. Ce beau gynécologue prit les devants et inclina le visage pour mieux pouvoir goûter sa peau. Fermant les yeux, les deux mains de la rouquine se refermèrent sur le bord de la table sur laquelle elle était assise, et les jointures de ses doigts blanchirent sous la pression qu’elle s’imposait. Elle éprouva beaucoup de difficultés à rester sagement assise alors qu’elle ne désirait qu’une chose, s’agripper à Wyatt. Elle demeura pourtant immobile, se concentrant sur les gestes du médecin pour ne pas se laisser entrainer par ses propres envies. Pourtant, quand il dégagea son visage du sien et qu’elle ouvrit les yeux, encore un peu sonnée après cette expérience aussi brève qu’intense qui avait eu raison de ses dernières barrières, elle sut qu’elle ne tiendrait plus très longtemps. Wyatt frôla sa bouche de ses doigts, accentuant encore le désir de Charlie. Au moment où elle approcha ses lèvres pour prendre possession des siennes, il eut le même mouvement et s’ensuivit un long baiser brûlant. Oubliant ses dernières résolutions, ses doigts abandonnèrent le bord de la table pour venir se loger dans la nuque fiévreuse de Wyatt. Dans son dos, elle sentit les mains du garçon insister sur la fermeture éclair de sa robe mais elle ne fit rien pour l’en empêcher. Elle ne pouvait plus raisonner avec clarté si bien qu’elle ne pensait même plus à toutes les personnes qui fêtaient la future nouvelle année et qui pourraient les surprendre d’un moment à l’autre. Non, tout ce qu’il l’importait se trouvait face à elle. Elle plongea sa main dans ses cheveux alors que la seconde testait déjà la résistance des boutons de sa chemise.

Si elle n’avait pas senti la vibration au niveau de sa cuisse, elle n’aurait jamais interrompu ses investigations. Fronçant les sourcils, elle se résigna pourtant à s’écarter du visage de Wyatt pour jeter un regard à sa veste qui, en effet, dégageait une petite vibration. Visiblement furieux d’être dérangé à un moment pareil, le médecin attrapa son portable au fond de sa poche et observa l’écran. En dehors de l’irritation qui transparaissait sur ses traits, rien ne permettait à Charlie de découvrir l’identité de l’élément perturbateur. Elle reposa ses deux mains sur ses genoux, patientant tout en tachant de résister à l’envie de dérober le portable de Wyatt pour le jeter par une fenêtre et ne plus jamais l’entendre vibrer. Mais le médecin s’excusait déjà, prenant l’appel un seconde plus tard. Charlie l’observa s’éloigner, se demandant s’il avait affaire à une maitresse réclamant ses attentions. Cette idée ne lui plut pas du tout et elle fronça davantage ses sourcils car déjà la jalousie faisait son apparition. Elle ne voulait pas l’imaginer passer son Nouvel An avec une autre fille, surtout pas après ce qui s’était passé. Cependant, elle écarta rapidement cette hypothèse quand elle l’entendit parler de la police, et un sourire satisfait se plaça sur ses lèvres ; c’était on ne peut plus égoïste de sa part de penser une telle chose, mais elle préférait de loin la police à une fille en manque. Prenant de longues inspirations en profitant de l’absence de Wyatt pour calmer ses ardeurs, son bref moment de solitude prit fin quand il coupa la communication et leva vers elle un regard penaud qui ne pouvait signifier qu’une seule chose. Il allait partir.

Et dans le mille. Wyatt lui expliqua que la police était chez lui et qu’il devait y aller. S’avançant vers elle, il posa une main sur sa peau, et embrassa son front. Charlie balbutia quelques mots incertains, puis riva les yeux sur le sol, anéantie malgré elle. Tournant les talons, Wyatt quitta la pièce, laissant une rouquine encore étourdie qui se demandait sérieusement si tout ce qui venait de se passer était réel ou n’était que le pur produit de son imagination. Balançant les pieds sous la table, elle poussa un long soupir puis releva le visage pour jeter un coup d’œil à la porte. Le médecin était déjà sorti de son champ de vision. L’histoire se répétait, encore et encore. Après des gamins qui les avaient interrompus dans le lac, voilà que la police s’y mettait également. Soupirant de plus belle, elle s’allongea sur la table et commença à maudire le destin lorsqu’une idée lui vint en tête. Se redressant rapidement, elle se tapa la paume de sa main contre le front. Quelle idiote ! Pourquoi devait-elle obligatoirement le laisser partir seul ?

Sautant sur ses pieds, elle regarda autour d’elle d’un air confus, puis ses yeux se posèrent sur la porte et elle se mit à courir le plus vite possible, priant pour que ses talons ne lui fassent pas défaut. Slalomant parmi les invités, elle n’eut pas le temps de s’excuser et poussa même quelques personnes qui l’empêchaient d’atteindre la sortie. Elle entendit quelques insultes derrière elle et aurait pu jurer avoir entendu la voix de Lexie au loin, mais n’y prêta pas la moindre attention. Elle n’avait pas le temps. Parvenant enfin à la porte, elle la poussa sans ménagement et descendit les marches si rapidement qu’elle perdit l’équilibre. Se rattrapant de justesse, elle secoua la tête et courut vers le trottoir. « Wyaaaatt ! Wyatt, attends-moi ! Attends-moi ! ». Plissant les yeux dans l’obscurité, elle le chercha du regard et l’aperçut au loin, près de sa superbe voiture rouge. Ne se souciant guère de ses poumons qu’elle crachait déjà –l’alcool et l’endurance ne font jamais bon ménage- elle piqua un nouveau sprint et cria plusieurs fois le nom du médecin qui finit par l’entendre. Rassurée, elle ralentit un peu la cadence et quand elle arriva près de lui, elle posa une main sur la voiture pour éviter les nombreux vertiges qui faillirent la désorienter une fois encore. A bout de souffle, elle se redressa néanmoins et soutint le regard surpris de son gynécologue. « Je viens avec toi » Lança-t-elle d’une voix déterminée. N’attendant pas la réponse de Wyatt, elle fit le tour de la voiture et ouvrit la portière avant de s’asseoir sur le siège côté passager. Une sensation de déjà vu l’atteignit de plein fouet mais trop occupée à reprendre son souffle, elle se contenta de refermer la portière et attendre que Wyatt ne démarre. Quand elle fut certaine que son cœur supporterait ses exploits physiques, elle boucla sa ceinture et se tourna vers le médecin. Contrairement à la dernière fois qu’elle était entrée dans cette voiture, elle ne l’ignora pas. Au contraire, elle ne le quitta pas une seconde du regard. « Ne prends aucun détour cette fois-ci, s’il-te-plait » Lâcha-t-elle au beau milieu du trajet d’un air innocent qui contrastait singulièrement avec le sourire espiègle qu'elle arborait. Lorsqu’ils arrivèrent devant chez lui, elle détacha finalement son regard du sien et chercha les voitures de police autour de la maison. Pourtant, elle avait beau plisser les yeux, il n’y en avait pas une seule. Alors elle jeta un regard perplexe à Wyatt, ne comprenant pas.
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptySam 31 Mar - 0:44

Encore fébrile de ces préliminaires interrompues, Wyatt n’arrivait pas à retrouver son calme. En quelques minutes passées avec la jeune femme dans la cuisine, il avait réussi à perdre son sang froid, renverser une table et commencé à la déshabiller. Une vraie réussite. Tout ça pour se trouver contraint de tout stopper à cause de sa vieille folle de voisine. Pourquoi avait-il répondu au téléphone ? Où avait-il trouvé la force de s’arrêter pour parler à quelqu’un alors que son souffle était court et que tous les muscles de son corps étaient tendus par le désir insatiable qu’il éprouvait pour la rousse qu’il tenait fermement ? Sans doute son instinct qui lui avait soufflé que la situation se passait bien trop facilement. Il allait devoir lutter pour avoir cette fille. Plus le temps passait et plus cette conclusion s’imposait. Elle refusait malgré elle d’être une conquête facile qu’on peut oublier une fois le matin venu. À chaque fois qu’il avait l’impression d’être sur le point de la posséder toute entière, elle se faufilait entre ses doigts. La première fois au cabinet, elle avait disparu en un clin d’œil une fois venu le moment de se déshabiller. La seconde fois il se rappelait clairement avoir posé ses doigts sur la ceinture de ses sous-vêtements avant d’être coupé net dans son élan par le bruit des rires idiots de promeneurs indésirables. Cette fois encore, il n’avait pas pu défaire sa robe de plus d’un ou deux centimètres que le vibreur l’avait arraché à sa tâche. Pourquoi fallait-il qu’on joue avec ses nerfs de la sorte ? Refermant la porte de la cuisine sans un regard en direction de Charlie de peur de ne plus pouvoir la quitter, il appuya une seconde son dos sur le battant en expirant profondément. Plaquant ses mains parcourues d’un léger tremblement sur son visage, il se détacha du mur pour marcher en direction de la sortie à grandes enjambées en évitant tant bien que mal les zombies alcoolisés qui peuplaient le couloir. Entendant un éclat de voix familier dans son dos, il se retourna pour tomber nez-à-nez avec Lexie qui semblait aux anges. Cette vision lui pinça le cœur, mais contrairement à la dernière fois qu’il avait dû quitter la fête en avance, ce n’était pas à elle qu’il pensait. La rouquine ne semblait pas l’avoir remarqué et avait commencé à chanter en chœur avec un petit groupe de filles tout aussi surexcitées. Un sourire amer sur les lèvres, il se détourna de la scène pour sortir de la maison avant d’être tenté de retourner dans la cuisine.

Qu’était-elle en train de penser ? Qu’allait-elle faire à présent ? Trouver un autre homme avec qui passer la soirée ? Chanter avec Lexie ? Certainement pas rentrer chez elle l’air abattu comme il était lui-même en train de le faire. Peut-être qu’elle redescendrait noyer sa déception dans les saladiers suspects et que le balourd à la main lourde reviendrait à l’assaut. Était-elle même déçue ? Le gynécologue avait du mal à imaginer qu’elle ne le soit pas. Ce qui s’était passé en moins de cinq minutes dans cette cuisine devait représenter bien plus que ce qu’elle avait jamais fait, et bien que dominé par une passion qu’il n’arrivait pas à réfréner, ses gestes étaient parfaitement calibrés. Ses baisers passionnés n’étaient pas maladroits et ses mains habiles trouvaient leur place sans effort. L’expérience jouait clairement en sa faveur, mais elle n’était pas dépourvu d’un certain talent. Posant la main sur la poche de son pantalon pour y chercher les clefs de sa voiture, le souvenir de ses longues jambes accrochées à sa taille lui revint en mémoire. C’était ce genre d’élan incontrôlable qui la rendait si désirable. Il voyait en elle le désir qu’elle avait pour lui. Il la voyait se perdre dans ses bras et s’abandonner à son bon vouloir. Ce sentiment de toute puissance mêlé à un besoin physique de la toucher faisait un cocktail détonnant contre lequel il était impossible de lutter. Soupirant dans le froid mordant de l’hiver, un nuage blanc se forma autour de lui en l’arrachant à ses pensées troubles. Il aurait dû s’inquiéter pour son appartement plutôt que de passer son temps à ressasser ce qui ne se produirait de toute évidence pas ce soir. Que pouvait venir faire la police chez lui un 31 décembre après 23h ? Appliquant son esprit à imaginer toutes les situations possibles pour ne plus penser à Charlie, le médecin commença à sentir l’angoisse remplacer la frustration dans sa gorge nouée. Et si on était venu le cambrioler ? Il habitait dans l’un des immeubles au loyer exorbitant du centre-ville, les voleurs devaient certainement lorgner sur sa porte en attendant l’occasion idéale pour entrer et prendre tout ce qui avait un peu de valeur. Et quelle meilleure occasion qu’un nouvel an ? Il leur avait sûrement suffi de vérifier qu’il passait la soirée à l’extérieur et avait pu planifier leur coup en profitant de ce que la soirée le mobilise tout entier. Pris d’une bouffée d’angoisse, il vérifia que ses clefs de maison étaient bien dans sa poche. Il avait l’impression d’avoir oublié de tourner la clef dans la serrure, de ne pas avoir tiré la porte d’entrée de l’immeuble, d’en avoir composé le code de manière trop distraite un nombre incalculable de fois. Et cette maudite Madame Miller qui ne voulait pas lui en dire plus. Pressant la touche de déverrouillage, il arrivait à hauteur de la portière conducteur lorsqu’il entendit enfin son nom au-dessus du brouhaha ambiant qui faisait vibrer l’air autour de la maison des Preston. Le jeune homme fit immédiatement demi-tour pour s’assurer qu’il n’était pas en train de rêver sa présence tout éveillé et que ce n’étaient pas ses fantasmes qui parlaient. Stoppé net la main sur la poignée, il regardait abasourdi la course périlleuse de la rousse sur ses talons aiguilles. «Comment...» balbutia-t-il incapable de saisir ce qui était en train de se passer. Pliée en deux, la jeune femme avait pris appui sur la voiture mais bien vite elle se redressa pour lui annoncer avec un calme olympien qu’elle le suivait.

C’est avec de grands yeux ronds qu’il la regarda s’asseoir sur le même siège que quelques semaines plus tôt. Pendant une seconde son esprit fut paralysé. Plongé dans le noir, il ne savait plus quoi faire, mais le froid du métal de la portière contre sa peau le ramena à la réalité et à son tour il baissa la tête pour s’engouffrer dans la voiture de sport. Le silence était un peu gênant, mais il ne préféra rien ajouter, se contentant de tourner la clef dans le contact en faisant ronronner le moteur. Son attention partagée entre les cambrioleurs qui avaient dû retourner son appartement dans l’espoir de trouver un coffre ou tout autre genre de sottise qu’on ne voit que dans les films et la rousse qui se tenait à côté de lui, tendue à l’extrême qui ne le quittait pas du regard, c’était une véritable aubaine que la route soit dégagée ce soir là. La sentir à ses côtés, ne pas pouvoir esquiver le regard inquisiteur qui le dévisageait, entendre son cœur battre la chamade tandis qu’elle cherchait à retrouver son souffle, tout lui rappelait son dernier trajet en sa compagnie. La première partie du trajet. Celle où il avait joué avec ses nerfs. Celle où le silence entre eux n’était que tension et pas déception. Accélérant d’un air déterminé, il voulait en finir le plus vite possible avec cet endroit exigu et clos où il ne pouvait pas la toucher. Les doigts serrés contre le cuir du volant, sa remarque qui brisa le silence d’or qui régnait dans l’habitacle lui arracha malgré tout un sourire en coin. Pourquoi l’avait-elle suivit ? Et pourquoi fallait-il que la police soit chez lui alors qu’il n’arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sur le suçon qu’il avait laissé à la base de son cou et la fermeture légèrement défaite dans son dos ? Quittant la route du regard pour fixer son sourire taquin, il plissa les yeux en signe de réprobation. Sans doute trouvait-elle ça amusant de reproduire encore le schéma de leur relation avortée, seulement le creux laissé par l’envie dans sa poitrine était bien trop étouffant pour qu’il ait envie de rire de la situation. Lorsqu’enfin ils arrivèrent en bas de chez lui, le médecin ralentit en douceur, guettant de tous côtés les sirènes et les lumières des gyrophares, mais il avait beau allumer ses plein-phares et observer chaque parcelle de rue, celle-ci restait terriblement déserte. Tournant le regard vers Charlie tout aussi étonnée que lui, il fronça les sourcils en réalisant doucement que la police n’avait peut-être jamais été là. «Elle m’a dit...» commença-t-il perplexe mais toujours aussi inquiet. Garant la voiture dans le premier espace vacant, il descendit en vitesse et agrippa la main de Charlie pour l’entraîner à l’intérieur de l’immeuble. Personne dans le hall, pas le moindre bruit, aucun signe d’agitation. Pas même de musique de fête.

Maintenant une prise ferme sur la main de la jeune femme dont il ne pouvait se détacher, il entreprit de monter au premier étage où résidait la fameuse trouble-fête. Frappant une fois à la porte, il patienta en serrant un peu plus fort les doigts de l’étudiante entre les siens. Sans réponse, il réitéra plusieurs fois, chaque coup se faisant plus ferme et plus colérique. Mais devant le silence imposant de la porte blindé, il finit par asséner un coup de pied sur le métal. «Elle se fout de moi... Viens.» Tirant le bras de Charlie qui restait spectatrice impuissante, il monta la seconde volée d’escalier qui menait à son propre appartement. À peine avait-il posé le pied sur le pallier qu’il remarqua la présence d’une feuille blanche affichée sur la porte au bout du couloir. Serrant les dents, il attira Charlie plus près en la sentant frissonner à côté de lui. Arrivant enfin devant le message, il ne le décrocha pas, laissant ses mains chaudes sur les bras de la jeune femme. Bonne année cher voisin, je déménageais hier et vous n’avez même pas amené de petit cadeau d’adieu, en voilà un pour vous. Wyatt fixa la feuille un long moment sans rien pouvoir articuler, trop sidéré par le contenu du message et le cœur d’un rose bonbon écœurant qui signait ce méfait de cette psychotique dont il se débarrassait enfin à en croire ce qu’elle disait. Puis il partit d’un éclat de rire franc et sans retenue. Elle avait failli compromettre sa soirée de réveillon parce qu’il n’était pas venu à sa ridicule fête d’adieu ? Il avait failli se retrouver seul avec l’amertume comme seule compagnie parce qu’il n’avait pas acheté de fichu cake aux olives à la boulangerie qui faisant l’angle ? L’angoisse vaine qu’il avait ressentie et la frustration d’avoir presque perdu Charlie s’étaient envolées en un tournemain et enfin il prit conscience qu’elle était là, dans ses bras.

Baissant le regard vers elle, il sourit simplement et se baissa pour poser sur ses lèvres un baiser furtif. Il se redressa une seconde, prenant le temps de réaliser ce qui s’était passé et ce qui était en train de se passer. Il était à la porte de chez lui, avec Charlie, seuls, sans personne pour les interrompre cette fois, avec cette même soif de la prendre toute entière. Se penchant à nouveau pour trouver ses lèvres, il ferma les yeux avec délectation pour goûter le baume qu’il avait déjà passablement estompé la première fois. Il la fit doucement pivoter sur elle même jusqu’à la plaquer sur la porte, lâchant ses bras pour glisser une main dans son dos, prenant appui sur le métal avec son autre bras. Absorbé par le baiser qu’il ne voulait plus rompre, il mordilla suavement sa lèvre inférieure en remontant ses doigts jusqu’à sa nuque en une caresse tendre. Attirant ses hanches à lui, il glissa doucement l’une de ses jambes entre les siennes, frôlant sa cuisse avec le tissu de son pantalon, appréciant chaque sensation comme si c’était la dernière. La lenteur de ses gestes n’avait d’égal que son envie de perdre le contrôle et de lui ôter cette robe qui était de trop et entravait le parcours de ses doigts sur son corps. À grand peine, il réussi à écarter son visage du sien ne relâchant pas la pression sur son dos pour la maintenir contre lui. «Tu veux... entrer ?» demanda-t-il d’une voix rauque et presque tremblante, en plantant son regard vert sombre dans le sien.
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptySam 31 Mar - 18:02

Quitter la soirée des Preston pour rattraper Wyatt et l’accompagner chez lui n’avait pas été une décision mûrement réfléchie. Sur un coup de tête, la jeune fille avait décidé d’abandonner amies, alcool, décompte final jusqu’à minuit et futures effusions de joies à la perspective de 2017 dans le seul but de rejoindre un homme qui la rendait folle. C’était une chose qu’elle ne pouvait s’expliquer. Elle-même savait que l’alcool n’avait rien à voir avec l’impulsivité de ses actes : elle avait depuis longtemps mis de côté cette théorie, car force était de constater que c’était Wyatt qui la mettait dans tous ses états, et non la boisson. Comme un aimant inéluctablement attiré par le métal, elle n’avait pu se résoudre à le laisser partir seul et ainsi abandonner l’espoir qui naissait en elle. Que ce serait-il passé si elle était restée chez Lexie ? Elle aurait passé des journées entières à chercher le courage de le recontacter, et il y avait fort à parier qu’elle ne l’aurait d’ailleurs jamais fait. Elle serait restée collée à son téléphone portable, fixant l’écran imperturbable, composant le numéro du cabinet de gynécologie, puis l’effaçant. Peut-être aurait-elle eu le cran de se rendre sur son lieu de travail, mais elle n’en aurait bien sûr jamais franchi le seuil de la porte, trop effrayée à l’idée de ce qui pouvait se cacher derrière. Un Wyatt en blouse blanche, le regard neutre. Un Wyatt qui ne s’intéressait déjà plus à elle et qui aurait trouvé une nouvelle vierge à troubler. Cette pensée était bien trop difficile à accepter, et Charlie ne voulait pas perdre ce qu’elle avait déjà gagné. Alors au Diable, les bonnes résolutions d’antan, au Diable, sa terreur de s’abandonner toute entière à un homme. Elle ne pouvait plus se permettre de jouer le rôle de la jeune fille naïve et craintive. Bon sang, elle avait vingt-et-un ans, si elle voulait véritablement une chose elle devait se donner les moyens de l’obtenir. Aussi, en quittant la Pension Preston, elle n’avait pas seulement abandonné ses amis, non. Elle s’était armée de courage et d’ambition, un arsenal qui ne lui serait sûrement pas inutile si elle finissait la soirée aux côtés de Wyatt. Et maintenant qu’elle était enfin dans cette voiture, près de l’homme qu’elle désirait plus que tout, elle avait bien l'intention d'aller jusqu'au bout.

Ce n’était pas la première fois que la jeune fille occupait le siège côté passager de la superbe décapotable de Wyatt ; quelques semaines plus tôt, elle avait été dans la même situation. En posant son regard sur le tableau de bord, les sièges en cuir puis Wyatt qui, une fois encore, était installé derrière le volant, elle soupira de contentement. Certes, la situation ne jouait pas en sa faveur. Elle ne savait pas encore ce qu’elle découvrirait devant l’immeuble du gynécologue, et elle espérait toujours que la présence de la police dans son domicile ne serait pas synonyme de lourdes conséquences. Pourtant, si elle aurait dû s’en inquiéter davantage, ce n’était pas le cas : au contraire, la jeune fille ne parvenait à penser aux futures voitures de police qu’elle découvrirait devant l’immeuble pour la simple et bonne raison que toutes ses pensées étaient concentrés sur Wyatt et ce qui se passerait s’ils en venaient à se retrouver seuls de nouveau. Au fond, elle se fichait pas mal de tous les obstacles qui se dresseraient sur leur chemin, que ce soient de satanés cambrioleurs, des dégâts considérables dans l’appartement du médecin, ou encore la présence de la police. Quoi qu’il arrive, elle était déterminée à rester à ses côtés.

Dévisageant Wyatt avec intensité, elle enroula une mèche rousse entre ses doigts et hésita à se pencher vers lui afin de retrouver la chaleur de sa peau. Sous l’éclat des réverbères qui illuminaient les routes que la voiture empruntait, elle n’avait aucun mal à distinguer les émotions qui traversaient son visage et elle se demanda quelle serait sa réaction si elle essayait de le distraire un minimum. Son regard se dirigea alors vers les mains crispées du gynécologue sur le volant et elle secoua la tête, chassant son idée. Ce n’était peut-être pas le moment, finalement, il devait être bien trop préoccupé par ce qui se déroulait chez lui pour apprécier l’ingéniosité dont elle pouvait parfois faire preuve. Un sempiternel sourire sur les lèvres, elle se contenta donc de poser sa tête contre le dossier du siège tout en le dévorant un peu plus du regard. Elle se surprit à s’interroger sur les conquêtes passées du médecin, sur son style de femme. A priori, au vu du charme qu’il dégageait, il ne devait avoir aucun mal à séduire toutes les filles qui lui plaisaient. L’imaginer avec une autre était pourtant douloureux et elle repoussa avec force les pensées qui prenaient forme dans sa tête.

Après quelques minutes à peine, la voiture ralentit enfin et se gara devant un immeuble. Daignant enfin quitter Wyatt du regard, Charlie chercha aux alentours l’agitation qui aurait dû régner dans la rue suite à la visite impromptue de la police, un 31 décembre, à quelques minutes du début de la nouvelle année. Les environs étaient pourtant bien calmes, presque trop calmes après l’effervescence qu’elle avait connue à la Pension. Croisant le regard de Wyatt, elle remarqua son anxiété et en vint à la conclusion qu’elle n’était sûrement pas la seule qu’un tel spectacle banal surprenait. Lorsqu’il ouvrit sa portière plusieurs secondes plus tard, elle en fit de même et s’aventura bientôt dans l’immeuble avec le médecin. Les doigts entremêlés aux siens, elle s’efforça de suivre le rythme qu’il lui imposait en regrettant d’avoir choisi des talons aussi hauts et qui faisaient autant de bruit dans les escaliers. Arrivant enfin au premier étage elle en profita pour reprendre son souffle tout en surveillant Wyatt du coin de l’œil. Ce dernier se déchainait littéralement contre une pauvre porte qui vibrait sous le choc de ses nombreux coups de poings. En voyant la rage défigurer les traits du gynécologue et l’acharnement avec lequel il se battait, Charlie se dit que finalement, les deux gros balourds qui les avaient fait fuir du sous-sol de la Pension avaient été chanceux de ne pas s’en prendre à lui. Se promettant de ne jamais le mettre en colère de la sorte –elle tenait encore à sa vie- elle suivit les consignes de Wyatt et le suivit jusqu’au deuxième étage qui s’avéra être aussi désert que le premier. Enfin, à une exception près. Charlie plissa le regard en voyant une feuille blanche sur l’une des portes, un morceau de papier qui attira également l’attention de Wyatt. Ils avancèrent tous les deux vers ladite feuille et lorsque le regard de l’étudiante réussit finalement à atteindre les mots qui y étaient couchés, ses sourcils se soulevèrent en chœur. Elle ne réalisa pourtant pas tout de suite ce que signifiait un tel message, et sans même s’en rendre compte, ses yeux cherchaient toujours les hommes en uniforme. Mais il n’y avait personne. Levant le menton vers le plafond, elle se demanda si elle n’était pas victime de l’une de ces mauvaises plaisanteries que l’on montrait souvent à la télévision. Y avait-il une caméra cachée quelque part ?

Ce fut l’éclat de rire de Wyatt qui la ramena à la réalité. Sursautant en l’entendant rompre le silence d’une telle façon, elle plissa le regard et scruta le sien avec curiosité. Et puis, elle comprit. Il n’y avait ni police, ni caméra. Wyatt avait été victime d’un canular de très mauvais goût, voilà tout. Se tournant vers lui afin de lui faire face, il sembla enfin remarquer sa présence et sans même l’en avertir, se pencha vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres. Charlie haussa les sourcils alors qu’elle réalisait enfin qu’elle était seule avec lui, sans doute devant la porte de son appartement, et que ce ne pouvait signifier qu’une chose. Son cœur s’emballa de nouveau et elle eut à peine le loisir de se remettre les idées en place que Wyatt s’empara de nouveau de ses lèvres. Surprise par la spontanéité de ses gestes, elle se retrouva rapidement plaquée contre la porte de l’appartement, le souffle court. Elle ne pouvait plus réfléchir, elle ne pouvait plus rien analyser. Agitée par le désir qui revint à l’assaut, elle saisit le visage du gynécologue de ses deux mains, l'attirant vers le sien avec insistance. Elle sentit une morsure sur sa lèvre inférieure et sourit derrière le baiser qu’ils partageaient. Faisant glisser une main sur son torse, elle s’agrippa maladroitement à sa chemise qu’elle lâcha lorsqu’il pressa davantage son corps contre le sien. La respiration haletante, elle fronça les sourcils en sentant la jambe de Wyatt effleurer sa cuisse.

Trop rapidement à son goût, il éloigna son visage du sien. Elle garda les yeux fermés un moment, mais le son de sa voix la ramena à la réalité et elle retrouva son regard une seconde plus tard. Ses joues brûlaient et la température de son corps semblait avoisiner les quarante degrés, mais elle soutint néanmoins son regard. Quand elle réalisa qu’il lui avait proposé d’entrer chez lui, elle jeta un coup d’œil au mur qui s’étendait à côté d’elle. Le moment à la fois tant redouté et espéré venait d’arriver. Charlie savait ce qu’une telle proposition annonçait pour elle, aussi plongea-t-elle une main encore tremblante dans ses mèches rousses avant d’ancrer ses yeux à ceux de son gynécologue. S’éclaircissant la gorge, elle fit glisser sa main sur la sienne et mêla aussitôt ses doigts aux siens, encore brûlants. Acquiesçant d’un signe de la tête, elle esquissa un sourire. « D’accord… » Répondit-elle puis s’écarta de la poignée pour laisser Wyatt ouvrir la porte. Elle l’observa calmement –ou tout du moins, le plus calmement possible au vu de l’état dans lequel elle se trouvait- et lorsqu’il déverrouilla enfin la serrure, elle fit un pas vers lui et, se retournant vers la porte, en actionna elle-même la poignée.

L’appartement était plongé dans l’obscurité, et elle plissa légèrement les yeux tout en esquissant un premier pas dans celui-ci. Tirant cette fois Wyatt derrière elle, elle pénétra la première dans le couloir qu’elle parvenait à peine à discerner. Les murs à ses côtés finirent néanmoins par s’écarter et s’ouvrirent sur une grande pièce baignée dans la clarté de la lune, visible derrière une grande baie vitrée. Le sourire de la jeune femme s’élargit et sans même étudier plus longtemps le salon dans lequel elle se trouvait désormais, elle se tourna vers Wyatt dont elle lâcha la main. Ses doigts se posèrent sur sa taille avant de remonter lentement en direction de son torse. Attrapant sa cravate, elle attira le médecin vers elle tout en reculant vers le centre du salon. « Et maintenant ? » Demanda-t-elle, joueuse. Elle s’immobilisa après quelques mètres et sourit de nouveau tout en lâchant la cravate de Wyatt. Se libérant de ses escarpins, elle les dégagea au loin d’un coup de pied, puis se hissa sur la pointe de ses pieds nus pour atteindre le visage du gynécologue qui la fixait. Posant son front contre le sien, elle baissa le regard et observa ses propres doigts saisir le tissu de sa veste qu’elle lui retira en moins d’une seconde. Ils s’attaquèrent ensuite au premier bouton de sa chemise qu’elle défit avant de retrouver le regard de Wyatt. Arquant un sourcil, elle le regarda longuement, consciente qu’elle ne faisait que retarder l’inévitable. Après quelques secondes de flottement, elle ferma finalement les yeux et ses lèvres retrouvèrent aussitôt les siennes. Pressant son corps contre le sien, elle posa ses deux mains dans sa nuque qu’elle griffa maladroitement au passage, perdue dans l’élan dans lequel elle s’était lancée. Elle attrapa alors la main du gynécologue et, écartant son visage du sien après un long baiser, la posa contre sa hanche. De sa main libre, elle parcourut le dos du médecin de ses doigts tout en savourant la sensation du souffle de Wyatt contre sa peau. Elle recula d’un nouveau pas et, se heurtant à un objet dur, manqua de perdre l’équilibre. S’agrippant encore plus à Wyatt pour ne pas tomber, elle scruta son regard. L’étudiante inclina alors son visage et fit remonter ses lèvres vers l’oreille du médecin, comme elle l’avait fait un peu plus tôt dans la soirée. Déposant un baiser chaud sous celle-ci, elle prit une longue inspiration et hésita avant de se lancer. « Je suis sur le point de passer le meilleur réveillon de ma vie » Murmura-t-elle, le cœur battant à tout rompre.
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyDim 1 Avr - 18:21

Dans le silence du couloir où leurs pas ne retentissaient plus, sa réponse claqua comme un coup de fouet. Prise entre son corps fiévreux et le métal froid de sa porte, elle venait juste de donner son accord pour pénétrer dans l’appartement d’où il ne la laisserait plus ressortir avant de l’avoir consumée toute entière. Le cœur de Wyatt sauta un battement, étrangement calme, il ne ressentait plus cette tension oppressante qui le tenait jusqu’alors hors d’haleine. Plongeant son regard émeraude dans celui de la jeune femme, il n’essayait plus de cacher le désir qu’il ressentait à pleine puissance et qui battait dans sa gorge, rendant sa voix plus faible que d’ordinaire. Il aurait voulu rester une seconde de plus à la regarder, comme si ce qui était sur le point de se passer de l’autre côté de la porte pourrait changer son visage angélique. «Ok.» souffla-t-il près de son visage en caressant sa joue rougie par le sang qui battait à toute allure dans ses veines. Se redressant pour s’écarter d’elle, il attrapa les clefs dans la poche de son pantalon, lui laissant l’espace nécessaire pour libérer la serrure. Enfonçant la clef, il déverrouilla la porte mais resta une seconde sans plus bouger. Et si c’était une erreur ? Il ne la connaissait pas. Il ne savait rien d’elle. Et le peu qu’il savait d’elle ne l’encourageait pas à tourner le bouton de la poignée. Il savait qu’il était tout ce qu’elle connaissait des hommes. Il savait qu’il allait perdre le contrôle à mi-chemin et ne pourrait pas être aussi doux qu’il l’aurait voulu parce qu’elle ne cessait de le pousser dans ses retranchements. Il savait que ce qui était sur le point de se passer allait changer d’une manière ou d’une autre le cours de leur vie. L’appréhension lui rendait la situation bien plus dramatique qu’elle ne l’était en réalité, mais le parfum entêtant de sa peau qui le hantait ne faisait qu’aggraver son sentiment d’incertitude. Il ne voulait pas qu’elle regrette. Il ne le supporterait probablement pas s’il devait affronter un regard accusateur ou des aveux de remords au petit matin. Et si elle prenait peur et voulait tout arrêter ? Serait-il capable de reculer et d’attendre qu’elle trouve en elle le courage de lui donner plus que ses lèvres ? Probablement pas. Derrière ses grands airs calmes, Wyatt retenait un brasier de passion dévorante qu’il ne laissait que rarement s’exprimer de peur de ne plus pouvoir reprendre le dessus et retrouver sa parfaite maîtrise de la situation. Il ne voulait pas laisser la première venue entrevoir cette faiblesse. Le plaisir était une faiblesse à laquelle il ne savait pas résister, mais qu’il voulait sans cesse contrôler. Or Charlie était tout sauf maîtrisable. Elle échappait à toutes ses prédictions. Quoi qu’il pense, quoi qu’il fasse, elle trouverait le moyen de parer son avance en le rejetant tout au fond du puits d’envie avide et de soif d’elle intarissable duquel il avait peine à émerger. Presque effrayé par cette perspective, il ne réussissait pas à abattre la poignée qu’il fixait avec désespoir, jusqu’à ce qu’il entende le déclic familier du taquet. Ouvrant de grands yeux, il se tourna vers Charlie qui avait elle-même ouvert la porte qui faisait office d’ultime limite.

Elle avait l’air sereine et confiante. Avant qu’il ne puisse comprendre qu’ils avaient franchi le point de non-retour, elle l’avait attiré à l’intérieur. Récupérant de justesse ses clefs dans un éclair de lucidité — le dernier de la soirée sans doute, il claqua la porte derrière eux, plongeant le couloir d’entrée dans une obscurité aussi pesante qu’enivrante. Il ne la voyait pas mais devinait son corps devant lui alors qu’elle l’entraînait vers le salon. Lâchant le trousseau sur le sol, il se laissait guider par la jeune femme qui découvrait son appartement dans la pénombre. Son corps semblait tendu par l’appréhension mais rien ne la troublait, et lorsqu’enfin elle franchit le seuil des murs pour entrer dans le clair des rayons pâles de la lune, Wyatt sentit son cœur s’enfoncer dans sa poitrine. Mordant sa lèvre inférieure, il avait l’impression qu’elle embellissait à la seconde. Ses yeux gris dévorés par ses pupilles dilatées dans l’obscurité le dévisageait alors qu’elle souriait en explorant la pièce du regard. La laisser prendre la main dans ce lieu où il préférait ne pas inviter de femmes la rendait encore plus désirable. Sans pouvoir expliquer pourquoi, elle devenait de plus en plus familière à mesure que les secondes s’écoulaient et que les barrières de sa réserve s’effondraient. Sa main sur sa taille, puis sur sa cravate qu’elle tira avec force pour l’attirer plus loin dans la pièce, son ton joueur, toute son attitude faisait s’évaporer ses derniers doutes et alimentait l’envie de recommencer à la toucher. S’arrêtant à quelques centimètres d’elle, il lui rendit son sourire taquin. «Je vais être un très mauvais hôte, je ne vais pas t’offrir à boire.» Il la regarda se débarrasser de ses chaussures en achevant lui-même de défaire sa cravate malmenée sans la quitter du regard. Partagé entre l’envie de la déshabiller immédiatement pour l’allonger sans plus attendre sur le canapé où trônait encore sa chemise de la journée et le plaisir de la regarder se démener pour maîtriser les sensations qui l’assaillaient, il resta immobile. La laisser prendre l’initiative était sans doute sa meilleure chance de ne pas outrepasser les limites. Il mourrait d’envie de la sentir plus près et quand enfin il sentit la peau tiède de son front contre le sien alors qu’elle se hissait sur la pointe des pieds, il soupira sans pour autant céder aux lèvres qui n’étaient qu’à une poignée de centimètres des siennes. Il voulut poser les mains sur ses hanches, mais son travail de fourmi pour le débarrasser de sa veste l’en empêcha et il laissa ses mains en l’air, sans trouver la place qu’elle voulait leur assigner. Baissant les yeux sur son torse qui commençait à apparaître maintenant qu’elle avait décidé de s’en prendre à sa chemise. En lui imposant son rythme elle venait de trouver la meilleure parade pour l’empêcher de l’emporter tout de suite vers ce qu’elle ne connaissait pas. La dévorant du regard avec une tendresse surprenante il était amusé et emballé par cette détermination qu’elle mettait à montrer ce qu’elle savait faire.

Enfin elle se décida à briser l’espace qui séparait leurs corps et le contact de ses lèvres provoqua un nouvel élan d’électricité dans ses muscles. Passant doucement sa langue sur les lèvres qui cherchaient les siennes, il gémit en sentant ses ongles sur sa peau mais ne rompit pas l’étreinte de sa bouche qu’il redécouvrait encore. Enfin il avait le droit de toucher son corps. La main qu’elle posa sur sa hanche fut rapidement trouvée par la seconde pour enserrer son bassin cambré contre lui. Son haleine chaude sur sa peau, son regard troublé, les pas qu’elle esquissait en direction du canapé contre lequel elle vint buter, il ne savait plus comment résister à l’envie de lui prendre le contrôle de force. Surprise par la présence d’un objet dans son dos, elle enfonça ses doigts dans le tissu de sa chemise et l’attira plus à lui pour murmurer dans le creux de son oreille après un autre baiser sur sa peau. Que répondre ? Il aurait voulu lui dire que lui aussi mais si elle se mettait en tête qu’il lui mentait pour la séduire, il aurait perdu cette vibration d’intimité qui n’existait que dans la découverte de leurs corps. Étendant son cou au-dessus d’elle pour ne plus sentir son souffle dans ses cheveux, il se pencha un peu plus vers elle pour poser à son tour un baiser sous son oreille sans rien murmurer en retour. Déposant une nuée de baiser le long de son cou, sur ses yeux, sur ses lèvres, il essayait de la faire taire. Il ne voulait plus qu’elle pense à quoi que ce soit mais qu’elle abandonne ce fil de raison qui la retenait encore. Relâchant l’étreinte de ses deux mains sur ses reins, il les remonta doucement vers la fermeture qu’il avait commencé à baisser pour achever de descendre la crémaillère. Sentant le tissu du bustier s’affaisser, il retrouva ses lèvres pour l’embrasser plus intensément et faire taire le désir qui faisait rage dans sa poitrine. Posant ses doigts sur la peau nue de son dos, il traça les lignes de ses omoplates avant de les descendre en une caresse vers ses hanches, ouvrant un peu plus la robe qui ne tenait que parce qu’il restait tout contre elle pour sentir les battements de son cœur. Reculant enfin d’un pas, il acheva de défaire les boutons de sa chemise qu’il fit tomber sur le sol sans quitter le regard de la jeune femme aux lèvres gonflées par ses baisers pressants. Il ôta ses chaussures reculant d’un pas supplémentaire pour mieux voir la pâleur de sa peau dans les reflets de la lumière blanche. Ses os saillants et sa poitrine qu’il devinait derrière les lignes vaporeuse de la robe qu’elle retenait encore lui firent hausser un sourcil. Se rapprochant à nouveau, il prit ses mains dans les siennes, la forçant à se détacher du canapé pour faire tomber le vêtement et poser enfin son regard sur ce corps presque nu.

Il l’avait déjà imaginé. Il savait à quoi s’attendre. Mais la vision ne fit qu’accroître son désir. Pas un défaut sur sa peau laiteuse. Les angles qu’il s’était figurés un peu trop secs de son squelette avaient disparu pour laisser place à de jolies lignes harmonieuses. Il ne pouvait plus attendre. Passant une main le long de l’arrière de sa cuisse, il la souleva de terre, soutenant son poids de ses deux bras il pivota doucement en accrochant son regard pour y lire ce qu’elle pouvait ressentir. Laissant derrière lui le chemin de vêtements qu’il avait abandonnés plus tôt dans la soirée, il se tourna pour pousser avec son dos la porte à demi-close menant à sa chambre en cherchant avec le bout de son nez celui de Charlie qui s’était accrochée à ses épaules. Il la déposa avec délicatesse sur le lit encore défait après un départ précipité le matin, soufflant en retrouvant une plus grande mobilité. Sa peau lui manquait déjà et il ne se lassait pas de la regarder dans la pénombre plus grande des raies de lumière qui filtraient à travers sa fenêtre. Défaisant la boucle de sa ceinture, il fit tomber les derniers vêtements qui lui restaient pour rejoindre la jeune femme qu’il allongea en fondant sur elle pour la dévorer dans un baiser de plus. Ses mains sur sa peau en explorait toutes les longueurs encore inconnues, embrassant ses clavicules, descendant sur son ventre, il passa ses mains sous ses hanches pour les soulever et la pousser plus avant dans son lit. Installé entre ses jambes, il resta un instant au-dessus d’elle pour regarder son visage, dégageant une mèche rousse venue barrer sa joue. Le moment où plus rien ne pourrait l’arrêter était arrivé. Retenant un seconde son souffle, il redescendit sa main le long de ses côtes jusqu’à sa hanche et aux dernières dentelles qui le séparaient d’elle. «Prête ?» murmura-t-il d’une voix calme, fichant son regard dans le sien.
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyLun 2 Avr - 15:24

Charlie aurait dû avoir peur. Elle avait passé des années à fuir ce type de relations, à sentir son cœur vibrer à chaque fois que la seule éventualité de perdre ce qui lui semblait être la chose la plus précieuse en sa possession se présentait à elle. Elle aurait dû avoir peur. Elle aurait dû vouloir détacher sa peau de la sienne, faiblir devant un dénouement qui ne faisait plus aucun doute, tourner les talons et fuir en direction de la sortie, hors d’haleine. Elle aurait dû sentir sa poitrine se contracter, sentir l’effroi balayer tout le reste. La peur était son meilleur allié, celui qui lui permettait d’ordinaire de tenir bon et de ne pas se laisser emporter par toutes ces émotions ; le désir, l’envie de mettre un terme à cette distance étouffante qui la séparait encore de lui. La soif de sa peau, la tentation de ses mains, la flamme qu’elle décelait à chaque qu’il posait son regard sur elle. Mais voilà, elle n’avait pas peur. Au plus les secondes s’égrainaient, au plus elle se laissait envelopper dans les bras du gynécologue avec une facilité pour le moins déconcertante. Elle n’était peut-être pas encore capable d’entrevoir la vérité qui était pourtant sous ses yeux, mais au fond d’elle, la raison de son sang-froid ne faisait plus un doute. C’était lui. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, elle avait une confiance absolue en Wyatt. Il ne s’agissait peut-être que de leur troisième rencontre, mais elle ne s’était jamais sentie aussi à l’aise avec un homme. Elle ne craignait pas qu’il lui fasse mal, ne craignait pas qu’il la blesse d’une manière ou d’une autre. C’était peut-être naïf : après tout elle ne connaissait ni son passé, ni son présent. Elle ne savait pas si derrière ce masque parsemé de taches de rousseur se cachait en réalité un homme violent. Elle n’en avait aucune idée. Et malgré cela, la jeune fille avait décidé de suivre son instinct qui lui soufflait qu’elle pouvait se sentir à l’aise à ses côtés. Alors, elle s’abandonnait à lui, sans même se soucier des conséquences.

Un orage de sensations étrangères, des bourrasques de désir qui lui faisaient perdre la raison ; une rafale tourmentée qui la conduisait irrévocablement vers l’œil du cyclone. Tout allait trop vite et trop lentement à la fois. Elle voulait se débarrasser du tissu qui dissimulait toujours son corps, mais ne voulait pas commettre d’impair en se montrant trop impatiente. Elle n’était qu’une novice, elle n’avait encore jamais expérimenté toutes ces choses qu’elle s’apprêtait à découvrir. Lorsque son pied se cogna contre l’objet dur installé derrière elle et qui constituait un obstacle de choix au cheminement de ses envies, ses ongles se plantèrent dans la chemise du médecin et son souffle retentit près de son oreille. Les mots qu’elle prononça ne firent qu’accentuer son empressement, et lorsqu’elle sentit la respiration de Wyatt dans sa nuque, elle réprima un nouveau frémissement. Il n’avait pas besoin de faire appel à de nouvelles paroles pour lui faire comprendre qu’il était sûrement aussi impatient qu’elle car les gestes qu’il avait à son égard étaient suffisants. La faisant taire une bonne fois pour toutes, il parcourut sa peau de ses lèvres, embrassant tendrement chaque parcelle de son visage qu’elles rencontraient. Charlie noua ses bras derrière sa nuque, fermant les paupières pour mieux apprécier la sensation de sa bouche contre sa peau qui brûlait pour lui. Les mains aventureuses du médecin remontèrent le long de son corps et s’attardèrent sur la fermeture de la robe dont il avait déjà testé la résistance dans la cuisine de la Pension. En sentant ses doigts glisser sur sa peau, un frisson lui parcourut l’échine et elle cambra le dos, réduisant une fois de plus la distance qui les séparait. Les lèvres de Wyatt saisirent les siennes et elle se laissa emporter par ce nouveau baiser qui semblait lui faire autant d’effet que les mains qui se pressaient toujours dans son dos. L’esprit de la jeune femme se brouillait, elle ne pouvait plus penser tant son attention était perturbée par Wyatt.

Détachant son corps du sien, il recula d’un pas et entreprit de se débarrasser de sa chemise sous les yeux d’une Charlie médusée. Le regard gris de la jeune femme se posa sur le torse découvert du médecin. Elle ne s’était jamais retrouvée face à la nudité d’un homme. A vingt-et-un ans, cela pouvait paraitre déconcertant, et pourtant le seul petit ami qu’elle avait eu dans sa vie avait toujours mis un point d’honneur à ne jamais se montrer nu. L’étudiante retint son souffle, ne pouvant s’empêcher de décrire du regard les lignes qu’elle parvenait à discerner sous la faible luminosité de la pièce. Levant le menton, elle retrouva finalement les yeux de Wyatt qui ne se détachaient toujours par des siens, et sa poitrine s’agita de nouveau avec une vivacité qui lui était désormais familière lorsqu’elle était avec Wyatt. Ses mains agrippaient malgré elle le tissu voluptueux de sa robe, le seul vêtement qui dissimulait encore son corps du regard curieux du gynécologue. Seule loin de lui, elle se sentait démunie. Elle avait besoin qu’il revienne près d’elle pour pouvoir se sentir à l’aise, le regard qu’il posait sur son corps la troublait beaucoup trop. Aussi soupira-t-elle de satisfaction lorsqu’il décida enfin de retirer ses chaussures pour s’approcher d’elle et prendre ses deux mains. La robe retomba aussitôt, glissant le long de ses jambes. D’abord prudentes, les mains de la jeune femme retrouvèrent la peau de Wyatt et elle gémit en sentant de nouveau sous ses doigts la tiédeur de son corps. Sans la chemise du médecin, elle était désormais libre de balader ses mains sur son torse nu, redessiner les lignes de son dos, se satisfaire de la douceur étonnante de son épiderme. Mais elle était la seule à s’animer, et retrouvant le regard du médecin immobile face à elle, elle vit ses yeux braqués sur son corps. Frissonnant doucement, sa main quitta son épaule pour venir se poser sous son menton qu’elle releva afin de le forcer à planter son regard dans le sien. La réaction de Wyatt ne se fit pas attendre. Se penchant légèrement, il passa une main sur ses cuisses et la souleva avec détermination du sol.

Charlie arqua un sourcil et s’accrocha à ses épaules. Elle ne pouvait s’empêcher de le dévisager. Elle voulait essayer de lire en lui comme dans un livre ouvert et déceler la moindre émotion qui traverserait son regard. Elle ne pouvait plus détourner les yeux, elle était hypnotisée et irrémédiablement attirée par la tension qu’elle ressentait entre leurs corps. Elle ne pensait même plus au lieu dans lequel il l’attirait, elle n’en avait cure car tout ce qui l’importait était d’être auprès de lui. Elle le voulait à ses côtés. Résistant à l’envie de détourner son attention en prenant de nouveau possession de ses lèvres, elle se contenta de le regarder avec une intensité rare. Quand il poussa la porte de ce qui devait être sa chambre, le cœur de la jeune femme s’emballa une nouvelle fois. Elle ne pensait peut-être pas à l’issue de toutes ces caresses et baisers, mais le fait d’entrer dans sa chambre faisait naitre de nouvelles sensations au creux de sa poitrine. Wyatt l’allongea alors dans ses draps défaits et elle l’observa défaire les derniers vêtements qu’il portait. Le sang battait contre ses tempes, elle était à deux doigts de défaillir mais elle tint bon. Elle ne voulait pas tout gâcher, et elle dut se battre contre son propre corps pour ne pas trembler comme une feuille sous la puissance des émotions diverses qui l’assaillaient avec une véhémence qui la dévorait toute entière. Elle ferma les yeux un moment, non pas pour éloigner son image de son esprit, mais pour tenter de retrouver son calme. Posant une main sur son front brûlant, elle finit par étendre son bras le long de son corps.

Lorsque Wyatt s’allongea enfin sur elle, elle poussa un long soupir de soulagement. Sa peau contre la sienne l’apaisa et elle reprit rapidement confiance. Ouvrant les yeux pour découvrir un regard qui ne la lâchait plus, elle parvint à esquisser un sourire. La jeune femme inclina le visage avec légèreté, laissant ses lèvres s’abandonner contre les siennes, faisant ainsi ressurgir une nouvelle vague de désir en elle. Posant une main fébrile dans la nuque du garçon, toute son attention était concentrée sur sa bouche mais également les mains qui découvraient le corps qui était enfin à sa merci. Ses gestes étaient parfaitement mesurés, et en dépit du désir qui les emportaient tous les deux, il semblait faire attention à ne pas la brusquer. Sa main libre explorant désormais le dos du gynécologue, elle ne put retenir une nouvelle plainte lorsqu’il passa ses mains sous ses hanches afin de la diriger. Dégageant ses lèvres des siennes, il l’observa un long moment dans un silence que seules leurs respirations saccadées pouvaient rompre. Wyatt posa ses doigts sur son visage et écarta avec douceur une mèche rousse de son visage. Enfin, sa main rejoignit l’ultime barrière que constituait le sous-vêtement de la jeune femme et d’une voix calme, il lui demanda si elle était prête. Fronçant les sourcils, elle attira son visage contre le sien. Elle n’hésitait pas, elle savait ce qu’elle voulait. Elle était déterminée, et mieux encore, elle en mourrait d’envie. « Prête » Répondit-elle dans un murmure à peine audible, alors que son cœur rugissait déjà. Fermant les yeux, elle prit une longue inspiration.
Dix. Neuf. Huit. Sept. Six. Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un…

*

Enveloppée dans les draps, les longues mèches rousses dissimulaient son visage. Un bras était étendu sur elle, et la sensation des doigts roulant sur sa peau fut la première à la sortir du sommeil. Serrant étroitement les paupières, elle remua légèrement, enfonçant le visage dans l’oreiller sans pouvoir retenir un petit grognement. Alors qu’elle s’éveillait doucement, elle huma le parfum du tissu qui l’entourait et souleva les sourcils, reconnaissant l’arôme familier. Étirant son bras gauche, celui-ci rencontra un obstacle et l’arrêta. La curiosité piquée au vif, elle tenta d’ouvrir ses paupières et inclina la tête sur le côté. Peu à peu, ses yeux s’habituèrent à l’éclairage ambiant et découvrirent le regard qui était posé sur elle. Quelques secondes supplémentaires furent nécessaires pour se souvenir des événements de la veille. La fête chez les Preston, la rencontre de Wyatt dans le sous-sol, un peu d’alcool, ses lèvres contre les siennes, le portable qui vibre contre sa cuisse, le départ précipité, la voiture rouge virant à toute vitesses dans les rues mal éclairées, les escaliers, le canular, le regard intense de Wyatt, l’appartement plongé dans l’obscurité, quelques soupirs, ses lèvres mordillant les siennes, la chambre, leurs corps nus, son accord et… Clignant des yeux, confuse, elle ancra son regard à celui du gynécologue étendu tout près d’elle. Si tout semblait encore trouble dans son esprit embrumé, un sourire se planta néanmoins sur ses lèvres. Faisant glisser une main sur la joue puis les lèvres de Wyatt, elle soupira longuement. « Bonjour… ».
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyLun 2 Avr - 21:29

Couché sur le côté, la sensation de chaleur étouffante sous les couvertures tira peu à peu Wyatt de son sommeil. Bougeant la tête en essayant d’accéder à la conscience, son nez se perdit dans une mèche de cheveux roux qui chatouilla sa peau. Ses yeux harassés de sommeil peinaient à s’ouvrir mais d’instinct il serra un peu plus son étreinte sur le corps chaud de la jeune femme qu’il tenait au creux dans ses bras en respirant son odeur. La tête rousse posée sur son bras avait coupé la circulation de son sang si bien qu’il fut tout à fait réveillé par la sensation désagréable du fourmillement de ses globules dans les veines jusqu’alors compressées après qu’il réussit à dégager doucement le visage de Charlie pour se redresser contre les oreillers en désordre. Le soleil donnait déjà dans sa chambre à travers la fenêtre dont on n’avait pas tiré les volets et le jeune homme frotta ses yeux avec ses paumes pour effacer les derniers signes de la courte nuit qu’il avait passée. Dehors le ciel était d’un bleu translucide et froid qui lui arracha un frisson, bien heureux d’être à l’abri dans son appartement chauffé. Quelle heure pouvait-il être ? Le réveil semblait indiquer quelque chose comme dix heure dans le dos de l’étudiante encore profondément endormie. S’enfonçant à nouveau sous la couverture qu’il tira sur ses frêles épaules dénudées, il sourit en regardant ses traits si paisibles. S’appuyant sur son bras encore douloureux, il grogna mais ne changea pas de position pour caresser à deux doigts sa pommette rosée et en dégager ses cheveux en bataille. Sa respiration lente et régulière ne s’altéra pas et elle ne semblait pas réagir. Posant délicatement ses lèvres sur ses cheveux, il se tira du lit en la laissant profiter encore quelques instants d’un repos mérité. Faisant le tour du lit pour s’asseoir au bout, il se pencha pour ramasser le pantalon qui avait passé la nuit là et en tâter les poches. Son téléphone avait dû rester dans sa veste quelque part ailleurs dans l’appartement, il aurait le temps de le chercher plus tard pour répondre aux messages de bonne année qui étaient certainement arrivés pendant qu’il était occupé ailleurs. Passant ses mains sur les muscles de ses cuisses, il se dirigea d’un pas vaseux jusqu’à la salle de bain. Refermant précautionneusement la porte derrière lui pour arrêter les bruits et préserver le sommeil de l’étudiante, il alluma la douche en tournant le bouton d’eau chaude. S’appuyant contre le rebord du lavabo, il attendit un instant que la vapeur sortant de derrière la paroi vitrée ne vienne troubler la glace en essayant de rassembler ses esprits. Se glissant sous l’eau brûlante à laquelle il ajouta tout de même un peu d’eau froide, il sentit ses muscles se dénouer alors qu’il passait ses doigts sur ses bras et son torse. Lorsqu’il fit demi-tour pour mouiller son dos, la brûlure de la douche se fit plus mordante sur ce qu’il supposa être les traces des ongles de Charlie. Mordant sa lèvre inférieure en appuyant les mains contre la paroi pour s’habituer à cette sensation piquante il ne put s’empêcher de sourire en repensant à la nuit qu’il avait passée.

Il aurait été bien en peine de trancher qui des deux avait été le plus avide de l’autre et si ses muscles étaient si engourdis par la fatigue c’est que le repos avait été très tardif tant la jeune femme semblait insatiable. Le gynécologue avait été surpris de cet engouement qu’elle semblait avoir en redemandant sans cesse plus de baisers, plus de proximité, plus de passion. Il avait fini par oublier son manque total d’expérience pour se laisser aller à son tour à ce débordement d’envie et lorsqu’enfin elle était tombée de fatigue, il avait à peine eu le temps de remettre les draps sur son corps nu qu’il était à son tour emporté par Morphée. Détachant ses mains de la vitre, il se donna deux petites claques pour se tirer de ses souvenirs et attrapa à l’aveugle le premier flacon de shampooing qu’il trouva. Terminant rapidement de se laver, il coupa l’eau et ouvrit la porte, laissant s’échapper un nuage de buée qui envahit la pièce toute entière. Sur la pointe des pieds, il rentra à nouveau dans la chambre et se dirigea vers son placard pour en tirer un nouveau boxer qu’il enfila sur sa peau encore collante d’humidité. Une chose était certaine, elle avait le sommeil lourd. Posant sa serviette sur sa tête, il sortit à nouveau de la pièce pour s’aventurer dans le salon lui aussi illuminé par la lumière du premier jour de l’année. S’étirant de tout son long face à la baie vitrée en regardant en bas le passage d’éventuels piétons, le centre-ville avait l’air désespérément vide et calme. Déambulant en sous-vêtement jusqu’à sa cuisine, il ouvrit la porte du frigo pour en tirer une bouteille de lait qu’il posa sur le granit gris du plan de travail. Coupé dans son élan par une sonnerie atténuée, il retourna sur ses pas pour ramasser la veste abandonnée au pied du canapé. Une chance que l’appareil n’ait pas été endommagé dans la chute. Mais il aurait été bien en peine de penser à ce genre de détail insignifiant alors que Charlie au comble de l’excitation commençait à le déshabiller après être entrée chez lui pour la première fois. C’était un message de sa mère qui venait d’apparaître, pas très surprenant étant donnée l’heure encore matinale pour les fêtards du réveillon. Quelques amis, dont Samuel qui avait réussi à se tirer de l’alcool pour envoyer un sms bourré de fautes à tout son répertoire. Lexie. Inspirant profondément, le médecin fixa le message banal signé d’une tête de chat qui personnalisait un peu le tout. Qu’allait-il lui dire maintenant ? Tournant la tête vers la porte de sa chambre, il repensa à la voix de Charlie tout près de son oreille qui appelait son nom. Lâchant le téléphone sur les coussins du canapé, il ne préférait pas penser encore à la situation. Lexie n’avait pas son mot à dire là-dessus. La rouquine était avant tout son amie, et s’ils couchaient ensemble ou sortaient ensemble, leurs rendez-vous n’avaient jamais eu pour but de sceller une union amoureuse. Il n’y avait pas le même genre de tension insurmontable qu’il éprouvait lorsqu’il était en compagnie de Charlie. Du plaisir bien sûr, de l’agrément, de la joie, il avait eu tous les bons côtés d’une relation sans attache, mais jamais il n’avait éprouvé de jalousie à l’égard de la galeriste. Jamais il ne s’était demandé à quoi ressemblaient les autres hommes qui l’avaient embrassée. La question ne se posait pas. Elle avait sa vie, il avait la sienne.

Restant une minute de plus assis sur le dossier du canapé à réfléchir, il finit par se redresser et rebrousser chemin jusqu’à la chambre. Avant de penser à toutes ces choses bien trop compliquées pour un homme encore perdu dans le brouillard, il devait réveiller sa partenaire. Ouvrant à nouveau les draps, il se glissa à ses côtés, une main soutenant sa tête, sans oser rien dire pour la réveiller. Son expression de paix contrastait avec le désir qu’il avait pu lire sur son visage la veille et il découvrait pour la première fois cette facette. Il ne connaissait rien d’elle, mais il était tout à fait disposé à apprendre. Enfin, elle semblait s’animer et c’est avec le sourire qu’il accueillit ses premiers regards perdus. Immédiatement sa main vint trouver son visage puis ses lèvres et le gynécologue saisit ses doigts de sa main libre pour mordiller son index avant d’y déposer un baiser. «Bonjour.» répondit-il en souriant. «Bien dormi ?» ajouta-t-il en se rapprochant un peu d’elle pour sentir la chaleur de sa peau contre la sienne en passant ses doigts sur son bras avant de les faire descendre doucement sur la cambrure de ses reins. Posant ses lèvres contre son front puis sur sa bouche en un baiser léger, il la laissa se tirer de sa torpeur en observant son corps dans la lumière plus vive du soleil. La pénombre de la veille n’avait fait que dissimuler sa perfection et déjà il sentait l’envie remonter en lui. «Envie d’un petit-déjeuner ?» demanda-t-il pour distraire son attention en détournant le regard de sa poitrine. «Sans vouloir me jeter des fleurs, je suis à peu près certain de faire les meilleurs pancakes de tout Lima.»
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyMar 3 Avr - 1:50

Après une soirée riche en péripéties et une nuit pour le moins agitée, Charlie se sentait étonnamment calme. D’ordinaire, elle était une vraie boule d’énergie au réveil et sautillait rapidement dans tous les sens afin de rejeter le sommeil qui voilait alors ses yeux. Ce matin-là, elle était pourtant on ne peut plus paisible. Le peu de sommeil auquel elle avait eu droit lui avait été bénéfique, et toute l’agitation de la veille était retombée. Poussant un bâillement qu’elle dissimula derrière une main engourdie, elle jeta un nouveau coup d’œil inquisiteur à Wyatt et scruta ses prunelles. Une odeur de savon se dégageait de son corps, et ses cheveux châtains striés de reflets roux étaient encore humides. De toute évidence, la belle s’était éternisée dans le lit du médecin qui en avait profité pour prendre une douche et s’occuper un peu de lui. Avec un sourire, Charlie se maudit de ne pas s’être réveillée auparavant ; avec un peu de chance, elle aurait pu découvrir la salle de bain en même temps que lui. Etouffant un rire dans les couvertures qui dissimulaient à peine sa nudité, elle se reprit à temps pour éviter d’attiser la curiosité de Wyatt. Inutile de perdre toute son attention en jouant les gamines au réveil, car après la nuit qu’ils avaient passée, elle n’était pas prête à le laisser partir de sitôt.

A cette pensée, les souvenirs de la veille lui revinrent à l’esprit, lui faisant l’effet d’une décharge électrique. Si elle avait longtemps eu peur de voir arriver ce moment où elle ferait de nouveau confiance à un homme en s’abandonnant à lui de la manière la plus forte qui soit, elle trouvait désormais ces doutes dérisoires. Charlie ne regrettait pas la nuit dernière, bien au contraire. Dans les bras de Wyatt, elle était parvenue à éloigner toutes les pensées négatives qui encombraient habituellement son esprit pour ne plus se concentrer que sur leurs gestes mutuels. En fermant les yeux, elle parvenait encore à sentir la caresse de son épiderme contre le sien, son souffle brûlant chaque parcelle de son corps sur laquelle il s’attardait. Et autant dire que l’observer de la sorte au petit matin ne parvenait pas à écarter ces délicieuses piqures de rappel. Au contraire, maintenant qu’elle avait goûté aux joies de l’intimité, elle s’était découvert un appétit qui n’avait fait qu’accroitre au cours de la nuit. Rattrapant son retard mais surtout son manque d’expérience, elle s’était montrée plus impatiente que jamais, ne se lassant jamais des baisers et caresses que Wyatt lui prodiguait et en redemandant toujours plus. Et si, quelques heures plus tard, elle rêvait toujours de retrouver les mêmes sensations, elle ne s’imaginait pas avec un autre que lui. Elle avait encore des tas de choses à apprendre le concernant car en dehors de leur attirance physique, elle n’en savait pas énormément sur son compte. Pourtant, elle était bien déterminée à lui tirer les vers du nez d’une façon ou d’une autre afin de rassasier la curiosité qui, au lieu de s’éteindre la nuit dernière, n’avait fait que s’intensifier. Et puis, elle avait désormais les moyens de le faire parler, ce qui était loin d’être négligeable.

Poussant un soupir, la jeune femme éloigna une mèche rousse de son visage et s’enfonça davantage dans les draps qui lui étaient désormais familiers. Elle était à l’aise dans la chambre de Wyatt, et ce bien qu’elle n’ait eu l’occasion de la découvrir sous la lumière qui l’éclairait à présent. En songeant à l’empressement dont elle avait fait preuve avec lui, elle rougit légèrement. Elle n’avait eu le loisir de remarquer l’appartement tant elle s’était jetée sur lui d’une manière presque désespérée. Certes, en franchissant la porte de l’appartement elle savait ce à quoi elle s’exposait, et loin d’elle l’envie de jouer les innocentes en prétendant qu’elle n’avait pas connu les risques. Bien sûr qu’elle en avait été consciente. Son sourire s’étirant sur ses lèvres, elle se souvint de la phrase de Wyatt lorsqu’il lui avait dit ne pas lui offrir un verre, trop occupé à poser ses mains sur les moindres lignes de son corps encore masqué derrière sa robe. Néanmoins, la jeune femme était impatiente de pouvoir se balader dans les pièces de l’appartement de son médecin, afin d’en découvrir tous les secrets. Si Wyatt ne le savait pas encore, il se rendrait bien vite compte qu’elle n’était pas du tout disposée à le laisser tranquille. Oh non bien au contraire, elle le voulait encore, et tant pis si c’était égoïste, mais elle le désirait pour elle seule.

Après avoir mordillé son index qu’elle avait posé hâtivement sur ses lèvres, Wyatt esquissa un sourire et le visage de Charlie s’illumina. Acquiesçant à la question qu’il lui posa, elle passa sa langue sur ses lèvres afin d'humidifier ces dernières. « On ne peut mieux, j’ai fait de beaux rêves » Répondit-elle, un sourcil arqué. Il s’approcha d’elle sous les draps et instinctivement, elle enroula sa jambe autour des siennes. La main du gynécologue frôla son bras avant de glisser sur sa peau dans une nouvelle caresse. Charlie le dévisagea, une nouvelle lueur dans le regard, mais ne dit rien, trop absorbée par la progression de ses propres pensées. Ses doigts vinrent retrouver son dos et lorsqu’elle s’aventura un peu plus bas, elle haussa un sourcil en découvrant qu’il n’était pas si nu qu’elle ne le pensait. Faisant remonter sa main en direction de son épaule, elle accepta le baiser léger qu’il posa sur ses lèvres et soupira tranquillement alors qu’il lui proposait déjà un petit déjeuner. Surprenant le regard de Wyatt sur sa peau, elle remua légèrement pour dissimuler celle-ci, un sourire espiègle sur ses lèvres. « Les meilleurs pancakes de Lima, vraiment ? Je dois dire que je suis impressionnée ». Relevant légèrement le visage, elle déposa un baiser dans le cou du garçon et en profita pour passer ses doigts dans ses cheveux châtains. Reposant la tête sur l’oreiller, elle fit la moue puis s’étira doucement, ses muscles encore endormis peinant à s’éveiller. « D’accord » Commença-t-elle, avant de s’emparer des lèvres du médecin. Elle n’avait pas spécialement envie de quitter ces draps, mais si elle ne faisait pas un effort, elle était à peu près certaine de ne plus pouvoir s’en échapper par la suite. Or, elle avait encore tout un tas de choses à apprendre concernant à Wyatt, et elle ne voulait surtout pas retarder son apprentissage. Ecartant doucement son visage du sien, son sourire reprit place sur ses lèvres. « Mais seulement si tu m’accordes une minute de répit… et que tu me prêtes ta salle de bain ? Je n’en aurai pas pour très longtemps, promis. Je veux juste t’épargner une vision assez épouvantable, je suis certaine que tu m’en seras reconnaissant ».

Déposant un dernier baiser furtif sur ses lèvres qu’elle mordilla au passage, la jeune femme s’enroula dans les draps afin de masquer son corps et avança jusqu’au bout du lit. Ouvrant grand les yeux, son regard s’arrêta sur le type de vêtement qu’elle recherchait : une chemise, posée sur le sofa au coin de la pièce. Se retournant vers Wyatt, elle le vit l'observer et plissa les yeux. « Il va falloir détourner le regard, maintenant » Demanda-t-elle d’une voix joueuse. Si elle voulait attraper la chemise afin de l’enfiler, elle devrait marcher nue jusqu’à l’autre bout de la chambre. Elle avait beau ne plus être totalement pudique face à son partenaire, elle n’avait pas spécialement envie de lui donner le loisir de l’observer posément alors qu’elle récupérerait la chemise. En croisant le regard déterminé de Wyatt, elle éclata de rire et se pencha vers l’autre extrémité du lit. Saisissant un oreiller, elle le jeta sur le visage du médecin afin de cacher son regard et, abandonnant les draps, sauta aussitôt sur ses pieds, attrapa la chemise, et se rua en direction de la salle de bain qu’elle atteignit, victorieuse mais presque essoufflée. Refermant la porte derrière elle, elle enfila immédiatement le bout de tissu et poussa un soupir de satisfaction en voyant qu’il lui arrivait en haut des cuisses et dissimulait donc l’essentiel. Remontant les manches qu’elle replia jusqu’à ses coudes, elle releva le menton et se dirigea vers le miroir. En apercevant son reflet dans ce dernier, elle plissa le nez. Ses cheveux roux emmêlés semblaient indomptables et le mascara était bien trop étalé autour de ses yeux clairs. Se mordillant la lèvre inférieure, elle se pencha au-dessus du lavabo et poussa le bouton d’eau chaude avant de recueillir celle-ci dans ses mains. Se rafraichissant le visage, elle fit disparaitre les dernières traces de maquillage de sa peau. Jetant un regard exaspéré à ses longues mèches rousses, elle passa ses doigts entre ces dernières afin de les remettre en place du mieux qu’elle le put. A moitié satisfaite par le résultat, elle soupira de nouveau et attrapa un tube de dentifrice posé en hauteur. Elle n’avait aucune brosse à dent à disposition, mais fit son maximum pour s’arranger autrement. Lavant finalement ses mains, elle se redressa et jeta un dernier regard à son reflet, peu convaincue. Bon, l’avantage était qu’elle était tout de même parvenue à sauver les meubles. L’inconvénient ? Pas sûr que Wyatt veuille encore d’elle après cela.

Quittant enfin la salle de bain, la jeune femme constata que le médecin avait quitté son lit et elle se dirigea pieds nus vers la porte qu’elle repoussa. Le salon baignait entièrement dans la lumière du jour et en découvrant enfin ce qu’elle n’avait pu voir correctement la veille, elle en resta un moment interdite. Elle aurait pu rester immobile devant ce tableau de longues minutes si elle n’avait pas perçu Wyatt dans son champ de vision, un peu plus loin dans ce qui semblait être la cuisine ouverte. Se dirigeant vers lui en délaissant la contemplation du salon, elle esquissa un sourire. Il était vrai qu’elle ne s’était jamais imaginé le médecin aux fourneaux, et pourtant, il était drôlement sexy dans son petit boxer, absorbé par la préparation de ses fameux pancakes. Riant malgré elle, la jeune femme se posta derrière lui et enroula ses bras autour de sa taille avant de se hisser sur la pointe de ses pieds et déposer un baiser dans sa nuque. « Tu as l’air passionné » Commenta-t-elle d’un air taquin. Se détachant de sa silhouette, elle contourna le comptoir et prit place sur le bord de l’un des tabourets lui faisant face. Elle plissa la chemise qui remontait tout en haut de ses cuisses et fit tourner son siège afin d’observer de nouveau le salon derrière elle. En apercevant sa propre robe près du canapé, elle esquissa un sourire. Le souvenir des doigts de Wyatt s’attardant sur la fermeture lui revint à l’esprit et elle étouffa un soupir. Se retournant vers le comptoir, elle plia son coude sur celui-ci et posa son menton sur la paume ouverte de sa main. Toujours concentré par sa préparation qu’il agitait désormais afin de mélanger tous les ingrédients, Charlie l’observa quelques secondes avant de briser le silence de la cuisine, d'un air toujours malicieux. « Auriez-vous d’autres talents cachés, Docteur Pillsbury ? J’ai comme l’impression que je ne suis pas au bout de mes surprises ».
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyMer 4 Avr - 0:07

En dépit des traces de maquillage autour de ses yeux et des cheveux roux en tous sens, Wyatt trouvait à ce visage sans apprêt un charme délicieux. Sans vraiment savoir pourquoi, il sentait que c’était la vraie Charlie qu’il avait sous les yeux. Pas l’étudiante sur son trente-et-un pour affronter une soirée à la Pension, pas la jeune femme nerveuse qui se rend à un rendez-vous médical, juste elle. C’était comme s’il avait eu le droit pendant un bref instant de se pencher à la fenêtre de son intimité pour en découvrir un peu plus en secret. Le jeune homme était aussi désireux qu’intimidé à l’idée d’en apprendre plus sur elle et continuait à la dévisager pour connaître ses traits. Dire que se réveiller aux côtés d’une femme dont il ne connaissait rien n’était pas dans ses habitudes aurait été mentir. Depuis qu’il fréquentait Lexie il ne se souvenait pas avoir passé une nuit entière avec une autre femme. Jusqu’à ce jour. Bien sûr quand il était de sortie avec Samuel pour le suivre dans ses interminables tournées des bars qu’il agrémentait généralement d’une tournée des filles, il lui arrivait de flirter avec d’autres, de chercher ailleurs un plaisir facile et éphémère. Mais c’était là l’essentiel du concept : ça ne devait pas durer. Au mieux il gardait un prénom ou un numéro qu’il ne rappellerait jamais. Ce qu’il avait trouvé avec Charlie n’avait rien de comparable. C’était à se demander comment le même acte pouvait avoir une valeur aussi différente selon l’investissement qu’on voulait bien y mettre. La manière dont il avait pris soin d’elle sans la brusquer, sans lui imposer son rythme, en la guidant doucement dans un monde qu’elle n’avait pas tardé à vouloir explorer de fond en comble était sans doute ce qui avait le plus marqué la différence. Le plaisir lui-même avait eu une saveur différente. Mais il chassa bien vite ces idées de sa tête pour garder son calme et ne pas attirer la jeune femme à lui pour sentir encore son poids sur son corps. Elle n’aurait probablement pas refusé à en croire les regards qu’elle lui lançait depuis son oreiller, mais il avait des scrupules à éprouver encore ce corps qu’il n’avait pas lâché de la nuit. La tâche ne serait pas facile. Ses mains étaient à nouveau sur son dos pour lequel elle semblait avoir une fascination particulière dont témoigneraient quelques jours les griffures qu’elle y avait laissé, et ses jambes se faufilaient entre les siennes comme pour l’appeler à venir s’y loger à nouveau. Il était urgent qu’il trouve le moyen de s’éloigner d’elle s’il voulait avoir une chance de faire autre chose de se noyer encore et encore dans le plaisir de sa chair. Elle avait l’air si... jeune. La regardant s’étirer il essayait de se rappeler son âge exact sans succès. Elle devait avoir au moins cinq ans de moins que lui, ce qui lui conférait une certaine fraîcheur, mais faisait aussi redouter au médecin la suite des événements. Que Charlie soit fascinée par son aura de médecin plus âgé, il pouvait le concevoir, mais combien de temps tout cela durerait-il ? Est-ce qu’elle n’arriverait pas vite à la conclusion qu’ils étaient sans doute trop différents pour s’entendre ? Un voile passa sur son regard, dissipé par un baiser goulu de la jeune femme qu’il n’avait pas eu le temps d’anticiper.

Il sourit légèrement en sentant la chaleur de ses lèvres sur les siennes. «Si ce n’est rien qu’une minute...» répondit-il en la basculant légèrement en arrière. «La porte à l’entrée de la chambre.» Refusant un moment de relâcher son étreinte, il se dégagea malgré tout pour la laisser se traîner hors du lit sans quitter son dos du regard. Tournant la tête pour lui intimer l’ordre de regarder ailleurs par dessus son épaule, Charlie prenait un malin plaisir à continuer de jouer avec lui et le gynécologue se cilla pas en levant un sourcil goguenard la mettant au défi de l’en empêcher. De quoi avait-elle peur ? Il avait vu tout ce qui était à voir de son corps, et si elle se faisait encore des illusions sur l’obscurité, c’était se tromper lourdement sur la capacité de Wyatt à deviner la moindre de ses courbes du bout des doigts pour se la représenter avec une justesse étonnante. Seulement elle lui envoya un coussin en plein visage dans un éclat de rire et il n’eut pas le temps de l’esquiver qu’elle s’était ruée dans la salle de bain prenant en otage une chemise en attente de repassage. Riant doucement, il se laissa retomber sur le dos un instant pour fixer le plafond. Qu’allait-il faire maintenant au juste ? Préparer des pancakes. Roulant à son tour hors du lit, il passa devant la porte de la salle de bain en tendant l’oreille pour essayer en vain de deviner ce qu’elle faisait. Ce n’était pas le tout de promettre un petit déjeuner princier pour le matin de la nouvelle année, mais encore fallait-il s’y tenir. Retournant dans la cuisine où traînait toujours sa bouteille de lait, il ouvrit un placard pour en sortir la farine et tira le beurre de sa cachette pour en faire fondre. Combien de fois avait-il répété cette recette ? C’était leur rituel à Mansfield, tous les dimanches matins, plutôt que de suivre les plus pieux du clan Pillsbury à l’église il prenait la route pour retrouver sa grand-mère et passer la matinée avec elle. Il avait conscience qu’à son âge ce genre d’attention pouvait passer pour ridicule, mais il aimait tant la compagnie de cette vieille femme qui arborait encore fièrement quelques mèches rousses parmi ses cheveux blanchis qu’il n’aurait troqué cela contre rien au monde. Elle était sans doute celle qui lui manquait le plus et son absence au mariage avait été une vraie peine pour Wyatt qui se faisait une joie de passer à nouveau un moment avec elle. C’était elle qui lui avait tout appris en cuisine, et dans tant d’autres domaines. Elle était la seule à savoir canaliser son arrogance et son intelligence sans le braquer. Elle avait fait de lui ce qu’il était aujourd’hui et son cœur se serra en mélangeant avec un peu plus de vigueur les ingrédients dans un grand saladier. Ajoutant une pincée d’épices au mélange, il ne sentit pas la présence de Charlie dans son dos et sursauta presque lorsqu’elle posa ses mains sur sa peau nue. Il ne partagerait pas ses pancakes avec la Granny Pillsbury, mais cette compagnie là n’avait pas l’air désagréable.

Tournant la tête vers elle sans cesser de battre la pâte, il plissa les yeux avec malice. «Mais je le suis. Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir grandi au milieu de toutes ces femmes mais je suis une vraie fée du logis.» s’amusa-t-il en tirant la petite poêle du placard se trouvant devant lui. Y renversant une partie du contenu, il essuya le rebord du bout de son doigt avant d’en étaler un peu sur le nez de la jeune femme et de lécher le reste. De toute évidence, il n’était pas le seul à se demander comment amadouer l’autre. Dans le silence de la cuisine, l’absence quasi totale de liens entre eux était terriblement pesante et il aurait donné n’importe quoi pour simplement lâcher cette histoire de pancakes et la hisser sur le comptoir pour prolonger leur nuit. Par chance, Charlie se décida la première à prendre la parole et lui évita de prolonger le fantasme. «Si j’ai d’autres talents cachés ? Mais nous irions beaucoup plus vite en faisant la liste de ceux que je ne possède pas encore mademoiselle.» S’approchant de la jeune femme pour la prendre dans ses bras et l’embrasser en passant une main sur sa jambe nue, il ne perdit pas tout à fait du regard le feu pour ne pas brûler la crêpe innocente. «Mais si je ne veux pas faillir à ma réputation je vais te demander d’aller t’asseoir sagement sur une chaise.» Prenant fermement ses épaules, il lui fit opérer un demi-tour et l’amena à la table haute au centre de la pièce, la faisant asseoir sur l’une des chaises aux pieds infinis qu’il avait choisi après des heures de délibération sur un catalogue lorsqu’il s’était installé. Terminant sa tournée de galettes qu’il inonda de confiture, laissant à la jeune femme le choix de son propre menu, il revint se poster en face d’elle, maintenant une subtile distance entre eux pour calmer le jeu en apercevant encore la naissance de ses jambes sous la chemise qu’elle avait choisie. «En espérant que le premier repas de l’année soit à ton goût.» dit-il avec un clin d’œil avant de se jeter sur son assiette pour apaiser la faim et la frustration naissante. Il voulait vraiment faire les choses bien, et ne pas se précipiter dans la facilité de la renverser sur la table ou le canapé, la plaquer contre chaque mur de cet appartement trop grand qu’il n’avait toujours pas fini d’aménager et de ne rien avoir à dire du tout en se contentant de lui arracher des soupirs qui feraient chavirer son cœur. Mais pour cela, il fallait qu’il trouve quelque chose à dire. Et de préférence quelque chose qui ne concerne ni ses pancakes, ni sa Granny préférée. Avalant une bouchée de plus pour se lancer à l’assaut d’une possible conversation, il manqua de s’étouffer dans la précipitation et se mit à tousser bruyamment, peinant à reprendre son souffle. Dans un ultime effort pour lutter contre sa trachée récalcitrante, il réussit à revenir à un état respiratoire plus tranquille, les larmes aux yeux à cause du manque d’air, il rit de sa propre situation. «Et sinon... Tu avais prévu quelque chose aujourd’hui ?»
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyJeu 5 Avr - 23:30

Charlie n’avait jamais vécu une telle passion, c’était encore nouveau pour elle. A chaque fois qu’elle croisait le regard de Wyatt, elle avait l’impression que son corps était sur le point de s’embraser ; et lorsqu’il la touchait, il s’embrasait pour de bon. Après une nuit pareille, elle aurait dû ressentir le poids de la culpabilité peser : après tant d’années à fuir le regard des hommes, comment aurait-il pu en être autrement ? Elle n’avait jamais voulu aimer, jamais voulu se sentir désirer. C’était quelque chose qu’elle craignait. Depuis la première et seule déception sentimentale de sa vie, elle s’évertuait à écarter l’amour de sa vie. Elle se sentait trop faible pour en supporter les conséquences : ses épaules étaient trop frêles, et sa sensibilité bien trop forte. Cinq ans après, elle pouvait encore revoir le visage de celui qui avait tout fait voler en éclats. Un regard sombre, une tignasse de cheveux châtains, et un sourire comme il en existait peu. Elle avait toujours été de nature méfiante, même à l’époque. Elle ne l’avait pas accepté immédiatement dans sa vie. Pourtant, l’inévitable s’était quand même produit, il avait rompu et elle s’était brisée. Des séances chez un psychologue s’ensuivirent quand sa mère comprit qu’elle était impuissante devant cette situation. Mais les séances n’avaient pas aidé Charlie. Elle avait peut-être appris à sourire davantage, et même à mentir parfois. Mais le trou qui s'était creusé dans sa poitrine n’avait jamais totalement disparu. Il était toujours là, dissimulé dans un coin, l’empêchant d’avancer et de faire comme toutes les filles de son âge : amouracher du premier venu, s’amuser, ne pas s’attacher. Les autres parvenaient à faire ça avec une facilité déconcertante alors que pour elle, ce n’était même pas concevable. Et pourtant, elle avait rencontré le gynécologue. Elle ne l’avait qu’une seule fois avant de le suivre dans les nuits obscures de Lima et se laisser entrainer vers des sentiers dangereux. Elle avait pris des risques, mais surtout, elle s’était montrée étonnamment insouciante. Alors pourquoi ? Pourquoi lui ?

Elle n’était pas amoureuse de Wyatt. En à peine trois rencontres, cela aurait été prématuré que de l’affirmer. Malgré cela, les sentiments qu’elle éprouvait à son égard ne cessaient de prendre une ampleur inespérée. Cette nuit-là, lorsqu’elle s’était abandonnée à lui quelque chose avait changé, et cela n’avait pas seulement à voir avec la perte de sa virginité. Depuis leur première rencontre, elle avait senti qu’il était un homme différent de ceux qu’elle avait pu croiser par le passé, il y avait ce petit quelque chose dans son regard qui l’intriguait plus que de raison et l’attirance qu’elle ressentait pour lui n’avait rien de banal. Elle avait envie d’être avec lui. Elle ne savait pas pourquoi, ni comment une telle chose était possible avec de tels antécédents, mais c’était comme ça, elle ne pouvait pas y faire grand-chose. Leur relation avait pris un nouveau tournant au cours de la nuit qu’ils avaient passée ensemble, et si la jeune femme était déjà captivée par le beau médecin avant celle-ci, ce n’était rien comparé à ce qu’elle ressentait désormais. Elle aurait aimé calmer ses ardeurs, se montrer plus réfléchie et moins passionnée, mais la façon qu’il avait de la regarder ne lui permettait pas de garder la tête froide et au plus le temps passait, au plus elle ressentait le besoin inévitable d’être à ses côtés. Elle voulait à la fois tout connaitre de lui, le laisser parler pendant des heures de son enfance, de sa famille, ou de sa vie tout simplement ; mais également le faire taire pour plonger de nouveau dans cette bulle d’intimité. Et alors qu’il s’attelait toujours à la préparation de ses si fameux pancakes, elle se retrouvait partagée entre deux envies totalement contradictoires. Elle désirait se rhabiller et l’écouter, mais mourrait d’envie de se déshabiller et poursuivre leur nuit.

Posant une main sur sa cuisse, la jeune femme secoua légèrement la tête afin d’en évacuer les pensées négatives, peu nombreuses en ce premier jour de l’an si prometteur. Levant le visage vers le médecin, elle esquissa un sourire et sa bonne humeur revint à la charge, ne l’ayant jamais véritablement quittée. Elle posa son regard sur la préparation qu’il mélangeait désormais et sentit son ventre gronder à l’annonce des pancakes délicieux qu’elle allait pouvoir dévorer. Si Wyatt était aussi bon cuisinier qu’il le prétendait, elle était certaine que son estomac se montrerait rapidement satisfait. Tirant tranquillement la poêle afin d’y renverser sa préparation, il répondit à son petit commentaire au sujet des pancakes. A la mention des femmes avec lesquelles il avait grandi, un sourire se forma à nouveau sur les lèvres de Charlie. Notant dans un coin de sa tête cette première information sur la vie du gynécologue, elle acquiesça d’un simple signe de la tête. Tandis que le silence s’installait dans la cuisine, Charlie l’observa à la dérobée, essayant d’analyser ses gestes mais également ses regards. Quand elle comprit que le calme qui régnait dans l’appartement se prolongerait inévitablement si elle ne prenait pas la parole, elle l’interrogea au sujet de ses talents cachés et haussa un sourcil inquisiteur devant sa réponse. Soit il cherchait à changer le sujet de la conversation, soit il était trop modeste. Les multiples questions qu’elle s’apprêtait déjà à poser s’envolèrent à la seconde où il s’approcha d’elle. Relevant le menton, elle se mordilla brièvement la lèvre inférieure jusqu’à ce qu’il frôle sa jambe de ses doigts et l’embrasse doucement. Ah, voilà qui facilitait les choses. S’il continuait à faire ce genre de chose, elle n’était plus certaine de vouloir l’écouter très longtemps.

Le médecin s’écartant légèrement d’elle, il lui demanda de bien vouloir s’asseoir devant la longue table qui trônait au centre de la pièce. Ne se faisant pas trop prier bien que l’envie de l’attirer tout près d’elle se fasse de plus en plus insistante, elle se laissa guider vers la chaise que Wyatt lui présenta et s’assit rapidement, croisant les jambes pour dissimuler sa nudité à peine masquée par la chemise qu’elle avait empruntée. Lorsqu’il repartit vers la cuisine afin de ramener les pancakes, elle s’étira légèrement tout en replaçant correctement quelques mèches rousses au passage. Le médecin ne tarda pas à revenir les bras chargés et étala une panoplie impressionnante de pots de confiture. Passant en revue chacun d’entre eux, elle plissa les yeux devant les noms de fruits et leva une main au-dessus du petit tas, indécise. Incapable de se décider, elle attrapa finalement un pot au hasard et jeta un coup d’œil en biais à Wyatt. Elle remarqua qu’il ne s’était pas trop approché d’elle et, fronçant le nez, elle reporta son attention sur son petit déjeuner. Tartinant légèrement le premier pancake, elle finit par se lancer et en prit une petite bouchée avant d’en venir à la conclusion que l’homme qui se trouvait près d’elle ne pouvait être humain. Ouvrant de grands yeux, elle se tourna vers lui et souleva les sourcils d’un air admiratif. « En effet, il y avait de quoi être impressionnée. Mes papilles gustatives te remercient, d’ailleurs » Répondit-elle avait entrain. La jeune femme reprit une nouvelle bouchée puis, devant l’appel de son estomac, avala rapidement le reste avant d’en reprendre un autre. « Hm, tu n’aurais jamais dû me laisser goûter ces pancakes. Je vais passer mon temps à t’en réclamer, maintenant. Et tu sais à quel point je suis gourman… » Charlie s’interrompit, se rendant soudainement compte de ce qu’elle était en train de dire. S’éclaircissant la gorge, elle esquissa un grand sourire à Wyatt. « Enfin, bref, ils sont vraiment, vraiment délicieux ».

Charlie reprit sa dégustation l’air de rien lorsqu’elle l’entendit s’étouffer à moitié. Levant des yeux ronds dans sa direction, elle se pencha vers lui quand il finit par reprendre son souffle. Elle s’apprêtait à lui demander si tout allait bien lorsqu’il se mit à rire et la coupa dans son élan. La jeune femme secoua la tête, un sourire aux lèvres, puis reprit une bouchée. Rompant cette fois lui-même le silence, il lui demanda quels étaient ses projets pour sa journée. Elle repoussa son assiette un instant et planta son regard dans le sien, étudiant longuement les traits de son visage d’un air paisible. « A vrai dire, je n’avais rien de prévu jusque maintenant » Déclara-t-elle lui plus innocemment du Monde. Dans sa tête, le combat reprenait déjà : elle était certaine de vouloir passer la journée avec lui, mais n’était pas sûre du programme. Il avait peut-être quelques obligations lui aussi, mais elle tacha de ne pas y penser car elle ne voulait pas partir immédiatement. C’était peut-être égoïste de ne penser qu’à elle, mais l’idée de rentrer chez elle afin de retrouver une maison vide après tout ce qu’elle avait vécu n’était pas très attrayante. Pinçant les lèvres, elle posa ses mains sur le bord de la chemise et se leva de sa chaise. Elle fit à peine deux pas avant de se retrouver face à lui. Un petit sourire aux lèvres, elle prit place sur ses genoux, se positionnant sur le côté et plissant sa chemise pour ne pas trop la froisser. Elle repoussa consciencieusement l’assiette de Wyatt et enroula ses bras autour de sa nuque. Sans jamais le quitter du regard, elle posa son front contre le sien et soupira doucement.

« Et toi ? Tu avais des projets pour la journée ? » Murmura-t-elle. Sans lui laisser le temps de répondre, elle inclina le visage et fit glisser ses lèvres le long de sa mâchoire pour rejoindre son cou. Plantant quelques baisers sur sa peau tiède, elle en profita pour tracer de ses doigts les lignes de son épaule. Remontant enfin en direction de ses lèvres, elle sentit son cœur retentir contre sa poitrine. Elle l’embrassa furtivement puis reprit sa position initiale. « J’en ai quelques-uns pour toi si tu veux ». Elle posa une main sur sa joue et plissa les yeux. « Tu as l’option sage qui consiste à me dévoiler les autres talents cachés que tu possèdes… » Elle désigna du menton les pancakes de l’autre côté d’elle, puis reporta son attention sur le médecin. « Parce que je suis curieuse, très curieuse en fait » Dévoila-t-elle avec un petit haussement de sourcil. « Et puis… et puis tu as l’option moins sage qui consiste à… ». Cette fois elle s’empara de ses lèvres avec ferveur, retrouvant la fougue qui l’avait animée pendant la nuit. Posant ses deux mains dans sa nuque, elle prolongea le baiser alors que le désir reprenait vie. Le souffle coupé, elle écarta néanmoins son visage quelques secondes plus tard. « Tu as déjà passé une journée entière dans ta chambre, Wyatt ? » Demanda-t-elle à voix basse avant de déposer un nouveau baiser fugace sur ses lèvres. « Tu te souviens, je t’avais prévenu hier… Je ne peux pas être raisonnable quand tu te trouves à cette distance ». Elle secoua la tête. « Alors… »
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MessageSujet: Re: 03. A new year's eve you won't forget   03. A new year's eve you won't forget EmptyDim 8 Avr - 20:00

De mémoire de Wyatt, granny mise à part, c’était la première fois qu’il se lançait à faire le petit-déjeuner à une femme. Pas tant parce qu’il n’en avait jamais eu envie, les bonnes manières ont la vie dure même quand il s’agit de déguerpir le matin venu, mais plutôt parce qu’il n’avait jamais pris le temps de le faire. Il vivait toujours tout trop vite, sans jamais vraiment prendre le temps d’apprécier les choses jusqu’au bout. Ses études étaient passées en un clin d’œil et il avait parfois l’impression que sa cérémonie de remise des diplômes ne remontait qu’à quelques semaines. Il se noyait sous les activités pour ne pas s’ennuyer et apaiser son hyperactivité latente de petit garçon trop intelligent. Le cabinet, les répétitions pour la chorale, les sorties, le sport, toutes ces choses qu’il faisait savamment entrer dans un agenda de ministre lui faisaient oublier que même pour lui le temps passait. Son visage ne changeait pas, ou peu, ses traits doux ne lui donnaient jamais son âge et pourtant il avait vieilli. Et Charlie en était la preuve vivante, du haut de sa petite vingtaine d’années, resplendissante de fraîcheur et débordante d’énergie. C’était aussi ce qui l’avait attiré chez Lexie, outre sa plastique sans défaut et sa chevelure au roux éclatant : cette énergie et cette jeunesse. Un autre point commun entre les deux jeunes femmes qu’il aurait préféré ignorer mais qui ne faisait que le plonger à nouveau dans le désarroi. Non. Il ne l’avait pas trompée. Vraiment. Ils ne sortaient pas ensemble. Il n’y avait pas de ça entre eux. Ce n’était que l’histoire d’un pas de plus ou de moins entre deux amis. La différence entre prendre le café affalé sur un canapé en discutant de tout et de rien et se rouler dans ses draps jusqu’au matin était très subtile, presque imperceptible. Il n’était pas comme Will. Il n’avait pas fait ça dans son dos alors qu’il lui avait juré d’être fidèle et constant. Il l’avait déjà fait, et elle aussi, il le savait. Mais cette fois c’était différent. Il n’avait pas envie de retourner auprès d’elle. Il se sentait plus à sa place avec cette rousse d’un jour et la galeriste ne lui revenait en tête que pour le hanter. Sentant sa gorge se serrer sous l’angoisse à l’idée qu’elle puisse considérer ça comme une trahison, la voix de Charlie le tira de ses pensées et il releva ses yeux clairs vers elle avec un sourire laborieux. Elle avait l’air si innocente... Soit elle jouait la comédie, soit elle était vraiment loin de tous les soucis qui pouvaient l’assaillir à cet instant. La voyant se resservir il en déduit que la seconde hypothèse était sans doute la plus vraisemblable et lui envia un peu cette insouciance. Satisfait de l’effet de ses pancakes de grand-mère, il reprit une bouchée et manqua de s’étouffer sous le coup de la surprise en entendant sa remarque suivante. Est-ce qu’on parlait toujours de la même Charlie Watson-Brown ? Celle qui tremblait de tous ses membres dans son cabinet quelques semaines plus tôt ? La jeune femme qui avouait du bout des lèvres être vierge ? Est-ce qu’il avait ajouté de l’alcool fort dans la préparation sans s’en rendre compte ? Tapant sur sa poitrine avec son poing fermé en essayant de reprendre son souffle, Wyatt sentait le fil qui le rattachait à la raison s’amenuiser à mesure qu’elle parlait.

Plus que jamais il devait détourner la conversation s’il ne voulait pas voir ses efforts héroïques pour avoir une conversation mature réduits à néant. S’il savait ce qu’elle avait prévu de faire, il saurait aussi quoi faire... Tout du moins c’est ce qu’il espérait. C’était lâche de sa part, mais il aurait préféré qu’elle prenne elle-même l’initiative d’avancer ses pièces sur l’échiquier. Elle avait beau lui envoyer toutes sortes de signaux et autres phéromones, rien ne lui disait qu’elle ne cherchait pas simplement à se faire un peu d’expérience avant de retourner allumer tout Columbus avec ou sans alcool. Qu’importe qu’il ait été débordant de confiance, Wyatt restait méfiant à l’égard de cette fille qu’il n’arrivait pas à cerner et qui aimait à jouer avec ses nerfs. S’il avait dû être largué après une nuit pareille, son ego en aurait pris un sacré coup et il préféra éviter ce genre de réflexions en se concentrant sur son regard qui le dévisageait. Il ne savait toujours rien d’elle mais elle ne semblait pas exactement coller à l’image de la fille facile. Certes, elle s’était plus ou moins jetée sur lui, ou bien s’était-elle contentée de ne pas repousser ses avances ? Quoi qu’il en soit, elle était bel et bien vierge jusqu’à cette nuit-là, ce qui aurait pu constituer une forme de preuve. Après une seconde de silence qui lui avait paru une éternité, elle se décida à répondre sans faire avancer d’un iota son cheminement de pensée. Son regard se perdit dans le vide jusqu’à ce qu’il se fixe sur les jambes découvertes qui s’approchaient dangereusement de lui. Privé de son assiette qui lui servait jusqu’alors de point de fuite quand la tension devenait trop grande pour qu’il puisse résister à l’envie de la reprendre dans ses bras, son poids sur ses genoux fut le poids de trop sur la balance qui penchait en faveur de la perte de contrôle. Ses yeux verts cherchaient les siens alors que leurs fronts se touchaient à nouveau et que son haleine sucrée caressait son visage. Ses lèvres sur sa mâchoire, ses doigts sur sa peau nue, ses murmures, un cocktail détonnant pour repousser les grandes considérations auxquelles il essayait de s’adonner. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire après tout qu’elle décide de claquer la porte après l’avoir épuisé ? Rendant à la jeune femme son baiser plus pressant, il accrocha ses doigts à la chemise qu’elle avait pris soin de ne pas froisser pour l’attirer à lui mais une fois de plus elle brisait leur étreinte pour lui susurrer à l’oreille haletant déjà sous l’effet du désir qui se lisait dans son regard. «Alors c’est une chance que je n’ai pas pris la bonne résolution d’être sage cette année...» conclut-il en posant sa main sur sa cuisse nue pour la glisser sur sa hanche sous la chemise. Il l’embrassa doucement en souriant sans se détacher de ses lèvres. «Mais je peux toujours te montrer un autre de mes talents cachés.» ajouta-t-il en la faisant glisser de ses genoux en se relevant doucement. Prenant une profonde inspiration en s’écartant d’un pas, il attrapa sa main pour l’entraîner hors de la cuisine. «You push me, I don’t have the strength to resist or control you, so take me down, take me down» commença-t-il à chanter de sa voix grave en l’attirant à nouveau à lui pour sentir sa poitrine contre lui. Marchant à reculons dans l’appartement sans quitter son regard, il s’interrompit lorsque son dos vint rencontrer la vitre froide de la baie. Frissonnant au contact du verre glacial sur sa peau encore chaude, il inversa leur position en la plaquant à son tour contre la fenêtre avant de reprendre sur le même air. «You hurt me, but do I deserve this, you make me so nervous, calm me down, calm me down.» La poussant cette fois cette fois, il chanta un peu plus fort en laissant la pièce faire résonner le timbre profond et travaillé qu’il ne faisait jamais entendre en dehors des répétitions de la chorale. «Wake you up in the middle of the night to say, I will never walk away again, I never gonna leave this bed.» Refermant la porte de sa chambre restée ouverte d’un coup de talon, il la prit finalement dans ses bras pour la poser sur le lit et s’allonger sur elle. «So come here and never leave this place. Perfection of your face, slows me down, slows me down, so fall down I need you to trust me, go easy don’t rush me. Help me out why don’t you help me out.» Déboutonnant un à un les boutons de la chemise pour atteindre à nouveau sa peau il tut le second refrain pour se perdre à nouveau dans ses soupirs.

[Rp clos]
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