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 05. Jeunesse et décadence

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MessageSujet: 05. Jeunesse et décadence   05. Jeunesse et décadence EmptySam 5 Juil - 15:37

Gale n’avait jamais embrassé la perspective de son retour à Lima avec autant d’enthousiasme. Tiraillé par une anxiété qui grandissait depuis plusieurs semaines en lui, le blondinet avait finalement réussi à faire abstraction de tout barrage à son ultime coming back ; Gale 2.0 était né.
Idéalement, c’était ce qui était censé se produire. Le plan avait été échafaudé à la perfection et Gale, en bon acteur, se plaisait à croire que retrouver le lieu de tous les crimes marquerait un tournant important dans sa vie de jeune homme. Après tout, bien des choses avaient changé, au cours des six derniers mois.
Sa vie d’étudiant révolue, son célibat retrouvé, Gale avait comme l’étrange sentiment de retourner quelques années en arrière, à l’époque où il avait emménagé dans cette ville contre son gré. Le paysage de Lima semblait différent de celui qu’il avait quitté, et la rumeur qu’il percevait à travers la fenêtre de sa chambre peinait à lui inspirer confiance. Une nostalgie presque oppressante le poussait à se remémorer ses premiers jours à Lima : des souvenirs agréables, et d’autres un peu moins lui étaient rapidement venus à l’esprit. Tout cela était derrière lui, et heureusement, la voix chaleureuse de son père était là pour le lui rappeler.

Tous les deux avaient convenu que Gale réintégrerait le foyer familial à son retour. Le jeune homme n’était pas vraiment emballé par la situation mais il savait que, pour l’heure, c’était la décision la plus sage en attendant la fin de ses stages et le début de l’incontournable phase de recherche d’emploi. C’était peut-être les derniers mois qu’il passait à Lima et force était d’admettre qu’il voulait profiter de son père  un maximum.
Planté devant la fenêtre de sa chambre, l’épaule encore endolorie par le poids de ses derniers bagages, Gale se tourna pour faire face à sa vieille commode, sur laquelle trônait une photo de sa mère. Un sourire étira ses fines lèvres. Cela faisait longtemps que la tristesse ne menaçait plus de l’envahir chaque fois qu’il était question de la mémoire de sa mère, toutefois, il sentit un léger pincement au cœur. Il se demandait souvent si elle serait fière de lui, et le sourire insouciant qu’elle arborait sur ce cliché réussissait toujours à le convaincre que oui.
En y regardant de plus près, Gale aperçut une babiole brillante qui pendait sur le cadre. Il ne lui fallut qu’une demi-seconde pour identifier le pendentif en forme de « E » que son père avait surement rangé à cet endroit par précaution. Il fut pris d’un haut le cœur qui le força à détendre ses lèvres. Ce pendentif, chargé de souvenirs, ne lui appartenait pas, et jusqu’ici il avait cru bon d’omettre ce détail qui lui pendait pourtant au nez : tôt ou tard, il devrait rendre le bijou à se propriétaire, c’était inévitable. L’idée même d’imaginer qu’un autre garçon se le voit confier à sa suite lui fendait le cœur mais c’était l’étape finale dans le déroulement de sa rupture. Soucieux, Gale repoussa l’échéance au lendemain. Broyer du noir dès son retour en ville était bien la dernière de ses intentions.

Le jeune homme entraperçut son reflet dans le miroir qui pendait sur la porte de sa chambre. Même physiquement, il était différent. Ses cheveux, plus courts qu’à l’accoutumée, avaient pour la seconde fois abandonné leur teinte blonde pour un brun qui paraissait presque naturel. C’était presque à croire que son obsession pour les folies capillaires ne le quitterait jamais. Son visage, plus marqué, affichait des traits plus matures ; il avait abandonné ses fantaisies de garçon négligé et se rasait désormais régulièrement. Sa tenue, bien que décontractée, laissait entrevoir la silhouette athlétique de ses épaules et de ses jambes.  
Un peu plus tôt dans la soirée, il avait envoyé un message à Aaron Guevara depuis le téléphone de son père en prenant soin de le signer d’un « G » que le jeune homme n’aurait aucun mal à décrypter. Aaron était ironiquement celui que Gale aimait considérer comme son petit frère spirituel. Ce qui, au fond, n’avait pas le moindre sens : Aaron avait beau être plus jeune que Gale, sa carrure lui permettait aisément de paraître plus vieux que le jeune Hemmens. A vrai dire, ce concept de frère spirituel était plus compliqué que ça. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés par hasard au détour d’une rue adjacente à la LPA, les deux jeunes hommes s’étaient instinctivement serré les coudes face à une bande d’abrutis agressifs. Par la suite, Gale avait pris à cœur la cause d’Aaron dont il avait appris à apprécier les nombreuses qualités, enfouies sous les blessures d’une jeunesse meurtrie.
En bref, la compagnie d’Aaron faisait du bien à Gale ; et il se plaisait à croire que c’était réciproque. Il n’avait pas hésité bien longtemps lorsqu’il avait dû choisir qui revoir en premier.

« Papa, j’y vais », s’exclama Gale avant de s’installer au volant de son hybride et de claquer la portière d’un geste sec. Gale nourrissait l’espoir que personne ne noterait son retour en ville ; après tout, sa liste d’amis n’était pas si longue que ça, et la plupart de ses connaissances de lycée devaient être à Columbus occupés à réussir leur second semestre. Il s’était souvent demandé si certains lui tourneraient le dos après sa rupture—il avait quelques noms en tête—avant de conclure qu’il n’aurait pas d’autre choix que le découvrir par lui-même—cela commencerait ce soir, par Aaron.
Gale secoua la tête pour s’extirper de ses pensées et fit marche arrière pour prendre la route en direction du bar où le rendez-vous était convenu. Seul ou accompagné, ce pot de retour était à peu près la seule chose qui l’avait motivé durant toute la journée.
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MessageSujet: Re: 05. Jeunesse et décadence   05. Jeunesse et décadence EmptyMer 13 Aoû - 3:38

Les semaines se talonnaient à une vitesse ahurissante, et bientôt ce fût Avril qui étendit ses températures clémentes au-dessus de Lima. Après avoir vérifié qu’il n’oubliait rien derrière lui, Aaron éteignit les lumières du hall d’entrée du Studio et verrouilla soigneusement la porte derrière lui. Il étouffa un bâillement dans sa manche, et enfonça ses mains dans les poches de sa veste avant de prendre la direction de son nouvel appartement. Aaron avait été accaparé comme jamais au cours des derniers mois—depuis l’ouverture du Studio, en septembre dernier—et il devait reconnaître avoir sous-estimé la quantité de temps et d’énergie que ça lui demanderait quotidiennement. Entre les cours qu’il dispensait au Studio avec l’aide de Britt, l’administration de celui-ci, les classes de mise à niveau qu’il avait dû suivre à Cincinnati auprès de professeurs qualifiés, et les réunions à la LPA auxquelles il ne pouvait décidément pas se soustraire, le Cubain trouvait tout juste le temps de voir sa petite amie, Ashandra, et ses amis habituels. Néanmoins, même s’il se retrouvait débordé en permanence par toutes ces nouvelles responsabilités, Aaron estimait que cette routine était plus saine et bénéfique pour son moral. Ce n’était plus une nuée de sentiments pernicieux, mais une fatigue salubre qui l’accompagnait sur l’oreiller.

Une fois rentré, Aaron traversa la pièce principale en repoussant les cartons qu’ils n’avaient pas encore déballés, hors du passage. Carter et lui avaient emménagé dans cet appartement du centre-ville, deux semaines auparavant; mais aucun n’avait encore trouvé ni le temps ni la motivation de mettre un peu d’ordre dans les fournitures rudimentaires qu’ils avaient péniblement hissé jusqu’au premier étage. “Vous avez de la chance” s’était avancée Mme Denbrough, la propriétaire des lieux, tout en menant sa visite. “Je ne demande pas un loyer très onéreux, et personne n’a visité l’endroit pour le moment. Je n’hésiterais pas si j’étais vous.” Et effectivement, c’était une chance inespérée. Carter et Aaron avaient échangé un bref coup d’œil, et avaient demandé les papiers du bail, et pendant qu’ils lisaient celui-ci avec attention, Mme Denbrough leur avait confié les raisons qui l’avaient poussée à revoir ses prix à la baisse: “Vous comprenez, le précédent locataire s’est—elle mima l’action de se pendre—dans la salle de bains et beaucoup trouve ça morbide. Mais pas vous les garçons?” Eh bien, apparemment, non.
C’était sans doute spacieux pour accueillir deux personnes, avait-il néanmoins considéré, mais Carter lui avait assuré qu’ils trouvaient quoi faire de la troisième chambre qu’ils avaient découvert sous forme de remise lors de la visite. Aaron avait cessé de débattre: l’endroit lui plaisait, en dépit de son passif sinistre. Il leur suffirait de repeindre la salle de bains avec des couleurs un peu plus chaleureuses, accueillantes, et la mauvaise intuition que lui inspirait la petite pièce s’évanouirait tôt ou tard. Ils avaient dû réquisitionner deux paires de gros bras supplémentaires pour boucler l’emménagement dans les temps ; depuis, les boîtes aux flancs barrés d’inscriptions précisant leurs contenus s’empilaient contre les murs, et les deux colocataires continuaient à manger dans des assiettes en plastique—trop peu motivés pour se mettre en quête de la vaisselle qui se cachait dans ce désordre.

Il s’était assoupi dans le canapé en regrettant qu’Ashandra ne puisse se libérer ce soir-là ; lorsque son téléphone vibra sourdement sous ses fesses. Il enfonça ses épaules dans le dossier mœlleux du sofa en émettant un grommellement ennuyé, et suréleva ses hanches le temps de récupérer paresseusement l’appareil qui se cachait dans la poche de son jogging. Aaron se prépara simultanément—et mentalement—à encaisser les jérémiades d’une Sue Sylvester un peu trop impatiente à son goût. C’était Whitney qui lui avait demandé de s’occuper des chorégraphies des New Directions aux Sectionals—et en dépit de son manque d’affinités avec la country, Aaron avait confiance vis-à-vis du travail qu’ils produisaient—mais la Mairesse était loin de rendre les choses faciles ; évidemment, il y aurait toujours quelqu’un pour tester les limites de sa patience. Il arqua un sourcil interloqué en découvrant un message l’invitant à sortir ce soir même, signé d’un –G qu’il aurait jugé ridicule s’il n’avait pas su qui se cachait derrière. Le problème, c’est que Gale n’était plus à Lima depuis au moins six mois. Il hésita un court instant, estimant motivation à quitter ce coussin très confortable sur lequel il était écrasé et envie de croiser le blondinet pour voir ce qu’il devenait depuis qu’ils s’étaient quittés. C’est en songeant que leur dernière conversation remontait à début Octobre et qu’il n’avait aucune idée de combien de temps il resterait dans le coin, qu’Aaron se décida à renvoyer un « OK » succinct ; puis à se traîner jusqu’à la salle de bain.

Ce n’est qu’après avoir troqué son jogging contre un jean délavé, un débardeur clair et sa veste en cuir; avoir croqué dans un sandwich au poulet froid qui datait du midi, et laissé une note à Carter l’incitant à ne surtout pas l’attendre ce soir-là qu’Aaron quitta l’appartement pour se rendre au pub que lui avait indiqué Gale. Il avait pris le temps de Googler l’adresse avant de partir, et se réjoussait encore une fois de vivre dans le centre-ville et de ne pas avoir à sortir la voiture. Il ne connaissait pas cet endroit, et mit donc une bonne dizaine de minutes à trouver son chemin à travers le dédale de petites rues au fond desquelles le Yellow Mad Monkey semblait se tâpir. Il n’était même jamais passé devant, réalisa-t-il en scrutant la vitrine où un singe à la chevelure blonde coupée en brosse fumait un pétard avec curiosité. Il attendit quelques minutes à l’extérieur, craignant d’être arrivé avant le blondinet; puis, estimant que celui-ci lui enverrait un message s’il ne le trouvait pas, poussa la porte et entra. L’endroit était déjà bien fréquenté—et pour cause, l’happy hour avait commencé depuis près d’une demi-heure. Aaron se fondit dans la masse en s’appliquant à ne pousser personne, tout en sondant les visages qu’il croisait. C’est ainsi qu’il mit plusieurs minutes à apercevoir Gale. “Je rêve !” s’exclama-t-il lorsqu’il fût suffisamment proche pour que Gale le repère aussi. “Mais qu’est-ce que t’as fais à tes cheveux?” fût le premier commentaire qui lui vînt aux lèvres, et c’est lorsqu’il se rendit compte ô combien celui-ci n’était pas indispensable qu’il laissa échapper un petit rire communicatif: “Hey man; depuis combien de temps t’es dans le coin? Je te croyais à l’autre bout du pays” ajouta-t-il après lui avoir donné une ferme accolade. Aaron s’installa sur la chaise haute à côté de lui, et cala ses chaussures contre ses pieds avant de faire signe au barman de venir prendre leur commande. En attendant que celui-ci vienne de leur côté, Aaron s’accouda au comptoir en souriant: “Alors, raconte. Tu rentres à la maison, ou t’es juste de passage?”


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