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 05. let's get the party started

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MessageSujet: 05. let's get the party started    05. let's get the party started  EmptyJeu 11 Oct - 16:52

Il se tenait au milieu du réfectoire bondé, son plateau dans les bras, figé dans une espèce de stupeur mutine qui l’empêchait d’avancer, de prendre une initiative quelconque qui aurait pu éventuellement le conduire à accomplir l’objectif qui était le sien lorsqu’il était entré ici.
Et pourtant, la table de Sunny était tout à fait en évidence, à quelques pas de là seulement. Il lui suffisait de franchir ces quelques pas pour combler le vide entre eux et pour comprendre en moins de cinq minutes quelle serait la difficulté de la tâche qui lui incombait moyennant salaire.
Bien entendu, il y avait eu ce mot déposé soigneusement dans une fente de son casier ce matin même. Il avait pris un soin méticuleux à mettre en place la stratégie qui lui permettrait sans mal de l’y glisser sans être vu ; sécher le premier cours et arriver trente minutes en retard – trop en retard pour intégrer la classe ou la salle de permanence, pas assez pour être congédié pour la journée – pour pouvoir errer tranquillement dans les couloirs sans la moindre surveillance. Là, il avait sorti la feuille préparée le matin même dans sa chambre, l’avait pliée en quatre et après avoir revérifié avec soin que la photo était correctement glissée devant, l’avait insérée à l’intérieur même du casier.

L’étape photo avait constitué la partie la plus délicate de l’opération et pourtant, tout s’était déroulé comme sur des roulettes. Il était parti tôt de la demeure familiale pourtant déjà vide, et s’était rendu à l’adresse notée par les soins de Nina sur un bout de papier plié en quatre. Il s’était posté dans un coin, en dessous de la fenêtre qu’il avait identifiée comme étant celle de la chambre de Sunny, et avait patiemment attendu qu’elle se montre. Le but n’était pas d’avoir une photo compromettante mais bien juste une photo, qui corroborerait ses dires et accentuerait le coup de pression asséné à la jeune femme. Bien entendu, il y avait le risque qu’elle transmette l’affaire à ses parents en leur confiant d’une voix paniquée l’enchainement de mots suspects qui lui seront parvenus dans quelques jours ; mais tout le portait à croire que même dans la pire des situations, il arriverait toujours à retomber sur mes pattes, qui à prendre ne serait-ce que quelques jours de repos dans l’entreprise de mes manœuvres.
Elle avait fini, donc, par apparaitre pour s’occuper de ses cheveux dans l’encadrement de la porte, et son vieux Polaroïd s’était chargé pour lui d’immortaliser l’instant.

Le mot réalisé portait donc une mention légèrement insistante mais pas trop ; « à partir de maintenant, je te surveille ». La photo pour preuve, le tout dans le casier, et le tour était parfaitement joué ; la stratégie quant à elle, parfaitement en place. Le dépôt effectué, il n'avait plus eu qu’à se présenter dans le bureau du proviseur qui bien entendu se servit de sa voix bourrue pour le réprimander sur ses retards réguliers. De toute façon, avec une mère aussi bonne défenderesse de la Nation et un père sur le front, Benjamin restait aux yeux de tous le pauvre gamin presque abandonné à lui-même, dont on pouvait très bien comprendre les problèmes d’instabilité psychologique ; ou auquel à défaut, on pouvait sans crainte montrer de l’empathie sur la difficulté à discerner la bonne conduite à adopter. Il était une espèce de cause perdue du voisinage, et si ses frasques comportementales lui avaient déjà valu quelques réprimandes, rien de ce qu'il n’entreprenait et qui était révélé au grand jour ne lui entrainerait de réels problèmes.

Benjamin secoua la tête pour se sortir de ses réflexions comémoratives et porta un regard insistant sur toutes les chaises libres qui ornaient la table du fond, celle que Sunny avait pour habitude d’occuper. Il ne venait presque jamais ici, préférant encore ne rien avaler de toute la journée que de devoir supporter la présence exaspérante de tous les gens qui lui servaient de camarades. Pas franchement de style associal mais reclus néanmoins, Benjamin était toujours parti du principe que certaines personnes gagnent à être connues, mais constituent une énorme minorité de la population. En outre, il était aussi parvenu à la conclusion que ces personnes ne pouvaient absolument pas se trouver au sein de ce foutu lycée. Tous les gens ici lui paraissaient désagréables, insouciants, agaçants. Préoccupés par des problèmes égocentrés sans le moindre intérêt pratique. Immatures ; il avait le culot de penser qu’il était plus à même de porter son regard objectif sur des situations graves de la société actuelle, questions qui elles étaient placées bien au dessus de la tête de tous ces ignorants insupportables, bien plus préoccupés par une couleur de vernis à ongle, un ragot de la veille ou une beuverie du soir même. Ce qui ne signifiait pas au contraire que lui-même ne pratiquait ce genre d’activités décadentes pour se changer les idées. Il avait juste établi que sortir, boire, fumer, n’était qu’en réalité une manière indolore et agréable d’échapper à une réalité suffocante, oppressée par les drames et la multiplication de mauvaises nouvelles, qu’elles soient passées ou futures d’ailleurs.

Il secoua de nouveau la tête et sortit de sa stupeur pour avancer vers la table. Déposant son plateau dans un geste brusque ; il ne demanda pas l’autorisation de s’assoir, se laissant tomber sur sa chaise comme il l’aurait fait chez lui. Il écarta d’office l’entrée que la grosse dame du service l’avait forcé à prendre et la posa sans délicatesse sur la table, pour se concentrer sur un mélange peu appétissant servi comme plat principal. Il s’empara de sa fourchette et commença à manger en relevant seulement les yeux vers la jeune femme blonde qui lui servait de voisine. Pas particulièrement hostile pour le moment, il se contenta de la fixer, sourcil haussé, en mastiquant l’immonde bouchée qu’il venait de se foutre dans la bouche. Le but était simple, assurer la psychose sur tous les points, prendre l’ascendant et pouvoir veiller à la mise en place de sa stratégie sans qu’elle ne se doute de rien : et pour ça, tout était permis, l’important ne résidant dans aucune considération humaine mais dans le seul salaire qu’il recevrait pour son « travail ».


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Sunny Palmer
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Occupation : Modératrice à mes heures perdues
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MessageSujet: Re: 05. let's get the party started    05. let's get the party started  EmptyDim 14 Oct - 21:57

Le nez plongé dans un roman, Sunny jouait distraitement avec sa fourchette, et son assiette de légumes bouillis. C’est sans s’en rendre compte qu’elle avait regroupé les différents légumes de son assiette, chacun dans un coin : les carottes molles en haut, les poivrons craquants sur la gauche, les tomates en bouillies en bas, les grains de maïs secs sur la gauche, et au centre, trônait un unique morceau de viande, plein de gras et froid, qu’elle ne toucherait pour rien au monde tant il lui inspirait de la méfiance. Les dents de sa fourchette en plastique raclaient à présent le fond de son assiette, traçant des sillons dans l’espèce de sauce trop liquide dans laquelle baignaient ses légumes et sa viande. Son regard se focalisant enfin sur ce qu’elle faisait, Sunny cligna des yeux et jeta un coup d’œil aux feuilles abimées de sa laitue. Pas la peine d’espérer se nourrir correctement aujourd’hui encore. Avec un soupir, elle laissa tomber sa fourchette et son livre, et attrapa son jus de fruit. Elle mourrait de faim, mais en voyant ce qu’on servait aujourd’hui, elle s’était sentie assez blasée. Pourquoi ne pouvait-on espérer de repas correct dans ce stupide lycée ? Par moments, Sunny regrettait de ne pas être élève dans une école privée, où l’on servirait de vrais repas, avec de la bonne viande, des légumes cuits correctement et des fruits frais en dessert. Elle en avait assez qu’on lui serve de la bouillie infâme, de la viande avariée et des yaourts natures. Résignée à devoir s’acheter une barre de céréales au distributeur, la journaliste en herbe perça son jus de fruit avec sa paille, et en aspira une gorgée, avant de reposer la petite brique et de récupérer son roman. En se radossant à sa chaise, elle sentit une feuille de papier dans la poche arrière de son jean, et en la sortant, elle reconnut le mot qu’elle avait trouvé dans son casier pendant l’interclasse du matin.

A partir de maintenant, je te surveille.

Haussant un sourcil, Sunny fixa le bout de papier en réfléchissant. Avec son activité, elle s’était très souvent fait menacer, et insulter. On lui promettait milles tourments, on lui assurait qu’elle paierait pour ses méfaits, et elle avait même failli se faire refaire le portrait par un footballeur peu scrupuleux, quelques mois auparavant. A force de trop jouer avec le feu, Sunny s’était mis à dos beaucoup de monde. Mais jamais on ne s’en était pris à elle. Elle en savait trop. Elle connaissait les petits secrets de tout le monde, ce qui lui avait permis de toujours se défendre, et de rester en sécurité. C’est pourquoi elle ne se sentait pas le moins du monde menacée par ce ridicule bout de papier. En le trouvant dans son casier, elle n’avait pu retenir un sourire amusé et moqueur, et elle avait oublié le mot jusqu’à présent. La photo la représentait elle, dans sa chambre, et le cliché avait été pris depuis l’extérieur, dans sa rue. Sur la photo, elle avait les bras levés, une brosse à cheveux dans une main, et était occupée à démêler sa chevelure blonde. Celui ou celle qui s’était amusée à la photographier avait dû rester planquée devant sa maison pendant un long moment, avant de prendre cette photo sur le vif, et de courir l’imprimer. C’était du pur travail d’amateur, à n’en pas douter. Sur le papier, il n’y avait aucune indication qui aurait pu éclairer Sunny sur l’identité de l’expéditeur. Jonah pourrait-il l’aider à le découvrir ? Si cela avait été un mail, ç’aurait été beaucoup plus simple, et Sunny aurait pu contre attaquer. Les petits plaisantins la faisaient bien marrer, parce qu’ils faisaient les malins, mais perdaient toujours contre la petite blonde. Elle était bien trop débrouillarde pour se laisser avoir. Si quelqu’un avait du temps à perdre, et bien, grand bien lui en fasse. D’une main, elle froissa le mot et le fit tomber dans son plat plein de sauce, avant de se replonger dans sa lecture.

Le bruit d’une chaise qu’on racle sur le sol lui fit à nouveau lever les yeux, et elle fronça les sourcils, perplexe. Un garçon venait de s’asseoir. A sa table. Il venait de poser son plateau, et de s’asseoir, à sa table à elle. Sunny jeta un regard interdit à droite, puis à gauche. Certes, le self était bondé, c’était l’affluence, et il restait peu de places libres. Seule sa table était toujours vide, parce que c’était justement sa table. Les lycéens de McKinley savait qu’elle s’asseyait là pour déjeuner, et évitait soigneusement cet endroit de la cafétéria, tout comme ils évitaient de se retrouver trop près de Sunny. Habituée à déjeuner seule, les moments où quelqu’un prenait place à sa table étaient rares. Gillian mangeait avec elle, et parfois, Vivaldine et Jamie. Mais la première boycottait les repas servis au self –elle avait bien raison-, la seconde mangeait avec les Cheerios et le dernier était aux abonnés absents. Celui qui venait de s’asseoir à sa table, Sunny ne le connaissait même pas. Elle l’avait déjà aperçue, de loin, sortant du bureau du principal, ou se bagarrant, et après en avoir déduit qu’il s’agissait juste d’un mini délinquant de plus, Sunny s’était vite désintéressée du garçon. Aussi fut-elle plus que surprise de le trouver à sa table. De là où elle se trouvait, elle pouvait voir qu’il restait deux places libres à une table de gleeks, et une à une table de membres de l’équipe de hockey. Alors, pourquoi sa table, bon sang de bonsoir ?

« Tu t’es perdu ? » lui jeta-t-elle en haussant un sourcil.
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MessageSujet: Re: 05. let's get the party started    05. let's get the party started  EmptyMer 24 Oct - 11:12

Benjamin constata presque immédiatement le trouble qui agitait Sunny. Elle chercha du regard une explication plausible au fait qu’un étudiant vienne troubler son apparente et quotidienne tranquillité. Il n’avait pas souvenir d’avoir remarqué sa présence les quelques fois où il avait déjeuné là ; alors pourtant qu’il savait qu’il aurait repéré une fille seule avec facilité. Peut être qu’elle ne l’était pas à l’époque, et que vue sa tendance délibérée à fuir, voire à mépriser, tout ce qui pouvait se rapporter à un groupe, le fait que son cerveau ait délibérément ignoré la jeune femme dans une situation autre que sa solitude était tout à fait normal et ne présentait franchement rien d’inquiétant. Il toussa un peu, la laissant déblatérer intérieurement sans rien dire. Il ne savait pas si elle savait qui il était, et s’en fichait pas mal. Il entreprit d’observer sa propre assiette, franchement dégouté par ce qui s’y trouvait, mais s’abstint de tout commentaire. Sa famille avait beau posséder des moyens, Benjamin se nourrissait mal la plupart du temps. Il ne voyait aucun intérêt à préparer un dîner ou plus généralement, un repas digne de ce nom quand la seule chose qu’il était possible d’en tirer était un tête à tête avec lui-même. Sa mère rentrait toujours trop tard pour le dîner, sans parler du déjeuner qui était juste hors de propos. Même le week-end, elle désertait la maison jusqu’à des heures avancées de la nuit. Alors il n’était pas irrégulier qu’il s’occupe de lui tout seul et commande une pizza avalée devant un film, ou parfois même qu’il se couche épuisé et avec comme seule nourriture les restes d’un joint de la veille, pour les grandes occasions – celles, particulièrement, où il se sentait plus seul que jamais. Noël, les fêtes, les anniversaires, rien n’était mieux, c’était toujours la même rengaine. Alors il était habitué à manger des choses un peu classiques et sans grande originalité, mais ce repas de cantine lui donnait envie de jeuner pour les trois jours à venir, au moins. Il regarda l’assiette de sa voisine pour estimer ce qu’elle pensait du plat préparé, et visiblement, son opinion n’était pas moins basse. Elle avait trié tous les aliments et c’était étrangement déconcentrant…

Benjamin sursauta en entendant sa voix qui s’adressait à lui. Il releva les yeux et haussa un sourcil en imitant son propre geste, puis secoua la tête lentement. Sans donner plus de réponse, il baissa les yeux de nouveau pour fixer son assiette. Tout était méthodiquement ordonné malgré la bouillie totale que représentait le plat servi. Etrange manière de fonctionner que de trier les aliments pour ne même pas les manger ; et ce détail retint l’attention de Benjamin pendant de longues minutes au moins. Puis finalement, il reporta son attention sur Sunny qui attendait toujours une explication à sa présence ici, à sa propre table que personne jamais ne daignait venir occuper. « Non ». Il arracha un morceau de pain qu’il mangea lentement et haussa une épaule évasive. « Mais les autres tables ne m’inspirent franchement pas… » Il soupira un peu, ces tables étaient organisées comme des clichés, de purs clichés. Les uns avec les autres, tous les midis, les mêmes dont on se moque en passant, ceux qu’on ignore, ceux qu’on adule. Benjamin trouvait ça ennuyeux, terriblement ennuyeux, mais comme la plus grosse partie des choses qui se déroulaient ici. Il roula un peu des yeux puis poursuivit, peu avare d’explications. « Et j’ai vérifié, je ne pense pas encore avoir vu ton nom ou que ce soit sur cette table ». Il sourit un peu, ironiquement satisfait de sa réponse, et entreprit de terminer le pain qu’il avait entamé.

Il ignorait et se fichait pas mal du différend qui liait Nina et Sunny, mais sans ce contrat, sans doute n’aurait-il jamais croisé la route de la jeune femme. Elle était plus jolie que la plupart des autres filles de ce lycée – vraiment jolie, pas du style cheerleader qu’il était aisé de croiser dans les couloirs de McKinley – mais son effacement la rendait vraisemblablement invisible aux yeux d’un type comme Benjamin. Parce que deux choses lui importaient en réalité, dans les couloirs de ce maudit lycée : les gens qu’ils pourraient fréquenter pour ses… affaires, et les gens qu’il pouvait mépriser d’un coup d’œil sans même faire un quelconque effort de socialisation. Parce que c’était bien de ça qu’il s’agissait : mépriser les gens pour qu’ils lui fichent tous la paix. C’était ce qu’il voulait, obtenir un diplôme pour la forme en fréquentant les bancs du lycée le moins possible, et filer dans les années avec le maximum d’anonymat envisageable. « ]Sunny ». Il rit un peu et repoussa son assiette pour se concentrer sur le dessert, une espèce de purée ignoble qu’il avait du mal à identifier.
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Sunny Palmer
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MessageSujet: Re: 05. let's get the party started    05. let's get the party started  EmptyDim 4 Nov - 2:53

Interdite, Sunny fixait le jeune garçon. Il n’était pas nouveau, à McKinley, ce qui aurait pu expliquer sa présence à la table de la petite « fouille-m*rde » du lycée, alors que tout le monde s’échinait à éviter la petite blonde. S’il ne connaissait pas la réputation de Sunny, c’est peut-être qu’il ne côtoyait que peu de lycéens, il ne devait pas se mêler des affaires d’adolescents hormonés et à la tête creuse, et ne devait même pas savoir à côté de qui il venait de s’asseoir. Convaincue qu’il ne la connaissait pas, et qu’il se fichait comme de l’an quarante de savoir qui elle était, Sunny se détendit, et s’adossa lentement au dossier de sa chaise, sans quitter le jeune homme du regard. Objectivement, il était plutôt mignon, voir même carrément craquant, dans le genre inexpressif et taciturne. Ses cheveux châtains étaient décoiffés, lui donnant un air négligé, et il avait un menton carré bien et une mâchoire bien dessinée qui lui donnait un air dur. Mais le plus remarquable chez lui, c’était bien ses yeux. Lorsqu’il leva la tête vers elle pour la fixer, ce fut avec deux prunelles d’un bleu azur. Qui que cela puisse être, il avait tout du bad boy dont toutes les filles raffolent et pour lequel elles sont prêtes à s’opposer à l’autorité parentale et à faire des bêtises. Mais Sunny n’avait jamais été particulièrement sensible aux attraits masculins. Si elle le trouvait mignon, c’était par simple constat, tout comme elle trouvait que Nina n’était pas vilaine à regarder, et que Cissy était un affront pour les yeux, ou qu’Harper était une bombe sexuelle en devenir. Alors qu’elle s’apprêtait à hausser les épaules et à se désintéresser du garçon pour se concentrer sur sa lecture, il ne put s’empêcher de faire remarquer d’un ton imperceptiblement moqueur que jusqu’à preuve du contraire, la table ne lui appartenait pas. A ces mots, Sunny haussa les sourcils, à la fois amusée et ébahie. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui parle de la sorte. En général, les gens fulminaient en sa présence, ouvraient la bouche pour l’insulter, puis se ravisaient, conscients du pouvoir qu’elle avait sur eux, ce qui les rendait d’ailleurs encore plus furieux. Parfois, l’un d’entre eux laissait sa colère éclater et l’arrosait de mots grossiers et de menaces, mais Sunny n’écoutait que d’une oreille, et d’ailleurs, cela n’aboutissait jamais. C’était à la portée de n’importe qui, de menacer. Mettre à exécution ses menaces, c’était une tout autre affaire, et quand on est coupable d’une chose dont on a honte et qui risque d’être dévoilé au grand jour, en général, on se tait, et on subit. Sunny l’avait vite compris, et en avait fait sa principale méthode d’intimidation.
Ce dont elle n’avait pas l’habitude, en fait, c’était qu’on se comporte de façon insolente avec elle. C’était un sous-entendus ironique qui chatouilla la mémoire de Sunny, sans qu’elle comprenne vraiment pourquoi. Où donc avait-elle entendu des paroles similaires ? Qui, dans son entourage, s’exprimait de la sorte ? Fouillant dans ses souvenirs, la journaliste en herbe fut incapable de savoir à qui lui faisait penser le garçon. Quelqu’un du lycée ? Forcément. Sunny n’avait déjà pas beaucoup d’amis, mais encore moins en dehors des murs de l’établissement. Mais si elle devait réduire sa liste avec le nom de ceux à qui elle adressait la parole –sans qu’ils l’aient demandés, il est utile de le préciser- cela faisait tout de même un sacré nombre d’individus. Puis, soudainement persuadée qu’elle se faisait des idées, elle laissa tomber, et clignant des yeux, elle secoua doucement la tête et baissa la tête vers son roman, choisissant d’ignorer le jeune homme et le lot d’interrogations qu’il avait apporté avec lui en posant son derrière sur une des chaises qui entouraient la table de Sunny.

Elle n’en eut pourtant pas l’occasion, parce qu’alors, il l’appela par son prénom, et elle releva à nouveau les yeux. Cette fois, il venait définitivement de piquer sa curiosité, parce qu’en révélant qu’il la connaissait, qu’il savait qui elle était, il venait de prouver que c’était en toute connaissance de cause qu’il s’était assis à sa table, et certainement pas sans idée bien précise en tête. L’air très sérieux, Sunny le fixa alors qu’il s’attaquait à son dessert. Elle réunit mentalement tout ce qu’elle savait sur ce lycéen : il se bagarrait souvent, et faisait de réguliers passages par le bureau du proviseur. Il n’allait pas en cours de façon très régulière, mais pour en être certaine, Sunny allait devoir consulter le dossier scolaire du jeune homme, et elle se promit d’en faire la demande à Jonah dès que possible. Il n’avait que peu d’amis dans l’école –un bon point pour lui. Sunny n’avait pas une opinion très positive de ses chers camarades de classe, et de son avis, moins on les fréquentait, mieux on se portait, tant ils étaient bas du plafond et limités. Que savait-elle d’autre à son sujet … ? Elle qui d’ordinaire connaissait la petite vie de tout le monde sur le bout des doigts, car dotée d’une excellente mémoire, fut incapable de nommer le jeune homme, et elle se maudit cent fois d’être aussi ignorante, avant de se promettre de ne plus jamais refaire ce genre d’erreur. Ses projets professionnels l’obligeaient à être au courant du moindre petit détail de la vie de chacun, et à cet instant précis, elle se vit comme une débutante, ce qui l’agaça prodigieusement. Peu encline à faire des ronds de jambes et à jouer à un stupide jeu du chat et de la souris, elle posa son livre sur la table, repoussa brutalement son plateau repas et changea de chaise pour se retrouver face au garçon, avant de croiser les bras sur la table et de se pencher en avant. « Très bien. Qu’est-ce que tu veux ? » demanda-t-elle d’un ton abrupt. « Je sais que tu ne t’es pas assis à cette table sans raisons bien précises. Les gens ne s’adressent jamais à moi sans but. Ils ont soit besoin de quelque chose, une chose que je peux leur donner, soit ils veulent me menacer, ou me supplier, ça dépend des jours et de ce qu’ils ont à cacher. » Et effectivement, il était très rare qu’on vienne la voir juste pour lui parler de la pluie et du beau temps. Quand elle ne devait pas se farcir les lamentations et l’indignation de ceux qu’elle faisait chanter, elle était mise à contribution pour fournir de noirs secrets à certains élèves qui avaient besoin, à leur tour, de faire chanter quelqu’un. Parfois, elle s’exécutait. Parfois, elle faisait en sorte que la situation se retourne contre celui ou celle qui avait recours à de telle méthode, en dévoilant un secret par exemple, ou en offrant le même type de renseignement à la future victime de chantage. Aussi, elle avait du mal à croire qu’un garçon soit venu s’asseoir à sa table juste comme ça, parce que les autres tables ne l’inspiraient pas, comme il le lui avait dit quelques instants auparavant. « C’est la première fois qu’on se parle, donc tu n’es pas là pour me menacer, et tu n’es apparemment pas le genre à supplier. J’en déduis donc que tu es là parce que tu as besoin de quelque chose. Alors vas-y, crache le morceau, avant qu’on te voit parler avec moi et que cela ternisse ta réputation. Un secret à déterrer ? Un rival à écarter ? Une petite amie à impressionner ? Quoi que, non, tu n’as vraiment pas la tête d’un bourreau des cœurs. Tu veux savoir des trucs sur tes parents pour qu’ils te foutent la paix ? Je t’écoute. » Et elle prit son air le plus attentif pour ponctuer ses paroles.
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