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 04. The power of desperation

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Cassandra Hamilton
Cassandra Hamilton
Age : 26 ans
Occupation : Co-directrice de la LPA et coach des Second Chances
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MessageSujet: 04. The power of desperation   04. The power of desperation EmptyDim 20 Avr - 13:03

Comment ne pas attirer l'attention ? Cassandra n'allait donc jamais apprendre. Son choix de tenue avait déjà fait preuve d'une audace estampillée Joanna Ellingson, à qui elle était foncièrement reconnaissante de l'accompagner sur la voie de sa reconversion salutaire. Sans elle, Cassie aurait déjà sombré à nouveau dans ses bonnes vieilles habitudes, n'aurait jamais eu le cran ni le goût suffisant pour revoir sa garde robe et, surtout, passerait des soirées comme celles-ci à broyer du noir et à ruminer les échecs successifs de sa vie. Les gens avaient beau considérer Joanna comme le tyran autoproclamé de la chorale, il fallait au moins lui accorder qu'elle faisait preuve de passion dans tout ce qu'elle entreprenait et que, ce besoin qu'elle ressentait d'affirmer son caractère et sa supériorité n'était que la conséquence de ses excès de zèle. Depuis quelques mois, elle avait été une amie incontestable, même si au fond Cassandra savait bien qu'elle l'était seulement parce qu'elle avait ce pouvoir de la façonner à son image, maintenant que la blonde n'était plus qu'un tableau vierge. Cette opportunité leur profitait très certainement à elles deux, sans qu'à aucun moment elles ne le laissent supposer. Mais ce soir, c'était sans doute davantage Cassandra qui en profitait que l'inverse. Arrivée l'échéance de la Saint Valentin, les souvenirs d'un passé pas si lointain s'imposaient à son esprit avec une implacable précision si bien que, si elle s'écoutait, elle irait ramper jusque Jeremy pour le supplier de la reprendre. Il était tout ce qu'elle avait connu, comment pouvait-elle tourner la page ? Pratiquement chaque geste, chaque parfum, chaque recoin de la ville lui faisait penser à lui, parce qu'avant lui elle n'avait jamais vraiment vu le monde de cette façon. Elle n'avait fait que le croiser, comme un étranger au détour d'une rue, à qui l'on adresse un vague regard, juste assez pour imprimer ce moment dans le présent, pas assez pour le garder à l'avenir. Elle avait l'impression d'avoir tout gravé en sa compagnie et, si Joanna n'était pas une si bonne amie, elle n'aurait pas débarqué avec ses grands sabots ce soir pour l'extirper de sa nostalgie.

Le piano-bar était rempli ce soir-là. Contrairement au bar karaoké, où Cassie savait les célibataires sérieux et repentis, ici venaient trainer les débris sentimentaux, des prédateurs en quête d'une aventure pour la nuit, simplement pour oublier leur pathétique condition en ce jour spécial de l'année. Joanna avait voulu l'emmener dans un endroit plus bruyant, plus coloré et plus odorant - ce n'était pas le mot qu'elle avait employé, Cassie avait fait la déduction toute seule - mais Cassandra n'était pas friande de ces endroits où il fallait se crier à l'oreille pour échanger des banalités. Curieusement, Joanna n'avait pas insisté, peut-être parce que lorsque la blonde suggéra le piano-bar, elle avait eu la satisfaction d'avoir déjà accompli une victoire. Depuis la soirée d'Halloween, qui se termina en fracas il fallait le souligner, Cassie avait fait la paix avec les lieux. Sa renaissance semblait s'être opérée ici, et il y avait aussi cette atmosphère chaleureuse qui n'était pas sans lien avec la prestation offerte par ses choristes pour lui communiquer leur soutien. Ce bar, elle le chérissait désormais, et ce malgré les alcooliques notoires et leurs regards lubriques lorsqu'un être du sexe opposé avait le culot de passer dans leur champ de vision. Malgré une jupe marine à motifs tout ce qu'il y avait de plus simple et élégant et un chemisier boutonné plus que de raison, Cassandra sentait qu'on la dévisageait et, si cette sensation la mettait hautement mal à l'aise, elle amusait beaucoup Joanna. Cette dernière était audacieuse jusqu'au bout des ongles, et c'était peut-être ce décalage entre elles qui rendait Cassie si attrayante aux yeux des hommes. Parfois elle enviait presque son amie d'être si à l'aise dans son corps. Si Cassie restait conventionnelle jusqu'à sa coupe de cheveux, Joanna n'avait pas eu l'air de s'inquiéter des coups de ciseaux et le résultat lui allait d'ailleurs à ravir. Cassandra n'avait pas cette effronterie. Elle pouvait autant qu'elle voulait camoufler ses principes monastiques sous des vêtements qui ne lui ressemblaient pas, il était hors de question de s'attaquer à ses cheveux. C'était d'ailleurs bien la preuve que jamais elle ne pourrait se libérer totalement de son rang et de son éducation.

Les deux femmes s'installèrent au bar, où Cassie commanda une de ces boissons alcoolisées qui lui donnaient l'impression d'être intégrée. Quelques verres et confessions plus tard, elles investirent la piste de danse aménagée pour l'occasion, sur laquelle se dandinaient seulement des couples ivres d'afficher leur amour à la face du monde. Cassie et Joanna n'en avaient rien à faire, et s'amusaient presque à les faire fuir en exécutant des mouvements amples et brusques, véritable affront au rythme des ballades qui se jouaient au piano. Bientôt Cassie se retrouva elle-même face à l'instrument, trop faible pour résister à une Joanna plus ardente que jamais. Elle entama Underneath your clothes de Shakira et, avant même qu'elle ne puisse dire ouf, se retrouva à chanter et danser sur Can't remember to forget you. Si Joanna était naturellement à l'aise, l'inconfort de Cassie se lisait facilement sur son visage et s'entendait dans le manque d'entrain dont elle faisait preuve. Puis elle se rappela avec ravissement la scène où elle avait enflammé le bar karaoké avec Shandy, et son stress s'envola. Après un salut grandiloquent, elles retournèrent au comptoir, où le barman leur signifia d'un geste de la tête la provenance des verres qu'on venait de leur offrir. C'était une table dans un coin, investie par deux jeunes hommes d'apparence sympathique. Ce fut du moins ce que Cassandra se surprit à penser. Ni une ni deux elles s'installèrent à leurs côtés et, par un échange presque subtil de regards, chacun savait qui plaisait à qui. Joanna ne tarda pas à emmener son cavalier danser, abandonnant comme d'habitude Cassie à son sort. Leur danse dura tellement longtemps qu'elle ne tarda pas à deviner où elle s'était terminée, et de toute évidence l'homme en face d'elle en attendait de même. Il se révéla être un incroyable goujat, sous tout ce vernis de bonnes manières. A plusieurs reprises Cassandra manqua de le gifler pour ses remarques misogynes noyées sous un flot de mièvrerie, mais ce n'était décidément pas son genre. Au secours, se disait-elle, comment échapper à ce gars sans passer pour une mégère ? Joanna ne répondait bien entendu pas aux textos de SOS qu'elle lui envoyait par dessous la table, et Cassie savait Ashandra occupée. Il était hors de question de lui gâcher sa soirée sous prétexte que la sienne était une catastrophe. Elle descendrait encore plus dans l'estime de Christa si jamais elle la faisait venir et Grace avait déjà bien assez dans son assiette. Elle s'arrêta sur le nom de Caitlin. Qu'avait-elle à perdre ? Elle lui envoya un message plutôt schématique qu'exhaustif, "SOS au piano-bar", avant de se remettre à sourire bêtement aux remarques affligeantes de son prince pas charmant. Du moins plus lorsqu'il ouvrait la bouche pour débiter des inepties plus grosses encore que la mauvaise foi de Sue Sylvester.
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MessageSujet: Re: 04. The power of desperation   04. The power of desperation EmptyMer 23 Avr - 16:25

Le bruit feutré d’une portière de voiture qu’on claque perça le silence étonnamment palpable installé dans l’artère principale du vieux quartier de Lima. C’était soir de St-Valentin, pourtant, tout semblait calme dans cette partie reculée de la ville, bien qu’en sortant de son véhicule, laissant son sac à main derrière elle, Caitlin remarqua l’abondance de voitures garées aux abords des différents lieux de services ; les commerçants feraient leur beurre, ce soir. Frissonnant au contact du froid nocturne sur son visage débarbouillé de toutes traces de maquillage, Caitlin glissa ses clefs de voiture dans sa poche et remonta le col de son caban bleu nuit, se fondant parfaitement avec l’obscurité, pour couvrir sa gorge fragile. Et c’est toute en retenue, confortable dans le jean qu’elle portait occasionnellement, qu’elle se dirigea vers le piano-bar, reconnaissable par sa devanture aux tons chauds, éclairée tout juste ce qu’il fallait pour respecter le charme peu commun de l’endroit. Cassandra l’avait arraché aux derniers préparatifs de son départ pour New York prévu la semaine suivante. Son téléphone ne sonnait jamais à cette heure de la soirée, c’est donc dubitative que Caitlin avait consulté sa messagerie y trouvant un message texte clair et concis ; elle avait besoin d’aide. Un froncement de sourcil avait brusquement obscurci la lueur perpétuellement vive dans les yeux bruns de la jeune femme qui, elle le regrettait après coup évidemment, avait hésité plusieurs secondes avant de quitter son appartement. C’est qu’il y avait de quoi être surpris par cet appel de détresse.
Depuis son retour à Lima, les rapports entre Caitlin et Cassandra étaient cordiaux. Cette dernière lui ayant fait comprendre que plus rien ne serait jamais comme avant entre elles, Caitlin avait décidé, non sans en éprouver de mal, de ne pas s’investir davantage dans la reconquête de sa meilleure amie. Cassie avait fait sa vie, s’était fait de nouvelles amies et semblait s’épanouir aux côtés de Joanna. Caitlin était heureuse pour elle, malgré les doutes qui l’assaillaient en permanence lorsqu’elle voyait la douce Hamilton opérer des rotations grossières avec sa longue crinière lors des répétitions des Second Chances, sans parler de son désir ardent de faire sortir des sentiers battus les filles de sa chorale – le souvenir du tournage de leur spot publicitaire s’imposa à elle, car elle n’avait toujours pas réussi à avaler cette pilule. Aussi, être si proche, mais en même temps si loin d’elle restait douloureux, c’était l’une des raisons pour lesquelles elle avait tant de mal à se faire une place au sein de la chorale. Elle n’était pas aussi bienvenue que Cassandra l’avait sous-entendue, Caitlin le ressentait, et commençait à se demander si finalement, elle ne s’accrochait pas à un espoir dont elle croyait s’être pourtant départie depuis des mois déjà. En d’autre terme, le départ était imminent. Sauf qu’elle n’avait pas la volonté nécessaire, elle n’avait surtout pas la force. Caitlin avait appris à supporter les punitions qu’on lui accordait pour ses péchés – être privée de l’affection de la seule amie qu’elle avait eue au cours de sa jeune vie en faisait probablement partie, la voir évoluer aux côtés de quelqu’un qui la malmenait sans doute aussi ; Caitlin préférait ne plus discuter avec le plus haut de la dureté de ses châtiments. Elle subissait, puisque c’était ainsi que cela devait être. Et la vie suivait son cours.

Néanmoins, elle se questionnait. Cassandra était proche de certaines de ses choristes qu’elle aimait comme des amies, Joanna était en tête de liste, Grace était en ville, pourquoi faisait-elle appel à celle à qui elle n’avait montré aucune considération depuis des années ? Caitlin poussa la porte du piano-bar, des plis disgracieux surplombant la ligne bien dessinée de ses sourcils fournis et s’avança timidement sur le sentier de moquette bordeaux s’étalant sous ses pieds. Les questions, elle se les poserait après s’être assurée que Cassandra ne courait aucun vrai danger, car c’était avant tout ce qui lui importait ; la rancœur n’altérerait jamais l’affection qu’elle lui portait. Elle secoua ses cheveux, chassant en même temps l’analyse en cours des diverses raisons qui amenaient Cassandra à penser que son ex-meilleure amie se précipiterait pour lui tendre la main, quand elle-même avait repoussé la sienne si fort, si longtemps.
L’odeur de tabac froid provoqua une grimace discrète de la brune. Cependant, elle ne cessa d’avancer dans la masse d’individus se pressant de part et d’autre du bar pour rejoindre un amoureux, une amie, ou tout simplement pour aller se déhancher sur le rythme jazzy enveloppant la pièce comme de gros bras plein d’amour. Se hissant sur la pointe de ses ballerines rouges, Caitlin essaya de regarder par-dessus les têtes pour apercevoir Cassie, mais le bar était plein à craquer. Elle soupira tout en descendant de son perchoir, puis elle tira de la poche de son manteau son téléphone portable. Caitlin regarda partout autour d’elle, essayant de trouver une description à fournir à Cassandra pour qu’elle la repère plus facilement dans la foule, mais aussi vite l’idée de lui envoyer un message lui traversa l’esprit qu’elle distingua la tignasse bien coiffée de la blonde à travers les feuillages d’une potée de fleurs grossièrement disposée entre deux tables voisines. Caitlin se mordit la lèvre, reprit son chemin pour aller la rejoindre. Une fois à proximité, elle remarqua que la jeune femme n’était pas seule. La main tendue devant lui, tout près du visage angélique de Cassandra, son interlocuteur donnait l’impression de vouloir lui saisir le menton pour l’approcher de lui ; voulait-il l’embrasser ? Caitlin écarquilla ses grands yeux, ouvrit la bouche d’un même mouvement, et au moment où un serveur en tenue de travail, les bras chargés d’un plateau débordant de cocktails maison s’approcha d’elle, elle rangea son téléphone et en attrapa un au passage. Directement, sans prendre le temps de s’excuser, elle s’approcha à petits pas pressés vers la scène se déroulant devant son regard mortifié ; elle avait saisis l’urgence de la situation.

« OH ! » s’écria-t-elle quand elle buta volontairement son pied contre la table de Cassandra, et que le liquide glacé dans son verre à cocktail dérobé s’échoua sur le pantalon du goujat. Des têtes se tournèrent en leur direction, Caitlin posa ses deux mains sur sa bouche aux contours arrondis par la (fausse) confusion « Je suis tellement désolée ! » Elle lança une œillade en biais à Cassandra, lui faisant signe de s’échapper en le lui indiquant par de petits mouvements de menton dans l’autre direction, tandis que l’homme se leva d’un bond. Un sursaut de stupeur s’empara de la brune qui calma le rythme de son cœur en pressant sa paume contre le haut de sa poitrine,  et reculant d’un pas, elle lui dit d’une toute petite voix, plongeant ses grands yeux de biche dans les siens « Je… je vais devoir vous… j’ai… » Elle battit deux trois fois des cils en se forçant à sourire, l’ourlet retroussé de ses lèvres découvrant une rangée de dents bien nettes, et avant que la main de l’homme ne réussisse à lui saisir le poignet, elle se précipita pour se sauver, pendant qu’une silhouette massive s’approchait déjà de l’homme en question pour calmer ses pulsions. Caitlin arriva à niveau de Cassandra, et lui chuchota sans s’arrêter de trottiner « Prends ton manteau, il fait froid dehors ! »
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Cassandra Hamilton
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MessageSujet: Re: 04. The power of desperation   04. The power of desperation EmptyDim 4 Mai - 16:04

Ce message envoyé à Caitlin relevait bien plus que de l'acte de foi, c'était plutôt comme allumer un feu au beau milieu d'un ouragan. Plus que de la confiance, il lui avait fallu avoir déroulé au maximum le tapis de ses certitudes, allant même jusqu'à bricoler quelques étoles supplémentaires pour finalement se rendre à l'évidence. Caitlin était véritablement son dernier espoir. C'était ironique, d'autant plus qu'une partie de Cassandra, en lançant cet appel, se savait condamnée à subir encore de longues heures les récits vaguement égocentriques de son interlocuteur. Oui, en réalité se tourner vers son ancienne amie c'était un peu comme renoncer à sa liberté, à sa dignité et à son lit. Elle entendait Joanna lui murmurer à l'oreille que son subconscient avait éliminé les autres possibilités parce que, au fond d'elle, elle se complaisait dans cette situation. Cassie refusait d'y croire, elle n'avait pas fait preuve de mauvaise foi en envoyant ce message de détresse. Bien évidemment Caitlin avait tous les droits de l'ignorer - d'ailleurs pas à un seul instant elle n'avait pu imaginer que, peut-être, elle aussi avait des projets - mais le côté opportuniste de Cassandra, bien dissimulé sous un vernis de courtoisie, savait bien que la tentative n'était pas si désespérée. C'était comme faire du chantage à une Grace désabusée, l'issue était cruellement tracée. Caitlin n'avait aucun compte à rendre à Cassandra, elles avaient déjà exposé leur rancœur mutuelle des mois plus tôt, pourtant elle s'en sentirait obligée. Cassie le savait. Elle avait presque honte d'être si égoïste, si attentiste et si présomptueuse. Voulait-elle vraiment qu'on la qualifie ainsi désormais ? De quel droit spéculait-elle sur la loyauté de Caitlin ? A cette pensée, la perspective qu'elle puisse l'ignorer comme elle-même l'avait fait durant des années lui paraissait ravissante. Elle avait besoin d'être confrontée à la réalité, pas celle que Joanna lui décrivait avec succès depuis quelques semaines. Peut-être que la Caitlin qui l'avait abandonnée au profit d'une aspirante popularité vivait encore en elle, quelque part, et se ferait un malin plaisir à se venger de tous ces instants de silence. Finiraient-elles un jour par s'avouer quitte, au lieu de se renvoyer perpétuellement la balle de la discorde ? Pas si Caitlin s'avérait toujours aussi dévouée, juste et douce qu'elle ne l'avait été. Cassie ne pourrait s'empêcher de s'en vouloir d'être devenue si indigne d'elle, à un moment de sa vie où justement elles étaient prêtes à faire la paix avec leur passé houleux.

Déposant son portable sur la banquette, à quelques centimètres de sa cuisse, Cassandra releva discrètement les yeux, comme si elle n'avait qu'un instant cédé à la distraction. Le goujat avait dû prendre ce geste pour une invitation, parce qu'elle avait senti son pied frôler sa jambe et, si elle ne l'avait pas si bien cerné, elle aurait pu croire qu'il s'agissait d'une maladresse. Aussitôt elle décroisa ses jambes et se redressa sur son siège, juste assez pour creuser un peu plus l'écart entre eux. Elle lui adressa un sourire poli, plus par habitude que pour éviter de le froisser, avant de remettre ses mains sur la table pour ne pas envoyer de mauvais signaux. C'était un cauchemar, cette fois-ci Joanna n'y échapperait pas. Bien sûr la scène serait toujours la même, Cassandra allait hausser le ton avant de réaliser que la nonchalance de son assistante la rendait totalement hermétique à sa colère. Puis elle allait se désolidariser, lui servant un discours prémâché sur sa vie d'adulte et qu'elle devait elle-même affronter les salauds de ce monde - elle utiliserait ce mot en particulier - et que tout ce rituel lui était profitable. Cassie roulerait des yeux et Joanna en profiterait pour lui raconter les détails salaces de sa nuit, sachant pertinemment qu'elle cesserait alors de l'écouter et qu'elles finiraient par éclater de rire. C'était toujours la même rengaine, à peu près. C'était d'autant plus surprenant que Joanna était la personne la plus spontanée qu'elle connaissait, et pourtant elle était aussi prévisible que la neige en hiver. Mais présentement, Cassie la maudissait. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, alors que le jeune homme s'approchait d'elle avec une effronterie presque captivante. Elle devait bien le concéder, il était très attirant lorsqu'il ne disait rien. Pourtant elle savait que s'il scellait ce baiser, elle était définitivement condamnée. Perdue dans ses yeux, elle reculait par réflexe à mesure qu'il s'approchait, mais ne put se résoudre à continuer lorsqu'il la retint par le menton avec une délicatesse jusque là insoupçonnée. Que se passait-il ? Depuis quand avait-elle des hormones ? Et surtout, depuis quand s'y pliait-elle ?

Alors déconnectée de la réalité, la suite des évènements s'enchaina de telle sorte qu'elle eut du mal à comprendre tout de suite. Elle remarqua simplement que Caitlin était debout en face d'elle, et ce fut à ce moment que la mémoire lui revint. Sans réfléchir elle obéit à Caitlin qui, d'un signe du menton, l'invitait à s'éclipser, tandis qu'elle faisait face au très séduisant goujat. Elle ne put s'empêcher de se retourner et, si la scène n'avait pas mis le reste de l'assemblée en émoi, elle aurait très certainement accouru au secours de Caitlin. Mais celle-ci ne tarda pas à échapper au malotru, tandis que Cassie lui marmonnait des excuses inconsistantes qui se perdaient dans le brouhaha général. Sinon elle aurait tout aussi bien fait de prétexter un besoin de se rafraichir pour prendre la poudre d'escampette. Caitlin ne lui rendit pas la tâche facile mais lorsqu'elles poussèrent enfin la porte du bar, et qu'elles respirèrent l'air frais de cette soirée d'automne, Cassie explosa d'un rire nerveux. La pression relâchée, elle plaqua ses mains sur sa nuque, ramenant d'une pierre deux coups ses cheveux derrière ses oreilles. "Quelle histoire !" s'exclama-t-elle. Si la relation entre elle et Caitlin n'était pas si impersonnellement cordiale, elle aurait pu jurer qu'il s'agissait d'une de ces soirées mémorables partagées entre amies. Elle réalisa bien vite qu'elle était loin d'une complicité à la Ashandra en ce qui concernait la brunette. "Je suis affreusement désolée de t'avoir entrainée là dedans, j'espère que je n'ai pas gâché ta soirée." s'excusa-t-elle en ramenant ses bras devant son buste. "Merci beaucoup d'être venue... Qu'est-ce que tu dirais d'un café pour te remercier ? Ou un hamburger, pancake, tout ce que tu voudras." dit-elle avec un sourire complaisant. "Juste, pas là-dedans." ajouta-t-elle, sans se départir de son sourire, en signifiant de la tête le piano-bar.
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MessageSujet: Re: 04. The power of desperation   04. The power of desperation EmptyMer 7 Mai - 17:41

Dans le piano-bar, on ne chercha pas à retenir les deux jeunes femmes qui venaient de prendre la fuite, laissant la sécurité avoir la mainmise sur le prétendant de Cassie. Ce dernier n’aurait pas hésité une seule seconde à se venger de la petite entreprise de CJ, il semblait d'ailleurs tellement furieux contre elle. Quand elles sortirent de l’endroit, le vent d’hiver envoya les boucles brunes de Caitlin se rabattre à l’arrière de sa tête et pendant que le rire de Cassandra se répercutait dans l’atmosphère glaciale du grand air, la jeune femme se mura dans un silence distrait, ne sachant comment se comporter en retour. Il était si loin le temps de l’Académie ; encore plus loin le temps où la présence de son amie annihilait sa fragilité et apaisait son anxiété. Aujourd’hui, Caitlin se sentait inexplicablement mal à l’aise en présence de la jeune femme, si bien qu’elle exécuta un pas en arrière pour mieux instaurer une distance qu’elle jugeait nécessaire, creusant davantage un fossé entre elles – un fossé de regrets pour la brunette ; qu’en était-il de Cassandra ?  
Caitlin n’était pas rancunière. Elle vivait dans le moment présent et s’acquittait de cette tache ingrate que c’était de devoir faire une ardoise à chacun de ceux qui l’avait offensé au cours de sa vie. Sue Sylvester étant l’exception qui confirme la règle, les habitants de Lima s’étaient vus remettre une ardoise vierge à son retour en ville car les vieilles rancunes du passé n’avaient absolument pas d’importance à ses yeux. Elle réussissait à pardonner quand elle savait que la personne en face d’elle avait suffisamment de bonté en elle pour reconnaître ses erreurs et Cassandra, dans toute sa splendeur, était supposée être le modèle à suivre tant la mansuétude qu’elle lui connaissant semblait sans failles. Seulement, Caitlin avait appris en fautant que comme pour tout le monde la charité de son ancienne amie avait ses limites. Malheureusement, elle avait été le cobaye tout trouvé pour asseoir l’intransigeance de l'aînée des Hamilton. Caitlin avait idéalisé l’angélisme de la blonde qu’elle savait capable du meilleur, mais sûrement pas du pire. Et pourtant, d’une manière tout à fait différente des méthodes utilisées par les petites brutes du lycée, Cassie avait bel et bien été le bourreau de son ex-meilleure amie si tôt que son entrée dans les cheerios avait été confirmée par la coach de l'époque. On aurait pu croire qu’après tant d’années et un semblant de réconciliation les choses auraient évoluées – Cassandra lui avait affirmé que sa place au sein de sa propre chorale était appréciée et Caitlin y avait cru. Cependant, là non plus sa main ne s’était pas tendue au moment où elle avait été implicitement proclamée bouc-émissaire de Joanna.

Malgré tout, Caitlin se trouvait là, aux côtés d’une Cassandra hilare qu’elle avait visiblement aidée à se sortir d’un mauvais rencard. Si la jeune femme avait fait appel à elle, c’était sûrement parce que personne dans son entourage n’était disponible pour l’aider, songea-t-elle, répondant toute seule à ses précédentes interrogations. Et cette soudaine prise de conscience fit baisser la tête à la brunette qui se mit à triturer ses ongles vernis pour se donner bonne contenance. Le fait était que, sans doute inconsciemment – quoi qu’elle ne savait pas, elle ne connaissait plus vraiment Cassandra –, elle s’était jouée de sa loyauté. Caitlin pouvait supporter bien des choses mais la sensation d’être prise pour le dindon de la farce l’indisposait au plus haut point. Elle se sentait idiote et dans un moment où son amour propre prit le pas sur toutes ses valeurs bien pensantes, elle envisagea très sérieusement de se fâcher contre Cassandra et même d’élever la voix.
Elle en fut incapable toutefois, les excuses de Cassie résonnant si bien à ses oreilles. Caitlin releva la tête, offrant à son ancienne amie un sourire timide qu’elle accompagna d’un mouvement de tête poli comme pour lui dire qu’il était inutile qu’elle s’excuse. Alors qu’elle avait en réalité toutes les raisons pour s’excuser et plus encore.

« Un café à cette heure-ci ? Tu veux être responsable de mon insomnie ? » lui demanda Caitlin non sans sarcasme. Elle sourit puis marqua une pause significative durant laquelle elle réfléchit en détail à la proposition de Cassandra. Caitlin ne se fâcherait sans doute pas mais elle était pour le moins agacée par la fausse considération qu’elle discernait dans le ton de la blonde. Et son sourire complaisant rajouta de l’huile sur un feu qu’elle étouffa bien vite. Peut-être que finalement Caitlin aussi avait des limites et que Cassandra venait de les dépasser. L’ardoise vierge qu’elle lui avait tendue en remettant les pieds à Lima s’était remplie de nouveau au cours des derniers mois et visiblement la brunette ne se sentait plus d’attaque à faire face à la rancœur mal dissimulée de son ex-amie.
Caitlin pencha la tête sur le côté en fronçant très brièvement le nez « Si tu n’as plus besoin de moi, je pense plutôt que je devrais rentrer. » lui dit-elle en rabattant la boutonnière de son manteau sur sa poitrine. Elle regarda aux alentours et pinça les lèvres en fronçant les sourcils cette fois « Tu devrais rentrer, toi aussi. Avant qu’ils ne relâchent ton Valentin et que tu sois obligée de prendre de nouveau la fuite. Où est ta voiture ? » Se hissant sur la pointe des pieds, Caitlin s’attendit presque à ce que comme par magie le véhicule de la jeune femme se matérialise devant leurs yeux ébahis. Mais évidemment, rien ne se produisit. On sentait clairement que CJ voulait écourter leurs retrouvailles, au détriment des choses qu’elle aurait eu à lui dire.
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