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 06. You and I were meant to be

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Louise Grayden
Louise Grayden
LOU ∞ Laugh, Love, Live.
Age : 17 ans.
Occupation : Lycéenne & Bénévole au refuge pour animaux.
Humeur : Enjouée.
Statut : Célibataire mais amoureuse...
Etoiles : 350

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Glee club favori : New Directions
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MessageSujet: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyDim 13 Jan - 18:26



❝You and I were meant to be.❞


Alors que Louise descendait les escaliers dans sa magnifique robe bordeaux, ses parents l’observaient depuis le hall d’entrée, admiratifs. Les lèvres de son père s’étiraient en un sourire rempli d’admiration, et sa mère semblait lutter pour retenir ses larmes de joie. C’était la toute première fois que leur fille se rendait à un bal, et l’adolescente elle-même avait bien du mal à dissimuler son excitation. Tu es tellement belle, ma chérie, signa sa mère alors que Louise atteignait le bas des marches. La brunette ne put s’empêcher de rougir face au compliment. C’était si peu habituel de se retrouver dans un tel vêtement ! Gillian l’avait aidée à choisir lorsque, deux jours plus tôt, elles étaient parties pour une séance shopping au centre commercial. La pauvre Lou s’était retrouvée complètement indécise devant autant de couleur et de formes, incapable de savoir laquelle de toutes ses robes de soirées lui conviendrait, et la mettrait en valeur sans la rendre ridicule. Heureusement, son amie s’était montrée de très bon conseil, du moins à en juger par l’expression de ses géniteurs en cet instant précis. Avant de te conduire, j’aimerais prendre une photo, expliqua son père tout en rejoignant son bureau pour récupérer l’appareil en question. Il revint une demi-minute plus tard, son Reflex à la main. Louise roula des yeux, mi-amusée, mi-exaspérée par l’engouement dont il faisait preuve. Tu sais, ce n’est pas l’année de ma promo, Papa. Le plus important sera celui de l’année prochaine ! dit-elle, faisant danser ses mains. Je n’ai pas l’intention de le rater non plus ! Mais ses protestations furent bien inutiles. Son père prit divers clichés, lui demandant parfois de prendre telle ou telle position, à l’image un photographe professionnel. Ce qu’il était presque, puisqu’il avait justement transmis cette passion à sa fille unique. Au bout de cinq minutes, Louise lui rappela que l’heure tournait et lui intima qu’il était temps de rejoindre le gymnase de son lycée, où se déroulait le bal. Elle avait rendez-vous à neuf heures avec son ami et cavalier – hors de question qu’elle se fasse trop attendre !

Louise déposa un léger châle noir sur ses épaules et laissa sa mère l’embrasser sur la joue, lui souhaitant une excellente soirée. Elle attrapa ensuite la pochette qui remplacerait son sac à main pour l’occasion, et suivit son père dans le véhicule familial. Les Grayden ne vivaient pas très loin de McKinley, et il ne leur fallut qu’une dizaine de minutes pour arriver sur le parking. La fête venait seulement de commencer : des dizaines d’adolescents, tous en couple ou presque, se frayaient un chemin en direction des portes de secours faisant office d’entrée. Juste devant ces dernières, Lou aperçut deux professeurs, filtrant sans doute les arrivées. La surveillance était primordiale : aucune personne étrangère à l’établissement ne devait passer. Lima était une petite ville mais l’on trouvait des malades partout, ainsi fallait-il veiller à la sécurité des ados. Lou écouta son père lui donner quelques recommandations. Ce ne fut pas long toutefois : il connaissait déjà le jeune homme qui l’accompagnerait ce soir et avait une totale confiance en lui. Surtout qu’il ne les pensait qu’amis – ce qui, officiellement, n’était pas faux. Il n’avait donc aucunement besoin de s’inquiéter des heures à venir. Et de ce que sa fille choisirait d’en faire. Elle-même, à ce moment précis, n’imaginait pas encore à quel point cette « simple » soirée changerait son existence…

Une fois libérée de son ange gardien attitré, Louise se dirigea d’un pas qui se voulait assuré vers le gymnase. En fait, elle luttait avec la hauteur de ses talons. Les escarpins, très peu pour elle, seulement Gillian avait insisté, argumentant que porter une robe aussi belle avec des chaussures plates serait du pur gâchis. Bien sûr, Lou s’était laissée prendre au jeu. Et puis, n’avait-elle pas quelqu’un à impressionner ce soir ? Ce quelqu’un lui avait par ailleurs envoyé un texto alors qu’elle se trouvait encore dans la voiture, lui indiquant qu’il l’attendrait à l’intérieur. Arrivant à la hauteur des « sentinelles », Louise esquissa un sourire en reconnaissant Mme Matthews, sa professeure de littérature. Toutes deux se saluèrent poliment, et la seconde suivante, la brunette entrait dans l’immense salle. Aussitôt, elle fut impressionnée, en prenant plein la vue alors qu’elle laissait son regard courir sur son environnement immédiat. Le gymnase était décoré avec goût – Louise apprécia tout particulièrement la grosse boule disco qui trônait à plusieurs mètres au-dessus du sol, pile au centre de la piste de danse. Le buffet ruisselait de nourriture, et d’énormes saladiers, remplis de divers punch aux fruits, étaient à disposition des élèves. Des tables rondes, entourées de trois ou quatre chaises chacune, avaient été installées dans un coin de la pièce pour ceux qui préféraient s’asseoir et discuter plutôt que de se déhancher au son de la musique. Ils avaient mis les petits plats dans les grands, comme put le constater Lou lorsque ses yeux tombèrent sur le groupe composé d'un chanteur, un batteur, un guitariste et un bassiste, désormais en pleine représentation. Bien sûr, elle ne les connaissait pas, mais au vu du nombre de ses camarades qui se tortillaient devant eux, ces musiciens devaient être sacrément bons dans leur domaine.

Sa surdité ne l’empêcherait pas d’apprécier la soirée, et d’en profiter un maximum. Elle le comprit en remarquant que les vibrations lui parvenaient presque aussi facilement que quand elle mettait ses écouteurs à fond dans les oreilles. Tout son corps semblait les recevoir et les encaisser, lui donnant à chaque nouveau battement une sensation de ne faire qu’un avec le lieu. C’était comme si ces ondes invisibles se répercutaient sur les murs avant de foncer droit sur elle. Avec un sourire, Louise se dit qu’elle serait en mesure de danser. Elle n’aurait qu’à imaginer la mélodie : elle le faisait déjà tellement souvent, chez elle, que ce serait d’une grande facilité. Quelqu’un attira son attention et la lycéenne sortit de ses pensées. Gillian était en train de lui faire un signe de la main. Lorsque Louise posa son regard sur elle, son amie leva le pouce, en guise d’appréciation pour sa tenue vestimentaire, et Lou lui répondit par un rire – heureusement qu’elle aimait, après tout, c’était elle qui avait choisi sa robe ! Mais toutes deux auraient le temps de se voir plus tard, et alors que Gillian se concentrait de nouveau sur son choix de toast pour accompagner son verre de punch, Louise se retrouva seule en plein milieu de la pièce, le cherchant avec impatience et avidité.

Son cœur manqua un battement lorsqu’elle le vit. Il était assis à l’une des tables, l’air totalement neutre, observant ce qui se passait autour de lui. C’était la première fois que Louise le voyait en costume, et elle devait bien avouer que ce style vestimentaire lui allait à la perfection. Même si elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne serait pas d’accord avec elle. Nul doute que dans moins de dix minutes, il aurait réussi à lui glisser qu’il ressemblait à un pingouin. Mais ce n’était pas le cas. Absolument pas. Si seulement il pouvait se voir à travers ses yeux à elle ! Lou rassembla tout son courage, et posa un pied devant l’autre, presque lentement, redoutant le moment où il la verrait. Comment la trouverait-il dans une robe, elle qui ne portait presque que des jeans à longueur de temps, préférant le style casual et décontracté à tout le reste ? L’adolescente tenta de cacher son trouble. Malheureusement pour elle, ses émotions se voyaient presque tout de suite : son visage prenait toujours l’expression de ce qu’elle ressentait, qu’elle le veuille ou non, ce qui en faisait par ailleurs une piète menteuse. Elle savait que venir au bal avec lui était dangereux. Elle nourrissait bien d’autres sentiments que l’amitié à son égard, comme elle avait pu le réaliser au fil des mois. Seulement, elle pensait que ces derniers n’étaient pas partagés, et qu’il appréciait leur relation telle qu’elle était aujourd’hui. Ne lui avait-il pas précisé, en l’invitant à ce bal, qu’ils y allaient « seulement entre amis » ? C’était ce qui l’avait rendue hésitante. Mais Louise aimait trop sa compagnie pour refuser. Tant pis si elle devait en souffrir, entourée de tous ces couples, alors que le garçon qui lui plaisait portait un regard uniquement platonique sur elle. Le jeu en valait la chandelle : elle aurait au moins l’occasion de partager quelques danses avec lui, en plus des prochaines heures.

Louise était encore à quelques mètres de son cavalier lorsqu’il l’aperçut. Aussitôt, ses traits changèrent et un sourire étira les coins de ses lèvres. Louise ne put s’empêcher d’en faire autant, avançant pour le rejoindre. Une fois à sa hauteur, elle voulut lui adresser quelques mots pour le saluer, mais ces derniers moururent dans sa gorge. Son trouble était bien trop grand. Incapable d’entendre quoi que ce soit, ses yeux posés uniquement sur lui, elle eut l’étrange mais agréable impression qu’ils se retrouvaient seuls au monde.

Elle aurait voulu que cet instant dure une éternité.
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Braxton Newman
Braxton Newman
Age : 17 ans.
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MessageSujet: Re: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyMer 16 Jan - 16:21




❝ Et ma vie, sans toi, perd tout son sens ❞

Un regard sous le lit était tout à fait inutile et pourtant, Braxton s'y affairait alors que son réveil se mettait à brailler les dernières musiques pop du moment. Dans un ton d'exaspération, le jeune homme tonna : « Je sais, je saiiis ! ». Il se releva et frappa son appareil pour qu'il se taise. Effrayé d'y avoir été trop fort, il se pencha sur celui-ci, les mains l'entourant comme pour lui donner les dernières ondes de chances du mois. Il appuya ensuite sur un bouton, la machine se ralluma sans aucun problème. Il soupira de soulagement et l'éteignit de nouveau. Il traversa sa chambre et regarda pour la dixième fois dans son placard. Les tringles grincèrent sous ses mouvements vifs, à la recherche de l'introuvable. Il jura dans un langage peu vulgaire, avoisinant les " bon sang de bonsoir. " ou " Mille milliard de sabord ". L'adolescent n'était pas des plus accablants lorsqu'il s'agissait de grossièreté. Il s'amusait bien plus de mot peu utilisé, que de ceux partagés à excès juste histoire de choquer ou provoquer. De toute façon, ses parents n'accepteraient pas de tel propos et il savait qu'ils attendaient patiemment au pied de l'escalier. La mission devenait de plus en plus compromise. Mais où dieu était cette fichue veste ? Consterné, il s'avoua vaincu. Sortant de sa chambre, il espéra que son père pourrait lui en prêter une, à la dernière minute. La malchance voudrait que ce dernier ne le puisse pas ou pire, qu'il lui propose des couleurs tranchantes. Il en serait bien capable avec ces modes des années 80. Il voyait déjà les vieilleries bleus ciel ou rouge vif. Encore un soupir traversa ses lèvres alors qu'il rejoignit l'escalier. Il ne lui suffisait que de penser à Louise pour se consoler sur ce début de mésaventure.

Il savait qu'elle l'attendait pour partager une jolie soirée. Il lui avait lancé l'invitation, insistant sur le fait qu'ils s'y présenteraient entre amis. Dans les premières impressions du jeune homme, ce n'était absolument pas un mensonge. Cela faisait un moment qu'il se connaissait et s'appréciait en tant que tel. Alors pourquoi chercher plus loin lorsqu'il pouvait se contenter de cette proximité, sans surplus. C'est bien ce qu'il cherchait à se convaincre, mais inconsciemment, il tenait beaucoup à la jeune fille. Rester toute une vie à ses côté serait une chance qu'il savait perdu d'avance, cependant. Qu'importe, Braxton s'était fixé un objectif : Rendre cette soirée spéciale aux yeux de son amie. Et si tout devait rester dans le domaine de l'amitié, rien ne l'empêchait de la faire rêver le temps de quelques heures. Il s'était donc soigné au niveau vestimentaire, arborant une chemise d'un blanc éclatant - qu'il voyait déjà tâché par un évènement imprévu - et un pantalon de ville noir qui lui sciait à merveille. Ajouté à cela de magnifique chaussure hors de prix, ciré parfaitement depuis plus d'une semaine, chaque soir. La cravate luisait de sa couleur de jais et était réalisé avec soin après trois bonnes heures passé devant la glace. Les résultats avaient été pathétique au début. Cela n'avait ressemblait à rien et même plus à un nœud papillon déstructuré qu'à la véritable fonction de ce tissu. Mais après une quinzaine de minute à soigner sa coupe et quelques autres à se parfumer délicatement, il était arrivé à un résultat satisfaisant, qui lui décrocha pourtant une grimace devant le miroir. Peut-être que la veste arrangerait le tout. Mais aucune trace de cette dernière. Il replaça d'un cran sa ceinture en cuir tout en descendant l'escalier, pendant que sa mère poussait des cries de joies plutôt gênant: « Maman ! J'étais vêtu pareil pour l'enterrement de Joé. » Lui rappela-t-il, les yeux rivant vers le plafond. « Ah non ! la chemise était noire et les circonstances n'étaient pas les mêmes. Tu ne vas pas comparé l'enterrement de ton poisson rouge avec un bal de fin d'année. » Brox osa les épaules : « Je l'aimais bien ce poisson rouge. ». Sa mère fronça les sourcils et lui rappela d'un ton léger : « Peut-être, mais ce n'est pas moi qui l'ait mis dans le broyeur pour nettoyer son aquarium. » Le jeune Newman tira une grimace de dégoût. Il éprouvait encore beaucoup de culpabilité à cet acte, même si de l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Après tout, à sept ans, on peut avoir ce genre de maladresse. Demander une cérémonie digne d'un être vivant était moins banal, en revanche. Mais les parents avaient accepté, tentant d'estomper les miséreuses péripéties qui faisaient la routine de leur fils.

« J'ai perdu ma veste. » Avoua-t-il avec honte. Sa mère lui tendit le vêtement en question. Il leva un sourcil interrogateur. Son père répondit à sa place : « Roi des gaffes, nous avons préféré être prévoyant pour toi. » Le jeune homme lui partagea un regard réprobateur, mais peu enclin à être pris au sérieux. Il enfila la veste qu'on lui tenait et l'ajusta. Se sentait-il à l'aise ? Absolument pas. Se sentait-il beau ? Il y avait quelque chose, c'était certain. Mais difficile pour lui de dire quoi, ne se considérant pas comme un bel homme avec ses traits d'enfant. Cela dit, cela lui donnait un air plus mature. Son père secoua les clés de l'automobile devant son visage. Un sourire égaya le visage de l'adolescent avec une excitation certaine. Il sauta presque de joie. « Je peux vraiment ? C'est la Mercédès ? » demanda-t-il ébahi par le logo qui pendait devant lui. « C'est un grand jour aujourd'hui, non ? » « Ce n'est qu'une soirée. L'année prochaine sera plus importante. » Son père le défia du regard, mit les clés dans ses poches et se tourna vers sa mère : « Bon, donne-lui les clés du familiale, chérie. » La mère s'exécuta. Brox fronça les sourcils, avant de tenter sa chance avec la plaisanterie : « Je ne sais pas conduite cet autobus. » Il observa le plafond avec une certaine malice. En quelques seconde, la décision fut prise et la voiture coupé fut finalement accordée : « Prends-y soin. » « Tu me connais ! » « Justement ! » Il ne fallut que quelques minutes pour que le jeune homme soit derrière le volant, le regard scintillant. Il appuya sur un bouton et la capote s'ouvrit automatiquement. Il était huit heure du soir passé, mais il n'y avait pas d'heure pour frimer un peu. Ce qui était sure, c'est qu'il en prendrait soin. On se ventait moins avec un cabriolet au pare-choc pliait par un arbre. Mais Il savait conduire et en peu de temps, il attira les regard lorsqu'il s'engagea dans le parking du lycée. Il sortit avec vantardise, appuyant sur son boitier, ce qui déclencha la fermeture du toit et verrouilla les portes. Il posa deux minutes devant, un sourire veinard sur les lèvres, mais se rendit bien compte que personne ne s'y intéressait déjà plus. De ce fait, il se fit plus petit et entra dans la salle, la tête entre les épaules, les mains dans les poches, lorsqu'il croisa celle qui était chargé de le surveiller lors de ses heures de colles. Elle lui jeta un regard furieux mais, aussitôt le jeune homme passé, eut un éclat de rire, consciente que ce jeune homme n'avait rien d'un délinquant. Il croisa deux amis avec qui il discuta, pendant que la scène ajustait les derniers préparatifs. La sono n'était pas tout à fait prête et les sons dérangeant qui auraient pu être critiqués dans d'autres circonstances ne furent même pas relevé par les convives, en avance. Braxton aperçut l'un des petits caïds du lycée - le genre discret qui veut se faire croire rebelle - tentant d'ajouter un liquide dans le punch non-alcoolisé. Son oreille fut tiré par la surveillante, des heures de colles, et entraînait loin du buffet. Le jeune Newman échappa un petit rire à cette vision, mais il se promit de ne pas trop chercher cette femme qui avait l'air d'apprécier de torturer les élève.

Rejoins par leurs cavalières, ses amis devinrent un peu plus ennuyeux. Tellement, qu'il parut devenir invisible. Après avoir fait quelques pas en arrière, il se rendit compte qu'il l'était réellement. Dans son retrait, il avait bousculé une personne. Il s'était retourné très rapidement, comptant sur ses réflexe - qu'il n'avait pas tellement en réalité - pour éviter les dégâts et rattrapa une jeune lycéenne solitaire. Un éclatant sourire vint lui éblouir le visage, autant que la boule de facette pendu au milieu de la pièce. De la ferraille sur chacune de ses dents était accompagné de morceaux d'il-ne-savait-quoi, comprenant cependant que le buffet n'avait pas été épargné. Les cheveux ébouriffés, les lunettes épaisses grossissant excessivement les yeux commun de Stella, elle était accoutrée dans une robe bien mal choisi, fleuri de toute part, à tel point que Brox se demanda si elle n'avait pas découpé les rideaux de sa grand-mère : « Tu es cheul, Je chuis seule, BracKsschton. On pourrait...» Le jeune homme prit conscience qu'il lui tenait toujours les épaules pour éviter la chute. Sous cette invitation non achevée, il la lâcha très rapidement, se surpassant pour éviter que son visage ne forme une grimace, en voyant les postillons qu'elle pouvait laisser échapper. Il loucha un instant sur l'un de ses boutons mûres, pourtant bien nombreux sur son visage. les lèvres se fermèrent avec une sensation désagréable. Dans les couloirs du lycée, il ne s'était jamais montré désagréable avec elle. Il avait de la peine et espérait qu'elle finisse comme dans ces films lorsque les tons deviennent sirènes. L'image était grossière, pour ne pas dire vulgaire. Cependant, Stella n'avait réellement pas de chance, ayant choppé tous les défauts de la puberté d'un adolescent. « Je suis désolé Stella. J'attend ma partenaire. » lui indiqua-t-il d'un air peiné, pour elle. Il regarda derrière lui et l'informa avec délicatesse: « Là-bas, il me semble que c'est le coin des célibataires. Tu devrais tenter ta chance. » Il lui offrit un sourire et s'enfuit sans attendre de réponse. Il savait très bien que la jeune fille était capable de se mettre à pleurer, implorant le seigneur sur l'injustice de ce monde, ect. Alors il ne valait mieux pas trainer dans le coin. Il leva sa manche et observa l'heure. La sono fonctionnait correctement à présent, ce qui indiquait qu'il était proche de vingt-et-une heure. Les aiguilles lui en assurèrent. Il décida donc de s'installer à une table, afin d'attendre son amie.

Pendant toute l'année, il avait recherché une jeune fille pour l'accompagner à cette soirée. Il avait eu conscience que ça n'aurait pas été son grand amour, qu'ils n'auront pas fait un long chemin ensemble après ce bal. Pourtant, il souhaitait y participer, avec toutes les qualités qu'un bal de fin d'année pouvait offrir. Le soulagement de la fin d'une année scolaire, la possibilité de dire correctement au revoir à ses camarades pour deux mois, l'énergie des musiques d'ambiance pour lâcher tout son stress, la douceur des balades pour alléger son cœur. Ce soir était sous le signe du partage. Braxton aimait partager avec les gens qu'il aimait. Et s'il avait été déçu, chaque jour de l'année, de ne pas trouver de fille assez stupide pour céder à ses tentatives de drague maladroite, il s'en félicitait aujourd'hui. En effet, il allait passer une soirée importante avec une jeune femme importante : Son amie Louise. Comment rêver meilleure compagnie. Bien sur, ce n'était qu'une amie, rien de plus. Pourtant, il avait fait tous les efforts du monde pour éviter les bourdes ou les actions maladroites engendrant une multitude de fait pouvant détruire la salle de bal entière. Il s'était aussi soigné, son apparence, pour plaire tout de même aux yeux de celle qui avait accepté cette invitation. Il s'était plié en quatre et avait projeté des tas de choses pour que la soirée lui semble inoubliable. Et si, au départ, il pensait qu'il faisait cela pour qu'elle profite malgré son handicap, quelque chose d'autre semblait le pousser à se montrer aussi irréprochable. Des choses qui le dépassaient lui même, peut-être même qu'il rejetait, tout simplement.

Un coude sur la table, son index massant sa lèvre inférieure, perdu dans ses pensées, il observa sans trop d'intérêt les gens s'agitaient. La plupart faisait partie du club qui organisait l’évènement, courant dans tout les sens afin de placer correctement une serviette sur une table qui avait bougé, ou des verres mal alignés. Tout devait être parfait pour eux. C'était presque injuste autant d'effort pour quelques heures. Et le lendemain, leur seul récompense serait d'entendre parfois que la soirée fût belle. Un jeune homme était placé à la sono, accrochant des ballons de baudruche et affirmant qu'il s'était bloqué le doigt. Une fille vint à sa rencontre, l'air renfrogné. Elle prit une aiguille accrochée à sa ceinture et piqua le ballon qui explosa. Braxton sursauta à l'impact. Elle sermonna le jeune homme qui semblait presque vouloir lui sauter à la gorge. Comme quoi, les bals n'adoucissaient pas tous les cœurs. Puis il se rappela : " Il n'était pas censé être ensemble ces deux là ? Voila pourquoi tant de haine ". Sortant de ses réflexions, son visage se tourna pour constater d'autres faits curieux et c'est là, à ce moment ci qu'il la vit. Un sourire ébahie s'installa sur son visage. Le cerveau anesthésié par la stupeur, les membres de son corps ne réagirent pas comme à leur habitude. Alors qu'il allait se lever, la chaise se mit à valser et il sentit la chute arriver rapidement, commençant ainsi son lot de malchance de la soirée. Cependant, dans un effort considérable, il retrouva l'équilibre avant que la chaise n'est atteint l'angle suffisant pour s'écraser au sol. Il la retint ainsi et le sauvant de la chute. Cela aurait été une bien vilaine entrée en matière. Il se leva, après cela, et fit quelques mètres pour venir à la rencontre de Louise, qui s'avançait vers lui. Un sourire, cette fois-ci plus chaleureux et mesuré l'accompagna pendant sa progression. Tout les deux, face à face, Braxton resta silencieux et devint aussi sourd que sa compagne d'une soirée, mais bien plus aveugle aussi qu'à son accoutumé, ne voyant plus ces autres qui les entouraient pourtant. Il leva doucement ses mains et avec toute la justesse qu'il pouvait avoir lui partagea ses impressions, dans le langage des signes : « Tu es magnifique. Plus radieuse que l'étoile la plus brillante qui nous dictes où aller pour retrouver notre chemin. » Affirma-t-il, le regard pétillant. Où était-il allé chercher cela ? Voir son amie aussi transformée le comblait de bonheur. Il la sentait heureuse. Il n'espérait plus qu'il ne ferait aucune bêtise. Il continua à l'observer longuement, souhaitant prendre sa main et même l'arborer à son bras pour rendre jaloux ceux qui furent les plus chanceux des lycéens. Car ce soir... : « Ce soir, je suis le plus chanceux des cavaliers. » partagea-t-il avec des mouvements assurés. Pourtant, il n'avait toujours pas levé les yeux vers les autres, assuré que chacun de ses mots ne pouvait être contredit. La main, qui retourna le long de son corps, voulut saisir celle de la jeune femme, mais soudainement, après toutes ses paroles - ou gestes - il se rendit compte de la barrière, de cet obstacle, qui avait oublié. Il n'était pas là en tant qu'amoureux, mais en tant qu'ami. Et alors toutes ses entreprises mourut dans cet illumination. Il se sentit de plus en plus nerveux et commença alors à parler de sa voix comme il le fut à leur première rencontre, oubliant son handicap : « Euh...est-ce que tu as faim ? Tu veux t'asseoir ? Tu dois voir des amis ? Tu n'as pas trop froid ? Tu veux que demande à monter le chauffage ? Tu as soif ? Ils n'ont pas eu le temps de mettre de l'alcool dans le punch. J'ai surveillé, tu veux que j'aille nous chercher un verre ? » déblatéra-t-il avec une vitesse excessive, tout en regardant autour de lui chacun des chemins à prendre selon sa réponse. Puis, il s'excusa avec ses mains, se rendant compte de son erreur et demanda finalement avec geste : « Tu veux t'asseoir ? Je vais aller nous chercher quelque chose à boire. »

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MessageSujet: Re: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyMar 29 Jan - 15:23

Braxton. Il est là. Il est bien là, je ne suis pas en train de rêver. Il semblait même heureux de la voir, comme en témoignait son sourire. Quand elle repensait à cette histoire, Louise avait du mal à admettre que cette scène puisse être réelle, et non un énième tour de son imagination des plus débordantes. Car, combien de fois avait-elle rêvé d’un instant pareil ? A combien de reprises exactement s’était-elle vue dans les bras du lycéen, alors même qu’il lui avouait ressentir bien d’autres choses que de l’amitié pour elle ? La brunette ne comptait plus. Pourtant, cette fameuse amitié était la façon dont tout avait commencé entre eux. Au départ, Lou ne voyait pas Braxton de cette façon. Elle appréciait son sens de l’humour, sa répartie et son sarcasme toujours bien placé. Leurs discussions avaient tendance à lui faire oublier les mauvais moments. Avec Gabriel, elle se confiait surtout. Avec Braxton, elle revivait. Lui aussi avait joué un rôle après le décès de Mme Powell. Il n’avait absolument rien lâché, sortant remarques drôles et blagues douteuses, le tout accompagné de pitreries, jusqu’à ce que la jeune sourde esquisse un sourire, et un vrai. Là, et seulement à ce moment précis, Louise avait pu lire quelque chose sur ses lèvres. Une exclamation qu’elle n’oublierait jamais. J’ai réussi ! Il s’était senti victorieux, comme si on venait de lui remettre une médaille après un exploit sportif. Il n’avait rien répété, changeant tout de suite le sujet de la conversation, et peut-être même ne savait-il pas que Louise avait capté ce « détail ». Elle-même s’était tue sur la question, parce qu’au fond, elle avait compris ce qu’il entendait par là. C’était la meilleure attention que l’on avait eu à son égard depuis bien longtemps…

Et aujourd’hui, à la lumière de ce qu’elle ressentait pour lui, elle ne comprenait pas comment elle avait fait pour mettre aussi longtemps à le réaliser. Après tout, Braxton n’avait-il pas tout donné à une certaine époque, simplement pour la voir sourire ? Reprenant goût à la vie et au bonheur, Lou avait pu entrevoir une autre facette de sa personnalité. Désormais, il ne passait plus son temps à déconner en sa présence – même s’ils riaient encore beaucoup, bien sûr – et avait su se montrer plus sérieux à certaines occasions. C’était souvent furtif comme sentiment. Depuis qu’elle le côtoyait, Louise avait deviné certains traits de sa personnalité. Braxton était davantage sensible et profond qu’il ne le laissait entrevoir. Seulement, presque aucun de ses proches ne le remarquait, pour la simple et bonne raison qu’il dissimulait ses douleurs ainsi que ses doutes derrière un masque très précis : celui de l’humour. Du sarcasme. De la légèreté. Comme si rien ne pouvait l’atteindre alors qu’en réalité, il était capable d’une exceptionnelle empathie. Louise avait commencé à l’aimer davantage. Il jouait aux pitres et en fin de compte, était plus angoissé que la majorité des gens. Sa surdité lui avait permis d’arriver à une telle conclusion. Parce qu’elle n’entendait strictement rien, l’adolescente comptait beaucoup sur sa vue pour appréhender ce qui l’entourait. Et ainsi, elle était en quelque sorte devenue une experte du langage corporel. En observant simplement les yeux, les mains et l’expression des gens, elle pouvait déceler s’ils se montraient francs ou hypocrites. S’ils étaient sûrs d’eux ou au contraire sur le point de craquer. A de nombreuses reprises, Lou avait pu capter certains regards chez Braxton. Des voiles d’ombre, qui passaient parfois sur son visage pourtant souriant, alors qu’ils discutaient de choses et d’autres. Il se reprenait très vite, pas forcément conscient que l’acuité de Louise lui donnait l’occasion de les assimiler. En fin de compte, et bien qu’il cherche à ce que ça ne se sache pas, Braxton était un garçon comme tous les autres. Avec ses moments de folie, de joie, d’éclats de rire… Mais aussi avec ses peines, ses instants de solitude et de peur. Et le jour où Louise l’avait finalement réalisé, c’était là. C’était là, que la notion s’était formée dans son esprit. Celle qui lui soufflait qu’elle n’était pas en train de tomber amoureuse, non… Parce qu’il était déjà trop tard.

Le monde avait disparu, et Louise songeait aux mille et une raisons qui faisaient de cette soirée la plus belle de toute son existence – alors qu’elle venait à peine de commencer. Le simple fait que Braxton soit son cavalier la rendait heureuse comme jamais. Son sourire s’élargit à la pensée des prochaines heures. L’adolescent la sortit de sa béatitude alors qu’il s’adressait à elle en langage des signes. Louise revint douloureusement sur terre, un peu comme si sa bulle de bonheur venait d’exploser, la rendant soudain consciente que non, elle n’était pas seule au monde avec Braxton, mais que des dizaines d’autres lycéens les entouraient. Elle s’éclaircit la gorge en observant les mouvements de mains de son interlocuteur. Elle appréciait ses nombreux efforts : à chaque fois qu’ils se voyaient, il signait forcément à un moment donné de leur discussion, sinon presque toujours. Cela semblait lui tenir à cœur, probablement parce que cela lui permettait de mieux communiquer avec son amie. Avec humour, il lui avait également avoué que c’était plutôt cool, d’avoir une langue presque rien que pour eux à McKinley – seul Gabriel signait à la perfection en dehors de Louise. Cette dernière avait ri à s’en décrocher la mâchoire de nombreuses fois, alors qu’elle se retrouvait dans les couloirs avec Braxton, et qu’il se moquait gentiment des autres en signant, tout en leur lançant un petit sourire amical auquel ils répondaient sans se douter de rien. Evidemment, il ne s’agissait pas de réelle méchanceté, juste une façon de profiter de l’ASL pour se divertir. Mais ce soir, en l’occurrence, et alors qu’elle lisait ses gestes, Louise n’avait pas vraiment envie d’éclater de rire, au contraire. Si elle ne s’était pas trouvée en présence de tant d’autres personnes, elle aurait plutôt fondu en larmes. Les compliments de Braxton lui faisaient vraiment plaisir, mais Lou ne pouvait s’empêcher de songer aux « barrières ». Ils se trouvaient ici, au bal, ensemble, en tant qu’amis seulement. Evidemment, garder ses distances s’avérait beaucoup plus périlleux face à de tels mots. Lorsque Braxton ajouta qu’il était le plus chanceux des cavaliers, l’adolescente sentit son cœur rater un autre battement. Cette soirée promettait d’être aussi exceptionnelle que douloureuse…

Ce smoking te va à la perfection. Je vais faire beaucoup de jalouses, ça ne fait aucun doute. Ne t’éloigne pas trop surtout, je n’ai pas spécialement envie qu’on me vole mon cavalier, d’accord ? signa-t-elle à son attention, faisant croire à de l’humour qui n’en était pas. Car la jalouse dans l’histoire, ce serait sans aucun doute elle-même. Elle allait sûrement devoir se faire violence afin de garder son calme à chaque fois qu’une autre fille regarderait Braxton avec insistance. Elle devrait tenter de se souvenir qu’il aurait le droit de répondre à ce genre de sous-entendus s’il le voulait. Finalement, n’étaient-ils pas seulement deux amis célibataires, ayant décidé de venir ensemble au bal plutôt que de ne pas s’y rendre du tout, sous prétexte qu’ils ne sortaient avec personne ? Si une occasion se présentait pour Braxton, alors Lou n’aurait aucune raison de le retenir de l’exploiter. Mis à part ses propres sentiments bien sûr, mais ces derniers n’entraient malheureusement pas en ligne de compte. Mettant tout ceci dans un coin de sa tête pour le moment, ne tenant pas à ce que la soirée en soit gâchée, Lou esquissa son plus beau sourire face à sa plaisanterie. Elle avait du mal à détacher ses yeux de ceux de Braxton. Ce dernier ne laissa pas au silence l’occasion de s’installer : il tourna dans tous les sens alors que ses lèvres bougeaient. Lou fronça les sourcils, faisant de son mieux pour capter ses mots, mais ne comprit rien de plus que des bribes – et encore, sans grande conviction, car elle ne voyait pas pourquoi il se mettrait soudain à parler de chauffage. Cette fois, Louise lâcha un rire, avant d’attraper ses épaules, le forçant à lui faire face. Gardant le silence, elle haussa un sourcil, l’air toujours amusé par son élan soudain d’énergie. La jeune sourde vit Braxton soupirer et s’excuser avec ses mains, demandant si elle voulait s’asseoir, se proposant du même coup d’aller leur chercher quelque chose à boire. « D’accord, » acquiesça-t-elle de sa voix, hochant simplement la tête. « Je t’attends là-bas. » Elle fit un signe en direction d’une table encore libre – aussi étonnant cela puisse paraître – et s’y dirigea aussitôt.

Désormais assise, elle pouvait apercevoir Brox un peu plus loin. Elle sourit en le voyant jouer des coudes, essayant d’approcher l’un des saladiers de punch soudainement pris d’assaut. Elle adorait l’observer. Jamais elle ne se lasserait de rencontrer son regard, ni de le voir étirer les lèvres après avoir balancé l’un de ses nombreux sarcasmes dont il avait le secret. Louise ressentait déjà le manque, et espérait qu’il reviendrait très vite avec leurs verres. Comment en était-elle arrivée là ? Alors que quelques mois plus tôt encore, elle se contentait de leur amitié complice ? Les gens mentaient. L’amour ne venait pas forcément d’un coup de foudre. Parfois, il naissait, restait latent avant de prendre forme, de grandir, puis de s’imposer telle une évidence. Parfois, il fallait un peu de temps. Parfois, tomber amoureux, c’était surtout apprendre à connaître une personne par cœur. Et adorer chacun de ses traits, les bons comme les mauvais. C’était être capable de deviner tous les non-dits, et de lire entre les lignes. Mais dans certaines relations, c’était aussi souffrir en silence quand cet amour n’avait qu’un sens. Ignorer le cœur qui s’emballe à l’effleurement d’une main. Ignorer le déchirement dans la poitrine lorsque les yeux se posent sur l’autre personne. Cette personne, pour qui on ferait n’importe quoi, même accepter d’avoir mal, dans le seul but d’en profiter l’espace d’une soirée.

Braxton revint et déposa un gobelet en plastique devant elle, la faisant presque sursauter. Louise remarqua la couleur orangée du punch, et en déduisit que les fruits utilisés pour sa confection devaient être des agrumes. Orange, pamplemousse, probablement une touche de mandarine. Remerciant son cavalier d’un sourire, elle but une première gorgée et approuva. « Pas mal, mais effectivement, ça manque un peu d’alcool versé en douce. » Lou était une jeune fille studieuse et relativement sage, mais elle se rendait à un bal pour la première fois de sa vie, et en plus, accompagnée du garçon qui ignorait ses sentiments à son égard. La brunette n’était donc absolument pas certaine de pouvoir survivre sans un peu de vodka. Pas grand-chose, non, mais juste assez pour lui permettre d’oublier sa peine… et s’amuser autant que les autres. Parce que Braxton méritait d’avoir la plus radieuse de toutes à son bras. « Le groupe est bon, au moins ? » interrogea-t-elle en se retournant sur sa chaise pour apercevoir les membres de ce dernier. Le chanteur – et musicien – semblait en plein solo de guitare, comme le suggéraient les mouvements des élèves sur la piste ainsi que les quelques vibrations qui lui parvenaient. Sans compter qu’il était seul à se démener, ses comparses se contentant de bouger la tête en rythme jusqu’à ce qu’ils puissent rejouer de leur propre instrument. Louise fit de nouveau volte-face pour permettre à Braxton de lui répondre. Elle remarqua au passage qu’une pom-pom girl était concentrée d’une manière pas du tout discrète sur son cavalier. Ne te retourne pas, mais Jenny est littéralement en train de te dévorer du regard, là. Et on est à peine arrivés ! signa-t-elle, levant les yeux au ciel pour monter son exaspération. Quand je te disais que tu étais parfait, dans ce smoking. Alors, flatté ? demanda Louise, un sourcil rehaussé. En un sens, elle préférerait presque qu’il dise que oui et se retourne pour vérifier avec l’air de quelqu’un qui vient de gagner au loto. Ca ferait mal sur le coup, probablement l’effet d’une épée plongée en plein cœur, mais dans le fond, la brunette en avait besoin pour aller mieux. Pour oublier que ce garçon extraordinaire qui lui faisait face, elle ne l’aurait jamais. Ou, en tout cas, pas comme elle l’imaginait dans ses rêves les plus fous.
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Braxton Newman
Braxton Newman
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MessageSujet: Re: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyJeu 31 Jan - 14:34




❝ Et ma vie, sans toi, perd tout son sens ❞

Dans son esprit, à la vue de cette magnifique jeune fille, Louise n'était pas là pour lui. Non ! Son amie apparaissait tel un mirage et s'orienterait ensuite vers l'un de ses cavaliers, bel homme et sportif de surcroit. Elle ne pouvait pas s'accrocher à son bras et lui demander de partager cette nuit avec lui. Elle était bien trop parfaite pour cela. Elle était bien trop sublime pour qu'il songe un instant qu'il pouvait s'accorder ensemble. Se dirigeant vers lui, il se rappela d'une réalité qui rendait cela plausible. Il était ici en tant qu'amis. Là était son fardeau. Cette limite installait par lui même dans sa malencontreuse tentative de lui demander de se joindre à lui pour ce bal. Maladroit comme toujours, il avait souhaité la sécuriser, de façon à ce qu'elle accepte sans peur. Elle lui avait dit oui et son cœur lui avait paru à la fois lourd et léger. Le sourire sur ses lèvres était un oxymore à lui tout seul, partageant sa joie et sa frustration de ces mots en trop. Il n'avait pu contenir quelques paroles sur le coup, mais plus tard, lorsqu'il se retrouva seul, à repenser à tout cela, il s'était rendu compte de l'erreur qu'il avait commise. Il s'était convaincu que les mots infranchissable ne servaient qu'à être contourné et sans en être certain, se consolait avec cette pensée. Car depuis quelques mois, sa relation avec Louise n'était plus réellement sujet qu'à une amitié sincère et mesurée. De son côté à lui, les choses évoluaient, ses sentiments s'affinaient. Lorsqu'il était seul, il pensait à elle. Lorsqu'il était triste, il se rappelait son sourire. Lorsqu'il était joyeux, il pensait à lui partager sa gaité. Lorsque ses parents lui demandaient s'il avait une petite amie, il pensait inévitablement et furtivement à Louise. C'est à ces moments-là, aussi nombreux qu'ils soient, qu'il comprit qu'il était perdu. Il était hors de question de partager ses sentiments avec la jeune lycéenne. Elle comptait sur son amitié, sur son soutien. Lui avouer qu'il ressentait de l'amour pour elle serait comme la tromper, briser sa confiance. Elle attendait de lui qu'ils ne soient que de grands amis et non pas qu'il désire fondre sur ses lèvres à chaque fois qu'il la croisait.

La robe n'arrangeait pas les choses. Louise était comme déguisée, pour un rôle différent. Une réalité améliorée ? Le jeune homme n'avait pas besoin de la voir ainsi pour sentir son cœur battre la chamade. Il ne pouvait, cependant, pas dire que cela ne le rendait pas toute chose. La soirée était comme une parenthèse, une ouverture à un monde parallèle. Ils n'étaient pas eux, ils étaient ce qu'ils pouvaient être autrement. Ne serait-ce donc pas le moyen de s'évader et d'éparpiller ses émotions ? Ses sentiments ? Braxton en doutait, car même s'il s'agissait de parenthèses, elle serait indélébile, tracé à l'encre noire. Chaque romancier sait qu'une phrase entre parenthèse, même si elle n'est pas importante, marquera l'esprit du lecteur. Autrement dit, s'il profitait de la soirée pour être lui-même, au final, il ne pourrait plus faire machine arrière et risquerait de perdre bien plus qu'il ne le pensait. Elle le complimenta sur son apparence, si bien qu'il crut à de l'ironie. Il haussa un sourcil accusateur. Il lui dit alors avec sa gestuelle : « Arrête. Je ressemble à un... » Il hésita un instant, posant son index sur son menton, observant un ballon de baudruche coincé au plafond. Il finit par choisir de mimer l'animal. Il joignit les talons et pointa ses pieds vers l'extérieur. Longeant ses bras sur son corps, il mit ses mains à plat et les releva, poignet collés à ses cuisses, puis tourna sur place à la manière d'un manchot. Il grimaça ensuite et conclut : « Désolé, mon vocabulaire n'est pas encore parfait. » Il observa le monde autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait remarqué. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Mais le ridicule n'était rien comparé à un sourire de Louise, alors il en aurait fait le sacrifice avec plaisir. Il remarqua alors que la jeune fille n'était pas d'accord avec ses propos. Cela eut le don de l'enthousiasmer assez fort pour en perdre le nord. Si bien, qu'il se plongea dans un monologue incompréhensible. Il s'arrêta ensuite, se trouvant idiot dans sa façon d'agir et finit par demander à sa cavalière si elle souhaitait s'asseoir et l'avertit qu'il allait leurs chercher un verre, pendant qu'elle choisissait une table.

Après avoir jeter un coup d'œil à l'endroit qu'elle pointait, il acquiesça d'un geste de la tête et prit le chemin du buffet. Dans le passage, Stella était raide comme un piquet, attendant de se trouver une proie sans doute. Brox soupçonna même la jeune fille de lui être rentrée dedans intentionnellement, quelques minutes plus tôt, pour se créer une ouverture. Alors qu'il s'approcha d'elle, il s'accroupit afin qu'elle ne le repère pas. Il passa une table, puis deux, se redressa ensuite, alors qu'elle lui tournait le dos. Il fit demi tour et observa Louise. En reculant, il fit signe à la jeune lycéenne qui l'accompagnait ce soir : « Elle est dingue de moi. ». Aussitôt terminé ses gestes qu'il se prit dans une table et Stella le repéra, alertée par le bruit de la vaisselle clinquante. Un grand sourire se traça sur les lèvres d'un Braxton gêné, il alla jusqu'à se frotter la nuque. Il montra sa partenaire du doigt à la jeune fille boutonneuse. Cette dernière lança un regard à Louise. Le jeune homme en profita pour accélérer vers son point de destination. Ce genre de situation arrivait assez souvent chez le jeune homme. Il prenait toujours la fuite, comme si de rien n'était. De toute façon, il n'y avait rien de méchant. Un peu de moquerie ne tuait personne, si c'était utilisé à bon escient. Il se servit deux verres de punch, s'en alla à leur table et posa les gobelets avant de s'asseoir avec excitation, heureux d'être en si excellente compagnie. Heureux et fier même.

Il laissa toute son attention sur la jeune fille, au petit soin avec elle. Elle goûta sa boisson et indiqua le manque d'alcool. Cela fit sourire le jeune homme qui en profita : « Je peux arranger ça ! » Proposa-t-il en glissant sa main dans la poche intérieure de son smoking, les sourcils relevés, l'air coupable. « Non, j'déconne, » lâcha-t-il ensuite, en souriant. Il était trop bien élevé pour piquer une bouteille d'alcool à ses parents pour transformer un bal de promo en orgie. En réalité, il avait surtout peur de perdre le contrôle de lui même et de se déclarer. Même si le secret le rongeait, il n'était, actuellement, pas effrayé par l'idée de perdre son amie, puisque les choses étaient posées en tant que telle. Ils n'étaient pas un couple, juste des amis, se répétait-il. Elle lui demanda si le groupe était bon. Il tourna son regard vers ces derniers et réfléchit à la réponse. Il ne pouvait pas décemment lui dire qu'elle manquait quelque chose. Et puis, de toute façon, ils n'avaient rien d'exceptionnels. Il était juste bon, rien de plus. Alors il se permit de dire, en haussant les épaules : « Ils se débrouillent. » Comme un groupe d'amateur pouvait se débrouiller à vrai dire. Le guitariste s'en donnait à cœur-joie et avait du talent. Les autres n'étaient pas moins doué. La musique bougeait et Brox en profita pour se poser une question : Qu'en serait-il des slow ? Il rêvait d'inviter Louise à partager une danse de ce genre. Mais était-ce possible sans tempo brutal ? Entendrait-elle le slow en décryptant chaque mouvement lent et précieux ? Il se mordit la lèvre inférieur en s'intéressant de nouveau au visage de la jeune fille. Pour ne pas laisser paraître son trouble, il lui sourit.

C'est alors qu'elle lui partagea l'intérêt étrange de l'une des filles les plus populaires du lycée. Bien qu'elle lui ait demandé le contraire, il ne put s'empêcher de se retourner avec une certaine frénésie. Non pas qu'il était attiré par la chauffeuse de salle, mais surtout parce qu'il semblait éveiller les désirs de certaines demoiselles et qu'il n'en avait pas vraiment l'habitude. Il se redressa ensuite, avec contenance, vers Louise, le visage, tout de même, interdit. Après quelques seconde, la bouche entrouverte sous l'étonnement, il lui répondit en langage des signes, de la manière la plus sereine qui soit : « Flatté oui, mais elle n'est pas mon type de fille. » Il se gratta le nez timidement et ajouta : « Elle est trop bavarde. » Cette phrase n'était pas anodine. C'était une façon maladroite d'avouer qu'il préférait la jeune lycéenne sourde, plutôt que cette pompom-girl qui donnait envie de l'être. Pour cacher son regard plein de vérité, il se tourna de nouveau vers Jenny. Cette dernière lui fit un signe, le sourire éblouissant par sa popularité. Il lui rendit son salut et, dissimulant la réalité du message, il plia ses trois doigts entre l'auriculaire et le pouce et frotta, de ce dernier, le bout de son nez à deux reprises. La jeune lycéenne ne perçut pas un seul sens à ce geste. Louise, quant à elle, pouvait clairement comprendre qu'il la traitait simplement d'idiote. Il ne supportait pas les gens qui jugeaient sur l'apparence et cette fille en faisait clairement partie. Il but une gorgée de son punch sans alcool, fit une grimace - il n'avait jamais aimé cela - Et demanda de sa voix, parlant lentement : « Je sais que tu as eu des invitations pour cette soirée. Pourquoi tu n'as pas accepté ? » demanda-t-il maladroitement. Il compléta avec le langage des signes : « Je suis heureux que tu m'aies choisi, moi. Mais pourquoi ? » La question était gênante. Elle aurait pu lui retourner, mais à l'inverse, on avait refusé ses invitations. Louise n'était pas une situation de secours. Loin de là. Il n'avait simplement pas osé, pensant qu'elle préférait y aller avec un lycéen qu'elle appréciait au delà de l'amitié.
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Louise Grayden
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MessageSujet: Re: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyVen 8 Fév - 13:13




C’était un sentiment vraiment étrange. Louise se trouvait aux côtés du garçon de ses rêves pour la fête la plus importante de cette année, et elle ne savait pas si elle devait sourire de bonheur ou verser des larmes de déception. Elle avait l’impression d’être tiraillée entre deux extrêmes en fonction des scènes qui se déroulaient sous ses yeux. Cette sensation d’être enfin pleinement heureuse avait pris le dessus lorsqu’il l’avait fait rire, cherchant le mot « pingouin » en langage des signes, ou quand il avait voulu éviter Stella – une lycéenne qui, tout comme Lou, quoi que d’une façon vraiment différente, rêvait d’attirer l’attention de Braxton. Ce dernier n’était pas du tout intéressé par Stella cependant, et essayait tant bien que mal de le lui faire comprendre. Malheureusement pour lui, il faisait face à une adolescente des plus déterminées, qui, semblait-il, refuserait de le lâcher avant que la vie ne les sépare. Si tant est qu’ils ne se retrouvent pas à fréquenter la même université. Louise imaginait bien Stella faire son enquête pour connaître les choix de Brox et postuler aux mêmes facs. Bien qu’elle s’accroche telle une sangsue, ce n’était pas une méchante fille et Lou ne ressentait aucune jalousie à son égard. Sûrement parce qu’elle savait Braxton pas du tout intéressé.

Contrairement à cette cheerleader qui l’observait depuis une poignée de secondes maintenant, insistante, comme si elle s’attendait à ce que l’adolescent sente son regard sur lui et se retourne prestement. A cet instant précis, Lou aurait aimé que la petite blague de son cavalier n’en soit pas une, et qu’il ait réellement quelque chose pour rendre ce punch un peu plus corsé. Comment espérait-elle survivre à cette soirée si elle devait sans cesse faire face à ce genre d’invasion ? Elle avait déjà beaucoup de mal avec toute cette situation, sans que d’autres filles ne rajoutent leur propre grain de sel. Elle avait beau se dire que voir Brox répondre à Jenny lui ferait sans doute du bien – elle se prendrait une claque dans la figure, mais dans le fond, cela l’aiderait à avancer – la jeune sourde n’arrivait pas à s’en convaincre vraiment. Aussi étrange cela puisse-t-il paraître, considérant que ses sentiments n’étaient pas partagés par son ami, Louise n’avait pas envie de les abandonner pour autant. Elle voulait les garder, les voir grandir encore, jusqu’au jour où ils ne pourraient plus rester secrets et où, alors, elle trouverait le courage de les avouer. Même si c’était dans le but de les voir refusés par Braxton. Parce que d’un autre côté, elle n’avait aucune idée de sa capacité à continuer sur ce chemin bien longtemps. Leur amitié complice lui convenait jusque-là, mais ce qu’elle ressentait pour lui avait changé aujourd’hui. Elle ne savait pas si elle pourrait faire semblant de n’être qu’une amie à ses yeux, en sachant qu’elle mourait d’envie de l’avoir autrement à ses côtés. Louise n’avait pas envie d’en arriver à la solution ultime. Celle qui la forcerait à sortir Brox de sa vie, pour guérir. Car à nouveau, elle était quasiment sûre d’une chose : son existence, sans lui, serait un véritable calvaire. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés, depuis qu’il partageait son quotidien, elle ne se voyait plus sans lui. Et c’était déjà le cas avant même qu’elle n’en tombe amoureuse…

Lou décolla enfin ses yeux de Jenny alors que Braxton lui répondait avec ses mains. Selon lui, la cheerio n’était pas du tout son type de fille. L’adolescente haussa un sourcil. Elle était pourtant magnifique, avec ses longs cheveux blonds parfaitement bouclés et ses beaux yeux bleus. Sans compter sa taille de guêpe, probablement due à ses entraînements sportifs ainsi qu’à un régime plutôt drastique. En fait, Jenny était l’une des filles les plus populaires de tout l’établissement, vénérée par les footballeurs qui rêvaient tous de sortir avec elle. Jamais encore elle n’avait montré un quelconque intérêt pour Braxton mais ce soir, elle semblait particulièrement insistante. Le smoking lui avait peut-être fait réaliser à quel point il pouvait être attirant ? Dommage pour elle, Brox ne comptait pas lui retourner ses avances. Louise en ressentit un immense soulagement, essayant toutefois de ne pas le laisser transparaitre sur les traits de son visage – ses expressions la trahissaient déjà bien trop souvent à son goût. Ainsi se contenta-t-elle de sourire à la remarque de son ami. Trop bavarde ? Il n’avait pas tort. Jenny était le genre de fille à papa qui adorait qu’on en fasse le centre de l’univers. Son groupe d’« amies » – qui, en fait, remplissaient davantage le rôle de servantes – devait sans cesse l’écouter, rire à ses blagues, la féliciter ou encore la plaindre selon l’occasion. En fin de compte, ces pauvres ados acceptaient de devenir les moutons de Jenny en échange d’une certaine popularité. Louise n’arrivait pas à savoir si cela les rendait plus intelligentes ou, au contraire, plus stupides que leur reine. Quoi qu’il en soit, et maintenant qu’elle prenait le temps d’y réfléchir plutôt que de céder à sa jalousie, jamais Braxton ne pourrait aimer quelqu’un comme Jenny. Il n’avait rien de superficiel, loin de là, contrairement à tous ces sportifs dont le principal objectif était de la séduire. La brunette le connaissait assez pour savoir qu’il disait vrai : cette pom-pom girl n’était pas du tout son genre, et pas uniquement pour sa forte capacité à assommer les autres avec son babillage incessant. Parfois, être sourde a ses avantages, signa Lou, affichant un air espiègle. De cette façon, elle n’était pas obligée de supporter les monologues de Jenny. Tant mieux, surtout que leurs casiers se trouvaient presque à côté. Si Louise avait pu entendre, elle serait probablement déjà morte d’ennui.

Braxton se tourna de nouveau vers l’intéressée et esquissa un sourire poli à son attention. D’un même geste, il signa un mot en direction de son amie. Celle-ci, en train de boire une gorgée de sa boisson fraiche, faillit s’étrangler de rire. Brox venait de traiter Jenny d’idiote – un terme qu’elle méritait mille fois – et cette scène l’amusa autant qu’elle l’emplit de bonheur. Ce fut, en quelque sorte, la preuve qu’elle ne l’intéressait pas ne l’intéresserait jamais. Bien. L’adolescente pouvait d’ores et déjà rayer cette pimbêche de sa liste de concurrentes potentielles. Ca m’étonnerait beaucoup qu’elle te lâche aussi facilement, avoua Lou, toujours aussi amusée. En plus d’être bavarde, tu sauras que Jenny peut se montrer tenace. Attends-toi à la revoir avant la fin de la soirée… Mais je serais là pour te sortir de ce mauvais pas, si jamais tu as besoin. C’est à ça que servent les amis, n’est-ce pas ? Ses lèvres s’étirèrent en un sourire. Un sourire qui dissimulait déception et peine. Elle devait néanmoins se faire une raison, et n’avait pas envie que des sentiments négatifs gâchent son premier bal. Pour Braxton mais aussi pour elle-même, Lou devait être aussi joyeuse et énergique que d’habitude, peu importe son cœur qui se brisait en mille morceaux à chaque fois qu’elle plongeait son regard dans celui de son cavalier.

La question que Brox lui posa ensuite l’étonna au plus haut point. Il savait qu’elle avait eu des invitations de la part de quelques autres lycéens, et se demandait pour quelle raison Louise avait choisi de passer cette soirée en sa compagnie. Immédiatement, elle eut envie de lui répondre la vérité. De lui dire qu’elle se fichait bien du reste, parce que le seul avec qui elle souhaitait partager de tels instants était… lui. Lui et personne d’autre, jamais. Elle ne voulait pas d’autre bras auquel s’accrocher en traversant la salle. Elle ne voulait pas sentir d’autres mains se poser dans son dos à l’occasion d’une danse. Elle ne voulait pas voir d’autres sourires. Depuis quelques temps, Braxton occupait toutes ses pensées. Louise songeait à lui en se réveillant le matin, en s’endormant le soir, et rêvait du jour où il lui avouerait ressentir la même chose à son égard. Cette idée la ramena violemment à la réalité : elle se trompait. Ca ne pourrait pas arriver, parce qu’il ne la considérait que comme une amie. Combien de fois faudrait-il encore qu’elle se le répète ? « Je… » Mais avant qu’elle n’ait pu prononcer un autre mot, l’ambiance changea soudain. Les lumières se firent plus douces, plus calmes, moins agressives. Sur la piste, les adolescents cessèrent de se déhancher pour former des duos. Ils s’enlacèrent, certains gardant une certaine distance, la grande majorité se serrant l’un contre l’autre. Louise ne perçut absolument plus rien. Un fantôme de vibration lui parvenait de temps en temps, mais c’était tout. Un rythme lointain, presque insaisissable. Bien évidemment, elle avait compris ce qui venait de se passer : le groupe avait mis ses chansons rock de côté pour offrir aux lycéens des slows langoureux.

Bien qu’il fasse désormais plus sombre dans la pièce, Louise perçut aisément une silhouette se rapprocher de Braxton et elle. Une Jenny déterminée avançait dans leur direction, son regard toujours posé sur le cavalier de la jeune sourde. Sérieusement ? Elle s’apprêtait vraiment à s’immiscer entre eux ? Et pour quoi faire ? Espérait-elle que Brox lui propose une danse ? Il serait venu en célibataire, encore… mais il se trouvait clairement en compagnie de quelqu’un. Lou n’en revenait pas. Cette blondasse ne manquait pas d’aplomb ! C’était comme si elle savait que Brox et Louise étaient au bal comme amis. Et qu’elle voulait en profiter pour l’attraper dans ses filets. Seulement, c’était sans compter la jeune sourde. Braxton lui avait clairement fait comprendre que Jenny ne l’intéressait pas et elle venait de lui proposer son aide en cas de besoin : elle allait donc tenir sa promesse. Sans crier gare, elle quitta sa chaise, attrapa Braxton par la main et tira fort, l’obligeant à la suivre sans poser de questions. Tout en essayant de ne bousculer personne, elle slaloma entre les couples et s’arrêta seulement après s’être fondue dans la masse. Puis, la brunette lâcha la main de Braxton avant de passer ses bras autour de son cou, rapprochant leurs corps. Ses yeux ne cessaient d’observer les alentours, cherchant Jenny, sans succès. Une fois certaine qu’elle resterait à l’écart – pour cette fois – Louise osa enfin porter son attention sur Braxton. Et lorsque leurs regards se croisèrent, la réalité de ce qu’elle venait d’entreprendre l’atteignit tel un coup de poing en plein visage. Avait-elle vraiment osé ? « Je… Je suis désolée, » dit-elle. Mais ses mots ne s’accordaient pas avec ses actes, car ses bras refusèrent de bouger, restant bien calés sur les épaules de Braxton. Comme s’ils se sentaient… à leur place. Louise se mordit la lèvre inférieure, incapable de dissimuler son embarras. « J’ai vu Jenny s’approcher de toi et… J’ai paniqué. » Un rire frustré s’échappa de sa gorge et elle tenta de faire appel à l’humour. « En même temps, je t’avais dit que je t’aiderais à l’éviter ! Maintenant, tu sais que tu peux me faire confiance. » Court silence. « On peut retourner s’asseoir si tu préfères, je ne pense pas qu’elle revienne de sitôt, » ajouta-t-elle, s’apprêtant finalement à s’éloigner de Braxton.
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Braxton Newman
Braxton Newman
Age : 17 ans.
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MessageSujet: Re: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyMar 19 Fév - 18:18




❝ Et ma vie, sans toi, perd tout son sens ❞

Certains signes ne trompaient pas. Si l'homme le plus timide au monde arrivait à cacher son malaise lorsqu'il était au centre de l'attention, quelques uns de ses gestes, de ses mots, peut-être même des frêles gouttes de sueurs naissantes sur son front, gâcherait à un moment le moindre de ses efforts pour dévoiler la vérité. En cet incroyable instant, Brox avait les mains moites. Il ne cessait de passer le bout de doigts sur sa paume pour en mesurer le niveau. A ce stade précis, il comprit que s'il voulait dissimuler cela, il allait lui falloir les dissimuler dans ses poches, durant les trois quarts de la soirée. Pas très esthétique avec ce costume. Peut-être que les gens trouveraient ça séduisant, pendant quelques instant, mais au fur est à mesure, il sentait que le mot "branleur" serait évoqué dans les murmures. A la réflexion, avoir les mains moites seraient bien moins visible que de s'afficher comme le grand vainqueur de la soirée, parce que sa cavalière était la plus jolie d'entre toutes et certainement la plus charmante, en prime. Il avait de quoi frimer, finalement. Son sourire niais, qu'il avait du mal à chasser, en disait long sur ses réflexions. Seul le rappel de leur lien arrivait parfois à faire passer une ombre sur son visage. Mais combien de temps pouvait-il rester neutre face à elle, qui lui inspirait tant de confiance. Il en était si dépourvu lorsqu'il était loin d'elle. Et pourtant, il ne songeait même pas que les montagnes étaient impossible à déplacer lorsqu'elle était à ses côtés. Il s'imaginait mettre une raclée au capitaine de l'équipe de lutte, rien que pour défendre la demoiselle. Pourtant, l'armoire à glace, qu'était ce type, lui ferait oublier sa vessie s'il se retrouvait seul face à ses menaces. Mais Louise avait ce pouvoir particulier. Elle ne parlait pas et il ne pouvait dire que simplement l'entendre le rassurait, mais la voir semblait lui faire pousser des ailes. Durant des années, il songeait que c'était cela l'amitié. Après tout, ses amis lui donnaient aussi un peu de cette force. Il ne songeait pas un instant que sa faiblesse était la solitude et qu'elle seule pouvait lui ôter tout son courage. Cependant entre se sentir homme accompagné de ses amis et se sentir sur-homme au côté de Louise, il y avait une différence. Et là, en observant ses yeux, son sourire, en analysant les battements de son coeur, il prit conscience de l'importance de cette femme dans sa vie. Proie à la déception, mais aussi à la joie de l'avoir dans sa vie, il se disait que lui seul pouvait ressentir cela dans ce duo. Sinon, il imaginait que, comme dans les films, leurs lèvres se sentiraient irrémédiablement attirées au point de risquer l'évanouissement, incapable de ressentir le besoin de reprendre leur souffle, pendant leur étreinte. Mais ils n'étaient pas là, à se précipiter l'un sur l'autre, avec l'espoir d'un baiser. Enfin, lui oui, elle, il n'y songeait pas une seconde.

Pendant son passage au buffet, il avait fait un travail sur lui, le plus rapidement possible. Il bossa sur sa respiration, tentant de reprendre son cœur qui lui procurait une énergie si intense qu'il avait débité un flot de parole sans y réfléchir. Il en avait aussi profité pour essuyer ses mains discrètement sur la nappes et leur avait lancé dans un murmure autoritaire : « Ca suffit ou je vous enferme toute la nuit dans des moufles ! Vous allez voir ce que c'est de transpirer ! ». Il s'était ensuite servie pour deux et avait rejoins Louise, avec le sourire. Miss Stella lui avait jeté un autre regard désespéré, de pitié. Elle s'attendait peut-être à ce qu'il lui offre un slow, dans la soirée. Braxton n'était pas prêt à faire ce sacrifice. En fait, il s'agissait surtout de ne pas abandonner sa partenair, Louise, afin d'éviter qu'on ne la lui enlève. Les probabilités pour qu'une jeune homme s'y ose en son absence était de quatre-vingt dix neuf pourcent contre soixante en sa présence. Car oui ! Il était persuadé que des jeunes hommes se pensaient tellement mieux que lui, qu'il espérait qu'elle n'attende que ça pour s'échapper de l'emprise du jeune Newman. Alors autant minimiser les risques et c'est presque au pas de course qu'il revint à leur table. Après quelques commentaires sur le sérieux de la soirée et le groupe compétent qui l'animait, Lou entama un tout autre sujet qui poussa le jeune homme à sourire de toute ses dents, d'un air niais. L'intérêt qu'il suscitait, apparemment, lui procurait beaucoup de plaisir. Seulement, ce n'était pas foncièrement l'attitude de la cheerleader qui le toucha, mais plutôt celle de son amie qui se préoccupait de l'attitude des jeune filles, à son égard. Il ne savait pourquoi, mais il se sentait dans le devoir de la rassurer. Après lui avoir dit avec sincérité que Jenny ne l'intéressait pas, il rit franchement à la remarque de sa cavalière. Il appréciait le combat de la jeune femme, depuis la mort de Sarah. Sa façon de gérer, mais aussi d'accepter sa surdité était une qualité remarquable de sa part. C'est peut-être cela qui lui donnait autant de force. Louise était peut-être son héroïne. Brox compléta ses propos au sujet de la sportive en traitant cette dernière d'idiote, sans qu'elle ne le sache. Le regard de sa partenaire s'illumina, c'est tout ce qu'il souhaitait. Son sourire s'étira face à cette vision. Il but ses signes comme on boit un flux de paroles. Il aimait la regarder accomplir ses gestes avec grâce et assurance. Et puis à la fin, l'arc sur ses lèvres se dissipa. Il se racla la gorge comme si un chat bloqué était la raison de ce changement abrupte et mima la joie une nouvelle fois. Alors qu'ils s'égaraient dans leur complaisance à être amis, Braxton osa tout de même jouer avec le feu, posant des questions intimes, sans penser qu'elles l'étaient. S'ils étaient de simples amis, sa réponse viendrait et ne soulagerait probablement pas son cœur. Elle le soulagera simplement d'un espoir qui s'éveillait un peu trop à son goût, surtout s'il n'avait pas lieu d'être. Perdu entre ses choix, ses envies, ses attentes, il la laissa répondre, oubliant le monde autour d'eux, une nouvelle fois.

La réponse se fit attendre. Il se pencha sur la table, observant les lèvres de Louise remuer pour laisser échapper un unique mot. Il attendit la suite, mais rien ne vint. Un sentiment étrange le submergea. Le monde se mit à ralentir. Chaque secondes qui s'écoulaient s'étendaient alors qui patientait, accroché à la bouche immobile de sa compagne d'un soir. L'atmosphère devint plus sombre, plus lent. Des lycéens passaient derrière eux, comme si la musique s'était interrompue. La fête était-elle finit ? Cassé par le mouvement, Braxton se redressa et laissa de nouveau son ouïe s'étendre. Le moment, des musiques douces, était arrivé et les duos venus en amis, sans espoir d'une évolution ou de l'entretien d'une relation s'étaient réinstallés à leur place, tout penaud. A en juger par leurs paroles, Louise et Braxton étaient de ceux-là. Pourtant, avant même d'avoir passé la porte du gymnase, il s'était promis de la faire danser comme si elle ne souffrait d'aucun handicap. Le temps passait, et il voyait ses possibilité s'amenuir. Sa jambe commença à trembler sous la nervosité. Il la dissimula, mais elle devint incontrôlable. Son attention se tourna sur toutes ces personnes qui n'osèrent pas la proximité. Il n'était pas l'un d'entre eux. La jeune femme pouvait lui faire déplacer des montagnes, non ? Il se devait de lui proposer. Il était sur le point de le faire quand, tout à coup, il se retrouva entrainé vers la piste de danse par sa propre cavalière. Suivant sans résistance, il se permit de sourire et saluer : « Hey Kyle, ca va mon pote ? » dissimulant sa position de soumission. Il avait tout de même faillit perdre l'équilibre, il se devait de faire comme si de rien était. « Ces femmes ! » lança-t-il où se trouvaient d'autres connaissances masculines : « Elles savent ce qu'elle veulent. ». Ils continuèrent leur chemin et furent ensevelit sous une vague de lycéen roulant doucereusement, sous un fond musical calme et agréable. Lorsqu'ils s'arrêtèrent enfin, Braxton se redressa de toute sa hauteur, observa son amie au regard égaré et s'en accommoda. Après quelques secondes, elle s'excusa. Lui pensa que c'était parce que son rythme n'était pas du tout adapté à la chanson. Du moins, leur mouvement était décousu. Il voulait se fier au rythme léger, mais aussi s'accorder à celui de Louise. Une différence qui avait du mal à gérer. Elle expliqua alors la raison de son comportement. Voici donc une possibilité dont il aurait pu profiter. Elle l'avait fait à sa place. Il laissa un sourire orner ses lèvres. Elle lui proposa d'aller se rassoir. Sans hésitation, il la regarda et articula : « Je suis bien, ici. » Le regard doux, les pensées rêveuses, il autorisa la flamme de l'espoir attiser son cœur, secrètement. Il compléta pour alléger ces paroles explicites : « Jenny pourrait saisir l'occasion de notre retour à la table pour me kidnapper. » Sa bouche s'élargit en un grand sourire amusé.

Si Louise lui avait appris à parler dans le langage des signes, elle n'avait surement pas appris à danser dans le silence. Quel intérêt ? Et bien, le langage du corps avait de cela intéressant qu'il pouvait partager des émotions, des sentiments et de la passion rien qu'en des mouvements synchronisés, comme deux corps n'en ferait qu'un. Il lui glissa un simple « Attends ! » avant de prendre son rôle de cavalier au sérieux. Là, ses mains quittèrent la taille de Louise. L'une d'elle, la gauche, alla rejoindre la main droite de la jeune femme posait sur son épaule. Pendant ce temps, l'autre glissa au creux du dos de louise, invitant leur corps à se frôler. Il entremêla les doigts de sa main à ceux de son amie. Il prit enfin le contrôle du rythme de leur pas, de l'ondulation de le corps, avec une lenteur presque hypnotisante. Ses dix doigts donnèrent parfois de petites pulsions, comme on tape sur un piano, en suivant le tempo et les notes de la musique. Il tentait avec un grand art de partager ce qu'il entendait, dans une douceur sans faille, conscient que la musique était trop calme pour qu'elle la perçoive. Il invita ensuite leurs doigts emmêler à se coller à leurs épaules, comme pour restreindre encore leur espace. Presque un même corps, deux personnes, peu de pudeur pour des soi-disant amis. Il déplaça ses pieds, gracieusement, ôtant sa maladresse. Un peu en arrière, légèrement à droite, retour vers l'avant, le corps se courbant sensiblement dans une vague de sensualité. Il la regardait dans les yeux, se posant mille et une question. Elle lui donnait la force de déplacer des montagnes, de faire naître l'homme aussi attentionné et sans maladresse qu'il présentait, en cet instant. Il pouvait écouter son cœur et faire taire son cerveau. Emmêler leurs doigts avait été une chose, entrelacer leurs lèvres en était une autre. Il souhaitait se projeter dans le temps pour éviter cette angoissante révélation. Le futur semblait si inaccessible alors qu'un simple seconde l'y amène. Et si elle ne l'aimait pas ? Et si elle refusait son amour ? Et si ce cerveau se mettait en pause, quelque instant ? Son regard s'attarda quelques seconde sur les lèvres de la jeune femme. La distance diminua peu à peu dans une longue attente. Il maintenait son cerveau en veille. La musique l’entraînait dans sa lenteur, parcourant des millimètres à peine à chaque secondes. Son cœur s'excita, partageant, sans doute, sa frénésie à son amie qu'il serrait dans sa danse. Et puis rallumage automatique. Les lumières s'allumèrent là-haut, dans ce crane stupide et malchanceux. Braxton glissa alors le visage sur le côté et se logea au dessus de l'épaule de sa partenaire. Tempe contre tempe, il se maudit d'avoir était si peureux. Il leva les yeux au ciel, avant de les clore pour profiter de son ouie, de son toucher, de son odorat. Comme elle sentait bon ! Mille émotions lui parcoururent, mais celui de la déception n'en était pas moins le plus intense.

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Louise Grayden
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LOU ∞ Laugh, Love, Live.
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MessageSujet: Re: 06. You and I were meant to be   06. You and I were meant to be EmptyDim 24 Fév - 16:57

Louise Grayden était une adolescente volontaire, courageuse et oui, parfois même audacieuse – étonnamment, peu de personnes connaissaient ce dernier trait. Ils la pensaient bien trop sympathique pour savoir s’imposer quand il le fallait. Ils avaient tort. La brunette tenait de ses parents, à l’évidence. On ne montait pas une dizaine de restaurants gastronomiques réputés aux Etats-Unis sans posséder un certain sens des affaires ou une grande motivation. Par ailleurs, Louise s’était déjà battue pour un bon nombre de causes auxquelles elle croyait, comme la défense des animaux par exemple, et de leurs droits. Ou encore l’intégration des personnes sourdes dans la société. A une échelle plus personnelle, elle savait comment s’y prendre pour que ses parents l’écoutent et cèdent à certaines de ses demandes. Sa voie était, de son point de vue, déjà toute tracée, et elle comptait bien travailler dur pour obtenir la position qu’elle voulait, plutôt que de s’appuyer sur la réputation de sa famille. Oui, contrairement à ce que nombre de gens pensaient d’elle, Louise était parfaitement capable de se débrouiller pour arriver à ses fins, et sans écraser d’autres gens pour autant. Elle n’avait aucunement besoin qu’on la protège de tout, comme une petite chose fragile et innocente. Ce qu’elle avait dans sa ligne de mire, l’adolescente se donnait à fond pour l’obtenir, quels qu’en soient les efforts ou les risques.

Mais il y avait un domaine, un seul, pour lequel cette règle ne s’appliquait pas. L’exception qui la confirmait, en quelque sorte : ses relations. L’amour, l’amitié. Lou était dotée d’une qualité qui, malheureusement, comptait aussi comme son plus gros défaut. Elle ne voyait toujours que le meilleur chez les autres. Aujourd’hui et après toutes les claques qu’elle s’était prises, elle avait changé, clairement. Elle se méfiait de tout le monde ou presque. Auparavant, Louise offrait son amitié et même sa confiance à n’importe qui. Il suffisait d’être quelqu’un de sympathique. Une conversation agréable, quelques rires partagés, et elle ouvrait les portes de sa maison, tout comme celles menant à son cœur. Mais elle s’était fait avoir, beaucoup trop de fois, et avait désormais retenu la leçon. On avait abusé de sa gentillesse. Certaines personnes ne la côtoyaient que pour profiter de sa villa avec piscine, ou de sa générosité – car elle aimait faire plaisir en offrant des cadeaux. Un jour, elle avait été trahie par un garçon, qui faisait semblant de l’apprécier, pour apprendre un peu plus tard qu’il avait parié avec des amis. Et qu’il ne l’aimait pas. C’était un peu avant le décès de Mme Powell et son déménagement à Lima. En venant vivre en Ohio, Louise imaginait que ce serait un nouveau départ pour elle. Un moyen de renforcer son caractère, de montrer aux autres qu’elle n’était pas si naïve. Alors, depuis, elle faisait attention. Ses vrais amis pouvaient se compter sur les doigts d’une seule main. Elle n’ouvrait plus les portes de sa maison au premier camarade venu. Et n’ouvrait son cœur qu’à ceux qui le méritaient vraiment, et avaient su prouver qu’ils en étaient dignes.

Seulement, ces mauvaises expériences en avaient fait une jeune femme trop méfiante, parfois. Surtout, qui manquait d’assurance. Elle pensait toujours à mal au départ. Imaginait que lorsqu’on souhaitait se rapprocher d’elle, c’était uniquement pour abuser de sa gentillesse. Braxton avait eu beaucoup de mal à gagner sa confiance, il pouvait en attester. Combien de temps aura-t-il fallu, avant que Louise ne se dévoile enfin ? Au début, elle avait douté. Il insistait bien trop pour que son attention soit dénuée d’arrière-pensées. Il se montrait trop bavard, trop joyeux en sa présence, jamais dans un mauvais jour, jamais à faire ou dire quoi que ce soit qui pourrait la blesser. Lou, à l’époque, et même encore maintenant, ne voyait que la trahison. Que Braxton l’apprécie, tout simplement, était une raison qui ne lui avait pas traversé l’esprit une seule fois. Et pourtant. Aujourd’hui, après tout ce temps, ils étaient ensemble au bal et partageaient une complicité à laquelle Louise tenait énormément. Alors, si elle devait appliquer cette règle qu’elle appréciait réellement, celle qui disait qu’elle pouvait tout obtenir si elle s’en donnait la peine, elle pourrait profiter du moment. Avouer à Braxton ce qu’elle ressentait pour lui. Expliquer que cette amitié s’était peu à peu transformée en autre chose. Lui dire à quel point elle avait envie qu’il la prenne dans ses bras pour ne plus jamais la relâcher. Oui, elle pourrait. Mais elle avait peur. Trop peu de gens s’étaient intéressés à elle pour sa propre personne, plutôt que pour sa grande villa, ou le compte en banque de ses parents. Elle avait déjà beaucoup de mal à trouver des amis fiables, sincères et loyaux. Alors le reste… Sa famille s’obstinait à lui répéter depuis sa naissance qu’elle pouvait tout faire, tout avoir. Ils avaient tort. Elle voulait Braxton, mais elle ne le pouvait pas. Il l’aimait comme une amie. Une amie proche, certes, mais toujours une amie. Venant d’un garçon aussi exceptionnel que lui, c’était déjà beaucoup. De quel droit réclamerait-elle davantage ? Ne pouvait-elle pas se contenter de ce bonheur presque parfait ?

Elle abdiqua alors, prête à retourner à leur table, essayant tant bien que mal de dissimuler sa déception. Toutes ces batailles intérieures entre sa raison et son cœur la fatiguaient. Elle devait arrêter de se torturer comme ça, avant que cette soirée, et cette histoire toute entière, ne finisse mal. Louise s’apprêtait à retirer ses bras du cou de Braxton, bien malgré elle, lorsque, dans un sourire, il avoua qu’il était bien, ici, sur cette piste. Son pauvre cœur déjà malmené manqua un battement. Avait-elle bien compris ? Avec humour, il ajouta que Jenny pourrait parfaitement le kidnapper s’ils se posaient de nouveau sur leurs chaises. Lou esquissa un sourire à son attention, amusée. Il avait toujours les mots pour lui faire oublier ses malheurs, peu importe son état émotionnel. La brunette garda donc ses bras bien place, et paniqua légèrement à l’idée de ce qui suivrait : une danse. Un slow, même. Elle n’avait pas réfléchi en rejoignant la piste pour éviter la cheerio. Et maintenant, elle se retrouvait là, à ne pas savoir quoi faire de ses jambes. Avant même qu’elle n’ait pu partager son trouble avec Brox, ce dernier prit les choses en main. En quelques mouvements, son cavalier la mit à l’aise. Il la tenait, à la fois doucement et fermement, guidant le moindre de ses pas, l’aidant à deviner la musique grâce à leurs mains jointes. Braxton était d’une attention infaillible, vouant chaque seconde à rendre cet instant plus agréable pour elle. Louise osa finalement lever son regard sur lui. Il l’observait intensément, d’une manière encore inconnue. Pourtant, l’adolescente pouvait se vanter de connaître toutes les expressions de son visage : il s’agissait, parfois, de son unique moyen pour comprendre son entourage. Elle était bien trop troublée pour tenter d’analyser ce qui se passait. Et en un éclair, la tempe de Braxton se retrouva contre la sienne, alors qu’il continuait de la faire danser.

Elle se mordit la lèvre, réfléchissant à vivre allure, essayant de trouver un sens à ce regard si inattendu, et encore inconnu. A nouveau prise dans ses rêves, elle se dit que, peut-être, il avait ressenti quelque chose de spécial pour elle. Mais la réalité ne tarda pas à la rattraper, toujours implacable. Braxton s’était simplement assuré qu’elle aille bien, pour savoir s’il faisait les choses correctement. Ca ne devait pas être facile pour lui : jusqu’à preuve du contraire, Louise était la première amie sourde qu’il emmenait à un bal. Il avait certainement eu de nombreux doutes concernant la façon dont la soirée se déroulerait une fois sur la piste. Oui, c’était ça. Ce regard intense ne pouvait pas avoir d’autre signification. Elle devait arrêter de voir ses signes partout, elle devait arrêter de se fourvoyer. Avant qu’il ne soit trop tard. Fermant les yeux un instant pour reprendre contenance, elle ne les rouvrit pas tout de suite, soudain prise de sensations toutes nouvelles. Louise n’entendait pas, et ne voyait plus rien. Alors évidemment, les deux autres sens fonctionnant parfaitement bien en cet instant précis prirent le dessus. Le parfum de Braxton lui faisait tourner la tête. Elle avait envie de s’endormir et de se réveiller avec cette odeur, pour toujours. Lou sentait également le bras de son cavalier glissé dans son dos, qui la retenait et la guidait dans la danse. Leurs corps étaient proches. Vraiment proches. Leurs deux mains, toujours jointes. Braxton continuait à frapper doucement sa peau de ses doigts, en rythme, donnant une certaine idée du tempo à Louise qui ne distinguait plus aucune vibration. Elle se laissa aller complètement. Elle avait confiance en Braxton, elle n’avait pas besoin de voir, elle pouvait baisser ses paupières – et accessoirement, sa garde – pour profiter de chaque seconde. A nouveau, ce fut comme s’ils se retrouvaient seuls au monde, à l’instar de quand elle l’avait aperçu, en arrivant dans le gymnase. A la différence près que cette fois, elle pouvait vraiment y croire. Lou était incapable d’entendre la musique, les rires, les discussions des autres lycéens, le tintement des verres, ni les autres sons. Et maintenant que ses yeux étaient fermés, elle ne pouvait plus rien voir. Rien, absolument rien ne l’empêchait de penser que l’univers leur appartenait. Qu’ils étaient complètement seuls dans cette salle. A l’intérieur de leur petite bulle. A cette pensée, un sourire étira les lèvres de Louise. Un sourire que personne ne lui connaissait encore, et qu’elle-même ignorait posséder : celui du bonheur parfait. Enfin.

Elle ne savait pas combien de temps avait passé. Dix, vingt secondes. Peut-être une minute. Toujours est-il que lorsqu’elle revint à la réalité, sa tête avait glissé pour se poser sur l’épaule de Braxton. Et l’une de ses mains s’étaient frayée un chemin jusqu’à sa nuque. Elle avait également l’impression d’être encore plus proche de lui qu’avant, presque complètement collée contre son corps. Qu’avait-elle fait ? Son rythme cardiaque s’accéléra. Elle s’était laissée submerger par ses envies, par la façon dont elle voulait voir la soirée se terminer, sans même penser aux conséquences. Bien trop paniquée pour réfléchir, elle releva la tête, brusquement, tendue. Le fait que Braxton ne se soit aucunement plaint de cette proximité lui passa au-dessus. Elle plongea son regard dans le sien, laissant la peur la gagner, celle d’avoir tout gâché, ignorant les bonds de son cœur qui semblait vouloir lui déchirer la poitrine. « Je suis désolée, » lâcha-t-elle précipitamment. « Je… » Sa gorge se serra. Une larme roula le long de sa joue. C’était trop tard, maintenant, elle se sentait exploser, il fallait qu’elle aille jusqu’au bout. « Ce bal, c’était une mauvaise idée, Braxton. » Elle secouait frénétiquement la tête alors que ses yeux devenaient de plus en plus brillants. « Je croyais que je pourrais, mais… C’est trop dur. J’ai été stupide. Je suis désolée, pardonne-moi. Il faut que… » Elle avait besoin de prendre l’air, tout de suite, ou elle étoufferait dans cette salle. Clairement, ils n’étaient pas seuls au monde. Sans attendre de réaction quelconque, Louise fit volte-face, la respiration saccadée, alors qu’elle tentait de se frayer un chemin parmi les lycéens qui dansaient toujours. Inconscients de ce qui venait pourtant de se passer sous leurs yeux. Lou regardait droit devant elle, ignorant tout le reste, se concentrant sur une seule chose : la porte qui lui offrirait la délivrance.

Lorsqu’elle l’atteignit, elle fonça dedans plus qu’elle ne l’ouvrit, et se retrouva seule, au beau milieu d’un couloir rempli de casiers. Deux adolescentes la surprirent alors qu’elles quittaient les toilettes des filles. L’une d’elle jeta un regard dédaigneux à Louise, puis elles disparurent, happées par le gymnase où la fête battait son plein. Un couloir n’était pas suffisant. Elle avait besoin d’être complètement seule. La jeune sourde marcha sur quelques mètres, poussa une porte battante normalement utilisée comme issue de secours, et fut dehors en un éclair de seconde. S’assurant qu’aucun autre de ses camarades ne soit dans le coin, elle longea le mur avant de se laisser glisser contre. Les jambes repliées sur sa poitrine, les bras entourant ces dernières, Louise enfouit sa tête dans ses genoux et pleura. Elle pleura pour avoir dit oui à ce bal en sachant très bien les risques qu’elle prenait. Pour ne pas avoir su mettre ses sentiments de côté. Pour avoir abandonné Braxton sans aucune explication. Pour avoir craqué devant lui. Pour la conversation qui viendrait sûrement entre eux, quand elle devrait retourner là-bas et tout lui avouer. Pour leur amitié qui n’existerait certainement plus après tout ça. Mais surtout, elle pleura pour sa stupidité. De n’avoir pas su se contenter de ce qu’elle avait. Et d’être tombée amoureuse d’un garçon qu’elle n’aurait jamais.

C’est à ce même moment qu’une main se posa sur son épaule.
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