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 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima

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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
Statut : Épouse de Wyatt Pillsbury.
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MessageSujet: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyJeu 26 Déc - 18:03


03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima



« En voiture, Simooone ! » Hurla Charlie, le visage coincé au-dessus de la vitre à moitié remontée du côté passager, avant de tendre le bras et d’appuyer sur le klaxon de la voiture de Gale. Le grand jour était finalement arrivé, celui qu’elle avait tant redouté ; il était temps pour elle de quitter Columbus et l’appartement de Cat en particulier afin de retrouver Lima, qu’elle avait presque déserté au cours du mois de novembre. Elle n’avait pas spécialement envie de retourner là-bas ni de quitter Cat mais elle ne pouvait pas vivre éternellement chez cette dernière, et si sa blondie préférée ne cessait de lui dire qu’elle ne la dérangeait pas, Charlie avait néanmoins le sentiment qu’elle n’était pas entièrement honnête avec elle. Cat avait sans doute besoin de se retrouver un peu seule après plus de trente jours en sa compagnie et la brunette n’avait pas la moindre envie de la gêner davantage. Après tout, elle avait suffisamment abusé de l’hospitalité de sa meilleure amie : la tempête Charlie s’était abattue sur l’appartement ordonné de Cat et ne s’en était pas tout à fait sorti indemne –elle avait beau s’excuser depuis plus de deux semaines d’avoir cassé la lampe préférée de Robertson, elle était à peu près certaine que cette dernière regrettait toujours cette perte tragique. Mais ce n’était pas tout : ayant laissé l’ensemble de sa garde-robe chez Wyatt, Charlie avait dû se servir dans celle de Cat ; résultat, elle avait élargi la plupart de ses pulls et avait dû dépenser la moitié de son salaire fin novembre dans les boutiques pour ne plus abimer les vêtements de Cat. Non, vraiment, la cohabitation n’aurait pas pu durer éternellement et malgré l’entêtement de Blondie, Charlie était certaine qu’elle aussi en avait conscience.

La Second Chances avait donc annoncé son départ six jours plus tôt, et si Cat avait semblé déçue sur le moment, Charlie savait qu’au fond elle devait être soulagée –après tout, elle allait enfin retrouver sa tranquillité. Pourtant, la brunette ne retournait pas à Lima de gaieté de cœur, au contraire, elle était terrifiée à l’idée de quitter Columbus et la sérénité qu’elle y avait trouvée. Elle n’avait pas la moindre envie de retourner à Lima. Lima signifiait Wyatt, or ce prénom était à présent synonyme de peine et de déception amoureuse. Dans chaque recoin de la ville sommeillaient les souvenirs qu’ils avaient partagés en presque une année de relation, et à chaque fois qu’elle prendrait la route du centre-ville et devrait passer à côté de l’appartement qu’elle avait partagé avec lui pendant deux mois, son cœur se briserait davantage. Pis encore, elle redoutait de se retrouver nez à nez avec lui car elle savait qu’elle serait incapable de le supporter. Elle avait beau essayer de le haïr pour toute la peine qu’il lui avait causée, elle-même n’était pas dupe : elle était encore profondément amoureuse de lui, or si elle ne parvenait pas à taire et à enterrer cet amour une bonne fois pour toutes, ses plaies ne parviendraient jamais à cicatriser et elle ne pourrait jamais véritablement tourner la page. Et c’était précisément ce dont elle avait besoin : oublier Wyatt, oublier leur relation, et garder à l’esprit qu’elle ne pourrait jamais être heureuse en amour pour ne pas risquer de se blesser à nouveau.

Pourtant, si Lima l’effrayait et Columbus lui manquerait, ce qui serait le plus difficile pour elle serait de ne plus vivre avec Ecaterina. Avant novembre, Charlie souffrait de savoir sa meilleure amie aussi loin d’elle et après avoir passé tout un mois avec elle, repartir loin de Cat serait encore plus difficile à supporter.  Elle regrettait le temps où elles vivaient ensemble dans cette petite maison située dans les vieux quartiers de Lima, ce temps où tout était bien plus simple, où Ecaterina était heureuse avec Gale qui n’était pas encore parti à l’autre bout du Pays, et où elle-même filait le parfait amour avec celui dont elle n’osait même plus prononcer le nom à présent. Leur routine avait eu quelque chose d’apaisant, de rassurant, et même leurs disputes avaient été bénéfiques. La nostalgie que ressentait Charlie à l’égard de cette période n’avait pas de frontières, et elle aurait probablement tout donné pour n’avoir jamais eu l’idée de vendre la maison, et pour que Cat n’ait jamais eu l’envie de quitter Lima et d’aller vivre à Columbus. Mais c’était désormais trop tard, et toute bonne chose ayant une fin, elle devait mettre un terme à leur cohabitation éphémère et reprendre le cours de sa vie à Lima, aussi difficile que cela puisse lui paraitre. Après tout, quitter Columbus ne signifiait pas ne plus jamais revoir Cat, car leur amitié non plus ne pouvait souffrir de frontières géographiques. Elles avaient surmonté bien pire que ça et continueraient de surmonter les obstacles à venir ensemble, peu importent les cent quarante-huit kilomètres qui les sépareraient à nouveau.

La silhouette de Cat apparut enfin derrière la porte de son immeuble et malgré le chagrin que ressentait Charlie, elle parvint à esquisser un petit sourire. Se dégageant de l’ouverture de la fenêtre du véhicule, elle jeta un coup d’œil derrière elle afin de vérifier que sa grosse valise était toujours en place puis s’adossa contre son siège en attendant que Cat s’installe derrière le volant de la voiture du blondinet. Sa vieille Ford l’attendait déjà devant la Pension Preston et Cat avait donc demandé à Gale l’autorisation de prendre sa voiture afin de faire le trajet, ce qui ne déplaisait pas à Charlie : la voiture était plutôt confortable, bien plus que sa vieille Ford qui datait de Mathusalem. La portière côté conducteur s’ouvrit à la volée et Charlie coula un regard à Cat. « Dis donc Blondie, c’est le fait de ranger ton lisseur qui t’a pris autant de temps ? Ou alors tu essayais de retarder l’heure du départ ? » Ajouta-t-elle, espérant à moitié qu’il s’agissait là de la véritable raison. Dissimulant sa peur et sa tristesse derrière son sourire, Charlie se  pencha vers Cat et l’étreignit une dernière fois avant de partir. « Tu vas vraiment me manquer, tu sais » Chuchota-t-elle entre les mèches blondes. Elle profita quelques secondes supplémentaires de leur proximité avant de la relâcher et de s’attaquer à l’autoradio alors que Cat démarrait la voiture. Choisissant une station de radio au hasard, elle tomba sur la voix de Miley Cyrus et ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Le trajet se présentait sous les meilleurs auspices…

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
nothing but sunshine and rainbows
Age : 26 ans
Occupation : Bibliothécaire à l'OSU-Lima, auteure publiée, membre des Awesome Voices
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyDim 29 Déc - 14:53

Au matin du départ de Charlie, Ecaterina s’était réveillée avec l’estomac barbouillé. Vous connaissez tous cette sensation de nostalgie, celle qui vous rend morose dès le réveil à la pensée de la reprise de l’école le lendemain matin. Après deux mois de vacances, l’envie de se remettre à votre routine vous pousse à traîner davantage au lit. Vous vous laissez plus souvent distraire pas vos songes en profitant des derniers rayons du soleil d’été vous brûlant la peau, tandis qu’une liste s’établit d’elle-même dans votre esprit. Vous auriez pu faire tellement de choses si vous n’aviez pas eu la mauvaise habitude de tout remettre au lendemain ! Le temps file vite, et à la fin du mois d’août, quand la menace des obligations point le bout de son nez, vous réalisez à que vous avez été stupide de ne pas mettre votre réveil à huit heures tapantes pour jouir de la saison estivale et de ses multiples opportunités. L’été était terminé depuis bien longtemps en Ohio, comme partout ailleurs. Pourtant, c’était le même sentiment mélancolique qui terrassa Ecaterina lorsqu’elle battit des paupières plus tôt qu’à l’ordinaire. Elle coula un regard agressif au cadran de son réveil : il était cinq heures du matin. Grognant sous les couvertures, elle ne se sentait pas tout à fait reposée. Elles s’étaient couchées tard avec Charlie, pour profiter jusqu'à tard dans la nuit de leur dernière soirée passée toutes les deux. C’est à ce moment-là que le nœud dans son estomac se créa, si douloureux et serré qu’il provoqua un sursaut de douleur à la blondinette. Elle se tourna de l’autre côté en faisant remuer le lit comme une damnée, et lança des petits regards inquiets en direction de sa meilleure amie, somnolant à côté d’elle, la bouche grand ouverte et un filet de bave formant une mare uniforme sur la taie d’oreiller. Cat remonta graduellement le drap sur son menton tremblotant tout en repliant ses genoux sur son abdomen, et se mit à se mordre les petites peaux sur ses lèvres, aux prises d’une angoisse justifiée.
Lorsqu’elle avait récupéré Charlie après la soirée d’Halloween, Ecaterina avait eu le cœur brisé. La voir dans un état pareil avait eu l’effet d’un électrochoc particulièrement violent sur la jeune femme, la réveillant instantanément des six longs mois de léthargie absolue dans laquelle elle s’était enfermée. Charlie avait besoin d’elle, Cat serait là, quoi qu’il lui en coûte. Elle avait mis ses propres problèmes de côté, et n’hésitant pas un seul instant avant de lui offrir le gîte et le couvert, elle s’était pliée en quatre pour que les semaines qu’elles passent ensemble soient assez agréables et que la douleur de Charlie se radoucisse et qu’elle finisse par accepter l’inacceptable.

Watsbury, c’était fini. Ecaterina elle-même n’arrivait pas à se faire à cette blague de mauvais goût – si seulement il s’agissait d’une blague. Elle n’avait cependant pris le parti de personne dans cette histoire ; ç’aurait été tellement facile de mettre tout ce gâchis sur le dos de Wyatt. La blonde pensait à juste titre que ça ne serait pas rendre service à Charlie que de déblatérer des horreurs sur le compte du médecin, elle n’en avait pas envie de toute façon. Il devait avoir le sommeil suffisamment agité depuis octobre pour qu’on lui rajoute en plus des bourdonnements incessants dans les oreilles ; lui aussi venait de perdre quelqu’un qu’il aimait, quand bien même son implication dans sa rupture avec Charlie couvrait plus de la part égale qu’elle avait mentalement attribuée à chacun d’entre eux. Car dans ce genre de conflits, les deux parties avaient souvent des torts. Les versions différaient, les détails n’étaient pas les mêmes quand ils étaient révélés, du moins. Bien qu’elle offrait son soutien indéfectible à sa meilleure amie, Ecaterina refusait de déverser son venin sur le jeune homme. Leur relation avait beau ne pas avoir toujours été cordiale dans la passée, Ecaterina vivait dans le présent. Elle n’avait aucune raison de charger les épaules du jeune homme de plus de blâmes qu’il n’en méritait. Au contraire, elle ne pouvait s’empêcher de se poser des questions sur l’état actuel de Wyatt, véritablement inquiète pour lui, comme pour Charlie. Plusieurs fois déjà, elle lui avait envoyé des petits mots par textos, au moins pour le rassurer et lui dire que sa petite amie, son ex-petite amie, était entre de bonnes mains. Après tout, il avait été là pour elle à un moment donné, elle se devait de lui rendre la pareille en ne l’allouant pas de reproches et de leçons de morale.

Ecaterina s’était rendormie bien vite, ce qui rendit son second réveil, quelques heures plus tard, plus compliqué encore. Elle n’était pas prête à ce que Charlie s’en aille. Non seulement parce qu’elle s’inquiétait pour la suite des événements, mais aussi et surtout parce qu’elle s’était aperçue avec la brunette dans les parages que sa vie était devenue des plus monotones. C’était définitivement la fin des vacances.
Elle avait pris tout son temps pour se préparer, réveillant les penchants meurtriers de Charlie qui avait dû prendre une douche à peine chaude, et une fois que l’heure du départ était arrivée, elle avait prétexté avoir oublié de ranger ses affaires dans la salle de bains pour se retrouver un peu seule et s’acclimater au silence de son appartement. Elle ne s’y ferait pas. Ce silence qu’elle avait chéri au cours de ces derniers mois lui paraissait plus hostile que jamais sans Charlie pour le déranger. Ecaterina regarda les vêtements traînant un peu partout sur les tabourets hauts de la cuisine, ravala ce qui lui semblait être des larmes en distingua les reliefs des dernières tequilas qu’elles avaient bues pour fêter le départ imminent de Charlie à la pension Preston. Un < i>bam ! sonore la tira de sa rêverie – son imbécile de voisin à la patte folle avait vraiment mal choisi son moment pour attendre qu’elle riposte –, alors elle se contraint à tourner les talons, vérifia une dernière fois que tout était en ordre (façon de parler) et quitta l’appartement.

« J’arrive, j’arrive ! » pépia-t-elle en ouvrant la portière du côté conducteur dans un grand geste. Elle se laissa tomber sur le siège, jeta son sac à main à l’arrière et mis les clefs sur le contact. Elle fit quelques réglages, notamment du rétroviseur, et tendit les jambes pour atteindre les pédales, mais le siège était beaucoup trop loin pour elle, si bien que ses mains ne touchaient même pas le volant. Gale était grand.
En soufflant de dépit, elle avança son fauteuil et démarra la voiture dans la foulée « J’essayais de retarder l’heure du départ. » avoua-t-elle sans détour « Je suis restée sur le palier à contempler la tornade qui s’est abattue sur mon appartement dans le courant du mois. C’est marrant, je crois même qu’elle a oublié une petite culotte entre le frigo et la gazinière. Tu crois que je peux lui envoyer par la poste, ça ne risque rien ? » Elle s’engagea sur la route en tirant la langue à l’intention de Charlie qui lui disait qu’elle lui manquerait. Ecaterina sentit son cœur se serrer, mais elle préféra adopter une attitude décontractée face à cette séparation forcée « C’est toi qui veux partir, alors c’est entièrement de ta faute. » Elle tourna à droite, se raidit en entendant la musique à la radio. Couinant en sautillant sur son siège,toute excitée par ce heureux hasard, elle augmenta le volume et commença en hurlant à pleins poumons « Don’t you ever say I just walked away, I will always want you ! I can’t live a lie, running for my live, I will always want you… »
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyMar 7 Jan - 15:24

Ces dernières semaines avaient été une vraie bouffée d’oxygène pour Charlie, un exutoire qu’elle n’aurait jamais pu imaginer possible après l’enfer qu’elle avait vécu lors de la soirée d’Halloween. Ce soir-là, elle avait eu le sentiment de tout perdre en même temps. Ses amis, sa relation amoureuse… elle avait même craint de perdre son travail après la rencontre de Jordan Avery sur le parking du piano-bar. Elle avait accumulé les bêtises, et au fond, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Il serait injuste de rejeter la faute en permanence sur Wyatt, et si elle voulait être tout à fait honnête avec elle, elle devait admettre sa propre part de responsabilité dans cette histoire. Personne ne l’avait forcée à se ruiner au bar ce soir-là, personne ne l’avait poussée dans les bras de Cassandra ou Ryder. Elle avait choisi de noyer sa peine dans l’alcool tout en sachant qu’à terme les répercussions pourraient être multiples. A de nombreuses reprises elle avait repoussé ses limites. Obnubilée par ses idées de vengeance, elle avait ignoré l’ivresse qui l’avait progressivement rongée et les conséquences avaient été désastreuses, autant pour elle que pour les personnes qu’elle avait côtoyées. Et si elle était parvenue à se faire pardonner de Cassandra et Ryder depuis ce fameux soir, elle n’avait jamais revu Wyatt et c’était peut-être mieux ainsi ; elle était effrayée à l’idée de le croiser dans la rue par hasard, de plonger à nouveau son regard dans le sien et d’y lire toute la déception qu’elle devait lui inspirer.

La vérité était qu’il lui manquait. Malgré tout ce qui s’était passé entre eux, elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer. C’était plus fort qu’elle. Elle ne pouvait tout simplement pas l’oublier, tourner la page et passer à autre chose. Il la hantait, et ce au quotidien. Les nombreux moments qu’ils avaient partagés lui revenaient sans cesse à l’esprit, et elle avait beau tenter de les chasser en se forçant à penser à autre chose, rien n’y faisait. Son image était toujours aussi ancrée dans son esprit, et qu’importe sa détermination elle était incapable de l’effacer. Elle l’avait si longtemps considéré comme l’amour de sa vie que même après toutes les déceptions qu’elle avait rencontrées, elle continuait de chérir son image. Elle avait besoin de retrouver ce sentiment de protection qu’elle avait trouvé en sa présence, besoin de l’entendre lui dire à quel point elle comptait pour lui et combien il l’aimait. Elle était même prête à se dévoiler davantage et à lui conter toutes les histoires de son enfance pour se faire pardonner et lui prouver à quel point elle était toujours profondément amoureuse de lui.

Malheureusement, une telle chose n’arriverait jamais. Elle avait laissé filer sa chance, et à la seconde où elle l’avait accusé de la tromper, il s’était détourné d’elle. Peut-être que contrairement à elle, il était passé à autre chose. Peut-être qu’il avait décidé d’accorder sa chance à Ruby et qu’il était tombé amoureux d’elle, finalement. Elle avait entendu dire que la nouvelle directrice des Awesome Voices ne manquait jamais une occasion de vanter la complicité de son couple-star, et Charlie avait rapidement compris de qui elle parlait. Son cœur s’était brisé un peu plus à l’annonce de ces ragots, mais que pouvait-elle bien faire ? Elle n’était pas pardonnable. Et même s’il parvenait à la disculper, comment être sûre qu’elle ne recommencerait pas à douter de lui ? Il n’y avait aucune garantie à cela. Elle était bien trop tourmentée et lunatique.

Coulant un regard en coin à Cat, elle esquissa un sourire quand cette dernière mentionna la tornade qui s’était soi-disant abattue sur son appartement au cours du dernier mois. Haussant les sourcils d’un air tout à fait innocent, Charlie secoua lentement la tête. « C’est marrant, je ne vois pas mais alors pas du tout de quoi tu veux parler ! Et puis, le jour où tu verras une tornade portant une petite culotte, tu m’appelles, parce que personnellement je n’en ai jamais vu ! » Répondit-elle, un sourire espiègle flottant sur ses lèvres. C’était ce qu’elle préférait chez Cat : sa façon de la mettre à l’aise en permanence. C’était probablement ce qui lui avait permis de se sentir chez elle, à Columbus ; la présence de Cat à ses côtés l’avait rassurée. Et c’était également ce qui allait lui manquer. Elle ne pourrait jamais remercier suffisamment sa meilleure amie pour ce qu’elle avait fait pour elle depuis le début du mois de novembre. Dès le lendemain de la soirée d’Halloween, elle était venue la récupérer chez Jordan, sans poser la moindre question. Elle avait patienté jusqu’à ce que Charlie daigne lui raconter toute l’histoire, et lorsqu’enfin cette dernière l’avait fait elle ne l’avait pas jugée. Bien au contraire, elle s’était assurée d’être là pour elle et de faire en sorte qu’elle ne manque de rien. Et pourtant Charlie n’était pas sans savoir que sa meilleure amie elle-même n’était pas au top de sa forme depuis l’été ; elle aussi traversait une période difficile. Aussi s’était-elle jurée de revenir régulièrement à Columbus après son départ de l’appartement de Cat, qu’importe si elle devait enchainer les allers-retours jusqu’à Columbus toutes les semaines, elle le ferait pour elle. Après tout, elle lui devait bien ça après tout ce qu’elle avait fait pour elle. C’était la magie du Cutlie.

La voiture s’engagea dans l’allée et Charlie ne put retenir un sourire malgré l’exaspération que lui inspirait la voix de Miley Cyrus. Cette fille-là semblait les suivre n’importe où : que ce soit à la radio, à la télévision, ou dans les magazines people dont Cat était si friande, elle était partout. Réprimant un soupir, elle jeta un coup d’œil à Cat quand cette dernière commença à chanter –rien de surprenant jusque-là. Cependant, en écoutant les paroles que la belle blonde scandait, elle eut le sentiment que cette dernière tentait de lui faire passer un message. Tendant l’oreille, Charlie écouta plus attentivement les paroles et réalisa à quel point elle-même aurait pu écrire ces dernières, qui dépeignaient étrangement bien sa situation. Se mordillant la lèvre inférieure, elle chassa ces pensées et tendit le bras afin de baisser légèrement le volume de la radio. « Le jour où j’écrirai ta biographie, compte sur moi pour mentionner ton addiction à Miley Cyrus » Fit-elle avec un sourire. « Dis, tu… tu as entendu parler des Awesome Voices ces derniers temps ? » Demanda-t-elle, feignant l’innocence bien qu’il n’y ait absolument rien d’innocent à propos de cette question. « Tu sais, la chorale que ton grand pote Bryan Ryan a créé ? J’ai cru comprendre qu’ils recrutaient… apparemment cette Morgan Megan ou je ne sais quoi est une vraie plaie ! ». Charlie fronça le nez, consciente qu’elle abordait un sujet dont elle ne voulait pas trop s’approcher. Néanmoins, sa curiosité avait eu raison de sa volonté et personne ne pouvait lui en vouloir de s’intéresser à la concurrence… ou plutôt aux membres de cette concurrence.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyJeu 16 Jan - 11:42

Prise d’inspiration grandiloquente, jeté de cheveux par-dessus l’épaule, yeux fermés pour mieux faire passer l’émotion et… « I CAME IN LIKE A WREEEEEECKING BALL ! » Il n’y avait pas à dire, Cat avait raté sa vocation « Hey non, qu’est-ce que tu fais ! » s’offusqua-t-elle soudain tandis que Charlie baissait le volume de l’autoradio.
Si Miley Cyrus était le guilty pleasure de la blondinette, il n’en était pas de même pour son ex-colocataire. C’est la moue boudeuse qu’Ecaterina serra davantage le volant entre ses petits doigts recouverts de mitaines, appuyant sur le champignon du bout de ses bottines à talons compensés. En temps normal, elle aurait fait un caprice de petite fille en suppliant sa passagère de remettre le volume à fond pour avoir le loisir de faire exploser toute l’étendue de sa douce (et grave) voix, mais il valait mieux ne pas provoquer Charlie en ces temps troublés. Cat ne voulait pas finir dans le fossé et encore moins froisser celle qui lui manquerait atrocement quand elle rejoindrait son appartement désormais vide, après l’avoir déposé à la pension des sœurs Preston. Lexie saurait sans nul doute s’occuper de Charlie ! Ce n’était pas l’inquiétude qui taraudait la jeune femme, car elle avait une confiance aveugle en Ginger Spice et en sa bonhomie naturelle. C’était toute autre chose qui lui tordait l’estomac.
Avec un soupir las, Ecaterina tourna à l’angle d’une rue et marqua le stop, puis elle s’enfonça dans les nuances de gris et de vert qui bordaient l’avenue qu’elle emprunta en respectant à peine les limitations de vitesse – celui qui lui avait donné son permis de conduire méritait la prison à perpétuité. Cat n’avait plus que ses yeux pour pleurer ! Elle se demanda même si elle allait vraiment faire le brin de ménage qui lui faisait tant envie depuis des jours. Car une fois l’aspirateur passé, une fois la lessive et la vaisselle faites, le souvenir de Charlie et de son séjour passé entre les quatre murs de son appartement s’envolerait. Ce n’était pas facile. Ecaterina s’ennuierait. Elle retournerait à sa vie bien rangée d’assistante de bibliothèque, foncerait tête baissée pour remettre son nez dans ses cahiers et retrouverait sa routine ; entre prises de bec avec son voisin du dessus claudiquant, les coups de fil incessants de son nouveau sociopathe de filleul à la LPA et télé-réalité. Alors qu’elle avait tant chéri la tranquillité de sa vie durant les premières semaines de l’automne, Ecaterina sentait l’angoisse l’envahir à l’idée de se retrouver seule avec ses pensées durant cet hiver qui s’annonçait des plus rudes. Seulement Charlie devait reprendre sa vie en main. Sa rupture avec Wyatt était un tournant décisif dans sa vie. Si Ecaterina nourrissait toujours l’espoir infaillible de les voir se rabibocher, elle devait l’aider à aller de l’avant et la pousser à donner son maximum pour sortir la tête de l’eau. Même si elle était triste et anxieuse, elle ne devait pas craquer et le lui montrer. Gardant le menton haut et les yeux rivés sur la route, Ecaterina fronça brièvement les sourcils lorsque la brunette à ses côtés mentionna la chorale des Awesome Voices.

« Bryan Ryan n’était pas mon pote, c’était mon voisin de palier. » se défendit-elle calmement. Les yeux plissés, un petit sourire contenu tordant ses lèvres, Ecaterina se rappela des quelques mois qu’elle avait passés à éviter la présence de son voisin, pensant qu’il en pinçait gravement pour elle. À vrai dire, le petit duo improvisé dans lequel ils s’étaient lancés ne l’avait pas laissé de marbre non plus mais elle avait une excuse toute trouvée : elle était adolescente. À 17 ans, les hormones sont de petites plaies difficiles à soigner. Un autre soupir, plus rêveur celui-ci, dépassa sa bouche démaquillée, et elle secoua la tête pour chasser les souvenirs du jour où Bryan Ryan s’était introduit dans l’appartement de son frère.

Jouant du volant, Cat dépassa un pick-up, manquant de lui accrocher son rétroviseur droit. Ç’aurait dû l’affoler sauf qu'elle le remarqua à peine, trop occupée à se moquer de sa meilleure amie et de ses piètres connaissances en matière de people. C’est d’ailleurs en riant qu’elle lui dit « C’est Megan Morgan, crétine ! Elle faisait partie des Fairy Dust. Seth adore les Fairy Dust, il connaît leur discographie par cœur. » Elle opina du chef en s’humectant les lèvres pour reprendre, les sourcils un peu plus froncés « J’ai lu qu’elle prenait des bains de sang de bébés faons à la pleine lune pour euh… préserver sa jeunesse éternelle, ou quelque chose de ce genre. D’après Perez, » Perez Hilton, ce philosophe « c’est pour ça qu’elle a de si beaux cheveux. » D’une main distraite, elle vint soulever une mèche de ses propres cheveux pour en vérifier l’état ; elle, elle n’avait pas besoin de torturer Bambi pour avoir une jolie crinière. Haussant les épaules, elle ajouta sur le même ton « Je sais. Ryder me l’a dit. C’est une bonne chose, non ? Ils participent à la parade de Noël du centre-commercial. » Elle se mordit nerveusement la lèvre inférieure, lança un regard en biais à Charlie. Hésitant un instant, elle reprit prudemment « Il va bien, Charlie. Wyatt, je veux dire.» Elle passa une vitesse « Enfin... il va aussi bien qu’on peut aller quand on rompt avec sa petite amie. Disons plutôt qu’il survit. » C’était la première fois que Cat sous-entendait qu’elle avait des nouvelles du jeune homme. Charlie n’était pas idiote cependant, elle devait s’en douter. De ce fait dans un sourire rassurant, elle compléta « Loin de moi l’idée de vouloir jouer les intermédiaires. Ce sont vos affaires, et je sais que je n’ai rien à y faire. Je ne suis pas certaine de vouloir y faire quelque chose de toute façon. » Diplomatie, quand tu nous tiens « Mais si tu as besoin que je me renseigne sur les petits projets internes des Awesome Voices, je peux toujours appeler Ryder. » La voiture cahota ; un dos d’âne que Cat avait pris à pleine vitesse, évidemment. Il en fallait plus pour la détourner de sa route toutefois et elle accéléra « Je suis neutre dans cette histoire de chorale, ça me donne l’avantage de pouvoir poser des questions sans craindre qu’on me soupçonne d’espionnage. Je peux faire ça pour toi si ça t’apaise. »
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyLun 20 Jan - 11:48

La compétition des chorales n’avait jamais tenu un rôle aussi important dans la vie de Charlie qu’en cette période marquée par les incertitudes et une sensibilité à fleur de peau. En vérité, c’était même l’une des seules choses auxquelles elle se raccrochait pour ne pas sombrer définitivement. Car chanter n’était pas la seule activité dans laquelle elle parvenait toujours à trouver un certain plaisir ; c’était surtout l’atmosphère régnant dans les coulisses de la chorale la plus innocente de Lima–du moins en apparence- qui la réconfortait. Avec les Second Chances, elle parvenait parfois à oublier sa peine, voire à s’oublier totalement. La musique adoucit les mœurs, mais pas seulement : dans le cas de Charlie, non seulement elle l’apaisait mais elle lui permettait aussi d’entrevoir de l’espoir, une notion qui lui était plus ou moins étrangère depuis les événements de la soirée d’Halloween. Chaque fois qu’elle posait ses doigts sur sa guitare et commençait à en faire vibrer les cordes, elle s’abandonnait totalement au rythme de la musique. S’imprégner des notes engendrait un sentiment de liberté exaltant, qu’elle ne pouvait atteindre sans la chanson. Brusquement, du jour au lendemain, le chant était devenu un exutoire, son exutoire. Sans les Second Chances, il ne faisait pas l’ombre d’un doute qu’elle n’aurait jamais remis les pieds à Lima aussi tôt, après tout ce qui s’était passé là-bas. Malgré ses amis qui lui manquaient et sa famille qui insistait pour la voir revenir, elle aurait parfaitement pu se contenter de la présence de Cat et de Columbus, une ville qui ne résonnait pas comme la terre de toutes les erreurs mais la confrontait plutôt au passé de manière positive ; Columbus lui rappelait ses années d’étude, ses longues heures passées à la bibliothèque universitaire pour terminer ses dissertations de littérature, l’euphorie des soirées étudiantes… Et cela avait un côté réconfortant. La seule erreur qu’elle avait commise dans la capitale de l’Ohio avait été de s’en éloigner trop rapidement, impatiente de pouvoir s’installer dans la ville de l’enfance de son père. Au lieu de se contenter de la vie étudiante et rassurante, Charlie avait préféré mettre les voiles avant même de pouvoir s’imprégner totalement du campus universitaire. En un sens, c’était comme si elle était devenue adulte trop vite.

Une fois n’était pas coutume, ce jour-là Charlie quittait à nouveau la capitale. Pourtant, cette fois les choses étaient différentes ; à présent, c’était Ecaterina qui l’accompagnait sur le trajet de Columbus à Lima, et la joie qui pouvait autrefois se lire sur ses traits à l’approche de la ville lui rappelant son père s’était métamorphosée en un effroi palpable et une aversion qui lui donnait presque la nausée. Dans un peu plus d’une heure, elle retrouverait définitivement Lima, serait confrontée à tous ses souvenirs. Elle allait devoir se réhabituer à la vie là-bas, apprendre à vivre sans Ecaterina, et c’était sans doute ce qui l’effrayait le plus ; ne plus avoir sa meilleure amie auprès d’elle. A cette pensée, Charlie coula un regard à la jolie blonde qui tenait le volant non sans une certaine assurance et esquissa un sourire peiné. Elle avait bien du mal à croire qu’elle allait devoir dire au-revoir à Cat au terme de ce trajet ; un au-revoir qui ne serait certes pas définitif mais qui la blesserait néanmoins. Au cours de ces dernières semaines, Charlie s’était tant habituée à la présence de Cat qu’elle en avait presque oublié comment vivre seule. Elle ne comptait plus les fois où elle avait rejoint Cat au beau milieu de la nuit afin de se blottir contre elle et respirer son parfum réconfortant ; une habitude qu’elle devrait bannir dès son arrivée à la Pension, à l’image de nombreuses autres. La vie avec Cat était si facile, si naturelle… si apaisante. Comment allait-elle faire lorsque les mauvais souvenirs lui reviendraient et que les larmes rouleraient à nouveau sur ses joues ? Cat ne serait plus là pour la réconforter, pour essuyer ces perles salées souillant son beau visage. Comment allait-elle pouvoir vivre sans elle, sans sa présence tranquillisante, sans cette répartie qui parvenait encore à la faire sourire, ce regard qu’elle connaissait par cœur et qui s’était imposé comme un repère pour elle, ce sourire qui lui mettait du baume au cœur ? Elle doutait d’y parvenir, de trouver la force nécessaire en elle pour se relever définitivement de l’épreuve qu’elle avait traversée sans Ecaterina Robertson à ses côtés. Et en vérité elle ne se faisait pas d’illusion : elle savait d’ores et déjà qu’elle n’y arriverait pas.

La voix familière de Cat la ramena à la réalité et elle cligna des yeux à plusieurs reprises, oubliant temporairement la peine qui la rongeait. Inclinant le visage sur le côté sans quitter Cat du regard, elle acquiesça à la mention de la directrice des Awesome Voices. Elle avait beau avoir foi en sa propre chorale, l’arrivée de cette Megan Morgan en ville l’avait déstabilisée : de toute évidence, cette femme était prête à tout pour remporter la compétition, et Charlie savait que les Second Chances n’arracheraient pas la victoire aux autres chorales sans se battre un minimum cette année. Or Megan Morgan s’avérait être une adversaire de taille et si elle ne l’avait jamais rencontrée en personne, les rumeurs qui circulaient à son sujet étaient suffisantes pour qu’elle se fasse sa propre opinion sur la personne. Ecaterina lui expliqua les habitudes de Morgan et elle ne put réprimer un frisson lorsque les termes « bains de sang » firent irruption dans la conversation. Fronçant le nez, Charlie s’adossa contre le siège et haussa un sourcil. « Wow, et moi qui pensais que Grace Hamilton battait des records de connerie, finalement il y a peut-être pire en ville » Répliqua-t-elle sur un ton glacial. Mentionner Grace Hamilton était toujours une épreuve en soi, mais son nom demeurait néanmoins plus facile à prononcer que celui de Ruby Caldwell. Car contrairement à l’Awesome Voices, le comportement de la cadette Hamilton pouvait presque être excusé : cette fille avait sérieusement un problème. Ruby, elle, agissait en parfaite connaissance des cause.  

Poussant un long soupir à cette pensée, Charlie détacha son regard de la silhouette de Cat et le posa sur le pare-brise devant elle. Le nom de Wyatt parvint alors à ses oreilles et elle fronça à nouveau les narines, une sensation de froid se répandant dans son corps et la paralysant momentanément. Il allait bien… Il « survivait ». Ses mâchoires se crispèrent et elle ferma les yeux un instant, le temps de calmer son rythme cardiaque qui s’emballait. Le souvenir de leur rupture était encore trop virulent, trop frais dans sa mémoire pour qu’elle puisse accepter de parler de lui sans souffrir. Bien sûr qu’elle se souciait de sa santé, elle n’allait pas prétendre le contraire. Elle espérait qu’il soit heureux malgré tout, même si elle ne pouvait pour sa part concevoir le bonheur à nouveau. Des sentiments contradictoires se bousculèrent en elle et lorsqu’elle rouvrit les yeux, une lueur de mélancolie y brillait. Son pouls résonnait toujours sous sa peau mais elle fit de son mieux pour l’ignorer. Elle s’éclaircit la voix puis hocha à nouveau la tête comme pour se donner du courage. « Je sais Cat, ne t’en fais pas » Lui répondit-elle lorsqu’elle lui dit ne pas vouloir interférer dans leur relation… ou du moins ce qu’il en restait, c’est-à-dire pas grand-chose. Cat lui proposa de se renseigner sur les Awesome Voices et Charlie haussa les épaules, hésitante. En vérité, elle n’était pas sûre de vouloir connaitre les plans machiavéliques de Megan Morgan ni de savoir si oui ou non Ruby Caldwell avait tiré profit de sa rupture avec Wyatt. Au bout de quelques secondes silencieuses, elle finit cependant par poser son regard sur Cat. « D’accord, je veux bien. Mais tu dois me promettre de ne pas m’épargner les détails douloureux ». A la pensée de Wyatt et Ruby filant le parfait amour, Charlie serra les poings et détourna le visage. « Même si ça fait mal » Sa voix se brisa sur ce dernier mot et elle s’éclaircit encore une fois la voix. « Même si tu sais que j’en souffrirai, je préfère que tu me dises tout… J’ai besoin que tu me dises tout. De toute façon les choses finissent  toujours par se savoir à Lima, et je préfère que ce soit toi qui me tiennes au courant plutôt que la presse locale. Ce sera plus facile si c’est toi ». Charlie baissa la tête et se mordilla doucement la lèvre inférieure. Le seul fait de parler avec Cat des Awesome Voices et plus particulièrement de ses membres l’épuisait… le retour à Lima s’annonçait définitivement plus difficile que prévu.
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyMer 22 Jan - 16:41

L’an dernier, Ecaterina avait elle aussi vécu une rupture douloureuse, c’était sûrement pour cette raison qu’elle se montrait aussi impliquée et objective dans sa façon d’aider Charlie à surmonter cette épreuve difficile, d’ailleurs. Parce qu’elle savait mieux que n’importe qui ce que ça faisait de se sentir coupable au point d’en perdre le sommeil. Elle avait été la principale responsable de sa séparation d’avec Gale, elle en avait beaucoup souffert et s’en était même rendue malade physiquement. Les plus moralistes d’entre nous diront qu’elle n’avait eu que ce qu’elle méritait quand on connaissait les raisons exactes de leur différend, ce qui n’était pas faux, d’un certain côté. Mais désormais, elle avait cessé de se charger avec autant de violence pour répartir la faute à chacun, car depuis, Gale avait lui aussi manqué à son devoir de petit ami pas aussi parfait qu’on le pensait, et la pilule s’avérait plus difficile à avaler lorsqu’elle se souvenait de l’état de son visage au moment où il lui avait annoncé ses vacances impromptues.
Cat s’était aperçue qu’à la différence de sa rupture avec Seth, qui, ironie quand nous tient, s’était passé avec beaucoup de tendresse et de complicité malgré la tristesse de la situation, la blessure causée par la première rupture de Gale et Cat restait ouverte, et les affronts involontaires du jeune homme au cours de l’été passé n’avait fait que rajouter du sel sur la plaie qui peinait à cicatriser. Comme le dit la célèbre chanson, the first cut is the deepest, et dans leur cas, si dans un premier temps l’éloignement avait eu un effet salutaire, Gale et Cat n’étaient plus vraiment ce qu’ils avaient été autrefois et quelque part, la blonde savait qu’ils ne redeviendraient bientôt plus que deux très bons amis.
Ce que Wyatt et Charlie ne seraient jamais, pour sûr. Leur attachement filtrait par tous les pores de leur peau. La passion qu’ils avaient l’un pour l’autre résisterait à cette odieuse passade, il fallait juste leur donner le temps de s’en rendre compte, et en choisissant de ne pas interférer dans la peine qu’ils ressentaient à l’idée d’être séparés, en étant tout simplement là pour éponger les larmes que versait sa meilleure amie et apporter son soutien avec pudeur à Wyatt, Ecaterina optimisait leur chance de se rabibocher ; elle n’était pas si blonde que ça, finalement.

« Quoi ? » fit-elle en arquant un sourcil, les paroles de Charlie lui arrivant de la droite. Cat esquissa un sourire goguenard « Est-ce que je suis du genre à enjoliver la réalité, Watson-Brown ? » lui demanda-t-elle, faisant légèrement pivoter son volant entre ses mains et stabilisant de fait la voiture qui s’avérait de plus en plus difficile à guider. À dire vrai, elle tentait assez souvent d’enjoliver les faits les plus laids pour alimenter sa fâcheuse tendance à voir du romanesque partout, mais le fait est qu’Ecaterina Robertson ait hérité de la diplomatie inexistante de sa très chère mère ne l’aidait en aucun cas à réussir les missions qu’elle se fixait en matière de tact ; vraiment, cette femme avait tout fait pour lui gâcher la vie ! Qui plus est, elle était incapable de mentir à ses proches. Charlie connaissait par cœur les signes qui indiquaient qu’elle était en train d’affabuler, elle ne se donnait donc même pas la peine d’essayer ! Autant éviter l’humiliation, elle avait déjà eu son lot.
« Lima est une petite ville, tu le dis toi-même, Charlie. » Cat se redressa sur son siège pour mieux regarder dans son rétroviseur, et après avoir fait le point sur les voitures qui la suivaient, elle fit couler son regard bleuté sur sa passagère « Si quelque chose se passait ou si quelque chose s’était passé ces derniers jours, on l’aurait su. Gale est une vraie pipelette quand il veut. » À son retour de Floride, Gale avait retrouvé sa chambre d’adolescent dans la demeure familiale située à Lima, bien sûr. Il avait à cœur de recoller les morceaux avec son père qui avait très mal pris la visite de son fils chez des gens dont il l’avait privé presque toute sa vie ; querelle familiale trop subtile et compliquée pour la demoiselle sans véritable repère patriarcal qu’elle était, elle préférait ne pas s’en mêler. Même si Cat était loin de la ville, elle était au courant de tous les petits potins sans avoir à trop négocier pour être mise au parfum ; une promesse de massage du cuir chevelu, un petit clin d’œil espiègle et le tour était joué. Elle ne plaisant pas quand il s’agissait de se rancarder, en réalité, elle adorait l’investigation et les petits secrets, sinon pourquoi passerait-elle la moitié de son temps à regarder Hollywood Stories ? JBI devait en ce moment même danser le quadrille en Enfer, car en côtoyant la blondinette quelques mois à peine, en la suppliant de lui donner au moins une pièce de ses sous-vêtements (de préférence sale, avait-il précisé, répugnant), il lui avait permis d’aiguiser son sens de la curiosité ; qui l’eut cru ? « Je vais voir ce que je peux faire pour toi, ça marche ? » rassura-t-elle Charlie en la gratifiant d’un clin d’œil naturel. Elle posa sa main droite sur la cuisse de la jeune femme qu’elle tâta en prenant la mine de ceux qui vous trouvent sous-alimenté, et ajouta dans un chuchotis précipité « Maintenant, on change de sujet ! Il faudra qu’on s’organise impérativement une soirée entre filles avec Ginger, j’ai envie de m’amuser façon Preston/Brown ! »

Une pétarade monstre fit violemment sursauter la blonde qui ferma très fort les yeux en hurlant à pleins poumons et en reposant ses deux mains sur son volant qu’elle activa dans tous les sens. Le véhicule opéra de petites incartades sur la route, provoquant le mécontentement des automobilistes qui dépassèrent la voiture en prenant le soin d’honorer les deux jeunes femmes de gestes obscènes de la main et de coups de klaxon. Quelle bande de drama queens !
Sous le choc, Ecaterina ne sut quoi faire sur le moment. C’est après une longue seconde de réflexion qu’elle décida de reprendre les commandes en roulant jusqu’à la bande d’arrêt d’urgence, ses yeux clignotant comme des signaux de détresse. Un bruit suspect résonnait à l’arrière de la voiture, comme si l’un des pneus avait éclaté. Le cœur battant la chamade, Ecaterina immobilisa la voiture en coupant le contact. Ses mains tremblaient et c’est avec une toute petite voix inhabituelle qu’elle brisa le silence de l’habitacle :
« Tu crois que j’ai tué quelqu’un ? » Tout de suite, le sens de la dramaturgie de la blondinette ressurgit. Elle tourna la tête vers Charlie et referma les yeux, ses cils touchant presque ses pommettes rosées tant elle forçait sur ses muscles pour qu’aucune source de lumière ne vienne déranger le sentiment de sérénité qu’elle ressentait derrière le rideau d’obscurité que formaient ses paupières. Aussi, elle tourna la tête vers la chaussée et rouvrit un œil pour appuyer ses appréhensions, sauf qu’il n’y avait personne sur la route : le trafic était toujours aussi dense. Inspirant une mince colonne d’air, elle agita ses mains devant son visage pour s’éventer exagérément et décida qu’il fallait constater l’étendue des dégâts. Après un « OK. » pour s’encourager, Ecaterina ouvrit la portière de la voiture et s’approcha de l’arrière en resserrant sa veste autour d’elle « Oh, c’est pas vrai. » pesta-t-elle en s’agenouillant près de la roue ratatinée. Se relevant en se mordant la lèvre de fureur, elle lança à Charlie qui l’avait rejoint « Dis-moi que tu sais changer une roue… »
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyVen 24 Jan - 17:02

Charlie avait beau tout faire pour tenter de taire l’anxiété qui lui broyait l’esprit à l’approche de Lima, son subconscient s’amusait à raviver les souvenirs les plus douloureux et la peine qui en résultait était difficilement supportable. La présence de Cat à ses côtés demeurait apaisante mais pour la première en un peu plus d’un mois, elle ne semblait pas suffisante pour la rassurer complètement. Elle aurait tant voulu ne plus jamais devoir retourner dans cette ville qui était à présent synonyme de rancœur, tant souhaité rester à Columbus indéfiniment et profiter de l’asile qui lui était offert par sa meilleure amie. Elle était effrayée à l’idée de tomber sur Wyatt au détour d’une rue, de croiser son regard froid. Elle aurait beau déployer des efforts de prudence pour ne pas tomber nez-à-nez avec son ex petit-ami, Charlie était persuadée qu’avec sa chance légendaire la rencontre ne tarderait pas à venir, or elle n’était pas certaine d’être suffisamment forte pour se confronter à lui. Tant qu’elle ne le voyait pas, qu’elle ne savait pas où il en était et s’il était parvenu à tourner la page contrairement à elle, elle pouvait supporter sa douleur. Certes, les souvenirs étaient difficiles à porter et l’image de son beau visage était profondément ancrée dans sa mémoire, mais au bout de quelques mois, quelques années peut-être, elle parviendrait à l’oublier... Ce qui n’arriverait jamais si elle risquait de le croiser chaque jour dans les rues de Lima. Or, elle ne pouvait pas rester cloitrée éternellement dans la Pension Preston –non seulement Lexie ne le lui permettrait pas mais elle avait des responsabilités, et si elle ne se rendait plus au Journal il ne faisait aucun doute que son patron se ferait un plaisir de la virer. Or cette possibilité n’était guère envisageable ; malgré ses récentes désillusions qui avaient sérieusement entaché sa dignité, elle en avait toujours suffisamment pour ne pas vouloir se confronter au rictus qui s’étalerait sur les lèvres de Jordan Avery à l’annonce de son renvoi. C’était plus que ce qu’elle ne pouvait supporter et cela achèverait de la mettre K.O. Avery avait peut-être agi en parfait gentleman lors de la nuit d’Halloween, la ramenant de force chez lui et lui offrant au passage le confort de son lit alors qu’il s’était lui-même contenté de son canapé, mais elle n’était pas dupe : ce genre de petit service ne se reproduirait jamais, seule la pitié l’ayant conduit à se comporter ainsi.

Poussant un long soupir, Charlie redoubla d’efforts pour enfermer ces pensées dans un tiroir fermé de son esprit -un tiroir qu’elle ne voulait plus ouvrir avant la fin du trajet- et concentra toute son attention sur sa meilleure amie. Dans le but de la rassurer, Cat lui affirma que s’il s’était passé quelque chose à Lima elle en aurait sûrement entendu parler, ce qui n’avait pas été le cas. Fronçant les sourcils, Charlie ne sut pas si cette annonce était censée lui remonter le moral ou non. Dans l’immédiat la réponse aurait dû être positive, l’aspect égoïste de sa personnalité la poussant à se réjouir devant l’image d’un Wyatt aussi sombre qu’elle depuis cette fameuse nuit d’octobre. D’un autre côté, elle avait beau être en colère contre lui après ce qu’il lui avait fait endurer, elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer et cet amour la poussait à vouloir son bonheur malgré tout. Et s’il était heureux avec quelqu’un d’autre, elle devrait se réjouir, non ? La jeune femme fronça le nez, incertaine. La vérité était que parfois, son égoïsme prenait le pas sur ses bonnes intentions.

Haussant doucement les épaules, elle coula un regard à sa meilleure amie. « Tu as sûrement raison » Affirma-t-elle sans grande conviction, sa sempiternelle méfiance la poussant à se montrer sceptique. Quittant l’image de Cat, son regard se posa sur la vitre côté passager et elle observa passivement le paysage défiler sous ses yeux. Dans son dos, Ecaterina essaya de changer de sujet de conversation et lui proposa une soirée entre filles avec la Gangsta préférée de la brunette, Lexie Preston. Un sourire peiné étira les lèvres de la jeune femme. Un trio entre ces trois-là ne serait pas une mauvaise idée : Charlie pouvait compter sur ses deux amies pour lui remonter le moral et l’entrainer dans des situations impossibles qui réveilleront probablement son enthousiasme.

Sur le point d’acquiescer devant cette proposition alléchante, Charlie fut interrompue par un bruit sourd qui résonna dans ses tympans ; la voiture se mit à trembler violemment et la choriste ferma immédiatement les yeux, certaine qu’elle vivait ses derniers instants. Se joignant au cri d’Ecaterina, elle hurla à plein poumons, complètement terrorisée face à cette situation impromptue. Au bout de quelques secondes interminables, la voiture finit par s’immobiliser et quand la jeune femme rouvrit les yeux, elle était garée sur le côté de la route, au niveau d’une bande d’arrêt d’urgence. Un frisson la parcourut, lui glaçant le sang. Elles étaient en vie. Elles avaient survécu. Tournant lentement le visage vers Cat, elle croisa son regard et quand la jolie blonde lui demanda si elle avait tué quelqu’un les yeux de Charlie s’ouvrirent comme des soucoupes. « N-non… tu crois ? » Fit-elle, horrifiée à cette idée. De nouvelles secondes s’égrainèrent dans un silence accablant avant que Cat ne se décide enfin à retrouver ses esprits.

Mortifiée, la choriste l’observa ouvrir sa portière et sortir du véhicule, alors qu’elle-même était incapable d’esquisser le moindre geste. Pourtant, quand elle vit la moue décomposée de son amie derrière la voiture, elle se força à sortir de sa torpeur et ouvrant à son tour la portière, elle contourna la voiture afin de retrouver Cat. Suivant son regard, elle vit la roue complètement dégonflée et ferma une seconde les yeux. De toute évidence, la malchance n’avait pas fini de la pourchasser. Gonflant ses joues d’air, elle rouvrit les yeux et secoua la tête quand Cat lui demanda si elle savait changer une roue. « Désolée, je n’ai rien d’une mécano… ». Détournant furtivement le regard, elle observa les voitures passer à côté d’elles et se sentit plus impuissante que jamais. Comment allaient-elles se sortir de cette nouvelle galère ? Charlie n’y connaissait rien aux voitures et elle doutait fortement que Cat soit plus douée qu’elle dans ce domaine. Soupirant, elle se retourna à nouveau et s’agenouilla à côté de sa meilleure amie. « Allez Cat, ça ira, ce n’est qu’une roue crevée, ça aurait pu être bien pire ». Examinant à son tour la roue, elle posa son doigt sur celle-ci et plissa les yeux. « Tu as une roue dans le coffre ? Enfin… même si on avait une roue je serais bien incapable de remplacer celle-ci… ». Elle poussa un nouveau soupir. « On devrait peut-être appeler du renfort ? Ou jouer les bimbos sur le bord de la route en espérant qu’une âme charitable veuille bien nous venir en aide ? Peut-être que si tu enlevais ta veste et réajustais ton décolleté… ». Elle croisa le regard noir de Cat et s’interrompit immédiatement. « Ok, on oublie » Ajouta-t-elle, penaude.
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyVen 31 Jan - 13:12

« Je vais vérifier quand même. » ponctua activement Cat après la confession de Charlie concernant son inaptitude à changer une roue. Elle sauta sur ses pieds pour rejoindre l’avant du véhicule, s’engouffra subrepticement du côté conducteur et activa la commande qui déverrouillait automatiquement le coffre avec les clefs qu’elle avait laissées sur le contact. Il s’ouvrit peu à peu tandis qu’elle faisait le chemin inverse, la mine si contrite et les lèvres si pincées qu’on distinguait à peine l’ourlet délicat de sa bouche. Le coffre entièrement ouvert maintenant, il dévoila son trésor à une Ecaterina se hâtant de retirer les babioles traînant dans la cabine pour mieux dégager le faux fond qui ordinairement dissimulait la roue de secours et son cric. Passant une main fébrile dans ses longs cheveux virevoltants dans le sens du vent particulièrement froid ces jours-ci, toujours sous le choc que lui avait causé son écart sur l’asphalte, elle déploya assez de force pour soulever la plaque sale et duveteuse et fit passer de l’autre côté l’espèce de plaid rapiécé protégeant les outils qu’elle était sûre de trouver dessous.
Seul le bruit des voitures déambulant à vive allure sur la chaussée perturbait la scène se jouant sur le bas côté. Chez la jolie blonde, tous ses sens semblaient s’être décuplés et la moindre de ses cellules était en action comme si ce fâcheux accident – qui Dieu merci n’avait rien causé de plus grave que les tressautements désagréables de son cœur trop fragile – l’avait rendu détentrice d’un pouvoir surnaturel et qu’une mutation génétique était en train de se produire pour mieux lui offrir l’habilité de donner la météo rien qu’en touchant son sein gauche. Cependant elle n’avait pas le temps de vérifier si un changement quelconque s’opérait dans son organisme, bien que l’idée fut assez grotesque pour qu’elle l’envisage une nanoseconde, car elle avait d’autres chats à fouetter. Et quand elle s’aperçut qu’aucune roue de secours ne dormait dans le coffre et que seul un cric dégoûtant barrait les instructions inscrites au fond de la cavité vide, elle se surprit à ne plus vouloir s’en prendre à ces pauvres minous sans défense mais bel et bien à son blond de petit ami.

« Tu sais, » entama-t-elle les dents serrées « J’ai déjà été très en colère contre Gale. J’ai déjà voulu lui faire ravaler ce sourire en biais grotesque qu’il me fait quand il sait qu’il a raison et que moi j’ai tort, mais jamais… jamais, Charlie ! » Elle pointa brusquement un index menaçant et savamment verni sur la poitrine du malheureux témoin de son soudain accès de fureur et se retourna théâtralement, le mouvement de ses mèches blondes suivant la trajectoire dans une synchronisation quasi parfaite « Jamais je n’ai eu envie de le faire souffrir ! Et là maintenant… » Elle se pencha très lentement pour empoigner le cric graisseux entre ses mains pendant qu’une lueur semblable à de la démence voilait ses pupilles d’un bleu doux. Elle caressa le triangle formé par l’amoncellement de ferraille du bout des doigts, le regard perdu quelque part au-dessus de l’épaule droite de son ex-colocataire « J’ai une idée très précise de la façon dont je pourrai lui faire du mal, ouais. » Qui incluait de lui fourrer l’extrémité de l’engin qu’elle tenait fermement dans un endroit très peu disposé à être brutalisé « Et crois-moi, il regrettera amèrement de n’être qu’un... » Elle relaissa tomber le cric dans le coffre et se hissa sur la pointe des pieds en tentant de retirer de la poche arrière de son jean – un peu étroit à en croire les efforts bruyants qu’elle faisait pour récupérer son téléphone portable. La langue coincée entre les dents, elle réussit enfin à l’extirper et derechef elle pianota sur l’écran tactile de l’appareil. Ouvrant une page vierge destinée à Gale dans l’onglet messagerie, elle le tendit sans plus attendre à Charlie « Sois vulgaire, fais-le pour moi. » Aucun doute que sa meilleure amie fût la mieux placée pour faire preuve de rudesse, c’était bien pour cette raison qu’elle lui laissait la lourde tache de faire savoir au jeune homme qu’il allait avoir de gros, très gros ennuis. Retournant son regard à la brunette, Cat haussa les épaules en lui répondant nonchalamment, donnant l’impression que ses actes tombaient sous le sens « Il est en cours et beaucoup trop poli pour répondre de toute façon, alors lâche-toi. » Ecaterina s’assit au bord du coffre, les traits affaissés par l’exaspération.

« Ha, ha. » lança-t-elle d’une voix monocorde, loin d’être hilare, à l’intention de Charlie lorsqu’elle émit l’idée que la blonde utilise ses atouts auprès des conducteurs des véhicules qui ne cessaient de passer devant elles en laissant de larges traînées grisâtres dans leur sillage. C’était pourtant une assez bonne idée, sa colère ne fit que s’accroître et son regard se fit noir au moment où il croisa les prunelles émeraude de la jeune femme.
Se mettre en colère, ce n’était pas dans ses habitudes. Ecaterina avait des défauts, en veux-tu en voilà, néanmoins elle savait parfaitement contenir ses élans de fureur, ce qui s’avérait plus effrayant encore quand on connaissait l’éducation qu’elle avait reçue. Simplement ces derniers mois, elle s’était trop contenue et cette fois, elle ne se sentait pas capable d’autant de self-control. Alors elle détourna la tête en disant pour la seconde fois « OK. » Une façon comme une autre de s’encourager à agir au lieu de se morfondre sur l’éventuelle nuit qu’elle passerait à se geler les fesses par -10 sur le bord de l’autoroute, attendant qu’un miracle se produise et que Gale Hemmens décide de rameuter Dwayne ou Caleb ou Dieu ne savait qui pour leur porter assistance. Sauf qu’il ne fallait pas espérer, on parlait de quelqu’un qui avait omis de réapprovisionner sa roue de secours après avoir utilisé la première et qui n’avait pas jugé bon de prévenir sa petite amie qu’il laissait régulièrement conduire son véhicule. Cat était furieuse.

Elle se leva d’un bond, maintenant ses cheveux à deux mains et inspirant par grandes rasades par le nez et la bouche. Elle se posa sur le bord de la route, le vent lui fouettant le visage et les yeux lui picotant atrocement. Elle tenta de se calmer en faisant le point dans son esprit toutefois puis elle regarda à droite et à gauche de la voie rapide, se mordant les lèvres au point de sentir ses canines inférieures à travers la peau très fine à cet endroit.
Cat et Charlie étaient à plus d’une heure et demie de route de Lima, d’après les panneaux indiquant la direction à prendre et visiblement, un numéro d’urgence était à leur disposition pour rameuter les services de surveillance de l’autoroute. Ecaterina emmagasina de l’air pour apaiser ses nerfs : la solution était là. Elle pivota sur ses semelles, pointa du pouce le panneau qui mettait en lumière la marche à suivre en cas de panne se trouvant de l’autre côté de la route.
« On va les appeler. » indiqua-t-elle à sa meilleure amie. Elle s’approcha plus près et plus calmement que plus tôt, Cat poursuivit « On est à plus d’une heure de route de Lima. Ils vont sûrement nous remorquer jusqu’au commissariat le plus proche… J'en sais rien. » avoua-t-elle, dépitée. Elle baissa la tête un instant, encadra son front avec ses deux mains en soupirant « Je suis vraiment désolée, je sais que c’est déjà pas évident pour toi ce retour… » Elle releva la tête et après un instant à regarder le visage de Charlie avec gentillesse, elle vint lui déposer un baiser sur la joue en lui reprenant son portable des mains « Ça va aller ! » Et elle composa le numéro d’urgence, lui fit un clin d’œil réconfortant et s’éloigna de quelques pas pour passer son coup de fil.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyMar 4 Fév - 13:54

Alors qu’elle avait espéré retarder son arrivée à Lima un maximum, voilà qu’une crevaison de pneu venait justement d’exaucer son souhait le plus cher. Pourtant, quitte à choisir, Charlie aurait préféré ne pas devoir squatter une bande d’arrêt d’urgence à la vue de tous les automobilistes qui passaient devant elles et semblaient se délecter du spectacle de ces deux jeunes femmes pas mécaniciennes pour un sou qui devaient faire face à une situation pour le moins imprévue. Une crevaison de pneu... Sérieusement ? Charlie conduisait peut-être sa vieille Ford depuis des années mais elle n’avait jamais été confrontée à une situation pareille, le véhicule datant de Mathusalem étant bien plus robuste qu’il n’y paraissait. Et de toute évidence, elle n’était pas la seule à se sentir complètement démunie face à cet événement inopiné qui avait interrompu leur trajet menant à Lima : à côté d’elle, Cat n’arrêtait pas de s’agiter dans tous les sens, déterminée à trouver une solution qui semblait pourtant leur échapper à toutes les deux. Ouvrant le coffre de la voiture, cette dernière ne tarda pas à découvrir le pot aux roses : il n’y avait pas la moindre roue de secours dans le coffre, ce qui réduisait considérablement leurs chances de s’en sortir sans aide extérieure. Penaude, Charlie assista à la colère de Cat sans broncher –elle n’avait pas la moindre envie de déclencher la troisième guerre mondiale sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute, devant des automobilistes hilares. Le visage dénué de toute expression, elle observa Cat agiter le cric avec exaspération, une lueur de folie brillant d’ores et déjà dans son regard clair. Heureusement, sa furie n’était pas dirigée vers elle et Gale s’avérait être le coupable tout désigné de leur infortune. Quelle idée, aussi, de leur refiler une voiture qui ne disposait même pas de roue de secours ! Surtout quand l’on connaissait les talents de pilote d’Ecaterina… la jeune femme brillait peut-être dans de nombreux domaines, mais la conduite n’en avait jamais fait partie, et Charlie était bien placée pour le savoir : elle avait pris la route avec elle à de nombreuses reprises, et elle passait toujours le plus clair de son temps à prier pour ne pas mourir en chemin. Jusque-là, le sort leur avait été plutôt favorable : Cat n’avait jamais eu le moindre accident, et les airbags n’avaient même jamais été activés –un miracle qui n’était probablement pas étranger aux prières de la brunette, cette dernière en était persuadée. Néanmoins, cet incident bousculait finalement toutes les statistiques réalisées jusqu’à présent et s’il aurait pu définitivement s’avérer plus dangereux pour elles, Charlie n’osait pas en minimiser les conséquences –et surtout pas celles qui concernaient la santé mentale de son ex-colocataire préférée.

Haussant les sourcils, la Second Chances accepta non sans une certaine reconnaissance le téléphone portable de Cat –insulter Gale de tous les noms pour son imprudence, c’était largement dans ses cordes. Elle posa aussitôt son regard sur l’objet, et ses doigts s’activèrent quelques secondes plus tard sur le clavier tactile dont il disposait. « Hey mon POTE ! La prochaine fois que tu nous refiles ta caisse, assure-toi d’abord qu’elle dispose bien d’une roue de secours ! Crétin ! A cause de toi, on va être obligées de se mettre à poil sur la bande d’arrêt d’urgence pour que quelqu’un nous vienne en aide ! S’il nous arrive quelque chose, tu auras ça sur la conscience mon vieux. Je te conseille de commencer tout de suite à creuser ta tombe parce que quand Cat te tombera dessus, ça ne sera pas beau à voir (et je ne ferai rien pour l’arrêter, je pense même lui donner un coup de main). Elle est furieuse ! Sur ce, retourne bien à tes cours et n’oublie pas de surveiller la rubrique « faits divers » du journal demain. Comme ça, s’il nous arrive quelque chose, tu commenceras peut-être à t’en inquiéter. Signé : ANGRY CHARLIE ». Satisfaite, Charlie appuya sur « envoyer ». Elle avait peut-être lésiné sur les insultes –dont elle ne manquait pourtant pas- mais elle avait préféré miser sur la culpabilité du Hemmens, et s’il ne volait pas immédiatement à leur secours comme Cat semblait le penser, alors elle le reléguerait au rang du dernier des crétins.

Levant les yeux vers Ecaterina, elle la rejoignit et s’installa à son tour sur le coffre de la voiture. Elle sentait sa meilleure amie bouillir de l’intérieur et n’avait pas la moindre envie de devenir la cible de cette fureur –sa proposition consistant à mettre en avant leurs atouts afin d’attirer l’attention d’âmes charitables l’avait suffisamment agacée sans en ajouter. Soupirant longuement, elle resserra l’étreinte de son manteau autour d’elle, la brise glacée lui brûlant la peau. Son regard balaya furtivement l’autoroute puis se posa sur le téléphone portable qu’elle avait toujours en main. Faisant glisser son pouce sur l’écran, elle ouvrit le répertoire téléphone dont il disposait et commença à passer en revue les noms qu’il contenait, à la recherche d’une identité familière à qui elle pourrait peut-être demander de l’aide. Son regard passa en revue de nombreux noms et certains l’interpellèrent plus que d’autres ; Lynn, par exemple, qui avait longtemps travaillé dans un garage si ses souvenirs étaient bons, ou encore Ryder, qui volerait à leur secours sans la moindre hésitation si elle lui demandait de l’aide. Néanmoins quand le nom de Wyatt apparut finalement dans le répertoire de Cat, Charlie verrouilla l’écran précipitamment et prit une longue inspiration afin de se remettre de ses émotions. Non. Elles se débrouilleraient seules.

Se mordillant la lèvre inférieure, elle reporta son attention sur Cat qui semblait soudain reprendre vie : se levant d’un bond, la jeune femme s’avança vers le bord de la route l’air plus déterminée que jamais. Charlie suivit son regard et elle remarqua un numéro d’urgence, peint sur un panneau de l’autre côté de l’autoroute. Fronçant les sourcils, elle croisa le regard de Cat qui se retournait finalement vers elle et acquiesça quand cette dernière lui proposa d’essayer le numéro. « D’accord » Fit-elle simplement. Sa meilleure amie s’avança vers elle et lui déposa un baiser sur la joue après s’être excusée. « C’est pas grave Cat, tu n’y peux rien » Lui répondit-elle tout en lui tendant le téléphone portable. Charlie n’avait pas la moindre idée de la marche à suivre dans ce genre de situation, mais Cat avait probablement raison : il était sans doute plus sage de faire appel aux services de surveillance plutôt que de s’affoler.

*

Accoudée au comptoir du commissariat de Marysville, Charlie coula un nouveau regard au policier qui buvait tranquillement son café derrière ce dernier. « Sérieusement ? Vous êtes « trop occupés ? » » S’écria-t-elle, exaspérée. « Vous plaisantez j’espère ? Vous tourner les pouces, c’est ce que vous appelez être occupés ? La moitié de vos collègues sont en train de faire la sieste dans leurs bureaux et vous êtes trop occupés… Dites plutôt que vous bouger le cul de votre putain de chaise est trop compliqué pour vous ! ». Furieuse, Charlie eut envie de contourner le comptoir afin de secouer une bonne fois pour toutes ce crétin, mais n’en fit rien ; malgré son agacement, elle ne voulait pas réduire à néant ses chances d’être ramenée à Lima par cette bande d’incompétents. « Écoutez ma p’tite dame, vous êtes dans un commissariat et nous avons autre chose à faire que vous raccompagner dans votre bled ! ». Secouant la tête, Charlie se détourna de lui et murmura « gros con » entre ses dents avant de se diriger vers Cat, qui patientait un peu plus loin. « Il n’y a rien à faire, ils ne veulent pas nous ramener ». Les services autoroutiers étaient parvenus à les remorquer jusqu’au commissariat de Marysville, ce qui leur avait permis de se rapprocher sensiblement de Lima mais pas suffisamment pour accéder aux transports en commun et effectuer seules le reste du trajet ; en voiture, une heure aurait suffi pour arriver à Lima, autant dire qu’en bus ou en train cela prendrait des heures entre tous les changements qu’elles devraient faire –et c’était sans compter tous les bagages de Charlie qui entouraient Cat. « Je peux peut-être appeler ma mère ? » Proposa Charlie, qui haussa les épaules. « Je ne sais pas si elle travaille, mais elle viendra probablement nous chercher si je le lui demande. Qu’en penses-tu ? ».
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyMar 11 Fév - 17:17

Les services autoroutiers s’étaient montrés plus efficaces que Cat ne l’avait présumé – la faute aux préjugés. Il ne leur avait fallu que huit minutes, montre en main, pour se rendre sur les lieux de la crevaison. Malgré la colère de la malheureuse conductrice qui ne cessait de déferler comme une vague violente dans toutes les cavités possibles et imaginables de son elle intérieure, elle fut à terme considérablement soulagée de voir des professionnels prendre en main le bon déroulement des opérations, ce qui lui permit de se détendre suffisamment pour les accueillir avec un sourire renversant. Il faisait toujours aussi froid sur la bande d’arrêt d’urgence, Cat n’en finissait plus de gigoter sur place pour éviter de se transformer en bloc de glace. Pourquoi était-ce la journée la plus froide de l’hiver, qu’est-ce qu’elles avaient bien pu faire pour mériter aussi peu de considération de la part de l’ordre cosmique, se demanda-t-elle intérieurement, ses dents claquant les unes contre les autres en produisant une ritournelle qui l’agaça bien vite. Le bruit des voitures passant à toute vitesse à proximité s’ajouta à sa mélodie improvisée, c’était tout bonnement insupportable et elle fronça les sourcils derechef, préférant suivre des yeux les gestes de leurs sauveurs qui s’affairaient rapidement. Gentiment, ils proposèrent à Charlie et Cat de venir s’abriter à l’intérieur de leur véhicule de fonction en attendant qu’ils reprennent leur chemin. La voiture en panne fut remorquée habilement par ces petits hommes vêtus de jaune fluo tandis que les filles prirent place à l’avant du véhicule, à côté d’un conducteur bavard à souhait, mais d’une sympathie évidente, chaleureuse et fatalement réconfortante. Ils prirent la route, le poids de cet incident pesant moins lourd sur leurs estomacs.
Pendant que Cat remplissait des papiers et répondait à un QCM sur la qualité de la main-d’œuvre, penchée droit sur le tableau de bord pour plus de confort à l’écriture, elle se forçait à ne pas s’appesantir sur les sentiments négatifs qu’elle ressentait actuellement à l’égard de son petit ami. Ce n’était pas totalement de sa faute, cet accident, mais à quoi bon avoir une voiture de ce genre si c’était pour la négliger autant ? Sa voiture à elle était peut-être petite, comme son nom l’indiquait par ailleurs, et pas performante pour un sou, simplement elle rentrait dans toutes les consignes de sécurité de base que chaque conducteur devait impérativement respecter et connaître ! Être une mauvaise conductrice ne la dispensait pas de mettre tout en œuvre pour ne plus l’être. Cat faisait des efforts pour tenter de ne pas provoquer d’accidents et avoir une roue de secours parée à être utilisée en faisait partie. Non seulement il avait gâché les derniers instants qu’elle passerait seule avec sa meilleure amie, mais il avait surtout rendu, involontairement certes, l’atmosphère si pesante que chacune des particules présentes dans l’air semblait peser une tonne sur la peau délicate de Cat. Se cherchant des excuses pour lui en vouloir plus que de raison, elle secoua la tête pour se contraindre à arrêter tout de suite ce petit jeu absurde et se redressa légèrement pour soulager son dos devenu douloureux à cause de sa position. Cette pauvre Charlie qui redoutait déjà son retour en ville ne méritait pas d’être soumise à autant de stress, pensa-t-elle, et en lui jetant un regard discret, mais pas moins concerné, Ecaterina s’enfonça dans une intense réflexion.

*

Adossée au mur du commissariat de Marysville, la blonde jeta une œillade distraite à la silhouette longiligne de Charlie qui s’époumonait contre un policier nonchalant vissé à sa chaise derrière un comptoir crasseux. Venir dans un endroit pareil raviva des souvenirs douloureux, Cat se ferma aussitôt qu’elles dépassèrent le seuil de la porte et laissa Charlie s’adresser aux policiers. Depuis qu’elles avaient été déposées au poste de police le plus proche, elle n’avait donc pas dit un mot et faisait le guet pour que les valises de Charlie ne soient pas dérobées par un malfrat passant par là. Outre le fait qu’elle tentait de refouler au plus loin les flashs désagréables lui passant devant les yeux, souvenirs de sa nuit passée aux urgences quelques mois plus tôt, elle était occupée à trouver un moyen doux et sans douleur pour annoncer à Charlie qu’elle avait une idée pour les sortir du pétrin à coup sûr.
Ecaterina avait passé en revu la trentaine de numéro qu’elle avait dans son répertoire téléphonique, et alors qu’elle ignorait royalement les réponses de Gale au texto de Charlie, trop amère encore pour s’empêcher de le traiter ouvertement de pauvre abruti, son regard ne cessait de s’arrêter sur le nom de Wyatt. C’est avec un sursaut coupable que la jeune femme se décolla du mur quand elle entendit Charlie s’adresser à elle et glissant précipitamment son téléphone dans la poche de son manteau, elle lui répondit, visiblement ailleurs.

« Hein ? » Son regard croisa celui de Charlie et avant même qu’elle n’ait prononcé un seul mot, elle s’imagina que dans ses pupilles elle pouvait clairement distinguer la lueur indiquant qu’elle avait un plan mais qu’il n’allait sûrement pas lui plaire. Remettant son cerveau à l’endroit, Cat repoussa une mèche de cheveux en arrière avec sa grâce habituelle, les lèvres pincées et finit par dire avec une lenteur trop peu naturelle « Ah oui, ta mère… » Dans l’air, les points de suspension qu’elle aurait savamment placés à la fin de sa phrase à l’écrit semblaient s’être affiché un par un, lentement… et alors qu’un silence s’infiltra entre elles, elle remua brusquement la main devant elle et annonça avec un courage, peu commun chez elle, dans le ton « En fait, je crois qu’on devrait appeler Wyatt. » Elle attendit trois longues secondes. Se préparant tout d’abord à recevoir un poing dans la figure, elle fit un pas de sécurité en arrière et la main posée sur le mur sur lequel elle buta en reculant, elle argumenta enfin « Je ne peux pas appeler Lynn, elle est à New York. Je ne peux pas appeler Dorian, il est à Los Angeles et mon père doit être quelque part entre Florence et Lucques – forum littéraire en Toscane. » précisa-t-elle en haussant les épaules, un petit sourire timide se dessinant sur son visage pour effacer l’ombre de tristesse qui avait rembruni son expression à l’évocation des membres de sa famille éparpillés aux quatre coins du monde. Évitant un instant le regard de Charlie, un soupir profond précéda la confrontation directe de leurs yeux et l’air contrit, elle continua « Il est venu quand je l’ai appelé à l’aide il y a quelques mois. Je me disais que... si ta mère n’est… si elle n’est pas disponible. » Un policier passa à côté d’elles, se hâtant de rejoindre une réunion se tenant de l’autre côté de l’accueil, a à peine quelques pas de là où elles se trouvaient. Cat traça son passage d’un regard plus penaud que las avant de concentrer de nouveau son attention sur Charlie en face d’elle. Il était difficile de mettre des mots sur l’expression de son visage ou sur la posture qu’elle adoptait et qui aurait pu l’éclairer sur ce qu’elle ressentait présentement, mais se référant au code des meilleures amies, celui que toutes filles sur Terre doit connaître, Ecaterina comprit qu’elle avait franchi La Ligne, et elle regretta aussitôt, de tout son cœur.

Mal à l’aise, la blonde se décolla du mur et dans un sourire plus spontané, bien que légèrement tremblant aux commissures, elle murmura « C’était une mauvaise idée, on va trouver quelqu’un d’autre. Hum… » Baissant la tête, transie d’un sentiment inexplicable, Ecaterina déverrouilla son écran avec son pouce et rechercha parmi son répertoire la personne la plus encline à leur apporter son aide, mais une fois encore, elle s’arrêta sur la ligne de Wyatt et elle se racla la gorge bruyamment. Éviter à Charlie d’être confrontée à la pression dès son retour était contraignant mais elle s’était promis d’y parvenir, elle tiendrait sa promesse jusqu’à la toute fin même si c’était faire une croix sur son sauveur attitré.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyMer 5 Mar - 12:04

Rien ne se passait comme prévu. Et ce n'était pas la première fois. Ces derniers mois, la vie de Charlie pouvait se résumer à une succession d'événements fortuits qui ne manquaient jamais de la dérouter un peu plus à chaque fois. Comment en était-elle arrivée là ? C'était la question qu'elle se posait au quotidien, qui la hantait le jour comme la nuit. La cause principale de tout ce désordre était sans doute son caractère méfiant, sa tendance à voir le mal partout, même lorsqu'il n'existait pas. Ce masque qu'elle s'était forgé au fil des années pour mieux se protéger s'était finalement retourné contre elle, la forçant à admettre qu'elle était devenue un peu trop pessimiste avec le temps.
Selon sa vision des choses, le bonheur était une notion éphémère, quelque chose qui ne pouvait résister sur du long-terme. Elle avait eu droit à sa part de bonheur avec Wyatt. Tous ces mois passés avec lui lui avait ouvert les yeux sur ce qu'était l'épanouissement. Au fond, elle avait espéré que cela fonctionnerait, que cette théorie qu'elle avait construite des années plus tôt serait balayée à grands coups de romance. Seulement, au fond d'elle, une part de pessimisme persistait et c'était son entretien avec Ruby Caldwell au Breadsticks qui avait éveillé ses premiers soupçons. Était-elle suffisante pour le gynécologue ? Serait-elle capable de le rendre heureux indéfiniment, comme lui la rendait heureuse ? Peu à peu, les doutes s'étaient développés jusqu'à littéralement la hanter. Au plus le temps passait, au plus elle avait la certitude qu'il finirait par se lasser d'elle. Son manque cruel de confiance en elle avait fait naître toutes ces craintes qui, à terme, avaient fait basculer sa vie. En vérité, Wyatt n'avait jamais été le problème. Le beau rouquin avait toujours agi en parfait gentleman avec elle -du moins, si l'on excluait cette fameuse soirée d'Halloween et ce trio auquel il avait participé avec Grace et Ruby. Non, le vrai problème venait d'elle ; elle avait presque forcé le destin à lui montrer qu'elle avait raison depuis le début, et qu'elle ne pourrait jamais être heureuse. Comme cela avait été à prévoir, cette obsession était parvenue à elle seule à lui voler son bonheur.

Serrant les poings, Charlie se laissa glisser le long du mur près de Cat. Ce n'était guère de cette façon qu'elle avait imaginé retrouver Lima. En un sens, cela l'arrangeait : ce nouveau rebondissement lui permettait de se tenir éloignée un peu plus longtemps que prévu de la ville qu'elle redoutait tant, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Pourtant, être coincée dans un commissariat, entourée d'hommes en uniforme qui les reluquaient dès qu'ils en avaient l'opportunité était loin d'être une perspective des plus réjouissantes, et Charlie avait déjà hâte de se sortir de cette galère. La question était à présent de savoir comment. Quelques possibilités s'offraient à elles, et la brunette avait tout de suite pensé que celle qui consistait à appeler sa mère à la rescousse avait le plus de chances d'aboutir. Paige Watson-Brown serait bien trop heureuse de rendre service à sa fille pour le lui refuser, elle qui passait son temps à vouloir se rapprocher d'elle afin d'établir une vraie relation mère-fille. Et puis, cela faisait près d'un mois qu'elles ne s'étaient vues, Charlie s'efforçant de l'éviter depuis la soirée d'Halloween. Sa mère n'avait peut-être jamais rencontré Wyatt, mais elle sacralisait déjà cet homme qui était parvenu à sortir sa seule fille de ses années de célibat forcé ; Charlie n'avait aucune envie de lui raconter qu'une fois de plus, elle avait tout fichu en l'air, et que le gendre qu'elle reconnaissait déjà en Wyatt Pillsbury ne voulait plus entendre parler d'elle depuis un mois déjà. Non, elle ne devait pas savoir, Charlie n'avait aucune envie que sa mère s'inquiète inutilement à son sujet et la pousse à nouveau à aller consulter. Elle pouvait s'en sortir seule. Du moins, pour gérer sa vie privée car en l'occurrence, la Second Chances aurait bien eu besoin d'un coup de main de la part de sa mère.

Une autre solution consistait à appeler son petit-frère, Henry. Leurs relations étaient peut-être tendues depuis septembre mais Charlie savait que son frère cadet ne lui refuserait pas ce genre de coup de main, surtout si ça lui permettait de se moquer d'elle au passage. Et si sa famille était dans l’incapacité de leur rendre ce service, il y avait toujours d’autres possibilités… n’est-ce pas ? Charlie fronça les sourcils, se recroquevillant un peu plus contre le mur. La vérité était qu’elle ferait mieux de repartir vers Columbus plutôt que Lima, au vu de la terreur que lui inspirait ce retour dans la ville des drames. Soupirant légèrement, Charlie leva les yeux et planta son regard dans celui de Cat, à la recherche d’un peu de réconfort. La jolie blonde avait l’air aussi perdue dans ses pensées qu’elle-même ne l’était, ce qui était loin de rassurer la choriste. A la mention de Paige, Cat fit un peu la moue, et Charlie eut le sentiment que cette proposition ne la réjouissait pas tant que ça. Pourtant, n’était-ce pas la meilleure solution pouvant s’offrir à elles ? De toute évidence non, et lorsque Cat prononça le nom de Wyatt, Charlie se figea, à l’instar de son palpitant qui avait raté un battement. La seule mention de ce prénom suffisait à lui glacer le sang et les secondes qui s’écoulèrent avant les explications de la jeune femme lui parurent durer une éternité. Comment Diable pouvait-elle penser qu’elle allait accepter d’être raccompagnée à Lima par l’homme qu’elle souhaitait justement éviter le plus longtemps possible là-bas ? Cat était-elle devenue complètement folle ? Ou cherchait-elle simplement à la blesser ? Perdue, Charlie serra les mâchoires et son regard quitta celui de sa meilleure amie pour se poser au loin, quelque part au milieu du comptoir sur lequel elle était encore accoudée quelques minutes plus tôt. Bien qu’extrêmement livide, son visage demeurait impassible, et ce fut à peine si elle écouta les explications de Cat.

« Non » Finit-elle par articuler sèchement, coupant Cat au beau milieu d’une phrase. « C’est hors de question ». Se redressant, elle se releva lentement et acquiesça vaguement lorsque sa meilleure amie avoua que c’était une mauvaise idée. En temps normal, Charlie se serait amusée de la réaction de Cat et n’aurait pas hésité à lui balancer un « ah non, tu crois ? » ponctué d’un sourire railleur, mais cette fois elle n’était pas d’humeur et, tournant le dos à Cat, elle s’éloigna de quelques pas et sortit son téléphone portable de sa poche. Accédant en quelques clics au répertoire téléphonique dont il disposait, elle sélectionna finalement le numéro de sa mère et porta le téléphone à son oreille. Priant pour qu’elle lui réponde rapidement, Charlie déchanta rapidement lorsque la voix de sa mère se fit entendre à l’autre bout de la ligne. « Bonjour, vous êtes bien sur le portable de Paige Watson-Brown, je ne suis pas disponible pour le mo- ». La brunette raccrocha précipitamment et tenta à nouveau sa chance, qui se solda par un échec semblable à celui qu’elle avait essuyé la première fois. Résignée, elle lui laissa néanmoins un message en espérant qu’elle la rappelle rapidement. Elle décida alors de tenter sa chance du côté d’Henry, mais la choriste tomba directement sur sa messagerie, ce qui pouvait signifier deux choses : soit son frère ne captait pas, soit il avait tout simplement éteint ce portable. Mais où était sa famille quand elle en avait besoin ? Charlie poussa un grognement et lança un regard noir au policier qui la dévisagea avec curiosité. Se retournant vers Cat, elle lui lança un coup d’œil furtif avant de reporter son regard sur son téléphone. Activant à nouveau ce dernier, elle fit alors le tour de son répertoire et décida d’appeler tous les numéros possibles jusqu’à ce que quelqu’un daigne lui répondre et répondre à son appel à l’aide…
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Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyVen 7 Mar - 17:39

Le ton sans équivoque qu’employa Charlie pour s’adresser à Ecaterina lui fit baisser la tête de convenance, et préférant s’enliser dans un silence assez pesant, cette dernière reporta toute son attention sur l’écran de son téléphone mobile, se mordant les lèvres de nervosité. Quelques secondes lui suffirent à décréter avec amertume qu’elles finiraient probablement par passer la nuit dans ce trou paumé, au beau milieu de ce commissariat sordide, et dans un soupir dépité, la blonde releva le menton, suivant d’un regard distrait le trajet de Charlie qui s’isola pour passer un coup de téléphone à Paige, sa mère. Tandis que ses pupilles pensives pivotèrent de l’autre côté et qu’elles croisèrent celles d’un homme menotté à une rangée de chaises consolidées au sol, et qui remuait allégrement son bassin en lui attribuant des clins d’œil qu’il imaginait subtiles, sans aucun doute, le sang de Cat se glaça dans ses veines. Elle eut un autre mouvement de recul instinctif, ses pupilles d’un bleu limpide s’ombrageant d’un voile d’inquiétude qu’elle avait peine à dissimuler. Pour faire bonne mesure, elle contourna le mur pour s’enfoncer dans le couloir où les valises de Charlie traînaient toujours, et prévenant son amie d’un signe rapide de la main quant au fait qu’elle allait se rafraîchir dans les toilettes tout à côté, la blondinette tourna les talons, son pas rythmé par le bruit de ses chaussures résonnant en même temps que les sonneries d’alertes et autres téléphones qui l’escortèrent jusqu’aux commodités.

Une fois à l’intérieur, Cat verrouilla la porte et s’appuya en baissant les paupières, fatiguée. La meilleure solution pour elle, c’était de s’en remettre à Wyatt. Peut-être qu’il travaillait lui aussi, elle le savait généreux sur les heures supplémentaires, et qu’il n’aurait pas le temps de s’inquiéter du service qu’elle lui demanderait. Mais de son avis, ça valait le coup d’essayer, même si elle essuyait un refus tout net. Déverrouillant son téléphone portable pour la énième fois avec une détermination nouvelle, Ecaterina marqua de justesse un temps d’hésitation. Charlie s’était montré catégorique sur sa proposition et dans le fond, il était certain que Cat comprenait aisément ses réticences à déployer les signaux de détresse en direction de son ex-petit ami. La rupture était toute fraîche, la plaie à vif, mais qu’est-ce que sa colocataire avait fait lorsque Gale et Cat avaient rompu ? Elle l’avait invité à son anniversaire sans lui demander son avis, et ne s’était pas réellement posée la question de savoir si oui ou non les choses seraient compliquées pour eux, ou même si se retrouver tous les deux dans une ambiance aussi joyeuse alors qu’ils souffraient chacun de leur côté n’enfonçait pas le couteau un peu plus profond. Avec du recul, Cat se disait qu’elle ne remercierait jamais assez Charlie d’avoir fait preuve d’autant d’audace en complotant de la sorte derrière son dos, car même si les temps étaient difficiles et que son couple connaissait des hauts et des bas, depuis cette fameuse fête d’anniversaire, ils ne s’étaient pas quittés.
Portant ses doigts à ses lèvres pour les triturer momentanément, Ecaterina fixa l’écran de son téléphone, confrontée à l’un des pires dilemmes de sa vie. Charlie devrait affronter tôt ou tard Wyatt et inversement. Au final, ça valait mieux que quelqu’un soit présent pour ramasser les pots cassés si les choses tournaient mal. Dans son for intérieur, Ecaterina espérait que ces retrouvailles forcées ranimeraient quelque chose en eux, et agirait comme le déclic qui leur manquait peut-être pour prendre le taureau par les cornes et mettre une bonne fois pour toutes les choses à plat. Si son plan fonctionnait, elle serait la meilleure amie la plus heureuse du monde ; si son plan échouait en revanche… Tentant tant bien que mal de se convaincre que ce qu’elle s’apprêtait à faire ne ferait que servir leurs intérêts, Cat prit une profonde inspiration, et cessant brusquement de se torturer l’esprit, elle activa l’onglet d’appel au rouquin.

Après plusieurs minutes d’explications, Wyatt au bout du fil, Ecaterina, assisse en tailleur sur la cuvette des toilettes comme si de rien n’était, coupa la communication puis sauta sur ses pieds pour se lever. Ses jambes courtes endolories par le temps qu’elle avait passé aussi inconfortablement assise la forcèrent à exécuter quelques pas pour se dégourdir les mollets, et sentant lentement mais sûrement, la culpabilité s’insinuer partout en elle, elle souffla très fort. Le plus difficile restait à faire, car si Wyatt s’était montré conciliant et prêt à apporter son aide aux demoiselles en détresse, Charlie restait dans l’ignorance. Se sentant blêmir, Ecaterina étudia à travers le miroir toute l’étendue de l’angoisse qu’elle ressentait à la pensée même de l’exposé qu’elle devrait tenir en face de sa meilleure amie une fois qu’elle consentirait à sortir des toilettes. Croisant son reflet, son teint pâle lui fit gonfler les joues, et elle plongea tête la première sous le jet d’eau froide du robinet qu’elle venait d’ouvrir, priant stupidement pour que la fraîcheur glacée du liquide lui donne quelques couleurs. Se séchant le visage avec les manches de son pull, elle constata en relevant la tête que c’était pire. Cat se pinça alors les joues, cherchant à raviver l’éclat de ses pommettes, et après un replacement furtif de ses mèches autour de son visage aux traits tirés par la contrariété, elle déverrouilla la porte pour sortir de sa cachette de fortune.

« Alors ? » demanda-t-elle d’une petite voix à la jeune femme une fois qu’elle la retrouva au milieu des chaises en plastiques disposées comme dans une salle d’attente. Cat s’assit à côté, posa une main sur le genou de sa meilleure amie pour s’excuser déjà de sa terrible trahison. Fixant son regard sur sa main aux doigts légèrement crispés, elle savait qu’à un moment où un autre, Charlie se rendrait compte que son attitude ne présageait rien de bon. Son inaptitude à faire semblant frapperait encore et ce coup-ci, Ecaterina regretta du plus profond de son petit cœur d’être aussi peu douée pour l’hypocrisie. Penchant la tête sur le côté, elle profita du dossier de sa chaise pour s’y appuyer, et faisant suite à un soupir interminable, la vérité éclata « J’ai appelé quelqu’un. » Rapidement, elle tourna son regard vers la brunette. Elle n’avait même pas besoin de lui donner l’identité du mystérieux chevalier servant qui viendrait les secourir, car tout dans la posture qu’adoptait Cat révélait le pot aux roses, et la bouche pincée dans une expression de réelle désolation, elle lui murmura précipitamment, les yeux fermés très fort « Je suis vraiment vraiment VRAIMENT désolée, Charlie. » Cat eut envie de la prendre dans ses bras pour qu’elle sente à quel point elle était confuse, mais elle garda ses distances et ouvrit les yeux. Après une dernière œillade humide, elle détourna la tête pour laisser le temps à son amie d’encaisser la nouvelle.
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyLun 17 Mar - 10:58

Déterminée à ne pas passer la nuit dans ce commissariat miteux, Charlie passait en revue tous les numéros de son répertoire téléphonique, persuadée qu’une âme charitable finirait par se dévouer et viendrait récupérer le duo à Marysville. Qu’importe ce que Cat pensait, elle se berçait d’illusions si elle s’imaginait qu’elle se laisserait raccompagner par Wyatt Pillsbury à Lima, la seule personne sur Terre qu’elle souhaitait éviter. Les dernières semaines qui s’étaient écoulées auraient dû lui suffire pour comprendre qu’elle n’était pas encore prête à se confronter à lui ; tous ces jours passés à se lamenter sur son canapé, un sachet de bonbons dans la main gauche et une canette de bière dans la main droite, n’avait pas été une mascarade destinée à s’attirer la pitié de sa meilleure amie. Cela avait été réel, bien plus réel que tout ce qu’elle avait pu expérimenter jusqu’à présent. Après un mois seulement, Cat aurait dû comprendre qu’il était encore trop tôt pour prononcer le prénom de Wyatt de façon distincte en sa présence. Charlie ne voulait pas l’entendre, ne pouvait pas l’entendre. Ce prénom faisait ressurgir tous les souvenirs qu’elle avait longtemps associés au bonheur, ces flashs de sourire, d’amour, de complicité, d’éclats de rire qu’elle ne pouvait plus supporter à présent. Si elle avait pu les effacer de façon permanente, il ne faisait l’ombre d’un doute qu’elle aurait appuyé sur la touche « supprimer » délibérément afin de se vider la mémoire une bonne fois pour toutes mais aussi –et surtout- d’éliminer les regrets dans lesquels elle se noyait depuis plusieurs semaines.

Comment Cat pouvait ignorer tout ceci et évoquer avec autant de facilité la présence de son ex petit-ami alors qu’elle avait été le témoin privilégié de cette descente aux enfers ? C’était elle qui était venue la chercher chez Jordan, où la choriste s’était réveillée péniblement le premier jour de novembre, elle qui l’avait raccompagnée à Columbus et lui avait proposé de rester plusieurs jours pour mieux prendre ses distances avec Lima et se changer les idées, elle encore qui l’avait aidée au quotidien, qui lui avait rendu son sourire même dans les moments les plus délicats. Charlie ne comprenait pas et préférait s’acharner sur son téléphone portable et évacuer sa colère par ce biais plutôt que de s’en prendre directement à sa meilleure amie, sachant que ses mots seraient peut-être plus virulents que prévu si elle se lançait.

Ryder, Lexie, Anna, Warren, Cassandra, Ashandra… son regard s’arrêta même un instant sur le prénom de Jordan, c’est dire à quel point la jeune femme était perdue et désespérée. Les messageries vocales se succédèrent, et les seules voix qui lui parvinrent au bout du fil furent celles de Warren, Anna et Ashandra, qui ne pouvaient malheureusement pas venir les aider pour des raisons diverses : Warren était au commissariat, Anna tenait la galerie, et Ashandra avait cours. Condamnée, Charlie était condamnée à moisir dans ce commissariat, à supporter les regards de ces gros bonhommes qui les lorgnaient depuis leur arrivée. Sa lèvre inférieure se retrouva bientôt prisonnière de ses dents et la Second Chances ferma lentement les yeux, tentant de reprendre ses esprits et de trouver une solution. En vain. Certes, sa mère finirait par la rappeler, mais le ferait-elle suffisamment rapidement ? Après tout, elle n’était pas habituée à recevoir des appels à l’aide de sa fille ainée, qui s’était toujours parfaitement débrouillée jusqu’à présent. Ses épaules se soulevèrent et un soupir s’échappa d’entre ses lèvres.

Consentant finalement à se retourner vers sa meilleure amie, elle tourna les talons et la vit sortir des toilettes un peu plus loin. Prenant une longue inspiration, Charlie se dirigea vers les chaises installées le long du mur et prit place sur l’une d’entre elles, bientôt rejointe par Cat qui avait l’air plus pâle qu’à l’accoutumée. La jolie blonde lui demanda si elle avait trouvé une solution et Charlie secoua la tête non sans une certaine résignation. Elle nota à quel point la voix de son amie était basse et souleva le menton pour mieux examiner les traits de son visage, soudain alarmée. Cat n’avait pas l’habitude de prendre des pincettes avec elle, même si elle l’avait davantage fait ces derniers temps en raison de la situation que traversait Charlie. Or, la libraire se montrait inéluctablement prudente à cet instant précis, et les suspicions de la brunette furent rapidement confirmées par la culpabilité qu’elle décela dans son regard et les mots qu’elle prononça d’une voix presque incertaine. Elle avait appelé quelqu’un. Elle avait appelé Wyatt. Charlie en était certaine à présent. Son cœur se serra instantanément, ses paupières retombèrent devant ses yeux et elle eut envie de disparaitre six pieds sous terre. Cat l’avait trahie, et cette vérité lui faisait plus mal que n’importe quoi d’autre. Elle lui avait fait confiance, avait été persuadée qu’elle ne lui ferait jamais subir ce genre de choses, et voilà que cela se retournait contre elle. Son trop-plein de confiance lui explosait à la figure, lui rappelant que sa méfiance demeurait son meilleur allié et que ses amis pouvaient eux aussi la décevoir.

Une dizaine de secondes s’écoulèrent avant que Charlie ne rouvre les yeux. Les mâchoires plus serrées que jamais, son regard noir transperça celui de Cat et elle secoua la tête en signe de dénégation. Se levant de sa chaise avec une lenteur délibérée, elle se pencha ensuite vers son gros sac de voyage qu’elle récupéra et plaça en équilibre sur le haut de sa valise. Passant les lanières de son sac à dos derrière ses épaules, elle se redressa et sa main s’agrippa à la poignée de la valise. Enfin prête, elle croisa à nouveau le regard de Cat. « Je pense qu’il est préférable que je retourne à Lima seule » Sa gorge nouée l’empêchait d’articuler correctement chaque syllabe. « Tu diras à ton nouveau meilleur ami qu’il peut te raccompagner directement à Columbus » Ajouta-t-elle d’une voix sèche. Pour la première fois de sa vie, Charlie était trop épuisée pour laisser éclater sa colère. Epuisée, et déçue, tellement déçue… « A bientôt, Cat ». Tirant sa valise derrière elle, elle se retourna et traversa le hall du commissariat d’un pas déterminé. Lorsqu’enfin elle retrouva l’air extérieur, elle en avala une grande bouffée et choisit une direction au hasard, à la recherche d’un arrêt de bus, d’une station de métro, d’une gare ou de n’importe quel autre accès à un moyen de transport. Son retour à Lima prendrait peut-être des heures, mais peu lui importait. Elle refusait catégoriquement de voir Wyatt.

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Ecaterina S. Robertson
Ecaterina S. Robertson
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima EmptyMar 18 Mar - 1:08

Sitôt Charlie avait compris ce qui se tramait sous les boucles blondes de sa meilleure amie que son attitude changea du tout au tout. Ses paupières se fermèrent lentement sur ses pupilles brillants à la lumière des néons du commissariat. Les muscles de son visage se crispèrent, anguleux et saillants sous sa peau fine, et quand elle rouvrit les yeux, son regard d’un vert tendre se durcit au point que sa voisine de siège préféra détourner les siens, se battant avec l’envie irrépressible de se jeter à ses pieds pour lui demander pardon. Mais Charlie se leva, sa tête remuant en signe de dénégation face à ce qu’elle devait très certainement considérer comme une trahison. Cat le comprenait fort bien, car elle avait dépassé les bornes, sans mesurer exactement les conséquences de son acte, juste en sachant à peu près que cela créerait un conflit entre elle et son ex-colocataire. Cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête ne l’avait pas dissuadé de passer ce coup de fil pourtant, et maintenant, elle se posait de sérieuses questions concernant sa nature profonde. Car elle se savait pleine de défauts, les assumaient pour la plupart, mais ne se sentait pas capable de supporter cet élan de négligence involontaire qui l’avait contrainte à agir. Non, Cat n’était pas négligente, elle était loyale. Le rythme de son cœur s’accéléra, si fort que le bruit des sirènes réussissait à peine à couvrir le martèlement régulier qui se produisait dans sa poitrine et serrant les lèvres au point d’en faire disparaître la pulpe d’un rose naturel, elle se risqua à jeter un coup d’œil à son amie qui, elle s’y était attendue, récupérait ses affaires et annonçait son exil.

Ecaterina venait de recevoir une gifle. Cent fois, mille fois plus terrible que celle qu’il l’avait mise à terre quelques mois plus tôt sur le parking du bar miteux qu’elle avait rejoint après l’appel désespéré d’Aaron. Bien qu’elle ne souffrirait d’aucune séquelle physique, son beau visage se retrouvant préservé de tous coups portés, elle était plus douloureuse, et le pire c’était que cette baffe verbale elle la méritait. Cat avait commis un acte répréhensible ; elle avait préféré minimiser la souffrance que ressentait Charlie en allant contre son avis et en appelant au secours la personne la plus à même de l’enfoncer davantage dans la nostalgie. Quel genre de personne faisait ça à ses amis ? Elle avait assisté à la lente descente de Charlie tout au long du mois, elle avait été à ses côtés pour tenter de lui changer les idées et de la soutenir malgré l’optimisme sincère qui l’animait quant à la réconciliation prochaine de ses amis, mais ce soir, sans savoir pourquoi au fond, elle avait mal agi. Portée par un trop plein de bonnes intentions, et par la beauté d’une scène de retrouvailles comme dans les romans qu’elle admirait tellement, elle avait mis de côté le temps d’un appel toute sa bonne volonté à ne pas brusquer Charlie avant son grand retour à Lima, la terre de tous ses maux. Ce n’était pas dans le but de lui faire mal, car elle l’aimait. Comme une amie, une sœur née d’une autre mère – et Dieu merci. Et pour la toute première fois de sa vie, Ecaterina se retrouvait face à ses erreurs sans aucun moyen de se cacher derrière des excuses, autant dire que c’était déroutant. Elle ne pouvait pas utiliser son enfance, ni ses difficultés à évoluer dans un monde duquel elle avait été coupée, ou encore derrière les nombreux abandons dont elle avait été victime tout au long de sa vie. Elle avait appuyé sur le bouton d’appel en connaissance de cause, sans se poser de questions malgré l’hésitation, et même si c’était facile après coup, elle s’en voulait véritablement, à mourir.

Il était inutile d’argumenter cependant. Ecaterina avait appris à battre en retraite lorsque Charlie était en colère, et plus que les insultes qu’elle s’attendait à recevoir d’un moment où un autre, le silence étudié de la brune lui asséna la gifle de trop. Les yeux de Cat se remplirent de larmes, mais elle se refusa à les laisser couler, car c’était elle qui avait fait une erreur. C’était elle qui avait blessé l’une des personnes les plus importantes pour elle, pas le contraire. Elle n’avait pas le droit de geindre et d’attendre qu’on la réconforte, elle devait rester digne et ravaler l’amertume de ses larmes sans ciller. Elle s’y força. Ecaterina inspira une goulée d’air trop tiède, ce qui la fit tousser à grand bruit, puis après avoir reprit ses esprits, elle se leva à la suite de Charlie, les lèvres toujours réduites en une fine ligne imprécise. Elle baissa la tête pour ne pas se lancer dans un duel de regards avec Charlie – ça aussi, c’était inutile. Toutefois, la déception qu’elle percevait dans les mouvements raides de la jeune femme forcèrent Cat à tenter de la retenir. La blonde lui attrapa le poignet.

« Il fait froid dehors. Allez, viens. On peut trouver une autre solution. » lui dit-elle des larmes dans la voix mais pleine d’espoir. Wyatt devait déjà avoir pris la route à l’heure qu’il était, mais il suffisait d’un autre appel pour l’arrêter. Regardant autour d’elle, la sensation qu’elle avait eue en rentrant dans le commissariat, celle de revenir des mois en arrière, lui fit penser à Aaron. Il n’était plus son filleul depuis quelques temps, et si l’on voyait les choses d’une façon intéressée, il lui devait un service. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Un sourire inconscient, à la limite du soulagement inopiné, vint fendre son expression contrite. Tournant la tête, Cat plongea son regard mouillé dans celui de Charlie « Peut-être que... » commença-t-elle tandis que Charlie lui parlait de Wyatt et de Columbus. Ce fut au tour de Cat de se raidir « Charlie ! Je suis désolée, s’il te plaît. » Elle marqua une pause, raffermit très sensiblement la pression de ses doigts autour du poignet de sa meilleure amie, puis elle murmura, très bas, trop bas « S’il te plaît… » Rien n’y fit. Charlie se défit de son étreinte avant même que Cat n’ait le temps de s’en apercevoir, et lorsqu’elle lui dit à bientôt, elle sentit le trop plein de larmes dans ses yeux se déverser sur ses joues pâles. La regardant passer la porte du commissariat, Cat se mordit la lèvre en remuant sur ses jambes et sans crier gare, elle laissa échapper un « Putain ! » tout à fait inhabituel venant d’elle et pour contrer la colère grandissante dirigé vers elle-même, elle se laissa tomber sur le siège duquel elle s’était levée, la respiration saccadée. Et pour faire bonne mesure, voulant échapper à la crise de panique qui pointait, sa cage thoracique se contractant brusquement sous sa veste chaude, Ecaterina se mit à sangloter.

- Topic terminé
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MessageSujet: Re: 03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima   03. Cutlie on the road/From Columbus to Lima Empty

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