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 03. Boy, one day you'll remember me !

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MessageSujet: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyVen 30 Mar - 0:12

Les nuages gris et cotonneux ne laissaient passer aucun rayon de soleil. Ils vomissaient de nombreux flocons de neige duveteuse et froide qui une fois à terre se transformaient instantanément en bouillasse un peu dégueu. Bienvenue à Lima, Ohio, aka Trou-du-cul-du-monde, aka Loosers-town. Si nous nous étions trouvés dans un film. Un beau film Hollywoodien et marshmallow à souhait, ces petits cristaux de glace tout droit descendus du ciel se seraient déposés sur les rues goudronnées de la ville. Ils auraient formé un magnifique tapis éclatant d’une blancheur digne d’un sourire Colgate. Les enfants se seraient roulés dedans, agitant les bras tels des petits angelots ! Les lycéens se seraient faits de joyeuses batailles de boules de neige, au lieu de remplir leurs gobelets à slushy de cette espèce de boue visqueuse et de la balancer aux visages des pauvres exclus sociaux qui formaient la jeune et joyeuse chorale des New Directions. Bref, la poudreuse que l’on voit sur les photos des stations de ski, cette jolie neige, où était-elle passée ? Rose Kitteridge, professeure (par défaut) d’éducation sexuelle au lycée McKinley High de Loosers-town connaissait la réponse. La belle, la splendide poudre blanche de Noël/Hanoukka (ou toutes les autres fêtes religieuses de toutes les croyances du monde qui avaient lieues en hiver), c’était le petit Jesus Sainsbury qui l’avait sniffée.
Depuis que Kit assurait le poste fixe de professeur d’enseignement sexuel, elle avait été habituée aux remarques mesquines, moqueuses, outrées, choquées et autres de tous les membres du Celabacy Club, et parfois aussi, des petits puceaux de la chorale. Mais Seigneur Jesus, c’était le doublé gagnant. Chorale et club d’abstinence. Kit n’était pas du genre à mettre des étiquettes à chacun de ses élèves – elle était l’adulte, ces clichés de lycéens, elle avait dépassé – mais pour Sainsbury, elle aurait bien passé la pancarte d’emmerdeur professionnel à son chapelet. La jeune femme était sans doute l’une des professeures les plus ouvertes et tolérantes du corps enseignant, mais ce jeune effronté avait le don de l’agacer profondément. On pouvait être prude. D’accord. Mais pourquoi s’obstiner à ce point à refuser de s’informer sur des choses simples qui pouvaient sauver des vies (l’hypothétique fils du Messie et d’une chaudasse de Cheerios en premier) ! Le pape était contre la contraception ? Et alors ! Est-ce que le pape avait au moins à se soucier de ces choses-là ? Théoriquement : non. Est-ce que Jesus Sainsbury avait dans ses plans pour le futur de se pointer au Vatican et de postuler pour le job ? Que nenni. Kit réprima un gloussement à cette idée, imaginez un peu… le gamin qui se prénomme Jesus et qui en plus, note sur sa fiche de renseignements de début d’année « Carrière envisagée : Pape » ! Pauvre enfant. L’exemple même du gamin victimisé depuis sa plus tendre enfance à cause de son prénom et obligé de s’exiler dans un collège privé où la prière est obligatoire matin, midi, et soir… Le genre d’établissement d’où venait Seigneur Jesus, Kit s’était bien renseignée.
Bref, tout ça pour dire que les petits commentaires hautains, elle connaissait. Mais ce qu’avait fait son élève aujourd’hui dépassait les limites de l’imagination de Kit (et c’était quelque chose). Oui, Jesus Sainsbury avait fait passer … une pétition. Une pétition, oui, vous avez bien lu. Sérieusement, cet enfant était totalement abruti et amish par-dessus le marché ? Quelle idée de faire passer une feuille en plein milieu du cours du professeur concerné ? Et puis non… qui, au vingt-et-unième siècle, en cette fin d’année 2016, qui, s’amusait à faire des pétitions écrites ? Créer un site ou un sondage sur internet, balancer un lien sur Twitter et pouf ! Tout le monde était averti, et adhérait, ou pas. Mais Kit considérait la bêtise de son étudiant comme un coup de chance, même si peu de monde prenait Jesus au sérieux, elle se serait quand même retrouvée avec une bonne partie de la paroisse du jeune homme sur le dos. Tandis que là, les seuls qui avaient signé la feuille du malheureux, étaient : Jesus lui-même, Jean Bonbeurre, Benoit XVI, et le tout aussi célèbre Edward Cullen (oui, parce qu’à 117 ans, quand on attend encore jusqu’au mariage pour conclure avec sa bien-aimée, même si le risque de la vidée de son sang existe, on a un sérieux problème hormonal. C’est un vampire. Et alors ?).
Et oui, Miss Kit aussi avait ses fidèles. Les footballeurs chauds-lapins qui trouvaient marrant de faire des batailles de sabres lasers concombres contre bananes, les cheerleaders strip-teaseuses qui n’avaient pas vraiment envie de se retrouver mamans avant l’heure, et tous les autres lycéens et lycéennes qui vivaient une relation idyllique avec leur petit(e)-ami(e). A part la cliques de Seigneur Jesus et ses douze apôtres (non, douze, c’était gentil, même le hippy qu’était le vrai Jesus était plus populaire que l’adolescent qui se trouvait devant elle), personne ne souhaitait vraiment le départ de Rose Kitteridge, la prof trop cool et pas coincée.
Alors, quand les deux océans bleus qui servaient d’yeux à Kit, s’étaient posés sur la feuille de papier blanc et ses quatre pauvres signatures, ça lui avait plus inspiré la pitié qu’autre chose, et la jeune prof avait cordialement invité le Messie à avoir une petite discussion avec son humble personne après le cours. Mais maintenant, la pitié s’était envolée, elle était plutôt furieuse. Et Kit furieuse, c’était rare, mais assez terrifiant dans le genre. Les lèvres pincées, les bras croisés sur sa poitrine, elle tenait d’une main crispée la pétition qu’elle avait froissée sans aucune délicatesse. Elle fixait son élève d’un regard impassible.
Brusquement, elle tapa du poing sur son bureau. BANG. Et un petit gémissement s’en suivit. Putain, pourquoi c’était si dur les meubles en bois ??

« Mais merde à la fin ! Qu’est-ce qui cloche chez toi Sainsbury ? C’est depuis que t’es allé à la soirée Prêtres et Catins tu te sens plus ? Tu as goûté au pêché de la luxure et comme t’étais pas bon tu cherches à te venger sur moi ? Oui, parce que forcément ! Seigneur Jesus apporte la bonne parole sur notre Terre peuplée d’hérésistes ? On prêche l’abstinence, on prêche la connerie aussi un peu ? Tu sais combien d’inconscients qui se croient purs et pleins de principes se sont inscrits au Celebacy Club dont tu es président ? Tu le sais ? Parce que moi … NON ! »

Voilà, c’était dit, c’était lâché. Maintenant Kit se sentait beaucoup plus apte à une conversation mature et sérieuse. Avec minutie, elle lissa la feuille de Jesus sur son bureau, et grâce au savoir-faire ancestral qu’elle avait eu l’occasion d’apprendre pendant ses propres-années lycée, elle commença à le plier de façon à faire un joli avion parfaitement aérodynamique.
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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyVen 30 Mar - 2:13

Outrageant ! C'était le seul adjectif assez fort pour qualifier ce cours de Miss Kitteridge sur une autre de ses amies les MST. Nous décrire ainsi l'acte bucal abjecte avec un tel manque de pudeur, une pratique à laquelle certains s'adonnaient apparemment, ce n'était plus tolérable. Et le prétexte de la prévention contre la "syphilis" n'était aucunement valable aux yeux du garçon pour justifier ce manque total de conscience ! À deux doigt de s'élever parmi les élèves pour la deuxième fois du cours et ainsi prôner haut et fort sa désapprobation de la façon la plus virulente qui soit, il préféra s'emparer d'une feuille sans réfléchir une seconde et d'y noter en titre : "Pétition : renvoi de Mademoiselle Rose Kitteridge. Cette pétition s'adresse au principal Figgins et au responsable des ressources humaines du lycée. Nous, élèves de McKinley, estimons avoir le droit à un enseignement de qualité, intègre et respectueux des valeurs de chacun ce qui ne nous est pas accordé en l'état actuel des choses. Il est de la responsabilité de l'administration et des responsables du recrutement de réparer l'erreur pédagogique et morale qui subsiste sans impunité en renvoyant sur le champ Mademoiselle Rose Kitteridge, actuellement enseignante d'éducation sexuelle." Jesus n'avait peut être pas réussi à supprimer le cours en lui même avec sa première pétition mais il serait sûrement possible d'en supprimer la présentatrice vedette, cette folle à lier faisant la mariole et l'impie sans vergogne devant des centaines d'adolescent. Il fallait faire cela dès maintenant. Au plus les élèves seraient sous le choc, au plus les signatures s'amoncelleraient sous la sienne. En tout cas il osait espérer qu'il n'était pas le seul offusqué dans l'affaire.

Alors que la feuille continuait sa course à travers la pièce, et que le nombre de signatures lui stagnait plus que jamais, Kitteridge l'interceptât en plein vol alors qu'un colosse ahuri lui tendait presque à elle, là juste sous son nez. Alors que la jeune femme jeta un oeil à la feuille, Jesus soupira. Que Rose lise la pétition ? Il n'en avait rien à faire, il ne se gênait pas pour lui faire ses remarques de vives voix, mais que son plan sauvetage de pauvre âme en détresse clapote à cause d'un attardé gavé de testostérone, ça c'était plus déplaisant. Sans surprise, Kitteridge lui signala de rester à la fin du cours. Une explication avec cette délurée ? Sans aucun problème, elle était peut être la personne dont il voulait le plus se débarrasser après le mystérieux blogueur, dans l'enceinte du lycée bien sûr, sinon c'était Lady Gaga l'ennemie publique numéro 1 des bonnes moeurs. Alors une entrevue en tête à tête où il pourrait s'exprimer clairement à propos de sa façon de faire et lui dire un peu ce qu'il pensait de ses méthodes et de ses propos, cela le rendait plus déterminé que jamais.

La fin du cours se fit savoir quand la sonnerie retentit et instinctivement la prof et son élève croisèrent le regard comme ils auraient croisé le fer. Jesus se leva calmement, attendant que la salle se désengorge puis s'approcha du bureau de son adversaire. BANG. Même s'il le regretta il ne put contenir le sursaut de surprise qui lui échappa quand Kitteridge frappa sur le bois de son secrétaire sans prévenir.
La tirade qui suivit fut violente. Très violente même. Les yeux dans les yeux, Jesus ne serait pas celui qui les baisserait en premier. Ce n'était pas par excès d'orgueil, il s'agissait ici d'une des batailles à mener contre la déchéance de ces lieux pour Jesus, car Rose était en première ligne des pervers sexuels du lycées. Il devait l'admettre la prof "d'éducation sexuelle" savait se mettre les lycéens les plus sages dans la poche en la jouant copain copines avec ses élèves et c'était bien le problème: comment susciter des vocations pour le Celibacy club si tous les adolescents des couloirs n'avaient d'yeux que pour elle. Ils ne devaient avoir d'yeux que pour Dieu, c'était le chemin à suivre et Jesus ne la laisserait pas continuer son numéro de grand manitou suppôt de Satan sans rien faire !

Jesus ne cilla pas, même piqué à vifs par cette petite référence sortie tout droit du blog des horreurs assurément. " Actuellement, nous sommes huit au Celibacy club. Ce chiffre est faible je vous l'accorde mais devient bien plus clair à la lumière du nombre d'élèves séduits par la propagande farouche que vous menez pour les plaisirs de la chair ! Vous ne portez pas beaucoup d'estime manifestement à l'intégrité et à la morale et votre sens de la pédagogie n'a d'égal que votre conscience professionnelle déplorable. Vous ne semblez manifestement pas étouffée par les scrupules à l'idée que des centaines de lycéens soit victime de l'étalage d'insanités que vous débitez à une vitesse impressionnante Il est donc dans mon devoir d'écouter ma conscience bien plus fiable et saine que la vôtre et d'agir sans plus attendre pour sauver ce qui peut encore l'être ! Aussi, laissez moi vous conseiller des lectures plus fiable que le blog du lycée, ceci par exemple sera plus utile à quelqu'un comme vous ! " Il plaqua l'un des exemplaires de poche de la bible qu'il avait sortit de son sac et pointa ensuite la feuille que Miss Kitteridge lissait soigneusement sur son bureau. " À présent j'aimerais récupérer cette feuille qui m'appartient. Prenez le comme mon droit d'expression et une demande à un enseignement de qualité dont je peux espérer jouir au sein d'un établissement scolaire, même public ! " Alors qu'il tendait la main pour réclamer son dû Jesus ne lâchait pas sa prof des yeux, bien décidé à remporter ce duel de force !
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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyMar 3 Avr - 23:25

Miss Kit lissait soigneusement les plis de son nouveau joujou un petit sourire satisfait aux lèvres. C’était donc ça ce dont tous les profs parlaient ? Le fameux déclic qui faisait basculer une personne normale et équilibrée dans les tréfonds de l’aigreur professorale ? Le pétage de plombs, l’agression verbale, contre un pauvre élève innocent (même si on ne pouvait pas vraiment considérer Sainsbury comme quelqu’un de candide) ? S’ils l’avaient vue, pendant sa scène ! Les autres professeurs auraient vraiment été fiers de leur petite Kit. Ses collègues l’avaient toujours un peu regardée bizarrement parce qu’un jour elle avait eu le malheur d’avouer qu’elle aimait vraiment enseigner. Que ses élèves étaient une source de joie dans sa vie. Que si elle avait choisi ce métier c’était pour réellement transmettre ses connaissances. Certains avaient ri de cette déclaration passionnée, d’autres lui avait jetée un regard plein de pitié et de compassion. Maintenant Kit savait. C’était parce que des élèves comme Jesus existaient que les profs perdaient la foi ! Qu’ils avaient envie de tout saccager, comme le faisait Sue Sylvester à l’époque où Kit était lycéenne. La jeune femme se souvenait très clairement du jour où l’ancienne coach des Cheerios avait piqué sa crise et qu’elle l’avait balancée contre les casiers en l’aspergeant de jus d’orange. Un des jours les plus sombres de l’existence de Rose. Elle avait prêté serment quand elle avait obtenu son diplôme, de ne jamais hausser le ton avec un de ses étudiants. Elle venait de rompre son serment. Jesus l’avait poussée à violer une de ses règles d’or ! Et après c’était elle qui prêchait Satan ! Et bien, puisque le jeune garçon l’avait poussée à renoncer à son intégrité, elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. La guerre était lancée.
Malheureusement pour Kit, seigneur Jesus était du genre tenace. Il avait à peine sursauté quand son poing s’était à abattu sur le bureau, et pendant sa violente tirade, il n’avait même pas cligné des yeux. Il se contentait de soutenir son regard, avec tout le poids de ses convictions. Rose non plus ne s’avouerait pas vaincue, même pendant qu’elle pliait la pétition, ses prunelles comme deux petits miroirs ne lâchaient pas l’arrogant. Elle continuait son minutieux travail à l’aveugle, et s’apprêtait à recevoir le sermon du Père Sainsbury, le châtiment dont tous les impies se voyaient asséner.

« Actuellement, nous sommes huit au Celibacy club. » avoua-t-il avec amertume. Le sourire de Kit se s’affina un petit peu, quand Jesus lui rejeta la faute dessus. Oh oui, c’était vraiment très drôle de voir le jeune homme craquer son slip sur la matière qu’on lui avait donné à enseigner ! Le pêcher de la chair, les insanités qui sortaient sortir de sa bouche, les termes crus qu’elle osait employer, et bla, et bla, et bla. C’était déjà du réchauffé. Le petit messie lui avait déjà tenu ce discours un demi-million de fois, mais étrangement, cette scène ne parvenait pas à la blaser. C’était un peu comme ce plat Français qu’elle avait goûté lors de son voyage dans ce beau pays, son bus avait eu une panne dans une région reculée de l’Est de la France et elle avait dû manger un plat typique de là-bas. De … la Choucroute ? Elle avait trouvé ça purement dégueulasse, mais tout le monde lui avait assuré que c’était meilleur le lendemain, une fois recuit. Et bien les homélies de Sainsbury, c’était pareil, c’était toujours aussi drôle, même après tout ce temps ! Et Kit n’était pas au bout de ses surprises.

« Aussi, laissez-moi vous conseiller des lectures plus fiable que le blog du lycée, ceci par exemple sera plus utile à quelqu'un comme vous ! »

« Que … » Ce fut un mouvement bref, court, fluide. Ca prit Kit totalement au dépourvu, elle ne s’attendait vraiment pas à … ça. La jeune professeure en resta pantoise et loucha cinq bonnes secondes sur l’ouvrage que Jesus avait déposé sur son bureau. Non. Pas possible. Une … une bible de poche ?! Kit ne put retenir un gloussement hystérique. Elle aurait dû s’en douter ! Jesus était le genre de type qui se promenait avec un exemplaire poche de la bible ! Est-ce qu’il en distribuait aussi à la sortie des écoles primaires ? Parce que ça serait un peu flippant. Kit se fit la note mentale de demander à Emma, la psy de McKinley de demander un rendez-vous avec Jesus. Le garçon avait peut-être un problème très sérieux.
Rose achevait son dernier pli quand Seigneur Jesus demanda… ou plutôt exigea sur un ton impérieux, de récupérer sa pétition. Le timing était vraiment parfait.
Il ne se passa même pas une demie seconde entre le moment où Kit esquissa un petit pas en arrière pour prendre du recul, et l’instant où son magnifique avion atteignit de plein fouet le front de son élève. Ahah ! En plein dans le mille ! Par réflexe de survie, Kit ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil inquiet par le hublot de la porte, mais personne ne semblait les avoir vus. Bien, s’il décidait de porter plainte, il n’aurait aucun témoin, c’était déjà ça !

« Oh diable Sainsbury ! Si tu voyais la tronche que tu tires en ce moment ! » se bidonna Kit, avant de retourner s’assoir à son bureau. « Est-ce que tu me croirais, là, maintenant, si je te dis que je suis désolée ? Et si je te disais que j’ai un exemplaire de la bible chez moi ? Je te laisse la tienne, va ! Tu seras quitte de la nettoyée au Cilit Bang, vu que je ne l’ai pas touchée de mes mains impures. Mais sérieusement, Jesus, pourquoi tu ne veux pas admettre que ce que je t’apprends te servira un jour ? Ou au moins que ça servira à tes autres camarades beaucoup moins chastes ? Tu imagines ? McKinley serait une pouponnière et un nid à MST si je n’étais pas là pour avertir vos petites têtes de piafs des dangers du sexe … »

Après cette agression en bonne et du forme, il n’allait certainement pas l’écouter. Enfin ! Ça valait au moins la peine d’essayer...
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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyMer 11 Avr - 5:06

Le claquement du petit volume biblique attira brièvement l’attention de sa prof et lui tira une expression de surprise. Pour sûr elle devait être surprise, jamais dans son existence elle n’avait du entendre parler de ces écrits sacrés, en tout cas Jesus en était certain, elle ne l’avait jamais ouvert une seule fois ! Il valait mieux pour elle qu’elle le prenne, cela lui serait d’un secours qu’elle ne pouvait pas se permettre de refuser vu la balance qui devait pencher très défavorablement pour elle entre les mains du Créateur !
Mais Miss Kitteridge reprit son activité de repassage assidue de la pétition qu’elle avait précédemment chiffonnée. Quelle perte de temps que d’essayer de converser et de débattre avec un être aussi dépourvu de logique que cette femme ! Jesus remonta son sac sur son épaule alors qu’elle s’entreprenait maintenant de plier cette pauvre feuille. Décidément, une prof d’éducation sexuelle ne pouvait être que dérangée à ce point ! L’élève qu’il était attendait la fin du bricolage de sa prof pour récupérer sa feuille comme il lui avait demandé quand celle ci se leva d’un bond et d’un geste vif et précis du bras lui lança en pleine figure la pétition devenue avion en papier.
En plein dans le mille ! La scène était surréaliste et le rire qui s’échappa de la gorge déployée de Kitterdge l’était tout autant ! Comment réagir à cela ? « Que… » Le garçon clignait frénétiquement des yeux pour réaliser que les événements de la seconde passée étaient bel et bien réels. Oui il venait de recevoir un missile en papier, sa propre pétition en pleine figure, un projectile tout droit venue de la main de sa prof d’éducation sexuelle, haïe et méprisée au plus haut point. Quelle humiliation ! Cette fois elle lui avait cloué le bec, on ne pouvait assurément pas argumenter correctement devant une telle démonstration de puérilité. De plus, qui ne serait pas K.O après avoir été bombardé de la sorte ! Le désastre londonien après les bombardements aériens allemands de la seconde guerre mondiale faisaient bien pâle figure face à l’hécatombe qu’avait provoqué l’attaque frontale et directe du suppôt de Satan debout face à Jesus !

La jeune femme reprit un ton un peu plus sérieux mais son élève n’arrivait toujours pas à se concentrer et à reprendre le peu de prestance que son honneur détruit lui permettait. Pourtant il releva la tête. Hors de question de perdre la face devant une telle marque de mépris. Il l’écouta calmement tout en bouillonnant à l’intérieur. Elle avait voulu ouvrir le feu, elle en subirait le retour de flamme, tant pis pour elle, elle l’aurait mérité ! Jesus avait beau être quelqu’un de raisonnable et de dévoué, cela ne l’empêchait pas de pouvoir se montrer colérique, comme toute personne normale ! Il n’était pas connu pour son pacifisme exemplaire de toute façon, il savait que les batailles qu’il devait mener ne se remporteraient pas seulement à coups de bonnes paroles et manifestement, Rose Kitteridge voulait la jouer à la manière forte ! Qu’il en soit ainsi !
Jesus marqua un silence d’une seconde maximum après la fin de la tirade bien pensante de sa prof, digne des pires progressistes du pays puis s’approcha un peu plus tout en récupérant son exemplaire de la bible d’un geste vif en le faisant glisser vers lui sur le bureau. « Ce qui pourrait servir à mes camarades, je vous le retire sans plus tarder soyez sans crainte, une bible leur sera certainement plus utile qu’à vous ! Vous ne méritez même pas de poser un seul regard sur ces mots ! » Il leva son bouquin comme pour bien lui montrer ce qu’elle venait de perdre – c’est à dire le salut – et la toisa de haut en bas.
Sans s’éloigner d’elle il reprit sans attendre plus violemment. « Ce qui semble vous échapper Miss Kitteridge c’est que vous vous adressez à un public bien trop jeune pour saisir tout l’enjeu de ces problématiques, et toutes les oreilles qui vous écoute sont autant d’innocence en danger. Vous entendre parler revient ni plus ni moins à regarder l’un de ces porno dégoutant ! Soyez sûre que je prierai pour vous, pour que votre agonie soit longue là bas, en Enfer !»

Sans ciller Jesus tourna les talons. Il marchait lentement vers la sortie avec hésitation. En vérité ses dernières paroles n’étaient absolument pas dignes d’un chrétien ! Il le savait, il devait souhaiter le salut et la rédemption à chacun, ne pas se laisser détourner de la bonne parole quels que soient les obstacles tendu sur son chemin !
C’est alors qu’il se retourna à nouveau en glissant sur ses pieds pour faire face à sa professeur à nouveau, rongé par la culpabilité. Vraisemblablement, sa colère avait prit le dessus sur la raison après l’humiliation infecte qu’elle lui avait fait subir, pour autant il devait s’efforcer de ne pas la blâmer, au contraire se montrer bon et charitable. C’était un garçon fier, bien trop fier, à la limite de l’orgueil. Souvent, Jesus s’emportait face à de tels propos, il pouvait rarement s’empêcher d’être virulent quand il fallait au contraire tendre l’autre joue. Il n’était pas l’exemple du martyr chrétien en bonne et due forme, mais cette fois, il se jetterait dans la fosse au lion, il avait dépassé les bornes.
Il se rapprocha de Miss Kitteridge mais de l’autre côté du bureau cette fois ci. Il s’éclaircit la voix tout en portant son point devant sa bouche, l’air coupable et raisonné. « Je vous prie de m’excuser pour ces dernières paroles… Je n’ai pas le droit de vous adressez ces menaces, aussi malveillante que vous puissiez l’être ! » Non, Jesus ne pouvait pas tendre l’autre joue, il retirait juste sa main de celle de son adversaire. C’était déjà ça ! « Prions pour votre salut ! » Prononcer ces mots lui écorchait la gorge mais c’était la bonne chose à faire c’était certain ! Même s’il se repentirait de ses propos le soir même, il ne pouvait pas être de bonne foi devant le Seigneur s’il ne s’était pas retrouvé en communion avec la dite indésirable une seule fois pour tenter de lui montrer le chemin du salut. C’est ainsi qu’il lui tendit ses mains pour qu’elle y pose les siennes, les yeux fermés.
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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptySam 21 Avr - 22:35

Pour une fois, Kit fut contente de ne pas vivre dans le Texas. Quand elle était petite, la fille Kitteridge rêvait d’habiter dans cet Etat peuplé de cow-boy où elle aurait vécu dans un ranch avec son propre poney qu’elle aurait nommé Petit Beurre, parce qu’elle adorait les biscuits au moins autant que les poneys. Mais au Texas, les lycées étaient équipés de caméras de sécurité, partout. Dans les couloirs, dans les placards, dans les salles de cours. A McKinley, Figgins rechignait à offrir à son corps enseignant une machine à expresso, alors niveau sécurité, on pouvait imaginer qu’au lycée de Lima, ce n’était pas le nec plus ultra ! Tant mieux ! Sinon la jeune femme aurait été renvoyée depuis longtemps et elle n’aurait pas été la seule ! Mais entre le marqueur qu’elle avait prêté à un élève pour qu’il puisse tagguer des injures sur la voiture de son prof d’Allemand, le fameux rendez-vous secret dans le cagibi avec Elijah, et maintenant l’avion en papier qu’elle venait de jeter à la tête de Jesus ! Kit savait qu’elle aurait certain comptes à rendre devant le conseil d’administration, ces affreuses associations de parents d’élèves et peut-être même un tribunal complet ! Surtout que le garçon devant elle, même s’il avait l’air impassible et posé en temps normal, semblait prêt à sortir de ses gonds. Allons bon, ça allait être intéressant, peut-être allait-il l’injurier en hébreux ou dans une autre langue morte ? Peut-être qu’il allait se mettre à pleurer ? Ou bien à hurler comme une fille ? Les dizaines de scénarii possibles se bousculaient dans la tête de Kit, pourtant la jeune femme savait qu’aucun d’eux, aussi drôle soient-ils, ne se réaliseraient.
Seigneur Jesus affichait une expression indescriptible. On pouvait voir du dédain, du mépris, et cette étincelle dans ses yeux qui criaient vengeance. Rose connaissait en détails la vie de chacun de ses élèves, elle suivait le blog de son voisin Jonah, elle savait donc parfaitement que Jesus Sainsbury était un garçon incompris et persécuté par ses petits camarades. C’était la dure loi du lycée, quand on revendiquait des convictions qui ne plaisaient pas à la foule, on se faisait lyncher. Tout d’un coup, Kit se sentit beaucoup plus proche de son élève. Elle aussi quand elle était petite était la victime de toutes les moqueries et la tête de turc des plus populaires. Mais contrairement à Jesus, elle n’était pas aussi butée et imbue d’elle-même !
Il s’approcha doucement, avec méfiance, comme si la jeune professeure cachait un porte-avion origami sous son bureau et qu’elle était prête à le bombarder comme une folle furieuse. Il récupéra sa bible de poche du bout des doigts et la leva pour que Kit puisse contempler l’importance de sa perte. Seigneur ! Les paroles divines s’en vont ! Naoooon ! Jesus ! Montre-moi la Lumière Sainte ! Dans quel monde vivait-il ? Il croyait vraiment qu’elle allait lui lécher les chaussures en lui suppliant de lui amener le premier prêtre, pasteur, ou gourou qu’il trouvait et qui pourrait lui apporter le salut ? Et voilà qu’en deux phrases il comparait ses cours à un film porno et qu’il la vouait en Enfer ! Est-ce que ce petit avait au moins déjà vu un de ses films pour adultes ?

« Comme si tu avais déjà regardé un porno ! Jesus, ne parle pas de ce dont tu ignores ! Si tu veux j’en passerais un, de porno. Ou bien une sextape, ça serait marrant de voir si un de tes petits camarades reconnaisse un proche parent. Je l’ai fait une fois… Je ne m’y attendais vraiment pas, je peux te dire que ça met de l’ambiance ! » sourit-elle en secouant doucement la tête, ses grands yeux bleus regardant dans le vide d’un air nostalgique. Kit ne s’était pas attardé plus que ça sur la malédiction que Père Jesus lui avait lancé. Si elle l’avait fait, ça l’aurait touchée un peu plus que toutes les citations de la bible que le jeune garçon lui récitait de mémoire pour lui rappeler tout ce qui l’éloignait des portes sacrées du Paradis. Mine de rien, Rose était une femme sensible, elle détestait être en conflit avec les gens, les disputes elle fuyait ça comme la peste ! Mais avec Jesus, c’était plus distrayant qu’autre chose… elle fut d’ailleurs un peu déçue quand son étudiant tourna les talons en direction de la porte de sortie. Oh ! C’était déjà fini !
Ah non. Le garçon venait d’effectuer un demi-tour parfait et rebroussait chemin, le menton en l’air, en direction de Kit qui arborait un petit sourire en coin. Par contre, il la prit par surprise quand il passa de l’autre côté du bureau. S’il demande ma main, Elijah va le taper, songea la jeune femme. Ça ne serait pas très fair-play pour le concours des chorales, mais comme ça les Awesome Voices auraient un peu moins de concurrence !
Avec soulagement, ce n’était pas une demande en mariage. Jesus venait juste présenter ses excuses de bon chrétien. Il ne pouvait pas simplement partir en claquant la porte, comme tout le monde ? Cet ado était vraiment effrayant.

« Prions pour votre salut ! » conclut-il en tendant ses mains devant lui, les yeux clos, en direction de Kit. Cette dernière loucha trente secondes au moins sur les paumes du jeune garçon. Pendant une seconde, l’idée alléchante de lui foutre un gros vent lui traversa l’esprit. Elle se ravisa quand les horribles souvenirs de son enfance d’exclue social se rappelèrent à elle. Avec une dernière hésitation, elle apposa ses mains dans celles du messie.

« Heu… j’allais à la messe tous les noël avec ma grand-mère. C’était avant qu’elle ne se jette du ravin, celui à côté du lac. Tout ce qu’il nous reste d’elle, c’est son fauteuil roulant, enfin bref … je crois me souvenir. Au nom du père, du fils et du Saint Esprit ? » Pour l’instant la formule était bonne. La suite, Kit n’en avait plus aucune idée. Elle improvisa. « Jesus. J’ai péché. » soupira-t-elle. Ca sonnait ironique, pourtant ce n’était nullement son intention. « Hum … je dois me confesser auprès de toi, qu’est-ce que tu vas faire ? Te mettre à danser en pagne en m’aspergeant de liquide bizarre, une plume là où je pense ? » demanda Rose, ses deux lacs bleus respirant l’innocence.
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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyLun 30 Avr - 6:25

Les mains sagement tendues devant lui, n’attendant plus que sa prof… d’éducation sexuelle – quelle infâme profession tout de même – y daigne poser les siennes à son tour pour le grand voyage vers la prière et le royaume du seigneur, perceptible l’instant d’une seconde de communion avec lui, il gardait les yeux clos, comme en méditation, visualisant déjà la paix intérieure qui régnait bientôt en lui. Il était fier, ça on le savait, mais fier cette fois d’avoir fait ce choix de revenir vers la pècheresse. Il se mit à rêver qu’elle rejoindrait mademoiselle Moon dans la gérance du Celibacy club… Bon la route était encore longue pour parvenir à ce résultat mais si elle acceptait de prier avec lui, ce serait le premier pas sur ce chemin agréable et apaisant du salut, elle le ressentirait tout de suite !
Jesus tira néanmoins une légère grimace en constatant le temps silencieux, très silencieux qui s’écoulait sur ses mains encore vide des siennes. Il ne voulait pas rouvrir les yeux, d’une part par crainte de la tête qu’elle pouvait faire à cet instant, d’autre part car tenter d’ignorer l’identité de sa camarade de prière du jour l’aidait tout de même un peu. Seulement rien à faire, ses mains restaient désespérément vides… Il était sur le point d’être en paix, de pouvoir respirer, fallait il toujours qu’elle soit le boulet qui le ramène inlassablement sur terre chaque fois qu’il tente un geste vers le ciel. Tant de capacité à l’irriter l’étonnait lui même ! Il fit le décompte des secondes qui restaient à Miss Kitteridge pour se décider à saisir la seule occasion de prière qui se présenterait sans aucun doute dans sa triste vie à présent. Passé ce délai, la brunette pourrait se rhabiller et emporter dans sa tombe ses sexe tape et ses porno. Rien que de repenser à cette anecdote qu’elle paraissait si amusée de raconter l’exaspérait !

3, 2, 1… Enfin ! Il sentit le toucher de sa peau, bien trop douce pour un démon de son espèce, sur la sienne et pu enfin souffler et esquisser un léger sourire. Forcément, à peine eut elle fait un pas encourageant qu’elle se remit à parler. Des mots, des mots, ne pouvait elle pas se taire trente secondes surtout quand on considérait la teneur morale de la plupart de ses paroles !
Mais Jesus fut surprit de constater que la jeune femme prit un ton bien plus calme et mélancolique que d’habitude. Le garçon ouvrit les yeux un peu surpris, encore tout à fait incapable de manifester sa compassion à l’écoute de la terrible histoire de la grand mère Kitteridge, tragiquement tombée dans un ravin – il avait préféré considérer que se fut un accident plutôt qu’un suicide pour ne pas tuer la tendresse qu’il parvenait à ressentir à présent. Tout s’éclairait maintenant, comme beaucoup de gens, Rose s’était écartée de la bonne parole après le décès douloureux d’un proche. Elle en voulait certainement au seigneur d’être resté sourd à sa souffrance après lui avoir prit lui même sa grand mère. Dans les moments difficiles, certaines personnes trouvait salut dans la foi, pour d’autre, le désespoir l’emportait jusqu’à perdre la route à suivre… Jesus serra un peu plus fort les mains de Miss Kitteridge en baissant la tête, lèvres pincées par la tristesse qu’il éprouvait maintenant face à la tragique histoire de la jeune femme. Il était peut être imbus de lui même, mais jamais il ne fut insensible à la douleur de son prochain, jamais.
Il acquiesçât chaque mot de la formule prononcée par sa prof par un signe de tête jusqu’à ce qu’elle s’adresse directement à lui ! Il releva la tête instantanément. Jamais on ne le lui avait faite celle ci. « Que… ? » Peut être qu’elle s’exprimait à Jesus Christ mais d’une façon ou d’une autre on ne s’adressait pas à lui de la sorte ! La jeune femme paraissait pourtant totalement sérieuse cette fois ci et malgré cela il aurait préféré qu’elle ne le fut pas quand il accueillit avec un sursaut de surprise une fois encore sa question des plus étranges. Décidément elle s’était écartée des chemins de l’église il y avait de ça bien longtemps la pauvre… « Euh… Non, non, on ne vas rien faire de tout ça, non. Ce sont les Payen qui croient à ce genre de rite invocateur, nous nous allons simplement appeler le Seigneur à nous écouter… » Il était plus déconcerté que jamais ! Même les enfants de neuf ans à qui il faisait parfois le catéchisme le mercredi ne posaient pas ce genre de question. Lui même avait l’air aussi bête que son interlocutrice à devoir lui expliquer de pareil détail. Il s’éclaircit la voie pour tenter de rendre un peu de sérieux aux choses et se concentra de nouveau. « Bon, si vous le voulez bien, je vais commencer, je prierais d’abord pour les pêchés dont je vous sais coupable, nous verrons si vous poursuivrez. » Car ça ce n’était pas dit ! De son vivant jamais une prière telle qu’elle pourrait la dire ne serait prononcée. Il ferma les yeux et prit la parole, le menton légèrement baissé, comme en signe de recueillement. C’était un moment sacré, chaque prière faisait du lieu où elle était adressée un endroit sacré, et tout cela était très important pour Jesus. « Seigneur, nous nous adressons à toi aujourd’hui pour te demander d’accueillir… Euh votre prénom pardon c’est bien Rose n’est ce pas ? » La jeune femme acquiesçât et Jesus reprit sans plus attendre en se positionnant à nouveau. « Seigneur, nous nous adressons à toi aujourd’hui pour te demander d’accueillir la parole et le repentir de Rose Kitteridge. Seigneur puisse tu l’accueillir sans jugement, sans crainte et sans intransigeance dans ton royaume car elle s’est écartée du chemin que tu avais tracé pour elle depuis très, très, très, trèèèès longtemps. Donne lui ton pardon comme elle est prête à l’accueillir, comme elle est prête à accueillir en elle ta paroles pour se repentir de ses pêchers, des pêchers dignes des pires démons. Ceux d’avoir entreprit de pervertir des innocents, de bafouer tes commandements en promulguant les plaisir de la chair telle la proxénète du Malin, d’avoir insulter ton nom en rejetant le livre sacré et crachant ainsi sur les paroles saintes de l’évangile ô seigneur soit clément, et si la clémence n’est pas suffisante puisse tu te rendre sourd le temps d’un instant, car à cette liste longue et douloureuse s’ajoute celle dont elle veut te faire part à présent » Il observa un instant de silence tout en se répétant à l’esprit la fin qu’il aurait voulu donner à sa prière, ô par pitié par pitié seigneur ferme tes oreilles… Il rouvrit finalement les yeux et sourit enfin à Rose pour la mettre en confiance, car celle ci n’avait plus l’air aussi réjouie étrangement. « À vous maintenant, allez y n’ayez pas peur ! »
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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyJeu 31 Mai - 16:31

La jeune femme devait l’avouer : elle l’avait fait. Elle avait bel et bien imaginé Jesus, un petit pagne de feuilles cachant ce qu’il fallait, des peintures de guerre sur le visage et des plumes dans les cheveux, danser autour d’elle en chantant les trucs que pouvaient chanter des autochtones catholiques. Parlons-en des chants d’Eglise ! Depuis toujours Kit avait été traumatisée par ces petits carnets que l’enfant de chœur se voyait obligé de distribuer avant la messe. Pour les gens qui ne vont jamais aux offices, les chants religieux reviennent à une petite chorale de gospel en robe violette qui fait swinguer tout le monde à renfort de claquement de mains. Non. La triste vérité c’est que les chansons que tous les fidèles chantent ensembles sont aussi profondes qu’un titre d’Erasure : « Open your eyes ! I see! Your eyes are open! ». Bref, l’idée de discrètement se rapprocher de Will Shuester pour lui suggérer en bonne collègue de laisser la set-liste de son glee club entre les mains de Jesus Sainsbury, venait de germer dans l’esprit de la jeune professeure. Mais le moment n’était pas aux plans machiavéliques de déstabilisation de chorales lycéennes, non. Encore une fois Kit laissait errer son esprit un peu trop n’importe où…
C’est le contact des mains chaudes de Jesus qui la ramena à la réalité. Après l’évocation des circonstances tragiques de la mort de sa grand-mère, le jeune homme, touché, avait très légèrement pressé les mains de la jeune femme entre ses paumes. Tentative de consolation ? C’était … chou. Kit fut touchée par cette petite attention, même si elle savait que si Jesus avait connu grand-mère Kitteridge, il l’aurait détesté. La seule raison pour laquelle elle se rendait aux célébrations de Noël c’était pour le verre de vin que la paroisse offrait après la cérémonie. Néanmoins, maintenant cette histoire n’était plus aussi triste et inutile qu’avant, elle avait révélé la véritable personnalité de Jesus à Kit : c’est un adolescent influençable et beaucoup trop gentil.

Les yeux clos du jeune garçon, qui écoutait patiemment la prière de sa professeur se rouvrirent subitement quand il comprit le sens des paroles de la jeune femme. Une expression interloquée passa sur son visage, cependant, patiemment, il lui expliqua que ces us et coutumes n’appartenaient pas à la bonne religion. Non. Le truc avec le pagne, c’était pour les païens. « Bien sûr ! Ahah ! Ouais les Payens ! On regardait beaucoup de leurs matchs à la télé ! » s’exclama Kit en riant. Ah, cette bonne vieille équipe des Payens ! Champions nationaux de basket en Croatie cinq fois consécutives ! Les grands yeux de Kit se firent rêveurs, ah ! Les longues soirées d’hiver passées à regarder les rencontres des Payens ! A insulter l’équipe adverse tout en mangeant du saucisson… pas de doute que cette information allait encore une fois déconcerter Jesus. Peu importe ! Ça lui ferait sa culture ! Il n’avait pas vraiment l’air du genre à s’intéresser au sport. Même si ses mains étaient immenses, il n’avait pas une carrure très imposante… s’il se musclait un peu peut-être ne finirait-il pas si fréquemment dans la benne à ordures. « Fais du sport Sainsbury. » réfléchit Kit à haute voix, avant de se rendre compte que sa remarque passa totalement inaperçue : son élève était entré dans une sorte de transe et s’occupait de sauver son âme.

Mais diable que raconte-t-il ? « … elle s’est écartée du chemin que tu avais tracé pour elle depuis très, très, très, trèèèès longtemps. » Kit soupira. Et dire qu’à la base elle avait postulé pour être professeure de littérature ! Au diable Figgins, jusqu’au bout cet indien incompétent l’aura placée dans positions plus qu’inconfortables ! « … promulguant les plaisir de la chair telle la proxénète du Malin … » La proxénète du Malin ? La jeune femme ne put retenir un tremblement nerveux, du plus silencieusement qu’elle put, elle explosa de rire, manquant de s’étouffer. C’était pas mal pour mettre sur la porte de son bureau/cagibi « Proxénète du Malin », au moins comme ça elle serait plus facile à trouver par les parents indignés et les cathos furax !

Cette fois-ci, Kit eut énormément de mal à retrouver son sérieux. Ses mains prises ne pouvaient pas essuyer les larmes d’hystéries qui roulaient sur ses joues, son nez commençait lui aussi à couler… bref, c’était d’une élégance rare. Jesus quant à lui ne remarquait rien, en totale communion avec son Dieu, les paupières closes, il continuait à proférer des absurdités en langage soutenu. La longueur du monologue permit à la jeune femme de se calmer. Juste à temps pour que son élève ne la voit pas en plein fou-rire. « À vous maintenant, allez y n’ayez pas peur ! » s’exclama-t-il, un sourire effrayant aux lèvres. Cet enfant était terrifiant.

« Seigneur, moi, Rose Kitteridge, plus communément appelée proxénète du Malin, professeure d’éducation sexuelle du lycée William McKinley de l’Etat de l’Ohio, honnête fonctionnaire des Etats-Unis d’Amérique, s’adresse à toi aujourd’hui sous la contrainte d’un de ses élève qui, non seulement de la priver de son repas parce qu’il a fait circuler une pétition demandant explicitement son renvoie, commence à avoir les mains moites. Passons ce petit détail particulièrement incommodant pour nous tous, je suis donc ici aujourd’hui pour te demander ton pardon pour avoir heurté la sensibilité de monsieur Sainsbury ici présent. Te demander la vie éternelle après la mort serait peut-être un peu beaucoup, j’en suis consciente, mais si tu pouvais simplement censurer aux oreilles de ce garçon les termes qu’il juge un peu trop osés, je pense que cela serait un bon compromis... »
A peine eut-elle fini qu’un rayon de soleil filtra par la fenêtre pour aller frapper sa joue. Elle avait été entendue ? Merveilleux ! De quoi en rabattre le caquet au petit messie ! D’un geste vif elle dégagea ses mains et lâcha un « AHAH !! » victorieux.

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MessageSujet: Re: 03. Boy, one day you'll remember me !   03. Boy, one day you'll remember me ! EmptyLun 18 Juin - 0:05

Si Jesus pouvait être indulgent avec les non croyants et les athée ? En théorie, oui, sa conscience de chrétien lui intimait d’accueillir quiconque à bras ouverts car le Seigneur lui, ne renierait aucun de ses enfants pensait il une fois arrivé au royaume de Dieu, du moins ceux qui n’avaient pas tué, volé, menti, couché, juré, fantasmé ou tout autre pêcheur abject. En somme, selon le garçon, le Paradis, c’était très select ! Sa foi n’était donc pas suffisante pour l’indulgence la plus totale car il avait en horreur le moindre écart. Il était ce garçon intransigeant et narcissique, c’est vrai, et c’est sûrement pour cette raison que ce taré de blogueur en manque de sensation forte s’était mis en tête de faire de sa vie un enfer, pas de chance pour lui, Jesus n’avait qu’une seule et unique destination sur son GPS : The Heaven ! Ce taré d’ailleurs, cela faisait longtemps que Jesus s’était mis en tête qu’il s’agissait en fait d’UNE tarée, et il la trouvait en la personne de Sunny Palmer, cette fouine démoniaque omnisciente était bien du genre à avoir pactisé avec l’Esprit du Mal pour tout savoir et se défouler ensuite sur le net…
Pourtant, aussi vaniteux qu’il pouvait être, Jesus n’en restait pas moins un chrétien exemplaire et ne restait jamais insensible devant la peine qui s’abattait sur autrui et les injustices qui mettaient à mal la société d’aujourd'hui. Alors oui, devant l’histoire terrible de Miss Kitteridge il n’avait même pas eut à faire un seul effort pour que la compassion face un - léger - pas sur la haine qu’il éprouvait pour cette hérétique. Le jeune homme avait bien lu quelques article de psychologie, notamment sur la conviction et les méthodes de persuasion, dans le but d’être le meilleur proxénète possible évidemment, mais il avait trouvé les délires de Freud à propos de la sexualité infantile tout à fait hors de raison et abjects. Pour ce qui était de comprendre l’esprit humain, il avait encore une fois un bouquin très bien : la Bible. Il savait donc que parfois, la douleur et les tragédies de la vie pouvaient écarter les plus pieux.

Jesus Sainsbury tenait donc à ce que chacun ait une chance de se rapprocher du Créateur et n’était pas peu fier d’être parvenu contre tout attente à faire prier sa prof d’éducation sexuelle. Il laissa donc la parole à la jeune femme mais était loin de s’attendre malheureusement à un tel fiasco. Il ferma tout de même les yeux, pour, une fois encore, être le plus possible en communion avec Dieu, autant que faire se pouvait avec une prière prononcée par Rose Kitteridge.
A l’évocation du mot « honnête » Jesus haussa les sourcils, pinça les lèvres et insista sur le mauvais usage du mot avec un signe de tête pour couronner le tout. Quand le terme « contrainte » s’échappa des lèvres rosées de la brunette Jesus s’indigna sagement en ouvrant la bouche, béat devant tant de mauvaise foi. Mais il rouvrit définitivement les yeux quand elle lui fit remarquer qu’il avait les mains moites. Comment pouvait elle caser ce détail dans une prière, et il n’avait pas les mains moites, bon, pas au point de devoir interrompre un appel au Seigneur. Le jeune homme n’eut malheureusement pas le loisir d’apprécier pleinement l’humidité de leurs mains puisque cette « prière » n’en avait plus les accents manifestement et sa prof ne faisait que divaguer tout en insolence et en effronterie.
L’air offusqué qu’il affichait sur le visage fut perturbé par le rayon de soleil qui éclaira les lèvres déjà bien pétillantes de la jeune femme. Avec le cri de joie qui lui échappa, c’en était trop !

D’un coup sec Jesus retira ses mains de celle de sa prof et fit un pas en arrière comme pour rompre tout contact avec un être malfaisant. « Ne me dîtes pas que vous croyez sincèrement qu’il s’agit là d’une réponse divine à votre prière abjecte ? Non, parce que ça n’en est clairement pas une, ne vous méprenez pas. » L’air calme qu’il gardait jusque là s’était définitivement fait la malle et il pointait du doigt la fenêtre, source de cette lumière tout à fait banale, sans cacher son indignation. Il se rapprochât finalement d’un pas, et la pointa ensuite du doigt elle, en signe d’accusation. «  Et vous savez pourquoi ? Parce que vous êtes irrécupérable. Vous savez, j’avais presque pitié de vous pendant un moment, mais vous n’êtes en fait qu’une femme capricieuse, immature, malsaine, et sans aucune conscience professionnelle, mais ça je crois vous l’avoir déjà dit. »
Le jeune homme détourna le regard et partit récupérer son sac, et sa bible, qu’elle ne méritait manifestement pas. Une fois ses affaires rangées à la hâte il se retourna une dernière fois. « Ne vous en faîtes pas, ce n’est certainement pas la dernière pétition ou la dernière manœuvre que j’entreprend pour vous faire virer, car un jour avant la fin de l’année vous pouvez en être sûre, vous ne vous tiendrez plus derrière ce bureau en plein spectacle et disparaîtrez de l’enceinte de ce lycée. » Fou de rage de s’être laissé dupé par la petite brune il prit la direction de la porte et s’empara de la poignée mais ce tourna finalement une nouvelle dernière fois vers elle. « Et je n’ai pas les mains moites ! » La porte claqua et il était enfin hors de cette antre des horreur.

Jesus croisa Sunny Palmer au passage et se dit qu’en plus de cette fouine, Rose Kitteridge devait être ajoutée à la liste des suspects potentiels dans l’affaire du blogueur mystérieux. Elle n’avait de cesse de lui pourrir la vie en cours et il en était certain, elle était bien ce genre d’individu à devoir déverser encore des excès de rage une fois rentrée chez elle derrière son écran. Si c’était bien elle, Jesus en faisait le serment, il lui ferait vivre un Enfer sur terre.
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