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 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !

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MessageSujet: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptyLun 31 Déc - 17:05

15H56, ADMINISTRATION – Mon Dieu, il faisait terriblement chaud ici. J’enlevais et remettais mes ballerines comme une gosse de 6 ans, provoquant la secrétaire qui devait certainement essayer de se contenir pour ne pas me brailler d’arrêter. Ça faisait bien un bon quart que j’étais assise sur l’une des chaises de l’administration, attendant de pouvoir enfin entrer dans le bureau de Mme Pillsbury ou devrais-je dire à présent Madame Pillsbury Schuester. Elle était l’une des rares personnes à qui je n’avais jamais adressé réellement la parole au lycée. Madame Pillsbury intervenait chaque année dans les salles de classe pour parler d’avenir et d’orientation. Elle prenait soin de distribuer des brochures « à consulter avec ses parents » que tout le monde jetait à la fin de la séance et nous épargnait deux heures de cours, voir plus. Rien que pour ça, la majorité des élèves l’appréciait. Moi aussi mais sans jamais lui prêtait une particulière attention. D’ailleurs, elle non plus ne m’avait jamais prêtait une quelconque attention c’est pour ça qu’être convoquée dans son bureau me flanquait un peu la frousse. J’étais nerveuse et impatiente. La seule information que l’on m’avait donné c’était d’être à 16H tapante à son bureau, pas très complet tout ça. En tout cas, c’était suffisant pour me mettre dans un tel état. Ils auraient au moins pu me dire la raison pour laquelle je gâchais mon temps à rester au lycée après les cours. Je me sentais exténuée et la seule chose que je voulais, c’était d’être tranquille après les cours. Je m’étais même désinscrite de beaucoup de clubs dont je faisais partie. Ça me ferait certainement du bien d’avoir du temps à consacrer à ma vie privée. Hier soir, j’avais même eu le temps de prendre un bain. Surtout ne pas se foutre de ma gueule, mais avant je n’en prenais jamais et la baignoire ne servait absolument à rien. Je regardais ma montre toutes les deux secondes en alternant avec l’horloge en face de moi. Je ne m’en étais jamais vraiment aperçue mais l’ambiance de la salle d’administration était vraiment flippante. Entre les tic-tacs de l’horloge, et les bruits insupportables que la secrétaire faisait avec son clavier, sans parler des néons qui donnaient à n’importe qui l’impression d’être dans une boucherie. C’était… comment dire… très chaleureux ?

Encore quatre minutes. Quatre longues minutes. Je m’amusais probablement même plus en cours. Cette attente m’énervait plus qu’autre chose. J’attendais, j’attendais, j’attendais sans savoir quoi. C’était tellement chiant. Impatiente, je finis par céder et regarder ma montre. Mme Schuester n’était toujours pas sortie de son bureau pour m’appeler. Peut-être que je devais y aller par moi-même. J’hésitai à le demander à la secrétaire. De toute façon, il fallait bien qu’elle serve à quelque chose. « S’il vous plait ? ». Elle s’arrêta soudainement de taper sur son clavier, releva ses lunettes dans ses cheveux et me regarda, prenant un air froid et hautain. J’essayai de garder mon calme face à ce comportement insupportale. « Je dois y aller directement ou est-ce-que je … ». Je m’arrêtai en voyant que la conseillère d’orientation ouvrir la porte. Sauvée ! « Bonjour, tu es bien Adriana Marquez ? », me demanda-t-elle, en lisant la feuille du dossier qu’elle tenait entre les mains. Je répondis d’un simple signe de tête et entrai dans son bureau qui m’avait l’air bien moins froid que la salle d’administration.

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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptyMar 1 Jan - 14:44

12h38 - salle des professeurs. « Je ne sais pas, je ne comprends pas pourquoi. » Emma surprit par hasard cette conversation entre un professeur de mathématiques -qu'elle appréciait, d'ailleurs- et Shannon. Elle cessa de mâcher son sandwich au beurre de cacahuète, le remballant dans son petit sachet en plastique avant de s'essuyer le coin des lèvres avec sa serviette en papier. Elle se décida finalement à se retourner vers ses collègues, intriguée par cette élève dont ils semblaient parler. Lorsqu'ils remarquèrent qu'elle s'était tournée vers eux, ils lui adressèrent un grand sourire, sincère, certes, mais aussi interrogateur. Elle ressentit donc le besoin de justifier sa curiosité. « Pardon, mais j'ai entendu votre conversation; de qui parliez-vous? » Ils avaient l'air assez concernés, l'un comme l'autre, par une certaine Adriana Marquez. Emma arqua un sourcil en entendant son nom, se demandant si elle lui avait déjà parlé. Si loin qu'elle pouvait se rappeler, non, elle n'avait jamais dû la recevoir dans son bureau, ni même lui parler au détour d'un couloir. Au mieux l'avait-elle aperçue lors de l'une de ses interventions dans une classe. En tout cas, la jeune femme avait apparemment connu des baisses de résultat assez vertigineux, ce qui avait attiré l'attention de ses professeurs, et leur soucis, également. « Je ne pense pas que ce soit juste un manque de travail. C'est peut-être temporaire, mais elle a l'air absente, presque mélancolique... je m'inquiète pour elle. » Emma acquiesçait d'un air entendu. Elle comprenait tout à fait cette implication par rapport aux élèves dont ils s'occupaient, finalement. Certains professeurs se contentaient de dispenser leur cours et sortaient ensuite de la salle sans même savoir à qui ils venaient de s'adresser. Ce n'était pas le cas de ce professeur, ni de Shannon d'ailleurs, même si apparemment elle n'avait pas été directement confrontée à elle. Emma non plus, d'ailleurs, n'était pas indifférente à cette petite histoire: finalement, en tant que conseillère d'orientation et psychologue, son rôle était aussi précisément de comprendre à quels problèmes les élèves pouvaient devoir faire face. C'est ainsi que, toujours retournée, elle proposa dans un grand sourire: « Tu pourrais lui proposer de passer me voir? Je suis libre à partir de 16h00, je pourrais peut-être essayer de lui parler? » Elle vit alors le regard du professeur s'illuminer, comme si elle venait de trouver une solution infaillible. Malheureusement, elle le savait bien, elle ne pourrait certainement pas régler tous les problèmes d'une vie en une entrevue d'une demi-heure avec une jeune femme à laquelle elle n'avait jamais parlé auparavant... mais ça restait un début, elle le savait. Elle ne savait rien de cette jeune fille, si elle avait de vrais soucis ou si elle avait juste décidé d'arrêter d'étudier par fainéantise, si elle avait des difficultés d'une manière générale ou si elle avait simplement du mal à dormir. Et c'était précisément ce qu'elle entendait découvrir cet après-midi. Le professeur de mathématiques la remercia chaleureusement, et il confirma qu'il proposerait ce créneau à son élève. Il n'y avait plus qu'à attendre.


16h03 - bureau de Emma Pillsbury. Emma finissait de ranger son bureau, tentant de l'organiser au mieux, rangeant les quelques dossiers dont elle avait eu besoin pour l'élève qui venait de la questionner sur son orientation incertaine. Quand elle eut fini, décrétant que sa lampe était suffisamment alignée à son classeur et son petit tas de brochures, elle sortit rapidement, vérifiant sa montre pour s'assurer qu'elle n'était pas trop en retard. Lorsqu'elle ouvrit la porte de son bureau, une jeune fille brune semblait attendre. Tournant le regard vers elle, un sourire bienveillant aux lèvres, elle s'approcha d'elle, vérifiant son nom sur les quelques papiers qu'elle tenait en ses mains. « Bonjour, tu es bien Adriana Marquez ? » Elle acquiesça, et Emma lui fit donc signe d'entrer dans son bureau. Elle lui désigna un des deux sièges qui se trouvaient en face de celui de miss Schuester, puis alla elle-même s'asseoir, croisant ses mains devant elle d'un air professionnel. « Alors... commençons par le commencement. Est-ce que tu sais pourquoi tu es là? » Le regard un peu perdu de la jeune femme était éloquent: il lui confirma qu'elle l'ignorait. Son professeur n'avait pas dû le lui expliquer: à Emma de le faire. « Certains de tes professeurs ont constaté que tes résultats avaient significativement baissé ces dernières semaines... » commença-t-elle, tentant d'expliquer le plus clairement possible la nature de son intervention. « Ils s'en inquiètent, pour tout dire. Alors avant toute chose, je veux que tu saches que je ne suis pas là pour analyser ça de manière scolaire: je ne suis pas professeur, et de fait mon travail n'est pas de te "remonter les bretelles" ou quoi que soit parce que tu as eu un F à ton dernier devoir de math... » Elle voulait absolument que Adriana se sente en confiance, qu'elle comprenne qu'elle pouvait lui parler librement, non pas comme elle parlerait à ses professeurs. « Je suis là pour essayer de comprendre l'origine de ce F. Si tu as des... problèmes, anxiétés... Sache également que tout ce que tu diras ici restera dans ce bureau. » Tout ce qu'elle avait pu entendre, assise à cette place, n'était jamais sorti de la pièce. Il était parfois délicat de faire face aux questions pressantes de collègues qui pensaient pouvoir régler le problème par eux-même, de se taire quand on aurait pu faire taire les mauvaises langues... mais le fait que les élèves soient en confiance avec elle était bien plus important pour Emma que ces quelques moments relativement difficiles à gérer. « Parler peut parfois aider plus qu'on ne le pense. Si tu as envie d'aborder quelque sujet que ce soit lors de cette conversation, je suis à ton écoute. » il était assez compliqué de trouver une entrée en matière, pour miss Pillsbury; elle ne connaissait absolument pas Adriana, il était assez difficile dans ces conditions de lui proposer de parler de sa vie privée comme si c'était chose aisée. Emma ne savait seulement pas dans quelle direction chercher, du côté de sa famille, de ses ambitions, de sa vie sociale en général ou de sa manière de concevoir le monde, les rêves... Ainsi, elle se replia sur ce petit bout de papier qui prétendait contenir toute la vie d'Adriana. Elle hésita un instant, puis songea à un point de départ: la volonté d'Adriana déterminerait la suite de la conversation. « J'ai vu que tu avais quitté plusieurs des clubs auxquels tu étais inscrite: ils ne te convenaient plus? » Par là, Emma espérait cerner sa manière de réagir, son caractère d'une certaine manière, mais elle pourrait aussi et surtout comprendre les motifs de ce désengagement de la vie lycéenne, voire de sa propre vie à elle.
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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptySam 5 Jan - 23:35

16H03, ADMINISTRATION – Pour la première fois de ma vie, j’entrais dans le bureau d’Emma Schuester, la conseillère d’orientation du lycée. Je vais vous dire une chose : je n’étais jamais rentrée dans un bureau aussi propre et bien rangée, je me devais de le dire. Les cahiers et les classeurs étaient parfaitement bien alignés et, à mon grand étonnement, il n’y avait aucune feuille volante. Tout était impeccable, c’était vraiment impressionnant à voir, quoique un peu flippant. C’était souvent les tueurs en séries d’ailleurs qui veillaient à ne laisser aucune trace derrière eux. J’avançais vers le fauteuil overclean sur lequel j’allais poser le plus envié des derrières de McKinley. J’avais peur de salir le fauteuil en m’asseyant dessus, c’était ridicule. Certains en entrant ici devaient penser qu’Emma était complètement dérangée. Elle devait être le genre de personne qui repassaient ses tapis et qui désinfectait ses stylos avant d’aller dormir. Mais bon, autant se réjouir, c’était toujours mieux que de pourrir dans le bureau de celle d’à côté. Bref, en attendant, je ne savais toujours pas ce que je faisais ici. Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour j’atterrirais là et, à vrai dire, je ne pensais pas avoir de sérieux problèmes d’orientation ni de comportements, sans compter la fois où j’ai bien failli sauter sur Cece pour lui arracher les cheveux. Si ça se trouvait, Emma connaissait des choses horribles sur moi, ou peut-être était-ce seulement des rumeurs qu’elle prenait trop au sérieux. Allez savoir ce qui se dit dans les couloirs ! Une fois, Sunny m’avait expliqué qu’un groupe de fille avait beaucoup radoté à mon sujet dans les vestiaires, comme quoi j’avais batifolé avec Emile Ritchson. J’ai bien ri. Bien entendu, cette rumeur était complètement fausse mais il fallait avouer que c’était assez flatteur. Emile était beau gosse, j’étais belle gosse, je comprenais parfaitement pourquoi ces filles croyaient à une telle relation entre nous deux. Mais cette rumeur faisait partie de celles qui étaient les plus plaisantes à entendre, ils y en avaient d’autres beaucoup moins drôles. Alors je me demandais bien quelle putain de rumeur Miss Schuester avait bien pu entendre à mon propos. Seul l’avenir me le dirait… Elle me demanda alors, posément, si je connaissais la raison de ma venue. Euhh… C’est un peu la question que je me pose depuis ce matin, mais à part ça c’est tout ! Bien entendu, je n’allais pas lui balancer ça, je ne voulais pas aggraver mon statut de folle-dingue et j’étais bien trop polie et éduquée pour ce genre d’insolence envers les profs. Les élèves dans ce cas ne me posaient aucun problème, par contre les profs, pas touche ! Je ne répondis rien, mon regard ignorant en disait suffisamment. Emma décida alors de poursuivre sans attendre plus longtemps une réponse de ma part. A ma grande surprise, la raison pour laquelle j’étais assis sur ce fauteuil stérilisé n’avait rien avoir avec de stupides rumeurs ou des comportements anormale. C’était tout simplement parce que je n’assurais pas en classe en ce moment. Merde alors, Devon avait raison, je gâchais vraiment mon temps ici à parler de notes, de travail et de devoirs. Je n’avais rien contre mes profs, ni contre Miss Schuester qui ne faisaient que leur travail mais je savais que personne n’arriverais à tirer une conclusion à mon comportement. J’assumais que je vivais un moment dur ces temps-ci mais j’étais convaincue que ça passerai un jour. Comme une sorte de crise d’adolescence. Je réagissais peut-être normalement avec les autres mais en réalité personne ne me connais dans ce foutu lycée, personne à part Hunter. Il était le seul à savoir que je pleurais presque tous les soirs, en essayant en vain d’entrer dans ma chambre pour pouvoir me réconforter. Mais j’étais obstinée et je savais que personne ne pouvait comprendre ce qui m’arrivait alros rester ici dans ce bureau à parler à une conseillère n’allait certainement pas plus m’aider que si je parler à Hunter. Je restai transparente et fis en sorte de ne laissais transparaitre aucunes émotions. Je ne voulais pas manquer de respect malgré tout. Emma continua en insistant bien sur le fait qu’elle n’était pas mon professeur –encore heureux- et qu’elle était là pour essayer de connaître la source du problème et non pas de m’aider à obtenir un A à mon prochain devoir. Ce petit discours me réconforta. C’était rassurant de savoir qu’on n’allait pas parler de fonction et de théorèmes mais moins de savoir qu’elle allait creuser en profondeur dans mon esprit pour pouvoir en tirer une conclusion. Je n’avais pas envie de me dévoiler mais il fallait bien que je le fasse. Pour mon bien en tout cas. « Sache également que tout ce que tu diras ici resteras dans ce bureau. » Cette phrase avait un peu changé la donne. Emma avait l’air d’être une personne de confiance mais j’avais toujours un peu de mal à croire qu’elle ne dirait rien, même pas à son mari. Quoique, elle avait en acceptant ce travail, promis que tout ce qu’elle entendra resterai confidentielle. A chaque mot qu’elle me disait, elle me convainquait. J’avais réellement du mal à voir une mauvaise personne derrière ce visage d’ange. Elle me mettait en confiance et me proposait d’évoquer tous les sujets que je voulais. Et le plus important pour moi était qu’elle soit « à l’écoute ». Avant que je ne rencontre Sean, peu de gens de mon entourage me proposait de me confier ainsi. C’était bizarre de, pour un fois, se sentir écouté.

Au fur et à mesure qu’Emma parlait, je me rendais compte que je n’avais pas ouvert la bouche depuis le début de la séance. Je devais certainement être un cas difficile pour Miss Schuester : je ne parlais pas, je ne réagissais pas. Elle pouvait parler toute seule, je pense que ça en viendrait au même. Elle continua donc sur sa lancée mais cette fois ci, avant de parler, elle jeta un coup d’œil à la feuille de papier qui était posée devant elle, la même qu’elle tenait tout à l’heure pour me recevoir. Il s’agissait très certainement d’une fiche extra confidentielle qui contenait soit disant des informations très importantes sur « ma vie ». Je pouvais le confirmer : j’aperçus sur cette même fiche une de mes photos d’identité datant de ma première année à McKinley. J’étais affreusement laide dessus, je faisais gamine avec mes tresses. Quelle horreur. Je m’épargnai ce supplice atroce et essayai de distinguer ce qu’ils auraient bien pu écrire sur moi mais je ne réussis pas bien à voir, c’était écrit bien trop petit et le texte était bien trop longs. A croire qu’il y avait beaucoup de chose d’intéressant à mon sujet. Emma me demanda enfin la raison pour laquelle j’avais renoncé à autant de clubs. C’était le moment d’ouvrir la bouche. Je pris une inspiration et me lançai. « Effectivement. J’ai quitté les clubs d’athlétisme, de photographie et de journalisme parce que j’avais besoin d’un peu plus de temps pour ma vie en dehors du lycée. Vous savez mes amis et tout ... Mais c’est surtout en réfléchissant à ce que ça m’apportait réellement, que j’ai décidé de m’en retirer. Maintenant, je me sens beaucoup mieux, bien que je fasse toujours parti du club de chasteté et des Cheerios. Je crois que je ne me sens pas encore prête à quitter ces deux autres clubs, même si j’y ai beaucoup pensé.», expliquai-je, sur un ton étonnamment calme et fluide. Je ne m’étais jamais autant confié à un membre de l’équipe pédagogique de toute ma vie. C’était très soulageant, évidemment, mais aussi très pesant pour quelqu’un qui se confie à une « inconnue ». Elle avait déjà l’air d’être intéressée par mon cas, c’était déjà une bonne nouvelle. Peut-être que je n’étais pas si désespérée en fait.

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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptyVen 25 Jan - 21:23

Lorsque leur conversation commença, Emma dut constater qu'elle se trouvait face à une jeune fille en apparence des plus normales, probablement bien dans sa peau et qui n'avait apparemment jamais vraiment eu ce genre de rendez-vous, que ce soit pour discuter de son orientation après le lycée ou simplement pour trouver une oreille attentive. Elle ne devait pas en avoir besoin. Ou penser qu'elle n'en avait pas besoin. La conseillère d'orientation s'appliquait à ne jamais juger qui que ce soit autrement qu'en apprenant à connaître la personne en question. Et pour tout dire, même lorsqu'elle y parvenait, elle avait cette tendance tenace -parfois regrettable, quoi qu'elle fut une qualité humaine indéniable- à se focaliser sur la part de bien qui se cachait en elle. C'est ainsi que, quoi qu'elle ait pu lire dans son dossier ou entendre au détour d'une rumeur de couloir sur Adriana, Emma se forgerait son propre avis sur la brunette. Elle avait certes tenté de comprendre un tantinet la vie de la jeune fille avant de n’entamer ce dialogue, mais une chose était sûre, elle refusait catégoriquement d'enfermer miss Marquez dans un déterminisme crée par ses préjugés. Elle était là pour l'aider. Ainsi, elle commença en tentant d'expliquer à son interlocutrice la raison de sa venue ici, puisqu'on lui avait simplement transmis l'heure du rendez-vous sans plus s'attarder sur l'origine de celui-ci. C'était à Emma de le faire, certainement. Elle ne la connaissait pas, et de fait Adriana pouvait -c'était humain- éprouver quelques réticences à se confier à elle. Sachant néanmoins qu'on avait parfois étonnamment plus de facilités à parler à un inconnu -en l'occurrence une inconnue- qu'à des proches, Emma s'empressa d'abord de lui expliquer qu'elle pouvait le faire sans risques: sans risques pour elle, sans risques d'être jugée, ni par Emma, ni par qui que ce soit d'autre dans la mesure où personne, mise à part la rouquine, n'entendrait ses paroles. Il était important qu'elle se sente en confiance, même si ce n'était pas facile dans la mesure où c'était la première fois que les deux jeunes femmes se parlaient. C'était primordial, même. Sans quoi Emma ne pourrait pas l'aider, et elle s'en voudrait terriblement de ne pas réussir à permettre aux élèves de se sentir un peu mieux. Certains avaient des vies vraiment compliquées, bien trop compliquées pour des jeunes de leur âge; parfois Emma ne pouvait rien faire pour les aider, concrètement. Rien? Pas tout à fait; elle les écoutait. Et malheureusement elle avait eu tout le loisir de constater que beaucoup d'entre eux n'avaient pas l'occasion de le faire, avec qui que ce soit, en dehors de son bureau. C'était plus qu'un métier, c'était peut-être le sens même de la vie d'Emma: aider les autres.

Pour le moment, Adriana restait silencieuse, ne réagissant que très légèrement à ce que disait Emma. Mais elle avait l'air réceptive. Et c'était tout ce qui importait pour l'instant: qu'elle soit certaine de la véracité des dires de la conseillère d'orientation. Lorsqu'elle jugea avoir mis les choses au clair, Emma entreprit néanmoins de lui faire décrocher quelques mots; quoi qu'elle aurait pu lui expliquer la déontologie et sa conception de l'éthique pendant de nombreuses heures, là n'était pas le but de leur rencontre, et il était bien plus pertinent de savoir ce qu'elle pensait de tout ça. Rechignant à lancer le sujet sur ses notes de mathématiques -concevant que beaucoup d'élèves exècraient cette matière et que, de toute façon, si ce n'était pas le cas d'Adriana, elle aurait pu s'en servir comme d'une excuse officiellement acceptable pour justifier sa baisse de régime- elle préféra évoquer ses activités extrascolaires. Elle les avait choisies, c'étaient des activités qui devaient lui correspondre, qu'elle devait apprécier. Alors le fait qu'elle les quitte en si grand nombre intriguait la rouquine. Peut-être pouvait-on y voir une manifestation de ses problèmes personnels. Pour tout dire, Emma s'imaginait tout et n'importe quoi, comme pour éviter de construire des barrières à sa pensée et prendre le risque d'éluder dans un tri hasardeux le véritable trouble qui animait la brunette. Elle envisageait que ses parents pouvaient avoir des problèmes financiers, qu'un grand frère aurait pu avoir des soucis de santé, qu'elle puisse s'être disputée avec son petit ami, qu'elle aurait pu ne simplement plus concevoir l'utilité des études, dans une forme de fénéantise prétenduement justifiée, ou bien qu'elle aurait pu s'interroger sur le sens de la vie dans une sorte de mélancolie tragique qui la pousserait à se désintéresser de beaucoup de choses... Elle comptait bien découvrir ce qui la tracassait. En tout cas, elle fut ravie de voir qu'elle lui répondait sans trop rechigner, quoi qu'elle n'éclaira pas réellement Emma. Il s'agissait apparemment simplement d'avoir plus de temps pour elle, pour ses amis, d'autant que ces clubs ne lui apportaient pas grand chose. Emma l'écoutait, attentive, acquiesçant en marque de compréhension. « ça aurait été pour avoir plus de temps, également, que tu aurais quitté ces deux clubs, même si visiblement ils te tiennent plus à coeur? » l'interrogea-t-elle calmement, d'un ton quasi protecteur. Il était vrai que participer à beaucoup de clubs était assez prenant, mais en général les élèves parvenaient tout de même à concilier vie sociale et participation à deux d'entre eux. Sur le ton de la plaisanterie, Emma reprit: « Tu dois avoir beaucoup d'amis! » affirma-t-elle en riant légèrement, comme pour instaurer une sorte de complicité entre elle, avant de ne se décider à poser une question plus directe et dont la réponse était peut-être moins agréable à donner, si toutefois il y en avait une. « Et est-ce que toi tu comprends ce qui pousse tes professeurs à croire que ça ne va pas très bien en ce moment? Tu as eu le sentiment que tu te comportais différemment? » peut-être qu'elle ne l'avait seulement pas remarqué, que ses professeurs s'inquiétaient trop vite... ou qu'elle n'avait seulement pas conscience d'avoir des soucis. En tout cas, même si ça ne faisait que quelques minutes qu'elles parlaient, Emma espérait qu'elle puisse être franche avec elle: si elle le ressentait effectivement de la sorte, la rouquine voulait qu'elle puisse le lui dire. Elles étaient là pour ça. « Parfois il arrive des choses assez... contrariantes, dans la vie. Ce n'est jamais facile d'y faire face seul, quelque soit leur nature. » lui confia-t-elle, comme si c'était un secret des mieux gardés, voulant en réalité qu'elle sache qu'elle était tout à fait apte à comprendre la moindre des angoisses qui pouvait animer une élève comme elle. Elle-même avait connu des moments difficiles; elle-même avait souffert de TOC, qui, comme leur nom l'indiquent, étaient tout aussi obsessionnels que compulsifs. Peu importait l’irrationalité du sentiment que l'on éprouvait. Lorsque la détresse était là, elle semblait insurmontable, plus pénible chaque jour. Alors peut-être la conseillère d'orientation voulait-elle simplement lui faire savoir qu'elle était apte à comprendre, quoi qu'elle ait à lui dire. Même si ça n'avait aucun rapport avec ses propres problèmes, bien entendu, son empathie parfois maladive permettait à Emma d'envisager ses problèmes comme s'ils la concernaient directement -quoi que son statut de psychologue du lycée l'obligeât à s'en distancer relativement une fois le travail d'analyse effectué. Elle ignorait dans quelle direction chercher; elle savait simplement qu'elle était face à une jeune fille apparemment tout ce qu'il y a de plus normal, qui temporairement perdait sa route. Elle devait l'aider à la retrouver, mais encore fallait-il qu'elle sache dans quelle direction chercher. Et Adriana était la seule à pouvoir la guider.
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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptyLun 11 Fév - 20:41

16H09, ADMINISTRATION – "Emma Pillsbury Schuester", voilà un nom qui ne m'était plus étranger. Bien au contraire, ce nom allait certainement m'être très familier pour un bon bout de temps. Bizarrement, je savais que je pouvais lui faire confiance. Vous savez c'est un sentiment un peu étrange de confiance, comme si votre instinct – féminin ou pas - vous assurait qu'il n'y avait pas de danger, que tout allait bien et qu’on pouvait poursuivre sans crainte. Ce sentiment de sécurité était présent au fond de moi et je m’y sentais bien à l’aise. D'autant plus qu'Emma faisait son boulot et que ça faisait partie de sa profession de garder pour soi les informations. D'ailleurs je ne m’imaginais même pas une seconde comment le lycée réagirait face à ma double identité. Même Devon n'était pas au courant de mes périodes dépressives et je préférais qu’elle ne le sache pas, par purs principes. Si elle était une vraie amie, Devon réagirait plutôt bien à tout ce que j’entreprends ; elle me soutiendrait. Mais je ne préférais pas tenter le risque. Perdre tous mes amis était vraiment la dernière chose dont j’avais besoin - même si certains ne m’étaient pas d’un très grand soutien. Bref, depuis le début de la séance, il fallait dire que la conseillère d’orientation devait un peu me tirer les vers du nez pour que je parle de mes problèmes comportementaux mais il fallait me comprendre, je n’en avais jamais parlé auparavant et m’exprimer aussi ouvertement sur un sujet dont personne ne connaissait l’existence me paraissait assez difficile. Moi qui d’habitude me voilais la face, j’éprouvais des difficultés à parler de mes troubles comportementaux face à quelqu’un. Je me dévoilais sans vraiment savoir où tout cela me menait réellement. C’était assez flou. On m’avait convoqué ici pour traiter le problème de mes notes catastrophiques en maths qui devaient probablement être liés à des problèmes personnels. Mais en ce qui me concernait je n’en voyais pas l’issue. Comment étaient-ils censés régler mes problèmes si moi-même ne voyait pas le problème ? J’étais assez confuse et essayai de ne plus me préoccuper de ma direction mais de me focaliser uniquement sur les questions et conseils d’Emma qui ne pouvaient qu’être bénéfique pour moi. A ce que j’avais appris en cours de psycho, toutes les questions devaient avoir un lien entre elles et par conséquent aboutir à une solution à un problème - dans mon cas, une solution à mes notes catastrophiques. Tel une schizophrène, je me disais courage à moi-même et puis de toute façon, il fallait bien prendre le problème par la racine, combattre le mal par le mal. J’étais en position, prête à répondre à une avalanche de questions quelles qu'elles soient, les jambes croisées, et les mains sur les genoux. Quand elle continua sur le sujet des clubs, je ne sus pas par où commencer. Il était temps de vider son sac. En entier. « A vrai dire Madame Schuester, non. En ce moment, je ne peux pas dire que c’est le top de la forme, bien au contraire. Ma vie ressemble plutôt à un tour en montagne russe. C’est assez perturbant…En tout cas, je vois que vous vous intéressez beaucoup à ma relation avec les clubs alors je vais vous en parler parce que je sens que je peux vous faire confiance et que vous n’êtes pas du genre à juger les gens. N’est-ce pas ? », Lui demandais-je, d’un air assuré. J’avais peut-être l’air sûr de moi mais je ne l’étais pas. J’allais m’embarquais dans un discours à la présidentielle sans savoir même par quoi commencer. Entrer dans l’équipe des cheerleaders du lycée était au départ une façon de m’intégrer et de me faire respecter mais au fil du temps c’était devenu beaucoup plus. C’était toute ma réputation, à présent. Les gens me trouvaient fabuleuse et je commençais à sortir avec des garçons mais pas n’importe lesquels ; plutôt grand, sportif, stéréotypé parfait quoi. C’est pour cela que j’avais intégré, stratégiquement, le club de chasteté. Le club de chasteté avait été tout simplement la cerise sur le gâteau, le club qui me permettait d’avoir cet air de sainte-nitouche pure et fragile qui me manquait lorsque je me promenais dans les couloirs au côté du footballer très convoité. Bien entendu, je ne comptais pas aborder ce sujet de stratégies avec Miss Schuester, je ne voulais pas qu’elle me voit comme une manipulatrice même si c’est ce que j’étais, d’autant plus qu’elle avait été la présidente du club de chasteté avant Jesus. Ma vie était en fait une suite de choix stratégiques qui a pour seul et unique but d’être admirée par tout le monde. J’étais devenue pathétique et j’avais clairement mis du temps à m’en rendre compte. Mais j’en avais fini avec les stratégies aujourd’hui et je ne voulais pas remettre ces histoires sur le tapis. Depuis toujours, j’avais été un peu garce sur les bords mais ça ne dépassait jamais le stade de la manipulation. En tout cas, il fallait se souvenir « on soigne le mal par le mal » alors il était temps de se lancer un moment ou à un autre. Je m’éclaircissais la gorge et commençais. « Donc non, ce ne serait pas pour un manque de temps libre. Pour répondre un peu mieux à votre question, j’ai toujours beaucoup aimé faire partie des Cheerios et du club de chasteté et c’est grâce aussi à ce premier club que je me suis en quelque sorte fais un nom dans le lycée. Le quitter serait pour moi comme un abandon, ça serait comme couper le cordon entre moi et tout ce qui avait fait jusqu’à présent ma réputation. Ce club m’a aussi apporté une force mentale et physique incontestable alors non je ne compte pas l’abandonner d’aussitôt mais si je venais à le faire pour quelconques raisons, ce ne serait certainement pas pour un manque de temps libre car après avoir quitté tous ces clubs je crois que j’en ai suffisamment du temps libre. Quand je vous ai parlé de mes hésitations, je ne pensais pas à un manque de temps libre mais plutôt au fait de vouloir tourner la page par rapport à toutes ces bêtises de stratégie. J’ai, en quelques sorte, attrapé la grosse tête, je crois. C’est ce qu’on commencer à me dire en tout cas et je comprends mieux maintenant. En ce qui concerne le club de chasteté, il ne représente pas beaucoup de temps dans mon emploi du temps et je ne compte pas le quitter pour l’instant, même s’il est assez dur de concilier la spiritualité du club de chasteté au court uniforme des Cheerios. Jesus me l’a plusieurs fois reproché d’ailleurs mais c’est une autre histoire…». Mon gosier était sec et je n’aurais pas dit non à un grand verre d’eau. Quand je parlais, je ne m’en rendais même plus compte. Les mots filaient tout seuls comme si je parlais sans réfléchir alors que pas du tout. N’empêche, j’étais assez fière de ma réponse ; elle était assez développée, sans en dire trop les détails. C’était cool si je continuais comme ça. Il ne fallait juste pas que j’en dise trop.

Je ris brièvement à l’une de ses remarques mais n’y fis pas attention plus que ça. Je voyais le soleil brillait dehors comme un appel à sortir d’ici. Soit. Sa prochaine question me laissa perplexe. « Oui enfin je crois que c’est juste dû à ma baisse de notes mais je ne vois rien d’autre. En ce qui me concerne, je suis très lunatique de nature mais j’ai l’impression que c’est pire depuis un certain temps. Il y a des moments où je suis complètement déprimée, je ne veux parler à personne et je me renferme sur moi-même et d’autre moments où je suis plus qu’en forme et complètement excitée. Ce train de vie est fatiguant pour moi et mon entourage. Je ne me concentre plus en cours et je n’arrive pas à dormir. C’est très perturbant et épuisant mais je crois que c’est seulement une mauvaise passe dans ma petite vie d’adolescente comme ça peut l’être chez n’importe qui. Je crois que ce n’est que passager parce qu’avant ça ne m’arrivait jamais. », lui expliquai-je, comme si tout allait bien. Je ne savais comment j’arrivais à être aussi calme sur un sujet comme celui-ci. Je n’arrivais pas à dormir pendant des nuits entières mais j’arrivais encore à dire que c’était passager. J’étais peut-être en train de me convaincre que c’était passager pour la simple et bonne raison que j’avais peur que ça ne le soit pas. Je n’attendais que des réponses et la seule personne capable de m’en donner à cette heure-là c’était Madame Schuester.
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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptySam 23 Fév - 23:55

Sous les quelques papiers qui décrivaient globalement la situation de mademoiselle Marquez, Emma gardait quelques brochures, au cas où. Elle avait notamment pré-sélectionné "la magie des maths, c'est pas sorcier!", ainsi que "j'aime plus mes amis" et "trop de clubs tue les clubs"... Elle tenait néanmoins à les garder secrètes pour l'instant, cherchant à savoir si son véritable problème venait seulement du fait que les équations ne lui inspiraient rien qui vaille, si elle en avait simplement marre de quelques clubs inintéressants... Les clubs. C'est particulièrement à eux qu'Emma s'attacha dans un premier temps, de par le fait qu'ils lui semblaient un bon moyen de comprendre les centres d'intérêts d'une personne et par extension une -infime, certes- partie de sa personnalité. Le fait qu'elle les quitte pouvait être tout aussi significatif. Révéler un manque de temps, peut-être, mais aussi éventuellement un désintéressement potentiellement plus inquiétant. Mais plus encore que les hypothétiques conclusions qu'elle aurait pu en tirer, elle s'y attachait plus particulièrement pour la raison qu'il lui semblait que c'était une bonne manière d'ouvrir peu à peu la jeune femme à la conversation. Si dans un premier temps elle n'y sembla pas disposée, Emma ne put que comprendre. Elle se retrouvait assise en face d'elle, dans une configuration qui ressemblait à celle d'un interrogatoire policier, ici sans savoir pourquoi à la base, étant supposée lui confier des problèmes qu'elle devait certainement garder secrets jusqu'à présent. Alors la rouquine ne voulait pas la brusquer, l'enfermer un peu plus encore dans une coquille qu'elle ne devait surtout pas laisser l'emprisonner, au risque de rendre cette fermeture si quotidienne qu'elle en devienne une règle à laquelle elle ne pouvait plus déroger. Or parler était la première des étapes vers la guérison, quelque soit le problème. Alors nécessairement, il fallait y aller petit à petit. Adriana n'allait pas conter en trente secondes la totalité de ses troubles et doutes profonds.

Néanmoins après quelques échanges, elle se confia un peu plus. Emma acquiesçait de temps en temps, voulant appuyer le fait qu'elle comprenait ses dires; notamment la comparaison aux montagnes russes. Elle imaginait très bien cette désagréable sensation de passer de l'euphorie la plus complète à une chute vertigineuse qui la menait trop près du sol. Courbe sinusoïdale qui la faisait osciller du bonheur à la mélancolie, des sourires aux larmes intériorisées, en passant par la case humeur mitigée. Ce n'était certainement pas évident à gérer, et ce que miss Pillsbury devait découvrir, c'était si ces changements d'humeur étaient dus à une conjoncture particulière ou si au contraire ils s'incrustaient comme une dangereuse essence indélogeable. Elle acquiesça plus vivement lorsque la jeune femme suggéra qu'elle n'était pas du genre à juger les gens. Effectivement, s'il y avait bien une chose à laquelle Emma s'appliquait, c'était précisément à ne pas étiqueter les gens aux premiers mots qu'ils pouvaient dire, et encore moins à leur apparence. D'ailleurs, elle avait tendance à vouloir chercher l'origine de leur comportement, surtout ceux qu'on jugeait désagréables à l’accoutumée. Elle ne pouvait se résoudre à envisager qu'il n'y avait pas une bonne personne, blessée, peut-être, réprimée, probablement, en chacune des personnes à qui elle s'adressait. Et il n'était pas difficile de voir que Adriana n'avait rien de quelqu'un d'antipathique au possible, elle avait simplement quelques troubles en ce moment, que miss Schuester envisageait encore potentiellement que peu déroutants et facilement déracinables.

Cette fois-ci, la conseillère resta plus silencieuse. Elle devait l'écouter, maintenant, et son sac était bien trop lourd à porter pour qu'elle finisse de le vider en quelques mots. C'est ainsi que la brunette reprit; une information a priori anodine retint l'attention de la psychologue du lycée. Rejoindre les Cheerios avait été un moyen pour elle de "se faire un nom". Emma n'était pas sans savoir quelle dure loi régnait au lycée. Celle du plus fort. Et dans les couloirs de McKinley, la force se mesurait en la même unité que la popularité. Il semblait a priori plus que logique qu'Adriana cherche, comme les autres, à se faire une place, à être admirée ou plus exactement respectée. Refuser d'être traiter de "looser", "nerd" ou quoi que ce soit. Ne pas être laissé en cours de route, ne pas être un oublié, ou pire, peut-être, un outsider. Emma elle-même n'avait jamais vraiment connu le sommet de la pyramide. Souvent vue comme la petite bizarroïde du coin, avec ses manies trop prononcées et sa timidité qui relevait d'un côté prude étonnamment dérangeant pour l'effervescence hormonale de ces adolescents en mal d'être. Mais miss Marquez semblait insister. Elle ne voulait pas renier cette popularité qu'elle s'était offerte après des efforts certainement conséquents, qui l'avaient consécutivement rendue plus forte. Plus encore, elle s'exprima en évoquant des stratégies, terme auquel Emma arqua légèrement ses sourcils fins, plissant ensuite les yeux dans une interrogation certaine. Mais elle n'eut pas à demander des précisions: Adriana n'avait pas fini. Elle éclaira relativement sa lanterne en epliquant qu'elle avait pris la grosse tête. C'était compréhensible également; les cheerios du club de chasteté, quoi que ces notions semblaient parfois assez contradictoires, étaient définitivement les plus adulées des adolescentes, celles derrière qui les sportifs se retournaient, celles que les trop bonnes élèves jalousaient.

Pour la suite, Adriana ne semblait pas songer à un évènement en particulier qui aurait pu inquiéter ses professeurs, mise à part encore une fois sa chute de note. En fait, il fallait plutôt voir dans ce fait une conséquence ou peut-être une manifestation à des raisons plus antérieures. Elle avait ceci dit elle-même remarqué une relative tendance à un comportement lunatique plus accentué qu'à l’accoutumée, se renfermant parfois sur elle-même dans des moments qu'elle-même qualifiait de déprime. Emma acquiesça à nouveau, tentant d'emmagasiner un maximum d'informations pour l'aiguiller au mieux. Elle espérait sincèrement lui permettre de se sentir mieux; plus que son métier, c'était sincèrement ce qu'elle avait le sentiment d'être née pour faire. Elle voulait aider les autres, être un appui pour eux et les conduire vers de nouvelles perspectives plus agréables. Et elle ne comptait pas laisser Adriana seule avec ce côté lunatique fatiguant. En tout cas, elles avaient probablement la réponse aux problèmes scolaires: dans de telles circonstances, il était difficile de se concentrer. Mais pour miss Marquez, il était évident que ce n'était qu'une mauvaise passe. Emma ne put contenir une mine dubitative à cette phrase, voulant encore envisager toutes les possibilités. Et à vrai dire, le ton convaincu d'Adriana était peut-être trop conséquent pour être vrai. Non pas qu'elle cherchait à mentir à la conseillère, non. Elle se mentait peut-être à elle-même. Que pouvait-elle faire d'autre, après tout... Elle n'avait pas d'indice sur ce qu'il lui arrivait, et envisager que son problème était sérieux n'était pas la première option à laquelle elle voulait penser. Ce qui était plus que logique.

Pourtant depuis quelques temps déjà, une triste théorie émergeait en l'esprit de Emma. Les mauvaises notes, l'étiquette qu'on lui collait, les montagnes russes... Tout collait. Emma ne voulait pas encore l'envisager de manière trop catégorique. C'était sérieux, grave, presque. Et elle ne pouvait pas être certaine de son diagnostique après moins d'une demi heure de conversation. Pourtant tout était là: le facteur, la manifestation, la conséquence. Les troubles bipolaires avaient généralement des origines génétiques -ce qui avait quelque chose de tragique, soit dit en passant-, mais étaient précisément accentués par des potentiels évènements déroutant, un contexte familial particulier ou, comme ce que vivait Adriana, le fait d'être constamment stéréotypé et enfermé dans une catégorie labellisée par un entourage qu'on ne portait pas nécessairement dans son coeur. Le lycée était une dure épreuve, un endroit propice à l'affirmation, certes, mais donc de fait à l'affirmation des plus mauvaises moeurs et des persécutions relatives. Il était possible que cette pression soit trop importante pour les épaules pourtant fortes d'une cheerios. Comme elle-même l'avait dit, elle avait toujours été lunatique, et en ces conditions le fait que cette tendance s'aggrave pouvait ne pas surprendre.

Elle passa en revue dans sa mémoire les brochures de son bureau qui pouvaient correspondre à la description de troubles bipolaires. Elle aurait pu la lui présenter, lui demander si elle se reconnaissait dans ces symptômes et si elle envisageait que ce serait une hypothèse à ne pas écarter. Malheureusement la seule à laquelle elle pouvait penser s'éloigner un peu du sujet. "My mom's bipolar and she won't stop yelling". Non vraiment, ça ne fonctionnait pas. Elle doutait que cela puisse aider dans ce contexte particulier. « Je vois. » Annonça-t-elle d'abord simplement. Elle ne savait pas trop comment introduire sa théorie, ne voulant pas s'avancer sur un sujet si important. « Et ça fait longtemps que tu te sens "comme sur des montagnes russes"? » s'enquit-elle d'un ton sérieux. Il pouvait également s'agir de simples problèmes de régulations hormonales, mais en général ces symptômes n'étaient pas persistants, ou en tout cas n'apparaissaient pas si soudainement. « J'ai peut-être une brochure pour toi... » L'index d'Emma s'était placé devant elle alors qu'elle se remémorait à peine l'existence de ce pamphlet. Reculant sa chaise, elle s'en leva lentement pour se diriger vers un des tiroirs du grand meuble qui se trouvait derrière elle. Elle en sortir une petite caisse, dans laquelle étaient rangées par ordre alphabétique, dans une perfection déconcertante, toutes ces nouvelles brochures. Elle farfouilla rapidement, laissant ses doigts courir sur la bordure de chacune des brochures jusqu'à trouver la bonne. Un sourire satisfait aux lèvres, elle s'empressa de la tendre à Adriana. "I feel happy, but unhappy", selon le titre, qui s'inspirait de West Side Story. On pouvait voir sur la couverture un personnage aux traits amicaux devant un miroir: il souriait de toutes ses dents, et pourtant son reflet pleurait. Après la lui avoir donnée, Emma ferma la boîte de brochures, et la remit à sa place, presque effrayée qu'elle puisse être dérangée plus longtemps. Une fois le placard fermé, elle revint à sa place, replaça sa chaise plus près de son bureau. « C'est... hm... ce n'est pas quelque chose de très scientifique, c'est juste voué à débloquer la réflexion sur soi, sur ses problèmes. » confirma-t-elle, sachant pertinemment que ses brochures comportaient volontairement des titres ou phrases parfois simplistes qui étaient en réalité vouées à amener la conversation et peut-être dédramatiser la situation. « Je pense... Il y a une maladie qui correspond à ce que tu me décris. Je ne peux pas t'affirmer à cent pour cent qu'il s'agit bien de cela, je ne peux pas en juger si rapidement. Mais je pense sincèrement qu'il faut l'envisager, parce que s'il s'agit bien de ça tu peux être aidée, et le plus tôt sera le mieux. » Les troubles détectés trop tard étaient plus difficile à soigner. Il fallait quelque part réapprendre à vivre de manière stable rapidement, sans quoi la situation pouvait se dégrader, ou s'effacer pour revenir au galop plus tard. « As-tu déjà entendu parler des troubles bipolaires? » Emma demandait cela avec une sorte de tendresse vouée à la rassurer. Elle ne voulait pas que l'utilisation de termes techniques la déroutent plus encore. « Il existe des traitements, si toutefois c'est bien ce dont il s'agit. ça expliquerait ton sentiment d'osciller de la joie intense à la mélancolie... » Elle voulait avant tout que Adriana sache de quoi il relevait. Elle ne devait pas avoir peur de cette maladie, pour l'affronter de manière efficace si toutefois elle était bien concernée. Et Emma ferait tout pour l'accompagner, dans cette direction ou dans une autre: mais pour l'instant, émettre cette hypothèse était la meilleure chose à faire. Si elle faisait fausse route, elles s'en rendraient compte en en discutant de manière plus approfondie: il leur fallait une conjecture de départ.
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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptyDim 31 Mar - 0:49

16H20, Bureau d’Emma Pillsbury – Depuis que j’étais entrée dans ce bureau, la seule dont je rêvais était d’en sortir. Non pas que je n’appréciais pas madame Pillsbury et ses sièges stériles. C’était juste que je n’aimais pas particulièrement faire face aux problèmes. Je ne pouvais pas trop m’échapper cette fois-ci ; j’étais là entre quatre murs blancs. Je n’osais même pas m’imaginer le bon nombres de mauvaises nouvelles qui avaient été annoncé dans cette pièce. Elle devait être pleine de problèmes, mais aussi pleine de secrets. Madame Pillsbury avait certainement une patience implacable et une endurance totalement folle pour ne pas craquer et tout avouer. Je n’arriverais jamais à tenir autant de secrets à la fois. Elle devait sortir dans les couloirs et connaître la pitoyable vie de chaque étudiant. Ca devait être d’un terrifiant. Bref, j’essayais, avec tout l’esprit analytique qu’il me restait de mes cours de psycho, de voir où voulait en venir Emma. Elle me rendait la tâche assez dure. Son visage ne se couvrait que de sourires – et encore je ne pouvais dire s’ils étaient vrais ou totalement réfléchis– ou bien carrément, d’aucunes émotions. Lorsqu’elle regardait la feuille où étaient inscrites toutes les informations me concernant, elle prenait un air réfléchi et sérieux, et lorsqu’elle tournait la tête pour me regarder à nouveau, elle reprenait sa neutralité. Un visage et un comportement totalement indescriptibles. Ça se voyait qu’elle avait fait ce métier un bon bout de temps, sinon elle ne se comporterait pas aussi sobrement, et avec une telle simplicité et facilité à poser les questions et à faire des conclusions.

Sur son bureau, il y avait un cadre. Vous savez « le cadre de la famille parfaite » ? Je me demandais si Madame Pillsbury était réellement si parfaite, même quand elle était en famille. En tout cas, elles avaient l’air, elle et sa famille. Elle avait un mari aimant et pas si moche en fait – il avait un penchant pour les gilets un peu flippant, certes -, une magnifique petite fille, et le couple s’aimait à la folie. Ils avaient l’air si heureux sur la photo, c’était presque surréel. Le cadre était placé en évidence, sur le bureau, avec des ornements dorés. C’était peut-être un moyen de faire lui faire confiance, après tout. C’était une bonne méthode de se donner l’air d’être parfaite, d’avoir réussi sa vie afin de gagner la confiance des étudiants. Cependant, je n’imaginais pas Madame Pillsbury s’aventurait dans de pareils stratagèmes afin de trouver sa « clientèle » ; elle n’en avait pas besoin, après tout. Une femme si humble qu’Emma Pillsbury devait certainement me prendre pour un extra-terrestre. Ou pire, un monstre manipulateur, ne fréquentant que de beaux gosses virils et des tartines de fond de teint ambulants, et qui finira un jour ou l’autre par devenir éboueuse.

Dans un premier temps, Emma me demanda si ce petit manège durait longtemps. « Quelques semaines. Ça fait un bon moment maintenant », lui avouai-je, pas très sûre de moi. Pendant que je continuais à me ronger l’ongle du pouce, la conseillère cherchait diverses brochures dans une caisse qui était rangée dans le grand meuble placé derrière son bureau. J’espérai de tout mon cœur qu’elle n’allait pas me proposer des brochures pour quelconques « problèmes scolaires ». Ce n’était pas parce que j’avais obtenu des notes assez primaires ces derniers temps que je me devais de faire du soutien tous les soirs. En tout cas, ce n’était pas ce que j’espérais. Pour entrer à l’université, je devais me surpasser. Certes. Mais j’avais de l’ambition à revendre et ce n’était pas à cause d’une certaine baisse de régime que j’allais absolument râter mon année. C’était absurde. Il fallait que j’entre à la fac d’une manière ou d’une autre. Après une seconde d’hésitation, elle ressortit de son tiroir plusieurs brochures qu’elle garda en main un moment, puis en sélectionna une parmi elles. Elle me la tendit et referma la boite qu’elle rangea avec soin dans le même tiroir. « I feel happy but unhappy ». Le titre était très évocateur et suffisamment pour me mettre dans un état de panique total. Avais-je raison ? Etais-je réellement sujette à des troubles bipolaires ? Je ne trouvais pas les mots mais l’expression d’horreur sur mon visage traduisait très bien ce que je ressentais et Emma l’avait très bien remarqué. Elle s’empressa d’ailleurs tout de suite de plus ou moins me rassurer sur le contenu de ce flyer qui était censé m’aider et m’éclairer en quelques sortes. J’étais horrifiée par l’illustration : on y voyait un personnage souriant, heureux en façade, et son reflet triste et dépressif dans le miroir. Je me reconnaissais avec horreur dans ce dessin. Ça m’en donnait des frissons jusqu’aux os. J’ouvris cependant la brochure et lu brièvement les symptômes des phases dépressives : un sentiment de tristesse et de vide intérieur, une variation de poids et/ou de l’appétit, une absence d’intérêt ou de plaisir pour des activités habituellement agréable, un sentiment de manque d’estime pour soi-même ou de culpabilisation, un état de fatigue, des difficultés à se concentrer ou à prendre des décisions, et j’en passais… Je reposais la brochure sur le bureau avec dégoût sans dire un mot. Je ne pouvais pas y croire et je refusais cette idée. Non, ce n’était pas possible ! Je ne pouvais pas être bipolaire ! J’essayais de me contenir dans mon siège, me touchant les cheveux presque en les arrachant, et en gigotant à tout va. J’avais envie de crier, de bouger, de tout casser. « Non ! Ce n’est pas possible ! Je ne peux pas être put**n de cinglée ! », M’exclamais-je, en me levant brutalement de mon siège. Je voyais la dame de l’administration nous observer par le vitrage. Peut-être que j’avais parlé un peu trop fort… Je me sentis tout de suite très embarrassée et me rassis, plus sagement. « Excusez-moi… Je… je dois sûrement dramatiser pour rien. Je suis désolée. Vraiment. », Annonçais-je, en rougissant. Je disais plutôt ça pour ne pas paraitre folle mais au fond de moi, je savais que je ne dramatisais pas pour « rien ». Parce qu’être victime de troubles bipolaires, c’était tout sauf « rien ». « Dites-moi que je rêve. Ça doit être un put**n de cauchemar. » Marmonnais-je dans ma barbe. J’essayais de trouver des arguments contradictoires, qui pouvaient aller à l’encontre des symptômes. Mais tout ce que je voyais c’était justement les symptômes et rien d’autres ! Ca me rendait totalement folle-dingue ! Je me levai du siège et fit les cent pas tout autour de la pièce. Je fis par m’arrêter, regardant les gens parler par la fenêtre. J’essayais de canaliser ma colère pour ne pas effrayer miss Pillsbury qui était certainement encore sous le choc du petit pétage de plomb que je lui avais fait subir. « L’autre jour, je me suis réveillée très tard et je me sentais vraiment pas d’humeur ni a supporté les gens, ni a voir la lumière du jour. J’étais aussi très en colère mais je n’avais aucune raison de l’être… C’était assez bizarre…Et, Hunter, mon voisin, est entré dans ma chambre, après m’avoir appelé plusieurs fois, et m’a demandé ce qu’il n’allait pas et je crois que… j’ai littéralement pété un plomb. Je lui ai clairement dit qu’il ne comprenait pas et que de doute façon il ne pouvait pas m’aider. Il a essayé de me calmer mais je ne pouvais pas, je n’arrivais pas. Alors je lui ai demandé de me laisser tranquille et de partir. », Racontai-je sur un ton étonnamment calme et totalement différent que celui de tout à l’heure. Ma voix calme, presque brisée, se transforma rapidement en une voix plus claire et sérieuse « Mais je suis sûre que ce genre de situation arrive à n’importe quel adolescent. N’est-ce pas ? », Demandais-je, en me retournant vers la conseillère. N’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: 06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes !   06. Des hauts et des bas ? Ma vie ressemble plutôt à des montagnes russes ! EmptyLun 8 Avr - 20:38

« Quelques semaines. Ça fait un bon moment maintenant » Si le ton de la jeune femme était hésitant, les faits étaient là. Ses problèmes étaient désormais assez ancrés dans la durée pour que l'hypothèse d'Emma tienne la route. Elle aurait préféré avoir tort, pour cette fois. Elle aurait préféré pouvoir dire à cette jeune fille qu'elle vivait simplement une sorte de crise d'adolescence un peu tardive qui se dissiperait d'ici quelques mois, seulement dès qu'elle avait pris rendez-vous avec elle, elle avait su que ce ne serait pas si simple. À vrai dire, malheureusement, elle avait l'habitude de recevoir dans son bureau des personnes aux problèmes plus "graves" qu'une simple crise passagère dans leur construction personnelle, que des doutes quant aux fondations de leur vie adulte. Et à chaque fois que Emma avait affaire à un élève dont les soucis étaient trop conséquents, à son humble avis, pour un jeune de son âge, elle s'en sentait étonnement désolée. Elle aurait voulu faire plus pour eux, parfois. Elle aurait voulu avoir une espèce de baguette magique à leur redonner le sourire. Elle avait toujours été comme ça, à vrai dire. Aussi loin qu'elle se souvenait, son empathie parfois dérangeante la conduisait à se sentir tout aussi triste en témoignant de la tristesse d'autrui qu'en la ressentant elle-même pour des problèmes qui lui étaient propres. C'était probablement pour cela, également, qu'elle avait fait ce choix de métier, qu'elle s'appliquait à cette profession qu'elle adorait malgré sa difficulté psychologique; elle voulait les aider, ces jeunes qui semblaient parfois perdus et pensaient que le monde entier leur tournait le dos. Elle voulait les aider à comprendre qu'en se battant, ils parviendraient à accomplir tout ce à quoi ils aspiraient.

En l'occurrence, après quelques temps de discussion, Emma se décida à confier à Adriana une brochure qui, elle le pensait, pouvait correspondre à ses dires. D'abord apparemment intéressée, la brunette lit le petit bout de papier avec une attention toute particulière. Miss Pillsbury, quant à elle, avait posé ses coudes sur son bureau, joignant ses mains alors qu'elle posait son menton sur celles-ci, attendant sa réaction... qui ne tarda pas à arriver. Adriana se releva brusquement, criant qu'elle refusait de penser qu'elle était une cinglée. Si la rouquine sursauta en premier lieu face à ses gestes brusques et sa voix perçante, elle reprit ensuite calmement sa respiration; elle savait que ce n'était pas une nouvelle évidente à apprendre, et donc de fait elle ne s'était pas attendue à ce que Adriana lui dise tout sourire qu'elle était ravie de savoir qu'elle avait ce qu'on s'appliquait à qualifier de "maladie mentale"... La conseillère d'orientation l'entendit ensuite se confondre en excuses qu'elle reçut d'un hochement de la tête, comprenant toutefois sa réaction. Pendant trop longtemps, elle-même avait refusé de mettre un nom sur ses TOC. Parce que penser sa maladie comme un trait de caractère -elle s'appliquait à se qualifier de perfectionniste, ou ordonnée- était plus évident que d'accepter de se voir attribuer l'étiquette de "compulsivement troublée". Elle repensa alors à ce que lui avait dit sa psychologue, la première fois qu'elle l'avait vue: elle-même avait connu une dépression, et n'avait commencé à se sentir mieux que lorsqu'elle avait admis que c'était le cas. Mais effectivement, reconnaître des troubles de la sorte n'avait rien d'évident. Cela nécessitait un travail sur soi déroutant, surtout pour une jeune de l'âge d'Adriana, et remettait en cause la totalité de l'univers -pasteurisé, dans le cas d'Emma- qu'impliquait de tels problèmes. La rouquine écouta l'histoire de son interlocutrice, comment elle avait rejeté avec colère l'aide qu'on lui avait proposé, puis elle acquiesça pour lui signifier qu'elle comprenait. « ça arrive effectivement à tous les adolescents d'avoir des sautes d'humeur. Néanmoins certains y sont simplement plus sujets que d'autre... » Annonça-t-elle calmement, s'appliquant à la regarder dans les yeux d'un air confortant malgré la dureté de ce que la brunette venait d'apprendre. « Tu n'es pas "cinglée", Adriana. Les troubles du comportement, quels qu'ils soient, sont souvent stigmatisés, mais tu ne seras pas réduite au rang de "cinglée" si tu acceptes que tu as une maladie. » Elle se ré-haussa un peu, se replaçant sur sa chaise comme si cela lui permettait d'avoir une plus grande persuasion. Elle avait l'impression d'avoir des tonnes de choses à lui dire, mais de ne parvenir à formuler que quelques termes aléatoires. « Je sais que c'est difficile à admettre. Mais comprendre ton problème est une première étape dans la guérison. » Finalement c'était d'une logique presque simpliste: si on niait le problème, il ne disparaissait pas, non. Il nous dévorait simplement plus facilement, parce qu'on le laissait faire. Si se savoir atteint de troubles bipolaires n'avait rien d'évident, il fallait reconnaître que c'était un bon départ que de pouvoir mettre un nom sur des sentiments si perturbants. D'autres personnes étaient dans ce cas, ce n'était pas quelque chose d'inconnu au monde entier: elle pouvait peut-être se rassurer en se disant qu'au moins, elle avait trouvé la cause de ces troubles. De fait, une fois le problème ciblé, il était plus simple de l'éradiquer. « Tu guériras, Adriana. Surtout si ça ne fait que quelques semaines que les symptômes te sont clairement apparus. Tu pourras prendre un traitement, être suivie par un psychologue et vous pourrez ensemble comprendre l'origine du problème et te permettre de te redécouvrir, de faire face à ces sautes d'humeur, qui ont toutes leurs chances de disparaître avec du temps et de la volonté... » Il fallait qu'elle comprenne avant tout qu'il ne s'agissait pas d'une détermination à laquelle elle ne pouvait faire face. Heureusement toutefois qu'elle avait eu ce rendez-vous assez tôt dans le déclenchement de la maladie, apparemment; si le problème était pris à l'origine, il était bien plus simple d'y remédier. ça n'allait pas être facile, non, loin de là. Ce serait éprouvant pour Adriana, elle douterait, souvent, se demanderait même certainement si se battre servait à quelque chose. Pourtant, Emma en était certaine, elle parviendrait à se défaire de ces chaînes qui semblaient l'empêcher d'être heureuse sans se demander combien de temps ça allait durer, cette fois... il lui faudrait simplement beaucoup de temps, et une détermination à toute épreuve, chose dont il était difficile de faire preuve à son âge. Mais elle ne serait pas seule. Elle n'était plus seule, désormais, et c'était probablement le plus important: on ne la laisserait pas tomber.
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