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 06. Paranoid.

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyVen 14 Déc - 16:45

L’été était la saison préférée de Cat. La faute à ses racines californiennes, elle adorait le soleil. Elle se sentait plus à l’aise l’été. Le froid avait un effet accablant sur la jeune femme, si bien qu’elle s’était surprise à de nombreuses reprises à compter les jours qui la séparaient des mois les plus chauds, tout au long de l’année. Maintenant que l’été semblait s’être déjà installé au début de ce mois de juin, elle avait tout pour être heureuse. En sortant du lit, elle s’était pressée de se préparer, discrète, comme à son habitude, avait exceptionnellement sautée le petit-déjeuner, et après vingt minutes à rester béate d’admiration devant les textos de son petit ami qu’elle avait manqué pendant la nuit, trente autres de recherches intensives sur l’Internet et deux autres à gribouiller quelques informations futiles sur le langage des fleurs, c’est son sac en bandoulière et ses clefs de voiture dans les mains qu’elle quitta à pas de loups la maison baignée de soleil et de chaleur réconfortante, pendant que Charlie, sa colocataire, profitait d’une grasse matinée bien méritée. Ecaterina avait quelque chose à se faire pardonner, ce qui l’avait empêché de profiter de son temps de repos pour recharger ses batteries. Refermant doucement la porte pour ne pas réveiller la marmotte, elle avait d’abord eu l’idée de se rendre chez le fleuriste du centre-ville, plus calme et intimiste que celui du centre commercial. On était samedi matin, il y avait fort à parier que malgré l’heure matinale, les allées étroites du centre commercial seraient déjà bondées. Cependant, en s’engageant dans l’allée, fringante et pleine de bonnes intentions à l’égard de sa colocataire, elle tomba nez à nez avec le massacre des bégonias qu’elle avait perpétré à l’aide de son véhicule meurtrier, la veille au soir. Bonté divine ou heureux hasard, Charlie ne s’était pas encore aperçue que les magnifiques parterres de bourgeons qui fleurissaient le grand chemin jusqu’à la porte d’entrée avaient été détruits par sa faute, mais lorsque Cat entendit les hurlements stridents de la furie brune provenir de la fenêtre de sa chambre grand ouverte, c’est perchée sur ses sandales à talons, qu’elle se mit à courir jusqu’à sa voiture, comprenant qu’il lui faudrait plus qu’un bouquet de roses fraîches pour regagner le droit de remettre les pieds dans la maison qu’elle venait de quitter. Le fleuriste du centre commercial était à même de lui proposer un choix plus large que celui du centre-ville, ça ne faisait aucun doute.

Prenant toutes les précautions du monde pour se garer dans le parking bourré à craquer, Ecaterina tenta de ne pas abîmer les voitures à côté de la sienne et coupa le moteur. Jetant un dernier coup d’œil absorbé au bout de papier chiffonné qu’elle tenait encore dans sa main, elle chaussa ses lunettes de soleil sur son nez, empoigna son sac qu’elle repassa en bandoulière puis sortit de sa voiture. Elle imaginait que Charlie tapisserait les troncs d’arbres tordus de la ville d’avis de recherche avec sa tête dessus. Ça ne l’inquiétait pas davantage, elle avait appris à apprivoiser la bête. En apparence, elle avait l’air féroce, mais au fond, elle était douce comme un agneau. Il fallait juste savoir la caresser dans le bon sens de son poil hirsute, et la nourrir assidûment, voilà tout. Sa future exécution sur la place publique pour cause d’extermination de son œuvre fleurie ne lui faisait pas peur. En vérité, Cat était même curieuse de savoir de combien le montant de la récompense qu’elle proposerait à celui qui la ramènerait vive s’élèverait. Traversant le parking de son pas souple et gracieux, le soleil sur sa peau la fit sourire alors qu’elle se préparait mentalement à se faire piétiner par des familles entières, venues se ravitailler en chips et en soda.

Son cauchemar fut de courte durée, puisque le pépiniériste ne se trouvait qu’à quelques mètres de l’entrée du centre commercial. Cat n’avait pas besoin de prendre l’escalator, pas besoin non plus de se faufiler entre les individus qui se regroupaient en masse autour du luxueux 4x4 à gagner à l’issu d’un concours de nourriture, et c’était tant mieux. En furetant sur le Net, soucieuse de bien faire les choses, elle avait appris que les fleurs et les plantes dans leur ensemble avaient toutes une signification, comme les prénoms. Par exemple, les roses jaunes exprimaient l’infidélité, les bleues, l’espoir. C’est donc pleine de quelques basses notions de symboliques florales qu’elle entra dans la boutique. Sitôt passé le seuil, la clochette retentit à ses oreilles, la faisant se retourner très brièvement en retirant ses lunettes qu'elle glissa au creux du décolleté de sa robe. L’odeur entêtante des adonis sur sa droite lui fit plisser les paupières, mais quand Cat fit un pas et qu’elle reconnut celle des tulipes, elle ne put s’empêcher de sourire de nouveau ; elle aimait les tulipes. Sortant de sa furtive absence, la blondinette salua la fleuriste, refusa son aide d’un signe de tête poli, et se dirigea sans attendre vers les boutures en pot qu’elle distinguait depuis l’entrée. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait exactement. Il fallait admettre qu’elle n’avait pas vraiment la main verte. Si elle avait planté ne serait-ce qu’une petite graine dans sa vie, elle n’aurait pas manqué une occasion pour le crier sur tous les toits. Aussi, à l’issue de ses recherches, elle avait pensé prendre un olivier, signe de paix, qu’elle planterait avec Charlie, en plein milieu des bégonias morts. Sauf qu’elle était incapable de reconnaître un olivier parmi tous les pots devant lesquels elle se posta, songeuse. Pour elle, toutes ces boutures se ressemblaient. Haussant un sourcil sceptique, Ecaterina regarda encore un instant les potées qui s’étalaient devant ses grands yeux bleus. Si seulement ils étaient étiquetés, se dit-elle, hargneuse. Se mordant la lèvre inférieure, dans un soupir, elle pivota sur ses talons. Par miracle, elle se retrouva devant une large étagère dont chaque rayon était étiqueté – ô joie. Levant graduellement la tête, estimant la distance, Ecaterina était prête à mettre sa main à couper que ce qu’elle cherchait se trouvait tout en haut, sur le dernier rayon. Sur sa gauche, un tableau des différentes espèces qui remplissaient l’étagère était à la disposition des clients, et le bout de sa langue glissant sur ses dents lisses et droites, amusée par l’éventualité qu’elle eût raison, il ne lui fallut qu’une seconde pour le constater : l’olivier qu’elle convoitait se trouvait à la dernière rangée. Tendant légèrement le bras pour constater ce qu’elle savait déjà, elle n’atteignit même pas la moitié de l’étagère. Cat laissa échapper un petit rire concis et agacée, elle sut derechef qu’il lui faudrait demander de l’aide à quelqu’un.


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Mar 15 Jan - 22:13, édité 1 fois
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Robbie Shane Morgan
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyDim 16 Déc - 22:01

Suivant un concours de circonstance malheureux, Robbie avait fini par atterrir au centre commercial de Lima. Il n’aimait pas cet endroit qu’il trouvait bien trop bondé, mais d’un autre côté, c’était le parfait échappatoire pour voir le plus de magasins en un minimum de temps. Il aurait dû y retrouver Glenn en temps normal, et ensemble, ils seraient partis acheter un vêtement digne d’être porté à offrir à Eleonor ce soir, pour son anniversaire. Glenn avait été retenu par madame Sylvester, à la dernière seconde, et Robbie avait reçu des instructions très précises de son ami styliste. Il relu une nouvelle fois son texto : « N’achètes rien sans moi, on connait tous les deux l’étendu de ton gout vestimentaire. » Il sourit se demandant ce sur quoi il allait bien pouvoir se concentrer maintenant. Il n’avait qu’une envie, et c’était de rentrer chez lui ou bien d’aller voir Ryder au magasin et s’acheter un nouveau CD. Mais il ne pouvait pas. Il avait trop repoussé l’échéance, si bien que ce soir s’il ne trouvait rien, il rentrerait sans cadeau. Certes, c’était une fête intimiste, mais un cadeau était tout de même une obligation. Et pour le mettre encore plus dans l’embarras, Glenn et Ryder avaient trouvés quelque chose à lui offrir. Pour sa défense, Eleonor était une fille, et Robbie n’était pas doué pour faire des cadeaux aux filles. A moins bien sûr, qu’un bébé soit considéré comme un cadeau. Les seuls cadeaux qu’il avait fait avaient été pour sa mère et Hallie. Et encore… Pour sa mère, ce n’était rien d’autre que les choses affreuses qu’on lui faisait faire à l’école. Quant à son ex, il lui avait l’habitude de lui témoigner son amour à travers de plats, fait de ses mains agiles. Cuisiner, ça il savait faire, mais la question persistait. Que devait-il offrir à la fille qui l’avait suivi dans ce trou paumé, et qui habitait maintenant avec lui ? Il s’assit sur un banc du centre commercial, réfléchissant un instant. Un bijou, il en était hors de question. Le dernier bijou qu’il avait acheté avait été pour Hallie, et en acheter un pour Eleonor rendrait leur relation, purement amicale, bien trop officielle. Sans trop savoir l’enchainement qu’avait suivi son esprit, il conclut que finalement, un collier de pâtes pouvait être un super cadeau. Au moins, l’effet de surprise serait là.

Bien résigné à rentrer chez lui, il se dirigea vers la sortie du centre commercial, quand soudain, il passa devant un fleuriste. Il s’arrêta un instant, considérant l’idée d’acheter des fleurs. On en offrait d’ordinaire à quelqu’un d’hospitalisé, ou pour se faire pardonner de quelque chose, mais là Robbie n’avait pas de meilleure idée. Et puis un spécialiste lui expliquerait surement le langage des fleurs, pour ne pas qu’il fasse de faux pas, et offre un bouquet délivrant le mauvais message. Il entra dans le magasin, et se rendit vite compte qu’il trouverait bien plus que quelques variétés de fleurs. C’était un camaïeu de couleurs diverses les unes des autres. L’été était la meilleure saison pour ce genre de chose. Aussi beau que cela puisse être, ça ne l’arrangeait pas du tout. C’était bien sa chance, déjà qu’il ne savait pas quoi prendre entre trois catégories de fleurs, voilà que maintenant, des plantes, des arbustes et plein d’autres végétations venaient s’ajouter à l’équation. Il commença à faire le tour des rayons, commençant par les petits pots qu’on plantait dans des jardinières. Robbie réfuta l’idée immédiatement : Eleonor n’allait pas avoir 80 ans, et en plus elle ne prendrait même pas soin de ces choses au nom imprononçables. Il continua donc son petit bonhomme de chemin, mais plus il avançait vers le fond du magasin, plus il se rendait compte que les fleurs se transformaient en plantes, qui se transformaient ensuite elles même en arbres. Il n’allait pas lui acheter un arbre tout de même. Ils n’avaient même pas de jardin là où ils habitaient actuellement.

Il commença à rebrousser chemin, quand, sur sa droite, il vit une jeune demoiselle en détresse. Il ne sut pas vraiment si son côté héroïque pris le dessus, ou s’il voulait juste épargner la dite jeune femme d’une honte épouvantable, qu’elle connaitrait obligatoirement après avoir reçu la plante sur sa tête, mais il avança vers elle, d’un pas rapide. Attendez ! Il l’avait vu se mettre sur la pointe des pieds pour essayer de gagner en vain, quelques centimètres. Il posa sa main, sans aucun problème, sur l’étagère qu’elle visait, attrapa le pot qu’il lui tendit rapidement, prenant enfin une seconde pour la regarder. Ce visage. Il l’avait déjà vu quelque part, mais il ne savait plus où. Avec un métier comme le sien, dans lequel on est amené à croiser beaucoup de personne, il est inévitable que tous les visages de cette ville lui rappellent plus ou moins quelque chose. Il secoua doucement la tête, comme pour dire à son esprit d’arrêter de mettre un nom sur ce visage, et engagea la conversation avec la blonde. Un olivier hein ? Vous devez avoir la main verte pour envisager pouvoir entretenir un arbre. J’arrive à peine à faire vivre une rose deux jours, alors un arbre. Il rigola en se rendant compte qu’effectivement, il n’avait aucun don avec les plantes. Il avait déjà essayé d’avoir quelque brin de végétation dans son ancienne colocation avec son tout premier colocataire à l’époque du lycée, mais il s’était vite rendu compte que ce n’était pas son truc. Fort heureusement pour lui, son lézard Grant était autonome, et il avait juste à se souvenir de le nourrir, ce dont il se rappelait généralement lorsqu’il cuisinait de la nourriture d’humains.


Dernière édition par Robbie Shane Morgan le Mer 19 Déc - 21:31, édité 2 fois
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyLun 17 Déc - 15:24

Après tout, pourquoi s’évertuait-elle à vouloir se faire pardonner pour avoir, indépendamment de sa volonté, bien sûr, massacré les bégonias de Charlie ? Elles étaient hideuses, ces bégonias. Aussi défraîchies que la mairesse de la ville (quoiqu’elle ne préférait pas lancer les paris, les deux devaient se valoir). Cat préférait arrondir les angles plutôt que d’admettre la vérité toute crue, elle ne voulait pas être la responsable de la dépression nerveuse de sa meilleure amie. Aussi respectueuse de l’environnement qu’elle fût, les bégonias de sa colocataire étaient des monstruosités de la nature. Ecaterina ne lui avait jamais ouvertement fait savoir pour ne pas la blesser dans son orgueil de fermière refoulée, mais s’il y avait bien une chose qui enlaidissait la mignonne devanture de leur maisonnette située dans les vieux quartiers, c’était ce vaste parterre, mi-œuvre d’art conceptuel, mi-dépotoir, qu’elle avait détruite. Avec du recul, c’était un immense service qu’elle avait rendu à la communauté en mettant ses talents notoires de danger public en avant. Sauf que Charlie serait trop en colère pour l’entendre de cette oreille. Comme à chaque fois, elle voudrait lui refaire le portrait, et Cat devrait se réfugier dans un endroit sec et frais, histoire de ne pas mourir desséchée. Ou pire, la blondinette imaginait le tableau d’ici : soit, elle avait déjà appelé Gale pour le mettre au courant de la mort prochaine de son amoureuse. Soit, elle avait fouillé dans sa chambre pour s’en prendre cruellement à un objet auquel elle tenait particulièrement. Tout ce que Cat espérait, c’était qu’elle n’avait pas ouvert le dernier tiroir de sa commode, là où elle rangeait tout ce qu’il y avait de plus précieux à ses yeux ; à savoir, des photos de ses amis et de sa famille dans lesquelles elle avait soigneusement découpé la silhouette de sa mère pour rendre le tout plus harmonieux, et quelques vieilles lettres jaunies écrites par son père, entre autres. Qu’importait ce que Charlie allait lui faire subir de toute façon, elle avait conscience qu’elle n’en sortirait pas indemne, alors à quoi bon se donner autant de mal pour s’acquitter auprès d’elle ? Sa main n’atteignant même pas l’étagère tant convoitée, Ecaterina s’apprêtait à abandonner, parée à affronter le raz-de-marée d’insultes qui l’attendait à la maison. Si tel était son destin, si Charlie Watson-Brown devait être celle qui lui ferait mordre la poussière, qui était-elle pour contrer les écrits, et chambouler l’ordre des choses ? Essayant quand même une dernière fois d’accéder au pot tout en haut, elle prit un peu d’élan en se mettant sur la pointe des pieds, et tendit les doigts pour se donner les moyens de réussir, mais force était de constater que tous ses efforts resteraient vains, à son grand désespoir. À croire que dans cette ville, tout avait été crée pour que ce qu’elle désirait le plus au monde soit toujours hors de sa portée.

Ce fut donc à contrecœur qu’enfin Cat se résigna à lâcher l’affaire, se plantant de nouveau sur ses deux pieds, maudissant ses chaussures qui n’étaient pas encore assez hautes pour continuer à nourrir l’illusion qu’elle était une grande perche. Soufflant très fort, elle sursauta brusquement, plaquant une main contre sa poitrine, quand elle sentit une ombre massive l’envelopper par-derrière et tendre le bras pour attraper la plante qu’elle avait cherché à descendre de son rayon. Dans un réflexe idiot, elle se protégea la tête avec sa main libre, ferma brièvement les yeux, avant de les rouvrir, lentement. La personne qui lui était venue en aide brandit la plante devant elle, et distinguant le sécateur à travers ses longs cils nus, elle daigna attraper avec précaution le pot qu’elle serra entre ses bras et consentit à, pour de bon, regarder l’individu qui s’adressait à elle avec entrain. Individu qu’elle connaissait. Il fallait reconnaître que les tatouages qui recouvraient ses bras ne passaient pas inaperçus. Elle appréciait son originalité, c’était rafraîchissant et rare, à Lima. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’angoisse quand il la regarda. Ecaterina avait la nette sensation qu’à chaque fois qu’elle se trouvait seule, plus ou moins loin de chez elle, ce jeune homme à la coiffure trop travaillée pour être naturelle et aux boucles qui ornaient ses deux oreilles, n’étaient jamais bien loin. Sans doute était-ce un hasard, mais sa paranoïa latente lui soufflait que dans ce genre de cas, les hasards n’existaient pas. Son regard resta un moment fixé sur le visage du jeune homme qui pépiait sans qu’elle ne distingue un traître mot de ce qu’il était en train de lui raconter, trop occupée à se demander ce qu’il pouvait bien lui vouloir, et si ses tatouages n’étaient pas en réalité, l’œuvre d’un camarade de cellule ayant le besoin de laisser s’exprimer toute sa créativité ; elle coula un regard au visage du jeune homme, et pour se rassurer, préféra chasser cette idée grotesque qu’il fut un ex-taulard.
Le passé de Cat avait laissé des traces. Elle avait tendance à appréhender les gens qui la collaient de trop près, comme ce garçon qu’elle avait croisé à de maintes reprises, et qui semblait toujours la fixer sans qu’elle ne sache pourquoi. L’avait-il reconnu à cause des publicités placardées il y avait des années sur tous les murs de l’Ohio ? Clignant plusieurs fois des yeux, sonnée par sa théorie montée à l’arraché, Ecaterina reprit vie. Elle n’avait jamais eu à affronter ce genre de situation, c’était son pire cauchemar. Elle l’avait craint tellement de fois, qu’une fois devant le fait accompli, elle se sentait démunie. Si elle avait accepté son enfance, elle n’en était pas moins honteuse, et n’attendant pas que le garçon termine sa phrase, elle détourna son regard terrifié, pivota sur ses talons et rebroussa chemin pour s’engouffrer dans un autre rayon, le cœur battant.

Ce qui se profilait, c’était l’une de ses grosses crises de panique qu’elle était incapable de contrôler tant elles étaient puissantes, sorties de nulle part. Son médecin lui avait dit une fois qu’elles étaient dues à de trop fortes poussées d’adrénaline qui se bousculaient dans son cœur, lui donnant l’impression qu’il allait éclater. Ça lui faisait mal, l’empêchait de respirer, et en plus, ça lui faisait peur. Pas parce qu’elle avait peur de mourir à cause du manque d’air, mais parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi ça lui arrivait à elle, alors qu’elle était si douée pour garder ses émotions, même les plus dignes d’être dévoilées. Habituellement, Dorian l’aidait pour la forcer à se reprendre, mais Dorian n’était plus là, et comme lors de la fête d’anniversaire de Seth et Charlie, elle devrait se débrouiller pour reprendre ses esprits ; inspirer, expirer, inspirer, expirer… Ce n’était pas la fin du monde, elle n’avait pas à avoir peur, et haletant en marchant à l’aveuglette et se tenant à tâtons aux rayons garnis vers une nouvelle rangée de fleurs en pot, elle en descendit une à sa portée pour détourner son attention sur l’étiquette. Mais une fois la fleur débouchant la vue de l’autre côté, Ecaterina tomba face à face avec le visage du jeune homme, agenouillé, qu’elle venait de fuir. Émettant un petit cri de surprise, elle laissa tomber son olivier au sol. Le pot se brisa dans un bruit sourd, qui l’obligea à faire un pas en arrière, piétinant les débris de terre-cuite avec ses talons, et les mains crispées devant elle, elle vociféra, la respiration saccadée « Arrêtez de me suivre ! » Sa voix perça la musique tranquille qui passait dans la boutique, ce qui alarma la fleuriste qui se dirigea vers le rayon en courant. Le visage tordu par la surprise, elle s’avança vers Cat qui l’arrêta d’un geste de la main « Ça va, je vais m’en charger. Dites-moi simplement où je peux mettre tout ça, vous avez des clients. » Elle insista en s’avançant davantage, Cat la rasséréna aussitôt « ÇA VA ! » Considérant sans doute qu’il ne valait mieux ne pas contrarier la jeune femme, elle lui indiqua de l'index un container dans lequel Cat pouvait jeter le vase brisé puis retourna à son travail, guidant par les épaules des clients qui lancèrent des regards courroucés à Ecaterina qui s’agenouilla pour ramasser les gros morceaux de vase à ses pieds. C’était un fait, elle avait perdu son sang-froid.


Dernière édition par Ecaterina S. Robertson le Sam 29 Déc - 13:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptySam 22 Déc - 1:57

Sa vie en quelques mots : dès que Robbie voulait faire quelque chose de bien, ce geste se transformait toujours en quelque chose d’horrible. Et pourtant, tout partait toujours d’un bon sentiment. Aujourd’hui par exemple : il avait juste voulu aider et mettre sa taille à contribution. Ce n’était pas la première fois qu’il s’étirait de tout son long pour attraper quelque chose sur une étagère trop haute pour une tierce personne. Mais alors que les autres s’étaient contentés d’un remerciement, voilà que la demoiselle devant lui, le dévisageait comme si elle faisait face à un vieux fantôme. Si lui n’arrivait toujours pas à mettre un nom sur ce visage, ce n’était manifestement pas le cas de la jeune femme. Il ne savait pas du tout à quand remontait leur rencontre, mais il lui avait fait forte impression. Au bar, là où il avait le plus de chance de croiser des nouveaux gens, il était toujours poli et serviable. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais certainement pas de ne pas être un minimum aimable au travail, et ce même envers le plus fatigant des clients. Et soudain sorti de nulle part, tout s’éclaira. La gazette ! Depuis le fameux numéro qui racontait les coulisses de sa vie privée aux habitants de Lima, tout le monde le voyait autrement. Cette maudite gazette l’avait salit aux yeux de tous, et depuis, malgré le fait qu’il ait plus ou moins réussi à se racheter auprès des vrais protagonistes de cette fâcheuse histoire, certaines personnes (n’ayant rien à voir avec tout ça) se permettaient de le juger, encore et toujours. Il y avait eu cette période où tout le monde le pointait du doigt dans la rue, et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il était parti à Baltimore. En revenant un mois plus tard, les choses s’étaient un peu tassées, mais les habitants se faisaient un plaisir de lui rappeler ce qu’il avait fait. Etaient-ils au courant qu’étant le personnage principal de cette superbe intrigue, il était au centre des évènements et qu’il n’avait pas besoin d’être constamment mis à jour ? Peut-être, qu’un peu naïve, elle croyait que Robbie allait la transformer en nouvelle victime, et qu’en restant près de lui trop longtemps, elle subirait le même sort que Leah, à savoir : tomber enceinte. Elle avait dû rater beaucoup de cours de biologie, et ainsi louper toute la partie sur la reproduction. En tout cas, peu importait ce qu’elle croyait, elle prit ses jambes à son cou sans dire un mot de plus. Il la suivit du regard, et voyant où elle finit sa course, il fit semblant de s’intéresser aux plantes de l’étagère qui se trouvait à la hauteur de ses yeux, faisant mine de lire les étiquettes qui indiquait ce que contenaient les pots. Curieux et inquiet de ne plus entendre de bruit, il s’agenouilla pour essayer de distinguer, toujours à travers les pots, comment allait la jeune fille. Il ne voulait pas qu’à cause de lui elle fasse une crise cardiaque ou autre chose dans le même genre. Il ne savait pas qui elle avait cru voir, mais elle semblait paniquée. Et une fois de plus, ce qui partait d’un bon sentiment, se transforma en tragédie. A l’époque du « scandale Hallogan », on l’avait beaucoup critiqué. On lui avait collé de nombreuses étiquettes et elle en ajouta une nouvelle à sa collection, et pas la moindre : harceleur. D’après ce qu’il comprit à ce que disait cette furie, il la suivait. Il était plus qu’incrédule, ce n’était pas de sa faute si leurs chemins s’étaient croisés une fois ou deux au bar karaoké. Et puis, si elle n’était pas contente de le voir, elle n’avait qu’à changer de bar tout simplement. Son exclamation, et le bruit du pot cassé avaient attiré les regards des autres clients sur eux. Robbie se releva rapidement et se déplaça de quelques mètres pour que personne ne sache qu’elle lui parlait. La fleuriste arriva en courant, évidemment, Robbie arqua les sourcils, et leva les deux mains au niveau de son visage, comme lors d’un hold-up, pour indiquer à la commerçante qu’il n’avait rien fait. La fleuriste essaya d’avancer vers sa « victime » et Robbie assista à une nouvelle scène. Il ne savait pas qui elle était, mais elle semblait avoir un sérieux problème d’agression verbale. En tout cas, en renvoyant la fleuriste, les autres clients retournèrent eux aussi à leurs occupations. Robbie ne savait pas du tout comment réagir. Il se doutait que s’il avançait pour aider la fille, elle prendrait un pot pour le frapper et pour qu’il la laisse tranquille. Il pourrait partir et revenir quand elle serait partie, mais cela impliquerait le fait de devoir attendre hors de la boutique qu’elle s’en aille et ce n’était pas vraiment le meilleur moyen pour la convaincre que non, il ne la suivait pas.

Il resta donc dans son allée qu’il n’avait toujours pas quittée, regardant la jeune femme s’occuper des débris au sol. Il voulait savoir ce qui n’allait pas chez elle, mais il avait aussi peur d’être une nouvelle fois victime de ses accusations. Alors, comme toute personne aurait fait, il se mit à parler aux plantes. Je ne sais pas de quoi vous parlez ! Il n’ajouta pas de commentaire sur la folie qu’il lui soupçonnait de peur de la rendre encore plus dangereuse. Normalement, et si elle avait un minimum de bon sens, Robbie ne pouvait pas lui faire de mal, peu importe qui elle croyait qu’il était. Ils avaient une rangée de pots de fleurs entre eux, et le seul moyen de l’atteindre était de faire le chemin qu’elle avait emprunté un instant plus tôt pour le fuir. Non sérieusement, je suis barman. C’est donc normal qu’on se soit déjà croisé, ne vous prenez pas pour plus importante que vous n’êtes, en pensant que quelqu’un vous suis. De plus, mais il garda ce commentaire pour lui, Lima n’était pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une grande ville. Robbie avait vécu ici toute sa vie (les sept mois pendant lesquels il s’était isolé semblaient dérisoire face aux vingt-quatre années pendant lesquelles il y avait vécu). Ils semblaient avoir le même âge, ils s’étaient forcément croisés au lycée, et peut-être même dans d’autres étapes de leur cursus scolaire. La scène pouvait paraitre comique : un vrai dialogue de sourds entre un garçon qui parle aux plantes et une fille qui cri pour rien. N’attendant plus rien de cette fille, et ne sachant même pas si elle l’avait entendu, il commença à se diriger vers l’allée principale du magasin pour revenir au rayon des fleurs, prendre un bouquet et repartir le plus vite possible, surtout qu'il n’avait pas vraiment envie d’attendre qu’elle lui refasse une nouvelle crise de paranoïa.
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptySam 22 Déc - 18:49

Réflexion faite, il se pouvait que Cat soit un peu à cran. C’était sûrement dû au fait qu’elle se préparait à sa mort imminente. Charlie avait tendance à aimer faire physiquement souffrir ses congénères. Si ça semblait plaire à Wyatt Pillsbury de se faire malmener par une barbare de son espèce, ce n’était pas tellement du goût de la blondinette qui préférait mille fois la douceur de Gale à la façon légendaire, particulièrement cruelle et douloureuse, avec laquelle sa folle de colocataire lui tirait les cheveux comme punition pour lui faire payer ses erreurs. L’angoisse qu’elle éprouvait à l’idée de mourir dans d’atroces souffrances capillaires associée à cette confrontation fortuite avec ce tatoué, qu’elle avait tendance à croiser trop souvent ces derniers temps, la replongeait dans cette paranoïa qui l’avait longtemps suivie lorsqu’elle était adolescente. Ça n’avait rien à voir avec le fait qu’elle se prenait pour quelqu’un d’important, loin de là. Quand on connaissait Ecaterina, on s’apercevait que s’il y avait bien une personne qui se sous-estimait sans l’aide de personne, c’était elle. Ce n’était pas une tactique contestable qui visait à obtenir des compliments de ses amis, comme le font les filles en temps normal, non, c’était une réalité. Une conviction ancrée en elle ; elle était faible, froide, godiche, banale et trop petite. Si elle faisait preuve d’égocentrisme parfois, ce n’était absolument pas voulu. Ses psychoses étaient plus profondes et à moins d’avoir vécu des choses semblables, personne ne pouvait vraiment comprendre ce qu’elle éprouvait lorsqu’elle sentait qu’on la dévisageait ou qu’on s’acharnait à vouloir s’adresser à elle quand sa seule envie était de s’enfuir. Le seul inconnu – qui n’en était plus un désormais – qui avait réussi à la dompter sans la faire fuir au préalable, c’était Gale, encore une fois. Sinon, elle admettait ne pas être très abordable ni même sociable ; elle n’aimait pas se sentir oppressée par la foule, par les regards, les questions et toutes ces choses qui se font habituellement en soirée. C’était une véritable terreur qui se caractérisait par des symptômes visibles à l’œil. D’ailleurs, sans qu’elle s’en aperçoive réellement, elle se mit à claquer frénétiquement de la langue pour se rassurer en se courbant maladroitement pour ramasser les morceaux de terre cuite brisée sur le sol. Être le centre de l’attention de sa mère ne lui avait pas rendu service, au plus le temps passait, au plus elle le constatait. Cela l’avait rendu fragile, et pis encore : névrosée à bien des niveaux. Ce n’était pas tellement de sa faute. Sans chercher à se trouver des excuses, Ecaterina souffrait encore de son passé malgré ce qu’elle racontait, et cela même si elle avait appris à l’accepter. Toisée à longueur de journée, jugée sur quelque chose qu’elle ne contrôlait pas et humiliée, comment aurait-elle pu s’en sortir sans blessures ? Elle essayait de les soigner, vraiment, elle avait beaucoup changé, mais elle était bien forcée de croire qu’elle n’était pas encore tout à fait remise des pénibles quinze premières années de sa vie, et sans doute qu’elle ne le serait jamais.

Son déséquilibre mental secret mis à part, ce qui méritait d’être souligné, c’était qu’Ecaterina Robertson ne craquait jamais en public. Elle avait été à bonne école, mine de rien. Sa mère l’avait calibré pour faire d’elle une copie – pâle certes, mais une copie néanmoins – de la machine de froideur et de cynisme qu’elle était elle-même alors, et elle s’était particulièrement surpassée dans cette tache. Ecaterina savait à la perfection contenir ses émotions, criait tellement peu souvent que quand elle s’évertuait à vouloir le faire, elle perdait instantanément sa voix rauque et reconnaissable. Mais cette fois, elle n’était pas parvenue à rester rationnelle, et encore moins à se calmer pour laisser glisser toutes ces émotions qui se bousculaient dans son cœur : elle avait crié, elle s’était sans doute cassé les cordes vocales, mais peu importait. Elle avait tout simplement eu peur quand elle avait reconnu la personne qui l’avait aidée, et même si elle lui était reconnaissante d’avoir voulu lui éviter de se prendre un olivier sur sa jolie tête blonde, elle aurait préféré qu’il s’abstienne de jouer les super héros. Ce grand garçon, Ecaterina l’avait d’abord croisé dans les toilettes des hommes du café du coin, quand trop impatiente pour faire la queue devant celles des femmes, elle s’était octroyé le droit de venir utiliser les lavabos des hommes pour détacher son chemisier couvert de thé. Outre le fait que son irruption dans des toilettes masculines était gênante, le regard que le jeune homme avait posé sur elle l’avait contrainte à faire demi-tour. Il dégageait une aura impressionnante prononcée par sa taille et ses nombreux tatouages. Cat n’était pas du genre à s’émouvoir face à un grand costaud dans son genre (mise à part Gale, mais c’était une autre histoire), elle était animatrice des réunions de gestion de la colère dans l’association pour laquelle elle était bénévole, elle avait l’habitude et pourtant, en coulant un regard aux bras du garçon, elle s’était dit qu’il valait mieux qu’elle rebrousse chemin. Un homme qui supportait la douleur des aiguilles dans ses bras musclés juste pour le plaisir devait cacher quelques vices qu’elle ne préférait pas connaître ni même s’imaginer à vrai dire ; qui pouvait savoir ce qu’il était capable de faire. Alors, elle avait tourné les talons, partant aussi vite ; son chemisier avait terminé à la poubelle. Cat l’avait revu, une fois. Il avait débarqué au Gramophone Record, ce qui était son droit le plus total, après tout, Lima était une petite ville. Ne trouvant pas d’autre issue, elle se cacha derrière Ryder, le garçon qu’elle avait employé comme cogérant sur les conseils de Dorian, jusqu’à ce qu’il la somme d’arrêter de lui tirer sur les hanches pour qu’il ne trahisse pas sa présence, et qu’il la présenta au jeune homme en question. Elle déchanta quand elle comprit qu’il était ami avec lui. C’était quoi son prénom déjà ?

Occupée à ramasser les morceaux brisés par terre, Ecaterina, agenouillée, chassa cette question de son esprit, se hâtant d’en finir. Il fallait qu’elle parte au plus vite, elle se sentait sur le point d’exploser, les regards dans sa direction ne faisaient qu’accroître son malaise en même temps qu’elle s’obstinait à jouer cette musique avec sa langue. Clac, clac, clac, clac. Seulement, voulant aller trop vite, elle enfonça la pointe du vase dans la paume de sa main gauche qui se mit à saigner aussitôt, lui arrachant une grimace quand les picotements lui lancèrent brusquement. Jurant à voix basse, elle se mordit la lèvre, mais les propos du jeune homme qui lui tournait le dos la piquèrent dans son orgueil, aussi fort que la pointe du vase dans sa peau. Elle fusilla son dos du regard : de quel droit se permettait-il de dire ce genre de choses ? Même si elle avait la sensation qu’il la traquait depuis des jours, ils ne se connaissaient pas. Plus vexée qu’agacée au fond, Ecaterina empoigna un petit bloc de mousse dans lequel l’olivier était planté, le détacha d’un geste vif et étirant son bras au-dessus de sa tête pour prendre assez d’élan, elle lança la mousse dans la direction du jeune homme. Par chance, elle l’atteint à l’arrière du crâne, et appuyant avec son pouce sur sa paume de main rougie par le sang, elle dit :

« Hey, Popeye ! » crut-elle malin d’ironiser à cause de ses tatouages et de ses muscles, alors qu’il se frottait l’arrière de la tête, à l’endroit exact où elle l’avait touché avec le bloc de mousse. Elle haussa un sourcil condescendant, continuant « Vous m’avez aidée à atteindre ce stupide olivier mais ça ne vous donne pas le droit de me juger pour autant. » La douleur désagréable dans la paume de sa main la fit grimacer une nouvelle fois pendant qu’elle s’aida de son autre main pour se lever. En se remettant sur ses pieds, elle tacha le haut de sa robe de plusieurs gouttes de sang, ce qui la fit soupirer en secouant la tête, agacée. Puis, relevant le regard pour affronter le sien, elle grossit les yeux en agitant la main qu’elle s’était coupée « Tout le monde fait des erreurs, à ce que je sache. Je vous ai peut-être pris pour quelqu’un d’autre, qu’est-ce que vous en savez. » Piètre menteuse, elle savait que sa tentative d’expiation allait échouer, mais elle s’en fichait. Quand soudain, cela fit tilt dans son esprit ; elle se souvenait de son prénom « Robbie ! » s’exclama-t-elle, le pointant avec son index droit « Votre prénom, c’est Robbie ! » Elle voulut claquer les doigts de sa main blessée, mais se fit plus mal qu’autre chose, et sentant un petit étourdissement la prendre, la faisant se retenir à une tablette à côté, elle appuya de nouveau, plus fort encore, sur sa main avec son pouce, puis murmura en fronçant le nez, radoucit « Vous ne… vous n’auriez pas quelques pansements sur vous, par hasard ? »


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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyMer 26 Déc - 2:36

Faire des cadeaux à la dernière minute ? On ne l’y reprendrait plus. Certes, il ne pouvait pas rentrer chez lui sans rien à offrir à son amie, mais bien qu’il lui porte une attention toute particulière, il ne prendrait plus jamais le risque de revivre une telle scène d’hallucination. Sans le cadeau à acheter, il serait déjà partie loin, loin de cette fille. Et malgré le fait de savoir qu’un quelconque bouquet était un cadeau nul, elle s’en contenterait pourtant, jusqu’à ce qu’il trouve mieux. Puis il y repensa une deuxième fois. Eleonor s’en fichait des cadeaux, elle pouvait très bien attendre que Robbie est une idée du tonnerre pour lui offrir quelque chose d’appréciable, et de non périssable. Il n’avait besoin que d’un jour de plus : juste assez pour que Glenn l’accompagne. Il resta encore un instant à y réfléchir, tournant désormais le dos à la jeune femme, trop occupée à ramasser ses bêtises pour crier une nouvelle fois. Prêt à partir, il tourna les talons quand soudain, quelque chose vint lui heurter légèrement la tête. Il passa sa main là où l’objet avait atterri, puis le ramassa, pour juger de sa nature. A cet instant précis, il ne savait pas dans quoi il avait été embarqué. La jeune femme le prenait pour un fou, mais jusqu’ici, c’était elle qui présentait le plus de signes favorables à un enfermement prochain dans un asile. Lui, il ne lui avait pas hurlé dessus sans raison. Lui, il ne lui avait pas lancé un bout de… Qu’est-ce qu’elle venait de lui lancer au juste ? Peu importait, lui au moins ne lui avait rien jeté au visage. C’était évident que le projectile venait d’elle, et comme si le sort s’acharnait sur lui, aucun des clients n’avait rien vu. Et elle reprit instantanément la parole. Elle était beaucoup plus loquace maintenant, et Robbie se maudit d’avoir voulu savoir comment elle se portait. Il aurait dû la laisser accroupie dans son allée, prendre un bouquet quelconque et repartir. Mais il n’avait rien fait de tout cela, et maintenant, il était obligé de l’écouter déblatérer.

Popeye, sérieusement ? Si elle le connaissait un minimum, elle saurait qu’il ne supporte pas les épinards. Sa couleur, sa texture, tout le répugnait dans ce légume. Mais là n’était pas vraiment la question. Sa force avait été proportionnellement adaptée à sa taille, et son lancer ne lui avait fait aucun mal. C’était plutôt l’effet de surprise qui le forçait à se frotter l’arrière de la tête, et puis aussi pour dramatiser un peu la scène. Après qu’elle lui ait reproché le fait de la critiquer effrontément, il se retourna enfin vers elle. Comme c’était facile de lui dire de telle chose, alors que lorsqu’il faisait la une de la gazette, elle avait surement été l’une des premières à donner son avis sur l’histoire. Il la méprisa du regard, se demandant qu’est-ce qui pouvait la différencier des autres. Il la regarda se relever, et même si l’étagère entre eux n’offrait pas une vue optimale, il remarqua tout de suite quelque taches sur sa robe. Mais non, il ne lui demanderait pas ce qu’elle avait. Elle pourrait croire qu’il ne ferait ça que pour récolter un peu de son ADN et faire quelque chose de sordide avec. Elle continua encore et toujours à parler, et Robbie n’avait pas vraiment l’occasion de lui répondre. Mais alors là, ce qu’elle lui dit le fit un peu sortir de ses gonds. J’en sais rien en effet, mais la moindre des choses aurait été de dire merci. Un simple merci, et on serait chacun déjà retourner à nos occupations. Ils se faisaient désormais face à face malgré l’étagère, mais il comptait bien soutenir son regard. Non mais pour qui se prenait-elle pour lui donner des leçons de conduite en société ? Sérieusement, Robbie était perdu. Et il le fut encore plus lorsqu’elle le pointa de son index accusateur, disant son prénom. Comment se faisait –il que lui n’ai toujours aucune idée du sien, de leur rencontre, ou de quoique ce soit d’autre à propos de cette fille. Encore une fois, il fit preuve d’un détachement total en lui répondant. Oui, je suis au courant merci. Il n’y avait rien d’autre à répondre après ce genre d’exclamation, et il s’était senti obligé d’être un peu sournois dans son ton. Comme si sa réflexion l’avait affaibli, il la vit se reposer contre une petite table près d’elle. Puis sa question le déstabilisa une nouvelle fois, ne sachant toujours pas à quoi elle jouait. Bah si bien sûr, toujours ! Cette fois c’était à son tour de se prendre pour la tête pensante, et d’utiliser l’ironie. Il fit semblant de tâtonner ses poches avant de lui lancer un regard faussement désolé. Ah bah non, j’ai dû donner le dernier à ma précédente victime. Léger sourire en coin. Il remarqua quelque chose sur son visage qui lui fit comprendre qu’elle n’allait pas très bien. Le pot avait dû lui entailler la main, et les tâches sur sa robe devaient être du sang. Maintenant il ne pouvait plus partir et l’abandonner ici. Avec sa chance, elle trouverait le moyen de se vider de son sang, et de le tenir responsable de cet accident. Il s’approcha de l’étagère, et passa légèrement sa tête devant pour mieux voir la fille. Quelque chose sur sa façon d’agir actuellement connecta deux de ses neurones, et il put enfin mettre une rencontre sur son visage. Mais oui ! Je vous connais ! Vous travaillez avec Ryder, et vous utilisez les toilettes pour hommes ! Il ne savait toujours pas son prénom, mais rien que le fait d’avoir remis son visage dans un contexte le rassura. Il s’autorisa le fait de la rejoindre dans son allée, et de toute façon elle n’avait pas la force de partir en courant. Il jeta un coup d’œil lointain à sa main et remarqua que la blessure saignait beaucoup. Il savait que la main comportait de nombreux vaisseaux sanguins et que par conséquent, à la moindre coupure, on perdait beaucoup de sang. La cuisine l’instruisait tous les jours. Il garda une distance de sécurité avec elle pour ne pas qu’elle puisse puiser dans ses dernière ressources, croire qu’il l’attaquait encore une fois, et le plante avec un bout aiguisé du pot cassé. Je reviens, ne bougez pas, je vais voir si la fleuriste à quelque chose. Il partit aussitôt en direction de la caisse et demanda sans détour quelque chose pour aider la fille à l’olivier. Il savait qu’une fois de plus, tout ça lui retomberait dessus mais son côté héroïque le forçait à faire tout cela. La fleuriste lui dit qu’elle n’avait rien de très intéressant, mais lui tendit une serviette en papier pour faire compresse. Il n’aimait pas les séries médicales, mais en avait vu un minimum pour savoir qu’il faudrait désinfecter. Il courut vers le fond du magasin et tendit la serviette à la fille qui n’avait pas bougé. Y a une pharmacie pas très loin, si vous avez besoin, je peux allez prendre un truc pour désinfecter. Il imaginait surement le pire des scénarios, et elle allait mieux que ce qu’elle laissait paraitre, mais il lui offrit quand même ce service. Peut-être que ça lui permettrait de passé du statut de « harceleur », à celui de « héros ». Mais oui, bien sûr…
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyJeu 27 Déc - 16:18

Ecaterina regrettait déjà de s’être si violemment emportée contre ce jeune homme qui n’avait rien demandé. Elle avait, certes, eu peur qu’il la suive pour des raisons qui la regardait, mais ça n’excusait pas du tout qu’elle l’ait pris à partie de cette façon. Il avait raison, la moindre des choses aurait été qu’elle le remercie pour son sauvetage in extremis de sa probable ascension ratée vers l’olivier de la paix, pas qu’elle le blâme sévèrement en lui hurlant dessus comme une hystérique. Son effroi, accompagnée par sa vieille amie la paranoïa, l’avait contrainte à se rebiffer d’une manière tout à fait irrationnelle, ce qui, et cela méritait d’être écrit en gros caractère, souligné, encadré et surligné en jaune fluo, ne lui ressemblait absolument pas. Encore moins cette nécessité qu’elle avait eue de lui infliger une douleur physique avec un bloc de mousse inoffensif qu’elle lui lança sans réfléchir, atteignant l’arrière de sa tête, estimant qu’il avait été trop loin dans des propos qui la visaient. L’effet que lui faisait la possibilité qu’elle trépasse bientôt était à prendre en considération, Charlie et ses menaces avaient plus de pouvoir sur elle qu’elle ne l’avait imaginé, c’était plutôt ça qui devait l’effrayer, et pas ce pauvre anonyme qu’elle avait, en à peine cinq minutes, houspillé et battu. Elle était givrée, elle était transie de honte à cet instant, et ne savait pas comment elle pourrait réparer sa bévue. La répercussion de ces semaines à partager la maison d’une aliénée, sans parler de ses autres fréquentations qui n’avaient pas le cerveau correctement irrigué – Madeleine et Catalano en grands vainqueurs –, ne lui avait visiblement pas fait que du bien. C’était un fait avéré : la démence des autres était contagieuse, elle devrait se montrer plus vigilante à l’avenir, et peut-être penser à présenter ses plus plates excuses à celui qu’elle avait injustement malmené.

Robbie semblait cohérent, et malgré ses tatouages plus artistiques que rebelles, ne devait pas non plus sortir d’une longue peine de prison. Et puis, même si elle ne connaissait pas encore très bien Ryder, elle était convaincue qu’il n’était pas du genre à faire ami ami avec des criminels. C’était un garçon intègre, qui lui rappelait Gale sur certains côtés, et cela suffisait à lui faire revoir son jugement – pour le coup, hâtif, ce qui ne fit qu’accroître son embarras. Il était certain qu’elle s’était trompée, c’était un quiproquo savoureux qu’on ne voyait que dans les téléfilms du lundi après-midi et qui débouche souvent sur des histoires rocambolesques écœurantes de mièvreries qu’elle détestait plus que tout. Aussi, sans doute aurait-elle dû les regarder plus souvent ces feuilletons, histoire de s’inspirer de la façon dont les pimbêches dans son genre se sortent de ce genre de situations, car actuellement, elle n’avait aucune idée de comment elle pourrait se dépêtrer de tout ce cirque.

La main en sang, Cat appuya très fort sur sa paume pour faire compresse, mais la blessure causée par la pointe du vase était douloureuse, lui lançant à certain moment. Elle s’était bien amochée, en réalité, elle préféra alors éluder la profondeur de son entaille, craignant de tourner de l’œil. Néanmoins, ça ne l’empêcha pas de garder bonne contenance face à la blague du jeune homme, nonobstant son furtif étourdissement, et lorsque Robbie se souvint lui aussi de son identité, elle opina prestement du chef pour confirmer, mais plissa le nez quand il évoqua l’épisode des toilettes pour hommes. Tenant étrangement à remettre les choses au clair, elle se défendit avec une certaine complaisance dans le ton « Oui, c’est ça ! Enfin, quand il y a la queue chez les femmes. C’était juste pour détacher mon chemisier. » crut-elle bon de compléter, remettant les choses dans leur contexte. La douleur de sa main lui lança brusquement, et elle serra les dents, suivant du regard le trajet de Robbie quand il se précipita pour demander à la fleuriste si elle n’avait pas du matériel de soin. Ecaterina n’avait pas été sympathique avec lui, mais il daignait tout de même l’aider à éponger le sang qui ruisselait entre ses doigts recroquevillés. Elle devait admettre que c’était une attitude qui la touchait, bien qu’elle la conforta dans l’idée qu’elle était vraiment un être exécrable qui ne méritait même pas qu’on lui accorde ne serait-ce qu’un peu d’attention. Elle n’eut pas le temps de s’y attarder, toutefois : déjà Robbie revenait avec une serviette qui lui tendit. Cat l’attrapa doucement, et enroula aussi précautionneusement sa paume avec, grimaçant par intermittence. Le tissu spongieux absorba derechef son sang, tachant le blanc immaculé d’un rouge très vif. Le garçon lui proposa d’aller lui chercher du désinfectant à la pharmacie pas très loin, mais gênée, Cat refusa de la tête. Tout en la relevant, elle vérifia d’abord si sa compresse de fortune tiendrait le choc, et lui dit, penaude « Je dois avoir une solution hydro-alcoolique dans mon sac, ça risque de piquer, mais c’est toujours mieux que rien, j’imagine. Je devrais peut-être attendre que le sang s’arrête, d’abord. » Ne pouvant se servir de sa main bandée, elle entreprit d’ouvrir son sac à main avec l’autre, mais n’y parvint pas, ses forces ayant bizarrement diminué. La tête penchée, Cat jeta un regard bref à Robbie, tirant avec peine sur la fermeture éclair « Je suis vraiment désolée pour… vous savez. » Elle ajouta précipitamment « Et merci, pour l’olivier. » Elle pinça fort les lèvres, fronça les sourcils en tirant toujours sur la fermeture ; ce satané sac ne s’ouvrait pas. N’osant toujours pas regarder le jeune homme, elle continua « Mais vous admettrez que c’est bizarre. Cela dit, je devrais pas m’en émouvoir, le hasard aime me jouer des tours. » Elle releva très brièvement les yeux pour lui sourire maladroitement, et souffla lorsqu’elle se résigna à laisser sa main telle quelle ; pas besoin de désinfecter, pensa-t-elle. Prenant une inspiration, elle fit un petit tour sur elle-même, constata les dégâts au sol. Elle devrait payer la casse, elle n’y avait pas pensé et cela eut le don de la faire rire discrètement. Sa main toujours douloureuse, elle se pencha pour continuer à ramasser les débris par terre, eut de nouveau un étourdissement, mais fit mine de rien. Elle grimaça quand elle attrapa du bout des doigts la pointe qui l’avait blessée, et se levant en tenant le morceau très loin devant elle, elle coula un regard vers Robbie, lui disant avec gentillesse « Ça serait user de votre gentillesse si je vous demande de me filer un petit coup de main pour remettre tout en ordre ? » Ecaterina sonda rapidement l’expression de son visage, imagina qu’il devait officiellement la prendre pour une timbrée, mais ne s’en formalisa pas : ça n’était pas la première fois, et ça ne serait sans doute pas la dernière, elle devrait faire avec. Posant son sac au sol en tenant toujours le débris qu’elle maintenait entre deux doigts très loin de son visage et de son buste, elle alla le jeter dans le container indiqué par la fleuriste plus tôt, et en se retournant, tenant sa main estropiée tout contre sa poitrine, elle rajouta « Je peux faire quelque chose pour vous en échange, ce sera ma façon de me faire pardonner. Si vous êtes ici, c’est pour une raison, non ? Et si vous me le permettez, vous ne semblez pas être un spécialiste de tous ces trucs. » Elle pointa les pots de fleurs du menton, haussa les épaules avec malice « Vous devez l’être sûrement encore moins que moi. » termina-t-elle dans un rire, s’avançant de nouveau au centre du rayon pour continuer à ramasser les morceaux.
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyVen 4 Jan - 2:00

Leur rencontre plus qu’inopinée dans les toilettes des hommes commençait à dater, et malgré l’étrangeté de la scène, il était passé à autre chose. Il n’y avait qu’eu un échange de regards interloqués entre Robbie qui se demandait ce qu’elle faisait là, et la jeune fille, dont le nom lui échappait toujours mais qu’il allait demander à Ryder sitôt il serait de retour chez lui, qui semblait paniquée d’avoir été prise en flagrant délit de présence dans les toilettes pour hommes. Elle n’avait vraiment pas besoin de se justifier pour si peu surtout qu’elle n’était certainement pas la seul à avoir recours à ce genre de pratique, mais il l’écouta malgré tout. Il attendit gentiment qu’elle ait finit sa phrase avant d’hocher la tête doucement. Les coins de ses lèvres se levèrent timidement, comme pour lui faire comprendre que s’il devait décrire une anecdote sur elle, il choisirait définitivement celle qui venait de se passer ici, chez le fleuriste. N’attendant aucune réaction en retour, il partit vers l’avant du magasin, en revint presque aussitôt et tendit le bandage de fortune à la jeune blessée. Elle refusa son offre d’aller à la pharmacie, alors il décida de rester près d’elle et de voir comment sa main allait. En fait, voir son expression de douleur à chaque fois qu’elle touchait la plaie le préoccupait plus que sa main mais il ne pouvait pas lui dire de but en blanc. Il la laissa gérer la situation, mais plissa le nez lorsqu’elle parla de sa solution hydro-alcoolique et imagina déjà la douleur qu’elle ressentirait. Mettre de l’alcool sur une plaie ouverte n’aurait définitivement pas été son choix numéro un. En dépit de ce qu’on pouvait croire en voyant son bras droit couvert de couleurs, Robbie n’était pas vraiment très tolérant à la douleur. Cela lui avait souvent valu de nombreuse moquerie de son tatoueur d’ailleurs. D’après ce dernier, Robbie était un garçon qui aimait avoir mal. Il ne voyait pas d’autres explications à sa constante envie de reprendre des rendez-vous pour s’ajouter un nouveau bout d’art sur le corps. Mais pour Robbie, l’explication était toute trouvée : c’était un tableau qu’il devait finir même si cela lui valait une dose de douleur immense. Il était très fier du résultat, et c’était autorisé une pause depuis la fin de son tatouage sur son bras droit. Il n’avait rien fait de plus, estimant avoir emmagasiné assez de douleur pour un bon moment. De rien. Il la vit batailler avec la fermeture de son sac, mais ne l’aida pas. C’était assez contradictoire avec tout ce qu’il venait de faire pour cette presque inconnue, mais il décida que son si son sac ne s’ouvrait pas, il fallait y voir un signe comme quoi l’alcool n’allait vraiment aider en quoique ce soit.

Contrairement à lui, elle évitait son regard : elle était sans doute gênée de la façon dont elle avait viré au quart de tour un peu plus tôt. Il l’écouta s’interrogé sur la fréquence de leurs entrevues imprévues, mais Robbie avait un tout autre avis. C’est vrai que c’est bizarre mais si on décortique tout ce hasard, lors de notre première « rencontre », il mima les guillemets de ses doigts, c’était mon droit le plus ultime de me trouver dans les toilettes de hommes, pas le vôtre. Encore, si la situation avait été inversées, j’aurai compris votre affolement mais là… Elle ne pouvait qu’acquiescer. C’était elle la seule personne en tort. Il se félicita mentalement d’avoir eu un raisonnement si bien filé en si peu de temps. Si bien qu’il continua sur sa lancée. Et puis on ne peut pas vraiment dire que Lima soit une grande ville. Tous les commerces sont regroupés au même endroit alors forcément, on est bien obligé de se croiser. Les petites villes avaient leurs lots d’avantages, bien qu’avec le temps Robbie en voyait de moins en moins, mais aussi leurs lots d’inconvénients. Il n’y avait qu’une seule librairie, qu’un seul hôpital, et peut-être deux boulangeries si les habitants étaient chanceux. D’ailleurs, il n’y avait aussi qu’un seul endroit où Robbie pouvait aller pour s’acheter tout le nécessaire en matière de musique. Et pour le Gramophone, c’est l’endroit où je passe le plus de temps quand je ne suis pas chez moi. Pas besoin d’ajouter la nature de la relation qui le liait avec Ryder, cela pourrait porter préjudice à son pauvre colocataire qui n’avait rien demandé. Il la regarda essayer de continuer son petit brin de ménage, avant qu’elle ne lui demande un peu d’aide. Robbie se demanda si pendant qu’il était à la caisse attendant la serviette, quelqu’un n’avait pas pris la place de la blonde. Comme un double maléfique mais en gentil. Il n’y avait aucune raison valable qui pourrait expliquer que cette fille et celle qui lui avait hurlé dessus soient les mêmes, à moins que la douleur l’ait adoucie. Quoiqu’il en fût, il accepta de l’aider cette fois. Il commença à s’accroupir pour ramasser les plus gros bouts de pots pour éviter un nouvel accident fâcheux. Il la vit partir vers un gros bac avançant en tenant l’objet du crime loin devant elle, comme si elle avait peur qu’il reprenne vie, et revienne se planter dans un bout de sa chair. A vrai dire, je suis là pour un cadeau. C’est pour une fille qui va avoir… Je sais même pas. Mon âge environ. Je sais ce que vous allez dire, on n’offre pas des fleurs à quelqu’un de jeune mais j’ai rien trouvé de mieux. Là encore, il était surement inutile de se perdre dans les détails et d’expliquer sa relation avec Eleonor. D’ailleurs, à bien y réfléchir, lui-même ne savait pas trop comment l’interprété. C’était sa colocataire, mais il y avait encore six mois de cela, il ne la connaissait pas. Et puis leur affinité avait subi une croissance exponentielle en si peu de temps. Mais, malgré tout, il n’y avait pas une once de romance entre eux. Se rendant compte qu’il était en train de se perdre dans ses pensées, il recommença à expliquer sa présence ici. Mais étant donné qu’apparemment il y a un « langage des fleurs », j’ai pas envie de transmettre le mauvais message. Vous voyez ce que je veux dire ? La dernière fois qu’il avait offert des fleurs avait été lors d’un repas tellement romantique et mielleux avec Hallie que même Edward et Bella auraient pu trouver ça niais. Il avait fait quelques recherches pour savoir quelles fleurs acheter, mais depuis ce jour, il avait dormi et avait eu d’autre chose plus importantes dont il devait se souvenir. Faisant un petit tas de débris dans sa main gauche, il s’aida de sa main droite pour se relever. Il avait beau être jeune, il était parfois rouillé comme une vieille personne. Il grimaça de douleur lorsque son genou craqua bruyamment et se rendit au gros bac dans lequel l’estropié avait jeté l’arme du crime un peu plus tôt. Qu’est-ce que vous me conseillez alors ? Lui demanda-t-il en retournant à sa place initiale, et frottant ses mains l’une contre l’autre pour enlever la terre qui avait accompagné les débris.


Dernière édition par Robbie Shane Morgan le Sam 12 Jan - 15:43, édité 1 fois
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyMar 8 Jan - 22:43

En écoutant Robbie, Ecaterina s’aperçut au son de sa voix qu’il prenait plaisir à remuer le couteau dans la plaie, n’hésitant pas à en rajouter une couche quant au fait que le hasard de leur rencontre n’était pas si exceptionnel qu’elle l’avait dépeint étant donné qu’ils vivaient dans une petite ville ou encore en pointant du doigt l’incongruité de sa présence dans des toilettes masculines qu’elle s’était sentie obligée de justifier. Forcément, ça ne fit qu’accroître l’embarras de la petite blonde qui s’affaira étrangement en se baissant pour ramasser les quelques morceaux de terre cuite qui parsemaient le sol encore propre, il y avait quelques minutes de ça. L’attitude de Robbie aurait pu l’agacer, voire même la contraindre à se défiler de nouveau pour mieux se détester comme elle l’entendait. Au lieu de quoi, elle accepta son châtiment avec un petit sourire timide au coin des lèvres, ramassant tranquillement les bouts de vase, sa main bandée pendant le long de son corps et lui lançant atrocement dans le bout de ses doigts crispés et enveloppés dans le tissu. Elle opina du chef pour appuyer ses propos qu’elle ne se risquerait pas à contrarier. Il n’avait pas tort dans tout ce qu’il disait, de toute façon. Cat était assez maligne pour ne pas relever, elle s’était déjà assez tournée en ridicule pour aujourd’hui, elle estimait, malheureusement, avoir atteint son quota, et ne souhaitait pas donner une occasion de plus au jeune homme de la prendre pour une folle doublée d’une paranoïaque. Elle avait tellement honte, qui plus est ! Honte d’avoir cru qu’elle était la cible d’un désaxé qui n’aurait pas hésité à la suivre dans le moindre de ses mouvements pour elle ne savait quelle raison. C’était d’un narcissisme sans nom, si bien qu’elle se sentit rougir des pieds à la tête, pas habituée à se conduire de cette manière : finalement, elle était peut-être devenue ce que sa mère avait toujours voulu faire d’elle, et ça lui faisait mal de s’en apercevoir aussi bêtement. Néanmoins, ne désirant pas s’attarder dans cette direction pour le moment, Ecaterina se força à reprendre un peu sur elle, et décida de voir les choses sous un autre angle, ce qui atténua les rougeurs de ses pommettes rondes. Elle avait assez d’humour pour prendre toute cette situation à la rigolade, après coup, malgré qu’elle savait qu’elle n’en mènerait pas large quand il faudrait qu’elle s’explique sur la plaie profonde qui barrait la paume de sa main. Sans doute que Gale se moquerait gentiment d’elle, mais elle l’avait bien mérité. Derechef, elle se jura de ne plus jamais rentrer dans ce cercle vicieux qu’elle exécrait plus que tout : le jugement hâtif. Elle qui passait son temps à déplorer le fait que les gens de son entourage se faisaient une opinion sans même connaître leur prochain, avait pris pour cible un garçon qui visiblement semblait tout à fait poli et charmant pour illustrer ses névroses profondes. Seigneur, oui, elle avait de quoi avoir honte !

Pour réparer son erreur qu’elle jugeait grossière, Ecaterina considéra qu’il était nécessaire qu’elle se montre sous un meilleur jour pour ne pas qu’ils se quittent sur de mauvaises impressions mutuelles. Elle proposa donc à Robbie de l’aider dans sa quête, tout en allant jeter le morceau qui l’avait tailladé dans le container mis à leur disposition. Elle pensait que s’il était dans cette boutique, c’était pour une bonne raison, elle n’hésita d’ailleurs pas à ouvertement le lui faire savoir. C’était tout elle, aussi imprévisible que légèrement siphonnée, elle n’en était pas moins gentille et serviable, c’était pour cette raison qu’elle excellait dans son travail à la librairie. Elle l’espérait, en tout cas. S’avançant de nouveau dans le centre de la boutique qui ne désemplissait pas, Ecaterina plissa les paupières lorsque Robbie lui exposa les raisons de sa présence, et termina de ramasser les débris qu’il restait sous l’œil de quelques clients qui passèrent par là, curieux de savoir ce qu’il s’était passé dans ce rayon. Cat n’y prêta pas attention, réfléchissant silencieusement. Elle ne voulait pas qu’il entre dans les détails, ça ne la regardait pas, elle cherchait juste à racheter sa faute, et lui venir en aide lui semblait être le meilleur moyen pour au moins prouver qu’elle était de bonne foi, et qu’elle acceptait de s’être trompée. Il lui avoua qu’il était ici pour trouver un cadeau pour une fille d’à peu près son âge. Elle esquissa un autre sourire, cherchant dans son esprit une idée de présent qui pourrait ravir la jeune fille dont il lui parlait. Revenant sur ses pieds, Cat pivota sur ses talons pour jeter le reste de la plante fichue, slalomant entre les clients, et dit :

« Une fille de votre âge environ, donc du mien. » en déduit-elle rapidement, rabattant sa main blessée sur sa poitrine. Cette blessure lui faisait un mal de chien tout de même, ce qui ne tarda pas à l’inquiéter, mais incombée dans une tout autre tache – trouver un cadeau pour une parfaite inconnue, précisément –, elle mit très vite sa douleur de côté pour se reconnecter mentalement à la situation actuelle, acquiesçant d’un signe de tête lorsque Robbie lui demanda si elle comprenait qu’il ne veuille pas faire passer le mauvais message en lui offrant la mauvaise fleur « Hum, c’est une amie, ou une petite-amie ? » Elle leva lentement le regard vers lui, s’aperçut que cette question était déplacée, mais se rattrapa assez vite en s’avançant près d’une étagère, tenant fermement le poignet de sa main blessée avec son autre main « Ce ne sont pas mes affaires, je sais. Seulement, si tu », elle sonda brièvement son regard pour vérifier si ça ne le dérangeait pas qu’elle le tutoie, comprit que non, et poursuivit naturellement « veux que je t’aide, je dois savoir. On n’offre pas la même chose à une amie et à une petite-amie, alors… » N’attendant pas sa réponse, elle balaya ceci d’un haussement d’épaules nonchalant, et continua très calmement en lançant des petits regards curieux aux fleurs autour d’elle « Je suis pas une experte, mais je déconseille le parfum. Offrir un parfum à une femme, c’est lui avouer que l’odeur qu’elle dégage t’indispose. C’est comme offrir des roses jaunes sans savoir ce que ça signifie : c’est une erreur. » Elle émit un petit rire vif. Cat était tellement loin de tout ça, si peu sensible à ce genre de messages cachés que sortie de sa bouche, tout ça la faisait rire tellement cela paraissait peu naturel. Si elle devait parler de son point de vue personnel, elle conseillerait à Robbie d’offrir à cette fille une soirée dont elle se souviendrait toute sa vie : les cadeaux, ce n’était pas le truc de Cat. Elle n’aimait pas en recevoir, gênée à cette idée et en offrait très peu, soucieuse de ne pas choisir le bon. Néanmoins, elle avait proposé son aide, elle devait s’y tenir, et elle reprit « Le chocolat, c’est une bonne idée, je crois. Sauf si ta copine est du genre à faire attention à sa ligne ; lui offrir une boîte de chocolat serait mal venu, et je suppose que t’as envie de lui faire plaisir, pas de déclencher une guerre mondiale, j’ai raison ? » Elle arqua un sourcil espiègle en lisant l’expression sur le visage de Robbie, détourna la tête d’un air sérieux et soupirant théâtralement, elle termina par dire avec une pointe de candeur dans le ton « Ah, toutes les filles sont timbrées. », et lui lançant un regard en biais, Cat éclata tout simplement de rire, un tantinet crispée à cause de la douleur.
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Robbie Shane Morgan
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptySam 12 Jan - 15:42

Il s’était fait à l’idée d’être en train de parler à une lunatique confirmée, et il avait rapidement décidé de profiter de sa phase de gentillesse, avant qu’elle retourne du côté obscur, et qu’elle recommence à lui hurler dessus. Son choix avait principalement été dicté par le fait qu’à part une fille, personne ne pourrait le conseiller sur la nature de son futur cadeau. Et fort heureusement pour lui Ecaterina… Son nom venait de lui revenir subitement et il se félicita mentalement d’avoir une mémoire presque sans faille. Bref, heureusement pour lui, Ecaterina était une fille et pourrait donc pleinement l’aider. Il hocha légèrement la tête pour confirmer qu’ils avaient tous à peu près le même âge. Ce serait surement plus facile ainsi pour elle. Elle n’aurait qu’à lui dire ce qu’elle aimerait recevoir si elle était à la place d’Eleonor. Il la laissa donc examiner la situation silencieusement, et il fut un peu déconcerté de sa question. Non, en fait, pas vraiment. Il savait qu’il aurait dû préciser et cela aurait d’ailleurs évité à Ecaterina de se mettre dans un tel embarras en devant poser cette question. Mettant un peu de temps à répondre, elle continua et Robbie ne réagit pas lorsqu’elle le tutoya. Il n’y avait même pas fait attention jusqu’à ce qu’elle s’arrête en plein milieu de sa phrase, visiblement mal à l’aise. Et comme le temps filait, et qu’il ne pouvait pas se permettre le luxe d’en perdre davantage, il se hâta de répondre à son interrogation. Amie. C’est juste une amie. Cependant, elle n’avait apparemment pas besoin de sa réponse puisqu’elle commença à lui donner quelques conseils.

Du parfum. Il y avait lui-même pensé il y avait de cela quelque jours, et avait même fait l’éffort d’aller dans une parfumerie. Mais, étourdi après avoir senti une sixième bandelette imbibée de parfum, et un fois que son nez n’arrivait presque plus à différencier les quelques fragrances, il était sorti de là bien rapidement. De plus, il ne savait pas vraiment quel genre de parfum aimer porter Eleonor. Il se maudit des règles qu’il avait fixées à propos de leur salle d’eau : aucun produit ne devait trainer dans la salle de bain. Évidemment, il avait lui-même tenu une semaine avant de commencer à remplir chaque espace libre avec ses produits capillaires en tout genre. Mais Eleonor et Ryder, en bons colocataires, n’avaient rien dit et n’en avait pas profité pour y mettre leur affaires eux aussi. Et voilà comment expliquer le fait que Robbie ne connaisse pas le nom de parfum d’Eleonor. Mais l’explication d’Ecaterina était tout aussi bien. Il finit d’écouter son explication et il la suivit dans son rire, pour ne pas paraitre idiot face à la référence florale, même si au fond de lui Robbie ne savait pas du tout ce qu’il y avait de drôle quant au fait d’offrir des roses jaunes. Après tout, les roses jaunes étaient des fleurs comme les autres, pourquoi serait-ce une erreur d’en offrir ? Mais ce débat aurait tout le temps de refaire surface à un autre moment. Elle enchaina avec une autre idée : du chocolat. Là encore, il y avait pensé, mais avait réfuté cette hypothèse à la seconde où il s’était rappelé que c’était ce qu’il avait l’habitude d’acheter à sa mère, dans sa tendre et lointaine enfance. Eleonor n’avait rien de comparable avec cette folle qui l’avait mise au monde, et méritait bien mieux que quelques miséreux chocolat. Et puis une fois encore, la blonde avait une bonne excuse pour ne pas en offrir. Il savait qu’Eleonor n’était pas du genre à faire une crise à la moindre prise de kilos, mais il n’était tout de même pas prêt à tenter le diable à ce propos. Oui, t’as raison. Et puis en plus, je trouve que le chocolat c’est vraiment un cadeau passe-partout. Il l’avait tutoyé sans même y penser avant de donner son avis sur la question. Du chocolat, c’était bon à offrir à une voisine qui venait de fêter ses cinquante ans, où à une pendaison de crémaillère. Mais pas pour Eleonor. Puis elle plaisanta sur les filles. Cette fois, Robbie comprit la blague, et rit de bon cœur avec elle. Je te le fais pas dire.

Tout cela était bien beau, mais voilà qu’il était revenu au point de départ, sans idée, et toujours sans bouquet. Voyant qu’elle était à court d'idée, il se mit à son tour à lui en proposer et voir s’il obtiendrait son approbation ou non. J’avais pensé à ne rien lui acheter. Ne vas pas croire que je suis radin, mais je préfère rien acheter que d’acheter un truc nul et sans utilité. C’était d’ailleurs ce qu’il disait à chaque fois que son anniversaire approchait. Pas de cadeaux inutiles. Et pourtant, à chaque fois ses amis s’amusaient à lui offrir des trucs sans grande utilité. Pour son anniversaire juste avant de rentrer à la fac par exemple, Ryder lui avait offert une panoplie d’affaire scolaire Bob l’éponge. Il avait eu le crayon à papier, la règle, le stylo, un carnet et une trousse. A se souvenir, Robbie sourit mélancoliquement. En fait, il l’avait quand même beaucoup aimé ce cadeau, et même si ses camarades l’avaient pris pour un attardé au début du semestre, il avait ensuite pu expliquer pourquoi il avait de telles fournitures scolaires. Il fallait qu’il pense à se venger de Ryder à ce propos d’ailleurs, mais ça il aurait tout le loisir de comploter dessus plus tard. Là, on était dans le sérieux ! C’est juste que j’avais prévu de soit lui acheter un cadeau plus tard, soit l’emmener quelque part, et passer un bon moment. Bon moment, entre amis, évidemment. Au bar karaoké par exemple. Oui bon certes, ça lui aurait rappelé le travail, mais Robbie avait l’avantage de connaitre l’endroit comme sa poche, et il aurait pu s’y réserver une table assez grande pour Glenn, Ryder, Eleonor et lui-même et ensemble, ils auraient pu se faire des défis d’alcoolique presque anonymes, et profiter de leur ivresse pour montrer leurs talents de chanteur au reste des gens. Au moment où il y pensa, il se dit qu’il l’avait trouvé son idée. Et au pire, s’il ne voulait pas se taper la honte devant la population de Lima, ils n’auraient qu’à aller à Colombus. Tu sais quoi ? Je crois que j’ai trouvé mon cadeau ! Et ça n’implique aucune fleur, donc pas d’erreur possible avec des roses jaunes ! Il n'avait toujours pas eu l'éclair de génie qui aurait pu lui faire comprendre la référence, mais Ecaterina esquissa un sourire. La première chose à faire en rentrant chez lui serait d'aller sur google pour savoir ce qu'il y avait de si terrible avec ce genre de fleurs.
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MessageSujet: Re: 06. Paranoid.   06. Paranoid. EmptyMar 15 Jan - 18:50

Si à peine quelques minutes plus tôt, Ecaterina s’était injustement emportée contre Robbie, elle était maintenant en train de faire une analyse silencieuse des liens étroits qu’il entretenait avec la mystérieuse jeune fille à qui il voulait offrir un cadeau. Suite à la question, somme toute indiscrète, de la blondinette, il lui indiqua, avec trop de précipitation à son goût, qu’elle était juste une de ses amies. Elle voulait bien le croire, mais son intuition lui soufflait que c’était un petit peu plus compliqué, voire confus, que ce qu’il disait. Il fallait dire qu’elle n’était pas en reste à ce sujet ; elle savait reconnaître les signes. Pour détendre l’atmosphère après son élan d’indélicatesse, elle lui fit un sourire affirmé, mettant son attention, toujours tournée vers sa main sanguinolente et douloureuse, à sa disposition. Elle aurait eu des détails à lui demander pour mieux l’aiguiller dans ses recherches : était-ce pour son anniversaire, pour un évènement particulier ou juste pour lui faire plaisir ? Pour la remercier, peut-être ? Était-elle féminine ou plutôt garçon manqué ? Quel était son prénom ? Un bijou personnalisé, ça faisait toujours son effet. Tout ça, ça ne la regardait pas et au fond, Cat devait bien admettre qu’elle s’en fichait. Néanmoins, elle était flattée qu’il la laisse le conseiller. Les choses semblaient être en bonne voie d’apaisement entre eux, lui faire ouvertement savoir que ses histoires ne l’intéressaient pas le moins du monde n’aurait donc fait que rajouter de l’huile sur le feu et raviver l’incendie qu’elle avait déclenché plus tôt quand elle l’avait pris pour un psychopathe. Les intentions de Cat étaient louables, sa gentillesse reprenait le dessus sur sa paranoïa. Sauf qu’en réalité, elle n’était pas douée pour les présents. Elle était loin d’avoir le talent inné de son amie Lexie Preston pour choisir le cadeau qui à coup sûr faisait plaisir. Elle tapait très souvent à côté, à son grand désarroi. Le nombre de fois où elle avait dû faire avec la mine déconfite de Dorian quand elle lui offrait des vinyles qu’il avait déjà se comptait en masse. Récemment, elle avait cru que Charlie s’extasierait sur une jolie robe estivale qu’elle lui avait offerte pour la réconforter de son accident avec son punching-ball, mais s’était très vite aperçue qu’elle ne plaisait pas à sa colocataire qui n’avait pas réussi à contenir son hilarité à la vue de la couleur vive du tissu qu’elle lui avait agité sous le nez. Seulement, puisqu’elle devait se racheter auprès du jeune homme, elle estima qu’il était tout à fait normal qu’elle lui tende la main pour lui prouver sa bonne foi et effacer pour de bon leur quiproquo. Malgré la douleur lancinante au creux de la paume de sa main gauche, Cat se mit à réfléchir sur une liste de petites attentions qui plaisaient aux filles en général ; le parfum, le chocolat et toutes les autres niaiseries du genre n’étaient pas une bonne idée d’après elle. Elle hésita un temps à lui dire que des fleurs pour une fille de leur âge pouvaient être vues comme un geste carrément vieux jeu, mais notant l’aspect attendrissant de la chose, elle se tut en continuant toutefois à fureter dans son esprit. Elle lui aurait bien fait part de quelques-uns de ses goûts personnels, mais Ecaterina n’était pas du genre à avoir les mêmes que la majorité des gens. De toute façon, Robbie reprit la parole, lui avouant qu’il avait dans l’intention de l’emmener quelque part au lieu de lui offrir un vrai cadeau. Souriant aussitôt, Cat le pointa avec sa main valide, les sourcils légèrement haussés :

« C’est une excellente idée ! Je n’osais pas te le dire, mais si j’étais à ta place, la soirée en petit comité serait mon premier choix. T’as des idées d’endroit où tu pourrais l’emmener ? » demanda-t-elle naturellement, baissant la tête pour ouvrir son sac à main. Elle se souvint qu’elle n’avait pas réussi la première fois, mais retenta tout de même et du premier coup cette fois, parvint à déverrouiller la fermeture. Elle en sortit un élégant stylo et un bloc-notes tout en disant « Il y a un vieux cinéma à Columbus, à deux pas du campus. Ils y passent des classiques en noir et blanc, mais aussi de vieux films d’horreur kitsch qui font plus rire que pleurer. » Elle disait vrai. C’était Gale – forcément – qui lui avait fait découvrir cet endroit. Ils y avaient passé quelques soirées depuis son retour à Lima. Pour elle, c’était un endroit parfait pour une soirée, même si, malgré les films à l’affiche, il restait très fréquenté. Elle tendit son stylo et son bloc-notes au jeune homme (étant gauchère elle ne pouvait pas écrire avec sa main blessée), et continua en l’incitant d’un coup de menton à noter sur le papier, détectant le scepticisme de Robbie « Prends le numéro, au moins. Ça ne te coûte rien d’appeler pour connaître le programme. Il y aura peut-être une projection de The Rocky Horror Picture Show et tu pourras l’emmener balancer du riz sur l’écran. Crois-moi, c’est une expérience à vivre au moins une fois dans ta vie. Vous pourriez vous déguiser, elle ne pourra jamais l’oublier. » Elle sourit, enjouée, et débita le numéro de téléphone du cinéma d’une traite pendant que Robbie le nota rapidement sur le papier puis elle ajouta quand il releva la tête « Et puis si c’est une dingue de musique, n’hésite pas à passer au Gramophone avec elle. Je crois que je te dois bien quelques disques après la scène de tout à l’heure. Je mettrai Ryder au courant, je suppose qu’il n’y verra aucun inconvénient. Quand bien même, c’est moi la patronne ! »

À peine eut-elle terminé sa phrase que la fleuriste qu’elle avait envoyée sur les roses tout à l’heure pointa le bout de son nez. La blondinette se retourna vers elle, embarrassée, pépia des excuses sincères à son encontre et la rassura en lui disant qu’elle paierait la plante qu’elle avait fait tomber. La fleuriste s’enquit de son état en lui prenant sa main blessée et lui proposa, après un regard inquiet à Robbie, de nettoyer sa blessure qui devait étouffer sous son pansement de fortune. Cat hocha la tête, ne supportant plus la douleur qui se faisait plus insistance à mesure que le temps passait, rangea son bloc-notes et son stylo dans son sac. Elle lui demanda de lui accorder une seconde, retourna son visage vers Robbie et lui sourit « Encore une fois, je suis désolée pour tout à l’heure. La prochaine fois qu’on se croisera, j’essaierai de ne pas te crier dessus. Mais attention, je ne te promets rien. » dit-elle dans une moue taquine avant de remettre convenablement son sac sur son épaule et de faire plusieurs pas pour sortir du rayon. Après un moment, elle tournoya sur elle-même et conclut « Au fait, les roses jaunes sont le symbole de l’infidélité. Fais le bon choix pour ton cadeau. » Puis elle tourna les talons pour suivre la fleuriste qui avait déjà préparé sa trousse de secours et une ribambelle de compresses stériles pour la soigner. Tout en se laissant faire, Ecaterina jeta un regard par-dessus son épaule et remarqua que Robbie continuait de regarder le papier sur lequel il avait noté le numéro de téléphone du cinéma. Mine de rien, ça lui ferait plaisir de savoir qu'il avait emmené son amie dans cet endroit, ça prouverait au moins que la hache de guerre était bel et bien enterrée et lorsqu'il s'avança dans l'allée pour rejoindre la porte d'entrée, Ecaterina lui fit un petit signe de sa main valide pour lui dire au revoir.

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