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 04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement

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MessageSujet: 04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement   04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement EmptyMar 14 Déc - 15:57

« Entendez que l'action que représente la tragédie est toujours pathétique… »

*Maxime, un livre de Shakespeare à la main, entamé l'une de ses longues dissertations sur Roméo et Juliette. Un classique pour certains, un chef d'œuvre de littérature pour le jeune professeur. Jamais Shakespeare n’avait autant égalé la perfection tragédienne qu’à travers cette œuvre. Le débat était tout de même ouvert entre Roméo et Juliette et Richard III. Encore que… Voyez ces vers, ces paraboles, ce monde !
Demi-tour… Droite ! D’un bond, Maxime se hissa sur son bureau par la force de ses bras. Une fois confortablement assis, tout en poursuivant son commentaire de texte, il croisa ses jambes longilignes l’une au dessus de l’autre. Une habitude dont il n’était pas prêt de se défaire… Cette position, et tout particulièrement, cet emplacement, lui faisait profiter d’une vue imprenable sur ces chers ‘chérubins’… Une manière de les dissuader de tout comportement destructeur. Entendez destructeur au sens large (les stylos lancés au plafond, les pages de leur cahier ou classeur arrachées, ce cours gâché par leur absence, ce cours gâché par leur présence trop affirmée…). Bref, en plus d’être confortable, cette position lui permettait de rester plus dynamique, plus alerte qu’affaler derrière un bureau…

« Acte V, scène III, page 56… »

Maxime s’empara de ses lunettes qu’il plaça d’un geste précautionneux au bout de son nez arrondi. Acte V, scène III… La mort de Roméo. Grandiose… Ne pouvant résister à l’envie de lire l’un de ses passages favoris, Maxime se lança dans une lecture passionnée de la scène. Une extase. Chaussées sur le bout de son nez, ses lunettes à monture carré laissaient transparaître l'éclat de ses yeux. Cette petite étincelle qu'il tentait, parfois en vain, de transmettre à ses élèves trop souvent inintéressés et inintéressants. Malgré tout, il n’avait pas trop à se plaindre. Ses classes n’étaient pas particulièrement difficiles. Maxime, sans pour autant user d’une autorité à la Sue Sylvester, avait su se faire respecter. Bien sûr, il y avait toujours quelques bavardages par ci et par là. Ou des absences existentielles... Mais en règle générale, tout allait pour le mieux. Je vous dis en règle générale parce que cette fois-ci, un des élèves avait décidé de perturber grandement le cours.
Maxime, jusque là, avait été patient, feignant l’indifférence. Mais lorsque que M. Justin Lochart décida d’interrompre la lecture sacrée de Maxime par une boulette de papier, tout droit atterrie sur son texte… Ce fut de trop.
Fermant d’un coup sec le bouquin à la reliure de cuir, Maxime, tout en se séparant de ses lunettes d’hypermétrope, porta un regard glacé à l’élève en question.*

« Monsieur Lochart, si vous me le permettez, je souhaiterais m’entretenir quelques minutes avec vous après ce cours. En attendant, je vous prierai de bien vouloir cesser vos singeries et me laisser travailler en paix. Merci. »

*Le ton de sa voix était… Placide. Parfaitement calme. Pourtant, le jeune professeur bouillait de l’intérieur. Si Maxime pouvait être compréhensif et pédagogue avec les élèves de bonne volonté, il n’en était rien pour les autres… Les autres de la race de Justin, n’ayons pas peur des mots.
Lançant un dernier coup d’œil assassin à Justin, Maxime poursuivit quelques minutes de cours avant le gong tant attendu par les élèves.*
*DRIIIIIIIIIIIIING*

« Merci de votre attention et à la semaine prochaine. »

*Se levant d’un même mouvement, les élèves se dirigèrent en masse vers la porte de sortie. Maxime, lui, descendit de son trône (entendez le bureau), pour se laisser glisser sur sa chaise, derrière son bureau. Il déposa soigneusement son œuvre sur un coin de la table, prit en main son stylo plume, avant de faire signe du doigt à Justin de s’approcher.


"M. Lochart, prenez place je vous prie. Discutons ensemble de votre nette progression... vers le 0 absolu. »
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MessageSujet: Re: 04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement   04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement EmptyLun 20 Déc - 0:39

Encore un matin, un matin pour rien... Oups non c'est pas ça. Ah oui, encore un matin où j'ai tout simplement failli détruire mon réveil. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'en ai raz le bol d'entendre cette fichue sonnerie qui me disait qu'il fallait que je me lève pour aller dans ce satané bahut pour étudier. Oui, j'en avais raz le bol des études, c'était pas ma vie ça. Pour moi, le plus important c'était la musique et rien que la musique. Dieu sait que je rêverais de pouvoir en vivre, d'être produit et surtout de partir en tournée. Mais c'était tellement plus simple de rêver que de se lancer dans l'envoie de maquettes à des maisons de disques. Et puis, j'avais promis à ma défunte mère que je terminerais mes études et c'est surement pour cette raison que je me forçais à me trainer dans ce lycée qui ne m'apportait que de l'ennui et du dégout. Bon peut être que j'y vais un peu fort pour le dégout mais pour l'ennui ça c'est clair. En tout cas, je m'étais tout de même levé pour me diriger vers la salle de bain. Je me pris une bonne douche bien chaude pour terminer de me réveiller et pour être un minimum de bonne humeur. Je savais très bien que je ferais le bordel en cours comme à mon habitude, mais au moins, je le ferais avec le sourire. Oui je sais c'est débile ce que je dis. En tout cas, j'avais mis une bonne vingtaine de minutes pour me laver et surtout pour profiter de l'eau bien chaude coulant sur mon corps. S'en était suivi le moment de se trouver des fringues pour ne pas arriver à poil au bahut. J'avais opté pour un jean, un t-shirt à l'effigie de mon groupe de rock préféré et une chemise à carreau. Je n'avais pas fin aujourd'hui, c'est pour cette raison que je pris un bon jus d'orange et que je partis direction le lycée. Mon moyen de locomotion avait été mes jambes comme à mon habitude.

J'étais enfin arrivé dans ce lycée plus ennuyeux que jamais et je démarrais ma journée de cours par un cours plus que passionnant donné par notre cher professeur Brooks. Attention ce n'est que de l'ironie son cours est plaisant de temps en temps mais comme je m'en fiche un peu et bien forcément des fois ça dégénère et je pense qu'aujourd'hui était de ces jours où cela dégénèrerai. D'ailleurs, je l'avais senti rien qu'en entrant dans la salle de classe. C'est clair que Roméo et Juliette ça me faisait grave chier. Peut être tout simplement parce que je croyais pas en l'amour. Ou alors parce que je trouvais qu'ils avaient été bien con de finir comme ça... Enfin en tout cas, je ne me gênais pas pour discuter. Après tout, il voulait m'endormir avec son cour alors autant me réveiller en parler avec un gars de la classe. Je suis d'ordinaire solitaire, mais là, j'avais besoin du soutien de quelqu'un. Il allait nous faire sa lecture de chaque séance et je dois dire que je voulais lui faire fermer son clapet. C'est pour cette raison que je lui lança une boule de papier en plein sur son satané bouquin. C'est à ce moment là qu'il m'invita à venir à la fin de l'heure.


" - Bien Monsieur ce sera avec plaisir... "

J'avais fait exprès de le provoquer et je savais très bien ce que je ferais une fois que nous serions tous les deux seul à seul. Je lui ferais du rentre dedans tout simplement. J'aimais l'idée de provoquer ce prof et de le rendre totalement chèvre. La fin du cours était là et la sonnerie nous l'avait bien fait comprendre. Je resta à ma place et j'attendis que la salle se vide... J'étais impatient de jouer mon petit jeu. La salle était à présent déserte et il fit signe de m'approcher en me disant sa phrase habituelle... Je me mis en phase séduction et je vins m'appuyer sur son bureau tout en me penchant vers lui pour lui dire dans un souffle chaud...

" - Et si ma mission était plutôt celle de séduire le professeur ? "
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MessageSujet: Re: 04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement   04. Comment la mort de Roméo rime avec la mort de l'enseignement EmptyMer 22 Déc - 16:49

*Maxime avait gardé les yeux rivés sur son cahier Oxford. Il n’était pas du genre à s’impatienter, avide de sanctions et d’afflictions diverses. Disons le ouvertement : il n’était pas Sue Sylvester. Bien que Maxime ait gagné une réputation de plaisantin ‘bourgeois’ auprès de ses collègues de travail, il était un homme très professionnel et jamais, au grand jamais brouillon. Il effectuait son travail correctement. Par conséquent, il gérait ses classes au mieux. Il n'était pas fumiste, il n'était pas servile, il n'était pas humble, et encore moins laxiste. C'était en cela qu'il fallait se méfier de Maxime... Il n'était pas d'un naturel à être hypocrite. Il savait seulement faire passer les choses en douceur... Si bien qu'on ne s'en rendait pas même compte. C'était, en quelque sorte, un révolutionnaire tranquille. Un de ceux qu'on ne se méfierait pas…
Revenons à nos moutons. Le jeune professeur d’anglais était donc en train de griffonner, énergiquement, quelques notes sur le cours qu’il venait de donner. C’est pour cette précise raison qu’il ne vit pas venir Justin, et qu’il s’attendit encore moins à une telle réplique.*

" - Et si ma mission était plutôt celle de séduire le professeur ? "

*Lorsque le souffle chaud de Justin vint chatouiller le visage de Maxime, le new-yorkais fut pris d’un sursaut de surprise. Mi-surpris, mi-scandalisé par ce qu’il venait d’entendre, Maxime, pourtant connu pour sa verve et répartie, pris de court, ne parvint qu’à s’exclamer l’air ahuri :*

« Je vous demande… pardon ?! »
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