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 03. That's what you get

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MessageSujet: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyLun 23 Déc - 16:19

La sonnerie avait retentit une deuxième fois avant qu'Andie ne referme la porte de son casier. Quinn ayant dû s'absenter, Brittany avait assuré la répétition des Cheerios aujourd'hui et cette perspective seule avait illuminé la texane d'un radieux enthousiasme. L'échéance de la parade de Noël s'approchait, aussi les efforts redoublaient dans l'enceinte du gymnase de McKinley, autant pour les membres de l'équipe de foot que pour celles qui, selon eux, ne faisaient que chauffer le terrain par ces températures hivernales. S'ils savaient seulement que les rencontres sportives n'étaient pour elles qu'un moyen comme un autre de s'entrainer sous la pression d'un public qui, de toute évidence, leur était plus réceptif. A la fin de l'entrainement Andie en avait profité pour s'entretenir avec celle qu'elle considérait comme un modèle, plus par habitude que pour éviter les effusions de commérages desquelles les vestiaires des filles, après les toilettes, étaient le temple sacré. Depuis l'incident de la grange elle s'appliquait à rester loin des tensions qui la concernaient, et ce même si sa conversation passionnée avec Harper avait réveillé son instinct de combattante. Elle n'était pas encore prête à affronter seule une assemblée d'yeux inquisiteurs et pleins d'animosité, au risque de se brûler une nouvelle fois les ailes. Pourtant sa confiance grandissante témoignait du contraire, à mesure que les rangs de sa rébellion se gonflaient de la motivation de ceux et celles qui, à son instar, avaient assez subi l'injustice de la hiérarchie scolaire. Harper avait été son pilier, mais curieusement elle était parvenue à rallier quelques Cheerios dans son camp, et ce qui au départ n'était que l'héritage de la mémoire de Cissy Clark était devenu une véritable affaire personnelle. Jusqu'ici Andie n'avait été que la victime d'une popularité engendrée par une série de vastes complots qui ne la dépassaient que trop, sauf qu'elle s'était résignée à faire de cette lutte un moyen de se venger dignement des mauvais traitements que Regina lui avait infligés. Désormais Andie ne se sentait plus comme un poisson clown dans un banc de sardines, elle était un parmi d'autres.

Loquace comme elle était, elle n'avait pas vu le temps passer si bien que lorsque Brittany jeta un œil à sa montre, elle la somma avec affolement d'aller déjeuner avant la reprise des cours. A cette heure les couloirs étaient vides d'une animation que la cafétéria avait pompée allégrement à renfort d'odeurs pas si alléchantes et de textures douteuses. Mais la faim qui tenaillait les estomacs depuis l'aurore avait raison des plus résignés qui, même s'ils ne pouvaient se résoudre à la purée compacte qu'on leur versait dans leur plateau, se réjouissaient au moins d'une brique de lait et d'une atmosphère conviviale. Après avoir extirpé son chapeau de cow boy rouge de son casier, Andie se pressa d'un pas rythmé jusqu'au cœur de la jungle, l'oasis au milieu du désert. Si son cerveau assimilait très rapidement les chorégraphies orchestrées par Brittany, il parvenait également à lui jouer des mélodies avec une incroyable précision, à tel point qu'elle se mettait à danser n'importe où n'importe quand. Une fois parvenue à la cafétéria elle s'arrêta, comme prise d'un élan soudain de raison. Furtivement elle cherchait des yeux un visage familier, tandis qu'elle se dirigeait avec incertitude vers le self. Le boucan semblait redoubler d'intensité après son passage éclair dans les couloirs morts et, si certains se sentiraient nostalgiques de ce calme passager, elle était quant à elle enchantée par cet orchestre dissonant.

Habituée, elle passa outre les quelques meuglements manifestés à son égard et se dirigea conquérante vers la table qu'elle partageait d'ordinaire avec Harper ou Kara. En revanche lorsqu'une main claqua sur ses fesses, elle ne put se réduire à l'indifférence. Avec un flegme peu courant chez les sudistes, elle déposa son plateau sur la table la plus proche, avant de s'avancer vers le garçon qui, parce que vêtu de son blouson de l'équipe de foot, se croyait au dessus des convenances. Et pourtant Andie n'était pas forcément la personne la plus éclairée en matière de convenances. "Toi, si tu crois que j'vais t'laisser m'pisser sur les bottes et m'dire que c'est la pluie t'as rêvé." dit-elle en pointant son index sur sa poitrine dans un geste de défi. "Tout dans le blouson mais rien dans le pantalon." ajouta-t-elle en jetant un bref coup d'œil à l'entre-jambe de son bourreau. (Shania Twain - That don't impress me much) "I've known a few guys who thought they were pretty smart but you've got being right down to an art." Désormais isolé du reste du groupe - ses prétendus amis avaient sans doute estimé plus drôle de le laisser se défendre face à la pauvre fermière du Sud - Andie pouvait tourner autour de lui comme un gracieux rapace, ponctuant ses phrases d'un petit déhanché et de fausses démonstrations de tendresse. "You think you're a genius-you drive me up the wall, you're a regular original, a know-it-all. Oh-oo-oh, you think you're special, oh-oo-oh, you think you're something else." Cette fois Andie s'éloigna, laissant le garçon nu de toute dignité. La foule de badauds commençait à s'amonceler autour de la scène, quelques téléphones étaient dégainés, et on lui laissait juste assez de place pour chorégraphier sa vengeance. "Okay, so you're a football player. That don't impress me much. So you got the brain but have you got the touch?" Comme si l'attention n'était pas à son comble elle grimpa sur le banc avant de se percher sur la table, à la vue de tous. Elle accompagnait chacune de ses paroles d'un geste approprié, vif et tranchant. "Don't get me wrong, yeah I think you're alright but that won't keep me warm in the middle of the night. That don't impress me much". Cette fois elle s'exécuta dans une chorégraphie de line dance que les autres ne tardèrent pas à copier tandis que le destinataire du message, bouche bée, restait sans bouger. "You're one of those guys who likes to shine his machine, you make me take off my shoes before you let me get in. I can't believe you kiss your car good night, c'mon baby tell me-you must be jokin', right!" Elle bondit alors de la table et, avec audace, le poussa en arrière. Sa force ne le fit que vaciller mais pourtant elle aurait pu jurer l'avoir vu tomber. Tomber du haut de son orgueil. Clairement elle venait de lui arracher sa virilité et, virevoltant, elle conclut : "That don't impress me much!" avant de retourner s'asseoir à la table qui venait de lui servir de podium.
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Ingrid J. Svensson
Ingrid J. Svensson
I'm obsessed with the mess that's America
Age : 18 ans
Occupation : Etudiante en composition musicale et performance vocale à l'OSU, membre des UH
Humeur : Anxieuse
Statut : Toujours en couple avec son perfectionnisme
Etoiles : 2550

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Chanson préférée du moment :
Glee club favori : New Directions
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyMar 24 Déc - 15:35

La préparation du char et la décoration de l'auditorium auraient bien avancé si ce fameux Addison ne s'était pas senti obligé de tout saccager. Ingrid avait passé la matinée à réfléchir à de nouvelles idées, les griffonnant par-ci par-la sur le petit carnet aide-mémoire qu'elle emmenait toujours avec elle. Elle s'était assise sur un siège de l'auditorium et bien observé celui-ci. Il fallait absolument qu'elle soit dans une pièce pour imaginer comment la décorer, car sa visualisation dans l'espace était assez médiocre. Autant, elle pouvait avoir la moindre note d'une chanson en tête, et se la jouer indéfiniment, autant imaginer une pièce, ou un objet, était quelque chose de beaucoup plus compliqué. Elle avait donc profité du chauffage de l'amphithéâtre et avait essayé de réfléchir à quelque chose, lorsque le jeune délinquant était arrivé pour réparer ce qu'il avait fait, et qu'elle avait passé au moins une heure à lui expliquer la symbolique de la décoration et donc la façon dont il fallait la remettre bien. C'était important que tout soit parfait. Pour s'assurer qu'aucun détail ne serait négligé dans la réparation, et pour ajouter ses nouvelles idées, elle était restée travailler avec lui. Elle ne savait pas vraiment si elle avait le droit de faire ça, mais toujours est-il que si elle voulait s'assurer que cela soit bien fait, elle avait intérêt à s'occuper du travail elle-même. Non pas qu'elle ne fasse pas confiance à l'adolescent, mais que les New Directions étaient en permanence vannés par leurs camarades du lycée, si en plus ils présentaient des numéros de moindre qualité, ils seraient encore plus risibles. Ce garçon ne pouvait pas tout gâcher impunément. Après les explications interminables, mais presque parfaites, elle avait donc entrepris de l'aider à tout arranger.

Tout cela avait été fatiguant, et Ingrid avait très faim. Il y avait encore énormément de monde devant elle dans la queue du self, et le menu ne semblait même pas appétissant. Elle se rappela soudain que Clara ne mangeait même pas là ce midi-la, et qu'elle devrait donc manger toute seule. Cette perspective manqua de lui faire faire demi-tour, mais l'appel de son estomac la rappela à l'ordre. Et puis, une occasion de manger trop gras, trop sucré et trop salé ne se refusait pas, au diable les légumes surgelés peu appétents proposés au menu qu'elle prenait habituellement, aujourd'hui, ça serait steack hâché-frites, autant s'immerger dans la culture américaine jusqu'au bout, tant qu'à y être. De toute façon, s'il fallait qu'elle soit seule pour manger, autant qu'elle apprécie quand même son repas un minimum. Une fois servie, elle savait que personne ne l'attendait et décida donc de s'installer à la première table qui venait, mais au milieu du self, là où elle pourrait voir tout ce qui se passait. Elle ressentait en permanence le besoin d'être consciente de tout ce qui se passait autour d'elle, d'autant plus quand ses amies n'étaient pas là. On n'était jamais à l'abri que quelqu'un arrive tout à coup et vous balance un slushy pour l'unique raison que vous faites partie du Glee club. Ce jour là, elle ne regretta pas de s'être placée à une position stratégique car quelque chose du plus distrayant arriva.

Elle n'eut pas à attendre très longtemps avant de voir Andie Lloyd arriver. Ingrid observait régulièrement cette dernière. Elle sortait avec Gabriel, le gentil Gabriel, et la jeune Suédoise se sentait donc obligée de surveiller le moindre des mouvement de la Cheerio. Elle l'admirait plus qu'autre chose en fait, et si elle l'épiait, c'était surtout pour avoir un jour une chance de s'imprégner de son comportement et se rapprocher ainsi de la perfection. Enfin, elle savait évidemment que la texane n'était pas parfaite, mais elle aurait au moins aimé lui ressembler un peu. Elle observait sa démarche assurée, la façon dont elle ignorait les meuglements sur son passage. D'ailleurs, pourquoi les gens imitaient des vaches ? Ingrid savait que sa camarade blonde venait d'une ferme, mais elle ne pouvait en revanche pas imaginer que le niveau mental de ce lycée soit si bas. Ces gens se rendaient ridicules, au lieu de la rendre elle, ridicule. Elle ne pouvait pas être ridicule. Certains ne la respectaient pas, mais de là ce que quelqu'un en profite pour lui claquer une main sur les fesses comme les cowboys le font sur la croupe des taureaux enragés lors des rodéos, c'était une surprise. Enfin, selon la Suédoise, c'était le comble de l'irrespect.

Cependant, Ingrid n'eut pas le temps de réfléchir plus à la question de l'irrespect dont faisaient preuve ses camarades puisque le plateau de celle qu'elle observait depuis tout à l'heure atterrit rapidement sur la table. Elle n'avait plus qu'à observer le spectacle se déroulant à présent sous ses yeux. Il y avait de sérieux avantages à être cheerio, par exemple, le fait d'être à la même place sur l'échelle sociale que les footballeurs et de pouvoir, de ce fait, se permettre de remettre en place ces derniers. La façon dont s'y prenait Andie était impressionnante. Et elle chantait bien, par dessus le marché. L'adolescente comprit que quoi qu'elle fasse, elle n'arriverait jamais au niveau de la cowgirl en face d'elle qui semblait avoir le rythme dans la peau et le diable au corps. Toute l'attention était maintenant fixée sur la cheerio qui dansait sur la table. Ingrid la fixait, les yeux écarquillés, impressionnée par tant de grâce et d'assurance. Ce qu'elle apprécia le plus observer était sans doute l'expression du footballeur qui semblait tomber des nues, cela était tellement comique et tellement jouissif que ça lui arracha un sourire. C'était beau. Très beau.

Néanmoins, il s'avéra qu'Andie venait d'oublier son plateau sur la table d'Ingrid en se rasseyant à la sienne. Il fallait qu'Ingrid le lui ramène. Même si dans le code d'honneur, être une New Direction ne l'autorisait pas à parler aux Cheerios, elle sentait que c'était son devoir de lui rapporter son plateau et de lui exprimer son admiration. Bon sang, elle devenait comme toutes ces lèches-bottes qui ciraient les pompes des cheerleaders juste pour gagner un peu de popularité. Mais peu importe, ce n'était pas son but, et tant qu'elle-même le savait et restait claire avec elle-même, c'était tout ce qui comptait. Elle décida de se lever, et saisit le plateau de la texane. Elle s'avança vers la table de cette dernière, peu sûre d'elle. Mais malgré les regards insistants que lui lançaient les autres, elle ouvrit la bouche et prit la parole, elle se devait de dire quelque chose.
- Bien envoyé.

Elle posa le plateau devant sa camarade.
- Tu as du talent, tu sais ?

Elle s'apprêta à tourner le dos pour faire demi-tour. Il ne fallait pas qu'elle reste là, ou elle allait coller la honte à la cheerio, et coller la honte à une cheerio était bien la dernière chose qu'elle voulait faire. Les représailles étaient généralement terribles. Mais fuir, c'était lâche, alors elle s'assit là, en sachant pertinemment qu'elle n'était pas à sa place, et ne sachant plus que dire. Sa gêne était sans doute palpable, mais il fallait qu'elle la vainque une bonne fois pour toutes.
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyVen 27 Déc - 1:31

A Stonewall, Andie aurait réglé ce léger désagrément au moyen d'un coup de pied bien placé. Si d'apparence la blonde semblait inoffensive, elle avait pourtant hérité du sang chaud qui faisait la particularité des gens du Sud. Là bas personne ne masquait son animosité sous un vernis d'hypocrisie, les règlements de compte se faisaient à coups de bouteilles de bière et de plaquages virils. Mais Andie avait appris, depuis son arrivée à Lima, que dans les grandes villes les gens étaient plus attachés à leur égo qu'à la blancheur de leur chapeau. Comme M. Carr avait l'habitude de le lui répéter, un véritable cowboy connaissait l'amour, la douleur et la honte mais se fichait bien de la reconnaissance. A McKinley c'était tout l'inverse. Du fait qu'aucun garçon ici n'avait l'étoffe d'un véritable cowboy, Andie en avait conclu qu'hormis l'amour propre ils ne s'intéressaient à rien d'autre qu'à la vénération qu'on pouvait bien leur vouer. Elle avait assez subi de messes basses pour s'en vouloir de recourir à une telle sournoiserie, si bien que sa tentative réussie d'intimidation, en plus de lui être venue naturellement, semblait avoir fait mouche. C'était malheureusement une preuve que toute la méchanceté gratuite dont elle avait été victime avait fini par déteindre sur elle. Pourtant elle avait bravé la carrure de son opposant et jamais n'avait usé de la ruse pour lui soustraire une fierté à laquelle tous ici s'accrochaient fermement. Pour cette raison elle savait que foncièrement, elle avait agi comme n'importe quelle texane respectable aurait agi. Et si elle n'avait pas été si fidèle à elle-même, elle aurait déjà eu le loisir de réfléchir dix fois à toutes les conséquences positives qu'engendrerait un tel acte de bravoure. Susciter l'admiration, inspirer la crainte et le respect n'étaient que des simulacres de prestige auxquels jamais elle n'avait aspiré. Elle l'avait fait pour défendre sa dignité et honorer les dictons qu'on lui avait appris depuis qu'elle était toute petite. Lorsqu'elle habitait encore au Texas elle avait, avec un soin qui lui faisait souvent défaut, noté toutes les leçons dont elle avait bien pu tirer de son vieil ami dans un recoin de sa tête. Aujourd'hui ces maximes lui revenaient comme un mantra inconscient qui lui dictait la conduite à adopter à des instants où, justement, on pouvait croire qu'elle se laissait aller à l'impulsivité.

La tentation de jauger l'impact de sa petite scène d'humiliation était trop forte, aussi ne put-elle s'empêcher de détourner furtivement le regard. Les amis du footballeur, qui lui avaient consciencieusement laissé le champ libre pour qu'il puisse s'adonner en toute tranquillité à ce qu'il savait faire de mieux, devaient maintenant essuyer la colère apparente avec laquelle il essayait de défendre le peu de masculinité qu'elle avait bien daigné lui laisser. Ses amies en jupes courtes s'étaient précipitées vers lui avec des manières faussement affectées, les bras en l'air pour ajouter une touche de théâtralisme à leur jeu déjà mauvais de jeunes filles offusquées. Il avait vite fait de les remballer et de se précipiter vers la sortie en effrayant quelques réfractaires sur son chemin. Un petit troupeau d'hypocrites l'avait suivi dans son sillage, tandis que le reste de la cafétéria s'entretenait dans des murmures parfaitement audibles sans se cacher de fixer la cible de leurs commérages. Disaient-ils du bien ou du mal d'elle, Andie s'en fichait bien maintenant qu'elle avait prouvé à une bonne partie du lycée que les campagnardes avaient des limites qu'il ne valait mieux pas franchir. Elle déposa son chapeau près de son plateau sur lequel elle reporta toute son attention... sauf qu'il n'était pas là. Une moue incrédule au coin des lèvres, elle se grattait la tête pour essayer de réfléchir à l'endroit où, à un moment donné de son audacieuse repartie, elle avait bien pu déposer ce pourquoi elle s'était rendue ici au départ. C'est alors que, comme une réponse divine, quelqu'un le lui apporta. Andie n'était pas certaine qu'il s'agissait exactement du même, mais dans tous les cas la jeune blonde avait fait l'effort de le reproduire avec une fidélité dont elle-même n'aurait pas été capable. Elle accepta l'offrande avec un manifeste enthousiasme mais fut surprise en revanche qu'on s'installe avec elle alors qu'elle n'attendait la compagnie de personne. Pas après son petit spectacle improvisé. "L'arrogance c'est le cowboy qui parle, la confiance c'est le cowboy qui agit." récita-t-elle comme si elle était dotée d'une quelconque sagesse. "Lui il parle, moi j'agis." ajouta-t-elle en esquissant une fois de plus cette moue dubitative. "Bon il a pas parlé mais on s'en tape."

Autour d'elles, l'effervescence suscitée par son insubordination inopinée avait fini par se calmer. Ses sens aux aguets eux aussi s'étaient détendus, maintenant qu'elle n'avait plus l'impression que tous les regards et les chuchotements convergeaient vers la table à laquelle elle avait décidé de s'asseoir. Elle ne s'était même pas demandé si c'était une de ces tables réservées contre lesquelles Cissy l'avait mise en garde. Elle lui avait fait cette confidence avec toute la prévenance du monde, sachant pertinemment que pour elle aucune table n'était interdite. Instinctivement elle scruta le réfectoire mais personne à l'horizon ne semblait vexé de son manque de respect des conventions tacites qui régissaient l'enceinte de ce lycée. La fille qui lui faisait fasse en revanche avait l'air d'être aussi à sa place que ne l'était Nina au milieu des cowboys en sueur du Rosalita's Roadhouse. Sans le faire exprès, Andie s'essaya à détendre l'atmosphère en attrapant généreusement la perche qu'elle venait de lui tendre. "Merci, c'est mon père qui m'a appris la danse en ligne. Même que des fois au lieu de me mettre à la garderie il me mettait là bas où on apprend à danser pendant qu'il buvait son whisky. C'est pas grave." dit-elle, persuadée que son interlocutrice faisait référence aux pas de danse non improvisés qu'elle avait exécutés sur cette même table. Sans retenue elle saisit quelques frites du bout des doigts et les fourra dans sa bouche. "Moi c'est Andie." informa-t-elle en tendant sa main pleine de graisse à l'inconnue, avant de se raviser, tout sourire. "Tu sais une fois notre mascotte s'est enfuie quand j'étais en primaire. C'était une tarentule elle s'appelait Gloria et quand elle a réapparu pendant le cours tout le monde a flippé comme des pauvres gazelles devant un lion. Pff tu crois moi je l'ai chopée et je l'ai remise dans son aquarium. Et elle avait plus de poils que ce mec alors j'ai pas peur. Je suis peut-être une souris mais lui c'est un éléphant. C'est des trouillards les éléphants, faut pas croire. C'est ce que mon oncle m'a dit."
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Ingrid J. Svensson
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyMar 31 Déc - 16:47

Il y avait de cela même pas deux mois, Ingrid n'aurait jamais osé n'adresser ne serait-ce qu'un mot à une cheerleader. Lui ramener son plateau, la féliciter, et s'asseoir à sa table sans lui demander sa permission, relevait alors domaine de l'impossible. Mais elle avait bien compris que dans la jungle de McKinley, sa timidité la desservirait sérieusement et elle avait commencé à travailler dessus dès que cette constatation avait été faite. Petit à petit, elle avait osé parler à des gens qu'elle ne connaissait pas, et elle s'était rendue compte que la plupart ne la mangeaient pas. Mais c'était un pari risqué qu'elle avait fait en s'installant à la table d'une cheerio visiblement dotée d'un fort caractère et qui risquait de la rembarrer comme elle venait de rembarrer ce footballeur effronté, si la présence de sa camarade étrangère ne lui plaisait pas. Il fallait cependant qu'elle ne laisse pas sa gêne se voir, sinon c'était foutu. Quand le fauve voit la faiblesse du zèbre, il attaque. Elle adressa donc un sourire à Andie en l'écoutant répéter un dicton de cowboy. Non, il n'avait pas parlé, mais elle, elle avait chanté, et bien en plus de ça. Le chant était-il une action ou une parole ? Prononcé avec la bouche, mais sorti du cœur. Et puis oui, elle avait dansé, donc ça confirmait le fait qu'elle avait agi et que son proverbe était vrai. Sans le savoir, la cheerio venait de lancer Ingrid dans une réflexion intense rien qu'en prononçant une phrase. Cette dernière n'arriverait jamais à savoir si chanter, en soi, était une action. En tout cas, Andie avait agi, ça, c'était une certitude.

Si Ingrid avait su qu'il était si facile que ça de clouer la bouche à quelqu'un avec une chanson, il y a bien longtemps qu'elle aurait essayé. Mais même si elle pouvait le faire à partir de maintenant, il y avait toujours un souci : elle avait beau prendre des cours de danse depuis peu, elle n'était pas aussi souple et gracieuse qu'Andie, et donc beaucoup moins impressionnante et les gens lui riraient au nez plus que de rester bouche bée. La petite Ingrid gentille, timide, effacée, toujours d'accord avec tout le monde et étrangère par dessus le marché, n'avait jamais impressionné personne. Sauf peut-être ses camarades du glee club, mais ce n'était pas grâce à sa personnalité mais à sa voix angélique. Et en Suède, elle rentrait dans les normes tout simplement, qu'elle soit là ou pas, ça ne changeait rien. Elle ne différait des autres en aucun point, elle n'était ni meilleure ni moins bonne. Là bas, les gens ne se souciaient pas de se comparer les uns aux autres, ils vivaient ensemble, point. Ici les gens se mesuraient en permanence les uns aux autres, qui était le plus beau, qui était le plus populaire, qui avait le plus d'amis, qui restait éternellement célibataire. Chez elle, elle ne connaissait pas spécialement la vie de ses petits camarades, et elle s'en fichait royalement, mais ici, elle ne pouvait pas passer outre les ragots qui se répandaient sur un peu tout le monde. Elle avait d'ailleurs écouté ceux qui circulaient sur Sunny, aveuglément, et avait fini par se rendre compte que tout le monde ne disait pas la vérité. Toutes les relations sociales et la hiérarchie de McKinley était basée sur des "on dit". Les cheerios et les footballeurs semblaient être les personnes les plus intéressées par tous ces "on dit" les permettant de catégoriser les gens sans avoir à prendre la peine de les connaître.

Ce qui troublait Ingrid, c'était qu'Andie Lloyd semblait déroger à cette règle. Même si elle était une cheerleader, elle ne semblait pas aussi respectée par ses pairs qu'elle devrait l'être, et elle semblait bien plus respecter la "basse population" que le faisaient les autres filles du groupe. La fille de la campagne qui suscitait des bruits de bétail sur son passage était donc loin d'être un mouton qui suit bêtement son troupeau. Une idée commençait à germer dans l'esprit d'Ingrid. Quinn lui avait raconté qu'à l'époque où elle faisait partie du Glee club, être cheerio et New Direction était parfaitement compatible, pour peu d'avoir l'esprit un peu ouvert. Andie semblait avoir l'esprit ouvert, elle savait chanter et danser. Pourquoi Ingrid ne lui proposerait-elle pas de rejoindre la chorale ? Non en fait, cela semblait être une mauvaise idée. Si elle pouvait rentrer dans les bonnes grâces de ne serait-ce qu'une sportive sur tout le lot, elle n'allait pas gâcher cette chance en lui proposant ça. Alors pour l'instant, elle allait juste l'écouter raconter comment elle avait appris la line dance avec son père. Là où on apprenait la danse au lieu d'aller à la garderie ? En buvant du whisky ? Ingrid avait regardé quelques films western, et il lui semblait que c'était dans les saloons que ça se passait. Ou un nom dans le genre. Enfin bref, un espèce de pub quoi. A la place d'une garderie ? Charmant. Enfin, la jeune fille n'en semblait pas affectée, ça paraissait être tout à fait normal dans son mode de vie. Ingrid aimait bien découvrir le mode de vie et les histoires que les gens avaient à raconter, mais la main pleine de graisse que lui tendait Andie était beaucoup moins intéressante. Heureusement qu'elle la retira immédiatement, sinon, ç'aurait été fort gênant.
- Moi c'est Ingrid, se présenta-t-elle avec un sourire mesuré.

Elle savait pertinemment qui était Andie, mais pour bien des raisons, elle allait se garder de le lui faire savoir. La jeune fille n'avait pas besoin de savoir qu'Ingrid épiait ses faits et gestes parce qu'elle sortait avec Gabriel Mason, et que fut un temps, Ingrid aurait aimé avoir le même niveau de perfection qu'Andie pour avoir elle aussi une chance de sortir avec le footballeur. Cela était un peu passé, mais cela ne l'empêchait pas de continuer de suivre les mouvements d'Andie avec curiosité. Elle écoutait donc l'histoire de la tarentule que lui racontait la texane avec attention, sachant pertinemment qu'à sa place elle n'aurait jamais eu autant de courage. Elle la fixait dans un silence admiratif, jusqu'à sa réflexion sur les éléphants.
- Et pourtant, ce n'est pas la petite bête qui va manger la grosse, pas vrai ?

En repensant au footballeur, et à la façon dont il avait été remballée par une simple jeune fille, ça sonnait faux.
- Mais ici, tout est inversé. Les petits peuvent manger les gros, comme tu l'as fait. Et ça change tout le temps. On ne sait jamais à quoi s'attendre. C'était pas comme ça chez moi. C'était comme ça chez toi ?

Avec des questions innocentes, Ingrid finirait par assouvir sa curiosité et comprendre ce qui faisait toute la perfection d'Andie.
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyDim 2 Mar - 18:16

Malgré tous les coups portés à sa candeur, Andie demeurait une enfant. Comme eux, il lui suffisait d'une distraction futile et inopportune pour oublier le mal duquel elle se plaignait deux secondes plus tôt. L'apparition d'Ingrid avait été sa diversion. Comme un papillon batifolant trop près de son nez en été, elle avait capté sa frivole attention au point d'apaiser le genou qu'elle venait de s'écorcher en tombant. Mais surtout, comme eux elle avait tendance à confondre la réalité et les nombreuses fabulations de son esprit, offrant ainsi à ses interlocuteurs un cocktail de faits avérés quoique contestables. L'innocence avec laquelle elle se perdait dans son imaginaire avait le don de reléguer ses histoires au rang de mythe rural, des sortes d'exploits dont personne ne remettait en doute la véracité tant son assurance paraissait naturelle. Andie n'était pas du genre vantard, à coudre des histoires sur mesure pour contenter le commun des mortels. Les récits qu'elle brodait partaient toujours d'un point d'ancrage qu'elle respectait scrupuleusement afin de leur donner davantage de consistance. Et la ferveur avec laquelle elle y croyait elle-même rendait plausible n'importe qu'elle de ses rencontres bestiales. Peut-être parce que, après tout, les gens savaient qu'il n'y avait aucune arrière pensée derrière le moindre de ses propos et qu'ils ne servaient qu'à parfaire un peu plus l'image rayonnante de spontanéité qu'elle cultivait malgré elle. Et comme une enfant, il ne valait mieux pas la froisser lorsqu'elle faisait l'éloge de ses prouesses, aussi incongrues pouvaient-elles sembler, et ce même si ses tirades ne faisaient qu'alimenter la conversation d'une bouillie de racines infecte et sans consistance. C'était ce qui rendait magique les échanges avec Andie Lloyd. Elle parlait pour ne rien dire, mais personne ne lui en voulait. Pire, tout le monde prenait la peine de trier soigneusement, parmi ce tsunami d'informations, une bouée ou un quelconque meuble auquel s'attacher.

Sa bouée à elle, Andie ne tarda pas à la découvrir, flottant perdue dans l'horizon. Si au départ elle n'y avait pas prêté attention - sûrement parce qu'elle accaparait tout le temps de parole et que le peu qu'elle laissait à Ingrid ne lui permettait que de formuler quelques civilités, en plus des acquiescements polis qu'on lui accordait souvent - elle n'avait pas tardé à déceler chez elle une lueur exotique de petite fille dépaysée dans la jungle d'un conformisme nouveau. Son raisonnement n'avait pas été si abouti que ça, elle l'avait simplement déduit d'une condition particulière : son accent. Si Andie ne faisait aucun effort dans son élocution, Ingrid au contraire prenait le temps d'énoncer ses propos comme si chaque mot méritait qu'on lui offre le luxe de la réflexion. Malheureusement pour elle, c'était le genre de détail futile qui rendait Andie encore plus dissipée qu'elle ne l'était d’ordinaire. Non pas que l'accent d'Ingrid fût si prononcé, mais pour une puritaine de la langue comme toute texane qui se respecte, Andie savait déceler la moindre faille d'un discours. Cette dernière, justement, avait tendance à l'éloigner du propos en lui-même, si bien qu'après quelques secondes de flottement elle se rendit compte qu'elle n'avait absolument rien écouté de ce qu'avait raconté l'inopportune invitée. Elle avait l'air pourtant tellement concentrée - sur les mauvaises choses - que sa dissipation passait facilement pour de la considération. Habituée, Andie avait fini par maitriser l'art de la rhétorique, si bien qu'elle devinait dans les expressions de ses interlocuteurs lorsqu'on attendait ou non une réponse de sa part. Certes, sa maitrise n'était pas encore parfaite et il lui fallait de l'entrainement pour exiger à son cerveau de faire retour rapide sur la question. Dans ces moments, elle se contentait de faire ce que Cissy lui avait laborieusement appris : sourire bêtement. Nul doute qu'elle aurait pu enchainer sur un autre sujet, personne ne s'étonnait plus de la voir passer du coq à l'âne, mais Ingrid lui évita cette peine en renchérissant ses propos.

Machinalement, Andie ne put réprimer un couinement amusé. A cet instant, elle était à des années lumières de la scène qui venait de se dérouler, avec elle dans le rôle principal, sous les yeux ébahis d'une bonne partie du lycée. Elle était marrante cette fille, pensait-elle. Comme l'exigeaient ses tirades, Andie était aussi plutôt douée pour le tri d'informations. Blabla chez moi. Blabla chez toi. Il avait suffi de ces quelques mots pour éveiller chez elle une curiosité que balançait un besoin presque impérieux de s'épancher sur ses souvenirs du Texas. Clairement Ingrid ne savait pas sur quel terrain elle s'aventurait, et si son accent particulier n'avait pas retenu son attention, elle aurait sans doute eu droit à un monologue digne de Proust de sa part. "Chez moi tout le monde mange tout le monde, suffit d'en avoir dans le pantalon. Si tu t'écrases t'existes pas, tout le monde s'en fout. Et tu finis par ramasser le crottin des chevaux après le rodéo, quand tout le monde est parti. Personne parle du gars qui ramasse le crottin, forcément. Tu sais qui ramasses le crottin après le rodéo toi ? Non, personne sait." expliqua-t-elle en hochant les épaules pour accentuer le côté dramatique. "Moi en tout cas j'me laisse pas pisser sur les bottes. J'veux pas ramasser le crottin." renchérit-elle en hochant cette fois-ci ostensiblement la tête. "Toi tu viens d'où, du New Jersey ? Parait qu'ils parlent bizarrement là bas. What-da-fuk-issup-witch-yew? Fuh-gedda-boud-dit, man. Whad-jew-do last night?" dit-elle en accompagnant son imitation de gestes d’une grandiloquence digne du meilleur épisode de Jersey Shore.
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Ingrid J. Svensson
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I'm obsessed with the mess that's America
Age : 18 ans
Occupation : Etudiante en composition musicale et performance vocale à l'OSU, membre des UH
Humeur : Anxieuse
Statut : Toujours en couple avec son perfectionnisme
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyMar 4 Mar - 10:50

Ingrid avait vu un bon paquet de films western quand elle était encore en Suède. Elle aurait presque été capable de lister les différents stéréotypes de cowboy si on le lui demandait. Mais elle avait toujours pensé que tout était un énorme cliché. Or, Andie venait de lui en parler comme si tout était vrai, et c'était donc sans doute le cas. Et elle avait raison, on ne savait pas qui ramassait le crottin à la fin du rodéo. C'était un détail qui était toujours laissé de côté, et qui n'intéressait personne. Dans un langage que la Suédoise aurait plus aisément compris, c'était comme le Glee club en fait : ceux qui ne s'affirmaient pas se retrouvaient à faire les chœurs et à se dandiner au fond de la scène. Cela dit, elle-même ne clamait pas sa puissance plus que cela, et se retrouvait quand même avec tous les solos. C'était comme lorsqu'elle avait appris le français : l'exception qui confirme la règle. Et si en fait, les ramasseurs de crottins étaient juste des gens capable de ravaler suffisamment leur ego pour se coltiner une tâche dont personne ne voulait ? Après tout, les choristes arrivaient bien à accepter de rester gentiment dans le fond et à recevoir des slushys pour une appartenance à une chorale dans laquelle ils ne s'imposaient même pas. Et pourtant les chœurs étaient nécessaires aux harmonies comme les cowboys déchus étaient nécessaires au rodéo, puisque si personne ne ramassait le crottin, c'était compliqué de recommencer par la suite. C'était bon, Ingrid commençait à comprendre le langage de son interlocutrice et pourrait peut-être participer un peu plus facilement à la conversation. D'autant plus que la texane ne semblait pas faire cas du fait qu'elle appartienne à un club si loin derrière les cheerleaders dans le classement des activités les plus populaires du lycée.

Si la cheerio arrivait à ne pas "se laisser pisser sur les bottes" comme elle disait, et que malgré sa différence elle se faisait bien accepter, c'était peut-être un modèle à suivre. Mais la petite Svensson ne se sentait pas l'âme d'une féministe qui prend son pouvoir, ou d'une leadeuse, ou de qui que ce soit qui ose affirmer qui elle est. Après tout, rester sage dans son coin et faire tout ce qu'on lui disait était une solution plus facile, et quelques fois préférable. Cela évitait bien des ennuis. Mais apportait également beaucoup de frustration, et parfois, refuser des responsabilités était quelque chose de difficile. Mais peu importe, il fallait qu’elle arrête de penser à ses petits problèmes et qu’elle profite un peu de l’instant, après tout, elle était en train de parler à Andie Lloyd, et ce n’était probablement pas quelque chose qui risquait de lui arriver tous les jours. Et en plus, elle était gentille et semblait bavarde et ravie de faire la conversation sur ses origines. Et même si décrypter le vocabulaire et les comparaisons qu'elle utilisait pouvait être un peu difficile, c'était instructif et amusant. Enfin, si elle comprenait quand même un minimum. Son imitation d'un accent apparemment en provenance du New Jersey questionna un instant la jeune fille sur sa compréhension de l'anglais. Avait-elle comprit ce qu'elle venait d'entendre ? Non, probablement pas, et ça devait se voir sur son visage par le biai de ses yeux grands ouverts. Maintenant, elle devait choisir comment réagir pour ne pas trop perdre la face. Elle ne pouvait pas dire clairement à Andie qu'elle ne comprenait pas. Une petite bouffée de chaleur l'envahit d'un coup, elle n'avait pas prévu de se retrouver en difficulté face à la texane. Elle prit une longue inspiration, pour retrouver un peu de contenance. La solution lui vint immédiatement à l'esprit. Elle n'avait qu'à éviter ce qu'elle venait d'entendre. Elle se relaxa un peu.
- Non, je viens de Suède. C'est pas très loin du pays du Père Noël, c'est cool ! On ne fait pas de rodéos là-bas, mais on se promène en traîneau. Pas avec des rennes hein, ça c'est dans les contes de fée, mais avec des chiens. On peut faire du ski aussi, mais le truc qui t'emmène en haut de la montagne, c'est pas super cool, tu peux tomber super facilement.

Voilà que l'adolescente arrivait à parler un peu comme son interlocutrice, et c'était amusant, de ne pas se prendre la tête à réfléchir à ce qu'elle disait. Elle pouvait dire à peu près n'importe quoi, elle avait l'impression que ça passerait parfaitement dans la conversation. Et puis, Andie s'en fichait probablement qu'elle ne connaisse pas le mot "tire-fesse" en anglais. Néanmoins, il était plus confortable de revenir à un domaine dont le vocabulaire était connu sur le bout des doigts, pour la simple bonne raison qu'il était utilisé au quotidien.
- Tu vois, les meubles Ikea, je suis sûre que tu en as chez toi, c'est une espèce fierté nationale. Mais je ne comprends pas pourquoi on en est si fiers, ils sont super durs à monter. Par contre on a Abba,et on a vraiment de quoi être fiers d'Abba. Bon, j'imagine que c'est pas trop le genre de truc que vous utilisez pour vos chorégraphies chez les cheerios, ou qui passent dans un saloon, mais c'est vraiment cool comme musique, affirma-t-elle, ayant pleinement foi en ses propos.

A ce moment-là, l'idée d'essayer de ramener la cheerio au glee club lui revint à l'esprit. C'était presque compulsif, Ingrid avait envie que la texane fasse partie de la chorale. Avec ses talents dans la chanson et la danse, ce ne pourrait qu'être un plus de l'avoir parmi eux. Et qui sait, peut-être qu'elle arriverait à redorer un peu le blason des New Directions. Cependant, la suédoise ne pouvait pas s'aventurer dans un terrain si dangereux de façon aussi détachée et joyeuse que celle dont elle avait abordé son pays natal. Elle regarda fixement Andie pour pouvoir jauger sa réaction.
- Ton truc à toi, c'est plutôt la country, non ? Petite pause remplie d'incertitude. J'aimerais bien qu'on puisse chanter de la country au glee club, mais pour l'instant, on a personne ne s'y connait trop, je crois.

Sous-entendu : "tu ferais bien de nous rejoindre". La jeune fille maquilla son regard brillant d'enthousiasme par un sourire détaché, pour qu'elle n'ait pas non plus trop l'air de faire une proposition à son acolyte, au cas où que celle-ci réagisse trop mal.
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyDim 23 Mar - 11:37

La culture limitée d'Andie avait au moins le mérite de dépasser les frontières du Texas. Malgré toute la candeur dont elle débordait, la blonde n'avait pas été confinée de façon sectaire dans ce monde à l'état sauvage qu'elle regrettait tant. A défaut d'avoir voyagé, c'était son esprit qu'elle laissait facilement s'embarquer à travers des histoires qu'on lui racontait - vraies ou fausses - ou des débilités à la télévision qui reflétaient tristement la réalité américaine. Sans ça elle n'était qu'une coquille vide de toute connaissance, à l'image des petits enfants auxquels on la comparait souvent à raison. S'il y avait bien une différence entre elle et eux, c'était que du haut de ses 1m60 elle avait vécu des choses, avait entendu et même retenu certaines. La plupart du temps il s'agissait de futilités, des sarcasmes pas si innocents au départ qu'elle copiait maladroitement dans son esprit dans l'espoir de les puiser un jour à bon escient. Il lui semblait avoir fait mouche aujourd'hui, lorsque sous le plus grand vernis de sagesse du monde elle avait joué de ses talents d'imitatrice. A vrai dire Andie était trop peu docile pour se laisser attendrir plus de 5 minutes par la litanie de la télévision. Il était plus probable qu'elle avait entendu quelqu'un se moquer ouvertement lors d'un rodéo ou d'un barbecue que ses parents aimaient organiser dans un recoin du jardin. Encore une chose qui lui manquait d'ailleurs : voilà des mois qu'elle n'avait plus importuné les amis de ses parents en quête de réponses à des questions qu'elle avait posées des centaines de fois. Les proches de la famille étaient habitués à son naïf entêtement mais ici, en Ohio, elle avait l'impression que les gens s'enfermaient dans la spirale infernale du temps et n'accordaient aux autres que ce qui avait un intérêt pour eux. Et lorsque l'on connaissait Andie Lloyd, on savait que le seul intérêt de l'écouter déblatérer pendant des heures c'était pour son sens désintéréssé de la distraction, pas pour entretenir un quelconque débat idéologique. Ce fait avéré rendait la visite délibérée d'Ingrid d'autant plus déconcertante, mais Andie était trop obnubilée par le résultat pour s'encombrer des détails superflus d'un éventuel lien de causalité.

Autour d'elles la faune de McKinley avait repris ses habitudes. Retour dans les cases, chacun avait repris sa place dans l'ordre normal des choses et semblait avoir totalement oublié l'incident qui s'était produit quelques minutes avant pour se concentrer sur un nouveau potentiel scandaleux à exploiter. Heureusement Andie n'était pas assez scrupuleuse pour avoir organisé ce spectacle de façon à marquer tous les esprits, sinon elle aurait vite goûté au revers de la médaille. Les gens du Nord voyaient trop de choses à la télévision pour se laisser surprendre par le quotidien, c'était un fait, et se résoudre à entrer dans la légende était un acte facile à entreprendre mais très difficile à cultiver. Andie ne doutait pas qu'on se retournerait encore quelques jours derrière elle dans les couloirs en pensant tout savoir d'elle, mais dans une semaine son exploit aura été balayé par la nouvelle conquête de Regina ou les rumeurs qui circulaient, intarrissables, sur la salle des professeurs. Quelques esprits plus senseibles comme celui d'Ingrid se souviendraient de ce jour comme d'une victoire quelconque mais se garderaient à jamais de le dire, pas même à des amis qui sans doute partageaient le même point de vue.

Enfin l'autre blonde prit la parole - une parole dignement méritée - et, anormalement captivée, Andie se soustraya machinalement à toute autre activité. Il valait mieux pour Ingrid que ce qu'elle avait à dire fût intéressant, sinon elle aurait du mal à établir un nouveau record de concentration de la part de son allocutaire. Andie opinait du chef toutes les deux secondes, se gardant miraculeusement de dire à son interlocutrice que le Père Noël n'existait pas - elle avait quelques scrupules quand même - et que sa précision géographique ne l'aidait absolument pas à situer son pays sur une carte. Les américains étaient en général mauvais en géographie et Andie était très loin d'échapper à la règle. Elle connaissait le Texas, Nashville, l'Ohio et New York. A peu près. Puis le Mexique quelque part en bas et le Canada quelque part en haut. Pourtant Ingrid avait assez bien planté le décor et son récit prenait de plus en plus des allures de fantaisie. Du traineau, des rennes, du ski, la montagne... que de choses qu'elle n'avait jamais vues. Avant d'habiter en Ohio Andie n'avait même jamais vu de neige. Ingrid continua et, maintenant qu'elle avait attiré l'attention d'Andie, celle-ci s'accouda indécemment à la table pour y soutenir son menton. Ikea, Abba. Ingrid énonçait des noms que de toute évidence elle était censée connaitre mais qui n'avaient jamais effleuré ses oreilles de près ou de loin. Ses meubles venaient d'un magasin de meuble quelconque où elle adorait vagabonder avec ses parents et sa culture musicale se limitait étroitement à la country. Perspicace cette Ingrid d'ailleurs, elle avait bien cerné le personnage d'Andie Lloyd - qui était d'une atroce complexité bien entendu -. La texane serait bien restée encore quelques instants à écouter les récits de pro du traineau d'Ingrid mais force était de constater qu'elle en avait terminé. Comme subitement ramenée à la réalité, Andie avait remarqué que la conversation glissait à nouveau vers elle. "Ouep, j'suis une country girl moi. Yiha !" confirma-t-elle en remettant son chapeau sur le dessus de son crâne. "Si tu fais parti du Glee Club tu connais Addison. Il connait la country lui." dit-elle en approuvant noblement ses propos d'un hochement affirmé de la tête. Si Ingrid avait si bien cerné le personnage, elle aurait compris qu'il valait mieux éviter la subtilité. "En tout cas vous avez de la chance d'avoir Sue comme directrice. On dit qu'elle a fait tout gagner aux Cheerios. Et au moins elle tombait pas enceinte elle. Même si j'aime bien Brittany quand elle remplace Miss Fabray." Elle laissa un bref silence planer avant de le briser net d'une question qu'elle aurait dû poser dès le départ : "Pourquoi t'es à Lima ? Si tu viens d'Ika ?"
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Ingrid J. Svensson
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MessageSujet: Re: 03. That's what you get   03. That's what you get EmptyMer 16 Avr - 18:01

Ingrid n'aurait sans doute jamais pensé que sa déblatération sur la Suède aurait pu intéresser qui que ce soit un jour, mais la blonde assise en face d’elle semblait presque captivée. Ce qui eut le don de mettre la jeune fille en confiance. Elle ne se laissait pas souvent aller à parler de n’importe quoi avec des inconnus – ou des presque inconnus – mais il fallait reconnaître que l’acte en lui-même avait des vertus agréables et relaxantes. Pas besoin de se casser la tête sur les problèmes actuels, ou sur l’avenir. Aucune nécessité non plus de réfléchir à la grammaire et à la syntaxe d’une phrase. La jeune fille se laissait aller à parler un anglais correct, mais avec une grammaire plus approximative qu’à l’accoutumée, ce qui ne semblait en rien déranger la texane. Elle pouvait lâcher prise sur ce qu’elle disait, sans chercher à contrôler en permanence où allait la conversation. Parler pour ne rien dire, juste pour meubler le silence, était quelque chose de foncièrement intéressant, au bout du compte. Cela avait, de plus, une utilité : apprendre à connaître l’autre. Et écouter le blabla d’Andie sur le Texas avait permis à Ingrid de mieux cerner le personnage, et peut-être les raisons qui poussaient Gabriel Mason à être avec cette fille, même si elle n’avouerait jamais que comprendre le phénomène était son but premier lorsqu’elle avait décidé qu’elle avait envie d’apprendre à connaître la cheerleader. Elle était gentille, et faisait la conversation, c’était sans doute quelque chose de suffisant. Comprendre pourquoi les gens aimaient les autres était quelque chose de fascinant. Il était parfois question d'une simple attirance physique, ce qui aurait pu être le cas dans le cas Andiel, vu qu'ils étaient tous les deux avantagés physiquement. Au lycée, c'était aussi assez souvent le fruit d'une quête de popularité, les footballeurs et les cheerleaders se mettaient ensemble, parce que c'étaient plus facile pour eux. Mais généralement, ils avaient une raison derrière ce geste. Personne ne se mettait avec quelqu'un juste parce que c'était plus facile, il fallait tout de même que les caractères correspondent relativement à chacun. Si Andie était aussi agréable à vivre que ses conversations sans objectif précis l'étaient, il n'y avait aucun doute sur le fait que quelqu'un puisse vouloir être avec elle.

Ingrid, elle, n'avait jamais intéressé personne. Elle était en partie trop discrète dans les couloirs pour se faire remarquer par qui que ce soit, mais également trop présente au Glee club pour susciter une quelconque sympathie, ou une quelconque attirance masculine. Encore une preuve de son omniprésence était le fait qu'elle avait voulu aider Addison avec la décoration du char le matin-même. La révélation de la cowgirl sur le fait qu’il connaisse la country arracha un sourire à la suédoise. Les New Directions pourraient peut-être prendre des nouvelles directions, avec l’arrivée impromptue de ce nouveau membre. Le souci étant que, bien qu’elle soit ravie que quelqu’un rejoigne la chorale, les raisons pour lesquelles le jeune homme l’avait rejointe faisaient l’objet d’un ressentiment général au sein de la communauté des choristes. Si la petite blonde avait vu dans les faits une opportunité pour participer plus activement au design du char et y apporter ses petites touches personnelles, les autres avaient vu dans cet acte de vandalisme, une destruction de leur travail. Même si Addison savait jouer de la guitare et chanter de la country, il n’aurait jamais voix au chapitre, même si Ingrid essayait un jour de faire pencher la balance en sa faveur. Elle avait actuellement plus envie d’agir dans l’ombre pour que tout soit parfait, plutôt que de se faire remarquer à tout va. Pourtant, essayer de nouveaux horizons musicaux était une perspective alléchante, et la country était un genre musical agréable. Toujours plus agréable que Sylvester, sur qui Andie était à présent en train de tenir un discours élogieux. Oui, la mairesse avait fait gagner toutes les compétitions aux cheerleaders dans ses années de gloire, mais à quel prix ? En les épuisant pendant les entraînements, en les obligeant à boire des boissons qui coupaient la faim, en les rabaissant plus bas que terre, et bien d’autres moyens plus que douteux. La momie ne reproduisait pas tout à fait le même schéma avec les membres de la chorale, mais Ingrid ne voyait absolument pas le fait de l’avoir comme directrice comme étant une chance. Sauf qu’elle n’allait pas montrer à sa camarade cette antipathie. « Ouais, c’est une des raisons pour lesquelles je ne comprends pas pourquoi il n’y a aucune cheerio dans le glee club. Ça vous donnerait plus de chance de gagner quelque chose. » Et aux choristes aussi, pour un peu que les athlètes en question aient un peu de talent. « On a déjà eu quelques cours de danse avec Brittany pour la soirée d’Halloween, c’est vrai qu’elle est sympa et qu’on apprend bien avec elle » répliqua la jeune fille, pour éviter de critiquer Quinn. « Enfin, on progresse plus avec ses cours au studio qu’avec les répétitions de la chorale. Testé et approuvé ! »

Andie finit par poser la question fatidique de la raison de la présence de la suédoise à Lima. « Je voulais vivre en Amérique, dans les films ça avait l’air super. Je voulais voir comment c’était en vrai. Et puis je veux aller faire mes études à Harvard. » Ou du moins, elle le voulait. La chose posait de plus en plus question dans son esprit. Ici, à Lima, elle avait comme une seconde famille, grâce à Quinn, mais partir à Harvard suggérerait qu’elle quitte tout le monde qu’elle connaisse pour aller seule à l’autre bout du pays. « Du coup je me suis inscrite sur un site pour être fille au pair et m’occuper des enfants d’une famille américaine. Et je suis tombée chez Quu.. euh, miss Fabray. » Si la familiarité avec Quinn était quelque chose d’habituel à l’extérieur, au lycée, elle restait la coach des cheerleaders avant tout, et Ingrid devait l’appeler par son nom de famille. « Ça va, elle est cool, donc j’ai le temps de faire plein de choses le soir, je suis pas obligée de m’occuper des petits tout le temps ». En parlant de faire des choses, il fallait qu’elle surveille l’heure pour éviter de se rendre en retard à son cours d’anglais. Il ne lui restait plus que cinq minutes à tout casser puisqu’il commençait avant l’heure normale de reprise des classes. Discuter avec la pétillante blonde avait fait passer le temps à une vitesse folle, et la choriste serait volontiers encore restée bavarder longtemps, mais ça n’allait pas être possible. « Bon, je dois y aller ! L’inconvénient d’habiter dans une famille avec des enfants, c’est que je dois avoir un emploi du temps aménagé et que les cours commencent souvent en plein milieu de la pause repas. Bon appétit ! » lança-t-elle dans un français parfait qui aurait peut-être pu passer pour du suédois, selon le fait qu’Andie ait apprit, ou non, la première de ces deux langues. Ingrid poussa un soupir, peu enthousiaste à l’idée d’aller en cours, se leva, et adressa un grand sourire à la cheerleader, avant de se diriger vers la plonge.
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