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 06. Better late than never.

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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Coldplay ─ Charlie Brown
Glee club favori : Second Chances
Vos relations:
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MessageSujet: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyVen 8 Fév - 11:34


06. Better late than never.


Les muscles meurtris par l’angoisse qui raidissait son corps tout entier, Charlie se mordit à nouveau la lèvre inférieure, essayant en vain de distraire son attention en comptant les secondes qui filaient avec une lenteur affligeante. Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’elle était assise sur le siège inconfortable du cabinet, plusieurs minutes qu’elle attendait avec une impatience grandissante le moment où elle retrouverait enfin toute liberté de mouvement. Depuis que Mr. Smith lui avait annoncé la nouvelle deux jours plus tôt, elle ne tenait tout simplement plus en place, sautillant frénétiquement sur ses deux pieds à chaque fois que l’idée de pouvoir à nouveau contrôler son poignet lui effleurait l’esprit. La veille, elle avait pourtant bien failli réduire à néant tous les efforts qu’elle avait fournis depuis qu’elle se l'était fracturé, en trébuchant malencontreusement sur la poubelle de la salle de bain et en s’étalant de tout son long sur le carrelage de la pièce. Heureusement pour elle, elle était parvenue à sauver son plâtre –et le poignet qu’il contenait- en se rattrapant in extremis à l’aide de sa main gauche. L’épisode de la salle de bain l’ayant quelque peu refroidie, elle s’était légèrement calmée depuis et était finalement parvenue à contenir toute son excitation et éviter les catastrophes pour arriver ce jour-là à seize heure piles à l’hôpital, et en un seul morceau de surcroit.

Car récupérer l’usage de son poignet droit ne signifiait pas seulement perdre son statut d’invalide, qui lui avait pourtant causé tant de problèmes en un mois de temps. Non, si Charlie était si impatiente de le retrouver, c’était surtout pour ce que cela impliquait artistiquement parlant : après des semaines de convalescence, elle allait enfin pouvoir récupérer sa guitare, sentir ses mains se caler sur l’instrument, pincer les cordes comme autrefois, avec la même envie, la même passion. A la seule idée de pouvoir ouvrir ce fichu placard dans lequel elle avait dissimulé sa guitare dans le but de mettre fin à toute tentation, elle sentait son palpitant bondir joyeusement dans sa poitrine, ses pensées s’envoler pour ne plus converger que vers ce même instrument qui la faisait tant rêver. Son ambition, néanmoins, ne s’arrêtait pas là. Certes, pouvoir danser guitare en main un peu partout dans la maison des Vieux Quartiers revêtait une importance particulière à ses yeux, mais il y avait bel et bien autre chose : pouvoir retrouver sa chorale, les Second Chances. Elle n’avait pas remis les pieds dans la salle de répétition depuis ce qui lui semblait être des siècles, et qui n’était pourtant qu’un pauvre petit mois qui s’était étiré de façon interminable. Il en était de même pour le chant qu’elle avait abandonné dès lors que le plâtre avait été posé autour de son poignet droit. Bien sûr, elle avait fait quelques entorses à la règle : à deux ou peut-être trois reprises la jeune femme avait échauffé sa voix, que ce soit en compagnie de sa colocataire Ecaterina au bar-karaoké, devant une foule d’inconnus, ou encore seule dans le sous-sol de sa maison, provoquant en duel un pauvre punching-ball qui constituait alors l’ennemi public numéro un de la jeune femme. En dehors de ces rares exceptions, Charlie était parvenue à respecter ses résolutions ; seulement voilà, aujourd’hui elle n’avait plus qu’une seule hâte : y mettre un terme, une bonne fois pour toutes.

Un frisson glacé lui parcourut alors l’échine et quelques secondes plus tard à peine, la voix du médecin retentit dans toute la pièce, lui annonçant qu’il avait terminé. A la fois sceptique et excitée de découvrir le résultat, Charlie ouvrit grand les yeux et posa aussitôt son regard sur sa main gauche. Un grand sourire s’installa automatiquement sur ses lèvres. Mr Smith ne mentait pas : son poignet était peut-être encore un peu rouge, mais il était bien visible et plus important encore, semblait fonctionnel. Prudente, la jeune femme leva sa main droite devant ses yeux ébahis et remua légèrement le poignet. « Il faudra bien évidemment faire attention pendant quelques jours, votre poignet est encore fragile, mademoiselle. Mais d’ici trois à quatre jours, vous ne sentirez plus rien, c’est promis ». Le regard brillant d’une lueur espiègle, Charlie le posa sur le médecin et esquissa un dernier sourire. « Comptez sur moi, Mr Smith ». … pour ne pas suivre vos conseils.

*

Installée devant le miroir de la salle de bain, Charlie passa en revue son corps partiellement dénudé d’un air satisfait. Pour cette première soirée en tant que femme libre (de mouvements seulement), la jeune femme avait décidé de jouer gros et de s’amuser. Après avoir fait un crochet au centre commercial sur le chemin du retour, et plus précisément dans une petite boutique à l’étage vendant de jolies pièces de lingerie fine, elle était revenue chez elle un petit sac à la main, l’esprit embrumé par la perspective d’une soirée qui s’annonçait tout à fait réjouissante. Aussi s’était-elle directement dirigée vers la salle de bain après avoir joué quelques accords de guitare dans le salon, se préparant pour une soirée qu’elle espérait mémorable. Profitant de l’absence fortuite d’Ecaterina, Charlie avait ainsi pris possession des lieux et s’était montrée plus coquette qu’à l’accoutumée, en dérobant au passage quelques flacons de vernis et autres produits cosmétiques dans les tiroirs réservés à sa colocataires. Après plus d’une heure enfermée dans la pièce, elle était enfin prête à affronter son gynécologue préféré, vêtue d’un soutien-gorge sombre en dentelle qui mettait en valeur les rares formes qu’elle possédait, et un bas tout aussi affriolant qui, elle en était certaine, ne serait pas pour déplaire à son petit-ami. Le sourire aux lèvres, Charlie quitta enfin la salle de bain et, se dirigeant vers l’entrée d’un pas assuré, elle récupéra son long trench couleur crème qui dissimulerait son corps à moitié nu des regards indiscrets.

Perchée sur les escarpins qu’elle avait empruntés à Ecaterina –cette dernière avait beau être de petite taille, ses pieds, eux, étaient d’une pointure raisonnable, ce dont se réjouissait la brunette : à défaut de pouvoir lui piquer ses robes, elle pouvait ainsi piocher dans sa collection de chaussures- Charlie resserra l’étreinte de son trench autour d’elle et verrouilla la voiture. Tournant les talons, la jeune femme embrassa du regard l’immeuble qui se dressait face à elle puis, prenant une longue inspiration, elle se dirigea vers celui-ci, plus déterminée que jamais. Au cours de ces dernières semaines, rares avaient été les occasions permettant à Wyatt et Charlie de se retrouver seuls en tête à tête : entre le travail du premier, et les multiples péripéties de la seconde, ils s’étaient forcément quelque peu éloigné l’un de l’autre. Les sentiments que Charlie éprouvait à l’égard de son gynécologue ne s’étaient pourtant pas éteints : au contraire, au fil des mois qui s’étaient écoulés, la brunette s'était sentie de plus en plus à l’aise dans cette relation, prenant plus d’assurance face à Wyatt. Aussi improbable leur rencontre avait-elle été au tout début, leur couple sonnait désormais comme une évidence aux yeux de la brunette.

Parvenant à l’entrée principale du bâtiment, Charlie exécuta rapidement le code qui lui ouvrit les portes, et s’élança en direction de l’ascenseur. Elle avait beau faire de son mieux pour ne pas paraitre trop excitée à l’idée de se retrouver en présence de Wyatt dans une telle tenue, rien n’y faisait, et à mesure que l’ascenseur montait et s'approchait du troisième étage, son cœur cognait de plus en plus fort dans sa poitrine. Lorsqu’elle atteignit enfin la porte du gynécologue, elle esquissa un large sourire, se souvenant de la première fois où elle avait posé les pieds devant celle-ci. C’était là un souvenir que la jeune femme n’était pas près d’oublier et qu’elle chérissait tout particulièrement en raison des conséquences qu’il avait pu avoir dans sa vie. Encouragée par ce dernier souvenir, Charlie prit son courage à deux mains et leva l’index de sa main droite vers la sonnette de l'appartement qu’elle poussa délicatement. Passant une main dans ses longues mèches brunes, la jeune femme jeta alors un coup d’œil à sa tenue et décida d’enlever l’un des boutons de son trench. Quelques secondes plus tard, ils étaient tous défaits et, penaude, elle attendait toujours la réponse de son gynécologue. Ce dernier se faisant désirer –dans tous les sens du terme- Charlie appuya à nouveau sur la sonnette avant de tirer les conclusions qui s’imposaient dans ce genre de situation : Wyatt était aux abonnés absents, pile au moment où il aurait dû se précipiter vers la porte d’entrée de son appartement. Déçue, Charlie poussa un long soupir et finit par récupérer la clé au fond de sa poche, celle qu’il lui avait donnée « en cas d’urgence » mais qu’elle n’avait pas voulu utiliser pour jouer à fond la carte de la surprise. Déverrouillant la porte d’un air désabusé, elle se retrouva aussitôt plongée dans le noir et leva les yeux au ciel, excédée : et dire qu’elle s’était donnée tout ce mal pour se retrouver dans un appartement désert ! Se dirigeant vers la cuisine avec nonchalance, Charlie essaya de contenir son agacement en se servant un verre de vin et prit finalement place sur le sofa du salon. Au cours des deux heures qui suivirent, la jeune femme vida deux autres verres de vin, alluma le grand écran plasma, écouta le journal télévisé, consulta son portable à peu près toutes les dix secondes, élabora bon nombre d’excuses auxquelles le médecin pourrait avoir recours pour expliquer son absence, grinça des dents lorsque l’image de Ruby Caldwell lui vint à l’esprit, et finit par s’assoupir sur le sofa aux alentours de vingt-deux heures, son trench reposant négligemment de l’autre côté du canapé. Charlie Watson-Brown, à moitié nue dans l’appartement de son petit-ami, passait définitivement une soirée d’enfer.
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyVen 8 Fév - 21:55

La musique assourdissante du karaoké couvrait la plupart des mots bafouillés par son collègue qui s’était tant enivré que son nez ressemblait aux plans de tomates bien mûres qu’il avait achetés et déposés sur son balcon deux jours plus tôt pour faire le deuil de ses vacances. Pour une obscure raison, que d’aucuns auraient nommé “karma”, tout allait de mal en pis ces derniers temps dans la vie de Wyatt Pillsbury. «Et elle refuse que je dorme dans notre...» Alors qu’il avait espéré pouvoir prendre une semaine de congés bien mérités pour passer du temps avec Charlie, qu’il ne voyait plus qu’en pointillés depuis quelques temps, l’une de ses patientes bientôt à terme avait décidé d’accoucher prématurément et dans les pires conditions possibles. C’était à peine s’il avait eu le temps d’ouvrir le journal à la page des sports installé au soleil sur la petite terrasse attenante à sa chambre que son téléphone avait vibré de toutes ses forces sur la tablette. L’infirmière chargée de l’obstétrique à l’hôpital l’avait convoqué sans autre cérémonie que de lui aboyer les symptômes de la jeune femme entre deux cris de cette dernière et de lui annoncer que le médecin de garde était parti à Washington pour un congrès toute la journée, ne lui laissant pas le luxe de choisir. Dix heures en salle de travail et finalement à bout de forces, la maman avait opté pour la chirurgie, d’ordinaire banale mais éprouvante après autant de temps passé entre une paire de cuisses, aussi musclées soient-elles, et en sous-effectif. Et comme si la césarienne n’avait pas suffi, il avait fallu s’occuper du bout de chou encore trop petit pour se prendre en charge seul. «Quinze ans de mariage et...» Tout cela aurait pu s’en tenir là. Il aurait pu retourner à ses vacances, prendre le soleil et retrouver ses jolies tâches rousses en compagnie de sa petite amie à qui il n’avait même pas pu annoncer ses nouvelles disponibilités. Mais c’était sans compter sur l’arrêt maladie impromptu de l’un de ses collègue au cabinet. On dit que les idiots ne tombent jamais malade, mais apparemment ils peuvent se faire un tour de reins en s’entraînant au golf miniature derrière le cabinet. Cette fois ce fut au milieu d’une séance de jogging qu’il fut interrompu, à mi-chemin de son tour du parc, par la voix pleurnicharde du même docteur Incompétent qui était en train de se lamenter face à lui. «Docteur qu’est-ce que je peux...» Pourquoi avait-il accepté de venir déjà ? Parce qu’il n’avait pas eu le choix. De ce qu’il avait réussi à décrypter entre les parasites sonores, le pauvre homme semblait avoir des soucis avec sa femme qui lui avait annoncé que leur vie était devenue trop ennuyeuse pour elle et qu’elle voulait remettre du piment dans son existence avant d’être trop vieille. À moins que ses goûts se soient portés sur les très jeunes filles, quinze ans de mariage plus tard sa femme devait elle aussi avoir la cinquantaine sonnée. Une autre victime des cinquante nuances dont nombre de ses patientes lui avait parlé sans doute. Peu lui importait que sa femme ait envie d’une paire de menottes, que sa libido ait diminué, que les horaires étaient parfois ingrats. Il en allait de même pour lui. Et il aurait aimé rentrer chez lui pour appeler sa guitariste préférée dans l’espoir d’entendre autre chose que le message de sa boîte vocale.

Il avait essayé de prétexter qu’il avait lui aussi un couple à sauver, et qu’il avait déjà suffisamment donné de sa personne au cours de la semaine pour avoir le droit à un peu de répit, mais il avait été piégé à la fin de la réunion par sa secrétaire qui avait toujours été beaucoup trop compatissante. La jolie blonde avait une main dangereusement posée sur le dos de son confrère et apaisait ses peines en caressant ses épaules. L’avait-elle traîné là pour lui servir de caution s’il finissait par lui sauter dessus ? Cherchait-elle à se quitter le cabinet avec une prime pour taire le harcèlement sexuel ? Il était tout simplement hors de question que la seule autre personne à la hauteur de ses qualifications dans ce cabinet se fasse la belle. Il fallait qu’il lui parle en privé, mais pour le moment une vague d’impuissance le clouait à sa chaise, immobile. Incrédule face à cette scène, Wyatt trempa les lèvres dans sa bière tiède qui lui arracha une grimace. La goutte de trop. Roulant des yeux excédé par l’ensemble de la situation, il envoya un grand coup dans l’épaule droite du médecin avec le plat de sa main. «Ressaisissez-vous Henry à la fin ! Vous n’espérez pas qu’elle va revenir si vous passez votre temps à pleurnicher dans les bars, n'est-ce pas ?» Se levant en repoussant sa chaise d’un coup sec, il saisit la secrétaire par le bras sans violence mais dans la ferme intention de la traîner hors du bar avec lui. «Vous n’avez qu’à l’appeler et la faire venir. Elle n’a plus dix-sept ans, un karaoké et un bon coup devraient suffire. Investissez dans du viagra mon dieu, je vous fais une ordonnance sur-le-champ s’il faut.» siffla-t-il d’une voix claire sans une once de honte dans le regard alors que ses deux compères le fixaient bouche bée. Les ignorant superbement et sans lâcher son étreinte sur le bras mince de la jeune femme il poursuivit : «Alicia et moi avons aussi une vie. Et à moins que tout ceci ne soit compté en heures supplémentaires déduites de votre paie, il est déjà presque vingt-deux heures et j’ai autre chose à faire.» Sortant son porte-feuille de la poche intérieure de sa veste, il claqua vingt dollars sur la table couvrant les consommations et entraîna Alicia à l’extérieur du bar. «Je vous raccompagne.» déclara-t-il avec un calme olympien malgré la colère et l’épuisement qui le rongeaient de l’intérieur. Il n’était qu’à deux pas de chez lui mais il ne pouvait pas la laisser s’évaporer dans la nature et il profiterait du trajet pour remettre les points sur les I. Lui ouvrant la portière passager de sa voiture de sport garée un peu plus loin, il monta en voiture et avant de mettre le contact se tourna vers la jeune femme pour la transpercer de son regard vert. «Alicia. Êtes-vous mécontente du cabinet ?» Visiblement déconcertée par sa question, la jeune femme secoua la tête pour toute réponse. «À quoi jouiez vous dans le bar ? Il a le double de votre âge voyons. Il est marié. Et même si bobonne se plaint, elle n’aura jamais le cran de divorcer d’un homme avec un salaire à cinq chiffres. Il faut que vous arrêtiez ça avant qu’il ne vous saute dessus.» À en juger par la moue confuse et sa bouche peinte de rouge sang, Wyatt n’était pas aussi loin de la réalité qu’il ne l’aurait souhaité. Soupirant profondément alors qu’elle gardait le silence, il démarra finalement le moteur et se dirigea vers le vieux centre où elle résidait dans ses souvenirs. «Je ne me serais jamais permis de mettre mon nez là-dedans en temps normal, et je comprends que la situation vous mette mal à l’aise, mais je vous en supplie, ne jouez pas à ce petit jeu avec le docteur James. Je ne peux pas me permettre de perdre mon meilleur élément.» conclut-il avec un sourire timide sans quitter la route des yeux. De retour à proximité du cabinet, il suivit ses instructions et la déposa devant un immeuble gris, attendant jusqu’à ce qu’elle rentre en lui adressant un petit signe de la main avant de s’effondrer, le front contre le volant en cuir.

Il sentait la bière bas de gamme, le parfum de femme, la transpiration, ses oreilles bourdonnaient encore des fausses notes hurlées dans le micro du bar. Il aurait tué pour une douche et une bonne nuit de repos. La maison de Charlie n’était qu’à quelques blocs de là, songea-t-il en appuyant les bras sur le haut du volant pour étirer son dos douloureux. Au fond de ses yeux une lueur de désir scintilla avant de s’évanouir en un battement de cil. Il n’avait pas la force d’essuyer un nouvel échec. Pas ce soir. Après un rapide regard dans son rétroviseur, il opéra un demi-tour en trombe et se gara droit dans le parking de son immeuble à peine cinq minutes plus tard. Le bruit du verrouillage centralisé l’apaisa un peu et le sentiment d’être enfin chez lui combla sa poitrine alors qu’il montait patiemment les escaliers jusqu’au troisième étage. Tapotant sa poche, il fit tinter ses clefs qu’il extrait de leur cachette. Voulant les faire tourner dans la serrure, il rencontra une résistance inattendue et après avoir essayé deux fois il poussa la poignée de la porte qui à sa grande terreur s’abattit. Il n’avait tout de même pas oublié de fermer son appartement ? Ou bien avait-il eu la visite de voleurs ? Depuis le casse de la bijouterie, la presse locale n’arrêtait pas de faire ses titres sur une recrudescence de la délinquance dans l’état. Son cœur s’accéléra alors qu’il pénétrait les lieux du crime sur la pointe des pieds, tous ses sens en actions. Le son de la télévision attira immédiatement son attention et il se redressa interloqué. Les voleurs ne regardent pas les informations en général, ils se contentent de prendre l’écran et de s’en aller. Un regard en direction de la cuisine et il remarqua immédiatement le tire-bouchon abandonné sur le comptoir. Ses pupilles se dilatèrent et son rythme cardiaque s’emballa à nouveau, non plus d’appréhension mais d’excitation cette fois. Continuant sa traversée à pas de loup jusqu’au canapé, ses sourcils se soulevèrent de surprise en découvrant Charlie assoupie dans une tenue aussi légère qu’affriolante.
Ses yeux s’adoucirent instantanément en trouvant le corps de la jeune femme et le désir qu’il avait étouffé quelques minutes plus tôt le submergea à nouveau de manière implacable. Contournant le canapé en cuir, il s’agenouilla au niveau de la tête de la jeune femme et prit délicatement la télécommande de ses mains pour éteindre la télévision. Il nota sur la table la présence d’une bouteille bien entamée et d’un verre vide qui n’annonçaient rien de bon. Mais il n’aurait pas pu s’en moquer davantage. Elle était là. Sa Charlie. Posant une main sur son front chaud, il fit courir ses doigts dans ses mèches brunes avec toute la tendresse dont il était capable et se pencha sur elle pour déposer un baiser aussi léger qu’une plume sur ses lèvres. «Oh Charlie...» souffla-t-il, faisant rouler son nom sur sa langue avec délice. «Réveille-toi mon cœur.» murmura-t-il au creux de son oreille avant de presser à nouveau ses lèvres dans son cou, remontant doucement jusqu’à sa bouche maquillée. La tenue, le maquillage, tout cela était inhabituel. Il n’était pas le seul à avoir souffert de l’absence de l’autre à en croire ses efforts et cette pensée suffit à lui remettre un peu de baume au cœur. Il devrait s’assurer de trouver une vengeance à la hauteur du crime qu’avait été cette soirée impromptue le retenant loin d’une si jolie créature. Mais tout cela attendrait. Pour le moment il n’y avait rien au monde qui aurait pu le détourner de cette vision rêvée. Elle était parfaite. Et elle était à lui.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyLun 11 Fév - 16:24

Installée au fond de son transat planté dans un décor paradisiaque, Charlie observait avec incrédulité les bouteilles de vin qui dansaient devant ses yeux, exécutant une chorégraphie des plus improbables. Elle ne savait pas vraiment par quelle astuce elle avait réussi à faire léviter tous ces objets –peut-être était-elle si familière avec l’univers d’Harry Potter qu’elle était finalement parvenue à le pénétrer ?- mais cette ambiance bien particulière n’était pas pour lui déplaire ; passé le moment de perplexité, la brunette parvint à se détendre un tantinet et s’agita à son tour dans son transat au rythme des bouteilles, trempant à intervalles régulières ses lèvres dans le Tequila Sunrise que contenait son propre verre. Une atmosphère estivale régnait autour d’elle : il y avait le soleil, le ciel dégagé, l’eau turquoise de la mer qui s’étendait à perte de vue, le sable fin qui glissait sous ses doigts chauds. Charlie n’aurait pu rêver mieux : elle qui rêvait de vacances depuis un bon mois –depuis qu’elle avait clos en beauté sa dernière année à l’Ohio State University, en vérité- voilà qu’elle pouvait enfin se détendre loin de l’agitation de la ville. « Cesse donc de te prendre pour Hermione Granger, Brown, tu me donnes mal à la tête à la fin avec ces bouteilles ! ». Fronçant les sourcils en reconnaissant cette voix familière, Charlie jeta un coup d’œil à sa gauche et découvrit une Ecaterina étendue sur un transat voisin dans un bikini riquiqui offrant une vue plongeante sur son décolleté. La jeune femme cilla à la vue de sa colocataire et de sa peau étonnamment brune : elle avait beau y réfléchir, elle ne se souvenait pas être venue se dorer la pilule sur cette plage isolée en sa compagnie. « Fais pas cette tête, Brown, t’as l’air encore plus débile que d’habitude ». Vexée, Charlie sortit brusquement de son mutisme et réagit au quart de tour, envoyant le contenu de son grand verre au visage de Cat, mouillant au passage le magazine people qu’elle tenait fermement et provoquant des hurlements assourdissants dignes d’une vraie Paris Hilton dérangée dans sa séance de bronzage. « Débile, peut-être, mais sèche jusqu’aux bouts des ongles, poupée » Rétorqua Charlie. Rehaussant ses lunettes de soleil king-size sur son nez d’un air satisfait, elle lui adressa un sourire narquois puis posa son regard sur la mer face à elle, ignorant avec superbe les petits cris indignés de sa colocataire. La jeune femme s’apprêtait alors à fermer les yeux afin de mieux profiter de l’instant lorsque le ciel s’assombrit soudainement, laissant place à une pluie torrentielle qui s’abattit avec force sur la plage. Paniquée, Charlie bondit sur ses pieds et jeta aussitôt un regard affolé en direction de sa colocataire… qui venait tout simplement de s’évaporer dans la nature. Clignant des yeux, Charlie posa une main sur son front humide et parcourut la plage du regard à la recherche de Cat. « Cat ! Caaat ! Où te caches-tu ? Reviens, c’est pas drôle ! Caaat ? » Cria-t-elle entre deux bourrasques de vent qui faillirent l’emporter loin du sable humide dans lequel elle commençait à s’enfoncer. Un mouvement apparut alors dans son champ de vision et, certaine d’avoir retrouvé sa meilleure amie, Charlie se retourna brusquement afin de l’accueillir. « Caaa… Ruby ? ». Plissant les yeux pour mieux percevoir la silhouette sous la pluie battante, elle découvrit avec stupeur Ruby Caldwell qui, vêtue de noir de la tête aux pieds, la fixait d’un air mauvais –un air que Charlie n’avait jamais vu apparaitre sur ses traits délicats. « Désolée Charlie, mais c’est fini. Tu as perdu. Game-over. Il est à moi. A moi » Déclara l’Awesome Voice d’une voix grave et profonde avant de tourner les talons, se dirigeant vers une seconde silhouette que Charlie n’avait pas reconnue et qui, à mesure qu’elle s’avançait, se fit plus précise. Wyatt Pillsbury. Son Wyatt Pillsbury. La jeune femme se figea aussitôt, mortifiée en découvrant son petit-ami : bien loin de se préoccuper d’elle, Wyatt marchait d’un pas déterminé en direction de Ruby qu’il souleva bientôt dans ses bras, la faisant tourner autour de lui quelques instants avant de la reposer sur le sable pour mieux attraper son visage entre ses deux mains et l’embrasser avec force. Incapable de formuler le moindre mot, Charlie resta immobile face à la scène qui se jouait, impuissante. Et lorsqu’une dernière silhouette apparut et prit les traits de la petite sœur de Cassandra Hamilton, Grace, ce fut comme la cerise sur le gâteau. Le visage ruisselant non pas des perles de pluie mais bien de ses larmes qui, nombreuses, voilaient désormais son regard, Charlie sentit l’appel du sable et, lentement, s’y enfonça. La dernière image qu’elle perçut fut celle de son petit-ami, aux bras duquel se tenaient Ruby et Grace, aux anges. « Réveille-toi mon cœur, réveille-toi… ».

*

Charlie ouvrit soudainement l’œil, troublée par le frisson agréable que lui procuraient les multiples baisers que l’on déposait sur sa peau nue, à hauteur de sa nuque. Aveuglée par le filet de lumière en provenance du spot qui se trouvait juste au-dessus d’elle, elle referma aussitôt les yeux et émit un léger gémissement en sentant les lèvres se faire insistantes près de son oreille. Ce ne fut qu’une poignée de secondes plus tard qu’elle se souvint enfin de l’endroit dans lequel elle se trouvait, et des projets qui l’avaient justement amenée à venir ici. « Wyatt ? » Dit-elle d’une voix légère, encore ensommeillée. Se retournant doucement sur le canapé, elle posa avec délicatesse une main sur le visage parsemé de taches de rousseur de son petit-ami, et ouvrit à nouveau les yeux. Les yeux verts de Wyatt l’accueillirent, et si un sourire prit automatiquement place sur ses lèvres, il fut rapidement gommé lorsqu’elle sentit sur ses longs doigts une odeur de bière qui réveilla aussitôt chacun de ses sens. Se redressant sur le canapé, elle dégagea sa main du visage de Wyatt et la posa sur sa cuisse dénudée. « Quelle heure est-il ? » Demanda-t-elle, le regard soudain empli de méfiance. Les pièces du puzzle finirent de se remettre en place dans son esprit brouillé par le sommeil et l’alcool, et elle eut un léger mouvement de recul. Elle se souvenait être arrivée à l’appartement, avoir découvert les pièces désertes avec un agacement certain, puis avoir ouvert une bouteille de vin avant de s’installer dans le canapé du salon avec le sentiment d’avoir totalement échoué ce qu’elle avait voulu entreprendre. Coulant un regard sceptique à Wyatt, elle se souvint également de ses réserves au sujet d’une grande brune aux yeux amandes, et grimaça légèrement alors que le visage de cette dernière apparut dans ses pensées. « Tu étais passé où ? Je t’ai attendu toute la soirée… Je voulais te faire une surprise mais tu n’étais pas là » Ajouta-t-elle d’une voix lasse. Poussant un long soupir, elle secoua la tête avec contrariété, et détourna son regard pour le poser sur sa tenue affriolante. D’un geste vif, elle récupéra un coussin sur le canapé et resserra ses bras autour de lui, ce qui lui permit à la fois de trouver un peu de réconfort mais aussi de dissimuler une partie de sa tenue ; c’était peut-être puéril de sa part, mais elle n’était pas sûre que le médecin mérite encore tant de nudité gratuite après toutes ces heures qu’elle avait passées seule dans son appartement, à l’attendre. Glissant doucement sur le canapé afin de se placer au centre de celui-ci mais surtout de prendre ses distances avec le gynécologue, elle jeta un nouveau regard renfrogné à ce dernier. Son rêve -ou plus vraisemblablement son cauchemar- lui revenant à l’esprit, elle serra les mâchoires. Cela avait beau être un songe, elle savait que cela ne lui était pas venu de nulle part : de nature méfiante et jalouse, la jeune femme avait toujours vu d’un mauvais œil la complicité qui semblait exister entre Wyatt et sa camarade de chorale, et qui avait explosée devant toute la ville lors du festival qui s’était déroulé quelques semaines plus tard : le duo que ces deux-là avaient partagé n’avait laissé personne indifférent, y compris Charlie qui en dépit de ses tentatives pour se concentrer uniquement sur son petit-ami et l’encourager, n’avait pu éviter de ressentir une certaine jalousie. « Tu… tu étais avec les Awesome Voices, c’est ça ? » Lui demanda-t-elle, après une seconde d'hésitation.
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyLun 11 Fév - 18:32

Après un instant de panique, la menace s’était envolée pour laisser place à la plus plaisante des surprises. Mais dans la précipitation Wyatt n’avait pas pris la peine de retirer son blouson de cuir et la chaleur pesante dans son appartement faisait rougir ses pommettes mouchetées. Le double vitrage des fenêtres fermées empêchait le son de la rue de passer et la fraîcheur du soir ne filtrait pas ce qui avait sans doute évité à Charlie de prendre froid dans cette tenue. Le jeune homme n’aimait pas le silence qui régnait dans son grand appartement. Il vivait seul depuis un peu plus d’un an et s’il y avait bien des avantages à rentrer dans une maison inoccupée, le vide finissait par l’angoisser et la télécommande de sa sono l’attendait toujours à côté de son vide poche dans l’entrée pour que la musique y remédie dès son arrivée. Seulement cette fois il n’était pas arrivé dans un appartement vide. Il avait cru que la solitude et l’eau chaude seraient les seuls remèdes possible à sa mauvaise humeur, mais comme il s’était trompé. Le seul son de la respiration irrégulière de Charlie suffisait à apaiser sa colère. Les traits de son visage étaient tendus, elle avait presque l’air préoccupée dans son sommeil. Mauvais rêve ? Laissant son regard caresser son corps dans les moindres détails, son visage s’éclaira d’un sourire irrépressible. Charlie n’était pas du genre coquette. Se pomponner dans la salle de bain pendant deux heures pour sortir acheter à manger, très peu pour elle. Il aimait sa simplicité et son naturel. Elle était franche, toujours directe, débordante d’énergie. Elle n’avait pas besoin d’artifices, pas pour lui. Même si ceux auxquels elle avait eu recours ce soir là n’avaient rien pour lui déplaire. Pendant longtemps il n’était sorti qu’avec des bimbos rousses tirées à quatre épingles. Il avait aimé la sophistication, les efforts qu’elles avaient fait pour lui plaire, et même ce côté prévisible qui lui avait valu d’être raillé par ses amis qui l’appelaient dès que se pointait une jolie rouquine. Toutes étaient jolies, souvent plantureuses, parfois futées, dévouées et sûrement toutes intéressées par son avenir. Mais jamais il n’avait eu ce même frisson inexplicable comme en voyant Charlie pour la première fois. Elle était aux antipodes de ce qu’il avait toujours cherché, trop mince, trop brune, trop indépendante... Mais c’était elle, et pas une autre.

En dépit de son adoration pour la choriste, Wyatt ne parlait que rarement d’elle à ses rares amis. Emma connaissait son existence bien qu’il ne les ait jamais formellement mises en présence. Sa gêne à l’égard de Lexie ne s’était jamais vraiment dissipée, et il avait gardé pour lui les détails de sa relation, supposant que Charlie lui en toucherait un mot si elle le jugeait nécessaire. Samuel n’était pas exactement un confident de choix, Hallie avait eu une passe difficile à cause de ce bon à rien de Robbie qui était allé engrosser une autre fille et il ne se sentait pas suffisamment proche des autres choristes pour aborder sa vie privée. Restait Ruby bien sûr... Elle connaissait l’existence de Charlie, peut-être... Sûrement. Il avait bien dû prononcer son nom, ou la croiser alors qu’ils étaient ensemble pendant la compétition régionale. Seulement il était persuadé que mentionner sa petite amie avec la brune ne ferait que la mettre mal à l’aise et pourrait même rompre le charme qu’ils parvenaient à avoir lorsqu’ils se produisaient ensemble. Au fond de lui-même, il savait qu’il ne la laissait pas de marbre. Il en avait joué sans scrupules pour tenter d’obtenir la victoire et les compliments avaient heureusement fusé pour récompenser ses efforts. Sur scène ils formaient un beau couple, il fallait l’avouer. Ce n’était pas non plus un sacrifice que de flirter avec elle, mais il maîtrisait parfaitement les limites à ne pas dépasser. Elle ne s’était pas déclarée et il comptait sur le fait que la situation continue de la sorte. Il n’y avait rien de mal à garder Charlie pour lui et à ne pas parader devant toutes ses connaissances tout en progressant en chant.

Il aurait pu rester là à la regarder pendant des heures, s’il avait su se tenir éloigné de la jeune femme, mais avant qu’il n’ait le temps d’y songer ses doigts étaient déjà dans sa chevelure brune. Embrassant la peau blanche de son cou, il inspira son parfum qui lui fit oublier un peu les effluves de bière du bar. S’écartant un peu d’elle alors qu’elle ouvrait timidement les yeux, il ne put s’empêcher de sourire béatement en observant son éveil d’enfant. Prenant la main qu’elle avait posé sur sa joue pour la presser contre ses lèvres, ses sourcils se froncèrent lorsqu’elle la retira pour la remettre sur ses jambes. Jetant un coup d’œil à sa montre, il marmonna «Vingt-deux heures trente.» Légèrement frustré d’être privé d’elle, il reposa sa main sur la sienne, frôlant la peau de sa cuisse du bout des doigts dans l’espoir d’attirer son attention sur autre chose que l’horloge. Son ton boudeur le fit sourire à nouveau et alors qu’il aurait voulu la prendre dans ses bras pour essayer de se faire pardonner et l’enlever au canapé, elle troqua son étreinte contre un coussin posé à côté d’elle. Interdit devant cette réaction, Wyatt la dévisagea sans comprendre ce qui se passait. Pire encore, elle semblait réellement lui en vouloir et son œillade noire lui fit hausser les sourcils. Il ne lui avait jamais avoué être passé en tenue de médecin chez elle quelques jours plus tôt, mais contrairement à elle son plan avait totalement échoué et il n’en avait pas fait tout un plat. Froissé par ce rejet qu’il jugeait mal venu, il ne comprenait pas à quoi elle jouait avec lui. Il se redressa pour retirer sa veste et s’éloigna du canapé pour la déposer sur l’un des fauteuils qui l’entouraient avant de s’asseoir sur l’accoudoir à bonnes distances. Que venaient faire les Awesome Voices dans la conversation ? Et surtout pourquoi tant de soupçons ? C’était pourtant de loin la meilleure justification qu’il aurait pu avoir. «Non.» répondit-il interloqué. «J’ai été forcé d’accompagner ma secrétaire et cet abruti de docteur James dans un bar. Je serais bien rentré plus tôt, crois-moi. Surtout si j’avais su le genre de surprise qui m’attendait.» Il déboutonna le haut de sa chemise avec un sourire joueur et se releva pour retourner près de Charlie. Lui confisquant le coussin qui dérobait son corps à sa vue, il l’envoya au hasard dans la pièce et se rapprocha d’elle jusqu’à ce que leurs genoux se touchent. «Qu’est-ce qu’il y a ?» lui souffla-t-il tout bas en prenant son menton entre ses doigts pour tourner son visage vers lui. «Tu m’en veux ? Je suis désolé...» Déposant un baiser sur le bout de son nez avant d’y frotter doucement le sien. «Tu m’as manqué tu sais. À partir de maintenant tu as interdiction de disparaître aussi longtemps.» Prenant ses mains dans les siennes, il réalisa finalement que son poignet droit était libre du plâtre gribouillé qu’elle avait traîné pendant des semaines. Souriant de toutes ses dents, il attira le maigre poignet pâle à sa bouche pour y déposer un long baiser. «J’ai besoin de prendre une douche... Et je vois que ton médecin n’aura plus rien à redire si je t’emmène avec moi...»
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

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Chanson préférée du moment : Coldplay ─ Charlie Brown
Glee club favori : Second Chances
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyMar 12 Fév - 17:22

Après quelques heures passées en solitaire et plusieurs minutes de sommeil, le désir et l’impatience avaient laissé place à un agacement placide dont Charlie ne parvenait à se défaire. Elle avait beau observer Wyatt, tenter de lui accorder le bénéfice du doute, rien n’y faisait : son amertume perdurait, la rongeant de plus en plus au fil des secondes qui s’écoulaient. Ce n’était pas tant un problème de confiance. Charlie avait confiance en Wyatt. En plusieurs mois de relation, il ne lui avait pas donné une seule raison de douter de lui, et la méfiance qui était pourtant devenue le meilleur atout de la brunette lorsqu’il s’agissait de combattre de futures déceptions, s’était finalement évanouie. Peu de personnes avaient su passer outre ces barrières qu’érigeaient Charlie à chaque fois que l’on souhaitait l’atteindre. A Lima, elles se comptaient sur les doigts d’une seule main : il y avait Ecaterina, bien sûr, qui en dépit de leurs disputes incessantes était devenue l’amie sur qui elle pourrait toujours compter, mais aussi Lexie, dont le récent départ l’avait beaucoup touchée, sans oublier Cassandra et enfin Wyatt. Chacune de ces personnes avait réussi à obtenir la confiance de Charlie, ce qui était déjà un exploit en soi. Cette dernière n’avait pas pour habitude de se faire des amis aussi facilement, et malgré quelques réserves à l’idée de s’installer dans une ville inconnue, elle avait vite changé d’avis lorsqu’elle avait découvert que dans cette petite ville de l’Ohio, les gens étaient on ne peut plus abordables et vous accueillaient à bras ouverts. Une véritable révolution pour la jeune femme, habituée à la Californie et à la froideur de ses habitants, qui contrastait tant avec la météo ensoleillée dont bénéficiait cet état. Sur la côte ouest du Pays, Charlie n’avait jamais réussi à faire ses preuves et avait passé la plupart de son temps cloitrée chez elle avec pour seule compagnie sa guitare et ses bouquins. Bien loin d’être la fêtarde que l’on reconnaissait désormais parfois en elle, elle vivait à l’époque davantage en recluse, ne se mêlant que très peu à la population, se révélant ainsi comme étant aux antipodes de sa mère qui, au contraire, était considérée comme l’une des femmes les plus sociables de San Diego. Malheureusement, Charlie n’avait ni hérité de son caractère facile, ni de son air bienveillant ; elle était comme son père, indépendante -ou du moins était-ce le portrait que sa mère avait toujours dressé de lui.

En scrutant le regard de Wyatt ce soir-là, elle aurait tout donné pour ne pas céder à ses caprices de fille impatiente et entêtée. Après tout, elle était venue le voir dans le but de le surprendre et de s’amuser, et non dans celui d’entamer un débat pour savoir si oui ou non, le gynécologue lui disait la vérité sur ses relations avec Ruby Caldwell, bien qu’ils n’aient jamais véritablement abordé le sujet. Et pourtant, malgré ce que la raison lui dictait, Charlie ne put s’empêcher de n’en faire qu’à sa tête, dévoilant le côté sombre de sa personnalité à son petit-ami. Lorsque ce dernier lui annonça l’heure qu'il était, elle fronça le nez derechef, se rappelant être arrivée deux heures et demie plus tôt, pleine de bonnes intentions. Retenant un énième soupir, elle détourna le regard et sentit presque aussitôt le gynécologue lui caresser la cuisse avec douceur du bout des doigts. Ce simple geste parvint à apaiser les ardeurs de la jeune femme l’espace d’une seconde, le temps pour elle d’oublier les pensées qui obscurcissaient son esprit, celles qui revinrent néanmoins rapidement à la charge. Vulnérable aux caresses du médecin, elle comprit qu’elle ne pourrait peut-être pas rester totalement concentrée sur ses questions s’il continuait à la toucher de la sorte, et décida donc de prendre ses distances, s’écartant vivement du gynécologue après avoir attrapé le coussin qu’elle étreignit pour mieux dissimuler sa tenue légère. Le nom des Awesome Voices flotta alors dans la pièce, et malgré ses efforts pour s’en défaire, le portrait de Ruby Caldwell imprégna les pensées de la jeune femme. Le médecin démentit toutefois ses propos, lui expliquant qu’il avait passé la soirée avec ses collègues, une soirée qui selon ses dires ne s’était pas révélée particulièrement amusante. Se penchant vers elle, il tenta de capter son regard tout en lui demandant ce qui n’allait pas. La moue boudeuse, Charlie haussa les épaules et rencontra accidentellement son regard clair. Bien trop troublée par l’espace qui les séparait, aucune répartie ne lui vint à l’esprit et elle se contenta de suivre du regard les doigts du gynécologue qui se placèrent bientôt sous son menton, dans un geste d’une douceur infinie.

« Je… » Commença-t-elle avant de s’arrêter brusquement lorsqu’il lui avoua à quel point elle lui avait manqué. De plus en plus perturbée par les agissements de son petit-ami, Charlie eut le plus grand mal à se concentrer sur ce qu’elle avait à lui dire, et quand il prit son poignet entre ses doigts pour y déposer un baiser, les choses ne s’améliorèrent guère. Tentée par la proposition du garçon, elle fut à deux doigts de l’accepter tant elle était hypnotisée par le regard qu’il posait sur elle. D’ordinaire, elle n’avait pourtant aucun mal à rester campée sur ses positions : elle était si bornée qu’elle se battait toujours jusqu’à obtenir gain de cause. Cette fois, les choses étaient pourtant bien différentes, Wyatt ayant ce pouvoir quasi magnétique sur elle qui lui faisait perdre tous ses moyens. Serrant les mâchoires, Charlie parvint néanmoins à rompre le charme et tourna la tête, fermant les yeux pour ne plus se laisser troubler. « Toi aussi tu m’as manqué, Wyatt. Plus que tu ne pourrais l’imaginer » Lança-t-elle d’une voix presque trop douce. Ignorant sa dernière proposition, elle poursuivit, d’une voix qu’elle espérait plus distante. « Et c’est sûrement pour cette raison que oui, je t’en veux un peu ». Rouvrant les yeux, la jeune femme récupéra son poignet des mains du médecin et le posa sur le cuir du canapé. « Mais je pense quand même être en droit de me poser quelques questions. Ça fait des jours que je ne t’ai pas vu, et je ne dis pas que c’est entièrement de ta faute, j’ai aussi ma part de responsabilité là-dedans : avec toute cette histoire de plâtre on ne peut pas dire que j’ai été d’excellente compagnie ces derniers temps » Se rendant compte de la rapidité de son débit de parole, Charlie s’interrompit une seconde, reprenant son souffle tout en prenant grand soin d’éviter le regard de son petit-ami. « Alors je suis sincèrement désolée que tu aies passé une soirée épouvantable, mais la mienne ne fut pas si terrible non plus. Pour une fois… pour une fois que je voulais te faire une petite surprise… ». La brunette secoua la tête, et réunissant tout son courage, elle affronta enfin le regard médusé de Wyatt. « Tu sens la bière, Wyatt. La bière et un parfum qui ne te ressemble pas, un parfum qui n’est pas non plus le mien. Et si tu savais le nombre de choses que j’ai entendues cette semaine, peut-être comprendrais-tu pourquoi je réagis comme ça. Tu connais la sœur de Cassandra, Wyatt ? Grace Hamilton ? La fille du pasteur ? Grande, mince, blonde, plutôt très mignonne. Elle est venue me voir à l’église, dimanche dernier, et tu sais ce que cette folle m’a dit ? Que tu lui appartenais, que tu lui étais destiné ou je ne sais trop quoi encore ! ».

En repensant à cet épisode Charlie ne put retenir une grimace, et elle se leva soudainement du canapé, se souvenant à la perfection des termes que Grace avait employés, des termes qu’elle n’était pas près d’oublier. Debout au milieu du salon, la jeune femme en oublia qu’elle était en sous-vêtements, trop occupée à se battre avec ses démons intérieurs, et surtout son manque de confiance en soi. La relation qu’elle partageait avec Wyatt relevait du conte de fée, tout s’était si bien déroulé jusqu’à présent, et voilà que des soupirantes surgissaient de partout. Si elle ne s’était pas sentie aussi menacée, elle ne se serait probablement pas mise dans des états pareils ; malheureusement c’était là le cœur du problème, elle avait peur que l’on vienne s’interposer entre Wyatt et elle, peur de ne plus être suffisamment à la hauteur, peur de le voir s’en aller avec une autre. La jalousie n’était que l’une des multiples conséquences du manque de confiance dont elle souffrait. Au fond, elle était pourtant consciente du fait que Wyatt lui disait la vérité, mais toute la frustration qu’elle avait accumulée lorsqu’elle s’était retrouvée seule dans l’appartement du gynécologue était en train d’exploser sans qu’elle ne puisse plus contrôler quoi que ce soit. Prenant une longue inspiration, Charlie posa ses mains sur ses hanches et se tourna pour faire face à Wyatt, qui était pourtant à plusieurs mètres d’elle. « Je voulais simplement passer une soirée avec toi. Rien de plus. Mais de toute évidence, ce sera pour une prochaine fois ». Jetant un dernier regard à Wyatt, partagée entre le désir de sauter dans ses bras et celui de quitter l’appartement pour se retrouver seule, elle finit par opter pour la seconde solution et se dirigea vers le canapé pour récupérer son manteau, avant de tourner le dos à Wyatt et de partir en direction de l’entrée.
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyMer 13 Fév - 13:39

Ses yeux émeraudes croisèrent les siens et enfin il eut l’impression qu’elle allait lui revenir. Depuis qu’il l’avait réveillée en douceur de son rêve, la jeune femme s’était évertuée à construire un mur entre eux qu’il avait du mal à faire tomber malgré tous ses efforts. Il savait qu’il n’était pas son premier petit ami, mais il n’en demeurait pas moins qu’il était son premier amant, sa première relation sérieuse et il ne cachait pas la fierté certaine qu’il en tirait. Elle avait beau jouer les dures parfois, elle était le plus souvent fragile en sa compagnie, et ses prunelles trahissaient la confiance qu’elle lui accordait en s’abandonnant à lui. Petit à petit, il avait découvert tous ses points faibles. Il avait appris à maîtriser les regards qui la faisaient chavirer, les zones les plus sensibles de sa peau, les mots qui la faisaient réagir. Et si son corps n’avait presque plus de secrets pour lui, il n’en allait pas de même pour le reste. Le gynécologue avait l’impression qu’elle en savait beaucoup plus à son sujet qu’elle n’avait jamais partagé avec lui. Elle faisait ressortir ce qu’il y avait de meilleur en lui. Pour elle, il abandonnait son air hautain et distant pour être plus doux, plus tendre, plus patient aussi. Il lui avait parlé de sa sœur, de son enfance, du clan Pillsbury et des attentes qu’il avait fuies. Elle ne lui avait jamais vraiment rien demandé, mais il en avait ressenti le besoin. Pelotonné l’un contre l’autre entre les draps de son grand lit, il avait même abordé les points les plus sensibles concernant les remords qu’il avait encore concernant la maladie d’Emma. C’était comme si la chaleur de son corps contre le sien l’incitait aux confidences, pour justifier peut-être que leur relation n’était pas que charnelle, et qu’il avait plus à lui offrir qu’une partie de jambes en l’air quand elle en avait envie. Il avait dévoilé son intimité bien au-delà de ses limites passées sans jamais rien exiger en retour, mais espérant toujours que viendrait le jour où elle aussi ressentirait ce besoin de lui parler et de faire de lui quelqu’un de plus spécial dans sa vie. Il ne voulait pas la presser de questions de peur de la faire battre en retraite, ou pire encore. Il vivait assez bien dans cette ignorance relative. Seul le présent aurait dû compter. Pour cette raison il aurait voulu la garder à ses côtés tout le temps. Pour se rassurer, être certain qu’elle n’avait besoin de personne d’autre pour parler de ses tracas, pour épancher son chagrin, qu’il n’était pas là que pour assouvir son désir. C’était le seul moyen qu’il connaissait de ne l’avoir que pour lui sans l’effrayer avec cette jalousie insoupçonnée et cette pulsion de la posséder. Il avait besoin d’elle, de la retrouver brutalement sans autre mot que ceux qu’elle étoufferait perdue dans ses bras. Un simple baiser de sa part aurait suffi à chasser cette insécurité qui grandissait alors qu’elle se raidissait encore et qu’il sentait les muscles de sa mâchoire se contracter sous ses doigts, mais elle le lui refusa une fois de plus. Elle ignora somptueusement sa proposition en détournant le regard et rejetant ses avances, reprenant ses mains à son étreinte. Wyatt resta un instant figé, mais finit par reposer ses mains sur ses genoux, prit par surprise par cet aveu suivi d’accusations mitraillées à toute allure.

Ses yeux arrondis de surprise, il assistait impuissant à la scène. Elle n’était qu’à quelques centimètres de lui, assise sur le même canapé, et pourtant elle n’avait jamais paru plus distante. Depuis le début de son monologue, Charlie évitait soigneusement son regard, pour se protéger peut-être, mais faisant plus de dégâts au jeune homme que si elle avait fait le choix de lui dire ses quatre vérités en face. Lui en voulait-elle à lui d’être rentré tard ou bien se servait-elle de lui comme d’un catalyseur pour sa propre culpabilité ? Abasourdi par sa réaction, il ne trouvait pas les mots justes pour l’apaiser, incapable pour le moment d’articuler quoi que ce fût. Il comprenait sa frustration, d’autant plus qu’il l’avait lui-même vécue. Non seulement il s’était retrouvé dans une position très embarrassante face à sa colocataire, mais il avait réussi à brouiller un peu plus leur relation déjà dangereusement tendue. Ecaterina avait oublié de mentionner son passage ? Ou bien avait-elle fait le choix de la laisser dans l’ignorance par vengeance ? Le médecin aurait aimé penser qu’elle n’était pas de ce genre là, mais il ne la connaissait pas, et cette pensée lui fit pincer les lèvres en un rictus qui trahissait sa déception. Il aurait pu aller tous les jours sonner chez elle, la couvrir de messages ou d’e-mails, passer à l’improviste à la librairie et se comporter en parfait stalker, mais il avait fait le choix de lui laisser de l’espace pour guérir en paix. La choriste n’en avait pas vraiment discuté avec lui mais il savait que son plâtre l’atteignait plus qu’elle ne le laissait entendre. Elle avait choisi de se retirer momentanément des Second Chances, les gestes les plus simples étaient devenus une galère sans nom, pour toutes ces choses il aurait voulu être à ses côtés pour l’épauler mais elle avait choisi de se plonger corps et âme dans Dieu seul savait quoi, le faisant passer à la trappe. Cela lui en avait coûté mais il s’était plus ou moins tenu à ses engagements, et les rares fois où il avait cédé à la tentation n’avait que rarement tourné en sa faveur. Son ton accusateur à la mention de sa surprise ratée lui fit franchement froncer les sourcils, mais il tint sa langue à nouveau quand son regard se décida finalement à croiser le sien. Oui, il sentait le parfum et la bière, il s’était excusé, il avait expliqué ses raisons, et il voulait prendre une douche. Il avait déjà dû endurer les plaintes du copropriétaire de son cabinet à propos de son mariage raté et l’avait envoyé paître. Et il avait dû s’immiscer dans la vie privée de son employée la plus compétente qui s’apprêtait à commettre l’erreur de sa vie en se lançant dans une liaison qui lui ferait quitter le cabinet lorsqu’elle s’achèverait, nécessairement mal. Pourquoi fallait-il que son couple à lui aussi déraille alors que tout ce dont il avait besoin c’était de réconfort ? Pourquoi le fusillait-elle du regard comme s’il avait commis le plus impardonnable des crimes ? Pourquoi refusait-elle de le croire quand il ne lui avait jamais menti ? Qu’avait-il fait de mal ?

Il ne comprit d’abord pas ce qui vint ensuite. Il n’avait jamais entendu parler de cette fille. C’était à peine s’il connaissait la directrice de la chorale, comment se douter qu’elle avait tout un clan derrière elle ? Son nom ne lui disait rien, et des jolies blondes il y en avait un certain nombre en ville, s’il avait dû la croiser par hasard ses yeux ne s’étaient sûrement pas attardés sur elle puisqu’elle ne correspondait pas à son type de fille. Et Charlie le savait. Sa bouche s’ouvrit d’anéantissement en entendant la fin de sa tirade et cette fois il répondit en un souffle choqué. «Quoi ?» L’accusait-elle d’avoir été infidèle et d’avoir envoyé sa maîtresse en embuscade à l’église ? C’était ridicule. D’où sortait cette fille ? Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Il était tout simplement impossible que cela ait pu se produire. Perdu dans ses pensées, il tâchait de passer en revue toutes les patientes du cabinet, les personnes qui étaient venues le féliciter après son duo avec Ruby, mais rien ne collait. Elle l’avait rêvé. Quand il releva enfin le nez pour se tirer de ses hypothèses, Charlie n’était plus à côté de lui. Debout au milieu de la pièce perchée sur ses escarpins dans sa lingerie fine, elle le dévisageait douloureusement et son cœur se serra à sa dernière remarque. Elle n’avait pas fait un pas vers l’entrée que le gynécologue avait bondit hors du canapé pour la rattraper par le bras. «Il est hors de question que tu t’en ailles.» dit-il la mâchoire serrée avant de lui prendre le trench des mains sèchement. Ses doigts fermés sur le bras gauche de la jeune femme, il la força à opérer un demi-tour pour la mettre face à lui, laissant le manteau tomber à ses pieds. «Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Je n’ai jamais entendu parler de cette fille ! Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? Qu’est-ce qui s’est passé ?» Il n’attendait même plus de réponse. La bouche sèche, les yeux brillant d’incompréhension, il savait que si elle passait le pas de la porte il perdrait toute sa confiance. Sans lâcher prise, il n’osait pas la presser contre lui de peur de devoir affronter un rejet de plus. Son toucher était plus rude, destiné uniquement à l’empêcher de partir. «Je suis désolé pour la bière, et Alicia. Je suis désolé d’être rentré tard et d’avoir gâché ta surprise. Mais ne pars pas je t’en supplie.» Sa voix était aussi assertive que suppliante. Il ne savait plus quoi faire pour la faire rester de son plein gré. Il voulait l’embrasser, la serrer dans ses bras, sentir son corps contre le sien, les battements de son cœur qui lui dirait qu’elle n’était pas insensible à ses supplications. Mais il restait là, à la dévisager, la tenant à bout de bras. «Je ne comprends pas Charlie...» murmura-t-il d’une voix plus douce. «Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Pourquoi est-ce que tu ne me fais pas confiance alors que tu sais qu’il n’y a que toi ?»
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyLun 18 Fév - 14:34

Rares avaient été les disputes ayant opposé les deux amants au cours de ces derniers mois qu’ils avaient partagés. En dépit d’un caractère difficile et de multiples appréhensions, Charlie était toujours parvenue à mettre sa jalousie et son tempérament lunatique de côté, jusqu’à aujourd’hui. Le rôle de Drama Queen, que l’on voyait souvent dépeint dans de nombreuses séries télévisées, elle le laissait volontiers à d’autres : elle n’était pas de celles qui s’exclamaient facilement à tort et à travers, dans l’unique but de causer quelques scènes de ménage dénuées de sens. Certes, elle n’avait pas la langue dans sa poche et sa franchise lui jouait souvent de vilains tours, mais elle connaissait également ses limites et face à Wyatt, elle faisait de son mieux pour ne pas passer pour la rabat-joie de service. La preuve était là : elle aurait très bien pu laisser exploser sa jalousie par le passé ; elle aurait pu reprocher ce duo plutôt osé que le gynécologue avait voulu partager avec sa camarade de chorale Ruby Caldwell, et pourtant elle avait su se taire, observer sans dire mot et ravaler sa fierté pour esquisser un sourire quelque peu forcé devant la scène mais qui avait néanmoins eu le mérite d’éviter une dispute. Car sous ses airs de gentleman sympathique, Wyatt non plus ne manquait pas de caractère : parfois impulsif, obstiné et trop impatient, Charlie savait que le jour où leurs caractères viendraient à s’affronter, elle n’était pas sûre de gagner la partie et que nombreux seraient les pots cassés qu’il faudrait alors recoller prudemment. Ce furent ces arguments qui avaient permis un certain contrôle sur ses faits et gestes ; sans pour autant changer du tout au tout sa personnalité, elle avait néanmoins fait de nombreux efforts et s’était finalement habituée à ne pas se comporter avec Wyatt comme elle le faisait avec d’autres, comme Ecaterina. Elle était moins têtue, moins susceptible, et surtout moins jalouse...
Jusqu’au beau jour où le masque s’était décroché, où les défauts avaient repris le dessus. Ce soir-là.

Alors qu’elle se dirigeait vers l’entrée d’un pas déterminé et pourtant encore trop lent à son goût, Charlie sentit les larmes venir lui piquer les yeux. Malgré tout ce qui venait de se passer, ces reproches qu’elle lui avait jetés en plein visage, ces paroles qui étaient retombées dans le silence le plus complet, elle portait sur ses frêles épaules le poids de sa propre culpabilité. Qu’importe le retard que Wyatt avait eu, en temps normal elle ne lui en aurait pas tenu rigueur, ou du moins pas autant : elle l’aurait accueilli en faisant la moue, certes, mais son air boudeur aurait rapidement disparu pour laisser place à un sourire des plus chaleureux. Alors pourquoi avait-elle réagi ainsi ? Pourquoi avait-elle laissé une rancune particulièrement hostile venir lui gâcher la soirée ? Sa frustration et son impatience y étaient sans doute pour beaucoup, ainsi que sa jalousie qui persistait à la faire tourner bourrique. Charlie avait tellement misé sur cette soirée, après tant de temps passé chacun de son côté, que cette conclusion lui laissait un goût amer en bouche ; ce soir-là aurait dû être placé sous le signe de l’amusement et du plaisir, et pourtant il en était désormais tout autre. Et si les torts étaient sûrement partagés -ou du moins était-ce l’opinion de la brunette- elle savait également qu’elle ne pouvait ni blâmer la fatigue, ni l’alcool qu’elle avait bu en attendant le médecin. Aussi, déterminée à quitter les lieux pour limiter les dégâts qu’elle savait déjà conséquents, Charlie était persuadée que ce qu’elle faisait était la chose la plus raisonnable à effectuer dans ce genre de situation. Tant pis pour sa surprise, et au Diable, les excuses immédiates ! Elle aurait tout le temps d’y penser pendant la nuit, et il ne faisait pas l’ombre d’un doute qu’elle se réveillerait quelques heures plus tard, les yeux rougis par la fatigue et le regret, avec pour seule idée de retrouver Wyatt afin d’implorer son pardon. Mais pour le moment, elle était encore trop frustrée par la tournure qu’avaient pris les événements pour faire quoi que ce soit qui puisse lui venir en aide.

S’approchant peu à peu des ténèbres dans lesquels était plongé le hall d’entrée, la jeune femme ravala ses larmes et s’apprêta à partir pour de bon quand une main vint brusquement se poser sur son bras, stoppant net sa course. Dos à Wyatt, Charlie ferma les yeux une seconde, plus frustrée que jamais. Au fond, elle se doutait bien qu’il ne la laisserait pas partir aussi facilement, mais elle avait eu la bêtise d’espérer qu’il la laisserait tranquille. Lorsque son trench lui fut arraché des mains, elle fut forcée de se retourner et de croiser le regard de son petit-ami. Dans ses prunelles d’ordinaire si douces, elle décela une pointe de déception ainsi qu’une grande dose d’incompréhension. Refusant de desserrer l’étreinte de sa main autour de son bras, Wyatt se mit à lui poser toute une série de questions au sujet de Grace Hamilton, lui assurant qu’il n’avait jamais entendu parler d’elle. Charlie esquissa une grimace, avant de reculer d’un pas, cherchant en vain à libérer son bras de l’emprise du gynécologue. « Arrête, tu me fais mal ! » S’exclama-t-elle avec indignation tout en se débattant avec vigueur pour récupérer son pauvre bras prisonnier sous les doigts de Wyatt. Après plusieurs secondes de persévérance, elle finit par abandonner en constatant qu’elle ne faisait pas le poids face au médecin. Défiant ce dernier du regard, elle finit par lever les yeux au ciel. « Tu n’as peut-être jamais entendu parler d’elle, mais je te prie de croire qu’elle, elle te connait ! » Lui répondit-elle non sans un certain agacement. « Elle ne m’a rien fait… Physiquement parlant, du moins. Et je viens de te le dire, elle est venue me voir à l’église, dimanche dernier. J’étais tranquillement assise sur l’un des bancs au fond de la salle et elle a traversé toute l’église pour venir s’asseoir à côté de moi. Cette fille est complètement barrée, Wyatt, je te jure, elle a un grain ! » Se défendit Charlie, mâchoires serrées en se remémorant la scénette. A cet instant précis elle en oublia sa fureur envers Wyatt, bien trop concentrée sur celle qu’elle éprouvait à l’égard de la petite sœur de Cassandra. « Elle m’a dit qu’elle voulait que l’on rompe, toi et moi, parce que vous étiez destinés à être ensemble. Dieu vous a soi-disant réunis, et je ne suis à ses yeux qu’un obstacle se trouvant en travers de votre chemin » Conclut Charlie avec un petit rire nerveux. « Que c’est poétique, tu ne trouves pas ? ».

S’interrompant, la jeune femme prit une longue inspiration avant de secouer doucement la tête. Elle ne savait pas ce qu’elle avait bien pu faire à cette folle de Grace Hamilton pour qu’elle s’imagine des trucs pareils, mais de toute évidence, ces idées étaient profondément ancrées dans sa petite tête blonde. Retrouvant peu à peu son calme, elle releva le menton et sonda le regard de Wyatt qui l’observait toujours d’un air abasourdi. Elle aussi, au début, elle avait eu du mal à y croire. Et pourtant, ce n’était pas elle la folle de l’histoire, mais bien la cadette des Hamilton ; cette Grace était tellement obsédée par la Bible et le petit Jésus qu’elle avait fini par croire en des choses qui n’existaient pas. Coulant un regard à son bras que Wyatt tenait toujours fermement, elle fronça les sourcils. « Lâche-moi. S’il-te-plait, Wyatt » Reprit-elle d’une voix plus calme, aux intonations bien plus douces que celles qu’elle avait eues quelques minutes plus tôt. Malgré l’insistance du médecin, elle crut voir son regard émeraude s’adoucir, ce que ses prochaines paroles lui confirmèrent. Non seulement il s’excusa d’avoir gâché sa surprise, mais il lui demanda également de rester auprès de lui. Hésitante, Charlie ne répondit pas tout de suite, ne sachant plus vraiment sur quel pied danser. D’une part, elle restait frustrée par ce qui venait de se dérouler, et elle lui en voulait. Elle n’oubliait pas non plus ses réticences à propos de Ruby et Grace, et ce bien qu’elle n’ait toujours pas mentionné la première. D’autre part, elle avait du mal à résister à l’appel de son regard, et se tenir loin de lui semblait devenir de plus en plus difficile. Ses épaules s’affaissèrent alors et sentant les doigts de Wyatt s’écarter légèrement autour de son bras, elle en profita pour se dégager de son étreinte. Elle ne s’éloigna pas de lui pour autant, et son regard continua de scruter le sien. « Très bien, je reste là » Lui répondit-elle, sa voix oscillant entre douceur et irritation. Alors qu’elle s’apprêtait à s’éloigner d’un pas de lui, par mesure de précaution, elle se ravisa au dernier moment et choisit de s’en rapprocher. Seuls quelques centimètres les séparaient, et en dépit de sa contrariété, Charlie plongea facilement son regard dans le sien. Le souffle du médecin lui chatouilla bientôt la peau et elle dut se mordre furieusement la lèvre inférieure pour ne pas céder au désir qui s’immisçait doucement en elle. Elle parvint fort heureusement à se reconcentrer lorsque le gynécologue lui posa de nouvelles questions, des questions qui l'interpellèrent. La jeune femme haussa légèrement les sourcils avant de river les yeux au sol, fuyant encore une fois le regard clair du médecin. « Ce n’est pas en toi que je n’ai pas confiance » Murmura-t-elle d’une voix presque inaudible. La colère s’atténua à nouveau, laissant place à une tristesse que ses traits traduisirent naturellement. S’éclaircissant la voix, elle releva timidement les yeux vers Wyatt. « Il n’y a que moi ? » Répéta-t-elle d’une voix incertaine. « Alors pourquoi ai-je l’impression que tu es soudainement devenu le centre d’attention de toutes les habitantes de Lima ? Grace… Ruby… » Sa voix faiblit légèrement lorsqu’elle prononça le dernier prénom. « Et si demain, une jolie rousse se pointe dans ton cabinet ? Une très jolie rousse, très intelligente, et très riche. Est-ce que je serai toujours la seule à avoir toute ton attention ? ».


Dernière édition par Charlie Watson-Brown le Mar 19 Fév - 9:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyLun 18 Fév - 17:06

Malgré le petit cri de douleur de Charlie qui protestait alors qu’il resserrait l’étau sur son bras, le gynécologue ne bougea pas d’un millimètre, incapable de lâcher prise. Lui qui était habitué à tout contrôler et à mener ses affaires d’une main de maître, elle venait une fois de plus de le jeter hors de sa zone de confort. Depuis leur rencontre elle n’en avait fait qu’à sa tête, et toute l’expérience du monde n’aurait pas suffi à anticiper les réactions de Charlie Watson-Brown. Il aimait les surprises permanentes qu’elle lui réservait et qui aurait pu entretenir son intérêt pour les deux prochains siècles. Il aimait son grain de folie et son impulsivité. Au moins autant qu’il les détestait à cet instant présent. Accroché à elle, ses yeux le transpercèrent de toute sa colère et sa mâchoire se contracta laissant entrevoir les muscles saillants passer sur sa joue. Sentant néanmoins qu’elle abandonnait le combat, il relâcha un peu de la pression qui lui laisserait un bleu s’il se montrait plus violent. Il ne se reconnaissait pas plus qu’il ne la reconnaissait. Jamais il n’aurait couru après quelqu’un qui voulait le quitter, jamais il n’aurait rêvé faire du mal à une femme et pourtant il était suffisamment désespéré pour la retenir contre son gré et laisser une hideuse marque rougie sur sa peau. L’agacement dans sa voix et ses yeux qu’elle leva au ciel firent exploser une onde de colère dans sa poitrine. Est-ce qu’elle mettait sa parole en doute ? Il était face à elle, la regardait droit dans les yeux, pendu à ses lèvres et clairement à court de ressources pour lui montrer toute sa bonne foi mais elle ne le croyait toujours pas ? Son passé avec les femmes n’avait pas toujours été reluisant et il n’était pas tombé amoureux de toutes ses partenaires, mais il avait toujours été fidèle si les circonstances l’exigeaient. Était-ce là ce qu’elle pensait vraiment de lui ? Qu’il prendrait un malin plaisir à déflorer toutes les vierges majeures de cette ville ? Blessé dans son ego de son manque de foi, il écoutait malgré tout les détails de cette histoire abracadabrantesque. Ses lèvres s’entrouvrirent alors qu’elle ironisait sur la fin de son récit, les yeux écarquillés, il n’en croyait pas ses oreilles. Noyé sous le travail au point qu’il n’avait même pas pu rendre visite à sa petite amie pendant plusieurs jours, il avait réussi à se dégoter une sociopathe. Pire encore, tout semblait si parfaitement en place dans sa tête qu’elle pouvait venir s’en prendre à Charlie dans un lieu public qui représentait pour certains la maison de Dieu qu’elle considérait comme caution de son petit cinéma. Tout ça sans être jamais venue le trouver, ou lui laisser un mot, un signe, n’importe quoi. «C’est ce qu’elle t’a dit ?» demanda-t-il incrédule. «Mot pour mot ?» Il passa sa main libre dans ses cheveux en tournant la tête comme pour chercher les repères qu’il avait perdu depuis que cette conversation avait commencé. «Si ça se reproduit il faut appeler la police Charlie. Si elle s’en prend à toi...» Sa voix se perdit dans l’inquiétude alors qu’il échafaudait déjà les pires scénarios. Mordant l’intérieur de sa lèvre, il n’arrivait même pas à s’imaginer qu’elle soit blessée à cause de cette dégénérée qui s’imaginait que Dieu tissait des relations entre les inconnus et justifiait qu’on menace les gens. Quel genre de sous-entendus pouvait-il y avoir derrière ces mots...

La voix de Charlie l’arracha à son tracas l’engageant de nouveau à la lâcher. Par réflexe, ses doigts se refermèrent un peu sur elle de peur qu’elle veuille à nouveau partir, mais le trouble qu’elle exaltait finit par venir à bout de son entêtement et il relâcha la pression qu’il exerçait sur son muscle tendu. Il abhorrait de la voir dans cet état, et plus que tout, il ne supportait pas d’en être la cause. La voir se dégager de lui comme si sa présence était devenu une nuisance brisa quelque chose en lui et il ne remarqua même pas qu’elle était restée immobile. La distance qu’elle avait mis entre eux n’avait plus besoin d’être physique. Elle l’avait rejeté pour la première fois, plusieurs fois, et malgré son désespoir empressé de lui faire comprendre qu’il ne supportait pas d’être loin d’elle une seconde de plus, elle ne cessait de monter cette barrière qu’elle cimentait de toute son incertitude et des délires psychotiques de cette Grace. Il reprit ses esprits pour réaliser qu’elle s’était rapprochée de lui contre toute attente. Inspirant profondément pour endurer cette torture, ses mains retombées le long de son corps se contractèrent en deux poings fermes. Que cherchait-elle à la fin ? S’il la touchait elle le repoussait, s’il la retenait elle s’enfuyait, et quand il la libérait elle venait se coller à lui pour l’enivrer de son parfum. Elle allait le rendre fou. Il n’y comprenait plus rien. Même un QI comme celui d’Einstein ne l’aurait pas aidé à se sortir de cette situation. La raison n’avait plus rien à voir là dedans, il ne s’agissait que de sentiments purs et violents qui le tenaient en échec. Devait-il être en colère contre elle ? Contre lui ? Contre Grace ? Devait-il être triste ? Devait-il comprendre que leur relation ne tenait pas la route s’il n’arrivait pas à franchir un si petit obstacle ? Était-il capable de le surmonter et de la faire rester... De lui faire comprendre qu’il n’avait qu’elle et qu’il était incapable de considérer qui que ce soit d’autre. Il ne reconnaissait même plus sa propre voix tant il était secoué par cette situation inédite. Sa réponse murmurée ne lui parvint que parce qu’elle n’était qu’à quelques centimètres de lui. Elle semblait si peu convaincue que les mots n’arrivaient pas à prendre de volume, mais l’espoir qu’elle dise malgré tout la vérité et que son désespoir avait finalement payé ôta un poids de sa conscience. Lorsque ses prunelles croisèrent enfin les siennes, il caressa doucement sa joue, laissant ses phalanges enfin détendues frôler à peine sa peau de peur qu’elle ne s’échappe encore. Il ne résista à l’envie de l’écraser contre sa poitrine que parce que la suite de sa réponse le renvoya à son enfer.

Un pas en avant, deux pas en arrière. Elle avait à peine avoué lui faire confiance qu’elle se rétractait pour lui annoncer qu’il était le plus gros flirt de la ville. Ses sourcils se froncèrent à sa réponse mais il tint sa langue pour la laisser poursuivre. Effectivement, il pouvait sûrement prétendre avoir été en contact intime avec un bon nombre de la population féminine, mais ça n’avait été qu’après avoir enfilé une paire de gants en latex et avoir mené un interrogatoire médical de routine. Il était beau, il le savait, il en avait toujours joué et ne comptait pas s’en excuser. La compétition des chorales lui avait peut-être donné un peu plus d’exposition, mais de là à croire qu’il était un objet de désir pour ces dames... Il aurait pu rire de la situation et raillant sa paranoia, mais le nom de Ruby à ses lèvres le glaça. Pourquoi la mêler à ça ? Et pourquoi maintenant ? Charlie avait-elle surpris l’une de leur répétition où il mettait tout en œuvre pour dévoiler un peu plus le sex appeal de la jolie jeune femme ? Avait-elle eu des échos de leur petite soirée au Piano-Bar ? Même après sa performance sur scène elle n’avait jamais mentionné la brunette des Awesome Voices, pas même une fois. Il était même surpris qu’elle ait retenu son prénom tant il évitait de la mentionner en sa présence. Il avait espéré qu’elle lui faisait suffisamment confiance pour savoir qu’il ne s’agissait là que d’une relation amicale entre deux choristes et que ce qui se passait sur scène n’était que poudre aux yeux. Le reste ne regardait que Ruby et lui. Mais de toute évidence elle avait choisi ce soir là pour déverser sa réserve sans fin de méfiance et de doutes qu’elle lui avait habilement dissimulé jusqu’alors. Sa remarque finale le mit hors de lui et il ne put s’empêcher de prendre sa tête entre ses deux mains, excédé par sa réaction il s’éloigna d’elle. Il tituba quelques pas sans savoir où se tourner puis s’arrêta à la limite de l’ombre et de la lumière. Appuyé contre l’arche qui séparait l’entrée sombre de son appartement du salon, il frappa le mur de son avant-bras avec rage. «Comment est-ce que tu peux dire ça ?» lâcha-t-il sèchement avant de se retourner vers elle, ses yeux brûlant comme si elle venait de l’écorcher vif. «Pourquoi est-ce que tu crois que je t’ai raconté tout ça Charlie ? Tu crois que ça m’amuse ? Tu crois que j’ai choisi de faire partie de cette famille là, et d’être élevé avec ces principes là ? Tu crois que j’ai choisi d’être attiré par les jolies rousses ?» demanda-t-il avec un air de défi qui dissimulait mal la blessure qu’elle venait de lui infliger. Se rapprochant d’elle à nouveau, il s’arrêta à un pas de distance pour la contempler de toute sa hauteur dans ces jolis sous-vêtements qui faisaient bouillir son sang alors qu’il aurait dû la mettre à la porte comme elle semblait le vouloir. «Oui.» reprit-il un air sévère sur le visage. «Oui, si une jolie rousse venait sonner à ma porte en sous-vêtements je lui refermerais la porte au nez. Parce qu’elle ne serait pas toi, Charlie. Parce que contrairement à ce que tu penses, j’ai beau avoir un passé, je ne saute pas sur tout ce qui bouge.» cracha-t-il amèrement. «Et que je t’aime. Toi. Et toi seule.» Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et ses veines étaient gorgées de sang sur ses muscles bandés. C’était sans doute la pire confession qui puisse exister, aucun contrôle, pas de jolies fleurs ou d’ambiance soigneusement travaillée. Il n’arrivait même pas à se souvenir s’il lui avait jamais dit ces mots auparavant. Il était fou amoureux d’elle. Depuis le premier regard peut-être. Il l’avait toujours su sans jamais le dire. Il espérait qu’il en allait de même. Mais rien n’était plus certain à ce point et ses lèvres se pincèrent en une grimace alors qu’il épiait sa réaction.
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Coldplay ─ Charlie Brown
Glee club favori : Second Chances
Vos relations:
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyMar 19 Fév - 12:10

Partagée entre la colère et l’accablement, la frustration et la culpabilité, l’impatience et le désir, Charlie ne savait plus où donner de la tête. Elle était pourtant parfaitement consciente d’avoir été celle ayant déclenché les hostilités ; elle avait joué avec le feu, et ce feu elle ne parvenait plus à éteindre. Le regard de Wyatt, d’ordinaire si tendre, sans une once de férocité, semblait ce soir-là brûlant, à l’image de son corps tout entier qui lui lançait des signaux de détresse depuis plusieurs minutes. Les rôles paraissaient inversés : elle se calmait enfin, la colère s’évaporant peu à peu pour laisser place à une tristesse résultant d’une mauvaise dose de confiance en soi. Et il était celui qui s’embrasait, celui dont le regard s’animait avec une véhémence qu’elle n’avait jamais perçue dans ses pupilles. Se mordillant la lèvre, Charlie prit enfin conscience des enjeux mais aussi de l’ampleur que la discussion avait prise. Elle avait laissé sa jalousie s’installer pour mieux l’étouffer par la suite, lui faisant dire des choses qui semblaient insensées après coup. Car malgré toutes ses craintes au sujet de cette choriste des Awesome Voices, au fond d’elle, Charlie savait bien qu’elle pouvait placer en Wyatt une confiance infinie, et qu’il n’était pas de ceux qui prenaient un malin plaisir à torturer l’esprit de leur partenaire. Avec elle, il avait toujours été juste. En plusieurs mois de relation, il était parvenu à lui redonner un semblant de confiance en soi, et bien que celle-ci se soit lamentablement effondrée ce soir-là comme un château de cartes, il fallait néanmoins admirer les changements qui s’étaient opérés en elle depuis ce réveillon de la nouvelle année où elle était devenue quelqu’un d’autre. Moins agressive et méfiante, plus à l’aise avec cet homme qui l’avait la première fois impressionnée, elle n’était plus la Charlie d’autrefois, celle qui se renfermait comme une huitre dès que la situation l’exigeait. Certes son indépendance en avait pris un coup tant elle s’était attachée à Wyatt au fil des mois, mais cela lui avait fait le plus grand bien. Pour la première fois de sa vie, elle s’était rendue compte que l’amour n’était pas forcément un piège qui vous attirait pour mieux vous tromper ensuite. Non, il s’agissait également de bonheur à l’état pur, de sentiments parfois contradictoires, peut-être, mais qui la rendaient surtout plus confiante et joyeuse. Et si au début elle avait eu la crainte de n’être qu’un jouet aux yeux du médecin, pour ce qu’elle représentait alors : une fille de plusieurs années sa cadette, encore vierge, qui avait franchi le seuil de son cabinet avec beaucoup de honte et bon nombre d’inquiétudes, il lui avait rapidement prouvé le contraire en étant pour elle bien plus qu’un amant. Aussi incroyable cela avait semblé pour elle -qu’il put la voir autrement que cette fille perdue et fragile- cela s’était toutefois révélé être juste. Et pour le lui prouver, il n’avait pas lésiné sur les moyens : il s’était ouvert à elle, lui exposant les histoires de sa jeunesse mais aussi ce qu’il avait vécu au sein d’une famille de suprématistes pour qui une chevelure rousse était synonyme de réussite et de fierté. Elle l’avait écouté avec beaucoup d’attention, s’imaginant un jeune Wyatt hyperactif à la tête d’un gang de rouquins, un jeune Wyatt qui semblait à la fois attachant et étonnant, car les rares fois où la jeune femme s’était imaginé ce qu’avait pu être sa jeunesse, bien avant qu’il lui fasse part de la vraie histoire, elle avait toujours rêvé d’un garçon sage qui brillait à l’école par son intelligence, un garçon un peu timide avec les filles avant de grandir et de se rendre compte du capital charisme qu’il avait en sa possession. Néanmoins, chacun de ces portraits lui plaisait : elle avait beau savoir qu’il avait commis un certain nombre d’erreurs en étant plus jeune, elle ne l’en aimait pas moins, bien au contraire : ces failles le rendaient encore plus attrayant.

Plantée au milieu de la pièce, le regard vissé sur Wyatt, Charlie tenta de gommer temporairement de sa mémoire toutes ces histoires qu’il lui avait racontées afin de se concentrer exclusivement sur la situation, qui devenait de plus en plus dangereuse. Car à peine eut-elle achevé sa dernière phrase que le gynécologue retira ses doigts qu’il venait de poser délicatement sur sa joue, et se remit automatiquement en mouvements. Ses paroles semblaient avoir réveillé quelque chose en lui, et voilà qu’il s’éloignait déjà d’elle pour aller frapper dans un mur, furieux. Charlie suivit le moindre de ses gestes, les yeux écarquillés, redoutant de plus en plus la suite des événements avec la certitude qu’elle aurait dû quitter cet appartement à la minute même où elle l’avait trouvé désert. Mais c’était tout elle, ça : elle n’avait pas voulu s’avouer vaincue, elle n’avait pas voulu repartir avec le sentiment d’avoir échoué. Malheureusement, elle risquait à présent bien plus que la frustration que lui aurait causé le simple fait de partir au tout début, et à en croire la colère de son petit-ami, la crise n’était pas près de disparaitre. La voix de Wyatt éloigna à nouveau les regrets de la jeune femme et la peine qu’elle lut sur ses traits ne fit qu’accentuer la culpabilité qu’elle ressentait déjà. Quand il mentionna les rousses qu’elle-même avait évoquées une seconde plus tôt, elle secoua légèrement la tête, regrettant désormais ces paroles qu’elle avait eues. Bien sûr que Wyatt traduisait cela comme étant un manque de confiance en lui, même si cela n’avait pas été son intention à elle. Car en dépit de ce qu’elle venait de lui dire, Charlie avait confiance en son petit-ami. Au fond d’elle, elle savait qu’il ne chercherait jamais à la décevoir intentionnellement, et elle était consciente qu’il ne lui avait jamais donné une seule raison de remettre sa confiance en doute. Cependant, toutes ces prétendantes -car aux yeux de Charlie c’en étaient bel et bien- avaient réenclenché sa méfiance. Posant une main sur ses tempes et la seconde sur sa hanche, elle soupira, à la fois peinée et lasse de devoir répéter ce qu’elle venait pourtant de lui dire à l’instant, à savoir qu’elle ne remettait en cause pas la confiance qu’elle avait placé en lui.

Avant qu’elle n'ait pu répliquer quoique ce soit, il se rapprocha d’elle d’un pas rapide, et son regard insistant ne tarda pas à venir la jauger de haut en bas. Malgré la gêne qu’occasionna ce geste, Charlie ne faiblit pas et parvint à garder ses mains loin de son corps presque entièrement dénudé qu’elle aurait voulu dissimuler davantage. Lorsque son regard vint percer le sien, elle le soutint -difficilement peut-être, mais seul le résultat avait son importance. « Ce n’est pas ce que j’ai dit, Wyatt » Lui répondit-elle d’une voix posée. « Je n’ai jamais dit que ça t’amusait, ni que tu l’avais choisi. Je… » Charlie laissa sa phrase en suspens, ne sachant plus très bien comment justifier ses propos. Ne lui laissant pas le temps de terminer, le gynécologue choisit ce moment-là pour l’interrompre, lui expliquant d’une voix glaciale qu’il refermerait volontiers la porte au nez d’une jolie rousse si l’une d’entre elles venait se présenter à lui. D’abord sceptique, c’est la surprise qui eut finalement raison de Charlie quand il lui annonça sur le même ton qu’il l’aimait elle, et pas une autre. Fronçant les sourcils la jeune femme le dévisagea, et pour la première fois de la soirée, les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Muette comme une carpe, tout ce qu’elle parvint à faire fut le regarder, encore et encore, scrutant son regard avec plus d’intensité encore, cherchant le moindre indice dans ses yeux émeraude pouvant trahir une quelconque émotion. En vain. Il guettait sa réaction et son regard impassible ne lui dévoilait pas le moindre sentiment. Se mordillant la lèvre, Charlie hésita l’espace d’une seconde qui parut s’étirer à l’infini. Bien sûr qu’elle l’aimait aussi, la question ne se posait même pas. Elle ne serait jamais venue dans une telle tenue si cela n’avait pas été le cas. Elle n’aurait jamais eu la confiance nécessaire. Elle l’aimait bien plus qu’elle n’osait se l’avouer, de peur que la chute soit encore plus douloureuse si un jour il se lassait d’elle. A ses yeux non plus, il n’était pas seulement un amant avec lequel elle prenait du bon temps. Il était son premier, et cela avait son importance. Alors, oubliant toute sa rancœur, toute sa colère, encore émue par la révélation qui lui avait faite -une révélation qu’il n’avait jamais faite- non contente de la hauteur qu’elle avait gagnée grâce aux escarpins d’Ecaterina elle se hissa sur la pointe de ses pieds et approcha son visage du sien. Enfouissant ses doigts dans ses mèches de cheveux striées de reflets roux, elle se pencha davantage encore et prit possession de ses lèvres avec empressement, toute la frustration qu’elle avait ressentie auparavant se muant en une énergie qu’elle eut le plus grand mal à contrôler. Son cœur frappant violemment contre sa poitrine, ses mains caressant la moindre parcelle de son visage, Charlie mit toute la passion du Monde dans ce baiser. Et lorsque, enfin, elle recula légèrement, les joues colorées par l’excitation, à bout de souffle, elle secoua à nouveau la tête. « Je suis désolée Wyatt, désolée d’avoir remis ta parole en question» Parvint-elle à balbutier, non sans difficulté toutefois. Déposant un baiser furtif sur ses lèvres tout en le dévorant du regard, elle ajouta : « désolée de t’avoir agressé, aussi ». Ses doigts glissèrent sur ses joues et, toujours hissée sur la pointe des pieds, elle soupira contre sa bouche. « Je t’aime. Pardonne-moi ».
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyMar 19 Fév - 23:20

Il n’aurait jamais cru que de prononcer ces mots pouvait être aussi froid. Il venait de lâcher les gros mots, ceux qu’on ne dit pas en premier si l’on ne veut pas perdre. Ça aurait dû être le point culminant de leur relation qui commençait à s’inscrire dans la durée et le sérieux. Et pourtant il était figé là, le regard vide, les dents serrées, impassible. Wyatt Pillsbury n’avait rien d’une midinette élevée à la comédie romantique en perfusions, mais il avait toujours pensé que de confier son amour devait provoquer une espèce de réaction chimique qui vous réchauffait jusqu’à la moelle et vous donnait un sourire idiot pour une semaine au moins. Échanger des regards complices, se passer de mots pour comprendre l’autre, faire l’amour à en perdre la tête, toutes ces sensations lui étaient familières. C’était la routine d’une relation saine. Il les avait partagées avec Charlie. Avec d’autres aussi. Mais c’était la première fois qu’il se laissait aller corps et âme dans une relation et il voyait maintenant poindre les conséquences dans la douleur brûlante de son avant-bras qu’il avait abattu de toutes ses forces contre le béton du mur. Il avait donné bien plus que prévu, et il aurait sans doute décroché la lune le lui eût-elle demandé. En six mois de relation, pas une seule fois ils n’avaient douté. Il n’avait douté ? Ils n’avaient a priori rien pour partir gagnants. Charlie à cause sa méfiance viscérale à l’égard de tous les hommes, Wyatt parce qu’une jolie tête n’entrait son radar que si elle était couronnée d’un halo roux. Pas assez expérimentée, trop initié aux jeux de l’amour et du hasard. Ils s’étaient entrechoqués, évités, finalement conduits l’un vers l’autre par quelque chose qui les dépassait sans doute. Si la femme de sa vie devait être mise sur sa route par le destin, elle avait tout l’air de correspondre à la description. Mais peut-être s’était-il trompé après tout. Quelques semaines à ne plus se voir aussi régulièrement qu’avant suffisaient à la faire à douter de tout, de lui, et d’elle. S’il n’avait pas été aussi aveugle de colère il aurait peut-être pu discerner qu’il ne s’agissait pas que de ses fréquentations. Il aurait pu entendre ses balbutiements qui tentaient de justifier ses propos. Mais le sang battait si fort dans ses temps qu’il en était sourd. Mettre des mots précis sur ses symptômes, élaborer un diagnostic, chercher un traitement. Le médecin découvrait les symptômes, redoutait le diagnostic et ignorait s’il existait un traitement. Son silence parut durer une éternité. Elle hésitait. Elle ne savait pas quoi lui dire alors que la réponse aurait dû être évidente. Ses yeux se fixèrent sur la lèvre qu’elle mordillait comme pour ravaler ce qu’elle avait sur le bout de la langue et il avait envie de tirer dessus pour l’en empêcher et lui arracher de force les mots qu’il attendait. Ne voyait-elle pas qu’elle le faisait souffrir ? Derrière ses grands airs hautains et toute cette assurance qu’il avait, la faille qu’elle venait d’ouvrir était une plaie béante qu’il ne savait pas comment refermer. Quelle que fût sa réponse, tout ce qu’il souhaitait à présent c’était qu’elle la lui donne et qu’il puisse panser les blessures insidieuses qu’elle avait semé dans son âme. Il lui avait donné tout ce qu’il avait à offrir, et n’attendait plus que le couperet tombe.

Il mit une seconde à réaliser que son visage était près du sien. Ses doigts fins passèrent dans ses cheveux et lorsque ses lèvres pressèrent les siennes, un courant électrique traversa son corps. Il revenait de l’enfer au paradis dans un vague de désir brûlant. Ses bras enserrèrent instinctivement sa taille pour la presser contre lui et sentir la chaleur de son corps dénudé à travers ses vêtements. Saisissant sa lèvre inférieure entre ses dents il la mordilla dans un grognement de frustration alors qu’il atteignait enfin la proximité dont il avait besoin pour se rassurer. Ses baisers avaient gagné en assurance, elle n’avait plus peur de se lancer, elle n’avait plus honte en sa présence. Il refusait de croire que ce qu’elle essayait de lui dire en l’embrassant de la sorte c’était qu’il avait été un bon coup mais qu’elle irait voir ailleurs maintenant, là où il n’y avait pas de Ruby, pas de psychopathe chrétienne, pas de concurrence. Ses mains sur son visage traçaient ses muscles déformés par l’envie de la posséder tandis que les siennes descendaient sur ses reins, caressant ses courbes, s’attardant sur la matière délicate de sa lingerie. Lorsqu’elle se dégagea de ses lèvres à bout de souffle, il gémit presque voulant prolonger à l’infini cet instant qui aurait pu lui faire oublier le début désastreux de cette soirée. Mais il lui en fut infiniment reconnaissant lorsqu’enfin elle brisa le silence qu’elle avait gardé jusqu’alors. Ses yeux verts fondirent en la regardant avec tout l’amour qui écrasait son cœur affolé. Sa bouche vint à sa rencontre dans ce frôlement aussi éphémère qu’intime et il glissa l’une de ses mains dans ses cheveux décoiffés après sa sieste sur le canapé pour tirer doucement sur les mèches sombres. «Plus jamais.» murmura-t-il à son tour en conservant cette infime distance entre leurs lèvres. Mouvant le bout de ses doigts pour masser sa peau, il l’arracha finalement à ses chaussures à talons dans lesquelles elle ne tenait plus que par la pointe des pieds pour la caler contre ses hanches et la plaquer contre le mur le plus proche. Il lui fallait tout ce qui lui restait de contrôle pour ne pas laisser la conversation en suspens et laisser libre cours à sa passion. Inclinant sa tête vers l’arrière, une main toujours agrippée à ses cheveux, il embrassa sa mâchoire, glissant le long de sa gorge avec l’envie de laisser une nuée de marques qui signifierait à n’importe quel homme qu’elle était à lui et que rien ne le changerait. Le jeune homme lâcha finalement sa prise pour placer sa main sous ses fesses et assurer son soutien, posant son front au creux de son épaule. «Je ne peux pas te perdre tu comprends ? Tu comptes plus pour moi que n’importe qui, et je ne sais même plus comment te le dire.» Il s’interrompit pour déposer un baiser sur l’os saillant de sa clavicule. «J’ai besoin que tu me fasses confiance. Parce que je te fais confiance.» Redressant la tête pour trouver ses yeux, il s’arrêta un instant de plus pour admirer sur elle cette expression qui disait qu’elle était sienne, et qu’il lui était acquis inconditionnellement. «J’ai besoin que tu me parles Charlie. Que tu me parles de ton passé, que tu me dises ce que tu penses, ce que tu veux. Je ferais n’importe quoi.»
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
Etoiles : 1621

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Coldplay ─ Charlie Brown
Glee club favori : Second Chances
Vos relations:
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyMer 6 Mar - 16:00

Le visage à quelques millimètres à peine de celui de Wyatt, le regard plongé dans le sien avec une intensité rare, ce fut comme si le temps s’était soudainement figé, comme si le Monde ne tournait plus qu’autour du couple qu’ils formaient. Si la colère qu’elle avait ressentie un peu plus tôt lui avait permis de ne pas se laisser abattre par les pensées négatives qui fourmillaient dans son esprit embrumé, c’était désormais tout l’amour qu’elle portait à Wyatt qui la guidait. Sous ses airs de fausse gangster davantage intéressée par l’action que le romantisme, il n’en était rien et sommeillait en elle un vrai désir de faire fonctionner cette relation qui lui tenait tant à cœur. Au fond, elle n’était qu’une fille de plus dissimulant sa vulnérabilité et son côté fleur bleue derrière des traits de caractère qui la rendaient plus forte aux yeux de tous. Une fille qui, en dépit de la maladresse qui lui faisait souvent dire des choses insensées, ne jurait plus que par son petit-ami. Elle avait beau ne pas se livrer à cœur ouvert à propos de son passé et des événements qui l’avaient marqué, cela ne signifiait pas pour autant qu’elle négligeait son idylle avec le beau gynécologue, ou pis encore, que celle-ci n’était à ses yeux qu’une histoire sans avenir qui ne durerait le temps que des premiers émois. Non, il en était tout autre, et Charlie n’avait en réalité qu’une hâte : passer par toutes les étapes indispensables au maintien d’un couple. Par exemple, emmener Wyatt à San Diego pour qu’il découvre la ville de son enfance lui avait déjà traversé l’esprit, ainsi que le présenter à sa mère qui verrait sans doute en Wyatt le gendre idéal mais aussi le remède parfait aux souffrances passées de sa fille ainée, elle qui avait su l’épauler lors des périodes difficiles.

Pourtant, Charlie n’avait jamais mentionné ce genre de lubie devant Wyatt, et peut-être était-ce précisément ce qui l’avait amené à penser qu’elle prenait cette relation à la légère. Car la brunette était loin d’être aveugle : elle avait vu les traits de son petit-ami se crisper après la révélation qu’il lui avait faite, comme s’il doutait véritablement des sentiments qu’elle éprouvait à son égard, comme si la réponse qu’elle avait tardé à lui donner ne viendrait jamais. Elle ne l’avait compris que trop tard, n’avait interprété les signes que lui envoyait le corps de l’homme qu’elle aimait que trop maladroitement, comme toujours. Aussi avait-elle pris les devants et s’était affirmée face à lui, oubliant au passage toute l’amertume qui l’avait animée jusqu’à présent. Aux yeux de Charlie, rassurer Wyatt était bien plus important que de l’assommer de nouveaux reproches et le faire douter de son amour. Le voir taper dans ce mur de rage avait réveillé quelque chose en elle, la ramenant à la réalité de façon abrupte. Car s’il y avait bien une chose qu’elle ne supportait pas était le voir ainsi : peiné, agressif, et tout ça à cause d’elle et des hypothèses qu’elle avait faites. Il ne méritait pas de souffrir inutilement, juste parce que la méfiance légendaire de l’apprentie librairie refaisait surface, amenant dans son sillage un questionnement qui n’avait pas lieu d’être.

Culpabilisant davantage en prononçant les mots d’excuse qui lui vinrent naturellement, Charlie mit fin aux incertitudes du médecin en lui avouant à son tour qu’elle l’aimait elle aussi, un aveu qu’elle aurait dû lui faire bien avant. Tout en appréciant la douceur des doigts de Wyatt qui s’enroulèrent aussitôt autour de ses mèches de cheveux, la jeune femme fit glisser ses propres mains sur les hanches du garçon, froissant au passage la chemise qu’il portait. A cette distance-ci, elle n’avait plus aucune difficulté à lire ce qui se tramait dans les pensées du garçon, il lui suffisait pour cela de scruter ses grands yeux verts qui n’exprimaient plus la moindre once d’agressivité ; au contraire, son regard était empli d’une douceur que ses gestes traduisaient aisément… Jusqu’au moment où il décida de passer à la vitesse supérieure en l’arrachant dans un premier temps de ses escarpins, puis en la portant vers l’un des murs de l’appartement, pour mieux pouvoir mesurer la tension existant entre leurs deux corps. Appuyée contre le mur solide qui meurtrissait presque ses os fragiles, Charlie osa esquisser un sourire, s’autorisant à admirer les bons côtés de l’impulsivité de son gynécologue. Faisant remonter ses mains vers la nuque du médecin, elle fut surprise quand ce dernier poussa légèrement son visage vers l’arrière afin de presser ses lèvres contre sa peau chaude. Fermant les yeux pour mieux apprécier la sensation que lui procuraient ces baisers, elle ne pensait plus à rien sinon à son envie d’être encore plus proche de lui et de lui montrer à son tour qu’elle était capable d’interpréter ses sentiments par des gestes qui lui prouveraient à quel point elle l’aimait. Elle resta pourtant parfaitement immobile, écoutant les paroles du médecin qui vinrent percer le silence de l’appartement et auxquelles elle ne répondit pas tout de suite, bien qu’elle acquiesçât légèrement d’un signe de la tête pour lui faire comprendre qu’elle était attentive à ses paroles.

Lorsqu’enfin il abandonna sa peau pour venir se confronter à son regard, la jeune femme rouvrit machinalement les yeux, plongeant dans un océan couleur émeraude qu’elle ne connaissait que trop bien. Profitant d’un moment de flottement, elle approcha à nouveau ses lèvres des siennes qu’elle embrassa furtivement avant de se redresser quand ses yeux redevinrent sérieux et qu’il reprit la parole. « Je te fais confiance, Wyatt » Lui souffla-t-elle, le regard brillant de détermination ; car il fallait qu’il la croie, c’était important. Elle ne pourrait supporter qu’il continue de penser que le problème venait de lui, jusqu’à preuve de contraire elle était la seule à se mettre inutilement des bâtons dans les roues et à redouter le manque de confiance qu’elle s’accordait. Puis, se rappelant sa demande de lui parler, de lui raconter son passé et d’exprimer clairement ce qu’elle avait en tête, elle ne put s’empêcher de baisser les yeux un instant, consciente qu’elle n’était pas encore tout à fait capable de se livrer sur son passé. Ce n’était pas tant le regard qu’il poserait sur elle après qu’elle lui ait tout raconté qui lui faisait peur, bien que cette crainte existait bel et bien ; non, le véritable problème était que se replonger dans ces souvenirs lui était difficile, et qu’elle n’était pas certaine d’être prête pour montrer toute l'étendue de sa fragilité.

Prenant une longue inspiration, la jeune femme chercha à tâtons la main de son petit-ami et entrecroisa ses doigts aux siens, serrant la paume de sa main contre la sienne. Retrouvant le chemin menant à son regard, elle scruta le sien et après lui avoir déposé un nouveau baiser du bout des lèvres, elle reprit la parole. « Je te promets qu’un jour je te raconterai mon passé. Tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras, qu’importe leur degré de complexité, j’y répondrai. Et si je ne peux pas te dire exactement quand ce moment arrivera, je peux néanmoins te faire cette promesse : t’assurer qu’un jour, je me confierai à toi et que je ne prendrai pas le moindre raccourci, que tu seras exposé à tous les… détails » Conclut-elle d’une voix douce et légèrement tremblante. Passant une main dans les cheveux de Wyatt sans jamais quitter le regard dont elle était prisonnière, elle posa délicatement sa deuxième main contre le torse du médecin, tout près de son cœur qu’elle sentit battre contre sa paume. « En revanche, te dire ce que je pense et ce que je désire me semble être à ma portée » Ajouta-t-elle avec un sourire. « Par exemple… ce que je veux, là, maintenant, c’est toi ». Souriant de plus belle, elle frôla la pommette de Wyatt du bout de son nez, et retirant la main qu’elle avait posée sur sa poitrine, elle pressa son corps contre le sien. Et si ce qu’elle venait de lui dire aurait pu sembler inapproprié à la situation, ce n’était nullement le cas. Car Charlie ne voulait pas d’une simple partie de jambes en l’air ; avec Wyatt, ce n’avait jamais été qu’une histoire de sexe. Non, elle voulait inonder celui qu’elle aimait de toute la tendresse dont elle était capable, de toute son affection, sa passion et plus important encore, son amour.
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MessageSujet: Re: 06. Better late than never.    06. Better late than never.  EmptyDim 10 Mar - 0:35

Charlie. Il avait beau faire peser le poids de son corps contre le sien, la presser tendrement contre le mur, la forçant à l’accepter tout entier dans l’espace de ses bras, et embrasser toutes les zones sensibles de son visage, il restait toujours cette infime portion d’elle-même qu’elle refusait de lui donner. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était tombé amoureux d’elle. Il était tombé amoureux de cette fille trop directe qui n’a pas froid aux yeux, toujours prête à se battre pour obtenir ce qu’elle veut, toujours franche avec ses désirs. Il était tombé amoureux de la choriste hésitante, qui malgré sa voix d’ange refuse de chanter sans sa guitare, et qui insiste pour danser dans le fond de la scène. Il était tombée amoureux de l’étudiante, qui cache toujours un livre dans son sac, qui répète son vocabulaire français à voix haute dans sa cuisine quand elle se croit à l’abri des oreilles indiscrètes, qui parle des personnages de la littérature comme si elle les avait rencontrés et connaît tous les rayons de la librairie sur le bout des doigts. Il était tombé amoureux de cette petite brune secrète, qui se défile quand on s’approche trop près de ses défenses, qui ne fait jamais ce que l’on attend d’elle, qui disparaît pendant plusieurs jours et reparaît dans de la dentelle noire. Il aimait sa vieille maison, il aimait sa voiture qu’elle refusait de lui faire conduire, il aimait ses chemises délavées et informes. Il aimait attendre qu’elle rentre de l’église le dimanche matin, il aimait les hamburgers qu’elle avalait sans gêne devant un film sur son canapé, il aimait les blagues idiotes qu’elle faisait après avoir bu du vin. Il aimait détester sa meilleure amie, et il aimait que sa meilleure amie le déteste mais soit contrainte de le supporter rien que parce qu’il était capable de la rendre heureuse. Il aimait son regard réprobateur quand il essayait d’ouvrir l’un des carnets qui traînent dans sa chambre. Il aimait ces morceaux d’inconnu auxquels il n’avait pas accès. Il ne pouvait pas penser à une chose qu’il n’aimait pas chez elle. Elle le rendait fou une seconde et le faisait fondre la suivante. L’emprise qu’elle avait sur lui était ridicule, mais il n’avait ni la force ni l’envie de se battre. Tout ce qu’il voulait c’était qu’elle le croie.

Il n’était pas certain d’avoir bien compris les tenants et les aboutissants de son histoire avec Grace Hamilton, mais à la seconde où Charlie ne serait plus dans ses bras, il se chargerait d’envoyer un message à sa sœur pour éclaircir tout cela. Emma travaillait avec la directrice des Second Chances, elle connaissait sûrement la cadette. Comment avait-il pu créer un tel malentendu ? Il était certain de ne jamais avoir rencontré cette fille, comment aurait-elle pu s’imaginer qu’il lui fasse du rentre-dedans ? Une fois que cette histoire serait tirée au clair, il ne lui resterait plus qu’à s’assurer que la jeune femme ne s’approche plus de sa petite amie et qu’elle cesse de proférer des inanités à qui veut bien l’entendre. Ruby quant à elle... C’était autre chose. Le gynécologue avait été surpris d’entendre Charlie mentionner son nom, surpris et mal à l’aise. Il n’était pas près à renoncer aux rapports qu’il avait établi avec la choriste. Il ne pouvait pas promettre à Charlie qu’il ne la reverrait plus seul, ou qu’il cesserait de chanter avec elle. Elle était importante pour la chorale, leur image de duo-couple était importante. Mais à force de la fréquenter, de partager ses craintes et ses doutes au cours de répétitions épuisantes, elle avait pris une place spéciale dans son cœur. Il se doutait que son comportement protecteur et parfois enjôleur ne collait pas toujours avec la définition d’une amitié platonique. La manière qu’elle avait de le regarder quand il chantait l’avait un temps inquiété. Il ne voulait pas l’encourager dans une voie qui n’aboutirait probablement jamais comme elle le souhaitait. Mais il ne voulait pas l’abandonner. Elle avait l’air à la fois si courageuse et si fragile... Être un ami sur lequel elle pouvait compter était important à ses yeux, et il refusait de lui ôter une épaule sur laquelle s’appuyer si elle en avait besoin. Peut-être que le jour viendrait où il devrait être plus franc avec elle, plus franc avec Charlie aussi, mais pas ce soir. Ce soir il ne voulait pas céder à cet accès de jalousie qui avait presque poussé sa petite amie hors de son appartement. Il ne s’agissait plus de lui, mais d’elle, et de ce qu’elle était prête à lui dire.

Dans la pénombre de l’entrée, ses yeux verts étaient dévorés par ses pupilles dilatées qui cherchaient à le distinguer plus clairement, mais ils n’avaient rien perdu de leur intensité. Il ferma une seconde les paupières alors qu’elle déposait un autre baiser sur ses lèvres, retrouvant immédiatement son regard droit et sérieux. Le murmure de sa voix n’avait plus cette saveur de doute qui lui avait fait perdre la tête. Cette fois-ci ses mots suintaient l’intimité, comme si plus rien d’autre n’avait d’importance, qu’elle avait oublié Grace, Ruby, toutes les rousses de la planète, tous les doutes irrationnels qui avaient nourri sa crainte pour ne se concentrer que sur lui. Il la laissa glisser doucement pour que ses pieds retrouvent le sol sans pour autant la quitter une seconde, sa poitrine toujours collée à la sienne, ne perdant pas un seul des battements de son cœur. Une expression de remords passa sur ses traits alors qu’elle rompait leur échange de regards, mais il se força à ne pas la pousser. Il ne voulait pas prendre le risque de la braquer et de perdre cette confiance qu’elle venait de lui avouer et qui le rendait doucement ivre de satisfaction alors que l’information s’installait durablement dans sa poitrine. Lorsqu’elle inspira, il retint son souffle, devenu trop conscient du moindre de ses faits et gestes, il ne savait pas s’il voulait l’entendre maintenant. Est-ce qu’il n’aurait pas l’impression de lui avoir forcé la main ? De l’avoir contrainte à lui dire des mots qu’elle n’était pas prête à lui offrir ? Ses doigts se mêlèrent aux siens, son pouce traçait le dos de sa main de manière anxieuse. Et il ne put s’empêcher de se sentir soulagé quand elle refusa de tout lui dévoiler maintenant. Soulagé et frustré. Sa voix fragile lui arracha un sourire à peine esquissé, et il accueillit avec un soupir sa main sur son cœur. «J’attendrai.» répondit-il d’une voix à peine plus forte que la sienne mais ferme et assurée. «Tout le temps qu’il faudra Charlie. On a tout le temps qu’il nous faut.»

Attrapant son poignet gauche alors qu’elle promenait ses doigts dans ses cheveux qui retrouvaient de plus en plus leur jolie teinte rousse, il embrassa la paume de sa main tendrement. Incliné vers elle, son front touchait presque le sien alors qu’un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres peintes. Il avait déjà vu ce sourire. Il lui était familier. Il avait appris à le reconnaître, et il lui était réservé. Il était le seul à avoir vu ce sourire. Il serait peut-être le seul à le voir. Le sourire qui trahissait son envie. Les mots de Charlie eurent l’effet d’une détonation en lui, qui laissait partir en fumée les dernières barrières qu’il avait réussi à s’imposer pour tenir cette conversation importante jusqu’au bout. Il avait réussi à mettre des mots sur ce qu’il ressentait, elle lui avait promis de se confier à lui, de baisser sa garde et de le laisser entrer jusqu’aux recoins les plus sombres de son être. Ils avaient dit des gros mots... Amour, confiance, patience. Il savait qu’il pouvait faire cet effort pour elle. Toutefois on ne peut pas faire attendre une femme. Ses yeux s’enflammèrent du même désir qui luisait dans ses iris gris perle à travers l’obscurité et d’un geste souple, il l’arracha à nouveau au sol. Les doigts de sa main libre glissèrent sous la bretelle de son soutien-gorge pour la faire tomber doucement sur son épaule. Il posa ses lèvres délicatement à l’endroit qu’il venait de dégager du peu de tissu qui l’avait jusqu’alors recouvert. Doucement, il remonta le long de son muscle, jusque dans son cou, se frayant un chemin jusqu’à son oreille pour en mordiller le lobe avant de lui souffler : «Vos désirs sont des ordres.»


Rp Clos
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