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 06. A threshold to the rest of your life

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MessageSujet: 06. A threshold to the rest of your life   06. A threshold to the rest of your life EmptyMer 20 Fév - 0:46

Un soleil éclatant emplissait la journée de ce dernier samedi de juin d'un avant-goût de vacances et d'une certaine liberté. Les enfants courraient à perdre haleine, indifférents à la circulation ralentie par leurs envolées, leurs éclats de rire laissant derrière eux une trainée teintée de magie. Quelques couples adolescents fleurissaient ça et là, utilisant tentatives d'approche timides et comportement arrogant. Les filles portaient avec une joie non dissimulée robes légères et jupes volant au grès de leurs pas enjoués tandis que les hommes pavanaient avec une fierté évidente, les trois premiers boutons de leur chemise défaits sur leur torse légèrement hâlé. Un sentiment de contentement flottait dans l'air, un bonheur presque palpable émanant de chaque personne qui croisait son chemin. Et Santana se sentait presque comme une étrangère au milieu de cette joie unanime, elle qui avait froid avec son jean et sa veste malgré la chaleur ambiante, elle qui n'était même plus sûre de savoir sourire sans se forcer. L'été avait toujours été sa saison préférée ; elle qui détestait porter manteaux, écharpes et autres pulls qui lui donnaient l'impression d'étouffer. Elle qui préférait de loin exposer ses jambes interminables et ses épaules dorées, elle qui aimait la sensation du soleil léchant sa peau caramélisée. L'été lui donnait envie de rire, de s'amuser, de profiter de la vie. Pas cette année, pourtant. Santana essayait, elle passait du temps au parc avec Liam, enfilant ses tenues estivales favorites, mais elle avait toujours froid, surtout lorsque son regard tombait sur une chevelure blonde ou un couple dont l'homme ressemblait vaguement ou non à un certain garagiste. Elle s'entrainait à sourire devant le miroir de la salle de bain, mais le rictus qu'elle arrivait tout juste à produire lui rappelait celui qu'elle avait mis des semaines à parfaire avant son entrée au lycée afin d'intimidé ses camarades dès son premier jour de classe. Pourtant, elle allait mieux, du moins elle n'avait plus cette sensation que sa poitrine allait exploser si elle ne laissait pas échapper quelques gros sanglots dans les minutes qui suivaient. Et même si son appétit n'était pas revenu, elle arrivait tout de même à se forcer de temps en temps sans avoir la nausée – elle avait d'ailleurs acheté un test de grossesse, tant aucune nourriture ne semblait vouloir rester dans son estomac. Et elle remerciait tous les dieux chaque jour pour le résultat négatif apparu au bout d'une minute. Elle avait quand même attendu un quart d'heure pour être sûre avant de jeter le bout de plastique à la poubelle.

Mais trois semaines et demi plus tard, la douleur était encore là, insidieuse et visiblement insurmontable, même pour quelqu'un comme elle. Elle se souvenait avoir versé quelques larmes pendant deux ou trois jours, après sa rupture avec Puck. Accepter le départ de Thomas avait demandé plus de temps, mais une semaine après avoir pleuré presque sans arrêt, elle se sentait déjà beaucoup mieux. Etait-ce l'âge ? Ou, bien que Santana refusait d'y penser, parce qu'elle venait de perdre les deux personnes auxquelles elle tenait le plus ? Tout ce dont l'infirmière était sûre était qu'elle agissait comme une gamine pathétique, mais que malgré tous les efforts qu'elle essayait de fournir elle n'arrivait pas à se sortir de ce désespoir qui l'empoisonnait. Alec lui était d'une aide précieuse, et Santana ne regrettait pas un seul instant d'avoir emménagé chez lui. Certes, la tension sexuelle qui avait toujours existé entre eux se faisait parfois sentir, mais jamais le musicien n'avait tenté quoi que ce soit de plus que les gestes tendre qu'il lui offrait chaque jour, parfois même sans s'en rendre compte, Santana en était persuadée. Il était là pour elle, chaque minute de chaque jour, sans rien demander en retour, et la jeune femme savait qu'elle ne méritait pas de gentillesse de sa part. C'était d'ailleurs lui qui avait proposer à Santana ne jeter un œil sur un Liam en pleine sieste le temps qu'elle rende visite à Glenn. Elle avait d'abord refusé, mais le sourire extraordinairement tendre qu'il lui avait offert l'avait convaincue de sa sincérité. Non, Santana ne méritait pas d'avoir quelqu'un comme Alec dans sa vie, mais l'égoïste qu'elle se savait être refusait de le laisser partir. Elle trouverait bien un moyen de le remercier, quand elle irait mieux. Après tout, elle était libre, célibataire, et incroyablement mince, alors autant en profiter... Quand l'idée de toucher un autre homme de cette façon ne lui donnerait plus envie de pleurer.

À l'autre bout de la rue, une voiture klaxonna furieusement, faisant sortir Santana de sa rêverie. Elle réalisa qu'elle venait de passer de bonnes minutes immobile sur le perron de l'immeuble de Glenn et elle espéra secrètement que ni son ami, ni personne d'autre ne l'avait vu ainsi. Prudemment, elle jeta un coup d'oeil vers l'une des fenêtres de l'appartement de Glenn avant de soupirer lorsqu'elle vit le rideau bien en place. Elle descendit les quelques marches qui menaient au trottoir tout en fouillant dans son sac à la recherche de son téléphone portable. Elle s'arrêta quelques instants afin de composer le message puis, satisfaite, reprit sa route vers l'arrêt de bus le plus proche. Elle espérait que le « Je ne mentais pas quand je t'ai dit que TOUT LE MONDE verrait les photos de toi en string léopard et soutien-gorge assorti si jamais tu ouvrais ta trop grande bouche. » suffirait à Glenn pour l'empêcher d'utiliser Facebook, Twitter ou son système de messages groupés afin de dire à tous où elle se trouvait. Mais avec lui, personne n'était sûr de rien, et elle se détestait pour avoir laissé échapper l'anecdote au sujet des caleçons que portait Alec à quelqu'un d'aussi adepte de potins Glenn. Le mal était fait, elle n'avait plus qu'à prier. Un rayon de soleil vint se poser sur son visage et Santana jura entre ses lèvres avant de se mettre à la recherche de ses lunettes de soleil. Lorsqu'elle releva la tête, la paire au bout des doigts, son regard tomba sur l'une des dernières personnes qu'elle aurait aimé croisé aujourd'hui. Madeleine Wild, vêtue d'une tenue dont le goût n'appartenait qu'à elle, marchait d'un pas sautillant en sa direction. Elle ne semblait visiblement pas avoir remarqué sa présence et Santana ne perdit pas une seconde avant de bondir derrière la première voiture en stationnement qui croisa son chemin. Le souffle court, elle se tassa du mieux qu'elle put, ignorant les rires de quelques lycéens qui passaient par là et qui semblaient trouver sa situation d'une hilarité qui la dépassait. Elle ne voulait ni voir et encore moins parlé à son ancienne colocataire, qui, Santana le savait, avait harcelé presque toutes leurs connaissances communes pour savoir où elle s'était réfugiée. L'infirmière n'était pas prête à lui faire face, et elle ne voulait surtout pas avoir à justifier son choix ni même à devoir donner une date précise sur son retour. Mais surtout, elle ne souhaitait pas que Madeleine la voit dans cet état de faiblesse qu'était le sien. Alors elle ferma les yeux, comme si cela pouvait lui permettre de parfaire sa cachette précaire, murmurant une prière à un dieu auquel elle n'avait jamais vraiment cru.
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MessageSujet: Re: 06. A threshold to the rest of your life   06. A threshold to the rest of your life EmptyJeu 21 Fév - 21:25

Assise sur la balançoire accrochée à la branche la plus solide de l’arbre probablement centenaire qui faisait face à sa chambre, Madeleine se balançait de toutes ses forces en jetant ses pieds loin devant elle à chaque fois que le siège revenait vers l’avant, étendue de tout son long dans une position aérodynamique. Ses cheveux blondis par le soleil et son coiffeur très gay virevoltaient autour de sa tête comme une trainée d’or qui rendrait à merveille sur les rafales que son appareil mitraillait depuis le trépied installé savamment quelques mètres plus loin. La vitesse qu’elle avait rapidement gagnée la faisait désormais sortir du champ qu’elle avait prévu et elle freina de toutes ses forces en traînant ses pieds sur la terre dans un crissement de petites pierres et un nuage de poussière. L’étudiante sautilla gaiement vers l’appareil en glissant la télécommande qui avait déclenché le mécanisme tandis qu’elle s’envolait vers le septième ciel dans la ceinture de son leggings. La chaleur de la fin juin aurait dû suffire pour se passer de collants, mais dans un élan de clairvoyance inattendu, elle avait décidé que le dessous de sa jupe n’appartiendrait qu’à elle et son amant maudit du moment, et très certainement pas à son professeur de photographie qu’elle avait supplié pour intégrer son séminaire estival. Arrachant le réflexe à son siège, elle passa rapidement en revue les clichés qu’elle venait de réaliser. Sa bouche se tordit en une moue d’insatisfaction alors qu’elle prenait doucement conscience des heures de travail que représenteraient l’édition et la retouche de chacun des clichés imparfaits. Ah si seulement elle avait eu un dixième du talent d’Anna... La jeune femme soupira avant d’éteindre l’écran, non sans avoir capturé une dernière fois la balançoire désormais immobile dans la lumière claire de la mi-journée, et rangea son matériel dans la petite sacoche qu’elle avait payé les yeux de la tête. Pourquoi les photographes étaient-ils tous des bourgeois-bohèmes friqués qui aimaient mettre des petites fortunes dans des accessoires aussi basiques ? Son compte en banque hurlait à la maltraitance, et son banquier la convoquerait sûrement avant la fin de l’été. Elle avait arraché de haute lutte une bourse pour son programme d’été en harcelant littéralement le responsable de la section, mais celle-ci compenserait à peine le déficit de son salaire de surveillante sans heures supplémentaires. Déjà bien heureuse de toucher un salaire en vacances, Mad ne se faisait pourtant guère d’illusion sur la possibilité de partir où que ce soit avec des finances dans un état pareil. Elle épongeait toujours sa dette de 500$ au club de cinéma, avait besoin de nouveaux logiciels, de nouveaux appareils, sans oublier le loyer, la nourriture, les impressions photo... Embarquant le trépied plié sur son épaule, elle secoua la tête pour remettre dans un ordre tout subjectif ses cheveux emmêlés par le vent et chasser l’image terrifiante de l’employé de banque, les yeux rouges et les dents crochues, prêt à sucer jusqu’à la dernière goutte de son sang pour rembourser ses agios. Elle traversa le jardin d’un pas décidé, apercevant au loin la maison de St James qui semblait vide, et jeta un coup d’œil à sa montre dorée.

Il était déjà tard et elle n’avait toujours rien mangé, mais son ventre vide depuis la veille au soir ne criait toujours pas famine. En temps normal Lexie serait revenue à la maison pour sa pause déjeuner à la galerie et l’aurait tirée de ses élans créatifs pour partager un déjeuner équilibré mais copieux. Ou Santana l’aurait conviée à la prise de petit-pot du baveux le plus adorable de la Pension. Seulement elles avaient toutes les deux levé le camp. Et la perspective de manger un morceau de salade toute seule dans la cuisine ne l’enchantait pas le moins du monde. Madeleine s’était habituée à la maison bouillonnante de vie, à ses habitants bruyants aux rythmes décalés et aux repas pris à toute heure du jour et de la nuit. La maison du bonheur en avait pourtant pris un sacré coup dans l’aile. Le départ de Lexie n’avait pas été une surprise. Elle ne pouvait décemment pas refuser une telle offre... Anna et JJ étaient capables de gérer la galerie à deux, mais la surcharge de travail rendait leur présence à la maison en journée exceptionnelle, et ce n’était clairement pas à Ainsworth junior qu’elle allait faire la conversation, lui-même passablement occupé à acheter de la drogue ailleurs. Madeleine remonta les escaliers pour atteindre le premier étage où sa chambre voisine de l’ancien repère de Lexie. Son cœur se serra en trouvant la porte close mais elle ne s’arrêta pas et poussa la sienne d’un coup de pied bien placé. Les adieux avaient été faits de manière triomphales, à grand renfort de “venez me voir” et de “skype c’est pas pour les chiens”, mais l’absence de la cadette avait laissé un vide impossible à ignorer dans la grande bâtisse. Le cas Santana, lui, était autrement plus complexe et Madeleine lui en voulait mortellement de ne pas avoir laissé de mot avant de plier bagage. C’était bien son genre ça de tout garder pour elle et de gentiment disjoncter à l’abri des regards. Personne n’avait plus entendu parler d’elle à la Pension depuis plus de deux semaines, et l’irritation avait succédé à l’inquiétude. La surveillante avait fait le tour de leurs connaissances communes, était même allée à l’hôpital dans l’espoir de soutirer des informations à ses collègues, mais personne ne savait rien, personne ne disait rien, au point qu’elle aurait planté ses stilettos dans les yeux du prochain malheureux qui l’enverrait sur les roses avec un plaisir sadique. Lâchant la sacoche en cuir sur les couvertures défaites, elle voulut poser le trépied sous le lit mais celui-ci s’accrocha dans son t-shirt blanc où trônait une Kate Moss à moustache. «Oh merde.» jura-t-elle tout haut en tirant sur le métal qui se dissocia finalement du tissu non sans y laisser un accroc conséquent au niveau de l’épaule. «Oh noooooon.» gémit-elle en se tordant le cou pour constater les dégâts. Ce n’était certes pas son t-shirt préféré, mais elle n’avait pas vraiment le luxe de remplacer ce genre de bêtises tous les quatre matins. Urgence Glenn. Mettre une aiguille dans les mains de Madeleine s’était la tâche de sang assurée sur le tissu blanc, et elle était fichue d’agrandir le trou plutôt que de le repriser. Alors qu’en allant rendre visite au couturier le plus déjanté de la ville c’était non seulement la certitude que son t-shirt retrouverait une nouvelle jeunesse, mais elle pourrait également lui faire les yeux doux pour remplumer un peu sa garde-robe estivale. Avec beaucoup de chance, il aurait peut-être besoin d’elle et lui offrirait un peu d’argent de poche. La honte ne faisait absolument pas partie du vocabulaire wildien, alors extorquer un déjeune, un t-shirt et de l’argent à un ami, c’était une partie de plaisir.

D’un geste assuré, elle retira le vêtement et enfila un top léopard moulant qui laissait apparentes les bretelles en dentelle noire de son soutien-gorge. Retroussant sa jupe blanche, elle baissa le leggings crème qu’elle avait enfilé pour faire les photos en mouvement et en sortit d’un pas assuré pour se glisser dans les escarpins noirs qu’elle avait sorti de son placard en même temps que son haut. D’un coup d’œil en coin vers son miroir en pied, elle s’assura que ses sous-vêtements ne transparaissaient pas au travers du tissu blanc. Rassurée sur cette donnée, elle descendit en trombe, attrapa ses clefs dans le vide-poche à l’entrée et se rua sur son désormais mythique scooter rose. Le casque à fleur resta entre ses chevilles sur tout le trajet, mais elle le mit à son coude une fois garée sur la place la plus proche de l’appartement du styliste pour s’assurer que personne ne lui déroberait une telle œuvre d’art. Elle n’avait pas traîné son iPod avec elle, mais la mélodie de Inside my head de Radiohead résonnait dans sa propre tête aussi claire que si elle l’avait entendue et elle chantonnait le refrain en jetant des regards dédaigneux aux gamines en jupette qu’elle reconnaissait vaguement pour les avoir croisées au lycée sûrement. Agitant les mains pour mimer la batterie entraînante du refrain, elle était complètement ignorante du monde qui l’entourait, jusqu’à ce que des pouffements de rire la tirent de sa rêverie. «T’as vu cette fille ? Les gens sont vraiment malades dans cette ville.» ricana une fille en passant à côté d’elle sans lui jeter un regard. Intriguée par la personne capable de détourner l’attention de sa sublime prestation de air battery, Madeleine suivit le flot des glousseurs jusqu’à l’arrière d’une voiture garée devant l’immeuble de Glenn. Ses yeux s’arrondirent de surprise en découvrant une Santana accroupie pour lui échapper sans doute et elle planta ses mains sur ses hanches avec un sourire victorieux qui n’atteignit toutefois pas ses yeux visiblement colériques. «Mais hola bonita qué tal la vida ?» lança-t-elle d’une voix haute et claire, exposant l’intégralité de ses maigres connaissances en espagnol, pour la plupart apprises avec les latinos collés en permanence. «Ce n’est pas pour vous flatter, mais vous ressemblez drôlement à cette fille avec qui je vivais avant. Une bombe. Depuis elle a disparu sans rien dire à personne, mais je suis rassurée de voir qu’elle a tout de même laissé un clone pour qu’on ne s’inquiète pas pour la survie de son ADN.» Madeleine s’approcha de sa colocataire et posa son casque sur le toit de la voiture avant de s’y accouder dans une pose théâtrale qui lui allait à merveille. Santana Lopez était cuite.
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MessageSujet: Re: 06. A threshold to the rest of your life   06. A threshold to the rest of your life EmptyLun 11 Mar - 17:46

Ce n'était pas la première fois que Santana tentait d'utiliser la face cachée d'une voiture inconnue à des fins personnelles. La première fois, elle était encore au lycée. Sa relation avec Thomas n'en était qu'à ses prémices mais la jalousie légendaire de la latina, elle, n'avait pas attendu des mois de passion pour pointer le bout de son nez. Ainsi s'était-elle retrouvée à suivre discrètement – du moins, c'était ce qu'elle avait tenté de faire – le gymnaste tandis qu'il partait à la rencontre d'une jeune fille que Santana ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Et cela n'avait jamais été le style de la cheerio d'ignorer sa jalousie avec un haussement d'épaule. Une amie d'enfance, avait-il dit, ce à quoi Santana avait rétorqué que son ami d'enfance et elle avaient eu pour habitude de se sauter dessus à chaque moment opportun. La confiance de Santana avait toujours eu ses limites, d'aussi longtemps qu'elle pouvait s'en souvenir. Elle avait donc ressorti des tréfonds de son dressing la perruque blonde qu'elle avait acheté quelques années plus tôt pour une fête costumée (elle s'était déguisée en Brittany bien que personne n'ait vu la ressemblance ce soir là) et s'était affublée d'une énorme paire de lunettes de soleil piquée à sa mère avant de revêtir la tenue la moins Santana possible – la seule chose qu'elle avait pu trouver avait été un t-shirt informe qui avait probablement dû appartenir à Puck et une espèce de jean trop grand que sa cousine avait très certainement oublié lors de sa dernière visite. Elle avait ensuite longé les murs de Lima avec une exagération qui lui avait valu quelques regards interloqués mais elle avait tenté de reproduire au moindre mouvement près ce qu'elle avait pu voir dans la série Alias (si on lui avait demandé à l'époque ce qu'elle voulait faire plus tard, elle aurait probablement répondu 'Sydney Bristow'). Tout s'était bien déroulé, jusqu'à ce que Thomas et l'espèce de blondasse à la jupe bien trop courte pour être innocente avaient déboulé de nulle part. Santana avait sauté derrière la première voiture immobile disponible – une Impala vert bouteille, elle s'en souvenait comme si c'était hier – tandis que les deux adolescents passaient devant elle sans lui jeter un regard. Elle était rentrée chez elle dès que son cœur avait cessé de battre à cent à l'heure et avait été ravie d'apprendre le lendemain que la blondasse en question était en fait fiancée.

Elle avait arrêté de se prendre pour une héroïne d'une fiction d'espionnage après ça, la scène l'avait assez traumatisée pour qu'elle ne souhaite en aucun cas réitérer l'expérience. La deuxième fois que Santana avait trouvé refuge derrière une voiture – si on pouvait appeler voiture la carcasse d'une vieille Chrystler à laquelle il manquait, en plus des roues, le volant et la quasi intégralité du coffre – n'avait pas vraiment été un choix personnel. Cela avait eu lieu quelques mois auparavant, lors d'une soirée d'hiver, plusieurs jours après que la voiture de la jeune femme ait rendu l'âme. Elle avait pris le bus puis marché de longues minutes pour enfin atteindre le garage où travaillait Aaron dans l'espoir qu'il accepte de venir jeter un coup d'oeil au moteur du tas de ferraille qui avait décidé de ne plus démarrer malgré les coups de poings que Santana lui avait infligé. Elle était sur le chemin menant à l'entrée principale lorsque que la porte s'était ouverte sur Aaron et une magnifique brune – et par magnifique Santana entendait une bombe qui l'aurait probablement faite passer pour une fille quelconque si elles s'étaient retrouvées l'une à côté de l'autre. Aaron et elle n'était pas ensemble à ce moment-là, ils se tournaient autour, flirtaient éhontément, rien de plus. Alors Santana n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi elle avait bondi derrière l'amas de taule, mais elle n'avait fui sa cachette que bien après que tout le monde ait quitté le garage. Personne ne l'avait vu, mais elle était ressortie de cette situation avec un bon rhume qui l'avait enfin persuadée de ne plus jamais se cacher derrière un quelconque véhicule. Elle se l'était juré.

Alors pourquoi venait-elle de faire la même bêtise ? Certes, les deux premières fois ses tentatives de disparition momentanée avaient été un franc succès – si l'on mettait de côté le rhume et l'humiliation, aucune des personnes desquels elle se cachait ne l'avait découverte. Mais elle savait pertinemment que ce mode de fonctionnement ne lui réussissait pas dans cent pour cent des cas et ça finissait toujours mal. Lorsque la voix de Madeleine s'éleva tout près d'elle, Santana eut l'envie subite de taper sa tête contre la portière de la voiture. Mais il lui restait un semblant de dignité, malgré la honte qui la consumait. Elle se redressa et épousseta son pantalon avant de percher ses lunettes de soleil sur le bout de son nez. Elle fit tout cela avec une lenteur calculée, cherchant avec frénésie un moyen de se sortir de cette situation digne de ses pires cauchemars. Santana n'avait aucune envie de parler à Madeleine. En dehors du fait que la jolie blonde était une bavarde de compétition, la jeune maman n'éprouvait en aucun cas le besoin d'entendre les remontrances de la photographe et elle ne désirait pas non plus s'épancher sur ses problèmes. Ne pas en parler était la nouvelle règle qu'elle s'était fixée depuis qu'elle avait réalisé qu'elle ne pouvait évoquer la dispute sans éclater en sanglot. Et elle était bien trop fière pour pleurer devant Madeleine. Santana envisagea donc la fuite durant quelques secondes, mais elle connaissait sa colocataire, et elle savait que celle-ci la poursuivrait jusqu'à ce qu'elle daigne lui adresser la parole. Et Santana n'avait pas spécialement envie d'être la cible de regards curieux, surtout après que des lycéens l'aient vu se cacher derrière une voiture comme une adolescente boutonneuse. Elle prit donc son courage à deux mains et se tourna légèrement vers Madeleine, ses mains serrant avec une force douloureuse les anses de son sac à main. « Voilà, tu sais que je suis vivante, tu peux arrêter de harceler tout le monde pour savoir ce que je deviens maintenant. » Santana espérait que la blonde ne pouvait se rendre compte de son état de nervosité. Elle redressa la tête afin d'illusoirement montrer qu'elle était toujours cette fille forte que tout le monde craignait. « Franchement Wild, si je ne te connaissais pas si bien, je pourrais penser que ta façon suspicieuse de me rechercher partout est la preuve que chaque fois que tu sors le soir on ne sait où, tu participes en fait à des réunions anonymes pour lesbiennes refoulées. » Santana laissa un petit sourire sarcastique étendre ses lèvres. Même à travers ses lunettes fumées, elle était incapable de poser son regard sur le visage de Madeleine. Les larmes qui emplissaient ses yeux n'étaient en aucun cas dû au fait qu'elle souhaitait plus que tout se jeter dans les bras de sa colocataire et pleurer encore et encore. « Maintenant que tu sais que je ne me suis pas tranché les veines ou que je ne me suis pas enfuie avec un millionnaire bedonnant, je m'en vais. Liam m'attend. » Santana adressa un léger signe de tête à Madeleine avant de se retourner puis elle franchit la courte distance qui la séparait du trottoir.
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MessageSujet: Re: 06. A threshold to the rest of your life   06. A threshold to the rest of your life EmptyMer 13 Mar - 19:16

Lorsqu’un grand gaillard vêtu d’un maillot des Titans passa à côté de la voiture avec un regard appuyé pour les courbes de Santana toujours accroupie à ses pieds, Madeleine le fusilla du regard avec un claquement de langue qui le rappela à l’ordre. Visiblement il la reconnaissait, et à en croire son sourire goguenard, elle avait déjà dû lui passer un retard lors d’une matinée de gueule de bois ou quelque chose du genre. Les élèves s’imaginaient que parce qu’elle était plus aimable que Timothy et plus permissive que Samuel dans ses grands jours, ils étaient amis. Grave, très grave erreur. L’emménagement de Jamie à la Pension avait été un choc suffisant. Hors de question de devoir se coltiner des adolescents où que ce soit en dehors du lycée. La blonde arqua un sourcil supérieur dans l’idée de le renvoyer chez sa mère avant de finalement l’ignorer, lui et sa bande, et de reporter son attention sur le véritable objet de sa colère. Rien ne servait d’arracher les yeux à ce frimeur qui s’imaginait la connaître et ferait tourner la rumeur la plus insensée qui soit à son sujet s’il s’ennuyait ce soir sur internet. Elle gardait ses remarques cinglantes au chaud pour sa colocataire qui ne se laisserait sûrement pas faire aussi facilement, elle n’en doutait pas une seule seconde. Sa relation avec Santana avait toujours été compliquée. Elles avaient déjà eu des moments de froid, des coups de gueule, elles s’étaient ignorées pendant des jours puis réconciliées comme si de rien n’était ou en se jetant dans un lac, ce qui mettait à l’épreuve la patience somme toute modérée d’Anna. Elles étaient amies, mais elles passaient le plus clair de leur temps à s’envoyer des vacheries, parfois blessantes. Madeleine n’avait d’ailleurs jamais vraiment digéré la remarque de la mannequin sur son âge lorsqu’elles avaient été embauchées en même temps par Glenn pour lui servir de porte-manteau pour sa nouvelle collection de printemps. Sujet sensible s’il en était. Traiter la surveillante de vieille, ou de folle, c’était immanquablement se préparer à une crise qui ne se réglerait que dans un volume indécent de tequila. Oui, elle était plus âgée qu’elle, et alors ? Elle était toujours sculptée comme à ses vingts ans, si ce n’était plus. Et Samuel ne s’en plaignait pas. Blessée dans son ego, la blonde avait rétorqué que les crèmes anti-vergetures ne faisaient plus autant de miracles aujourd’hui avec un regard insistant sur le ventre de la jeune maman, et la guerre avait duré pendant plus d’un mois. Seulement peu importaient les raisons de leurs brouilles, elles trouvaient toujours une fin, et Santana rentrait à la maison le soir. L’infirmière ne voulait compter sur personne d’autre que sur elle-même, et en dehors de quelques soirées passées à garder le brailleur, Madeleine ne pouvait de toute façon pas grand chose. Si elle avait décidé que lever le camp était la meilleure solution, personne n’aurait pu l’en dissuader, quelle qu’en soit la cause. Tout en étant bien consciente de cette réalité, la photographe en herbe mourait d’envie de connaître les motifs qui avaient pu la pousser hors de la Pension si longtemps. Elle n’avait rien fait, JJ n’avait rien fait, Anna n’avait rien fait, elle n’avait pas demandé à Jamie mais il était à peu près certain qu’il n’avait pas suffisamment d’influence pour la faire décamper. Si tout le monde était innocent, pourquoi les quitter ?

Fronçant les sourcils en la voyant chausser ses grandes lunettes de soleil noires pour lui dérober ses yeux, Madeleine retint un grognement de frustration à la première réplique qui fusa de manière étonnamment posée dans la bouche de la bitch la plus réputée de Lima. Posant sa tête au creux de sa main toujours accoudée sur le toit de la voiture, elle écoutait avec tout le calme qui lui restait. Alors elle voulait la jouer comme ça ? Eh bien les badauds en auraient pour leur promenade dominicale, parce qu’elle n’était pas prête à lâcher le morceau, et elle s’était habituée à entendre de telles choses à son sujet au lycée que ce n’était pas laver son linge sale en public qui allait la gêner. La remarque suivante quant à elle lui arracha un sourire mesquin qu’elle rendit à Santana. «Oh, maintenant c’est moi qui disparaît on ne sait où hein ?» ricana-t-elle devant l’ironie de la situation en se redressant pour lisser son débardeur. Ses rendez-vous nocturnes avec Samuel étaient certes plus ou moins secrets, mais elle ne passait jamais la nuit, et il ne s'agissait pas d'une fuite en avant. Il lui faudrait faire mieux que ça pour retourner la situation à son avantage. Cette fois-ci elle avait tous les torts pour être partie en les laissant se faire du souci pour elle. «Mais tu sais bien que j’ai arrêté les réunions depuis que je sais qu’on peut aller nager ensemble dans le parc amor.» Faisant battre ses paupières à toute allure devant la jeune femme, elle s’approcha d’elle d’un pas supplémentaire pour la mettre à l'épreuve de la proximité. Elle était surprise par la perche qu'elle venait de lui tendre étant donné leur passé commun, mais elle décida de ne pas insister sur ce point. Sans lui laisser le temps de continuer, Santana s’apprêtait déjà à tourner les talons. Dans l’impulsion du moment, la surveillante lui attrapa fermement le bras pour la ramener contre la voiture et la coincer entre la portière et elle. L’une de ses mains quitta le métal de la portière pour ôter ses lunettes à l’infirmière et les placer sur sa propre tête avec un sourire faussement satisfait. «Il est pas garé en double file.» siffla-t-elle entre ses dents en plongeant son regard dans celui de la jeune femme. Contrairement à ce qu’elle avait attendu, celle-ci avait l’air dévastée. Ses yeux rougis, des cernes à peine masquées, une pellicule brillante qui menaçait de fondre à tout instant, Santana comme elle ne l'avait jamais vue. La bouche de Madeleine s’entrouvrit sous le coup de la surprise, mais elle ne bougea pas d’un centimètre, ses doigts fermement accrochés à la carrosserie du véhicule. «Qu’est-ce qui se passe au juste Santy ? Tu disparais plus de deux semaines sans nous donner de nouvelle, personne ne sait où tu es, et quand je te trouve enfin tu te planques derrière une voiture ? Sérieusement ?» Le spectacle du visage fatigué de Santana avait tout à coup apaisé sa colère, mais son inquiétude avait, elle, crevé le plafond. Elle baissa le regard vers ses pieds et prit une profonde inspiration. «Tu as dit à Glenn où tu vis mais tu ne veux pas que je le sache ? Le moulin à ragots officiel de la ville, mais pas moi ?» Ses traits lisses se teintèrent de déception et d’une touche de chagrin alors qu’elle retrouvait le regard de la jeune femme. «Je suis censée faire comme si de rien n’était ou j’ai le droit à une question joker sur le fait que tu ne ressembles à rien là ?» Sa voix était plus acerbe qu'elle ne l'aurait voulu, mais elle tint son menton droit pour bien faire comprendre à la jeune femme que la question était purement rhétorique, et qu'elle avait intérêt à passer aux aveux, pronto.
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