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 03. Audition d'Andrew B Lockart

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MessageSujet: 03. Audition d'Andrew B Lockart   03. Audition d'Andrew B Lockart EmptyMar 31 Déc - 15:46


"Ne fermez pas cette porte ! Non non, il me reste encore 5 minutes. S'il vous plait..." Ou les joies de toujours s'y prendre au dernier moment.

Andrew avait toujours été un fervent admirateur de la procrastination. Repousser toujours au lendemain avait cette fâcheuse tendance à lui gonfler le corps d'adrénaline et de faire monter un stress presque agréable. Le jeune garçon fonctionnait comme ça, à l'angoisse rassurante de se dire qu'il pouvait encore repousser l'échéance d'encore un jour, une heure. Mais là, il avait frôlé la catastrophe. Andrew était pourtant sûr que le Destin, ou cette autre entité grandement mystérieuse qui habitait on ne savait trop où, c'étaient liguées contre lui. Moteur de la voiture qui refusait de démarrer, cheveux qui avaient mis le double du temps habituel (qui se comptait déjà en un bon nombre de trop longues minutes) pour être domptés, nœud papillon qui refusait d'être droit et n'en faisait qu'à sa tête, tantôt penchant à droite, tantôt à gauche. Non vraiment, le livre insondable de la destinée avait sans doute décidé que Monsieur Andrew Lockart, résidant Lima, et ses sourcils vaillamment dressés ne devaient pas passer l'audition. Mais le jeune serveur ne devait pas rater ce moment. Il l'avait promis à Peter, et sa rangée de dents parfaites, ou au regard attendrissant de cet homme qu'il ne connaissait que depuis (trop) peu mais qui avait réussi à abattre toutes ses barrières, tous ses doutes, angoisses ou réserves ridicules. He came in like a wrecking ball, le boulet en fonte en moins, l'homme nu aussi. Damn. Et puis, comment refuser une faveur à un homme qui portait des pulls qui sentaient bon Noel, le pain d'épice et le rêne dans la step enneigée ?

Andrew s'était alors décidé, devant sa tasse de chocolat chaud dans lequel se baignaient des mini-guimauve autrefois blanches ou mauves, désormais enduite précieusement de chocolat épais et odorant. C'était connu, Andrew aimait le chocolat épais, à l'italienne parait-il, pas cette boisson informe dans lequel on mélangeait lait et poudre cacaotée. Non, un bon chocolat, plein de crème et de chocolat noir fondu dans une casserole qui gisait quelque part sur son plan de travail. C'était Noel après tout, ou peu s'en fallait. Et Andrew avait cette douce tendance à ne pas trop garder les graisses qu'il consommait. Il avait eu alors l'illumination, ou peut être était-ce parce que l'antique radio de son appartement passait à ce moment le duo qu'il avait chanté avec Peter. La suite était logique, presque mathématique. Peter. Regard adorable. Audition. Oh putain, il est déjà cette heure ci ? Et même les guimauves devraient attendre. Ce qui était presque un crime de lèse-majesté. Heureusement que la monarchie était presque partout abolie aux Etats-Unis. Sauf à Lima, sous le règne de Sue I ère. Amen. Les guimauves le virent alors bondir de la table, même dans leur bain chocolaté, enfiler une chemise en hâte, se coiffant dans un même geste, mettre un manteau, parce qu'il faisait froid tout de même, et claqua la porte derrière lui, en ayant la présence d'esprit de s'emparer dans ce tourbillon laqué et gominé du trousseau de clé.

La serviette en papier du bar-karaoké, gribouillée par l'écriture tremblante d'un Andrew pressé, virevoltait sous le vent glacial de cette fin d'après-midi dans la main non moins stressée du jeune homme. Il arriva au quartier général des Awesome Voices, troisième étage comme lui avait indiqué Peter. Heureusement que le centre ville de Lima était bien desservi par les bus, surtout à cette heure-ci. Mémo personnel, penser à quand même se préoccuper du moteur de la voiture. Un jour. De style moderne, le bâtiment plaisait à Andrew, enfin c'est ce qu'il tentait de se persuader. S'il s'inscrivait chez les AV, c'était surtout pour Peter, pas par goût personnel pour la variété américaine. Quoique si, le côté midinette refoulé d'Andrew adorait chanter sur de la bonne variété, surtout dans les bouchons, les fenêtres ouvertes, les poumons gonflés à bloc. Il en faut peut pour être heureux à un jour chanté un ours bien connu, quoique entretenant de drôles de relations avec un jeune enfant indien. Il poussa la porte, déboula dans l'escalier, évitant de se casser une jambe de peu, et toqua à la porte qu'il ouvrit à la volée. Quelle entrée en matière.

"Bonjour, je ne suis pas en retard j'espère ? On peut encore auditionner ? Je m'appelle Andrew. Andrew Lockart."


On lui demanda alors de se mettre à l'aise, et qu'une fois qu'il serait prêt, d'interpréter la chanson de son choix. Le jeune homme n'avait pas eu le temps de préparer une bande son pour l'accompagner, et se préparait donc à de l'acapella, chose qui l'angoissait au plus au point. Une fois devant ce qu'il devinait être un jury, sans doute des membres de la chorale, peut être son directeur, il ferma les yeux, s'imaginant dans le bar-karaoké. L'atmosphère lui était devenue familière. Les odeurs de sucre, d'alcool parfois. Le bruit de la ventilation, le grésillement des baffles, le chuchotement du public, beaucoup moins impressionnant que le silence pensant de son audition. Alors, sans micro, ni bande son, muni de son courage et de sa voix, il commença la chanson.

Seems like everybody's got a price
I wonder how they sleep at night
When the sale comes first
And the truth comes second
Just stop, for a minute and
Smile


Andrew insistait sur les syllabes, à l'instar de l'interprète originales, donnant un rythme rapide et joyeux à la chanson. Sans bande son, le jeune homme se devait de mettre sa voix en valeur. Le choix de la chanson avait été rapide. Il adorait Jessie J, et cette chanson lui permettait de montrer l'étendu de ce que les autres considéraient être du talent, ce que lui pensait être chanter juste. Tonalités graves. Voix de tête à la fin de la chanson, un peu de vibrato. Mais surtout, rapper. Peut être cette singularité allait être payante. Andrew avait toujours su enchaîner les syllabes plus rapidement que ses camarades, quand il était plus jeune.  Rapper n'était pas pour lui une façon de critiquer la société ou une de ces autres revendications que les rappeurs pouvaient brailler, mais bien un moyen de donner un rythme différent, plus enlevé, étonnant à une chanson. Et Jessie J l'avait bien compris, le mettant en oeuvre dans plusieurs de ses chansons. On était fan ou on ne l'était pas. Mais déjà le refrain arrivait, et Andrew se concentrait pour bien chanter.

It's not about the money, money, money
We don't need your money, money, money
We just wanna make the world dance
Forget about the Price Tag

Aint about the uh'ch-ch-ching ch-ching
Aint about the yeah, Bl-Bling-Bl-Bling
Wanna make the world dance
Forget about the Price Tag


Il se sentait mieux maintenant, devant ces inconnus qui devaient le juger. Son style vestimentaire, étonnant, carrément vintage, leur plairait-il ? Ou au contraire n'était-il pas cohérent avec le reste du groupe ? Le trouvaient-ils trop tendu, trop concentré sur son chant, crispé presque. Il se voyait d'ici, transpirant à grosses gouttes, les sourcils épais froncés, la voix tremblante. Manquait plus qu'il s'évanouisse, et le tableau serait complet. Alors il se calma, se concentrant sur les battements de son cœur pour se détendre, comme il le faisait parfois avant de se coucher. Rester à l'écoute d'un battement lent et régulier le détendait, lui permettait de reprendre le contrôle de son corps, surtout quand il avait sur lui le regard braqué de personnes qui avait une décision à prendre.  Et le rap vint.

Well, keep the price tag
And take the cash back
Just give me six streams and a half stack
And you can keep the cars
Leave me the garage
And all I
Yes all I need are keys and guitars
And guess what, in 30 seconds I'm leaving to Mars
Yes we leaving across these undefeatable odds
It's like this man, you can't put a price on life
We do this for the love so we fight and sacrifice everynight
So we ain't goin' stumble and fall never
Waiting to see a single sign of defeat uh uh
So we goin' keep everyone moving there feet
So bring back the beat and everybody sing


Il s'était déplacé. Prenant possession de la scène, comme disaient les chanteurs. Son cou s'était détendu, il le sentait, il n'avait plus mal. Ses épaules étaient moins crispées, son dos plus souple et sa voix plus affirmée, plus maîtrisée. Il se doutait bien qu'il n'avait pas la voix d'un de ces chanteurs d'opéra, ni une tonalité exceptionnelle. Andrew avait la voix claire, juste, et savait monter haut. Il pouvait ainsi se balader d'un registre à l'autre, parfois rock, parfois de variété, parfois pop. Mais il ne fallait qu'il relâche ses efforts, même s'il commençait de plus en plus à prendre goût à cette audition. Il se sentait bien, sur cette scène, soutenant parfois le regard du jury.

It's not about the money, money, money
We don't need your money, money, money
We just wanna make the world dance
Forget about the Price Tag

Yeah yeah
Oo-oooh
Forget about the Price Tag, hé.
Oo-ooh.


Il avait réussi, à monter, à pousser sur sa voix. Les notes avaient été justes, précises même, étonnamment. Andrew n'avait jamais de grandes expériences scéniques, mais pensait avoir réussi celle-ci. Il avait terminé sa chanson, aussi fatigué que s'il avait couru à marathon. Le jeune homme était content, heureux même, de cette expérience. Finalement, il l'avait fait, chanter devant des inconnus. Et puis, même s'il n'était pas pris, Peter ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir tenter, essayer, d'affronter ses peurs. Le silence fut rompu, Andrew ne saurait dire par qui, il ne connaissait personne. On lui dit qu'on le rappellerait, on le remercia, et les jambes du jeune vendeur se dirigèrent automatique vers la sortie. La porte se referma sur lui et un doute sournois s'empara du jeune homme. Il n'avait même pas donné son numéro de téléphone. Il se dirigea alors vers les boîtes aux lettres, griffonnant de son écriture liée et penchée, sur un papier qui traînait dans sa poche son nom, prénom et numéro de téléphone. On ne savait jamais. La porte du hall d'entrée lui rappela que dehors il faisait froid, et que le moteur de sa voiture n'attendrait pas longtemps. La journée était loin d'être terminée.
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