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 03. Sandbags and sorrows

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MessageSujet: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptyMar 27 Mar - 23:23

Assise sur le banc en bois dans les vestiaires des femmes, Ashandra regardait le bout de ses chaussettes rose pâle sans oser enfiler ses baskets qui trônaient à côté d’elle. C’était la première fois qu’elle osait s’aventurer dans cette partie de l’université. Elle redoutait un peu ce haut lieu du sport où la testostérone et la sueur régnaient en maîtres. Et puis c’était là que son frère était venu jouer ses matchs à l’époque où il était à l’OSU et elle avait un peu peur de croiser ses anciens camarades qui auraient pu la reconnaître par dieu sait quel miracle étant donné qu’il ne la connaissaient pas le moins du monde. Toutes les excuses avaient été bonnes pour ne pas mettre un pied dans les salles de sport pourtant généreusement fournies. Elle n’aimait pas le sport. Elle n’aimait pas exposer son corps aux autres et elle n’aimait pas s’exercer sous les regards inquisiteurs des coachs et autres professeurs. Déjà au lycée elle avait essayé un nombre incalculable de fois de se faire porter pâle pour ne pas avoir à se rendre en cours de gymnastique sans jamais réussir. Les sports collectifs l’amusaient un peu plus même si elle préférait en général arbitrer. Mais aux grands maux les grands remèdes. Et selon les articles qu’elle avait lus dans les revues disponibles au kiosque de la bibliothèque, le sport était le moyen idéal de se débarrasser de ses tensions et de repartir du bon pied. Or depuis quelques temps, elle avait sans cesse l’impression que son cœur battait d’un sang noir de colère et que son existence toute entière était entachée de cette amertume qui l’empêchait d’être elle-même. Elle avait jeté un citron à la tête de Peter sous un parking couvert, ou tout du moins essayé. Elle avait poussé Christabella dans les marches devant l’église, une vraie réussite cette fois-ci. Elle s’était fâchée avec Damon, avec Cassandra. Elle avait même haussé le ton face à sa mère une semaine plus tôt. Et maintenant elle se retrouvait terriblement seule et n’avait rien d’autre à faire si ce n’était travailler et tourner en rond chez elle à ressasser toute cette amertume qui lui empoisonnait la vie. Alors l’étudiante avait pris son courage à deux mains et elle était venue se renseigner sur les clubs de sports encore ouverts aux inscriptions. Elle avait dû être honnête avec la responsable du gymnase qui lui avait fait passer l’entretien en lui expliquant qu’elle se sentait oppressée et qu’elle avait besoin de trouver un exutoire dans le sport. Les conditions s’étaient accumulées dans sa bouche jusqu’à n’en plus finir : elle avait peur des hommes, n’était pas très endurante, ne pouvait y consacrer que trois soirs dans la semaine et n’était pas disponible pour des compétitions les week-ends. Après l’avoir longuement jaugée de la tête aux pieds, la jeune femme qui la dépassait d’une bonne tête et avait l’air de faire le double de son poids en muscles lui avait adressé un sourire des plus amicaux en lui donnant rendez-vous au club de boxe la semaine suivante. Tout d’abord abasourdie par cette décision, Ashandra s’était pliée sans discussion à cette orientation tout à fait inopinée. Après tout... taper dans un gros sac de sable ne pouvait pas lui faire de mal...

Glissant ses pieds dans ses chaussures de sport flambant neuves spécialement achetées pour l’occasion, la jeune femme serra ses lacets en deux jolies boucles rondes avant de se redresser pour se regarder une dernière fois dans la glace. Oserait-elle vraiment sortir habillée comme ça ? Fermant la porte de son casier attitré, elle fit tourner le cadenas à code avant de se planter devant le miroir. Sa poitrine n’avait jamais été autant mise en valeur : même aplatie dans une brassière grise qui dépassait de son débardeur noir, elle semblait démesurée comparée à celle de la seule autre jeune femme en train de se changer avec elle et qui lui jetait des regards en coin. Loin d’elle l’idée de s’admirer dans la glace, seulement il fallait qu’elle s’assure une toute dernière fois que sa tenue conviendrait. Un short blanc moulant et bien trop court à son goût, des chaussettes montantes et deux tresses serrées, voilà qui complétait son apparence nouvelle. Soufflant discrètement, elle tira un peu sur son t-shirt qui épousait pourtant parfaitement les courbes de son corps sans bouger comme le lui avait promis la vendeuse. Opinant du chef pour saluer la curieuse qui la dévisageait toujours, l’étudiante s’élança dans les couloirs en évitant les regards. À peine quelques mètres et elle entendait un sifflement suivis d’une remarque qu’elle préféra ne pas comprendre dans son dos qui lui fit redoubler la cadence de son pas pressé. Jamais elle n’aurait dû venir. Mais il était trop tard pour faire demi-tour maintenant. S’arrêtant devant les hublots de la porte à battants, elle se hissa sur la pointe des pieds pour regarder ce qui se passait mais fut bousculée par quelqu’un qui sortait d’un air décidé sans se rendre compte de sa présence «Owwwh» gémit-elle en posant ses mains sur son nez qui avait pâti de cette rencontre musclée avec la porte. «Oh pardon, je ne t’avais pas vu» grogna l’autre personne à son intention avant de se diriger vers les vestiaires des hommes. Ce malotru qui venait de l’assommer avant même qu’elle ne rentre sur le ring était une armoire à glace aussi haute que large qui roulait des mécaniques de manière inouïe. Bouche bée devant le spectacle de cette masse de muscles en mouvement, Shandy prit peur à l’idée de se retrouver un jour face à ce genre d’individu dans un combat quelconque. Elle n’avait pas la moindre idée du déroulement d’un combat de boxe et même si sa lecture de Boxing for dummies avançait à pas de géants, elle n’était toujours pas sûre de bien saisir les règles. Frottant une dernière fois le bout de son nez, l’afro-américaine pénétra dans la salle à la recherche de la responsable qui devait certainement l’attendre quelque part.

Ses yeux ne trouvaient pas de repos tant ils erraient d’une machine de musculation qui ressemblait bien plus à un appareil de torture qu’à autre chose, à un couple d’hommes en gants qui se tapaient dessus de toutes leurs forces dans un bruit sourd et régulier. Malgré la peur qui lui tenait le ventre, l’excitation de la découverte n’était pas totalement absente. Pour la première fois, elle s’embarquait seule dans une aventure qui promettait d’être intense, sans personne pour la sauver ou la protéger. Elle avait l’impression d’être plus adulte et forte que jamais alors qu’elle n’avait pas même touché le matériel. Essayant de ramasser un gros disque qui traînait sur le sol pour le remettre à sa place, elle émit un grognement sourd en réalisant qu’elle ne parvenait pas à le soulever. Regardant de plus près, la marque indiquant 20kg finit par la frapper, et elle se trouva honteuse et ridicule d’avoir essayé de s’approcher de cette maudite machine laissée en désordre par son utilisateur précédent. Marchant un peu au hasard pour s’éloigner du lieu de son premier échec, elle finit par s’approcher d’une petite blonde en train de cogner dans un de ces fameux sacs de sable. L’observant un instant à distance, elle était impressionnée par toute cette énergie qu’elle était capable de dégager et cette concentration intense qui donnait l’impression qu’elle frappait toujours aux mêmes endroits à une cadence régulière. «Excusez-moi ? Désolée de vous déranger. Je m’appelle Ashandra Moon, je suis étudiante en dernière année et euh, je cherche la responsable ici. On m’a dit de la trouver parce que c’est mon premier jour alors... me voilà...» Baissant les yeux en terminant sa phrase d’une voix hasardeuse, l’étudiante rentra ses pointes de pieds vers l’intérieur en emmêlant ses doigts, nerveuse au possible.
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Oxanna Prescott
Oxanna Prescott
OXY ∞ Home sweet home.
Age : 24 ans
Occupation : Détective à la Police de Lima
Humeur : Enfin heureuse
Statut : En couple avec Keegan
Etoiles : 2957

Piece of Me
Chanson préférée du moment : death cab for cutie ; transatlanticism
Glee club favori : Urban Hymns
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MessageSujet: Re: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptyMar 3 Avr - 14:26

Le sport représentait beaucoup pour Oxanna. Durant son enfance et adolescence, elle avait énormément consacré de temps à l’équitation. Les promenades avec ses équidés favoris constituaient certains de ses plus beaux souvenirs de jeunesse. Maintenant encore, quand elle pouvait rester quelques jours dans sa ville natale, la jeune femme en profitait pour passer au centre de Susie et renouer avec sa toute première passion. Mais les chevaux n'étaient pas son unique moyen de se dépenser, bien au contraire. Il fut un temps où Oxy adorait se lever tôt les matins pour faire un bon footing dans les rues de Lima, et par ailleurs, elle le faisait encore depuis son emménagement à Columbus. A l’école, elle attendait les cours d’EPS avec une grande impatience chaque semaine. Elle avait toujours aimé bouger, non seulement afin de garder la forme, mais aussi parce qu’elle était consciente d’une chose importante : dans la carrière qu’elle visait, il était indispensable d’avoir une condition physique irréprochable.

Tout cela avait payé. Son entrainement à Quantico n’avait pas forcément été une partie de plaisir, dans le sens où ses divers coaches s’étaient acharnés à repousser les limites de tous les postulants. Mais elle ne s’en plaignait absolument pas, car aujourd’hui, Oxanna savait se défendre ainsi que se battre. Cela faisait partie de son métier d’Agent, certes, cependant elle devait bien avouer se sentir beaucoup plus rassurée d’un point de vue personnel aussi. Car depuis, elle ne ressentait plus aucune peur à se promener dans les rues de Columbus à une heure du matin, sans qu’un homme ne l’accompagne pour la protéger. Elle n’en avait pas besoin. Miss Prescott revendiquait sa force et son indépendance. Elle avait, en quelque sorte, toujours été comme ça – déambuler seule en pleine nuit à Lima faisait également partie de ses activités extrascolaires les plus importantes – mais depuis qu’elle avait fait un tour par Quantico, elle s’était davantage affirmée. Un flingue avait remplacé sa bombe lacrymogène dans son sac à main malgré le fait qu’aujourd’hui, son propre corps était devenu une arme redoutable.

Voilà ce que se disait la blondinette alors que ses poings bandés repoussaient violemment le sac de sable. Elle faisait exprès de se donner un sentiment d’invincibilité car sans cela, elle tomberait à genoux et s’effondrerait. Après tout, n’avait-elle pas failli mourir quelques temps plus tôt ? Sheldon et elle avaient eu chaud, pour ainsi dire. Sans leur travail d’équipe et un peu de chance, ils ne s’en seraient probablement pas sortis. Que ce serait-il passé si Oxanna n’avait pas trouvé de trousse de secours ? Si ce SDF ne les avait pas entendus, et n’avait pas ouvert la porte pour les sortir de cette prison ? La réponse était simple. Les criminels que le FBI recherchait seraient revenus au petit matin. Ils auraient sorti leur arme et avec un rictus satisfait sur leurs lèvres, auraient appuyé sur la détente. Adieu Sheldon, adieu Oxanna. Le Bureau leur aurait organisé un enterrement digne de ce nom, en leur rendant hommage pour être tombés dans l’exercice de leurs fonctions. Quelles conneries, pesta la jeune femme en frappant encore plus fort. Puis, elle oublia cette histoire et retrouva ses pensées précédentes, celles qui lui permettaient de trouver le courage de se battre encore, de ne pas abandonner parce qu’elle était passé aussi près de la mort en seulement quelques semaines de carrière.

Et alors que la motivation reprenait le dessus, alors que son regard fixe semblait lancer des éclairs au pauvre sac devenu sa victime, Oxy entendit une voix juste à côté d’elle. Aussitôt, elle s’arrêta, en prenant bien garde de retenir le sac afin qu’il ne lui revienne pas dans la figure, et se tourna vers la jeune afro-américaine qui venait de lui adresser la parole. Le regard tout d’abord neutre, elle dévisagea l’inconnue de la tête aux pieds, écoutant avec attention ce qu’elle avait à lui dire. Il s’agissait apparemment d’une toute nouvelle venue ici. Oxy n’était pas une experte du body language mais elle pouvait toutefois aisément ressentir l’embarras et la timidité d’Ashandra : cette dernière triturait ses mains, baissait les yeux, et semblait complètement dénuée d’assurance. En fait à cet instant précis, elle apparut à Oxanna comme un être fragile qui avait besoin que quelqu’un la prenne sous son aile, pour lui apprendre à voler.

Un sourire éclaira alors le visage de l’Agent, et elle la salua à son tour d’un ton parfaitement amical. « Bienvenue, dans ce cas ! Je suis Oxanna Prescott. » Puis, elle se retourna et aperçut la fameuse responsable – qu’elle connaissait bien, depuis le temps – enfermée dans son bureau, en grande conversation téléphonique. Cela semblait important et de fait, Oxy ne voulait pas la déranger. « Je crois que Ruth est occupée, mais si ça te dit, je peux te montrer les lieux en attendant son retour. » Elle attrapa sa bouteille d’eau qui trônait sur un banc, juste derrière, et but une gorgée. « Oh, et je crois qu’on peut se tutoyer, ce sera beaucoup plus sympa. » La blondinette élargit son sourire, comme pour montrer à Ashandra qu’elle pouvait avoir confiance, et surtout, afin de la mettre plus à l’aise. « Je pense que tu es là pour le cours de self-defense, c’est bien ça ? Il doit commencer dans une dizaine de minutes, je participe aussi mais je m’exerçais en attendant, » expliqua-t-elle avec un signe de tête en direction du fameux sac de sable. « C’est la première fois que tu prends part à un sport de combat ou tu connais déjà un peu ? » voulut-elle savoir, alors que ses pieds les guidaient déjà toutes les deux vers le coin renforcement musculaire, où commencerait la visite.
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MessageSujet: Re: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptyMer 4 Avr - 19:24

Ashandra était impressionnée par la force de frappe de ces petits poings bandés sur la toile du sac. La blonde ne l’avait pas du tout remarquée alors qu’elle était bien restée plantée là pendant deux bonnes minutes. À quoi pouvait-elle penser pour cogner aussi fort ? Est-ce qu’elle aussi avait des soucis à évacuer ou bien faisait-elle simplement preuve de détermination dans l’entraînement comme elle pouvait se concentrer au point d’occulter le reste du monde lorsqu’elle chantait ? Malgré son envie de déguerpir au plus vite après son lamentable échec dans sa tentative de soulever un poids ridicule, la jeune femme était déterminée à rester et à tenter sa chance. C’était sa dernière carte à jouer pour espérer retrouver un peu de cette paix apparente qui l’avait si longtemps caractérisée. Elle n’était pas quelqu’un de violent, mais trop longtemps elle s’était tue en encaissant les coups sans jamais les rendre. Elle avait tellement souffert de tous ceux que Damon lui avait donnés, métaphoriquement bien sûr, depuis qu’elle était revenue à Lima. Et maintenant elle avait réussi à se donner elle-même des coups en prenant ses distances avec la blonde de son cœur. Alors il fallait prendre le taureau par les cornes et rendre les coups. Elle voulait grandir plus vite. Devenir une adulte accomplie et capable de se défendre seule sans se cacher derrière un livre de prière ou la porte de sa chambre. Dieu ne voulait certainement pas qu’elle se laisse abattre. Tout ça n’avait été qu’un chemin vers la sagesse. Soufflant lourdement, elle se lança enfin à saluer l’inconnue qui s’arrêta brusquement de frapper pour intercepter le sac. Frémissant en voyant ses muscles encore gonflés d’énergie, son regard sur elle lui fit perdre le peu de confiance qu’elle avait. Elle avait si peur qu’elle se moque en la voyant là, dans sa tenue de sport, jurant cruellement au milieu de la salle remplie de corps athlétiques et de sportifs déterminés. Comme elle regrettait de ne pas avoir suivi les conseils de la télévision en faisant de la course à pied le matin de temps à autre ou bien de coincer ses pieds sous sa grosse armoire pour muscler son ventre plat. La première impression était souvent déterminante, et l’afro-américaine savait parfaitement que les siennes étaient souvent mauvaises. Elle avait l’air faible. Elle n’arrivait pas à soutenir un regard inconnu ou bien à croiser les bras sur sa poitrine dans une attitude résolue et confiante. Son visage angélique et sa stature miniature avaient souvent un effet à mi-chemin entre la pitié et la tendresse chez ses interlocuteurs. Elle était mignonne. Elle le savait. Ses camarades de l’université le lui avait suffisamment répété pour qu’elle intègre cet adjectif qu’elle abhorrait. Elle ne voulait pas être mignonne pour qu’on veuille la cajoler, la prendre dans ses bras, ou jouer avec ses nerfs comme avait pu le faire Peter. Elle voulait être respectée. Elle voulait que ses élèves ne voient pas en elle qu’une gentille petite assistante qu’on pouvait aimer pour sa douceur ou embêter pour le plaisir vicieux de jouer aux gros durs. Elle voulait que même quelqu’un comme Santana Lopez ne pense pas qu’elle puisse lui faire du mal en toute impunité. Bien sûr, ce n’était pas qu’une question de sport. Mais ce serait le premier pas décisif dans son esprit et elle était prête à tout donner pour cette première séance.

La voix chaleureuse de la jeune femme arracha son regard au sol et elle rendit un sourire timide à Oxanna. Son ton était haut et clair. Tellement différent du sien. Et tellement plus naturel. Instinctivement, la choriste essayait de se comparer à elle, comme si elle avait été la norme à suivre dans cet endroit qu’elle ne connaissait pas et que ses chances de survie augmenteraient si elle se fondait un peu dans le décor. Suivant son regard en direction des bureaux de l’autre côté des grandes vitres, elle reconnut difficilement la responsable avec qui elle avait dû passer un entretien et qui s’appelait donc Ruth. Elle avait l’air passablement occupée, et Ashandra n’était pas très emballée à l’idée d’attendre dans un coin qu’on vienne la trouver. S’il avait fallu patienter dans cette atmosphère de concentration où l’odeur de sueur et la testostérone semblaient affluer de toutes part, jamais elle n’aurait pu attendre qu’on vienne la chercher. Elle aurait pris ses jambes à son cou et on ne l’aurait plus jamais vue. Alors quand Oxanna renchérit en lui proposant une petite visite, les grands yeux noirs de la jeune femme se mirent littéralement à briller. Tout sauf rester seule dans un coin. S’apprêtant à lui répondre, sa surenchère sur le tutoiement la coupa mais elle hocha la tête plusieurs fois en signe d’approbation. Elle était jeune. Elle pouvait tutoyer des gens qu’elle ne connaissait pas. Tout le monde le faisait, alors pourquoi pas elle. «Oh oui, oui, ce serait super. Je t’avoue que je n’y connais pas grand chose et c’est un peu nouveau et... très effrayant.» dit-elle en baissant à nouveau les yeux vers ses pieds, honteuse de son ignorance. Quelle chance elle avait eu de tomber sur cette fille tout de même. Si elle avait dû se cantonner à l’avatar blanc de Hulk qui lui était rentré dedans, ç’aurait été une autre paire de manches de tenir la cadence du tour du propriétaire et de se confier un peu pour partager son appréhension. Malgré son regard fuyant, un sourire s’épanouissait sur ses lèvres qui ne cachait pas sa nervosité. Lui emboîtant le pas d’un air décidé en laissant derrière elles le gros sac pendu, elle regardait en tous sens en attendant avec impatience les explications sur le fonctionnement de ces machines de torture qui lui faisait froid dans le dos et qu’un peu de rationalité aurait rendues bien plus supportables. «Euh... Pour tout dire je ne sais pas trop. Je me suis inscrite parce que j’avais besoin de... Hm de me dépenser, et Ruth ne m’a rien dit de plus. Si ce n’est de venir là aujourd’hui.» Dépassée par un très beau brun en sueur qui faisait bien plus d’une tête de plus qu’elle, Ashandra laissa son regard s’attarder une seconde sur lui avant de se recentrer le rose aux joues. Outre les machines, les gens ici l’impressionnaient beaucoup et elle se rapprocha subtilement de la blonde devant elle. Qu’était-elle en train de faire au juste ? Elle voulait se débarrasser de la frustration et de la colère, pas se transformer en une personne qu’elle n’était pas pour se forcer à être comme les autres. Réussirait-elle vraiment à trouver ce qu’elle voulait dans le self-defense ou la boxe ou quoi que ce fût que la coach ait décidé de lui faire faire ? «Je suis totalement, totalement novice.» confia-t-elle à sa guide. «En fait, je n’ai jamais rien fait d’aussi... violent. Je crois que je ne saurais même pas donner une claque à quelqu’un.» ajouta-t-elle en riant un peu. Furetant avec son regard tout autour de la pièce, ses lèvres brûlaient d’un milliard de questions mais elle tâcha de se contenir pour n’en poser qu’une à la fois. Après tout, elle avait dix minutes devant elle avant qu’Oxanna ne s’envole vers un autre monde, l’emmenant ou non avec elle à l’assaut des coups. «Et toi ? Est-ce que ça fait longtemps que tu fais ça ? Je n’avais jamais vraiment pensé que ça pourrait m’intéresser, je n’ai pas vraiment...» Tournant les yeux en direction du garçon qui s’éloignait, elle soupira légèrement. «Je ne ressemble pas vraiment aux gens ici.» Sans doute était-ce la nervosité mais jamais elle n'avait été aussi loquace en rencontrant pour la première fois quelqu'un.
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MessageSujet: Re: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptyMar 10 Avr - 13:05

Oxanna manquait encore d’assurance dans certaines situations professionnelles, et en avait parfaitement conscience. Son boss venait par ailleurs de lui remettre son bilan pour les premières semaines de travail et bien qu’il soit dans l’ensemble extrêmement positif, la blondinette ne se voilait absolument pas la face – après tout, elle était la mieux placée pour savoir ce qu’elle ressentait. Il lui fallait davantage travailler le côté « appréhension du suspect ». A ses débuts, elle n’entrevoyait aucun problème et se montrait carrément rentre-dedans, n’hésitant pas à se jeter sur ses proies ou à leur coller le flingue sur la tempe pour qu’ils n’essaient plus de s’enfuir. Oui, sauf que depuis cette fameuse nuit où les méchants avaient bien failli les tuer, Sheldon et elle, l’Agent du FBI en probation ne voyait plus les choses de la même manière. Au contraire, elle sentait son ses nerfs en pelote et son assurance se faire la malle dès lors qu’elle devait, à nouveau, se rendre quelque part pour arrêter un criminel. S’il était armé, comme l’étaient beaucoup de gens coupables ? S’il leur tirait dessus ? Désormais, Oxanna avait encore plus conscience du danger qu’avant. Cette mésaventure dans les quartiers chauds de Columbus l’avait, en quelque sorte, changée pour la rendre plus vulnérable. Mais allait-elle laisser des petites frappes comme eux foutre sa carrière en l’air ? Ou bien allait-elle se battre pour reprendre contenance et les combattre une bonne fois pour toutes ?

Désormais en présence d’Ashandra, la nouvelle venue, Oxy se força à oublier ses problèmes personnels pour se concentrer sur la demoiselle qui lui faisait face. Ce n’était pas facile, et pour ainsi dire elle était presque sûre que tout cela tournerait dans son esprit encore longtemps. Elle venait de se focaliser dessus exprès pour se donner de la force et ne pouvait pas s’attendre à ce que cette « mauvaise passe » disparaisse aussitôt. Cette soirée lui avait provoqué bien trop de cauchemars pour simplement sortir de sa tête sur demande. Toutefois, Oxanna était dotée d’une forte capacité à porter tous les masques qu’elle désirait. Ashandra ne verrait jamais sa confusion, surtout si celle-ci était dissimulée derrière un sourire radieux. Et puis, pour être honnête, la blondinette ne pouvait qu’apprécier cette sorte de break, parce qu’elle était sans aucun doute à deux doigts de s’exploser une main contre ce maudit sac de sable. Alors qu’Oxy et son interlocutrice rejoignaient ce qui serait le début de la visite, Ashandra expliqua un peu les raisons qui l’avaient poussée à venir ici, et sa première impression sur la salle. Apparemment, elle n’avait pas l’habitude de faire du sport dans un tel endroit, qui lui paraissait impressionnant, intimidant et surtout… violent. Oxy esquissa un sourire amusé – sans méchanceté aucune bien sûr – quand Ashandra lui avoua ne pas être capable de mettre ne serait-ce qu’une claque à quelqu’un, appuyant son point de vue en disant ne pas ressembler à toutes les personnes qui s’entrainaient ici.

« Je ne crois pas que ce soit une question d’appartenance ou non. D’être comme eux ou pas. Tu trouveras des gens vraiment différents si tu regardes bien. » Oxanna commença alors à donner quelques exemples, montrant à chaque fois ceux dont elle parlait d’un signe du menton. « Lui, il vient ici parce qu’il a des problèmes pour canaliser sa colère. La boxe lui permet de se calmer et ne pas risquer d’exploser parce qu’un type lui aura piqué son sandwich au bureau ou que sa femme lui aura fait une remarque sur sa façon de ranger ses chaussettes. » Elle se tourna légèrement sur la droite. « Lui, c’est un sportif professionnel. Il ne vit que pour la boxe. Mais à côté de ça, c’est un gros nounours et il n’y a pas plus papa poule que lui. » Puis, elle concentra son regard sur une jeune fille de seize ans, là-bas dans le fond, qui s’échauffait seule en attendant le début da la leçon de self-defense. « Quant à elle, on l’a agressée dans la rue alors qu’elle rentrait chez elle après sa journée de cours. Elle porte à jamais une cicatrice au cou, parce que son attaquant a essayé de lui trancher la gorge. » Oxanna plongea ses yeux dans ceux d’Ashandra. « Et pourtant, c’est une ado souriante et pleine de vie, mais elle en avait marre d’être une victime alors… elle a décidé de prendre les choses en main pour savoir enfin se défendre seule. » Tout en déroulant les bandes qui lui protégeaient les mains, Oxy esquissa de nouveau son sourire chaleureux, qui mettrait n’importe qui en confiance – et que son patron adorait la voir utiliser durant les interrogatoires. « Quand à moi, je suis là parce que savoir me battre et garder la forme est primordial dans mon travail. Je sais donner des coups, en rendre, je porte un flingue, mais ce n’est pas pour autant que j’aime la violence, bien au contraire ! Et beaucoup ici sont comme ça. Alors tu vois… tu n’as aucune raison de te sentir à part. Et si tu viens régulièrement, tu réaliseras que c’est un endroit comme un autre pour faire de supers rencontres. »

Comme pour appuyer ses mots et prouver à Ashandra qu’elle ne la baratinait pas, Luke, le fameux boxeur-armoire-à-glace qui effrayait tous ceux qui ne le connaissaient pas descendit du ring. En passant près de la blondinette, il lui fit un petit signe de la main, dévoilant le fameux sourire-nounours dont elle parlait un peu plus tôt. Vu l’heure, il s’apprêtait sûrement à aller chercher ses enfants à l’école. Oxy le salua également, et observa son adversaire – Terrell – retrouver lui aussi le chemin des vestiaires. Terrell était un mec hautain, désagréable au possible et qui aimait résoudre ses problèmes avec les poings. Il avait d’ailleurs failli être expulsé pour s’en être pris à un étudiant qui avait eu le malheur de soutenir son regard un peu trop longtemps. Même si tout le monde était le bienvenu ici, il ne fallait pas oublier que ce centre faisait partie de la fac, et que des mineurs se trouvaient partout sur le campus. Une certaine tenue – aussi bien vestimentaire que comportementale – était donc exigée pour pouvoir s’entrainer ici. Rien de plus normal. Tout en passant devant les deux jeunes femmes, Terrell afficha une expression dédaigneuse en apercevant Ashandra – probablement parce qu’elle était nouvelle – et s’éloigna sans un mot. « Bon, je te l’accorde, on a nos têtes de cons aussi, » lâcha Oxy sur le ton de la confidence, avant de rire, espérant ainsi détendre davantage Ashandra. « Je te mentirais si je te disais que tout le monde s’entendait parfaitement bien et qu’il n’y avait pas quelques rivalités entre sportifs parfois. Mais un conseil : fais comme moi, n’y prête pas attention et concentre-toi plutôt sur les gens qui ne viennent pas ici pour faire leurs malins. Au bout d’un moment, tu verras que tu finiras même par oublier qu’ils existent. »

Pour sa part, c’était déjà fait. Il était aussi vrai qu’Oxanna possédait cette sorte de don qui lui permettait de s’adapter à beaucoup de choses, instantanément. Ainsi, elle esquissait son sourire le plus sympathique à ceux qui le méritaient, et ne lançait rien d’autre que des regards noirs aux Messieurs Muscles qui se prenaient un peu trop pour Arnold Schwarzenegger quelques dizaines d’années plus tôt. Ces mecs-là ne l’impressionnaient pas. De toute façon, leur montrer qu’ils vous inspiraient la peur – ou l’admiration – leur ferait bien trop plaisir. Et même si, au départ, Ashandra aurait certainement du mal à réagir comme Oxy, elle finirait par y arriver. Au fil du temps certes, mais aussi et surtout parce qu’apprendre à se défendre seule lui apportera indubitablement une forte assurance, et une confiance en elle à toute épreuve.
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MessageSujet: Re: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptyVen 13 Avr - 19:29

Oxanna avait vraiment l’air fascinante, et fascinée. Son sourire radieux et son corps parfaitement musclé faisaient forte impression sur l’étudiante en littérature qui buvait littéralement ses paroles pour éviter de trop s’intéresser à ce qui se passait autour d’elle. Elle comprenait bien qu’il aurait fallu qu’elle dépasse cette stupide peur pour se jeter dans le grand bain, mais l’atmosphère qui régnait dans la salle et le bruit des coups en fond la mettaient particulièrement mal à l’aise. Attrapant inconsciemment la petite croix en or qu’elle n’avait pas laissée aux vestiaires et qui trônait sur sa poitrine aujourd’hui largement dévoilée par le débardeur de sport qu’elle portait, elle priait intérieurement pour que tout se passe bien en écoutant sa guide avec le reste d’attention qui lui restait. Tournant les yeux en direction des personnes que la blonde désignait avec une relative discrétion d’un bref signe du menton, elle fut surprise d’entendre l’histoire du premier. C’était un homme relativement petit mais qui avait cet air mauvais comme ces chiens de combat qu’on voit parfois dans les journaux télévisés ou les films de gangsters. Elle ne se voyait certes pas exploser parce qu’on lui aurait grillé la priorité dans la salle des professeurs à McKinley ou au restaurant universitaire, mais le voir asséner un coup brutal en plein dans les côtes de son adversaire suffit à lui faire écarquiller les yeux. C’était vraiment à lui qu’elle était censée ressembler ? Non, non. Elle avait juste fait un croche-pied à Christabella. Juste... Secouant la tête pour chasser la scène qui se répétait en boucle dans son esprit, elle lâcha le bijou pour presser ses mains l’une contre l’autre devant son ventre. Le bull-dog avait beau taper fort, son adversaire était bien plus terrifiant que lui, mesurant bien une tête de plus, des épaules indécemment larges et des bras aussi gros que des poteaux électriques. L’image du papa poule n’était effectivement pas la première chose qui soit venue à l’idée d’Ashandra qui le contemplait avec effroi. Le videur du cabaret avait l’air d’un élève de collège à côté de cet homme, comment était-il même encore humain ? Tournant finalement les yeux vers la jeune fille dans le fond de la salle, elle sentit son cœur s’enfoncer dans sa poitrine. Ce ne fut pas un sentiment de pitié qui l’envahit en écoutant avec horreur les détails que lui fournissait Oxanna, mais plutôt de la peur. Sa gorge se serra et sa main remonta immédiatement sur sa gorge pour trouver le collier et remonter la brassière sur sa poitrine. Elle avait l’air si normale. Une ado souriante et pleine de vie ? Comment faisait-elle ? Comment pouvait elle se contenter d’apprendre à se défendre pour continuer à vivre comme si de rien n’était, en portant des vêtements qui révélaient son corps et sa cicatrice ? Le sang de la choriste se glaça et elle resta plantée sur place, incapable de reprendre la marche. Les yeux clairs de la jeune femme en face d’elle ne lui étaient d’aucun réconfort et elle sentait ses forces et son courage l’abandonner malgré le sourire amical et chaleureux qu’elle lui adressait. Jamais elle n’avait été capable d’oublier tout à fait ce qui s’était passé au lycée, et ça n’avait pas été une agression. Lorsqu’elle faisait la tournée des bars pour récupérer son frère le soir et que parfois elle sentait une présence dans son dos, c’était la panique assurée. Comme la fois où Peter l’avait traînée sous la pluie en lui agrippant le poignet sans avoir à fournir le moindre effort alors qu’elle se débattait de toutes ses forces. Et Peter n’était très clairement pas une boule de muscles. Elle voulait l’ignorer et ne plus se considérer comme une petite fille qu’on doit protéger, mais elle était vulnérable, et fragile, et ce n’était pas son volume de Virginia Woolf qui allait l’aider à se tirer de ce genre de mauvais pas. Ce n’était pas la peur qui l’avait motivée à venir explorer cette partie du campus, mais de toute évidence, elle avait aussi de l’énergie à tirer de ce genre d’expérience.

Déglutissant en esquissant un pas vers l’avant pour la rejoindre, elle essaya de lui rendre son sourire en l’entendant conclure avec enthousiasme sans vraiment réaliser ce qu’elle venait de dire. Ses yeux restaient invariablement attirés par l’adolescente qui étirait ses muscles consciencieusement sans accorder la moindre attention aux gens autour d’elle. Le cours de self-defense n’était pas un mauvais début après tout. Son attention se reporta sur les deux hommes qui passèrent à côté d’elle, et elle leva les yeux sur l’homme au physique hargneux avec un regard inquiet. Celui-ci lui répondit par un mépris écrasant qui finit d’achever le peu de confiance en elle qu’elle avait réussi à épargner au terme de ce petit tour des lieux. Elle n’était pas faite pour être là. Elle ne serait jamais aussi courageuse que cette lycéenne qui se battait de toutes ses forces pour s’en sortir. Elle ne pourrait jamais répliquer si jamais on l’agressait. Tout ce qu’elle était capable de faire c’était de se morfondre dans une jalousie malsaine et une colère qu’elle ne savait exprimer qu’avec un niveau de cours de récréation. Ridicule. Baissant le menton vers son cou en regardant les points de ses petites tresses qui encadraient son visage, elle se voyait mal réussir à oublier la présence de ces gens qui lui faisaient peur. Et si elle le défiait par mégarde et qu’il décidait de s’en prendre à elle ? Non, c’était trop risqué, elle qui avait presque peur de courir sur un tapis, elle se voyait mal affronter qui que ce soit. «J’aimerais avoir ta confiance.» murmura-t-elle en s’assurant d’un coup d’œil anxieux que les deux hommes étaient loin à présent. «Ou bien son courage.» ajouta-t-elle en reportant son regard sur la lycéenne qui venait de passer sur le plateau où aurait sans doute lieu son cours. «Je n’ai jamais vraiment été... agressée, j’essaye de me tenir éloignée des ennuis et pour l’instant je m’en sors plutôt bien. En fait, c’est plutôt moi qui ai... agressé quelqu’un.» Levant ses yeux noirs rehaussés d’un peu de mascara vers la blonde, elle pinça ses lèvres un instant avant de reprendre en balbutiant un peu. «Les choses... les choses ne sont... pas toujours faciles. Je ne me plains pas ! Ça pourrait... être pire. Mais j’ai toujours l’impression que les épreuves s’accumulent, et je n’ai pas la force de tout porter toute seule, alors je ne sais pas... Je l’ai vue et j’ai... J’ai cru qu’elle allait me prendre la dernière chose à laquelle je tenais vraiment. Je ne sais pas... Je... Je ne l’ai pas prémédité ! Mais je l’ai fait tomber dans les escaliers. Rien de grave ! Elle s’est écorché le genou et... Jamais je n’aurais fait ça avant.» L’afro-américaine n’arrêtait pas de buter sur ses mots, de chercher l’expression juste qui lui échappait sans cesse. Ses explications étaient confuses au possible et Oxanna n’y comprendrait sûrement rien. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle lui racontait tout ça. Ça ne changerait rien et elle aurait mieux fait de garder ce secret pour elle, mais après avoir entendu tous ces détails sur les autres sportifs dans le gymnase elle avait senti le besoin de partager un morceau de son histoire aussi. Comme si ç’avait été un rituel et qu’Oxanna était le relai essentiel pour essayer de s’intégrer. Elle avait peur, elle avait envie d’abandonner, mais plus que tout, elle avait envie de voir jusqu’où elle pouvait aller. «Alors je voudrais que ça sorte. Tu sais ? Cette peur qui bat juste là.» Plaçant sa main refermée en poing sur son cœur, elle frappa doucement sa peau sombre. «C’est comme si je n’étais pas moi-même parfois. Alors je voudrais que ça sorte, je veux m’en débarrasser pour redevenir moi.» Ses yeux brillants d’espoir, elle avait conscience que sa prière à voix haute, la jeune femme n’aurait pas le pouvoir de l’exaucer, mais elle respirait mieux maintenant qu’elle l’avait dit. Détournant la tête vers l’endroit où plusieurs personne étaient en train de s’attrouper, elle reprit plus calmement d’une voix naïve. «Et on fait quoi dans un cours de self-defense ? Est-ce que je vais devoir frapper quelqu’un ?»
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Oxanna Prescott
Oxanna Prescott
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Age : 24 ans
Occupation : Détective à la Police de Lima
Humeur : Enfin heureuse
Statut : En couple avec Keegan
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Piece of Me
Chanson préférée du moment : death cab for cutie ; transatlanticism
Glee club favori : Urban Hymns
Vos relations:
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MessageSujet: Re: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptyDim 6 Mai - 18:46

« J’aimerais avoir ta confiance, » murmura la jeune étudiante, sans aucun doute envieuse d’un tel aplomb. Cette remarque arracha un mince sourire, presque nostalgique, à son interlocutrice. Peu de gens le savaient, mais Oxanna n’avait pas toujours eu autant d’assurance. Bien au contraire. Comment ne pas se sentir comme une moins que rien lorsque votre propre mère vous abandonnait à la naissance ? Cette dernière s’était enfuie avec, pour toute excuse, un simple mot destiné à son époux. Si elle avait pu revenir dans le passé et ne pas tomber enceinte, elle serait restée avec John Prescott. Seulement voilà, il était trop tard désormais et pourtant, la vie de famille ne lui convenait absolument pas. D’où sa disparition volontaire. Oxy n’avait pas tout de suite su pourquoi elle devait grandir sans aucune figure maternelle à ses côtés. Afin de la protéger, son paternel lui avait assuré que sa maman avait du partir, mais que si elle le pouvait, elle serait là avec eux. Evidemment, une fille de détective privé apprend à découvrir les choses par ses propres moyens, et elle était finalement tombée sur la fameuse missive de sa génitrice. Oxanna se rappellerait toute sa vie de ce jour-là, parce qu’elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, souffrant en silence, le cœur déchiré en mille morceaux.

Cette déception – et le mot était un euphémisme – avait forgé son caractère. Finalement, peut-être devait-elle remercier sa mère de l’avoir laissée tomber pour une autre existence. Dans le cas contraire, Oxanna Prescott ne serait probablement pas devenue cette adolescente mystérieuse et cynique, que presque aucun de ses camarades n’osait tourmenter – sauf pour quelques slushies au détour d’un couloir, et encore. Il fallait avouer qu’elle ne manquait pas de répondant ni d’imagination quand il s’agissait d’organiser des représailles. Bon nombre s’en souvenaient encore par ailleurs… et elle-même en riait toute seule quand elle y repensait.
Et puis, comme si cette découverte ne suffisait pas, Oxy avait du supporter une autre terrible révélation quelques années plus tôt : sa mère, qui se disait incapable de mener une vie de famille normale, habitait désormais Los Angeles avec un nouveau mari ainsi que deux fils. La blondinette avait entamé des recherches en entrant au lycée, ne pouvant plus supporter de ne pas savoir où se trouvait Kate – malgré son abandon. Cette enquête allait à l’encontre de sa promesse envers son propre père, son père qu’elle aimait tant, mais il lui avait été impossible de lutter contre. Aujourd’hui, elle était en paix avec cette trahison mais fut un temps où elle avait regretté de s’être mêlée à cette histoire. Où elle aurait préféré ne pas savoir. Dire qu’au lieu d’être enfant unique, Oxanna avait deux demi-frères à quelques centaines de kilomètres, qu’elle ne connaissait même pas !

Tout ceci avait largement aidé à cette sorte de comportement amical mais réservé qu’elle adoptait systématiquement. Tous ses nouveaux amis, ses collègues de travail ou ceux qui la connaissaient juste un minimum savaient à quel point il était difficile d’obtenir quoi que ce soit de sa part. Oxanna était gentille certes, mais sa confiance ? Il fallait se battre pour la gagner : elle avait été trahie, trop souvent, et par des gens qui étaient sensés l’aimer. Une mère devait protéger sa fille, c’était dans l’ordre naturel des choses. Et pourtant…
Alors oui, aujourd’hui, elle inspirait le respect, ne manquait aucunement de confiance en elle pour une grande majorité des choses – sauf sa vie amoureuse mais ça, c’était un autre sujet – cela dit Oxanna n’avait pas toujours vécu de cette façon. Elle avait du, en quelque sorte, se battre et encaisser des coups pour devenir cette femme pleine d’assurance. Ashandra le devrait également, mais ça ne faisait aucun doute qu’un jour, elle en viendrait au même point. Il n’y avait pas trente-six solutions : soit on naissait comme ça, ou alors notre expérience de la vie nous forgeait un caractère plus difficile. Apparemment, la jeune étudiante était en pleine transition. Qu’est-ce qui avait bien pu la faire venir ici, dans cette salle, pour essayer de devenir… plus forte ? Quel obstacle s’était dressé en travers de son chemin, et l’avait blessée au point de lui donner envie de changer, de se montrer moins vulnérable ? Oxanna était curieuse, mais ne voulait pas empiéter sur la vie privée de sa nouvelle connaissance. Cela ne servirait qu’à la braquer, et puis au final, ça ne la regarderait pas non plus. Elle patienterait… et peut-être qu’Ashandra s’ouvrirait d’elle-même au bout d’un moment ?

Contrairement à toute attente – car elle paraissait réservée de prime abord – cet instant ne tarda pas. Ashandra avoua avoir agressé une personne en la faisant tomber dans les escaliers. Elle bafouillait en s’expliquant, probablement de peur qu’Oxanna ne la juge trop vite. Ce geste n’était pas prévu, elle avait simplement cédé à ses impulsions du moment. La blondinette ne put retenir un sourire amusé en réalisant que la victime s’était simplement écorché le genou – elle n’avait pas du tomber de bien haut – et s’expliqua avant qu’Ashandra ne prenne mal sa réaction un peu inattendue. « J’ai fait bien pire que ça, crois-moi, » se justifia-t-elle. Mais Oxy était différente. Visiblement, l’étudiante qui lui faisait face ne pensait pas avoir cette « violence » en elle. Son geste l’avait profondément choquée et sa participation à la salle de sport ne lui servait qu’à se débarrasser de cette colère, de cette peur qui la changeait totalement. Qui en faisait quelqu’un d’autre, une femme qu’elle n’aimait pas. Peut-être qu’avec un peu d’entrainement, Ashandra réussirait à canaliser ces sentiments négatifs pour les éradiquer, ou les enfouir au plus profond d’elle-même. Au final, Oxanna s’était trompée sur son compte. Elle ne voulait pas spécialement gagner en confiance pour impressionner les autres, mais elle le souhaitait d’abord pour elle-même. Noble pensée.

« Oui, il va falloir donner quelques coups, mais rien de bien méchant, je te rassure. Ce n’est qu’un entraînement ! Si tu es d’accord, on pourrait même faire équipe ? » Afin d’évacuer un peu plus son appréhension, Oxy ajouta. « J’ai l’habitude, je saurais te guider si jamais. Ces leçons ne sont qu’une piqûre de rappel pour moi, en quelque sorte. Je fais ça depuis des années, ça me permet juste de me garder en forme mais je connais d’ores et déjà tous les mouvements. Ce serait plus facile pour toi, pour un premier cours, si tu es d’accord. » Oxy appuya ses mots grâce à ce sourire chaleureux dont elle avait le secret. Comme quoi, il y avait toujours des exceptions. Elle était une âme solitaire, ne se confiait que rarement et avait foi en peu de gens. Mais, sans qu’elle ne puisse réellement se l’expliquer, elle ressentait cette envie d’aider Ashandra. Peut-être était-ce parce qu’en un sens, elle comprenait les raisons de sa venue ici ? Après tout, à un certain moment, elle aussi avait eu besoin de se forger une carapace, pour elle plutôt que pour les autres…
En attendant que la coach revienne, Oxy guida l’afro-américaine vers l’endroit où se déroulerait le cours de self-defense, et mit un tapis pour elles deux au sol. Puis, elle se mit en position assise, les jambes tendues afin de s’échauffer un peu le bas du corps – le haut avait déjà bien assez travaillé cette dernière heure. Puis, doucement, la voix presque basse pour être sûre que personne n’entendrait leur conversation – Ashandra ne voulait pas forcément que tout le monde soit au courant de son « altercation » – elle demanda. « Cette personne… que tu as fait tomber dans les escaliers. Qu’est-ce qui s’est passé ? » Son regard plongea dans celui de l’étudiante. Oxanna voulait lui montrer qu’il ne s’agissait pas de curiosité malsaine, mais simplement d’un moyen pour elles d’apprendre à mieux se connaître… et de partager, peut-être, davantage.
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MessageSujet: Re: 03. Sandbags and sorrows    03. Sandbags and sorrows  EmptySam 26 Mai - 17:29

Il avait fallu une bonne dose de courage à Ashandra pour réussir à articuler une maigre explication sur ce qui s’était passé avec Christabella et lorsqu’elle vit un sourire se dessiner sur les lèvres de la jeune femme, son esprit se figea un instant. Est-ce qu’elle était risible ? Est-ce qu’elle avait fait une montagne de quelque chose qui aurait pu se régler d’un revers de manche dans le monde des adultes accomplis ? Elle avait déjà vingt-trois ans et pourtant elle ne parvenait pas à se considérer comme quelqu’un de suffisamment mature pour affronter seule les aléas de la vie. Après l’incarcération de son père, elle avait été précipitée par sa mère dans un monde de factures et de tâches ménagères qui avait fait d’elle une petite adulte au lycée. Elle se débrouillait seule pour trouver un salaire et apporter sa part au budget familial, elle avait toujours fait ses inscriptions à l’université elle-même, sans l’aide de personne. Elle avait beau faire comme si, elle ne se sentait pas adulte. Un seul regard en direction de ses camarades d’amphi et elle savait qu’ils avaient vécu infiniment plus de choses qu’elle, et qu’ils avaient une maturité dans leurs sentiments qui lui était profondément étrangère. Elle leur enviait l’insouciance avec laquelle ils avançaient dans la vie, passant d’une histoire d’amour à une autre, changeant d’amis comme de chemise, l’indolence avec laquelle la plupart d’entre eux traitaient les cours et les résultats. Ils étaient une palette sans fin de couleurs et d’émotions qu’elle ne pouvait qu’étudier de l’extérieur, comme un roman dont elle ne pouvait que feuilleter les pages sans jamais pouvoir prendre part à l’intrigue. Ses relations avec les autres avaient longtemps été définies par deux sentiments seulement : la peur et l’admiration. Grâce à Cassandra elle avait petit à petit appris à passer outre ces premières impressions pour saisir davantage de nuances et construire une amitié qui vaille plus qu’une carte de membre émérite à un fan-club, mais elle était encore cruellement novice. Elle avait toujours eu peur de Christabella Gillepsie. Elle avait toujours eu cet horrible complexe d’infériorité face à elle, et voilà que tout ceci avait trouvé son point d’acmé dans une performance pathétique soldée d’une bousculade sur la volée de marches de l’église de Lima. Et pourtant... Elle avait si honte de ce qu’elle avait fait. Le simple fait d’avoir parlé à Christa avec de mauvaises intentions avait suffi à la retourner, alors le fait d’aller jusqu’à la blesser était un traumatisme qui l’avait forcée à repenser tout ce qu’elle était. Quelle valeur avait son roman à elle ? Elle ne connaissait que peu de personnes, ne s’attachait jamais vraiment de peur d’être trahie et reléguée au second rang, elle était jalouse et maintenant elle était même mesquine. Elle avait perdu la seule amie qui lui soit restée fidèle, ne parlait plus à son frère, ni à sa mère d’ailleurs. Doucement elle s’était repliée sur elle-même parce qu’elle détestait ce qu’elle était devenue. Et maintenant elle était risible. Pinçant les lèvres pour ravaler son amertume, Oxanna se justifia contre toute attente et loin de ses scénarios catastrophes, sa guide dans la salle de sport semblait vouloir la mettre à l’aise en s’abaissant à son niveau. Mordant l’intérieur de ses joues elle relâcha ses lèvres pressées l’une contre l’autre qui faisaient froncer son nez lui donnant cet air de victime que Damon haïssait tellement. Elle n’était pas venue là pour se lamenter. Elle était venue pour oublier, et avancer, et se reconstruire. Trouver une autre vie où Cassie ne serait plus, et où elle devrait se pousser à aller vers les autres. Lui rendant finalement un sourire compatissant, l’afro-américaine était encore pleine de questions pour la blondinette, mais chaque chose en son temps.

C’était la première fois qu’elle faisait part de tout cela à quelqu’un d’autre que Dieu et qu’elle s’exposait à ce point à un jugement qui pourrait être sans appel et terminer de l’anéantir. Mais Oxanna avait un sourire si paisible... Il suffisait de la regarder pour se sentir à l’aise. Est-ce que c’était sa force, sa détermination ou simplement son ton amical ? Une chose était sûre, Shandy lui avait accordé sa confiance et malgré quelques doutes persistants elle ne voyait aucune raison d’être trompée. Hochant la tête aux explications encourageantes de la jeune femme, elle s’assit à côté d’elle en mimant ses gestes pour étirer ses muscles. «Je... Oui ! Avec plaisir. Je vais sûrement te ralentir... J’espère que ce n’est pas grave.» demanda-t-elle un peu honteuse malgré la joie simple qu’elle avait ressentie à cette proposition. Repliant une jambe derrière elle, elle n’aimait pas le contact du matelas contre sa peau nue mais préféra se concentrer sur les fibres de ses cuisses qui chauffaient alors qu’elle continuait encore un peu à tirer. La voix presque inaudible d’Oxy la tira de ses efforts de concentration. Hésitante l’espace d’une seconde, elle ramena ses jambes en tailleur en appuyant sur ses genoux pour faire mine de poursuive l’échauffement puis se résolut à répondre de cette même voix de souris pour éviter les oreilles indiscrètes, sans quitter la jeune femme du regard. «C’est...» Interrompue par un éclat de rire gras dans la salle, elle baissa encore d’un ton de peur d’être entendue. Peut-être qu’Oxanna se moquerait, mais elle n’était pas encore assez confiante pour raconter ça à qui voulait l’entendre. La blonde était spéciale. Elle avait quelque chose d’hypnotisant et de rassurant qui aidait à la confession. Et si elle voulait vraiment progresser, elle devrait être capable de parler de tout cela, sinon elle continuerait sûrement à se murer dans le déni. «C’est la meilleure amie de ma meilleure amie. Elle m’a toujours fait un peu peur, parce que je n’ai jamais eu beaucoup d’amis et Cassie, elle est spéciale. Après le lycée elle a disparu, je ne sais pas trop pourquoi, on n’en parlait jamais, et puis il y a deux semaines, je l’ai revue à l’office. Elle était assise juste à côté de Cassie, et on ne m’avait rien dit, et ça avait l’air tellement...» Les mots s’emballaient et elle peinait à reprendre sa respiration comme si elle voulait tout expliquer d’un coup et attendre ensuite la lame de la guillotine qui s’abattrait peut-être sur sa nuque. «Tout avait l’air parfait, et moi je n’avais pas ma place sur la photo. Je n’ai pas vraiment réfléchi sur le moment, je suis allée lui parler quand elle s’est retrouvée seule, et elle m’a dit toutes ces choses, et elle n’avait même pas l’air de s’en rendre compte. Elle a le droit de tout avoir alors que je perds tous ceux que j’aime. C’était injuste. J’étais en colère, contre elle, contre tout le monde.» Ses sourcils se froncèrent à cette pensée. Deux semaines après elle revivait toujours la scène avait la même intensité. «Elle a raté une marche sur le parvis de l’église.» lâcha-t-elle froidement, avec une mine renfrognée tandis que son cœur se serrait un peu plus à chaque mot qu’elle ajoutait. «J’ai fait en sorte qu’elle rate une marche. Et tout le monde l’a vu. Et tout le monde l’a répété. Et ma... Cassandra l’a su aussi, et quand j’ai eu le courage d’aller la voir on s’est fâchées. Elle était tellement déçue, et c’était de ma faute. Je ne voulais pas qu’elle soit malheureuse à cause de moi. Je... Je crois que je ne pourrai plus jamais être son amie.» conclut-elle avec une voix teintée de tristesse alors qu’elle avait l’impression qu’elle pourrait fondre en larmes à tout moment. «Si je veux espérer être digne de lui reparler un jour je dois changer, alors je ne sais pas, j’ai lu ça dans un magazine...» Dépliant sa jambe gauche pour s’étendre de tout son long et attraper son pied, elle fixait la peau sombre de ses jambes en prenant de profondes inspirations pour se calmer. «Tu dois trouver ça idiot... Tu as dû faire tellement plus de choses importantes...» Ressentant la honte monter en elle après cette confession en bloc, elle aurait aimé en savoir plus sur toutes les choses qui avaient rendu Oxanna aussi forte mais elle n’avait plus le courage d’articuler quoi que ce soit pour lui poser la question.
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