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 06. Don't preach to me

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Brittany S. Pierce
Brittany S. Pierce
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MessageSujet: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptySam 12 Jan - 14:53

Les lumières multicolores du cabaret étincelaient en rythme avec les numéros de danse. Cet éclairage psychédélique mettait en valeur le haut échancré rehaussé de strass de Brittany, attirant l’œil sur son décolleté et son dos nu. Son interlocuteur n’échappait pas à la règle et elle lui adressa un sourire mutin lorsqu’il releva finalement les yeux sur son visage. Elle croisa les jambes, laissant sa peau nue glisser contre la cheville du jeune homme dans le mouvement et continua à jouer avec son verre comme si de rien n’était.

Voilà plusieurs années que la jeune veuve ne s’était pas vêtue de manière aussi aguichante dans l’objectif affiché de ne pas finir la nuit seule. Enveloppée par sa nouvelle aura de responsabilité depuis ses fiançailles, son mariage puis son veuvage, elle s'y était tenue et n'avait jamais dépassé les bornes de la bienséance... jusque là. Malheureusement, ces derniers mois n'avaient fait que mettre en valeur la futilité de ces efforts : tenter d'être quelqu'un de respectable ne lui avait apporté que des ennuis. Une dispute avec sa meilleure amie, un violent car-jacking dont les séquelles venaient à peine de disparaître (ces ecchymoses au visage étaient vraiment laides)... Elle avait versé autant, si ce n'est plus, de larmes récemment que lorsque du décès de son époux. Et ce n'avait pas été la sécheresse à l'époque non plus.

Alors nonobstant son état de déshydratation permanent (soit dit en passant, ce Daiquiri était délicieux), Brittany était fatiguée ; fatiguée de jouer les gentilles filles s'en prenant plein la figure (au sens propre comme figuré). Une sortie au cabaret pour boire et se vider la tête de toute préoccupation sérieuse était exactement ce dont elle avait besoin en ce vendredi soir. Et il semblerait qu'elle avait trouvé le parfait complice pour se faire. Ron, un rouquin géant fort large d'épaules, partageait son attention entre les danseuses dénudées évoluant sur scène et la jolie blonde à laquelle il venait d'offrir un verre.
« Elles sont douées, » remarqua-t-il pour entretenir la conversation.
« Hinhin, » confirma Brittany avec un regard distrait sur le numéro de ses consoeurs. « Mais je pourrais le faire aussi. »
« Vraiment ? » s'étonna-t-il, intéressé.
« Ouip. J'étais danseuse à New York... à Broadway, entre autres... » avoua-t-elle avec un haussement d'épaules faussement modeste (eh, elle ne s'était jamais vantée jusqu'ici, mais après tout, pourquoi se priver?!).
« J'ai du mal à le croire. » la défia Ron.
« Eh bien... je pourrais te faire une démonstration... privée. » accorda Brittany avant de finir son Daiquiri, lascive.

Cela ne demanda pas beaucoup plus d'effort de persuasion. Quelques minutes plus tard, alors que le numéro de danse se terminait, les lumières étant tamisées, ils s'esquivèrent dans un couloir secondaire. Ron faisant apparemment parti du personnel de l'établissement, il avait ses accès personnels. Ils se retrouvèrent rapidement dans une ruelle attenante et Brittany émit un rire léger lorsque les mains puissantes de son cavalier se refermèrent sur ses hanches. Elle glissa ses bras autour de son cou et entrouvrit les lèvres avec un plaisir non dissimulé. Le sexe était une solution encore bien plus efficace que l'alcool pour arrêter de penser. Elle aurait dû s'y résoudre bien plus tôt.

Chose promise, chose due, Brittany prouva toute sa souplesse lorsque, encouragée par une simple pression contre ses cuisses, elle hissa ses jambes autour de la taille de Ron. Pressée contre le mur froid et rugueux, elle ouvrit distraitement les yeux tandis qu'un suçon faisait son apparition dans son cou. C'est là qu'elle aperçut un visage pâle aux grands yeux bleus la fixant avec intensité. Surprise par cette apparition spectrale, Brittany émit un petit cri et sursauta dans les bras de son amant. Il la relâcha et se retourna vivement.
« Qu'est-ce que... Hey, petite, qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'as même pas l'air majeure. »
« Doux Jésus, elle m'a fait une de ces peurs, » souffla Brittany une fois assurée qu'aucun esprit ne venait la hanter. Elle tira machinalement sur son mini-short, remonté inconfortablement sur ses hanches.


Dernière édition par Brittany Pierce-Holcomb le Mer 24 Avr - 18:36, édité 1 fois
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Grace Hamilton
Grace Hamilton
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyLun 14 Jan - 20:23

S’observant dans le large miroir à la propreté contestable qui s’étalait devant son visage à peine éclairé par les ampoules led bas-de-gamme des toilettes, Grace ramena maladroitement, car d’une seule main, ses cheveux pâles en une queue de chevale haute et se surprit à inspecter nerveusement sa peau, dans l’angoisse non-dissimulable d’y déceler des traces suspectes.

Rien à signaler en dépit de la légère couche de fond de teint qu’elle s’était résignée à appliquer sur son visage. Son père aurait trouvé ça outrageant, et elle était définitivement de son avis. Cependant, elle n’avait pas exactement le choix. Volontaire pour cette immersion nocturne en terrain sataniste, lieu ô combien redouté et évité jusqu’alors, le maquillage était en quelque sorte ses peintures de guerre.

Quant à la robe bleu dur ridiculement moulante, de laquelle elle ignorait toujours comment elle allait s’extirper, qu’elle avait passé, c’était l’équivalent minimaliste du gilet pare-balle et du treillis de camouflage.

Sortant de la pochette qui lui servait de sac-à-main une petite bouteille de gel hydro-alcoolique, gracieusement offerte par Emma, elle s’en aspergea généreusement les doigts et frotta avec la vigueur de la prière.

Si elle s’était proposée pour cette mission, il restait tout simplement hors de question qu’elle soit contaminée par les vices de son lieu d’opération. Rebouchant précautionneusement le flacon de liquide gluant, elle respira l’odeur acre mais enivrante qui s’en exaltait, y trouvant une sorte de réconfort hygiénique et, effleurant du bout du doigt le mince crucifix qui, elle l’espérait bien, une fois correctement replacé dans son décolleté, la protégerait des miasmes moraux auxquels elle allait s’exposer.

Lâchant un petit soupir, elle détourna son regard de son reflet recouvert d’un épais glaçage de gras et autres tâches soupçonnables.

Elle était prête.

D’un geste ferme, elle retira l’escarpin de la clinche de la porte des toilettes du Starbuck, qu’elle avait, méfiante vis-à-vis de l’absence visible de mœurs correctes chez la faune des habitués de ce réservoir à cholestérol, jusqu’à ce moment bloquée par ce moyen artisanal.

Ignorant superbement les grognements et injures qui fusaient du petit groupe de femmes au nez à repoudrer et vessie à vider qui prétendaient avoir patienté pendant plus de dix minutes, Grace chaussa son cadenas improvisé et retrouva instantanément une stabilité inespérée après avoir passé près d’un quart d’heure en équilibre tout relatif sur une seule jambe, exercice de haute voltige digne du Cirque du Soleil exigé par la hauteur excessive du seul talon qui lui était resté et sa répugnance à toucher le sol de son pied, fut-il habillé d’un bas.

Traversant la salle du coffeehouse où elle avait passé son après-midi à méditer sur son plan d’attaque évangélique, elle jaillit dans la rue et hâta vers sa destination. Après avoir rapidement jaugé les personnalités présentent dans la petite file qui se pressait devant le Carabet qu’elle rejoignit rapidement, elle finit par se décréter éblouissante de pureté malgré ses quelques artifices anti-chrétiens. Tentant désespérément de tirer sur l’ourlet décidemment bien trop haut de sa robe utérine, Grace levait des yeux craintifs vers le bâtiment, néanmoins envahie par ce sentiment si appréciable de faire le Bien.

Après tout, et aussi apocalyptique que ça pouvait paraître, ce qui la guidait dans ce temple de la débauche à la décoration douteuse, c’était bien son Seigneur.

Son éminent père avait lancé dans une paroisse une grande action de lutte contre les débordements sexuels indubitablement liés à l’été à Lima. Certes, on restait loin des viols en série et réseau mondial de tourisme de proxénétisme, mais il suffisait d’une tchécoslovaque bien placée pour enflammer l’entrecuisse de ces-messieurs, et, par la même occasion, les courbes du marché du sexe.

Grace, figure bien connue de la propagande de l’amour aussi éternel qu’asexué, s’était bien évidemment lancée à corps perdu dans ce programme d’aide, choisissant comme première cible de soupçons l’endroit qu’elle considérait comme le plus sulfureux de la région. Le Cabaret.

Ces réflexions lui rappelant combien sacrée était la mission dont elle était investie, elle respira un grand coup et afficha un sourire.

Encore trois pas et elle passait les portes. Elle entrait et frottait ses rétines aux stroboscopes. Majestueuse, auréolée de sa foi, elle traversait en quelques enjambées, ou, plus réalistement compte-tenu de son altitude peu habituelle, en une centaine de petits pas serrés censés éviter à ses chevilles la fracture, arrivait au bar et tendait sa main illuminée de sainteté vers les créatures dépravées qui y gisaient, offerte au plus offrant. Elle les entourait de sa morale et de sa vertu, et elles partaient comme dans une version remixée à l’horizontale l’Élévation des Ames.

Enfin, elle l’aurait fait si elle avait pu dépasser le stade du deuxième pas.

Toutes les belles images que son imagination avait générées au contact de son missionnariat du jour s’évaporèrent au contact un peu trop réel des multiples muscles de l’homme dont la perspicacité inapparente avait découvert ton statut de mineure en à peine trois mots interrogatifs grognés.

Bannie des lieux sans un mot plus évolué que l’onomatopée grossière, elle aurait pu voir avec ce retour à la rue la disparition de tous ces petits complots pour le bien de la société. Elle aurait pu. Si elle n’avait pas été Grace Hamilton.

Appliquant son petit adage personnel qui lui permettait de mal agir tant que Dieu en sortait grandi, elle rejeta en arrière ses cheveux et, d’une démarche experte qui ne reflétait absolument pas ses maigres connaissances en matière d’opération en milieu proxénète, contourna le bâtiment, à la recherche de la fameuse porte de sortie que ses conjectures avaient placés dans la ruelle un peu glauque attenante, parfait sanctuaire pour les activités qu’elle comptait bien contrecarrer.

Son intuition, certainement amenée par Dieu, façon petit GPS moral, se révéla fondée. Contre un mur dont la couleur douteuse lui inspirait la liste longuement mémorisée des diverses maladies sexuellement transmissibles, entre deux poubelles trop pleines pour être correctement fermées, gémissaient de concert en se frottant l’un à l’autre deux chevreaux égarés du chemin de la raison par leurs pulsions génitales diaboliques.

A la fois répugnée et totalement fascinée par le couple malsain, Grace se rapprocha un peu plus près de leurs ébats publiques, sans chercher le moins du monde à se cacher, fixant plus particulièrement la jeune femme de ses yeux largement ouverts sur un regard d’interrogation.

Elle avait l’impression de se retrouver au cœur d’un documentaire animalier.

Les deux êtres, bien occupés par les transactions de leur petit commerce sordide, mirent du temps à s’apercevoir de sa présence. Pourtant le contact devait s’établir.

Il était temps pour elle d’agir. Elle se manifesta d’un toussotement poli.

« Qu'est-ce que... Hey, petite, qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'as même pas l'air majeure. »


-Peut-être que je suis mineure sous tes lois. Mais aux yeux de la Loi Divine…

La seule qui compte.

Ici, elle leva main comme pour attraper au vol la lumière divine avec un mouvement d’épaule gospel qu’elle jugeait très approprié alors que… pas du tout.

-… je suis bien plus responsable que toi.

Peu habituée à ce genre de situation, elle tenta de prendre une voix grave, dans l’imitation grotesque des dialogues d’une série policière de seconde zone :

-Lâche la pécheresse …

Pécheresse. Terme affectueux.

Soudain, son bras jaillit et se tendit devant elle, maintenant à une dizaine de centimètre des yeux de l’homme une bombonne de gaz lacrymogène :

-… ou, crois-moi, l’Armageddon te paraîtra être une gentille bataille d’eau à la maternelle...

Posant son regard sur la blonde, elle lui accorda un sourire contrit de mère foyer qui réprimande doucement le chaton de la famille d’avoir vomi sur la moquette blanche du salon. Après tout, Jésus avait bien pardonné à la prostituée qui lui avait lavé les pieds avec ses cheveux. Grace, elle n’exigerait même pas de pédicure pour distribuer l’Absolution et des badges pour sa paroisse.

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Brittany S. Pierce
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyVen 18 Jan - 23:20

Clignant lentement des yeux, Brittany eut bien du mal à détacher son attention de l’intruse. Elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était comme de voir un zombie en tutu rose : une vision incongrue qu’elle avait du mal à analyser. Robe bleu vif et angelot mal maquillé n’allaient pas ensemble ; c’était comme une vision d’horreur pour le commun des fashion victimes, un outrage au bon goût. Certaines personnes devraient vraiment se résigner à ne pas pouvoir porter n’importe quoi comme les parfaites créatures arpentant les podiums (et, puisqu’elle ne penserait pas à Santana cette nuit, elle se l’était promis, elle s’imaginait à sa place sous le feu des projecteurs, après tout, il fallait être réaliste, tout lui allait à elle) ! Et, par toutes les défuntes danseuses étoiles, saintes s’il en est, qu’est-ce que c’était que cette manière de bouger ? Ce mouvement du bras, de l’épaule ?

Et c’était sans l’écouter déblatérer des insanités. Cette pauvre petite était-elle donc dérangée ? Guettant sur le visage de son amant une quelconque trace de compréhension ou d’empathie pour leur interlocutrice, Brittany n’y aperçut que le profond mécontentement de se retrouver nez à nez avec une bombe lacrymogène. Ron se recula lentement, détournant le visage comme pour parer à une éventuelle agression, et lança à Brittany, agressif :
« De quoi elle parle ? »
« Je n’en ai aucune idée, » se défendit Brittany. « Je ne pêche pas, je n’ai jamais pêché, je ne sais même pas pêché. Pauvres poissons, je ne leur veux aucun mal, moi ! Le seul que je mange c’est le saumon. Et je n’ai jamais compris cette histoire de poisson pané, comment peut-on manger ce qui n’est pas né ? C’est juste tordu et cruel ! » Imperméable au regard incrédule que lui lança Ron, elle continua : « Et qu’est-ce que ça veut dire Arme à Geddon ? Je n’ai jamais entendu ce mot, Geddon. C’est dangereux ? C’est ce truc qu’elle a à la main ? J’ai déjà testé, ça fait mal aux yeux et au nez, et j’ai failli tomber dans les poires. On ferait mieux de s’en aller, non ? »

Arrivé au point de non-retour, Ron sortit son téléphone de sa poche, prenant soin de le montrer bien en évidence à l’horreur de la mode pour ne pas se faire asperger par surprise. « Donne-moi ton numéro, » ordonna-t-il à Brittany, qui le débita automatiquement, sans même y réfléchir. « Ok. Je t’appellerai. Moi, je me casse. »
« Tu me laisses avec elle ? » s’outragea Brittany.
« Vous m’avez l’air faites pour vous entendre, » lâcha-t-il par-dessus son épaule avant de rentrer à l’intérieur du cabaret par là où il en était sorti.

Outragée, la bouche entrouverte, Brittany se retourna face à la responsable de cet horrible retournement de situation. Et sa soirée avait si bien commencé ! Il y a quelques minutes elle était convaincue qu’elle passerait une nuit torride, parfaite pour se vider l’esprit, et voilà qu’une gamine mal fagotée venait lui pourrir ses plans. C’est pas vrai, mais elle avait donc la poisse ? Elle n’avait pas marché sous une échelle, ni cassé de miroir ces derniers temps, elle s’en souviendrait, quand même !

La colère ayant rapidement pris le pas sur la stupeur, Brittany se redressa de toute sa taille. Les jambes écartées, elle se campa sur ses talons aiguilles de dix centimètres et planta ses mains sur ses hanches, avec l’air menaçant de la matrone profondément contrariée.
« Toi ! » lança-t-elle d’une voix forte, bien que brisée par la frustration. Elle prit une profonde inspiration avant de continuer (tout en retenant quelques insultes bien senties parce que sa maman l’avait bien élévé, envers et contre tout…) : « Pour qui tu te prends ? C’est quoi ton problème ?! Tu viens de me gâcher ma soirée ! »
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Grace Hamilton
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyDim 3 Fév - 15:05

Rapide vision panoramique.

L’évidence avait quelque chose de grinçant. Tout ce qu’il y avait à disposition dans la ruelle pour se permettre de rêver un peu se résumait tout juste à une provocante chevelure rousse et à des muscles certainement rembourrés.

Pas de limousine. Pas de maître d’hôtel ridé et bienveillant. Pas de costume trois pièces. Pas de brushing impeccable. Et le maigre espoir de trouver à l’individu un goût insoupçonné pour les fraises trempées dans le champagne, fussent-ils respectivement congelées et monoprix.

Pas plus qu’une perruque au carré de circonstances, visiblement. Ce genre d’écart de conduite au port de l’uniforme n’était-il pas réprimé par le Syndicat du travail sexuel ?

Se maîtrisant assez pour ne pas papillonner bêtement des yeux à ces réflexions sur le système administratif du petit monde de la vente du Pécher, et conserver son arme dans une main aussi ferme que le lui permettait la pénombre glauque des lieux fleurant l’urine de chat et des sécrétions un peu trop humaines à son goût.

Ses iris bordèrent d’un regard protecteur les, étonnamment filasses, cheveux blonds qui encadraient le visage pâle de sa nouvelle brebis galeuse. Pauvre chose dont elle se révélait peut-être la seule alliée capillaire.

Une sensation étrange lui picota la moelle épinière. Ce devait être de l’empathie.

Cette fille n’avait même pas été capable de se dénicher un Edward Lewis convaincant. Certes, à Lima, réussir ce genre d’exercice devait relever du mythe urbain, mais quand même, elle aurait quand même pu au moins essayer d’assurer les maigres exigences que toute personne sensée, ou en tout cas Grace, incombait à sa profession douteuse.

Tandis que l’Hamilton épanchait son dramatisme naturel sur sa condition déplorable, la créature tentait de ramener à leur commerce génital sa source de revenu. Ce-dernier, abandonnant la prostituée à son exorciste commis d’office, fuyait les lieux, très certainement illuminé par le Divin au travers de la présence de Grace, qui ne pouvait envisager une seule seconde que la menace de voir, et surtout sentir, ses rétines fondre à coup de poivre de cayenne puisse être l’unique raison de ce repli stratégique. Persuadée que ce départ était du uniquement à cette possible place dans les petits papiers de Dieu qu’elle lui avait sous-entendu, Grace cocha dans sa petite liste mentale sa conversion religieuse de la semaine comme effectuée.

Le pointant encore du bout de sa quasi-arme bien qu’il soit à plus de dix mètres d’elles, Grace ne se permit un petit soupir de soulagement qu’à l’instant où il eut disparu, selon toute évidence, définitivement.

Satisfaite, elle tourna son visage irradiant de contentement enfantin vers les courbes généreuses de la physionomie financière de la jeune femme. La bouteille, désormais inutile, tomba sur le sol dans un bruit métallique.

Souriante, elle entrouvrit les lèvres, prête à accueillir d’une parole douceâtre les remerciements fervents qui devaient inévitablement succéder à ce sauvetage extrême, et se trouva cependant bien vite coupée par la blonde, dont la posture se révélait peut-être un poil trop agressive pour l’explosion de gratitude pieuse que l’Hamilton s’attendait à devoir balayer d’un revers d’humilité.

-Vous…

-Toi !

Le petit échange pronominal aurait pu se poursuivre, mais quelque chose dans l’expression de l’inconnue, quelque chose qui rappelait étrangement à Grace les personnages de brutes obèses et très peu féminine qui martyrisaient les héroïnes frêles des téléfilms romantiquo-adolescents, empêcha la pianiste d’étaler un peu plus ses connaissances grammaticales.

Une odeur diffuse d’alcool nécessairement bon marché flottait autours d’elles.

Catin et alcoolique avec ça.

Sourcillement généralement adressés aux émissions spéciales de propagande contre la violence chez les personnes âgées.

Pour qui tu te prends ?

Sourire rayonnant à cette tentative, quoiqu’un peu éthanolée, de politesse.

-Oh ! Bien sur, désolée, je ne me suis pas présentée. Je suis Grace Hamilton.

Elle avait un petit ton professionnel que laissait entendre qu’elle allait certainement dégainer un bristol épuré et un CV impeccable dans les secondes qui suivaient. Elle se contenta pourtant d’extraire d’une poche insoupçonnée un badge de la paroisse à son nom qu’elle accrocha avec précaution au décolleté de sa tenue et couva d’un regard compréhensif son interlocutrice :

-Et… vous ? Enfin, votre « nom de scène » ? J’imagine que vous ne préférez pas dévoiler votre identité…

- C’est quoi ton problème ?!

Grace lui jeta un petit regard incrédule.

Elle ne comprenait pas. Et si cet état intellectuel devenait de plus en plus fréquent ces derniers temps, il n’en demeurait pas moins désagréables. Un peu comme les menstruations.

Eloignant l’image assez peu ragoutante de la semaine du tapis rouge, Grace fronça ses sourcils clairs. Elle venait de lui épargnez le sacrifice de sa vertu et un probable blocage de dos à cause d’exercice de souplesses violents sans échauffements, et elle ne doutait pas qu’elle ait pris un pourcentage pré-interaction génitale sur le prix de sa prestation.

Une petite onomatopée transpirant la stupidité candide définit un cercle parfait sur ses lèvres carmin.

-Heu… Je ne sais pas. En ce moment, j’ai une carence en vitamine D, ce qui est assez préoccupant vu le soleil qu’il fait en ce moment., expliqua-t-elle, désignant le ciel assombri par la nuit pour étayer ses propos, Ca se voit tant que ça ?, tenta-t-elle, confuse et anxieuse.

Petit soupir. Concentration. Sourire aseptisé.

-C’est très gentil à vous de vous occuper de mon état, mais je pense qu’entre-nous deux, il serait plus juste que nous nous occupions de vous.

Hochement de tête assuré.

- Tu viens de me gâcher ma soirée !

Regard à droite et à gauche. D’accord. C’était bien à elle qu’elle adressait ses… reproches ? Incompréhension. « Gâcher » et « soirée » trouvait peut-être des sens plus spécifiques, issus d’un jargon propre aux filles de joies. Elle ne s’était pas attendue à devoir décrypter un langage propre aux indigènes moraux. Pour mieux se faire comprendre, elle parla lentement, détachant les syllabes avec soin :

-Vous m’en voyez navrée si je vous ai effrayée. Mais… Vous savez, vous n’êtes pas obligé de faire…

Petit mouvement circulaire de la main pour désigner les lieux, puis de la tête jusqu’à la taille de la blonde pour préciser son apparence indécente.

- …ça.

Tête penchée sur le côté. Petit couinement d’empathie.

- Marie-Madeleine a très bien réussi à vivre sans cette source de revenu. Vous pouvez vous en sortir. Vous voulez des brochures, peut-être ? Des bonbons à la menthe ?, ajouta-t-elle avec empressement, le souvenir des conseils d’Emma en matière d’aide aux autres lui revenant.
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyVen 8 Fév - 14:31

Les colères de Brittany étaient aussi rares qu’éphémères, ce qui les rendait d’autant plus remarquables pour ses proches. Pour un(e) inconnu(e), elles étaient surprenantes par leur soudaineté. Grace Hamilton, puisque c’était son nom, n’échappa pas à la règle (du moins, c’est ce qu’on pouvait déduire au premier abord de son expression de blonde écervelée). Néanmoins, la furie de Brittany partit en fumée en un temps record : la tête penchée sur le côté, elle cherchait soudainement à se souvenir ce que le nom Hamilton lui rappelait, et ses mains restaient désormais accrochées à ses hanches plus par distraction et esthétisme que volonté d’impressionner qui que ce soit.

Cette aptitude à parler anglais sur un ton condescendant et prédicateur en mêlant à son discours des termes chinois (pour ce qu’elle en savait) rappelait à Brittany une, non, deux personnes bien précises. Et la blondeur de son interlocutrice (pauvre fille, réalisa-t-elle avec compassion, incapable de comprendre de simples questions, obligée de dévier l’attention avec des inventions telles que Vitamine D, comme si Brittany ignorait que la seule vitamine digne de ce nom était la vitamine C, comme C(k)iwi !) acheva de lui raviver la mémoire.

« Hamilton ? Tu es la fille du Pasteur Hamilton ? La cadette, c’est ça ? Je me rappelle de ta grande sœur… C’est une brave fille… elle aurait une crise cardiaque en te voyant habillée comme ça ; et ne parlons même pas de ton père. » Horrifiée à l’idée que le pauvre Pasteur (certes, elle ne comprenait rien à ses sermons et il la prenait toujours de haut, mais quand même !) apprenne les déviances de sa fille et en tombe raide mort, Brittany agita vivement les mains, catastrophée. « Mais à quoi tu pensais en venant ici ? Tu n’as même pas vingt-et-un ans, non ? Mon Dieu, mon Dieu, pauvre pasteur, c’est horrible. »

Déterminée à préserver la réputation de la jeune Hamilton, Brittany décida d’effectuer sa BA de la journée et prit les choses en main. Ignorant l’accès de lenteur de la pauvre petite (Jésus tout puissant, avait-elle bu ? Dieu lui pardonne !), elle s’avança, glissa son bras sous celui de Grace et l’entraina hors de la ruelle. Prenant bien garde à avancer à petits pas pour la jeune brebis égarée, elle l’éloigna de ce quartier, peu recommandable pour une telle demoiselle.

« Je suis Brittany, Brittany Pierce-Holcomb. Je n’ai jamais utilisé de nom de scène, c’est trop compliqué, je n’arrivais jamais à m’en souvenir de toute façon. Et puis, quitte à être sur les scènes de Broadway, autant se faire connaître par son nom, » raconta-t-elle distraitement en surveillant leurs environs. Personne ne leur prêtait attention, bien, bien, avec un peu de subtilité elles devraient pouvoir s’esquiver sans soucis. « Et je n’ai rien compris à la moitié de ce que tu racontes, mais ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas, je vais te ramener chez ton père discrètement avant que qui que ce soit te voit dans cet état, ma pauvre petite, » lui assura-t-elle en tapotant gentiment sa main, bienveillante. « Oh, un bonbon à la menthe ? Ce n’est pas une mauvaise idée, Ron avait une haleine parfumée à la vodka, je déteste ça. »

Et, totalement inconsciente d’avoir retourné les rôles mais d’être toujours considérée comme une prostituée par la fille du pasteur, Brittany trouva un brin de réconfort dans sa bonne action. La tension qui l’habitait précédemment s’était envolée, au moins pour un temps. Plus tard, elle ressentirait probablement de nouveau le besoin d’être enlacée, aimée et désirée, mais pour le moment elle se contentait d’être utile et ce n’était pas rien. Utile, c’était donner un sens à une vie futile et volage. Utile, c’était participer à la société et la rendre légèrement, imperceptiblement, plus agréable. Être utile, c’était probablement l’objectif qu’elle devrait donner à sa vie…
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptySam 16 Fév - 22:00

La vague sensation de réticence hargneuse, totalement incompréhensible, au passage, sembla soudainement disparaître. Grace esquissa un sourire soulagé. Elle accueillit ce retournement de situation, enfin… d’ambiance, comme la preuve effective que sa mission était juste.

Après tout, si elle faisait s’évaporer la moindre manifestation d’hostilité, sans doute due à la peur du jugement que la créature aurait pu attendre d’elle, à l’instant même où elle l’exposait, c’est qu’elle ne pouvait pas être rangée dans la catégorie des mauvais plans.

-Hamilton ? Tu es la fille du Pasteur Hamilton ? La cadette, c’est ça ?

Grace hocha la tête lentement, ses sourcils froncés, perdue.

Comment une jeune femme de si petite vertu, très certainement à peine débarquée d’un lupanar de Saint-Petersbourg, ou de Sao Paulo, dans l’éventualité d’un pénis habillement caché, pouvait connaître autant de détails sur elle ?

Elle observa un silence méditatif, durant lequel elle put prendre conscience que son cœur avait décidé de se faire une petite crise dans sa poitrine.

Grace jeta un regard paniqué aux alentours, comme si elle s’attendait à débusquer une petite armada de caméra surveillance braquées sur elle et de ninja aux petits yeux porcins diversement déguisés en petite vieille, bouche d’incendie et arbres. Et si la jeune femme était une psychopathe obsessionnelle ? Une stalkeuse de bas étage qui la suivait minutieusement depuis deux ans ? Son maquillage épais dissimulait-il une moustache proéminente, une peau mixte et basanée et un tatouage d’Al Quaïda ?

Et si tout ceci n’avait qu’une mise en scène, un piège, destiné à la tromper, pour l’enlever et faire Dieu seul savait quoi de son corps frêle ? Et si elle se retrouvait en flash spécial d’un journal du soir ? Ou, pire, dans une émission de canulars d’une chaîne câblée ?

Hamilton tapait nerveusement l’asphalte de la rue de son talon à son sens vertigineux, inconsciente de reproduire les conseils du Magicien d’Oz.

Elle ne savait pas très bien si Dorothy avait soudoyé le vieillard, ni comment elle l’avait soudoyé, point quel ne voulait pas approfondir, mais, en ce qui la concernait, le système de téléportation se montrait particulièrement capricieux.
Elle tenta de calmer ses nerfs électrisés, se rappelant qu’avec un associé tel que Dieu à ses côtés, elle ne risquait pas grand-chose. De plus, elle était presque sûre que même les kidnappeuses les plus ignobles ne mettraient pas en péril leur image, et leur santé avec le risque de se retrouver avec une hépatite mal placée, dans la fange d’une ruelle déserte avec un homme au prénom monosyllabique juste pour un simple petit plan machiavélique d’enlèvement d’étudiante en droit.

Non. Il fallait se ressaisir, elle devait être réaliste. Si la jeune femme était une maniaque dangereuse prête à la séquestrer, elle n’en restait certainement pas moins une prostituée. Et cela représentait un motif suffisant pour vouloir l’aider.

- Je me rappelle de ta grande sœur… C’est une brave fille…

-Vous connaissez ma sœur ?

Un sourire illumina son visage poupin.

La question lui semblait réthorique. Aucune personne sensée de Lima n’était censée ignorer le nom de l’éminente Cassandra Hamilton. C’était un peu comme une super-héroïne de la foi. La tenue en lycra et les sous-vêtements en cuir apparents en moins.

Sans doute s’étaient-elles rencontrées via une œuvre de charité, peut-être organisée par sa sœur. Et désormais, c’était elle qui reprenait le flambeau.

Et, en parachevant l’œuvre de Cassie, elle se ferait une alliée. Voire peut-être même… une amie ?

Dans une cinquantaine d’années, elles se retrouveraient dans un parc surplombé d’une petite église typique, regardant se battre leurs petits enfants hyperactifs et albinos, et s’échangeraient des recettes de cuisine par texto sur leur I-Phone multiplement vintage.

En attendant ces jours bénis, la nouvelle prétendante désignée à son amitié, apparemment un peu trop soucieuse de son bien-être, ce cher ange, lui broyait à moitié l’avant-bras droit, la paralysant plus sûrement qu’une bonne décharge de teaser.

-Elle aurait une crise cardiaque en te voyant habillée comme ça ; et ne parlons même pas de ton père.

-Quoi ? Mais je…

-Mais à quoi tu pensais en venant ici ?

-Je voulais vous aider, affirma-t-elle, naïvement.

- Tu n’as même pas vingt-et-un ans, non ?

-Vingt ans. Et demi., marmonna-t-elle en agitant sa main pour dissimuler la différence.

-Mon Dieu, mon Dieu, pauvre pasteur, c’est horrible.

-Mais non. Je… Enfin. Oui, sans doute, mais… Je… Je… Je.

Elle aurait souhaité une conclusion un peu plus ferme à son discours balbutiant. Elle devrait se contenter de ce pronom lâché d’un petit air décidé.

La panique s’empara de Grace. Au bord de sa peau, fleurait une bonne petit centaine de bactérie d’une main qui avait du voir plus de maladie vénérienne qu’elle-même de téléfilm romantique, c’était dire la quantité effarante de corps infectieux que cela devait représenter, sans même qu’on lui ait demandé son avis et voilà qu’on prétendait que son apparence, temporaire et nécessaire, était propre à heurter les sentiments purs et chastes de sa famille ! Bon, certes, tout-cela était peut-être vrai, mais la vérité, particulièrement quand elle était déplaisante, faisait partie de ces choses disgracieuse que la pianiste avait appris à éluder.

-Je... Je fais ça pour... pour lui. Pour Dieu. Enfin... pour vous. Je...

Elle se mit en marche aux côtés de, se fit trainer par, cette inconnue.

- Je suis Brittany, Brittany Pierce-Holcomb.

Cette inconnue prénommée Brittany, donc. Son nom sembla lui dire quelque chose. Sans doute Dieu le lui avait implanté dans un de ses rêves, un peu comme une image subliminale qu’un publicitaire dissimulerait dans un spot pour des yaourts zéro pourcent, pour qu’elle lui paraisse plus familière, et donc plus accessible à ses paroles.

- Je n’ai jamais utilisé de nom de scène,…

Elle leva un sourcil.

- C’est trop compliqué.

Grace hocha la tête, quoique consternée. Ses papiers ne devant certainement pas être en règle, cette Brittany devait être particulièrement courageuse pour oser présenter une identité, certainement fausse, Grace conservant ses théories de trafic de russes, susceptible d’être contrôlée à tout instant. A moins qu’elle ne lui mente. Ce qui, dans sa condition de potentielle leader d’un groupe de ninjas, ne serait pas surprenant.

-Je n’arrivais jamais à m’en souvenir de toute façon.

Soupir compatissant. Sans doute était-elle malade. Alzheimer ? Méningite ? A moins que ça ne soit une infection liée à sa profession. Auquel cas, Grace se demandait si son job lui offrait une mutuelle santé efficace dans ce genre de dommage collatéral.

-Et puis, quitte à être sur les scènes de Broadway, autant se faire connaître par son nom…

-Broadway. Oh.

C’était donc ça. La déchéance artistique. Les caniveaux à néons de New-York. Une gloire éphémère. On enrobait le tout d’une petite cure de désintoxication qui rate, d’un gang éventuel de mafioso dans le marché des canards en plastique. Et voilà comment elle devait avoir atterri dans les cul-de-sac malfamés de Lima.

- Et je n’ai rien compris à la moitié de ce que tu racontes, mais ce n’est pas grave…

-Si, c’est grave. Vous ne vous rendez pas compte. C’est votre âme que vous vendez via votre…

Quel mot pouvait être approprié ? Déglutition.

-« Wachacha ».

Pause.

-Oui, votre âme.

Hochement de tête convaincu.

-Et si vous avez des enfants ? Qu’est-ce qu’ils vous diraient s’ils apprenaient… tout-ça ? Je vais vous donner une brochure.

Chancelant sur ses talons, ses chevilles désormais douloureuses, elle sortit un dépliant coloré fraichement imprimé « Garde tes cuisses fermées et ton cœur ouvert. » et l’agita sous le nez aquilin de l’autre blonde. Une idée frappa soudainement la blonde qui fixa les mains qui la touchaient impudemment. Sa voix, blanche d’horreur, se fit hachée, quasiment robotique :

- Vous ne vous êtes pas lavé les mains après vos… activités professionnelles. S’il vous plait. Lâchez-moi.

- Ne t’inquiète pas, je vais te ramener chez ton père discrètement avant que qui que ce soit te voit dans cet état, ma pauvre petite…

-Oh, merci, vous êtes très aimable, mais je peux très bien me débrouiller toute seule pour rentrer. Mais je…

Battement de cils.

-Oh. Je comprends. Vous voulez un toit, n’est-ce pas ? Votre «patron » vous a mis dehors ? Vous savez, vous avez des droits… Ou alors, c’était une « patronne » ? Ou…

Nouvelle révélation. Bien sur. Le Cabaret. C’était pour ça qu’elle s’en éloignait si pressement. Elle prit le ton de la confidence.

-… Vous voulez fuir, n’est-ce pas ? Je comprends. Ca doit être très difficile, pour vous. Il suffisait de le dire. Je serai ravie de vous accueillir chez moi. Ou à la LPA. A condition que vous preniez un bain. Voire deux. Avec une pointe de détergeant.

Sourire d’excuse.
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Brittany S. Pierce
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyMer 27 Fév - 12:25

« Oh oui, je me souviens de ta sœur… toujours impossible de me souvenir de son prénom, par contre. Elle s’habille toujours aussi mal ? On était au lycée en même temps, je lui ai donné quelques conseils vestimentaires... » expliqua distraitement Brittany en baissant les yeux sur l’horrible robe que portait Grace. Elle aussi aurait bien besoin de quelques conseils. Ahlala, telle aînée, telle cadette.

Néanmoins, dans ses souvenirs, Cassandra Hamilton était plus… éloquente (un peu trop d’ailleurs). Dans sa grande bonté, Brittany se retint de souligner le langage décousu de son interlocutrice, compatissante face à son état d’ébriété évident. Ce n’était pas donné à tout le monde de tenir l’alcool, surtout à son âge et avec une famille qui ne tolérait probablement pas la boisson. Les excès étaient prévisibles une fois la bride sur le cou.

Elle lui tapota gentiment l’avant-bras, la laissant débiter ce hachage d’anglais inintelligible avec un hochement de tête bienveillant. Au moins semblait-elle avoir les idées assez claires pour comprendre ce qui lui était dit. Brittany se satisfit de l’entendre reconnaître Broadway, supposant qu’elle comprenait enfin à qui elle avait affaire – elle avait sa petite renommée personnelle à Lima, bien que ce ne soit pas forcément pour les bonnes raisons.

Elle fut cependant quelque peu déçue de constater que ce n’était pas suffisant pour lui éclaircir les idées. L’espace d’un instant, elle crut avoir le droit à des phrases intelligibles, mais cela ne dura pas bien longtemps. La troisième phrase de Grace se termina en un baragouinage informe et Brittany la fixa avec de grands yeux incrédules. Wachacha ? Qu’est-ce que c’était que ça ?! Allons bon, allait-elle se mettre à mélanger du latin à l’anglais maintenant ? Brittany n’ignoraient pas que les Hamilton était une famille cultivée et polyglotte mais, quand même, il fallait vraiment qu’ils s’abaissent au niveau du commun des mortels !

« Je n’ai pas d’enfant. » lâcha-t-elle un peu plus sèchement que prévu. Ce n’est pas qu’elle aurait vraiment voulu en avoir mais, maintenant qu’elle était veuve et marraine, elle se rendait compte que ce n’était pas une si mauvaise idée non plus. Malheureusement, elle n’avait plus d’époux pour exaucer ce vœu.

Brittany accepta la brochure avant que l’ivrogne ne l’éborgne avec et y jeta un coup d’œil sceptique. Elle n’aimait pas qu’on lui donne de la lecture, ça lui rappelait l’école et puis c’était fatiguant de lire ce genre de choses. Elle se contenta de s’intéresser au titre et aux images tandis que Grace continuait à divaguer. Et puis, soudainement, entre le discours de la jeune femme et ce qu’elle comprenait de la brochure (pas très claire là encore, ces intellectuels ne pouvaient-ils donc jamais parler clairement ?), Brittany réalisa ce que Grace sous-entendait depuis la première minute de leur rencontre.

Elle se figea sur place si brusquement qu’elle manqua en renverser Grace par terre. Une fois sûre qu’elle ne s’étalerait pas sur le macadam, elle la lâcha finalement. La bouche entrouverte sous le choc, elle la fixait comme si Grace venait de se transformer en réincarnation de Méduse elle-même. C’était tout comme.
« Attends une minute, » souffla-t-elle, estomaquée. « Tu… est-ce que tu… Tu penses vraiment que je suis une pute ?! » s’outra-t-elle en agitant la brochure. Elle inspira profondément et se redressa de nouveau de toute sa taille, les poings sur les hanches (ça devenait une habitude ce soir, rares étaient les personnes à l’avoir enragée deux fois en aussi peu de temps). « Sérieusement ?! J’ai un appartement plus grand et luxueux que tout ce que tu pourrais espérer, avec un bain à bulles et une douche à jets en prime, je suis ultra clean, je m’habille en Prada quand j’en ai envie, et tu me prends pour une pute ? »

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Grace Hamilton
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyMer 6 Mar - 21:12

-Vous étiez à McKingley High ?, éclata-t-elle, épouvantée.

C’était donc bien pire que ce qu’elle n’avait pu s’imaginer.

Ainsi, le réseau de proxénétisme remontait jusqu’au lycée. Peut-être même avant. Mineurs exploités, institutrices maternelles camées, prostitution juvénile. Elle avait toujours trouvé un petit air maléfique à Figgins, sa manifeste incompétence totale à assainir son établissement de toutes les sources d’angoisses, bien trop connues par Grace, qu’il générait n’en étant qu’une faible manifestation. Mais qui aurait cru que sous cet accent douteux et cette écoeurante eau de toilette au curry bon marché se dissimulait une mère maquerelle assoiffé de dollars et de city trip dans les quartiers malfamés de Bucarest ?

Ses gènes indiens devaient nécessairement avoir un impact sur ses talents pour l’enseignement de ce genre de formations. Après tout, le premier best-seller de la littérature érotique n’était-il pas issus de sa mère-patrie ?

Et dire qu’elle avait à de nombreuses reprises fréquenté ce bureau, assise tranquillement sur une chaise inconfortable, sans se douter qu’elle siégeait dans le centre névralgique d’une grande multinationale du sexe où le principal aurait été une sorte de PDG ventru et avide de nouvelles stagiaires peroxydées.

Et s’il avait tenté d’attirer dans son business d’innocentes lycéennes ? Voire, le goût pour la perversion ne connaissant de limite qu’à l’aune de la vertu infinie du divin, des lycéens ? Et si les clubs n’avaient été qu’une façon de répartir les élèves suivants leur future « spécialité », leur préférence charnelle naturelle, les scénarios qui leur seraient les plus aisés à jouer ?

Les Cheerios devaient alors nécessairement entrer dans le top ten des promotions du mois de leur petite industrie.

Leur coach serait alors une sorte de DRH despotique et…

Les yeux de Grace s’ouvrirent, parfaitement synchronisés avec sa mâchoire devenue inerte, alors que ses neurones se reconnectaient. Silvester, petit diminutif marketing de Satan, occupait cette fonction infâmante à l’époque de Grace, qui devait plus ou moins coïncider avec celle de la Brittany qui lui faisait désormais face. Puis, elle s’était fait élire à la mairie.

Il n’y avait aucune raison pour qu’elle ait arrêté son petit commerce, très certainement fleurissant, ses maigres rentes cumulées d’ex-quasi-sportive tyrannique en jogging (pour faire illusion), puis de dirigeante d’une petite ville qui ne devait même pas apparaître sur la carte de l’Ohio, ne devant certainement pas suffire à couvrir son train de vie plus proche de feu-Kadhafi que de Tachter.

Ce qui signifiait que cette monstruosité cotée en bourse se poursuivait. A une échelle bien plus grande. La mairie était donc devenue le principal lupanar de Lima. Faisant concurrence au Cabaret. Et les employées se retrouvaient au milieu d’une guerre commerciale, piégées entre le petit artisan local et les grands patrons industrieux.

La tête de Grace lui tourna face à toutes ses révélations. Déstabilisée, elle posa un regard compatissant sur la blonde qu’elle devait extirper de ce marasme éco-érotiquo-politique.

Sa pitié, quoique sincère, lui servait surtout à s’échapper des souvenirs que ses considérations du système scolaire publique de sa ville ramenaient dangereusement au bord de sa conscience. Ses envies, autant dire ses erreurs, passées. Aux désillusions qui étaient forcément allées de pair avec elles. A la glace pillée et aux colorants alimentaires qui avaient déteint sur son âme en même temps que sur ses robes.

Après tout, la prostitution, c’était un peu la continuation de leurs activités scolaires. L’évolution des cheerleaders, pokemons teigneux de type pompom, songeait-elle avec nostalgie.

Oui, vendre son corps, c’était le seul Destin qui devait paraître admissible à leurs esprits détournés de la Foi. Ca et devenir ex-star de « Seize ans et Enceinte. ». Ou même les deux. Grace fixa le bas-ventre de la jeune femme, quasiment inquiète d’y découvrir des traces visibles d’enfantement précoce.

« Je n’ai pas d’enfant. »

Soupir soulagé.

De pures et douces âmes encore incorruptibles seraient donc épargnées par la profession d’une mère pas exactement synonyme d’honneur.
Alors qu’elle s’apprêtait à partager sa vision relativement optimiste de ce fait, la jeune femme la surprit :

« Tu… est-ce que tu… Tu penses vraiment que je suis une pute ?! »

-Non !

L’affirmation qui venait d’éclater dans l’air tiède de cette nuit avait éclaboussé son visage d’une expression de choc outragé. Grace s’était exclamée avec un effroi qui clamait haut et fort la crise cardiaque. Dans un geste machinal, elle chercha à prendre les doigts de la blonde entre ses mains, signe ostensible de réconfort, mais, constatant que ceux-ci étaient serrés en poing, se retrouva avec celles-là figées dans un vide un peu embarrassant.

-Non, bien sur que non. Je pense que vous êtes perdue. Et blessée. Je pense qu’on vous a fait souffrir. Que vous vous faîtes du mal.

Grace papillonna des yeux, hochant la tête avec conviction.

-Mais je suis là pour vous, vous savez ?

Elle était encore toute secouée par ces pensées qu’on lui avait prêtées. C’était tout simplement révoltant. Elle avait utilisé le terme « wachacha » pour désigner les organes génitaux « externes » de la jeune femme, comment pouvait-on envisager sérieusement qu’elle puisse envisager quiconque comme une p-u-t-e ? Elle en tressailli.

La jeune femme ne semblait néanmoins pas disposée à s’apaiser le Chi.

« Sérieusement ?! »

-Oui, assura-t-elle avec sincérité.

« J’ai un appartement plus grand et luxueux que tout ce que tu pourrais espérer,… »

La pianiste hésita un instant avant de prendre la décision de ne pas partager ses petites thèses d’architecture où l’essence-même du luxe était adressée exclusivement à la Gloire du Seigneur.

« …avec un bain à bulles et une douche à jets en prime, je suis ultra clean… »

-Oh ! Mais alors… Vous faîtes attention à votre hygiène !, se réjouit Grace, agréablement surprise.

«… , je m’habille en Prada quand j’en ai envie, et tu me prends pour une pute ? »

Elle secoua la tête avec indulgence.

-Nous sommes à Lima. Ce genre de détails, c’est exactement ce qui signalerait une fille de petite vertu…

Petit sourire circonspect.

-… Enfin. Une fille de petite vertu qui a très bien réussit, tenta-t-elle pour la consoler, un sourire éblouissant plaqué sur ses gencives.

Soudain, une lueur de compréhension se fit dans son esprit.

-Parce que… vous n’en êtes pas une ?
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Brittany S. Pierce
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptySam 16 Mar - 15:36

Elle ne se souvenait pas avoir jamais été aussi déconcertée et perturbée par le discours d’un individu autant qu’en cet instant. Cela rivalisait même les longues heures de cours interminables qu’elle avait dû subir au lycée et qui avaient été l’origine d’un certain nombre de migraines. D’ailleurs, en parlant de ça, ses tempes commençaient à pulser selon un rythme de mauvais augure. Et ce n’était pas les deux cocktails à faible teneur en alcool qu’elle avait bu un peu plus tôt dans la soirée qui en étaient à l’origine. Brittany pressa le dos d’une main sur son front et inspira profondément pour tenter de contenir le tsunami imminent.

« Tu es celle qui me fait souffrir ici, » lâcha-t-elle dans un marmonnement irrité. Les paroles décousues de Grace commençaient à la fatiguer. Si elle ne pensait pas qu’elle était une prostituée, pourquoi se comporter comme tel ? Et elle n’était ni perdue, ni blessée, non mais franchement ! D’elles deux c’était bien Grace qui avait l’air le plus à côté de la plaque. Néanmoins la phrase suivante de son interlocutrice l’apaisa quelque peu. Rares étaient les personnes à avoir prononcé des mots similaires à son encontre. Et, parmi ceux qui ‘avaient été là pour elle’, la plus importante, Santana, l’avait lâchée quelques semaines auparavant.

Toujours partagée entre agacement et attendrissement, Brittany souligna ses preuves de richesse afin d’effacer tout doute sur sa bonne foi (la vertu étant exclue). Malheureusement, Grace semblait assez bornée, détruisant chaque argument un par un. La jeune veuve pinça fermement les lèvres, à deux doigts de lui faire ravaler sa verdure qui n’avait rien à faire là (elle aimait bien les plantes vertes, mais quel était le rapport ?).

« NON ! » explosa-t-elle finalement, l’éclat de voix portant aisément dans la rue peu peuplée. Seul un groupe de fêtards sur l’autre trottoir leur jeta quelques coups d’œil. Irritée mais bien décidée à s’assurer de la sécurité de la fille du pasteur, Brittany l’attrapa par le bras et l’entraina à sa suite. Clopin-clopant, elles marchèrent à petits pas de talons aiguilles pour s'éloigner d'éventuelles populations peu recommandables.

Brittany continua, les mâchoires crispées mais un ton plus bas : « Je couche avec des hommes – ou des femmes – pour le plaisir, pas pour l’argent ! Je sais que l’idée ne te viendrait jamais à l’esprit, vierge que tu es, mais certaines personnes, parfois, cherchent quelqu’un pour une simple nuit de sexe sans aucune autre idée derrière la tête, juste parce qu’elles en ont envie ! Ce n’est pas illégal, alors referme la bouche, tu ressembles à une grenouille croisée à un caniche. »

Elle jeta un regard mauvais à la pieuse petite chose qui était venu prêcher un vendredi soir au cabaret pour le plaisir d’embêter son monde et d’empêcher les pauvres blondes stressées et malheureuses comme Brittany de décompresser comme il se doit. Quelle honte ! Heureusement pour elle, son regard de chiot passé à la machine à laver lui évitait la véritable furie d’une Brittany en manque de galipettes. Cette protection restait fragile : elle préférait les chats.
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Grace Hamilton
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptySam 23 Mar - 20:31

- Tu es celle qui me fait souffrir ici

-Désolée, fit-Grace, à deux doigts d’éclater en sanglot.

Elle ne voulait faire souffrir personne. Elle, elle voulait juste aider les prostituées de la région à se refaire une Foi, faire sa prière le soir et aller se coucher l’esprit serein, prête à préparer des muffins le lendemain pour ses nouvelles amies en réinsertion dans la société.

Et si elle n’avait jamais vraiment pu appliquer ses théories, elle était presque sûre que l’amitié ne passait pas par la torture.

Tandis qu’elle allait demander réclamation pour cette accusation infâmante entre deux fleuves d’excuses, ses chagrins se trouvèrent coupé net par la représentation sèche d’une consternation incompréhensible de la potentielle – apparemment plus – mais - peut-être –( qui - pouvait - savoir ? )– fille – de – joie.

- NON !

Une masse globuleuse de paires d’yeux s’était amoncelée dans un angle sombre de la rue crasseuse. Logés dans des corps d’où s’élevaient des vapeurs bleuâtres, cancérigènes et illicites, Grace pouvait en sentir des regards glisser le long de ses jambes, dont elle avait à peine conscience de la nudité.

Quoique tous ses poils, comme électrisés par la menace, se soient dressés à cette constatation, elle préférait ignorer l’avertissement de sa pilosité psychique. Elle déposa sur son visage pâle un petit sourire intimidé et à l’adresser à la petite bande attroupée pas loin que ça d’elles. Elle eut le plaisir rassurant de voir des rangées de dents se dévoiler sur les visages assombris qu’elle distinguait difficilement et lui répondre avec une candeur qu’elle croyait semblable à la sienne. Certes, cela ressemblait plus à une campagne un peu trash pour l’hygiène gingivale, mais l’évènement restait, à son sens, la preuve que ces êtres mal rasés n’étaient pas foncièrement hostiles.

Son sourire s’élargit.

Après tout, si ce n’était les aider à retrouver leur chemin, en Preux Chevaliers, blouson de cuir (ou était-ce du lézard ?) et petit canif en guise d’armure rutilante, que pourrait bien vouloir faire, en pleine nuit dans une ruelle glauque, à des jeunes filles sans défenses apparentes comme elles de grands et forts futurs pères de famille respectable comme eux?

Elle tenta de lever la main et, d’un signe reconnaissant, de gentiment les rassurer qu’elle n’avait besoin de rien pour prendre en charge Brittany, mais cette-dernière trouva approprié de lui agripper le poignet et de la tirer en avant. Leur route se poursuivrait apparemment sans présence masculine.

Haussant ses épaules, elle esquissa une dernière fois un sourire d’excuse, visiblement gênée par l’impolitesse de son œuvre de charité sur patte face à l’aide, potentiellement précieuse, que ces créatures étaient surement sur le point de leur proposer.

Si la Pierce avait modulé sa voix pour qu’elle soit particulièrement basse, Grace n’eut aucun mal à entendre ce qu’elle disait. Et pour cause, ce genre de discours avait de quoi marquer son esprit chaste de perversion.

- Je couche avec des hommes – ou des femmes – pour le plaisir, pas pour l’argent !

-Oh ! Vous êtes… Oh !

Elle c’était donc trompée de brochure. Le mal n’était pas que financier.

L’information eut du mal à passer.

Brittany aimait coucher. Coucher avec des hommes. Pour le plaisir. Coucher avec des femmes. Elle aimait coucher avec des femmes. Elle aimait… les femmes ?

Grace ne faisait-elle pas justement partie de cette catégorie ?

Lentement, l’Hamilton déposa un regard alarmé sur les doigts qui touchaient son avant-bras puis le releva jusqu’au visage aux traits définitivement trop slave pour son accent américain.

La Pierce s’imaginait-elle... Oh non, c’était impossible.

-Oh ! Vous… Je ne suis pas… Hum…

Cherchant à se soustraire à l’étreinte digitale, d’un seul coup beaucoup moins désirée que prévu, sans paraître trop bouleversée, ce-dernier point d’ores et déjà inenvisageable, elle ne retint pas un regard en arrière, vers la silhouette indistincte des hommes si charitables de qui la blonde les avait éloignées (à dessein ?).

-… « Intéressée ».

La question qui restait était de savoir à quel point Grace devait se sentir menacée par ce changement… impromptu de situation.

-Je sais que l’idée ne te viendrait jamais à l’esprit, vierge que tu es,…

Était-ce donc si visible ?, se réjouissait-elle silencieusement.

-… mais certaines personnes, parfois, cherchent quelqu’un pour une simple nuit de sexe sans aucune autre idée derrière la tête, juste parce qu’elles en ont envie !

-Je ne connais pas ce genre de personne, assura-t-elle, décontenancée.

Et elle n’était pas sûre de vouloir en rencontrer. De ne plus vouloir.

Mauvais souvenirs.

Après tout, la jeune femme le lui avait bien dit. Elle venait de McKingley High. Et certainement pas du Celibacy Club. Ce genre de chose ne trompait pas. Grace n’aurait pas du être surprise.

Mais quand même.

-Ce n’est pas illégal,…

-Tu es sûre ?, fit-elle soucieuse.

Si elle poursuivait une carrière dans le Droit, elle s’arrangerait pour que ça le devienne.

-…, alors referme la bouche, tu ressembles à une grenouille croisée à un caniche.

Immédiatement, elle rabattit sa mâchoire inférieure pendante contre sa supérieure directe, se mordillant les lèvres au passage, troublée.

Brittany essayait-elle de communiquer avec elle par code ? Si oui, pourquoi ? Ou l’insultait-elle réellement ? Là aussi, ses motivations lui paraissaient floues.

Non. Ca ne se pouvait. On lui avait toujours appris que la conséquence suivait la faute. Or, elle n’avait rien fait. Il n’y avait donc aucune raison qu’elle prenne mal ce que venait de lui dire l’ex-danseuse. Ce devait juste être sa façon un peu abrupte de s’exprimer, mode d’expression sans doute façonné par son évolution dans les quartiers les moins recommandables de la ville.

Analyse rapide. Froncement de sourcils.

Un caniche, c’était doux et blanc. Symboles de pureté. Ou de salade de pomme de terre. Ce qui est bon. La plus part du temps. Ce qui est bon est une bonne chose. Battement de cils interloqué. Grenouille. Vert. Brillant. Mare. Eau. Bénite. Bénitier.

Grenouille de bénitier.

Soulagement.

C’était l’explication la plus logique. Hochement de tête déterminé. Elle ne devait pas s’offusquer. C’était bien ce qu’elle était.

-Une jolie grenouille ?,tenta-t-elle, peu rassurée par le déchéance progressive qu’elle avait de l’image de la blonde.
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MessageSujet: Re: 06. Don't preach to me   06. Don't preach to me EmptyMer 24 Avr - 18:34

Exaspérée par le cas de puritaine au cerveau tout aussi étroit que son vagin, Brittany accorda un dernier regard meurtrier à la jeune Hamilton. Elle avait beau être blonde et naïve, elle n’avait pas manqué le mouvement de recul de Grace à l’annonce de sa bisexualité et de ses mœurs libertines. Elle avait pour principe d’ignorer l’opinion d’autrui sur ces sujets, mais le sous-entendu se cachant derrière cette réaction ne fit qu’assombrir son humeur d’ores et déjà compromise. On n’allait pas lui faire croire qu’elle avait la tête d’un violeur en série, quand même ! Histoire de donner à son interlocutrice une idée de la façon dont son comportement la faisait se sentir, Brittany répondit sèchement : « Un crapaud couvert de verrues qui se prend pour un prince. »

Et elle l’entraina de nouveau à sa suite, sans beaucoup de compassion et de douceur.  Lorsqu’elles atteignirent finalement le Starbucks du quartier, sur le point de fermer, Brittany se retourna et lâcha : « Histoire d’être claire, je ne suis pas ‘intéressée’, » (elle leva les mains pour esquisser des guillemets) « par ta petite personne. Il ne manquerait plus que ta bêtise soit contagieuse… » Elle frissonna. Vraisemblablement, les préservatifs ne la protégeraient pas d’un tel mal. Le puritanisme était un mal insidieux (quoi que cela signifiât), c’était Santana qui le lui avait expliqué. Et même si elles s’étaient disputées, Santana avait toujours raison… ou presque.

« D’accord ? Alors, maintenant, est-ce que tu peux rentrer chez toi toute seule à partir d’ici ? » Oui, parce que BA ou pas, fallait pas pousser. Elle avait déjà évité à la petite Hamilton de se retrouver au milieu d’une tournante ou on ne sait où avec on ne sait qui ; s’il fallait qu’elle la ramène elle-même, il y allait probablement y avoir un massacre ce soir : celui de cette robe bleue qui lui égratignait les yeux. « Mouais, laisse tomber, il vaut probablement mieux que je t’appelle un taxi… » Parce que, malgré toute l’horreur de cette soirée, Grace serait surement capable d’aller se faire égorger dans une ruelle adjacente pour lui gâcher le reste du mois, histoire de bien faire son travail.

Résignée, Brittany sortit donc son téléphone portable, tout en balayant distraitement la rue du regard. Elle ne savait même plus par où passer à partir d'ici pour rentrer chez elle. En même temps, ce n'était pas prévu qu'elle rentre chez elle ce soir, justement ! Bon, eh bien, tant qu'à faire, autant le partager ce taxi. Elle supporterait bien la pudibonde pendant quelques minutes supplémentaires...

Ah, les Hamilton ! Ils voulaient bien faire, mais qu’est-ce qu’ils étaient ch*ants, alors !


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