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 04. NYC | It don't get better than this

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MessageSujet: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyDim 30 Mar - 12:39

Kara n'était toujours pas certaine qu'elle venait effectivement de vivre ces quelques heures de folie. Il lui semblait déjà improbable qu'elles aient réussi à échapper à la surveillance - certes moins acérée que celle d'une Louise Sparks aux aguets - des trois enseignantes. Andie et elle s'étaient sagement laissées compter et les recompter à l'entrée du musée d'art moderne, puis avaient attendu le moment opportun. K avait mêle jugé bon de faire semblant d'écouter miss Rosenberg blablater au sujet d'une pseudo oeuvre parfaitement incompréhensible. Ce type avait jeté de la peinture noire sur une toile verte, fin de l'histoire. Il n'y avait pas de sens caché et de profonde signification artistique dans ce gribouillage et on ne lui ferait pas croire le contraire. Mais elle avait écouté, souri, puis avait pris la main de son amie pour l'entraîner un peu plus loin, faisant mine qu'une sculpture informe les intéressaient. Une fois la voie libre de toute figure d'autorité de Lima, elles avaient effectué un volte-face ultra rapide et avaient foncé vers la sortie, avec autant de naturel possible pour deux ados en cavale. Par chance, l'excursion avait lieu à dix minutes à peine du lieu qu'elle cherchait à atteindre. Et ils avaient déjà visité le Rockfeller Plaza donc, en théorie, il ne serait pas trop difficile de le retrouver. Discrètement, mais minutieusement, Kara Sparks avait élaboré un itinéraire en feuilletant une des cartes disponibles à l'auberge de jeunesse et avait fait de son mieux pour mémoriser le chemin du musée au lieu du concert. Ce n'était pas compliqué. Le temps prévu pour explorer l'immensité du MOMA était plus que longuet, du moins pour ceux qui étaient effectivement forcé d'endurer la chose. Son plan était rôdé. Car il ne faisait aucun doute que la plus jeune des deux demoiselles était le cerveau de leur petite escapade. Même si l'idée venait bien sûr de miss Lloyd, qui avait vu une affiche dans le métro pour un showcase d'un des plus grands noms de la country de ces dernières années. Hunter Hayes avait de quoi faire rêver même la rock chick autoproclamée qu'était Little K. Ses racines country semblaient invariablement la rattraper. Et elle ne s'en plaignait jamais vraiment, tout ce qui pouvait ramener Nashville à elle à défaut de pouvoir y retourner était bon à prendre. Evidemment, l'enregistrement du concert avait lieu juste avant leur temps libre dans le quartier, les choses ne pouvant jamais allaient complètement dans leur sens. Mais l'enthousiasme communicatif et la foi inébranlable d'Andie avait fini par convaincre la prudente pompom-girl. Ca ne figurait pas exactement sur sa liste, mais après tout, ce papier n'était-il pas simplement un prétexte au lâcher prise? Et courir les rues animées de la grosse pomme, au nez et à la barbe de leurs accompagnatrices, pour écouter de la bonne musique de chez elles, c'était carrément du laisser aller.

Le jeu en avait toutefois largement valu la chandelle, même si les deux lycéennes s'étaient retrouvées assez loin de la scène. Ca n'avait rien de surprenant, certains de ces gens campaient là depuis très tôt le matin pour s'assurer de voir le beau blond. Mais les débrouillardes gamines avaient trouvé un bon point d'observation, qu'elles partageaient avec une foule compact, mais dont l'acoustique était bonne et la vue pas trop mauvaise. Elles avaient crié, chanté, dansé et ri avec la marée humaine et s'étaient montrées d'excellentes fangirls. L'heure tournait néanmoins et malgré l'euphorie du moment, la jeune Sparks s'était forcée à y prêter attention, sachant qu'elle ne pouvait pas compter sur sa comparse pour se montrer raisonnable. Elle eut un sourire attendri en la voyant s'égosiller et se permit donc de reprendre une dernière fois le refrain du encore avec le reste de la foule. « Who cares if you're all I think about? I've searched the world and I know now, it ain't right if you ain't lost your mind. Yeah, I don't want easy, I want crazy. Are you with me baby? Let's be crazy ! » La performance, comme tout final digne de ce nom, s'étirait en yeah, yeah, en reprise du refrain et en remerciements bruyants et K aurait aimé profiter des dernières minutes du concert, comme tout le monde, mais elle n'en avait pas le loisir. « Andie, on doit y aller. » Elle anticipa les protestations de la texane en prenant son bras sous le sien et en commençant à frayer la foule en sens inverse « Faut pas qu'on remarque qu'on était pas au musée. » essaya-t-elle d'expliquer, par dessus le boucan que continuaient à faire les fans en réponse aux stimulations du chanteur. La Cheerio lui lança un regard et poussa un dernier cri enthousiaste, avant de définitivement tirer sa blonde amie loin de la marée humaine et des délices de cet instant.

Malgré sa détermination à éviter les ennuis et à se présenter en temps et en heure à la sortie du musée, les rues noires de monde autour du Rockfeller - en partie à cause du showcase, en partie parce que New-York était clairement une ville qui ne connaissait pas le répit - prêtaient à confusion. Alors que le chemin était clair dans son esprit et qu'elle n'avait quasiment pas hésité à l'aller, Sparks se laissa distraire par les babillements joyeux de son amie et son propre état d'euphorie post-concert et marcha sans trop faire attention à où elle allait. Et si à Lima, malgré un mauvais tournant, on finissait par retomber sur une rue familière, voire l'endroit où on voulait aller, il n'en était pas de même dans cette grande mégalopole. Mais Little K avait beau être étonnamment organisée et prévoyante pour une adolescente de son âge, cela ne l'empêchait pas de se laisser porter par l'excitation du moment et d'échanger joyeusement avec son amie en cavalant gaiement dans les rues bondées « T'as déjà été à des grands concerts Andie? On en voit plein à Nashville, bien sûr, dans la rue et tout ça mais quand c'est vraiment des stars, c'est pas pareil. On avait vu Taylor Swift avec mes soeurs là bas c'était génial. » Le souvenir n'emplissait même pas la jeune fille d'une pointe de nostalgie un peu amère, tant elle était portée par l'instant présent. « Mais là, wow, l'ambiance était électrique quoi. » Elle eut un rire léger, pour la simple et bonne raison qu'elle avait vu Hunter Hayes au pied du Rockfeller Plaza avec son amie et qu'elle était heureuse. Sa main ne lâchait pas celle de la blondinette, histoire de ne pas la perdre dans cette jungle de béton. Finalement, Kara prit conscience qu'elle ne reconnaissait pas le chemin. Cet imposant stand de hot-dogs peint d'un rouge agressif n'était pas là tout à l'heure. Elles auraient dû déjà tourner. Et le cadran de sa vieille montre, dont le plaqué or s'écaillait, lui indiqua qu'il ne restait qu'une vingtaine de minutes pour calmer leurs ardeurs et retrouver le musée. La gamine s'arrêta devant une imposante banque et signala à sa camarade, d'un ton calme qui ne reflétait guère son état d'esprit « Je... J'crois qu'on est un peu perdues Andie. Mais on est pas loin hein ! » Elles allaient y arriver. Inutile de se donner des sueurs froides. Tout irait bien, elle avait son petit porte-bonheur personnel en la présence de la pétillante texane. Mais la réalité avait néanmoins brutalement rattraper la jeune Sparks, qui misait désormais sur le culot effroyable et la chance de cocue de sa congénère du Sud. Pari risqué.
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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyMer 2 Avr - 15:59

Chocolat pour Kara Sparks

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Chocolat pour Andie Lloyd

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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyMer 2 Avr - 17:58

Chocolat pour Ingrid J-Svensson

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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyMar 15 Avr - 15:24

Blablabla blabla. Quoique la voix du guide eût le même effet soporifique qu'une berceuse, elle n'avait ni son charme ni sa prétention. A l'instar de ces professeurs qu'Andie détestait plus que tout, il déblatérait son texte avec une monotonie à en achever une dinde à Thanksgiving. Alors qu'elle avançait tête baissée, Andie se demandait avec on ne peut plus de sérieux quel était le but de cette visite ? Les instruire ou ternir les souvenirs de leur excursion new-yorkaise ? Il y avait bien eu une peinture rigolote, mais c'était tout juste à l'entrée et, en fin de compte, c'était peut-être ce facteur qui l'avait rendue attrayante. Après cinq minutes, toutes les pièces étaient devenues cruellement semblables et hors de sa portée, un peu comme la mode féminine. Même l'enthousiasme démesuré de Miss Rosenberg ne parvenait pas à entretenir son intérêt. Pourtant elle n'avait pas oublié. Plantée devant une espèce de toile digne des dessins qu'elle faisait quand elle ne savait encore distinguer sa droite de sa gauche, Andie avait subitement été ramenée à la réalité par une Kara qui feignait à merveille sa passion pour l'art moderne. L'espace d'un instant, la texane crut même qu'elle l'avait invitée à contempler l'œuvre détaillée par Miss Rosenberg. Comment pouvait-on avoir autant de choses à dire avec aussi peu de matière ? Comment un trait noir pouvait signifier tant de chose ? Et surtout, comment pouvait-on déduire les intentions d'un artiste très certainement imbibé de cognac ? Andie n'aimait définitivement pas l'art. C'était un truc de bourgeois, un prétexte artificiel au raffinement. A chaque fois qu'elle avait eu un travail à rendre en primaire, elle s'était contentée de dessiner un soleil, sa maison et sa famille. On ne pouvait pas exiger d'elle qu'elle puise dans des sentiments profonds qu'elle ne ressentait pas. Son art elle l'exprimait tous les jours en se comportant avec une candeur naturelle. Les éclaboussures de peinture et les collages c'était pour les âmes introverties, pas pour elle. Puis elle avait compris, en discernant le sourire en coin de son amie, qu'elle se fichait autant qu'elle de la vie de ce peintre probablement mort ou avec une oreille en moins. Et son enthousiasme à elle fut contagieux, si bien qu'Andie ne put s'empêcher de frétiller des jambes alors que le groupe se dirigeait vers la prochaine salle.

Elles allaient voir Hunter Hayes. La blondinette avait toujours du mal à y croire, et son état d'excitation était tel qu'elle aurait pu se pisser dans le pantalon - encore une de ces expressions très distinguées qui provenaient de sa terre natale -. Quoiqu'il en soit, elle ne se fit pas prier lorsque Kara la prit par la main pour la tirer vers la sortie. Cette dernière avait d'ailleurs d'abord été sceptique, certainement parce qu'elle doutait qu'un jour, dans cet univers, quelqu'un ne remarque pas l'absence d'Andie Lloyd. Il était vrai qu'Andie était plutôt du genre expansif et faisait rarement dans la retenue, pourtant depuis leur entrée dans le musée elle avait été trop occupée à compter les néons au plafond pour monopoliser l'attention. A vrai dire, personne n'avait véritablement fait montre d'un très grand enchantement, à part peut-être Kessy qui semblait prendre quelques notes. Aussi bien était-elle inspirée pour la pièce de théâtre de fin d'année. Aidan avait vite fait d'éteindre sa caméra, sous ordre d'un vigile, et avait aussitôt eu l'air de voir la vie beaucoup moins fascinante qu'elle n'y paraissait. Jamie quant à lui, contemplait plutôt Miss Rosenberg avec la même passion dont elle faisait preuve dans ses explications. Autant dire que si quelqu'un disparaissait, personne ne s'en rendrait jamais compte. Pas même si c'était Andie Lloyd. Sortant le flyer de sa poche, la texane se laissait emporter au gré de son amie, détaillant une dernière fois le visage du chanteur avant de le voir en vrai. Elle l'aurait bien embrassé d'ailleurs, mais elles couraient trop vite et la feuille se dérobait dans le vent, comme si c'était Hunter lui-même qui détournait son visage. Quand elle dirait ça à sa mère, elle n'en croirait pas ses oreilles. Son père, lui, était plutôt du genre à dénigrer les jeunots dans le genre, dont la musique un peu trop pop à son goût déshonorait l'étiquette country qu'elle s'attribuait. Ne jamais lui parler de Taylor Swift, de peur qu'il n'improvise une diatribe enflammée. Et malgré ça, elle le surprenait parfois à chantonner Tim McGraw lorsqu'elle passait à la radio, ce qui faisait doucement sourire les deux filles de la famille.

Andie n'avait jamais vu un truc pareil de sa vie. C'était comme voir des copies d'elle dispersées un peu partout, même zèle, même ferveur, même éclat dans les yeux. Toutes chantaient à tue-tête, à s'en égosiller, des morceaux qu'elles connaissaient sur le bout des doigts. Jamais elle ne s'était sentie aussi à sa place qu'en cet instant. Elle était pourtant à New-York. Elle était pourtant une goutte d’eau dans un océan humain, bousculée par la houle et chahutée par le vent frais de l'hiver. Mais elle savait, au fond d'elle, que toutes les copies d'elle ressentaient foncièrement ce même sentiment de communion. Son cri perçait à peine par dessus la frénésie générale. Lorsque le jeune chanteur était apparu sur la scène, elle avait sauté encore plus haut en ordonnant à Kara de regarder, comme si elle avait autre chose à faire. Elle avait ri, elle avait failli pleurer, puis elle avait ri encore, sans jamais se séparer de son amie. Un exploit, alors qu'une petite voix lui intimait de bousculer tout le monde pour parvenir jusqu'à la scène. Malgré la distance, elle se sentait proche de toute façon. Et à peine eut-elle le temps de faire son deuil que Kara, seule personne censée, l'informa qu'il était tant de partir. "Oh noooon, pas déjà." protesta-t-elle naturellement, en bonne enfant qu'elle était. Mais elle ne fit pas de caprice, consciente qu'elles avaient conclu ce marché ensemble et qu'elle avait accepté sa part du contrat. De toute façon, Kara n'avait pas attendu son approbation pour la soutirer à la foule et l'entrainer dans les rues un peu moins bondées de New-York. C'était fou comme subitement la ville semblait si peu animée. "Tu crois qu'il donne des autographes ? Moi j'aurais bien voulu un autographe. On pourra revenir chercher un autographe ?" bombarda-t-elle alors qu'elles se frayaient difficilement un chemin vers le musée. Andie avait même pris la peine de noter l'itinéraire dans sa tête. Elles avaient pris à gauche, puis tout droit pendant une vingtaine de mètres, puis elle avait vu un chien rigolo et une fille qui ressemblait à Dollie Parton. Après elle ne se souvenait plus. Elles étaient arrivées, certainement. Mais plus de chien et plus de Dollie Parton. "Oh Taylor Swift la chance !" cria-t-elle en bondissant et forçant Kara à s'arrêter avec elle. "Moi j'ai vu Aubrey Lockwood de la saison 10 de The Voice. Elle venait de Frederiksburg où j'allais à l'école et elle faisait des concerts au lycée. Elle était dans la team Blake mais elle a perdu au top 8. A part ça pas grand chose, rien qui ressemble à ça en tout cas. Heureusement qu'on a fui le musée, c'était chiant à mourir. Maintenant je pourrai faire semblant de m'intéresser à leur cuvette de chiotte en corne de dinosaure ou j'sais pas quoi." rétorqua-t-elle d'une traite. Lorsqu'elles s'arrêtèrent finalement, Andie remarqua malgré sa naïveté qu'elles n'étaient pas proches du musée. Kara n'avait pas voulu faire une pause pour acheter un hot dog... elles étaient perdues. C'était maintenant qu'il fallait se souvenir du plan élaboré dans sa tête. Droite (ou gauche ?), tout droit, chien, Dollie Parton. Non, décidément Kara était leur seul espoir. "Peut-être qu'on peut prendre le métro ? Ou un bus ? Ou un taxi ? Ou faire du stop, ça marchait à Stonewall" proposa-t-elle.
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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptySam 3 Mai - 20:39

Quitter le concert en avance ne mettait pas little K d'excellente humeur mais voir la mine déçue d'Andie lui faisait presque regretter cette décision, ô combien raisonnable. Mais elle ne se laissa pas submerger par un excès de sentimentalisme et fit abstraction du pincement au coeur que l'enthousiasme de son amie à l'idée d'obtenir un autographe lui procurait. Elle éluda donc la question par une pirouette en l'interrogeant sur les concerts auxquels elles avaient assisté auparavant, partageant avec tendresse le souvenir du show de Taylor Swift que Dean avait offert à ses filles pour Noël il y a bien des années de cela. Bien entendu, la pimpante texane embraya à vive allure sur le sujet, racontant en détails comment elle en était venue à assister à un concert d'une concurrente déchue de The Voice. Les Sparks ne rataient jamais une édition du télé-crochet, sous l'impulsion de Louise qui était une fan inconditionnelle de Blake Shelton, sans grande surprise. Kara avait tendance à préférer les poulains de l'écurie Adam Levine, qui correspondaient plus à ses goûts, ce qui ne manquaient pas de susciter des débats animés, sous l'oeil blasé de Dean qui zappait sur un match quelconque pendant les pubs. Qu'une nana de Frederiksburg atterrisse chez l'oncle alcoolique de la country n'avait rien de bien surprenant, le musicien géant exerçant une pas si mystérieuse fascination sur les gens du Sud. Néanmoins, little K n'eu pas le loisir de s'interroger plus avant sur les causes de cet engouement et éclata de rire à la remarque impertinente de la jeune Lloyd sur les oeuvres qu'elles avaient délaissé. Elle n'avait pas tort cela dit, peut-être était-elle une gamine arriérée de la campagne, mais les subtilités de l'art contemporain lui passaient largement au dessus. La jeune fille n'était sans doute pas aussi insensible à l'art qu'Andie, mais malgré la passion évidente de miss Rosenberg, le MOMA ne l'avait absolument pas emballée et elle ne regrettait nullement d'avoir pris la poudre d'escampette.

Néanmoins, elle regrettait de s'être laissée distraire et de ne pas avoir prêté plus d'attention au quartier dans lequel elles évoluaient. Nashville n'était pas une petite ville et la jeune Sparks avait appris à s'y retrouver, bien qu'elle l'ai quitté plutôt jeune. Les grandes villes ne l'intimidaient pas, au contraire, elles la stimulaient et lui donnaient des envies d'aventure. Toutefois, New-York était d'une écrasante immensité. Les hauts buildings se ressemblaient tous et elle n'avait clairement pas étudié le plan de la ville assez longtemps, les noms des grandes artères ne lui étant pas spécialement familiers. Cette manie de donner des numéros aux rues n'aidaient pas non plus, comment différencier une avenue d'une autre si seuls quelques chiffres les séparaient? Clairement, cet endroit n'était pas pensé de façon très pragmatique et le sens du style l'emportait sur une organisation efficace. Andie suggéra de prendre les transports en commun, mais vu la proximité relative des deux lieux, la brunette n'était pas certaine que ce soit la méthode la plus efficace. Un taxi était une éventualité plus accessible, si ce n'était que cela devait sûrement coûter cher et que little K avait bien entendu un budget ultra serré et ne pouvait s'autoriser une telle largesse. Quant au stop, elle avait vu suffisamment d'épisodes de Law and Order pour savoir que NYC n'était pas l'endroit idéal pour se risquer à ce genre de choses. Elle plissa donc son nez rond et répondit « Hum, je crois qu'on va commencer par demander notre chemin. Et on verra pour le taxi après. » Mettant aussitôt le plan à l'oeuvre, l'intrépide demoiselle s'approcha d'un couple de touristes asiatiques penchés sur une carte et demanda de sa voix traînante et rocailleuse « Excusez-moi, pouvez-vous nous indiquer le chemin pour aller au MOMA? » L'air interloqué de la femme et la réponse dans un dialecte inconnu de son compagnon arrachèrent un soupir à la Cheerio. Evidemment. Qui visite un pays sans en parler la langue? Elle secoua la tête avec un sourire et repoussa la carte pleine de caractères illisibles que lui tendait l'inconnu, sympathique malgré son inutilité. Un jeune homme, à la dégaine détendue était adossé à un poteau un peu plus loin et pianotait sur un téléphone hors de prix, attendant visiblement quelqu'un. Il devait donc connaître un minimum les lieux. S'assurant qu'Andie la suivait bien, little K s'approcha de lui et avec un sourire aussi charmant que possible reformula sa requête « Désolée, vous ne sauriez pas comment on va au MOMA d'ici par hasard? » Le garçon leva à peine les yeux de son smartphone et marmonna « Traverse, prends la prochaine à droite, tout droit. Suis les panneaux. » Il sortit ensuite une paire d'écouteurs qu'ils enfonça sur ses oreilles, signifiant clairement qu'elle n'obtiendrait rien de plus de lui. La lycéenne lui lança un regard dédaigneux, agacée par autant de grossièreté et marmonna à l'intention de son amie « J'te jure les gens sont mal élevés des fois, c'est pas possible. » Dean avait peut-être raison, l'hospitalité et la courtoisie n'allaient pas plus au nord que le Kentucky. Et n'atteignaient clairement pas la capitale culturelle du pays. La bonne blague.

A cran, la jeune fille passa son bras sous celui de sa camarade et suivit la foule sur le passage piéton, suivant néanmoins les indications laconiques du new-yorkais prétentieux. Elle ne reconnaissait toujours pas la route et supposa donc qu'il s'agissait d'un chemin différent. Ou bien de mauvaises indications, car il était fort probable qu'en plus d'être arrogant, ce garçon soit stupide ou mesquin. Kara inspira profondément etessaya de se rassurer et de se convaincre que tout irait bien pour adresser un sourire rassurant à son amie. Elle ne voulait pas l'inquiéter et même si elle avait deux ans de moins qu'elle, éprouvait un besoin de la protéger. Et se sentirait donc extrêmement coupable si elle venait à les perdre dans la jungle de béton. Peut-être était-il temps de sacrifier quelques-uns de ces précieux dollars... « Tu aurais assez pour un taxi? Je pense pas que ça soit super cher, mais j'ai pas grand chose sur moi. » Ou plus exactement, elle ne pouvait pas dépenser beaucoup si elle voulait pouvoir acheter de la nourriture et des souvenirs pour ses soeurs. Toutefois, un large panneau portant les quatre précieuses lettres apparut dans son champ de vision et avec une exclamation de joie et de soulagement, elle serra le bras de la blonde et désigna la pancarte d'un geste vif. « Andie, on est sur la bonne route ! » Le hipster ne leur avait donc pas menti. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre et grimaça. A moins que le musée ne soit littéralement au coin de la rue, elles risquaient fort de ne pas arriver dans les temps « Bon, faut qu'on se bouge. » Et sans même prévenir la texane, elle s'empara fermement de sa main et se mit à courir à travers la dense foule. Que le sort leur soit favorable.


Dernière édition par Kara Sparks le Dim 15 Juin - 21:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyMer 4 Juin - 15:32

Andie était une spécialiste des escapades improvisées. Paradoxalement, malgré un caractère enfantin duquel elle ne se défaisait pas, ses parents lui vouaient une confiance presque aveugle lorsqu'il s'agissait de son indépendance. Avec le temps, le porte qu'elle claquait derrière elle en sortant avait remplacé la permission qu'elle s'évertuait à demander par pure politesse, sachant pertinemment que jamais sa mère ou son père ne s'opposerait à ses folies champêtres. Les matins de fin de semaine à Stonewall se ressemblaient tous mais personne ne pouvait prédire leur issue, pas même Andie. Elle se réveillait pimpante, se lavait et dévalait les escaliers pour rendre visite au très matinal Mr. Carr, dont les récits ne cessaient jamais de la fasciner. Parfois elle attrapait un pancake à la volée, qu'elle s'empressait d'enfourner sur la route, sous un soleil de plomb. D'autres fois elle se dirigeait vers les steppes ou les écuries, s'amusait à marcher sur les lignes des routes désertes de la campagne ou à jeter des cailloux pour effrayer les oiseaux dans les arbres bordant le canal. Elle avait toujours aimé vivre cette vie imprévisible et jamais Kara ne pourrait réaliser à quel point cette sortie lui avait été salutaire, et ce en dépit du froid et de la foule. Jamais encore elle ne s'était perdue en revanche, parce qu'elle connaissait sa ville natale comme sa poche et qu'elle pouvait toujours compter sur la bienveillance des gens du coin, au cas où elle n'aurait plus eu la force de faire le chemin inverse jusque chez elle. Le ranch familial était isolé, et si parfois elle préférait une randonnée à cheval pour se rendre à la ville, rien ne valait le plaisir de sentir ses pieds ancrés au sol. Pour Andie, ce petit écart de conduite n'en avait pas été un, parce qu'on lui avait appris - à tort ou à raison - à faire ses propres choix et à la responsabiliser malgré toute la frivolité et l'innocence qui la caractérisaient. C'était ainsi que l'impulsion avait vite fait d'éclipser la raison au moment de prendre une décision. Heureusement pour elle Kara n'était pas non plus une enfant de chœur, et même si Nashville était loin de ressembler à son village texan, elles se surprenaient toutes les deux à rêver de la même liberté.

Sauf qu'elle n'était plus à Stonewall et qu'ici, la sympathie des gens n'avait d'égal que l'indifférence dans laquelle ils se complaisaient et se considéraient les uns les autres. Andie avait beau être naïve, jamais elle n'aurait eu l'audace de s'échapper du musée si Kara avait décidé d'être raisonnable. Après plusieurs minutes d'insouciance partagée, le retour à la réalité fut brutal pour toutes les deux. Peut-être davantage pour Kara, qui à elle seule devait porter le poids de l'inquiétude, à mesure qu'elle réalisait l'étendue de leur bêtise. Andie quant à elle, demeurait fidèle à elle-même, insoucieuse et extasié devant tout. Sauf qu'à force de lever les yeux au ciel pour mesurer l'immensité des immeubles elle finissait par avoir un sérieux torticolis. Pendant ce temps, Kara jouait la carte de l'adulte responsable en interrogeant les passants avec une affabilité qu'elle feignait à merveille, sans jamais lâcher le bras de son amie. Telle une poupée, Andie se laissait trainer, son regard furetant chaque recoin de la ville à la recherche d'un détail qui sortirait de l'ordinaire. Elle passait tellement de temps les yeux en l'air qu'elle ne savait même plus où elle était, pourquoi et d'où pouvait bien provenir cette marée humaine qu'elles se devaient de braver sur le passage piéton. Bousculée, chahutée, elle gardait toujours cet air ébahi et incrédule, jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent soudainement au coin d'un trottoir. Si elle avait de l'argent ? A force de côtoyer Andie, et surtout dans une telle situation, Kara devrait savoir que la blonde était très loin d'être prévoyante, d'autant plus qu'elle savait qu'aucun souvenir du MOMA n'aurait valu qu'elle sacrifie les billets gracieusement confiés par ses parents. En guise de réponse, elle se contenta de hocher la tête, retroussant la lèvre inférieure en témoignage de sa perplexité. Preuve qu'elles étaient dans les grâces de Dieu, un panneau indiquant le MOMA brilla à la lumière d'un rayon du soleil intrépide, illuminant leurs traits par la même occasion. Encore une fois Andie se laissa entrainer mollement par Kara, dont l'inquiétude était de plus en plus palpable.

Après quelques pas, Andie se laissa distraire par un vendeur à la sauvette qui, avec une apparente bonté, lui tendait une rose. Elle l'attrapa et entreprit de continuer son chemin avant qu'il ne l'arrête et ne la réprimande dans un anglais approximatif qui eut le don de la faire glousser. Venait-il vraiment de lui réclamer de l'argent ? Qui faisait un cadeau avant de réclamer de l'argent ? C'était scandaleux. Piquée au vif, elle lui balança sa fleur à la figure avant de rétorquer dans un anglais presque aussi incompréhensible que le sien. "J'en veux pas alors de ta fleur pourrie. Elle est même pas jolie. Même les fleurs cramées que je cueillais au bord de la route étaient plus en vie. Pirate !" Et de reprendre son chemin dans le sillage empressé de Kara. Cette incartade l'avait au moins ramenée sur terre, et ce fut alors qu'elle réalisa l'angoisse que lui inspirait New York. Oh mon Dieu elles étaient perdues. Elles allaient mourir de froid ou finir comme ce SDF adossé contre la vitrine d'une enseigne. Le rythme effréné de la ville suscita soudain en elle des vertiges modérés. Les bousculades intempestives, les vrombissements de moteur et les effusions d'agressivité et de stress, tout concourut à son malaise passager. Affaiblie, elle s'arrêta net en bloquant la course de Kara, en plein milieu du trottoir. "Je vais pas y arriver Kara, c'est la fin. Vas-y sans moi, je vais te ralentir." disposa-t-elle les mains sur les genoux, haletante. La foule avait fini par lui faire peur. "Tu pourras avoir ma collection de chapeaux si tu veux."
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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyLun 16 Juin - 16:59

Toute à sa course effrénée, dans un fol et vain espoir d'arriver au MOMA avant que leurs accompagnatrices ne remarquent leur absence, Kara ne remarqua d'abord pas la scène qu'était en train de provoquer son amie. Mais après quelques mètres, elle se rendit compte qu'Andie n'était plus à ses côtés et s'arrêta. Transpirant légèrement dans son épais manteau, elle décida de l'ôter et d'affronter l'air glacé qui s'engouffrait dans les rues new-yorkaises. Entre l'effort et le stress, elle préférait rester en pull, comme elle le faisait quand elle courrait dans les rues de Lima en hiver. Bien malgré elle, la brunette s'était d'ailleurs habituée aux températures plus que fraîches du Nord. Elle se plaignait constamment du froid et regrettait amèrement la chaleur moite de son Tennessee natal, mais elle vivait en vérité beaucoup mieux les hivers que lorsqu'elle avait emménagé. Toutefois, New-York mettait son endurance, et surtout sa patience, au défi. Elle se rapprocha donc vivement de sa camarade, lançant un regard mauvais au vendeur à la sauvette, qui semblait vouloir répliquer à l'attaque verbale d'Andie, bien qu'il n'en ai probablement pas compris un traître mot. La communication semblait impossible entre ces deux là et même l'opiniâtre miss Lloyd semblait avoir lâcher l'affaire. La Cheerio se remit promptement à trottiner, seulement pour s'arrêter tout net une nouvelle fois, entendant la plainte de la cow-girl, toute droit sortie d'un des films de Bruce Willis qu'affectionnait son père. Elle retint à grand peine un sourire en coin et vint se poster près de son amie, qu'elle éloigna de la foule compact pour l'aider à s'adosser contre le mur gris d'un haut building, le temps qu'elle reprenne son souffle. Elles n'arriveraient jamais en temps et en heure. Kara voulut tout de même en avoir le coeur net et consulta sa montre pour la énième fois, simplement pour constater qu'il leur restait deux minutes. Avec un peu de chance, Miss Rosenberg se serait étalée en explications enfiévrées sur un des piliers de la salle d'exposition et le gros des troupes serait de toute manière en retard au lieu de rendez-vous. Elles pouvaient espérer s'en sortir si elles arrivaient dans moins de dix minutes. Et ce n'était pas une certitude, d'autant plus qu'à ce stade de leur course urbaine, rien n'indiquait qu'elles puissent y arriver.

La jeune Sparks observa un instant son amie essoufflée, masquant elle-même le moindre signe de fatigue. L'adrénaline avait pris le dessus et elle ne sentait pas vraiment le froid et son corps bien entraîné ne souffrait guère de ce sprint brutal. Cela ne voulait cependant pas dire qu'elle se sentait au top de sa forme et qu'elle n'était pas à deux doigts de la panique. Mais de voir Andie dans un tel état la forçait à garder son self contrôle et de paraître absolument maîtresse de la situation. Elle savait où aller, quoi faire. Comme toujours, il fallait simplement prendre les choses au fur et à mesure, régler un problème à la fois. Il s'agissait donc d'abord de remettre Andie sur pieds. « Ca va aller? » Un léger froncement de sourcils indiquait que la question n'était pas si triviale et que la jeune fille était effectivement inquiète de la bonne santé de son amie. Little K ouvrit sa sacoche de cuir qui pendait à son épaule et en sortit une bouteille d'eau, qui traînait certes dans son sac depuis le départ de l'auberge mais devait être relativement fraîche. Et quoiqu'il en soit, ça ne pouvait que faire du bien. « Inspire et expire doucement pendant dix secondes et bois un peu d'eau. » ordonna la Cheerio d'une voix douce, ponctuée d'un sourire encourageant. Assurance, efficacité. Elle pouvait gérer. Il suffisait de s'en convaincre après tout. Et ce n'était pas pire que la fois où Mandy et elle s'étaient perdues lors d'une excursion familiale à la campagne. Et si elle s'en était sortie dans un champ au milieu de nulle part à tout juste sept ans, elle pouvait bien retrouver la route fléchée des années plus tard. Aussi, Kara but quelques gorgées d'eau à son tour et la rangea, avant de prendre fermement la main de son amie dans la sienne. « Tu es prête? On va juste marcher vite, t'inquiète pas. C'est plus très loin, reste juste près de moi et tout ira bien. » L'affirmer à voix haute l'aidait à y croire elle-même et elle marcha donc d'un bon pas, tête haute et sourire confiant sur les lèvres. Elles prirent finalement le tournant et au bout de la rue, mastoc et salvateur, le Museum Of Modern Arts.

Kara s'autorisa à relâcher l'air qu'elle comprimait jusqu'alors dans ses poumons et son sourire se fit plus franc. Sans même s'en rendre compte, elle accéléra un peu la marche, s'assurant tout de même qu'Andie suivait le rythme. Elle désigna le monument d'un geste enthousiaste et dit d'une voix plus aiguë que d'ordinaire. « C'est là, on y est ! » Un groupe de gens bien emmitouflés patientait devant une grande porte vitrée et la Cheerio reconnut quelques unes de ses camarades pompoms-girls dans la masse. Usant de sa roublardise, elle incita son amie à faire un léger détour, afin de ne pas arriver du trottoir d'en face et de se faire remarquer inutilement. Camouflées derrière un petit groupe de touristes baragouinant une langue qui sonnait comme de l'allemand à l'oreille peu accoutumée aux langues étrangères de little K, elles se glissèrent aussi discrètement que possible dans la bande de lycéens de l'Ohio. Elle vit la silhouette svelte de Miss Mann qui surveillait la sortie et pria intérieurement pour qu'elle ne remarque rien. Comme la brunette s'en était douté, Rosenberg et la bande de nerds qui l'avait suivie à travers le musée manquait encore à l'appel, ce qui pouvait éventuellement jouer en leur faveur. Définitivement soulagée, la petite Sparks échangea un regard complice avec sa blonde amie et tendit la main en l'air pour un high five bien mérité. « On a réussi Lloyd ! C'est quand tu veux pour une deuxième manche. » Elle lui fit un clin d'oeil amusé, retrouvant son arrogance coutumière. La grande rousse qui se tenait devant elles se retourna alors, une ombre de sourire sur sa mine narquoise. Kara ne s'en formalisa pas, c'était la tête par défaut de Kennedy McKinnon, Sophomore et Cheerio. Elle n'était pas foncièrement méchante, c'était juste une petite fouine qui aimait tout savoir sur tout le monde. La brune échangea un signe de tête cordial avec elle et pour toute réponse, Kennedy sortit deux boîtes rouges enrubannées de doré de son grand sac à main et en tendit une à Kara et une à Andie. « Chocolats de la St Valentin en provenance directe de McKinley. Désolée si elles ont été un peu écrasées pendant le voyage. » Elle fit virevolter ses cheveux rouges et partit dans un ricanement agressif avec ses copines, laissant les deux amies un peu perplexes. Little K préféra ne pas se demander à quel point les chocolats avaient pu souffrir du voyage en avion, puis du transport dans le sac de Kennedy et jeta un oeil à la petite carte attachée au noeud. Le message de l'expéditeur lui arracha un large sourire, qu'elle aurait bien peiné à réprimer, même si elle l'avait voulu. Elle se tourna alors vers Andie, enthousiaste et curieuse et demanda d'un ton enjoué. « Ben alors, t'as un admirateur secret et tu m'en parles pas? » Elle glissa un petit coup de coude taquin à la blonde, avant d'éclater d'un rire joyeux. Ragaillardie par la réussite de leur escapade et la gentille attention d'Addison, Kara Sparks était de nouveau d'une humeur radieuse. Elle cala la boîte de chocolat dans sa sacoche et renfila sa veste, appréciant la chaleur qu'elle lui procurait, maintenant que la tension s'était envolée et que l'adrénaline qui faisait pulser son coeur plus vite que d'ordinaire était retombée. New-York était décidément une ville synonyme de joie et de réussite et la gamine était presque encline à croire que tout irait pour le mieux durant le reste de leur séjour.
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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptyDim 10 Aoû - 0:09

Andie ignorait d'où lui venait ce brutal élan de théâtralisme. Elle qui avait pourtant habitué les gens à une étonnante ténacité venait de s'abandonner à une pulsion plus que primaire qui, pourtant, s'accordait parfaitement avec son visage de poupon. Elle avait mis des années à balayer cette apparente fragilité, usant même parfois de méthodes peu orthodoxes. Au final, difficile de savoir qui elle cherchait à convaincre, mais de toute évidence elle avait fini par croire elle-même qu'elle était bien plus qu'une poupée limitée à quelques fonctions artificielles. Au fond Andie tentait de se persuader qu'elle avait calqué ce scénario sur une scène d'un film d'action dont son père raffolait tant. Inconsciemment elle enregistrait des bribes de conversation, des images, quitte à parfois se perdre entre la réalité et la fiction, pour pouvoir les ressortir dans les moments les plus opportuns. Arrivée à la fin de leur escapade, son cerveau avait dû lui intimer de jouer ce tragique sacrifice, parce que tous les éléments s'accordaient à lui faire penser que l'instant était le mieux choisi. Du moins c'était l'explication d'Andie, sinon pourquoi aurait-elle eu les jambes flageolantes, elle qui était si téméraire ? Même si elle n'avait pas orchestré leur aventure dans les rues de New York, elle n'avait pas la moindre seconde remis en question les choix délurés qu'elle avait bien pu faire. En vérité, Andie avait juste une fois de plus prouvé au monde qu'elle était un être humain comme les autres, pourvu de ses faiblesses et de ses sentiments. Elle avait eu du mal à croire qu'elle était faite d'autre chose que d'optimisme et de spontanéité - même si, à y réfléchir, son dramatique réflexe n'était rien de plus que la manifestation de son incroyable naïveté. La première fois qu'elle avait craquée remontait à quelques mois, lorsqu'après une mauvaise farce elle avait décidé de plier bagage pour rentrer au Texas, portée seulement par ses petites jambes. Même si les conditions étaient différentes, Andie avait réagi à la même impression d'insignifiance.

Face à la grange vide, la bruine s'abattant fébrilement sur son visage, Andie s'était sentie effroyablement seule et vulnérable. Et seule elle l'était, à ce moment-là. Aujourd'hui elle était entourée d'une marée humaine mais curieusement elle avait fini par se sentir d'autant plus dérisoire, un vulgaire pion sur l'échiquier de la Terre. Durant le concert elle avait oublié cette désagréable impression, parce qu'elle n'avait fait qu'un avec le reste de la foule. L'espace d'un instant ils avaient été reliés par un seul et unique maillon. Elle n'avait pas réalisé tout de suite, lorsque Kara lui avait pressé le pas, que le lien s'était rompu. Elle y avait cru un peu plus longtemps, mais force était de constater qu'elle ne lisait que l'indifférence dans les yeux des autres. Écrasée sous le poids de la réalité, elle s'était affalée sur le trottoir, à l'image des acolytes des super-héros dans une scène portée au son des violons et des explosions. Fort heureusement elle avait toujours quelqu'un sur qui compter. Harper avait d'abord endossé le rôle - la cape lui allait étrangement à ravir, mais Andie prenait toujours curieusement des gants avec elle - et c'était à présent au tour de Kara. Entourée d'un halo de lumière salvateur, elle brillait parmi la grisaille de mépris qui les entourait. Apaisée par le son de sa voix, Andie buvait chacune de ses paroles comme si c'était de l'ambroisie. Non rassasiée par ces virtuelles vitamines, elle accepta gracieusement la bouteille d'eau tendue par son amie. Foncièrement, tout ce dont Andie avait eu besoin était un peu d'attention. Peut-être qu'elle était légèrement égocentrique, ou peut-être qu'elle était juste une enfant, elle laisserait ce choix à l'appréciation des gens. Rassurée par la présence de la brunette, elle la remercia d'un sourire un peu factice, incapable de prononcer le moindre mot. Ce moment était définitivement à graver dans la pierre. Quoiqu'il en soit, il fallut moins de temps à la texane pour se relever qu'elle n'en avait mis pour faire le cheminement de ses sentiments dans sa tête engourdie.

Lorsque le musée s'éleva devant leurs yeux, une architecture curieusement bien plus salutaire et éloquente qu'à leur arrivée deux heures plus tôt, Andie put enfin s'autoriser à respirer normalement. A la vue de ses camarades, bloc compact de buée et de manteaux fourrés, ses lèvres s'étirèrent en un sourire satisfait. Elles avaient réussi. Elles avaient survécu. Elle allait pouvoir rentrer chez elle et conter à ses parents son intrépide petite aventure. Sa mère comprendrait, c'était tout de même Hunter Hayes. "Oh yeah !" rétorqua-t-elle à son amie lorsqu'elle évoqua l'éventualité d'une deuxième manche. Non elle ne venait pas de manquer de s'évanouir deux minutes plus tôt, son esprit avait relégué ce souvenir au rang de fiction. Et c'était bien avant de recevoir une boite de chocolats. Définitivement son malaise s'était envolé dans l'air froid de New York, dans un souffle aussi bref que qu'enivrant. Andie sourit de plus belle en dépliant le petit mot à l'intérieur, tandis qu'elle avait déjà fourré un chocolat dans sa bouche. Pour sûr elle aimait le chocolat - qui n'aimait pas le chocolat ? - mais elle dirait le contraire à Addison rien que pour pouvoir conduire son pick up. Il finirait bien vite par réaliser qu'elle se voulait ironique malgré elle. "Oh non c'est juste Addison." répondit-elle à la plaisanterie de Kara, le regard fixé sur sa boite, plongée dans une intense réflexion. Kara était bien entendu censée savoir qui était Addison, comme toutes les personnes à qui elle s'adressait étaient censées savoir qui était M. Carr. "Et toi ?" articula-t-elle péniblement, la bouche pleine de chocolat. Andie ignorait si c'était le fait qu'Addison pense à elle même à des milliers de kilomètres qui lui faisait plaisir, ou si c'était simplement que quiconque pense à elle. Elle réalisa alors qu'elle avait ordonné une boite pour Harper mais pas pour le jeune homme, et s'en voulut aussitôt d'être aussi indigne. Heureusement elle eut à peine le temps de s'en soucier qu'une brune leur expliqua enfin pourquoi tout le monde parlait dans leur dos depuis leur retour. "Les filles, vous allez grave avoir des problèmes." La bombe était larguée, tandis qu'elle gloussa en chœur avec ses amies, le regard toujours rivé sur elles.
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MessageSujet: Re: 04. NYC | It don't get better than this   04. NYC | It don't get better than this EmptySam 30 Aoû - 17:38

Qu'elles s'en soient sorties avec une telle insolence tenait déjà de l'extraordinaire, mais que des chocolats les attendent à la sortie de leur aventure devenait carrément miraculeux. Cela voulait-il dire que quelque chose de terribles les attendaient au tournant? Une vie de pauvreté dans un foyer empreint de l'ire maternelle, de l'indifférence paternelle et de la fourberie de sa soeur avait rendu la jeune Kara plus que sceptique. Mais elle avait également appris à savourer les petites victoires et celle-ci en était clairement une. Le vent tournerait, comme il ne manquait jamais de le faire, mais elle avait échappé à une visite ennuyeuse, s'était rendue à un concert de rêve avec une bonne amie et dégustait présentement quelques chocolats, pas si mauvais tout compte fait. Elle n'était donc pas entièrement perdante. Toutefois, cet élan d'optimisme peut caractéristique de la légèrement paranoïaque miss Sparks fut coupé court quand Andie lui révéla avec nonchalance l'expéditeur de sa boîte de chocolats. Ca n'avait rien de surprenant, les gens du Sud ont un talent tout particulier pour parvenir à trouver leurs semblables, où qu'ils soient. Preuve en était sa propre amitié avec la texane. Et la jolie blonde, avec son enthousiasme constant et son beau sourire était sans nul doute de ces gens qui parviennent naturellement à s'attirer la sympathie. Il était impossible de ne pas apprécier la fraîcheur revigorante d'Andie Lloyd et little K défiait quiconque d'affirmer le contraire en sa présence. Aussi, elle n'aurait pas dû être particulièrement étonnée qu'Addison se montre avenant envers son amie et lui envoie également des chocolats. Elle les avait déjà vus en train de discuter au détour d'un couloir, sans y prêter plus d'attention que ça. Andie pouvait faire la conversation à un arbre si l'envie lui prenait. Mais elle avait visiblement une connexion plus profonde avec le concierge qu'avec le grand chêne devant l'entrée du lycée. Le cerveau de la Cheerio tournait à vivre allure, tandis qu'elle faisait tout son possible pour garder une apparence souriante et détendue. Elle n'avait pas de raison de ne pas l'être. Addison était un garçon sympathique, prévenant, qui pensait à ses amies même à distance et avait été prêt à débourser quelques uns de ses dollars pour leur offrir un gage de cette amitié, en cette saison si affectueuse. Kara devrait même être heureuse de voir que ses amis s'entendaient bien et qu'ils pourraient donc déjeuner tous ensemble ou faire d'autres activités de groupe un rien plus amusantes. C'était bien. Alors pourquoi avait-elle un arrière goût amer dans la bouche, qui n'avait rien à voir avec le chocolat bon marché?

Il fallait qu'elle se reprenne. Kara Sparks ne se laissait pas aller au sentimentalisme de bas étage. Elle n'avait pas senti son coeur faire un petit looping dans sa poitrine, ou son visage s'étirer en un stupide sourire bienheureux, en découvrant la charmante attention de Diaz. Ce n'était pas son genre de sur-interpréter un geste de la part de la gente masculine, elle laissait ça à cette idiote d'Amanda qui prenait un plaisir malsain à voir les garçons la courtisaient et à la romantique Sara, qui voyait dans chaque mot gentil une irréfutable preuve d'amour. Mais elle n'était pas comme ça. Une boîte de chocolat et une incitation à profiter de son voyage, voilà ce que c'était. Un petit mot d'un ami. Une attention amicale. Un ton presque fraternel. La jeune fille avait bien conscience que la différence d'âge entre elle et Addison n'était aussi insignifiante qu'elle voulait bien le croire et qu'il tendait à la considérer comme une gamine. Ce qu'elle était sans doute, objectivement. Elle avait beau prétendre à une certaine maturité, de part son esprit pragmatique et son talent certain pour gérer son maigre budget, little K n'était qu'une adolescente en pleine tentative de rébellion. Son choix de rejoindre l'escouade des cheerleaders et plus de décisions qu'elle ne voulait bien l'avouer étaient influencés par son envie de briser les règles imposées par Louise, tout simplement parce qu'elle en avait envie. Et ça, c'était irresponsable et puéril. Précisément ce qu'elle s'évertuait à ne pas être. La brunette retint un sourire, mordant légèrement sa lèvre inférieure avant de servir un sourire resplendissant à Andie. Elle ne devait pas se laisser envahir par ses pensées, pour le moins confuses. Addison n'était qu'un garçon parmi les dizaines que comptaient McKinley et les environs. Elle n'avait pas besoin de ses faveurs. Ni de celle de qui ce soit. Elle ne serait pas une de ses filles qui se laissaient consumer par la jalousie et passait leur jeunesse à courir après quelqu'un qui n'était pas intéressé. Kara Sparks valait mieux que ça.

Alors elle enfourna un nouveau chocolat et prit le temps de le mâcher correctement pour retrouver une contenance. Andie n'avait sans doute rien remarqué, sa divagation mentale n'ayant en vérité pas était aussi longue que ce qu'elle avait imaginé. Prenant le même ton familier et tranquille que la blonde, elle répondit « Oh, tu connais Addison Diaz? C'est lui qui m'a envoyé ça aussi. » en désignant la boîte du menton, avant de la ranger dans son sac. L'agitation qui s'était emparée de leurs camarades depuis leur retour, que la Cheerio imaginait causée par la livraison des chocolats, prit une nouvelle ampleur et la fit finalement tiquer. Elle tourna la tête de tous côtés, cherchant une source à ce tumulte quand l'une des comparses de Kennedy leur fit savoir qu'elles allaient avoir des ennuis. Ou « grave des problèmes » pour la citer directement. Little K se contenta d'hausser un sourcil et de prendre la mine hautaine et bravache qui lui servait de mécanisme de défense, puis remarqua leurs accompagnatrices. Elles venaient d'apparaître devant la porte du musée et menaient visiblement une discussion très animées. Finalement la silhouette délicate de Miss Rosenberg de détacha du petit groupe et se dirigea vers la masse d'élèves, ses yeux clairs cherchant clairement quelqu'un. Et quand ils trouvèrent les prunelles bleues de la jeune Sparks, cette dernière comprit. Elles étaient faites comme des rats, pour le plus grand plaisir de leurs petits camarades qui avaient dû souffrir la visite comme de gentils petits moutons. Il ne faisait pas l'ombre d'un doute que quelqu'un avait dû les voir quitter les lieux et les dénoncer. Et Kara se ferait une mission personnelle de découvrir qui. Dressant le menton, elle affronta le regard de la professeur d'arts plastiques qui s'approchait dangereusement. « Laisse-moi parler et tout ira bien. » glissa-t-elle à l'intention d'Andie, après avoir serré brièvement sa main dans la sienne. Tout ressentiment envers Addison ou once de jalousie pour son amie avaient disparu et son esprit était entièrement focalisé sur la gestion de l'imminente crise. Elle n'avait pas de mensonge élaboré pour couvrir ses arrières, puisque la réussite de ce plan farfelu résidait entièrement dans le fait de ne pas se faire prendre. Mais si quelqu'un savait mentir et se tirer d'une situation délicate, c'était little K. Et l'idée de mettre leur sortie précoce du musée sur un malaise de la part de la texane germa promptement dans son esprit. Elle savait comment le vendre et Rosenberg était le pigeon idéal pour ça. Si Andie parvenait à tenir sa langue et à suivre le mouvement, ça pouvait marcher. Si la chance pouvait rester de son côté un rien plus longtemps... La jeune fille se prépara mentalement à affronter les prochaines minutes d'anxiété et afficha donc un sourire poli à la jeune prof, laissait une lueur d'interrogation poindre dans son regard. « Tout va bien miss Rosenberg? Vous avez l'air inquiète. » Il ne restait plus qu'à espérer que le poisson morde à l'hameçon.
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