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 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go

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MessageSujet: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyLun 4 Mar - 19:33

Hold on to me and I won't let you go
Keegan S. Jefferson & Oxanna Prescott
kill-box-caps & thisisnoise @ tumblr



Keegan observa la campagne de l’Ohio défiler derrière sa fenêtre, hypnotisé par ces étendues vertes et or à perte de vue. C’était un paysage très éloigné de son état natal ou des pays du Moyen Orient avec lesquels ils s’étaient habitués pendant son service. Pas d’océan, ni de sable. Il avait encore bien du mal à décider si cela lui plaisait ou non. L’absence d’étendue d’eau salée était un défaut non négligeable, mais il avait également vu bien pire que cette campagne verdoyante occupant l’espace entre chaque ville. Evidemment, l’avantage principal par rapport à Hawaii, c’était l’absence de touristes au beau milieu des grandes vacances. Quoi que Columbus fût une métropole tout à fait respectable, elle n’avait pas grand-chose de remarquable. Il en avait rapidement fait le tour durant son temps libre.

Key porta sa tasse de café Starbucks à ses lèvres et en sirota une dernière gorgée. S’extrayant de sa contemplation passive, il jeta un coup d’œil au GPS. Voilà une demi-heure qu’ils avaient quitté les faubourgs de Columbus, où ils avaient discuté encore une fois avec la famille du Lieutenant Jack Fredericks. Cette fois-ci, ils avaient une piste solide, corroborée par plusieurs indices, quant à sa location. Après plus d’un mois d’enquête, ça n’avait pas été sans peine. Keegan émit un bruit pensif et reporta son attention sur la route. Un peu plus loin, à l’écart de la nationale, il avisa un ensemble de bâtiments désaffectés. « Ce doit être ça, » souligna-t-il en se tournant vers la conductrice. « Prenez la prochaine à droite et roulez au pas, le bruit du moteur s’entendra de loin dans un endroit aussi plat et désert. »

Il lui fit couper le moteur dès qu’ils eurent une bonne vision des trois bâtiments du complexe industriel. Sortant ses jumelles militaires de leur étui, il balaya l’endroit d’un œil avisé. Il les tendit ensuite à Oxanna en indiquant le bâtiment de gauche. « Celui-ci. C’est le plus intéressant stratégiquement parlant. Facilement défendable, une entrée au rez-de-chaussée, probablement sécurisée, et une sortie à l’arrière, par les escaliers extérieurs. Il y aura placé un véhicule tout terrain et aménagé une solution de repli. Le premier étage à une bonne vue du périmètre. C’est là qu’il se trouve. »

Il fixa sa coéquipière, dont il avait appris à respecter l’esprit vif et les capacités professionnelles depuis le début de leur coopération. Sa langue bien affûtée et ses charmes évidents n’étaient pas non plus étrangers à l’attraction croissante avec laquelle il avait dû composer ces dernières semaines. Mais, le temps de cette enquête, elle restait avant tout l’agent du FBI à qui il était affecté. Et, s’il y a bien une chose qu’on ne pouvait reprocher à Keegan, c’était son professionnalisme. Oh oui, certes, il lui avait mené la vie dure pendant un certain temps, mais ça, que voulez-vous, c'était l'opposition prévisible entre deux fortes têtes n’ayant pas la même approche d’une affaire. Jack Fredericks était l’ancien coéquipier de Keegan et le suspect d’Oxanna. Il leur avait fallu du temps pour réconcilier ces deux visions et se retrouver sur la même longueur d’onde. Mais, lorsqu’ils y étaient arrivés, leur alliance n’en avait été que renforcée. « S’il est là, il nous a déjà repéré. Si on attend les renforts, il a tout le temps de nous filer entre les doigts et il nous faudra encore des semaines pour le pister… »

Mais s’ils entraient, les risques étaient élevés et, respect de l’agent Prescott ou pas, Keegan avait quelques réticences à entrer en territoire hostile face à un soldat surentrainé et désinhibé des forces spéciales, avec pour tout renfort un jeune agent du FBI. Les fédéraux, tout aussi doués qu’ils soient, ne faisaient pas vraiment le poids face à un entrainement militaire avancé… pas en un contre un. Bien qu’il n’en pipa mot, ses réflexions devaient se lire sur son visage – il ne fit pas grand effort pour l’empêcher. Key haussa finalement les épaules. « A vous de voir, Prescott. » Il n’était que consultant, comme avait dû le lui rappeler à plusieurs reprises la jeune femme. Cela avait fini par rentrer.


Dernière édition par Keegan S. Jefferson le Mer 29 Mai - 16:19, édité 1 fois
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Oxanna Prescott
Oxanna Prescott
OXY ∞ Home sweet home.
Age : 24 ans
Occupation : Détective à la Police de Lima
Humeur : Enfin heureuse
Statut : En couple avec Keegan
Etoiles : 2957

Piece of Me
Chanson préférée du moment : death cab for cutie ; transatlanticism
Glee club favori : Urban Hymns
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MessageSujet: Re: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyMar 12 Mar - 19:26




❝Who will survive, and what will be left of them❞


Ils roulaient depuis une bonne trentaine de minutes maintenant, délaissant le centre-ville de Columbus pour rejoindre les zones abandonnées environnantes. Les prés et les champs de la campagne profonde attiraient aussitôt l’œil, et elles auraient pu être belles si ce n’était les constructions humaines en ruines que l’on pouvait apercevoir à intervalles réguliers. Dire que certaines de ces maisons étaient encore occupées, comme le prouvaient les véhicules garés à proximité – pour la plupart vieux et en mauvais état. Cet endroit regorgeait aussi de grands bâtiments, des usines autrefois prospères et qui, désormais, ne servaient même pas de squat tellement elles se trouvaient éloignées de tout. En somme, la planque parfaite pour un tueur en série, se dit Oxanna en jetant un œil à son GPS, s’assurant de toujours suivre la bonne route, extrêmement peu confiante quant à son sens de l’orientation. Elle ne voulait pas donner à son « partenaire » une nouvelle occasion de la taquiner, parce que là tout de suite, elle serait bien incapable de lui renvoyer l’ascenseur comme le ferait une Oxanna digne de ce nom. Bien que l’admettre – même à elle-même – ne soit pas chose aisée, elle était stressée. Plus ils se rapprochaient de leur destination, et plus son cœur battait fort dans sa poitrine. Toutefois, elle n’avait pas peur parce qu’elle s’apprêtait à retrouver l’assassin, non. Elle avait, au contraire, peur que cette piste soit d’ores et déjà inutile, parce qu’il leur aurait à nouveau filé entre les doigts. Elle ne donnait pas cher de son self-control s’ils ne l’arrêtaient pas aujourd’hui. Ce jeu du chat et de la souris, elle en avait plus qu’assez. Il était temps de mettre un terme aux actes barbares de cet homme et de le laisser croupir derrière des barreaux.

Du coin de l’œil, la blondinette vit Keegan boire une nouvelle gorgée de son café avant qu’il ne s’intéresse au GPS puis à un regroupement de vieilles constructions, situées un peu plus loin. Oxanna, concentrée comme jamais, hocha la tête lorsque son comparse SEAL lui ordonna de considérablement ralentir sa vitesse. Il détailla les lieux, expliquant les raisons pour lesquelles Fredericks en avait fait sa planque, pointant le doigt vers un bâtiment en particulier. Oxanna acquiesça aussitôt, indiquant qu’elle avait compris le raisonnement, et qu’elle l’approuvait. Qu’aurait-elle pu dire de plus ? Ce meurtrier était toujours libre de ses mouvements, malgré l’élaboration de son profil sensé servir à le dénicher. Les faits étaient là : Fredericks, en tant qu’ancien SEAL, connaissait le fonctionnement des autorités. Il était bien trop rusé pour laisser le Bureau lui mettre le grappin dessus. S’ils voulaient avoir une chance de l’attraper un jour, ils devaient, obligatoirement, changer leur approche. C’était là que Keegan entrait en jeu. Non seulement il connaissait Jack pour l’avoir côtoyé durant des années, mais il partageait la même expérience chez les SEALs. Il pouvait, d’une manière bien plus précise que la jeune profiler, s’immiscer dans son esprit pour le comprendre. Bien que leur duo ait été relativement explosif durant les premiers temps, l’Agent Prescott avait appris à voir Keegan comme un allié, plutôt que comme un intrus fourrant son nez dans son enquête. Et alors qu’elle avançait, diminuant lentement mais sûrement la distance qui les séparait de la supposée planque, Oxanna ne put s’empêcher de songer qu’elle était vraiment contente de le trouver à ses côtés. Même si elle préférait se faire trancher un bras plutôt que de le lui avouer. Fallait pas pousser non plus…

La blondinette stoppa le véhicule, toutefois sans couper le moteur, qui tourna au ralenti. Ce Fredericks était un homme intelligent. Elle se doutait que s’il était bel et bien ici, il les avait déjà repérés. Autant qu’ils soient capables de se déplacer le plus vite possible au cas où les balles commenceraient à fuser dans leur direction. Ils pourraient ainsi sortir de la ligne de mire, laisser la voiture de côté et investir les lieux pour l’arrestation. Oxy ne croyait pas à un tel scénario qui, clairement, ne correspondait pas au profil du tueur qu’elle avait établi au fur et à mesure de son enquête. Rusé et discret, il n’ouvrirait le feu qu’en dernier recours et, pour le moment, la menace était plutôt moindre. Mais comme le disait si bien l’expression, mieux valait prévenir que guérir. Sans compter que la vie d’Oxanna n’était pas la seule en danger. Ce Keegan avait beau être un militaire endurci – et pas n’importe lequel – il n’en restait pas moins un simple « consultant » et se trouvait sous la responsabilité de la blondinette jusqu’à ce que Fredericks soit appréhendé. Sa carrière serait terminée si elle laissait lui arriver quoi que ce soit. Plus encore, Oxy ne se le pardonnerait probablement jamais. En l’espace de quelques semaines, elle s’était… attachée à Keegan. Même si elle préférait se faire trancher le second bras plutôt que de le lui avouer. Non, fallait vraiment pas pousser.

Jefferson la fit très vite redescendre sur Terre, et elle esquissa un sourire en coin, réalisant qu’ils avaient eu la même pensée. Oui, Fredericks les avait vus et s’attendait sans aucun doute à des renforts. Il imaginait sûrement que les Agents déjà sur place ne bougeraient pas d’un pouce, patientant jusqu’à l’arrivée de leurs collègues avant de lancer l’offensive. Ce qui lui laisserait largement le temps de se faire la malle. Oxanna plongea son regard dans celui de Keegan. L’expression de son visage en disait long sur les risques qu’ils prendraient s’ils choisissaient de poursuivre Jack seuls. D’un autre côté… « Non, » trancha l'Agent, d’une voix ferme et autoritaire. « Je refuse de laisser une autre innocente mourir, il a déjà fait bien assez de victimes ! C’est mon devoir de saisir cette opportunité pour l’arrêter, définitivement. » Sans attendre, Oxanna fit avancer la voiture de quelques mètres, assez pour que le mur du bâtiment annexe où ils se trouvaient les dissimule totalement. Fredericks, qui les observait sûrement d’une façon ou d’une autre, n’aurait aucun moyen de savoir ce qu’ils avaient décidé de faire – attendre patiemment l’arrivée des renforts, ou se jeter à deux dans la gueule du loup. Ca leur donnait un avantage. Minime, certes, mais non négligeable dans ce genre de situation. Coupant enfin le moteur, la blondinette sortit son arme de service et retira la sécurité. Puis, ses yeux plongèrent dans ceux de Keegan alors qu’un soupir s’échappait de ses lèvres. « Ecoutez, j’ai conscience du danger que ça représente – ce que je m’apprête à faire. Vous avez déjà beaucoup aidé, et ce n’est pas votre enquête. Vous n’avez aucune obligation de me suivre. » Elle fronça les sourcils. « En fait, je préférerais que vous restiez dans la voiture. S’il vous arrivait quelque chose, je… » Oxy se retint de partager le véritable fond de sa pensée. « Je pourrai dire adieu au FBI. » D’accord, elle passait pour la véritable enfoirée de service, en faisant croire que perdre sa carrière l’attristerait davantage que Keegan perdant la vie. Mais c’était comme ça et tant pis pour les conséquences. La vérité lui paraissait encore bien trop étrange pour qu’elle se sente capable de la formuler. Et surtout directement à la personne concernée.

Avant que le malaise ne s’installe, et surtout parce que ce n’était pas le moment pour ce genre de considérations, Oxy quitta le véhicule. L’instant d’après, elle levait les yeux au ciel alors que la portière passager claquait dans son dos.
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MessageSujet: Re: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyMar 19 Mar - 11:34

« OK, » accepta Keegan, sans ciller. Il commençait à connaître sa coéquipière. Sa décision était prévisible. Déterminée, passionnée et dévouée : trois qualificatifs la décrivant fort bien et faisant partie intégrante de son charme. Si elle n'était pas aussi compétente, ce pourrait être agaçant ; mais elle n'avait plus à faire ses preuves. Ainsi, tant de vitalité et d’idéalisme était plutôt… rafraichissant. Key avait côtoyé bien assez d’individus désabusés, aussi bien dans le domaine militaire que médical, pour que cette différence soit appréciable. Il avait l’habitude d’être le moteur d’un groupe, l’élément motivateur et décisionnel. Avec Oxanna, il prenait le siège passager (au sens propre comme au figuré) et n’y voyait pas de réelle objection… plus maintenant, en tout cas. C’était… reposant, en un sens.

Keegan attrapa le gilet pare-balles gisant sur le siège arrière, l’enfila et l’ajusta avec l’efficience de l’habitude. Même après quelques années hors de l’armée, certains gestes restaient ancrés. Il releva les yeux en entendant un soupir s’extirper des lèvres d’Oxanna. Il haussa un sourcil en silence, l’invitant à partager le fond de ses pensées. Ce qui suivit le surprit quelque peu et il ne put s’empêcher de sourire face à tant de nobles sentiments quelque peu mal placés. Il plaisanta, gentiment : « Dans mes souvenirs, parmi tous les papelards que vous m'avez fait signé, il y en avait un qui vous assurait d'être tranquille de ce côté, Agent Prescott. » Il sortit à son tour et, une fois la portière refermée, s'appuya contre la voiture, les coudes sur le toit. Il observa la jeune agent du FBI et répondit, plus sérieusement : « Je vous l’ai dit. Fredericks était mon officier subalterne, ma responsabilité. » Il se propulsa en arrière et sortit son arme personnelle de son étui. « Par ailleurs, je ne vous laisserai pas tomber Prescott. On a travaillé jusque-là ensemble, on finira ça ensemble. »

Le canon pointé au sol, il retira la sécurité. De nouveau, il haussa un sourcil. « Votre préférence : entrée ou escaliers arrières ? » Il pencha la tête, analysant rapidement les options. Fredericks n'étant pas dans un esprit de confrontation avec les forces de police, du moins pas encore, il choisirait probablement de se replier, notamment s'il se retrouvait confronté à un ennemi de taille, comme un ancien officier supérieur. Pour couvrir la sortie, légèreté (ces foutus escaliers métalliques n'étaient pas le meilleur terrain qui soit) et discrétion s'imposaient. Pour l'entrée, simplement foncer dans le tas afin de perturber les défenses ennemies devrait être efficace. Il lut dans le regard d’Oxanna qu’elle en était arrivée aux mêmes conclusions que lui et sourit. « C’est également ce que je pensais. Je le rabats dans votre direction. Soyez prudente. »

Il fit quelques pas pour contourner le bâtiment vers l’entrée mais s’arrêta au coin. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, soudainement pris d’une hésitation qui ne lui ressemblait pas. « Oxanna. » C’était la première fois qu’il l’appelait par son prénom. Lorsque leurs regards se croisèrent, il carra les épaules, bien déterminé à ne pas se laisser aller en sentimentalités. « Tirez la première s’il le faut… Lui n’hésitera pas. » Sans attendre de réponse, il tourna au coin et longea le bâtiment à petites foulées.

Sans doute s’était-il trop attaché à sa coéquipière pour en venir à préférer qu’elle abatte Fredericks (le Lieutenant Jack Fredericks, frère d’armes pendant plus de quatre ans, en Irak et ailleurs, nom de Dieu !) plutôt qu’elle ne soit blessée. Mais il n’avait pas le temps de réfléchir, pas le temps d’analyser ses pensées. Une profonde inspiration et Keegan retrouvait cet état d’esprit acéré et concentré qui caractérisait le SEAL qu’il avait été et serait toujours.

Arme levée, Key approcha l’entrée principale et donna un coup de pied dans la palette de bois obstruant la porte. Celle-ci voltigea aisément et il ouvrit prudemment la porte de verre et de métal du coude. Il n’y eut aucun avertissement. Du coin de l’œil, il aperçut un projectile filant sur lui. Il se jeta sur le côté, roulant sur une épaule, à l’instant même où un bris de verre signalait l’impact d’une bouteille sur la palette en bois. Celle-ci s’enflamma aussitôt et Keegan dut rouler un peu plus loin avant de s’accroupir. « Cocktail molotov artisanal... » souffla-t-il en avisant le brasier. Fredericks ne plaisantait pas. Avec une dernière pensée pour Oxanna, Key carra les épaules et se prépara à l’assaut.
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Oxanna Prescott
Oxanna Prescott
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MessageSujet: Re: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyMar 9 Avr - 13:10

La blondinette retint un rire sarcastique, alors que son comparse enfilait le gilet pare-balles réglementaire – elle-même avait d’ores et déjà le sien. Pensait-il réellement qu’elle ne subirait aucune conséquence si ce Fredericks le blessait gravement, ou pire encore ? Même au Gouvernement, certains papiers signés ne représentaient rien du tout en interne, et n’avaient pas davantage de valeur qu’une feuille remplie de gribouillis. Alors bien sûr, d’un point de vue officiel, Oxanna serait tranquille. Elle rendrait un rapport détaillé des faits, sans craindre de sanction quelconque, et pourrait simplement reprendre son travail. Seulement au Bureau, son supérieur direct perdrait toute confiance en elle et ne la laisserait pas s’en sortir aussi facilement. Car dans le fond, peu importait les « papelards » : quoi qu’ils en disent, l’Agent Prescott serait la seule responsable. Son boss lui reprocherait ses mauvaises décisions – comme celle de ne pas avoir attendu les renforts, ce qui était pourtant la première règle du FBI pour une arrestation aussi importante. Il lui reprocherait son manque de discernement, mettant ainsi la vie de son « consultant » en grave danger. Il l’assignerait à des enquêtes à domicile, justifiant ce choix grâce à l’éloignement Lima-Columbus. Il lui demanderait d’étudier des dossiers et des photos, et elle ne reverrait pas une scène de crime avant bien longtemps…

Tu crois pas que t’exagères un peu, là ? demanda sa petite voix intérieure, exaspérée. Possible, oui. Mais peut-être pas. Les rumeurs allaient bon train sur ce qui se passait dans chaque siège du FBI, quand les Affaires Internes avaient le dos tourné. Et très honnêtement, la jeune femme n’avait aucune envie de voir à quel point ces bruits de couloir étaient fondés. Sortant de ses pensées, elle resta silencieuse, ne sachant pas comment réagir face à Keegan. Lui expliquer tout ça n’apporterait rien, à aucun des deux. Surtout que là n’était pas la question, car Oxy – contrairement à ce qu’elle avait voulu lui faire croire – ne s’inquiétait pas pour sa carrière en cet instant précis. Cette dernière n’était rien face à une vie humaine. Et surtout quand la vie en question était celle de l’ex-SEAL.
D’un autre côté, si elle ne disait rien, qu’allait-il croire ? Se dirait-il qu’il venait de la prendre en flagrant délit de mensonge pour ne pas avouer qu’elle tenait à lui ? Elle qui, justement, faisait son maximum pour ignorer ses propres émotions… Incapable de se décider, Oxanna se contenta de sortir de la voiture sans desserrer les lèvres. Une fois dehors, elle ne tarda pas à entendre la seconde portière claquer dans son dos, ce qui lui arracha un énième soupir, entre l’exaspération et… le soulagement.

L’agent se tourna vers Keegan. Il avait l’air déterminé à ce que tous les deux terminent cette enquête, et ensemble. Ses mots touchèrent Oxy, qui esquissa un sourire alors que son actuel coéquipier vérifiait son arme. Elle avait confiance. Elle savait qu’il couvrirait ses arrières et, bien entendu, elle en ferait autant pour lui. D’ordinaire, la blondinette avait du mal et c’était la raison pour laquelle elle travaillait seule depuis son retour. A Los Angeles, Nicholas était un excellent collègue, et ils formaient un bon duo. Mais ici ? Elle n’aurait laissé sa vie qu’entre les mains de Sheldon. Keegan, bien que ce soit étonnant compte tenu des circonstances, lui inspirait pourtant cette confiance qu’elle avait rarement ressentie. Ils se côtoyaient depuis peu et pourtant, elle s’engagerait bientôt dans cette bâtisse abandonnée, en sachant qu’il la protégerait au besoin. Si Oxanna croyait en toutes ces conneries, elle aurait presque pu y voir un signe du Destin.
Keegan lui demanda bientôt si elle préférait couvrir l’entrée ou la sortie. Pour toute réponse, la blondinette étira les lèvres en un sourire presque complice. Encore un signe : ils semblaient déjà tellement en phase qu’ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre. C’est pas le moment, ma grande, concentre-toi plutôt sur l’assassin qui se planque là-dedans ! La seconde suivante, Miss Prescott s’éloignait vers les escaliers, avec la ferme intention de mettre cet enfoiré derrière les barreaux.

« Oxanna. » Son sang se glaça et elle stoppa aussitôt son avancée. C’était la toute première fois depuis qu’ils se connaissaient qu’elle l’entendait prononcer son prénom. Par ailleurs, elle-même n’utilisait le sien que dans ses pensées, s’en tenant à la même « politesse ». La jeune femme se retourna, lâchant à son tour, l’air inquisiteur. « Keegan ? » Elle était presque amusée sur le moment, mais l’ex-SEAL refroidit bien vite l’atmosphère. Il était en train de la conseiller au cas où elle trouverait Fredericks avant lui : elle ne devait avoir aucune hésitation face à ce monstre, car lui saurait réagir au quart de tour. Elle reprit un air sérieux, impassible, et hocha la tête en signe de compréhension. Devaient-ils en rester là et partir chacun de leur côté ? Oxanna se mordit la lèvre inférieure, hésitante, et se jeta finalement à l’eau. « Surtout, soyez prudent. » Et dans ses yeux, Keegan ne verrait sûrement que de l’inquiétude à son égard – et pas pour sa carrière. Sans plus attendre, l’agent Prescott fit volte-face et, à pas de loups, s’engagea sur les escaliers métalliques.

Elle déboucha sur un couloir à l’étage. Le vent s’engouffrait à l’intérieur : les vitres, brisées, étaient simplement recouvertes de nylon – pour certaines. De nombreux papiers, vieux et déchirés, virevoltaient un peu partout. Oxanna essaya d’appréhender son environnement direct au mieux. Plusieurs pièces donnaient sur le corridor. La plupart des portes étaient fermées, d’autres conduisaient à ce qui avait du être des bureaux. La blondinette s’apprêtait à fouiller tout l’étage, lorsqu’elle entendit une explosion au rez-de-chaussée. Ca venait sûrement de l’entrée. L’entrée… Aussitôt, son cœur s’emballa. Keegan était là-bas. « Et merde ! » souffla-t-elle, prenant aussitôt la décision de le rejoindre. Rapidement, elle chercha des escaliers internes, qui permettaient de redescendre. Lorsqu’elle les débusqua, il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour les dévaler. L’arme bien serrée dans ses mains, silencieuse au possible, Oxy réalisa se trouver sur une plate-forme. Quelques mètres plus bas, une palette en bois brûlait. Il y avait bien trop d’affaires là-dedans. Plusieurs vieux véhicules, des containers et une tonne d’autres trucs qui empêchaient Oxanna de bien voir. Elle avait beau se situer en hauteur, elle était actuellement incapable de repérer son coéquipier. Etait-il blessé ? Avisant les marches – également métalliques – qui liaient la plate-forme au sol du bâtiment, l’agent hésita. Ils étaient sensé rester séparés, pour couvrir un maximum de terrain et éviter que Fredericks ne s’échappe. Si elle perdait de vue les escaliers menant au premier étage, il pourrait en profiter. D’un autre côté, il ne semblait pas avoir l’intention de s’enfuir. Il avait, sans aucun doute, reconnut l’un de ses poursuivants. Désormais, c’était presque une affaire personnelle que de l’affronter. Il ressentait peut-être le besoin de lui expliquer ses actes ? De se justifier auprès de cet homme qu’il respectait à une certaine époque ? Oxanna était confuse, Fredericks était un cas difficile, toutefois elle était presque sûre qu’il n’abandonnerait pas les lieux, justement à cause de Keegan. Et elle pouvait tourner cela à son avantage.

Prenant la décision de bouger, elle s’exécuta, toujours à pas feutrés. Il était par là, forcément, et elle allait le trouver. Finalement, un peu plus loin sur la plate-forme, Oxanna aperçut Fredericks. Il ne s’agissait toutefois que d’une silhouette, alors elle entreprit d’avancer. Dès qu’elle serait en mesure de l’abattre, elle le ferait, suivant le conseil de Keegan. Mais la suite des événements, qui se déroula à une vitesse folle, changea tout.
Oxanna était encore trop loin, et pourtant, elle put apercevoir Fredericks brandir une bouteille. Aussitôt, elle fit le rapprochement avec la palette en feu, et comprit qu’il s’agissait d’un cocktail Molotov. Et là, sous ses yeux, elle vit l’ex-SEAL en pleines recherches. Il avait le dos tourné, ne sachant sûrement pas d’où le premier projectile avait pu venir. Il couvrait autant de surface qu’il le pouvait, mais la pièce était immense, et Fredericks se planquait dans l’ombre. Ce dernier, ayant lui aussi repéré Keegan en contrebas, avait déjà levé le bras, prêt à lancer.
La blondinette réagit au quart de tour. Tant pis pour la distance, elle ne devait pas attendre une seconde de plus. Visant du mieux qu’elle le pouvait, elle tira une première fois… et manqua. Fredericks, surpris, lança tout de même son cocktail afin de s’en débarrasser, mais tellement au hasard, qu’il finit sa course dans un mur, loin de Keegan.
Oxy ne pensait toutefois plus à la position de ce dernier. Elle venait de trahir sa présence, et devait absolument se mettre à l’abri. Fredericks était armé lui aussi, et bientôt, il chercherait à la tuer. L’agent tira une seconde fois, et une troisième suivit, mais ne provenant pas de sa propre arme. Keegan avait fini par repérer le meurtrier lui aussi, ça ne faisait pas un pli. Se sentant pris au piège, Fredericks se mit à courir en direction des escaliers d’où Oxanna était descendue, s’assurant un chemin à grand renfort de balles. Lorsqu’il fut engagé sur les marches, la blondinette se mit à sa poursuite.

A peine une minute plus tard, elle se retrouvait prostrée contre le mur, du sang maculant son jean. Juste devant elle, Fredericks affichait un sourire narquois, son arme toujours pointée sur Oxanna. Bientôt, il appuierait de nouveau sur la détente. Et bientôt, elle serait morte. L’image de Jackson s’imposa alors à son esprit, et elle ressentit une profonde colère envers elle-même. Elle allait l’abandonner…


Dernière édition par Oxanna Prescott le Mar 28 Mai - 15:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyJeu 25 Avr - 21:16

Keegan prit une profonde inspiration, et sauta par-dessus le coin de palette en feu lui bouchant le chemin. Il avança de deux foulées avant de rouler à terre pour se mettre à couvert derrière une ancienne machine outils. Il prit alors le temps d’observer son environnement, balayant du regard le rez-de-chaussée encombré avant de lever les yeux sur l’étage encerclant le patio. Il serra les dents, peu satisfait de la situation. Fredericks avait l’avantage de connaitre les lieux et donc d’avoir vraisemblablement trouvé la meilleure position. Key devrait avancer avec prudence, mais il n’avait pas le choix. Même avec ses acouphènes venus s’ajouter à la fête, l’impact du cocktail Motov n’ayant pas manqué de les réveiller, il restait concentré.

Il se redressa et chemina lentement mais sûrement à travers le rez-de-chaussée, gardant un œil sur les positions en hauteur mais son arme soigneusement tendue devant lui, prête à éliminer toute menace à portée. Il remarqua bientôt un escalier menant à l’étage et se dirigea dans sa direction. A cet instant, un coup de feu retentit, proche, trop proche. Il virevolta immédiatement tout en se dissimulant derrière le premier abri venu. Il balaya du regard ce qu’il pouvait apercevoir de l’étage et assimila rapidement la situation. Aussitôt, Keegan sortit à découvert et tira pour offrir un feu de couverture à Oxanna. A l’instant où Fredericks quitta son champ de vision, il courut jusqu’à l’escalier dont il avala les marches deux à deux.

Il ralentit arrivé à l’étage pour prendre le temps d’observer de nouveau la situation. Il avança de nouveau en toute hâte en voyant les pieds d’Oxanna disparaitre un peu plus loin, poursuivant sans nul doute leur cible. Il atteignait un nouvel escalier lorsqu’un nouveau coup de feu retentit. Un mauvais pressentiment lui avalant soudainement les tripes, Keegan avala les marches qui s’opposaient encore à lui. Il se retrouva face au dos non protégé de Fredericks.

C’est à peine si la conscience de Key eut le temps de remarquer Oxanna, prostrée aux pieds de son ancien collègue et le flingue dirigé vers sa tête. Ses instincts réagirent avant ces quelques secondes qui auraient été nécessaires pour qu’il prenne une décision raisonnée. Il tira, trois coups en un triangle bien connu des militaires. Fredericks s’effondra sur le côté et Keegan ne lui accorda pas un regard. Il l’avait touché à la tête, un jet de sang témoignant de son résultat létal. Il y avait plus pressant.

« What did I fucking told you, soldier ?! »
jura-t-il, le naturel revenant au galop même après plusieurs années hors du domaine militaire. Keegan tomba à genoux aux côtés d’Oxanna, évaluant la situation d’un regard frénétique. Touchée à la cuisse, la jeune femme perdait beaucoup de sang. Elle était visiblement touchée à l’artère fémorale, un mauvais, très mauvais signe. Il ignora malgré tout l’étau qui lui malaxait les intestins, gardant la tête froide, l’esprit lucide. « D’accord, ne bouge pas. Respire lentement, profondément, il faut ralentir ton rythme cardiaque. » En quelques gestes précis, il la glissa en position allongée pour réduire l’afflux de sang. Il prit l’une de ses mains et déposa deux de ses doigts sur le pli de l’aine. « Appuie ici, bien fort, ça va ralentir l’hémorragie. » Dans le même temps, il extirpa d’une poche son téléphone portable et le glissa dans la main d’Oxanna pour lui donner un objectif et l’aider à rester calme et concentrée. « Appelle le central. » Il ne pouvait pas la bouger dans cet état.

Il retira sa ceinture en deux temps trois mouvements, et eut à peine un instant de flottement avant de décider de retirer son gilet pare-balles pour utiliser son T-Shirt. C’était le seul matériel à peu près clean qu’il pouvait trouver dans le coin. Pliant le T-Shirt autour de sa main, il ajusta sa position pour s’accroupir au-dessus du mollet d’Oxanna. « Sert les dents, » prévint-il juste avant de presser sa main sur la plaie. Sa prise n’avait rien de gentille. Il comprimait pour ralentir l’afflux de sang autant que possible. De son autre main, il glissa la ceinture sous la jambe d’Oxanna et l’enroula autour de la compresse improvisée. Une fois la sangle de cuir passée dans la boucle, il grogna un nouvel avertissement avant de retirer sa main et de refermer la ceinture, comprimant lourdement la cuisse.

« Ok. Ça va aller, relâche la compression, donne. »
Il saisit gentiment la main comprimant auparavant l’aine, la gardant dans la sienne pour la réconforter. Il retira le téléphone de ses doigts lâches. La douleur et la fatigue se lisaient sur son visage, il savait qu’elle n’avait pas la force de faire la conversation. Il continua donc pour elle, résumant la situation au personnel médical à l’autre bout du fil. Lorsqu’on lui donna finalement le feu vert pour raccrocher, Keegan se pencha et écarta gentiment les mèches blondes collant à son visage livide. « Ça va aller, Oxanna, je suis là, » lui souffla-t-il.
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Oxanna Prescott
Oxanna Prescott
OXY ∞ Home sweet home.
Age : 24 ans
Occupation : Détective à la Police de Lima
Humeur : Enfin heureuse
Statut : En couple avec Keegan
Etoiles : 2957

Piece of Me
Chanson préférée du moment : death cab for cutie ; transatlanticism
Glee club favori : Urban Hymns
Vos relations:
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MessageSujet: Re: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyMar 28 Mai - 17:28

Le poursuivre n’était pas une bonne idée, et l’Agent Prescott en avait parfaitement conscience. Comment était-elle sensée s’en sortir seule, face à une brute comme Fredericks ? Un meurtrier certes, mais par-dessus tout un ancien SEAL avec de nombreuses années d’expérience. La blondinette ne ferait jamais le poids, munie de son pauvre bagage au FBI. Elle était douée, intelligente et rusée. Cependant, pas autant que lui. Alors pourquoi ? Pour quelle raison se retrouvait-elle dans cette cage d’escalier, à grimper les marches aussi vite que ses jambes le lui permettaient ? Parce que s’il s’échappe, il recommencera, se dit-elle. Il assassinera une autre innocente. Il prendra une autre vie.
Oxanna redoubla d’efforts. Elle espérait réussir à l’attraper avant qu’il ne soit trop tard. Car ils n’auraient aucune autre occasion. Maintenant qu’il se savait repéré par les autorités, Fredericks allait, indéniablement, s’évanouir dans la nature afin de se protéger. Il se ferait oublier pour un certain temps, avant de se laisser à nouveau submerger par ses pulsions meurtrières. Combien de cadavres sèmera-t-il encore jusqu’à ce qu’enfin, on le mette derrière des barreaux ? Prescott ne lâcherait pas, non, elle ne lâcherait rien. Et tant pis si elle se mettait en danger. Il était hors de question qu’une autre personne meure des mains de ce monstre, parce qu’elle n’aurait pas eu le courage de lui courir après. Et puis, il y a Keegan, tenta-t-elle de se rassurer. Il nous a vus, il nous talonne aussi. Je ne suis pas seule.

Oxanna ralentit avant de déboucher sur le couloir. Et si Fredericks l’attendait ? Tout ses sens en alerte, la blondinette se fit aussi silencieuse que possible en parcourant le dernier mètre qui l’éloignait du seuil. Son arme bien tendue devant elle, prête à appuyer sur la détente au moindre bruit ou mouvement suspect. Mais bientôt, elle réalisa qu’il n’y avait personne dans ce foutu corridor, et se demanda où l’ancien SEAL était passé. Se planquait-il quelque part, dans l’un des nombreux bureaux ? Avait-il déjà rejoint l’escalier extérieur ? Oxanna ne pouvait pas perdre de temps à réfléchir, elle devait faire confiance à son instinct. Et son instinct lui disait de se hâter en direction de la sortie. Aussitôt, elle s’élança : lorsqu’elle arriva à destination, elle trouva la porte grande ouverte. Sans s’arrêter, sans même observer les alentours, persuadée que Fredericks se trouvait dehors, l’Agent Prescott avança sur le même chemin.
Un coup de feu. Sa jambe se pliant sous son poids, la faisant lourdement chuter. Oxanna tenta comme elle le put de se retourner, et aperçut l’assassin juste derrière elle, un sourire aux lèvres. Alors, elle comprit. Il avait ouvert la porte exprès, se doutant qu’elle se jetterait dessus, avant de se planquer à l’autre bout de la pièce. Elle venait de se faire avoir. Comme une bleue.

Dans la chute, elle avait perdu son arme, qui gisait désormais loin d’elle. Lorsqu’elle lança un regard en direction du Glock, Fredericks claqua sa langue en un signe de désapprobation. Il n’eut aucunement besoin de parler. Elle comprit que si elle faisait mine de vouloir récupérer le flingue, il tirerait une nouvelle fois. Tout ce qu’elle pouvait faire maintenant était d’essayer de gagner de précieuses secondes, afin de laisser le temps à Keegan de la sortir de ce pétrin. Alors, elle recula contre le mur, faisant exprès de se mettre en face du couloir. Lorsque son « coéquipier » débarquerait, il ferait attention à elle plutôt qu’à la porte de sortie. Ainsi, il éviterait de reproduire son erreur. Et peut-être cela les sauverait-il tous les deux. Oui, peut-être…
Maintenue par la cloison en béton derrière elle, Oxanna observa sa jambe. Du sang maculait son jean. Beaucoup de sang. Il a touché l’artère, songea la blondinette, essayant déjà de lutter contre l’évanouissement qui la menaçait. Elle se sentait de plus en plus faible, mais avait encore les idées plus ou moins claires : il fallait du temps, plus de temps. « Pourquoi ? » murmura-t-elle à l’attention du meurtrier. C’était une question vague, il la prendrait comme il le voudrait. Ca le ferait peut-être assez réfléchir pour qu’il ne la tue pas tout de suite. Mais il n’entra pas dans son jeu. Un rictus victorieux accroché aux lèvres, il leva l’arme à hauteur du crâne d’Oxanna. Bien entendu, elle savait pourquoi il lui avait tout d’abord tiré dans la jambe : il aimait se sentir puissant. Il voulait être en mesure de la regarder dans les yeux, juste avant de la tuer. Pour pouvoir lire toute sa peur. La profiler en avait aussi déduit autre chose, une chose qu’il adorait entendre avant d’achever ses victimes, mais elle ne lui ferait pas se plaisir. Jamais. Si elle devait mourir, là tout de suite, elle le ferait avec honneur. « Je ne supplierais pas, » dit-elle en lui lançant le plus noir des regards. Il s’approcha d’elle. Et d’autres coups de feu retentirent bientôt.

Le corps sans vie de Fredericks s’effondra, révélant une autre présence. Keegan. Prescott se sentit tout d’abord soulagée, avant de réaliser qu’elle n’était pas sortie d’affaire pour autant. Bien au contraire. L’assassin qu’ils poursuivaient était mort, cependant, il n’était pas parti sans commettre quelques dégâts. Oxanna baissa les yeux sur sa blessure à la jambe. Une flaque de sang s’était formée sous elle, alors que ce dernier lui échappait en un flot continu. Elle perdait ses forces. Rapidement. Elle remarqua Keegan s’agenouiller auprès d’elle, l’entendit lui demander de rester aussi calme que possible dans sa respiration. Puis, il l’allongea sur le sol, avant d’attraper sa main, appuyant sur le pli de l’aine avec deux de ses doigts. Oxanna savait ce qu’elle avait à faire, et luttait pour y arriver. Elle mit toute l’énergie qui lui restait dans cet appui, afin d’éviter que trop de sang ne lui échappe. Keegan glissa un portable dans son autre main, lui demandant d’appeler le central. « D’accord, » murmura-t-elle, pressant les touches avec concentration et portant le téléphone à son oreille. D’une petite voix, Oxy annonça leur localisation. Alors qu’elle résumait tant bien que mal ce qui s’était passé, elle porta son regard sur Keegan. Il venait de retirer son gilet pare-balles, puis son t-shirt, et enfin sa ceinture. L’ex-SEAL, ordonnant à Oxanna de serrer les dents, appuya sur la plaie. Puis, de son autre main, il serra la ceinture autour de sa cuisse. Fort, très fort. Il ne la ménageait pas. Des taches noires se mirent à danser devant les yeux de la blondinette. Elle ferma un instant les paupières et sentit une larme rouler sur sa joue. Elle souffrait, vraiment. Mais pire encore : elle se sentait partir.

Keegan avait récupéré sa main ensanglantée dans la sienne, et la serrait comme pour lui donner autant de courage que possible. Il venait aussi de récupérer le téléphone, et discutait avec les secours. Oxy se vidait peu à peu de ses dernières forces. Lorsque Jefferson raccrocha finalement, il plongea son regard dans le sien et la rassura : il était là, tout irait bien. Il écarta une mèche de ses cheveux, et ce geste l’apaisa, l’aida à ne pas perdre pied, du moins pas tout de suite. Elle sembla enfin réaliser que la moitié de son corps était dénué de vêtements… Et même blessée, ainsi qu’à deux doigts de s’évanouir, Miss Prescott restait une femme. Une femme que le charme de son coéquipier ne laissait pas indifférente. « Vous êtes sacrément musclé, Monsieur Jefferson. Je ne suis plus très sûre de regretter cette balle dans ma jambe, maintenant, » murmura-t-elle avec difficulté, mais surtout avec humour. Il y avait des choses dont Oxanna était bien incapable de se départir, même en situation de crise.
Mais bientôt, la faiblesse reprit le dessus car, indéniablement, son énergie s’amenuisait. Serrant autant que possible la main de Keegan, Oxy tenta de se calmer. Non, elle ne mourrait pas. Il s’était occupé d’elle, et les secours ne tarderaient plus. Et puis, elle ne pouvait pas mourir. Pas quand un enfant, déjà orphelin, comptait sur elle. Songer à Jackson, à sa réaction quand il apprendrait tout ça, la dévastait. Une autre larme s’échappa, et elle eut soudain peur. Peur de s’endormir et de ne plus jamais se réveiller. A nouveau, ses yeux cherchèrent ceux de Keegan mais cette fois, son expression était des plus sérieuses, voire effrayées. « Ne… Ne me laisse pas, d’accord ? »
Oxanna n’eut pas l’occasion d’entendre sa réponse. Les ténèbres l’enveloppaient déjà.
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MessageSujet: Re: 06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go   06. [Ohio] Hold on to me and I won't let you go EmptyMer 29 Mai - 16:15

Du bout des doigts, Keegan resta en contact avec Oxanna, caressant son front, sa joue, son cou, son épaule. Son autre main restait une ancre indéfectible autour des doigts fragiles et lâches de la jeune femme. C’était instinctif, des gestes visant à les apaiser autant l’un que l’autre. Professionnellement parlant, Keegan savait le réconfort par le toucher aussi important que par la voix ; mais maintenant qu’il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour administrer les premiers secours, cette part de lui passait au second plan. Il ne restait que cette certitude, inattendue de par sa force : perdre cette femme serait un troisième coup au cœur bien difficile à supporter. Et n’était-ce pas absurde qu’il la place au même niveau que son père et sa mère, alors qu’il ne la connaissait que depuis quelques semaines ? Il avait perdu bien des hommes au combat, des hommes qu’il avait côtoyé des mois voire des années durant. Aucune de leur mort ne l’avait touché aussi viscéralement que la crainte de perdre Oxanna.

Et ces quelques mots d’humour, prononcés d’une voix essoufflée, ne firent qu’ancrer un peu plus profondément cette certitude inébranlable. Ils tirèrent de sa gorge étranglée un rire bref et un sourire sincère. « Nul besoin d’en venir là. Quelques mots de ta part suffiront. Il faut juste que tu t’accroches. » Il resterait volontiers torse-nu aussi longtemps qu’elle le souhaiterait, tant qu’elle serait là pour l’apprécier. Remarquant ses larmes, il vint les cueillir gentiment au coin de ses yeux. « Hey, hey, ça va aller. Je suis là, je ne vais nulle part. » Mais il la vit et la sentit partir. « Oxanna, reste avec moi, Oxanna ! » Il garda sa paume contre sa joue, tentant de la réveiller, de la garder consciente. Reconnaissant l’action comme vaine, il porta immédiatement ses doigts à son cou, cherchant un pouls, son propre cœur battant une chamade endiablée.

Il entendit la sirène de l’ambulance à l’instant même où il reconnut le pouls faible mais persistant d’une femme bien déterminée à vivre. Keegan porta la main qu’il enserrait précieusement dans la sienne à ses lèvres et y déposa un baiser. Il se redressa ensuite prestement et courut au-devant des ambulanciers pour les guider et les briefer en chemin. La suite ne fut que l’orchestre bien millimétré des premiers secours s’agitant autour d’Oxanna, toujours inconsciente. Il reprit sa main dans la sienne tandis qu’une voie intraveineuse était installée à son autre bras, gardant un pouce sur son pouls, comme pour se rassurer que le plus dur était passé, bien qu’il sache professionnellement parlant qu’elle n’était pas encore tirée d’affaires. Il avait fait tout ce qu’il pouvait pour elle malgré tout.

Et c’est avec ce fait en tête que Keegan fut contraint de faillir une deuxième fois à sa promesse : il aurait pu l’accompagner dans l’ambulance, mais elle ne se réveillerait pas du voyage, pas dans cet état. En revanche, la police locale et les fédéraux venaient de débarquer à leur tour et encerclaient le corps de Fredericks. Lorsque le supérieur d’Oxanna débarqua, Keegan puisa dans son mental et son expérience de soldat pour se détourner de la jeune femme. Il pouvait encore l’aider en tentant de gérer la situation que leurs actions avaient déclenchée. Les jambes légèrement écartées, il se campa en position de garde-à-vous et fit face. Il remit son arme personnelle et accepta le sermon qui lui fut adressé sans ciller. Son esprit était ailleurs, concentré sur le futur plutôt que le passé.

Aujourd’hui, il venait d’abattre un de ses meilleurs subordonnés. Un homme qui lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises, un homme qu’il avait respecté et estimé, avec qui il avait partagé beaucoup et vécu bien plus encore… Plus tard, il prendrait le temps de l’assimiler et de faire son deuil. Pas à un seul instant, il n’en concevrait de remord ou de regret. Le prix à payer n’était rien face à ce qu’il aurait pu perdre…



[To be continued...]
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