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 06. [Pension Preston] This is an intervention

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Anna L. Preston
Anna L. Preston
You cannot find peace by avoiding life.
Age : 27 ans
Occupation : Entrepreneuse, photographe, assistante marketing, soeur dévouée, choriste ratée, fiancée consentante
Humeur : Progressivement maritale
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MessageSujet: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyMar 26 Aoû - 15:40

Anna avait soigneusement préparé les choses. Elle avait commencé par analyser les différents emplois du temps de la maisonnée.
Elle connaissait ceux des vieux de la vieille (Maddie, J.J et Lexie) par cœur ou presque, mais il lui avait fallu s’adapter à ceux des petits nouveaux, Christabella et Aidan, qu'elle ne maîtrisait pas encore tout à fait.
Les récents bouleversements à la Pension Preston avaient laissé tous ses habitants un peu groggys, même si la vie et la folie reprenaient peu à peu leur place (à vrai dire elles n'avaient en fait jamais complètement quitté les lieux !).
Le départ définitif de Santana, l'absence de Tim, la cessation de la direction de la galerie à Lexie... Autant de chamboulements qui laissaient finalement à Anna le temps et l'opportunité de se concentrer sur de nouveaux défis et plus de place au quotidien (les délires hormonaux de Madeleine, l'arrivée d'un chien non identifié, la possibilité infinie de prendre des bains à l'heure qu'elle voulait par exemple...).
La jeune femme avait accueilli les nouveaux pensionnaires avec chaleur (du moins elle l’espérait), entre deux clients du nouvellement ouvert gîte Preston, mais restait fidèle à elle-même, en retrait, laissant l'organisation du quotidien de la colocation à Lexie. Sa petite sœur chérie avait repris les rennes de la galerie et de la Pension avec enthousiasme et à grand renfort de musique pop, comme à son habitude, tandis qu'Anna se concentrait sur le nouveau business de la famille Preston, lancé sur une idée de l'aînée de la fratrie, mais rendu possible par les multiples connexions de Lexie, les économies de Maddie, le dévouement et la débrouille de Jamie. Du vrai travail d'équipe en somme.
Il restait à chacun à trouver son nouveau rythme au sein de cette petite entreprise, mais Anna pouvait déjà affirmer qu'elle adorait voir tout le monde partir vaquer à ses occupations le matin alors qu'elle profitait d'un café supplémentaire dans la quiétude de la cuisine de la Pension, bien souvent un peu trop bruyante à son gout.

Sa nouvelle routine s'était installée naturellement, dans le déni du manque de Tim : lever presque aux aurores, pour veiller à ce que les clients, souvent des touristes ou des businessmen en manque de cocon familial lors de leurs déplacements, ne manquent de rien dès le matin. Même si le gite se trouvait être complètement indépendant de la Pension, la jeune femme veillait à un approvisionnement quotidien en linge de maison, fleurs fraîches et pâtisseries concoctées par Lexie. Elle se chargeait aussi du nettoyage du jardin et de l'entrée de l'ancienne grange, lieu maudit du fake wedding, pour éviter que les soirées arrosées de la Pension ne déteignent sur l'image de marque et de calme du gîte. Dès que ses tâches matinales étaient remplies, elle embarquait au bord de la jeep pour des promenades photographiques dans les champs environnants, avec ou sans Cookie (qui répondait beaucoup mieux au nom de Darcy, elle s’entêtait à l'expliquer à ses colocataires) ou bien s'enfermait pendant quelques heures dans sa chambre noire, avant de s'installer devant son ordinateur et son logiciel de retouche. Elle pouvait répondre également à deux ou trois e-mails émanant de The Gallery si le besoin s'en faisait sentir, Lexie et elle ayant veillé à la séparation des pouvoirs, mais ne pouvant finalement pas s'empêcher de travailler dans l'union et le brouhaha.
Elle accueillait clients et pensionnaires qui rentraient entre deux travaux de bricolage, et passait ensuite sa soirée au gré de ses envies et de l'ambiance de la maisonnée, ignorant son téléphone qui ne sonnait -presque- plus depuis ses explications houleuses avec Tim.

L'aînée des Preston avait donc gagné du temps pour penser et sa solitude de la journée lui laissait l'opportunité de réfléchir en paix à ce et à ceux qui l'entouraient. Elle avait renoncé depuis longtemps à régler ses problèmes de couple et n'envisageait aucunement de se pencher sur la folie de Madeleine, l'hystérie de Lexie ou l'alcoolisme notoire de J.J. Non, celui qui occupait toutes ses pensées en ce moment, c'était celui qu'elle appelait affectueusement Baby Ainsworth. Depuis sa fugue inexpliquée quelques semaines plus tôt, Anna ressassait sans cesse son parcours à Lima depuis l'accueil glacial de Tim et sa proposition à elle de l'accueillir sous son toit. Jamie, avec son humour décalé, sa maladresse excessive et sa générosité incroyable, avait pris la place libre de petit frère d'adoption dans son coeur. Leurs multiples points communs, qui avaient facilité leur entente dès le début de la cohabitation, n'avaient fait que se renforcer avec les années, mais Anna éprouvait la désagréable sensation de le sentir glisser depuis quelques temps. Elle avait passé sur les yeux rouges, l'odeur reconnaissable entre mille qui émanait de sa chambre parfois, après tout il était majeur, mais ne s'expliquait toujours pas son départ précipité et son retour quelques jours plus tard, plus honteux et nonchalant qu'autre chose, mais visiblement peu désireux de s'expliquer. Elle étudiait aussi de loin, mais avec beaucoup de curiosité, sa relation avec la jeune fille qui lui servait de cavalière lors de cette fausse cérémonie désastreuse, Harper si elle se rappelait bien.
La fin de l'année scolaire approchait à grand pas, et même si elle avait toujours refuser de se mêler de son quotidien scolaire, décidant de lui faire confiance, envers et contre tous, elle ne pouvait s'empêcher de craindre le pire. Jamie évitait soigneusement le sujet de son avenir, professionnel ou universitaire, lors des veillées à la Pension et Anna avait décidé de saisir le taureau par les cornes. C'était donc l'emploi du temps de Ainsworth Jr qu'elle avait étudié encore mieux que les autres, et elle savait que ce jour là, à cette heure-ci, il n'y aurait qu'eux dans le salon de la Pension.
Lorsque le bruit familier de la porte qui s'ouvre se fit entendre, la photographe l'appela de la voix la plus neutre possible : "Jamie ? Par ici s'il te plait ! J'ai besoin de toi !"

Elle avait arrangé le salon de façon à pouvoir s'installer en face du jeune homme, avait disposé carafe d'eau, jus de fruit et petits biscuits sur la table basse et se tenait appuyée contre la cheminée, les bras derrière le dos, un air grave sur le visage, attendant qu'il pénètre dans la pièce.
Décidant d'ignorer la surprise qui se lirait certainement sur le visage du lycéen, elle décida d'attaquer sans plus de préambules : "James Ainsworth, je m'inquiète pour toi" lança-t-elle, avant de lui faire signe de s’asseoir, prenant elle-même place sur un coussin à même le sol, les jambes en tailleur. "Ah, and this is an intervention" poursuivit-elle comme si elle avait oublié l'essentiel. "Je crois que ça ne marche pas aussi bien si on ne l'annonce pas dès le début !"
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
MODO ► And now he's so devoid of color, he don't know what it means
Age : 21 ans
Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyLun 8 Sep - 4:51


Jamie avait passé un peu de temps avec Sunny, avant de rejoindre le centre-ville pour se détendre un peu à la Galerie Preston. Il était passé devant l’entrée—avait passé la tête à l’intérieur pour livrer un muffin à la banane accompagné d’un frapuccino caramel à une Lexie visiblement occupée avec un couple d’acheteurs en grandes pompes que Jamie s’était très brièvement amusé à singer dans leurs dos—et avait continué son chemin jusqu’au mur que Harper avait négocié avec les sœurs Preston à son intention, un carton chargé de bombes de peintures, de brosses et de chiffons délavés dans les bras. Il n’avait pas eu beaucoup d’occasions de travailler ici depuis le mois de février ; mais Jamie comptait bien profiter de la fin de ses études pour se consacrer davantage à ses passions artistiques. Il prit le temps de coller une bannière vierge contre le mur en s’aidant d’un escabeau pour atteindre les coins supérieurs. Avoir la possibilité de tagger sans être pressé par la crainte de voir une voiture de police surgir à l’angle de la rue lui avait donné le temps de découvrir combien il aimait travailler sur de grandes surfaces ; évidemment, ça lui demandait un plus grand travail de mémoire et une meilleure utilisation de l’espace, mais le résultat valait souvent l’effort. Il secoua sa première bombe en scrutant attentivement son support, comme s’il pouvait déjà y discerner les contours de ce qu’il avait en tête ; et après une dernière seconde de réflexion, il commença à peindre.
La plupart des élèves de sa promotion avaient commencé à se rassemble en petits groupes d’études à Lima Beach ; Jamie préférait l’air du Parc Lincoln, où Harper et lui pouvaient tranquillement réviser dans un coin à l’ombre. Basile se joignait souvent à eux ; bien qu’il lui reste encore une année avant d’avoir à se soucier de son propre diplôme, il assistait volontiers à leurs parties de mort-subite en endossant le rôle du ‘maître des questions’. Évidemment, Harper répondait plus rapidement que Jamie, lorsque celui-ci ne s’acharnait pas à la déconcentrer dans l’espoir de lui arracher un point pour l’honneur ; mais il ne remettait pas ses connaissances en question ; après tout, Harper était capable de répondre plus rapidement que tous les SY réunis. Contrairement à l’année précédente, Jamie n’appréhendait pas l’arrivée des examens ; il se sentait en confiance. Il estimait avoir travaillé avec suffisamment d’assiduité pour décrocher son diplôme sans encombre—d’ailleurs, les traces de surligneur rouge s’étaient progressivement effacées des notes qu’Harper lui avaient prêté tout au long de l’année ; c’était selon lui une preuve irréfutable de ses progrès scolaires.
Deux heures plus tard, la batterie de son mp3 l’abandonna à sa tâche, coupant le couplet de The Blue Van (« Silly boy, you ran away, you’re unemployed, you’d waste away ; Silly boy you ran away, remember this, remember where you are », du titre ‘Silly Boy’), et Jamie décida de prendre une pause. Il recula de quelques pas pour couvrir la bannière du regard ; il avait nettement progressé et le tableau commençait à prendre forme. Il savait qu’il n’aurait pas le temps de terminer aujourd’hui ; ce genre de travail se fractionnait sur plusieurs jours avant d’être bouclé. Il attendit une heure supplémentaire que la peinture sèche, une cigarette aux lèvres et ses Repères de la Civilisation Américaine entre les mains. Lorsqu’il eût terminé de fumer, il se redressa pour détacher précautionneusement l’ensemble du mur et roula le tout. Il repassa par la Galerie pour la stocker dans un local pour ne pas avoir à la traîner dans les transports.

Jamie arriva à la Pension aux environs de cinq heures du soir. Il avait dû attendre le bus, et avait marché sur la distance qui séparait le dernier arrêt de la ligne de la Pension, son carton dans les mains et son sac sur le dos. Il ouvrit la porte de derrière à l’aide de son coude avant de la claquer à l’aide de son pied. La voix d’Anna l’interpela presque aussitôt depuis le salon. « Ça peut attendre dix minutes ? J’ai grave besoin d’une douche là » lui répondit-il en déposant son carton dans un coin de la cuisine en veillant à ce que ses bombes soient bien refermées pour ne rien tâcher. Il ne mentait pas lorsqu’il affirmait avoir besoin d’une douche ; après avoir passé son après-midi à peindre en plein soleil, il avait de la peinture sur les mains et son t-shirt atterrirait directement dans la pile de linge sale. Il se passa les mains sous l’eau pour en retirer le plus gros, avant de s’avancer dans le salon où l’attendait patiemment Anna, appuyée contre la cheminée, l’air grave. The fuck… ? Fût sa première pensée lorsqu’il remarqua l’agencement inhabituel de la table basse sur laquelle s’étalaient une carafe d’eau et quelques gourmandises sur lesquelles il se serait probablement jeté en temps ordinaire. « Quelqu’un est mort ? » plaisanta-t-il à moitié. Jamie s’avança, les bras ballants contre ses hanches. Un sixième sens lui soufflait à l’arrière de son cerveau qu’une conversation des plus sérieuses se profilait (elle avait utilisé son nom en entier, et les adultes font souvent ça quand ils souhaitent annoncer la couleur ; du genre, qu’ils ne sont pas là pour rigoler aujourd’hui et qu’il ferait mieux de se tenir un carreau pendant le temps que ça durera). Il fronça les sourcils, hébété. Ne comprenant décidément rien, Jamie décida de s’approcher pour prendre un biscuit sur la table basse avant de s’écraser sur le sol, devant Anna. Il croqua dedans du bout des dents avant de répondre : « Une intervention ? releva-t-il en haussant les sourcils. OK, d’accord. Mais… Pourquoi ? J’ai fait une gaffe ? C’est à propos de la marche d’escaliers au sous-sol ? Parce que j’ai dit à JJ que je la réparerais bientôt » débita-t-il d’une voix assurée.

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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyMar 16 Sep - 1:36

Anna ne se mêlait pas des affaires des autres. Non, bien au contraire, elle préférait laisser cours au libre arbitre, sauf quand, bien-sûr, elle pensait avoir la solution, ou une meilleure idée, ou avoir raison, ce qui était généralement le cas 99.99% des fois.
Plus sérieusement, si l'intéréssé(e) ne faisait pas partie de son cercle d'or, il y avait de grandes chances pour qu'elle le ou la laisse tranquille. Ce qui n'était pas le cas de Jamie.
Elle exclut tout bonnement la nécessité d'une douche, ce qu'il avait du entendre à l'intonation de sa voix puisqu'il rappliqua presque immédiatement dans le salon.
Elle l'observa se laisser tomber mollement à ses côtés et soupira, avant de poursuivre d'un ton presque agacé : "Non,  Jamie, personne n'est mort. Mais ça ne saurait tarder si tu passes la conversation à tourner en dérision mes inquiétudes."

La jeune femme était secrètement ravie qu'il se soit laissé tenter par un biscuit, preuve qu'elle avait bien fait de mettre tous ces artifices en place, et que décidément, non, on n'attirait pas les mouches avec du vinaigre. Elle fronça cependant les sourcils tandis que le lycéen se lançait dans des confessions inattendues. Elle-même avait failli tomber à plusieurs reprises à cause de cette fichue marche, et elle ne comptait plus les fois où elle avait entendu un grand fracas, suivi par une succession de jurons made in Madeleine Wild, plus irrépétables les uns que les autres.
"Non... Non, Jamie, ce n'est pas à cause de la marche que je voulais te parler. Mais je te remercie de cette grande honnêteté dont tu viens de faire preuve. Presque trois mois après ! Tu as quelque chose à dire à propos de la lumière de la chambre noire qui ne s'allume plus même en changeant l'ampoule ou bien nous en avons fini avec les révélations en tous genres pour cet après-midi ?!"

Depuis presque toujours (la naissance de Lexie en fait), Anna assumait cette image de fille sérieuse qui lui collait à la peau. Sa cadette demeurait la boute en train, la confidente de tous les instants, celle avec qui il était aussi facile de fumer un joint que d'improviser une partie de twister, son aînée, elle, se méritait.
Son regard parfois glacial incitait peu à la confession, mais ceux qui la connaissaient savaient qu'une fois son coeur gagné, sa loyauté était sans limites, même si elle préférait se damner plutôt que de le montrer.
L'aînée des Preston s'était beaucoup rapprochée du cousin de Tim au moment du départ de Lexie, et si elle se montrait aussi rude avec lui, c'est parce qu'elle savait qu'elle pouvait se le permettre. Qui aimait bien châtiait bien.

Son regard s'attendrit un petit peu tandis qu'elle prenait le temps de dévisager Jamie.
"J.J. s'occupera de la marche. Il n'a rien à faire cette semaine, je le sais, c'est moi qui ai préparé l'emploi du temps de la galerie..." Pour aider sa petite soeur à mener à bien la direction de leur local du centre ville, la jeune femme continuait de lui donner des coups de main par-ci par là et il fallait bien reconnaitre que les plannings d'Anna Lee laissaient moins à désirer que ceux de Joachim.
Elle versa un peu de jus de fruit dans un verre qu'elle tendit d'autorité à Jamie. "Pour te rafraichir en attendant la douche" puis elle reprit abruptement : "Quels sont tes projets pour septembre ? Il me semble que je n'ai vu passer aucune lettre d'université, que ce soit des refus ou des acceptations d'ailleurs ! Tu as pensé à ce que tu voudrais faire... Après ?"
Elle avec déclamé sa tirade presque sans respirer, sûre donc de ne pas se faire interrompre. Elle coula un regard en dessous au jeune homme, sans doute torpillé par le flot de questions qui l'assaillait et la situation inconfortable dans laquelle il se retrouvait, puis elle poursuivit, impitoyable : "Et Harper ? C'est bien Harper hein ?!"
Anna n'avait finalement que peu croisé la jeune fille à la galerie puisque c'était Lexie qui l'avait engagée et se chargeait des tâches à lui faire accomplir. La cérémonie de pacotille qui avait suivi quelques temps plus tard avait été quant à elle peu propice à ce que la fausse mariée tisse de nouveaux liens, mais elle n'avait pu que remarquer l'évidente complicité qui l'unissait à Baby Ainsworth. La nature de leur relation ne la regardait pas, mais si creuser dans sa direction lui permettait de faire parler Jamie, elle le ferait.
"Elle sait ce qu'elle fait en septembre ? Une idée de l'endroit où elle va aller à l'université ?"
Aller à l'université n'était pas une finalité en soi pour Anna Preston qui n'avait pas tenu plus de deux mois sur les bancs de sa fac londonienne. Non, tout ce que la jeune femme voulait, c'était entendre que Jamie avait des projets (et savoir lesquels).
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyVen 19 Sep - 20:35

Jamie grimaça et mima l’action de zipper ses lèvres entre son pouce et son index quand il comprit qu’il ne pourrait pas s’acquitter de la situation à renfort de plaisanteries. Anna semblait décidée à tenir l’une de ces ‘conversations’ qui lui dressait les cheveux sur l'arrière de la tête. Ses parents l’avaient mis dans cette position à plusieurs reprises par le passé; et comme tout adolescent normalement constitué, il détestait ça. Depuis son arrivée à Lima, Jamie ne s’était pas inquiété d’avoir à affronter ce genre de situations. Les sœurs Preston lui avait concédé une marge de manœuvre assez large et parfaitement vivable ; sous réserve de ne pas poser d’ennuis, elles l’avaient laissé tranquille. C’était un accord qu’ils avaient bouclé tacitement à son arrivée, et qui avait parfaitement fonctionné depuis. En conséquence, Jamie ne s’était pas attendu à ce qu’Anna le prenne à part comme elle le faisait à présent. Il aurait peut-être dû ; après tout, elle était la seule ‘vraie’ adulte de cette maison.

“Ah nan hein ! L’ampoule, c’est Maaaa—” Il laissa traîner sa syllabe jusqu’à ce qu’elle s’éteigne, étrécissant légèrement les yeux en tâchant de se rappeler si l’incident était de notoriété publique ou s’il était censé faire l’ignorant en attendant que la responsable se dénonce—ou le cas échéant, s’arrange pour que le problème soit discrètement réglé. À part Anna, Madeleine et lui étaient les seuls pensionnaires à utiliser la chambre noire du dernier étage; que ses soupçons se tournent partiellement vers lui était donc parfaitement légitime. Jamie était coupable de plusieurs gaffes du même genre à la Pension; comme le démontrait le sort de la télévision du rez-de-chaussée, et celui de la fameuse marche du sous-sol. Cependant, il n’était pas monté là-haut depuis plusieurs semaines avec le rush des révisions, et s’il était disposé à reconnaître ses torts quand on le lui demandait, il était beaucoup moins enclin à prendre crédit de ceux des autres; surtout dans le contexte actuel. “Bref, on s’en occupera aussi” marmonna-t-il comme si ça réglait la question, avant de croquer dans son biscuit pour ne pas avoir à donner davantage de détails sur le propos.

Jamie coula une œillade en direction d’Anna sous ses longs cils ; il poussa un soupir inaudible, rassuré de constater qu’elle n’était pas remontée contre lui. Anna et lui s’étaient beaucoup rapprochés après le déménagement de Lexie ; la jeune femme n’avait pas le même tempérament que lui et il lui arrivait souvent d’être maladroit avec elle. Mais ils s’entendaient bien, et ils avaient parcouru du chemin depuis qu’elle l’avait accueilli chez elle, lui épargnant d’avoir à demander un lit à la LPA. On l’oubliait souvent, mais Jamie ne se serait probablement pas attardé dans le coin sans l’intervention d’Anna. Il y a un dicton qui affirme qu’on ne peut pas choisir sa famille, qu’on est condamné à faire avec celle dont on a hérité à la naissance et puis c’est tout. Jamie était content que la validité du dicton ne soit que partielle ; qu’il était possible de s’en choisir une deuxième en grandissant. Il était fier d’y compter Anna et Lexie, et c’était bien plus qu’il pourrait en dire à propos de la famille qui l’avait vu naître.
Jamie s’empara du verre qu’elle lui avait servi après l’avoir remercié. “C’est parce que j’ai postulé nulle part” répondit-il en haussant les épaules avec nonchalance. À vrai dire, il ne s’était même pas donné la peine de participer à une session de SAT au cas où il changerait d’avis; il savait qu’il n’était pas taillé pour les études supérieures. Il avait déjà trimé pour terminer sa scolarité à McKinley, ce n’était pas pour rempiler avec des cours magistraux qu’il serait incapable de supporter. “Sois pas surprise; t’auras quand même remarqué que j’ai pas le profil académique” ajouta-t-il en plissant les sourcils. Les études mises à part, Jamie se savait incapable de rester assis sur une chaise pendant les deux heures et demie moyenne que duraient les classes, de toute manière. “Je sais pas” répondit-il un peu sur la défensive, à peine eût-elle terminé sa phrase. Évidemment, c’était moins parce qu’il n’avait effectivement aucun plan dans sa manche, et davantage parce qu’elle le prenait au dépourvu à s’enquérir si abruptement de ses projets. Par ailleurs, et dans la mesure où Septembre se tenait toujours à plus de trois mois de distance, Jamie estimait avoir tout le temps nécessaire pour rebondir sur ses appuis quand il le faudrait. Pour le moment, ses examens et passer du temps avec Harper étaient tout ce dont il se préoccupait. Il se contraignit à la détente; il savait que si Anna lui posait toutes ces questions, c’est parce qu’elle tenait ses intérêts à cœur; mais il ne savait pas où cette conversation les emmenait. Se doutant toutefois que sa réponse serait loin de satisfaire/plaire à Anna, il reprit la parole: “Je pensais que t’aurais peut-être besoin d’un coup de main avec le gîte. Et puis, il y a des petits boulots dans le centre-ville, je trouverais bien quelqu’un pour m’embaucher. Je suis pas complètement incapable” C’était sorti un peu plus âprement qu’il ne l’avait souhaité; mal à l’aise, il baissa les yeux sur son verre et fit tourner son index sur son rebord sans toutefois en tirer le moindre sifflement car ce n’était pas du cristal.
“Quoi, Harper?” releva-t-il en redressant le menton sans comprendre. Qu’elle s’intéresse à ses ambitions à lui, c’était une chose qu’il pouvait comprendre—et tolérer. Mais Harper? “Elle…” Sa gorge se noua malgré lui. Jamie savait que, contrairement à lui, Harper était façonnée pour les études supérieures. Il ne serait pas étonné de la voir obtenir le titre de valédictorian à la remise des diplômes; c’était une évidence qui s’imposait à lui comme deux et deux font quatre. Ils avaient déjà effleuré le sujet de “l’après-lycée” sans jamais entrer dans le vif. Jamie savait autre chose: les chances d’obtenir une bourse universitaire s’étaient considérablement—et fatalement—réduites pour elle, quand le club d’athlétisme avait été dissout par la direction à McKinley. Il n’était même pas sûr qu’elle coure encore. Mais s’il était sûr d’une chose, c’est qu’à un certain point, elle ne s’était pas destinée à accueillir des voyageurs égarés à la Lima Station; et encore moins à enchaîner X jobs par semaine pour joindre les deux bouts. “C’est ses affaires” éluda-t-il, légèrement agacé mais quiconque doué d’un peu de perspicacité aurait déduit la réponse. Il reposa le verre inentamé qu’elle lui avait servi devant lui avant de s’appuyer sur sa paume pour se lever. “On a terminé, c’est bon?” lança-t-il, et avant qu’elle puisse lui répondre il hocha la tête d’un air entendu et lui tourna le dos pour rejoindre les escaliers.

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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyMar 7 Oct - 17:42

Nouveau haussement de sourcil. Décidément Jamie n'était pas très doué à ce jeu là. En moins de 5 minutes il venait de lâcher deux informations "cruciales" qui en disaient long à Anna sur les cachotteries de la Pension. En même temps, même sous la torture elle n'aurait pas osé avouer à sa sœur que c'était elle qui avait cassé son précieux pommeau de douche/micro rose waterproof le jour où elle avait utilisé la salle de bain du premier étage afin de changer une énième fois de couleur de cheveux. Et pourtant, elle était sûre que de nombreux pensionnaires avaient des doutes quant à sa culpabilité.
Imitant Jamie, elle plissa les yeux à son tour. "Uhuh... Je vois. On en reparlera."

Le seul inconvénient de cette intervention, c'était de voir à quel point le jeune homme était mal à l'aise. Si Anna avait été Madeleine, elle se serait réjouie, mais là elle se trouvait plutôt désolée pour le lycéen.
Préférant garder le silence, elle l'écouta débiter des explications qui n'en étaient pas. Profil académique ou pas, on postulait. Et plutôt deux fois qu'une, juste histoire d'avoir de quoi se retourner. Elle aurait bien immédiatement répliqué mais Baby Ainsworth semblait suivre le fil de ses pensées et disposé à commenter sa décision.

Bien sûr qu'Anna avait besoin d'aide avec le gîte. Pour être tout à fait honnête elle avait même compté sur l'aide du jeune homme dès le jour où le projet était devenu réalité. Malgré la conversation presque surréaliste qui les réunissait maintenant, Anna n'était pas surprise, en effet, que Jamie ne se sente pas d'humeur universitaire. Ses notes n'avaient jamais été bonnes, son parcours un peu chaotique, des professeurs peu enthousiastes (sauf une). Il réunissait tous les critères qui faisaient généralement crier les parents au drame et au scandale. Mais Anna Preston, elle même élève plus que moyenne et pourtant businesswoman -presque- accomplie, ne voyait en Jamie que du potentiel. Et de mauvaises fréquentations. Elle avait d'abord pensé que c'était le fait d'être entouré de colocataires plus âgés que lui, plus festifs aussi. Ils étaient déjà dans la routine du métro-boulot-fête et seulement 3h de dodo quand lui en était encore au rendu des devoirs et aux exposés de groupe. Elle s'en était voulu un peu, puis beaucoup, surtout en remarquant à quel point Lexie ou J.J pouvaient l’entraîner dans leurs lubies respectives et avait pensé que le gîte pouvait être un excellent tremplin. Et Aidan et Christabella de très bonnes influences. Si elle avait toujours été en contact avec Tim, elle lui aurait demandé de se préoccuper un peu plus de ce cousin qu'il côtoyait tous les jours au lycée mais ignorait presque en dehors. Loin d'Anna l'idée de se mêler des histoires de la famille Ainsworth, elle avait bien assez à faire avec son propre drama familial, mais Tim était finalement un exemple plutôt positif sur lequel Jamie aurait pu se reposer.
"Je sais que tu n'es pas incapable Jamie" dit doucement la jeune femme. "Tu crois vraiment que je m'embêterais à te poser toutes ces questions autrement ? Et je vais définitivement avoir besoin d'une paire de mains supplémentaires pour le gîte, mais tu le sais déjà," rajouta-t-elle avec un petit sourire complice. Le jeune homme avait déjà fait ses preuves le week-end précédent en prenant le relais de l’aînée des Preston, repartie à Londres pour un photoshoot. Et elle lui laissait volontiers tout le bricolage qu'elle ne se sentait pas capable d'effectuer. Mais elle ne pouvait pas imposer à Jamie un avenir à Lima sans qu'il prenne la peine d'aller voir ailleurs.

"Je te parle d'elle uniquement parce que, parfois, c'est plus facile de se lancer dans une nouvelle aventure à deux. Quand j'ai commencé à travailler à Londres, j'étais ravie de me retrouver le soir avec Lexie et J.J... C'était réconfortant."
Manifestement Anna avait pressé le mauvais bouton en mentionnant Harper. Elle sentait la situation lui glisser des doigts et elle rattrapa Jamie de justesse en bas des escaliers.
"Jamie", l'appela-t-elle doucement, se retenant de le prendre par le bras pour le ramener vers le salon. Elle croisa plutôt les siens sur sa poitrine et se pencha humblement. "Excuse moi si j'ai été maladroite. Tu sais que je m'en fiche si tu finis à professeur à Harvard ou employé au gîte Preston, tant que tu es heureux et épanoui ! C'est seulement que..." Et cette fois la jeune femme cherchait ses mots. "J'ai peur que tu files un mauvais coton. L'alcool, la drogue, le sexe, la prostitution, tout ça !" Ok, elle en rajoutait, un peu, même beaucoup, mais elle espérait marquer des points, détendre l'atmosphère ET obtenir des confidences en même temps.
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Jamie Ainsworth
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptySam 1 Nov - 23:29


Jamie n’avait jamais été l’un de ces gosses qui peaufinaient leurs plans universitaires depuis l’âge de cinq ans. À vrai dire, il n’avait jamais été très porté sur l’avenir, même s’il avait beaucoup d’admiration pour ceux qui l’étaient. Il avait vu Sunny s’enquérir de son entrée à Berkeley depuis leurs premières rencontres; même Kara, pourtant bien plus jeune que lui, semblait avoir déjà déterminé les étapes qui la mèneraient au statut d’adolescente populaire, un peu rebelle sur les bords, dans l’université de son choix. Mais ce n’était pas son truc; quand on y réfléchissait, ce n’était guère étonnant: Jamie avait vécu la moitié de sa vie dans le moment présent, et nulle part ailleurs parce que s’accrocher au passé aurait été trop pénible. Quant au futur, il l’imaginait parfois comme une terre assez lointaine qui ne le concernerait jamais concrètement.
“Tu ne comprends pas” soupira-t-il quand elle mentionna Harper; et aussitôt, il sut qu’il n’aurait pas la patience d’étoffer ses explications. S’il n’aimait pas les conversations qui traitaient de l’avenir avec un grand A, c’est parce qu’il ne partageait jamais les mêmes attentes que ses interlocuteurs sur la question. Comme s’il avait été monté à l’envers, Jamie ne comprenait pas cette obsession qui semblait s’emparer de ses pairs à l’approche de l’âge adulte. On commence à parler d’optimiser son potentiel afin d’en tirer un maximum d’argent et accessoirement être un peu plus heureux. On parle des bons boulots, et de qui vaudrait-il mieux garder dans son répertoire; qui sait, dans quelques années, il serait peut-être bon de les rappeler. C’était une société opportuniste, Jamie n’était pas naïf là-dessus. Lui savait qu’il avait les capacités, et qu’il n’était pas dénué de talents. Seulement, contrairement à la majorité, il n’éprouvait ni l’envie ni le besoin d’en faire son gagne-part. Comme tout le monde, Jamie avait eu des rêves autrefois. Ils étaient encore-là, seulement aujourd’hui, ce qu’il lui restait surtout c’était des ambitions modestes. À vrai dire, il n’aspirait qu’à trouver un boulot qui lui permettrait de vivre confortablement, être avec Harper, et puis c’est tout. Ça le dérangeait qu’on puisse lui reprocher de vouloir vivre aussi simplement.

Jamie se leva, et tourna les talons sans plus attendre. Il l’entendit lui emboîter le pas, et pressa machinalement le pas pour atteindre les escaliers avant qu’elle ne l’intercepte à nouveau. Il réprima un rictus amusé par ses inquiétudes exagérées: “Je ne me prostitue pas, question résolue !” répliqua-t-il par-dessus son épaule, un pied sur la première marche des escaliers. Il pivota néanmoins dans sa direction; il avait trop de respect pour Anna pour lui tourner le dos quand elle s’adressait à lui, qu’importe combien la conversation ne l’intéressait pas. “Je vais bien Anna.” (c'était sans doute ce qu'affirmerait qui ignore son mal-être, mais il chassa aussitôt cette réflexion). Il sentait que sous cette légèreté de discours se dissimulait une véritable sollicitude qui lui réchauffa le cœur. Touché, son ton s’adoucit quand il reprit la parole: “Écoute, je sais que tu ne penses pas à mal…” commença-t-il avant qu’elle n’ait pu reprendre la parole. Il s’appuya contre le montant des escaliers. “JJ n’a jamais été à l’université, il s’en est très bien sorti. J’ai une copine, un toit au-dessus de la tête, un boulot… J’ai besoin de rien d’autre.” C’est un discours qu’il n’avait jamais réussi à véhiculer à son père. Comme s’il se cachait une sémantique derrière ces mots, inaccessible à Simon Ainsworth. Ou peut-être n’était-il qu’un homme borné aux idées fixes. Il attendit une poignée de secondes, avant de reprendre: “Tout le monde est pressé de faire des plans, et de grandir le plus vite possible… Mais je vois pas ce qu’il y a de bien à être un adulte. Je veux dire, t’es heureuse toi?” Il inclina la tête sur le côté tout en la dévisageant. Jamie savait qu’il viendrait un jour où il devrait laisser son enfance s’en aller. Cependant, il n’était pas pressé d’arriver à ce carrefour commun à tous, et ne comptait certainement pas sauter les étapes pour y arriver plus rapidement. Il estimait avoir déjà grandi assez vite. ““Tu devrais l’appeler, c’est moche tout ça” ajouta-t-il; Jamie n’eût pas besoin de préciser à qui il faisait référence. Tim n’avait plus mis les pieds à la Pension depuis cette date chaotique. S’ils n’étaient pas aussi proches qu’ils pourraient l’être, Jamie s’était toutefois surpris à se languir des visites de son cousin. Les conséquences du mariage raté d’Anna et Tim l’avaient profondément affecté, au cours des semaines qui l’avaient succédé. Une part de lui s’était sentie coupable d’avoir participé à l’organisation de cette mascarade; une autre s’était sentie déstabilisée de voir se séparer un couple qu’il pensait souder envers et contre tout.
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Anna L. Preston
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyLun 17 Nov - 21:43

Si elle avait été sa sœur, Anna aurait pu répondre avec un câlin et un tapotement sur le dos accompagné d'un "Tout va bien se passer, Poussin". Malheureusement l'aînée des Preston était la moins tactile des deux, hors cas exceptionnel. Une femme de raison et de retenue, et en dépit de quelques récents progrès, elle restait généralement coincée dans ce genre de situation, préférant chercher les bons mots plutôt que de se lancer dans une étreinte gauche que Jamie aurait refusée de toute façon.

Anna ne manquait pas de répartie mais sa maladresse à répétition avec Baby Ainsworth la forçait à se montrer prudente.
"Ok, je ne peux pas comprendre", se contenta-t-elle de répéter, sans que son ton comporte la moindre trace de sarcasme ou de paternalisme. Les histoires d'amour les plus publiques (car elle savait pertinemment qu'il s'agissait d'une histoire d'"Amour", Jamie ne se serait pas montré autant sur la défensive autrement) reposaient toujours sur un fonctionnement intime des plus privés. Comme des icebergs, ce qu'on en voyait cachait la majeure partie du contenu, et elle en savait quelque chose. "Je te remercie cependant pour ces précisions sur ton état. Ouf pour la prostitution, l'alcool et le sexe, je pense que je peux passer outre pour le moment, quid de la drogue donc ?"

Anna n'avait aucun droit, aucune autorité sur Jamie. Une fois laissés de côté son statut de logeuse et propriétaire (et future employeuse ?), il ne lui devait rien, et elle n'avait pas à se mêler de sa vie privée. Pourtant la jeune femme n'arrivait pas à s'enlever de l'esprit qu'elle devait continuer de poser des questions, que le lycéen allait finir par lui tendre une perche... Ce qu'il fit quelques secondes plus tard.
La petite rousse approuva de la tête doucement. Tout ce qu'il évoquait lui était familier. Pour un oeil extérieur (celui de ses parents), la jeune femme s'amusait inlassablement à déconstruire tout ce qu'elle  bâtissait depuis son adolescence. Élève plus que moyenne, ils avaient poussé un grand soupir de soulagement quand elle avait obtenu son diplôme de fin d'année de justesse et une place en fac. Lorsqu'elle avait tout lâché quelques mois plus tard, cela avait fait l'effet d'une bombe sur le couple parental. Etait venue la photographie, un petit succès naissant et obtenu à force d'obstination... Et le départ pour Lima, selon ses parents, un coup de tête inconsidéré une fois de plus, au fond de son cœur une nouvelle chance à donner à celui qu'elle pensait être l'homme de sa vie à l'époque. Même schéma avec la galerie, qu'elle avait joyeusement abandonnée quelques mois plus tôt, et elle ne voulait pas penser à Tim, paralysée à l'idée de devoir penser à ce qui allait advenir d'eux. Mais le cycle semblait enfin s'apaiser. Elle avait mûri, s'était autorisée à exprimer sa colère à sa petite sœur, à écouter ses désirs et ses aspirations et elle revenait à son point de départ, plus forte et mieux armée. Peut-être finirait-elle même par revenir à Timothy ? Et peut-être que c'était cela, grandir...

"Je crois que je suis heureuse. Plus heureuse que ces derniers mois en tout cas. Bien sûr, tout n'est pas parfait, mais tout est plus simple.
Jamie, tu sais quand même que J.J n'est pas le seul à ne pas avoir mis les pieds à l'université n'est-ce pas ? Mais vouloir prendre son temps et ne pas avoir de plan, ce sont deux choses différentes. Si tu es dans la situation n°1, alors tu peux rester habiter et travailler ici tant que tu veux si tu penses que cela te permettra de trouver l'inspiration pour la suite, mais si le gîte est ta finalité, je refuse catégoriquement que tu y remettes les pieds. Je suis la seule personne autorisée à avoir le droit de m'enterrer dans cette pension,
annonça-t-elle avec humour mais fermeté. Madeleine ne compte pas, enchaîna-t-elle en remarquant que le jeune homme allait trouver à redire. "Elle y a investi presque autant d'économies que nous. Et elle prend aussi le temps de fouetter d'autres chats !"

La jeune femme s'appuya contre l'autre montant des escaliers, en miroir parfait de Jamie, et soupira.
"Je devrais l'appeler. Ou il devrait le faire. Je ne suis pas sûre qu'il faille forcer les choses. Si l'occasion de se parler se présente, on le fera. Pour l'instant je pense que c'est plus simple comme ça..." Aussi douloureux que ce soit, se retint-elle d'ajouter. "Mais il ne faut pas que ça t'empêche d'aller le voir, ou de l'appeler, toi..." Elle n'avait jamais pris le temps d'expliquer à Jamie les raisons de cette ultime séparation, mais elle ne doutait pas que sa sœur et Madeleine avaient rempli leur devoir de transmission auprès des deux garçons les plus proches d'Anna à la Pension. Elle ne voulait pas interférer dans la relation entre les deux cousins, cela ne leur avait jamais réussi à tous les trois, et elle était persuadée que les deux Ainsworth avaient plus en commun qu'ils voulaient bien le reconnaître.
"J'aime beaucoup Harper en tout cas," reprit Anna avec sincerité. "Et rassure-toi, cela peut être la dernière fois que je prononce son prénom si tu ne m'y autorises plus..." le taquina-t-elle dans un grand sourire.
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Jamie Ainsworth
Jamie Ainsworth
MODO ► And now he's so devoid of color, he don't know what it means
Age : 21 ans
Occupation : Assistant Manager au Gîte Preston, pigiste et barista au Lima Bean à temps partiel.
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MessageSujet: Re: 06. [Pension Preston] This is an intervention   06. [Pension Preston] This is an intervention EmptyVen 5 Déc - 17:45

« T’es marrante. J’ai pas de problème de drogue, Anna. » lui répondit-il en esquissant un sourire, après s’être interrogé une dizaine de secondes sur la signification du mot ‘quid’. Anna avait cette manie d’utiliser des expressions littéraires qui lui échappaient la plupart du temps ; il avait parfois besoin d’opérer une petite gymnastique mentale pour en déterrer le sens et répondre correctement à ses questions. « Je fume beaucoup, parfois ce n’est pas que du tabac et je suis peut-être tombé amoureux d’un pouf en étant défoncé. Mais ce n’est pas aussi mauvais qu’on le voit à la télé, tu devrais essayer un jour. » Il se mordit la lèvre inférieure tant l’idée d’une Anna Preston fumant un pétard était cocasse.

Si Anna estimait n’avoir aucune autorité sur Jamie, elle se mettait le doigt dans l’œil, et jusqu’au coude. Leur relation s’était développée lentement au sein de la Pension, et d’une manière assez différente de celles qu’il entretenait avec Lexie et JJ. Jamie n’aurait accordé le droit de se mêler de ses affaires à personne d’autre. Le lycéen était un adolescent débrouillard, et profondément autonome. C’était une chose qu’il avait emporté du quotidien qu’il avait mené aux côtés de parents tantôt trop impliqués dans tous les mauvais sujets, tantôt trop désintéressés par ceux qui lui tenaient à cœur ; ç’avait toujours été cette question de résultats qui les avaient divisés. Jamie portait l’opinion d’Anna en très haute estime ; et s’il se rétractait sous ses questions, c’était surtout par habitude, et parce qu’il craignait de ne pas avoir les bonnes réponses, et peut-être de la décevoir. C’était difficile à imaginer, mais Jamie avait grandi dans une maison où la communication n’était pas un maître-mot, et il avait souvent préféré se taire pour ne pas mettre le feu aux poudres. Les échanges massifs qu’il avait découverts en emménageant à la Pension avaient bouleversé ses usages. Il était reconnaissant qu’Anna lui laisse l’opportunité de s’exprimer aussi ouvertement, qu’importe sa maladresse.

Jamie décroisa lentement les bras pour venir en passer un autour du montant des escaliers, et y mettre son poids. Il avait résumé sa manière de penser à Anna, et celle-ci semblait recevoir son discours avec beaucoup plus de compréhension qu’il ne l’avait espéré. Il plissa légèrement les paupières, détaillant son visage, en attendant sa réponse. Un témoignage d’expérience était toujours bon à prendre, il en était convaincu. Jamie ouvrit la bouche, prêt à contrecarrer l’argumentation d’Anna, décidé à souligner que Madeleine était visiblement décidée elle aussi à « s’enterrer » à la Pension pour les deux prochaines décennies, au moins. La jeune femme sembla toutefois lire dans son esprit, et l’interrompit dans sa lancée avant même qu’il ait pu formuler le moindre mot. Il roula ses lèvres l’une contre l’autre, légèrement agacé. « On peut faire un marché ? » lui proposa-t-il finalement en se redressant sur ses pieds. Jamie ne savait pas encore dans quelle situation il se trouvait ; la première ou la deuxième, il était encore trop tôt pour le dire. L’idée qu’Anna puisse décider de le mettre à la porte pour le remuer un peu lui traversa l’esprit, et il frissonna imperceptiblement. Il préférerait dire qu’il était en train de prendre son temps ; mais il ne savait pas encore. Il n’avait même pas encore décroché son diplôme. Il planta ses pupilles claires dans les siennes. « Est-ce qu’on peut en reparler, disons, dans quelques mois ? J’ai pas l’intention de « m’enterrer » ici, » reprit-il, agrémentant son discours de guillemets invisibles, bien que l’idée de vivre à la Pension encore quelques années n’était pas pour lui déplaire. Il avait conscience d’être l’un des plus jeunes pensionnaires ; et que d’ici quelques années, il était fort probable que certains membres de leur maisonnée aient mis les voiles pour construire leurs nids familiaux ailleurs. « Si je trouve quelque chose qui m’inspire la suite, crois-moi,  tu seras la première au courant. »

« Comme tu le sens. » commenta-t-il d’une voix un peu plus basse, radoucie. Il se passa une main sur le visage, veillant à ce que ses mains tâchées de peinture séchées n’entrent pas en contact avec ses yeux. Comme Anna vis-à-vis d’Harper, Jamie tenait une réserve respectueuse quand il s’agissait du couple d’Anna et son cousin. Le commérage n’entrait pas dans sa composition de toute manière. Lexie et Madeleine s’étaient occupées de le mettre au courant de la situation, de manière à ce qu’il comprenne pourquoi il était préférable de ne pas mentionner Tim en présence d’Anna dans les premières semaines qui avaient suivies la cérémonie ratée. Il ne connaissait pas l’histoire de bout en bout ; ça ne l’intéressait pas vraiment. Il priait seulement pour que les choses s’arrangent entre Tim, et Anna. Il se sentait déjà suffisamment coupable d’avoir participé aux préparations des ‘festivités’ en tenant la jeune femme à l’écart. « Je ne crois pas qu’il ait très envie de me voir. » ajouta-t-il en haussant une épaule désinvolte. À vrai dire, il était très loin de savoir ce qui se passait dans la tête de son cousin ; ils ne se connaissaient pas assez. Il ne pouvait qu’essayer de se mettre dans ses chaussures pour tenir, espérait-il, la bonne attitude. « Je vais attendre un peu aussi. À sa place, je préfèrerais qu’on me laisse tranquille. » Il attendit quelques secondes, s'agitant nerveusement. « Dis, Anna... Tu ne m'en veux pas, pour le mariage? » La question lui avait longtemps tourné dans la tête; il aurait sans doute pu la poser un peu plus tôt, mais ça aurait rompu l'accord tacite inter-pensionnaires de ne pas mentionner cet épisode désastreux.

Un court silence s’étendit entre eux ; Jamie pianota machinalement contre la rambarde en bois des escaliers, et les derniers propos d’Anna lui arrachèrent un sourire sincère. « Je l’aime beaucoup aussi, tu t’y attendais pas ? » lança-t-il en lui donnant une tape amicale sur l’épaule pour la dérider, comme s’ils avaient enfin réussi à boucler la tonalité sérieuse de leur conversation. Il se figea une courte seconde. « Ne lui dis pas que j’ai dit ça. » grimaça-t-il, en n’ayant aucune peine à s’imaginer le sourire railleur que sa petite amie lui brandirait sous le nez si ses paroles lui remontaient aux oreilles. Le ‘Hein que tu m’aaaaimes bieeeen Jaaaaaames’ lui retentit presque immédiatement aux oreilles, et il secoua légèrement la tête. « J’ai pas de problème avec son prénom. Juste, si tu veux mieux la connaître, je préfère que tu t’adresses directement à elle, tu vois ? ».

Jamie se passa une main dans les cheveux, et une porte s’ouvrit quelque part dans la Pension. « Good talk Annie, let’s never do this again. Je vais m’doucher ! »
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