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 04. Let the angels entertain you [Brown's]

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MessageSujet: 04. Let the angels entertain you [Brown's]   04. Let the angels entertain you [Brown's] EmptyMar 24 Juil - 12:51

La musique était assourdissante et les rythmes endiablés lui faisaient perdre la tête. La foule dense lui bouchait la vue, mais la jeune femme se faufilait entre ces corps déchaînés et ruisselants de transpiration. Étrangement, elle ne ressentait aucune douleur en buttant contre les épaules carrées des hommes vêtus de blancs qui la cernaient, aucune gêne non plus à leur contact. Au contraire. Leur peau avait l’air si douce, si lisse. Ses pupilles dilatées suivaient le mouvement pendulaire des bras de l’assemblée qui s’agitaient en l’air de droite à gauche comme un métronome savamment réglé. Elle avait presque l’impression que ses pieds ne touchaient plus le sol et qu’elle allait bientôt pouvoir survoler la scène et admirer d’en haut ces plumes qui la caressaient lorsqu’elle s’approchait trop près de l’un d’eux. S’était-elle jamais sentie aussi libre et apaisée ? Enfin elle avait atteint cette paix intérieure qu’elle cherchait en vain depuis des mois. Marchant droit avec la même détermination, elle se trouva vite face à un mur où trônaient deux portes qu’elle n’avait jamais vues en entrant. Considérant longuement le choix, elle prit le parti d’attendre que l’une d’entre elles s’ouvre pour s’engouffrer dans la brèche. Un grand coup résonna dans toute la pièce, qui jurait terriblement avec la musique. Cela ne ressemblait pas à un coup frappé sur aucune des portes. Il se renouvela, deux fois, trois fois, chaque fois plus fort et terrifiant. Pourquoi était-elle la seule à le remarquer ? Pourquoi les autres continuaient-ils à danser comme si aucun souci ne pouvait plus les atteindre ? Un nouveau coup plus fort que les autres acheva de faire basculer l’étudiante du sommeil à la réalité, et Ashandra sursauta finalement. La tête lourde, elle ouvrit les yeux avec une difficulté encore inégalée, cherchant à comprendre où elle avait pu atterrir. Tout avait l’air si réel dans ce rêve... Elle aurait pu jurer y être déjà allée, y avoir parlé avec des gens venus de tous horizons. En comparaison, sa situation actuelle était bien plus précaire et elle peinait à émerger. Où était-elle ? À peine avait-elle réussit à entrouvrir une paupière que la lumière aveuglante du petit jour lui fit plisser le nez de douleur. Son front était appuyé contre la vitre froide d’une voiture où l’on tambourinait, et son souffle chaud avait fini par faire une grosse tâche de buée. Clignant péniblement des yeux pour s’acclimater à la clarté du jour, elle sentit sa gorge se libérer de la pression de la ceinture en se redressant pour écarter sa tempe du bruit insupportable qui résonnait dans sa boîte crânienne. Elle tourna la tête vers l’extérieur du véhicule en passant ses doigts sur la zébrure que la ceinture de sécurité avait laissé sur son cou et plaqua sa main sur sa bouche pour ne pas crier en voyant l’inconnu penché sur leur véhicule. Prise d’un violent frisson, elle sursauta et agrippa la main de Charlie à côté d’elle de toutes ses forces pensant avoir à faire à un quelconque objet capable d’endurer ses ongles acérés. Le sourire lubrique de l’homme alors qu’il la regardait s’éveiller dans son bocal la dissuada d’ouvrir la fenêtre, mais elle finit par se résigner à obéir et à dérouler la poignée servant à baisser les vitres comme il le lui indiquait. «Je venais juste m’assurer que tout allait bien. Mais il semble que ce soit le cas. Vous devriez rentrer vous savez, ce n’est plus l’heure de sortir pour les démons de la nuit.» ajouta-t-il avec un petit rire qu’Ashandra ne comprit que plus tard alors qu’il s’éloignait déjà.

Baissant les yeux sur ses genoux, elle constata avec effroi que ses cuisses étaient dénudées pour leur majeure partie, enserrées dans un collant à mailles bien trop grandes à peine couvert par ce qui semblait tenir davantage de la blague que de la robe. Petit à petit, elle retrouvait ses repères et les souvenirs de la veille resurgissaient avec une vivacité dont elle se serait volontiers passée. «Charlie ? Charlie il faut rentrer !» demanda-t-elle d’une voix tremblante alors que sa langue était encore pâteuse et engourdie. L’air glacial qui s’infiltra dans la voiture par la vitre qu’elle avait laissée ouverte acheva de la réveiller tout à fait mais n’apaisa en rien la douleur qui écrasait ses tempes. Pourquoi avait-elle accepté de se laisser embarquer dans cette aventure où jamais elle n’aurait mis les pieds en temps normal ? Lorsqu’elle avait affirmé n’avoir rien fait de particulier pour le nouvel an, le petit groupe de personnes avec qui elle passait le plus clair de son temps à l’université lorsqu’elle ne butinait pas les rayons de la bibliothèque universitaire avaient décidé avec ou sans son accord de la traîner à la première soirée de l’année. “Vos bonnes résolutions : ange ou démon”, tout un programme. Et non seulement elle avait accepté de jouer le jeu pour une fois malgré ses réticences infinies à ce genre de soirée de débauche étudiante, mais elle avait même été grimée pour l’occasion ! Bien sûr ses amies avaient décrété que la déguiser en ange était un défi trop facile à remporter, et elle avait affronté sa première soirée étudiante habillée de pied en cap comme un petit diable. Posant sa main sur son crâne douloureux, elle piqua son doigt sur la pointe d’une des petites cornes dont on avait orné ses cheveux, qu’elle retira immédiatement en rougissant vivement. Jamais elle n’aurait cru rencontré une connaissance à cette soirée, et encore moins une connaissances de Second Chances. Entre tous, il fallait que ce soit sur sa nouvelle partenaire de duo avec qui elle avait jusqu’alors entretenu des relations amicales cordiales et qu’elle se faisait une joie de connaître plus avant... La honte était plus que visible sur le visage de la choriste pour qui toute cette situation était inédite. Elles devaient quitter ce parking de Columbus où elles avaient échouées sans qu’elle réussisse à savoir pourquoi, et rentrer. Elle aurait tant voulu se cloîtrer dans sa chambre pour le reste de la journée, soigner sa tête lourde comme une enclume à grand renforts d’aspirines et de boissons chaudes et sucrées. Seulement elles avaient réservé cette journée en particulier pour répéter leur duo qui approchait à grands pas et le présenter à Cassandra et Joanna après la prochaine rencontre de la chorale. La tâche serait sans doute vaine tant elle était dévorée par la honte de s’être donnée en spectacle de la sorte. Boire de l’alcool, danser au milieu d’inconnus, ne pas rentrer chez elle, si Dracy s’en rendait compte, elle allait passer le pire quart d’heure de sa vie.

Après que Charlie l’eut déposée chez elle où elle réussit à s’infiltrer en douce sans que personne ne remarque son absence, Ashandra s’enferma dans la salle de bain pour se débarrasser de ces vêtements qui avaient fini par l’oppresser tout au long du trajet. Sur son visage le trait de crayon noir dont on avait bordé ses yeux avait coulé, de même que le mascara qui donnaient une teinte charbon à son regard cerné, mais le rouge à lèvres sang qu’on lui avait imposé semblait toujours aussi vif que lorsqu’elle l’avait découvert sur elle la veille. Quittant immédiatement les bottes de cuir et la robe rouge qui couvrait à peine plus que la courbe de ses fesses, elle se glissa sous la douche pour laver tous les péchés de la veille et réveiller ses muscles endoloris par une nuit inconfortable où elle risquait d’avoir pris froid à rester dormir dehors dans cette tenue en plein hiver. Si jamais elle mettait en péril les chances de la chorale au festival à cause de cette soirée... Elle ne préférait pas même y penser, trop honteuse, et incapable de songer à une solution ou une excuse valable dans ce genre de situation. Charlie était-elle une habituée de la vie nocturne de l’Ohio State ? La jugerait-elle pour son comportement de la veille ? Elle osait espérer que ce ne fût pas le cas, mais sa gorge se noua davantage à cette perspective. Réussissant à s’arracher à l’eau chaude, elle termina sa douche par un grand jet d’eau froide pour se redonner un peu de vivacité. Il fallait qu’elle dissimule ces vêtements avant de les rendre à leur propriétaire, qu’elle mange, et qu’elle trouve le courage de se rendre chez Charlie pour répéter. Elles n’avaient pas fixé d’heures... Peut-être aurait-elle dû dormir quelques heures de plus avant d’aller retrouver sa camarade. Elle n’avait même pas pris son numéro de téléphone, quelle idiote. Une fois ces affaires courantes expédiées, elle conduisit le plus tranquillement du monde jusqu’à la maison en bordure du vieux centre, gagnant au passage plusieurs coups de klaxons furieux qui manquèrent de faire exploser sa tête de douleur. Elle n’avait pas envie de la revoir. Pas tout de suite. Pas dans ces conditions. Elle était dans un état déplorable. Jamais elle n’arriverait à trouver la moindre idée pour leur duo aujourd’hui, et encore moins chanter ou danser. Malgré ses efforts de lenteur, la maison de Charlie n’était qu’à une dizaine de minute de la sienne, et lorsqu’elle fit retentir la sonnette à l’entrée, son cœur manqua de flancher tant elle était anxieuse à l’idée de revoir sa camarade.
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MessageSujet: Re: 04. Let the angels entertain you [Brown's]   04. Let the angels entertain you [Brown's] EmptyMar 24 Juil - 16:24

« I see a red door and I want it painted black, no colors anymore I want them to turn blaaaaaaack !» S’égosilla gaiement Charlie alors qu’elle traversait l’un des nombreux parkings du campus en sautillant, main dans la main avec celle qu’elle avait tendrement surnommée son « petit démon ». La soirée avait été monumentale, un véritable succès. La bière avait coulé à flot, les anges s’étaient pressés contre les démons et les étreintes s’étaient révélées aussi passionnées que dépravées. Gobelets rouges emplis d’alcool, tenues légères et mélodies assourdissantes avaient été de rigueur et autant dire que dans l’imposante bâtisse placée en retrait du campus, seules les pierres ornant la façade de l’établissement étaient restées d’un blanc immaculé. La fraternité à l’origine de cette soirée pouvait se réjouir : la fête resterait à tout jamais gravée dans les mémoires et annonçait d’ores et déjà un début d’année riche en festivités. « I see the girls walk by dressed in their summer clothes I have to turn my head until my darkness gooooes ». Cette fois, Charlie lâcha la main d’Ashandra et se rua vers sa voiture, une vieille Ford datant de Mathusalem et qui pourtant parvenait encore à faire la fierté de sa jeune conductrice, laquelle termina d’ailleurs sa course sur le capot qu’elle caressa un moment avant de grimper dessus sans ménagement. En équilibre sur la voiture, Charlie leva ses deux mains devant elle et éclata de rire en voyant Ashandra tituber dangereusement sur le bitume, face à elle. « Allez petit démon, c’est l’heure de rentrer, on va être en retaaard pour le petit-déjeuneer ! Et tu sais que c’est interdit ! La vieille blonde va nous rouspéter et appeler mon gynécologue, et si elle l’appelle… » Charlie ouvrit grand la bouche, l’air passablement choquée, et plaqua la paume de sa main contre sa bouche. Ses joues déjà bien rouges se teintèrent davantage alors que l’image de Wyatt flottait déjà dans son esprit –une image très agréable et pourtant bel et bien menaçante. « Hann si elle l’appelle je suis fichue, petit démon, c’est clair ! ». L’étudiante fit glisser ses mains devant ses yeux et tenta de reprendre en vain ses esprits. Pourquoi était-elle venue ? Pourquoi s’était-elle laissée embarquée ? Et pourquoi fallait-il qu’elle soit ivre morte à chaque fois qu’elle se rendait à ce type de soirée ? Et d’ailleurs, pourquoi le beer-pong existait-il ? Ce n’était tout de même pas de sa faute si elle était dotée d’une maladresse désormais légendaire qui lui faisait perdre chaque partie, sans exception ! Penaude, elle leva une seconde les yeux vers le ciel sombre qui s’étendait à perte de vue, et en vint à la conclusion qu’elle aurait dû se déguiser en ange ce soir-là, et que par conséquent c’était de la faute de son costume si elle était dans cet état-là. La moue boudeuse, elle parvint à sauter du capot et fit le tour de la voiture afin d’ouvrir le côté passager à son invitée si précieuse. Cette dernière s’engouffra maladroitement dans l’habitacle et fut bientôt rejointe par l’autre brunette qui traina des pieds pour retrouver sa propre place, derrière le volant. Collant sa joue contre la vitre afin d’en apprécier le contact humide en cette nuit d’hiver, elle soupira légèrement et coula un regard à sa camarade des Second Chances qui semblait déjà somnoler à ses côtés. Charlie se risqua à fermer les yeux une seconde, rien qu’une minuscule seconde, afin de se reposer avant de quitter le parking. Ah, si seulement elle n’habitait pas à une heure de Colombus… si seulement elle pouvait retrouver son lit là, tout de suite… si seulement elle pouvait transplaner, elle aussi, comme ce petit sorcier moche et débile qui s’appelait… qui s’app-
*
« Charlie ? Charlie, il faut rentrer ! ». La voix semblait lointaine et pourtant si proche à la fois... Tournant légèrement la tête, un geste anodin qui lui valut pourtant une douleur prononcée au niveau de la nuque, la jeune fille attrapa ce qu’elle pensait être son oreiller et qui s’avérait être en réalité son sac afin de le poser sur sa tête. « La ferme Cat, laisse-moi dormir, j’ai pas envie, j’ai pas envie… » Gémit-elle, encore à moitié endormie. Les jambes pliées sur le volant, le visage enfoncé au milieu du dossier de son siège, le corps lové dans une position des plus inconfortables, les courbatures s’éveillèrent en même temps que la brunette qui grogna et remua à nouveau, tentant vainement de retrouver une certaine aisance. Un tube de rouge à lèvre lui tomba alors sur le nez et l’étudiante déplia ses doigts engourdis afin d’attraper grossièrement l’objet qu’elle lança au hasard devant elle. « Cat, je t’ai dit… je t’ai dit que je voulais pas. Pas besoin de me balancer des objets à la figure, je –» Commença-t-elle avant de s’interrompre lorsqu’une voix féminine qui n’appartenait pas à sa colocataire résonna à ses côtés. Sursautant à moitié, elle se redressa non sans difficulté et se frotta les yeux après s’être débarrassé de son sac à main. « Qu’est-ce que… ». Ouvrant doucement les yeux, la lumière du jour l’aveugla aussitôt et elle dut attendre quelques secondes supplémentaires avant d’être capable d’y voir quelque chose. Son regard gris-vert se braqua aussitôt sur Ashandra et elle cligna doucement des yeux, confuse. Les pièces du puzzle se remirent doucement en place dans son esprit embrumé, et lorsqu’elle comprit qu’elle n’était jamais rentrée chez elle, Charlie poussa un petit cri suraigu, paniquée. « Oh non… ». Récupérant son sac qui avait malencontreusement atterri derrière le volant, elle en vida le contenu sur ses genoux dans un geste désespéré qui visait à retrouver ses clefs de voiture. Son état de panique était désormais palpable, au même titre que la honte qui gonflait en elle. Bien sûr, il avait fallu qu’elle se trouve en présence d’Ashandra, une personne qu’elle connaissait et qu’elle fréquentait à la chorale… Une personne avec laquelle elle était censée répéter un duo l’après-midi même chez elle. Anéantie, elle finit par mettre la main sur les clés et quitta le parking en trombe, dans un silence complet.

Après avoir déposé Ashandra chez elle dans un mélange de confusion et d’embarras, Charlie reprit la direction des vieux quartiers et se gara quelques minutes plus tard devant la petite maison qu’elle partageait avec Ecaterina. Claquant la portière derrière elle, elle se réfugia à l’intérieur de chez elle et se précipita vers les escaliers dont elle gravit les marches à toute vitesse, avant de se diriger hâtivement vers sa chambre. Lorsqu’elle en claqua la porte, elle ferma les yeux et se laissa glisser contre celle-ci, à bout de souffle. Elle avait l’impression que l’on s’acharnait à lui donner des coups contre le crâne et pourtant force était de constater qu’il n’y avait personne dans les parages, sinon Ecaterina qui devait sûrement faire la grasse matinée dans sa chambre. Se relevant péniblement, elle vacilla dangereusement et se rattrapa à temps sur le bord de son lit qu’elle escalada finalement. Elle aurait sûrement dû se déshabiller, prendre une douche et se démaquiller avant de commencer les répétitions. Elle en fut néanmoins incapable et en quelques secondes à peine, elle retomba lourdement dans les bras de Morphée. Plusieurs heures plus tard, c’est la musique en provenance de la salle de bain de l’étage qui la tira de son sommeil et lui permit de se préparer avant la venue d’Ashandra. Tel un spectre rôdant dans la maisonnette, Charlie se balada dans les couloirs sans but précis, encore vêtue de sa petite robe rouge sang qui dévoilait généreusement ses longues jambes aux multiples bleus des plus authentiques. Elle parvint néanmoins à s’en débarrasser lorsqu’elle retrouva le chemin de la salle de bain et prit une longue douche brûlante qui lui permit de reprendre ses esprits, ou du moins ce qu’il en restait. Epuisée, elle prit les premiers vêtements qui lui tombèrent sous la main et descendit au rez-de-chaussée afin de préparer la venue de sa camarade. Un bref coup d’œil à l’emploi du temps accroché au tableau de la cuisine lui permit de vérifier qu’Ecaterina venait bel et bien de partir travailler à la librairie et qu’elle aurait donc le champ libre avec Ashandra –la compétition était toujours aussi intense entre la brunette et la blonde, et il était hors de question que Charlie la laisse espionner ses répétitions pour le festival. Attrapant un grand verre dans une armoire, elle le remplit d’eau et le vida d’une seule traite après avoir avalé un doliprane qui lui permettrait peut-être d’être compétente mais surtout d’arrêter les douleurs qui l’assaillaient de toutes parts. La sonnette de la maison finit par résonner –un son aussi strident que désagréable pour les oreilles sensibles de l’étudiante- et Charlie se dirigea vers la porte d’entrée d’un pas trainant, pour retrouver Ashandra de l’autre côté, l’air aussi réveillée qu’elle. Les joues de l’hôte se teintèrent une nouvelle fois alors qu’elle cherchait les mots qui lui faisaient soudainement défaut. « Hm… je t’en prie, entre » Finit-elle par proposer d’une voix hésitante. « Je suis désolée, je n’ai pas eu le temps de faire le ménage et euh, ce n’est pas non plus le grand luxe, mais j’espère que ça ira quand même… ». Refermant la porte derrière elle, elle se dirigea vers le salon et se mit à faire les cent pas malgré elle, paralysée par l’embarras qui la consumait toute entière. « Tu veux quelque chose ? De l’eau ? Un soda, un jus de fruit ? Je ne te propose pas d’alcool, hein ». Charlie laissa un petit rire nerveux lui échapper et eut aussitôt une folle envie de se gifler. « Oublie ce que je viens de dire, je suis une idiote mais promis, je saurai me concentrer tout à l’heure ». Honteuse, elle s’avança dans la cuisine et sortit un nouveau verre pour son invitée. Ah oui, si seulement elle pouvait transplaner ou disparaitre six pieds sous terre…
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MessageSujet: Re: 04. Let the angels entertain you [Brown's]   04. Let the angels entertain you [Brown's] EmptyDim 26 Aoû - 0:35

La plupart des événements de la veille baignaient dans un flou artistique qui était aussi rassurant que terrifiant pour Ashandra qui se sentait à deux doigts de perdre conscience. Elle ne savait pas si elle souhaitait ou non se souvenir en détails de ce qui s’était passé. Dans les grandes lignes, elle était à peu près certaine d’avoir su garder le minimum de décence. Autant que faire se peut dans une tenue comme la sienne, alors que sa tête tournait sous les lumières colorées qui jaillissaient de nulle part pour disparaître aussi vite et que son verre ne semblait jamais désemplir de cocktails tous plus étranges les uns que les autres. Il y avait quelque chose de fondamentalement fascinant dans la manière dont la foule se comportait au son de la musique. Cette transe générale à laquelle elle avait participé n’avait rien de commun avec les transes qu’elle avait parfois pu observer dans les rangs des églises noires au plus fort de l’office. Elle avait pris sa première cuite avec Cassandra, mais c’était sans comparaison possible avec ce qu’elle venait de faire. C’était comme si son corps ne lui avait plus appartenu l’espace de quelques heures. Elle avait dansé comme jamais, oubliant la gêne qui accompagnait d’ordinaire ses mouvements gauches. Lorsqu’il fallait organiser des chorégraphies dans les répétitions des Second Chances, Ashandra se trouvait toujours très embarrassée d’exécuter les mouvements qu’on attendait d’elle. Non pas qu’elle ne puisse pas les faire, elle avait fait un peu de danse dans sa jeunesse et en avait gardé une souplesse relative ainsi qu’une aisance et une fluidité qu’elle n’avait à envier à personne. Seulement elle était toujours travaillée par l’image qu’elle pouvait renvoyer, et la mise en scène de son propre corps n’était pas à prendre à la légère. Dans son état normal elle ne montait pas sur les tables de karaoké pour sautiller comme une folle. Dans son état normal elle ne montait pas sur les podiums pour danser avec Charlie autour d’une barre de fer laissée là dieu seul sait pourquoi. Le simple flash de cette scène suffit à rendre la jeune femme pourpre et elle plaqua ses deux mains contre son visage toujours assise derrière son volant, incapable de trouver le courage de sortir pour affronter la réalité. Jamais, jamais, jamais elle n’aurait dû céder à la pression de ses camarades d’amphithéâtre pour aller à “la première soirée étudiante de l’année” qui rimait pour elle avec “sa première soirée étudiante tout court”. Elle allait devoir vivre avec ça pour le reste de l’année. Elle croiserait sûrement des personnes qui avaient été à cette soirée dans les allées de l’université, et elle ne les reconnaîtrait pas, mais peut-être qu’eux la reconnaîtraient, et peut-être qu’ils riraient de son comportement de ce soir là, et peut-être qu’ils se moqueraient de son apparence quotidienne. «Aaaaaah...» Un long soupir de désespoir s’échappa de ses lèvres alors qu’elle plaquait son front contre le volant en plastique froid. Son estomac menaçait de se retourner d’un instant à l’autre et sa tête ressemblait à une caisse de résonance miniaturisée dans laquelle on avait enfermé une vingtaine de singes à cymbales. La jeune femme se sentait horriblement mal et se serait rongé les ongles jusqu’au sang comme si ç’avait pu l’aider à digérer son écart, seulement elle devait assurer pour aujourd’hui. Au moins jusqu’à ce que leur répétition se termine. Elle pourrait ensuite retourner trembler de remords sous sa couette.

Ashandra se redressa et remis en place les mèches rebelles qui s’étaient échappées de sa queue de cheval négligée. Attrapant le sac à main qu’elle avait laissé sur le siège passager elle en tira un flacon d’aspirine et avala sans eau deux gélules qui ne seraient pas de trop pour faire passer les haut-le-cœurs et les courbatures. Tirant d’un air décidé sur la poignée de sa portière, elle réussi à s’extraire sans trop de peine du véhicule pour se planter devant la porte d’entrée et sonner les yeux fermés, elle prit un instant pour se recueillir et chasser la honte de son visage. Les traits fatigués de Charlie ne tardèrent pas à apparaître devant elle et elle ressentit un immense soulagement en la voyant devant elle. Au moins elle n’avait pas l’air de la tirer du lit... Mais le rouge de ses joues montrait qu’elle était aussi embarrassée qu’elle par cette situation inédite dans laquelle elle n’aurait jamais pensé se retrouver. Suivant la choriste dans le salon, elle découvrait un peu hagarde la maison, n’étant toutefois pas en état d’apprécier à sa juste valeur l’architecture ou la décoration de l’intérieur de la jeune femme. Elle était incapable de parler et son amie parlait visiblement pour deux, comblant l’embarras de paroles qui n’avait pas grand intérêt si ce n’était celui d’éviter le silence. Baissant les yeux vers le sol au mot d’alcool alors qu’elle suivait jusqu’alors Charlie du regard, Ashandra rougit de plus belle et agrippa fort ses genoux avec ses deux mains. «Non, non, ce n’est rien. Hm, je veux bien un verre d’eau s’il te plaît.» Elle était méprisable de laisser la pauvre étudiante se dépêtrer toute seule de la situation alors qu’elle était tout aussi coupable qu’elle de ce qui s’était passé hier. La choriste prit finalement son courage à deux mains pour croiser le regard gris de la jeune femme. «Je suis désolée pour hier... Si je n’avais pas... été si... Si je n’avais pas...» Incapable d’aligner une phrase convaincante, elle agrippa le verre d’eau tendu par Charlie à défaut et en avala une longue gorgée pour adoucir sa gorge sèche. Elle ne savait même plus de quoi elle était coupable, si même elle avait été coupable d’autre chose que de s’amuser. Malgré toutes les douleurs qu’elle ressentait après cette nuit alcoolisée qui s’était terminée sur la banquette avant de Charlie, les sensations qu’elle avait ressenti sur le moment avaient été aussi inouïes qu’agréables. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû, mais l’espace d’une soirée elle avait pu être libre de tous ses complexes et profiter de tout sans se restreindre. Surmontant du mieux qu’elle put son embarras, elle fixa les pupilles de la brun filiforme pour lâcher du ton le plus sérieux qui fut : «Mais je me suis beaucoup amusée.» Le rose aux joues, elle sourit tant bien que mal, se voulant rassurante. Il fallait qu’elles réussissent à dépasser leur malaise si elles voulaient espérer faire quelque chose d’un tant soit peu productif de cette matinée. «C’était original... comme thème... On a pas vraiment l’habitude de ça à la chorale haha... Hm, d’ailleurs, est-ce que euh tu avais pensé à quelque chose pour le... Pour notre duo ?»
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