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 05. [Porter's] Morning Mr Magpie

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Grace Hamilton
Grace Hamilton
We don't own our heavens now.
We only own our hell.
Age : 23 Ans
Occupation : Bénévole à la LPA - Cantinière à l'OSU Lima - - Bloggeuse culinaire de bas étages
Humeur : You can be Alice I'll be the Mad Hatter
Statut : Vestale
Etoiles : 7393

Piece of Me
Chanson préférée du moment : Marina and the Diamonds - Lies
Glee club favori : Second Chances
Vos relations:
05. [Porter's] Morning Mr Magpie Empty
MessageSujet: 05. [Porter's] Morning Mr Magpie   05. [Porter's] Morning Mr Magpie EmptyDim 25 Mai - 20:15

-Bonjour, Jeremy…

Elle but une gorgée dans sa tasse, les jambes repliées sous son corps, confortablement installée dans le fauteuil.

-J’ai apporté du thé.

Pause. Une. Deux. Trois secondes.

-En fait, je ne me rappelais plus quelle était votre parfum préféré…

Plaques rosâtres de honte sur ses pommettes.

-… donc j’ai fait cinq sortes de thés...

D’un geste large, elle désigna l’éventail de thermo, chacun orné d’un épais élastique de caoutchou d’une couleur différente, élégamment aligné en dégradé en face d’elle.  

-Faîtes comme chez vous…

Petit sourire.

Malgré ses yeux bouffis par une fatigue évidente et son teint vaguement livide, Grace semblait, et était, radieuse. Un sourire éblouissant que tous les épisodes d’Hannibal du monde n’aurait pu arracher à son visage, un léger tremblant d’excitation, une lueur euphorique animait ses prunelles posées avec admiration sur son jeune homme présenté en face d’elle. Il lui fallu un petit moment pour comprendre que la lueur qui trônait dans ses iris à lui tenait plutôt du choc traumatique que la vague sérénité placide que Grace avait toujours admiré lors de ses nombreux passages à l’écran.

Levant un sourcil soucieux, constatant qu’il ne semblait pas particulièrement prêt à lui partager l’émoi qui semblait l’avoir statufié vivant, elle du faire ses propres déductions.

Quelque chose n’allait pas.

Passant une main angoissée sur ses cheveux, son visage, elle se détendit vaguement en constatant que rien de palpable de paraissait digne d’un pareil choc.  Pas de troisième œil apparu sur le front par miracle, pas de petit tentacule développés sur ses joues, et elle n’avait aucune pointe fourchue en vue. Non, rien dans son apparence n’aurait pu provoquer une telle réaction chez le Porter. Peut-être qu’il était allergique aux constituants des bouteilles thermos. Ou pire. Peut-être était-il phobiques des élastiques de caoutchouc coloré. Portant une main terrorisée à sa bouche d’avoir pu commettre pareil impair, Grace s’interrogea quant à savoir si elle devait éloigner de sa vue les objets au kitsch éprouvé ou plutôt l’encourager à faire face à ses phobies le plus profonde.

La blonde secoua imperceptiblement la tête.

Mais non. Qui pouvait bien avoir peur d’un élastique en caoutchouc ? C’était ridicule. Une boule-anti-stress, c’était encore admissible. Il suffisait d’envisager de serrer un peu trop fort, et de la voir partir à l’autre bout de la pièce, détruire votre décoration, quelques bibelots, assommer votre animal de compagnie puis vous revenir en plein visage, s’insérant dans votre bouche, une de vos oreilles, narines ou orbites. Le choix de l’orifice déterminerait les futurs dégâts physiques et émotionnels associés à la vue toutes formes de ballons, ou même de sphère dans le pire des cas, générés par l’agression du petit objet. Oui. Les boules-anti-stress étaient fourbes. Oui. Les boules-anti-stress étaient redoutables. Mais non, Grace Hamilton n’avait pas eu la folie d’en amener à Jeremy. Jamais.

Alors, qu’est-ce qui pouvait bien provoquer Ce regard ?

Après tout, elle était tout tranquillement installée sur son canapé, au matin, dans une pénombre qui créait une atmosphère chaleureuse et…

-Oh !

Elle cligna des yeux. Puis agita sa main avec dédain.

-Je suis rentrée quand vous êtes sortis pour prendre votre courrier.

Sourire candide. Fossettes sur les deux joues.

-Vous avez passé un temps fou dehors… Pour dire bonjour à votre voisin, j’imagine ? Vous avez raison, il faut entretenir ses relations avec le shérif de la ville… Même si sa tendance au shirtless à des heures aussi matinales est quand même préoccupante… Oui… Préoccupante…

Hochement de tête pensif. Haussement d’épaules. Nouvelle gorgée.

- Vous n’avez pas à vous en faire…

Petite moue voulue rassurante.

Grace s’était levée à cinq heures moins quart du matin. A cinq heures, elle quittait le corridor des Hamilton’s sur la pointe des pieds, un immense sac accroché au creux de son coude. A cinq heures deux, elle s’arrêtait pour regarder le soleil frôler l’horizon de ses longs bras rosés. A cinq heures trois, elle s’extasiait sur le chant d’un bébé oiseau. A cinq heures dix, elle finissait de s’extasier et reprenait sa route. A cinq heures onze, elle pivotait sur ses talons et hurlait de terreur, faisant croire à une agression sexuelle aux quelques insomniaques déjà, ou encore, debout chez eux. Notons bien qu’à cinq heures douze, personne n’était sorti de sa petite maison malgré les jappements répétés de Grace. A cinq heures treize, elle était à genoux dans l’herbe, auprès du cadavre de l’oisillon, brutalement décapité par un chaton, bondissant un peu plus loin, repus. A cinq heures vingt, les larmes aux yeux, elle quittait l’enterrement improvisé, une canette trouvée sur la rue en guise de tombeau, une poubelle publique servant de mausolée. A cinq heures vingt-trois, elle s’effondrait en sanglots sur le rebord de la rue. A cinq heures vingt-cinq, elle riait en voyant un pigeon qui avait visiblement picoré du côté du Breadstick agiter sa masse pondérale surabondante sur un fil électrique. A cinq heures vingt-six, elle gémissait parce que le pigeon lui rappelait l’oisillon. A cinq heures vingt-sept, elle riait parce que le pigeon était définitivement très drôle. A cinq heures trente-deux, elle s’était installée,  ninja des forêts surentraîné, dans les buissons de Jeremy Joah Porter.

Et elle avait attendu.

De longues heures. Et encore d’autres longues heures. Jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre. Et qu’elle ne fonce dans l’angle mort d’un Poter visiblement mal réveillé. Elle savait précisément à quelle heure la porte allait tourner sur ses gongs. Elle aurait pu décrire à la seconde près la scène, depuis le moment où un gamin à vélo avait jeté mollement un journal gras et déjà humide sur la pelouse de ce que Grace ne considérait pas moins que comme l’une des plus grandes stars par qui Lima ait jamais la chance de voir son sol foulé. Mais elle était venue en avance. Pour être sûre de ne pas rater le moment décisif. Parce que malgré ses multiples recherches sur Wikipédia, ses divers stalking de twitter et d’activité des bloggers du monde entier, en dépit de toutes les surveillances de la maison qu’elle avait opéré de jour comme de nuit depuis trois semaines, Grace n’aurait jamais laissé une chance de pouvoir rencontrer JJP dans son propre sanctuaire.

Et d’éventuellement voler une serviette dans sa salle de bain. Ou un rouleau de papier hygiénique, à la rigueur.

Au-dessus d'elle, le Christ qu'elle avait accroché au mur, vieille habitude que chaque découverte épouvantée d'un nouveau lieu non-sanctifié renforçait,  luisait dans la lueur matinale.

Un silence tendu se répandit dans la pièce.

-J’ai apporté des croissants, aussi...

Elle agita sa corbeille déposée à côté de ses genoux.

-Faits-maison.

Sourire enfantin, yeux écarquillés.
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MessageSujet: Re: 05. [Porter's] Morning Mr Magpie   05. [Porter's] Morning Mr Magpie EmptyLun 21 Juil - 20:25

Pause. Ou plutôt dans ce cas là, paralysie. Les paupières de Jeremy Joah Porter ne battaient plus, ses poumons semblaient s’être arrêtés de fonctionner, le moindre de ses membres ne voulaient plus répondre aux signaux que son cerveau envoyait pourtant avec insistance. Quelque chose clochait, mais Jeremy n’était pas vraiment certain de savoir quoi exactement. Il s’était extirpé de ses draps avec toute la peine du monde ce matin-là, comme toutes les autres fois d’ailleurs. Le jeune homme ne faisait définitivement pas partie de cette catégorie de personnes capables d’émerger en deux secondes. Il lui fallait au moins une demi heure pour quitter son lit, puis trois quart d’heures supplémentaires pour essayer de se repérer dans sa maison, tâtonnant les murs pour se diriger jusque vers les toilettes, les yeux encore clos tout au long du trajet. Il soulageait sa vessie avec une seule paupière relevée, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise ou de se retrouver avec des chaussettes trempées de bon matin - il n’y avait véritablement rien de plus désespérant que cela. Quand enfin il réussissait à affronter la lumière du jour, il se mettait en quête d’un paquet de cigarettes, et il ne mettait généralement pas plus de trente secondes avant de parvenir à ses fins. Les bâtonnets de nicotine et les briquets trainaient littéralement dans tous les coins de sa maison, et après en avoir fumé trois ou quatre pratiquement dans une même inspiration, il allait passer un long moment sous la douche, espérant que l’eau parviendrait à dissiper l’épais brouillard dans lequel il avait pris l’habitude de vivre. En vain, naturellement. Tant pis, Jeremy se contentait d’hausser les épaules, et enfilant un caleçon, il prenait la peine de se faire couler un café pendant qu’il allait récupérer le journal qui avait élu domicile sur sa pelouse qu’il devrait un jour songer à entretenir. Lorsque ce rituel quotidien touchait enfin à sa fin, il était généralement plus de midi. Mais pas ce matin. Plus depuis quelques semaines en vérité. Que se passait-il donc dans la tête du Porter pour qu’il ait soudainement envie d’émerger au lever du soleil, à une heure où toutes les âmes censées peuplaient encore leur lit ? Pourquoi diable avait-il récemment pris l’habitude de régler son réveil à une heure aussi matinale ? C’était pourtant évident.

Le voisin.

Jeremy avait vite compris que le grand blond musclé qui habitait la parcelle voisine n’était autre que le shérif de Lima en personne, mais au fond, peu lui importait. C’était même tant mieux, il était toujours bon d’avoir des relations et de s’entourer des bonnes personnes… Peut-être que les rares conversations à batons rompus qu’ils avaient eu l’occasion de partager ne pouvaient pas être considérées comme de véritables échanges, mais c’était un début et Jeremy était loin d’être difficile. Un simple sourire lui suffisait amplement et il avait ensuite assez d’imagination pour s’inventer tout un tas de scénarios une fois rentré chez lui, seul sur son canapé, ses pensées vagabondant au grès de leurs envies et s’attardant longuement sur les abdos saillants de son cher voisin pour son plus grand plaisir... Ainsi, Jeremy avait décidé de faire de même ce matin-là, ne souhaitant pas rater le départ du shérif, simplement pour satisfaire ses pupilles et démarrer cette nouvelle journée sur une note très positive. Il avait pris le temps de le saluer poliment, ses yeux ne le lâchant pas d’une semelle, ses méninges en ébullition visualisant déjà un scénario plus qu’alléchant. Ne songeant pas une seule seconde à ce qui l’attendait à l’intérieur, Jeremy fit demi-tour, un sourire fermement agrippé à ses lèvres fines, persuadé que personne ne viendrait l’empêcher de réaliser tous les fantasmes que son esprit pervers avait eu le temps de concevoir en quelques instants seulement.

Mais à peine avait-il passé l’encadrement de la porte de son salon que tous ses plans tombèrent aussitôt à l’eau, emportant sa mâchoire au passage, cette dernière roulant sur le plancher tandis que ses yeux s’écarquillaient, globuleux, menaçant, capables d’hérisser le poil sur l’échine du plus terrifiant des monstres. Elle était là. Il ne rêvait pas, le réveil avait été suffisamment dur et douloureux pour qu’il n’ait pas pleinement conscience de ce qui était en train de se produire sous son propre toit. L’observant sans un mot, il la questionnait simplement du regard, pour ne pas dire qu’il était plutôt en train de la fusiller. Rentrer chez lui quand il avait le dos tourné était une chose. Mais lui ruiner son petit moment du matin où il pouvait s’adonner à l’une de ses pratiques favorites en prenant soin au passage de prouver à la population mondiale que cela ne le rendait pas plus sourd en était une autre, et il était hors de question qu’elle gâche tout. Il ne bougeait pas, détaillant les environs comme s’il s’attendait à trouver des cadeaux empoisonnés dans tous les coins. Il soupira lorsqu’elle évoqua les cinq sortes de thé qu’elle avait apporté, leva les yeux au ciel quand elle lui expliqua enfin comment elle avait fait pour s’introduire chez lui sans qu’il ne remarque rien, jeta un rapide coup d’oeil intéressé aux croissants avant de se retenir de vomir lorsqu’il aperçut enfin le Christ qui trônait juste au-dessus d’elle.

Ouvrant une première fois la bouche, les mots ne vinrent cependant pas. Elle devait s’estimer heureuse. Dans d’autres circonstances, c’est-à-dire si elle avait eu le malheur d’avoir autre chose entre les jambes, Jeremy n’aurait certainement pas pris de pincettes et il se serait contenté de la soulever pour la jeter dehors sans autre forme de procès, l’arrosant de ses divers breuvages trop fades pour les papilles brûlées du jeune Porter, lui envoyant au passage son Christ dans la figure avant de la prévenir que Jésus finirait à un autre endroit de son anatomie la prochaine fois qu’elle tenterait de mettre les pieds chez lui - il aurait peut-être gardé les croissants, il n’était pas encore totalement fou. Mais elle n’était pas son égal et Jeremy ne pouvait pas se permettre de telles choses sans qu’on vienne les lui reprocher par la suite, d’autant plus qu’il avait encore l’image du shérif de la ville collée à sa rétine... Quoi qu’un petit rappel à l’ordre un peu musclé ne serait sans doute pas de tout refus ? Jeremy s’égarait à nouveau, ce n’était pas le moment de songer à tout ceci.

Secouant la tête rapidement comme pour se débarrasser de ses pensées un peu trop inappropriées, il prit enfin la parole.

« Écoute moi bien… Machine. »

Lui avait-elle déjà donné son prénom ? Non, ce n’était pas ça la véritable question. Le vrai problème était de savoir s’il voulait au moins le savoir et s’il avait un quelconque intérêt à le retenir.

« J’aime pas franchement qu’on refasse la déco intérieur de ma maison, les barbus c’est clairement pas mon truc. Donc tu vas m’enlever ce machin tout de suite. »

Les sourcils froncés et le regard dur, il avait fait quelques pas pour récupérer un paquet de cigarettes qui trainait là, se saisissant de l’une d’entre elles avant de la coincer entre ses lèvres, chose qui ne le dérangeait pas davantage pour parler.

« Tu as entendu ce que je t’ai dit ou tu veux vraiment que je m’énerve ? Et puis range ton thé bordel, ce truc me donne la gerbe. »

Soulevant les quelques factures qui se trouvaient sur la table basse, il récupéra un briquet pour faire venir scintiller le bout de sa cigarette avant de prendre une première bouffée qui fut une véritable délivrance. La menaçant du doigt, il reprit.

« Et on ne critique pas le shérif. »

Jeremy se laissa alors tomber sur son canapé, observant la jeune femme assise dans son fauteuil à moins d’un mètre de lui, pointant la porte d’entrée d’un signe de tête vif et vigoureux pour l’inciter à partir une fois de plus.

« Maintenant déguerpis, j’ai des trucs à faire. Avec moi-même. »

Un sourire pervers sur les lèvres, Jeremy s’enfonça dans son sofa.
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