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 03. What you do to me

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MessageSujet: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptyVen 13 Avr - 22:11

Assise dans l’horrible canapé vert du bureau du principal, Madeleine pianotait sur sa cuisse pour compter les secondes qui s’égrainaient trop lentement à son goût, elle jetait de temps à autre des coups d’œil angoissés vers les baies vitrées d’où on apercevait assez mal l’anti-chambre de cette salle de torture. La secrétaire s’était absentée en lui signalant que le principal ne mettrait sans doute plus longtemps à arriver mais ça faisait déjà au moins cinq minutes qu’elle était arrivée et l’entrée du bureau restait désespérément déserte. Pour une fois elle n’avait rien fait de mal. Son travail avait été plus ou moins exemplaire. Elle avait réussi à faire disparaître les retards de ses petits protégés sans se faire prendre. Elle avait même mis à jour le fichier des absences sans que personne ne lui demande ! Et pourtant, Figgins l’avait convoquée sans lui dire pourquoi et maintenant il la faisait poireauter toute seule. Peut-être dans l’espoir qu’elle médite sur ses torts, seulement elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. D’un point de vue professionnel elle était exemplaire. La fac, le lycée. Pas une ombre au tableau. Elle réussissait même à éviter la clique des pimbêches à pompons dans les couloirs. Côté vie privée, c’était autre chose. Mais ça ne regardait qu’elle et l’indien qui n’était jamais au courant de rien dans son propre lycée n’allait sûrement pas se tenir informé des affres de sa vie à elle. Elle n’avait rien à se reprocher, point barre. Un dernier coup d’œil au petit bracelet en cuir de sa montre, le temps avait l’air de passer au ralenti et si elle ne trouvait pas de quoi s’occuper elle risquait un décès par ennui. Jouant avec les gros boutons sur la poitrine de sa robe blanche qui lui arrivait sur les genoux, elle se mit à fredonner une mélodie tout bas en vérifiant une dernière fois que personne n’arrivait. «I’m the one who really loves you baby, I’ve been knocking at your door ! As long as I’m living, I’ll be waiting. As long as I’m breathing, I’ll be there. Whenever you call me, I’ll be waiting. Whenever you need me, I’ll be there.» Soulevant les pans de sa robe pour les secouer en rythme de gauche à droite comme un briquet dans un concert, la chanson d’amour de Lenny Kravitz était d’autant plus ridicule que ce n’était très clairement pas l’amour de sa vie qu’elle attendait, mais plutôt le pire patron que la Terre ait jamais porté. Rouvrant les yeux qu’elle avait fermé dans le feu de l’action, la blonde tomba nez à nez avec Samuel qui la regardait d’un air un peu hagard. Fermant immédiatement la bouche, elle reposa soigneusement sa robe sur ses genoux et se rangea à l’autre bout du canapé, collée l’accoudoir pour laisser toute la place au surveillant de s’asseoir loin d’elle. «Salut.» lâcha-t-elle sans lui décrocher un regard. Pourquoi était-il là aussi ? Contrairement à elle ce n’était pas les motifs qui devaient manquer pour incriminer Youngblood de quelque chose dans cet établissement... Est-ce qu’il avait encore fumé dans le lycée ? Flirté avec Cissy un peu trop ouvertement ? Ou bien est-ce que finalement Figgins avait un intérêt quelconque pour sa vie privée ? Non, c’était assez peu vraisemblable. Comment aurait-il pu découvrir qu’elle avait couché avec lui ? Personne ne savait. Elle lui avait fait promettre de ne rien dire à personne. Elle l’avait menacé. Et elle n’avait rien dit à personne, pas même à Anna. Personne ne devait savoir.

Le silence était particulièrement pesant. Ce n’était pas le genre de Samuel de ne rien dire. Pourquoi est-ce que pour une fois il avait décidé de se taire ? C’était sa manière à lui de se venger parce qu’elle l’avait planté chez lui une fois de plus ? Il n’avait plus cinq ans, et on ne lui ferait pas croire qu’il n’avait jamais laissé une fille seule chez elle avant le matin. Dos à lui, les ongles plantés dans l’accoudoir en faux cuir douteux, elle fronça les sourcils en cherchant quoi dire pour briser la glace en douceur, sans le vexer et sans lui laisser une ouverture pour entamer le sujet qu’elle évitait soigneusement en s’enfonçant chaque fois plus dans le déni. On ne pouvait vraiment pas compter sur lui dans les moments de crise... Se tournant lentement pour faire face au grand brun, Madeleine força un sourire sur ses lèvres peintes en rouge brillant. «Tu... sais pourquoi on est là ? Parce que Figgins ne m’a rien dit à moi.» Bien. Professionnel, distant, mais pas froid. Tous ces cours de théâtre que sa mère lui avait fait prendre quand elle était petite ne lui servait jamais à rien mais c’était le moment de jouer la comédie avec tout le naturel dont elle pouvait faire preuve. Son masque de surveillante concernée par la situation actuelle était sans faille. Seulement ses yeux furent irrémédiablement attirés vers sa lèvre inférieure indécemment pulpeuse et pendant une brève seconde elle se perdit dans les souvenirs de la dernière nuit qu’elle avait passée avec lui, sentant à nouveau la douceur de sa bouche sur son corps. Fermant à nouveau les yeux elle détourna le visage pour regarder droit devant elle et chasser immédiatement ces pensées de son esprit. Elle se détestait tellement. Qu’elle ait fait cette erreur une fois, soit. Elle était triste, et en colère. Le disquaire l’avait larguée dans les règles de l’art quelques jours plus tôt. Elle n’avait pas supporté de revoir Dorian au mariage, tout sourire avec sa petite sœur au bout du bras. Elle s’était enfuie pour chercher un peu de réconfort dans l’alcool, et plus si affinité. Ça n’avait été qu’une question de hasard. Elle était entrée par hasard au Piano-bar, où elle était tombée par hasard sur Samuel en plein dieu seul sait quoi avec cette vieille peau qui avait au moins l’âge d’être sa mère, et après, elle avait éventuellement donné un coup de pouce au hasard. Un tout, tout petit coup de pouce. Mais la raison pour laquelle elle se détestait plus que tout, c’était surtout parce qu’elle avait remis ça. Plusieurs fois. Fronçant le nez à cette idée, elle replaça une longue mèche blonde derrière son oreille pour dégager son visage. En fait, elle n’était coupable de rien. Elle n’était qu’une faible femme et il avait su tirer avantage de la situation à son profit. Tout à fait. Faible femme vs. Don Juan, le calcul était vite fait.

Agitant sa main devant son visage comme pour s’éventer alors que le bureau n’était que très modestement chauffé dans le froid glacial de ce début de mois de décembre, elle aurait voulu partir tout de suite et ne pas avoir à risquer d’avoir une conversation embarrassante. Le passé n’avait aucune importance. Elle ne le referait plus, un point c’est tout. Elle n’était pas à ce point dirigée par son corps pour céder à la tentation une fois de plus sous prétexte qu’il était un peu doué. Elle en avait vu d’autres. Il suffisait qu’elle lui fasse comprendre en revenant à un rapport purement professionnel entre eux. S’ils avaient jamais eu des rapports professionnels... Tout avait toujours été compliqué. Il n’avait jamais arrêté de lui tourner autour et maintenant qu’ils avaient enfin mis fin à ce petit manège, tout avait l’air encore plus compliqué. Tournant ses yeux bleus vers lui, elle l’interrogeait du regard comme si ses pommettes anguleuses allaient lui révéler ce qu’il pensait de tout cela. Une chose était sûre, il n’avait pas fait le difficile quand elle lui avait laissé cinq secondes pour se décider à la ramener chez lui. Et si ses souvenirs étaient exacts, c’était aussi lui qui avait proposé le verre qui avait mené à ce deuxième accident de parcours. Peut-être qu’elle était responsable de la troisième fois... Aucune importance. Concentration. Fermeté. Professionnalisme. Tels étaient les maîtres mots de la conversation, et elle n’en démordrait pas. Il ne se passerait rien entre Madeleine Wild et Samuel Youngblood.
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MessageSujet: Re: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptyMer 25 Avr - 20:37

Marchant dans les couloirs du lycée, Samuel passa la main dans ses cheveux avant de manquer de rentrer en collision avec un élève. Sans s'excuser il continua son chemin avant de s'arrêter contre un mur. Les lycéens ne semblaient pas étonnés du fait de voir un des surveillants dos contre le mur, au lieu de rôder dans les couloirs à la recherche d'éventuels adolescents qui pouvaient faire des bêtises susceptibles d'être sanctionnés. Puis, ce n'était pas du tout le genre de Samuel de s'occuper des jeunes, même si c'était son devoir. Quelquefois, il le faisait que lorsqu'il était obligé ou que lorsque Figgins menaçait de venir voir s'il respectait bien son travail – chose qu'il ne faisait pratiquement jamais. Il n'était pas rare que le jeune homme se repose en attendant que moins d'élèves soient présents dans les couloirs, afin de faire un mauvais coup avec Tim, ou alors pour séduire une élève. Seulement, aujourd'hui ce n'était pas tout à fait ça. En effet, le jeune homme avait décidé de s'adosser contre le mur, afin d'y voir un peu plus clair de son esprit. La nuit dernière il n'avait pas bu, il n'avait donc pas la gueule de bois, pourtant des pensées auquel il ne s'y attendait pas ne cesser de fleurir dans son esprit. Passant ses mains sur son visage, comme pour se réveiller d'un sommeil imaginaire, il fut dérangé par un lycéen qui lui dit qu’apparemment le principal Figgins voulait le voir. Arquant un sourcil, l'air surpris, Samuel poussa un soupir avant de rétorquer un simple ok à l'adolescent. C'était bien la première fois que Figgins demandait à le voir dans son bureau. Lui qui lui parlait pratiquement que pour lui donner telle ou telle tâche à faire. Puis, il n'était pas accompagné de son acolyte Timothy, c'était d'autant plus étonnant qu'il voulait le voir seul. Il y avait peu de chance pour qu'il l'ai surpris en train de charmer une lycéenne, ou en compagnie de Cissy, ou en train de faire le malin avec son meilleur ami. Il faisait toujours attention pour cela, alors c'était très peu probable. D'ailleurs, ça faisait quelques temps déjà qu'il ne disait plus autant de mots doux à des lycéennes, qu'auparavant il s'amusait à séduire. Ça avait changé. Sa relation avec Cissy avait aussi changé. Samuel avait décidé de prendre du recul avec la cheerios, bien que ça avait été difficile. La raison n'était autre que Madeleine. Celle qui faisait battre le cœur du jeune homme, même s'il lui arrivait de s'obstiner à croire qu'il la désirait simplement.

D'un pas lent, le surveillant arriva vers le bureau du principal, où la secrétaire lui dit de patienter dans le bureau en attendant l'arrivée de Figgins. Cela eu pour conséquence de faire pousser un autre soupir au jeune homme. Même si lui il n'était pas quelqu'un de ponctuelle, il trouvait cela stupide que Figgins demande à le voir si c'était pour qu'il ne soit pas présent. D'ailleurs, pour lui, Figgins n'était rien qu'un principal inutile qui ne savait rien faire d'autre à part rester derrière son bureau. La preuve, il ne savait pas ce qu'il se passait dans son propre lycée. Sauf si – bien entendu – quelqu'un venait lui répéter, ou alors se plaindre. Poussant la porte du bureau du principal, Samuel vit Madeleine assise sur le canapé vert, chantant et agitant les pans de sa robe au rythme de la mélodie. Le regard effaré, le jeune homme ne savait pas quel était la bonne attitude à adopter. En fait, il ne s'était pas attendu à ce que la jeune femme soit elle aussi présente dans le bureau du principal. Si il s'était attendu à cela, alors peut-être qu'il aurait agit différemment. La seule attitude qu'il adopta fut de rester quelques secondes à la regarder passionnément avant de s’asseoir lui aussi sur la canapé. Madeleine avait décidé de se coller contre l'accoudoir, comme si elle ne voulait pas que Samuel ne l'approche de trop. Ce qu'il ne fit pas. Voyant l'attitude de la jeune femme, il prit soin à son tour de laisser un vide invisible les séparer. Peut-être que c'était mieux ainsi. Puis, elle lui décrocha un salut, qui se voulait presque pas naturel. Posant ses yeux sur elle, le surveillant laissa le silence plané quelques infimes de secondes avant de s'exclamer à son tour. « Salut Madeleine. » Contrairement à d'habitude, à avant, le prénom de la jeune femme ne fut pas prononcé d'une voix mielleuse, d'une voix charmeuse, mais d'une voix qui laissait peut-être penser quelques doutes. Voyant que la jeune femme était de dos, et qu'elle ne semblait pour le moment pas très réticente à se tourner vers lui, Samuel détourna son regard vers la pièce qui s'offrait à lui. Il restait étonné du fait de la voir elle aussi dans cette pièce. Au plus profond de lui même, il semblait pourtant y avoir un florilèges de joie, peut-être même d'euphorie. Cela faisait quelques temps que le surveillant essayé d'avoir une vraie discussion avec Madeleine, une discussion où ils pourraient mettre les choses au clair. Depuis que celle-ci avait cédé, et qu'ils avaient couchés ensemble, elle semblait distante, comme si elle voulait qu'une barrière se construise entre eux. Sauf que ce n'était pas ce que voulait le jeune homme. Bien que c'était aller vite, et qu'il ne s'était pas attendu à cela. Le regard perdu sur un quelconque objet posé sur le bureau de Figgins, le surveillant se remit à penser à la première fois où Madeleine avait enfin cédé à ses avances.

C'était dans un bar, un endroit qu'il fréquentait souvent, assis à une table avec une veuve qui ne cessait de lui parler de son défunt mari et du chagrin qui l'envahissait petit à petit. Sans se préoccuper des paroles nullement intéressantes de la veuve, Samuel avait vu Madeleine arrivait dans le bar. Quelques instants après, celle-ci l'avait rejoint, en envoyant balader la veuve. Ce qui ne déplût pas au jeune homme. Elle avait ensuite, prononcé les paroles que le surveillant attendait depuis longtemps. Il n'avait pas mis très longtemps à l'emmener chez elle, profitant de ce merveilleux moment de délice qu'elle lui offrait. Un instant de bonheur intense dont il avait voulu depuis la première fois qu'il l'avait vu. Et ils avaient recommencé à coucher ensemble une deuxième fois, puis une troisième fois. Des moments que Samuel n'oubliait pas.

Perdu dans ses pensées, il fut quelqu'un peu surpris lorsque la jeune blonde lui demanda avec un sourire légèrement forcée sur ses très belles lèvres rouges, s'il savait la raison du pourquoi Figgins les avaient convoqués. Croisant son regard, le jeune homme passa la langue sur sa bouche, avant que Madeleine ne détourne le regard la première. Samuel ne répondit pas tout de suite, se demandant pourquoi est-ce qu'elle lui disait cela, alors que visiblement ils avaient d'autres choses à se dire. Peut-être est-ce que ça avait été le silence soudainement pesant qui lui avait sentit obligé de dire cela. Toutefois, même s'il fallait admettre que le surveillant n'avait rien fait au début pour anéantir le silence, aussi invraisemblable que cela pouvait paraître, il ne savait pas sur quel chemin s'élancer. Il connaissait le tempérament fort de Madeleine, et c'était donc peut-être pour cette raison qu'il avait préféré se taire afin qu'elle lance la discussion la première. Bien qu'elle lança une toute autre discussion au quelle il aurait pensé. Ses yeux bruns posés sur le visage de la jeune femme, il pensa un instants aux baisers passionnés qu'ils avaient échangés, de sa peau douce, à l'odeur de son parfum. Faisant un petit mouvement de la tête comme pour chasser les quelques cheveux qui semblait lui gêner la vue, il détourna une nouvelle fois le regard. « Je n'en sais pas plus que toi. Même si je pense que Figgins a beaucoup plus de raison de me convoquer que toi. Mais là à ce qu'il nous convoque tout les deux ensemble, je ne comprend pas. » C'était vrai. Samuel ne comprenait pas. Il semblait tout bonnement impensable que Figgins soit au courant de la liaison qu'il avait eu avec Madeleine. Vu que le principal indien ne savait déjà pas que lui, Samuel, avait couché plusieurs fois avec une lycéenne, il y avait de forte chance pour qu'il sache ce qu'il pouvait se passer entre ses surveillants. Il devait sûrement être trop occupé par sa propre vie.

Puis, pour ce qui était de sa relation avec Madeleine, le surveillant n'en avait parlé à personne. Strictement personne. Même pas Timothy, qui était pourtant son meilleur ami. Le jeune femme lui avait formellement interdit et lui avait fait promette à ce que leur relation reste caché. Ce que Samuel avait respecté, ne voulant pas se faire tuer par la suite, et surtout subir les foudres celle dont il commençait à avoir des sentiments profonds à son égard. En effet, plus le temps passait, et plus le jeune homme se demandait s'il n'était pas véritablement amoureux de la jeune blonde. Au départ, certes il la voulait simplement comme conquête, mais le fait qu'elle n'est pas cédé aussi facilement dès le début, ça avait commencé à lui plaire, jusqu'au jour où ils se retrouvèrent dans le même lit. C'était la première fois qu'il s'entichait d'une de ses conquêtes, lui faisant alors penser qu'il lui semblait que Madeleine était spécial. Spécial pour qu'il arrive à penser qu'il était amoureux d'elle, et que son amour pour elle ne cessait de s'accroître quand il croisait son regard. Seulement il ne voulait pas tomber dans la spirale qu'est l'amour, entendre parler d'un quelconque bonheur que l'on peut ressentir quand on est avec celle que l'on idolâtre ; peut-être parce qu'il avait toute sa vie fuit les femmes qui commençaient à tomber amoureuse de lui, ne voulant pas qu'un coup de foudre se produise. Mais, il avait beau le nier, le démentir, un coup de foudre c'était presque passé entre lui et la jeune blonde. Il était vrai que c'était grâce – ou à cause – de Madeleine qu'il avait postulé comme surveillant à McKinley, dès qu'il l'avait vu quand il était en travaux d’intérêt général. Ce fut ses magnifiques yeux vert qu'il croisa la première fois et qu'il espérait encore croisé aujourd'hui dans le bureau du principal Figgins.

Ses doigts tapotant contre l'accoudoir du canapé, Samuel releva les yeux et les posa une nouvelle fois sur la jeune femme. « Je me doute que t'essaye d'esquiver le sujet. Vu que de toute manière c'est presque ce que tu sembles faire en ce moment, m'esquiver encore et encore. » Ses paroles ne se voulaient pas froides, blessantes ; mais étant de nature têtu le jeune homme ne voulait pas laisser la chance qui s'offrait à lui. La chance de savoir véritablement quelles étaient les pensées de Madeleine sur leur relation, sur les moments intimes qu'ils avaient passés tous les deux. Son regard ne quitta pas la jeune femme, attendant la moindre réaction de sa part. « Tu penses pas qu'il faudrait qu'on est une discussion claire, nette et précise sur ce qu'il s'est passé sur ces dernières temps ? Sur nous ? » Il y avait plusieurs minutes, le jeune homme n'avait pas décroché le moindre mot, croyant que c'était la jeune femme qui allait se lancer la première dans le sujet de la conversation ; mais il s'était trompé, alors il préférait prendre sa place. Ne sachant pas quand Figgins allait arriver – et si surtout il allait arrivé – le jeune homme voulait que la jeune femme lui fasse part de ses véritables avis pour une fois. Bien qu'avec le temps, il avait appris à la connaître, et qu'il se doutait qu'à moins que le même scénario qui avait fait qu'elle lui avait cédé ne se produise, la tâche allait être aussi difficile qu'il le pensait.
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MessageSujet: Re: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptyVen 27 Avr - 20:30

Regardant dans la direction opposée à celle de Samuel, déstabilisée par l’angle saillant de ses joues, la surveillante était particulièrement mal à l’aise. Et cette sensation était aussi nouvelle que désagréable. Elle aurait encore préféré être grondée comme une petite enfant plutôt que de se retrouver coincée là alors qu’elle n’était pas prête à affronter une conversation qui s’annonçait tout sauf plaisante pour les deux parties. Il y avait une raison au fait qu’elle l’évite, seulement il ne semblait pas vouloir comprendre que ce qu’il prenait pour de l’affection ou de la passion ou dieu sait quoi n’était en réalité que... que... de la faiblesse de sa part. Madeleine Wild était faible parfois. Sa mère devait se retourner dans son cercueil de vampire, mais ces derniers mois avaient été une pure catastrophe. Elle avait laissé libre cours à ses émotions les plus vives sans prendre garde au public présent ce qui en droit Wildien pouvait tout à fait équivaloir à une condamnation à mort. Elle avait tout de même pleuré devant une élève une fois, pour une bonne raison certes, mais elle s’était donnée en spectacle dans les couloirs avant de retrouver le bureau des surveillants pour se calmer un peu. Alors coucher avec Samuel à côté de ça, c’était de la rigolade pour son pauvre ego surdimensionné. Il était beau garçon, très prisé par ces dames, c’était flatteur d’avoir un tel mâle à ses pieds. Il n’en demeurait pas moins qu’elle avait suffisamment honte d’avoir cédé au petit manège prévu de longue date par son collègue préféré pour ne pas en parler autour d’elle. Déjà lorsqu’elle avait raconté cette histoire de portable tombé et de baiser mordant à Anna celle-ci n’avait pas retenu un éclat de rire devant la naïveté du garçon et la réaction sans doute inappropriée de la surveillante. En outre, elle savait qu’il était passé à la galerie une fois sans en avoir encore tous les détails. Tous ces complots que Youngblood semblait tramer dans son dos, avec sa pompom girl rousse qui la méprisait chaque jour un peu plus, avec sa colocataire qui semblait se régaler du spectacle parfois, avec ce fourbe de Timothy sûrement, la jeune femme avait l’impression d’étouffer sous le poids des spectateurs qui seraient aux premières loges ses actions passées, prêts à lui sauter à la gorge pour lui reprocher tout et n’importe quoi. Et avant que tout ceci ne se produise, il fallait qu’elle redresse le tir. Pour ça, une seule solution, affronter la situation, sa cacher derrière le bouclier du déni et foncer dans le tas. Elle aimait tout contrôler, tout savoir, et même si elle s’en servait rarement pour élaborer des plans machiavéliques — bien trop futile pour ce genre de considération longue durée, l’important pour elle était de ne pas être prise au dépourvu. Comme maintenant. Elle ne voulait pas lui parler parce qu’elle ne voulait pas lui asséner un coup trop dur qui refroidirait ses ardeurs et signifierait aussi la fin de leur relation. Mais tout bien réfléchi ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée que ça. Elle pourrait faire d’une pierre deux coups. Dire au revoir à Samuel et arrêter de tomber dans le piège du plaisir facile. Elle avait vingt-huit ans, elle pouvait dire non à sa libido.

Elle n’avait répondu que par un vague signe de tête censé signifier qu’elle avait intégré l’information pour ne pas risquer d’entamer de débat. Le silence qui avait suivi sa réponse assez décevante n’avait pas eu le temps d’être pesant pour la blonde qui réfléchissait à toute allure sans même avoir besoin de ses amis imaginaires pour la soutenir. Cette fois-ci elle agirait seule. Sans peur et sans reproche, prête à se faire adouber à la sortie. Tournant les yeux vers le jeune homme, elle décroisa les jambes pour les replier en sens inverse avant de poser son regard sur la vitre derrière lui. Il fallait juste qu’elle ne le regarde pas et tout se passerait à merveille. Elle sentait son regard sur elle. Elle savait qu’il la détaillait sûrement de ses yeux gourmands et son sang se mit à battre plus fort dans sa gorge au souvenir de ses mains se promenant sur sa peau comme le faisaient ses prunelles à l’instant. Inspirant profondément pour se lancer, ce fut la voix grave de Samuel qui résonna la première et elle fronça les sourcils en entendant sa remarque. Au moins il n’était pas aussi idiot que la rumeur le disait. Ce qui n’arrangeait pas sa propre situation qui empirait à vue d’œil. Elle aurait voulu protester en jouant les innocentes pour appliquer son plan du déni avant tout mais le surveillant semblait prêt à en découdre et avait sorti ses gants de boxes pour lui envoyer en plus visage le crochet du droit “Nous”. Se tournant vivement vers lui en reposant ses deux pieds sur le sol, Madeleine s’empressa de répondre cette fois pour ne pas prendre le risque de recevoir un autre coup. «Déjà, je n’esquive pas. Ni le sujet, ni toi. Je... prenais le temps de la réflexion.» roucoula-t-elle avec toute la mauvaise foi du monde. Elle s’en voulait juste de ne pas avoir deviné qu’elle se retrouverait coincée avec lui voilà tout, mais ça elle ne lui dirait qu’en dernier recours. Une ombre de pitié sur son tableau de déni voilà tout, aucun sentiment, rien. Jetant un coup d’œil inquiet vers le petit couloir menant au bureau pour s’assurer une cent-unième fois qu’il n’y avait personne pour les écouter, elle s’approcha un peu plus de Samuel pour ne pas avoir à hausser la voix et dans un presque murmure elle reprit en plongeant son regard bleu dur dans le sien. «Il n’y a pas de nous Samuel. Je veux dire, on s’est amusés, c’était bien. C’était très bien.» Marquant une pause un peu trop longue qui laissait place à toute l’ambiguïté de ses propres paroles, elle aurait voulu se mettre une paire de claques mais poursuivit son petit laïus improvisé, censé le dégoûter à jamais de tenter quoi que ce soit. «Mais tu ne vas pas me dire que c’est la première fois que ça t’arrive.» Posant les mains devant elle sur le canapé pour s’incliner un peu plus vers le brun, elle essayait de calmer le rythme de sa respiration en bloquant son souffle à intervalle régulières. «Et pour moi non plus. Donc le mieux pour nous c’est de poursuivre notre route chacun de notre côté. Les relations au travail ça ne marche jamais de toute façon.» Se redressant à nouveau pour retourner à son accoudoir, elle passa une main dans ses cheveux blonds lâches sur ses épaules pour se redonner de la contenance. «Voilà.» toussota-t-elle en détournant le regard d’un air innocent. Clair, net et précis, c’est ce qu’il avait demandé. Maintenant il fallait juste que Figgins se dépêche d’arriver et elle pourrait retourner au cours normal de sa vie, arrêter de penser à Dorian, arrêter de penser à Samuel, et se concentrer sur son projet de fin de semestre. «Bon il arrive ou il nous fait coucher là ? Ce que ça peut m’agacer.» siffla-t-elle pour elle-même en feignant ne plus s’intéresser à Samuel tout en prenant garde de ne pas croiser ses yeux qui devaient refléter toutes sortes d’émotions qu’elle n’avait aucune envie de voir.
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MessageSujet: Re: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptyLun 30 Avr - 21:21

De ses yeux bruns, Samuel regardait chaque grain de la peau de Madeleine. A force de la regarder, il avait fini par mémoriser presque chaque geste qu'elle pouvait quand elle ressentait tel ou tel sentiment. Seulement, elle demeurait quand même quelqu'un d’extrêmement imprévisible, ce qui ne cessait de le fasciner, de le captiver encore plus. Il ne s'ennuyait jamais à la regarder encore et encore. Qu'importe les minutes qui pouvaient défiler à toute vitesse, qu'importe l'heure, qu'importe le temps qu'il faisait. Il percevait bien que cela semblait déstabiliser la jeune femme ; alors par insolence, il continuait à la regarder. Seul ses yeux trahissant ce qu'il pensait. Le jeune homme pouvait la regarder avec des yeux séducteurs, des yeux qui ne demandait qu'une seule chose, des yeux qui ne voulait que la faire tomber, faire chavirer son cœur ou alors il la regardait avec de simple yeux. Un regard sans idée derrière la tête. Ce qui était rare. Il cherchait simplement à croiser son regard. A retrouver ce regard qu'il aimait tant. Pas un regard de mépris. Pas un regard qui pourrait dire tu ne m'aurais plus. Un regard qu'il espérait propre à elle. Seulement Madeleine semblait décidé à ne pas le croiser du regard. Elle tournait toujours la tête, regardant inlassablement dans la direction opposée. Alors avec un petit soupir, le surveillant se résigna à tourner un instant la tête. Dans son esprit, des souvenirs inoubliables ne cessaient de s'ouvrir. Il n'arrivait pas à oublier la première nuit qu'il avait passé avec la jeune femme. Ça semblait tellement mirobolant, lui qui arrivait facilement à oublier le prénom de celle avec qui il pouvait passer une relation d'un soir. Sauf, qu'il était évident que Madeleine n'était pas n'importe qui. Elle était unique, une sorte d'exception. Il ne pouvait pas faire une croix sur elle, simplement parce que celle-ci n'arrivait pas à s'avouer qu'elle pouvait tomber définitivement dans ses bras. Ses pensées étaient centrées sur elle, ses pensées tournaient autour d'elle. Il ressentait autre chose que du simple désir pour elle. C'était tellement évident qu'il fallait qu'il s'y fasse une raison.

La première nuit qu'il avait passé avec elle, avait été tellement fascinante, tellement impondérable que Samuel voulait encore revivre une soirée comme celle-ci. Une nuit, une soirée où les caresses qu'il donnait à la jeune femme était du plaisir, était une façon de lui dire qu'il voulait qu'elle lui appartienne entièrement. Mais, peut-être que ça n'avait pas été le bon moyen. Peut-être qu'il ne savait pas s'y prendre avec les femmes. Peut-être que les gestes n'y faisait rien, que le fait d'avoir partager plusieurs fois le même lit ne suffisait pas pour que Madeleine comprenne que Samuel voulait bien plus que du sexe. Tellement d'hypothèses, tellement de peut-être, qui ne cessaient de se bousculer dans la tête du jeune homme. Il semblait tout remettre en question. Il semblait vouloir un nouveau tournant à sa vie de Dom Juan. Lui qui ne s'était jamais préoccupé de rien jusque là, se préoccupait pour une fois de quelqu'un.

Le tout premier baiser qu'il avait échangé avec Madeleine, il s'en souvenait quand même. La morsure qu'elle lui avait faite, cette façon qu'elle avait eu de presque lui tourner la tête, il s'en souvenait encore. C'était étonnant de la façon que cela l'avait marqué. Comme s'il était impossible pour le surveillant de penser à un seul instant qu'il n'aurait pas la femme qu'il veut, qu'une femme puisse lui résister avec tant de conviction, qu'une femme puisse jouer avec lui avec autant de facilité. Car d'habitude c'était lui qui jouait avec les femmes. C'était Samuel qui les séduisait, c'était lui qui faisait semblant d'écouter leurs paroles, c'était encore lui qui leur disait des mots doux afin de les avoir dans son lit, et c'était enfin lui qui s'en allait le lendemain telle une ombre, fuyant, faisant comme si rien ne s'était passé. Pourtant, là, il semblait que c'était Madeleine qui avait les rennes du jeu, que c'était elle qui pouvait fuir quand bon lui semblait. Lui, Samuel ne pouvait que rester pensif, en colère contre lui, en colère contre elle, en ne la comprenant pas, et en ne sachant comment elle arriver à jouer de lui aussi facilement.

Son regard se reposa sur la jeune blonde, semblant avoir passé presque tout le temps qu'il était rentré dans le bureau de Figgins à la regarder. C'était une tâche tellement peu fastidieuse, une tâche qui lui donnait quand même une certaine euphorie. Simplement par le fait que par un regard, le surveillant comprenait que chaque chose pouvait peut-être changé. Il vit le sourcil de Madeleine se fronçait, avant qu'elle ne mette vivement les pieds sur le sol tout en retournant vers lui. Le surveillant non surpris par cette soudaine exaltation de la part de la demoiselle, écouta, le visage absent de la moindre réaction. Il ne put toutefois s'empêcher de lever les yeux au ciel quand il entendit ces paroles. Elle disait qu'elle prenait le temps de la réflexion. Soit ce qui pouvait être une bonne chose. Selon le jeune homme, Madeleine avait une façon bien à elle de réfléchir. Puis, il n'y avait pas besoin d'une intense réflexion. Lui pensait, s'obstinait à croire qu'elle ne voulait pas s'avouer quelque chose. Que éviter le sujet ou l'éviter lui était une chose beaucoup plus facile. Mais, il se tâcha bien de ne pas dire cela. Un silence servant simplement de réponse. En fait, lui et la jeune femme semblaient se ressembler sur bien des points. En effet, Madeleine donnait l'impression de fuir, d'éviter tout conflit susceptible de lui donner des tords. Quant à Samuel, il ne cherchait jamais à affronter les conflits en face, la fuité étant un très bon moyen. Toutefois, même s'il se moquait des conséquences que pouvaient avoir ses actes, même s'il n'avait jamais la langue dans sa poche, cela ne servait jamais à le remettre en question. Jamais il ne s'était dit que peut-être son comportement pouvait être modifier. Seulement, il était tel qui l'était. Même si il semblait trouvait en Madeleine son idéal féminin.

Lorsque la jeune femme plongea son regard dans celui du jeune homme, le surveillant avait l'impression d'être hypnotisé par son fascinant regard bleu vert. Puis, après des paroles et un silence ponctué de sous entendus qui satisfaisait Samuel, Madeleine lui rétorqua autre chose qui eut la désagréable sensation d'étonner le brun. S'approchant un peu plus vers lui, la jeune femme continua sur sa lancée, en disant que de toute manière les relations au travail ne marchait jamais. Si près d'elle, Samuel voulut goûter une nouvelle fois à la douceur de ces lèvres, à leur goût terriblement attirant. Mais, la jeune femme se redressa avant que le surveillant n'ai pu tenter la moindre approche. Sans détourner ses yeux de son visage, il esquissa un minuscule sourire avant de rétorquer. « Si justement c'est la première fois que ça m'arrive. » Il laissa une infime partie du silence s'installer. Baissant les yeux, il se leva, s'approchant du bureau de Figgins. Puis reporta son regard sur Madeleine. « Tu auras beau dire quoique ce soit, je serais toujours convaincu que ce n'est pas ce que tu penses. Car c'est pas ce que j'appelle avoir une discussion ça. Je... » Hésitant, Samuel doutait de ce qu'il s'apprêtait à dire, mais se rendant compte que la situation ne pouvait pas être autant impondérable qu'elle ne l'était déjà il décida de poursuivre. « Je ne veux pas poursuivre mon chemin en faisant comme s'il ne s'était rien passé entre nous. Je sais que tu as toujours eu l'impression qu'à mes yeux tu étais une simple conquête, et pour tout t'avouer tu as eu raison. C'est ce que j'ai pensé au début, c'est ce que je voulais. Je te voulais comme conquête, mais j'ai l'impression qu'en fait je ressens plus pour toi. Plus que ce que tu pourrais croire. » Il fit un pas dans sa direction, jeta un coup d’œil en direction du petit couloir avant d'essayer de plonger ses yeux dans ceux de la jeune femme.« Ce que je ressens pour toi ce n'est pas que du désir. Tu es bien plus à mes yeux Madeleine. Tu es la seule femme à qui j'ose dire cela, à qui je ressens des sentiments aussi intenses. Ne dis pas que les relations au travail ne marchent pas, je sais que ce n'est pas ce que tu souhaites réellement. » Ce qui n'était pas en totalité vrai. Le jeune homme ne savait pas tout réellement. Une seule chose était certaine en tout cas pour lui, c'était qu'il ne voulait pas abandonner, il ne voulait pas passer à côté de celle qui semblait faire battre son cœur. N'étant plus qu'à quelques minutes de la jeune femme, les yeux toujours plongés dans les siens, il s'arrêta droit devant elle, et posa simplement sa main sur le bras de la jeune femme.


Dernière édition par Samuel Youngblood le Mar 1 Mai - 16:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptyLun 30 Avr - 23:54

Pourquoi fallait-il qu’il soit beau ? Ce garçon n’avait pas de situation, son appartement n’était qu’un placard à balai dans lequel il ne vivait certainement pas, pas de projet pour l’avenir, pas de relations, tout ce qu’il avait pour lui c’était cette belle gueule qui faisait tomber les filles. Le jugement était un peu sévère. Il avait une moto aussi. Et il était étrangement attentionné et doux. Jamais il ne s’était emporté contre elle alors qu’elle n’avait fait que le planter au petit matin ou lui claquer la porte au nez une fois sa tenue arrangée. Pourquoi acceptait-il d’endurer ce genre de traitement froid et indifférent ? Elle n’avait jamais été aussi égoïste qu’avec lui. Un jour elle ne lui accordait pas un regard et le lendemain elle le plaquait contre le mur du laboratoire de physique. N’importe quel homme normal aurait jeté l’éponge depuis belle lurette. Elle n’était tout de même pas si exceptionnelle qu’on se donne tant de mal pour l’avoir. Il était le seul à avoir vu toute l’étendue de son entêtement et pourtant il continuait à s’accrocher, à résister à toutes les épreuves qu’elle lui imposait sans broncher, sans la repousser, sans critiquer son attitude puérile. En croisant son regard sombre, Madeleine sentit son cœur se serrer sous le coup de la culpabilité. Pourquoi fallait-il qu’il ait des yeux aussi doux ? Il pouvait se cacher derrière ses airs de bad boy à la manque, il suffisait d’un regard pour trahir ses pensées. Elle ne voulait rien savoir mais plus ils se croisaient, plus sa manière de la regarder changeait. Il avait toujours ce même sourire idiot de séducteur irascible c’était certain, mais il y avait comme un air de romance. On aurait dit qu’il prenait le temps de la regarder, pas comme il regardait les jambes des Cheerios lorsqu’il se retournait sur leur passage. Il avait essayé de lui faire croire une première fois lorsqu’ils s’étaient rentré dedans sur le parking mais la jeune femme n’en avait pas cru un seul mot. Pourtant maintenant qu’ils se trouvaient à nouveau coincés dans une discussion qu’elle aurait voulu éviter, elle se sentait presque prête à le croire. Ses grands yeux expressifs plongés dans les siens firent vaciller ses résolutions et elle regretta immédiatement de s’être approchée de lui pour ne pas risquer de se faire entendre. Louchant une seconde sur ses lèvres dangereusement proches des siennes, la surveillante prit la poudre d’escampette en retournant à son extrémité du canapé pour ne pas risquer de céder à nouveau. Elle ne devait pas croire à ce qu’il pourrait lui dire, ce serait naïf. Certes, il n’avait peut-être pas répété sur tous les toits qu’ils avaient couché ensemble, ou bien il avait fait en sorte que personne n’aille le lui répéter à elle, mais quoi qu’il en soit, ça ne changeait rien. Elle refusait d’être épinglée sur son tableau de chasse entre Gerry la riche cinquantenaire coquine et Keira la lycéenne en mal d’expérience. À d’autres. Elle s’était peut-être servi de lui comme objet sexuel, juste un peu, mais l’inverse n’était pas envisageable. Et s’il espérait lui soutirer de l’argent il ferait mieux de revoir ses informations.

Se retournant vers lui en pouffant à sa réponse, l’expression lisible sur son visage coupa net son rire. De toute évidence il ne parlait pas des one night stands mais de quelque chose de plus complexe et la jeune femme sentit le malaise reprendre possession de sa gorge qui se serrait. Le poids qu’elle venait d’ôter de ses épaules en lui répondant de manière ferme venait de doubler en l’espace d’une seconde. Baissant les yeux à son tour pour fixer ses genoux qu’elle pressait l’un contre l’autre, elle n’osa pas le suivre du regard lorsqu’il s’éloigna d’elle un instant. Même la distance n’y faisait rien, il était en train de doucement s’immiscer dans ses pensées sans qu’elle puisse plus l’en chasser. S’il était capable de supporter sa sale tête de mule et ses caprices à répétition c’était sans doute parce qu’il en tenait lui-même une sacré couche. Le culot de ce garçon capable de lui tenir tête alors qu’elle venait de poser noir sur blanc que rien ne se passerait entre eux ! Il était tout simplement incroyable. Et sa détermination avait quelque chose de déstabilisant et de particulièrement effrayant pour la blonde qui n’avait jamais vraiment été pourchassée de cette manière. Ses relations sérieuses n’avaient pas été si nombreuses, et en réalité, seul le nom de l’ancien professeur de physique lui revenait en tête. Or dans son cas, c’était elle qui avait insisté, elle n’avait pas été d’une fidélité exemplaire les premiers temps, mais au final, elle avait misé plus que lui sur leur relation et il s’était envolé. Alors se retrouver acculée au mur par un homme plus jeune qu’elle dont la ferveur n’était plus à prouver représentait une source d’angoisse qu’elle n’arrivait pas à gérer. Ouvrant la bouche en signe de désapprobation, Madeleine était outrée par la manière dont il venait de désamorcer son bel argumentaire réduit à la portion congrue. Il refusait de lui laisser la main alors qu’elle s’empêtrait déjà toute seule quand il se taisait. Elle n’arrivait pas à lui couper la parole, ses jambes l’avaient abandonnée et elle ne pouvait plus se relever de ce maudit canapé vert où elle était condamnée à l’entendre parler. La seule solution qui lui restait était de prier pour qu’il fasse bref et l’épargne un peu. Décroisant les bras pour poser ses mains sur l’accoudoir en le regardant droit dans les yeux cette fois, elle l’écouta avec attention enfoncer le clou. Jusqu’à ce qu’il ose dire l’impensable. Sous le choc ses pupilles se réduisirent à la taille de deux têtes d’épingle et son cœur explosa dans sa poitrine lui coupant le souffle une seconde. Elle n’avait pas pu bien entendre. C’était de Samuel Youngblood dont on parlait. Il était tout simplement impossible qu’il déclare sa flamme à mots couverts. Ses doigts se crispèrent sur le tissu alors qu’il s’approchait d’un pas et elle redoutait qu’il n’en rajoute une couche avant qu’elle ait eu le temps de trouver quoi dire. Trop tard. Ses yeux bleus accrochés aux siens elle ne comprenait plus rien de ce qui était en train de se passer dans ce maudit bureau où Figgins pouvait débarquer à tout moment.

Elle était sans voix. Incapable de digérer l’information. Incapable de répliquer bien entendu. Mais la sensation de sa main sur son bras la tira de sa torpeur momentanée et son cerveau se remit en route à grand peine. La surveillante posa sa main tiède sur la sienne, l’y laissant une seconde sans savoir résister à la douceur du contact, puis elle se décida à la prendre pour la dégager. «Ne me dis pas ce que je souhaite ou pas.» lâcha-t-elle froidement sans détourner le regard. Elle était choquée au delà des mots et ne savait pas quoi répondre pour parer sa déclaration aussi violente qu’impromptue. Difficile de ne pas lui dire qu’il se trompait sur la nature de ses sentiments alors qu’elle venait de lui interdire de faire comme s’il la connaissait, et pour une fois elle avait honte d’affronter ses propres contradictions. Le rose lui montait aux joues alors que ses mots semblaient résonner encore dans ses oreilles. «Ce n’est qu’une impression Samuel. Tu penses que tu as des... “sentiments” pour moi mais demain tu vas te réveiller et tout à coup tu auras changé de lubie.» Elle n’avait pas envie de se rabaisser pour lui, il n’était pas trop bien pour elle, ils n’allaient pas ensemble, un point c’est tout. Ses joues savamment mal rasées semblaient se contracter alors qu’il serrait la mâchoire ne faisant qu’accentuer les lignes qu’elle préférait chez lui. Elle sentait que rien de ce qu’elle pourrait dire ne réussirait à lui sortir cette idée de la tête et il n’y avait rien qu’elle puisse faire ici. Il était égoïste de lui jeter cela à la figure sans aucune préparation. Cruel même de ne pas lui laisser d’échappatoire alors qu’elle redoutait plus que tout de se trouver à nouveau prise au piège d’une relation qui jamais ne serait équitable. Si elle avait pu, elle aurait sorti toute sa panoplie d’indifférence sur laquelle tout coule et rien ne l’atteint seulement elle avait déjà été touchée en pleine poitrine et elle n’arrivait pas à étancher la plaie. «Admettons, rien qu’une seconde, que ce soit vrai. Qu’est-ce qui te fait dire que je ressens la même chose ou même que je pourrais ressentir la même chose ?» Ce qui aurait été vrai au début de la conversation semblait sonner étrangement creux dans sa bouche à présent. Elle n’était pas tombée amoureuse de lui parce qu’il venait de confesser ses sentiments, mais une chose était certaine, il avait réussi à aller jusqu’à son pauvre palpitant pour le malmener. Poussant de toutes ses forces sur ses bras pour se lever et se tenir droite face à lui, elle le dévisageait pour trouver la faille dans son masque de mensonges. Mais rien ne semblait le trahir cette fois et le sérieux de son visage lui faisait de plus en plus peur. Le poussant avec sa main gauche, elle se renfrogna un peu plus face à ce constat. «Qu’est-ce que tu veux à la fin ?»
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MessageSujet: Re: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptyVen 4 Mai - 18:52

Les mots ayant franchis plus vite le seuil de ses lèvres qu'il n'y aurait pensé, Samuel ne se rendait pas entièrement compte de ce qu'il venait de dire. Il venait de dévoiler ses sentiments à celle qu'il avait convoité depuis la première fois que leur regard s'étaient croisés. Des sentiments auxquels lui même n'arrivaient pas à comprendre entièrement. Plus le temps passait, et plus il se rendait compte que le désir qu'il avait éprouvé pour la jeune femme avait fait place à un sentiment beaucoup plus important, beaucoup plus profond. Mais, lui qui n'avait jamais voulu se retrouver aux prises de l'amour, voilà maintenant qu'une jeune femme blonde arrivait à faire tambouriner son cœur plus vite qu'il n'aurait pu y penser, voilà qu'il lui disait des mots qu'il n'aurait certainement pas dit si c'était pour simplement la charmer. Il se doutait, se disait, que si son meilleur ami Timothy aurait entendu cela, aurait assisté à la scène qui se jouait, alors il se serait simplement moqué et aurait dit à Samuel qu'il pouvait bel et bien faire une croix dessus. Sauf, que renoncer à une personne qui semble aussi importante à ses yeux n'est pas une chose facile. C'était même quelque chose d’extrêmement difficile, voir même périlleux. C'était d'autant plus étonnant que ce soit Samuel qui pensait ça, étant donné que lui arrivait d'habitude à oublier avec simplicité la fille avec qui il avait couché le soir dernier, complètement bourré. Mais, à ses yeux, ici c'était un cas différent. Car même s'il aurait essayé de remplacer Madeleine par toutes les autres femmes qui pouvaient lui tomber dans les bras, il saurait que cela aurait été peine perdue, que cela ne pourrait servir à rien et que cela serait complètement stupide. Pour lui, c'était d'ailleurs le moment de tout lui avouer, de lui dire ce qu'il avait réellement sur le cœur. Afin qu'elle le prenne véritablement au sérieux, et qu'elle cesse de comprendre qu'il voulait aller bien plus qu'une simple relation de sexe. Le surveillant avait eu pas mal de relation de ce genre et bien que ce n'était pas quelque chose qui pouvait véritablement lui déplaire – normal – il prenait conscience qu'une telle personne comme Madeleine n'était pas faite pour n'avoir que ce genre de relation, qu'elle avait besoin d'une véritable relation avec de l'amour passionné. Puis, ce n'était pas pour rien s'il avait décidé d'arrêter de coucher avec la lycéenne Cissy, c'était pour la jeune femme. Comme si elle lui avait retournée la tête. Certes, cela avait été quelque chose de difficile, car Cissy était belle et qu'elle savait satisfaire amplement les désirs d'un homme tel que Samuel ; mais peut-être que ça n'avait pas été une aussi grande erreur de mettre un terme à leur relation. Et il était vrai qu'à cause de cette relation, il avait grandement mis en danger son métier de surveillant, bien qu'à première vue il semblait se moquer des conséquences d'un tel acte. Mais les temps avaient changés, et son cœur semblait battre pour quelqu'un. Battre d'amour pour une autre personne.

La main sur le bras de la jeune femme, le jeune homme sentit la chaleur de corps de celle-ci, et les yeux plongés dans les siens, il aurait aimé rester quelques instants de plus ainsi, tel un moment d'intense bonheur. Lorsqu'elle posa sa main tiède sur la sienne, le surveillant qui n'avait pas ce sourire qu'il pouvait afficher quelques fois, profita de cet infime instant d'intimité où une partie de leur corps se touchaient encore. Dans un élan qu'il n'aurait pas soupçonné, Madeleine enleva la main du surveillant en lui rétorquant qu'il n'avait pas besoin de lui dire ce qu'elle souhaitait ou non. Face à ces mots, le visage non expressif, il leva les yeux au ciel, avant de replonger ses yeux dans ceux de la jeune femme. Ses yeux dissimulant toujours les sentiments que son visage n'affichait pas. La froideur des paroles de la jeune femme n'étonna pas Samuel qui savait à force que la jeune femme essayait toujours de se montrer forte et que par conséquent elle n'appréciait pas souvent qu'on lui dise ce qui était judicieux ou non. Du moins, c'était l'attitude qu'il percevait chez elle lorsqu'il était en sa compagnie. Il ne fit pas attention au rose qui montait aux joues de la jeune blonde, bien que le rose semblait lui aller subliment bien au teint. Madeleine continua encore sur sa lancée, semblant décidé à lui prouver qu'il avait tord. Aussi sûr de lui même, Samuel contracta sa mâchoire, essayant de ne pas lui dire franchement ce qu'il pensait de tout cela. Elle avait tord. Pourtant aussi mirobolant que ça pouvait être, elle ne semblait pas vouloir le reconnaître. Ce qui leur faisait donc un point commun : ils étaient aussi têtu l'un comme l'autre. Et de tels arguments ne changèrent en rien les pensées du surveillant, toujours autant déterminé que les premières minutes où il avait débuté le sujet. « Si seulement c'était vrai. » Bien décidé à faire comprendre à la jeune femme que ce n'était pas une lubie comme elle le disait, le jeune homme poussa un soupir avant de poursuivre. « C'est ce que je me dis quelquefois. Oh Samuel non tu n'aimes pas Madeleine, c'est n'importe quoi, ce n'est qu'une illusion. Mais à chaque fois que je m'endors, dès que je me réveille ensuite, je repense encore à toi. Alors que franchement, il est vrai que j'ai d'autres femmes à mes pieds, qui eux ne serait pas contre pour avoir une véritable relation avec moi. » Il détourna quelques instants le regard, comme pour valider ses propos. Il était certain qu'il pouvait lui dire toutes les déclarations d'amour qui lui venait du cœur, il savait que Madeleine tiendrais toujours ses propos et qu'elle serait toujours autant sur ses gardes. En ayant dit ces paroles, Samuel avait pensé que peut-être si les déclarations enflammées ne semblaient être guère gain de cause alors peut-être que rendre jalouse avec une seule parole la jeune femme allait marcher. Ne disant simplement que la vérité.

Reposant son regard brun sur le regard bleu vert de la jeune femme, un bref sourire passa sur son visage quand il entendit ce qu'elle venait de lui dire. Il sembla chercher les raisons, sembla réfléchir, mais renonça quelques instants après. Certes, Samuel ne savait pas véritablement si la surveillante ressentait les mêmes sentiments à son égard. Mais, comme si un éclair surgit soudainement dans son esprit, le jeune homme repensa au bar, à l'endroit où elle lui avait dit qu'elle acceptait ses avances. Puis, se sachant charismatique et séduisant, le jeune homme savait qu'aucune femme ne pouvait lui résister, et il savait que si Madeleine avait cédé une fois alors elle pouvait céder une seconde fois. Les sentiments en étaient peut-être responsable après tout. « Si tu ne ressentais pas la même chose, alors peut-être que tu n'auras pas couché trois fois avec moi, et que tu n'aurais d'ailleurs jamais couché avec moi. Et peut-être même que tu m'aurais déjà dit des mots bien plus insolent pour me faire comprendre que c'était peine perdue. » Le surveillant ne savait pas si ce qu'il venait de dire était entièrement vrai, s'il avait raison, mais c'était ce qu'il bien ce qu'il pensait. C'était ses réflexions par rapport à la situation, et par rapport au comportement de Madeleine.

Quand elle se leva pour lui faire face, le petit sourire inoffensif qu'avait eu Samuel disparut aussitôt, laissant la place à une mine sérieuse, qui semblait faire comprendre à la jeune femme que tout ce qu'il disait n'était pas des mensonges mais simplement ce qu'il avait sur le cœur. Simplement ce qu'il pensait au plus profond de son être. Après qu'elle l'ai poussé de quelques mètres avec sa main gauche, le jeune homme qui ne quittait pas les yeux de la jeune femme, s'approcha d'elle afin de combler la distance qui avait pu s'établir entre eux deux. « Ce que je veux c'est toi. » Sans entendre la moindre parole, la moindre réaction de sa part, Samuel posa ses mains sur le visage de Madeleine avant d'y poser délicatement ses lèvres sur les siennes. Il y déposa un baiser passionné, désiré. Un baiser qui se voulait sincèrement amoureux.
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MessageSujet: Re: 03. What you do to me   03. What you do to me EmptySam 5 Mai - 11:09

Le coup de grâce. Alors que le rythme de son pouls s’était déjà emballé pendant sa première vague de déclaration enflammée qu’il semblait décidé à prolonger pour lui dire toutes les choses embarrassantes qui pourraient lui passer par la tête, il venait de décrocher le gros lot. Il l’aimait ? Vraiment ? Les pupilles noires de la jeune femme se rétractèrent sous le coup de la surprise dans ses iris d’un bleu glacial qui ne voulaient pas trahir ses pensées. Ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu’elle prit une moue de dégoût à ces mots. Il n’avait aucune idée de ce que c’était qu’aimer quelqu’un. Juste parce que pour une fois tout ne s’était pas passé exactement comme il l’attendait il s’imaginait être amoureux. Tout au plus sa curiosité était piquée. Il venait de se découvrir un penchant masochiste où le fait de ne pas être maître de tout dans une relation — quelle qu’elle puisse être qualifiée — pouvait s’avérer agréable. Samuel avait sûrement battu des records en matière de coups d’un soir, mais il était clairement novice en matière de sentiments. Qui donc est capable de vous sortir le grand jeu des déclarations alors que rien ne s’est passé ? Ça n’avait pas été un coup de foudre. Elle n’était devenue intéressante que le jour où elle lui avait ri au nez quand il l’avait invitée à prendre un verre après le travail un soir. Il n’était pas en mal d’amour, il était en mal de contrôle. Il aurait voulu la faire rentrer dans une jolie case, la ranger avec les autres et continuer son chemin pour consommer jusqu’à la dernière goutte les avantages de sa belle gueule. Sondant son regard dans l’espoir de trouver des yeux rougis par la fatigue, l’alcool ou la drogue, tout ce qu’elle avait devant elle c’était deux billes brunes cernées par la fatigue qui la dévisageaient sans relâche dans l’espoir de lire une réponse sur ses traits. Qu’avait-il mangé au petit-déjeuner pour lui sauter dessus de la sorte ? Est-ce qu’elle s’était trompée de parfum dans la salle de bain et avait pris la fiole spéciale phéromones de Lexie ? Et surtout pourquoi maintenant ? Ils étaient coincés dans le bureau de Figgins au garde à vous à attendre que le principal revienne, la situation n’avait tout de même rien d’idéal pour parler grands sentiments. Et cette manie qu’il avait de sans cesse parler des “autres femmes” comme s’il s’agissait de sa collection de poupées gonflables préférée. Il était exaspérant. Toujours sûr de lui, sûr de pouvoir avoir tout ce qu’il voulait, insouciant, naïf, tant d’autres choses encore qui ne faisaient que le rendre insupportable. Il n’avait aucune idée de ce que c’était que l’amour. Tout au mieux il s’imaginait vaguement une relation stable, un rendez-vous tous les trente-six du mois, un tour sur son canapé et le tour était joué. Penser à elle c’était bien beau, mais est-ce qu’il souffrait ? Est-ce qu’il ressentait son absence comme un gouffre que personne n’arrive à combler ? Est-ce qu’il l’imaginait avec d’autres ? Est-ce qu’il était jaloux quand elle riait avec d’autres sans faire attention à lui ? Est-ce qu’il ne se sentait en paix que lorsqu’elle était avec lui ? Madeleine sentit son cœur se serrer alors qu’il détournait le regard en l’abandonnant à ses propres questions qui ne trouvaient pas réponse. Il la mettait mal à l’aise, très mal à l’aise.

Elle brûlait de briser toute sa belle assurance en lui renvoyant Dorian en pleine figure. Si elle avait couché avec lui c’était parce qu’il était l’homme le plus facile qu’elle connaisse et qu’elle avait eu le cœur brisé par un autre. Elle avait eu besoin de réconfort rapide et il était là. Voilà tout. Celui qu’elle était venu trouver quand tout allait bien pour elle n’avait pas été Samuel, elle n’était pas nerveuse quand elle le voyait, elle ne se posait même pas la question de savoir quelle image il aurait d’elle. Jusqu’à maintenant. Elle s’était persuadée si fort que personne ne pourrait l’aimer après avoir été repoussée par le disquaire que petit à petit le contrôle lui échappait. Il fallait admettre qu’elle n’était pas exactement le meilleur parti de Lima. Toujours sans un sou, étudiante à vingt-huit ans, elle vivait en colocation dans une grande maison sans âge, elle était égoïste, narcissique, indifférente à tout et presque tout le monde, très légèrement schizophrène, lunatique. Finalement il n’y avait peut-être que Samuel pour arriver à trouver quelque chose d’aimable là dedans... Peut-être qu’il avait raison après tout, peut-être qu’elle était venue le trouver lui parce qu’il n’y avait que lui d’assez fou pour l’aimer. Plantée devant lui, en colère face à son propre désarroi, elle aurait voulu disparaître à la seconde pour se blottir dans les bras de Santana qui se serait moquée d’elle gentiment et l’aurait remise dans le droit chemin. Elle avait baissé sa garde l’espace d’une seconde et quand elle reprit conscience de ce qui était en train de se passer, les mains de Samuel entouraient déjà son visage, une seconde plus tard il l’embrassait. Paniquée d’abord à l’idée que Figgins décide d’entrer justement à cet instant pour leur faire la morale sur dieu savait quoi, elle se laissa prendre par la douceur du baiser. Ses lèvres effleuraient les siennes gentiment, sans chercher à prendre le dessus, il cherchait sa bouche presque hésitant, ses doigts glissant doucement vers ses cheveux. Fermant les paupières, prise au piège une fois de plus de ce contact devenu familier, elle ne savait plus dire non au jeune homme entreprenant. Passant sa main sur sa nuque pour l’attirer un peu plus à elle, elle sentait que son corps était bien plus avide de croire aux belles paroles du jeune homme que son esprit méfiant. Elle avait perdu trop souvent perdu à ce jeu, et pourtant voilà qu’elle était à deux doigts de recommencer. La jeune femme se recula d’un pas pour rompre leur étreinte sans enlever sa main de l’épaule du surveillant où elle avait glissé. Le fixant de son regard perdu, elle pinça ses lèvres pour éponger le rouge à lèvre qui avait un peu déteint sur Samuel. Dans un soupir elle essuya les lèvres charnues du jeune homme avec son pouce pour effacer les traces de carmin puis baissa les yeux pour fixer le bout de ses chaussures. Il la voulait elle... «La belle affaire.» murmura-t-elle.

«Et maintenant ?» Pour reprendre de la contenance elle releva le nez pour soutenir son regard en ayant l’air le plus impassible possible, mais elle était visiblement retournée par cet afflux soudain de déclarations et ce baiser plus doux qu’il n’aurait dû l’être. Laissant sa main retomber le long de son corps, elle entremêla ses doigts devant elle, embarrassée de s’être laissée emporter par le flot. Combien de fois encore serait-elle assez stupide pour se laisser avoir par ce playboy ? Sa gorge serrée par l’appréhension d’une remarque d’autosatisfaction du jeune homme, elle essaya d’enchaîner pour lui couper la parole mais les mots venaient difficilement. Dans un ultime effort elle parvint à déglutir pour libérer ses cordes vocales de toute la tension qu’elle s’imposait. «Qu’est-ce que tu imagines qu’il va se passer ?» Sa voix se brisa pour laisser la pièce retomber dans le silence alors que son cœur continuait à battre plus fort que d’ordinaire. «Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne suis pas toi, Samuel, je ne vais pas te faire de grandes déclarations de choses que je ne pense pas. Tu veux une vraie relation avec moi ? Mais qu’est-ce que c’est “une vraie relation” hein ? On se tient par la main jusqu’à ta moto sur le parking, tu vas faire la fête et moi je travaille mon projet de fin d’année ?» La surveillante ne put retenir un discret éclat de rire désabusé. «J’ai du mal à comprendre où tu veux aller. Non en fait je ne comprends pas du tout ce que tu penses. Je ne vais pas te dire oui, génial, allons-y gaiement, pour que tu retournes coucher avec la première venue. Ça ne marche pas comme ça.» Un bruit se fit entendre dans le couloir et quelques seconde plus tard la silhouette du principal se détachait derrière les vitres. Madeleine eut un violent mouvement de recul et fusilla Samuel du regard, balayant d'un même coup tous ses doutes pour le moment, il aurait sûrement l'occasion de la piéger à nouveau mais son indien préféré venait de lui sauver la mise et pour une fois elle n'était pas mécontente de le voir.

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03. What you do to me

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