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 05. Cause I'm only human

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MessageSujet: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyMer 23 Juil - 11:38

Une tempête s'était abattue sur la vie d'Esme. Elle en était elle-même le plus gros nuage, déversant toutes les larmes de son corps en pluie torrentielle. Il était étonnant que son van ne soit pas inondé jusqu'au plafond, et qu'elle puisse encore marcher dedans sans qu'on puisse décréter l'état de catastrophe naturelle. Elle était elle-même le milieu de la tornade qui ravageait tout dans ledit van, dans ses classes, partout où elle allait. Récemment, elle n'avait pas été elle-même. D'ordinaire, elle était joyeuse, tout le temps, elle essayait d'être le soleil qui réchauffait de le cœur de tous ceux qui, comme Anna, dans La Reine des Neiges, gelaient de l'intérieur. Mais comment essayer d'aider les autres quand son propre anticyclone était parti, laissant l'orage de son malheur résonner tous les soirs ? Son anticyclone, c'était son hamster, Unnamed, qui était décédé quelques jours plus tôt, probablement d'une overdose de cacahuète. Avec son grand âge, son estomac était devenu plus sensible, sans doute. Dans tous les cas, il était en quelque sorte l'astre solaire de la vie d'Esme. Elle savait qu'elle pouvait se confier à lui, et qu'il l'écoutait, jusqu'au moment où il s'endormait, les bajoues emplies de graines de tournesol. L'habitat de la brunette semblait vide, sans lui. Le décès de son petit animal lui avait donné une grande claque dans la figure. Elle s'était rendue compte qu'elle était étrangement seule, dans sa vie. Non pas qu'elle manquait d'amis ou de connaissances. Mais elle se sentait seule, malgré tout. Elle était une coquille d'oeuf vide. On avait utilisé le blanc et le jaune pour faire des gâteaux, pour illuminer la vie d'un quelconque adepte de chocolat. Mais à elle, il ne lui restait plus rien, que la coquille, son unique protection, brisée. Tout aussi brisée que la mine du crayon gris qu'elle venait d'appuyer un peu trop violemment sur sa feuille.

C'était journée d'orientation à McKinley. Des professionnels venaient présenter leur métier aux élèves dans les classes. Toutes ses heures de cours avaient été remplacées par des heures de présentation. Non pas que ses cours soient très utiles ou même efficaces, mais au moins, ils l'occupaient, quand elle les donnait. Si on lui avait demandé de présenter son métier, elle se serait arrangée pour se retrouver dans la même pièce qu'Harper Pritchard pour la convaincre de devenir professeur de mathématiques, et de prendre sa suite à McKinley. Ca l'aurait occupée, et lui aurait donné un nouveau but dans la vie : trouver sa remplaçante, comme elle avait trouvé une femelle pour qu'Unnamed puisse assurer sa descendance et qu'elle puisse avoir un autre hamster. Malheureusement, elle attendait toujours que les petits soient assez grand pour les récupérer. Et voilà ce à quoi elle ruminait en gribouillant sur une feuille de papier alors qu'un homme, un neurologue, lui semblait-il – elle n'avait pas vraiment écouté –, présentait son métier. Certains élèves l'écoutaient avec les oreilles grandes ouvertes, et des yeux ébahis. D'autres dormaient. Et certains, dans le fond, se lançaient des avion en papier. Affalée sur sa chaise, elle releva un instant les yeux pour les observer. Ils visaient bien. Elle rebaissa les yeux vers sa feuille de papier, et en sortit une vierge du paquet. Elle la transforma en avion avant d'écrire un petit mot sur les ailes : « Tu ferais mieux d'écouter ce que te dit ce monsieur, au lieu de faire des avions en papier. Tu risques de perdre des neurones dans le processus, et c'est lui que tu devras aller voir plus tard. Si tu veux devenir aviateur, on fera un cours entier sur la fabrication des avions en papier et le nombre de triangles rectangles qu'ils comportent. Maintenant, écoute le monsieur ». Et elle balança l'avion à l'élève concerné, au fond de la classe. Le morceau de papier ne passa sans doute pas inaperçu, mais Esme s'en fichait, ses élèves avaient l'habitude qu'elle se mette à leur niveau pour leur faire comprendre des choses. Et la tête de l'élève lorsqu'il lut le message, n'avait pas de prix.

Elle adressa un signe de tête poli à celui qui tenait l'auditoire pour qu'il puisse reprendre son discours de présentation, et retourna à son gribouillage discret, de l'arbre en dessous duquel elle avait enterré son fidèle compagnon la veille. Personne n'était venu lui rendre hommage. Elle avait dû lui dire au revoir toute seule. Elle s'était sentie délaissée. Peut-être aurait-elle dû noter l'heure des funérailles dans son tweet. Comment les gens auraient-ils pu avoir idée de venir à minuit ? Enfin, peu importe, au moins, Unnamed reposait en paix, à présent. Elle continua incessamment son dessin, sans prêter la moindre attention à ce qui l'entourait. Si bien qu'elle ne se rendit même pas compte lorsque la sonnerie retentit, et que tous les élèves sortirent. Elle revint subitement à l'esprit lorsqu'elle se rendit compte qu'elle venait de tailler son crayon au-dessus de sa robe noire, plutôt qu'au dessus de la poubelle, et qu'elle se leva pour aller s'épousseter près de celle-ci, mais qu'il ne restait plus que l'homme qui était venu présenter son métier dans la pièce. Elle se leva, tel un zombie, et marcha jusqu'à la corbeille. Sa tenue entière était noire, en signe de deuil, comme celles que portaient les veuves aux enterrement, le voile en moins, et il ne fallait pas y voir le moindre copeaux de crayon, qui lui rappellerait naturellement la litière de l'être aimé qu'elle venait de perdre. Elle repassa devant le neurologue pour retourner à son bureau. « Désolée pour l'avion, ce garçon avait besoin d'un petit rappel » marmonna-t-elle en passant. Elle s'affala à nouveau à son bureau, et retint la brusque montée de larmes qui la prit alors qu'elle contempla son dessin, maintenant terminé. Elle détourna la tête avec un frisson. Elle ne pleurerait pas dans une salle de classe, jamais.
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyLun 28 Juil - 20:47

"Je n'ai pas toujours su ce que je voulais faire, je savais juste que je voulais être médecin et pour ceux qui se posent la question, oui la fac de médecine c'est plutôt difficile et il faut vraiment dire adieu à toute distraction. ... Mais ça vaut largement le coup et..."

Qu'est-ce que Peter Grayson faisait ici?
Ici, au lycée de la ville, ici dans cette salle de classe, ici à s'exprimer devant une bande d'adolescents qui n'en avait probablement strictement rien à faire. Sauf si les règles avaient changé depuis que lui même avait quitté le lycée mais le neurologue le savait, sur la trentaine d'élèves présent, cinq devaient véritablement l'écouter, trois devaient se demander ce qu'ils allaient manger pour le déjeuner et les autres s'inquiétaient probablement des programmes télévisés ou de leur sortie du week end. Peter ne pouvait pas les blâmer, à dire vrai il avait dit oui à cette journée d'orientation parce que... Parce que quoi déjà? Ah oui, il disait un peu oui à tout en ce moment, un grand sourire perpétuellement plaqué sur son visage. Il n'avait pas la couleur d'une brique en s'adressant aux élèves mais une légère teinte rosée (il restait Peter après tout) et il ne bafouillait pas. Il avait réussi le noeud Windsor de sa cravate du premier coup ce matin et il avait même réussi à faire quelque chose de ses mèches blondes. Peter était tout simplement heureux, il n'avait pas d'autres mots pour l'exprimer et tant pis si c'était complètement cliché et refait mais cela avait peut être un rapport avec la jolie blonde qu'il avait raccompagné chez elle hier soir. Peter ne se l'expliquait pas, dès qu'il voyait Brittany ou même qu'il y pensait, il ne pouvait pas empêcher le sourire qui apparaissait sur son visage, leur premier rendez vous s'était très bien passé et il était reparti en ne se sentant pas maladroit ou même déplacé ou ridicule. Il avait réussi à la faire sourire et en ne cherchant même pas être particulièrement drôle, les simples anecdotes des cousins Grayson avaient suffi, surtout quand Peter s'était lancé dans une parfaite imitation de Frankenstein, le dessin animé et le super zombie ayant également traumatisé les Grayson plus jeunes.

Tout se passait bien, pour la première fois, tout se passait bien avec Brittany et ce juste en étant lui même. Et franchement... Il ne pouvait pas demander plus. Il récitait le petit discours qu'il avait préparé aux lycéens, les cartes faites par Summer dans sa main. Pour l'instant, il n'en avait pas eu besoin mais il les gardait toujours près de lui, c'était toujours rassurant de pouvoir lire l'écriture de la fillette ainsi que ses conseils écrits au marqueur rouge. "N'oublie pas de respirer... Ne regarde pas tes pieds et essaye de sourire un peu. PS : ON MANGE DE LA GLACE À LA VANILLE CE SOIR, INVITE BRITTANY." Oui, dans toute cette histoire ce qui était un plus était bien le soutient de Summer, elle avait tout de suite voulu rencontrer Brittany et s'était très vite pris d'affection pour la professeur de danse, lui demandant immédiatement si elle pouvait lui brosser les cheveux et Peter qui avait l'habitude de voir sa fille se comporter comme une adulte... avait été surpris par sa réaction enfantine. Pour la première fois depuis trop longtemps. Donc oui, globalement, Brittany avait un effet très positif sur les deux Grayson.

"... C'est donc pour ça que je suis devenu neurologue." Termina tout simplement Peter, revenant enfin à la réalité. Il s'apprêtait à demander aux élèves s'ils avaient des questions mais il fut rappelé à l'ordre par la cloche, c'était elle qui faisait loi ici après tout. Se redressant quelques peu et lissant sa cravate, Peter offrit un sourire à la professeur qui s'avançait vers lui. Il n'avait pas osé le dire au début mais le médecin avait reconnu son visage dès qu'il avait mis les pieds dans la salle de classe. Il avait une bonne mémoire, chose plus qu'élémentaire pour l'ancien étudiant de médecine qu'il avait été, et les gens qu'il avait rencontré durant cette période de sa vie? Non, il ne pouvait pas les oublier. Une amie de Debbie non... Ça ne s'oubliait pas. Surtout qu'après l'arrestation de la dite Debbie, Peter avait coupé les ponts avec tout le monde, préférant s'occuper de Summer. Mais les faits étaient là et une petite partie de Peter voulait demander à Esme si elle était au courant de tout ou si tout comme Pete elle s'état faite avoir. Ce n'était certes pas le bon moment, Esme était vêtue de noire, elle semblait effacée, presque en retrait et  s'il y avait bien une chose dont Peter se rappelait à propos de la brune, c'était à quel point elle était ... électrique? Oui, électrique était le bon mot.

Lui offrant un sourire poli, encore un, il lança tout simplement:  "Oh pas la peine de vous excusez pour ça mais bon je suis plutôt surpris que tu ne m'ai pas reconnu Esme." Bon il admettait qu'il avait beaucoup changé, il était un peu plus grand et avait très certainement plus de cheveux sur le crâne."Tu ne te souviens pas de moi? Peter Grayson, faculté de médecine d'Indianapolis. Attend je sais, ça devrait être mieux ainsi." Attrapant ses lunettes qu'il avait posé sur le bureau, Pete les mit sur son nez.  "Tada." C'était plus ça, son look à l'université. Sa blague arrivait sans doute trop tôt, il s'en rendit compte et s'éclaircit la gorge et ajouta: "... Hmm désolé c'était stupide bref je ne m'attendais pas à te retrouver ici... Ça va?"
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyDim 24 Aoû - 14:40

Une larme roula sur sa joue alors qu'elle avait le visage tourné vers la fenêtre, évitant le regard de l'individu qui se trouvait dans la pièce. Jamais elle n'aurait imaginé pouvoir penser de la sorte, elle qui aimait tant la compagnie, mais elle avait besoin d'être seule. Elle en avait envie. Jamais cela ne lui était arrivé auparavant. Lorsqu'elle s'éloignait d'un ami, elle laissait toujours de la place à une autre personne pour remplir l'espace auparavant occupé. Mais pas aujourd'hui. Elle ne voulait pas combler sa perte. Tout son être désirait repousser une quelconque présence humaine, ou animale à proximité. Elle frissonna des pieds à la tête, et frotta ses mains entre elles, par réflexe, comme pour se réchauffer. Mais il ne faisait froid que dans son cerveau, pas ailleurs. Son corps faisait juste résistance au blocage psychique qu'elle faisait par rapport à celui qui n'était toujours pas sorti. Elle passa sa main sur sa joue pour éviter toute trace d'un dégoulinement d'H2O salé. Sa tête se tourna vers l'homme qui était là, décidant enfin d'accorder un peu de crédit à sa présence. Alors qu'il s'avança vers elle, une pensée la frappa. Elle le connaissait. Elle ne se rappelait pas exactement d'où, mais elle se rappelait de son nom. Peter Grayson. Esme voyageait tellement et rencontrait tellement de gens qu'elle ne se rappelait jamais qui venait d'où et faisait quoi. Seuls les visages et les noms restaient. Elle le regarda sans réagir alors qu'il s'annonçait surpris qu'elle ne l'ait pas reconnu. La vérité était surtout qu'elle n'avait pas prêté attention à lui avant. Elle exigeait de ses élèves le respect et l'écoute des intervenants alors qu'elle-même était trop distraite. Ses yeux se fixèrent sur les siens alors qu'il posait des lunettes sur l'arrête de son nez en prononçant le même "tada" que prononcerait un magicien sortant un hamster d'un sac poubelle. Elle ne réagit pas. Elle était incapable de réagir.

Mais elle n'avait à présent plus le choix. S'il avait été facile d'écouter, il attendait maintenant d'elle qu'elle réponde à une question simple. Elle ne pouvait pas se défiler. " Oui, ça va "... mal. " Ça va toujours, pas vrai ?. Droit au mur, parfois, mais ça allait. Elle esquissa un maigre sourire. L'avantage de la façon dont la question était posée, était qu'Esme pouvait y ajouter la fin qu'elle voulait. Il n'avait pas demandé "Tu vas bien ?". Non, il avait demandé "Ça va ?". Le dernier mot aurait pu être "bien" comme "mal". Sans la fin, la question n'avait pas vraiment de sens. Et s'il y avait une chose qu'Esme avait retenu de la vie, c'était qu'avec ou sans les gens, avec ou sans le bonheur, elle continuait. Elle allait quelque part, et sa destination finale semblait être la mort. Ou l'au-delà. Dans la multitude de Dieux qu'elle priait, Esme s'était perdue. Elle s'était perdue dans sa propre conception de ce qui suivait la vie. Elle ne se rappelait plus si elle croyait à l'enfer ou au paradis, aux fantômes ou aux zombies, à la poursuite d'une vie ou à la réincarnation. Elle était perdue dans sa propre tête, et la seule chose dont elle était parfaitement sûre à cet instant précis, c'était que peu importe ce qui se passait, ou ne se passait pas, par la suite, la mort était une étape inévitable. Et qu'une fois mort on manquait aux gens. C'est ce qu'elle avait compris en perdant Unnamed. La mort n'était pas quelque chose de consistant, c'était un vide. Les lois de la physique s'appliquaient-elles réellement à ce phénomène ? "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Dans ce cas, quelle était la molécule de la vie, et quelle était celle de la mort. Quelle était le processus de transformation chimique d'un corps vivant en un corps mort. Esme avait beau avoir un esprit scientifique, il y avait des choses qu'elle ne pouvait expliquer. La biologie expliquait aisément les causes d'un décès, quand la physique semblait y ajouter des nuances d'incohérence.

Elle tâcha de se concentrer sur son interlocuteur, plutôt que sur ses sombres pensées. Faculté de médecine d'Indianapolis. Elle re-situait maintenant mieux le personnage. " Le petit ami de Debbie, n'est-ce pas ? ". Elle ponctua cette question rhétorique par un rire amer. Elle avait involontairement prononcé le prénom avec un ton méprisant. Les souvenirs lui remontèrent. Elle avait lié une amitié avec la jeune femme lors d'un premier séjour à Indianapolis. Elles se connaissaient avant même que celle-ci soit en couple avec Peter. Naturellement, lorsqu'ils avaient commencé à se fréquenter, Esme et le jeune homme avaient été présentés rapidement. Ils avaient déjà passé plusieurs diners ensemble, mais c'était bien sûr avec Debbie qu'Esme avait passé le plus de temps. Elle l'avait même aidée et soutenue pendant sa grossesse, malgré la détestation qu'elle éprouvait pour cet alien qui allait naître. La brunette n'avait jamais compris les désirs de maternité, ou les maternités non-désirées des gens, mais elle avait laissé sa haine des enfants de côté pour apporter de temps à autres des fraises ou des pâtisseries à la future maman. Et puis, elle avait découvert la vérité. Si Esme n'était pas vierge de tout délit - après tout, il lui arrivait d'absorber des choses peu recommandables ou de se retrouver en état d'ivresse sur la voie publique - jamais elle n'aurait eu idée de prendre une nouvelle identité. En premier lieu, elle n'aurait pas fait quoi que ce soit qui fasse qu'elle soit recherchée par la police. Sa vision de son amie, qui semblait bien sous tous rapports, s'était effondrée. Elle lança un regard inquisiteur à Peter, à qui son rire amer n'avait sans doute pas échappé. Ayant la sensation que Debbie serait un sujet douloureux à aborder, elle décida de partir sur autre chose. " Comment va...". Elle hésita. " Summer ?. Elle pourrait remercier plus tard le Dieu des cerveaux de lui avoir donné une bonne mémoire des noms.
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyVen 29 Aoû - 14:20

"Oui enfin l'ex petit ami de Debbie… Enfin je veux dire Carolyn."

Comme Peter l'avait dit, il ne regrettait pas du tout d'avoir été à l'université et d'avoir sacrifié près de dix ans de sa vie à engloutir des pages et des pages entières de bouquins qui pour beaucoup pouvaient paraître complètement barbant mais qui fascinaient toujours Peter. Il y avait ça et il y avait Summer. Sa vie universitaire avait été réglée entre les examens et les biberons et les couches et les rendez vous chez le pédiatre. Chose que Peter ne regrettait pas encore une fois. Il avait été paniqué lorsque sa petite amie était venue le trouver, les larmes aux yeux pour lui annoncer qu'elle était enceinte. Le blond n'avait pas réfléchir à l'époque, il avait juste pris celle qu'il croyait être Debbie dans ses bras et lui avait dit qu'ils allaient trouver une solution. Ce qu'il avait fait, Peter avait beau être timide et maladroit à souhait mais il n'était pas du genre à fuir ses responsabilités non. Il avait serré Debbie contre lui et était allé annoncer la nouvelle à ses parents. Il pouvait tout faire, avait-il assuré à son père, continuer les cours, trouver un boulot faire en sorte que la vie de ce bébé soit parfaite. Et quand Debbie, ou plutôt Carolyn avait disparu il n'avait pas baissé les bras. Peter se rappelait toujours de ce fameux jour, c'était lui qui avait ouvert la porte, lui qui avait été obligé de prendre Summer, âgée de quelques mois alors, tandis qu'on passait les menottes à sa mère. Ce n'était pas une image que Peter pouvait oublier facilement, ni ça, ni les pleurs de Summer qui semblaient être en parfaite synchronie avec les bruits des sirènes. Un triste jour pour le médecin, mais il n'en parlait pas, il n'en parlait jamais, encore une fois il s'était retrouvé chez ses parents, remerciant le ciel qu'il soit aussi compréhensifs.

Peter avait toujours fait passer Summer avant tout, que ce soit ses études ou même son propre bonheur et maintenant, il ne regrettait absolument rien. Sa petite fille allait bien et rien qu'entendre son prénom faisait naître un sourire sur son visage, comme celui qu'il eu au moment où Esme lui demandait des nouvelles de la petite. "Summer va très bien, elle a huit ans maintenant, bientôt neuf, le mois prochain et…" Et probablement qu'elle n'avait pas très envie de l'entendre parler de ça et qu'elle demandait cela plus par politesse qu'autre chose, ce que Peter pouvait tout à fait comprendre. Mais il passait beaucoup de temps avec ses patients et lui-même utilisait beaucoup cette technique pour savoir qu'il y avait quelque chose qui clochait. Peter ne savait pas vraiment s'il pouvait considérer Esme comme une amie, après tout, il avait vraiment coupé les ponts avec tout le monde suite à l'arrestation de Debbie. Ce n'était certainement pas rationnel, il en avait conscience, mais là encore, il avait agit pour protéger Summer. "Désolé je ne veux pas passer pour le père gaga qui ne sait pas parler d'autre chose que sa fille, elle va bien, elle serait ravie de te voir je pense." Là encore, Peter disait ça plus pour être poli qu'autre chose, présenter Esme à Summer impliquait de dire à sa fille beaucoup plus qu'il ne voulait l'admettre. Les deux Grayson ne parlaient pas de ce genre de choses, Summer s'était quelque part faite à l'idée qu'elle n'avait pas de mère tout simplement. Un jour ils auraient une véritable conversation se disait toujours Peter alors que sa fille grandissait, un jour… Il poussa un soupir et adressa un sourire à Esme, si ça avait été un de ses patients qui semblait déprimé Peter aurait su quoi faire, là il était un peu perdu… Que disait sa mère déjà? Qu'un bon repas aidait toujours?

"Hmm… C'est l'heure du déjeuner, ça te dit de m'indiquer où se trouve la cafétéria, je t'invite même… Quelque chose me dit que tu aurais bien besoin de parler à quelqu'un." Peter ne voulait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, mais fut un temps où Esme faisait parti de sa vie et il la trouvait souvent aux côtés de la femme qu'il avait aimé. Si elle avait des problèmes, le médecin voulait aider… Vraiment. "On est pas obligé de parler ce qui te tracasse, on peut parler d'absolument tout ce que tu veux mais… je ne pense pas que tu devrais rester seule." Conclut enfin le médecin, croisant les bras sur sa poitrine.
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyMer 17 Sep - 21:31

Carolyn. Le nom eut le don de la faire tressaillir. Elle ne se rappelait pas du vrai nom de Debbie pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait jamais voulu le connaître. Elle était en revanche ravie de se rappeler du prénom de la petite. Si Esme n'avait habituellement que faire des enfants, elle éprouvait une sorte d'attachement psychologique pour cette petite Summer, qu'elle ne connaissait pas vraiment. Elles avaient toutes les deux été en quelque sorte été trahies par la même personne. Là où Esme avait perdu une amie, la petite avait perdu une maman, ce qui était pire. Bien pire que de perdre un hamster. La brunette le savait. Elle prit tout à coup conscience que sa réaction de deuil était sans doute démesurée. Mais elle ne pouvait pas être heureuse tout à coup. Ce sentiment de perte la dépassait complètement. Même en y réfléchissant rationnellement, et en se rappelant que d'autres personnes vivaient de bien pire évènements, elle n'arrivait pas à se débarrasser du vide en elle. Elle n'arrivait pas à le combler d'une quelconque façon. Son conscient lui disait qu'elle était dans l'excès, mais son subconscient s'entêtait à ce qu'elle se sente mal à l'aise. Néanmoins, se concentrer sur le blabla de son interlocuteur avait quelque chose d'appaisant. La fillette avait déjà presque neuf ans. Ça ne rajeunissait pas Esme, pas du tout. C'est fou comme le temps file. Elle eut soudain une illumination. Ses yeux s'écarquillèrent et elle bondit sur ses pieds. " Elle voudrait un hamster pour son anniversaire ? J'en ai de toutes les couleurs et de toutes les formes". Son sourire Colgate large jusqu'aux oreilles, elle hocha la tête pour appuyer ses dires. Techniquement, elle n'avait pas encore tous ces hamsters, ils étaient avec leur maman. Mais d'ici un mois, ils seraient prêts à trouver une nouvelle famille, pour sûr. Et, bien entendu, il y avait un autre point sur lequel elle devait se rattraper : " Oh, juste de toutes les couleurs en fait. Un hamster, ça a une forme de hamster, pas vrai ? ". C'était en fait une évidence, pour la grande experte qu'elle était en matière de petits rongeurs sans queue.

L'enfant, ravie de la voir vraiment ? Cela semblait charmant, mais la dernière personne avec qui Esme voulait passer sur terre n'était certainement pas une mioche. Bien sûr, si son père était d'accord, elle subirait un interrogatoire d'adoption et une inspection entière de son domicile personnel - comprendre sa chambre - pour s'assurer que l'environnement était assez sain pour élever un petit animal. Mais ça serait sans doute le seul moment qu'Esme passerait avec la fillette. Ce qu'elle se garda bien de dire à son géniteur, pour ne pas le vexer, lui qui semblait l'adorer. Ça n'avait rien de personnel, non, Esme sentait une connexion énergétique que le Dieu des trahisons lui avait donné avec ce petit être humain. C'était juste une sorte de réaction allergique à toute personne de moins de treize ans d'âge. Elle avait tendance à s'arracher les cheveux du crâne en présence d'enfants. Et, pour éviter de devenir chauve, elle préférait éviter de côtoyer ce type d'énergumènes. Question de santé mentale, déjà bien endommagée, comprenez.

Quoi qu'il en soit, le moment présent n'était certainement pas celui ou elle envisagerait de faire des efforts de tolérance enfantine. L'excitation de la proposition du bébé hamster retombée, Esme se rendit compte qu'elle était debout, les bras ballants, et que cette posture n'avait rien d'élégant. Elle se retourna et attrapa machinalement la brosse pour effacer ce qu'elle avait écrit au tableau à l'attention de ses élèves - " Silence, ça pousse " - à l'occasion de la venue d'un jardinier venu présenter son métier plus tôt dans la matinée. Tout en frottant le tableau blanc, elle écoutait silencieusement. Le mot "cafétéria" lui arracha un sourire. La perspective de manger un plat qu'elle n'avait pas à préparer elle-même était toujours alléchante. Mais le sourire s'évapora aussitôt à l'insinuation qu'elle avait des problèmes. Oui, parce que, même si c'était implicite, généralement, cette phrase prononcée sur ce ton ne pouvait avoir qu'une seule signification. Et pourtant, la trentenaire n'avait rien dit concernant sa vie privée. Cela se voyait-il tant que ça, qu'elle avait quelques tracas ? Si tel était le cas, elle avait un bon moyen de les fuir : prendre un grand sourire, et faire comme si de rien n'était. " Parler à quelqu'un ? lança-t-elle d'un ton enthousiaste. " Mais bien entendu, que j'ai toujours besoin de parler à quelqu'un, pardi !". Elle donna une tape amicale sur l'épaule de Peter avant de le guider gentiment vers la porte de la salle de classe, qu'elle verrouilla une fois dans le couloir. " Et, à moins que tu aies oublié ta propre existence, ce qui me semble tout de même un peu compliqué, puisque tu m'as tout l'air d'être un vrai être humain, je ne suis pas seule ! ". Ses paupières se fermèrent en un clin d'oeil appuyé. " Dis-moi, Peter, tu penses que si un schyzophrène se suicide, c'est un meurtre ? ". Changer de sujet était toujours un bon moyen d'oublier. " Non, parce que tu vois, en fait, j'ai regardé Black Swan, y a une semaine, et j'ai été très perturbée par la fin ! ". Le sosie de Megan Morgan était-il mort, ou était-ce le personnage principal ? C'était trop peu logique pour que le cerveau de la professeur de mathématiques puisse comprendre.
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyVen 26 Sep - 22:35

Sa mère lui avait toujours dit de sourire, quoi qu'il se passe, c'était un peu la devise des Grayson, même en cas d'orage il fallait sourire. Et si pendant des années le médecin c'était souvent dit que c'était le pire conseil de toute la terre, il devait plutôt admettre que… sa mère avait raison dans le fond. Il était en vie et il allait bien, il n'avait aucune raison de ne pas sourire, les petits maux de la vie finissaient toujours par s'envoler et en cas de gros soucis, un sourire et… c'était réglé. Tout commençait toujours par un sourire et il y en avait un sur le visage du blond alors qu'il parlait de la mère de Summer. Franchement, il avait retourné le problème dans tous les sens et… c'était la vie, il ne pouvait que sourire, il avait sa petite fille à présent, la prunelle de ses yeux, et elle le rendait heureux tous les jours. Il avait commis une erreur et alors? Sans cette petite erreur, il n'aurait jamais eu sa fille, et c'était certain, il n'aurait jamais été aussi heureux et aussi Peter. Et il n'aurait rien eu à raconter à Esme pour la voir soudainement s'illuminer en parlant de hamster. Peter esquissa un sourire lui aussi, il ne voyait pas Summer avec un animal de compagnie, encore moins un hamster, déjà que les deux Grayson étaient responsables de la mort de plusieurs poissons rouges dans leur petit appartement… Autant arrêter les dégâts là pas vrai? "Elle est un peut trop jeune pour avoir un animal de compagnie, elle est très responsable hein, mais parfois, elle est un peu tête en l'air." Peter s'était retenu de dire nous sommes un peu tête en l'air, mais il ajouta rapidement "Peut être dans un an ou deux, ça pourrait être une bonne idée et puis parfois l'appartement fait un peu vide."

Enfin… Quand il n'y avait personne pour jouer du piano ou danser au son de la radio ou même pour acheter des robes de princesse à Summer pour qu'elle les essaie. Oui, les Grayson savaient très bien occuper leur week end, aucun doute là dessus. Il suivit Esme hors de la salle de classe, ravi de voir que la professeur ne voulait pas rester seule, il était tout à fait prêt à changer de sujet pour lui remonter le moral si c'était nécessaire. Il eut un tout autre sourire à sa question, le docteur Grayson refaisant son apparition. "Je dirai que c'est beaucoup plus compliqué que ça. Je veux dire, qu'est-ce que la schizophrénie dans le fond? On a tendance à confondre ça avec un dédoublement de personnalité mais c'est une tout autre pathologie en fait. La schizophrénie c'est vraiment la perte de la réalité et une fissure du soi. Du point de la personne malade, ça pourra être un acte banal et ils auront peut être l'impression comme ça de tuer quelqu'un d'autre et pas vraiment eux… Donc dans la mesure où quelqu'un est persuadé qu'il y a quelqu'un d'autre dans son corps et qu'il veut anéantir cette personne… en quoi est-ce un suicide?"

Ainsi, Peter s'exprimait avec beaucoup plus d'assurance que d'ordinaire et ce même sans s'en rendre compte. Le blond avait tout simplement eut la chance de trouver sa voie et ce, très jeune, il n'avait eu aucune hésitation dans sa famille quand la fin du lycée était arrivée pour le fils unique des Grayson. Ça avait été un aller simple pour la faculté de médecine et sans aucun regret. La neurologie c'était autre chose, Peter aurait sans doute dû être psychiatre tant les tréfonds du psychisme humain le fascinait mais il avait opté pour une alternative plutôt intéressante. Avec ses patients à l'hôpital, le blond voyait toutes les sortes de malades et non, il ne traitait pas que des fous, c'était plus compliqué que cela et il lui faudrait très certainement une heure supplémentaire pour lui expliquer tous les détails de son métier ou même pour parler d'une maladie souvent méconnue des gens tels que la schizophrénie. Cependant, il se rendait compte qu'ils étaient déjà arrivés à la cafétéria, au vu de la fil qui leur faisait face, ça ne pouvait qu'être que le self. [color=darkorchid]"Je parle encore trop, désolé…" dit-il en faisant un sourire qui signifiait clairement qu'il était désolé. Il avait tendance à s'emporter dès que son boulot était concerné de près ou de loin. Il attrapa un plateau et en tendit un autre à Esme. Son regard se porta alors sur les élèves, le lycée ne lui manquait pas, il avait fait ses trois années dans un calme plutôt tranquille, il n'était pas assez intelligent pour qu'on s'en prenne à lui et les filles de son âge à l'époque l'avait trouvé mignon mais pas assez pour l'aborder… Un compromis parfait selon Peter. "Je t'offre le déjeuner, ne t'inquiète pas. Et question ça marche encore quand j'étais au lycée, les populaires d'un côté et le reste… au fond?"
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptySam 27 Sep - 0:30

La responsabilité d’un petit être vivant pour un enfant n’était effectivement pas forcément la meilleure idée qu’Esme ait pu avoir récemment. Mais son cerveau était légèrement confus, il fallait lui pardonner. Il était vrai qu’en temps normal, jamais elle n’aurait confié la vie d’un si précieux animal entre les mains d’une personne de moins de quinze ans. Cependant, sous la supervision d’un super papa, tout était possible. Enfin, non, peut-être pas. La brunette croyait aux miracles, mais sans doute pas à ce point. Il faudrait qu’on lui prouve qu’un enfant soit capable de s’occuper d’un hamster avant qu’elle y croit réellement.
C’était le genre de futilités et réflexions logiques qui emplissaient sa vie. Savoir ou non si quelqu'un était capable d'élever un hamster. L’avantage était que jusque-là, elle avait pu jouer la carte de l’insouciance. Elle avait toujours été insouciante, ne faisant pas vraiment attention aux problèmes qui l’entouraient. Il n’y avait pas de problèmes (sauf dans les exercices de mathématiques), il n’y avait que des solutions. Ou de l’ignorance. Oui, ignorer les soucis était toujours la bonne chose à faire. Tout finissait toujours par passer. C’était ce que la vie lui avait appris. Parce que non, Esme n’avait pas toujours été la boule d’énergie souriante qu’elle était devenue. Elle était passée par des époques bien plus sombres, mais c’est cela qui l’avait renforcée et reboostée. A présent, sa politique était d’illuminer en permanence la vie des autres pour leur faire oublier leurs mauvaises passes, et tout simplement faire comme si les siennes n’existaient pas. Visiblement, ce n’était pas ce qu’elle faisait ce jour-là. Il fallait qu’elle se ressaisisse, vraiment. Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser aller de la sorte. Quel exemple donnait-elle aux gens, habillée en noir et à ruminer dans son coin ? Ce n’était définitivement pas le modèle qu’elle voulait être. Si elle voulait que les gens passent leur temps à sourire, elle devait compter sur le mimétisme social pour que cela se concrétise, et donc, faire quelques efforts. Son interlocuteur, lui, semblait sourire de façon très naturelle. Il n’avait pas besoin que quelqu’un lui montre comment faire. C’était une des qualités qu’elle avait su repérer chez lui, des années auparavant.

Et ce sourire ne semblait pas s’évanouir pendant son discours sur la différence entre la schizophrénie et le dédoublement de personnalité. Elle ne comprenait pas vraiment ces principes abstraits, il était évident que tous les humains faisaient preuve d’un dédoublement de personnalité, puisqu’ils n’agissaient jamais de la même façon en fonction des personnes qu’ils rencontraient. La trentenaire avait eu plusieurs fois l’occasion de remarquer que certains de ses collègues s’adressaient à elle comme à une enfant de quatre ans. Peut-être pensaient-ils qu’elle souffrait de schizophrénie et qu’elle ne se rappelait plus vraiment quel âge elle avait ? Bon sang, c’était forcément ça. Tout venait confirmer sa théorie : ses collègues confondaient un optimisme permanent avec de la folie. Ils la croyaient folle. Elle n’avait plus qu’à espérer que personne n’appelle un asile. Enfin, des psychiatres et psychologues se rendraient sûrement compte que ses attitudes n’avaient aucun rapport avec une maladie mentale. Non, Esme n’était pas aliénée, elle avait juste un comportement différent des autres êtres humains. En quoi cela était-il mal ? Elle, au moins, profitait de sa vie à cent pourcent. Si on oubliait les moments, ces derniers jours, où elle pleurait la perte de son hamster de toutes les larmes de son corps. Et si, au final, son cher et tendre Unnamed voulait qu’elle soit heureuse ? C’était sans doute ce qu’il espérait. C’est ce qu’elle voudrait pour les gens qu’elle aime, qu’ils soient heureux. Il n’y avait donc aucune autre option possible : elle devait faire de son mieux pour se sentir heureuse, for her hamster’s sake. Et alors que Peter parlait, elle se rendit compte qu’il était essentiel pour le bonheur des gens qu’ils puissent s’exprimer aussi longtemps qu’ils en avaient besoin. « Non, non, ne t’excuse pas, c’est très intéressant ! » Elle n’avouerait pas qu’elle ne comprenait pas totalement, mais en faisant le lien avec sa vie, elle pensait avoir trouvé une façon d’assimiler les informations. « Et du coup, tu penses que c’est le personnage principal ou le sosie de Megan Morgan qui est mort ? ».

Elle attrapa le plateau qu’il lui tendait et le posa sur les rails avec assurance. Elle était habituée du self, elle y mangeait tous les jours. Du côté des professeurs, généralement, mais visiblement, ce n’était pas la direction qu’ils prenaient aujourd’hui. Cela semblait être comme un retour à l’adolescence, de manger parmi les élèves. Elle attrapa une petite assiette de salade, alors qu’elle passait devant les entrées, et se retourna rapidement vers son interlocuteur. « Non, non, c’est gratuit pour moi ici, c’est dans mon contrat ». Elle passa devant les cantinières et demanda les fameuses croquettes de McKinley, avant de reprendre la parole. « Du coup, c’est moi qui t’offre le repas ». Elle ponctua sa phrase avec un sourire, avant de se diriger naturellement vers la caisse où elle était supposée payer, sans laisser le temps à Peter de répliquer. Elle les mena ensuite à une table sur le côté, à côté d’un groupe de footballeurs, visiblement surpris de voir leur professeur de mathématiques dans les parages. « Sur le côté, comme les populaires, tu vois » déclara-t-elle tout sourire, alors qu’elle posait son plateau. Elle tira sa chaise en arrière et s’assit en toute délicatesse. Elle se saisit de sa fourchette, qu’elle planta telle une viking dans une croquette, avant de la fourrer dans sa bouche et de mâcher aussi efficacement que possible. « Tu fais quoi, au fait, quand tu n’examines pas le cerveau des gens ? Tu as des activités, en dehors de ton boulot et de ta fille ? ». Pourquoi cet intérêt soudain pour les activités extraprofessionnelles de cet homme qu’elle connaissait à peine ? Sans doute pour la distraire. « J’imagine que c’est un boulot qui te prend pas mal de temps » déclara-t-elle tout en mâchant une frite.
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptyVen 10 Oct - 22:24

« Je pense que c’est beaucoup plus compliqué que cela et il me faudrait des heures pour t’expliquer tout ça en détail et je ne veux vraiment pas t’ennuyer avec mon travail… Vraiment. » se contenta de répondre Peter alors qu’une part de lui avait envie de répondre à la question d’Esme beaucoup plus en détails. Il ne serait pas très bon à son job s’il n’avait pas envie de répondre à toutes ces questions-là pas vrai? Peter se voyait comme un bon médecin, pas excellent ou quelque chose dans ce goût là, juste bon. C’était déjà beaucoup pour le blond et il était le genre d’employé qui arrivait au travail avec un énorme sourire sur les lèvres et qui repartait de la même manière. Et avec certains des patients qu’il avait, cela pouvait être étonnant mais Peter n’avait jamais prétendu avoir toutes les réponses, pourtant, peu importe la situation, sa politique ne changeait pas… Un sourire pouvait jouer. Énormément, et il ne voulait pas tomber dans le cliché du docteur qui ne se souciait que de son chèque à la fin du mois. Ce que Peter faisait c’était avant tour par amour et aussi par curiosité. Il devait se douter que dans le métier d’Esme, cela devait être la même chose, on ne devenait pas professeur par hasard, elle devait vraiment avoir envie de transmettre quelque chose, un certain savoir et d’aider ces jeunes qui étaient la plupart complètement perdus. Il jeta un bref coup d’oeil à la cafétéria, et non, il ne cherchait pas du tout une certaine Caitlin du regard, absolument pas, avant de reporter son attention sur Esme, suivant son exemple pour attraper quelque chose qui était comestible dans cette cafétéria. S’il y avait bien quelque chose dont Peter se souvenait du lycée, c’était que la nourriture était infecte, mais bon, il avait été à la faculté de médecine et il avait dû se nourrir par ses propres moyens et non, Peter ne savait pas cuisiner. Déjà ne pas mettre le feu à sa cuisine était un exploit en soi, alors faire un vrai repas… C’était encore bien loin de sa portée et les deux Grayson vivaient principalement grâce à des repas tout préparé et autres plats à emporter.

Il eut un sourire tandis qu’Esme lui indiquait la table des populaires et il la suivit, prenant place à côté d’elle. Peter avait opté pour de la salade, se disant que cela restait quand même un choix sûr. À la question d’Esme, Peter laissa échapper un vrai rire, s’emparant lui aussi de sa fourchette. Son boulot et sa fille, Esme avait très bien résumé sa vie. « Je suis le mec le plus ennuyeux de la terre pas vrai? »  Peter eut un haussement d’épaules avant de répondre: « Et oui, mon boulot me prend du temps mais bon, quand ce n’est pas le boulot c’est Summer et vice-versa mais ça me va comme ça. » C’était très bien comme ça et c’était son rythme de vie et puis, on s’habituait très vite en fait.  « J’ai une petite amie et je m’étonne toujours de lui trouver du temps libre en dépit de mon emploi du temps. » Il parlait de Brittany avec un doux sourire sur le visage et peut être même avec un air béat sur le visage, mais il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était l’expression qui lui venait naturellement sur le visage à chaque fois qu’il pensait à la blonde. Au final, il n’avait toujours pas répondu à la question d’Esme, il s’en rendait compte à présent. « Et aussi je suis dans une chorale, je chante maintenant, enfin j’ai toujours chanté, j’ose espérer que c’est beaucoup mieux maintenant. » Il dit cela avant de commencer à manger, se disant qu’il aurait dû élaborer un peu plus mais il parlait suffisamment des Awesome Voices quand il était en répétition ou même lorsqu’il était avec Summer. Les répétitions se multipliaient depuis qu’ils avaient été qualifiés pour la seconde partie de la compétition et même si Peter ne savait pas vraiment ce que tout ceci signifiait, il était heureux de participer. Il avait eu son numéro avec Ryder dès la première représentation et il avait eu son premier goût aux applaudissements et il devait admettre que oui, il avait apprécié cela et il avait hâte dans un certain sens de retourner sur scène.

Bref, pas la peine de déranger Esme avec tout ça. Pete était tout de même déterminé à lui remonter le moral et ce coûte que coûte et on lui avait toujours dit qu’il était doué pour écouter les problème des autres alors… « Et toi, qu’est-ce que tu deviens? À part les mathématiques et les hamsters? » Il réalisait à présent qu’il ne connaissait pas tant Esme que ça, du temps de la faculté il n’avait pas vraiment le temps de nouer des liens, c’était juste l’amie de sa petite-amie, pas vraiment de quoi nouer de véritables liens.  « Tu devrais vraiment passer chez nous de temps en temps, on a un piano et une console de jeu video, tu devrais nous voir Summer et moi à danser devant notre écran. Ça pourrait être marrant, et si tu es vraiment intéressée par tout ce que je fais, tu devrais faire un tour à l’hôpital et tu me verras en blouse et tout. » Il ponctua sa phrase par un hochement de tête, se disant que ça pourrait être une très bonne idée et un bon moyen de répondre à toutes les questions d’Esme.
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MessageSujet: Re: 05. Cause I'm only human   05. Cause I'm only human EmptySam 11 Oct - 23:16

Si Esme s’intéressait au fonctionnement du cerveau humain, elle n’avait effectivement pas spécialement envie d’en débattre pendant des heures. Principalement parce qu’elle ne comprendrait pas tout. Puisque, malgré les réactions logique du corps par rapport aux commandes du cerveau, où est-ce que le cerveau lui-même trouvait-il sa logique ? N’ayant elle-même aucune logique, et réagissant principalement grâce à son instinct et un besoin naturel de faire rire les autres en déblatérant un tas d’absurdités, elle ne comprenait pas comment on pouvait ne serait-ce que tenter d’éclaircir le fonctionnement des êtres humains. Les hamsters, eux, étaient, de toute façon, plus facile à comprendre et apprivoiser. Peut-être que ce qui s’était passé pour elle était qu’elle s’était rapprochée des hamsters pour ressentir un quelconque sentiment de satisfaction ou de réussite dans une relation inter-êtres vivants. Elle aimait beaucoup passer du temps en compagnie d’autres personnes, mais, elle se sentait parfois décalée, peu à sa place. Avec les animaux, avec la sensation qu’elle était toujours acceptée, quoi qu’elle fasse, ou dise. Elle savait qu’Unnamed ne serait pas vexé si elle lui disait qu’il était obèse. Chose ne passerait pas de la même façon dans la société. Etre obèse n’était pas une insulte, et Esme était pour l’amour inconditionnel de son corps – étonnamment moins pour en prendre soin –, mais peut-être que pour elle, c’était facile à dire. Elle s’était toujours acceptée comme elle l’était, peu importe ce que les gens pouvaient en dire. Elle aidait volontiers les autres à s’accepter aussi, même si elle pouvait concevoir que dans certains cas, ce n’était pas facile. Mais, elle ne demandait jamais à personne de l’accepter comme elle l’était. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et on ne peut pas forcément être aux goûts de tout le monde. C’était une chose qu’elle comprenait parfaitement. Mieux que la façon dont le cerveau envoyait ses messages au corps par le biais de neurones plus ou moins bien connectés.

Ce qu’elle ne comprenait en revanche pas, c’était l’association qui s’était faite dans l’esprit de Peter lorsqu’il affirma être l’homme le plus ennuyeux de la Terre. Etre passionné par son travail était loin d’être ennuyeux. Par sa vie familiale, peut-être. Mais encore une fois, c’était le côté indépendantiste et sans attaches de la trentenaire qui refaisait surface. Et, malgré qu’elle n’ait aucunement l’intention de se créer ce genre de vie, de passer son temps avec des enfants, elle pouvait concevoir le fait que Peter aime passer énormément de temps avec sa fille, d’autant plus dans les conditions dans lesquelles elle était apparue dans ce monde. La chance qu’avait Esme, dans le fait d’aimer les femmes, c’est qu’une grossesse non-désirée ne serait jamais un souci, même sans utilisation de contraceptifs en tous genres. A moins de boire trop un soir dans un pub, et de se retrouver le lendemain matin aux côtés d’un inconnu, sans se rappeler de quoi que ce soit. Et encore, même vraiment alcoolisée, à la limite du coma éthylique, il était fort possible qu’elle se rende compte de la masculinité de son partenaire et coupe court à tout échange. Mais, on n’est jamais à l’abri d’un problème, et on ne sait jamais ce qui pouvait arriver. Elle avait beau être forte et avoir pris plus d’une dizaine d’année auparavant des cours de self-defence, il y avait des détraqués sexuels qu’on ne pouvait pas arrêter. Et elle ne s’était encore jamais posé la question de ce qu’elle ferait, si elle découvrait tout à coup la présence d’une espèce d’alien dans son abdomen. Enfin, il ne fallait pas qu’elle se mette à penser à tel malheur, les chances que ça arrive étaient d’une sur un million. Coupant ses pensée instantanément pour se reconcentrer sur les propos de son interlocuteur, elle fut surprise. « Une chorale ? Oh, c’est un curieux loisir. Il y en a une à Lima ? ». Comme dans beaucoup de villes avec une communauté chrétienne d’ailleurs. « Vous chantez à la messe le dimanche, c’est ça ? », elle frappa des mains avec enthousiasme. « Ça doit être super cool ! ». Pour rien au monde Esme n’irait à la messe, mais la perspective de chanter O When The Saints en claquant des doigts à droite puis à gauche semblait amusante.

Bien plus amusante que tout ce qu’avait pu faire la brunette ces derniers jours. Il était temps qu’elle se secoue les puces pour sortir, rencontrer des nouvelles personnes qui l’aideraient à oublier la perte de son hamster par tous les moyens possible. Cette rencontre inopinée avec Peter était déjà un bon point. Elle sentait que parler à quelqu’un d’autre de choses positives allait influencer sa vie dans le bon sens. Cela lui ferait penser à des choses… positives, justement. « En dehors des mathématiques et des hamsters ? Pas grand-chose en ce moment. Il faudrait que je reprenne un peu ma vie en main, que je parte en voyage quelque part. Je ne sais pas ». Dit-elle en remuant machinalement les aliments dans son assiette avec sa fourchette, les yeux dans le vague. « Danser devant une console ? Ca doit être génial ! Je peux jamais faire ça. Sans télé c’est compliqué » rit-elle tranquillement. Aller sur le lieu de travail de Peter ? Le voir en blouse ? Elle allait plutôt s’enquérir sur le nombre important ou non d’infirmières en blouse, mais elle s’abstint au dernier moment, juste avant que les mots ne franchissent ses lèvres. « Oui, ça peut être de bonnes idées ! Ca peut être sympa ! ». Elle engloutit en une bouchée ce qu’elle tripotait au bout de sa fourchette avant d’adresser un sourire sincère à celui qui s’improvisait thérapiste du moment. Parfois, c’était vraiment chouette de retrouver des fantômes du passé.
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