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 04. You've been slushed

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Whitney H. Pierce
Whitney H. Pierce
WHP is the cutest !
Age : 18 ans
Occupation : Etudiante en Anthropologie au College of Arts and Sciences de l'OSU
Humeur : Dancing Queen
Statut : En relation témoin avec Milan "Abba" Abbadelli
Etoiles : 583

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Instant Crush - Daft Punk
Glee club favori : Je me fiche totalement des chorales
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MessageSujet: 04. You've been slushed   04. You've been slushed EmptyMar 29 Avr - 22:53

Elle connaissait cette sensation.
Un jet à vous couper le souffle, qui en plus de l'effet de surprise, parvenait totalement à vous déstabiliser.
Les rires qui fusaient autour de vous, rajoutant au ridicule de votre situation. Et ce froid, ce froid, qui après avoir paralysé votre visage s'attaquait à vos vêtements, jusqu'à vous glacer jusqu'au bout des os.
Et puis l'impossibilité dans un premier temps de voir quoi que ce soit et donc de déterminer...

***

Whitney était sortie de son cours de sport encore plus fatiguée qu'en y allant. Deux heures de piscine, ça vous achevait une jeune femme déjà épuisée par trois devoirs à rendre, un cours de danse intensif le week-end précédent et de nouvelles répétitions sans fin à prévoir avec la chorale du lycée. La blondinette avait généralement un moral d'acier mais tous les bouleversements des dernières semaines avaient agi à retardement sur son métabolisme de petite poupée parfaite. Elle s'était levée tellement grognon ce matin que Brittany avait préféré s'adresser au chat plutôt qu'à elle pendant toute la durée du petit déjeuner (ce qui n'était pas si surprenant que ça, après tout Loubou était un membre de la famille à part entière).
Cette mise à l'écart l'avait horriblement agacée, et elle était partie pour McKinley en marmonnant à grand peine un "salut" peu aimable.
Pourtant, après avoir consciencieusement séché ses cheveux dans les vestiaires des filles, les bras serrés sur ses livres de cours tandis qu'elle remontait les couloirs vers sa prochaine salle de classe, Whitney n'aspirait plus qu'à une seule chose, rentrer chez elle, retrouver sa grande sœur adorée et lui présenter ses excuses avant qu'elle ne la réconforte avec du chocolat chaud pour enjoindre Winnie à lui raconter ses tracas ou le chemin que prenaient les répétitions New Directions, sans Sue à plein temps, mais avec plein d'idées à revendre.
Plus que deux heures d'Histoire et une toute petite heure d'Anglais et elle pourrait retrouver le confort du loft de Brittany...

***

...Qui était à l'origine de ce slushy ?
Whitney n'en savait rien. Sous le choc et la surprise, elle avait laché ses livres et se tenait, les yeux fermés, la tête baissée, et les mains en position de défense.
Sa bouche était grande ouverte, mais aucun son ne parvenait à s'en échapper. Elle était figée sur place tandis que l'assemblée ne semblait pas vouloir cesser de rire.
Une main ferme saisit son bras soudainement et l'attira loin de la foule.
Les yeux encore fermés, obscurcis par la glacé pilée qui lui brûlait les joues et les paupières, Whitney se laissa entraîner sans protester.
Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle était victime de cette tradition lycéenne, surtout depuis qu'elle avait rejoint les ND, mais c'était sans doute la fois où elle se montrait le plus vulnérable depuis la rentrée.
Les premières semaines, elle avait honteusement couru se réfugier dans les toilettes, et il lui était arrivé d'en pleurer de rage le soir dans les bras de sa sœur.
Elle avait ensuite très vite compris que plus elle se montrait vexée et blessée, plus ses détracteurs s'en trouvaient ravis et elle s'était finalement contentée d'hausser les épaules et de filer se nettoyer le plus rapidement possible.
Mais aujourd'hui elle était exceptionnellement fatiguée et fragile... Et elle se retrouvait maintenant dans ce qu'elle reconnaissait à la couleur des murs comme les toilettes de McKinley.
Elle avait marché le regard fixé sur le sol pour ne pas perdre le fil avec ses yeux peinant à s'entrouvrir.
Son bienfaiteur avait fermé derrière eux le loquet des toilettes pour qu'on les laisse tranquilles et elle pouvait maintenant distinguer qu'il ou elle lui tendait une serviette en papier avec laquelle Winnie s'empressa d'essuyer son visage.
Après le dégoût et l'hypothermie, c'était maintenant une surprise sans limites que l'on pouvait lire sur ses traits tandis qu'elle reconnaissait son sauveteur.

"Henry ?" demanda-t-elle sans y croire, avant de jeter un coup d'oeil circulaire autour d'elle. "Attends une seconde là... On est dans les toilettes des filles... Ou des garçons ?"

Comment aurait-elle pu deviner si la couleur des murs était la même ? Whitney Heather Pierce n'avait jamais mis les pieds dans les toilettes réservées au sexe opposé.




Oeuf #3
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
HWB ★ I'm sexy and I know it
Age : 18 ans
Occupation : Etudiant au Fisher College of Business de l'OSU, tailback des Buckeyes du campus de Lima & membre de la fraternité Alpha Bêta Epsilon
Humeur : Aventurière
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MessageSujet: Re: 04. You've been slushed   04. You've been slushed EmptyDim 25 Mai - 15:59

Mia Jenkins était l'archétype même de la fille bien chiante. Trop appliquée, trop impliquée, elle faisait de chaque tâche une lutte personnelle. Pour une bigote, elle était drôlement égocentrique, même si la subtilité de sa personnalité n'était pas à la portée de tous. Emissaire de Dieu à plein temps, elle se transformait en véritable apôtre du Glee Club à ses heures perdues, et redoublait d'efforts depuis la démission partielle de Sue Sylvester et l'arrivée de plus en plus imminente des Sectionals. Par malchance, les championnats de football s'approchaient également, et entre un Glee Club sans intérêt et une place de quarterback, le choix d'Henry était vite fait. Ce qui n'était pas du goût de tous, dont Mia, qui s'était chargée la première de recadrer le troupeau, comme la bonne bergère qu'elle était. Henry ne doutait pas que malgré le rejet et les protestations elle ne baisserait pas les bras. Une vraie mauvaise herbe, opiniâtre et résolue. Son discours était d'un ennui mortel, aussi intéressant que le cours de Mrs. Mann sur les maximes de l'école - un programme estampillé Figgins - quoique cette dernière avait au moins le don de captiver l'attention. Mia, sous ses cols roulés difformes, peinait quand même à dissimuler une poitrine généreuse que son caractère assommant rendait totalement insipide. De toute évidence elle ne se rendait pas compte que ce qui lui fallait c'était un poncho si elle voulait éviter l'effet push-up. Henry était peut-être aussi légèrement obsédé par les seins, mais trouvait cette distraction plus amusante que le sermon de Mia, qui bravait la marée humaine à contre courant pour tenir la distance. C'est important, tout le monde est très enthousiaste, country, cœur, cœur. C'était à peu près le plat qu'elle lui réchauffait tous les jours, avec le même entrain et la même conviction. C'était ce qui le rendait le plus malade, quelles que soient les baffes qu'elle se prenait elle couvrait ses bleus à merveille et feignait parfaitement l'indifférence. Ils auraient dû envoyer Sunny, elle au moins aurait rendu l'échange plus pimenté. Et qui avait eu cette idée extraordinaire d'écrire des chansons originales ? Qui ? Henry n'avait jamais assisté à ce genre de concours, mais quelque chose lui disait que le jury était composé de bouseux arriérés qui prendraient de toute façon une chanson de n'importe quel groupe à la mode pour quelque chose d'original. Alors à quoi bon se creuser les méninges ?

Et tandis qu'il continuait allégrement à l'ignorer, sa voix se confondit soudain dans un splash retentissant qui la cloua sur place. Soulagé, Henry leva les yeux au ciel en guise d'hallelujah et continua son chemin, loin des rires qui fusaient déjà derrière son dos. Heureusement, il avait beau faire partie du Glee Club il jouissait comme qui dirait d'une immunité. Du moins personne n'avait encore jamais eu l'audace de s'attaquer à lui, de peur des représailles sans doute. Et de peur de manquer la prochaine soirée de l'année, lorsqu'il déciderait de fêter l'anniversaire de quelqu'un d'autre, dans la maison d'une riche divorcée partie en vacances. Avec piscine et tout le tintouin, pour construire de nouveaux souvenirs en remplacement de son tête-à-tête avec Harper dans le placard des Pierces. Un bébé conçu dans le jacuzzi, un concours de plongeon depuis le toit ou le sauvetage d'une idiote trop ivre pour flotter à la surface. Henry n'était pas non plus aveuglément confiant. Il savait même qu'un slushy l'attendrait un jour au détour d'un couloir, renversé de la main de Regina en personne. La guerre serait alors déclarée - quoiqu'elle l'était déjà depuis qu’il les avait traités, elle et sa clique, d'adeptes de soirées Scrabble. La connaissant, elle préparait certainement sa vengeance dans son coin et attendait le bon moment pour la mettre à exécution. Quoiqu'il en soit, Henry eut l'impression de devenir fou lorsqu'il fut témoin de la même scène que celle qu'il venait de fuir, quelques rangées de casiers plus loin. Il se savait un athlète hors pair mais tout de même, il n'avait pas déjà fait le tour complet de l'établissement. Lorsqu'il remarqua alors la tête blonde de Whitney, ses lèvres s'étirèrent en un sourire carnassier. Dieu qu'il aurait aimé le balancer ce slushy-là, mais la vision d'une Whitney déconfite et frigorifiée valait dans tous les cas la peine. Triomphant, il se dirigea vers la foule, qui s'écarta machinalement sans même qu'il n'ait besoin de prononcer le moindre mot. "Allez voir ailleurs, là bas vous verrez Mia Jenkins pataugeant dans un slushy framboise je crois." ordonna-t-il alors qu'il tirait Whitney vers lui dans le sens opposé. Lâchant son poignet une fois dans les toilettes, il verrouilla la porte - Mia se débrouillerait autrement - sans même vérifier sous les cabines au préalable. Il tira quelques serviettes avant de les tendre à la pauvre victime, puis s'adossa au mur, les bras croisés et l'air continuellement satisfait. Interdite, elle lui posa une question ridicule après s'être bravement essuyé le visage. Son geste précis trahissait son habitude, ce qui eut le don de ravir Henry encore davantage. "Parce que ça change quelque chose ? Bon je te donne un indice : pas d'urinoirs, de flaques collantes et d'odeur de pisse. Oui, ça fait trois indices." dit-il avant qu'elle ne le corrige, cartésienne comme elle était. "Mais bon je suis pas venu parler pipi avec toi."

Le cadre était rêvé. Whitney était en position de faiblesse, dans un état lamentable qui ne la mettait pas à son avantage. Elle était déstabilisée - l'effet du froid sur le cerveau peut-être, simples spéculations - et serait donc plus à même de coopérer. "Je vais dissiper tes doutes tout de suite, j'y suis pour rien dans ça." avoua-t-il en signifiant ses vêtements dégoulinant d'un geste nonchalant de la main. "Même si j'aurais bien voulu, je dois le dire." ajouta-t-il en hochant les épaules, un air faussement désolé peint au visage. Il inspecta les lieux d'un coup d'œil circulaire. Les miroirs étaient lustrés, du moins assez pour refléter quelque chose, les sols presque immaculés et il émanait une odeur fruitée, un mélange de tous les parfums desquels les filles s'aspergeaient entre deux cours. Il y avait même de l'encens qui fumait encore sur le rebord de la fenêtre du fond. De l'encens bordel ! Dans quel monde vivait Whitney Heather Pierce pour faire l'amalgame entre les toilettes des filles et les toilettes de garçons ? Henry regretta aussitôt d'avoir été si magnanime, il aurait dû l'emmener de l'autre côté du mur pour la déstabiliser encore plus, mais il savait que les toxicos du lycée squattaient H24, trop débiles pour se rendre compte que fumer dehors les exposerait moins au danger d'être pris en flagrant délit. "Parlons peu mais parlons bien. T'as raconté quoi à Michael sur moi ?" Le ton était donné.
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Whitney H. Pierce
Whitney H. Pierce
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MessageSujet: Re: 04. You've been slushed   04. You've been slushed EmptyJeu 5 Juin - 22:19

Se retrouver enfermées dans les toilettes de McKinley avec Henry Watson-Brown, Winnie était prête à parier que c'était le rêve de nombre de ses petites camarades, surtout depuis que le jeune homme avait rejoint les rangs de l'équipe de football du lycée. La blondinette ne comprenait pas vraiment ce qui le poussait à vouloir à la fois s'établir une réputation de geek loser (avec les New Directions) tout en essayant de maintenir celle de sportif accompli et sexy qui ne manquait pas d'enlever son t-shirt mouillé à la fin de chaque entrainement et qui l’élevait au rang de demi-dieu parmi les adolescentes en furie de McKinley.
Non, Winnie se méfiait. Et Winnie vivait son pire cauchemar.

Reprenant ses esprits, elle soupira de soulagement quand le footballeur lui assura qu'il s'agissait bien des toilettes des filles, "Oh Dieu merci !" La honte ne l'aurait plus quittée si, en plus d'avoir reçu un slushy en pleine figure, le bruit se mettait à courir qu'elle s'était retrouvé entraînée dans les WCs des garçons... Ignorant la remarque désobligeante que lui avait lancé Henry, Whitney abandonna son sac à dos à terre et se rapprocha des miroirs pour évaluer les dégâts. Son visage avait presque retrouvé une apparence normale mais son gilet en laine et sa robe rose étaient trempés et des morceaux de glace pilée dégoulinaient de ses cheveux. "Oooooooooooh", gémit-elle en grimaçant tandis qu'elle essayait d'enlever le plus gros face à la glace. "Et ma rooobe", lâcha-t-elle en serrant les dents. La jeune fille abandonna un instant sa chevelure frisée pour se concentrer sur les multiples taches qui envahissaient le tissu. Gardant la même serviette qui avait servi à essuyer son visage, elle se concentra sur le vêtement avant d'abandonner, réalisant qu'elle aggravait sans doute les choses. Un des autres inconvénients du slushy, hormis la honte, le froid et les risques de glissade, c'est que cela vous bousillait les plus jolies de vos tenues !
"Rah, je suis bonne pour passer ma soirée à essayer de ravoir tout ça..." continua-t-elle de râler. Elle s'interrompit, gênée par la présence déstabilisante d'Henry dans un coin de la pièce. Toute à son drame vestimentaire, elle réalisa qu'elle avait manqué à la plus élémentaire des corrections. Sa relation avec celui que tout le monde surnommait HWB n'avait jamais été au beau fixe, et rien ne l'avait forcé à la tirer de là. En d'autres circonstances, Whitney serait même allée jusqu'à le soupçonner d'être à l'origine de tout ça, mais il l'avait reconnu lui-même, malgré le plaisir qu'il aurait pu retirer dans l'histoire, il n'y était manifestement pour rien. C'était donc la moindre des choses de lui adresser des remerciements en bonne et due forme. "Je..." commença-t-elle, hésitante. "Henry, je voudrais te remercier, lâcha-t-elle d'un seul souffle. "Tu n'étais pas obligé, mais tu l'as fait, et j'apprécie beaucoup... D'ordinaire je ne réagis pas aussi mal, mais entre les devoirs à rendre, la fatigue, les sectionals qui approchent..." Whitney s'était rapprochée du mur contre lequel s'appuyait Henry, triturant ses mains et baissant les yeux comme une petite fille qui a une chose importante à confesser à ses parents. Les paroles cinglantes du jeune homme et son ton presque agressif l'interrompirent dans sa plaidoirie.
Qu'est ce qu'il avait annoncé plus tôt ? Qu'il n'était pas là pour parler "pipi" avec elle.
Alors c'était donc ça... On en arrivait à Michael. Son pauvre cousin que l'athlète n'avait pas hésité à débaucher en profitant de sa faiblesse pour s'approprier le loft de sa sœur et le transformer en squat pour adolescents sur-hormonés lors d'une soirée qui n'avait pas fini de laisser des traces dans le logement des sœurs Pierce. Ce qu'elle avait dit à Michael ? Rien de bon sur le compte du sportif, pas de doute. Mais l’intéressé n'avait pas besoin de le savoir.
Elle releva les yeux et lui décocha un regard plus froid que le liquide qui lui avait été jeté au visage. "Je ne vois absolument pas de quoi tu parles" lança-t-elle en se détournant vers le miroir, se replongeant dans l'observation minutieuse de ses cheveux.
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Henry Watson-Brown
Henry Watson-Brown
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MessageSujet: Re: 04. You've been slushed   04. You've been slushed EmptyJeu 7 Aoû - 0:17

Tout le monde le savait, les filles étaient pleines de contradiction. Whitney n'échappait pas à la règle, malgré les airs supérieurs qu'elle aimait se donner - à cette pensée, Henry se demanda sérieusement si lui aussi renvoyait l'image opposée de celle qu'il essayait naturellement de refléter. Elle était un esprit un peu trop sage coincé dans un corps de fillette. C'était sans doute ce qui la rendait si difficilement crédible. Du haut de son petit mètre cinquante, elle inspirait autant de crainte qu'un chihuahua dans un chenil. Et comme eux, elle aimait particulièrement aboyer et se pavaner la tête haute, pour se donner l'impression que le monde entier ne tournait pas seulement au-dessus de ses yeux. Elle pouvait feindre autant qu'elle voulait cette confiance accomplie, Whitney était bien vite rattrapée par le naturel. Au fond, elle était une adolescente comme les autres, faite de craintes dérisoires et de mièvres émois. En la regardant, Henry pouvait se rassurer d'être tout à fait la personne qu'il croyait être. Après tout si ce n'était pas le cas, il ne serait pas celui qui la toiserait, adossé au mur des toilettes des filles, tandis qu'elle essuyait sa dignité avec des serviettes bon marché. Le spectacle était tellement pathétique qu'il se demanda un instant si, au contraire, Whitney n'était pas aussi maligne qu'on ne pouvait bien le penser. Peut-être qu'elle le testait pour mieux pouvoir rapporter à son cousin que, comme il semblait le croire, son prétendu ami n'était rien d'autre qu'un diabolique goujat. Par précaution Henry ne dit rien, même si comme toujours il affichait cette mine désolée qui s'apparentait plus à du mépris qu'à de la sollicitude. De toute façon, Whitney était bien trop petite pour jauger l'expression de son visage, et bien trop obnubilée par cette piètre comédie de désolation qu'elle jouait devant le miroir. A chaque parole qu'elle débitait Henry ne pouvait s'empêcher de rouler des yeux, encore et encore, sérieusement intrigué quant à l'instant où, en chemin, Whitney avait bien pu égarer cette fierté à laquelle il aimait se confronter.

Oh ma robe, oh mes bouclettes, oh mon teint de porcelaine. L'espace d'une minute, Whitney avait comme qui dirait oublié qu'elle avait un spectateur qui, à la base, n'était pas son plus grand admirateur. Henry avait envie de se racler la gorge pour lui rappeler qu'il était toujours là, tout inquisiteur qu'il était, mais il préféra assister juste quelques secondes de plus à ce malheureux numéro, histoire de le graver avec précision dans sa mémoire pour le jour où, dans un moment de lucidité, la blondinette lui ferait un commentaire désobligeant dont elle avait le secret. Sans vouloir enfoncer le clou, Henry aurait pu parier que Whitney était de ce genre de filles à avoir des vêtements de rechange dans son casier, juste pour contrer cette éventualité. Plusieurs fois il avait vu Mia dans une tenue le matin avant de la croiser dans une autre aux répétitions. Et à en juger par le caractère tout aussi désuet de chacune d'entre elles, il pouvait affirmer sans crainte d'être injurieux qu'elle ne se changeait pas au nom de la mode ou pour séduire les rares garçons qui poussaient la chansonnette au glee club. Même si c'était difficile à croire à cet instant, Whitney était tout de même une jeune fille prévoyante et, toujours sans intention d'être injurieux, elle était très certainement habituée à la douche de glace pilée. Ou peut-être pas, à en juger par la façon dont elle se dévisageait dans le miroir, affolée comme une midinette qui aurait vu passer devant elle la dernière place du concert des One Direction. Clairement, Whitney H. Pierce était un être de contradiction. Ou alors elle était simplement un peu trop coquette pour supporter une vision aussi avilissante d'elle-même. Quoiqu'il en soit, en agissant avec une telle théâtralité, elle ajoutait à son aura d'outrecuidance une légère dose de niaiserie qui, aux yeux d'Henry, la décrédibilisait au plus haut point. Placide, Henry inspectait ses ongles tandis que l'adolescente cessa enfin son manège, dans un élan soudain de lucidité. Bien qu'intrigué, le californien ne releva pas la tête, feignant être absorbé par l'ennui mortel dans lequel elle l'avait plongé.

Les remerciements inespérés qu'elle articula le forcèrent cependant à sortir de sa consciente apathie. Perplexe, il fronçait les sourcils, comme s'il avait du mal à reconnaitre la fille qu'il avait en face de lui. Il aurait même pu se sentir coupable d'avoir pensé toutes ces atrocités sur elle, mais il gardait bien à l'esprit que, quelque part, sommeillait en elle la lionne vindicative qu'il aimait tant contrarier. Et, surtout, il n'oubliait pas les soupçons qu'il nourrissait à propos de son implication dans le comportement récemment distant de Michael. Les devoirs, la fatigue et les sectionals. C'était donc ça, la raison de son inattendue crise de nerfs. Ce n'était pas si étonnant que ça, après tout, petite comme elle était Whitney avait moins de place pour emmagasiner tous les désagréments du quotidien. Il avait envie de lui dire qu'il avait fait ça uniquement pour mieux pouvoir s'entretenir avec elle, mais une partie de lui aimait ce halo héroïque qu'elle lui prêtait. D'un simple signe de la tête il accepta humblement ses remerciements, comme si sa chevalerie avait été le fruit d'une pulsion naturelle et désintéressée. Bien vite elle balaya à son tour ses accusations, retournant à ses insignifiantes occupations devant le miroir. "Ah oui ?" demanda-t-il en se décollant du mur, avant d'entreprendre de faire les cents pas. "Dans ce cas tu pourrais peut-être me dire pourquoi il m'évite depuis une certaine soirée. T'aurais pu venir d'ailleurs, si c'est ça qui te contrarie. Je lui aurais bien demandé moi-même mais il refuse de me parler. Crois-le ou non ton cousin est mon ami et son comportement me laisse pas indifférent. Pourquoi vous êtes tous passifs agressifs dans cette famille ?" conclut-il dans une plainte qui s'apparentait grandement à un reproche. "Je sais que tu me détestes, et tu détestes notre amitié. J'ai fait le calcul c'est tout."
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