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 03. Ainston Serenade

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Anna L. Preston
Anna L. Preston
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Age : 27 ans
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MessageSujet: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyJeu 5 Avr - 1:23

Cela faisait au bas mot 30 bonnes minutes qu'Anna pianotait sur le volant du pick-up. Elle alternait parfois en mâchouillant ses ongles, ruinant un peu plus le semblant de manucure que Lexie lui avait imposée quelques jours plus tôt, "pour la détendre".
Garée dans la rue qui menait directement à la petite maison de la mère de Tim, la jeune fille rongeait son frein, véritablement.

Timothy ne pardonnait pas facilement, et encore moins à ceux qui étaient les plus proches de lui. Il avait tendance à condamner pour la moindre petite faute, à ruminer sa colère et sa frustration pour finalement exploser à la figure de celui ou celle qui avait failli à ses devoirs et qui venait faire pénitence. Exactement comme l'aînée des Preston, ce qui signifiait donc qu'une dispute entre ces deux-là laissait présager de perspectives de réconciliation plutôt maigres, ou tout au moins mouvementées.

Le fonctionnement du couple Ainston était simple : ne jamais reconnaître ses fautes, toujours les faire retomber sur l'autre mais ne pas hésiter à se rabaisser totalement pour regagner sa confiance en cas de lourde défection.
Manque de chance pour Anna, ce soir-là, c'était à son tour de faire profil bas et d'admettre qu'elle s'était conduite comme une garce suffisante. A chaque fois que des flashs de cette dispute au travers de la salle de bains lui revenaient en mémoire, la jeune fille regrettaient amèrement les moindres de ses paroles ce soir là.
Malgré l'intervention immédiate d'une Madeleine remontée (par l'alcool?) et plus qu'efficace, les semaines qui avaient suivi la séparation tacite du couple avaient eu un effet désastreux sur Anna. Habituée à passer tout son temps libre hors pension avec son bad boy de surveillant, pour le meilleur ET pour le pire, elle en venait même à perdre sa concentration à la galerie, ce que J.J. ne tolérait absolument pas. Il l'avait renvoyée chez eux sans ménagement une après-midi, ce qui avait eu pour seul effet de faire dangereusement baisser les réserves de rhum de la pension Preston.
Santana, Lexie et Madeleine avaient beau faire de leur mieux, rien ne semblait consoler la petite rousse.

Rien ne pouvait en fait la consoler qu'elle, songeait ce soir-là la jeune femme, c'est pour ça qu'à l'issue d'une longue parlementation avec elle-même, elle s'était décidée à prendre la route, encore incertaine de ce qu'elle allait pouvoir faire ou dire pour améliorer son cas, mais sûre qu'elle seule pouvait arranger les choses.
C'était Maddie qui lui avait appris que le jeune homme avait trouvé refuge chez sa mère, pour des raisons qui paraissaient obscures à Anna, mais le moment était certes mal choisi pour discuter les choix de Tim. Elle s'était donc dirigée vers la modeste résidence de celle qui lui tenait lieu de belle-mère avec la boule au ventre et le pied au plancher.
A peine arrivée devant la maison, elle avait aussitôt éteint ses phares et, plongée dans la semi-obscurité - un lampadaire nimbait avec peine la rue de sa lumière blafarde - elle s'était mise à réfléchir à la meilleure façon de présenter la chose, et ses excuses. Une idée saugrenue avait germé dans son cerveau, malade à en croire ce qu'elle s’apprêtait bientôt à faire. Pourtant c'était la seule qu'elle avait eu depuis que les deux moitiés d'Ainston ne s'adressaient plus la parole, c'est à dire depuis bien trop longtemps, à son goût à lui aussi espérait-elle.

Soufflant un grand coup, Anna décida qu'il était plus que temps de se lancer. Elle vérifia son maquillage dans le rétroviseur, rajouta une touche de blush et fonça le contour de son khôl. Tout se devait d'être parfait. Il ne pouvait pas en être autrement.
Elle sortit du pick-up en prenant garde de ne pas claquer la portière trop fort - hors de question de se brouiller AUSSI avec le voisinage- et, glissant ses mains sans gants dans les poches de son jean, elle s'avança doucement vers les lumières de la maison.
Elle n'avait rencontré celle qu'elle appelait Mme Ainsworth, bien que ce ne fut plus son nom depuis longtemps, qu'un tout petit nombre de fois et priait pour que son petit ami soit seul.
Pouvait-elle encore le considérer comme son petit ami ? L'avait-elle jamais considéré comme tel ? Un cliché de plus parmi ceux qu'ils se plaisaient à combattre, et que leur sens aigu de la possession contredisait pourtant...

Un éclat par la lumière du salon lui apprit que la mère de Tim était bien chez elle ce soir-là. Le jeune fille grimaça : il allait falloir ruser. S'enfonçant dans la pelouse glacée, elle regretta de ne pas s'être mieux couverte. Quelle idée stupide venait-elle encore d'avoir, toute fille normalement constituée aurait appelé le garçon en question et convenu d'un rendez-vous en pleine journée, dans un café ou n'importe quel autre endroit public dans lequel il aurait été très difficile pour l'autre de l'envoyer paître sans vergogne. Mais non, Anna Preston collait parfaitement à l'excentricité de ses colocataires féminines et ne pouvait pas faire les choses comme tout le monde. Il s'agissait de Timothy Ainsworth de toute façon, impossible alors de faire comme tout le monde.
Parvenant du côté de la maison qui donnait sur la fenêtre de Tim, Anna chercha un instant ce qu'il lui fallait, avant de mettre la main dessus.
Elle envoya la première pierre un peu trop doucement, et recommença avec plus de volonté. Le bruit fut tellement inattendu, que plaçant sa main sur sa bouche, elle eut peur d'attirer l'attention du reste de l'habitation. Il était plus sûr de poursuivre autrement.

-Tim, murmura-t-elle de la manière la plus audible possible, priant pour que le programme de télévision soit au choix terriblement passionnant et bruyant ou alors au contraire passablement ennuyeux et soporifique, mais résultant dans tous les cas à tenir éloignée la mère de Timothy de son jardin, le froid glacial ne manquant pas de lui être d'un grand secours supplémentaire.

-TIM, reprit-elle un peu plus fort et avec un peu plus d'insistance, reculant pour avoir une meilleure vision de ce qui se passait dans la chambre du jeune homme.

-Intransigeante, maladivement jalouse et terriblement peu sûre de moi, acheva-t-elle de crier à moitié, en réponse à sa dernière tentative de paix à lui. Ne restait plus qu'à espérer qu'il serait moins têtu qu'elle.


Dernière édition par Anna L. Preston le Dim 22 Avr - 1:00, édité 1 fois
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Timothy Ainsworth
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyMar 17 Avr - 16:15

La lumière tamisée de la lampe de bureau éclairait à peine les alentours. Timothy serait volontiers resté dans le noir pour pianoter sur son ordinateur, mais le halo blafard de son écran avait eu raison de lui et il avait finalement décidé de couper court au supplice qu'il infligeait à ses yeux. La nuit était calme, et pour une fois que la pluie ne frappait pas avec insolence à la fenêtre, Tim avait cru bon d'en profiter pour se concentrer un peu sur son devoir d'anthropologie. Il n'avait jamais été un modèle d'application, encore moins pour un travail qui ne l'intéressait pas, et même s'il trouvait la plupart de ses cours passionnants, son esprit était bien trop occupé par autre chose. Anna n'y était pour rien, il avait fini par se faire une raison, mais il avait peur que son absence fasse mourir le peu de motivation qu'elle était parvenu à lui insuffler. Il n'était pas certain de pouvoir être ami avec elle parce qu'il était trop habitué à cette relation indescriptible qu'ils entretenaient depuis quelques années déjà, mais il regrettait amèrement l'avoir quittée sans même essayer de se justifier. Peut-être voulait-elle justement l'entendre dire qu'elle avait tort et qu'il était prêt à le lui prouver ? A l'inverse il n'avait fait qu'appuyer ses propos, chose qu'il ne faisait jamais d'ordinaire. Sûrement avait-il mal choisi son moment pour abandonner sa fierté et lui laisser le dernier mot.
Inconfortable, il entreprit de se déplacer sur son lit, son ordinateur posé avec incertitude sur ses genoux. Il était malgré tout heureux de voir que son entourage le soutenait. Samuel, sa mère dont l'opinion biaisée lui faisait curieusement plaisir, et même son beau-père qu'il aurait, quelques années plus tôt, envoyé valser sans regrets. Ce dernier lui avait même proposé une thérapie par le sport, mais Tim n'avait jamais été un bon athlète, et même cette pensée lui rappelait Anna, qu'il avait rencontrée pour la première fois au cours du tournoi de football organisé par le lycée. Dès cette première rencontre il l'avait détestée. Elle était arrogante et orgueilleuse mais force était d'avouer que cette soirée il se la remémorait avec une certaine nostalgie. C'était le temps de l'innocence, et autant dire qu'aucun des deux ne l'avait été.

Timothy chassa bien vite cette pensée de son esprit. Il lui en voulait, et même s'il se disait qu'il était prêt à lui pardonner les paroles blessantes qu'elle avait eues à son égard, il savait qu'au moment où il verrait son visage sa colère l'emporterait sur sa raison. Cela faisait cinq ans maintenant qu'il vouait une rancune exacerbée à Robbie, et ce malgré ses diverses tentatives d'explication. Au final lorsque les personnes auxquelles il tenait le plus faisaient des erreurs, elles savaient qu'il valait mieux le laisser ruminer ses ressentiments plutôt que d'essayer de les chasser à coups de paroles mielleuses qu'il vivait comme un affront de plus. Il ne pouvait rien contre cette extrême importance qu'il accordait à la loyauté, c'était sa façon à lui de se protéger contre les aléas de la vie. Les gens le décevaient et il finissait par tourner la page, jusqu'à faire de nouvelles rencontres qui le décevraient à nouveau. Personne ne pouvait lui reprocher son aigreur précoce, il n'en était pas le responsable. Il en était la victime.
Les photos des différents clubs du lycée défilaient devant ses yeux sans qu'il y prête la moindre attention. Il n'avait pas hésité un instant à choisir McKinley comme son lieu d'observation pour son devoir. Ce lycée était le parfait exemple de la hiérarchie sociale, et dès le départ il avait su que ce sujet d'expérience lui rapporterait une excellente note. Pour une fois que cette jungle lui servait à quelque chose, il devait avouer être reconnaissant envers le destin de l'avoir envoyé à Lima pour lui fournir l’exemple du modèle social par excellence.

Enthousiaste comme jamais à l'idée de rédiger ce rapport, il n'avait pas entendu le caillou cogner contre la fenêtre. Qui faisait attention à ce genre de bruit de toute façon ? Il pleuvait tellement souvent en ce moment à Lima que personne ne se souciait des gouttes qui pouvaient bien arroser l'herbe du jardin. La deuxième goutte l'interloqua cependant. Il avait beau faire un temps exécrable à Lima, jamais encore ils n'avaient eu droit à des grêlons de la taille de balles de golf. Intrigué il déposa son ordinateur sur son lit avant de se diriger vers la fenêtre d'un pas nonchalant. Il tira légèrement les rideaux et son cœur fit instantanément un bond dans sa poitrine. Mais que faisait-elle là ? Et pourquoi balançait-elle des pierres à sa fenêtre. Instinctivement il referma le rideau et s'éloigna un peu pour que son ombre ne trahisse pas sa présence. Elle n'avait même pas ouvert la bouche qu'elle l'avait déjà énervé. Ne pouvait-elle pas appeler au téléphone comme tout le monde au lieu d'envoyer des signaux confus ? Il eut alors le réflexe le plus stupide de l'histoire : éteindre la lumière. Aux dernières nouvelles Anna n'était pas un dinosaure, elle savait faire le lien entre une présence humaine et une lumière qui s'éteignait comme par magie. Au moins elle aurait plus de mal à le voir s'il se postait à la fenêtre. Ce qu'il ne tarda pas à faire. Il tira une nouvelle fois les rideaux, priant pour qu'elle s'en aille avant de l'embarrasser davantage, alors qu'elle semblait s'adresser à lui. Il n'entendait que de vagues murmures à travers la vitre mais il jugea que ça ne devait pas être si important de toute façon. Tout de même curieux, il entrouvrit la fenêtre délicatement - comme si Anna n'avait pas déjà remarqué sa présence - tout en opinant du chef à mesure qu'il l'entendait débiter quelques de ses nombreux défauts. Il haussa ostensiblement les sourcils après ses derniers propos, apparemment pas d'accord. Peu sûre de soi, il l'avait trouvée bien sûre d'elle lorsqu'elle lui avait confié qu'ils s'étaient fourvoyés. Mais le reste était vrai, alors il lui accorda le bénéfice du doute. Il avait terriblement envie de lui dire de s'en aller avant que la police ne débarque pour tapage nocturne, mais il trouvait cette position de force particulièrement flatteuse. Elle était en bas, il était en haut, et de toute évidence elle avait des choses à se faire pardonner. Il ne la priverait pas de ce plaisir.
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyJeu 19 Avr - 5:31

La lumière qui émanait de la chambre de Timothy s'éteignit brusquement. Anna avait délibérément ignoré les mouvements intempestifs de rideau depuis qu'elle s'était manifestée, mais là elle devait bien se rendre à l'évidence : sa tâche allait être aussi difficile que ce à quoi elle s'était attendue.
Le vent porta jusqu'à elle le bruit de la fenêtre qui s'entrouvrait et la jeune fille hésita entre soupir d'exaspération et sourire de victoire : oui, il jouait les mijaurées, mais oui également, il avait décidé que ce qu'elle avait à lui dire était suffisamment important pour qu'il fasse l'effort de l'écouter.

-Je ne te savais pas aussi Shakespearien, Timothy Ainsworth... Mais puisque tu as manifestement envie de te la jouer Roméo et Juliette, va pour le drame !

Il aurait été inconcevable qu'elle accomplisse la moitié de ce qu'elle s'apprêtait à faire pour quelqu'un d'autre. Tim le savait certainement, mais sans doute beaucoup trop aveuglé par sa rancune pour pouvoir le reconnaître, il avait choisi d'ignorer la singularité de ses efforts. Peut-être aussi, se disait après tout la jeune fille, n'avait-elle finalement jamais montré au pire badass -de réputation- de Lima à quel point elle tenait à lui, à quel point il était important pour elle. Et elle espérait sincèrement qu'il n'était pas trop tard pour réparer cette erreur de plus à ajouter à son ardoise.

Quiconque connaissait Anna savait que la jeune fille n'était pas de celle qui construisait des histoires au hasard, qui se rêvait en couple, souriante sur les photos des albums de promotion. Cette histoire d'amour leur était tombée dessus et avait pris des proportions inimaginables en un laps de temps record.
La petite rousse se revoyait encore franchir les portes du bar londonien le soir du concours de jeunes talents. Forcée par une amie du cours de photographie, sa seule ambition pour la soirée avait été de boire le nombre maximal de bières dans le minimum de temps imparti afin de pouvoir rentrer se cacher au plus vite dans le confort de l'appartement qu'elle partageait avec Lexie et J.J. Puis elle l'avait vu, non, elle l'avait entendu, et tout avait basculé...
Posant la main sur sa poitrine, Anna écouta un instant son coeur qui battait la chamade.
Dieu savait qu'elle avait longtemps lutté contre la puissance des sentiments qu'Ainsworth provoquait chez elle. La haine intense de la première rencontre avait cédé la place à l'admiration véritable puis à l'amour, inconditionnel. Quitter sa soeur et ses parents à la fin de son année de terminale n'avait pas été aussi difficile que de voir Tim rentrer à Lima quelques mois plus tôt seulement, la laissant retenir ses larmes avec fierté sur le trottoir de Camden High Street, avec pour seul espoir celui de l'apercevoir lorsqu'elle rentrerait, deux fois par an, visiter ses parents.
C'était déjà elle qui avait fait la démarche de revenir vers lui une première fois après son retour aux USA, et ce soir encore, la voilà qui se tenait à sa disposition, lui seul pouvant décider ce qu'il allait advenir d'eux.

-Qu'est-ce que tu veux que je te dises Tim, hein ? Que je me suis conduite comme la misérable et arrogante fille à papa que je suis ? Soit, si ça peut te faire plaisir...

"Hate on me, hater" songea-t-elle, sachant que si elle avait fondamentalement dépassé les bornes lors de leur dernière dispute, le jeune homme aussi se laissait régulièrement rattraper par ses démons : jalousie, peur de l'engagement, possessivité excessive... Mais si la détester et passer pour la méchante pouvait rétablir la communication, alors elle endosserait ce rôle sans broncher.

Anna commençait sérieusement à grelotter de froid et à douter que son futur ex-petit ami ne lui ouvre sa fenêtre un jour. Frottant vigoureusement ses épaules, elle se mit également à trépigner sur place pour se réchauffer, tout en reprenant :

-Ou alors est-ce que je dois énumérer la liste entière de mes défauts pour que tu sois satisfait ? Pour que tu trouves réparation ? Snobinarde, têtue, maladroite, cynique, amère, revancharde... Au moins un par lettre de l'alphabet, comme pour les surnoms du Diable !

Elle guettait la moindre réaction, le moindre mouvement derrière les vitres rendues opaques par l'obscurité de la chambre.

-Tim, murmura-t-elle, sentant le désespoir peu à peu la gagner devant l'absence de signal de la part du jeune homme, Tim, si tu ne m'aides pas je ne peux pas y arriver toute seule...
Les larmes commençaient à monter, ce qui raviva sa colère. Comment est-ce qu'elle pouvait être aussi stupide, aussi dépendante de lui ? Qui était-il pour qu'elle se mette dans de tels états ? Et pourtant...
"My choice is you", cette toute petite phrase résonnait dans sa tête, des bribes de paroles d'une chanson sans importance.

-My choice is you... murmura-t-elle sans y croire.


Dernière édition par Anna L. Preston le Dim 22 Avr - 1:02, édité 1 fois
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Timothy Ainsworth
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyVen 20 Avr - 14:37

Ce fut avec méfiance que Timothy accueillit la remarque d'Anna. Maintenant qu'il y pensait cette mise en scène le mettait autant à son avantage qu'à son désavantage. Anna savait très bien qu'il avait été en fac de lettres, il connaissait encore ses classiques, et cette comparaison avec Roméo et Juliette le fit frémir de honte. Dans cette histoire il avait le mauvais rôle, même s'il devait bien avouer que ce drame ne ressemblait que trop bien à ce qu'ils vivaient. Était-il prêt à mourir pour elle ? Il n'était pas certain de vouloir répondre à cette question, il avait même peur que l'égoïsme de ses pensées trahisse une lâcheté qu'il avait envie de taire. Une chose était certaine, malgré son évidente position de Juliette, il appréciait être mis en valeur par la fierté écrasée de celle qu'il avait fini par considérer comme son ex. Timothy n'avait jamais brillé par la confiance qu'il portait en lui, c'était son travail à elle, même si son passage éclair en tant que leader de sa chorale avait contribué à son regain de motivation. Cette vérité l'avait percutée de plein fouet : même ses moments de gloire étaient éphémères, c'était une preuve évidente que son arrogance demeurerait à jamais artificielle. Il n'en voulait même pas à Bryan Ryan de les avoir abandonnés, il lui en voulait de ne pas s'être battu pour son honneur. Au fond, Tim était certain que celui qui en avait pâti le plus était lui. Mais les choses étaient différentes avec Anna. Elle avait beau voir en lui de nombreux défauts, elle avait su aussi mettre le grappin sur les maigres espoirs qu'il nourrissait encore. C'était elle qui l'avait poussé à s'inscrire à nouveau à l'université, elle qui croyait en lui autant qu'elle en doutait. Sa rancune lui intimait de retourner à ses vagues occupations et d'ignorer les excuses qu'il était certain qu'elle finirait par formuler, mais une autre partie de lui voulait profondément qu'il s'accroche à ses espoirs perdus.

Machinalement il roula des yeux, une pointe d'angoisse coincée quelque part en lui. Que voulait-elle dire par drame ? N'était-ce pas le propre de leur relation de toute façon ? Le drame il y était habitué, ce qu'il voulait à tout prix éviter c'était d'attirer l'attention de sa mère sur la folie passagère dont Anna semblait habitée. Il avait eu beau faire des éloges de sa personne, les choses s'étaient dégradées durant ces dernières semaines, et si la rencontre inopinée des deux femmes de sa vie devait se faire maintenant il n'aurait plus qu'à tirer un trait sur leur potentielle entente. Il n'avait plus dix ans, Anna aurait très bien pu lui donner rendez-vous à la lumière du jour afin de régler leurs problèmes avec une diplomatie dont aucun des deux ne pouvait se vanter. Le flegme britannique était une légende, ou alors ils n'avaient jamais pu baigner dedans lorsqu'ils étaient petits. Il ne pouvait pas lui ordonner cependant de s'en aller avant d'empirer les choses, parce qu'il savait au fond que si Anna avait préféré cette mise en scène grotesque c'était pour la simple et bonne raison qu'il était trop fier pour faire le moindre effort. Dans un sens il lui était reconnaissant d'être plus mature que lui dans cette histoire, sinon les choses n'auraient jamais évolué et il aurait dû ruminer éternellement ses regrets.

C'était curieux mais Anna se trouvait toujours à des endroits où il ne voulait pas qu'elle soit mais à des moments où il en avait le plus besoin. Elle devait certainement être sensible à quelque chose qui le dépassait complètement, mais toujours était-il qu'il appréciait et respectait cette intuition dont elle pouvait jouir, même si elle lui rappelait amèrement qu'il n'était qu'un boulet accroché à sa cheville. Elle avait été là lorsqu'il avait rendu visite à son père deux ou trois ans plus tôt - il ne savait plus tellement il était habitué à sa présence - et elle était là maintenant qu'il était décidé à tourner la page. Il avait longtemps cru au destin mais en réalité c'était elle qui avait les cartes tout ce temps. Il la voyait s'éloigner et elle revenait toujours lui faire réaliser que cette réalité dans laquelle elle ne figurait pas n'était pas envisageable. Il la détestait pour ça, mais il lui était extrêmement redevable.

Dissimulé par les rideaux et la pénombre, il tendait une oreille attentive maintenant qu'il était convaincu qu'elle le savait présent. Ses aveux sonnaient faux, comme s'ils masquaient un objectif pas si noble. Peut-être ne lui faisait-il plus confiance, elle avait menti une fois, pourquoi pas deux ? Certes il avait menti lui aussi, mais il était prêt à vivre avec ce fardeau. Il avait envie de l'arrêter, de lui ordonner de se taire et de changer de technique, mais il n'arrivait plus à bouger. Les poings fermés, il lui priait intérieurement de bien vouloir énumérer ses qualités pour une fois, parce que aussi terrible était-ce à avouer, ses défauts il commençait à les connaître sur le bout des doigts. Attentive, ambitieuse et déterminée, pensait-il alors qu'elle semblait perdre espoir dans le froid de la nuit. Et lorsqu'elle prononça ces quatre derniers mots, la lueur vivace qui ne brillait plus dans ses yeux sembla se raviver. Pour le reste du monde ils ne voulaient rien dire, mais pour lui ils étaient lourds de sens. People throw rocks at things that shine and life makes love looks hard. "Anna, pour une fois dans ta vie viens-en aux faits. Tu ne peux pas me dire que notre couple était une erreur puis venir ramper sous ma fenêtre comme ça, c'est... déroutant." dit-il en se décidant enfin à montrer son visage dans la lueur de la nuit. "Et tu aurais pu appeler, ou au moins m'envoyer un message parce que tu savais bien que j'aurais laissé sonner à la seconde où j'aurais vu ton nom affiché, mais tu pensais pas sérieusement monter par la gouttière et t'infiltrer dans ma chambre ? Tu as des qualités, mais le sport on sait tous les deux que c'est pas ton truc. En plus je t'aurais sans doute assommée, j'ai des réflexes très prononcés !"
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptySam 21 Avr - 0:44

En venir aux faits ? Excellente idée !
Anna n'avait pu s'empêcher de sourire en entendant la dernière remarque de Tim. Elle était en effet pitoyable dans tous les efforts sportifs qu'elle entreprenait et il était plus qu'improbable de la voir réussir un exploit tel que celui de grimper sans encombres jusqu'à la chambre du jeune homme. Roméo eut été bien plus efficace qu'elle sur ce point-ci. Quant à Tim, lui seul savait la faire rire et sourire... Même dans de telles circonstances, même quand ils semblaient se détester et quand tout espoir paraissait perdu pour Ainston, rien ne valait une réflexion à la Ainsworth pour remettre les choses à leur place... Et le sourire sur les lèvres d'Anna Preston.
En venir au fait, c'était lui avouer qu'elle était prête à sacrifier jusqu'à la moindre once de confort pour pouvoir se lover dans ses bras chaque soir, en venir au fait, c'était oser crier au grand jour que tous ses subterfuges et sa prétendue confiance en elle n'étaient rien si elle ne pouvait pas se réfugier auprès de lui à chaque fois qu'elle se sentait perdue ou malheureuse. C'était reconnaître qu'elle répondait à tous les clichés de l'amoureuse transie, pire qu'elle les assumait complètement si cela signifiait pouvoir être avec lui, envers et contre tout.

Anna se mordit pourtant les lèvres plutôt que de répondre franchement à sa question. Il était hors de question qu'elle lui avoue tout cela. S'il trouvait déroutant qu'elle vienne quémander son pardon sous ses fenêtres, qu'allait-il penser d'une déclaration d'amour inconditionnel, sans concessions ?
Les choses avaient beau avoir mal tourné entre eux récemment, l'aînée des Preston n'avait pourtant aucun doute, et c'était bien pour cela qu'elle se trouvait là ce soir là : la vie, comme elle se la figurait, ne valait pas la peine d'être vécue sans Timothy.
Ni l'un ni l'autre n'avait d'ailleurs fait autant de sacrifices et d'efforts pour aboutir à un échec aussi cuisant.
Elle n'avait pas remué Camden, bouleversé l'ordre familial, ré-établi des règles de vie à Lima pour s'entendre dire que leur histoire était finie, simplement parce qu'aucun des deux n'avait osé reconnaître à quel point ils étaient indispensables l'un pour l'autre ?
D'accord, beaucoup de choses avaient évolué depuis le début de leur histoire, le lieu, le temps, la façon dont ils envisageaient tous les deux leur avenir respectif, mais pourquoi fallait il pour autant se protéger, se complaire dans cet espèce d'ordre malsain qui faisait qu'aucun des deux ne reconnaissait, pour une raison obscure, dépendre de l'autre ?

La raison de la présence de la jeune femme sous les fenêtres du surveillant ce soir là était claire comme de l'eau de roche dans son esprit. La seule chose qu'elle n'arrivait pas à mettre en forme, c'était tous les éléments qui l'avait amenée à cette conclusion.
Les paroles de la chanson étaient venue comme une évidence. Pourquoi chercher plus loin ?

-My choice is you, Tim... C'est le seul fait qu'il soit valable de mentionner. Envers et contre tout, envers et contre tous, my choice is you... Tant que tu le voudras bien.


La voix d'Anna avait tremblé sur cette dernière phrase. Elle avait conscience de se mettre à nu comme jamais sous cette fenêtre, de prendre le risque qui pouvait changer sa vie à jamais.
Quelle que soit la décision de Tim, le quotidien à Lima ne serait plus jamais pareil. Personne ne pouvait rêver d'une relation Tim/Anna apaisée, c'était contraire à leur nature, mais s'ils savaient tous les deux, qu'après tout ce temps, après toutes ces étapes, rien d'autre qu'eux ne pourraient les séparer... Peut-être pourraient-ils continuer à avancer ?

"Elevator buttons and morning air
Stranger's silence makes me wanna take the stairs
If you were here, we'd laugh about their vacant stares
But right now, my time is theirs.

Seems like there's always someone who disapproves
They'll judge it like they know about me and you
And the verdict comes from those with nothing else to do
The jury's out, but my choice is you..."


Anna Preston n'avait jamais été une bonne chanteuse. Pire, elle passait pour être celle qui massacrait avec un talent inégalable les chansons les plus faciles du répertoire familial, au contraire de Lexie qui assurait toujours le show.
Pourtant, c'était bien la voix de la petite rousse qui s'élevait à ce moment là, tremblante et vaillante à la fois, portée par l'air glacial du mois de décembre et la conviction profonde que s'il y avait un moyen complètement insensé de faire comprendre à Ainsworth l'importance qu'il avait pour elle, c'était bien celui-là.
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptySam 28 Avr - 2:01

Ses paroles avaient eu le don de le surprendre lui-même. S'il n'avait pas envie de tourner autour du pot, c'était avant tout pour pouvoir se vanter rapidement d'avoir pu arracher quelques excuses à Anna. Il savait comme ces mots avaient un goût de vinaigre pour celui qui les prononçait, mais pour lui ils avaient une douceur extrême. Il n'était pas encore certain de la façon avec laquelle il allait les recevoir, même s'il était foncièrement persuadé que sa rancune lui imposerait de ne pas céder si facilement, mais une chose était sûre il avait envie de les entendre. Cette scène il avait l'impression de l'avoir vécue des milliers de fois, et pourtant elle lui semblait toujours imprévisible. Cette fois-ci il avait véritablement cru que leur réconciliation n'aurait jamais pu voir le jour, parce qu'Anna avait dépassé des limites jusque là jamais franchies, mais à vrai dire il avait chaque fois ce sentiment oppressant que les choses n'iraient jamais mieux. Et chaque fois il restait persuadé que la clé de leur amour inexplicable avait fini dans un puits sans fond qu'il n'était pas assez audacieux pour explorer. Pourtant cette clé lui apparaissait clairement à la lueur fragile de la nuit. Depuis leur altercation c'était la première fois qu'il la voyait et cette vision avait suffi à adoucir les multiples tensions qui s'agitaient en lui. Elle les avait d'abord renforcées mais c'était avant qu'il ne la voit clairement. Ou peut-être avant qu'elle ne le voit.

Timothy s'efforçait de paraître sérieux mais il avait bien senti la complicité de leur échange. Décidément il était bien trop faible pour lui cacher à elle ses véritables sentiments. C'était peut-être pour cette raison qu'il avait préféré se dissimuler derrière les rideaux de sa chambre, dans l'obscurité. Il n'avait pas eu envie de croiser son regard de peur qu'elle ne le capte comme si rien ne s'était passé. Tim était rancunier, ce n'était un secret pour personne, mais Anna avait une emprise sur lui qu'il ne pouvait expliquer. Elle imposait son pardon sans même avoir à prononcer le moindre mot. Si Timothy avait envie de l'entendre, c'était simplement pour flatter son égo vulnérable et combler les fissures qu'elle avait pu provoquer en l'abandonnant comme s'il ne représentait rien à ses yeux. C'était lui qui en avait besoin, parce que son choix se portait toujours sur elle au bout du compte. Et à mesure qu'elle s'exprimait il sentait en lui se reconstruire les morceaux brisés de son âme. Derrière ce masque d'indifférence se cachait tout le bonheur que suscitaient en lui ses aveux. Il refusait de lui montrer immédiatement parce qu'une partie de lui demeurait méfiante, mais que pouvait-il y faire s'il ne vivait que par elle, pour elle ? Ne pas l'entendre serait bien plus difficile pour lui que d'avouer qu'il était toujours prêt à lui accorder une nouvelle chance.

Pour une fois Tim buvait ses paroles avec délectation. Les confidences d'Anna lui procuraient à la fois un plaisir immense et une tristesse qu'il pouvait expliquer. Il appréciait la façon dont elle se livrait à lui comme si personne d'autre n'importait, mais il regrettait amèrement que ces apparentes vérités ne soient qu'un prétexte pour se réconcilier. Lui-même n'était pas très expansif, il n'avait jamais eu de modèle de tendresse dans sa vie, mais il était prêt à faire des efforts si c'était ce qu'Anna voulait. Il l'ignorait à vrai dire, c'était comme s'ils évitaient d'avoir ces discussions de peur de susciter des désaccords. A cet instant il le voulait, même s'il savait foncièrement que cette douceur qu'elle avait su toucher en lui n'était qu'éphémère.
Lorsqu'Anna se mit à chanter, Tim fut partagé entre un sentiment de honte et de fierté. En apparence il priait pour que personne ne soit témoin de cette scène des plus embarrassantes, mais au fond il accueillait ce geste comme le plus sincère et parfait des cadeaux. Et curieusement il se surprit même à penser que la prochaine fois qu'il aurait à se faire pardonner il n'aurait qu'à peindre la plus exquise des toiles - dans la mesure de ses compétences. Il chassa bien vite ces idées, voulant profiter au maximum de cette confusion qui le rendait heureux. Il leva les yeux au ciel, réprimant un sourire amusé et pourtant dénué de vanité. Anna était une piètre chanteuse mais elle avait au moins le don de prodiguer une certaine émotion... hormis l'amusement. "Tu te rends compte que c'est toi qui as jeté des pierres aux choses qui brillent ?" souligna-t-il en écho à la chanson. Tim n'était pas particulièrement fan de Taylor Swift, mais cette chanson s'était rapidement imposée comme leur hymne personnel, l'ode à leur amour pointé du doigt par le reste du monde. Sauf que cette fois-ci c'était elle qui l'avait dénigré et c'était bien cette vérité qui l'avait le plus blessée. Il se fichait bien de savoir que la famille d'Anna ou même la sienne n'approuvait pas leur relation, mais il avait souffert en réalisant que c'était Anna elle-même qui doutait de leur avenir. "Pourquoi tu as fait ça Anna ? Pourquoi est-ce qu'on se sent obligés de faire tout un raz-de-marée d'un caillou balancé dans l'eau ? C'est chiant... Honnêtement, tu n'as pas envie parfois qu'on soit un couple normal ? A supposer qu'on en soit encore un..." Il se sentait coupable de la laisser se rafraichir les idées dans le froid de décembre, mais il ne savait pas comment lui dire que la chose dont il avait le plus envie était de pouvoir la serrer dans ses bras. "Merci pour la chanson... J'aurais préféré que des chats fassent les chœurs mais c'est déjà un bon début." dit-il finalement en hochant les épaules.
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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyJeu 10 Mai - 17:31

-Et toi, pourquoi est-ce que tu anticipes toujours les choses en voyant venir le pire hein ? rétorqua Anna, interrompue dans son tour de chant, pitoyable comme il le lui avait bien fait remarquer. Elle parlait sans agressivité, soulagée qu'il accepte lui aussi de se mettre à nu et d'avouer ce qu'il avait sur le coeur, mais déterminée à régler une fois pour toutes le problème Ainstonien du moment.

-Là, c'est le refrain que tu me reproches avant même que j'ai eu le temps de l'attaquer, mais dans d'autres circonstances, ce sont les soirées avec mes parents que tu annonces comme catastrophiques, tes examens de semestre qui seront forcément ratés, cette nouvelle chorale, irrémédiablement vouée à l'échec...
Alors peut-être que je jette des pierres aux choses qui brillent, mais justement, parfois c'est fatiguant d'avoir l'impression d'être la seule à les voir briller. Et à TE voir briller...


La jeune fille discernait maintenant nettement le visage de Tim et sa vision dans l'encadrement de la fenêtre la remplissait de cette sensation de plénitude qu'elle n'éprouvait que quand il était là. Ils pouvaient être en froid le plus glacial, passer une soirée à la Pension ou ailleurs sans s'adresser le moindre mot, il n'en était pas moins qu'elle se sentait toujours plus elle-même, plus entière, quand il était dans les parages. Elle n'avait pas besoin de le voir ou de l'entendre pour savoir qu'il était là, elle pouvait deviner ses pensées et ses actions...
Terrifiant ou terriblement ennuyeux pourraient penser certains, mais pas pour la petite rousse, habituée à cette sensation de dédoublement depuis la naissance de Lexie. Sa soeur était en effet la seule autre personne avec qui elle partageait une fusion similaire, bien qu'elles aient appris au fil du temps à limiter la casse et leur engagement bien trop particulier dans la vie l'une de l'autre.

Anna se demandait parfois si Tim connaissait la même expérience, si c'était cela qui déclenchait ses crises de ressentiment et de rage envers elle... Après tout, les jeunes gens avaient très vite compris que leurs différences, finalement très superficielles, étaient aussi nombreuses que leurs points communs et l'osmose avait pris le pas sur la mesure. Leur façon d'appréhender la vie, leur avenir, leur couple... Dans leurs oppositions, ils se complétaient parfaitement.
Peut-être que c'était trop pour Tim pourtant, peut-être qu'il fallait apprendre à faire autrement ? Devenir un couple normal comme il avait l'air de penser que c'était la solution ? Aucun des deux n'était à l'aise avec cette notion de toute façon, et ce n'était pas comme s'ils avaient eu une chance d'être élus roi et reine au bal du lycée en leur temps...

-Je ne crois pas qu'on soit capables de quoi que ce soit de normal toi et moi Timothy... Si c'était le cas, tu aurais depuis longtemps renoncé à ta copine arrogante et psychorigide pour finir avec une petite élève de McKinley écervelée, sexy et prête à tout pour tes airs de bad boy... Et j'aurais épousé le premier artiste paumé -mais de bonne famille- que mes parents m'auraient présenté...

Anna souriait malicieusement tant l'idée était ridicule. D'abord parce que ça ne correspondait aucunement à leurs personnalités, mais surtout parce qu'elle savait qu'aussi compliquée que soit la situation entre eux en ce moment, ils ne concevaient pas un avenir l'un sans l'autre. Elle ne serait pas là à lui chanter un refrain de midinette et lui à l'écouter d'un air attendri autrement.
"'Cause my heart is yours..."

-C'est ma réponse donc, nous sommes un couple jusqu'à ce que la normalité nous sépare, acheva-t-elle en baissant les yeux cette fois, gênée malgré elle de ce nouvel aveu de ses sentiments. Je t'accorde qu'il y a quelques ajustements à faire, mais après toutes ces disputes et ces séparations, ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin non ?

Elle aurait pu lui crier qu'elle allait changer, que tout allait changer en fait, mais c'était inutile et elle se contenta de le regarder longuement, sachant que le principal avait été dit. Elle devinait qu'il était maintenant aussi indécis qu'elle quant à la suite des évènements et à qui devait faire le prochain premier pas.
L'air avait beau lui paraitre moins frais depuis que le dialogue s'était rétabli, Anna ne put s'empêcher de frissonner.

-Tim, je commence un peu à avoir froid... Et il n'y a malheureusement pas de chats pour me tenir compagnie...


Dernière édition par Anna L. Preston le Jeu 31 Mai - 15:09, édité 1 fois
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Timothy Ainsworth
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyLun 28 Mai - 0:04

Anna lui avait manqué tout ce temps, mais curieusement ce n'était qu'à cet instant précis qu'il parut disposé à se l'avouer. Toutes leurs séparations, aussi éphémères étaient-elles, provoquaient en lui un profond sentiment de frustration qui le hantait constamment. Il le savait, et pourtant il semblait incapable d'éviter ce rituel toujours plus déchirant. Les raisons pour lesquelles elle lui avait manqué étaient bien trop nombreuses pour qu'il puisse les énumérer, tout comme celles qui, chaque fois, imposaient de fugaces disputes. Peut-être qu'Anna en avait assez d'être celle sur qui reposaient toutes les responsabilités, et qu'il était temps pour lui d'arrêter de s'asseoir sur les siennes pour enfin pouvoir lui affirmer qu'il était prêt à s'engager comme elle le voulait. C'était ce sérieux chez elle qui lui avait manqué, ainsi que ce sentiment apaisant qu'exerçaient sur lui ses moindres paroles, quand elle ne haussait pas le ton. Il l'aimait pour bien des raisons, mais surtout parce qu'elle voyait en lui des choses qu'il n'osait pas voir lui-même. Et même si ces moments de rupture pompaient en lui le moindre désir de vivre, il savait qu'ils étaient nécessaires, parce que ce n'était que pendant ces instants de solitude destructeurs qu'il se rendait compte à quel point la vie sans elle n'était pas envisageable. Lui savait mieux que quiconque qu'on se rendait compte qu'on aimait une personne une fois qu'on l'avait perdu, et il se rassurait en sachant qu'Anna pensait la même chose, et que leurs retrouvailles n'en seraient que plus merveilleuses. Oui, elle lui avait manqué, et comme chaque fois il se jurait mentalement de ne plus jamais la laisser filer, bien qu'il sût qu'il ne tiendrait jamais ses promesses.

La tirade d'Anna ne fit que confirmer des convictions qu'il avait déjà. Pourtant il se surprit à éprouver une certaine mélancolie, cette même mélancolie qui le berçait lorsqu'il se couchait la nuit avec un sentiment d'insatisfaction. Il n'y avait qu'elle qui avait le droit de souligner sa bêtise, elle seule qui avait le droit de lui dicter sa conduite sans qu'il se braque dans la seconde. Il entendait cette confession comme un message subtil de détresse qu'elle lui adressait au moment le plus opportun. Il devait arrêter de jouer les pessimistes sans arrêt s'il ne voulait pas voir cette scène se jouer encore et encore, aussi émouvante et agréable fut-elle. Comme souvent il sentait ce besoin inexprimé d'échapper quelques larmes mais il n'y parvenait pas. Pourquoi n'y parvenait-il jamais ? Était-il trop orgueilleux ou tout simplement incapable de ressentir la moindre émotion ? "Je suis désolé Anna. Tu le sais, tu l'as toujours su, je suis un pessimiste dans l'âme, on m'a rabâché tellement de fois que j'étais un incapable que j'ai fini par y croire. Et toi tu es là pour guérir mon égo écorché, mais je ne t'écoute jamais parce que je suis trop occupé à visualiser mes prochains échecs. J'ai besoin que tu me vois briller, et peut-être qu'un jour j'y parviendrai moi aussi. J'ai... besoin de toi." dit-il avec une certaine amertume. Les discussions comme celles-ci qu'il entretenait avec Anna se comptaient facilement sur les doigts d'une main, et pourtant elles lui étaient tout aussi nécessaires que la réalité de sa présence.

Tim laissa échapper un rire tout à fait nerveux lorsqu'Anna sembla souligner leur folie. Elle n'avait pas tort, ils ne manquaient pas de possibilités et pourtant le destin les réunissait chaque fois. Il se sentit minable de lui avoir évoqué des rêves qu'elle ne faisait pas comme celui d'une maison dans les Hamptons ou simplement celui d'avoir un petit ami duquel elle pouvait se vanter devant sa famille. Il avait voulu mettre en avant son égoïsme à elle alors que c'était lui qui l'avait été. Jusqu'ici il n'avait pas réalisé tous les sacrifices qu'elle avait faits et ceux qu'elle était prête à faire pour le garder à ses côtés. Tim aurait été tenté de dire qu'il n'en valait pas la peine, mais il savait qu'il n'était pas celui qui devait en juger, et il savait également que ce ne serait encore une fois qu'une démonstration de son manque d'assurance et de confiance. La mention d'une élève de McKinley, aussi courte qu'évasive, suffit cependant à lui serrer le cœur. Essayait-elle de lui communiquer subtilement qu'elle était au courant de son histoire fictive avec Nina ou était-il tout simplement parano ? Ce n'était pas la première fois qu'elle évoquait cette possibilité, et il trouvait cette coïncidence trop avisée pour être anodine. "Écoute bien ce que je vais te dire : jamais je ne t'abandonnerai pour une petite élève de McKinley. Même pas si je tombais par hasard sur une version de toi à 18 ans. Surtout pas." ironisa-t-il. Ce serait pire que tout de retourner à cette soirée dans les couloirs de McKinley et devoir affronter le monstre d'arrogance qu'était la jeune Anna Preston. Cette pensée le fit néanmoins sourire. Aurait-il entreprit quelque chose de différent s'il avait su le tournant que prendraient les choses ? Certainement. Au moins il aurait pu se dire qu'il avait été son seul et unique. "Et de toute façon je sais bien que tu mourrais d'ennui avec un des prétendants tout droit sorti du carnet d'adresse de tes parents. T'imagines le truc, déjà cette scène serait impossible parce qu'il ne t'entendrait pas depuis le 50ème étage de son château victorien ou je sais pas quoi."

"Jusqu'à ce que la normalité nous sépare." répéta-t-il. "Ça sonne presque officiel. Me feriez-vous quelques allusions Miss Preston ?" Tim se sentit immédiatement idiot et indigne de l'entendre se plaindre du froid, mais il se délectait pourtant de cette invitation qu'elle venait de lui proposer. Il jeta un coup d’œil furtif vers le bas avant d'entreprendre de se pendre sur le rebord de la fenêtre. Il imaginait déjà l'expression d'effarement qui assombrissait le visage d'Anna, mais ce n'était pas la première fois qu'il faisait le mur. Il lâcha soudainement prise, et le contact trop brutal sur le sol le fit instantanément se rouler par terre comme un mauvais acteur joueur de football. "Tout va bien." rassura-t-il sans bouger.
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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyJeu 31 Mai - 15:01

-Tim !

C'était peut-être la dixième fois dans la demi-heure qu'Anna prononçait le nom du surveillant, et elle avait bien du passer par toutes les intonations, de la supplique à la rage franche, mais c'était pourtant la première fois qu'elle l'apostrophait avec autant d'angoisse. Il venait littéralement de se jeter par terre sous ses yeux, même si, avouons le, se jeter par terre n'avait pas du être son but premier. Si Anna chantait encore plus catastrophiquement mal que des chats sauvages, Timothy lui, aurait bien bénéficié de leur agilité...

La jeune femme se précipita vers la masse qui signalait son petit ami dans l'ombre de la maison et poussa un soupir de soulagement quand elle l'entendit la rassurer sur son état.

-Tout va bien oui, souffla-t-elle en se passant la main sur le front, avant de la descendre sur sa hanche dans une attitude mi-amusée, mi-désapprobatrice. Elle se mit à hocher la tête en se retenant de rire.

-Il n'y a pas que toi qui aie besoin de moi, Ainsworth, le contraire est aussi valable, ne l'oublie pas. Alors si tu pouvais éviter de te tuer en faisant des acrobaties, tu nous rendrais service à tous les deux...

C'était du TimAnna tout craché : une minute à se déchirer et à s'envoyer les pires atrocités à la figure, la suivante à afficher une complicité à toute épreuve et à se jurer un amour éternel. Heureusement pour eux, personne n'assistait à cette scène d'hystérie amoureuse, et ceux qui avaient déjà eu la chance de vivre ce genre de situation ainstonienne les connaissaient trop bien pour s'en formaliser.

Anna s'agenouilla auprès de Tim et le regarda quelques instants sans rien dire.
De nombreuses choses lui passaient par la tête mais tout ce qui comptait, c'était les yeux rieurs du jeune homme posés sur elle.

-Et en effet, cette scène n'aurait pas été possible dans un château victorien. Le prétendant serait mort sur le coup, constata-t-elle avec malice. Elle replia ses jambes pour s'asseoir près de lui et grimaça au contact de l'herbe glacée.

-Ce n'était pas tout à fait l'amélioration que j'avais en tête en te précisant que je commençais à avoir froid... Mais je suppose que ça confirme bien ce que je disais, la norme, c'est pas notre truc. Toutes allusions assumées Mr Ainsworth...
Se penchant sur Tim, elle posa sa main sur sa joue, soulignant de son pouce le trait de sa pommette. Il y avait un dernier couplet qu'elle devait chanter...

"'Cause I love the gap between your teeth
And I love the riddles that you speak
And any snide remarks from my father about your tattoos will be ignored
'Cause my heart is yours"

-J'ai sauté celui sur les fantômes du passé, tu ne m'en voudras pas. Je crois qu'on en a pas vraiment besoin en fait... Surtout que tu n'aurais jamais supporté la version de moi à 18 ans. Tout juste bonne à te persuader que tu ne graphais pas si mal que ça... Alors que le résultat était catastrophique !

En cet instant précis, comme depuis le moment où ils avaient tout les deux décidé qu'il y avait derrière leur alchimie évidente bien plus que le simple fait d'avoir fait partie de la même équipe au championnat du lycée, l'aînée des Preston se considérait juste comme la fille la plus chanceuse sur la planète. Malgré les disputes et les désaccords, elle n'aurait échangé sa place avec une autre pour rien au monde.
Anna s'approcha un peu plus, lentement et sans quitter Tim des yeux. Elle posa doucement ses lèvres sur les siennes avant de reculer avec la même lenteur.

-Tu m'as manqué Ainsworth...
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyMar 10 Juil - 0:03

Sur le coup le choc n'avait pas été brutal, sûrement parce que Tim avait profité d'une soudaine poussée d'adrénaline qu'il n'avait pas expérimenté depuis longtemps. Cette sensation d'être invulnérable il ne la ressentait qu'en la présence d'Anna, et paradoxalement elle le rendait bien plus fragile que n'importe qui. Le temps où il s'appliquait à la surprendre était passé depuis longtemps - il n'était même pas certain d'y être parvenu une fois, mais Anna aimait lui faire croire que c'était le cas - et pourtant à cet instant il avait eu ce besoin curieux de lui prouver qu'il était capable des choses les plus farfelues pour se retrouver à ses côtés. Du moins c'était ce dont il se persuadait, parce qu'au fond il savait bien qu'il avait tout simplement agi sans même réfléchir aux conséquences de ses actes. Il réalisa parfaitement la bêtise de sa réaction lorsqu'une douleur lancinante lui traversa la cheville droite, mais son orgueil - ou l'envie de ne pas gâcher ce moment - lui permit d'arborer ce même masque d'indifférence qu'il revêtait souvent. Nul doute qu'Anna ne s'était pas attendue à ce qu'il saute par la fenêtre pour la préserver du froid, c'était même l'idée la plus stupide du siècle maintenant qu'il y pensait, mais il avait du mal à imaginer ce qui avait bien pu lui passer par la tête lorsqu'elle avait formulé ce souhait. Avait-elle voulu qu'il lui balance une couverture ou qu'il l'invite à se joindre à lui par la grande porte ? C'était tout bonnement impensable, et cette impression d'être un ado de 15 ans qui fait le mur pour retrouver sa copine lui fit totalement oublier la douleur qu'il éprouvait.

Les paroles d'Anna étaient si apaisantes que Tim ne se sentait pas la force de se redresser. Le contact du sol gelé lui semblait dérisoire à côté de la chaleur de leur échange, si bien qu'il s'était résigné à ne pas bouger. Une partie de lui avait très envie de la contre dire mais elle aussi était bien trop dérisoire pour l'emporter. "Pff me tuer, tu rigoles. C'était un échauffement ça." dit-il avec conviction. A cet instant ils auraient pu être l'attraction principale de la ville que Tim n'en avait rien à faire. Il avait véritablement l'impression d'être seul avec Anna et que le reste ne comptait plus, comme s'il venait de se souvenir pourquoi la vie valait la peine d'être vécue. Il ne lui disait bien entendu pas ces choses là, mais il considérait que c'était des choses qu'elle savait déjà et que les rabâcher leur ferait perdre tout leur sens. Leur couple ne vivait que parce qu'ils en avaient décidé ainsi, et ce manque d'appui se reflétait cruellement sur leur manière de gérer les hauts et les bas de leur relation. Tim ne blâmait pas le reste du monde des problèmes qui pouvaient bien s'immiscer entre eux, mais il déplorait cette situation dans la mesure où Anna et lui n'étaient pas vraiment les plus à même d'éviter les conflits. Ils étaient comme deux enfants à qui l'on aurait confié bien trop de responsabilités. "Ça me rassure presque." dit-il lorsqu'elle lui confia que le prétendant serait mort sur le coup. Si ça ce n'était pas un signe ! "Je t'avoue que je ne sais pas trop ce que j'avais en tête moi-même... Sûrement rien, pour changer. Mais la prochaine fois je te laisserai grimper à la gouttière, je suis sûr que si on s'y prend bien ça peut être très sexy." ajouta-t-il toujours sur le même ton taquin.

La tête toujours fermement collée contre le sol froid, Tim laissa le soin à Anna de terminer sa chanson sur les notes qu'il préférait le plus. C'était d'autant plus lourd de sens que leur rupture la plus récente était due à l'intérêt soudain que portait Anna aux remarques des autres, et de sa famille en particulier. Tim pouvait concevoir qu’il lui fasse honte dans son environnement familial, mais il était difficile de l'entendre dire que ses parents avaient peut-être raison et qu'il lui causait plus de mal que de bien. Il la croyait à présent : c'était lui qu'elle avait choisi. "Tu as tort, mon art avait fait beaucoup d'effet le lendemain rappelle-toi !"
Lorsqu'elle l'embrassa délicatement Tim oublia complètement où il était. C'était toujours comme la première fois. Parce que ça l'était, dans un sens. C'était d'ailleurs une autre bonne raison de se quitter souvent : pour mieux pouvoir se retrouver. Le baiser de réconciliation était bien meilleur que tous les autres... parce qu'il annonçait d'autres choses, et Tim les regretta bien vite lorsqu'il se rendit compte de l'endroit où ils étaient. "Tu m'as manqué aussi." confia-t-il en se redressant un peu pour lui rendre son baiser. Il coupa rapidement court à la tendresse lorsqu'une idée aussi débile que celle qu'il avait eue deux minutes plus tôt lui effleura l'esprit. "Tu sais, comme j'ai failli mourir pour toi et tout ça tu m'en dois une." annonça-t-il en opinant du chef. "Je voudrais que tu m'accompagnes au bal du réveillon. Ça sera comme le bal de promo qu'on n’a pas eu ensemble mais avec de l'alcool en plus et beaaaucoup plus de possibilités pour après la soirée... Alors, t'en dis quoi ?" Tim ne savait pas d'où lui sortait cette idée, mais sur le coup elle lui avait parut vachement ingénieuse. Il regretta rapidement sa grotesque requête, mais il se rassurait de savoir que même si Anna lui riait au nez c'était tout simplement pour lui prouver à quel point il était drôle. C'était les signes évident des sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, et jamais ils ne lui étaient apparus aussi clairement qu'aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: 03. Ainston Serenade   03. Ainston Serenade EmptyJeu 20 Déc - 22:07

Anna aurait pu se laisser emporter là, assise sur l'herbe mouillée, avec pour seul éclairage celui du réverbère et les éclats de lumière qui s’échappaient du salon.
Dès le moment où ses lèvres avaient touchées celles de Tim, l'accord tacite de la réconciliation était passé entre eux et la fièvre des retrouvailles avait commencé à faire son effet.
Sauf qu'entre sa belle-mère susceptible de venir vérifier à tout moment ce que faisait son imprévisible fils et la sensation désagréable que ses vêtements devenaient de plus en plus humides au contact du sol détrempé, ce n'était vraiment pas le bon moment.
Le jeune homme dut se faire la même réflexion puisqu'il se redressa, interrompant brusquement les effusions.
Anna se recula légèrement pour lui laisser la place de se mouvoir. Elle connaissait ce regard, celui du « je viens d’avoir une idée formidablement farfelue et tu ne vas pas y couper » et elle s'attendait au pire.

Sa première réaction en entendant la proposition de Tim fut de lever les sourcils. C'était pour le moins inattendu. Même une demande en mariage ne l'aurait pas autant surprise.
L'ainée Preston décida donc de lui laisser le bénéfice du doute et de prendre les choses à la légère.

-Je sais que tu viens de faire une chute conséquente et qui plus est que je viens de te présenter des excuses, ce qui fait beaucoup de bouleversements pour une seule soirée, j'en ai bien conscience, mais, sérieusement, Tim ? Le bal du réveillon ?

Elle prit quelques secondes pour scruter le visage de son petit ami et finit par lever les yeux au ciel, résignée.

-Ok, j'ai compris, maugréa-t-elle en se relevant plus ou moins péniblement. Bonne joueuse, elle tendit ses mains au jeune homme pour l'aider à son tour, sans pour autant attendre qu'il soit sur ses pieds pour poursuivre :

-Donc le plan c'est que, puisque tu as décidé de jouer les super héros et de te jeter par la fenêtre pour mes beaux yeux, je t'en dois une hein ? Et tu n'as pas d'autre idée que le bal du réveillon ? Celui des pompiers par exemple ?

Le terrain était manifestement glissant et pas uniquement parce qu’il pleuvait depuis plusieurs semaines à Lima. Anna devait la jouer serré, après tout c’était elle qui venait faire profil bas.
Si le jeune homme lui faisait une telle proposition c’est que, quelque part, cela lui tenait à cœur. Avait-il viré romantique éperdu ces dernières semaines ? Ou peut-être qu’il s’était mis à fréquenter le rayon « self-help » de la librairie ? Anna s’était toujours méfiée de la libraire, trop blonde pour être qualifiée à son goût. Toujours était-il qu’elle ne décelait aucune trace d’ironie sur le visage de son cher et tendre… Peut-être avait-il juste pensé que c’était la meilleure idée pour fêter leurs retrouvailles dignement ?

A bien réfléchir, la jeune fille n'avait de fait aucun plan pour le réveillon.
Cela allait sans doute se décider a la dernière minute, comme tous les ans, et les sœurs Preston and Cie. finiraient dans un état plus ou moins avancé de déchéance à la pension. Et il fallait bien avouer que Tim avait réussi à la prendre par les sentiments en lui parlant du bal de promo qu'ils n'avaient jamais eu... Elle n'était pas sûre que cela ne se soit pas fini dans le sang mais cela aurait été pour sûr une expérience à faire.
La jeune femme soupira, vaincue.

-Le bal du réveillon donc… répéta-t-elle en se mettant à jouer avec le col de la veste de Tim.

Qu’avaient-ils à perdre finalement ? Une soirée plutôt arrosée, entourés du gratin de Lima et de certains de leurs amis. Il suffirait d’éviter les rabat-joies et de se servir un peu plus de punch. Le pire était de risquer être élus Roi et Reine de cette grotesque soirée typiquement américaine… Le genre d’évènement qui lui faisait amèrement regretter son Royaume-Uni natal.
Mais Lima et Timothy Ainsworth elle avait choisis, Lima et Timothy Ainsworth elle allait donc suivre !

-Ok Ainsworth, je suppose que tu n’as pas tort. Je passe te chercher à 19h dans mon carrosse ? Tu penseras à prendre ton sac de couchage, je ne suis pas certaine que ta mère adorerait me rencontrer de la sorte un lendemain de soirée arrosée…

Anna avait prit son air le plus taquin et s’était rapprochée de l’oreille de Tim pour lui murmurer ces derniers mots à l’oreille.
Elle l’observa, mi-mutine mi-amusée.

-D’ailleurs je vais y aller… Maman Ainsworth sera déjà assez surprise de te voir passer par la porte d’entrée, je n’ai pas besoin d’être au milieu pour compliquer les choses… Tu le feras tout seul ! Parce que si mon potentiel sexy augmentera sans nul doute en grimpant à la gouttière, je crains plutôt la chute mortelle en ce qui te concerne…

La jeune femme caressa une dernière fois sa joue et l’enveloppa d’un regard tendre. Elle avait l’impression qu’elle allait pouvoir reprendre une vie normale et qu’elle avait enfin retrouvé le bout d’elle qui lui manquait.

Elle rebroussa chemin vers le pick-up, se retourna pour adresser à Tim un dernier petit signe de connivence, puis elle se glissa dans sa voiture et mit le chauffage à fond avant d’embrayer plus bruyamment qu’elle ne l’aurait voulu.
En conduite comme en amour, Anna Preston ne savait pas faire les choses délicatement.
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