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 03. Light a Sparks

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MessageSujet: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 27 Déc - 16:53


Les hauts parleurs installés tout autour de la place Bellefontaine vociféraient du Kelly Clarkson façon Petit Papa Noël, et Addison regretta immédiatement d’avoir oublié son casque dans la précipitation pour échapper à sa mère en sortant de chez lui. L’esprit de Noël. Je vous en foutrais de l’esprit de Noël. Il n’y avait vraiment pas de quoi se réjouir. Ses premières fêtes de fin d’année avec son père biologique allaient être un massacre. Il avait entendu sa mère rire avec Teddy au petit-déjeuner en se faisant une joie de rencontrer pour la première fois ceux qu’elle appelait maintenant ses beaux-parents, oubliant soigneusement qu’elle avait eu d’autres beaux-parents qui avaient autrement plus de mérite que ces riches qui passaient leur retraite à compter leur petite fortune au centime près. Il aurait bien aimé la voir essayer de le convaincre de les appeler grand-père et grand-mère. Pour lui il n’aurait jamais d’autres grand-parents que son abuelita Carmen et son abuelo Pedro. Mais l’adolescent savait qu’en commençant sa journée par une engueulade avec Rosemary c’était assurément passer le reste de la journée enfermé dans sa chambre à gratter les cordes de sa guitare et il avait malheureusement un programme à tenir. Il avait donc fui par la porte de la cuisine avant qu’elle n’ait le temps de comprendre qu’il était déjà levé ou de lui offrir un pancake au sirop d’érable qu’elle cuisinait à la perfection, mais servi à la table de son cher papa, non merci. De toute façon ce n’était pas son problème si les vieux se faisaient la route depuis le Nouveau-Mexique pour les rencontrer. Il aurait tout donné pour retourner dans le Sud lui. Mais on ne lui donnait pas le choix, et encore moins maintenant qu’il devait tirer cette peine débile de travaux d’intérêts généraux à McKinley.

Se traînant d’une cabane en bois à l’autre, Addison regardait toutes les décorations soigneusement ordonnées sur les étales en sapin avec dégoût en cherchant une boule à neige semblable à celle que lui avait décrite Ingrid avec passion l’autre jour. Cette fille avait de sérieux problèmes d’investissement. Pourquoi tenait-elle à cette chorale qui ne lui apportait visiblement que des commentaires désobligeants et des douches à la glace pilée dans les couloirs ? Le mystère restait entier pour Addison qui faisait de son mieux pour faire profil bas dans les couloirs et se faire oublier de ces dégénérés du Nord. Sortant les mains de ses poches pour attraper l’un des globes, le garçon frissonna à cause d’un coup de vent glacial qui le saisit au visage. Il retourna la boule et regarda les petites paillettes blanches tomber sur un gros sapin vert peint grossièrement. Il détestait la neige, et le froid. Il n’avait jamais eu aussi froid de sa vie. Les hivers à Albuquerque étaient parfois froids, mais toujours secs. Pas comme ici où la pluie et la neige se succédaient sans fin, et où les plaques de verglas représentaient des dangers mortels à chaque coin de rue. Il était obligé de doubler ses paires de chaussettes dans ses nouvelles bottes fourrées, et de vivre engoncé dans un gros pull pour survivre à ses journées d’esclavage dans les couloirs sans chauffage. Pas étonnant que l’indien grincheux se soit jeté sur une peine de TIG plutôt qu’une amende pour ses parents, c’était sans doute plus rentable pour lui d’avoir de la main d’œuvre gratuite pendant des mois que d’encaisser un gros chèque qu’il devrait utiliser dans des activités pour ses élèves. Encore un adulte qui n’agissait jamais que pour son propre bien. Tous des égoïstes.

« C’est 15$ gamin. » Relevant les yeux, Addison se trouva nez-à-nez avec le visage rougi par le froid du gérant de la cabane devant laquelle il s’était planté depuis cinq minutes à agiter distraitement les boules à neige qui renfermaient toutes des figurines plus hideuses les unes que les autres. « Pardon ? » demanda-t-il stupidement, sans lâcher prise sur le socle avec lequel il jouait. « 15$ la boule. Et si t’achètes pas, tu dégages. » Wow, trop d’amabilité. Encore un qui avait tout compris à l’esprit de Noël. Haussant un sourcil arrogant, l’adolescent reposa immédiatement le petit globe. Sérieusement, qui voulait mettre 15$ dans une horreur pareille ? Pas lui, c’était certain. Il trouverait bien autre chose de plus abordable pour remplacer la casse. Cela faisait partie des choses qu’il ne pourrait pas refaire lui-même avec le matériel que lui fournissait le lycée, et il n’avait pas l’intention d’aller mendier des fonds pour réparer ses propres dégâts. Il n’avait besoin de personne. Il se débrouillerait d’une manière ou d’une autre, et s’il fallait qu’il apprenne à souffler du verre lui-même pour ne pas claquer tout son argent de poche dans ces trucs stupides, et bien ainsi soit-il. Il avait appris à forger des fers à cheval lui-même, qu’est-ce que c’était qu’une boule à neige ? « Laissez tomber. » marmonna-t-il en tournant les talons, plongeant à nouveau ses mains dans les poches de son manteau et enfonçant le nez dans son col. Foutu Ohio. Il aurait mieux fait de passer un mauvais moment avec sa mère et de rester chez lui, au moins il n’aurait pas eu à faire face à cet échec ridicule. Face à un stand de déco de Noël. Et maintenant quoi ? Il allait vraiment devoir écumer tous les stands pour trouver les boules à neige les moins chères et les plus moches ? Malgré les allers et venus permanents des piétons venus se presser faire leurs courses de Noël en avance, une fine couche de neige persistait, et Addison avançait précautionneusement de peur de glisser sur la petite pellicule de glace qui s’était déposée. Ses bottes de cowboy n’étaient malheureusement pas adaptées à ce genre de temps, mais il ne parvenait pas à se résigner à les troquer contre autre chose. Il avait l’impression de renoncer un peu plus à ce qu’il avait toujours été en s’adaptant ici. De perdre un peu plus ce que son père lui avait appris. Abandonnant temporairement sa quête de décorations, le jeune homme traîna ses bottes jusqu’au stand de nourriture le plus proche. « Un chocolat. » commanda-t-il en s’appuyant contre le plateau, tirant son portefeuille de sa poche pour en extraire les quelques billets qu’il avait emporté avec lui.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyLun 30 Déc - 19:31

Même si elle ne l'admettrait jamais en public et surtout pas devant sa mère, Kara aimait Noël. Elle appréciait moins la rudesse de l'hiver en Ohio, mais, ce qui lui restait d'âme d'enfant n'était pas sans apprécier les paysages neigeux qui s'offraient à elle et l'esprit festif qui inondait la petite ville. Bien sûr, la jeune Sparks gardait sa mine renfrognée et maudissait les acheteurs indécis qui rendaient son travail au Levis Store si difficile, dans le sens où elle se devait effectivement de travailler pour justifier son salaire. Ce dernier serait d'ailleurs largement dépensé en cadeaux pour les divers membres de sa grande famille. La lycéenne n'avait toutefois absolument pas l'intention d'offrir quoique ce soit à Jessica ou à Dean, il ne fallait pas exagérer l'influence que l'esprit de Noël pouvait exercer sur elle, mais elle comptait faire un petit cadeau à Mama Sparks. Comme toujours, Noël était signe de trêve entre Louise et ses filles, la mère de famille mettant de côté son costume de Cerbère pour cuisiner avec sa progéniture dans une relative bonne humeur et toutes savaient mettre de côté les tensions et les petits drames familiaux pour passer une journée en paix. Cela avait toujours été comme ça, même l'année du déménagement, où Kara et Amanda avaient rendu la vie particulièrement difficile à leur mère. Et maintenant que deux des filles Sparks avaient quitté le nid familial, l'occasion était encore plus spéciale et une certaine bonne humeur semblait avoir gagné Louise ces derniers jours. Peut-être était-ce de savoir que Sara resterait jusqu'au Nouvel An. Cela ne l'avait toutefois pas empêché de rouspéter à propos du cadeau qu'elle se sentait obligée de faire aux O'Connor, les cousins de Dean qui leur prêtaient la maison. La petite K se garda bien de donner son avis sur la question, mais la perspective de lécher les bottes de ces gens, qui se montraient d'une condescendance très mal placée, ne l'enchantait absolument pas. D'autant plus que Louise l'avait chargée de se rendre au marché de Noël et de trouver le cadeau idéal, qui devait apparemment être chic sans coûter trop cher, montrer la reconnaissance sans sembler désespéré et flatter leurs hôtes. La jeune cheerleader avait soupiré en entendant ces critères impossibles, mais avait quand même enfilé sa parka et son bonnet en laine sans broncher devant les sourcils froncés et la mine agacée de sa génitrice.

Relevant son col en fourrure synthétique, elle jura entre ses dents en sentant une froide bourrasque de vent lui balayer le visage. Saleté de ville. Ce froid humide qui glaçait les os et engourdissait les membres, elle ne s'y ferait jamais. Marmonnant après les ridicules réclamations de sa mère, elle traîna des pieds jusqu'au centre ville, usant les bottes fourrées que Mandy lui avait offert Noël dernier. Elle s'attarda un instant sur un stand de parfums artisanaux, pensant éventuellement trouver quelque chose qui pourrait plaire à sa nouvellement étudiante soeur aînée. Mais les effluves tenaient plus du stand de sucreries que de la parfumerie de luxe et s'il y avait une Sparks qui avait des goûts ne correspondant nullement à ses moyens, c'était Amanda. K lâcha donc un soupir et servit un regard tueur - imitation parfaite de celui de sa mère - à la vendeuse et poursuivit sa route jusqu'aux stands de nourriture. Elle observa les divers paniers gourmands, certains semblaient miraculeusement correspondre aux exigences de sa mère. La jeune fille s'attarda plus particulièrement devant un cabanon vantant les mérites de la gastronomie française. Nul doute que cela épaterait les paysans enrichis qu'étaient Siobhan et Patrick O'Connor. La Cheerio n'y connaissait pas grand chose, mais l'appellation « français » était un cachet prestige suffisant. Il ne lui restait donc qu'à trouver quelque chose à trente dollars ou moins.

Et visiblement, elle avait sous estimé le pouvoir qui résidait derrière le business de la gastronomie. Son oeil fut attiré par un panier contenant une bouteille de vin, une petite boîte de chocolat et ce qui ressemblait à un assortiment de pâté. Mais retourner l'étiquette lui ôta toute envie d'achat et elle ne retint pas une exclamation outrée « Cinquante dollars ! » Elle tourna ses prunelles claires vers le commerçant grassouillet et ajouta d'un ton sec « Vous êtes sérieux? Y a des paillettes d'or dans votre piquette ou quoi? » Les yeux globuleux de l'intéressé s'élargir sous l'offense et il tonna avec un accent français prononcé « Petite, ma marchandise vaut plus que tout l'or du monde ! Je fais une offre en or, tu ne te rends pas compte. Du bon vin d'Alsace, des chocolats belges dont ton palais américain ne se remettrait jamais et du foie gras de canard ET d'oie, la fine fleur du Sud Ouest gamine. Cinquante dollars, ce n'est pas cher payé pour ce petit bout de paradis ! » Constatant qu'il avait attiré l'attention, il se tourna vers les quelques badauds qui avaient plongé leurs nez dans ses paniers hors de prix et clama à la cantonade « Cinquante dollars, soixante-dix les deux paniers messieurs dames ! » K leva les yeux au ciel, ne voyant dans cette démonstration qu'une vaste arnaque teintée de chauvinisme. Elle marcha donc le long de cette rangée de stands dédiés à la gastronomie française, se demandant en quoi ces mangeurs de grenouille pouvaient prétendre donner des leçons en matière de bouffe. Mais elle s'arrêta néanmoins devant la cabane d'une dame grisonnante et mit la main sur l'assortiment idéal. Le paquet contenait un livre de cuisine qui tiendrait Siobhan occupée un moment, une bouteille de vin rouge que Pat descendrait en faisant semblant d'en apprécier la valeur et de petites portions de chocolats, pâté - enfin foie gras comme le disait la vieille - et confitures. Pour précisément trente dollars. Elle envoya un rapide sms à Louise, histoire d'éviter un éclat de colère maternelle en rentrant, mais cette dernière confirma que le cadeau était acceptable. La jeune fille trouvait cela bien trop cher, mais ravie de voir sa corvée terminée, elle ne se creusa pas la tête plus longtemps.

Son panier sous le bras, dans une version décidément plus urbaine du petit Chaperon Rouge, elle se mit en quête d'un beau cadeau à offrir à Sara, mais l'odeur alléchante d'un stand de confiseries détourna son attention. Kara avait une alimentation pour le moins douteuse et profitait de sa pratique très assidue du sport pour se gorger de calories à brûler. Aussi, elle se laissa rapidement tentée par des sucres d'orges en promotion et laissa quelques-uns de ses dollars durement gagnés derrière elle. Mais en cette saison des fêtes, elle pouvait se le permettre. D'autant que ses grands-parents ne manqueraient pas de lui envoyer un jolie carte, gonflée de billets verts. Ce ne serait rien d'extraordinaire, Pop et Gran n'avaient guère plus de moyen qu'eux mais ils avaient le sens de la famille et de la religion, qui prônait a priori la générosité en cette froide saison. Les légers excès étaient donc autorisés. L'une des canes rouges et blanches entre les dents, la jeune fille continua sa petite promenade, souriant presque au son de la playlist de Noël, qui ressemblait pourtant un peu trop à celle qui passait là où elle travaillait. Elle s'immobilisa un instant, songeant à s'acheter un thé bien chaud mais rejeta finalement l'idée de payer pour ce qui n'était finalement que de l'eau chaude et quelques plantes. Mais elle remarqua une silhouette qui commençait à lui être familière et, mue par un réflexe quelconque, se redressa de toute sa hauteur et passa une main dans sa longue chevelure, n'osant ôter son bonnet de peur d'avoir une masse informe et toute électrique sur la tête.

K prit finalement une inspiration et se dirigea vers sa cible, suçotant toujours son sucre d'orge « Hey ya ! » lança-t-elle finalement au jeune homme appuyé contre le petit cabanon. Elle lui servit un sourire renversant et tourna la tête vers le vendeur en un battement de cils enjôleur « Oh, un thé au gingembre s'il vous plaît. » Son ton était léger, son visage souriant mais elle observait attentivement Addison et ses réactions. Tout à fait naturellement, ignorant le fait qu'elle abordait ce pauvre garçon qu'elle ne connaissait pas si bien que cela en plein milieu de ses activités personnelles, la Cheerio entreprit de faire la conversation « Comment tu vas? En quête de cadeaux de Noël toi aussi? C'est pas facile, en plus tout est super cher ici. » Elle ne manqua pas d'hausser la voix sur ce dernier point, tendant les trois dollars cinquante qu'on lui réclamait avec son sourire le plus faux. « Un coup de main dans ta quête peut-être? » proposa-t-elle finalement, croquant d'un air mutin dans son sucre d'orge.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyDim 9 Fév - 23:35

Patientant sur un côté de l’étale tandis que son lait chauffait grossièrement au micro-onde, Addison commençait à comprendre qu’il ne trouverait jamais quoi que ce soit d’abordable sur cette fichue place. Payer 4$ pour de la poudre et du lait réchauffés à la va-vite, l’adolescent aurait presque été tenté d’appeler la police pour racket. Mais contrairement à l’amitié inébranlable qui liait sa famille avec le vieux Bobby Wilson, shérif d’Albuquerque réélu depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne, ici il n’avait pas exactement la cote auprès des autorités locales. Récupérant le gobelet en papier avec un soupir à peine dissimulé par ses bonnes manières, il déplora pour la première fois d’avoir été trop occupé à être en colère contre tout le monde enfermé dans sa chambre pour essayer de trouver sa place dans cette nouvelle ville, et de repérer, par exemple, les magasins discount où trouver des boules à neige qui ne le privent pas de sortie pour le reste du mois. Ce n’était pas dans sa nature de s’isoler de la sorte. Pour écrire avec sa guitare parfois, mais il ne recherchait pas la solitude, bien au contraire. Il avait toujours aimé faire partie d’un groupe, se sentir admis, jouer un rôle dans quelque chose de plus grand que lui. Mais depuis qu’il ne savait plus quelle était sa place au sein même de sa famille éclatée, le seul groupe qui n’aurait jamais dû changer, il ne parvenait pas à retrouver ses marques. Avant même d’être physiquement séparé de ses amis d’Albuquerque par le déménagement que sa mère leur avait imposé, l’adolescent avait déjà commencé à se replier sur lui-même, perdu dans sa tête et incapable de partager plus que de la colère vide avec ses amis d’enfance. À Lima, il avait eu la surprise de retrouver Ainsworth, mais en dehors de son ancien pote, le cowboy ne s’était pas franchement lié à qui que ce soit au lycée. Et comme il voyait mal Jamie Ainsworth s’y connaître en boules à neige, cela le laissait donc sans ressource pour sa quête en centre ville.

Il s’apprêtait à jeter l’éponge, rentrer faire des recherches sur internet dans le salon et emprunter la carte bleue de sa mère, s’exposant ainsi à des demandes de contreparties qui ne manqueraient sûrement pas d’arriver et auraient sans aucune doute à voir avec l’arrivée imminente de ses grands-parents biologiques, lorsqu’une voix résolument du Sud le tira de sa torpeur. Reposant son chocolat sur le plateau du cabanon, Addison se redressa pour faire face à la nouvelle arrivante qu’il peina presque à reconnaître sans son uniforme rouge et blanc. Surpris par cette rencontre inopinée, le jeune homme mit quelques secondes à réaliser qu’il n’avait pas réagi verbalement. « Hey toi-même. » répondit-il finalement de sa voix traînante, lui rendant un mince sourire en coin encouragé par les 3000 watts qu’elle venait elle-même de lui envoyer avant de se tourner brièvement vers le racketteur pour passer commande. Ses yeux s’attardèrent un instant de trop sur sa bouche dessinée où était habilement logé un sucre d’orge coloré avant de revenir sur ceux de la jeune fille qui pétillaient littéralement. S’il avait eu l’occasion d’échanger quelques mots avec la cheerleader dont il ne parvenait soudainement plus à retrouver le prénom, toujours de son initiative à elle, Addison n’en restait pas moins circonspect face à l’intérêt que semblait lui porter la jolie brune. S’il avait bien saisi le système hiérarchique de WMHS qui n’avait rien de bien complexe, le fait qu’elle porte un uniforme de Cheerios la plaçait normalement de facto en haut de l’échelle sociale, et elle n’avait donc aucun intérêt à s’intéresser au mec qui devait ramasser les papiers dans les couloirs alors que tout un tas de sportifs devaient se battre pour son attention. Faire partie du Glee Club était déjà visiblement une tare impardonnable pour la plupart des gros bras de l’équipe de football et leurs copines en jupettes, ajoutez à cela qu’Addison n’était même pas scolarisé, s’il n’avait pas fait un mètre quatre-vingt huit de muscles, son destin aurait sans doute d’être balancé dans les poubelles avec les membres du club d’échec. Il n’en demeurait pas moins que la brunette s’était à plusieurs reprises montrée des plus cordiales avec lui, presque entreprenante, et l’adolescent devait bien admettre qu’il était difficile de résister à cette tempête du Sud avec son accent familier et sa bonne humeur contagieuse. Après tout, il n’avait rien à perdre à essayer de se faire une amie à Lima. Et elle était peut-être l’envoyée du ciel pour le sauver au milieu de sa débâcle de shopping…

Cherchant activement son nom dans sa mémoire, Addison se trouva soudain assailli de questions qui s’enchaînèrent à la vitesse de la lumière et lui tirèrent à nouveau un sourire, plus franc cette fois. Visiblement le Seigneur avait entendu ses prières pour une fois. Son regard s’adoucit et il arqua un sourcil en attendant une seconde supplémentaire pour s’assurer que la liste des interrogations de la lycéenne s’était bien achevée avant de se lancer un peu à tâtons, en évitant soigneusement d’user du nom qu’il n’avait toujours pas retrouvé. « C’pas exactement des cadeaux de Noël que je cherche… » commença-t-il un peu embarrassé par la véritable raison de sa présence sur le marché. Ce qu’il avait fait dans l’auditorium des New Directions n’était un secret pour personne à McKinley. Les rumeurs avaient d’ailleurs largement précédé son entrée au lycée en tant que larbin officiel et le garçon n’était pas pas sûr de vouloir savoir quelles elles étaient exactement. Il faisait de son mieux pour faire profil bas et garder ses affaires pour lui sans se laisser marcher sur les pieds, mais il savait que sa présence attirait la curiosité et les regards. Dont celui de sa cheerleader temporairement anonyme. Ce qui semblait tourner à son avantage pour aujourd’hui. Coulant un regard en direction du vendeur qui semblait ne pas vouloir lâcher la jeune fille de son regard lubrique, Addison fronça légèrement les sourcils avant de récupérer son gobelet et de reprendre sa marche dans le froid glacial en s’assurant qu’elle le suivrait plus loin. « Je dois trouver une boule à neige pour le glee club, et je suis pas exactement un spécialiste, tu vois. » poursuivit-il en levant les yeux au ciel avant de lui adresser un regard complice. « Et comme tu dis, tout est super cher, super moche, et pour arranger le tout, les vendeurs sont malpolis. Donc pour répondre à ta question, ça pourrait aller mieux, et j'aurais éventuellement besoin d'un coup de main, si tu n'as rien de mieux à faire. » conclut-il, un sourire discret aux lèvres qu'il dissimula en reprenant une gorgée de son chocolat déjà tiède.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyJeu 27 Fév - 20:29

Kara ne put retenir un petit air dégoûté en croisant le regard du vendeur, qui était clairement en train de la reluquer. Il s'attardait un peu trop longtemps sur les lèvres pleines de la lycéenne et elle détourna les yeux rapidement, remerciant intérieurement Addison d'avoir décidé de se mettre en route. Gardant son air mutin et joyeux, elle but quelques gorgées de son thé à peine infusé, peinant même à déceler la moindre trace de gingembre dans la mixture. Elle contint un soupir et se concentra sur les propos du garçon, qui lui avoua qu'il était en mission pour cette bande de losers du glee club. La Cheerio lui offrit néanmoins un sourire sympathique, l'encourageant à continuer. Après tout, c'était ce qui faisait en partie le charme d'Addison Diaz. Il n'était pas comme les autres. Bien sûr, little K aurait facilement pu sortir avec un membre de seconde zone de l'équipe de foot, s'amuser et cocher sans aucune difficulté un nombre non négligeable d'éléments de sa précieuse liste. Mais c'était trop facile. Trop évident. La petite Sparks aimait à se croire non conventionnelle et surtout, elle n'appréciait rien tant qu'un défi. Et dans le genre inaccessible, ce concierge au black de deux ans son aîné, déscolarisé, blasé, avec une aura de bad boy indéniable, était la palme absolue. Et quitte à remplir certains items clés de sa liste, autant le faire avec quelqu'un pour qui elle éprouvait une évidente attraction physique et qui fleurait bon le Sud. Dans le fond, elle était plus sentimentale - ou du moins nostalgique - qu'elle en avait l'air et même s'il ne venait pas franchement du même coin qu'elle, l'entendre parler avec son accent prononcé la mettait toujours de meilleure humeur.

Visiblement, c'était un jour de chance pour la lycéenne et sa bien jolie proie semblait encline à se laisser quelque peu amadouée. Kara lui servit donc un large sourire blancheur et répondit en laissant à peine quelques secondes s'écouler « C'est ça ou me faire attribuer des corvées à la maison, le choix est vite fait ! » Louise ne manquerait sans doute pas de lui chercher des noises en la voyant rentrer si tard, mais la gamine prétexterait une rencontre inopinée avec une amie. Ce qui n'était qu'une mince altération de la vérité. Elle était effectivement tombé par hasard sur quelqu'un qu'elle appréciait. Le fait qu'il ne soit pas encore amis ou qu'il ne soit absolument pas le genre de fréquentations que Mama tolérait n'était qu'un détail. « Je connais un magasin qui vend un tas de bric à brac de seconde main. Ils font des meubles mais aussi de la déco... Il y aura peut-être un truc sympa et pas trop cher. Sinon, y a un supermarché discount en banlieue. Faut compter dix bonnes minutes en bus. » Pour une fois, sa connaissance des bons plans et deals pas chers de la ville n'avait pas besoin d'être cachée et pouvait même s'avérer utile. Et l'avantage était qu'Addison n'était pas tellement du genre à aller crier à McKinley que l'arrogante K Sparks était pauvre et adepte de Walmart et The Good Will. Bien sûr, elle n'avait jamais prétendu rouler sur l'or et il n'était pas si difficile de remarquer qu'elle avait un job à mi-temps ou qu'elle peinait parfois à rassembler les sommes demandées pour les sorties scolaires ou celles des Cheerios. Mais la jeune fille embellissait tout de même considérablement sa situation au lycée et surtout, sa façade de bitch et ses traits prétentieux décourageaient quiconque de venir creuser d'un peu trop près du côté de sa famille quelque peu dysfonctionnelle.

Little K frissonna légèrement, maudissant cet hiver gris et glacial et regrettant amèrement le climat de Nashville. Elle resserra ses mains gantées de laine autour de son gobelet, mais ce dernier était déjà tiède. Avec une grimace, elle termina son thé en quelques longues gorgées et le jeta dans une poubelle alentour. Elle croqua à nouveau dans son sucre d'orge, histoire de faire passer le goût infect de cette boisson. Puis, pour ne pas penser au froid ou au panier qui allait encombrer son bras pour le reste de l'après-midi, elle ajouta pour aiguiller un peu plus son camarade « Si tu cherches juste un truc pas cher, le supermarché est la meilleure option mais s'il faut que ce soit un peu joli ou original, vaut mieux aller en ville. J'ai deux, trois adresses si t'as besoin d'autre chose ou tu ne trouves pas ton bonheur du premier coup. » Elle lui asséna un clin d'oeil complice et s'arrêta finalement au bout de la place, entre deux imposants stands d'arbres de Noël, le temps qu'il prenne sa décision. Un sourire aux lèvres et concentrée sur son interlocuteur, la pompom-girl ne remarqua pas la manoeuvre qui s'opérait derrière elle, entre deux hommes plus bedonnants que costauds. Ils tentaient visiblement de tirer un immense sapin sur le bord du trottoir, afin de le placer à l'arrière d'un pick-up.

Mais ils n'avaient pas remarquer la menue demoiselle qui s'était accidentellement mis sur leur chemin, aussi fut-elle rudement percutée dans le dos par le tronc massif du conifère. Prise par surprise, la petite perdit l'équilibre et bascula vers l'avant, se rattrapant instinctivement au bras d'Addison pour éviter de s'étalier face contre terre. Ce qui devait arriver arriva bien sûr et le chocolat chaud du choriste se trouva déversé misérablement sur son pantalon. Mortifiée, elle se confondit en excuses « Oh mon Dieu, je suis désolée ! » Kara Sparks détestait perdre le contrôle, ne pas être maître de la situation. Et celle-ci était particulièrement embarrassante. Tâchant de ne pas rougir, elle camoufla sa honte derrière une bonne dose de colère, se tournant vers les fautifs pour beugler d'une voix tonitruante qui n'avait rien à envier à Louise « Vous pourriez pas faire un peu attention, y a des gens qui circulent ici ! Vous auriez pu me faire vraiment mal. » L'un des deux gros bonhommes lui répondit par un commentaire tout à fait désobligeant et, bouillante de rage, K se contenta de répliquer par un geste obscène du majeur. Elle reporta finalement son attention à son acolyte, pour s'excuser une nouvelle fois. Finalement, ce n'était peut-être pas son jour de chance.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyJeu 6 Mar - 0:06

S’adresser à un membre de l’escouade à la queue de cheval haut perché dans l’espoir d’avoir un bon plan pour trouver des boules à neige pas cher pour les New Directions n’était sans doute pas la décision la plus avisée qui soit, et ce malgré le sourire radieux de la jeune fille en question. Il fallait bien admettre qu’elles avaient toutes des sourires Colgate dignes d’un spot publicitaire hollywoodien, mais ils précédaient en général une douche de glace pilée nette et maîtrisée qui les laissait vierge de toute tâche mais ruinait la tenue de leur victime durablement, ou une remarque acerbe adressée à n’importe lequel des élèves qui ne portait pas de veste sportive rouge. Quelques semaines passées dans les couloirs de McKinley et le cowboy avait déjà eu un bon aperçu des pratiques de ces filles aux jupes fendues. Jolies pour la plupart mais empoisonnées jusqu’à l’os. Ces filles là ne transigeaient pas avec la popularité, et se prenaient bien trop au sérieux pour l’adolescent qui ne voyait pas l’intérêt de mener cette petite tyrannie qu’elles auraient tôt fait de payer une fois qu’elles mettraient un pied en dehors du lycée. À Albuquerque il était connu que tout finissait par se payer, et qu’il ne fallait pas se risquer à faire aux autres ce qu’on ne pourrait pas endurer soi-même. Ça n’avait jamais empêché les plus arrogants de faire régner leur loi, et de voler des terrains aux immigrés. Son abuelita lui avait raconté des dizaines d’histoires de ce genre, mais leurs mandats de tyrans étaient souvent brefs, et finissaient mal, si bien qu’on ne les revoyait plus en ville, ou bien assis à l’une des extrémités du bar de Joe qui n’était pas très regardant sur sa clientèle, parias ou mineurs. La question était donc de savoir si sa charmante petite anonyme (temporaire) ferait partie des pommes bien rouges et brillantes à l’extérieur et pourries à l’intérieur, ou non. Le ton chaleureux de son interlocutrice l’avait peut-être induit en erreur et il allait finir par s’en mordre les doigts d’avoir été si spontané. Addison redouta soudain d’avoir été naïf, et d’avoir baissé sa garde trop vite en se laissant prendre par ces yeux d’un gris irisé tout à fait unique qui étaient à n’en pas douter des armes redoutables. Le fait qu’elle ait un accent du Sud ne signifiait pas nécessairement qu’elle était une bonne personne. À son sens c’en était un indice de taille, mais rien ne l’assurait. Cependant contre toute attente, la cheerleader semblait rester fidèle à la bonne humeur qu’elle affichait sur son visage et ne se moqua pas de sa mission pourtant hautement ridicule. Damn, il se serait moqué de lui à sa place. Rassuré par son comportement normal, et somme toute avenant, il se lança dans un effort ultime pour se souvenir de son nom. Il était presque certain qu’il y avait des A. Sara ? Mara ? Tara ? Rien de tout cela ne sonnait juste à ses oreilles, et il n’avait malheureusement personne pour lui donner un petit coup de pouce.

Ignorant tout de la grossièreté de son oubli, l’adolescente se lança dans une explication détaillée de ses options qui laissa Addison sans voix. Il semblait bien qu’il avait pêché en jugeant hâtivement la jeune fille sur son appartenance aux Cheerios. Il n’avait clairement pas parié sur une telle familiarité avec les magasins discount du coin de la part d’une fille qui traînait avec l’élite du lycée. Son sourire se délita pour le laisser bouche bée, incapable de surmonter sa surprise pour articuler quelque chose de cohérent, si bien que la demoiselle aux A se sentit probablement obligée de combler elle-même les blancs dans sa conversation. Avant de passer pour un mollusque sans cerveau le cowboy fit de son mieux pour se ressaisir et prendre part à l’échange qu’elle essayait d’animer. « Je… wow. Merci. » Il tira sa main libre du fond de sa poche pour la passer dans ses cheveux négligemment coiffés en arrière d’un air gêné. « Je débarque un peu en ville et je connais pas grand monde, alors j’aurais sans doute jamais trouvé ces trucs. C’est cool. » Baissant les yeux vers le gobelet auquel il avait à peine touché, sa bouche s’arqua en un sourire embarrassé alors que le fait de ne pas se souvenir de son prénom alors qu’elle était si gentille et d’une aide précieuse virait à la honte pure et simple. Ses chances de tomber sur le bon prénom au hasard étaient assez minces, sa piste des A était tout sauf sûre, et l’adolescent décida que l’affront de lui laisser croire qu’il la confondait avec une autre était plus grand que d’admettre que son nom lui échappait purement et simplement. Elle avait dû lui adresser quelques phrases dans les couloirs, tout au plus, elle ne lui en voudrait sûrement pas. Le regard toujours au sol, Addison tapa deux fois son talon contre le sol gelé avant de se lancer « Je suis désolé, mais ton nom… » pour être interrompu au milieu de sa phrase par un petit cri de surprise suivi du poids tout entier de la cheerleader qui s’effondrait sur lui, et sur son chocolat, fort heureusement tiède, qui venait de se vider sur ses cuisses. Réagissant un peu tardivement, il lâcha immédiatement le gobelet vide pour redresser son amie qui semblait à mi-chemin entre la confusion la plus totale et la rage. Fort heureusement cette dernière n’était pas dirigée contre lui, mais contre deux gars affairés à charger un sapin sur le lit de leur quatre-quatre visiblement responsables de sa chute inopinée. Et les coupables n’avaient visiblement rien à faire des protestations pourtant virulentes de la jeune fille qui juraient terriblement avec son attitude un instant plus tôt. Posant une main sur son épaule, il tâcha de l’entraîner plus loin, là où personne ne manipulait ni boisson chaude ni arbre de Noël. « Du calme firecracker, j’ai pas envie de me battre avec des bûcherons aujourd’hui. » plaisanta-t-il en lui adressant un clin d’œil amical. « Tu t’es pas fait mal ? »

Inspectant la jeune fille avec une pointe d’inquiétude, Addison se tourna finalement vers son propre cas, ou plutôt celui de son jean et de son manteau qui se trouvaient visiblement tâchés de chocolat. Pas question d’aller à la chasse à la boule à neige dans cet état. Les regards insistants qu’il recevait au lycée lui suffisaient amplement, il n’allait pas se balader en ville pour avoir droit au même traitement. Il éclaircit sa gorge avant de relever les yeux pour chercher le regard de la lycéenne. « Si ton offre de m’aider tient toujours, et que tu promets de rester éloignée des gobelets contenant du liquide… J’vais juste avoir besoin de passer chez moi me changer, mais j’ai mon pick-up, on peut aller faire un tour dans ce supermarché… Si ça te dit. » Lui adressant un sourire en coin, il se plaça à côté d’elle de telle sorte que le chocolat ne puisse pas tâcher sa propre tenue mais posa doucement son bras autour de ses épaules pour l’entraîner dans son pas cadencé. « Sinon je te dépose où tu veux en m’assurant que tu ne te fasses pas renverser par un camion de sucres d’orge. »  Le regard luisant de malice, il rompit le contact pour remettre ses mains dans ses poches avant d’ajouter à voix presque basse. « Sans rancune. »
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 7 Mar - 1:08

Kara aurait peut-être dû tenir sa langue. Même si le concierge soumis à des travaux d'intérêts généraux n'avait pas le profil pour répandre des rumeurs, ou même s'intéresser un tant soit peu à la vie lycéenne, la jeune fille avait appris à être plus prudente que ça. Il ne fallait pas faire confiance aux apparences, surtout pas dans le repères de vipères qu'était McKinley High. Elle-même plutôt rusée et bonne comédienne, la petite freshman avait su trouver sa place rapidement, possiblement parce que sa grande soeur était passé avant elle et qu'elle n'avait pas vraiment eu besoin d'une phase d'observation. La gamine s'était acclimatée, avait passé les auditions des Cheerios avec plus de facilité qu'elle ne l'aurait cru. Entrer n'était pas si insurmontable, le problème était de rester. Et de savoir supporter Regina Hemingway, comme la menace pas franchement voilée qu'était Sunny Palmer. La détective du dimanche ne lui avait pas encore causer de troubles, mais Dieu seul savait ce qu'elle lui réservait. Tiffany Stevens avait apparemment reçu son dû néanmoins et cela faisait une épine en moins dans le pied de la jeune fille. Puis, il y avait le problème de ceux qui la connaissait un peu trop bien, ou du moins qui le croyait et qui avec un mot de trop pouvait tout gâcher, comme ce Jace. Son expérience lycéenne ne faisait que commencer, mais ne manquait pas de rebondissements.

Mais la demoiselle s'aventurait avec ce garçon dans un domaine tout à fait différent de la vie d'adolescente mais qu'elle avait bien plus envie d'expérimenter que les affaires internes du lycée. Ces dernières avaient beau rester dans un coin de sa tête, faire partie de l'échiquier géant qu'était devenu sa vie depuis qu'elle était partie à l'assaut de la liste de Mandy, ce n'était pas ce qui la préoccupait actuellement. Son esprit organisé avait fait une distinction entre sa mission Addison et sa mission Cheerios. Certes, la position peu glorieuse mais à la fois étrangement attirante et mystérieuse de sa proie pouvait entacher ses ambitions, mais K était bien trop maligne pour que cela se produise. Du moins, c'était ce dont elle était persuadée et les petits plans que son esprit audacieux avaient élaborés la conduiraient à une réussite certaine. Et elle savait saisir les opportunités qui pouvaient faire accélérer ses manigances, comme elle était capable d'encaisser les imprévus. Ne venait-elle pas d'ailleurs de brillamment le démontrer?

Il lui avait toutefois semblé que le jeune homme lui avait demandé son nom, avant l'attaque perfide du conifère. Kara n'aurait sans doute pas dû être surprise, après tout, elle lui avait adressé la parole en coup de vent quelques fois, sans plus. Et comme cela avait été établi, Mr Diaz n'éprouvait aucun intérêt pour le système hiérarchique de McKinley et ne connaissait sans doute le prénom que d'une poignées d'individus. C'était ce que la gamine essayait de se dire, piquée dans son ego que le garçon sur lequel elle avait jeté son dévolu ne sache même pas comment elle s'appelle. C'était vexant, après tout. D'autant plus pour qui aspirer à devenir populaire, du genre dont on connaît le nom et le visage sans oser lui adresser la parole. Ce n'était pas tant l'amour de ses pairs que la jeune fille cherchait, mais leur reconnaissance, leur respect. Et elle était prête à endosser plus avant sa carapace de garce arrogante, dans laquelle elle se sentait étrangement protégée par ailleurs. Et puis, comme l'avait dit un quelconque penseur célèbre qu'ils avaient évoqué dans son cours d'Histoire, mieux vaut être craint qu'être aimé. Regina l'avait bien compris après tout, même si son emprise s'érodait. C'était avec ce genre d'approche que little K voulait conquérir l'école, mais pas comme ça qu'elle comptait approcher le coeur et le corps de ce garçon ci. Il s'avéra que l'incident et sa réaction impétueuse n'avaient pas eu un effet aussi désastreux qu'elle ne l'avait craint sur l'impression qu'Addison se faisait d'elle. Il se montra plein de sollicitude à son égard et avec un peu de chance, voyait quelque chose d'attendrissant dans la malchance et la fougue de la jeune Sparks.

Aussi, malgré la douleur lancinante dans son dos, elle serra les dents et lui adressa un sourire reconnaissant « Ca va ouais... On a connu pire. » C'était l'exacte vérité d'ailleurs, Kara avait des tendances téméraires et aimait fréquenter la salle de sports, pratiquait jadis le softball, avant de signer chez l'escouade de pompom girls. Elle regretterait sans doute amèrement cet accident de parcours au prochain entraînement d'ailleurs, mais ce n'était qu'un coup. De toute manière, elle n'avait pas les moyens de payer un docteur ou le temps de faire la queue à la clinique pour être examinée. Il fallait donc que ce soit un simple coup. Sinon, cela impliquait faire quelques révélations sur ses allées et venues de l'après-midi à Louise, qui la condamnerait à ne jamais revoir la lumière du jour. Et puis, la Cheerio avait une opportunité unique de s'illustrer sur le terrain pour gagner des échelons dans l'équipe, comme la plupart des autres filles n'étaient là que pour faire de la figuration et des grands écarts ou soutenir - littéralement - leurs camarades. K avait la chance d'avoir un gabarit assez petit, tout en étant souple et finement musclée. Des avantages qui pouvaient l'amener très loin et pas seulement au sein du système féodal de McKinley. C'était la bourse de cheerleading qu'elle visait et ce n'était pas en se blessant stupidement qu'elle l'obtiendrait. Elle tâcha d'oublier, prenant mentalement note qu'il lui faudrait parvenir à prendre discrètement de l'arnica et de l'ibuprofène le soir venu.

Elle reporta donc son attention sur le charmant jeune homme, pour ajouter d'un ton aussi neutre que possible « C'est Kara au fait. » Alias la fille qui t'a renversé du chocolat chaud dessus après s'être pris un sapin. Bon moyen mémotechnique. Elle rejeta sa longue chevelure du côté gauche et remit son sucre d'orge en bouche pour se donner une contenance. C'était gênant et ils ne pouvaient rien y faire, autant passer à autre chose. Addison, pour une raison que la lycéenne ne préféra pas sur-analyser, lui proposa de l'accompagner au supermarché qu'elle avait mentionné, avec un détour par chez lui en bonus. La gamine hocha la tête avec un sourire avenant, s'efforçant de ne pas se laisser distraire par le bras musclé qui l'avait entourée et répondit « Si tu veux toujours de ton guide maladroit, je te suis ! » Ils marchèrent rapidement jusqu'à sa voiture et K essaya discrètement d'évaluer les dégâts infligés à son dos. Il lui semblait que son épaisse parka et son pull avait amorti le plus gros du choc, a priori, pas d'éraflures. La douleur n'était pas aussi aiguë qu'il y a quelques minutes et marcher ne la faisait pas plus souffrir que de rester immobile. Juste un coup. Elle en avait vu de bien pires. Comme le coup de batte à travers la tempe, il y a quelques années, pendant une finale de softball, qui lui avait fait écoper d'un léger traumatisme crânien. Ceci n'était qu'une bousculade. Finalement, ils s'arrêtèrent devant un pick-up, du genre qui avait connu des jours meilleurs. Il lui rappelait celui de Dean. L'ancien, qu'il avait quand elle était petite et qu'il faisait encore sembler d'éduquer ses enfants. Celui dans lequel ils étaient tous partis à la pêche un jour d'été. Kara ignorait posséder ce souvenir heureux et lointain des Sparks et dans sa mémoire - ou son imagination - Jessica ne semblait pas si amorphe et son père riait en ébouriffant les cheveux de Mandy. Déjà coquette à l'époque, elle détestait ça. Sara avait aidé leur mère à faire des sandwichs sans croûte et la petite K avait attrapé le plus de poissons. Elle avait oublié cette scène et était bien incapable de la dater. Elle se rendit vite compte qu'elle s'était immobilisée bêtement devant la portière et secoua donc rapidement la tête, avant de s'installer sans mot dire, un sourire radieux aux lèvres.

La jeune fille fit un clin d'oeil malicieux à son chauffeur improvisé et fit un commentaire étrangement sincère « Nice truck cowboy. » Elle souleva alors son panier de gourmandises et désigna la banquette arrière d'un signe de tête en ajoutant « Je peux? » Cette escapade en voiture lui fournissait une occasion parfaite de se délester de son fardeau. Une fois chose faite, elle se rassit convenablement et attacha sa ceinture, tandis que la radio se mit à crachoter une fois le moteur allumé. De la country résonna bien sûr à travers l'habitacle et arracha un sourire attendri à Kara. Elle avait beau râler après Dean quand il changeait de station dans sa voiture ou après Louise quand elle braillait dans la cuisine, mais miss Sparks n'était pas native de Nashville pour rien. Malgré ses penchants rock and roll, elle connaissait ses classiques et savait apprécier le chant des hillbillies. Alors, elle chantonna doucement avec ce bon vieux Tim McGraw, enroulant distraitement une de ses longues mèches brunes autour de son doigt « Little bit crazy like New Orleans, Memphis blue and Daytona sunny. Soft as cotton in some cut-off jeans. Don't you know... » Elle fit un sourire en coin au jeune homme et ajouta avec un peu plus d'entrain « Ain't nothing in the whole wide world, like a southern girl. » La gamine eu un rire cristallin, préférant ne pas s'aventurer plus loin sur ce terrain. Après tout, même si sa voix plutôt chaude et grave pour une fille aussi jeune se prêtait bien à la country, elle n'avait pas de talent musicaux particulier et n'avait pas non plus envie de passer pour une campagnarde profonde. Elle rejeta machinalement ses cheveux en arrière, avant d'opter pour un début de conversation « Du coup, tu viens d'où exactement? » Elle pouvait faire quelques déductions, en excluant par exemple les états voisins du sien ou même la Louisiane. Et la Floride, qui était une sorte d'entité à part entière. Elle aurait dit Texas profond, quelque part prêt de la frontière en tout cas. Mais ce n'était pas le genre de choses qu'il était bon de mal déduire, aussi préférait-elle avoir une réponse directe. Pour l'encourager ou simplement pour briser la glace, little K ajouta. « Moi de Nashville... » La nostalgie était sans doute perceptible pour qui savait prêter l'oreille et, comme quand elle était en compagnie d'Andie, son accent se faisait plus prononcé à mesure que la discussion progressait et elle retrouvait son phrasé d'origine, dilué par toutes ses années dans la grisaille du Midwest. Il était bon de retrouver une touche de soleil, même si ce n'était que par de vieux souvenirs et de la bonne compagnie.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 14 Mar - 23:14

Ce qui s’annonçait comme une journée monotone à jouer les larbins même hors les murs de McKinley High venait de prendre un tournant autrement plus intéressant avec l’entrée en scène de ce brin de fille du Sud. La moue fermée de l’adolescent s’était estompée pour laisser place à un sourire en coin qui se faisait bien rare. C’était idiot, mais le simple fait qu’elle ait cet accent, certes différent du sien mais bien plus familier que celui des gens de l’Ohio, suffisait à le mettre de meilleure humeur. En réalité, tout ce qui pouvait lui rappeler de près ou de loin le Sud et sa vie d’avant était bon à prendre, et si elle avait un quelconque intérêt à traîner avec lui malgré son statut de paria au lycée, ce n’était certainement pas Addison qui allait s’en plaindre. Le moins qu’on puisse dire c’était que sa vie sociale était limitée à Lima. Il n’avait pas eu le temps, ni l’envie, de se faire le moindre ami dans cette école privée pour petits fils à papa riches où son père biologique avait voulu l’envoyer et dont il avait réussi à se faire renvoyer en un temps record. Les autres membres du Glee Club semblaient partis pour lui en vouloir toute sa vie d’avoir cassé trois boules à neige et deux faux sapins, qu’il réparait lui-même sous les ordres de Miss Je-Sais-Tout Svenssen ou Svensson, quel que soit son nom, qui était la cause première de sa venue au marché. La clique du haut de la pyramide semblait quant à elle garder des distances prudentes, et il n’existait même pas pour le reste des lycéens qui gardaient pour la plupart les yeux sur le sol pour ne pas s’attirer d’ennuis. Si la chance n’avait pas mis son vieil ami Jamie Ainsworth sur sa route, ses journées auraient été bien solitaires. En quittant le Nouveau-Mexique il s’était promis de garder contact avec ses amis restés à Albuquerque, mais la distance avait émoussé la plupart de ses relations, et il n’avait de toute façon rien à leur raconter de ses journées vides d’intérêt. Pour le garçon qui avait toujours été avenant et prêt à rendre service, le revirement était assez radical, et cet isolement ne faisait que le conforter dans sa nouvelle attitude de rébellion permanente contre tout et tout le monde. Mais de toute évidence un sourire d’une jolie fille et le brouillard se dissipait.

Et maintenant qu’il connaissait son prénom, il suffisait qu’il le retienne suffisamment longtemps pour gagner son amitié et avoir l’occasion de fréquenter sa jolie frimousse régulièrement. « Kara… » répéta-t-il en fixant le sol d’un air embarrassé pour l’imprimer quelque part dans son esprit. Il aurait voulu faire un commentaire quelconque pour briser la glace de ce moment d’inconfort, mais ne trouvant rien de plus constructif que des variantes de “joli nom”, l’adolescent la regarda du coin de l’œil remettre son sucre d’orge dans sa bouche en rejetant ses longs cheveux derrière son épaule et ne put s’empêcher de déglutir. « Addison. » finit-il par ajouter après quelques secondes, réalisant tardivement qu’elle ne l’avait jamais appelé par son prénom non plus, et qu’elle avait peut-être été dans la même situation que lui, sans oser le lui demander. C’était sans doute prendre ses désirs pour des réalités, mais ça l’aiderait à se sentir moins gêné et à laisser derrière lui l’inconfort de cette première rencontre officielle. « Faudra prévoir une sortie d’urgence si jamais tu renverses tout un rayon, mais je prends le risque. » Le regard brillant de malice, il relâcha son étreinte légère sur les épaules de la cheerleader pour la laisser marcher à son rythme à côté de lui. Pour sûr, si elle avait autant de tempérament que ce que son accrochage avec ces deux inconnus sur le marché semblait promettre, elle avait tout de la distraction idéale. Détournant le regard du visage de Kara, Addison se concentra un instant pour retrouver la rue dans laquelle il avait réussi à garer son vieux pick-up Ford. Il pouvait se diriger les yeux fermés sur les cinq cents hectares de propriété du ranch de son père, mais il ne savait toujours pas s’orienter correctement dans les rues de Lima. C’était comme si son corps lui-même refusait de s’adapter à cette nouvelle vie. Mais il poussa ces pensées dans un coin de sa tête et tourna à gauche au premier croisement, soulagé de voir le capot arrondi de son tas de boue préféré.

Il inclina fièrement la tête en direction de Kara pour répondre au compliment qu’il ne considéra pas un instant comme ironique tant il aimait ce vieux pick-up qu’il avait retapé seul, en payant pièce après pièce depuis le jour de ses quatorze ans, les échangeant contre des services ou l’argent de poche qu’il recevait pour s’occuper des chevaux. Son père lui avait offert la carcasse, comme il l’avait fait pour son grand frère AJ, en lui confiant la mission de rénover le tas de ferraille. Addison qui n’avait jamais rien souhaité de plus que d’être comme son frère, le portrait craché de son père, plus grand, plus fort, avait pris cette mission on ne peut plus au sérieux. Il s’était entêté jour après jour et nuit après nuit sur le moteur pour pouvoir passer son permis dans sa propre voiture. Deux mille cinq cents kilomètres sur les routes de cinq états plus tard, il avait réussi à emporter ce petit morceau de sa vie d’avant jusqu’en Ohio, l’un des rares souvenirs matériels de son père que sa mère lui avait permis d’emmener. Atout non négligeable, c’était aussi l’une des rares choses qu’elle et ce cher Teddy ne pouvaient pas lui confisquer lorsqu’il n’agissait pas comme la marionnette dont ils rêvaient. La clef de sa liberté toute relative. Le pick-up démarra sans faire d’histoire dans le froid et lorsqu’il se retourna vers Kara qui pointait l’arrière de la cabine, un panier garnis dans les bras, Addison réalisa qu’il avait été tellement obsédé par ce maudit sucre d’orge au coin de son sourire malicieux qu’il n’avait même pas réalisé qu’elle portait ce truc et n’avait pas eu la courtoisie de le lui prendre. « Oh. Ouais, bien sûr. Pardon. » Reportant son attention sur la route pour ne pas risquer l’accident en étant une fois de plus absorbé par sa charmante compagnie, ses bonnes résolutions ne furent que de courte durée et ses yeux quittèrent à nouveau la circulation lorsqu’elle se mit à reprendre en chœur le refrain de McGraw. Son sourire dévoilait maintenant tout à fait ses dents, et il ne put s’empêcher de reprendre avec elle la dernière phrase forcé de constater que le bon vieux Tim avait visé juste. « Ain't nothing in the whole wide world, like a southern girl. »

Bercé par la musique et battant la mesure sur le volant, la route qui le ramenait chez lui avait rarement été aussi agréable. Jetant un regard en direction de sa passagère, ses sourcils se haussèrent de surprise à la mention de La Mecque de la musique country sur laquelle il avait fantasmé bon nombre de fois en jouant de la guitare. « Nan ! Sérieusement ? Quand j’étais plus jeune un des potes de mon frère a voulu tenter sa chance là-bas. Il chantait pas mal, mais ça a pas marché pour lui. Ça doit être dur de vouloir percer, mais faut s’accrocher à ses rêves, pas vrai ? » Tournant à l’angle de sa rue il se gara à quelques mètres de la maison aux piquets blancs dans laquelle il étouffait chaque jour un peu plus et son regard se perdit un instant dans le vague. Plus facile à dire qu’à faire. Ses propres rêves avaient été anéantis à cause de sa mère, et il n’avait plus aucune chance de les réaliser. Il s’éclaircit la gorge pour se tirer de ses pensées et se pencha sur son volant pour s’assurer que la voiture de son beau-père avait bien libéré l’allée et que le champs était libre. « Bref, j’viens d’Albuquerque, NM. Et le pick-up aussi. » plaisanta-t-il pour dissiper l’aura sombre qui ne manquait pas de s’abattre sur ses épaules à chaque fois qu’il devait rentrer dans sa nouvelle maison. Sautant hors du pick-up, il se pressa devant le capot pour ouvrir la porte à sa première invité dans la demeure de l’angoisse. Lui tendant la main pour l’aider à mettre pied à terre, il claqua la portière derrière elle et la verrouilla soigneusement pour éviter le larcin de son panier de Noël. « Normalement la voie est libre, ma mère doit être à un de ses nouveaux trucs de riche. C’est juste le temps que j’enfile un truc, mais je préfère que t’attendes au chaud. » L’adolescent grimpa les trois marches du perron et ouvrit la porte avant de faire volte-face un sourire malicieux aux lèvres en poussant le battant avec son dos, plongeant son regard dans celui de Kara. « Tu m’en voudras pas si je t’offre rien à boire. »

D’abord indifférent au regard que la jeune fille porterait sur le décor qu’il abhorrait, il commença à monter l’escalier qui menait à sa chambre mais s’interrompit au milieu de son ascension pour redescendre quelques marches. « Tu peux monter s’tu veux. Je vais attraper un jean et me changer dans la salle-de-bain. C’est moins… maison témoin qu’en bas. » termina-t-il avant de tourner les talons pour disparaître dans sa chambre et prendre de quoi se changer.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 21 Mar - 15:41

La musique adoucit les moeurs, pas vrai? Et dans le cas des cowboys nostalgiques, c'était d'autant plus vrai. Le jeune homme adressa son premier vrai sourire, plutôt charmant il fallait l'admettre, à little K en entonnant avec elle les dernières notes du refrain de Tim McGraw. La country, moyen sûr et efficace d'attendrir les gens du Sud. C'était d'un tel cliché qu'elle en aurait presque ri. Mais puisque cela allait parfaitement dans le sens de ses plans, la lycéenne s'abstint de toute remarque et préféra en profiter en embrayant sur une petite séquence origin story. Kara avait eu une légère appréhension à mentionner Nashville, qui était certes la capitale de la country et une sorte de ville mystique, mais n'était pas forcément considérée comme le vrai Sud. La ville était trop grande, trop cosmopolite et à la limite de ce que les texans considéraient volontiers comme le Nord. Mais apparemment, Addison était plus enthousiaste que puriste et, comme beaucoup de ses compatriotes, avait une petite histoire à raconter sur cet eldorado du Tennessee. La gamine eu un sourire doux à l'évocation de cette énième récit d'échec. Mais son camarade avait apparemment décidé de voir le bon côté des choses, assénant la vieille rengaine d'optimisme. De Disney à Taylor Swift, ils répétaient tous qu'il fallait croire en ces rêves et que tout le monde pouvait réussir, qu'il suffisait d'y croire. Ce qui était beaucoup plus facile pour des personnages de fiction à la vie pré-déterminée et des blondinettes avec de riches parents et une foule de privilèges. K était elle-même du genre déterminée et ambitieuse, mais elle n'aimait pas se bercer d'illusions faciles et se faire croire que tous ses rêves pouvaient devenir réalité. Dean avait sans nul doute rêvé de Country Music Awards et de gloire à la guitare et il n'y avait qu'à voir ce qu'il était devenu. Jessica vivait dans son propre petit monde de fantaisies et était motivée par l'espoir que tout irait mieux, plutôt que par une véritable volonté de s'en sortir. Sara avait compris, elle, réussi. Et c'était ce modèle rationnel et pragmatique auquel la petite dernière des Sparks aspirait. Néanmoins, faire preuve d'un tel cynisme n'était pas le meilleur moyen de se présenter comme une personne sympathique et amusante. Elle opta donc pour le compromis. « Ah ça, la moitié de Nashville tente sa chance dans la musique, les natifs comme les autres. Je suppose qu'ils ont raison, après tout, ça marche pour certains. » Lancée sur le sujet, Kara se montra bavarde et son visage s'illumina alors qu'elle poursuivit « Ma soeur bosse dans une maison de production là bas, elle m'a montré le nombre de démos qu'ils reçoivent toutes les semaines, c'est dingue quand même. » Et encore, Sara travaillait pour un label indépendant qui n'avait pas une renommée folle en dehors de la scène de Nashville. Elle n'osait pas imaginer ce que les grands studios pouvaient voir défiler comme artistes plus ou moins doués. Parler de sa ville natale et de sa douce aînée la rendait comme toujours nostalgique, mais la perspective de la revoir bientôt l'enjouait plus qu'autre chose.

La lycéenne n'eut pas le loisir de poursuivre sur le sujet, puisqu'elle fut prise de court par la demeure dans laquelle s'engageait le pick-up. S'était-il trompé d'adresse? Bien malgré elle, little K coula un regard en coin vers le conducteur et nota immédiatement le malaise qui régnait soudain dans l'habitacle. Addison tenta de poursuivre la discussion, l'informant qu'il venait d'Albuquerque. Elle avait déduit un peu à côté donc. Sans doute se rouillait-elle après tout ce temps passé en Ohio. La petite brune frissonna légèrement quand un coup de vent fouetta son visage à l'ouverture de la porte, mais elle ne se laissa pas démonter et prit la main que lui tendait son hôte avec un sourire, puis fit un petit bond habile au sol. Encore une fois, ses yeux furent attirés par cette magnifique maison, qui jurait atrocement avec la vieille voiture et l'attitude général du cowboy. Comment diable un garçon avec une telle baraque se retrouvait-il à faire des travaux d'intérêt généraux dans un des lycées publics les plus minables des environs? Quelque chose ne collait pas et Kara ne pouvait douter que le déménagement depuis le Nouveau Mexique ne s'était pas fait dans la joie et la bonne humeur. Cette richesse n'était clairement pas familière pour Addison et encore moins pour son invitée. Elle parvint à tirer la langue d'un air espiègle en l'entendant dire qu'il ne lui servirait rien à boire et le suivit d'un pas léger, mais son esprit tournait néanmoins à vive allure. Bien élevée, malgré les apparences, la jeune Sparks s'arrêta dans l'immense vestibule - ou peu importe comment cette pièce s'appelait - et prit le parti d'attendre sagement que le jeune homme en ai fini. Elle ne pu retenir quelques regards curieux sur la décoration luxueuse et à travers la porte du salon, mais la voix de Diaz l'arracha à sa contemplation, pour l'inviter à le suivre en haut.

Bien entendu, little K ne se fit pas prier et hocha donc la tête avant de s'engager dans les escaliers. Ils se croisèrent sur le palier, alors qu'il sortait de la chambre pour aller se changer et qu'elle s'apprêtait à y entrer. Elle lui adressa un mince sourire, quelque peu déstabilisée par cette entrée inattendue dans son intimité. Sa chambre était effectivement beaucoup moins proprette que ce qu'elle devinait du reste de la maison et la jeune fille s'y sentit tout de suite beaucoup plus à l'aise. La blancheur immaculée des murs et les objets de valeurs qui ornaient les pièces du bas la mettaient mal à l'aise, lui procuraient un étrange complexe. Les Sparks n'avaient jamais été riches, même du temps où ils avaient une maison digne de ce nom. Ils avaient vécu dans un quartier assez populaire de Nashville et leur demeure avait bien vécu, on y trouvait les traces d'une vie de famille agitée, du désordre savamment organisé, des photos des quatre filles et de leurs parents sur les murs, bref, l'endroit avait une âme. Cette maison-ci ressemblait à celle des magazines de décoration que Mandy aimait s'acheter parfois. Sauf la chambre d'Addison, qui le représentait bien au final. Le bureau était mal rangé, quelques vêtements traînaient ça et là et, bien sûr, une guitare était posée contre le mur. Avec une mine nostalgique, elle en pinça quelques cordes, méditant toujours le contraste entre son hôte et son environnement familial. Le mystère autour d'Addison Diaz s'épaississait. Peut-être que sa mère s'était entichée d'un vieux riche, entraînant divorce et déménagement forcé? Les explications ne manquaient pas mais la situation n'en demeurait pas moins étrange.

Un bruit de pas retentit derrière elle et, se sentant prise sur le fait, K fit un petit bond en arrière. Elle s'empressa de s'excuser d'un air penaud. « Désolée, je ne fouillais pas tes affaires ou quoi je... J'étais juste en train de me dire que je me remettrai bien à la guitare. » La gamine avait effectivement caressé l'idée plusieurs fois, n'ayant pas touché un instrument depuis plus de deux ans. Depuis qu'ils avaient quitté Nashville évidemment. C'était son père qui l'avait initiée petite et elle avait continué en autodidacte ou avec des amis, quand Dean s'était enfoncé dans son existence de mollusque accroché au canapé. Après tout, tout le monde là bas savait jouer un peu de guitare, c'était quasiment un rite de passage. La Cheerio avait même pris quelques cours de piano avec Sara, qui elle maniait les touches noires et blanches à la perfection. Sa petite soeur n'avait jamais su jouer autre chose que l'hymne national mais, la guitare, c'était une autre affaire. Elle avait rapidement pris le coup de main et un peu avant son déménagement, pratiquait quotidiennement et, comme de nombreuses petites filles avant elles, était allée jusqu'à mettre quelques mots en musique et s'était prise pour la nouvelle sensation de la chanson. Avec quelques filles de sa classe, elles avaient même voulu monter un groupe de country-rock. A ce jour, la lycéenne était bien incapable d'expliquer ce qu'elles avaient voulu dire par là. Toujours est-il qu'elle avait abandonné la musique au profit du sport assez intensif, qui lui offrait une échappatoire plus radicale. Sur le terrain, elle était loin de la bicoque qu'elle détestait, de ses parents, de ses soeurs. Mais, son esprit vif ne manqua pas de voir là une occasion unique de s'y remettre « Tu... Tu me donnerai des cours à l'occasion? J'ai des bases, mais il faut que je me remette en selle quoi. » C'était un peu direct et il y avait de fortes chances qu'il refuse. Mais, qui ne tente rien...
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyLun 24 Mar - 19:32

Cette Kara ne manquait décidément pas d’intérêt pour le cowboy. À peine venait-elle de lui annoncer avoir vécu dans la seule ville où il aurait pu songer vivre en dehors d’Albuquerque qu’elle révélait que sa sœur bossait pour un label country. De quoi mettre des étoiles dans les yeux d’Addison, si leur rencontre s’était passée deux ans plus tôt. Mais les choses avaient changé depuis, et si la musique tenait toujours une place importante dans son cœur, son carnet de compositions était resté vierge depuis des mois. Il lui arrivait bien de composer des débuts de mélodie de temps à autre sur sa guitare, mais dès que les mots commençaient à affluer dans sa tête pour habiller les notes, Addison posait immédiatement l’instrument et bloquait le processus de création en allant courir jusqu’à l’épuisement ou en passant la serpillère dans les couloirs du lycée. Oh il savait que beaucoup d’aspirants chanteurs auteurs-compositeurs auraient tué pour être à sa place. Les meilleures chansons viennent toujours des endroits les plus sombres, de la mise en paroles de ce qui fait le plus mal, et il était clairement dans le bon état d’esprit de colère et de souffrance permanentes pour accoucher de ce genre de titre. Seulement il n’avait pas la force d’affronter la réalité. Il n’avait pourtant plus rien à espérer maintenant qu’ils avaient déménagé à l’autre bout du pays, mais au fond de lui quelque chose l’empêchait de mettre des mots sur ses sentiments. Peut-être était-ce le fait qu’il avait écrit sa première chanson avec son père. Ou bien qu’il avait toujours partagé ses essais d’écriture avec son frère. Peut-être qu’il avait peur que sa carapace de rébellion ne s’effrite s’il avouait ses faiblesses et se laissait revivre la séparation d’avec sa véritable famille une fois de plus. Quoi qu’il en soit, ses fantasmes de faire quelque chose dans la musique s’étaient évaporés, et il préférait ignorer ce que l’avenir lui réservait maintenant.

Tant que ça n’avait rien à voir avec sa mère, son cher Teddy et cette maison hideuse, copie quasi conforme de toutes les autres baraques du voisinage. Rosiers blancs sur une pelouse impeccablement entretenue, petits buissons taillés en boule, barrières blanches et porche en bois peint, on arrivait chez plein cliché du haut de la classe moyenne. Tout le monde dans le quartier avait le même air hautain et complaisant, les mêmes hobbies ennuyeux qui consistaient à claquer le plus de fric possible dans une association au hasard pour se donner un air philanthrope. Mais ce n’était pas le pire. Ce qu’il détestait le plus c’était la perversité de ce qui se passait derrière ces façades de perfection. Il n’y avait que des gens pourris jusqu’à l’os dans ce quartier, des femmes infidèles sans vergogne et des maris bien trop souvent partis au golf pour être honnêtes. Il avait vite arrêté de courir autour du pâté de maisons pour s’exiler au parc, après avoir été invité à boire une citronnade une fois de trop. Ces femmes avaient l’âge de sa mère, mais ne se gênaient visiblement pas pour tenter de tromper leurs maris avec bien plus jeune qu’elles. Repoussant. Sa mère était, elle, ravie de vivre dans une grande maison où les planchers ne craquaient pas sous les pas, où une femme de ménage ôtait toute trace de poussière avant même qu’elle ne puisse s’installer, et où des tableaux sans doute achetés à un prix indécent remplaçaient complètement les photos de famille et autres souvenirs que l’on croisait d’ordinaire dans une maison. Rien à voir avec le ranch, et encore moins avec l’appartement minable dans lequel ils avaient dû déménager à Albuquerque quand son père avait quitté le navire, les laissant sans ressource. Mais Addison aurait tout donné pour revenir à leur vie d’avant, même sans son père, même sans le ranch, simplement ailleurs qu’ici. Il n’attendait qu’une seule chose : pouvoir quitter cette cage dorée pour tenter de recoller les morceaux de sa vie dans un environnement moins étouffant.

Kara avait bien essayé de ne pas réagir, mais Addison n’avait pas manqué l’air de surprise sur le visage de sa guide du jour en découvrant ce lieu qu’il était pour le moment contraint d’appeler chez lui. Jamais la maison de Theodor Lowe ne serait son foyer. Mais il n’allait pas s’étendre en détails sur sa vie alors qu’il connaissait à peine cette fille, aussi sympathique soit elle. Ce n’était pas le genre d’histoire qu’on balance entre deux banalités en allant chercher de la déco de Noël. Jamie était le seul à être au courant de la situation, et ce n’était que parce qu’il l’avait connu avant que sa vie ne fasse un 180. Moins il avait à parler de sa situation et moins elle lui semblait irrémédiable. Prenant une profonde inspiration en entrant dans sa chambre qu’il avait soigneusement dépouillée de son atmosphère trop lisse de catalogue en laissant s’accumuler les vêtements, les vieux magazines et les livres qu’il était en train de lire, Addison ôta son manteau qu’il jeta sur son lit et fit rouler ses épaules pour en évacuer la tension et récupéra le premier jean qui lui passa sous la main. Il ne fit toutefois pas assez vite pour disparaître dans la salle-de-bain voisine avant que la Cheerio ne fasse son apparition. Après lui avoir rendu son sourire en se collant au montant de la porte pour la laisser passer, il se pressa dans la pièce voisine, soudainement embarrassé de l’avoir invitée à monter. La dernière fille qui avait été dans sa chambre était sa petite amie à Albuquerque. Il y avait peut-être quelque chose de bizarre à l’avoir invitée à monter ? Il était un peu tard pour s’en inquiéter. Et il préférait de toute façon qu’elle soit assise sur son lit que toute seule dans le salon de l’angoisse où il ne mettait jamais les pieds. L’adolescent changea tout de même rapidement de pantalon et retourna au plus vite dans sa chambre où il trouva Kara sa guitare dans les bras. « Y a pas d’mal. » dit-il avec un sourire en coin, tendant le bras pour récupérer son instrument. Sa question lui fit arquer un sourcil et il serra un peu plus la caisse contre lui. « Euh… » commença-t-il alors qu’elle s’empressait de préciser qu’elle n’était pas une débutante complète. Pinçant les lèvres, Addison prit un instant pour regarder la jeune fille devant lui en tâchant de comprendre à quoi elle jouait avec lui. Elle ne le connaissait pas, ne lui avait jamais adressé la parole avant aujourd’hui et  il lui semblait qu’elle n’avait pas vraiment intérêt à être vue avec lui si elle voulait garder son rang de popularité.

« Je sais pas… J’ai jamais donné de cours avant, je suis sans doute pas un très bon prof. J’suis sûr que tu peux trouver mieux en ville. » dit-il en la dépassant pour aller remettre la guitare sous son lit, là où elle aurait dû être. Il ne comprenait pas son intérêt qui le mettait un peu mal à l’aise, mais il était prêt à faire un petit effort pour se faire une amie de plus en ville. « Après, si t’as juste besoin qu’on te remette le pied à l’étrier, j’peux toujours essayer de t’aider. Mais j’promets rien. » Ébouriffant ses cheveux d’une main, il passa un pouce dans la ceinture de son jean en baissant le regard pour la regarder sous ses cils. « C’est comme tu veux. Mais j’suis pas sûr que tes potes m’aiment beaucoup. Y en aurait bien un pour t’apprendre sans t’attirer d’ennuis. »
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 28 Mar - 0:17

L'entrée en matière un peu brutale de Little K déconcerta bien entendu quelque peu le charmant cowboy. C'était compréhensible après tout, ils ne se connaissaient finalement ni d'Adam, ni d'Eve et voilà qu'elle avait sali ses vêtements, déboulé dans sa chambre, touché à ses affaires et réclamait des leçons de guitare. C'était beaucoup en peu de temps, il fallait bien l'avouer. Kara n'était généralement pas aussi directe, ou plus exactement, elle savait aller contre sa témérité et attendre le bon moment avant de se lancer. Mais parfois, il fallait saisir l'opportunité qui ne se reviendrait sans doute pas. Et surtout, cette idée lui était venue subitement et la gamine n'avait pas eu le temps de bien peser la question. Devant les hésitations et les réticences, somme toute naturelles, d'Addison, elle se rendait bien compte que ce n'était pas une idée aussi brillante qu'elle avait bien voulu le croire. Toutefois, se résigner n'était pas Sparks et les arguments du jeune homme n'étaient pas si solides. Si tant est que ce soit bien là le coeur de son problème. Mais chaque chose en son temps. La jeune fille passa donc une main un peu nerveuse dans ses longs cheveux et esquissa un mince sourire à l'intention de son hôte. « Non mais je vais pas demander à un de ces blanc-becs de m'apprendre la guitare, ce serait un peu pathétique quand même. » Elle s'autorisa une mine sardonique, rien qu'en imaginant un idiot comme Julian, ou un quelconque autre membre de l'équipe de foot, lui montrant comment accorder une guitare. C'était risible. Oh peut-être qu'un talent caché était à découvrir quelque part dans les couloirs de McKinley, mais il n'éclaterait pas au grand jour de si tôt, surtout s'il sommeillait chez un membre de la clique des populaires. Encore une chose incompréhensible dans ce fichu Etat. A Nashville, la musique était omniprésente et le nombre de groupes qui se montaient et de dissolvaient au sein d'une classe était plutôt épatant. Ici, il n'y avait qu'un pauvre Glee Club et les band geeks, qui écopaient des pires traitements possibles dans la jungle lycéenne. Comme l'avait judicieusement souligné le jeune Diaz, l'environnement était hostile « Et je me serais bien renseignée sur des cours de remise à niveau, j'avais même vu une affiche à l'Eglise mais bon... » Kara hésita une seconde, n'aimant pas spécialement à faire connaître sa situation financière délicate. Mais elle s'était déjà largement exposée avec sa connaissance des supermarchés discount du coin. Et quelque chose lui disait que malgré sa maison digne d'un décor de cinéma, Addison ne serait pas du genre à la juger sur l'état du compte en banque de ses parents. Elle grimaça donc légèrement et lâcha simplement. « J'ai pas tellement les moyens quoi. »

La conversation n'était pas des plus fluides et la méfiance du jeune homme, couplé au manque de préparation de la Cheerio dans sa requête, n'arrangeait rien. Ils étaient un peu passé du coq à l'âne et la brunette n'avait pas exactement fait dans la délicatesse. Elle s'était lancée sur une pente étrangement honnête, comme si le cowboy avait fait resurgir la fillette impulsive et un peu brusque qu'elle était encore, au fond. Elle avait converti son énergie débordante et ses tendances de tomboy en performance sportive et ambition sociale, mais elle était toujours Little K. Mandy avait hérité de la coquetterie et d'une roublardise innée, Sara était l'incarnation de la gentillesse et de l'honnêteté, Jessica se complaisait dans la dépression. Et Kara était gentiment effrontée, rusée mais franche, d'un cynisme mordant sans pour autant renoncer à sa volonté de s'en sortir. Elle naviguait quelque part là au milieu, sans toujours savoir où se positionner, qui être. Tragédie adolescente vue et revue. Mais Sparks ne manquait pas d'aisance et après un silence un peu gênant, mis un point à cette discussion « Mais c'était une idée comme ça, te prends pas la tête. » Histoire de balayer le sujet, sans pour autant l'oublier complètement, la jeune fille se redressa et servit un large sourire au cowboy. Ce n'était que partie remise, si tout allait comme convenu, elle trouverait bien un moment plus opportun pour essayer de se trouver un nouveau prof de guitare. Et sinon, tant pis pour sa créativité. Il y avait sans nul doute d'autres moyens d'attendrir ce grand gaillard. Qui de préférence n'incluait pas de gestes maladroits. K était peut-être un rien manipulatrice à ses heures - et encore, elle préférait se voir comme entreprenante - mais il y avait des limites. Et se créer une personnalité charmante, innocente et candide de toutes pièces en était clairement une. Même si elle essayait de montrer le meilleur d'elle même et avait plus qu'une idée derrière la petite, la lycéenne n'en demeurait pas moins fidèle à qui elle était. Elle arrondissait juste un peu les angles, cachait ses petits défauts au mieux. Même si cela ne marchait pas forcément, Addison ayant eu droit à une démonstration de sa colère, jamais bien loin et avait certainement remarqué l'air arrogant qui ne la quittait jamais. On se protège comme un peu.

Histoire de se donner un peu d'assurance, elle fit quelques pas vers la porte et rejeta ses longs cheveux derrière elle, avant de finalement se tourner vers son hôte « Je suppose qu'on peut y aller du coup. Et encore désolée pour... » D'un vague geste de la main elle désigna son jean, désormais propre, non sans sentir un mince sourire poindre. « Mais je vais me faire pardonner, tu verra, je connais les rayons de Walmart comme ma poche. Et je suis sûre qu'on trouvera une déco superbement kitsch pour faire plaisir aux lutins chantants. » La boutade n'était pas bien méchante et la Cheerio ne s'en formalisait de toute façon pas trop, puisqu'il était de notoriété publique que ce garçon avait saccagé l'auditorium et que son adhésion à la chorale ne pouvait que faire partie d'un quelconque chantage de la part de la célèbre mairesse. Sue Sylvester était un personnage des plus intéressants mais, en toute honnêteté, Little K était ravie qu'elle ai délaissé l'escouade de pompom-girls au profit du glee club. L'ancienne coach semblait du genre sadique et vicelarde et la gamine avait assez de figures d'autorité à contourner dans sa vie. Un mince sourire toujours sur les lèvres, elle s'immobilisa sur le palier, estimant qu'il était impoli de partir en tête dans la maison d'autrui. Diaz était son hôte et son chauffeur et il aurait été mal venu de prendre la tête du convoi. Et puis, elle s'était suffisamment mise en avant comme ça, il était plus que temps de se placer dans une position moins envahissante et de laisser le jeune homme mener la marche.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 28 Mar - 23:51

Les réserves du cowboy avaient fait s’évanouir en un tournemain le contact facile et léger qu’il avait jusqu’à présent eu avec la Cheerio. Elle avait soudainement l’air plus nerveuse qu’avant, et pas seulement parce qu’il l’avait trouvée avec sa guitare dans les mains. Il s’était laissé amadouer facilement par le charme de la jeune fille, son franc-parler et ses histoires de country, trop heureux de croiser quelqu’un du Sud, mais s’il avait tiré une leçon de ses déboires familiaux c’était qu’on ne pouvait jamais se fier aux apparences. Douter de tout le monde allait contre sa nature. Il avait toujours voulu voir le meilleur en chacun, voir le verre à moitié plein en optimiste invétéré. C’était comme ça qu’il avait été élevé. On lui avait appris à remercier le Seigneur pour ce qu’il nous avait donné et travailler dur pour faire le reste du chemin, à respecter les plus âgés que soi et à imiter leurs bonnes actions, à faire ce qui était juste et à croire qu’il y avait une part de bon en chacun. Quelle bonne blague. Des paroles en l’air que personne n’appliquait. Ses modèles avaient disparu de sa vie sans un regard en arrière. Son propre frère, celui qu’il avait imité toute sa vie, qui lui avait tout appris, lui avait tourné le dos comme si toute cette histoire était de sa faute. AJ avait préféré partir chercher du travail dans une autre ville avec leur père plutôt que de rester en contact avec leur mère, et donc Addison, qui n’avait pas eu son mot à dire dans toute cette histoire. Son père justement, qui avait préféré l’exil plutôt que de faire face aux ragots et de se battre pour son fils. Pourquoi lui avoir bourré le crâne de toutes ces histoires et de toute cette morale si c’était pour tout balancer au fumier au premier caillou sur la route ? Ils ne partageaient peut-être pas le même sang, mais il avait été son monde pendant plus de seize ans. Pendant seize ans il avait été son fils, il l’avait aimé, lui avait fait des promesses pour l’avenir, lui avait fait miroiter qu’il serait son héritier avec AJ. Et tout ça était parti en fumée comme ça, d’un claquement de doigts. Difficile d’avoir confiance quand on a été trahi par sa propre famille. Alors oui, Addison était tout prêt à admettre que toute l’escouade de cheerleaders n’était peut-être pas coupée dans la même toile maléfique, mais il lui fallait plus de preuves, et plus de temps. Tout était un peu trop rapide à son goût. Il s’en serait presque voulu de remettre en doute sa sincérité à vouloir apprendre à jouer de la musique, mais cet intérêt soudain pour la guitare alors qu’elle venait juste de découvrir qu’il n’était peut-être pas qu’un loser de plus dans ce lycée pourri et vivait dans une grosse baraque qui empestait le fric suffisait à faire se lever le drapeau d’alerte de la paranoïa récemment acquise de l’adolescent. Si elle s’attendait à pouvoir fréquenter un de ces fils à papas faussement rebelles qui claquent des billets verts à tout va elle allait être déçue.

Ne sachant pas vraiment à quelle réaction s’attendre de la part de cette petite boule de feu qu’il venait plus ou moins de rembarrer, elle réussit malgré tout à le prendre de court en insultant ouvertement les membres de l’équipe de football qu’elle était censée encourager. Ses sourcils se levèrent de surprise devant son air clairement moqueur et l’adolescent se retrouva encore plus perdu qu’avant. Est-ce qu’elle n’était pas censée être amie avec ces types ? Méfiance mise à part, il pensait sincèrement qu’elle se retrouverait dans une position inconfortable si jamais elle était vue à traîner avec lui. Si jamais ses intentions étaient bonnes, il ne pouvait pas lui souhaiter de devenir la victime des moqueries du haut de la pyramide parce qu’elle refusait de rentrer dans leur moule. Et si elle jouait la comédie, elle la jouait drôlement bien. Que les Titans n’aient aucun talent artistique, ça n’aurait pas été très surprenant, et quand bien même il s’en serait trouvé un qui sache gratter correctement les cordes de son instrument fétiche, la country n’aurait certainement pas été sa musique de prédilection. Il n’en demeurait pas moins que la réaction de Kara l’avait intrigué, et les doutes avaient à nouveau laissé place à la curiosité pour être finalement complètement dissipés par sa remarque suivante. Elle n’avait peut-être pas pris cette décision au pied levé pour essayer de forcer quelque chose entre eux à un rythme plus soutenu que celui auquel le cowboy était habitué puisqu’elle avait apparemment déjà fouiné dans les petites annonces de sa paroisse. Addison s’en voulait à présent d’avoir mis en doute sa sincérité et d’avoir forcé cet aveu sur son budget limité qui la mettait visiblement mal à l’aise. Il repassa sa main dans ses cheveux en baissant le regard pour chercher ses mots et ne pas avoir l’air de se contredire totalement. Il n’avait pas vraiment dit non, mais le message avait été plutôt clair. Revenir sur ses pas alors qu’elle venait d’avouer ne pas pouvoir prendre de cours avec un pro ressemblerait trop à de la charité. Laissant retomber son bras il glissa ses main dans les poches arrières de son jean et releva le nez pour croiser le regard de Kara  alors qu’elle essayait de dissiper le problème en l’invitant à laisser tomber le sujet. La seconde d’après elle sortait déjà de sa chambre en semblant s’excuser encore pour le jean et lui promettait les monts et merveilles de la boule à neige.

Se contentant d’acquiescer d’un hochement de la tête avec un sourire pincé tandis que les mots justes lui échappaient, Addison regretta de ne pas être loquace. Copiant le comportement de son père et des autres gars du ranch, il s’était habitué depuis tout gamin à des silences significatifs et des gestes qui en disent plus long que des discours inutiles. Mais s’il voulait se faire des amis il allait devoir retrouver sa langue et articuler deux trois trucs pas trop débiles. Il récupéra donc son manteau en silence et précéda finalement Kara dans les escaliers, pressant le pas pour se sortir de la maison et verrouiller la porte avant qu’un des voisins ne pointe son nez à sa fenêtre. Il ne manquerait plus qu’une de ces obsédées aille raconter à sa mère qu’il ramenait des filles chez eux quand ils n’étaient pas là… Remettant le contact sur le vieux pick-up, Addison ne démarra pas tout de suite et se tourna finalement vers Kara, attendant d’avoir son regard pour parler. « Tu sais quoi ? C’est débile. Si t’as envie d’apprendre à jouer j’peux t’aider un peu. C’pas comme si j’avais une réputation à tenir dans ce lycée. Tant que c’est cool avec toi, ça m’dérange pas. Et si ça pose un problème à quelqu’un eh bah on règlera ça, rien qu’eux et moi. » Arquant un sourcil arrogant qui ne laissait aucun doute sur l’idée qu’il se faisait du résultat d’un combat avec l’un des gars de l’équipe, ses lèvres se tirèrent en un léger sourire en coin. Il détourna toutefois le regard de celui de la jolie lycéenne pour allumer le moteur et se glisser sur la route. « Bon alors, c’est par où ? » demanda-t-il avant de suivre les indications de sa co-pilote pour se rendre au supermarché du coin. Malgré le réconfort qu’il trouvait d’ordinaire dans le silence, Addison ressentit le besoin de relancer la machine après avoir été la cause du coup de frein dans sa relation naissante avec Kara. Il se lança donc dans une tirade assez inhabituelle, les yeux rivés sur la route et les pommettes légèrement rosies par l’embarras. « On a jamais vraiment été fanas de déco de Noël dans ma famille, mais apparemment en Suède, ou j’sais pas où, c’est un problème super sérieux. Genre personne va regarder ces trucs, mais faut que ce soit parfait quand même. Je jure que si cette fille me parle encore une fois de l’importance des boules à neige pour la parade je vais manger un sapin. Elle en fait des caisses alors que c’est déjà la préférée, faut se calmer… Du coup je compte un peu sur toi pour trouver le truc parfait et qu’elle me lâche. »
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyDim 30 Mar - 9:44

Le soupçon de malaise qui s'était installé, après un début de conversation pourtant simple et agréable, ne s'était pas encore complètement dissipé alors qu'ils retournaient au pick-up du jeune homme. Kara s'était laissée aller à un silence pas si confortable, préférant ne pas engager la discussion et laisser le cowboy lui parler s'il en avait envie. Elle s'assit donc gentiment et observa une dernière fois l'immense maison, qui jurait si affreusement avec le comportement d'Addison. Ce garçon avait cette attitude posée et fière, pas prise de tête et satisfaite de plaisirs simples, propre à bien des gens du Sud. Le bruit du moteur ne se faisant pas entendre, la lycéenne tourna ses yeux bleus vers le conducteur, qui cherchait à s'assurer de son attention. Elle plissa légèrement le nez, intriguée par cette pause sans but, mais il prit bien vite la parole pour l'éclairer. Et le sourire de la gamine imita rapidement celui de son vis-à-vis, l'imaginant aisément remettre à sa place un membre de l'équipe de la foot un peu trop hardi. Elle remit une de ses longues mèches en place et laissa son sourire s'élargir, avant de répondre simplement « Cool ! Je préfère te prévenir que j'ai quand même un peu perdu la main hein. » Euphémisme. Cela faisait plusieurs années que miss Sparks n'avait presque pas touché à sa vieille guitare et elle se remettrait un peu en selle, avant même d'oser se présenter à sa première leçon. Toutefois, elle n'en perdait pas sa superbe et rejeta sa chevelure en arrière avec une mine enjouée et ajouta « Mais c'est comme monter à cheval, ça reste. » D'autant que la petite avait eu une certaine facilité pour la guitare et s'était arrêtée avec un niveau des plus corrects. Avec les bons conseils du jeune Diaz, les accords lui reviendraient sans doute en un rien de temps. Mais le sujet avait soulevé bien assez d'émoi pour aujourd'hui et ils se contrèrent à raison sur la route jusqu'au supermarché. « Prends la grand route par laquelle on est arrivés et je te dirais où tourner après. » Elle pinça ses lèvres en un mince sourire et s'appuya contre le dossier de son siège, après avoir indiqué la bonne direction d'un geste de la main.

Sans qu'elle ne s'y attende vraiment, Addison reprit la parole et expliqua un peu cette situation de boule à neige qui le mettait dans l'embarras. Ce n'était bien sûr pas de son propre chef qu'il s'était lancé dans sa quête, mais ce n'était pas non plus la directrice de la chorale qui l'avait envoyé en mission, contrairement à ce que la jeune fille avait cru. Une fille ayant un quelconque rapport avec la Suède semblait être la source du problème et ce portrait résonna dans la mémoire de little K. Ce devait être la même fille à l'accent étrange qui avait essayé de la recruter. Décidément, elle ne perdait jamais une occasion. En signe de soutien, la gamine leva ostensiblement les yeux au ciel et rétorqua « Y en a toujours une pour faire du zèle. C'est comme cette fille dans mon équipe, Amanda, c'est une grosse control freak qui veut être partout et tout organiser, c'est épuisant quoi. Et Regina fait toujours une montagne de tout, j'te jure, c'est vivre avec les Kardashian ces filles. » L'éloquence soudaine de son camarade avait lancé la Cheerio à son tour, alors qu'elle aurait sans doute mieux fait de garder une langue plus mesurée à l'égard de son escouade en pompoms. D'ordinaire, elle se montrait très diplomate avec les différents clans qui pouvaient exister au sein de la clique des populaires et avait rapidement appris ce qu'elle pouvait dire en présence de qui, notamment au sujet de l'actuelle reine des abeilles de McKinley High. Elle savait qui la soutenait loyalement, qui n'éprouvait qu'un respect minimal envers elle et qui aimerait la voir tomber. Des choses extrêmement importantes pour une freshman ambitieuse. Kara ne comptait pas rester une petite nouvelle aux dents longues longtemps et convoitait la place de head cheerleader et, à plus long terme, une bourse universitaire. Il y avait beaucoup dans la balance pour la jeune fille, ce qui expliquait sa prudence, à la limite de la paranoïa. Mais Addison Diaz n'avait rien à voir avec toutes ces affaires, elle pouvait se laisser aller à quelques aveux. Il n'était même pas scolarisé officiellement que diable. Ce qui, à bien y réfléchir, devait sans doute invalider sa contribution à un glee club scolaire. « Enfin, on doit tous s'accommoder de ce qu'on a. Mais, si j'peux me permettre, pourquoi t'es dans la chorale? J'veux dire, elle a le droit de t'y mettre Sylvester? T'es même pas élève, tu devrais pas avoir à faire ça... » Ce n'était pas un jugement que K portait sur le garçon, mais un simple état de fait et, qui sait, un possible moyen de s'extirper du glee club s'il en avait envie. Elle ajouta néanmoins pour faire bonne mesure « Mais bon t'en fais pas, on trouvera ce qu'il faut pour que Miss Coincée te lâche la grappe avec les boules à neige. » La pompom-girl appuya son affirmation d'un clin d'oeil malicieux, avant d'indiquer la sortie à prendre.

Ils roulèrent encore quelques minutes jusqu'à arriver à la zone commerciale, où se trouvait l'immense supermarché. La jeune Sparks conseilla à son chauffeur de se garer sur le parking du magasin d'équipement de golf, où personne n'allait jamais et qui n'était pas très loin du Walmart. Les deux Sudistes se mirent finalement en route vers le magasin, où la demoiselle le guida habilement à travers les allées encombrées de mères de famille débordées et de jeunes gens confus. Elle esquiva habilement un enfant qui poussait maladroitement un chariot, prouvant qu'elle avait effectivement de bons réflexes et n'était pas du genre à se prendre le moindre obstacle sur sa route, contrairement à l'impression qu'elle avait pu faire. Ils se retrouvèrent finalement devant un large rayon de décorations de Noël, dont une bonne partie était en promotion, si près des fêtes. D'un geste faussement théâtral, Little K désigna les divers amoncellements de paillettes, de plastique et de carton et annonça « Tadaaa ! » Elle s'esclaffa légèrement en désignant un sticker pour fenêtres particulièrement hideux, puis souleva quelques boules à neige, cherchant celle qui pourrait le mieux coller. Certaines étaient simples et - relativement - élégantes, d'autres purement grotesques. « Seigneur... » La lycéenne tendit la boule en verre au choriste-otage et demanda « Je sais pas si elle approuvera, mais c'est intéressant. » La décoration était supposée représenter une scène de la Nativité mais, en raison de l'espace restreint et de la mauvaise qualité de la chose, il était assez difficile de différencier l'enfant Jésus de l'âne. Après un hochement de tête, significatif de son opinion sur l'objet, la brunette s'empara d'une nouvelle boule à neige, plus appropriée. Cette fois, la place Bellefontaine était clairement reconnaissable et plutôt bien reproduite, pour être honnête. Elle la secoua et observa un instant la neige artificielle retomber, avec une mine un rien enfantine. Kara reprit sa contenance, montra la seconde boule à Addison et fit remarquer « Celle-là m'a l'air plus correcte. Et ça devrait faire plaisir à votre chef. » Après tout, la mairesse avait dû payer ou faire chanter quelqu'un pour obtenir la création de ces décos de Noël à l'effigie de Lima. Les touristes achetaient-ils vraiment des objets aussi ridicules? La gamine haussa les épaules et fit un léger sourire à l'intention du jeune homme, cherchant son approbation. Elle voulait bien aider, mais c'était à lui que revenait la décision et si c'était vraiment capital pour échapper aux remontrances d'une wannabe Rachel Berry, ils risquaient d'en avoir pour un moment avant de dégoter la perle rare. Non que la petite Sparks s'en plaigne.
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MessageSujet: Re: 03. Light a Sparks   03. Light a Sparks EmptyVen 2 Mai - 20:05

Le sourire de Kara lorsqu’il céda finalement à sa requête musicale valait bien de mettre un peu ses doutes de côté, mais l’adolescent s’empressa de détourner le regard pour se concentrer sur sa conduite et n’emboutir personne. Ces fameuses leçons de guitare allaient sans doute requérir une bonne dose de concentration, probablement plus de sa part que de celle de sa nouvelle élève d’ailleurs. L’essentiel il l’avait lui-même appris sur le tas avec les autres gars au ranch sans jamais suivre de cours particulier, à force d’imiter son frère et de répéter les mêmes gestes jusqu’à obtenir le son qu’il voulait. Il avait appris à lire et écrire la musique en classe, mais mis à part ça, son rapport à la musique était plutôt instinctif, et il redoutait un peu de décevoir la petite K en se révélant incapable d’expliquer les choses correctement. On n’était pas vraiment du genre à payer pour prendre des cours dans sa famille. Et pas seulement parce que les fins de mois n’étaient pas toujours confortables. Son père avait toujours placé le travail manuel au-dessus de tout le reste : l’école, les arts, tout ça c’était bien beau, mais ça ne nourrissait pas son homme. Si LJ et Addison étaient surveillés de très près par leur mère pour ce qui était des devoirs et des bulletins de notes, leur père n’essayait même pas de faire bonne figure à ses côtés pour les encourager à aller à l’université. Pas plus qu’il ne supportait les tentatives de LJ pour monter un groupe avec ses amis et jouer sur les scènes des bars du coin, ou celles d’Addison lorsqu’il leur présentait la musique qu’il composait lui-même. Les Diaz valorisaient le mythe du self-made man capable d’atteindre le rêve américain grâce à ses efforts continus, un peu de country sur le porche le soir ou au coin du feu pendant la transhumance, mais que ses garçons n’aillent pas se polluer l’esprit avec ces histoires. Pour sûr la tentation de faire quelque chose de plus qu’un simple loisir de sa musique avait parfois effleuré Addison, mais il était bien trop attaché à son père et à ses valeurs pour y accorder plus d’importance. Mais maintenant qu’il n’avait plus à se soucier de ce que pensait son père… Il n’arrivait même plus à écrire. De toute façon, ce n’était pas ce qu’on lui demandait. Il avait juste à apprendre à la Cheerio à gratter quelques notes sans se laisser captiver par la manière dont elle jouait avec ses cheveux. Elle ne le faisait sans doute pas exprès, c’était bien un truc de fille, mais à chaque fois qu’elle tripotait ses longues mèches, son parfum subtil envahissait davantage l’habitacle du vieux pick-up lui laissant son odeur entêtante en souvenir. Aussi charmante qu’elle soit, le cowboy ne pouvait tout de même pas s’empêcher de rester prudent.

Si Kara était venue en mission pour pouvoir partager ses petits secrets avec les Cheerios, elle avait une drôle de façon de montrer sa loyauté en voulant gagner sa confiance avec un portrait au vitriol de ses petites camarades. Le cowboy n’était pas certain de savoir qui étaient les Kardashian, mais ils avaient l’air d’être des gens fatigants, et de toute évidence pas à son goût. Rien qui ne vienne contredire l’idée qu’il se faisait déjà des cheerleaders du lycée en bref. Il se contenta donc d’acquiescer d’un signe de tête discret en vérifiant son rétroviseur pour changer de file. Il coula un regard vers la jeune fille lorsque celle-ci manifesta sa curiosité concernant les New Directions, tâchant de sonder s’il s’agissait d’une question sincère où d’une chasse aux potins. Il ne voulait pas croire qu’il se trompait à ce point sur cette fille pour qui il éprouvait clairement de la sympathie. Pinçant ses lèvres l’une contre l’autre, Addison se retourna vers la route en s’éclaircissant la gorge avant de se lancer dans une tentative de réponse. « C’est un peu compliqué. » commença-t-il un peu honteux de devoir admettre qu’il avait dû plier devant l’administration. Négocier une réduction de peine n’avait pas grand chose de rebelle et son image de dur allait en prendre un sacré coup, mais après tout… Il décollait déjà des chewing-gum de sous les tables, ça ne pouvait pas être pire. « Ma mère a tellement flippé quand ils ont été convoqués au lycée qu’elle a balancé toute ma vie au proviseur et à Sylvester pour qu’ils ne portent pas plainte officiellement. Ça le fait pas d’avoir un fils avec un casier tu vois. » Arquant un sourcil en direction de Kara, il lui offrit un sourire embarrassé avant de terminer son histoire dans de moindres détails. « Du coup la vieille a décidé que si je chantais dans sa chorale, et à condition que je sois un gentil toutou à toutes ses répèt’, elle réduirait un peu ma peine… » Le cowboy détourna le regard en faisant mine de vérifier son angle mort alors qu’il roulait déjà sur la file la plus à droite puis déglutit discrètement en évitant soigneusement le regard de la jeune fille. « Elle fait toujours ce qu’elle veut t’façon la vieille, tu devrais voir le club… Personne n’a le droit de l’ouvrir si elle ne l’a pas décidé, et je te parle même pas de liberté pour les chansons. » Il lui offrit un sourire plus prononcé lorsque Kara lâcha finalement le sujet pour en revenir au but de leur petite expédition en banlieue. Il ne pouvait pas ce tromper à ce point.

Après cinq bonnes minutes supplémentaires de route dans un silence que seul sa radio comblait, Addison aperçut enfin le supermarché dont elle lui avait vanté les mérites mais suivit à la lettre ses instructions en allant garer son vieux pick-up un peu plus loin devant un magasin schmancy fancy mais tout à fait désert. Plongeant ses mains dans les poches de son manteau, il suivit la lycéenne sans commentaire au milieu de la foule qui tentait visiblement de boucler ses achats de Noël dans une confusion digne d’un troupeau de vache affolé par un gars encore un peu vert. Pour sa part, il n’était pas question de dépenser un dollar pour sa mère ou Teddy cette année. Noël ou pas, il n’était pas d’humeur à entrer dans leur petit jeu de faux semblants. Les fêtes de famille étaient pour ceux qui avaient une famille, une vraie. Le choc d’un caddy mal dirigé qui vint le heurter de plein fouet dans la hanche le tira toutefois de ses idées noires et il dévisagea le gamin qui poussait la chose en frottant son poignet qui avait amorti le heurt, avant de rattraper Kara qui s’en était sortie indemne cette fois. Lâchant son poignet toujours un peu endolori, il ne put s’empêcher de ricaner face à l’enthousiasme feint de la Cheerio plantée devant le rayon des horreurs pailletées. « Génial. » marmonna-t-il en secouant la tête, puis il se tourna vers le rayon opposé pour commencer sa fouille. Il put ainsi découvrir l’existence de gnomes verts et rouges qui ressemblaient comme deux gouttes d’eau au Président qui chantaient l’hymne national lorsqu’on appuyait sur leur chapeau, ainsi que des boules à l’effigie de Sue Sylvester qu’il manqua de faire tomber sous le choc. Dans son dos, Kara attira son attention et il cessa de passer en revue les décorations toutes plus inutiles qu’affreuses les unes que les autres. Il avait bien fait de l’amener avec lui finalement, elle était de toute évidence plus efficace que lui. Prenant l’objet qu’elle lui tendait dans sa main, il fronça le nez en approchant le globe de verre de ses yeux pour essayer de discerner la scène. « C’est censé être un Jésus ? On dirait plus un de ces trucs comme dans l’Antiquité là, avec la moitié d’un animal et une tête d’homme, s’tu veux mon avis. » Reposant la boule à neige, non sans l’avoir agitée, Addison se rapprocha de Kara pour observer de plus près sa nouvelle trouvaille avec laquelle elle s’amusait elle aussi comme une enfant. Un sourire bienveillant aux lèvres, il se pencha vers elle pour observer le décor sans lui prendre l’objet des mains. Ça ressemblait vachement au centre-ville ! Et c’était pile là que le défilé allait avoir lieu. Personne ne pourrait lui faire de reproche avec un truc pareil, et enfin on allait lui lâcher la grappe. « On prend ça. » conclut-il immédiatement avant de prendre Kara dans ses bras pour la presser contre lui dans un câlin bref mais engloutissant. Libérant la jeune fille, il garda son bras par dessus ses épaules pour l’entraîner en direction des caisses. « T’es mon envoyée du ciel, little K. J’sais pas c’que j’aurais fait sans toi. Mais avec ça, obligé elle va me foutre la paix. J’t’en dois une. » Baissant son regard brillant vers elle, il pressa tendrement son épaule. « Ça vaut bien quelques cours de guitare. » termina-t-il avec un clin d’œil.
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