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 04. Let me see you through

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Lexie A. Preston
Lexie A. Preston
Ginger Spice ; You bet you're gonna lose it to that hellbound crimson glory
Age : 25 yo
Occupation : Galeriste, chef auto-proclamée de la Pension Preston, life coach du dimanche et membre des Second Chance
Humeur : Déterminée
Statut : Bob oriented
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Glee club favori : Second Chances
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MessageSujet: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyMar 4 Mar - 19:29


« Chaaaaaarlie ! » Silence. Elle patienta quelques secondes de plus, grimpa quelques marches et beugla encore plus fort « WATSOOOON-BROOOWN ! Je pars sans toi si tu n'es pas descendue dans dix secondes ! » Un Jamie blasé lui passa devant et se dirigea vers la cuisine, un vague sourire en coin faisant ressurgir sa parenté avec Ainsworth Sr. « J'ai fait des spaghettis bolognaise. Mange pas tout et fais tes devoirs ! » Lexie n'avait aucune crédibilité en tant que figure d'autorité, mais cela ne l'empêchait pas d'essayer. Et la plupart du temps, le lycéen avant la bienséance d'entrer dans son jeu, ce qui ne l'empêchait pas de faire ce que bon lui semblait par ailleurs. Comptant mentalement les dix secondes de son ultimatum, elle enfila sa paire de bottines préférées, observa rapidement son reflet fatigué dans le miroir de l'entrée. La londonienne tira une grimace en attachant ses cheveux en une haute queue de cheval - coiffure qu'elle maîtrisait à merveille depuis son passage chez les Cheerios - mais décida de ne pas tenter de ravalement de façade. Après tout, elles se rendaient à une répétition de la chorale et elle serait encore plus éreintée en sortant, ce serait donc du pur gaspillage de fond de teint. Elle s'empara des clés de la vieille voiture de Joachim et finalement, dans un timing impeccable il fallait l'avouer, Charlie dévala les escaliers. La rouquine lui fit un large sourire. Son amie n'était toujours pas au mieux de sa forme, c'était le moins qu'on puisse dire, mais elle avait l'air de s'être un petit peu calmée sur la boisson. Ou alors, elle était juste dans un bon jour. Baby Preston s'inquiétait beaucoup de la dévastation qui avait secoué sa petite gangsta préférée depuis sa rupture. D'autant plus que la flamboyante galeriste avait beau faire tout ce qu'elle pouvait l'aider et lui changer les idées, elle n'était absolument pas la mieux placée pour la sortir vraiment de son trou. Non pas par manque de volonté - on ne trouvait guère plus têtue que Lexie Antonia Jane Preston - mais tout simplement parce qu'elle ne pouvait honnêtement pas dire qu'elle comprenait la souffrance de la brunette. Elle n'avait jamais eu le coeur brisé. Pour tout dire, elle n'était jamais tomber amoureuse au sens où on l'entendait en général. Elle avait aimé et aimait encore des tas de gens et elle faisait une amie extrêmement dévouée. Mais ses relations de couple, si tant est qu'elle en ai jamais eu, n'avaient pas été très conventionnelles. Aussi, même si elle avait suivi de près l'évolution de ce qu'elle appelait affectueusement Watsbury, la jeune femme ne saisissait pas vraiment pourquoi ces deux là ne pouvaient pas arranger les choses. Elle doutait que la dépression un peu flippante de Charlie soit une réponse appropriée, mais le silence radio de son meilleur ami depuis des semaines maintenant lui semblait tout aussi risible. Elle croyait dur comme fer qu'ils finiraient par se sortir de leur propre tête et parviendrait à se réconcilier, mais cela prenait inévitablement du temps et une bonne dose de peine pour tout le monde. Et Lexie n'était pas patiente. Tout comme elle n'aimait pas voir ses amis souffrir, surtout quand elle ne pouvait pas y faire grand chose.

Toutefois, les répétitions de Second Chances ne manquaient jamais de mettre un peu de bonne humeur dans les coeurs, malgré son altercation avec la jeune Grace durant les fêtes de Noël. Mais à part la jesus freak bonne pour l'asile, Lexie s'était bien intégrée à la chorale et prenait plaisir à passer ses moments avec son amie et ses nouvelles connaissances. Elle s'empara donc de son sac et de son manteau d'un geste enthousiaste, poussant sa camarade doucement dans le dos pour la pousser vers la sortie. Elle s'installa au volant, après avoir jeté un rapide coup d'oeil à l'heure et annonça laconiquement « Je crois qu'on va être en retard. » Parfois, la rouquine se demandait pourquoi elle prenait encore la peine d'annoncer ce genre de choses. Elle n'était quasiment jamais à l'heure. « Pas de beaucoup hein ! Puis c'est pas comme si y avait une circulation de folie dans le coin. » L'avantage de la campagne sans doute. Après avoir attendu que l'antique voiture chauffe un petit peu, la britannique manoeuvra pour gagner la route principal, non sans jurer entre ses dents contre la pédale d'embrayage imprévisible et le volant récalcitrant. Elle détestait conduire et n'avait jamais compris comment elle avait pu obtenir son permis. Il n'y avait que les Américains pour autoriser Lexie Preston à prendre le volant, comme JJ ne manquait jamais de le lui rappeler. Elle poussa le bouton du chauffage au maximum, plus pour l'effet placebo que la véritable chaleur qu'il dégageait puis alluma la radio, tombant sur ce qui était visiblement une playlist spéciale pour célébrer le quatorze février approchant. Elle fit quelques blagues vaseuses à ce sujet et se mit à papoter de toute et de rien avec Charlie, faisant d'ailleurs le plus gros de la conversation.

La musique avait changé depuis bien trente secondes, mais la rouquine venait de reconnaître la chanson et émit un petit couinement enthousiaste en montant le son. Elle lança un sourire à sa passagère et dodelina de la tête puis, de tout son coeur, elle se mit à chanter de façon particulièrement mélodramatique avec les Pretenders, tendant un bras passionné vers Charlie « Nothing you confeeeess, could make me love you leeeess. I'll stand by you, I'll stand by you. Won't let nobody hurt you, I'll stand by youu. » Alors qu'elle s'apprêtait à se lancer dans le couplet suivant, le son tressaillit avant que la radio ne s'éteigne complètement. Lexie fronça les sourcils et donna une tape au vieil appareil, ayant appris depuis longtemps que taper sur des objets électroniques capricieux était la seule méthode vraiment efficace. Mais un bruit venant du capot attira son attention et elle échangea un regard interloqué avec son amie. Cela ne pouvait présager rien de bon. Un grincement digne d'un film d'horreur résonna dans l'habitacle, le moteur crachota une ou deux fois et finalement la voiture s'arrêta tout net. Baby Preston s'efforça de tourner la clé dans le contact, appuya avec véhémence sur toutes les pédales et laissa échapper un chapelet de jurons des plus imagés avant de finalement poser ses mains sur le volant et se résigner. « Bon. On est en panne. » Jugement d'experte. « Non mais ça va aller, je vais appeler Anna et... » Joignant le geste à la parole, elle avait dégainé George l'Iphone, uniquement pour se rendre compte que, bien entendu, elle ne captait. Gémissant comme une enfant en plein caprice, elle rejeta sa tête contre le siège et ferma les yeux avant d'implorer sans trop y croire « Pitié Charlie, dis-moi que tu as du réseau. » Cette fin de journée n'était peut-être pas si prometteuse en fin de compte.
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Charlie Pillsbury
Charlie Pillsbury
GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
Age : 25 ans.
Occupation : Assistante de Cassie chez les SC & Rédactrice.
Humeur : Angoissée.
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyLun 24 Mar - 12:38

Assise sur le banc du premier rang, ses jambes se balançant dans le vide, la fillette ne quittait pas le cercueil des yeux. Ses longs cheveux châtains légèrement ondulés retombaient gracieusement dans son dos, et sa petite robe noire était parfaitement ajustée. Assise à sa droite, une grande et élégante femme blonde au ventre si arrondi qu’il menaçait d’exploser à tout instant sanglotait dans son mouchoir, et de l’autre côté, un vieil homme au crâne partiellement dégarni se tenait droit comme un piquet, un air solennel imprimé sur les traits. Minuscule à côté de ces deux « grandes personnes », comme elle aimait les appeler, la fillette ne bronchait pas, seul le mouvement régulier de ses jambes sous le banc témoignant de la vie qui l’animait toujours, malgré tout ce qu’elle venait de perdre. Elle n’avait pas prononcé le moindre mot depuis plusieurs jours, sa gorge étant si nouée que nul son ne parvenait à en sortir. Et pourtant, malgré ses cinq seules années d’existence, elle avait tellement de choses à dire. Elle voulait crier sa perte, hurler son désespoir, rugir de colère. Elle voulait taper du poing sur le banc, monter sur le cercueil, écraser, piétiner, broyer toutes ces fleurs hideuses qui le recouvraient. Elle était si en colère. Si triste. Si seule. Mais elle ne pouvait pas le dire, et son mutisme forcé l’étranglait.
Un bruit parvint à ses oreilles, et l’enfant aperçut dans son champ de vision sa mère qui se levait. Fronçant subrepticement les sourcils, elle la suivit et se dirigea à son tour vers le cercueil. Mimant les gestes de sa mère, elle contourna l’objet, ses doigts frôlant le bois, et s’arrêta enfin face à celui-ci. Ses grands yeux émeraude se posèrent sur la photo posée sur le cercueil, et la petite fille laissa échapper un hoquet de surprise quand elle reconnut les traits familiers de ce portrait. Sa peau était aussi translucide que la sienne, ses lèvres semblables à celles qu’elle possédait, et elle reconnaissait les longues mèches brunes ébouriffées. Mais c’était surtout le regard du portrait qui la bouleversa. Un regard triste, vitreux, presque inanimé. Un regard qui dévoilait tant de souffrances. Le portrait était son futur, et lorsque son regard glissa sur les lettres gravées dans le bois, la boule qui lui barrait la gorge disparut et un cri horrifié s’en échappa.

Alice Watson-Brown
12.02.1995 - 10.02.2018


*
Les yeux de Charlie s’ouvrirent soudain en grand et la respiration saccadée, elle se redressa aussitôt sur le lit. « Nobody said it was easy, it's such a shame for us to part. Nobody said it was easy, no one ever said it would be this hard… Oh, take me back to the start ». La voix de Chris Martin retentit et elle hésita un instant avant de réaliser que le son provenait de ses écouteurs. Les arrachant automatiquement de ses oreilles, elle soupira longuement et jeta un coup d’œil au radioréveil sur la table de chevet de Lexie, qui lui indiqua qu’elle s’était assoupie avant l’heure du diner… ou plutôt l’heure de la répétition des Second Chances, se souvint-elle en entendant le cri que poussa Lexie à travers toute la maison pour l’appeler. Balayant les dernières images du cauchemar de son esprit, elle se releva promptement du lit et se dirigea vers la porte de la chambre. « J’ARRIVE PRESTON, ARRÊTE DE T’EXCITER ! ». Tournant les talons, elle jeta un coup d’œil au reflet que lui renvoyait le miroir sur pieds de la chambre et grimaça. Comme d’habitude, ses cheveux étaient emmêlés au possible et son regard était souligné d’ombres sombres plus communément appelées cernes. Et c’était sans compter son t-shirt froissé, son jean qui lui tombait sur les hanches à cause du nombre de kilos qu’elle avait perdus ces derniers mois, et son teint plus translucide que jamais. Un vrai zombie. Et dire qu’elle n’avait même pas touché à une seule bouteille d’alcool ce jour-là ! Soupirant de plus belle, la jeune femme attrapa un sweatshirt qu’elle enfila par-dessus son t-shirt et récupéra son sac à main sur la commode. Elle était hideuse, ni maquillée, ni coiffée, mais après tout ce n’était pas à un défilé de mode qu’elle se rendait mais bien à une répétition avec ses camarades choristes.

Quittant la chambre de Lexie, elle dévala les marches deux à deux et arriva au moment même où la rouquine s’emparait des clés, sa patience ayant de toute évidence atteint ses limites. Malgré son caractère grognon, la journaliste esquissa un sourire à l’adresse de son amie et se laissa pousser par cette dernière qui semblait se préoccuper de leur manque de ponctualité –c’était d’ailleurs bien la première fois. Après avoir passé le seuil de la porte non sans avoir récupéré son manteau au préalable dans l’entrée, Charlie s’installa aux côtés de Lexie dans la voiture et laissa son amie gérer le véhicule. La choriste aurait préféré être au volant de sa propre Ford, ce qui lui aurait permis de se concentrer sur la route au lieu de ressasser les souvenirs désagréables, mais elle n’avait rien dit. « T’inquiète pas, Cassandra ne dira rien. Elle a l’habitude » Ajouta-t-elle en coulant un regard accusateur à la rouquine, les yeux plissés. Depuis que Charlie vivait à la Pension, la notion de ponctualité avait perdu tout son sens et elle n’était plus jamais arrivée à l’heure aux répétitions des Second Chances, qui se déroulaient désormais à la LPA.

Lexie fit enfin démarrer la voiture et celle-ci s’aventura aussitôt sur la route, en direction du centre-ville. Se recroquevillant dans son coin, Charlie posa son regard sur le rétroviseur côté droit et laissa son amie lui faire la conversation, répondant par monosyllabes de temps en temps de peur qu’elle se lasse ou pis, qu’elle se vexe devant son absence cruelle d’éloquence. La vérité était que son cauchemar la hantait toujours et que l’image de son prénom gravé dans le bois était comme imprimée dans sa mémoire. Ce n’était pas la première fois que ce cauchemar venait perturber son sommeil ; entre ça et les images de la soirée d’Halloween qui lui revenaient de manière récurrente, ce n’était pas étonnant si elle était fatiguée en permanence. Se mordillant la lèvre inférieure, elle leva les yeux au ciel avec humour lorsque la voix de Lexie transperça l’épaisseur de ses pensées et lui parvint aux oreilles. Reconnaissant immédiatement la chanson de The Pretenders, elle secoua la tête, amusée. « Arrête de t’égosiller, Preston, tu vas avoir une extinction de voix avant même d’arriver à la LP… ». La radio s’éteignit soudain et Charlie n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Lexie tapait déjà sur celle-ci, sans doute dans l’espoir de la faire fonctionner à nouveau. Un grincement se fit alors entendre, et la voiture s’arrêta soudain après quelques protestations supplémentaires. Les sourcils haussés, Charlie jeta un coup d’œil à Lexie qui se débattit avec les pédales non sans jurer comme un charretier, ce qui aurait pu amuser la jeune femme si la situation avait été autre, sachant qu’elle était d’ordinaire celle qui s’énervait facilement et insultait tout ce qui bougeait. Néanmoins, la choriste était loin d’être amusée, et quand Lexie annonça finalement qu’elles étaient tombées en panne, elle eut l’envie de pousser un cri de désespoir. « Putain, tu te fous de moi ?! Mais c’est pas possible, je suis maudite avec les bagnoles en ce moment ou quoi ? ». Charlie avait déjà eu sa dose de malchance sur l’autoroute avec Cat, quelques mois plus tôt, lorsqu’une crevaison de pneu avait interrompu son retour à Lima. Et maintenant, voilà qu’une panne la menaçait à nouveau de passer la nuit au beau milieu de nulle part. Lexie lui demanda si elle avait du réseau et Charlie eut du mal à garder son sang-froid, quand tout ce qu’elle avait envie de faire était blâmer son amie qui n’avait même pas vérifié le niveau du réservoir avant de prendre la route. Récupérant son sac à main, elle le posa sur ses genoux et fouilla à l’intérieur de celui-ci afin de trouver son portable. En vain. Elle avait dû l’oublier sur le lit. « J’ai pas mon portable, Lex’. J’ai dû l’oublier chez toi… ».
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Lexie A. Preston
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyMer 26 Mar - 21:20

Evidemment. Evidemment que Charlie n'avait pas son portable, précisément aujourd'hui. Qui, au XXIème siècle, sortait de sa maison sans son téléphone portable? Ils étaient tous devenus dépendants à leur smartphone, la communication avait remplacé les rapports humains, tout ça, tout ça et surtout, on pouvait envoyer un texto avec un smiley-chat pour dire qu'on arrivait en retard et, surtout, appeler un ami dans les situations de crise. Sauf quand on habitait en rase campagne et qu'on avait choisi un des opérateurs les moins chers du marché. Lexie secoua George avec véhémence, comme pour si l'appareil allait sortir de sa torpeur en sentant le désespoir de sa propriétaire. Mais pas la moindre petite barre de réseau ne daigna s'afficher. La nuit assombrissait déjà les environs et les températures avaient commencé à chuter assez drastiquement, ce qui ne manqua pas de faire frissonner la rouquine, maintenant que le semblant de chauffage avait rendu l'âme avec le reste de la voiture. Elles étaient perdues. Elle mourraient de froid dans la campagne hostile de l'Ohio, c'était la fin. Et quelle triste fin. La jeune galeriste laissa échapper un gémissement plaintif, mais ne se laissa pas emporter par ses élans de drama queen plus avant. Non. Elles allaient survivre, ce n'était qu'un pépin, littéralement un petit accident de parcours. Rien de grave. N'est-ce pas? Hochant la tête avec détermination et décidée à ne pas se laisser gagner par la panique ou la mauvaise humeur, Baby Preston inspira longuement et tâcha de réfléchir. En temps normal, elle aurait sans doute babiller à haute voix, énumérer tout les possibilités qui s'offraient à elle et trouver une solution simplement en laissant le fil de ses pensées se dérouler devant elle. Mais quelque chose lui disait qu'il ne valait mieux pas incommoder son amie plus que nécessaire. Elle n'était évidemment pas sans savoir que son dernier problème technique en voiture n'était que trop récent et s'était soldé de façon relativement dramatique. Peut-être que les véhicules en avait effectivement après miss Watson-Brown, dont la Ford pas toute jeune tenait tout de même bien la route. Peut-être était-ce elle qui envoyait de mauvaises ondes à ses camarades, par pure jalousie. Ca expliquerait la poisse phénoménale qui leur tombait dessus.

Le retard chronique aux répétitions des Second Chances et les regards désapprobateurs que cela suscitait, qui commençait à préoccuper la londonienne, avait été vite oublié. Que Joanna leur fasse donc une scène la prochaine fois qu'elles ouvriraient la porte de la LPA alors que les autres se mettaient déjà en place. Cela voudrait dire qu'elles s'étaient bien tirées de ce faux pas. Et c'était donc présentement le cadet de ses soucis. Puisque fixer l'écran de son Iphone ne faisait pas miraculeusement apparaître les précieuses petites barres, Lexie opta pour un nouvel angle d'attaque. Son bras passa devant Charlie et elle farfouilla à l'aveugle dans la boîte à gants, à la recherche de la lampe torche qui devait normalement s'y trouver. Quand elle mit finalement la main dessus, elle lança à son amie « On va aller jeter un oeil ! Attends moi là deux secondes. » Joignant le geste à la parole elle ouvrit sa portière et affronta l'air frais de cette soirée de février. Tâchant de ne pas imaginer de hurlements d'animaux sauvages dans le lointain, la jeune femme se dirigea vers le coffre et en sortit une grosse boîte en plastique, qu'elle cala sous son bras avant de rejoindre l'avant de la voiture. Elle fit signe à sa colocataire de la rejoindre d'un geste dynamique de la main, puis ouvrit le capot de la vieille voiture. C'était dans des moments comme celui-là qu'elle regrettait le choix de véhicule de son meilleur ami. Quand JJ leur avait montré sa "nouvelle" voiture, les soeurs Preston s'étaient naturellement montré quelque peu dubitative. Et l'explication derrière ce qui était somme toute un achat compulsif était certes amusante mais, présentement, Lex n'avait pas spécialement envie de rire. Et elle se moquait éperdument que la voiture ressemble à s'y méprendre à celle de Retour vers le Futur, les portières classe en moins. Et oui, Joachim Jones était un geek, fier de se trimbaler dans une antiquité des années 80 parce qu'elle référençait un des films favoris de son enfance. Et sa plus vieille amie l'aurait bien étripé à cause de ça, en cet instant précis.

Sous la lumière limitée de la lampe de poche, la londienne fixa le capot avec la longue baguette, histoire qu'il ne s'abatte pas sur sa tête. Elle remonta ensuite les manches de son long manteau et se pencha sur le moteur « Bon, à nous deux Titine ! » Baby Preston faisait preuve de beaucoup de bravade pour quelqu'un avec ses connaissances en mécanique. Elle n'était certes pas complètement ignorante, savait changer une roue et avait déjà réussi à faire démarrer la vieille bagnole sans avoir la clé une fois. Bon, elle avait été largement assisté par une des fréquentations peu recommandables de JJ et ne pourrait sûrement pas réitéré l'exploit. Mais ce tas de ferraille était capricieux et exigeant, aussi la rouquine avait donc était forcée d'apprendre deux, trois choses, par exemple que le moteur d'une voiture renferme des bougies. Qui ne ressemblaient absolument pas à celles qu'on trouve sur un gâteau d'anniversaire, ce qui avait grandement déçu la petite britannique quand elle avait découvert leur existence. Lexie tendit la lampe à Charlie puis dévissa les bougies une à une, essayant de voir si l'une d'elle semblait défectueuse. Elle en frotta certaines avec un vieux chiffon, histoire de faire quelque chose qui puisse sembler productif. Après avoir farfouillé dans la boîte à outils pleine de choses dont elle ignorait l'utilité, elle décida finalement de changer la bougie d'allumage qui avait l'air la plus mal en point. La galeriste vérifia d'autres petites choses, tripotant un câble par ici et remettant un peu d'huile par là, mais pria surtout intérieurement pour que la voiture veuille bien redémarrer. Il lui fallait juste un peu d'attention et de bons soins. D'une pause. Elle repartirait bientôt. Du moins, c'était ce que Baby Preston espérait. Très fort.

D'un ton plaisantin, la rousse demanda à sa taciturne compagne d'infortune « Si tu as des talents cachés en mécanique mon chou, c'est le moment ou jamais de m'impressionner ! » Elle avait comme un doute, mais savait-on jamais. « Sinon, on fera du stop hein. » La jeune femme eut un rire léger, un peu forcé, sachant pertinemment que détendre l'atmosphère relevait de la gageure à ce stade. Essuyant ses mains noircies avec de l'essuie-tout - Joachim avait été étonnamment prévoyant et organisé avec sa malle aux trésors, dommage qu'il ne soit pas là pour s'en servir - elle ajouta « Je suis désolée Charlie... Je sais pas ce qu'elle a, y a que JJ qui comprend cette fichue bagnole ! » Ils se complétaient bien tiens. Plus agacée qu'elle ne voulait bien l'admettre devant son impuissance, elle fit sèchement claquer le capot, avant de s'y appuyer et de plonger ses prunelles marron dans celles de son amie « Mais, on va trouver un plan. Je vais marcher un peu plus loin pour voir si y a du réseau quelque part. Une voiture finira bien par passer ou on fera des appels en morse avec la lampe torche, y a bien un paysan qui nous verra. » Lexie s'était finalement laissée tenter par l'appel du flot de paroles pour lutter contre l'anxiété « On abandonnera la voiture au pire hein, on est pas siiiii loin de la maison. » Plusieurs kilomètres tout de même, au moins cinq. Dans la nuit et le froid. Une solution à n'envisager qu'en dernier recours donc. A court d'idées, la rouquine serra finalement la journaliste dans ses bras et répéta d'un ton plus désespéré « Je suis désolée Charlie. » Même si, ce n'était pas franchement sa faute si la voiture qui ressemblait à celle de Retour Vers le Futur n'était pas des plus fiables. Il fallait s'y attendre après tout.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyLun 31 Mar - 17:46

Et le drame de la panne se poursuivait, de manière presque itérative dans la vie de la Watson-Brown. Si seulement c’était la première fois qu’une telle chose se produisait… mais non, bien sûr que non, la brunette avait dû prendre un abonnement « pannes en tous genres » sans en prendre conscience. La première fois, l’impatiente et impulsive Charlie avait su garder son calme, choisissant de calmer Ecaterina plutôt que d’ajouter de l’huile sur le feu ; certes les choses ne s’étaient pas terminées comme prévu et la crise qui avait suivi l’épisode « pneu crevé » avait bien failli ruiner l’amitié Cutlie, mais lorsqu’elles avaient dû s’arrêter sur la borne d’arrêt d’urgence de l’autoroute, c’était bien elle qui avait tenté de rassurer son amie tout en cherchant une façon de résoudre leur problème. La solution, c’était finalement Cat qui l’avait trouvée : repérant le numéro des services de surveillance autoroutiers, elle avait fait appel à ces derniers et ils étaient venus les récupérer en un rien de temps -une chance pour le duo, qui avait l’espace d’un instant songé à passer la nuit dans la voiture de Gale, se blottissant l’une contre l’autre pour mieux se protéger du froid et de la neige. Malheureusement pour Charlie, le coup de pouce des services autoroutiers ne lui serait d’aucune aide ce soir-là : non seulement les deux amies étaient perdues au beau milieu de la campagne, mais elles n’avaient pas accès au réseau, ce qui réduisait de façon considérable leurs chances de s’en sortir sans devoir passer la nuit dans la voiture. Epuisée et grandement irritée par cette triste conclusion, Charlie dût déployer des efforts de self-control pour ne pas passer sa rage sur Lexie, qui malgré ses premiers soupçons n’était peut-être pas la cause de cette nouvelle péripétie.

Absorbée par ses pensées, la brunette ne remarqua pas tout de suite l’absence de Lexie dans la voiture et lorsqu’elle tourna la tête pour jeter un nouveau regard empli de désapprobation à son amie, son cœur rata un battement en découvrant son siège vide. Paniquée, elle ouvrit immédiatement la portière qu’elle claqua derrière elle une fois sortie du véhicule. Plissant les yeux, elle aperçut la silhouette de sa Gangsta préférée dans l’obscurité et posa une main sur sa poitrine, soudain soulagée. S’approchant lentement de son amie, Charlie se posta derrière elle et observa le ventre de la machine d’un air perplexe. Dire qu’elle n’y connaissait rien en mécanique était un euphémisme : la jeune femme n’y avait jamais rien compris et au moindre problème rencontré par sa Ford, elle se dirigeait droit chez le garagiste pour tenter de réparer le véhicule auquel elle tenait comme à la prunelle de ses yeux, quitte à avoir l’air d’une parfaite idiote lorsqu’il s’agissait simplement d’une batterie déchargée.  Alors, quand Lexie lui demanda de l’impressionner avec ses talents cachés en mécanique, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Pourquoi tout le monde s’évertue à penser que je suis douée en mécanique ? » S’écria-t-elle, se rappelant soudain les suspicions d’Ecaterina à ce sujet quelques mois plus tôt, sur le bord de l’autoroute. « J’y connais rien, Lexie » Ajouta-t-elle plus calmement. « C’est pas parce que je me fringue comme un mec quand j’ai la flemme de me pomponner que, forcément, je suis capable de me salir les doigts dans ce genre d’engins. Je suis une fille, moi, madaaaame ! ». Malgré son agacement elle parvint à esquisser un sourire, preuve qu’elle n’était pas tout à fait en colère contre son amie. Poussant toutefois un soupir en se rappelant leur dilemme, elle grimaça. Comment allaient-elles se sortir de ce pétrin ? D’après ce qu’elle savait, Lexie était aussi douée qu’elle lorsqu’il s’agissait de réparer le moteur d’une voiture, elles n’avaient pas de réseau et étaient complètement coupées du monde, la civilisation se trouvant probablement encore à plusieurs kilomètres d’elles. Autrement dit, elles étaient dans une impasse.

Croisant les bras devant sa poitrine, Charlie observa Lexie refermer le capot sans une once de délicatesse et planta son regard dans le sien lorsqu’elle se retourna pour lui faire face. Même si elles ne lui seraient d’aucune aide, les excuses que lui fit sa camarade de chorale l’attendrirent et elle secoua la tête, oubliant peu à peu sa colère. « C’est pas grave, Lexie » Fit-elle en soupirant. Baby Preston tenta alors de remotiver ses troupes en lui promettant qu’elles trouveraient un plan pour se sortir de cette galère, et malgré son absence totale d’espoir, Charlie acquiesça avec le peu d’enthousiasme qu’elle parvint à réunir. A part rentrer à la Pension à pieds et oublier la répétition des Second Chances, elle ne voyait pas exactement comment elles parviendraient à s’en sortir –et elle doutait fortement que les appels en morse leur soient d’une quelconque utilité dans ce coin paumé. Autrement dit, elles étaient vouées à passer la nuit dans le froid, soit dans la voiture, soit sur le chemin qui les mènerait à la Pension Preston. Soupirant à nouveau, Charlie accueillit le câlin de Lexie non sans un certain réconfort et la serra fort contre elle. « T’inquiète pas, c’est pas grave » Répéta-t-elle lorsque la rouquine réitéra ses excuses. Se dégageant de son étreinte après en avoir profité quelques secondes supplémentaires, elle balaya les environs du regard, plissant les yeux à outrance pour mieux découvrir ce que dissimulait ce décor pour le moins désert. Frissonnant légèrement, elle saisit la main de Lexie et se retourna vers la voiture. « Si tu veux mon avis, on devrait peut-être retourner à la Pension. Ca nous prendra probablement deux ou trois heures, mais je préfère toujours braver le froid et l’obscurité plutôt que de me geler les miches dans la voiture de JJ ». Détaillant rapidement la tenue de son amie, elle fronça les sourcils. « Tu as des couvertures, dans la voiture ? Histoire de nous couvrir un peu avant de partir… ? ». La perspective de rentrer à pieds ne l’enchantait pas vraiment, mais avait-elle vraiment le choix ? Elle était effrayée à l’idée de passer la nuit dans une voiture au beau milieu de nulle part, or la seule façon d’y échapper était de se bouger l’arrière-train et de refaire le chemin en sens inverse.


Dernière édition par Charlie Watson-Brown le Mer 7 Mai - 16:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptySam 3 Mai - 18:25

Lexie, malgré la gravité de la situation, ne put s'empêcher de s'esclaffer bruyamment en voyant son amie s'offusquer de ses préjugés. En vérité, la rouquine n'espérait nullement trouver un génie de la mécanique caché en la jeune Watson-Brown, mais son optimisme indéfectible l'avait poussé à poser la question. Après tout, l'espoir fait vivre comme qui dirait. Même s'il commençait sérieusement à s'amenuiser à mesure que les solutions disparaissaient peu à peu. Réparer le problème, dont elles ignoraient complètement la source et qu'elles ne savaient pas comment identifier était proprement improbable. Mais avant de devoir affronter cette dure réalité, la galeriste profita de ce bref moment de répit et leva les mains promptement en signe d'excuses « Navrée princesse, je ne voulais rien insinuer, je sais bien que tu es une vraie lady qui ne se salit pas les mains avec le cambouis voyons. » Elle glissa un clin d'oeil amusé à son amie, espérant dissiper quelque peu l'atmosphère de plus en plus dense et électrique. Charlie gardait sans nul doute un très mauvais souvenir de sa dernière panne de voiture et devait être d'une humeur massacrante, qu'elle camouflait du mieux qu'elle le pouvait. Mais sa colocataire temporaire sentait bien la tension qui émanait d'elle et la soupçonnait d'avoir une forte envie d'imploser et de déverser sa colère sur la personne la plus proche. A savoir Lexie. Qui pouvait tout à fait être responsable de l'incident, après tout, c'était tout à fait dans le genre de Baby Preston de faire une fausse manoeuvre quelconque et causer des dégâts dans les méandres impénétrables du capot de Titine. La grande rousse essaya donc d'apaiser son amie en s'excusant, même si elle estimait n'avoir aucun pouvoir sur le cours des événements et utilisant le pouvoir universel des câlins pour éviter le courroux de sa camarade Second Chance.

Cela semblait plus ou moins efficace, puisque Charlie lui répéta que ce n'était rien de grave et glissa sa main dans la sienne en observant l'horizon désespérément désert. Elles n'avaient qu'à faire contre mauvaise fortune bon coeur et se lançait dans un trek improvisé à travers les plaines de l'Ohio. C'était, honnêtement et logiquement, la seule alternative viable. C'était ça ou mourir de froid, pelotonnée sur la banquette arrière, en priant pour qu'un véhicule passe par là. Et une telle passivité n'était pas digne de la Pension Preston, qu'il leur fallait donc rejoindre. La brunette semblait de son avis et fut d'ailleurs celle qui posa l'évidence. La perspective ne l'enchantait nullement, mais ce n'était pas exactement comme si elles avaient un autre choix. La nuit tombait rapidement et l'obscurité était désormais quasi complète. Avec un soupir, Lexie lâcha la main de son amie et lui confia la lampe torche qui serait leur seul guide sur le chemin du retour. Elle s'installa à nouveau sur le siège conducteur et tenta une dernière fois de tourner la clé. L'engin crachota une ou deux fois, faisant naître une vague d'espoir chez Baby Preston mais rien de se produisit et après quelques toussotements, le moteur abandonna la lutte à nouveau. Dans un geste des plus mélodramatiques, l'anglaise laissa tomber sa tête sur le volant, enclenchant le bruit phénoménal du klaxon qui couvrit le chapelet de jurons peu délicats qui s'échappèrent de sa bouche. Elle reprit finalement constance et servit un maigre sourire à Charlie, avant de se contorsionner pour atteindre la banquette arrière où trônait son sac à mains bien rempli. Elle tira également la couverture usé qui couvrait les sièges, avant de poser le sac sur ses genoux, d'où elle extirpa un large sweat, qui faisait partie de sa tenue pour les répétitions de la chorale. Elle tendit les deux masse de tissus à son amie, l'invitant à choisir ce qui lui paraissait le moins pire. « Je pense que le sweat te tiendra plus chaud et ton manteau est moins épais que le mien. Et puis, je ne sais pas trop où cette couverture a traîné. » Hésitante, elle la porta à hauteur de son visage pour la renifler, mais se ravisa finalement. Elle préférait ne pas savoir et craignait les odeurs qu'elle identifierait. Et plus encore, celles qu'elle ne reconnaîtrait pas.

Plongeant à nouveau dans son sac de Mary Poppins, la tapisserie en moins, la londonienne en sortit un thermos et en but quelques gorgées avant de le tendre à Charlie. « C'est du thé, ça nous réchauffera un peu. Et puis, ça réconforte en toute circonstances, parole de British. » Il n'était pas dit que ce remède très nationaliste fonctionne sur les américains, mais sait-on jamais. Lex récupéra finalement la clé sur le contact et sortit du véhicule, qu'elle verrouilla plus par réflexe que véritable mesure de sécurité. Elle doutait que quiconque passe par là et encore moins qu'on veuille voler ce tas de ferraille, qui de doute façon n'irait ps loin, si tant est qu'il consente à démarrer. Cala son grand sac sur son épaule et gardant son téléphone rose vif dans sa main dans l'espoir qu'une des précieuses barres de réseau apparaisse, la rouquine tendit la main à sa camarade d'infortune. « En route ! Tu ne pourras pas dire que la vie à la Pension n'est pas pleine de rebondissements. Faut qu'on soit à la hauteur de notre réputation tu comprends. » L'humour, le dernier rempart de Baby Preston contre les coups du sort. Il était douteux, mais c'était mieux que la panique, la colère ou les larmes. Elle l'avait appris à la dure. Le duo marcha donc le long de la route de campagne déserte, la nuit et le froid s'étant désormais bel et bien installés. Un frisson parcourut l'échine de la galeriste, qui avait plus à voir avec le silence oppressant et les ombres qu'elle croyait voir dans sa vision périphérique. C'était le début d'un film d'horreur avec un scénario en carton pâte où elle ne s'y connaissait pas. Au moins, elles avaient la chance de ne pas être blondes, sinon c'en eut été fini d'elles. Toutefois, quand un bruit d'animal non identifié retentit dans l'obscurité, la rouquine fit un bond d'environ deux mètres et broya la main de Charlie sous le choc. « Oh putain ! Sérieusement, si on se fait pas attaquer par une goule ou un serial killer avant d'arriver, j'allume un cierge. » Ce n'était pas exactement rassurant, mais la nature hostile en voulait clairement à Lexie Preston. Les champs, la campagne, c'est bien mignon et respirer le grand air de l'Ohio plutôt que la pollution new-yorkaise avait ses avantages. Mais vanter les mérites de la banlieue de Lima la nuit s'avérait délicat.
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Charlie Pillsbury
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GANGSTA CHARLIE ► Whatever happens tomorrow, we had today.
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyMer 7 Mai - 17:34

La nuit était sur le point de les envelopper toutes entières et Charlie en frissonnait d’avance. Ce n’était pas tant qu’elle avait peur du noir, même petite la brunette n’avait jamais redouté l’obscurité ; au contraire, cette dernière avait tendance à la rassurer. Quand un orage faisait rage à l’extérieur de leur maison de San Diego et que son petit frère, âgé de trois ou quatre ans à peine, sanglotait dans la chambre voisine, c’était elle qui se levait pour aller le voir et le prendre dans ses bras un moment afin de le calmer. Elle qui lui avait montré que les monstres en dessous des lits n’existaient pas et n’étaient en réalité que le pur produit de l’imagination d’auteurs pour enfants, elle encore qui l’avait convaincu qu’avoir peur du noir était aussi insensé qu’avoir peur de la lumière. Enfant, elle avait toujours pris soin de son frère cadet, prenant son rôle d’ainée très au sérieux et réconfortant dès qu’elle le pouvait celui qui était devenu aussi beau et aussi fort que leur père.  Jusqu’à ses six ans, elle avait été la petite protégée de son paternel, passé ses six ans elle avait elle-même endossé le rôle du protecteur. Leurs chemins s’étaient peut-être séparés par la suite, et à présent Henry la considérait sûrement comme une étrangère qui n’avait pas été suffisamment là pour lui pendant son adolescence, mais elle avait toujours répondu présente quand il était petit. Ce rôle de protecteur, c’était ce qui avait permis à la petite Charlie de paraître plus forte et de se forger ce masque d’impassibilité qu’elle portait toujours aujourd’hui même quand elle était effrayée à en mourir. Après avoir subi la plus grande perte de sa vie –la pire perte de sa vie– elle avait fait en sorte de vaincre ses peurs ou du moins de les gérer de son mieux pour son petit frère. Et s’il ne lui restait pas grand-chose de cette période, quelques certitudes demeuraient et lui permettaient de ne pas être apeurée à la moindre occasion.

Pourtant, si elle n’avait pas peur du noir et continuait de rouler des yeux à chaque fois qu’on lui parlait de monstres buveurs de sang, la perspective de passer plusieurs heures dans le noir complet jusqu’à retrouver la Pension Preston ne la mettait pas non plus particulièrement à l’aise. Les monstres n’existaient peut-être pas, mais l’existence de déséquilibrés était en revanche avérée et Lima était d’ailleurs réputée pour le quota impressionnant de névrosés qui évoluaient dans ses quartiers. Charlie travaillait au Journal, elle le savait mieux que quiconque : la rubrique « Faits Divers » de la Gazette était si populaire que ses collègues avaient parfois du mal à caser toutes les histoires qu’on leur envoyait dans la section appropriée. Ce n’étaient pas tant les tueurs en série et autres passionnés d’hémoglobine qui l’effrayaient –elle savait que le taux de criminalité à Lima était inférieur à la moyenne– en revanche les violeurs et autres fous à la Grace Hamilton lui faisaient froid dans le dos et elle n’avait pas la moindre envie d’en croiser un sur leur chemin ce soir-là. Or, elles ne seraient que deux à braver le froid pour retrouver le chemin de la Pension, deux filles plutôt jolies de surcroît –du moins Lexie l’était, avec un peu de chance les violeurs l’épargneraient peut-être elle vu qu’elle n’était plus qu’un sac d’os aux formes diminuées devenues presque inexistantes– et elles n’avaient même pas d’armes sur elles pour se protéger. N’était-ce pas de cette façon que les choses commençaient dans les films d’horreur ? Charlie n’en avait jamais regardé, mais elle était à peu près sûre que les choses se déroulaient de cette manière.

Fronçant le nez à cette pensée, elle pria le seigneur pour qu’un déséquilibré ne vienne pas à leur rencontre puis se dirigea avec Lexie vers la voiture, la lampe torche en main afin d’éclairer son amie. Dans une dernière tentative désespérée, la rouquine tenta de faire redémarrer la voiture qui refusa néanmoins de leur apporter son aide. D’aucuns auraient pu dire que le mauvais sort s’acharnait sur la Watson-Brown ou que Grace Hamilton lui avait jeté une malédiction mais Charlie préférait ignorer ces hypothèses bien trop préoccupantes à son goût. Pinçant les lèvres, elle tenta de conserver le peu de bonne humeur qui lui restait et accepta le sweatshirt que Lexie lui proposa finalement en sortant de la voiture. À la mention des endroits où la couverture avait traîné, la brunette haussa néanmoins les sourcils. « Beuhh, tu penses quand même pas qu’il aurait fait ça là ? » Fit-elle en désignant la voiture. Elle fit mine de frissonner puis enfila le sweatshirt dix fois trop large de Lexie par-dessus son propre manteau. Glissant ses mains dans ses poches, elle opina du chef lorsque Lexie lui montra le thermos. Certes, elle aurait préféré du café en bonne droguée à la caféine qu’elle était mais le thé était une bonne alternative également. Remerciant intérieurement son amie britannique de se balader avec son thé partout où elle allait, elle se mit en marche et repartit donc en direction de la Pension. Joanna piquerait probablement une crise lorsqu’elle ne les verrait pas arriver dans les locaux de la LPA, mais pour une fois le duo de Gangstas n’y était pour rien.

« Franchement, je m’en serais bien passée de ce rebondissement-là, Prestie-chérie » Murmura-t-elle à l’adresse de son amie lorsque cette dernière lui fit l’éloge de la réputation des Preston.  Poursuivant sa route sans mot dire et dirigeant plus ou moins adroitement la lampe devant elle afin d’éclairer les environs, elle cala inconsciemment sa respiration sur celle de Lexie à ses côtés. La campagne déserte qu’elles traversaient semblait s’étaler à perte de vue mais elle gardait espoir : avec un bon rythme elles seraient de retour à la Pension dans deux heures environ. Soudain, un bruit retentit dans l’obscurité et Charlie poussa un petit cri de douleur lorsque Lexie lui broya la main après avoir fait un bond d’un mètre. « Du calme, Prestie ! C’est juste un loup affamé qui nous suit depuis tout à l’heure et pour qui on représente de la viande fraiche. J’veux dire, y’a vraiment pas de quoi s’inquiéter ! » Lui répondit-elle sur un ton sarcastique. Dirigeant brusquement la lampe torche à hauteur de son menton de façon à éclairer son visage dans l’obscurité, elle tourna la tête vers Lexie et lui fit sa pire grimace –et Dieu savait à quel point elle était une experte en grimaces. Amusée, elle finit par sourire et tapoter le dos de la rouquine de sa main libre. « Et puis si c’est pas lui qui te mange, ce sera quelqu’un d’autre. Streeeeesse pas, tout va bien se passer ». Elle ramena la lampe torche devant elle, un sourire étirant toujours ses lèvres, et prit une longue inspiration avant d’accélérer un peu le pas –elle avait beau plaisanter, elle n’avait pas l’intention de passer la nuit dans cet endroit.
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Lexie A. Preston
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Occupation : Galeriste, chef auto-proclamée de la Pension Preston, life coach du dimanche et membre des Second Chance
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyMar 20 Mai - 1:08

Le caprice de la voiture restait sévèrement en travers de la gorge de Baby Preston. Cette voiture  avait survécu à un road-trip incroyable de Londres à Lima - qui comprenait certes une pause sur un ferry - était allée jusqu'au fin fond du Texas, à New-York, Chicago, Seattle et était toujours entière. Elle requérait un certain doigté, le chauffage ne marchait plus tellement et faire un créneau était proche de la mission impossible avec ce vieux volant, qui était en plus de ça du mauvais côté pour la détentrice d'un permis américain qu'était Lexie. Mais Titine les avait bravement servi, avait été une alliée dans des situations difficiles. Et voilà qu'elles les abandonnait lâchement dans un moment où elles avaient besoin d'elle plus que jamais. La rouquine ne le vivait pas particulièrement bien, en toute honnêteté. Mais il fallait faire face. Carry on comme qui dirait. Aussi, elle prépara de quoi se prémunir du froid qui venait avec la nuit tombante et offrit un choix qui laissa Charlie plutôt circonspecte. Pour toute réponse, la jeune anglaise tendit le sweat un peu plus vers son amie et fit une légère grimace. Elle préférait ne pas s'interroger plus avant sur ce sujet mais craignait de connaître la réponse de toute façon. Après tout, elle connaissait JJ depuis toujours et avait eu le loisir de croiser plus d'une blonde éméchée dans sa cuisine. Et puis, elle avait elle-même fréquenté Joachim à une époque où ils étaient tout deux  en pleine rébellion adolescente, aussi, la jeune anglaise pouvait tout à fait soupçonner ce qui se tramait dans la vie privée de son meilleur ami, même si elle évitait d'y songer. Mais s'ils avaient eux-mêmes fricoté à l'arrière de la Mercedes de son père, il y a des années de ça, il n'y avait aucune raison pour qu'il n'inaugure pas de la sorte la banquette de sa propre voiture. Fort heureusement, la rouquine avait bloqué ce genre de souvenirs et d'idées et parvint donc à s'enrouler aussi dignement que possible dans la vieille couverture. Abandonnant le véhicule avec une once de remord, elle avança, guettant le moindre bruit suspect.

Et bien sûr, la campagne déserte ne manquait pas de petits bruits effrayants. Lexie préférait mille fois le tapage de ses voisins, les altercations sur les coins de rue, les envolées du traiteur chinois en bas de chez elle et le bruit des klaxons et de la circulation qu'elle avait subi à New-York. C'était le bruit de la vie, de la foule. Les insectes, les animaux et le vent, c'est le bruit de la solitude. Et bien sûr, elle se fit avoir par le premier crissement et sursauta de terreur, ce qui fit bien rire Charlie. Au moins, elle se détendait un peu et parvenait à s'amuser de cette situation, qui devait être particulièrement amère pour elle. Lexie songeait très sérieusement à lancer un rite de purification ou une bénédiction quelconque sur sa colocataire, qui était visiblement la cible d'un mauvais sort. Ses plus mauvais instincts l'auraient poussée à dire que Grace Hamilton n'y était pas pour rien et qu'elle avait profité de sa ligne directe avec le Seigneur pour abuser de ses pouvoirs surnaturels. Mais elle se garda bien de jeter de l'huile sur ce feu et se contenta donc de ricaner en voyant son amie faire des grimaces en s'éclairant d'un angle, pour le moins peu flatteur. « C'est toi le monstre ouais ! » répliqua-t-elle d'un ton taquin en donnant un léger coup de coude dans les côtes de la brunette. Le petit numéro de clown de Charlie l'apaisa quelque peu, même si elle constata qu'elle ne traînait guère et marchait d'un bon pas. Et elle la comprenait. Accélérant à son tour, la rouquine glissa sa main dans celle de sa compagne d'infortune, histoire de se donner du courage. Elles marchèrent en silence pendant de longues minutes, jusqu'à ce que la galeriste ne se mette à farfouiller dans son sac. « Je cherche mon téléphone. » précisa-t-elle devant le regard interrogateur de Charlie. C'était une manoeuvre un peu désespérée mais il fallait bien tenter quelque chose. Lexie Antonia Jane Preston ne se laissait pas abattre. Et elle avait raison. George avait décidé de lui accorder un petit miracle de plus, après avoir survécu à des chutes rocambolesques et à un passage dans la cuvette des toilettes. Elle avait deux barres de réseau, ce qu'elle traduisit par un cri strident, avant de s'immobiliser et de saisir le bras de son amie d'un geste brusque. « Charliiiiiiiie, je capte ! » Sans réfléchir plus longtemps, elle trouva le numéro d'Anna en deux clics et l'appela, en priant avec toute l'énergie du désespoir. « Décroche, décroche, décroche.... » Finalement, la voix fatiguée de son aînée lui répondit et Baby Preston entreprit de lui expliquer la situation le plus vite possible, craignant de perdre les précieuses petites barres avant d'avoir pu quémandé de l'aide. « Oh Anna, thank God ! On est tombées en panne avec la voiture de JJ, on était bloquées sur la route principale pour aller dans le centre et on avait pas de réseau alors on a abandonné la voiture et on a commencé à marcher vers la Pension, on est toujours sur la grand route... Viens nous chercher, s'il te plaît, s'il te plaît, je suis avec Charlie et... » La voix de sa soeur lui intima de se calmer et grommela quelque chose, mais le réseau capricieux lui fit parvenir le son de très loin avant de couper l'appel abruptement. « Nooooon ! Non, non... REVIENS GEORGE ! » Mais l'Iphone rose n'afficha pas plus de réseau et Lexie en fut réduite à soupirer en secouant son téléphone. « Elle m'a entendu ceci dit, donc je suppose qu'elle va venir. » Tenant le cellulaire à bout de bras, la grande rousse tâcha de faire revenir les précieuses petites barres, histoire de s'assurer que sa soeur allait bien venir à leur rescousse. « On attend ici ou on retourne à la voiture? » Bouger ferait peut-être passer le temps mais ça n'aurait guère d'intérêt. En attendant, Ginger Spice sortit son thermos de thé et en avala une grande gorgée, tâchant de se calmer un peu et priant très fort pour qu'Anna prenne au moins pitié de Charlie et vienne les chercher.
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Charlie Pillsbury
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyVen 23 Mai - 12:55

Évoluant à travers la campagne, main dans la main avec Lexie, Charlie se sentait étrangement détendue. Elle aurait pu paniquer, piquer une crise contre son amie qui l’avait convaincue de prendre la voiture de JJ alors que la vieille Ford de la brunette aurait tout aussi bien fait l’affaire, mais il n’en était rien : elle se contentait d’avancer rapidement et d’agiter la lampe torche aussi adroitement que possible devant elle pour s’orienter à travers la campagne, un sourire serein étirant ses lèvres. En d’autres circonstances, Charlie aurait probablement laissé son mauvais caractère reprendre le dessus, après tout elle en avait tous les droits : à cause de JJ et de sa voiture de geek, elle allait devoir passer deux heures dans le froid pour rentrer à la Pension, et elle ne mentionnait même pas la répétition des Second Chances qui lui passait sous le nez à cause de toutes ces péripéties. Seulement, pour la première fois depuis plusieurs mois, la choriste voyait le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ; certes, elle était frigorifiée et avait une dent certaine contre le destin qui s’acharnait contre elle, mais elle avait Lexie à ses côtés, et sa présence était précieuse. La cadette Preston n’était peut-être pas très rassurée par les environs, craignant probablement la venue d’animaux sauvages ou de monstres tous droits sortis de son imagination, mais aux yeux de Charlie cela n’avait pas la moindre importance, tant qu’elle était à ses côtés. Sa présence la rassurait, tout comme celle de Cat lui avait permise de ne pas paniquer lorsque la voiture de Gale avait fait des siennes au mois de décembre dernier. Seule, Charlie aurait probablement insulté de tous les noms la voiture fautive de sa mésaventure, balancé quelques cailloux de rage sur celle-ci avant de repartir en direction de la Pension Preston, la tête rentrée dans les épaules. Ses proches en auraient entendu parler pendant deux bonnes semaines puis une nouvelle péripétie aurait pris le relais. Mais Charlie n’était pas seule. Lexie était avec elle et la main qui serrait la sienne depuis qu’elle avait abandonné la voiture de JJ au beau milieu de la route de campagne était ce qui lui insufflait le courage nécessaire pour ne pas céder à la colère ni à la panique.

Les deux amies poursuivirent leur balade nocturne pendant d’interminables minutes, ces dernières s’écoulant si lentement que sans repère temporel Charlie aurait probablement considéré qu’elles marchaient déjà depuis une bonne heure. La lampe torche qu’elle tenait fermement dans sa main droite dévoilait le décor environnant, les branches des arbres nus qui s’agitaient sous les bourrasques de vent glacées, le chemin sinueux marqué par les traces de pneus et les cailloux que Charlie prenait soin d’éviter. Elles étaient désormais prisonnières de l’obscurité, seuls l’éclat de la lune et la lumière de la lampe torche perçant la noirceur qui les cernait. Absorbée par ce paysage nocturne, la brunette ne put s’empêcher de sursauter lorsque Lexie lâcha subitement sa main pour la plonger dans son sac et ainsi rompre le silence qui s’était imposé. Dirigeant la lampe vers son amie, Charlie arqua un sourcil, le regard interrogateur. Répondant à sa question implicite, Lexie lui expliqua qu’elle essayait de retrouver son portable. La choriste acquiesça, ralentissant instinctivement le rythme de leur marche pour laisser à Lexie la possibilité de trouver plus facilement son mobile. Cette dernière ne tarda pas à l’extirper de son sac à main et un sourire victorieux vint aussitôt animer ses lèvres : elle avait enfin du réseau.

S’arrêtant net, Charlie se pencha à son tour au-dessus du portable et poussa un long soupir de soulagement en constatant que son amie avait raison. Sans plus attendre, Lexie appela Anna et lui expliqua en quelques mots leur situation avant que la communication ne soit brutalement coupée, signe que le destin n’avait pas encore véritablement décidé de les laisser tranquilles. Charlie leva les yeux au ciel, excédée par ce manque de chance qui, décidément, la poursuivait partout. « Mais c’est pas possible ! » S’écria-t-elle, la déception retombant lourdement. Elle y avait pourtant cru un instant, avait pensé que leur problème avait finalement trouvé sa solution, celle-ci portant le nom d’Anna Preston. Si seulement elle n’avait pas oublié son fichu portable dans la chambre de Lexie ! Charlie secoua la tête, frustrée par la tournure des événements. Lexie tenta de la rassurer en lui disant qu’Anna avait entendu le plus clair de leur message et que l’espoir était permis : sans doute que son aînée viendrait à leur rescousse après avoir écouté le début de ses explications. La brunette roula des yeux, se calmant peu à peu. Lexie avait raison : Anna ne les laisserait pas tomber. Elle devait y croire.

Soupirant malgré tout une seconde fois, Charlie jeta un coup d’œil à son amie lorsqu’elle lui demanda son avis sur la situation : devaient-elles retourner à la voiture ou poursuivre leur chemin ? « On continue » Trancha la jeune femme sans hésitation. « On n’a pas fait tout ce chemin pour faire demi-tour à la première occasion, surtout que je ne tiens vraiment pas à passer la nuit dans la voiture si Anna ne vient pas. On continue » Répéta-t-elle en guise de conclusion. Charlie saisit le thermos de Lexie lorsque celle-ci le lui proposa et but une longue gorgée de thé tiède. Réconfortée par cette boisson 100% Preston, elle referma le thermos et le tendit à Lexie : il était temps qu’elles se remettent en route. Charlie s’arma de courage, prit une longue inspiration puis repartit à la conquête de la nuit de Lima. À nouveau, le temps passa lentement, trop lentement, et le silence lui pesait.

Au bout de cinq minutes environ, Charlie décida de rompre la quiétude ambiante et fredonna la première chanson qui lui vint à l’esprit. « It's late in the evening, glass on the side, I've been sat with you for most of the night, ignoring everybody here we wish they would disappear, so maybe we could get down now ». Elles étaient peut-être en train de passer à côté d’une répétition des Second Chances, mais qu’importe : elles pouvaient bien répéter à deux. La chanson choisie n’était pas vraiment appropriée à la situation, mais Charlie décida d’en plaisanter. « I don't wanna know if you're getting ahead of the program, I want you to be mine, lady ». Elle donna un petit coup de coude à Lexie et esquissa un grand sourire avant de se poster devant la rouquine et de marcher à reculons –ou plutôt de danser à reculons. « To hold your body close, take another step into the no-man's land, for the longest time ladyyy ! ». La choriste haussa les sourcils et s’amusa avec la lampe torche pour créer des effets de lumière autour de Lexie. « Allez, Prestie ! » Fit-elle pour inciter son amie à se joindre à elle. « I need you darling, come on set the tone, if you feel you're falling, won't you let me know, oh-oh-oh-ooh-oh ! Oh-oh-oh-ooh-oh ! If you love me come on get involved, feel it rushing through you from your head to toe, oh-oh-oh-ooh-oh ! Oh-oh-oh-ooh-oh ! SING ! ». Sa bonne humeur lui revenait enfin et si elle ne pouvait s’accompagner de sa guitare, qui aurait pourtant été parfaite sur ce genre de morceau, elle essayait de faire confiance à sa voix. « This love is a blaze, I saw flames from the side of the stage and the fire brigade comes in a couple of days, until then we got nothing to say and nothing to know but something to drink and maybe something to smo- ». Sa partie de rap fut soudain interrompue lorsque deux phares de voiture vinrent éclairer ses pieds. Fronçant les sourcils, la jeune femme se retourna et aperçut un véhicule au loin. Celui d’Anna, avec un peu de chance ?
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MessageSujet: Re: 04. Let me see you through   04. Let me see you through EmptyJeu 29 Mai - 19:15

Quelque chose était très clairement contre elles. Dieu, le destin, les esprits des ancêtres, Gaïa, le karma. Quelque chose s'amusait à les mettre dans le pétrin, leur donner une lueur d'espoir et les renvoyer dans leur galère. C'était cruel et mesquin. Quelque soit cette entité, elle expliquait pour les mean girls dominaient les couloirs des lycées et les vieux mecs ultra conservateurs les sphères politiques. Mais dans son indéfectible optimisme, Lexie choisissait de croire que les forces positives de l'univers s'étaient réveillées pour leur donner un petit coup de pouce et que son appel - très littéral - avait été entendu. Anna viendrait. La communication avait aboutie. Anna avait entendu et compris. Elle viendrait. Sa soeur cadette se répétait cette phrase comme un mantra, pour se rassurer et s'accrocher à l'idée qu'un deus ex machina vienne résoudre cette situation improbable dans laquelle elle s'était encore fourrée. Ragaillardie par le thé et la présente confiante de Charlie, elle se remit donc en route d'un bon pas. Heureusement que son amie était avec elle ce soir, pour raisonner ses élans parfois irrationnels et faire preuve de calme et d'assurance, l'empêchant donc de céder à toute forme de panique. Watson-Brown était certes agacée, à raison d'ailleurs, mais elle avait réussi à mettre de côté cet énervement pour faire face et aller de l'avant, dans une attitude pour le moins très britannique. Malgré les tourments qui lui pesaient, Charlie avait su se tirer de ses noires pensées pour calmer les penchants exagérément dramatiques de la rouquine. Si elle avait été seule, la rouquine aurait sans aucun doute était capable de pleurer, taper du pied et hurler dans la nuit noire, ce qui aurait fait une excellente scène de cinéma ou de série télé, mais n'aurait guère fait avancer le problème. La responsabilité dont elle se sentait doté vis à vis de sa triste amie et la manière dont cette dernière avait réagit l'avaient donc forcée à se tempérer. Et nul doute que c'était autrement plus efficace, car même si le froid mordait ses mains découvertes et qu'elle rêvait de la douce chaleur de sa cuisine et d'un repas - et d'un repos - du guerrier bien mérité, elle n'était pas en train de mourir de froid dans l'immobilisme et la passivité. C'eut été une fin bien indigne de Lexie Antonia Jane Preston.

Elle marchait donc d'un pas vif, les talons de ses bottes - fort heureusement carrés et solides ce jour là - claquant sur le goudron malmené dans un rythme régulier. Le bruit de leurs pas et leur respiration régulière étaient rassurants et l'empêchait d'imaginer les bêtes féroces, les fous furieux et les serial killers qui rôdaient dans la rase campagne environnante. Jamais elle n'avait été en proie à un tel sentiment d'insécurité à Lima. Il n'y avait rien de menaçant ici, surtout quand on a été une jeune femme vivant seule pendant trois ans à New-York et que l'on a passé son adolescence à courir Camden et Soho. Les dangers de la ville, malheureusement pas toujours si fantasmés que ça, étaient familiers à la britannique. Elle s'en était accommodée, n'y pensait plus tellement, se reposait quasiment entièrement sur sa foi en l'être humain pour se promener tranquillement à trois heures du matin dans les rues de Brooklyn. Mais dans le silence oppressant des laines du Midwest, il y avait quelque chose d'autrement plus menaçant. On ne pouvait pas repérer de silhouette derrière soi dans les ombres des lampadaires ou changer brusquement de chemin pour semer la menace réelle ou imaginaire. Et tout comme dans l'espace, personne ne vous entend crier ici. Fort heureusement, l'allégresse étonnante que cette promenade nocturne forcée provoquait chez son amie frappa à nouveau et sans crier gare, elle se lança dans une chanson. Il fallut un instant à l'oreille de la rousse, pourtant de mieux en mieux entraînée, pour reconnaître l'un des morceaux plus punchy de ce très cher Ed Sheeran. Elle eut un rire léger en voyant Charlie se dandiner en marche arrière, craignant un instant qu'elle ne se trébuche sur une pierre ou trouve un moyen de se casser la figure. La légendaire maladresse de sa colocataire intérimaire n'était plus à prouver mais, trop heureuse de se voir offrir une distraction, la galeriste se contenta de replier ses bras puis de les faire basculer d'un côté puis de l'autre, tandis que son amie transformait le bord de route en discothèque par de savants effets de lampe torche. Répondant à l'injonction de la brunette, elle se joignit à elle pour le refrain dont elle se souvenait miraculeusement des paroles. « I need you darling, come on set the tone, if you feel you're falling, won't you let me know, oh-oh-oh-ooh-oh ! Oh-oh-oh-ooh-oh ! If you love me come on get involved, feel it rushing through you from your head to toe, oh-oh-oh-ooh-oh ! Oh-oh-oh-ooh-oh ! SING ! » Elle abandonna toutefois ce duo improvisé pour laisser sa gangsta préférée l'impressionner par ses talents de rappeuse. Il fallait bien admettre que pour une prestation a cappella d'un homme au registre pour le moins unique, elle s'en sortait plus qu'honorablement. Lexie se contentait de claquer les doigts et de se dandiner en rythme, comme toute greluche dans un clip vidéo digne de ce nom, quand la chanteuse s'interrompit et qu'une lumière vive força la londonienne à plisser les yeux. Des phares. Une voiture. Un miracle avait-il pu se produire?

Elle leva une main en direction de la lumière, à la fois pour faire signe au chauffeur et pour protéger ses yeux clairs de ce brusque changement d'éclairage. Bien vite, elle reconnut le vieux pick-up qui s'avançait dans leur direction et bondit littéralement de joie, battant joyeusement des mains comme une petite fille enthousiasmée par l'arrivée du cirque en ville. Baby Preston fit alors de grands moulinets des bras en direction de la voiture, terrifiée à l'idée qu'elle ne s'arrête pas ou ne les voit pas. Ce qui était bien sûr impossible, puisqu'elles étaient en plein dans la ligne de mire des puissants feux et que la voiture ralentissait déjà. Sa main fermement enroulée autour de celle de Charlie, la rouquine courut à toute hâte vers le pick-up, où une Anna au sourire sarcastique avait baissé la vitre côté conducteur et les observait, sourcils haussés. Rien ne devait la surprendre de sa petite soeur à ce stade de leur existence, mais celle-là, Lex ne l'avait encore jamais faite. « Tu es venue Anna ! Merci, merci, merci ! Je suis désolée mais c'est pas de notre faute, c'est cette foutue bagnole de geek qui a pas marché correctement depuis 1983 et... » Un geste de la main de son aînée l'intima au silence et elle fit donc rapidement le tour du véhicule pour se glisser entre Anna et Charlie sur la large banquette avant. « Enfin bref, merci, j'appellerai la dépanneuse une fois à la maison, on a tout laissé en plan mais bon je doute que quelqu'un essaie de piquer l'auto-radio hein. Pouah, tu peux pas savoir comme je suis soulagée. Même si bon, tu as interrompu un superbe solo de ma petite gangsta Charlie. » Elle donna un coup de coude taquin à son amie et eut un rire tonitruant et pour le moins libérateur. Elles étaient saines et sauves. Point de loup ou d'aliéné dans les hautes herbes et une intervention à point nommé de leur sauveuse moqueuse, Anna Lisa Emilia Preston. Tout allait bien.
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