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 02. Blood is on the dance floor

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MessageSujet: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyDim 1 Sep - 11:14

Spoiler:

Vous l'entendez, ce tempo rapide ? Ce rythme de batterie entraînant, qui bat la mesure en même temps que les battements de votre cœur dans votre poitrine ? Ce n'est pas seulement votre oreille qui a été accroché par ce son, c'est tout votre être. Sans même que vous vous en rendiez compte, vous frappez le sol de votre pied, vos épaules remuent pour accompagner les notes de musique, vous avez chaud, vous vous sentez fiévreux. Tout votre corps vous crie de bondir sur la piste de danse, et c'est ce que vous finissez par faire, parce que c'est l'effet que produit le disco sur les gens.
C'est une explosion de couleurs qui danse devant vos yeux. Pour l'occasion, tout le monde a sorti sa plus belle tenue... ou du moins, sa tenue la plus voyante, chacun voulant se faire remarquer, et scintiller aussi fort que les boules à facettes suspendue au plafond. Les garçons draguent en pattes d'éléphant, les filles se dandinent en micro-short à paillettes, boots compensées et coiffures dignes de Farah Fawcett, plus c'est flashy, mieux c'est. Bienvenue à l'ère du Disco.

Partout il se chuchotait que les Second Chances et les Awesome Voices avaient été définitivement effacés du paysage de Lima. La compétition des chorales n'aurait lieu qu'avec les Urban Hymns et les New Direction comme participants. Mais les événements qui s'annoncent pourrait bien faire taire les mauvaises langues. Ce n'est pas une simple dissolution qui suffirait à faire taire les voix des choristes. Quoi de mieux que le disco pour se faire entendre, quand on sait que cette musique servait d'exutoire à une population en crise. Ce fut une révolution sociale et musicale, un véritable phénomène de mode, l'avènement d'une musique libératrice, le symbole d'une société refusant de se laisser bâillonner, tout comme il est impensable aujourd'hui pour les deux chorales de se laisser museler sans réagir. C'est au son de Gloria Gaynor, Donna Summer et KC and the Sunshine Band qu'a lieu l'ouverture de cette contre-soirée à faire pâlir d'envie le mythique Saturday Night Fever. John Travolta peut aller se rhabiller, ce soir, c'est vous qui mettrez le feu !

Vous avez l'impression d'avoir traversé une faille spatio-temporelle, à l'époque où vos parents, à votre âge, se trémoussaient énergiquement dans des tenues improbables, perchés sur des chaussures si hautes qu'elles vous donnent le vertige ? Et vous avez toujours voulu connaître ce sentiment libérateur que l'on ressent aux premières notes de Stayin' Alive, et vous laissez entraîner par le rythme de cette chanson ? Les Second Chance et les Awesome Voices l'ont fait pour vous.
Les lumières ont été tamisées, et l'éclairage coloré des spots rebondit en arcs lumineux sur les boules à facettes. Où que vous posiez les yeux, tout est brillant. C'est rose, c'est bleu, c'est doré. La piste de danse ressort vivement au centre de la grande salle réquisitionnée pour l'occasion, avec des dalles de lumières sur lesquels vous pourrez vous défouler allègrement. Qu'importe que tous les regards soient fixés sur vous, ce soir, il n'y a pas de ridicule, juste de la joie et la sensation d'être en vie, cette douce chaleur qu'on ressent quand on se laisse porter par la musique dynamique du disco.
Pour l'occasion, peut-être avez-vous fouillé dans l'armoire de vos parents, à la recherche d'une tenue qui collerait au thème de la soirée. Une chemise aux couleurs fluo, un top brodé de strass et de sequins, un pantalon moulant dans une teinte métallisée qui renverra la lumière des projecteurs, une robe à paillettes, tout est bon du moment qu'on vous remarque. Vous hésitez, vous n'avez pas l'habitude, ce n'est pas votre époque, ce n'est pas votre genre. Et puis franchement, vous n'êtes pas à votre aise dans ce jean si serré. Mais qu'on se le dise, plus c'est serré, plus c'est disco !
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Ruby Caldwell
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyLun 2 Sep - 12:56

Le Piano-Bar. Ruby ne put se retenir d'esquisser un sourire en apprenant que le lieu dans lequel se passerait la fameuse soirée disco de Megan Morgan et Cassandra Hamilton n'était autre que celui qu'elle fréquentait le plus dans cette ville en dehors de son appartement. C'en était presque trop facile. Lors de son entrée à l'université, quand ses parents avaient décidé de couper les vivres, la jeune femme avait dû trouver un moyen de gagner son pain. Et à défaut de conserver les petits jobs qu'elle arrivait de temps à temps à dégoter, elle s'était longtemps produit chaque semaine sur la petite scène qu'abritait ce bar, pouvant ainsi allier l'utile à l'agréable en pratiquant toujours sa passion pour le chant et le piano. Aussi, lorsque le quartier général des Awesome Voices avait été saisi, afin d'assouvir ses besoins musicaux même sans attendre aucune rémunération en retour, elle avait continué de s'y rendre. Cet endroit, elle le connaissait par cœur. Un frisson d'excitation parcourut son dos, le long de sa colonne vertébrale. Comment les deux directrices de chorales auraient décidé d'aménager cet espace? Elle imaginait déjà la mythique boule à facette accrochée au plafond, au centre de la salle. Les tables et les chaises auraient laissé la place à une immense piste de danse sur laquelle les invités pourraient se déhancher à leur aise sur les airs les plus célèbres des années quatre-vingts. L'imposant instrument aurait été dégagé de l'estrade pour permettre d’accueillir les représentations prévues. Et tout cela dans l'unique objectif de relancer les chorales vaincus lors des précédents concours afin de leur permettre de retrouver leur place dans la compétition. Pour y parvenir, Ruby et ses fidèles acolytes avaient développé toute une stratégie, préparé avec Megan un numéro époustouflant visant à éblouir les sceptiques quant à l'idée de rejoindre une chorale, mais également à montrer à chacun que la défaite aux Nationals avait peut-être affaibli leur effectif, mais sûrement altéré leur talent. Oui, les Awesome Voices allaient enfin reprendre du service, et ils ne comptaient sûrement pas sur la chance pour ramener à eux de nouvelles recrues. Il fallait être les plus brillants, les plus doués, les plus convaincants. Bref, les plus « disco ».

***

Cette soirée, Ruby l'avait désirée, attendue, mais surtout, appréhendée. En effet, plusieurs éléments auraient pu facilement la faire renoncer à s'y rendre. Premier argument, et pas des moindre: elle avait été victime d'une supercherie qui la contraignait à rester cloîtrée chez elle tant elle craignait d'être reconnue en ville. Une annonce de rencontre, publiée dans la gazette de Lima au début du mois, prétendait qu'elle recherchait l'âme sœur. Si elle n'avait pas contenu son nom, elle avait vite compris qu'il s'agissait de sa propre personne de part la description détaillée de son physique, son âge et son numéro de téléphone portable. Ce genre d'article était assez rare pour faire jaser, et la brunette était certaine que les rumeurs allaient bon train et que son nom avait sûrement été mentionné. Au départ très en colère au point de dévaliser toutes les boutiques mettant à disposition les journaux, elle avait fini par être si honteuse qu'elle avait évité plusieurs jours tout contact avec l'extérieur. La fête était sa première vraie sortie depuis que l'annonce avait été publiée. Deuxième argument, lié au premier: Ruby avait obtenu des réponses et reçu plusieurs messages, mais un seul avait retenu son attention. Le premier. Il fallait avouer qu'elle ne l'avait pas accueilli chaleureusement, et sur le coup, elle s'était montrée plus froide qu'elle ne l'avait jamais été. Mais cela n'avait pas semblé perturber le mystérieux émetteur des réponses qui n'avait pas arrêté de lui faire comprendre qu'il n'était pas fou et qu'il était persuadé de sa bonne foi. La jeune femme n'y avait pas cru pendant longtemps, mais elle s'était finalement résolue à lui donner l'une de ses innombrables adresse e-mail afin de continuer la conversation. Au fond, elle avait été touchée que quelqu'un s'intéresse à elle de cette manière, sans même la connaître réellement. L'adrénaline avait fait le reste. Elle s'en voulait toujours d'avoir cédé, et pis encore, d'avoir accepté de rencontrer cet inconnu. Car celui-ci avait souhaité profiter de l'occasion pour arrêter de se dissimuler derrière son écran. Qu'est-ce qui avait poussé Ruby à consentir à ce projet? Elle ne le savait pas elle-même. Et maintenant, des sentiments contradictoires la poussaient à fuir alors que son corps le refusait. Enfin, dernier argument: cette soirée confrontait les Second Chances aux Awesome Voices. Et qui disait Second Chances disait Charlie Watson-Brown. Leur entrevue au Breadsticks, provoquée par cette dernière, lui avait fait ouvrir les yeux sur un fait qu'elle avait toujours ignoré. Wyatt Pillsbury, son Wyatt, était en couple. Et ce depuis presque aussi longtemps qu'elle le connaissait. Cette nouvelle l'avait complètement abattue et avait réduit à néant son espoir de le posséder un jour. Savoir qu'elle allait enfin les voir réunis dans la même pièce lui nouait la gorge. Cependant, bien décidée c'étaient sa détermination et son refus d'abandonner qui lui permettaient de tenir bon et qui la poussa à passer les portes du Piano-Bar.

La majorité des convives se trouvait déjà sur place lorsqu'elle foula le sol du point de rencontre. Une musique étourdissante sortait des différents amplis disposés à chaque coin de la pièce, et les projecteurs réchauffaient le lieu autant que les corps brûlants de la fièvre du samedi soir. Pourtant à l'heure, elle se douta que l'empressement des participants à la fête avait permis à celle-ci de démarrer très rapidement. S'avançant au travers de la foule déjà dense, elle se hissa sur la pointe des pieds avec toute l'aisance d'une jeune femme habituée à porter des talons hauts, et chercha par dessus les têtes les membres de sa chorale avec qui elle se devait d'ouvrir la soirée sur une reprise originale de Hung Up. Seulement, difficile d'apercevoir qui que ce soit dans cette obscurité à peine levée par les reflets de la boule à facette et par la piste de danse aux dalles lumineuse multicolores. Prête à battre en retraite, elle sentit soudain une main se poser sur son épaule. Surprise, elle se retourna vivement pour découvrir le visage de Megan, laquelle était déjà revêtue de sa tenue de scène pailletée. « Par ici ma jolie. » lança-t-elle à Ruby sans même prendre le temps de la saluer, ni de lui accorder un regard. Ne trouvant rien à répliquer, la brunette obéit et suivit sa directrice sans broncher. Ralentie par le poids de ce qu'elle transportait, elle tenta tant bien que mal d'éviter de heurter les personnes environnantes avec ses bagages. Enfin arrivée dans une arrière-salle qu'elle n'avait jamais visité et dont elle devina qu'il s'agissait des coulisses réservés aux choristes pour la soirée, elle fut un peu mécontente d'elle-même en constatant qu'elle était la dernière. Wyatt et Ezrael se trouvaient déjà là, habillés et chaussés de leurs patins à roulette qui allaient faire la particularité de leur chorégraphie. Ruby leur adressa à tous les deux un immense sourire mais s'arrêta là, gênée par la présence de Megan. Celle-ci semblait d'ailleurs bien sereine. Elle pointa un doigts vers le fond de la pièce à l'intention de la brunette. « Tu as dix minutes pour te changer, pas une de plus. Étant donné qu'on n'a pas été fichu de nous donner un local séparé, t'as pas intérêt à te montrer pudique. » La choriste n'était pas pour. Pas du tout même. Mais apparemment, elle n'avait pas le choix. « D... D'accord. Si au moins vous vouliez bien vous retourner... s'il vous plaît. » Megan leva les yeux aux ciel mais ne fit aucune remarque. Se précipitant dans son coin, Ruby sortit de son sac sa paire de patin, son short et son top brillant qui avaient été choisis dans le but d'être le plus à l'aise possible pour enchaîner les pas de danse. Rapidement et en serrant les dents, elle défit sa robe, enfila à la quatrième vitesse sa tenue, puis prit davantage son temps pour mettre ses patins. Des heures de répétitions avaient été nécessaires pour qu'elle parvienne à tenir dessus sans tomber toutes les dix secondes, et pour cela, l'expérience de Wyatt avait été plus qu'utile. Une fois prête, elle se rapprocha du trio pour un dernier débriefing. La coach prit tout naturellement la parole. « Très bien. Je suis talentueuse, vous êtes moyens, mais il faut bien avouer que vous faites des efforts. Par contre les autres là dans le public, ils sont carrément minables. Alors ce soir on va leur redéfinir ce qu'est le disco comme si nous l'avions inventé. C'est clair? » Ruby hocha la tête, habituée par cet égocentrisme.

Laissant Megan emboîter la marche, la brunette en profita pour enfin prendre la parole en s'adressant à ses deux camarades. « Avec un peu de chance, ça fera réfléchir d'éventuels candidats. » C'était bien le projet que les trois compères avaient en tête. Non sans difficulté à cause des chaussures roulantes qu'ils avaient aux pieds, ils montèrent finalement sur scène. Les progrès de la jeune femme en patin prenaient enfin toute leur signification lorsqu'elle arriva à prendre sa place. Le noir se fit, puis un silence brutal remplaça les airs discos. Leur musique commença alors, et un spot vint éclairer la directrice qui commença seule les premières phrases.
Time goes by so slowly
Time goes by so slowly

Ruby reprit alors en cœur derrière elle.

Time goes by so slowly


Puis la voix d'Ezrael s'éleva en harmonie avec les deux autres.

Time goes by so slowly


Et enfin celle de Wyatt.

Time goes by so slowly
Time goes by so slowly
Time goes by so slowly

Les projecteurs les illuminaient désormais tous. Le rythme s'accéléra, le public s'anima, et le refrain démarra, chanté par Megan. Heureuse de retrouver la scène aux côtés de ses camarades, Ruby rayonnait.

Every little thing that you say or do
I'm hung up
I'm hung up on you
Waiting for your call
Baby night and day
I'm fed up
I'm tired of waiting on you

La brunette lança une œillade complice aux choristes avant de s'avancer en glissant sur la piste avec une aisance acquise grâce à l'entraînement. Pour ce morceau, elle allait tout donner. Cette prestation était une occasion en or pour donner aux spectateurs l'envie de les rejoindre.

« Time goes by so slowly for those who wait
No time to hesitate
Those who run seem to have all the fun
I'm caught up
I don't know what to do

Time goes by so slowly
Time goes by so slowly
Time goes by so slowly
I don't know what to do »

Sur ces dernières phrases, elle recula pour reformer une ligne, et tous reprirent le refrain en harmonie en exécutant la chorégraphie. Ces mouvements complexes l'épuisait, mais sa joie l'aidait à supporter ses jambes douloureuses. La foule était en délire et la jeune femme se réjouit de constater que les invités passaient un bon moment. Entre deux glissades, elle tenta de repérer le mystérieux inconnu qu'elle devait retrouver ce soir grâce à un code vestimentaire qu'ils avaient défini par e-mail. N'y parvenant, pas, elle abandonna et se laissa entraîner par la mélodie, se déhanchant en rythme pendant qu'Ezrael et Wyatt se succédait sur les partie qui leur étaient attribuées.


Dernière édition par Ruby Caldwell le Dim 29 Sep - 20:35, édité 4 fois
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02. Blood is on the dance floor Empty
MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMar 3 Sep - 0:23

Après son retour à Lima, Ezrael avait souhaité retrouver la partie de sa vie de lycéen qui lui avait apporté le plus de bonheur : la chorale des Awesome Voices. Il n’avait aucune idée de sa bonne santé ou non, il ignorait si Bryan Ryan en était toujours le directeur, et si des personnes qu’il connaissait à l’époque s’étaient accrochées pour faire s’épanouir cette petite chorale de lycée. Finalement, après avoir pris quelques renseignements auprès de l’office du tourisme et surtout auprès de Christabella, il apprit qu’elle était bel et bien active, maintenant destinée aux adultes, et que Bryan Ryan avait comme qui dirait, laisser le bateau couler sans capitaine alors qu’ils avaient perdu une bataille. Tout ça lui semblait très apocalyptique, et n’avait pas cerné la guéguerre qui faisait rage entre toutes les chorales de la ville. Une chose était sûre : il voulait réintégrer ce groupe ! Il s’intéresserait aux détails plus tard, là n’était pas la question. Le recrutement fut simple et rapide, il chanta une chanson qui lui tenait à cœur, qui n’était autre que Jude des Beatles, et visiblement souffrant d’un cruel manque d’effectif, la nouvelle directrice s’empressa de l’accueillir au sein de leur petite troupe de choristes. D’après les rumeurs, Bryan Ryan s’était enfuit lâchement avant même qu’une compétition essentielle pour la survie de la chorale ne soit engagée. Mais manifestement, il ne valait mieux pas trop prononcer son nom ; sujet sensible…

Ezrael s’était donc retrouvé dans cette nouvelle équipe d’Awesome Voices. Il ne connaissait aucun des membres de celle-ci, mais le cercle était tellement restreint qu’il n’avait eu aucun mal à se faire accepter, à son plus grand bonheur. Il y avait Ruby qui était une charmante jeune femme, très douce et enthousiaste ; Wyatt, quant à lui, était un des médecins qui travaillait à St Rita, et Ezrael avait donc pu le côtoyer d’autant plus. C’était un homme très abordable, sympathique et son sarcasme était souvent le bienvenu pour détendre l’atmosphère. Quant à Megan, la nouvelle responsable de la chorale, elle avait beau être perfectionniste, égocentrique et autoritaire, elle n’en était pas moins quelqu’un de respectable et avec du recul, elle n’était pas une mauvaise meneuse, loin de là. Autant dire qu’avec la multitude de choristes qu’ils étaient, le compte était vite fait, et ils avaient plus vite fait de se considérer comme un quatuor que comme un véritable chœur. Mais d’après Ms. Morgan, le « re-début » de l’Ere des Awesome Voices était proche ! Ils allaient enfin revenir à l’apogée qu’Ezrael avait connu six ans plus tôt. Ils allaient bientôt recruter de nouvelles voix ; du sang neuf comme elle disait. Lui-même, bien qu’il vienne seulement de revenir en ville et de réintégrer l’équipe, avait été chargé d’enrôler quiconque serait susceptible d’avoir une voix intéressante. Merci du cadeau ! Et ils avaient cette soirée eighties d’organisée afin de montrer à tout un chacun qu’ils n’étaient pas morts, et qu’ils accueillaient qui que ce soit à venir partager un peu de son temps. Ezrael trouvait toutes ces démarches chronophages, et malheureuses. Autrefois, il n’était pas seulement question de trouver des choristes, il s’agissait avant tout de partager un moment agréable à chanter tous ensemble. Du moins, c’est l’image qu’il en avait gardé…

Megan Morgan les avait poussés à s’entraîner à cor et à cri pour cette soirée disco. Il n’était de retour à Lima que depuis deux semaines, mais elles n’avaient pas été reposantes. Du tout. Son emménagement, son nouveau travail, ses entraînements trois fois par semaine pour la chorale. Le tout saupoudré délicatement sur un décalage horaire de huit heures. Que du bonheur ! Ezrael était exténué, il avait du mal à rester concentré tout au long de la journée, et le plus souvent, c’était les Awesome Voices qui en payaient le prix. Il baillait, trébuchait au beau milieu de la chorégraphie, se trompait de paroles, ou les oubliait. Il avait eu un mal fou à apprivoiser ces patins à roulettes de malheur. Mais bon sang, qui avait eu l’idée de lui accrocher ces engins diaboliques aux pieds ? Tant de difficultés qui lui avaient finalement attirées les foudres de leur manager, désespérée de la qualité de prestation d’Ezrael. À croire qu’il avait perdu tous sens du rythme et de la grâce durant ces années d’étude. Mais décidé à ne pas décevoir son groupe, il s’était entrainé sans relâche dès qu’il avait un peu de temps pour lui, autant pour le chant - qu’il maîtrisait plus aisément - que pour la chorégraphie. Il devait même porter Megan à un moment de ladite-chorégraphie !

Bien que le lieu de la soirée était gardé secret jusqu’au dernier moment, les membres des chorales avaient reçus un message un peu plus tôt en fin de cette fameuse après-midi. Ils avaient besoin de se préparer et de s’échauffer avant le grand show, après tout. Lorsqu'il reçut finalement le point de rendez-vous par message, Ezrael ne se fit pas prier. Il s’empara de son sac qu’il avait préparé plus tôt et se mit en chemin sans perdre une minute. Il était hors de question qu’il arrive en retard. Il se dirigeait vers le piano-bar, et il s’en souvenait comme si c’était hier. Il appréciait s’y rendre, et venir écouter les quelques talents de Lima, venus se produire sur cette petite scène privée. Le cadre était tellement charmant ; il s’imaginait vraiment danser du disco toute la nuit dans cette salle.
Il entra dans l’établissement, rien n’avait changé. Mis à part la piste de danse à carreaux lumineux, aux spots multicolores et à la fameuse boule à facettes, tout était semblable à ses souvenirs. Megan était déjà là, et lui indiqua une petite pièce dans les coulisses où il pourrait se changer. Il était le premier arrivé. C’était parfait, il aurait le temps de s’entraîner encore un peu ! Et c’est ce qu’il fit, jusqu’à finalement connaître chaque mouvement machinalement. Il avait enfilé ses patins, et tenait presque dessus sans avoir l’air d’un panda sur un skate. Ses partenaires arrivèrent tour à tour, Ruby un peu plus tard que Wyatt. Ils semblaient avoir tous un peu le trac, mais ils sentaient que tout se passerait bien. Ils savaient parfaitement ce qu’ils faisaient, ils allaient même pouvoir vraiment s’amuser ! Alors qu’ils étaient fins prêts à monter sur scène, Ezrael sentit cette adrénaline monter en lui. Une sensation qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps, beaucoup trop longtemps. À présent, plus de doute : il était enfin dans son élément, et tout se passerait à merveille. Rien ne pourrait plus entraver son bien-être.

Les premières notes de Hung Up commençaient à résonner, tout d’abord sourdes, puis de plus en plus intelligibles et marquées. Megan commença à chanter, alors que la lumière se porta sur elle, puis vint le tour de Ruby, avant celui d’Ezrael. Time Goes By So Slowly, répétaient-ils en chœur. Wyatt se joignit au groupe, formant alors des harmonies parfaites à tous les quatre. La chanson continuait, avec les voix de Megan de nouveau, puis de Ruby. Elles chantaient à la perfection. La partie d’Ezrael arrivait bientôt, plus qu’un vers et il allait devoir lui aussi pousser la chansonnette. Il commencerait par le refrain, où ils devaient tous chanter.

Every little thing that you say or do
I'm hung up
I'm hung up on you
Waiting for your call
Baby night and day
I'm fed up
I'm tired of waiting on you

Every little thing that you say or do
I'm hung up
I'm hung up on you

Waiting for your call
Baby night and day
I'm fed up
I'm tired of waiting on you

Alors que tout le monde s’arrêta de chanter, lui devait continuer. Il n’avait pas eu le choix de sa partie, et autant dire qu’il n’aurait pas choisi celle-ci, alors qu’il devait porter Megan à ce même moment. Pourtant, alors qu’il avait énormément appréhendé ce passage, tout se passa comme sur des roulettes ; c’était le cas de le dire. Avec grâce et précision, tout semblait avoir été érigé au centimètre.


Dernière édition par Ezrael Z. Ashmore le Dim 22 Sep - 15:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMar 3 Sep - 3:01

Debout face aux miroirs sur les murs de la salle de répétition, Wyatt laissa son regard glisser le long de sa tenue avec un sourire aussi amusé que dubitatif. Si on lui avait dit qu’un jour il enfilerait un pantalon pattes d’eph noir scintillant, une chemise blanche déboutonnée pour laisser paraître une bonne partie de son torse et une veste à paillettes noire, le tout perché sur une paire d’authentiques patins à roulettes, le gynécologue vous aurait sûrement ri au nez. Le thème disco ne l’avait pas enchanté, mais les ordres de leur directrice n’étaient pas ouverts à la discussion. Son autorité n’avait nullement été entamée par la fuite généralisée de la plupart de leurs membres après la défaite des Awesome Voices dans la compétition, pas plus que son ego d’ailleurs, et il n’avait pas fallu longtemps à la belle brune pour le faire savoir.

Le départ de Bryan avait été un premier coup au moral des troupes qui ne s’étaient jamais vraiment ressoudées autour de cette peste de Megan, et la défaite n’avait au final été que la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase en dépit des efforts de Ruby pour remotiver tout le monde. Il n’y avait donc eu qu’elle et lui pour répondre présent lorsque l’ex-starlette avait sonné le rappel pour relancer la chorale clandestinement. Former une chorale, même souterraine, à trois, c’était un peu maigre. Hasard heureux, Ezrael Ashmore l’un des internes qu’on lui avait déjà présenté dans les couloirs de l’hôpital, fraîchement revenu au pays, s’était montré désireux de reprendre le flambeau du groupe de son adolescence. Ils seraient donc quatre à monter sur scène le lendemain. Quatre... On était loin de leur splendeur passée. Si la représentation était une réussite, ils pourraient tirer profit de ce succès pour mettre à exécution leur plan de recrutement. Il leur fallait de nouvelles recrues s’ils voulaient pouvoir revenir la tête haute dans la compétition. Les gens ne se formaliseraient peut-être pas de leurs rangs clairsemés une fois mêlés aux Second Chances, mais cette alliance était très temporaire et lorsqu’ils devraient à nouveau les affronter, ils ne pourraient pas faire front seuls.

Chassant ces idées de son esprit alors qu’il repensait encore à Peter qui ne cessait de l’éviter, Wyatt roula jusqu’à la chaise à l’angle de la salle sans quitter son image des yeux. Il fallait admettre qu’il était plutôt satisfait de son reflet après le succès de leur dernière séance avant le grand jour. Leur première et dernière répétition en costumes pour s’assurer que tout irait bien même en prenant en compte l’évasement de leurs pantalons. Le choriste avait été rassuré de voir qu’Ezrael avait finalement fait des progrès sur ses petites roues et qu’il ne laisserait vraisemblablement pas tomber Megan au milieu de leur numéro. Pour sa part, le gynécologue était aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau, les quatre roulettes lui donnant bien plus de stabilité que les lames auxquelles il était habitué depuis toujours grâce au hockey, et il n’avait pas même cillé à la mention de cet accessoire inédit. Attrapant sa serviette et sa bouteille d’eau, il roula jusqu’à la sortie en fredonnant l’air de Madonna pour la centième fois de la journée.

***

Ce n’était pas le genre de Ruby d’être en retard. Il leur restait moins d’un quart d’heure avant de monter sur scène, où diable pouvait-elle être ? La bouche pincée, le gynécologue coula un regard en direction de Megan qui poussait à nouveau la porte de leur vestiaire improvisé puis vers Ezrael qui avait l’air à la fois nerveux et béat. Il tira son téléphone portable de sa poche pour s’assurer qu’elle n’avait pas essayé de le contacter et après avoir dévisagé sa page d’accueil vide, il se résolut finalement à envoyer un message à Charlie pour lui souhaiter bon courage pour sa propre collégiale. Sa petite-amie avait décliné son offre de venir ensemble au Piano-Bar après qu’ils aient reçu l’indication du lieu jusqu’alors tenu secret, prétextant qu’elle devait s’occuper de Cassandra Hamilton et qu’elle le retrouverait plus tard. Le médecin n’avait pas jugé bon d’insister pour laisser à la jeune femme de l’espace pour gérer le stress dont elle était vraisemblablement elle aussi victime et l’avait laissée à l’appartement. Malgré l’empressement qu’il avait de retrouver le devant de la scène, Wyatt ne pouvait s’empêcher d’être inquiet, et pas seulement pour sa propre performance. Pas une fois Charlie n’avait mentionné Grace, alors qu’il savait pertinemment qu’elles appartenaient à la même chorale. Même pas une petite remarque au détour d’une phrase. Rien. Le silence complet. Avait-elle elle aussi oublié l’incident de l’église ou bien avait-elle préféré mettre tout cela derrière eux après qu’il l’ait rassurée ? Cette absence totale de réaction avait fini par le rendre mal à l’aise au point qu’il n’avait pas eu le courage de mentionner le changement de dernière minute dans le programme et l’intégration de Grace à son groupe. Pour apaiser sa culpabilité, Wyatt préférait penser qu’ils ne s’étaient pas étalés sur les détails de la soirée pour se réserver la surprise mutuelle. Mais serait-elle bonne ?

Le cliquetis de la porte qu’il entendit malgré la sono qui jouait déjà à plein volume lui fit relever la tête et en voyant le visage souriant de sa partenaire, les craintes de Wyatt furent dissoutes. Malgré le rythme infernal qu’il tenait toujours entre sa clinique et ses gardes à l’hôpital, les répétitions épuisantes, le silence de Charlie et le reste, le gynécologue avait noté le léger changement chez la jeune femme mais n’avait jamais trouvé le temps de lui accorder son attention en dehors du quartier général. Ces derniers jours avaient semblé particulièrement éprouvant et il n’avait fait qu’ajouter à son fardeau en lui demandant la faveur d’intégrer Grace, mais elle ne s’était jamais plainte. Et elle était là à présent, souriante, déterminée, prête à briller. Il lui adressa un clin d’œil en voyant Megan lever les yeux au ciel avant de se retourner pour lui laisser un peu d’intimité. La directrice n’avait pas été tout à fait exacte en disant qu’on ne leur avait pas offert de vestiaires séparés, il y avait bel et bien deux salles à leur disposition, mais elle avait refusé de se mêler aux chanteuses des Second Chances qui ne comptaient qu’un membre de sexe masculin sous prétexte que ce serait surpeuplé et qu’elle avait besoin de place pour ses affaires. Toutefois Ezrael et lui, témoins de la scène, se gardèrent bien de piper un mot et la suivirent sur scène en silence. Se plaçant derrière Ruby, il saisit sa main dans la sienne et la pressa doucement en guise d’approbation, ses yeux verts se faisant plus chaleureux en constatant qu’une fois de plus ils étaient sur la même longueur d’onde.

Wyatt resta en ligne tandis que Megan et Ruby ouvraient le bal puis lorsque vint le refrain, il se laissa glisser avec grâce jusqu’à elles pour effectuer une série de slaloms tout en chantant, avant d’attraper le bras de sa partenaire lorsque la voix d’Ezrael entonna ses couplets.
Ring ring ring goes the telephone
The lights are on but there's no-one home
Tick tick tock it's a quarter to two
And I'm done
I'm hanging up on you

I can't keep on waiting for you
I know that you're still hesitating
Don't cry for me
'cause I'll find my way
you'll wake up one day
but it'll be too late

Ils avaient répété encore et encore pour que tout soit parfait. Il connaissait les mouvements par cœur, aurait pu les refaire les yeux fermés, mais son regard resta fermement accroché à celui de la brunette. Une fois son corps contre le sien, il la laissa doucement glisser jusqu’au sol entre ses jambes puis tira d’un coup sec pour la relever en la retournant face au public et effectuer le seul porté qu’ils avaient introduit dans la chorégraphie. Ses mains maintenaient fermement la jeune femme cambrée au-dessus de lui et il se laissa rouler le long de la scène en tournant doucement sur lui au rythme de la musique pour la reposer juste avant que les derniers refrains qu’on lui avait attribués n’arrivent et qu’ils reprennent leurs infernaux moulinets disco.

Every little thing that you say or do
I'm hung up
I'm hung up on you
Waiting for your call
Baby night and day
I'm fed up
I'm tired of waiting on you

Every little thing that you say or do
I'm hung up
I'm hung up on you
Waiting for your call
Baby night and day
I'm fed up
I'm tired of waiting on you
La chorégraphie était plus libre pendant la partie instrumentale, et tandis que le volume diminuait, les choristes encourageaient le public à prendre part à la fête en murmurant de nouvelles harmonies pour finalement reprendre leurs déhanchements débridés lorsque la musique explosa à nouveau dans la salle. Il reprit une dernière fois les refrains avant que la musique ne cesse pour laisser place aux applaudissements et au soulagement. Tout s’était passé exactement comme prévu. Les Awesome Voices étaient de retour, et rien n’aurait pu le faire redescendre de son nuage à cet instant.
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Grace Hamilton
Grace Hamilton
We don't own our heavens now.
We only own our hell.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMar 3 Sep - 15:13

C’était serré. C’était collant. Et pourtant c’était large à partir des genoux. C’était un paradoxe. C’était un glaucome promis à quiconque poserait un peu trop longtemps les yeux sur elle. C’était rose. C’était brillant. On aurait dit qu’une Ke$ha en overdose de yaourt à la framboise lui avait vomi dessus après une séance d’aérobic trop intense.

C’était parfait.

Satisfaite de son apparence on ne pouvait plus remarquable, la blonde interrompit là sa séance de contemplation après le dernier ajustement de sa ceinture et revint à son petit coin attitré.

Le disco n’avait jamais fait partie des grandes passions de Grace. Néanmoins, à force de cotoyer ce qu’elle apprit à appréhender comme une puissance mystique et colorée au fil des répétitions, et à l’aide de la quasi-lobotomie qu’elle s’était infligée pour se mettre en condition pour cette soirée, une fois qu’on parvenait à surmonter le côté épileptique de la chose, on, ou du moins, elle, pouvait y trouver des similitudes singulières avec la Foi qu’elle entretenait avec tant de soin. Après tout, cette célébration de la vie au milieu de lumières colorées un peu trop forte et ces hommes parvenant à toucher des notes qui laissaient supposer, et de très loin, qu’ils avaient été totalement dépourvu d’appareil génital, n’est-ce pas le principe même d’une messe dans la plus pure tradition chrétienne ?

Certes. On pouvait éventuellement se poser des questions quant à la version strassée de guimpe qu’elles proposaient. Mais dans ce cas précis, Grace préférait laisser aux Voies du Seigneur toute leur Impénétrabilité.

S’assurant que le scotch double-face qu’elle avait disposé à l’intérieur des chaussures à semelle over-compensée, devenues les meilleures amies de leur chorégraphie, et surement la pire chose qui soit jamais arrivée à ses chevilles, était bien en place, relative question de survie pour les spectateurs du premier rang si jamais l’objet éminemment meurtrier s’envolait au cours de la performance pour atterrir sur leur crâne, la benjamine des Hamilton se releva. Une main passée dans sa chevelure qu’une bonne demi-heure de soins plus bestiaux qu’attentifs avait gonflée en volume au-delà de toutes espérances scientifiques, elle jeta un dernier coup d’œil à son téléphone.  

L’appareil vibrait en pure perte au milieu du tas de vêtements « civils » qu’elle avait abandonnés au profit de sa combinaison de Barbie Boogiebitch. Aucunes traces du seul couple entièrement inclus dans les rangs des Second Chances. Qui se trouvaient également être, statut qui la concernait peut-être un peu plus personnellement, ses partenaires de prestation.

Quelque part cela l’arrangeait. Et pas seulement parce qu’elle aurait moyennement apprécié de sentir l’œil parfois trop perçant du Faithorn se balader sur les corps exposés des choristes dans ces vestiaires un peu trop mixtes qu’on leur avait assigné. Ou encore qu’elle craignait la découverte des ravages du temps sur le corps de sa femme qu’elle soupçonnait une gaine de dissimuler. Aussi, alors qu’elle semblait désespérément attendre une réponse des Anciens, derrière sa lèvre inférieure totalement aspirée par sa consoeur supérieure, Grace ne pouvait s’empêcher d’être heureuse. Parce qu’Il était apparu à elle. Qu’Il avait tenu parole. Qu’Il l’avait aidée quand elle en avait le plus besoin. Qu’Il avait bien montré que l’Autre n’influencerait plus que moyennement ses actes. Que même si il faisait mine de ne pas croire en Eux, Il ne la laisserait pas. Petit miracle empailletté au col échancré, Il s’était proposé et l’avait sauvée. Serrant contre ce qu’elle estimait être l’emplacement physico-géographique son cœur la feuille froissée de paroles qu’Il lui avait donnée, son premier cadeau en quelque sorte, elle en récita religieusement les phrases soulignées, destinées à sa personne.  

De l’autre côté du mur, la performance des Awesome Voice se terminait. Ca allait être à elles.  

Au moins ils avaient chauffé le public. Donné un petit avant-goût. Ils leur avaient inoculé juste assez de disco pour qu’ils puissent pleinement profiter de ce qui allait venir. Le bruit des roulettes sur la scène lui arracha un rire clair. Ils avaient le sens de la mise en scène. De leur côté, histoire d’éviter le tarif groupé pour les urgences de Sainte Rita, la chorale de l’église avait décidé de s’épargner les patins. Elles n’avaient pas besoin de ça. Elles avaient d’autres atouts, songea-t-elle en remontant d’un geste ferme sa poitrine.

Leurs Voix.

Et, Grace n’en doutait pas, cela suffirait largement à assurer le spectacle et l’œuvre de charité qui le doublait. Car, en effet, si la résistance des chorales évincées s’était orchestrée dans l’ombre, les Second Chances avaient bien vite su en tirer un parti un peu plus efficace que le simple plaisir des boules à facette et les crises d’exéma causées par le port abusif de lycra. Cette performance était un cri, un appel à leur leader. Et Grace était bien déterminée à le faire passer, de force si nécessaire.

Les dernières notes synthétisées se désintégraient dans la clameur de la masse spectatrice.

Se retournant, la pianiste jeta un regard circulaire sur les chanteuses attroupées.

-Wats…Charlie et Joana sont…, marmonna-t-elle, front plissé.    

Si l’idée de laisser l’acheminement de Cassandra en des mains bien moins correctement désinfectées que les siennes lui avait tiré une vague grimace, elle avait pourtant bien dû admettre qu’il fallait bien une figure de proue blonde au-devant des performances des Second Chances. C’était devenu leur marque de fabrique.

Et il était temps de mettre le bateau à la mer.

Haussant ses épaules, elle administra une petite prière pour à peu près tout et n’importe quoi, se décidant à confier à Dieu le soin d’assurer leur inévitable succès.

-Go go Power Rangers !, chuchota-t-elle avec un petit sourire en découvrant l’ensemble plus ou moins identiques aux couleurs si vives qu’elles formaient.

Amen.

C’était le moment. Elle laissa tomber la feuille et s’approcha de la scène. Comme un vieux diaporama, elle cligna des yeux et les paroles qui lui restaient à mémoriser qui s’agitaient au rythme de la bande son qu’elle avait presque apprise s’effacèrent, remplacées par le block épais du couplet tant de fois marmonnés.  

Trois pas. Ca y était. Le calme relatif était revenu dans le Piano Bar. Elle passait juste après Lui. Evidemment. C’était un peu une façon d’être ensemble.

Dans l’obscurité troublée par les stroboscopes, la bouche entrouverte, toutes vocalisèrent sur la première note.

Un sourire. Un projecteur. Un pas en avant. Un coup de hanche.

A elle.

Took a ride to the end of the lane
Where no one ever goes

L’avantage du timbre ultra-sonique de Mika était indéniablement qu’elle pouvait se placer dans sa tonalité sans beaucoup d’arrangements.

Ended up on a broken train with nobody I know
But the pain and the longing's the same
When you're dying


Et puis, quelqu’un qui avait célébré Grace Kelly dans une de ses chansons ne pouvaient qu’être un interprète à valoriser.

Now I’m lost and I’m screaming for help alone


Main en haut. Retour en bas. Explosion lumineuse. Retour dans le groupe. Répartition. Synchronisation. Toujours sourire. Quatre tons plus haut. C’était reparti.

Relax, take it easy
For there is nothing that we can do
Relax,…

Harmonie.

… take it easy
Blame it on me or blame it on you.

Revenant vers l’arrière, quoique concentrée sur la chorégraphie, elle adressa un sourire à la très jaunâtre Christabella qui s’avançait pour sa partie. Son regard divagua sur les spectateurs. Ses mouvements, et plus particulièrement ceux des jambes, l’empêchèrent d’y trouver ce qu’elle cherchait. Elle garda pourtant le sourire.

Ca n’allait pas être parfait. Ca l’était déjà.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMar 3 Sep - 22:26

« Bon sang ! »

Aussitôt, Christabella rougit violemment et se mordit la lèvre en jetant des coups d'oeil furtifs autour d'elle, consternés par son langage. Elle avait beau ne plus vivre sous le joug de ses parents depuis plus d'un an, elle n'en avait pas pour autant perdue ses bonnes manières, et lorsqu'elle se laissait aller de la sorte, elle s'en voulait. Christabella Alessa Gillespie, ce n'est pas comme ça que tu as été élevée, se sermonna-t-elle intérieurement.

Pourtant, en levant les yeux sur le miroir à pieds, qui renvoyait son reflet, Christa déglutit avec difficultés. C'est sûr, la tenue qu'elle portait collait avec le thème de la soirée, mais à dire vrai, si elle avait eu son mot à dire, elle n'aurait certainement pas choisie... ça. Bon, elle l'avait eu, son mot à dire, seulement l'enthousiasme général l'avait quelque peu empêchée de refuser. Fort heureusement, elle n'aurait à porter cette combinaison que pour une chanson. Une seule et unique chanson. Quelques minutes de torture. Elle fronça le nez en se tournant à demi pour se regarder sous toutes les coutures. Un œil extérieur aurait vu une jolie jeune femme, moulée dans une tenue qui mettait ses formes en valeur. Mais ses yeux à elle ne pouvaient se détourner du décolleté plongeant, de ses fesses soulignés par le tissu collant. Elle ne portait jamais, jamais, de tenue de ce genre. Si elle avait pris confiance en elle au fil des années, si elle avait appris à aimer son corps et à ne plus le dissimuler derrière des vêtements inadaptés, ce n'était pas pour autant qu'elle appréciait de le dévoiler autant. Une chanson, rien qu'une chanson. Elle se pencha en avant pour déterminer si le maquillage qu'elle avait appliqué sur ses yeux n'était pas trop voyant, mais avec le jaune voyant de sa combinaison, rien n'aurait pu être plus voyant. Ce n'était qu'une chanson, mais elle allait lui paraître vraiment, vraiment longue.

Avec un soupir, elle s'écarta du miroir et se laissa tomber sur une chaise pour enfiler ses bottes à talons. Ces horribles chaussures qui lui faisaient mal aux orteils. Grace lui avait confié qu'en enfilant les siennes, elle avait l'impression que ses chevilles allaient se briser sous l'effort. Et bien ma foi, Christa ne pouvait qu'approuver. Comment pouvait-on porter des trucs pareils sans se briser les deux jambes ? En équilibre précaire sur ses talons, Christa retint une nouvelle grossièreté, et son regard se posa avec envie sur la robe qu'elle avait dégoté pour le reste de la soirée. Qu'est ce qu'il lui tardait de pouvoir retirer cette combinaison jaune vif et d'enfiler cette petite robe, bien plus discrète que la tenue qu'ils allaient tous porter. Elle caressa le tissu légèrement brillant de la robe, avec une pointe de déception et d'envie, puis se morigéna intérieurement. Si les Second Chance montaient sur scène, c'était pour une bonne raison, autre que d'animer la soirée Disco. Ils allaient tous essayer d'envoyer un message à Cassandra. Sa meilleure amie, qui avait vraiment besoin qu'on la réconforte et qu'on lui redonne envie de chanter. Serait-ce suffisant ? Christabella l'espérait. Il ne manquerait plus qu'elle ait enfilé cette immondice pour des prunes.
Les choristes se réunirent, prêts à grimper sur scène. Apparemment, elle était la seule à être dérangée par la tenue, à moins qu'ils aient appris à faire avec, et à dissimuler leur impatience d'enfiler quelque chose d'autre. Elle pouvait bien faire l'effort, elle aussi. Inspiration, expiration. Lumière qui s'allume.

En observant Grace qui déambulait sur scène, perchée sur ses talons, Christabella se dit que si personne ne s'étalait sur le public, ce serait une chance. Puis ce fut son tour, et elle fit un pas en avant en ondulant. Et surtout, en priant pour ne pas trébucher.

« It’s as if I’m scared
It’s as if I’m terrified
It’s as if I'm scared
It’s as if I’m playing with fire
Scared. (Relax)
It’s as if I’m terrified
Are you scared ?
Are we playing with fire ? 
»

Le feu, elle jouait avec, pour oser grimper sur scène et s'exposer dans une tenue pareille. Une chanson, et elle pourrait porter quelque chose de plus... de moins... disco.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMer 4 Sep - 14:48

Comment Robin Faithorn avait réussi à trouver ces costumes de scène, le mystère resterait entier, mais une chose était certaine, Ashandra ne mettrait jamais les pieds dans cette boutique. Marchant avec précaution sur ses plateformes jusqu’au miroir que Christabella venait de laisser pour s’assurer qu’elle avait réussi à dompter sa poitrine et que celle-ci resterait bien dans sa combinaison orange pour toute la durée du spectacle, elle coula un regard en direction de Grace, seule autre choriste capable de comprendre le mal qui la rongeait, et qui semblait étrangement à l’aise avec la profondeur de son décolleté. La petite sœur de Cassandra avait l’air d’avoir quelque chose à prouver ce soir, et à la manière dont elle remontait ses atouts, ça n’avait pas tout à voir avec le fait de convaincre son aînée que les Second Chances devaient reprendre la compétition. Face à son image, la jeune femme ne put retenir un petit rire nerveux devant sa tenue, et préféra détourner le regard de son corps moulé à l’extrême pour se concentrer sur sa crinière de boucles brunes. Toute la semaine elle s’était entraînée avec son fer à friser et avait consommé une quantité de mousse coiffante qui mettait à elle seule en péril l’avenir de la planète, mais le résultat était parfait. On aurait dit Donna Summer sur la couverture de Once upon a time. En orange fluo... Mais plus le temps de tergiverser, de l’autre côté de la porte on entendait déjà l’acclamation du public pour les Awesome Voices, elles allaient devoir prendre place. La choriste ajusta son bandeau sur le dessus de sa tête, revérifia une dernière fois que tout était en place, et se dirigea vers la porte avec Grace et Christabella.

En dépit de toutes ses craintes, les répétitions s’étaient bien passées. Caitlin avait prévenu de son absence en arguant de ses responsabilités au lycée et s’était défilée, lui offrant au moins le confort de ne pas avoir à endurer l’atmosphère toujours tendue entre elles. Christabella, discrète comme à son habitude, ne lui avait pas accordé un regard de plus que le strict nécessaire mais n’avait fait aucune remarque. Grace quant à elle avait l’air encore plus perdue dans son monde que d’ordinaire, mais malgré tout, l’ambiance de leurs réunions chez les Faithorn avait toujours été bonne. Il était clair que tout le monde avait hâte de remonter sur scène pour pouvoir prouver leur vraie valeur et regagner les suffrages du public. Mais avant tout, regagner la confiance de Cassandra. Leur défaite lors de l’édition précédente de la compétition des chorales avait sérieusement entamé la foi de leur directrice dans l’avenir de sa chorale et lorsque l’annexe de l’église leur avait été retirée, Ashandra avait craint qu’elle ne jette l’éponge pour de bon. Malgré ses distances précautionneuses avec son amie, l’afro-américaine ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter du comportement de Cassie ces derniers temps. Elle avait changé. Vraiment changé. Shandy la première pouvait comprendre ce besoin, mais ce qu’elle ne comprenait pas c’était la teneur de cette métamorphose de la douce Cassandra, toujours réfléchie et raisonnable, en une jeune femme plus impulsive et... rebelle. S’agissait-il d’une réaction à l’échec ? À sa séparation d’avec Jeremy ? Une crise d’adolescence à retardement ? Ou une véritable envie de changer comme celle qui l’animait ? Les limites qu’elle s’imposait dans sa relation avec la blonde lui interdisaient de chercher à en savoir plus et elle s’était condamnée elle-même à n’être que spectatrice de l’évolution de celle qu’elle avait considérée comme sa meilleure amie. Il n’était plus l’heure de regretter ce choix à présent. Elle avait changé pour le mieux, et elle était prête à se tortiller en combi-moulante à pattes d’éléphant devant un public probablement déjà échauffé pour lui montrer que leur chorale pouvait tout accomplir si seulement elle le décidait.

À la fausse question de Grace, Ashandra répondit timidement : «... bientôt là. J’ai reçu un message de Charlie pour me dire qu’elles arrivaient.» Le timing était parfait, à la minute près. Elles montèrent avec confiance sur la scène spécialement aménagée pour l’occasion et à peine avaient-elles pris place tel un petit arc-en-ciel dans l’obscurité troublée de flashs que les speakers grésillèrent avec les premières mesures de leur chanson et elle sentit son cœur s’emballer. La chanson était beaucoup trop haute pour sa voix grave et elle avait dû répéter des dizaines et des dizaines de fois pour espérer s’aligner avec la voix suraiguë de Grace, ne serait-ce que sur la première note chantée. Sa cabine de douche, son salon, sa chambre, sa cuisine, même les vestiaires de la salle de sport et le Parc Lincoln avaient eu le droit à des essais souvent infructueux d’atteindre l’ultra-son. Mais pour le grand soir, malgré le trac qui lui avait noué la gorge tandis qu’elle enfilait son habit de lumière, elle parvint à atteindre l’octave tant convoitée et son visage s’éclaira d’un sourire satisfait. La lumière avait dissous l’ombre dans laquelle elles s’étaient tenues pour permettre aux spectateurs de découvrir leur costume de scène à des lieues de ce qu’on attendait encore et toujours d’elles. Il était assez peu vraisemblable que les critiques parlent d’elles comme de nonnes quand son soutien-gorge menaçait de lâcher sous la pression tandis que Christabella ondulait en rythme à ses côtés.

Elle s’apprêtait à entonner le premier refrain lorsqu’elle sentit une nouvelle présence à ses côtés et constata avec soulagement que Joanna et Charlie venaient de les rejoindre. Cassie était là, quelque part, et elle pouvait assister au succès de leur représentation. Tout irait bien. Faisant rouler ses hanches, elle prit le devant de la scène tandis que l’harmonie des autres chanteuses avalait presque sa voix alors qu’elle commençait son couplet.
Love (Relax)
Repensant à tous les conseils de Joanna pour mieux se faire entendre et concentrant tout son désir de briller et d’être remarquable et remarquée, elle reprit une profonde inspiration avant de poursuivre. Il fallait qu’elle se fasse entendre, du public, de Cassandra, d’elle-même. Ces paroles lui parlaient, elle les avaient vécues, et elle y mettait toute la conviction dont elle était capable profitant d’être enfin dans une tessiture plus adaptée à la sienne.
There is an answer to the darkest times
It’s clear we don’t understand it
but the last thing on my mind
Is to leave you
I believe that we’re in this together
Don’t scream – there are so many roads left
Elle fit trois pas en arrière, manquant de peu de chanceler sur ses chaussures d’un autre monde, puis jeta un coup d’œil inquiet vers Charlie en espérant que celle-ci puisse lui communiquer d’un regard qu’elles n’avaient pas rencontré trop de difficultés avec l’aînée des Hamilton. Seulement la brunette était trop concentrée sur les harmonies du refrain suraigu qu’elles reprenaient encore et encore, et Ashandra dut se contenter de sa conviction et de sa foi pour le moment.

Relax, take it easy
For there is nothing that we can do
Relax, take it easy
Blame it on me or blame it on you

Relax, take it easy
For there is nothing that we can do
Relax, take it easy
Blame it on me or blame it on you
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMer 4 Sep - 15:25

« On va être en retard… on va être en retard… » Répétait Charlie en faisant claquer ses ongles contre le tableau de bord de la Ford tout en jetant frénétiquement quelques coups d’œil paniqués à sa montre. Garée devant l’imposante maison de la famille Hamilton, la jeune femme attendait le signal de Joanna pour venir sonner à la porte. Cette dernière avait eu pour mission de convaincre leur jolie directrice d’enfiler une tenue pour le moins inappropriée lorsque l’on n’en connaissait pas l’usage : une espèce de combinaison bleue particulièrement moulante sur le haut du corps mais ample au niveau des genoux ; une tenue dans le pur esprit disco de la soirée qui se profilait doucement à l’horizon. Charlie se souvenait encore des répétitions orchestrées dans l’appartement Faithorn, ces dernières semaines. Réunir tous les choristes n’avait pas été une mince affaire, mais avec l’aide de Joanna elles y étaient parvenues. Bien décidée à faire renaitre la chorale de ses cendres, Charlie avait eu la ferme intention de devenir le bras droit de Joanna et de la seconder dans la préparation de l’événement censé redonner la motivation nécessaire à Cassandra Hamilton pour reprendre son rôle de directrice. Et si l’idée de s’associer à Joanna l’avait rendue nerveuse au début, les choses s’étaient finalement déroulées tout naturellement entre elles. Charlie n’irait pas jusqu’à dire qu’elle s’était liée d’amitié avec la très professionnelle Joanna Ellingson mais leur petit duo fonctionnait et c’était ce qui importait le plus.

Une vibration en provenance de son téléphone portable la tira de ses rêveries et Charlie sursauta sur son siège, s’emparant immédiatement de l’objet qui faillit glisser entre ses doigts tremblotants. Un message apparut sur l’écran de son téléphone et un sourire se dessina instantanément sur les lèvres de la jeune femme : le voilà son signal ! Ouvrant la portière du véhicule avec hâte, elle sauta à pieds joints sur le trottoir et se dirigea d’un pas rapide vers la maison sans prendre la peine de verrouiller la voiture. Toute excitée, la brunette appuya longuement sur la sonnette et la porte finit par s’ouvrir, révélant le couple tant attendu : Cassandra et Joanna. Si la première semblait mal à l’aise dans la tenue qu’elle avait été forcée d’adopter, la seconde en revanche arborait une expression de soulagement qui laissait entendre que l’affaire n’avait pas été de tout repos. « Le carrosse est arrivé » S’écria-t-elle joyeusement, laissant passer Cassandra devant elle. « Tu es fabuleuse dans cette tenue, Cass ». Charlie adressa un grand sourire à l’ainée Hamilton puis se retourna vers Joanna. « Tout s’est bien passé ? Elle n’a pas posé trop de questions ? » Murmura-t-elle après que Cassandra se soit éloignée d’elles. Joanna leva les yeux au ciel et referma la porte de la maison. « Tu parles, j’ai eu un mal fou à la convaincre. Cela dit, je pense qu’elle ne se doute de rien, c’est le principal ». Charlie acquiesça puis s’élança vers la voiture. Quelques minutes plus tard, Joanna et Cassandra étaient toutes les deux installées à ses côtés dans le pick-up et Charlie envoyait discrètement son message à Ashandra pour la prévenir qu’elles étaient en chemin. Fourrant l’objet dans la portière, la choriste jeta un dernier regard inquiet en direction de sa montre et comprit qu’elle devrait faire rugir la vieille Ford si elle ne voulait pas manquer la représentation des Awesome Voices avant la leur.

*
Charlie n’avait jamais vu une telle effervescence dans le piano-bar : que ce soit dans la salle principale ou au niveau des coulisses, les gens s’agitaient autour d’elle, en proie à une excitation qui s’avérait contagieuse. Les Awesome Voices étaient déjà sur scène, à glisser sur leurs patins à roulettes tout en chantant Hung Up, de Madonna. Plissant les yeux, la jeune femme se retourna vers Joanna et Cassandra qu’elle avait emmenées à l’intérieur des lieux, loin des coulisses qui révéleraient tout de la supercherie dont Cassandra était l’heureuse victime. « Je dois m’absenter un moment, je reviens dans un instant » Déclara-t-elle tout en appuyant un regard significatif à Joanna qui hocha la tête. Si la belle brune avait dû s’habiller en même temps que Cassandra chez les Hamilton, Charlie en revanche avait décidé de repousser au maximum ce moment, n’ayant pas la moindre envie de se balader en tenue disco dans les rues de Lima –une décision qu’elle regrettait à présent, consciente de son retard.

Pivotant sur ses talons pour se précipiter vers les coulisses, Charlie ne put s’empêcher de couler un regard en direction de la scène et se figea net lorsqu’elle aperçut Wyatt en train de porter Ruby à bout de bras. Serrant les mâchoires, elle baissa le regard. Elle avait mieux à faire que regarder son petit-ami flirter une fois de plus avec sa rivale : elle avait une chorale à sauver. Sans un dernier regard pour le couple qu’elle aurait pourtant volontiers foudroyé du regard, elle se dirigea vers les coulisses et plus précisément vers les vestiaires qui leur avaient été attribués alors que les applaudissements s’élevaient dans toute la salle. En arrivant dans la petite salle, Charlie entendit la fin de la phrase d’Ashandra et lui adressa un sourire. « Joanna arrive, allez-y, on vous rejoindra pendant le premier refrain si tout va bien ! » Leur conseilla-t-elle. Détaillant la pièce du regard, elle aperçut enfin sa propre tenue, accrochée à un cintre dans le fond, et se remit en action –si elle voulait tenir son engagement, elle n’avait pas beaucoup de temps. Jetant son jean et son t-shirt sur le banc, elle enfila rapidement la tenue rouge et grimaça lorsque la combinaison lui colla aussitôt à la peau. Si elle avait appuyé le choix de la tenue lorsque celle-ci avait été proposée par Joanna, elle n’en demeurait pas moins mal à l’aise accoutrée de la sorte. Le décolleté était beaucoup trop profond et elle avait horreur de la ceinture ou bien même des chaussures ultra-compensées. Fronçant le nez de plus belle en chaussant ces dernières, elle finit par se redresser et ébouriffa légèrement ses cheveux afin de conserver le volume de ses boucles, qu’elle avait eu tant de mal à dessiner chez elle. Jetant un coup d’œil derrière elle, elle constata que Joanna n’était toujours pas arrivée et se dirigea vers la porte par laquelle elle était entrée, son regard scannant la salle, à la recherche de la jeune femme. Cette dernière était heureusement en chemin, se frayant un chemin parmi la foule, et Charlie désigna la scène du regard pour lui faire comprendre qu’elles étaient en retard. « Désolée, c’était un peu plus difficile que prévu là-bas » S’excusa la jeune femme quand elle parvint à sa hauteur. Charlie jeta un coup d’œil à Cassandra et esquissa un sourire lorsqu’elle vit ses sourcils se froncer devant les choristes –ses choristes- qui évoluaient sur scène. Charlie referma la porte d’un coup sec et se précipita vers les rideaux. « Prête ? » Demanda-t-elle à Joanna qui hocha la tête, visiblement plus en confiance qu’elle-même ne l’était. Prenant une longue inspiration, les deux choristes firent leur entrée sur scène et rejoignirent leurs camarades déjà présentes sur scène pour entonner le refrain.

« Relax, take it easy for there is nothing that we can do.
Relax, take it easy blame it on me or blame it on you
»
Alors que Christabella s’avançait vers le devant de la scène pour chanter sa partie, Charlie trouva le regard de Cassandra tout près de l’estrade et cette vision la rassura. Elle se sentait peut-être comprimée dans sa combinaison rouge et mal à l’aise devant le public du piano-bar mais savait également que tout ceci avait un sens. Les Second Chances envoyaient un message à Cassandra, elles rappelaient leur directrice. Cette chanson était un peu comme une déclaration d’amour adressée à celle sans qui rien de tout ça n’aurait été possible. Rassurée, la brunette détourna son regard et observa Ashandra prendre la place de Christabella. Le refrain reprit par la suite, répété deux fois par le groupe puis une fois par Joanna seule, tandis que les autres poursuivaient les chœurs. Enfin, pour le dernier refrain, la voix de Joanna se mêla à celles des autres, qui semblèrent faire écho à la sienne. Charlie ferma les yeux une seconde et fit le vide dans ses pensées. C’était son tour.

Ravalant son malaise, la jeune femme esquissa quelques pas en avant sur le rythme de la musique et, au lieu de contempler un point fixe au fond de la salle pour ne pas observer tous ces visages tournés dans sa direction, son regard accrocha celui de Cassandra.

« It’s as if I’m scared, it’s as if I’m terrified.
It’s as if I'm scared, it’s as if I’m playing with fire.
Scared, it’s as if I’m terrified. Are you scared? Are we playing with fire?
»
Elle y était parvenue. Elle n’avait pas fait demi-tour, ni paniqué. Et pourtant, c’était la première fois qu’elle n’avait pas sa guitare fétiche avec elle pour se rassurer. Reculant pour rejoindre la ligne formée par les choristes, ils répétèrent ensemble « Relax » deux fois puis la musique s’éteignit peu à peu. Les applaudissements retentirent aux quatre coins de la salle et Charlie se fendit d’un sourire rayonnant. Tout ce qu’elle espérait était que Cassandra soit fière d’elle. Et qu’elle soit prête à reprendre sa chorale en main.

Oeuf #22
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Cassandra Hamilton
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyJeu 5 Sep - 1:15

Il régnait chez les Hamilton un silence de messe. Jusque là rien d'inhabituel. Joseph et Candace dinaient chez des amis, et même si par politesse ils avaient invité leur ainée à les rejoindre, tous les deux savaient que c'était peine perdue. Grace quant à elle s'affairait à des activités qui auraient pu paraitre louche, si ce n'était pas justement de Grace dont il s'agissait Elle avait simplement prétexté une urgence strictement confidentielle, abandonnant sa sœur à son triste sort. Au final, rien n'allait plus chez la famille modèle de Lima. Cassandra boudait les convenances même si, toujours avisée, elle s'efforçait de faire bonne figure devant ses parents. Elle sortait souvent la nuit et rentrait à des heures indécentes pour une jeune femme de son rang, mais qui relevait de la pure normalité pour quiconque ne pouvait se targuer d'avoir reçu une éducation monastique. Et désormais la cadette faisait des cachoteries et avait décidé de mépriser la confiance qui ne leur avait jamais fait défaut, à elle et sa sœur. Pourtant cette dernière était loin d'être abattue. Le silence se brisa soudainement, chassé par les ondes sonores d'une ou plusieurs enceintes. La voix de Demi Lovato s'élevait, mêlée à celle d'une Cassandra survoltée dans une tenue plus que minimaliste : une serviette de bain. La vapeur en captivité s'échappait de la salle de bain à la hâte avant de s'évaporer dans l'air ambiant. La brosse tantôt dans ses cheveux, tantôt transformée en micro, Cassie avançait en direction de sa chambre sur le rythme de Really don't care. Ca pour s'en ficher, elle s'en fichait. Débarrassée du poids de toutes ces responsabilités, elle se sentait comme revivre. Vivre même. Elle était plus légère - et cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle ne s'encombrait pas du poids de ses vêtements en cet instant - plus libre, plus curieuse que jamais. Pas une once de regret ne la traversait lorsqu'elle pensait à tout ce qu'elle avait abandonné derrière elle - si tant est qu'elle y pensait. En fait elle pensait bien trop à elle et c'était pour cette raison qu'elle déplorait l'absence de ses amies. Elle rejoignait Joanna de temps en temps au centre commercial pour parler de futilités, mais la conversation finissait toujours par dévier sur le sujet qui fâche, à savoir la chorale. Depuis quand Joanna était-elle devenue si sérieuse et rabat-joie ? Elle croisait également Shandy, Christa et Charlie à la messe mais l'impression qu'elle avait de n'échanger que de simples banalités avec elles les rendait tristement moins amicales. Pourtant Cassie ne s'en formalisait pas. Elle savait que son comportement récent ne faisait pas l'unanimité auprès de ses proches et que, par conséquent, il lui avait fallu mettre un peu de côté ses anciennes distractions. La chorale, la messe, la charité, était-ce les seules choses qui pouvaient bien la lier aux autres ?

La sonnerie retentit dans le hall. Pile au mauvais moment, son passage préféré de la chanson. Décomplexée, elle cavala dans les escaliers en serviette de bain, baragouinant un anglais chamallow qui ferait illusion auprès de n'importe quel étranger. Elle ouvrit la porte et fut limite forcée de plisser les yeux tant l'accoutrement de Joanna lui agressait le regard. "Joanna, mais qu'est-ce que c'est que cette tenue ?" dit-elle en s'écartant pour la laisser entrer. "C'est marrant, j'allais te dire la même chose." rétorqua-t-elle en prenant ses aises. Cassie jeta un coup d’œil furtif à ce qu'elle portait et sentit soudain une vague de honte la submerger. Elle avait beau avoir changé, il y avait des limites à son inconvenance et jamais elle n'aurait délibérément ouvert la porte à un inconnu vêtue d'une serviette de bain. "Mais tu sais quoi ça tombe bien, t'auras qu'à enfiler ça." indiqua-t-elle en sortant un accoutrement similaire au sien de son sac. Seule la couleur différait. Une couleur qui faisait elle aussi mal aux yeux. "Tu te fiches de moi ?" s'enquit Cassandra, aux aguets comme si elle s'attendait à ce que d'une minute à l'autre on lui annonce la présence d'une caméra cachée. "De un j'aimerais savoir à quoi ça rime, de deux comment veux-tu que je remplisse ce décolleté et de trois... non." protesta-t-elle en remontant les escaliers. "Bonjour la fille décoincée, c'est ça que t'appelles de la spontanéité ? Sors de ta zone de confort ma petite, y'a un monde là dehors qui t'attend."

A force de batailler, Joanna parvint enfin à la persuader que ce costume était la meilleure chose pour elle. Elle était forte. Elle l'avait vendu comme une assurance vie, d'ailleurs ce petit discours de psychologie inversée était bien trop élaboré pour provenir d'elle. Quoiqu'il en soit lorsque Cassie redescendit les marches, elle avait bien pris soin de déloger un manteau long dans la penderie de sa mère, et ce malgré la chaleur qu'il faisait encore dehors. "Sérieusement ?" réprima Joanna, tandis que Cassie laissa glisser l'objet de sa culpabilité. "Splen-dide."
Charlie attendait sur le perron, complice et comme fière d'avoir accompli l'impossible. Elles se saluèrent modestement, Cassandra bien trop gênée pour se lancer dans des étreintes fraternelles à grand renforts de monosyllabes pompeuses et d'air euphorique. Venait-elle de décrire Grace ? Elle chassa aussitôt cette odieuse pensée. Elle la remercia d'un sourire pour les compliments formulés et se précipita tête la première jusqu'à la voiture.

Cassandra s'étonna de n'avoir pas eu droit au bandeau sur les yeux, d'autant plus lorsqu'elle découvrit le clou de la supercherie. Joanna lui agrippait fièrement le bras, comme si tout avait été orchestré alors que la principale concernée ne savait pas trop dans quel univers parallèle elle venait d'atterrir. Les Awesome Voices - les décombres qu'il en restait - se donnaient en spectacle sur les dalles colorées de la scène, armés de leurs roulettes et de leurs paillettes. Cassie ne put s'empêcher d'échapper un soupir face à l'assurance exacerbée que dégageait Megan. Au fond elle l'enviait presque d'être toujours aussi fidèle à elle-même. Joanna l'invita à s'asseoir sur un siège aux premières loges, tandis que la salle fut plongée dans la pénombre la plus totale. Un air de musique brisa le brouhaha ambiant de l'incompréhension qui s'élevait et Grace se dévoila sur la scène à son tour. Cassandra la fixait, perdue entre un sentiment de scepticisme et de fascination. A ce rythme elle pouvait aussi bien remplir son décolleté à elle aussi. Mais ce détail n'était que dérisoire. Ce fut au tour de Christa de s'avancer, de toute évidence aussi mal à l'aise qu'elle dans son costume mais tout de même assez généreuse pour passer outre ses complexes. A l'abri dans la pénombre, Cassie ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement, alors qu'elle comprenait enfin le but de leur entreprise. Quelle mauvaise langue faisait-elle, à se plaindre de n'être soutenue par personne. Trop obnubilée par des problèmes qui n'en étaient plus pour réaliser toute la perfection de ses amies. Et pour les remercier. La voix d'Ashandra s'éleva à son tour, d'une assurance et d'une conviction que Cassie savaient préparées pour l'occasion. Chacune des filles donnait tout ce qu'elle avait. Tout ce que Cassie avait bien pu leur insuffler en une année passée à répéter ensemble. C'était leur cadeau à elles. La consécration de son travail. De leur travail. Joanna et Charlie s'avancèrent à leur tour sur la scène et cette fois Cassie ne pu s'empêcher de ciller, laissant rouler sur sa joue une larme de bonheur. Sa nouvelle vie commençait maintenant.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptySam 14 Sep - 22:05

Depuis que Seana avait emménagé à Lima, il y avait un tas de choses qu’elle n’avait pas fait, avec ou sans bonne raison. Elle n’avait pas encore mis d’ampoule dans son entrée estimant que la lumière provenant du salon était bien suffisante pour lui permettre d'enlever ses chaussures, elle n’avait pas changé les rideaux du salon car elle n’avait pas encore mis la main sur un escabeau lui permettant de se hisser assez haut, elle n'avait pas encore mis à l'heure l'horloge qui se trouvait dans la chambre, et elle n’avait pas non plus déballé tous ses cartons, ayant décidé d’encombrer sa nouvelle penderie qu’avec des vêtements de tous des jours. C’est ainsi qu’elle se retrouva à genou devant son meuble, poussant quelques paires de chaussures afin d’atteindre le fond de son armoire. Elle s’accrocha les cheveux en un chignon lâche et tira le carton vers elle, poussant un petit soupir lorsqu’elle dut se rendre compte de son poids. Comment un carton plein de vêtement pouvait-il être si lourd ? Elle essaya de tirer délicatement sur le bout de scotch le retenant fermé, mais se résigna à utiliser les lames d’une paire de ciseaux lorsqu’elle vit qu'elle était en train de perdre son match contre le ruban adhésif. Elle souleva les pans et plongea aussitôt dans le carton. Une tonne de vêtements y était entassée et Seana ne savait pas vraiment si ce qu’elle cherchait y était ou si elle avait tout bonnement décidé de le laisser à Boston. Elle sortit chaque article un a un et minutieusement pour ne rien déplier et enfin, elle trouva son Saint Graal : un short ultra moulant, et ultra court d’une couleur jaune acide qui pourrait bruler la rétine de quiconque regarderait le bout de tissu trop longtemps. Après tout, si ce short était rangé dans le carton des habits hors du commun, ce n’était pas un hasard.

Ce qui n’en était pas un non plus était la raison pour laquelle elle avait besoin de ce short qu'elle avait pourtant décidé d'oublier. En fait, et en regardant sa montre elle se rendit compte qu'elle ne serait jamais à l'heure, elle devait se rendre au piano bar pour assister à une soirée disco pour Halloween. Il n’y avait pas de doute : les personnes osant croiser le chemin de son short jaune éprouverait bel et bien de l’horreur. Elle décida de mettre un top avec des paillettes rouges pour l'accompagner, et se rendit dans sa salle de bain pour se changer. Une fois ses habits de lumière enfilés, elle se contempla et vraiment ? Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à acheter de telles choses ? Surement un pari, ou une soirée déguisée de lorsqu'elle vivait encore à Boston. Cependant, le moment n’était pas propice à monter à bord du train des souvenirs, mais plutôt à s’attaquer à ses cheveux. A la base, elle avait décidé de se les crêper au peigne pour se créer un volume digne des années disco, mais elle s’était ravisé à la dernière seconde se rappelant la plaie que serait la mission pour les recoiffer dans le bon sens à la fin de la soirée. Elle opta pour deux gros macarons sur le dessus de sa tête, et lutta avec elle même pour réussir à les alignés et qu'ils aient à peu près la même circonférence. Pour le maquillage, elle avait acheté un eyeliner à paillette pour l’occasion et s’appliqua un train au-dessus de chaque œil d’une main experte. En ce qui concernait les chaussures à talons, elle n’avait pas vraiment de soucis à se faire. Elle inspecta son look une dernière fois devant le miroir de l'entrée et se rendit compte qu'a une telle heure, une ampoule au dessus de sa tête ne serait pas du luxe. Enfin, elle sortit de chez elle.

Après son chemin en voiture, car il n’y avait aucune chance qu’elle prenne le risque qu’on la voit ainsi accoutré en dehors du piano bar, elle se pressa d’entrer dans l’établissement pour s’entourer de personnes avec un look aussi improbable que le sien. Ou pire, à en croire la tenue ultra moulante des personnes présentes sur scène. Seana se demanda comment elles pouvaient respirer avec quelque chose qui permettait si peu de mouvement. En tout cas, tous les yeux semblaient être fixés sur scène, et personne ne la remarqua. Ni elle, ni sa tenue, ni son retard. Parfait. Elle se fraya tant bien que mal un chemin pour aller se chercher un verre sans alcool, et fut bien rapidement entrainé dans la folie du moment. Seana était d’un naturel à faire la fête : une bonne ambiance et de la bonne musique suffisaient à la faire bouger. Dès qu’elle reconnut la chanson Relax, elle se mit à accompagner les chanteurs, elle-même toujours un peu en retrait de la foule. Elle s’avança finalement et scruta d’un peu plus près le visage des personnes sur scène et jura qu’elle en avait vu plus d’une auparavant dans un contexte bien différent et surtout, bien plus couvertes. Elle plissa les yeux ne croyant pas le spectacle qui s’offrait à elle. Et pourtant, concernant la jeune fille qui chantait actuellement, Seana aurait pu mettre sa main à couper qu’elle l’avait vu à plusieurs reprise à l’église. Était-ce une sorte de quatrième dimension ? Car si Seana avait tout bien compris, la chorale de l’Eglise était composée de filles… Très pieuses et totalement plus sage en apparence. Seana s’était fait une idée très précise de ses femmes, et il fallait qu’elle se rende compte que son constat était tout faux. Tout à coup, ces demoiselles lui semblaient beaucoup plus réels, moins parfaites et plus humaines. Elle s’avança encore un peu plus, et demanda confirmation à la personne qui se trouvait désormais à ses côtés. Ce sont les Second Chances ? Elle n'avait pas encore eu le temps de bien comprendre ces histoires de chorales. D'après ce qu'elle avait entendu de ci, de là, il y avait quatre chorales à la base, puis à la suite d'une évènement dont elle ne savait rien, il n'y en eut plus que deux. Les deux chorales restantes avaient prévu une soirée Halloween au lycée, et les deux chorales déchues avait décidé de faire une soirée clandestine ici. Enfin ça, c'est ce qu'elle avait cru comprendre.
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Lexie A. Preston
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyDim 15 Sep - 3:48


Imposant la grande, unique et sublime Donna Summer à la maisonnée, Lexie était fin prête à célébrer Halloween, disco style. « Looking for some hot stuff baby this evening, I need some hot sutff baby tonight, I want some hot stuff babyy this eveniiing ! » La rouquine se dandinait en sous vêtements à travers la pièce et chantonnait - plus ou moins juste - tout en jetant allègrement sa garde-robe sur le plancher. Non pas qu'elle manqua de vêtements pailletés, colorés, excentriques et tout simplement improbables. Environ la moitié de ses vêtements avait été achetée à Camden, un quart avait été fourni par des amis créateurs de mode professionnels ou non, elle en avait "emprunté à long terme" à toutes les femmes qu'elle connaissait ou presque et ses goûts particuliers faisaient qu'elle ne manquait pas de choix. Et c'était sans doute tout le problème. Lexie Antonia Jane Preston pouvait faire dans la micro robe à paillettes ou le pantalon XXL n'importe quand. Il fallait qu'elle y aille à fond, qu'elle sorte le grand jeu. La totale. Le look le plus freak et le plus chic imaginable. Et la petite avait beaucoup d'imagination. C'est donc dans cette optique que la jeune femme se retrouva devant des tutoriels youtube qui lui apprirent à se crêper les cheveux. Avec sa toute nouvelle frange, l'opération était des plus complexes, mais Lex avait fait de la maîtrise de sa crinière rousse un art sans pareil. Et la dite crinière n'avait jamais aussi bien portée son nom. Elle faillit éclater de rire devant le résultat, mais se contenta de se prendre en photo et de tweeter la chose. #Disco #Hair #Crazy. Bien entendu, l'opération avait pris un temps fou et elle était toujours à demi nue, pas maquillée et pas habillée. Mais une fois n'est pas coutume, elle avait prévu très large et était quasiment certaine de pouvoir être à l'heure. Si JJ ne faisait pas l'idiot.

La grande rousse envoya donc un texto autoritaire à son meilleur ami et entreprit de faire un maquillage prononcé et très dramatique, comme disent les gourous de beauté sur Youtube. Enfin, elle en arriva à sa tenue. Elle essaya une combinaison d'un rose pétant qui aurait pu faire l'affaire, mais la chose datait et était loin de la mouler de façon flatteuse et lui comprimait la poitrine plus qu'autre chose. Après d'autres essais infructueux, elle finit par mettre la main sur une robe ridiculement improbable. C'était une tenue qu'on lui avait offert, en récompense de son aide dans les coulisses d'un défilé "jeunes créateurs" à New-York. La robe n'était pas forcément inappropriée sur un podium et avait un certain style. Mais elle était importable. Sauf si vous êtes Lexie Preston et que vous allez à une soirée disco. Un sourire aux lèvres, elle enfila cette aberration faite de paillettes, de dessins variées, de faux diamants. Un combo qui marchait. A peu près. L'indispensable paire de bottes blanches montantes - mais pas compensées, elle n'était pas déguisée en strip teaseuse - la rouquine dévala les escaliers de son pas éléphantesque et frappa vigoureusement à la porte de JJ. Ce dernier apparu, le cheveu presque aussi en bataille que le sien et avec un fantastique costard argenté. Entièrement argenté, avec les chaussures qui allaient avec. La londonienne s'empara de sa pochette d'un bleu brillant, contenant l'essentiel et hésita à s'enquérir des activités de sa soeur et de Madeleine, qui devaient peut-être venir. Mais elle abandonna l'idée, il était impossible qu'elles soient toutes les trois à l'heure le même jour. Ils filèrent donc dans la nuit, resplendissant sous les phares des voitures roulant dans la direction opposée et finirent par arriver au piano-bar. A l'heure donc.

Lexie tenait particulièrement à ne pas manquer le début du show, car elle savait très bien que quelques-uns de ses amis allaient chanter ce soir et elle voulait être aux premières loges pour les applaudir. La demoiselle envoya son meilleur ami commander le cocktail le plus ridicule qui lui vint à l'esprit - un Pink Lady - et battit dans ses mains avec ferveur quand les Awesome Voices furent annoncés. « Youhouuu, vas-y Lapin ! » son cri se perdit dans les exclamations du reste de la foule, qui se montra presque aussi enthousiaste qu'elle en écoutant la chorale. Madonna, de beaux garçons et des filles plantureuses, c'était une recette qui garantissait le succès. Et le coup des patins à roulettes, c'était du génie presque digne de l'indétrônable Sue Sylvester. L'ancienne cheerio eut un bref frisson, imaginant son ex coach lui passer un savon monumental pour avoir fraternisé avec l'ennemi. Mais bon, les soirées à McKinley High, elle avait suffisamment donné en son temps. Encore aujourd'hui, la rouquine se demandait comment elle avait pu passer deux ans dans cette prison de l'âme. Et peut-être que les Second Chances avaient lu dans ses pensées - elle soupçonnait les soeurs Hamilton d'avoir des capacités surnaturelles depuis des lustres - car leur apparition sur scène lui fit oublier radicalement le cours de ses pensées. Seigneur Tout Puissant, voilà qui était quelque chose. Par réflexe, la galeriste prit une rapide photo, comme pour se prouver que ceci n'était pas une apparition mystique. Voilà qui pourrait éventuellement lui faire réviser son jugement sur les bigotes. Enfin, elles n'étaient pas toutes coincées. « Gangsta Charliiiiie, woooop wooop ! » lança-t-elle, le poing battant la mesure dans les airs. Un large sourire aux lèvres, elle se déhancha sur Mika, comme le reste de l'assemblée et sous le rire de hyène de ce cher JJ.

Une voix inconnue à ses côtés attira son attention, demandant s'il s'agissait bien des Second Chances. « Il paraît. J'ai un peu de mal à y croire aussi pour être honnête. » Elle se tourna ensuite vers sa camarade rousse, qu'elle reconnu sans mal. Seana, sa sauveuse, voilà une coïncidence. « Hey toi ! Je suis contente de te voir tiens. » Elle se rendit compte de l'énergumène pailleté à ses côtés et expliqua du mieux possible de qui il s'agissait « Hum oui, voici JJ, mon meilleur ami. Il dirige la galerie avec moi et ma soeur. Il n'a pas toujours l'air aussi taré, mais il l'est néanmoins. JJ, voici Seana, c'est la nana sympa qui m'a donné un coup de main quand je me suis ramassée au centre commercial. Tu sais, le talon cassé, la jupe foutue et ma bonne humeur éternelle? » Son meilleur ami fit un baise main des plus faussement pompeux à la jolie rousse, ce qui ne manqua pas de provoquer un rire chez Lexie. « Tu connais des gens dans les chorales Seana? » demanda-t-elle alors, histoire de faire un peu la conversation.


Dernière édition par Lexie A. Preston le Ven 27 Sep - 23:12, édité 1 fois
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Ryder Crawford
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyDim 22 Sep - 23:22

Le cœur de Ryder battait la chamade. Il n’avait pas été aussi nerveux depuis la fois ou Ecaterina l’avait convoqué au Gramophone pour le nommer gérant de la boutique. C’était ce soir qu’il allait découvrir qui était la mystérieuse inconnue avec qui il échangeait des courriels depuis maintenant un mois. Cela pouvait paraître relativement rapide pour une première rencontre, mais Ryder se sentait prêt. Ils avaient beaucoup échangés sur des sujets sérieux, sur eux, ce qu’ils aimaient ou non, leurs opinions, leurs loisirs, leurs sentiments. Ils s’étaient découvert de nombreux points en commun et il n’avait pas peur de lui dire ce qu’il ressentait. Il ne s’était jamais senti jugé et au contraire elle avait été de très bons conseils. Il avait l’impression de bien la connaître et avait trouvé que la soirée disco organisée par les deux chorales déchues de la ville était un excellent prétexte pour un premier rendez-vous. Tout le monde serait déguisé, de bonne humeur et on ne ferait pas attention à eux. Laa-Laa lui avait semblé un peu sceptique au départ, mais elle avait fini par accepter.

Par contre, le musicien ne savait pas à quoi s’attendre, physiquement parlant. Tous les deux avaient convenu de donner le moins de détail possible lors de leurs échanges. Il ne possédait donc aucun indice sur le physique de la jeune fille. Il connaissait seulement la couleur de ses cheveux, soit brun, mais combien y avait-il de brunette à Lima? Des centaines! Il savait son âge, il pourrait donc supprimer les madames de plus de trente ans. Cela restait tout de même très vague. Il ne connaissait ni la couleur de ses yeux ou sa taille.  Seul un morceau de vêtement allait l’aider à la reconnaître, à savoir un ruban de couleur rose autour du cou. Il croisa mentalement les doigts pour qu’il n’y ait qu’une seule fille avec cet accessoire. Sinon, il était mal barré.

Après une bonne douche et un bon rasage, il se dirigea vers sa chambre pour enfiler son costume. N’étant pas très à l’aise dans les déguisements en général et encore moins des paillettes scintillantes ou des couleurs fluo que l’époque disco évoquaient, il avait eu du mal à se trouver un costume. Il ne souhaitait pas avoir des pantalons à pattes d’éléphant prononcées, un gros afro ou plein de bling-bling. Il était tombé par hasard sur une affiche du film Saturday night fever et en apercevant les vêtements que portaient le personnage de John Travolta, il su que c’était ce qu’il voulait. C’était à la fois classique et chic tout ayant un petit truc disco.  Il enfila un pantalon blanc, une chemise noire déboutonnée jusqu’au torse, un gilet sans manche blanc et  un veston blanc. Il remonta le collet de sa chemise comme c’était la mode dans ces années-là.  Il termina son look en peignant ses cheveux sur le côté en s’aidant des produits capillaires de son colocataire. Il s’aspergea de parfum et mit ses chaussures fraichement cirées. Il était prêt! Il fit un petit mouvement de danse comme dans le film. Il avait fière allure! Avant de partir, il s’empara d’un foulard rouge éclatant qu’il enfoui dans l’une des poches de son veston en prenant bien soin de laisser dépasser un bout. C’était le morceau de vêtement qu’il avait donné comme indice à son interlocutrice. Il déposa un petit baiser sur la tête blonde de Livia et souhaita une belle soirée à Robbie. Ce dernier lui souhaita bonne chance car bien sûr il était au courant de l’histoire. Ryder était déçu de ne pas pouvoir partager cette soirée avec son meilleur ami, mais comme tous les habitants de la ville allaient être à l’une ou l’autre des soirées d’halloween, le blond n’avait pu trouver une gardienne. Ryd lui donna une petite tape sur l’épaule en lui promettant de tout lui raconter le lendemain et il quitta l’appartement direction le piano-bar!

La salle était déjà bien remplie lorsque le brun pénétra dans le bar bien décoré aux couleurs et aux accessoires de l’époque disco. On s’y serait vraiment cru. Machinalement, il chercha un chapeau de couleur or sur une tête féminine. Il y avait tellement de monde qu’il se demandait même s’il allait l’apercevoir de toute la soirée. Il s’assura que son foulard était toujours bien en place et bien à la vue. S’il ne la trouvait pas, peut-être que elle le trouverait en premier. Il chercha aussi Charlie des yeux, mais cette dernière était invisible. Il savait qu’elle devait faire un petit numéro avec les Second Chance. Peut-être était-elle en train de se préparer. Il repéra quelques têtes connues : des clients du Gramophone et d’autres connaissances de la ville. Il discuta avec quelques uns d’entre eux pour prendre des nouvelles rapides puis tout devint noir, suivit d’un silence total. Ryder se tourna vers la scène se doutant que quelque chose allait s’y produire. Les premières paroles de la chanson Hung up de Madonna résonnèrent dans la salle et la lumière éclaira la directrice des Awesome Voices. Ryd connaissait bien cette chorale. Il les avait toujours supporté, même au lycée puisque son ancienne meilleure amie Leah en faisait partie. Même si depuis elle les avait quitté, il avait continué de suivre leur actualité. Il était heureux de les revoir sur scène plus forts que jamais. Leur prestation en patins à roulettes était très impressionnante. Cela ne semblait pas facile de danser ainsi en glissant et pourtant leur routine se faisait aisément. Il se laissa entrainer dans le mouvement de la foule qui acclamait le spectacle. Son regard se porta sur un ruban rose éclatant noué au cou de Ruby. Ruby qui était très jolie dans cet accoutrement et cette aisance sur scène…Ruby. Ruban. Rose. Cou. Ruby. Les yeux du musicien s’ouvrirent grands lorsqu’il prit conscience de ce qu’il voyait. Sa mystérieuse correspondante, celle avec qui il s’était laissé aller dans ses confidences et sentiments n’était nulle autre que l’ancienne colocataire et excellente amie de Savannah. De toutes les filles de Lima, il avait fallu qu’il tombe sur l’une des seules qu’il ne fallait pas qu’il aille des sentiments. Car oui, au fil de leurs discussions, des sentiments étaient apparus. Ryder ne pouvait dire de quels types de sentiments il s’agissait, mais ces derniers étaient forts. Tout était mélangé dans sa tête. Il ne se rendit même pas compte que la musique et la chorale avaient changé. Il avait souvent croisé Ruby lorsqu’il était en couple avec Sav. Ils avaient eu quelques conversations, mais rien de très profond. Disons que la blonde avait le don de prendre toute la place dans une conversation, mais il se rappelait s’être souvent dit que Ruby et lui avaient beaucoup plus de points communs qu’il en avait avec son ex-copine. Il en avait maintenant la preuve.

Ryder se mordit les lèvres, déçu face au mur qu’il venait de rencontrer. Il ne pouvait pas continuer. Peu importe où  cela allait les mener.  Il avait toujours été contre le fait de fréquenter les amies des ex. Il avait même frappé son meilleur ami pour une histoire du genre. Il se voyait donc mal faire la même chose. Une voix connue le sortit de ses pensées. Charlie était géniale, mais il était trop abasourdi pour bien en profiter. Il applaudit mécaniquement la prestation des deux chorales. Il chercha par la suite une poubelle et y jeta le tissu rouge supposé aider Ruby à le reconnaitre. Ryd se sentait affreusement mal. C’était une fille géniale, douce et intelligente. Elle ne méritait sûrement pas qu’on lui pose un lapin et pourtant, c’est ce qu’il allait faire. Il se dégonflait. Il jeta un dernier regard aux choristes qui quittaient la scène et se dirigea vers le bar. Il avait bien besoin d’un verre.
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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyVen 4 Oct - 22:39

Comme à son habitude, J.J avait d'abord argumenté. Religieusement, tous les soirs pendant deux semaines, par texto, ce qui eut l'effet de rendre Tim complètement dingue -on ne pouvait pas dire que les deux jeunes hommes s'appréciaient beaucoup-.
Devant le manque de réaction d'Anna, il était passé au niveau supérieur : la menace. De débarquer à l'appartement avec Lexie, ou pire avec Liam dans les bras. De ne pas payer les factures de la galerie. De prévenir ses parents pour qu'ils arrivent de Londres par le premier avion. Anna avait bronché mais pas cédé.
Puis il avait ordonné. Au nom de leur amitié, au nom l'art, au nom de la reine et des Sex Pistols.
Et Anna avait succombé.
Deux jours plus tôt, épuisée par le véritable harcèlement moral que lui faisait subir son meilleur ami, elle avait marmonné quelque chose comme "C'est bon, j'irai" lors d'un de leurs appels quotidiens et Tim avait compris que J.J avait gagné : la jeune femme se rendrait à la soirée disco, et ce malgré la présence encombrante de l'autre sœur Preston à ce même événement.

La petite rousse vivait un cauchemar éveillé depuis quelques semaines : la brouille avec Lexie, le déménagement chez son petit ami, le cambriolage à la galerie, l'accusation de vol -bien qu'injuste- portée sur Tim... Elle s'était mise en mode radar et se levait et se couchait tous les matins sans tout à fait comprendre ce qui lui arrivait.
Elle avait bien pensé à appeler sa sœur, tirer sur les cordes de la réconciliation, mais elle n'avait pu se résoudre qu'à adresser des reproches muets à Tim et à prendre une cuite phénoménale avec Madeleine et Santana un soir où Jamie avait bien voulu garder le colocataire en bas age de la Pension.
Cela fut l'argument phare de J.J : le besoin de souffler, de se détendre, de passer à autre chose... Et peut-être d'adresser la parole a Lexie pour un motif autre que professionnel pour la première fois depuis plus d'un mois. A peine eut-elle formulé le fait qu'elle acceptait, non pas de les accompagner mais au moins de les retrouver, qu'il l'avait inscrite sur la liste des participants de cette soirée confidentielle et qu'elle recevait un premier message lui indiquant qu'elle serait tenue au fait en temps et en heure du lieu de ce mystérieux évènement.
Cela commençait bien.

Elle se retrouvait donc ce 31 octobre après-midi à faire la queue pour enfin pouvoir entrer dans la minuscule salle de bain de Tim. On venait de lui envoyer un texto pour l'informer du lieu de la soirée et elle avait levé les yeux au ciel en lisant "piano-bar". Dieu que cela allait être cheesy !
Et en plus avec ce fake come-back de chorales au milieu...Tout ce que Lexie adorait, et tout ce qu'elle abhorrait. Hormis le disco. On ne plaisantait pas chez les Prestons avec le disco, ce qui expliquait le limé du pantalon qu'elle avait choisi, le jabot de sa chemise, ses bracelets or clinquants et les boucles blondes outrancières qui ondulaient autour de son visage de poupée.
Tim leva un sourcil en la détaillant à la sortie de la salle de bain -il avait voulu se préparer le premier sous prétexte qu'il travaillait ce soir-là, LUI, mais elle n'était pas dupe et soupçonnait un rendez-vous avec ce bon à rien de Nick- et elle lui répondit d'un hochement de tête, puis l'embrassa brièvement avant de se précipiter devant le miroir pour finir de maquiller cet œil khôlé.
Elle lui cria qu'elle jetterait un œil pour lui sur les Awesome Voices alors qu'il claquait la porte de son -enfin leur- appartement. Bien que son petit ami soit plutôt réservé à ce sujet, elle savait qu'il regrettait les jours de chorale heureux qui étaient derrière lui et s'était promis de voir ce que la réunion de ses anciens collègues de répétition donnait afin de voir s'il fallait le pousser de nouveau dans cette direction.
19h45. Même en habitant à coté, elle allait trouver le moyen d'arriver en retard.

La foule qui se trouvait déjà dans la salle impressionna la jeune femme.
Elle avait ignoré les messages de J.J et ne comptait pas se précipiter sur lui et sa soeur ds qu'elle els apercevrait. Non, elle allait prendre son temps. Et commencer par observer ce qui se passait sur la scène. Les Awsome Voices avaient débuté leur tour de chant et elle distinguait parfaitement ce gynécologue de malheur en train de peloter une de ses partenaires. Pauvre Charlie. Il fallait vraiment qu'elle ait une nouvelle conversation avec elle à propos de ce sale type.
L'éclair d'une crinière rousse et l'éclat du costume argenté fétiche de son meilleur ami ne laissa pas de doute sur l'identité des protagonistes situés à peine plus à sa gauche, en grande conversation avec une autre petite rousse. Anna se déplaça précautionneusement, consciente du danger, et l'infime temps que la deuxième chorale ne prenne la place de la précédente, elle en profita pour textoter Maddie, elle aussi de corvée gardiennage de lycéens en furie :

"Garde moi du punch arrangé, je sens que la soirée va être longue. Et morose"

La tenue pour le moins inattendue des Second Chances la fit immédiatement revoir son jugement et elle se corrigea aussitôt :

"Je retire ce que j'ai dit. Les bigotes sont en pleine forme. Photo à l'appui"

Le déclenchement de son flash avait attiré l'attention du petit groupe à sa gauche et Anna croisa le regard d'un J.J. suspicieux.

"Ohoh", songea-t-elle en rebroussant aussitôt chemin vers le bar. Elle attrapa le verre qu'un serveur apportait sur un plateau et qui ne lui était certainement pas destiné et le but d'un trait, esquissant un petit sourire et fourrant un billet de 5 dollars dans les mains de l'employé médusé avant de se retrouver contre le comptoir, coude à coude avec le sosie de Tony Manero.

-Ryder ? Oooooh Ryder ! Je suis tellement contente de te voir, je ne savais pas que tu serais là ! lança-t-elle en se jetant dans les bras du jeune homme, bouée de sauvetage dans cette mer de requins pailletés.


Dernière édition par Anna L. Preston le Sam 26 Oct - 13:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptySam 5 Oct - 18:58

Longue hésitation. Depuis l'annonce de la soirée disco, et jusqu'à la dernière heure avant son commencement, Emma s'était demandée si c'était une réelle bonne idée de s'y rendre. Au fond, elle allait se retrouver entourée de deux chorales qu'elle ne connaissait qu'au travers d'une poignée de personnes, et allait surtout devoir fêter Halloween. Fête qu'elle n'avait jamais réellement supportée. Ce qui finit par la convaincre fut le fait qu'il n'y aurait que des chansons et des habits colorés: nul besoin d'attraper des bonbons dans un saladier dans lequel tout le monde plongeait sa main sans retenue. Définitivement, la conseillère d'orientation avait dans son placard de quoi se confectionner une tenue crédible dans un contexte aux allures d'arc-en-ciel. Elle hésita d'ailleurs un moment, une heure avant le commencement de la soirée, entre plusieurs tenues qui présentaient toutes avantages et inconvénients. Finalement, elle opta pour une robe serrée au niveau du buste et un peu plus ample par la suite, un peu plus longue que ce que ne l'exigeait le disco -parce qu'il y avait une limité à ne pas dépasser-, aux motifs jaunes à orangés qui dansaient sur fond blanc en spirales psychédéliques.

Le plan de départ était assez simple: attendre que la nourrice de Emily n'arrive, et partir main dans la main avec son cavalier en tenue argentée brillante jusqu'au piano-bar. Seulement après une demi-heure de retard, la jeune femme daigna téléphoner sur le fixe de l'appartement. C'est Will qui décrocha, et à la mine qu'il faisait, Emma comprit qu'il y allait y avoir un changement de programme. Lorsqu'il posa le téléphone, il annonça à sa femme qu'ils allaient devoir trouver une autre solution; effectivement, la nourrice venait de décommander, apparemment embêtée et incapable d'honorer ses engagements pour des raisons personnelles que Emma espérait peu conséquentes. La moue déçue de la rouquine trahit malgré elle sa contrariété. Finalement, même si elle avait songé à ne pas y aller, la jeune femme se faisait une joie certaine de danser n'importe comment en admirant les paillettes et les couleurs qui s'agitaient autour d'elle. Elle aurait d'autre part pu voir son petit frère et sa performance musicale; elle aurait certainement croisé Grace, et était plutôt curieuse de voir pour quel costume "disco" elle aurait opté. « Tant pis, une autre fois! » Pensa-t-elle tout haut, se relevant du canapé en direction de la salle de bain dans le but d'ôter son accoutrement. Elle fut retenue par son mari, qui lui proposa de garder Emily; elle pourrait ainsi y aller seule. Au départ très peu convaincue, la conseillère d'orientation refusa catégoriquement. Ce serait nettement moins drôle d'y aller seule, et, qui plus est, elle soupçonnait son mari de ne jamais avoir très enthousiaste à l'idée d'y aller. Or il fallait qu'il se change les idées; il n'était plus enthousiaste à grand chose ces derniers temps, et Emma était convaincue que les paillettes des années 70s et 80s pouvaient y changer quelque chose. Il argua longtemps, affirmant que la rouquine allait tout de même s'amuser en compagnie de Grace, Wyatt, ou Charlie, et que sa robe était bien trop parfaite pour ne pas s'exhiber. Après un petit soupir de relatif désaccord, Emma finit par acquiescer, attrapant sa veste et son sac et sortant de l'appartement après avoir souhaité une bonne soirée à sa famille, toujours un tantinet dubitative. Il était trop tard pour rebrousser chemin, de toute façon.

***

Lorsqu'elle arriva, un peu en retard, les numéros commençaient à peine. Elle manqua le début de la première performance: elle essayait de repérer des personnes qu'elle connaissait dans la salle, mais rapidement son regard fut accaparé par la prestation qui se déroulait sous ses yeux. Les patins à roulettes semblaient une idée ingénieuse, qui amusa d'ailleurs la rouquine. Le mieux était peut-être encore la tenue de Wyatt -ça lui allait drôlement bien! Après les Awesome Voices, c'était aux Second Chances de prendre place sur la scène. Emma regardait calmement, restant volontairement un tantinet en retrait pour éviter de se coller aux personnes qui dansaient déjà. Elle, par contre, ne dansait pas encore. Pas toute seule. Elle n'était pas très à l'aise avec cette idée -un peu plus tard, peut-être.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyJeu 10 Oct - 20:14

« Night fever, night fever, we know how to do it. ». Heureusement pour les voisins, le bruit du sèche-cheveux couvrait les notes à la limite du juste qui sortaient de la bouche du photographe. C'était dans ces moment-là qu'on comprenait pourquoi il n'avait pas fait carrière dans la musique. « Gimme that night fever, night fever, we know how to show it. ». La voix aigue et éraillée, il chantait comme si il était l'un des Bee Gees, avec pour seul costume, une serviette de bain attachée autour de la taille. Après quelques minutes, il posa son sèche-cheveux et se dirigea vers sa chambre au rythme de la musique. Un pantalon noir à pattes d'éléphants assorti à une veste de costume de la même couleur, étaient étendus sur le lit, ainsi qu'une chemise rose bonbon qui piquait un peu les yeux. Il enfila très rapidement tout son costume, auquel il ajouta des chaussettes tout aussi roses et des chaussures noires.
Il retourna dans la salle de bain afin de parfaire son look avec la coiffure adaptée. Il fit une légère moue dubitative en voyant son reflet dans le miroir. Son pantalon remontait au-dessus du nombril et cette chemise n'était pas du tout son style. Il avait tout de même tenu à jouer le jeu du disco, mais fort heureusement, ce n'était que pour quelques heures. Ses cheveux gonflés et laqués, il était fin prêt pour la soirée.

• • •

Il se gara dans une rue un peu éloignée du piano-bar. Il y avait déjà pas mal de monde et il n'était pas vraiment en avance. Il devait y aller avec Ruby, mais cette dernière devant faire une performance en début de soirée, ils avaient convenus de se retrouver sur place. Il poussa la porte, et déjà les paillettes lui sautèrent aux yeux. Il priait pour que la prestation de sa meilleure amie ne soit pas déjà commençée. En entrant, il constata qu'ils étaient sur le point d'entrée en scène. Il se faufila discrètement, espérant ne pas être remarqué. Il se dirigea vers le bar et sauta sur un des sièges. Il jeta un coup d'oeil sur l'ensemble de la salle. La piste de danse lumineuse arracha un sourire au photographe, et il regrettait à présent de ne pas avoir pris son appareil photo à la maison. Il avait promis de laisser son côté photographe pour sortir le danseur qui était – ou pas – en lui.

Il releva les yeux lorsque la prestation des... Awesome Voices commença. Il lâcha un grand woooooo afin d'accompagner ses applaudissements. « Ru-by ! Ru-by ! Ru-by ! ». Il donna un coup de coude à l'illustre inconnu qui était assis à côté de lui afin de l'encourager à faire de même. Ce dernier le dévisagea avant de s'en aller. « Abrutit. » souffla-t-il. Il cessa ses encouragements destinés à son ami et regarda avec la plus grande attention. Il bougeait la tête et les épaules en rythme, un large sourire étirant ses lèvres. Il remarqua une jeune femme qui le regardait bizarrement, sûrement jalouse de son sens du rythme. Le brun se rendit compte qu'aux côtés de sa meilleure amie, se trouvait un rouquin qui ne lui était pas inconnu. Il fouilla dans sa mémoire pour retrouver l'identité de cet homme. Roux, tâches de rousseur qui lui crépissaient le visage. Mais bien sûr ! C'était le suicidaire qui sortait avec la folle dingue de Watson-Brown. Watt... Wyatt ! Il avait également failli être agressé à cause de ce type, parce qu'il avait osé dire des choses qui n'avait pas plus à la jeune Hamilton. Il semblait jouer sur tous les tableaux, ce qui était louche. Il fallait qu'il en parle avec Ruby, histoire d'en savoir un peu plus sur ce numéro.

La chanson toucha à sa fin. Jordan fit une ovation pour son amie, scandant son nom à tout va, une fois de plus. Les applaudissements se calmèrent et la deuxième chorale fit son entrée. Décidément, voilà que c'était la dite Charlie qui entrait en scène... Au côté de Grace Hamilton ? Ca ressemblait à un épisode d'une de ces séries sans intérêts qui passaient le midi et devant lesquelles Jordan s'endormait à tout les coups après les deux premières notes du générique. C'était un peu bizarre, mais Jordan préféra passer outre ce fait. Il cherchait sa meilleure amie dans la salle, en vain. Finalement, il se résolu à attendre aussi sagement qu'il le pu, observant l'assistante de la gazette remuer son arrière train sur des airs de disco. Il songea un instant à la filmer, histoire de la faire chanter au cas où elle deviendrait gênante, mais il se résolu à commander une boisson en attendant sa cavalière d'un soir.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyLun 28 Oct - 10:37

« Voiture sept, on nous signale une rave dans le vieux quartier. Des habitants se seraient plaints du bruit. Possible présence de 585. »

La voiture de police n°7, sagement garée près du Rock'n Diner, ne démarra pas immédiatement. A son bord, les deux agents de police chargés de patrouiller prirent le temps de terminer leur double cheeseburger pour l'un, et leur corbeille de beignets d'oignons pour l'autre. Peu leur importait, en vérité, qu'il y ait une « possible présence de 585 », dans la mesure où a) le 585, ce n'était que de gens ivres sur la voie publique, pas de quoi fouetter un chat quand on savait qu'à Lima, il ne se passait jamais rien, et b) ce n'était qu'une « possible présence », autrement dit, soit la standardiste avait une nouvelle fois mal compris ce qu'on lui disait au téléphone, soit les habitants en question avaient, une nouvelle fois, exagéré la situation. Dans tous les cas, il n'y avait pas de raison de s'alarmer, et les beignets d'oignons, c'est quand même bien meilleur chaud.

Les dernières lampes du Rock'n Diner finirent par s'éteindre, ne laissant pour toute source de lumière que les lampadaires qui éclairaient faiblement la rue sombre. Deux yeux brillants fixaient la voiture immobile, sans ciller, et une paire de moustaches s'agitèrent imperceptiblement lorsque la porte du côté passager s'ouvrit. L'agent de police fut tenté de simplement jeter le sachet plein de gras sur la voie publique, mais par miracle, sa conscience professionnelle le rappela à l'ordre, et il enfonça le sachet tâché dans la poubelle, avant de remonter en voiture en se frottant les mains, des miettes de frites encore accroché à la moustache. Invisible dans le recoin d'ombre, le chat de gouttière qui les observait depuis déjà un bon quart d'heure patienta sagement jusqu'à ce qu'enfin, la voiture démarre, et prenne mollement le chemin du vieux quartier. Alors le vieux matou, qui traînait dans cette ruelle depuis déjà de nombreuses années -depuis l'ouverture du Rock'n Diner, en vérité, s'étira avec élégance, et sans se presser, trottina vers la poubelle.

« Ici voiture sept. Avons reçu l'adresse. » soupira l'agent de police qui conduisait, une main tenant le volant, l'autre la radio. Son collègue lui adressa un regard morne en sirotant son soda. Ils avaient la certitude de se déplacer pour rien. Le vieux quartier n'abritait qu'une Église, un restaurant, et un hôtel, sans parler des petits commerces sans intérêt. Quand bien même il y aurait une fête, ils doutaient sérieusement que cela ait pris les proportions d'une rave. Ils allaient certainement tomber sur des petits jeunes qui s'étaient réunis sur le parvis de l’Église pour passer du bon temps. Vraiment pas de quoi se déplacer. « Voiture sept, nous vous envoyons les voitures deux et cinq en renfort », crachota la radio. Surpris, le conducteur cligna des yeux en direction de la vieille radio, comme si celle-ci allait pouvoir lui donner une réponse à sa question muette. « Présence de 585 et 794 confirmée. Ordre de faire évacuer les lieux. » Ah ! En plus de l'alcool, il semblerait que la drogue se soit mis à circuler. Voilà qui changeait de leur routine habituelle. Pris d'un regain d'enthousiasme à l'idée qu'il se passait, enfin, quelque chose dans cette petite ville de l'Ohio, l'agent de police accéléra.

Le Piano-Bar. D'ordinaire, ce pub, qui accueillait une clientèle régulière et hétéroclite, était fermé à cette heure-ci, sauf en cas de soirées organisées. Or, il n'y avait, jusqu'à preuve du contraire, pas d’événements de prévus ce soir. La rave était donc bien confirmée. Le bruit des sirènes de police déchirèrent le silence de la ville.
A l'intérieur du Piano-Bar, la chaleur était montée d'un cran depuis que Charlie Watson-Brown et Ashandra Moon étaient montées sur scène pour chanter un duo aussi inhabituel pour qui connaissaient les demoiselles, que suggestif. Au comptoir, des mains s'agrippaient avidement à des verres d'alcool, tandis que sur la piste, des corps se pressaient les uns contre les autres. Le disco, époque de la libération, aussi bien musicale que sexuelle. La rave se serait-elle transformée en orgie ? Sans attendre, les six agents de police prirent d’assaut la salle enfiévrée. Enfin, plus exactement, quatre d'entre eux firent irruption par la porte principale, tandis que les deux derniers s'assuraient que personne ne prenait la fuite par la porte de service. La musique s'éteignit brusquement, plongeant tout le monde dans la confusion.

« Mesdames et messieurs, la fête est terminée ! » rugit l'agent de police à la moustache, la main sur son arme de service, la poitrine bombée et l'air particulièrement fier.

Dans la ruelle qui bordait le Rock'n Diner, un vieux matou reniflait un bout de sac en papier couvert de gras avec frustration. Il ne restait plus rien à manger, évidemment. Parce qu'à Lima, les agents de police ne sont souvent bon qu'à une chose : se goinfrer.
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Lexie A. Preston
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyJeu 31 Oct - 14:30

Bien entendu, Lexie Preston faisait partie des derniers combattants à arpenter la piste de danse avec un enthousiasme qu'on aurait pu croire suspicieux. Comment était-il possible d'être aussi en forme à une heure pareille et de conserver un sens de l'équilibre remarquable sur de telles bottes à talons et avec un taux d'alcoolémie aussi élevé? D'autres irréductibles se déhanchaient avec ferveur, notamment l'énergumène à paillettes qu'était devenu son meilleur ami pour la soirée. Et elle arrivait encore à entraîner sa soeur pour quelques chorégraphies endiablées de leur crû. Personne n'avait porté la capacité de ne pas savoir danser mais de très bien donner le change au rang d'art comme les Preston. Malgré les proportions ridicules des membres spaghetti de Lexie et du manque de rythme occasionnel de son aînée, elles parvenaient à donner un ensemble sinon gracieux, dynamique et intéressant à regarder. Cela frisait constamment le ridicule sans jamais y basculer vraiment, peut-être était-ce leur côté posh britannique qui les aidait à garder un peu de constance qu'importe l'absurdité de la situation. Et leur dernier numéro avait été particulièrement exubérant et réussi. La petite galeriste était enchantée de voir qu'elle n'avait rien perdu de son alchimie quasiment surnaturelle - c'était de circonstance après tout - avec sa soeur. Leur conversation lui avait fait un bien fou et son énergie inépuisable n'était pas seulement nourrie par sa consommation régulière de vodka-redbull ces dernières heures.

Le trio de choc avait donc pris une pause bien méritée, entre le bar, les toilettes et le fumoir. Maudissant l'absence de papier hygiénique, en équilibre précaire au dessus de la cuvette, Lexie jura entre ses dents et se dit qu'il était peut-être temps de mettre les voiles et de terminer cette sauterie en un lieu plus équipé et plus propre. C'était les aléas de ceux qui faisaient la fermeture des night club, ils en voyaient les facettes plus sombres. Mais fort heureusement, une mais généreuse vint lui porter secours depuis le cabinet voisin. Une fois sortie de cet enfer des dames, la rouquine fondit sur sa petite famille et s'apprêta à suggérer un dernier Bloody Mary, en l'honneur du clan et de l'occasion fêtée, avant de regagner leurs pénates. Mais sa proposition fut tuée dans l'oeuf, par l'arrivée on ne peut plus bruyante et caricaturale de ce qui n'était pas franchement la fine fleur de la police de Lima. Fort heureusement, point de shérif en vue. Néanmoins, la jeune londonienne avait vécu suffisamment de situations de ce genre pour avoir des réflexes aiguisés. Elle était la plus vivace et la plus sportive de leur petite troupe, aussi fut-elle la première à s'emparer de la main de ses acolytes et à fondre à toute allure vers les WC. Elle avait remarqué l'étonnamment large fenêtre à proximité des lavabos et se dit que c'était là un signe du destin si elle en avait jamais vu un. La demoiselle poussa donc soeur et meilleure amie dans les toilettes des filles, tira le verrou et s'attela à l'ouverture de la vieille fenêtre en jurant abondamment « Alleeeeeeeeeez bordel de... » Finalement, le battant accepta de s'ouvrir et elle le tira vers le haut de toutes ses forces, plus grandes qu'il n'y paraissait. Après tout, elle avait été reléguée au bas de la pyramide de Sue plus d'une fois. « On est pas haut, même pas un étage. On atterrit dans une impasse, à l'arrière du bâtiment. » Elle sentait le regard mi-moqueur, mi-suspicieux de JJ et se tourna donc vers lui avec un soupir des plus théâtral « C'est ça ou la nuit au poste, personnellement, mon choix est vite fait. » Et sans plus attendre, la jolie rousse ôta ses chaussures, s'assit sur le bord de la fenêtre et bondit plutôt souplement sur le bitume, à peine deux mètres plus bas. Elle entendit argumenter derrière le carré lumineux et lança donc « Faites comme vous voulez hein, je vous attends à la voiture de JJ. » Et sans prendre la peine de renfiler ses imposantes bottes, Lexie traça son chemin à travers les vieux quartiers, à peu près certaine de se souvenir de l'endroit où ils étaient garés. Mais priant néanmoins les sorcières et les lutins de faire en sorte que sa petite famille prenne sur elle et la rejoigne bien vite.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyVen 1 Nov - 11:36

Seigneur qu'il faisait chaud ! Christabella s'éventa d'une main, les joues rouges. Sa frange collait à son front, et de son autre main elle la souleva. Certes, l'automne était déjà bien entamé, suffisamment pour donner envie de mettre une veste en sortant, mais à cet instant précis, la jeune femme avait vraiment, vraiment chaud. Il faut dire qu'à l'intérieur du Piano-Bar, avec toute cette foule occupée à s'agiter dans tous les sens, la température était vite montée de plusieurs degrés. Sur la piste de danse, tout le monde dansait en remuant bras et jambes, au son d'une musique disco assez ringarde mais qui apparemment plaisait. Et bien sûr, le fait qu'il n'y ait que des adultes permettait au barman de servir de l'alcool en quantité. Les affaires marchaient bien, et les verres s'entrechoquaient gaiement.
Bien entendu, Christabella n'avait pas bu une goutte d'alcool, en revanche ses deux passages sur scène, sous la lumière aveuglante des projecteurs, avec toute la pression qui allait avec, lui avait donné chaud. Mais ce qui l'avait poussé à sortir prendre l'air, c'était surtout la dernière heure passée sur la piste de danse, à reproduire les chorégraphies des films disco avec un Ezrael d'humeur joyeuse. Christabella avait abandonné toute retenue, et s'amusait comme une folle. Il faut dire qu'elle avait de bonnes raisons d'être heureuse. Le numéro des Second Chance avait fait un tabac, et même si elle souhaitait de tout son cœur ne plus jamais avoir à porter une tenue comme celle qu'elle et les autres choristes avaient dû enfiler pour la chanson, elle avait eu l'impression que le message était bien passé. Une fois que les lumières s'étaient éteintes et qu'ils avaient tous pu rejoindre les coulisses, elle avait cherché du regard Cassandra, celle pour qui les Second Chance avaient tant travaillés. Son amie n'était pas en grande forme, suite à l'échec de sa chorale, et à leur impossibilité de participer à la compétition. Cette soirée était avant tout un moyen de prouver aux habitants de Lima qu'ils n'avaient pas renoncé, qu'ils étaient toujours là, mais cela avait également été une façon de dire à Cassandra qu'ils ne comptaient pas abandonner. Qu'ils ne la laisseraient pas. Le regard brillant de larmes et le sourire de son amie lui avait fait l'effet d'un baume au cœur. Ce qui la transportait de joie, c'était également son duo avec Ezrael. Ce n'était qu'une chanson, mais cela leur avait permis de se retrouver, de passer du temps ensembles, comme autrefois. Elle avait pris du plaisir à répéter avec lui, à trouver la meilleure façon d'accorder sa voix avec la sienne, et tout simplement, à être en sa compagnie. La chanson terminée, Christabella aurait presque pu s'envoler tant elle se sentait heureuse, et légère.

Sur la piste de danse, elle avait au départ hésité. Elle n'avait jamais dansé en public, à dire vrai, optant plutôt pour un simple hochement de tête rythmé, sagement assise dans un coin. Mais Ezrael l'avait entrainée, et elle avait fini par se laisser faire. Après tout, le public venait de la voir se dandiner dans une tenue jaune vif et qui n'avait rien caché de ses formes. Ce n'était pas quelques pas de danse qui allaient les choquer, d'autant plus qu'elle avait enfin pu passer la robe bleu qu'elle avait choisie pour le reste de la soirée. Après quelques minutes de flottement, pendant lesquelles elle n'avait trop su quoi faire de son corps, elle avait laissée la musique la porter. Ses connaissances en cinéma lui avaient été d'une grande aide, puisqu'elle connaissait plusieurs pas de danse cultes, lui évitant de trop se ridiculiser. En apercevant une rouquine s'agiter dans tous les sens, elle s'était d'ailleurs dit que le disco, décidément, était un peu... la porte ouverte à toutes les fenêtres.
Mais au bout d'un moment, elle avait eu besoin de prendre l'air. Laissant Ezrael s'amuser, elle s'était dirigée vers la sortie, et à présent, elle respirait de grandes bouffées d'air frais et humide. Quelques personnes quittèrent le bar en trébuchant et en riant, bras dessus-bras dessous. La soirée était une réussite. Christabella les observa un moment alors qu'ils s'éloignaient en zigzaguant, avant de faire quelques pas à son tour, quittant les taches de lumière que les lampadaires créaient sur le trottoir. Même de l'extérieur, la musique s'entendait, bien qu'étouffée par les murs du Piano-Bar. Avec une pointe d'inquiétude, la jeune femme leva les yeux vers les fenêtres des immeubles décrépies qui servaient d'habitations. Elle espérait que les habitants du vieux quartier n'étaient pas trop dérangés par le bruit. Tout en marchant, elle se dirigea vers l’Église, à mesure qu'elle reprenait son souffle et que la température de son corps revenait à la normale. Dans quelques minutes, elle retournerait à l'intérieur et se commanderait peut-être un thé glacé.

C'est ainsi qu'elle vit arriver trois voitures de police, lumières allumées et sirènes hurlantes, qui s’arrêtèrent avec un crissement de pneus devant le Piano-Bar. Interloquée, Christabella cligna des yeux, à quelques mètres de là. Elle vit des agents de police se diriger d'un pas rapide à l'intérieur, la main sur leur arme. Alarmée, elle rebroussa chemin, et croisa la fameuse rouquine, pieds nus, qui trottinait en sens inverse. Elle lui jeta un rapide coup d’œil, se retourna même pour regarder ses pieds, avant d'arriver au niveau de la porte d'entrée du bar. A l'annonce des policiers, elle stoppa net. De toute évidence, les voisins n'avaient pas apprécié la petite soirée. En se mordillant la lèvre, Christabella hésita, avant de finalement renoncer à retourner à l'intérieur. De toutes façons, tout le monde allait devoir vider les lieux.

« Flute. » lâcha-t-elle à mi-voix, déçue de voir comment se terminait la soirée.
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor EmptyMer 13 Nov - 13:42

+50 points :
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- Wyatt
- Grace
- Ashandra
- Charlie
- Cassandra
- Seana
- Ryder
- Anna
- Emma
- Jordan

+100 points :
- Lexie
- Chistabella
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MessageSujet: Re: 02. Blood is on the dance floor   02. Blood is on the dance floor Empty

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